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' ח' יג שמותלבנך… והגדת Et tu raconteras à ton fils….Exode 13/8

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Les forces de haine et de calomnie à l’assaut d’Israël et du Peuple Juif

Recueil d’échos et de résonances

La période qui a suscité les échos et les résonaces que présente ce recueil a connu une agression médiatique massive et perfide sur tout ce que le peuple juif compte de forces vives tant en Israël qu’en diaspora.

Certains de ces textes vous sont certes connus, mais tous gagnent à être conservés. Ils sont surtout destinés à être transmis et diffusés aux générations qui nous suivent : elles n’auront pas vécu ces années 2001-2005. Ils devraient aussi être lus et médités par tant de juifs et d’israéliens encore prisonniers de l’illusion que la paix avec le monde arabe, et de par là avec les palestiniens, pourrait être obtenue sans la reconnaissance définitive et sans compromis de la légitimité de l’Etat Juif en Terre sainte. La reliure en spirale de ce recueil doit permettre de photocopier facilement le ou les documents que le lecteur aura choisi de diffuser.

Oui, il faut que soient préservés les traces et le souvenir de cette agression dont les graves dangers sont loin d’être écartés en cette fin d’année 2005.Nous devons cette sauvegarde du souvenir à toutes les victimes, juives ou non, nous la devons aussi ,par solidarité, à tous ceux qui en portent encore les stigmates et en vivent l’interminable cauchemar.

Jérusalem, ‘hanouca 5766 / deux janvier 2006.

Raymond Heymann

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2001 à 2005 :Les forces de haine et de calomnieà l’assaut d’Israël et du peuple juif

Recueil d’échos et de résonances La vaste opération de conquête du pouvoir mondial par l’islam militant se déroule parallèlement à l’assaut antisémite contre le peuple juif et Israël. Il s’agit d’une vaste offensive dont la ligne de front embrasse le monde entier.

Ses manifestations antisémites “spontanées” ont longuement mâturé au cours des âges, elles sont le produit de facteurs multiples et bien connus.

L’hostilité à Israël est désormais une notion de base diffusée dans les manuels d’histoire, même en occident. Cette hostilité pénêtre l’esprit des jeunes générations dès l’âge scolaire.

La diabolisation du peuple juif tire ses origines de toutes les calomnies dont furent victimes les juifs au moyen âge, de toutes les formes de l’antisémitisme chrétien, heureusement rejeté aujourd’hui par l’Eglise catholique et le monde protestant.

Mais le terreau “populaire” de ces calumnies a subsisté, et petit à petit, sont venus s’y greffer l’antisémitisme fasciste de droite, l’antisémitisme socialiste de gauche et l’antisionisme communiste. La panoplie était encore incomplète, semble-il.

En effet, l’écroulement des paradis soviétiques et maoïstes a laissé des orphelins : les militants, frustrés et endeuillés de leurs idéaux évanouis, ont trouvé dans le tiers-mondisme un terrain à la mesure de leur frustration.

Or, le tiers monde à subi l’étreinte de l’islam fondamentaliste pour qui, on le sait, tout celui qui ne croit pas en Allah, comme le chrétien, n’est qu’un “ dhimmi” un humain supportable dans un statut inférieur. Quant au juif qui jouissait de ce sous-statut par le passé, il n’y a même plus droit comme individu, surtout pas comme Etat Juif souverain et reconnu sur sa Terre Ancestrale

Cet affrontement titanesque entre l’Islam conquérant et le monde occidental trouve le peuple juif et Israël à la pointe du danger, l’objet de toutes les calomnies menacé, harcelé, agressé, voué à toutes les haînes, promis à l’anéantissement

Combien est grave et navrante, la quasi-cessité d’une partie du peuple juif, en diaspora comme en Israël. Ils sont nombreux, et non des moindres, à vivre l’illusion de voir le conflit israélo-palestinien résolu et aplani par des concessions mutuelles

En effet, la “rue islamique” fanatisée est conditionnée par la ferveur et l’enthousiasme de l’Islam conquérant qui crie sa haine envers tout l’occident, mais surtout envers tout ce qui est juif. Le circuit éducatif du monde arabe diffuse cette haine totale dès la prime-enfance puis à tous ses stades. Plusieurs textes en font foi et en décrivent les méfaits.

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Ce recueil “ Echos et Résonances “vient présenter un reflet, même partiel, d’une tranche d’histoire, - 2001-2005 - riche en foisonnement médiatique autour de l’opposition malhonnête au peuple juif dans sa lutte pour la survie.

Notre lutte pour la survie de ces dernières années doit laisser des “échos” , des sources de référence : c’est le but de ce recueil.

En effet, dans quelques années il sera probablement intéressant de se reporter à ces textes, d’en photocopier certains pour les faire lire à nos jeunes qui aujourd’hui déjà connaissent si mal l’histoire d’Israël, du sionisme et du peuple juif.

Ce recueil est hétéroclite par sa présentation graphique, titres et caractères. Par contre les sujets traités reflètent tous cet assaut contre notre peuple, contre notre pays la vaste offensive islamique et ses épiphénomènes dans le monde entier, mais particulièrement en Israël, dans le monde juif et en France.

La Shoah du Peuple Juif, omniprésente dans notre mémoire individuelle et collective, est évoquée à la fin de ce recueil sous différentes facettes.

C’est dans cette perspective qu’y figurent les paroles si poignantes d’un déporté qui a survécu à quatre années passées à Auschwitz, de 1940 1944. Chrétien polonais, il a participé dès sa libération au soulèvement des partisans juifs et non-juifs à Varsovie en août 1944. Les forces soviétiques, toutes proches de la ville, avaient alors sciemment laissé exterminer ces partisans par les troupes nazies : ils n’étaient pas communistes !

Le texte en langue anglaise est extrait des souvenirs de mon voisin de prière matinale. Il nous fait revivre en différé la journé qu’il a passée à Paris en juin 1945, un mois après la libération, avant son rapatriement aux U.S.A..Avec son émerveillement de découvrir le Paris dont il rêvait depuis sa prime jeunesse. Il nous décrit la place de l’Opéra ,théâtre d’une manifestation populaire avec slogans, banderolles et hurlements clamant “ A bas les juifs…”

Le rappel d’un bref épisode de février 1944, sous la terreur nazie-vichyste à Nice, me donne l’occasion d’évoquer la mémoire bénie du Pasteur Edmond Evrard et des siens. Il vient rappeler combien le sauvetage des juifs de France d’entre les griffes de cette terreur, dépendait du courage de tant de chrétiens français, héros modestes et anonymes pour beaucoup.

IL est difficile de ne pas être touché par la solidarité d’Orna Falacci et de Pilar Rahola avec Israël et le peuple juif : la bouillonnante journaliste et la miltante combative sont des voix bien isolées, elles font d’autant plus chaud au coeur !

Le tour d’horizon du Professeur ‘Haïm Harari est un document exceptionnel. Ses huit pages datent de près de deux ans mais n’ont rien perdu de leur rigueur ni de leur actualité.

Le génocide des Toutsis au Ruanda, avec l’implication de la France devait trouver sa place dans ce contexte : Un million de civils massacrés ne peuvent laisser indifférente aucune conscience juive.

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Et qui oserait passer sous silence le million cinq cent mille Arméniens, victimes des Turcs il y a 90 ans : mais pour cet affreux massacre il me faut renvoyer le lecteur au remarquable ouvrage de Frantz Werfel. “ Quarante jours sur le Moussa Dag “ (1927 )

Le malheur des arabes de Palestine n’aurait-il pas sa place dans ce recueil ? Ces hommes et ces femmes sont effectivement de véritables victimes. Oui, mais ils sont les victimes de leurs dirigeants, de leurs imams, de leurs mollahs qui les maintiennent depuis 60 ans dans la misére . Ils brandissent cette misère en larmoyant pour inspirer pitié.

Au lieu de les réhabiliter, ils les ont transformés en vitrine d’accusation contre Israël et les entraînent dans le Jihad anti-juif dont nous ne pouvons que regretter l’aveuglement haîneux qui coûte aux deux populations deuils et malheurs .

Nombreux sont ces thèmes qui sont traîtés actuellement de toute part, aimsi que des sujets similaires, ils ont été choisis en raison même des horizons différents dont viennent leurs auteurs.

Je suis heureux de vous adresser ce recueil, n’hésitez pas à demander d’autres exemplaires. Son objectif est dans sa diffusion, surtout dans transmission aux générations ui nous suivent et qui n’auront pas vécu cette période. ll vous sera facile, ce faisant, de vous rendre quitte de toute obligation.

Ce recueil contient 53 textes. Sur ce nombre 29 proviennent d’auteurs non-juifs,Chrétiens et musulmans : ils y présentent librement leurs points de vue,Je tiens à exprimer toute ma gratitude aux nombreux compileurs et transmetteurs de textes : ils m’ont permis d’avoir accès aux documents dont sont exraits ces articles. Ma reconnaissance va tout d’abord à Nicole Malamet et Pierre Cain.pour l’impressionnant travail de diffusion qu’ils assument.

Merci également à Lucien Siac, Mena’hem Mancina, Gérald Fruhinsholz, Pierre Lefèvre-Primo-Europe, Louis Bloch, Stéphane Juffa-Mena, Guy Senbel-Guysen, David Ruzié, Marc Tobiasse, Edmond Silver. J’y inclus tous ceux que j’aurais pu omettre avec mes regrets et mes excuses. L’aide de mon épouse a été particulièrement précieuse pour toutes les étapes de la réalisation de ce recueil : merci de tout coeur à Marthe .

R. H.

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Ce recueil n’est pas diffusé commercialement. Raymond Heymann email [email protected] 1/b rue Mendele 92147 Jérusalem

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Les intégristes religieux face à l’occident

Nous sommes en guerre !

PAR BERNARD DEBRÉ * Le Figaro, 12 juin 2004

L'Europe est en guerre sans que personne ne veuille utiliser ce mot.

Il y a soixante ans, le débarquement des Alliés sur les plages de Normandie libérait notre patrie, puis quelques mois et quelques dizaines de milliers de morts plus tard, le monde « libre » terrassait le fascisme allemand et japonais. Commençait alors la guerre froide, d’un côté, l'Occident attaché aux valeurs de liberté et d'égalité, respectant l'homme et ses différences, de l'autre le communisme totalitaire niant toute liberté individuelle, un totalitarisme hégémonique et guerrier. Il y a quinze ans, le communisme s'effondrait, la guerre froide prenait fin. Voilà maintenant qu'a débuté une autre guerre beaucoup plus insidieuse, vraisemblablement plus longue que les deux dernières. La guerre du terrorisme islamique qui risque, si nous n'y prenons pas garde, d'entraîner la mort de notre civilisation. Ces actions terroristes sont menées par des intégristes religieux contre notre civilisation judéo-chrétienne. Ils interprètent le Coran dans son sens le plus rétrograde et le plus malveillant. Ces hommes mènent un combat planétaire attaquant tantôt au Pakistan, tantôt aux Etats-Unis, parfois en Afrique noire ou en Europe, semant la mort et le carnage. N'imaginons pas que la cause de cette guerre disparaîtrait si la paix en Israël était signée. Ce pays n'est que la citadelle avancée de l'Occident. Comment expliquer autrement les combats menés au Soudan par les musulmans contre des chrétiens, combats que l'on retrouve en Indonésie ou au Nigeria et ailleurs. Ces fanatiques trouvent chez nous un terreau favorable essentiellement dû à notre faiblesse, à notre trop grande tolérance. Comment se fait-il que des imams puissent faire des prêches prônant cette guerre, insultant notre civilisation, méprisant toutes les valeurs républicaines de l'Occident ?

En Angleterre un de ces imams exigeait l'instauration d'un califat à Londres ! A Vénissieux, un autre faisait l'apologie du terrorisme ou des violences faites aux femmes ! N'avons-nous rien à défendre pour tolérer ces appels au meurtre ?

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L'islam en France doit être l'islam de France. Cette différence est grande. Nous ne pouvons accepter une conception religieuse issue de pays fondamentalistes, théocratiques et totalitaires. La religion musulmane a le droit de cité chez nous, à condition qu'elle s'intègre à nos règles démocratiques. N'oublions jamais que des centaines de milliers de musulmans sont venus chez nous en France pour justement fuir cette oppression islamique intégriste, pour fuir une théocratie oppressante et opprimante. Ils veulent vivre en paix dans un pays démocratique. Notre fermeté, notre vigilance les protègent comme elles nous protègent. Notre faiblesse les ferait douter de la république et les conduirait dans les filets des intégristes fascisants.

Notre fermeté doit aussi être sans faille vis-à-vis du racisme et de l'antisémitisme, aspect intolérable et dangereux d'une dérive qui se fait jour actuellement. Sans une extrême vigilance, nous risquerions un repli communautaire qui briserait l'unité de notre nation.

Quant aux guerres menées à l'extérieur par certains pays, si elles ont été mal préparées, mal initiées et si elles tournent parfois aux drames inacceptables éthiquement parlant, ne nous réjouissons pas trop vite du succès des «islamistes résistants», ne les assimilons pas à des enfants de choeur armés de kalachnikovs ; ils ont démontré qu'ils pourraient très rapidement transporter cette guerre en Occident, chez nous, dans nos villes et nos campagnes. Qu'on ne se méprenne pas sur mes propos. Quand nos pères et nos grands-pères faisaient la guerre à l'Allemagne, ce n'était pas contre l'Allemand, mais contre une idéologie fasciste et totalitaire. La guerre terroriste que nous devons solidairement mener n'est pas une guerre contre les musulmans, mais contre une idéologie issue d'une interprétation fascisante du Coran. Notre attitude doit être sans faiblesse et sans compromission.

J'ai été très choqué quand Américains et Français ont négocié avec Khadafi pour qu'il «rembourse» les morts des deux avions qu'il avait fait exploser en plein vol. Comme si quelques millions de dollars pouvaient racheter des actes de terrorisme international ! Va-t-on demander à Ben Laden qu'il rembourse les familles des victimes des attentats des tours de New York ? Il y a soixante ans, des centaines de milliers d'enfants, d'adolescents ont péri pour sauver le monde libre, aujourd'hui, cette guerre terroriste qui ensanglante ce même monde libre fait rage. Sachons nous mobiliser pour défendre nos valeurs. * Professeur de médecine, ancien ministre.

LE COMPROMIS : 21.2.2004

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une notion étrangère à la culture politique du Moyen -Orient

Dr. Motti Kedar de l’université Bar-Ilan Le Dr. Kédar spécialiste du Moyen Orient a publié de nombreux ouvrages sur ce sujet. Traduit de l'hébreu pour CJE par Marie-France Bruneau et Menahem Macina Droits réservés : CJE Les Palestiniens adoptent dans les faits, sinon dans les déclarations officielles, des positions sans possiblilité de compromis sans arrêt, ne voient-ils donc pas qu'ils vont encore perdre une occasion ? Ne comprennent-ils pas qu'ils se nuisent à eux-mêmes ? Pourquoi ne se hâtent-ils pas de clore l'affaire avec Barak avant l'arrivée de Sharon ?" Même d'importants porte-parole de la Gauche leur expliquent qu' "il n'est pas question de discuter du droit au retour" car ce serait la fin du sionisme pour notre génération, pourtant les Palestiniens en parlent sans arrêt comme d'une revendication "minimum" à laquelle ils n'accepteront jamais de renoncer. Alors, qu'est-ce qui les pousse à discuter un compromis avec nous? La réponse est claire pour quiconque connaît de l'intérieur la culture politique du Moyen-Orient: la notion de compromis ne fait pas partie de cette culture politique. Nous l'avons rapportée d'Europe et c'est sur elle que se fondent des concepts politiques et sociaux comme le pluralisme et la démocratie. Le compromis est à la base même du régime démocratique.Il est la conséquence d’un sentiment de groupe de renoncer à quelque chose qu'il estime lui appartenir ou lui "revenir de droit", parce que l'autre partie renonce, elle aussi, à quelque chose qui lui appartient ou qui lui "revient de droit". Le compromis est donc le mécanisme qui permet à divers groupes de tendances opposées de vivre ensemble dans une même structure sociale et politique, et il constitue un élément important également dans la mise en oeuvre de la politique extérieure de cette structure commune. La culture politique en Orient est construite sur un autre principe: :celui de l'absolutisme. L'islam, qui caractérise la culture dominante du Moyen-Orient, est de nature absolue, car le Dieu unique, éternel et tout-puissant donne à l'homme un ordre absolu, inconditionnel et immuable, et l'homme a l'obligation d'obéir à Dieu aveuglément, sans compromis. Le sens du mot "islam" est 'dédication' ,'consécration à une oeuvre ou à une personne' Les dirigeants de l'islam furent durant 1400 ans des souverains absolus, ou du moins ils aspiraient à l'être, ils ont essayé de gouverner au nom de Dieu. Le slogan "din allah bi'l saï f": la religion d'Allah à [la pointe de] l'épée exprime cette tendance de façon concrête et naturelle, et chaque enfant apprend à l'école la harangue de Alhadjadj ben Yossef quand il fut nommé gouverneur de la population de Oumia, à Koufa en Irak (traduction de Asher Goren) : "Eh bien, habitants de Koufa ! Je vois des têtes qui ont mûri (comme des fruits) et l'heure est venue pour elles d'être cueillies, et c'est moi qui en suis le maître." Quand on examine la ligne directrice des relations de l'islam avec des entités extérieures, on s'aperçoit que les états islamiques ont vécu en paix avec d'autres états surtout quand ils n'avaient pas d'autre choix. Le régime ottoman, qui a modelé la région jusqu'à la première guerre mondiale, n'a pas non plus transmis aux arabes de l'Orient une culture politique de compromis. Dans les états arabes modernes, aucun mécanisme de compromis ne s'est développé et, en dehors du Liban, le régime de tous les états arabes est celui d'un pouvoir exercé sur la population du pays par une faction (militaire, tribale ou familiale). Dans aucun état arabe n'existe un systême légitime de remplacement de la faction au pouvoir par une faction alternative, car aucune faction dominante n'est disposée à renoncer au pouvoir qui est le sien sur sa population. Des idéologues dans le monde arabe ont surtout parlé de l'unité locale, commune aux arabes ou aux musulmans sur la base de l'unanimité, existante ou souhaitée, et ainsi la notion de compromis serait superflue. En effet quand tous sont unis et unanimes dans le domaine intérieur, il n'y a personne avec qui il faille transiger : il n'y a donc pas besoin de parvenir à des compromis. Et si l'on ajoute à cela la question de l'honneur, à propos duquel ni l'individu ni le groupe ne peuvent transiger, on s'aperçoit que toute question liée aux droits du groupe est présentée, à un stade ou à un autre, comme "une affaire d'honneur", et par conséquent le groupe s'interdit tout compromis. L'histoire de l'Etat d'Israël résulte de cette situation: la proposition de partage de 1947 n'a pas été acceptée par les Arabes. La ligne verte d'avant 1967 n'était pas une ligne de

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compromis entre pays, mais une ligne de cessez-le-feu imposée aux pays arabes du fait de leur impuissance à faire céder Israël. Sadate n'a pas transigé sur un seul pouce du territoire du Sinaï, et la chose a été présentée au public égyptien comme "une affaire d'honneur". Hafez El Hasad n'a pas accepté de compromis sur le retrait total d'Israël ( "jusqu'au dernier millimètre") aux frontiêres du 4 juin 67, et même la frontiêre internationale, pourtant três proche de la ligne du 4 juin, ne lui a pas donné satisfaction. Hussein a obtenu la souveraineté sur des territoires de la Arava, et ces jours-ci les Palestiniens prouvent qu'ils n'ont pas l'intention de faire des compromis sur ce qui leur paraît être leur droit, y compris Jérusalem et le droit au retour. L'interview de Hussein Alshihi, vice-président des "Tanzim", par Esti Perez sur Reshet beth [la seconde chaîne], le 25 décembre 2000, en est une bonne illustration. Quand Madame Perez lui a demandé pourquoi les Palestiniens ne renonçaient pas au droit au retour, en contre-partie d’une autre concession israélienne, Alshihi a répondu : " êtes-vous prête à vous laisser couper la main droite en échange si on vous laisse la main gauche ?" Cette réponse montre qu'un compromis avec un Israël oû les Juifs ont la majorité ne figure pas dans le dictionnaire des notions politiques de Hussein Alshihi. Les chants et les discours diffusés sans interruption dans les stations de radio palestiniennes ( l'officielle et les pirates ) lient entre elles Jérusalem et Jaffa, Hébron et Haïfa, Sichem et Ashkélon, Jénine et Saint Jean d'Acre, Bethléem et Nazareth. Les manuels d'enseignement et les plaques des rues présentent la carte de la Palestine :de la mer jusqu'au fleuve ; et quiconque n'est pas d'accord, qu'il boive les eaux de la plage de Gaza ! Faute d'autre choix, la rue palestinienne préférera la poursuite de la situation d'occupation à tout compromis sur le droit au retour, car la situation d'occupation lui permet de combattre à la fois contre l'occupation et pour le retour. Du fait qu'il n'y a aucune chance que les Palestiniens acceptent un compromis sur le droit au retour, à quoi bon toutes les tentatives de parvenir à un accord avec eux sur les autres problêmes : en effet tout accord sera rompu aprês que nous en aurons payé le prix. C'est pourquoi, si nous sommes soucieux de sécurité, nous n'avons qu'un seul choix : nous séparer des Palestiniens sur une ligne qui reflêtera les intérêts sécuritaires d'Israël, et ce sans relation avec la ligne verte.

De toute façon, même quand nous étions derriêre cette ligne avant 67, ils ne nous aimaient pas vraiment pas plus que ligne elle-même ! Et l'époque des feddayins est encore gravée dans nos mémoires.

Il n'y a aucune raison que nous transigions sur ce qui est important pour nous du point de vue national, historique et sécuritaire, quand de l'autre côté rêgne une culture politique du "tout est à moi" dont le compromis n'est pas une composante. Des générations passeront avant que le monde arabe accepte de considérer un Israël à majorité juive comme un Etat légitime ; et d'ici là nous attendent - comme disait Churchill: "du sang, de la sueur et des larmes".

Avec l'autorisation de CJE http://www.chretiens-et-juifs.org qui al'exclusivité de la distribution du texte.

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Pourquoi la Palestine est-elle le hochet préféré de la bien-pensance occidentale ?par Jean-Claude Baboulin pour Guysen Israël News 7 juin 2004

La passion palestinophile qui s’est emparée des élites politiques, intellectuelles et médiatiques occidentales (sauf ceux des Américains qui assument, depuis 1948 avec Harry Truman, leur choix pro-sioniste) ne manque pas de poser des questions. En effet, si l’on prend au mot les raisons avancées pour expliquer cette passion, aussitôt naissent des interrogations qui font douter, sinon de la sincérité, du moins de la cohérence rationnelle de la plupart des pro-palestiniens.

Malgré la rage qui m’étreint souvent en écoutant ou en lisant les discours de ces gens-là, je ne pense pas un seul instant que ce soient des imbéciles ou des ignorants. Je n’ai d’ailleurs pas mis le mot élites entre guillemets, et cela volontairement bien que j’ai pu en avoir la tentation…Non : ces politiciens, ces intellectuels, ces journalistes connaissent tous, au moins dans leurs grandes lignes, l’histoire des Juifs, du sionisme, de la création d’Israël et des guerres arabes. Ils ne manquent d’aucune source d’information. Ils participent à de multiples débats et colloques où l’occasion leur est donnée de s’interroger, de remettre en cause ces certitudes unilatérales. Personne ne leur demande de devenir subitement des soutiens de Sharon, mais au moins de cesser les mensonges, la désinformation, et le parti-pris systématique. Rien ne semble y faire !

Deux éléments fondamentaux constituent la posture du palestinophile :

Le premier élément, c’est l’idée clairement établie qu’il y a les Bons et les Méchants,

les agressés et les agresseurs, les occupants et les occupés, les victimes et les bourreaux ;

Palestiniens d’un côté, Israéliens de l’autre. Certes, ça et là, on fait la fine bouche devant

les « bavures » des soi-disants « extrémistes », mais sans s’appesantir, et toujours en

expliquant les dites « bavures » par des causes rationnelles (le désespoir, la faiblesse

militaire, l’exaspération, etc.). On reconnaît aussi qu’il y a de « bons » Israéliens, du côté de

ceux qui pensent que c’est en donnant raison et satisfaction à l’ennemi qu’on réussira à

l’amadouer. La palette des palestinophiles peut ainsi être assez étendue, des radicaux qui

pensent que tout est blanc d’un côté et tout noir de l’autre, jusqu’aux « modérés » qui

admettent la complexité de la situation mais pour tout de même, au final, dire que l’un des

camps est « davantage » coupable que l’autre.

Le second élément constitutif de la palestinophilie est ce que j’appelle la passion ,

c’est-à-dire la conviction que ce conflit est le seul qui mérite le militantisme, le seul qui soit

tellement dramatique que tout autre à côté puisse être purement et simplement oublié.

Chacun de nous peut en faire l’expérience lors des dîners d’amis : aucun autre sujet ne

provoque autant de disputes et de violences verbales ! Les plus graves désaccords sont

résolus dans l’humour et le bon vin, et dans un relativisme de bon aloi. Mais le conflit

israélo-palestinien, lui, mobilise des passions qui semblent incontrôlables.

Essayons d’expliquer à nos palestinophiles que la situation du peuple tchétchène, privé de

patrie et soumis à la barbarie de l’armée russe, nous semble bien pire que celle du peuple

palestinien… Ou qu’il en va de même pour le peuple tibétain, ou bien pour les Tutsis. Le

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sujet fera l’objet de quelques remarques générales sur la dureté des temps, et de bons

sentiments sur ces pauvres peuples qui sont bien à plaindre. Mais rien de comparable avec

le scandale de « l’occupation » israélienne et des « crimes » de Sharon ! - Il faut trouver des

explications à cette passion palestinophile. J’en verrai trois principales.

La première explication, c’est la revanche du tiers-mondisme. Depuis le début des années 90, date de la chute du communisme et du ralliement de la

Chine aux vertus du capitalisme, le messianisme tiers-mondiste est mort et enterré.

Les « révolutions » qui avaient suscité l’enthousiasme des générations d’étudiants

aujourd’hui aux postes de responsabilités, se sont dégonflées comme des baudruches,

rarement dans le ridicule mais plus souvent dans les larmes et le sang. Cuba, le Vietnam, le

Cambodge, les maquis d’Angola ou de Colombie – tout cela n’est plus que prisons, petits

goulags et misère pour tous. Alors bien sûr, il y a des orphelins qui supportent mal leurs

erreurs de jeunesse et leur aveuglement. Qui s’accrochent malgré tout au fantasme des «

bons sauvages » innocents, forcément innocents et victimes de « l’impérialisme ». Lorsque

toute perspective politique a abandonné le terrain de ce fantasme, il ne reste plus qu’un

mélange de démagogie compassionnelle pour les « pauvres opprimés » et de haine

irrationnelle pour les méchants, les forts, les riches, les Blancs. C’est dans ce contexte que

la Palestine vient opportunément tenir lieu du messianisme tiers-mondiste défunt, et Israël

incarner la plaie occidentale et impérialiste au cœur des peuples victimes.

La seconde explication, c’est le transfert du messianisme révolutionnaire sur l’islam. La mort du projet communiste étant désormais claire pour tous, même pour ses défenseurs,

les plus acharnés. Le vide de toute alternative à la mondialisation démocratique et capitaliste

est sidéral. Tous les opposants à cette forme de mondialisation ne sont pas nécessairement

des terroristes, des voyous, ou des imbéciles !

Le problème est que la critique des systèmes dominants, qui avait été pendant plusieurs

décennies captée par le projet communiste – comme alternative à tout ce qui « ne va pas »

dans le monde tel qu’il va - , est aujourd’hui orpheline de l’illusion radicale et contrainte à se

rabattre soit sur le réformisme (raisonnable mais peu enthousiasmant) soit sur un objet

idéologique de substitution. C’est ici que l’islam politique se présente, sur le marché des

idées, comme une alternative à la révolution défunte. Observez bien ce qui mobilise la

passion militante des belles âmes : ce n’est pas la situation de l’Afrique, pourtant

catastrophique sur le plan humain ; ce ne sont pas les problèmes économiques des pays

d’Amérique latine ; ce ne sont pas les bouleversements sans doute énormes qui se profilent

dans une Chine livrée tout à la fois au capitalisme sauvage et à la dictature d’un Etat

impérial. Non, ce qui mobilise la passion militante, c’est la Palestine et plus largement la «

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juste lutte des peuples arabes contre l’impérialisme américain » ! La raison de cet étrange

phénomène est simple à concevoir : l’universalisme totalitaire du communisme ayant

disparu, les peuples sont renvoyés à leur propre responsabilité dans leur situation, sans

pouvoir éternellement accuser l’Occident de tous leurs maux et de tous leurs échecs. Il n’est

plus qu’une aire culturelle dans le monde qui dispose encore d’une idéologie suffisamment

forte et compacte, totalitaire elle aussi, pour expliquer la misère et l’oppression par la faute

de l’Occident, et faire rêver les masses au Grand Soir qui les libèrera miraculeusement.

Cette aire culturelle est celle de l’islam, le messianisme révolutionnaire de l’époque où la

Révolution est morte.

Il existe enfin une troisième explication à la palestinophilie généralisée de nos élites. Celle-là est sans doute plus grave et plus honteuse, au point que c’est évidemment celle qui

suscite les plus violentes dénégations. Nul besoin d’être Monsieur de La Palice pour

constater que si la misère et l’oppression dans le monde peut opposer des peuples à des

Etats comme la Russie (Tchétchénie), la Chine (Tibet), ou d’autres Etats nationaux, le

conflit du Moyen-orient est le seul qui oppose un peuple à des Juifs. Quelle aubaine ! Oui

bien sûr, Poutine, le parti communiste chinois, Pol Pot, tout ça c’est condamnable… Mais là,

ce sont des Juifs ! Alors on ne va pas laisser passer une si belle occasion. Que nous

importent les véritables responsabilités ! Que nous importe l’histoire ! Que nous importe la

nature des organisations et des idéologies que nous soutenons ! Une vieille haine remonte

des tréfonds de l’inconscient occidental, qu’il soit chrétien ou républicain ou révolutionnaire

– une vieille haine que l’on croyait, bien à tort, disparue avec la culpabilité de la Shoah. Culpabilité tout à fait superficielle (« Ils commencent à nous embêter avec

cette histoire… ! »), et qui ne fait pas barrage contre le temps qui passe, la « réconciliation »

franco-allemande et la construction de l’Europe, la peur panique de l’islam, et le relativisme

généralisé des valeurs.

Il existe ainsi, selon moi, un savant mélange de tiers mondisme dégénéré, de haine de soi

anti-occidentale,d’aveuglement complice pour un islam qui prend le relais du totalitarisme

communiste, et d’antisimétisme new-look né de l’épuisement de la contrition hypocrite qui a

succédé à la Shoah.

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Si les Chrétiens se taisent, les Ecritures crieront. Mena’hem. Macina Juin 2001

L'une des caractéristiques majeures de l'histoire du peuple juif est la contradiction universelle qu'il suscite. On en trouve une très ancienne attestation dans l'oracle du voyant païen Balaam, rapporté dans la Bible (Nb 23, 9) : « Oui, de la crête du rocher je le vois, du haut des collines je le regarde. Voici un peuple qui demeure à l'écart, il n'est pas mis au nombre des nations. »

Cette singularité a tellement collé à la peau des Juifs, au fil des siècles, que tout ce qu'ils faisaient ou ne faisaient pas, leurs croyances comme leurs scepticismes, leurs succès comme leurs infortunes, étaient interprétés à l'aune de ce que les nations considéraient comme une haïssable manie : celle de ne jamais rien faire comme les autres, de se croire supérieurs, différents, élus. Même l'aptitude la moins discutable de ce peuple - celle de survivre aux pires vicissitudes de l'Histoire, s'inscrivait à son discrédit. Selon les détracteurs des Juifs, en effet, c'était le fruit de leur don maléfique de dissimulation, de servile soumission, de patience rusée, tandis qu'ils ourdissaient dans l'ombre les plus sinistres complots.

On sait ce qu'a coûté à ce peuple la paranoïa antijuive. Pourtant, tout parut changer avec l'avènement du « Siècle des Lumières ». On sentit alors souffler sur l'Europe un vent de raison et de liberté, balayant les obscurantismes et frayant la voie à l'Emancipation civique des Juifs, qui fut l'œuvre de la Révolution Française. Mais l'antisémitisme avait la vie dure. Moins d'un siècle plus tard, éclatait l'affaire Dreyfus. Théodore Hertzl, journaliste juif en poste à Paris, eut la stupéfaction d'entendre des foules hurler : « Mort aux Juifs ! ». Alors s'ancra dans son esprit la certitude, déjà émise par d'autres, que seul un Etat fondé par des Juifs sur une terre juive, pouvait rédimer leur peuple. Le sionisme était né.

Qui eût pu prévoir que la piètre terre lointaine, qui n'était alors l'objet d'aucune revendication nationale, et dont nul n'eût imaginé qu'elle serait un jour disputée au peuple qui en était issu, deviendrait un piège pour ces parias des nations, qui avaient cru - tragique naïveté ! - recouvrer leur dignité et gagner le respect de l'humanité en devenant enfin une nation comme les autres?

On ignora longtemps que l'antisémitisme, dont la conscience humaine universelle semblait avoir été définitivement guérie par l'horreur de la Shoah, était un virus mutant de la pire espèce, et qu'il allait renaître des cendres du nazisme, sous la forme, politiquement ‘correcte', de l'antisionisme.

Oui, depuis que les événements tragiques du Proche-Orient ont ramené à la Une des journaux la brûlante question palestinienne et celle, non moins explosive, du statut de Jérusalem, l'attention sourcilleuse des nations - et, parmi elles, celle des chrétiens - se concentre à nouveau sur le peuple dans la bouche duquel le Psalmiste mettait déjà, voici plus de 2500 ans, cette plainte : « Tu as fait de nous un objet de contradiction pour nos voisins » (Ps 80, 7).

Quand des Chrétiens se taisent face aux accusations des ennemis d'Israël.Le cercle de celles et ceux que réjouit la justice d'Israël » (cf. Ps 35, 27) va en s'amenuisant. Rarissimes, en effet, sont les voix chrétiennes qui s'élèvent pour laver ce peuple des affronts et des calomnies qui pleuvent sur lui de toutes parts. Après des décennies d'un enseignement de l'estime succédant enfin au traditionnel enseignement du mépris chrétien, et malgré les horreurs du passé, le Juif, touché par les déclarations ecclésiales de repentance, s'était laissé aller à croire qu'il avait, dans le Chrétien, un allié, ou au moins un confident prêt à l'écouter avec un préjugé favorable. Et voici qu'en quelques mois, l'estime a fait place aux reproches - explicites ou voilés ; les regards se détournent sur son passage ;

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les poignées de mains se font fuyantes ; on ne lui propose plus de prendre la parole devant des audiences chrétiennes ; les amis et collègues chrétiens semblent oublier qu'il a encore le téléphone…

Il faut dire que les ennemis jurés de l'Etat d'Israël ont fait fort. En quelques mois, à grands coups de simplifications historiques et d'amalgames idéologiques, ils ont réussi à transformer l'image authentique de millions de rescapés du plus ignoble massacre de l'Histoire, aspirant à trouver, dans la patrie de leurs ancêtres, une terre d'accueil où se reconstituerait leur peuple dispersé aux quatre vents - en celle, falsifiée, d'une nation colonialiste envahissant le territoire d'autrui et faisant subir à un peuple innocent le sort qui fut le sien. C'est le stéréotype - ignominieusement plaqué sur Israël - de la victime reproduisant le comportement de son bourreau.

Dans ce schéma, largement répandu depuis la nouvelle Intifada, aucun rappel du fait que la légitimité de la création de l'Etat d'Israël a été reconnue par l'Assemblée des Nations Unies, et que l'envenimement et le pourrissement de la situation des Palestiniens sont largement imputables à l'extrémisme de leurs dirigeants et à l'appui financier et politique apporté à tout ennemi d'Israël par de richissimes Etats arabes, à l'influence géopolitique considérable et déterminés à priver l'Etat juif de toute existence nationale indépendante, première étape d'une ré-arabisation, voire d'une ré-islamisation de la Palestine, à laquelle ces Etats n'ont jamais renoncé.

Les Juifs s'interrogent sur le silence des Chrétiens face à ce déni de justice - le vrai, pas celui que les médias nous ressassent, à grands coups de photos-chocs et d'accusations, relayées sans contrôle suffisant de leur bien fondé -, celui d'un peuple mis au pilori de l'opinion publique mondiale, sans qu'aucun de ses amis, ou peu s'en faut, ne se lève pour prendre sa défense.

Les Chrétiens sont-ils à ce point dénués de sens critique et de discernement que pas un doute ne les effleure concernant la vraisemblance d'un tel « portrait au noir » d'Israël ? Se peut-il qu'ils croient aveuglément à l'image unilatéralement et systématiquement négative que l'on présente de tout ce que fait ou ne fait pas ce peuple ? Ignorent-ils que le déferlement d'accusations, sans évocation de la moindre circonstance atténuante, est le signe patent d'un procès inique ?

Ont-ils oublié que l'acceptation chrétienne non critique des accusations antijuives et l'absence de dénonciation des pires calomnies antisémites ont joué un role important dans l'absence quasi générale de réaction à la mise en oeuvre de la Solution finale ?

A en croire l'adage populaire, « qui ne dit mot consent ». Est-il possible que les Chrétiens, qui ont profondément regretté l'aveuglement de leurs aînés et le tort incommensurable qu'il a causé à ce peuple, rééditent le processus en n'exerçant plus leur discernement que par médias interposés ? Se peut-il qu'ils entérinent tacitement les appels à la condamnation qui rendent inéluctables les exécutions subséquentes ?

Quand des Chrétiens parlent pour donner tort à Israël et aux Juifs :Pour le jésuite Albert Longchamp, la cause est entendue [1] : les négociations israélo-palestiniennes sont dans l'impasse à cause du « blocage méthodique ourdi par l'Etat hébreu . D'ailleurs, « Israël a toujours trompé le monde… il mène la guerre exclusivement contre sa minorité palestinienne, dont il piétine le destin avec une suffisance sans équivalent historique ». Pour Longchamp, « les enfants de la Shoah sont devenus des persécuteurs sans cœur ». Il nous apprend qu' « en Israël, le juif ‘religieux' est orgueilleux et violent », que le juif ‘non religieux' « est arrogant et hautain », et qu'« il ne méprise pas seulement le Palestinien », mais « tient le chrétien pour un minable ». Et le jésuite de se scandaliser :

« Comble de malheur, c'est la religion qui sert de base à un système aussi vicieux. Lorsque

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nous, chrétiens, prions bravement les psaumes, nous rendons un service ‘politique' aux plus durs représentants du sionisme triomphant à Jérusalem. Un exemple, tiré du psaume 9: "mes ennemis retournent en arrière, ils fléchissent, ils périssent devant Ta face". Magnifique, n'est-ce pas? Une véritable prophétie sur la Guerre des Six Jours, en juin 1967, brillamment remportée par Israël sur les troupes égyptiennes, sans doute avec la bénédiction du Seigneur ».[2] Conclusion de l'homme de Dieu : « Il y a des prières devenues imprononçables. Elles m'arrachent la langue, elles ont un goût de sang, elles insultent ma foi, elles sont une offense à Dieu »…

Ce n'est qu'un membre ordinaire du clergé [3], dira-t-on, rien de tel côté hiérarchie. Voire !. En dehors des propos anti-israéliens de Mgr Sabbah, patriarche latin de Jérusalem, dont le parti pris est imputable à son patriotisme palestinien, mais ne pêchent pas par de tels excès de langage. Or ceux d'un autre prélat oriental ne laissent pas de surprendre :

Début février, le nouveau patriarche d'Antioche des grecs-melkites catholiques, Grégoire III, célébrait une messe avec Jean-Paul II dans la basilique Saint-Pierre du Vatican. Dans l'adresse qu'il prononça ensuite devant le pape, figurait ce trait assassin : « On ne peut pas permettre à un seul peuple de troubler la paix et l'équilibre d'un si grand nombre de pays arabes, d'y semer les guerres et la haine, de les ruiner économiquement, et d'ainsi mettre la présence chrétienne en danger. »

Calomnies courantes dans la presse arabe : Israël n'est pas seulement néfaste à l'Islam et à la paix dans cette région, il est cause du départ de nombreux chrétiens et de la fragilisation de l'Eglise en Terre Sainte et à Jérusalem, berceau du christianisme. L'accusation est grosse et racoleuse, mais efficace. Elle a fait ses preuves lors de la guerre du Liban. Israël fut alors rendu responsable de l'exode de dizaines de milliers de Libanais chrétiens, alors que, selon ces derniers, il était imputable à la Syrie.

A ces voix délétères, il faut ajouter le tort causé à la réputation d'Israël par des organisations catholiques dont les orientations politiques se drapent du manteau respectable de la défense de la paix et des droits de l'homme. C'est ainsi que « Justice et Paix » et certaines de ses Commissions locales, de même que Pax Christi international se sont distingués, ces derniers mois, par des rapports violemment anti-israéliens et si partisans, que les mots de ‘Justice' et de ‘Paix' ont été bafoués, tandis que le nom du ‘Christ' a été exposé au blasphème (cf. Rm 2, 24).

C'est le lieu de citer l'oracle (Ps 55, 3) : « Si encore un ennemi m'insultait, je pourrais le supporter ; si contre moi s'élevait mon rival, je pourrais me dérober. Mais toi, un homme de mon rang, mon ami, mon intime, à qui m'unissait une douce intimité dans la maison de Dieu ! » Il semble avoir été écrit pour stigmatiser l'actuelle diffamation chrétienne d'Israël.

Ni l'incarnation ni la Passion ne s'arrêtent au ChristIl est pour le moins étrange que les fidèles d'une religion dont l'essentiel de la foi et de la prédication repose sur l'incarnation, la mort et la résurrection d'un Juif galiléen, butent sur le mystère du développement historique du dessein de Dieu à travers ce mëme peuple.

Rares sont les Chrétiens qui ont tiré les conséquences de la fameuse phrase de Jésus : « Le salut vient des Juifs » (Jn 4, 22). Et les efforts de certains biblistes pour en évacuer le mystère n'ont jamais réussi à convaincre ni le philosophe chrétien Maritain, ni les âmes qui ont découvert, en lisant l'apôtre Paul, l'immutabilité de la vocation juive.

Les évêques de France furent, sauf erreur, les premiers à oser prendre au sérieux cette incarnation, dès 1973, en ces termes remarquables [4]: « Il est actuellement plus que jamais difficile de porter un jugement théologique serein sur le mouvement de retour du peuple juif sur sa terre. En face de celui-ci, nous ne pouvons tout d'abord oublier, en tant que chrétiens, le don fait jadis par Dieu au peuple d'Israël d'une

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terre sur laquelle il a été appelé à se réunir (cf. Gn 12, 7; 26, 3-4; Is 43, 5-7; Jr 16, 15; So 3, 20)… C'est une question essentielle, devant laquelle se trouvent placés les chrétiens comme les juifs, de savoir si le rassemblement des dispersés du peuple juif, qui s'est opéré sous la contrainte des persécutions et par le jeu des forces politiques, sera finalement ou non, malgré tant de drames, une des voies de la justice de Dieu pour le peuple juif et, en même temps que pour lui, pour tous les peuples de la terre. Comment les chrétiens resteraient-ils indifférents à ce qui se décide actuellement sur cette terre? »

Mais aucun membre de la hiérarchie catholique n'est allé aussi loin que Jean-Paul II dans la prise en compte du réalisme de l'incarnation du plan de Dieu dans le peuple juif. En témoignent ces lignes [5]:

« A l'origine de ce petit peuple situé entre de grands empires de religion païenne qui l'emportent sur lui par l'éclat de leur culture, il y a le fait de l'élection divine. Ce peuple est convoqué et conduit par Dieu... Son existence n'est donc pas un pur fait de nature ni de culture…. Elle est un fait surnaturel… Les Écritures sont inséparables du peuple et de son histoire… C'est pourquoi ceux qui considèrent le fait que Jésus fut Juif et que son milieu était le monde juif comme de simples faits culturels contingents…méconnaissent le sens de l'histoire du salut, et de plus radicalement s'en prennent à la vérité elle-même de l'Incarnation et rendent impossible une conception authentique de l'inculturation. »

Se peut-il qu'après des vues aussi fulgurantes sur l'incarnation historique du dessein de Dieu au travers du peuple juif, des chrétiens reprennent à leur compte les discours de diffamation et les incitations à la haine et au mépris envers le peuple juif, qui font à nouveau florès, et qu'ils feignent d'ignorer où cela peut mener ?En effet, ni l'incarnation ni la Passion ne s'arrêtent au Christ. Que le lecteur comprenne.Si les Chrétiens se taisent, les Ecritures crieront .

Comment oublier la leçon du nazisme ? Les antisémites commencent par tourner en dérision l'élection du peuple juif. Ensuite, ils le diffament de toutes les manières, lui imputent les tares et les vices les plus honteux, l'accusent de corrompre ou d'escroquer les non-Juifs, de fomenter des complots, de viser à conquérir le monde et à éliminer ou asservir quiconque n'appartient pas à la race élue.

C'est la phase 1 du processus, caractérisée par la violence verbale. Si les réactions immunitaires des consciences ne fonctionnent pas, la phase 2 - le passage à l'acte violent - suit naturellement. C'est la glissade vers l'élimination des Juifs, préalablement déshumanisés. Primo Levi, Elie Wiesel, André Shwartzbart et d'autres ont écrit là-dessus des choses définitives.

Nous assistons aujourd'hui à l'acclimatation progressive, en Occident, d'une version proche-orientale de la phase 1 des années 30, « durant laquelle les témoins se taisaient » [6], alors qu'il était possible de dénoncer la diffamation et la violence antijuives. Pourtant, Dieu a prévenu : « Qui vous [les Juifs] touche m'atteint à la prunelle de l'œil ! » (Za 2, 12).Tous les Chrétiens ne méritent pas la sévérité des analyses qui précèdent. Quelques-uns réagissent, le plus souvent, avec des moyens aussi minces que l'est leur audience.

Il faut bien davantage pour faire pièce à l'immense campagne de diffamation en cours. C'est d'un sursaut aux dimensions de la chrétienté tout entière qu'a besoin le peuple auquel l'Eglise a exprimé ses regrets. Et cela passe par une prise au sérieux de prophéties telles que celle-ci :Car si les Chrétiens se taisent, les Ecritures crieront !

* Article paru dans L'Arche, le mensuel du judaïsme français, n° 519, Paris, mai 2001, pp. 34-38, et reproduit ici avec l'aimable autorisation de Meïr Waintrater, Directeur de L'Arche. Mena’hem Mancina a embrassé la foi juive et défend la cause d’Israël avec fougue et chaleur

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Réflexions sur l’affrontement des Cultures: ” Retour de l’esprit de Munich” ? L’Esprit d’Eurabia par Bat Ye’or* 24. 2. 2005

Bat-Yeor, historienne de langue et de culture françaises, est née au Caire. Elle a publié depuis plus de 25 ans de nombreux ouvrages, fruit de ses recherches spécialisées et documentées sur le statut des non-musulmans dans le monde arabo-islamique depuis le7e siècle à nos jours.

Nous soumettons à nos lecteurs ces “Réflexions” qui prennent appui sur le phénomène du “dhimmi” pour éclairer un processus très actuel. Ces “Réflexions” nous interpellent à plus d’un titre. Elles nous incitent à les passer au crible des réalités, fussent-elles évidentes ou seulement discernées

Permettez-moi tout d’abord une observation préliminaire sur le titre de ces “Réfexions”: le retour de l’esprit de Munich. Un titre que je trouve trop optimiste. A Munich en 1938, la France et l’Angleterre exsangues après les pertes humaines de la 1ère Guerre Mondiale, avaient abandonné la Tchécoslovaquie à l’ogre nazi, dans l’espoir d’éviter un autre conflit. L’esprit de Munich se réfère donc à une politique d’Etats ou de populations qui refusent d’affronter une menace et s’efforcent d’obtenir la paix et la sécurité par la conciliation, l’apaisement et les compromis qui ont conduit certains à une collaboration active avec des criminels

Je pense que nous sommes au-delà de l’esprit de Munich et je placerai la situation actuelle, non pas dans le contexte de la 2e guerre mondiale mais dans le contexte jihadique actuel. En effet depuis 30 ans la France et l’Europe vivent dans une situation d’auto-défense contre le terrorisme. Cela a commencé avec le terrorisme palestinien puis islamique, sans parler des terrorismes européens locaux, comme les terrorismes basque, allemand, italien des années 80.

Il suffit de jeter un coup d’oeil sur nos villes, nos aéroports, nos rues, les écoles gardées et même les transports publics pour voir l’impressionnant appareil de sécurité policier et militaire. Et que dire des ambassades, des synagogues… Le fait que les autorités refusent de nommer le mal par son nom ne signifie pas qu’il n’existe pas. Nous le savons très bien, nous sommes agressés depuis longtemps, il suffit d’ouvrir les yeux et nos autorités le savent parfaitement car ce sont elles qui ont ordonné ces mesures de sécurité.

Dans son livre La Vie Quotidienne dans l’Europe Médiévale sous Domination Arabe, publié en 1978, Charles-Emmanuel Dufourq le spécialiste de l’Andalousie, décrivait sous le sous-titre «Une grande Peur» les conditions de vie des non-musulmans dans les campagnes d’Andalousie. (1) Aujourd’hui l’Europe vit dans une grande peur.

A Munich il n’y avait pas encore la guerre. Aujourd’hui la guerre est partout. Et pourtant l’Union Européenne et les Etats qui la composent, l’ont niée jusqu’à l’attaque terroriste à Madrid le 11 Mars 2004. S’il y a danger, clame l’Europe urbi et orbi, celui-ci ne provient que des Etats Unis et d’Israël. Que faut-il penser? Serions-nous menacés par les armées américaines et israéliennes ? Non, certes pas. Ce qu’il faut comprendre c’est que la politique américaine et israélienne de résistance au terrorisme jihadique provoque en retour des représailles contre une Europe qui a renoncé depuis longtemps à se défendre. Pour que la paix règne sur le monde, il suffirait que ces deux pays adoptent la stratégie européenne de reddition, fondée sur la négation de l’agression. Comme c’est simple…

C’est plus bas encore que la stratégie de Munich dans la connivence et la lâcheté. A Munich il y avait un avenir potentiel, avec ou sans guerre pour le déterminer. Il y avait donc un choix. Dans la situation actuelle il n’y a pas de choix, car nous nions le danger jihadique. Le seul danger, nous répète-t-on, provient de l’Amérique et d’Israël à qui nous faisons une guerre médiatique en

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évitant de passer à des actes plus violents, c’est plus facile, moins dangereux. Nous menons cette guerre avec les armes de la lâcheté: la diffamation, la désinformation, la corruption de politiciens véreux.

Au temps de Munich on avait l’espoir de pouvoir gagner des batailles Il y avait la ligne Maginot. L’ Europe d’aujourd’hui, dominée par l’esprit de la dhimmitude –ainsi s’appelait la condition de soumission des Juifs et des Chrétiens sous domination islamique –cetteEurope ne livre pas bataille, parce que l’on s’est déjà soumis sans même se battre. Cet engrenage qui fait de l’Europe le nouveau continent de la dhimmitude, s’est mis en marche depuis 30 ans à l’instigation de la France.

Une politique ambitieuse s’était alors dessinée, la symbiose de l’Europe et des pays arabo-islamiques, qui donnerait à l’Europe – et particulièrement à la France, moteur du projet – un poids et un prestige qui rivaliseraient avec celui de l’Amérique (2). Cette politique fut menée discrètement, en dehors des traités officiels, sous le nom bénin de Dialogue Euro-Arabe. Une association de parlementaires des pays de la CEE fut créée en 1974 à Paris, l’Association Parlementaire pour la Coopération Euro-Arabe, chargée de gérer les aspects financiers, politiques, économiques, culturels et migratoires des relations euro-arabes sous les auspices des Hommes d’Etat européens et arabes, avec les représentants de la Commission Européenne et de la Ligue Arabe.

Cette stratégie dont le but était la création d’un ensemble méditerranéen Euro-Arabe, avec la libre circulation des personnes et des produits, a déterminé la politique d’immigration arabe dans la Communauté Européenne. Elle a aussi fixé depuis 30 ans toute la politique culturelle dans ses écoles et ses universités. Dès 1975 au Caire, à la première session du Dialogue Euro-Arabe menée par les ministres et les chefs d’Etats de la Communauté Européenne et de la Ligue Arabe, des accords sont conclus pour la diffusion et la promotion de l’Islam, de la langue et de la culture arabe en Europe, la création de centres culturels arabes dans les villes européennes. D’autres accords suivront pour assurer une symbiose Euro-Arabe des universités, des médias, des syndicats de journalistes, de la presse écrite et audio-visuelle, d’écrivains, d’éditeurs, de producteurs de films, de transferts de technologies, y compris nucléaires, bref une fusion de tous les domaines culturels, médiatiques, diplomatiques et internationaux.

Les Arabes mettaient des conditions à cette association:1) une politique européenne séparée et opposée à celle de l’Amérique; 2) la reconnaissance par l’Europe du peuple palestinien et d’ un état

palestinien;3) le soutien européen à l’OLP; 4) la désignation d’Arafat comme son représentant exclusif; 5) la délégitimation politique et historique d’Israël, la réduction de son territoire en un Etat non-viable, et l’arabisation de Jérusalem. D’où la guerre européenne occulte contre Israël par le boycott économique, universitaire, pafois, diffamation et propagation de l’antisionisme et de l’antisémitisme.

Au cours de trois décennies un nombre considérable d’accords non officiels entre les pays de la CEE puis de l’UE et les pays de la Ligue Arabe de l’autre, déterminèrent l’évolution de l’Europe et ses redoutables aspects actuels.

Je n’en citerai ici que quatre: 1) Il était prévu de donner une formation spéciale aux Européens appelés à

avoir affaire aux immigrés arabes afin de respecter leurs us et coutumes;

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2) les immigrés arabes resteraient sous le contrôle et les lois de leur pays d’origine;

3) les livres d’histoire en Europe seraient rédigés par des équipes conjointes euro-arabes d’historiens – naturellement les batailles de Poitiers, de Lépante ou la Reconquista n’ont pas le même sens des deux côtés de la Méditerranée;

4) l’enseignement de l’arabe et de la culture arabe et islamique serait donné dans les écoles et les universités européennes par des professeurs arabes et non-européens.

Aujourd’hui, sur le plan politique, l’Europe a lié son sort aux pays arabes, elle est entrée dans la logique du jihad contre Israël et l’Amérique. Comment l’Europe pourrait-elle dénoncer la culture de haine jihadique qui exsude de ses alliés, alors qu’elle a tout fait des années durant, pour activer le jihad qu’elle couvre et justifie en prétendant que le danger provient de ceux qui résistent aux jihadistes arabes : ce sont ses alliés et elle s’en sert dans les instances internationales et dans ses médias.

Réécriture de l’Histoire

Sur le plan culturel, toute une réécriture de l’histoire a été entreprise dès les années 1970 par les universités européennes. Ce processus fut entériné par le Conseil de l’Europe en Septembre 1991 lors de son Assemblée Parlementaire sur «La Contribution de la civilisation islamique à la culture européenne». Il fut réaffirmé par Chirac dans son discours le 8 avril 1996 au Caire, bétonné par Romano Prodi, président de la Commission Européenne, avec la création d’une Fondation sur le Dialogue des Cultures et des Civilisations, qui va gérer tout ce qui se dit, s’écrit et s’enseigne sur le nouveau continent Eurabia qui embrasse toute l’Europe et les pays arabes.

La dhimmitude de l’Europe a commencé par la subversion de sa culture, de ses valeurs, la destruction de son histoire et son remplacement par la vision islamique de son histoire, soutenue par le mythe de l’Andalousie. Eurabia a adopté la conception islamique de l’histoire où l’Islam est une force de libération et de paix et le jihad une guerre juste. Coupables sont ceux qui lui résistent, les Israéliens et les Américains, non ceux qui font ce jihad..

C’est cette politique qui nous a inculqué l’esprit de la dhimmitude qui nous aveugle, nous insuffle la haine de nos propres valeurs et la volonté de détruire nos origines et notre histoire.

D’aprés Tarik Ramadan :"La grande supercherie, c'est de laisser croire à l'Europe qu'elle est de tradition judéo-chrétienne. C'est un mensonge absolu". Nous haïssons Georges Bush parce que lui le croit encore. Un atardés, quoi !

L’esprit de la dhimmitude n’est pas seulement une soumission sans livrer bataille, pas même une reddition. C’est aussi la négation de notre dignité par l’intégration de valeurs qui nous détruisent, c’est le mercenariat idéologique mis au service du jihad, c’est le tribut payé de leur main et avec humiliation par les contribuables européens dhimmis pour obtenir une fallacieuse sécurité, la trahison des siens. Le dhimmi obtenait une sécurité éphémère et factice par les services rendus à l’oppresseur, par la servilité et la flatterie. C’est l’Europe d’aujourd’hui.

La dhimmitude n’est pas seulement un ensemble de lois abstraites inscrites dans la shari’a, mais aussi un ensemble de comportements développés par les

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dhimmis pour s’adapter et survivre à l’oppression, à l’humiliation, à l’insécurité. Ceci a produit une mentalité particulière avec des comportements sociaux et politiques essentiels à la survie de populations d’une certaine façon toujours otages.

Les dhimmis sont des êtres inférieurs qui subissent l’humiliation et les agressions sans répondre. Leurs agresseurs jouissent de l’impunité que leur procure leur haine, leur sentiment de supériorité et la protection de la loi.

La culture de la dhimmitude qui se répand en Europe est celle de la haine, de l’impunité du crime contre les non-musulmans, importée des pays arabes avec le Palestinisme, la nouvelle sous-culture européenne élevée au niveau d’un culte, étendard du combat exaltant de l’Union Européenne contre Israël.

A Munich, la France n’avait pas renoncé à sa culture, à son histoire, elle ne s’était pas germanisée, elle n’avait pas proclamé que la source de sa culture était la civilisation germanique. L’esprit de la dhimmitude qui obscurcit aujourd’hui l’Europe découle non pas d’une situation imposée, mais d’un choix fait librement et systématiquement mené dans ses applications politiques depuis 30 ans.

Le grand islamologue et islamophile, William Montgomery Watt, décrivait ainsi la disparition du monde chrétien dans les pays arabisés dans son livre “The Majesty that was Islam”: (1974): «Il n’y eut rien là de tragique, ce fut une mort douce, à petit feu” Montgomery Watt se trompait, ce fut une agonie extrêmement tragique dont en témoignent encore au XXe siècle le génocide des Arméniens, la résistance des Chrétiens au Liban dans les années 1970-80, et depuis, le génocide au Soudan. Le conflit israélo-arabe, qui n’est que l’un des éléments du combat millénaire des peuples épris de liberté contre la dhimmitude, de la dignité de l’homme contre l’esclavage, l’oppression et la haine. Mais cette observation de Montgomery Watt s’applique aujourd’hui, parfaitement à l’Europe.

1 Je dois à Andrew Bostom, de m’avoir signalé les oeuvres de C.-E. Dufourq.2) Pierre Lyautey (neveu du Maréchal) «Le nouveau rôle de la France en Orient», Compte rendu des séances de l’Académie des Sciences d’Outre-mer, 4 mai 1962, p.176, voir aussi Jacques Frémeaux, Le monde arabe et la sécurité de la France depuis 1958, PUF, Paris 1995.3 Tariq Ramadan, “Critique des (nouveaux) intellectuels communautaires”, Oumma.com, 3 10 03

* Spécialiste des minorités religieuses dans les pays d’Islam, Bat Ye’or a publié Le Dhimmi, Profil de l’Opprimé en Orient et en Afrique du Nord depuis la conquête arabe (Paris, Anthropos, 1980), Les Chrétientés d’Orient entre jihâd et dhimmitude (Paris, Cerf, 1991), Juifs et Chrétiens sous l’Islam: les dhimmis face au défi intégriste (Paris, Berg International, 1994), et plus récemment Islam and Dhimmitude: Where Civilizations Collide (Cranbury, NJ, Associated University Presses, 2002). www.dhimmi.org et www.dhimmitude.org

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“LES JUIFS ET LES MOUCHES “

CONFERENCE A L’UNESCO PARIS le 13. 5. 2003

par Pilar Rahola écrivain et ancienne députée de la gauche catalane (Parti socialiste espagnol )

Il y a trois choses qu’Allah n’aurait jamais du créer : "les Perses, les juifs et les mouches".

C’est cette phrase que Saddam Hussein obligeait les enfants d’Irak à répéter : elle semble grotesque et bien entendu barbare. Dans notre Europe arrogante et civilisée, jamais nous ne dirions quelque chose de ce genre : nous n’avons rien contre les Perses, ni contre les mouches. Je dirais plus, les mouches sont agaçantes, mais s’inscrivent de telle manière dans le paysage méditerranéen qu’elles ont fini par devenir bien acceptées. Et, bien entendu, les Perses nous sont sympathiques. De sorte que nous pouvons respirer tranquillement. Seule la haine des juifs nous unit à Saddam Hussein. Serait-ce cette haine qui a conduit tant de manifestants à brûler les drapeaux frappés de l’étoile de David pendant qu’on hurlait des slogans en faveur de Saddam ?

J’accuse la gauche européenne, ma gauche de servir de couverture intellectuelle au nouvel antisémitisme européen, une gauche qui s’est trahie elle-même en trahissant ainsi la démocratie

La judéophobie serait-elle le lieu symbolique commun où Arabes et Européens se rencontrent, se reconnaissent et s’aiment ? Et, est-ce cette même judéophobie qui voyait dans un despote corrompu et violent comme Arafat un résistant romantique ? Serait-ce toujours elle qui transforme le nihilisme terroriste palestinien en poésie épique ?

Pour le malheur de notre continent contradictoire capable de créer pour le monde les bases de la démocratie et en même temps de créer les termites les plus actifs pour le détruire, -le stalinisme et le fascisme-, je soutiens aujourd’hui et maintenant que nous sommes en train de revenir vers nos démons: de nos jours, sur les fondements du vieil antisémitisme exterminateur qui forme notre pensée collective la plus profonde, nous sommes en train de construire un nouvel antisémitisme actif et pervers. "Un antisémitisme sans juifs”

Le phénomène est en train de s’élaborer en parallèle avec deux attitudes complémentaires, les deux également suicidaires : l’anti-américanisme et l’indifférence face à l’apparition et l’installation d’un nouveau totalitarisme : l’intégrisme islamique. Telles sont les flèches tirées dans une même direction préoccupante : l’apparition du conformisme de la pensée européenne capable de mobiliser la rue et les consciences : cette pensée prte en elle le germe de la destruction.

Selon moi, ce qu’il y a de plus grave, et à la lumière de mon propre militantisme progressiste, est que cette pensée unique est de gauche. De gauche le nouvel antisémitisme européen maquillé en anti-sionisme, de gauche le panarabisme romantique qui en arrive à minimiser le terrorisme; et partagé avec une certaine droite, c’est à la gauche qu’appartient l’anti-américanisme farouche dont nous souffrons. Si nous sommes d’accord pour admettre que c’est la gauche qui modèle les idées les plus prestigieuses de notre société et que les intellectuels de gauche sont les défenseurs du progrès, alors nous tomberons d’accord sur le grave problème qui est le nôtre. Parlons de celui-ci, du nouvel antisémitisme et des deux pattes velues qui l’accompagnent.

Les nouveaux antisémites ne se reconnaissent pas comme tels, car c’est là une expression classique de l’extrême droite, donc la gauche le déteste et le récuse. Néanmoins le parapluie de l’anti-sionisme ou directement de l’anti-israélisme est plus facile à porter. Il

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protège bien de la critique et permet de porter un masque dont on peut se nourrir intellectuellement.

C’est Martin Luther King qui écrivit cette phrase à un ami anti-sioniste : "Les temps ne permettent plus de manifester ouvertement une impopulaire haine des juifs; ceci étant, l’antisémite cherche de nouvelles formes et de nouveaux forums où il pourra distiller son venin. Maintenant, il le cache derrière un nouveau masque, maintenant il ne déteste plus les juifs, il est seulement anti-sioniste".

Trente-six ans après, cette phrase est plus d’actualité que jamais, de sorte que l’anti-sionisme et la démonisation féroce d’Israël se sont cristallisés en un passage obligé pour la pensée de gauche. Comme si dans le catéchisme non écrit de la gauche il existait un dogme inébranlable : ou tu es anti-sioniste, ou tu n’es pas de gauche. Moi-même, dans mon pays, je suis expulsée du paradis de la gauche par certains gourous du dogme chaque fois que je ne pratique pas le tir intellectuel contre le juif, pardon, contre le sioniste, pardon, contre l’Israélien. Mais tout cela n’a-t-il pas le même sens dans la grammaire antisémite ?

Résultat dans sa forme la plus tangible : la douloureuse agression que subissent les communautés juives dans divers pays. Depuis des vetos personnalisés jusqu’à la violence physique qu’eurent à subir les juifs pacifistes dans la célèbre manifestation. Mais l’enracinement le plus profond du nouvel antisémitisme se situe au cœur de la Terre sainte et on tire sur Israël comme on tire aux pigeons. Israël est actuellement une authentique obsession pour la gauche européenne et l’exemple le plus remarquable des tics fascistes que la gauche peut présenter.

Voici quelles sont mes accusations : •manipulation informative- • criminalisation de la légitimité de l’Etat d’Israël- • minimisation des victimes juives- •banalisation de la Shoah- •et indifférence, lorsqu’il n’y a pas applaudissement, devant les ravages terroristes de l’intégrisme.

D’abord, j’accuse la gauche d’assassiner l’information à coup de propagandeLa manipulation de l’information sur le Moyen-Orient est si grossière et excessive qu’elle passera dans les annales du journalisme comme exemple d’intoxication de masse. Combien de principes du journalisme font faillite dans l’information que sert la majorité des medias européens : absence de contrôle des sources, interprétation tendancieuse et manipulation des faits, ridiculisation du principe d’objectivité, indifférence de ce qui doit être le désir ardent de tout informateur : vérité.

Cette manipulation a ses règles précises : il ne saurait être question de terroristes mais de miliciens, il n’y a jamais de victimes juives-toute action palestinienne est naturellement bonne et a priori défensive-toute action israélienne est entachée de criminalité-il n’existe pas de bourreaux palestiniens -il n’existe pas d’ingérence internationalela corruption d’Arafat n’existe pas, son passé violent n’existe pas davantageet, évidemment, la démocratie israélienne n’existe pas.

L’attentat quotidien que l’information subit du fait de la propagande, avec la plus totale impunité, n’est ni fortuit, ni spontané. J’accuse donc la presse européenne de manipuler, de mentir et de changer les règles de l’information au Moyen-Orient. Sa neutralité est sans aucun doute une neutralité pro-palestinienne.

En second lieu, j’accuse la gauche de banaliser la Shoah, fait qu’on ne peut considérer en aucun cas comme mineur. L’attitude de nombreux collectifs activistes parfaitement repérables dans les manifestations pacifistes de ces derniers jours, tout comme l’action de nombreux intellectuels de gauche qui se sont

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servis de la tragédie de l’Holocauste comme d'une arme contre Israël, tout cela restera inscrit sur les murs de la honte européenne.

Le point culminant de ce mépris profondément cruel, à savoir utiliser contre les victimes de la Shoah leur propre martyre est une manière de les tuer deux fois. Et c’est le cas des déclarations de Saramago à Djénine. A ce propos, voilà ce que j’ai à dire. Saramago constitue l’exemple le plus emblématique d’une affirmation innommable – quelqu’un peut écrire de façon angélique et penser de manière démoniaque. En 1884, Auguste Bébel avait déjà appelé cela "le socialisme des imbéciles". Mais cela n’est pas seulement une imbécillité.

Le hasard, si étonnamment poétique parfois, fait que j’écris ces lignes alors que je suis encore sous le choc de la visite du musée de l’Holocauste à Washington. Comme le dit ce grand bâtisseur de la mémoire qu’est Claude Lanzmann, la Shoah est "la mort de l’âme humaine". Face à son souvenir, aucun citoyen du monde ne peut rester indifférent, mais par dessus tout, aucun Européen ne peut être étranger à cet événement. L’Europe a créé cette pensée totalitaire du christianisme qui convertit tout un peuple en deicide L’Europe, ce fut l’Inquisition , Luther qui tenait les juifs comme une plaie au cœur de la terre. L’Europe, ce fut la démonisation, la persécution, la culpabilisation de la mort de ce qu’elle avait de meilleur dans son propre corps : son âme juive.

L’Europe, ce furent les accointances du Vatican avec les nazis.

C’est pourquoi banaliser la Shoah est bestial et pervers. Et qui plus est, que ce soit la gauche qui en soit responsable, elle qui a pour vocation d’être la gardienne la plus fidèle de la justice et de la liberté, est un acte de trahison, de trahison à la mémoire tragique de l’Europe. Est-ce là le symptôme du nouvel antisémitisme ? Sans doute aucun : en minimisant l’Holocauste, on en réduit la dimension tragique, on relativise la faute de l’Europe et le juif redevient soupçonnable, car puissant et dangereux.

La victime juive n’existe plus, seul existe le soldat israélien qui tue des enfants, métaphore moderne du juif médiéval qui buvait le sang des enfants chrétiens. Ce lien entre le juif médiéval maudit et le soldat israélien maudit vient bien heureusement pour disculper la faute de l’Europe.La gauche établit cette relation, même de façon inconsciente, de sorte que nous pouvons dire que l’orthodoxie chrétienne et la gauche orthodoxe cohabitent avec bonheur sur le territoire inhospitalier de l’antisémitisme. J’accuse donc la gauche d’avoir trahi la mémoire tragique de l’Europe.

Troisièmement, j’accuse la gauche de minimiser, de justifier, voire de célébrer un nouveau totalitarisme qui menace gravement la liberté : le nihilisme terroriste islamique. Les exemples sont scandaleux : indifférence devant des attentats aussi graves que la bombe de Amia en Argentine ou l’attentat contre les tours jumelles considéré d’une certaine manière par la gauche comme relevant de la responsabilité américaine à cause de sa politique extérieure, à laquelle il faut associer la faute juive.

L’exaltation du terrorisme palestinien comme formule de lutte légitime a une conséquence : considérer comme légitime d’inculquer à la société palestinienne, et globalement à de nombreuses sociétés islamiques, une culture fataliste de la haine et de la mort, culture à l’évidence totalitaire. Le bon ami Marcos Aguinis appelle cela "la régression de la gauche vers l’anti-modernité".

Pendant qu’elle pardonne les bombes du Hamas ou se répand dans les rues contre l’intervention américaine en Irak, cette même gauche ne s’est jamais manifestée contre l’intégrisme qui a tué plus de quatre mille personnes à New York ou contre celui qui est responsable d’un million de morts dans sa guerre au Soudan. Je n’ai jamais vu non plus

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une ONG qui voudrait envoyer des boucliers humains dans les cafétérias de Tel-Aviv. Il y a une solidarité sélective dérivée d’un manichéisme pervers qui convertit les terroristes en victimes et les victimes en coupables.

L’intégrisme islamique est l’héritier naturel des grands totalitarismes que l’humanité ait connus : le nazisme et le stalinisme. Comme eux, ils sont fondamentalement antisémites et comme eux, présentent un corps doctrinal basé sur la terreur, la récusation de tout principe de liberté et l’expansionnisme sanglant. Comme eux aussi, il agit dans l’indifférence ou la complicité européennes.De ce fait, j’accuse la gauche de trahir la démocratie, laissant libre cours au nihilisme terroriste.

Néanmoins rien de neuf sous le soleil en ce qui concerne une gauche qui s’est amourachée de nombreux dictateurs que l’histoire a fournis : Staline, Pol Pot, Fidel et maintenant Arafat. Dépourvue d’épopées qui lui soient propres, déconcertée et traînant avec elle une valise pleine de rêves brisés, la gauche regarde le monde arabe, à la recherche des échos de Lawrence d’Arabie. La gauche s’amourache des guerres totales, des chants tribaux de la révolution, peut-être convaincue qu’entre la "révolution ou la mort du Che" et le "vive la mort" du Hamas, il n’y a pas grande différence.

J’accuse donc la gauche de ne pas tenir compte des victimes du terrorisme, de ne pas comprendre la menace que constitue le nihilisme et de trahir par son aveuglement la démocratie. Je l’accuse de pleurer seulement avec l’oeil gauche... un oeil gauche qui, à présent est délibérément antisémite.Puis-je avancer le bel exemple du forum de Porto Alegre ou de Durban ? Les résidus des révolutions frustrées du monde firent là-bas leur beau sabbat. Et l’objet de la fête ? Bien évidemment les juifs. En effet, la faute aux juifs se vend toujours très bien sur les marchés de la démagogie.

Alors, est-ce qu’aujourd’hui l’Europe est plus antisémite qu’avant ? Est-ce le cas de la France ? Oui, aujourd’hui, l’Europe et la France sont en train de réinventer l’antisémitisme. Il est réinventé par quelques populismes de droite avec des assises catholiques. Il est réinventé par la gauche qui donne brio et prestige à ce qui n’était autrefois qu’une pure rhétorique d’extrême droite.et s’emploie efficacement à faire oublier et à banaliser la Shoah, sachant que l’oubli est toujours un choix.

La gauche européenne a certes une très bonne mauvaise mémoire. Et avec l’oubli bien ancré dans l’idéologie, la gauche oublie également les origines de la création de l’Etat d’Israël. Elle jette le soupçon sur sa légitimité et criminalise ses actes. Israël est sans doute un des Etats dont la création a plus de fondement moral que tout Etat existant, et pourtant c’est l’unique Etat au monde qui, chaque jour, doit demander pardon d’exister.

Sans doute aucun donc, j’accuse la gauche de mettre en question la légitimité de l’Etat d’Israël, ce qui a pour conséquence de tenir toutes ses actions pour naturellement coupables. Ne peut-on voir un lien entre cette attitude et l’aveuglement du parlement européen, indifférent à l’usage que l’ALP fait de l’argent public européen ? Au nom de la démocratie, je me demande comment il se fait que ce soit de l’argent européen qui finance les écoles de la haine où les enfants palestiniens sont endoctrinés en vue d’un fanatisme suicidaire. En étant indifférents, nous sommes irrévocablement responsables de séquestrer la tolérance et la modernité et de permettre que s’enclenche une spirale de haine d’impuissance, de vengeance destinée à des générations entières de Palestiniens.Nous le permettons, nous le finançons et nous allons même jusqu’à le justifier. Ce qui nous ramène à nouveau à l’Histoire. Que l’on se souvienne d’Hermann Broch! L’indifférence, cette forme de violence. Et tout cela parce que la haine des juifs n’a pas donné des boutons

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à la délicate peau de l’Europe. Tout est permis aux catholiques, aux protestants, aux homosexuels, aux citoyens noirs, mais aux juifs... EST UN NOUVEL ANTISEMITE :– celui qui n’est pas horrifié que le Mein kampf d’Hitler et les abominables Protocoles des Sages de Sion soient des best sellers dans le monde arabe.– celui qui répète les vieilles antiennes qui font des juifs des êtres démoniaques, et spécialement à partir d’énoncés intellectuels.– celui qui s’amourache de la poésie épique du terrorisme palestinien et qui, porté par un anti-américanisme pathologique, refuse de voir les dangers de l’intégrisme islamique.– celui qui a fait d’Israël un nouveau parapluie pour un vieux démon.

J’en termine avec cette conviction : le puzzle de l’antisémitisme retrouve une nouvelle vigueur. Et en voici les pièces : La première pièce est le subconscient européen résistant aux leçons de l’histoire et insensible aux vaccins qui tentent de tuer définitivement le virus antisémite. L’Europe s’est débarrassée de sa peau juive, mais n’a pu se défaire de sa vieille haine. La deuxième pièce est un néo-catholicisme populiste plus ou moins extrémiste qui s’enracine dans la judéophobie. La troisième pièce est une pensée de gauche qui, sans avoir liquidé son passé totalitaire, s’amourache de nouvelles épopées, elles aussi totalitaires. Elle crée ainsi les fondements d’un antisémitisme plus dangereux parce que la gauche lui donne du prestige, lui offre une couverture intellectuelle et lui donne des armes idéologiques. La quatrième pièce est l’anti-américanisme européen issu d’un double complexe que traîne l’Europe : un grand complexe de supériorité – ce n’est pas en vain qu’elle est le berceau de la modernité – un énorme complexe d’infériorité car elle est incapable de trouver une solution à une seule de ses propres tragédies. Bien évidemment l’anti-américanisme est par définition anti-sioniste. La cinquième pièce est l’intégrisme islamiste, idéologie totalitaire et nihiliste, ouvertement ennemi de la modernité et dont le fondement est l’antisémitisme. Il faut admettre que l’existence d’un million deux cent mille musulmans dans des tyrannies théocratiques ne facilite en rien la lutte contre la judéophobie.

Aujourd’hui ici, devant l’UNESCO, protégée par cet exemple d’héroïque ténacité et de dignité que constitue le centre Simon Wiesenthal, Je me répète : j’accuse la gauche européenne, ma gauche, de servir de couverture intellectuelle au nouvel antisémitisme qui existe en Europe, une gauche qui s'est trahie elle-même en trahissant la démocratie.

A nouveau, en Europe, il est difficile d’être juif, alors que l’Europe la plus européenne qui ait jamais existé a bien été l’Europe juive. Notre tendance au suicide est pathologique. Je l’affirme parce que je suis européenne, et comme telle, je me sens juive face à l’antisémitisme, seule position morale qui puisse rédimer un Européen de son passé honteux.

Merci pour m’avoir invitée. Transmis par Info- Sion Pierre Cain Jérusalem

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Guy Millières

La guerre d’agression du monde arabe contre Israël n’est pas achevée

Metula News Agency 26. 12. 2004

Le professeur Guy Millières est titulaire de la chaire de littérature moderne comparée de Paris VIII. Il n’est pas juif et n’a aucun lien avec des organisations militantes ou engagées.Il publie une analyse relative au contexte du “Phénomène Arafat et le Peuple Palestinien” dans le n/o 48 d’ “Israël Magasine” de janvier 2005.

Son analyse de réalités historiques est formelle : Le phénomène palestinien a été inventé en 1964 par le K. G. B. et l’oligarchie arabe du Proche et Moyen Orient, anxieuse pour ses privilèges . Le but du K.G.B. était la création d’une masse de maneuvre humaine, facile à fanatiser, une chair à canon dans la lutte contre Israël. Certains transfuges du K.G.B. sont toujours en place, cela explique aussi la politique pro-arabe indefectible de la Russie. Il me faut constater que, chez nombre de gens de bonne volonté, les illusions aujourd’hui abondent. Arafat est mort, tout devient possible, disent les uns. Des modérés vont enfin se dégager dans le camp palestinien, disent les autres, qui ajoutent parfois que la paix est enfin en vue, que bientôt il sera envisageable de signer des traités de paix et de voir coexister deux Etats, Israël et l’Etat de Palestine, installés côte à côte et en situation de fraternité.

Etant un ami indéfectible et inébranlable d’Israël, préférant la paix et la fraternité à la guerre et à la haine, j’aurais voulu pouvoir dire que tout cela me semble exact, mais je le peux pas, non, je ne le peux absolument pas.

Parce qu’outre l’amitié que je porte à Israël, je me souviens, moi qui ne suis pas juif, de ce qui s’est passé en Europe, il y a soixante ans. A l’époque déjà, des gens de bonne volonté voulaient minimiser les dangers, prendre leurs désirs pour des réalités, mais la réalité la plus noire et la plus sanglante les a rattrapés. A l’époque, je n’étais pas encore né et je ne pouvais, par définition, rien faire. Aujourd’hui, je suis adulte, en pleine possession de mes moyens intellectuels, et c’est différent, je me sentirais coupable, totalement coupable de me taire

Je me dois de dire que je pense que la mort d’Arafat ne change strictement rien. A la place d’un vieux terroriste mal rasé habillé d’un treillis, il y aura bientôt un vieux terroriste bien rasé et habillé d’un costume sur mesure appelé Mahmoud Abbas. Il n’aura pas le charisme de son prédécesseur, mais il aura le même esprit pervers et borné : pour une simple raison, il est de la même école et de la même clique.

Les faits, qui s’accumulent, me donnent raison : Abbas n’a pas condamné les derniers attentats anti-israéliens et n’a pas semblé frémir en entendant que le Fatah était impliqué ; il a rendu visite, voici peu, en compagnie d’autres membres de la clique, à Assad, à Jibril, chef du FPLP, à Mashaall, chef actuel du Hamas et à Ramadan Shala, chef du Djihad Islamique. Ce n’était pas pour condamner les uns et les autres, mais pour coordonner ses actions et ses paroles avec eux. Il a d’ailleurs précisé : « Nous n’avons pas de différences quant aux objectifs », ce qui est clair et édifiant

Dans quelques semaines Mahmoud Abbas sera élu dans le cadre d’élections, sans la moindre valeur démocratique, par une population depuis longtemps fanatisée, dépourvue

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de liberté de la presse et de liberté de parole. Les dirigeants européens parleront d’un nouveau « président légitime », là où il n’y aura eu que l’intronisation d’un nouveau dictateur.

Le nouveau dictateur acceptera peut-être de débattre, mais il ne cédera rien sur l’essentiel. Il voudra, il l’a déjà dit aussi, le « droit au retour » dans son intégralité, les frontières de 1967 dans leur intégralité, et, bien sûr, des forces d’interposition internationales. Il voudra, en somme, le « porte-avions » que voulait Arafat et continuera à vouloir, sans le dire ouvertement, la destruction d’Israël

On me parle quelquefois de nouveaux interlocuteurs, la réalité oblige à dire qu’il n’y a pas de nouveaux interlocuteurs, et qu’il n’y a donc pas d’interlocuteurs du tout. Les Européens feront semblant d’avoir trouvé des interlocuteurs, cependant que ni les Américains ni les Israéliens n’ont besoin de faire semblant aux côtés des Européens.

Comment ne pas faire semblant ? En restant ferme sur les principes : ni droit au retour, ni acceptation des frontières de 1967. Ce n’est pas Israël qui a choisi la guerre en 1947-48, en 1967, en 1973.

Je me dois d’ajouter que je ne connais pas d’accord de paix qui se soit révélé fiable et durable entre une démocratie et un régime autoritaire ou totalitaire. Il ne peut y avoir, dans les relations avec un régime autoritaire ou totalitaire, que des rapports de force et de vigilance.

Si tant est qu’on veuille invoquer le droit d’un peuple à disposer de lui-même, ce droit ne saurait être confondu avec le droit d’une clique dictatoriale à disposer d’un peuple. La création de l’Autorité Palestinienne, dans les conditions où elle s’est effectuée, a donné à une clique dictatoriale totalitaire et terroriste une population à gérer.

Cette très grave erreur, est le fruit des illusions de la gauche israélienne et américaine. Elle a fait deux ensembles de victimes, le peuple israélien, frappé dans sa chair par des assassins, disposant de bases arrières en Cisjordanie et à Gaza, et les Palestiniens, proie de la clique dictatoriale qui les a affamés, fanatisés et transformés en hommes-bombes.  Sortir de l’erreur impliquerait, pour le moins, un changement de régime, un assainissement économique et une désintoxication mentale des « Palestiniens ». Ce ne sont pas les élections au sein de l’Autorité palestinienne, en janvier, qui permettront ces changements impératifs qui devraient constituer un préalable à toute forme de pourparlers.

Nous ne sommes pas dans une situation où on peut parler de paix : nous sommes dans une situation de guerre, où les ennemis d’Israël ne reconnaissent pas la moindre défaite et n’ont donc pas, dans leur esprit, l’idée qu’il faut faire la paix. La paix ne pourra venir que si l’Autorité palestinienne est vaincue et remplacée par des gens imprégnés d’un esprit démocratique, acceptant d’être aidés par d’autres gens imprégnés d’un esprit démocratique. Plus largement, la paix ne pourra venir que si l’on sort de la guerre déclarée en 1947-48 par le monde arabe à Israël. Ce qui impliquera des changements de régimes plus vastes et l’éradication de l’islam militant.  L’Autorité Palestinienne est une clique crapuleuse, corrompue et fanatique : se contenter de renverser cette clique tant qu’existent dans la région d’autres cliques du même acabit, le Hezbollah au Liban, le régime baassiste en Syrie, les mollahs au pouvoir à Téhéran etc. ne pourrait en aucun cas assainir la situation. Ceux qui, dans le monde occidental, veulent la destruction d’Israël, par cynisme ou par « réalisme sans scrupules», disent qu’il faut d’abord résoudre le « conflit israélo-palestinien » ; cela revient à adopter la thèse des gens les plus détraqués du monde arabe et musulman, qui ont eux-mêmes une idée précise sur la façon de « résoudre » le « conflit ». Les amis d’Israël savent que ce qu’il faut résoudre, ce sont les

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problèmes posés par les psychopathologies disséminées par l’islam militant dans le monde arabe et musulman. Seule la disparition de ces psychopathologies est à même de faire disparaître « l’obsession anti-israélienne ».

L’unique attitude à avoir en ce contexte est, là encore, de rester ferme sur les principes : pas de démocratie, pas de liberté de parole, pas d’interlocuteur. L’Europe poussera Israël à discuter quand même et à faire des gestes. La parole des Etats-Unis a heureusement plus de poids que celle de l’Europe.

En l’absence d’interlocuteurs, optimiser la sécurité d’Israël en achevant la barrière de sécurité sera très utile. L’assainissement de la région, qui est au cœur de la politique étrangère de l’administration Bush, devra se poursuivre. Tout ce qui permettra aux pays d’Europe encore sains de n’avoir pas à se plier à la discipline que voudraient imposer les pays les plus malsains (dont, bien sûr, la France néo-gaulliste) sera bon à prendre : les pourparlers ouverts pour l’entrée de la Turquie en Europe seront, je pense, un excellent catalyseur, jouant en faveur d’une absence d’unité politique et diplomatique plus forte en Europe.

Quand les psychopathologies disséminées dans la région auront été soignées (et elles doivent l’être impérativement, non seulement pour la survie d’Israël mais pour celle de la civilisation occidentale et pour celle de l’humanisme), « l’obsession anti-israélienne » pourra disparaître, la guerre d’agression contre Israël pourra prendre fin, alors seulement on pourra envisager un Etat palestinien. La création d’un minuscule Etat arabe, venant en supplément des Etats arabes existant aujourd’hui, s’impose-elle réellement ?

Dans un contexte apaisé, nombreuses seront les questions. Par exemple : existait-il un peuple palestinien, nettement distinct des autres peuples arabes de la région, en 1947-48 ? Le territoire du Mandat palestinien comprenait au départ la Jordanie d’aujourd’hui sur les trois-quarts de sa surface, fallait-il vraiment en créer un second ? Ces questions relèvent d’un tabou qui devra bien être levé un jour.  Il m’est difficile, ne vivant pas en Israël, de prendre position sur le retrait de Gaza. Ce que je pense, c’est que, face à des gens imprégnés d’une mentalité autoritaire ou totalitaire, on ne peut passer contrat et il n’y a que des rapports de force. Tout ce qui pourrait ressembler à un moment de faiblesse ou à une concession doit se trouver banni et considéré comme un encouragement donné à l’adversaire.

Rien n’est plus impératif en même temps que de protéger des vies humaines et de le faire de la façon la plus optimale : si les implantations à Gaza sont coûteuses et font courir à des citoyens et à des soldats israéliens des risques disproportionnés, une solution s’impose. Si elles constituent au contraire des gages de sécurité, une autre solution s’impose.  Il doit, en tout cas, être dit clairement que la haine disséminée parmi les êtres humains soumis à l’Autorité Palestinienne est tout à la fois la raison des précautions prises par les Israéliens, le motif des entraves à la liberté de circulation des populations arabes de Gaza, des entraves « auto infligées » et le fondement de ce qui pourrait rendre Gaza judenrein, comme on disait au temps d’Hitler. Le racisme peut, parfois, obliger des gens à partir, mais il n’est jamais honorable, jamais justifié. Il ne doit jamais être récompensé. Il doit être dénoncé. L’Autorité palestinienne est bouffie de racisme anti-juif. Des racistes ne sont ni fréquentables ni dignes de confiance. 

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Le terrorisme islamiste :

Merci, merci ORIANA ! Par Cyrano pour Guysen Israël News 18 janvier 2005

Ce texte n’avait pas été diffusé lors de sa parution . Nous tenons à réparer cette facheuse omission car il mérite toute votre attention. Il mérite surtout toute notre admiration et notre estime pour la personnalite exceptionnelle d’Oriana, son courage, sa fougue et sa lucidité

«thankyouoriana.it» est un site internet créé en 2002 pour apporter un soutien moral à Oriana Fallaci, victime d’un lynchage médiatique après la publication de la « La rage et l’orgueil » (1). La parution de la traduction française de son nouveau livre « La force de la raison » (2) – à lire absolument et à faire lire - est l’occasion de rendre hommage à cette journaliste italienne.

Oriana Fallaici se défendrait d’être présentée comme une intellectuelle, mais le combat qu’elle mène est bien celui de l’intelligence face à l’obscurantisme et à la tyrannie. Elle exprime haut et fort sa vision prophétique des menaces qui pèsent sur nos sociétés, vision qui se confirme chaque jour.

Une professionnelle non-conformiste : Oriana Fallaci est une femme d’action, une journaliste de talent, un écrivain engagé.Adolescente, elle participe avec sa famille à la résistance anti-nazie à Rome. Encore mineure, elle écrit des chroniques judiciaires pour un journal local.

Elle deviendra célèbre en tant que grand reporter :- correspondante de guerre au Vietnam, au Pakistan, au Bangladesh, au Proche-Orient... et envoyée spéciale dans des zones de turbulence. Ces missions ne sont pas sans risques : en 1968, elle est grièvement blessée au cours des émeutes étudiantes de Mexico ; - elle réalise des interviews de personnalités politiques de premier plan. Elle osera interviewer l’ayatollah Khomeiny, et lui faire baisser les yeux , oh blasphème : elle s’est dévoilée devant le maître de l’Iran !), elle fera bégayer Yasser Arafat qui s’était empêtré dans son discours ; - elle se trouve à New York pendant les attentats du 11 septembre 2001et prend alors conscience du péril que représente ce « fascisme vert » Elle mènera désormais un combat contre l’islamisme conquérant, par ses articles et ses livres.

On se souvient de son fameux pamphlet « La honte de l’Europe » où elle crie son mépris et sa haine de ceux qui, à gauche comme à droite, soutiennent le terrorisme islamiste et ne font rien pour lutter contre l’antisémitisme en Europe. Paru à l’un des pires moments de l’Intifada en avril 2002, cet article a été perçu comme une bouffée d’oxygène par une communauté juive française se sentant abandonnée.

La publication en France de « La rage et l’orgueil », on le sait, lui a valu un procès où le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) et la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) ont cherché sans succès à en interdire la diffusion en France (« racisme-racisme ! »).

Des articles diffamatoires, des caricatures injurieuses ont paru dans la presse du monde entier, en Italie notamment, véritables procès en sorcellerie à l’époque où les écrits tiennent lieu de bûchers et d’autodafés.

Elle ose rappeler le passé oublié de l’Islam conquérant : Oriana Fallaci, avec la fougue qu’on lui connaît, brosse l’histoire de l’islam conquérant qui, trois ans après la mort du prophète, envahit l’Egypte, le Maghreb, l’Espagne et une partie de la France.

Quelques siècles plus tard, le relais est pris par les Turcs islamisés de l’empire ottoman. Les armées de la «Sublime Porte» sont arrêtées devant Vienne par une coalition de pays européens (avec l’Angleterre, mais sans la France).Ces conquêtes sont accompagnées de tueries, de viols, de destructions d’églises ou de leur transformation

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en mosquées. Mais le reflux de l’islam après la bataille navale de Lepante (7 octobre 1571) et l’échec du siège de Vienne (12 septembre 1683) n’a freiné ses ambitions.

Une capitulation au grand jour :Pour Oriana Fallaci, nous vivons une période où l’islam cherche à faire main basse sur l’Europe sans recourir aux armes, grâce à une immigration croissante, à la fécondité de ses femmes et, à une moindre échelle, au prosélytisme.

Elle dénonce la complicité des dirigeants européens qui en 1974 ont abdiqué devant les exigences de la Ligue arabe et de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) usant de l’arme du pétrole.

Les membres du Parlement européen ont cédé sur tout :- sur le Proche-Orient, en épousant les conditions de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). L’Union européenne a pris des positions qui n’ont guère évolué depuis ; - sur la coopération euro-arabe. La création d’un comité pour promouvoir la culture arabe et sa diffusion. Son credo s’exprime dans la revue “ Eurabia ” qui soutient inlassablement la propagande des pays arabes (4).

Les accords pris par l’Union européenne en notre nom transforment certaines de nos villes et de nos banlieues en colonies musulmanes, véritables Etats dans l’Etat. Les activistes, nouveaux conquérants, cherchent, au nom de la liberté et des droits de l’homme, à imposer leurs moeurs et à faire taire toute critique. Et lorsque la résistance est trop vive, ils recourent aux menaces et à la terreur.

Oriana Fallaci dénonce un clergé catholique qui ferme les yeux et fait des concessions sans contrepartie comme la construction d’une grande mosquée à Rome alors qu’aucune chapelle n’est autorisée en Arabie Saoudite.

Que l’on ne nous dise pas qu’il s’agit là des élucubrations d’une excitée, elles sont corroborées de toutes parts : La thèse de l’invasion rampante est clairement exprimée par Gilles Kepel, éminent géopoliticien : « Les affidés de Ben Laden affirment que l’Espagne est terre d’islam depuis l’Andalousie musulmane et que le djihad y est licite contre les « occupants ».

Dans cette logique, le 11 Mars 2004 n’est que la première bataille d’une Reconquista à l’envers, dont l’Europe est l’horizon(5) .- C’est encore dans “Le Monde” qu’est décrite la mutation de Vénissieux, ville

de 60 000 habitants proche de Lyon, devenue fief de l’islam. André Gerin, maire communiste de Vénissieux, est à la tête d’une commune comptant aujourd’hui douze mosquées. « Toutes les femmes sont voilées, on a l’impression d’être au bled.» les plaques des rues en français ont un parfum d’anachronisme(6). -

-- Enfin, le juge Jean-Louis Bruguière vient de déclarer publiquement le

12 janvier 2005 que « l’évaluation de la menace terroriste n’invite pas à l’optimisme. Le nombre de mises en examen à Paris dans les procédures relevant de l’islamisme radical a augmenté de 166% entre 2003 et 2004 »

Avis aux détracteursLa première édition de « La Force de la raison » a été mise sous presse 24 heures après le carnage de Madrid (11 mars 2004).

Avec le compte-rendu de ce livre, nous souhaitons saluer le courage d’Oriana Fallaci, lui dire notre admiration pour son combat, lui dire qu’elle n’est pas seule. D’autres femmes se battent au sein même de la société musulmane : l’écrivain bengali Talisma Nasrin, la députée néerlandaise

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d’origine somalienne Yaan Hirsi Ali, l’avocate iranienne Chirine Ebadi, Prix Nobel de la Paix, qui fait actuellement l’objet dans son pays de tracasseries judiciaires, la journaliste canadienne Irshad Manji (7).

-- Enfin citons l’anthropologue Dounia Bouzar qui vient de démissionner du

Conseil français du culte musulman (CFCM). Mme Bouzar estime qu’un problème fondamental n’y est jamais abordé, celui d’une définition claire du Musulman dans « le contexte de pluralisme démocratique laïc français ».

Des critiques ne manqueront pas de s’élever contre ce brûlot découvrant le vrai visage de l’Islam militant.

- .Puissent ces critiques éviter les accusations globales et les injures envers la majorité du public musulman au profit d’une analyse contestant les faits qu’elle rapporte. Cela leur sera sans doute bien difficile car les faits confirment de manière cinglante et sanglante la lucidité d’Oriana Fallaci.

Références

1 – Oriana Fallaci. « La rage et l’orgueil ». Editions Plon, 20022 – Oriana Fallaci. « La force de la raison ». Editions du Rocher 20043 – Oriana Fallaci. « La honte de l’Europe ». Article publié dans la revue “Panorama » et repris dans « Il Corriere della Serra ». 12 avril 20024 - Bat Ye'or. « Le dialogue Euro-Arabe et la naissance d'Eurabia ». « Observatoire du monde juif », Bulletin n° 4/5, décembre 20025 - Gilles Kepel. « L’islamisme gagnera-t-il la bataille de l’Europe ? ». « Le Monde », 11 janvier 20056. Mustapha Kessous. « La longue dérive de Vénissieux » Le Monde, 14 janvier 2005.7. Irshad Manji. « Musulmane mais libre ». Grasset, 2004

. 2005 Guysen.com (Une publication du groupe © G.I.N)

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L’antisémitisme : une déviance qui colle aux semelles de l’Europe Par Guy Millière Metula News Agency 12. 10. 2005

Plus le temps passe, plus il devient clair qu’en France, les dividendes, en termes d'image, qu'Israël aurait dû engranger après le retrait de Gaza, ne verront jamais le jour. Lors de la démolition des implantations de Gaza et l'expulsion de leurs habitants, la haine anti-israélienne a continué à sévir dans les médias français. Et maintenant que Gaza est entièrement aux mains de l'Autorité Palestinienne, la haine persiste. Les synagogues abandonnées, aussitôt saccagées dans la frénésie destructrice ? Un piège tendu par Israël. Les serres nourricières, offertes à l'Autorité Palestinienne et aussitôt détruites ? Des pièges encore.

Les explications à l'obstination anti-israélienne des journalistes français et, au-delà, de certains journalistes européens, sont nombreuses. Identification du Palestinien au « bon révolutionnaire » du tiers-monde [1] dans la tradition qui a conduit à idolâtrer Che Guevara, dont les portraits imprimés sur des T-shirts sont aussi nombreux dans les manifestations de gauche et d'extrême gauche que les keffiehs façon Arafat. Volonté des bien-pensants de se faire voir du côté des populations qui semblent pauvres et « opprimées ». Anti-capitalisme primaire, qui fait qu'on déteste Israël, société relativement riche et américanisée.

Une autre explication, qui a déjà été proposée sous différentes formes, me semble être la bonne ; elle est, je dois le dire, plus navrante encore : si l'on se remémore l'histoire de l'Europe, on constate que l'antisémitisme, jusque voici soixante ans, y a fait partie de l'air du temps. Au point que des œuvres de la littérature populaire « à mettre entre toutes les mains » contiennent des passages notoirement antisémites sans que quiconque ne s'en offusque ni ne fait mine de s’en apercevoir. Il n’est que de relire certains passages des Lettres de Mon Moulin d'Alphonse Daudet, d'Oliver Twist de Charles Dickens.   

On sait aussi qu’il y a soixante ans, la quasi-totalité des pays d'Europe a contribué à la « solution finale » ou, au moins, a laissé génocider les Juifs sans élever la moindre protestation. L'antisémitisme européen, qu'on a laissé courir et se disséminer, a fini par féconder la barbarie absolue, qui constitue une tache indélébile sur la civilisation européenne.

Comme l'a écrit le journaliste Ron Rosenbaum, dans un article du San Francisco Chronicle, publié le 28 avril 2002 : «The Second Holocaust - and European Complicity « : Plus les Européens peuvent focaliser leur attention sur la réponse israélienne au terrorisme, plus ils peuvent dépeindre les Juifs comme les véritables méchants, et non les actes de terreur eux-mêmes. Ils exonérent ainsi leur conscience collective de toute trace de complicité dans le meutre de masse de la Shoah qui macule leur passé.

«   Hitler est peut-être allé trop loin, et peut-être que nombre d'Européens ont fait preuve de lâcheté ou d'indifférence à l'époque, mais quand on voit « ce que font les Juifs aujourd'hui, on se sent moins coupable « .

Je pense que cette explication est sensée,mais je crains l'Europe incapable de changer fondamentalement d'attitude face à Israël, et puisse un jour se conduire en véritable amie de l'Etat hébreu. L'Europe se plaît à se penser civilisée et étrangère à la barbarie, aussi a-elleelle a toujours beaucoup de mal à regarder son passé en face.  L'islamisation qui la gagne n'arrange rien et ne va rien arranger dans les années à venir, dès lors que le néo-antisémitisme arabo-musulman a trouvé ses racines, et qu’il se propage en France, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Allemagne, grâce à Internet et aux chaînes de télévision par satellite. Al Manar n'est plus diffusée en Europe, mais Aljazeera est porteuse de nombre de débordements à donner la nausée.

Parce que cette explication est la bonne et que, au-delà de l'antisémitisme, le racisme reste

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très présent en Europe, je crois que les journalistes européens, dans leur immense majorité, mais aussi les hommes politiques européens, vont rester très réticents à l'idée que la démocratie et l'Etat de droit puissent être appliqués au monde musulman.

L'indifférence méprisante des Européens vis-à-vis des discours modérés prononcés par des chefs d'Etats musulmans ces dernières semaines, le dédain des Européens pour la démocratisation de l'Afghanistan et de l'Irak sont à cet égard édifiants.

Les Israéliens, qui pourraient penser que l'absence de compassion européenne lors d'attentats-suicides est réservée à leurs victimes ne sont plus seuls : les Irakiens aujourd'hui subissent cette même lacune. La vague de xénophobie populiste qui parcourt aujourd'hui l'Europe au sujet de la Turquie est elle aussi édifiante.

L'Europe, dans sa globalité, au fond, n'est pas vraiment sortie de l'antisémitisme : pour nier ou occulter les conséquences de son antisémitisme passé, elle embrasse l'antisionisme et l'anti-israélisme à pleines dents. L'Europe n'est pas non plus sortie du racisme : pour dénier son mépris des populations musulmanes, elle ne les aime que pauvres, fanatisées, marginalisées, réduites à la condition d'épouvantails ou de travailleurs émigrés, soumises à des dictateurs.

La différence entre l'Europe et les Etats-Unis, considérée sous cet angle, apparaît aujourd'hui plus flagrante que jamais. Non seulement, pour l'essentiel, la société américaine n'est plus touchée par l'antisémitisme (ou de façon très marginale), et non seulement l'antisionisme en Amérique est circonscrit au sein de l'extrême gauche des campus universitaires, mais on a conscience aux Etats-Unis que toute forme de racisme est condamnable, et que la seule possibilité de voir s'éteindre l'islam radical est d'agir pour que des démocraties musulmanes éclosent et croissent.

George Bush a prononcé un discours en tous points remarquable le 7 octobre dernier devant le National Endowment for Democracies (La contribution nationale pour les démocraties). Ce discours résumait et actualisait l'essence de la « doctrine Bush » et ce que serait selon lui l’avenir. La presse américaine a pris bonne note du contenu de ce discours et a perçu son importance. La presse israélienne en a fait de même.

J'ai cherché, mais en vain, une évocation scrupuleuse de ce discours dans la presse européenne, et cette autre absence m’est apparue, hélas, très significative. Note de la rédaction :  [1] Cette identification du Palestinien au « bon révolutionnaire » du tiers-monde n’a rien d’une révélation spontanée. Elle n’a pas toujours existé. Elle est la résultante d’un plan prémédité de déformation sémantique systématique, mis au point par le théoricien antisioniste Marius Schattner et l’AFP qui l’emploient et le diffusent largement dans la presse française. Le but : vulgariser l’assimilation du conflit israélo-arabe aux guerres de décolonisation.

En vérité, ledit conflit est absolument exempt des critères retenus par les Sciences politiques et l’Histoire afin de reconnaître une péripétie de la guerre de décolonisation. Cette tromperie, s’exprimant par l’emploi inapproprié, quoique déraisonnablement fréquent, des termes colon, femme-colon, bébé-colon (pour définir notamment des êtres humains israélites assassinés par des terroristes !), colonisateurs, quartiers de colonisation et colonies, constitue l’un des signes exemplaires de l’antisémitisme français dont parle Guy Millière.   

“ Les quatre piliers du terrorisme mondial “  

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 La situation géopolitique au Moyen-Orient, vue de l'épicentre du bouleversement. Haïm Harari avril 2004

Spécialiste de physique théorique, Haïm Harari a présidé l'Institut Weizmann pour la Science en Israël de 1988 à 2001 et lui a donné une impulsion sans précédent avec l’obtention de I milliard de $ de dons et de bourses : 47 nouvelles constructions ont permis la création et l’équipement de nombreuses unités de recherche en médecine, en physique théorique et appliquée.

Le soulagement de nombreuses souffrances, l’amélioration et l’espérance de vie pour de nombreux malades en ont été les fruits immédiats avec un avenir prometteur

Haim Harari préside actuellement l’Institut Davidson pour l'Enseignement des Sciences. Sa causerie lors d'une réunion du Comité International Consultatif d'une grande société multinationale, en avril 2004, portait sur

“ Les quatre piliers du terrorisme mondial”

“ Comme vous le savez, je joue habituellement le rôle d'animateur scientifique et technologique lors de nos réunions, mais, aujourd'hui, notre Président a suggéré que j'expose ma vision personnelle des événements de cette partie du monde d'où je viens. Je ne suis pas et ne serai jamais fonctionnaire du gouvernement, et je ne dispose d'aucune information privilégiée. Mon point de vue repose entièrement sur ce que je vois et ce que je lis, sur le fait que ma famille a vécu dans cette région durant près de 200 ans. Vous pouvez considérer mon point de vue comme celui du chauffeur de taxi typique, que vous êtes censé interroger, quand vous visitez un pays.

J'aurais pu vous faire partager quelques faits passionnants et des pensées personnelles sur le conflit israélo-arabe. Pourtant, je ne l'évoquerai qu'en passant. Je préfère consacrer mes remarques à une description plus large de la région, à sa place dans les événements du monde. Je parle de toute la zone qui va du Pakistan au Maroc, qui est majoritairement arabe et musulmane, mais inclut beaucoup de non Arabes et des minorités non musulmanes significatives.

Pourquoi mettre de côté Israël et son entourage immédiat ? Parce que, malgré ce que vous pouvez lire ou entendre dans les médias internationaux, Israël et tous les problèmes qu'on lui impute ne sont pas et n’ont jamais été le facteur central dans le bouleversement qui affecte la région.

Certes, il y a un conflit israélo-arabe centenaire, mais le principal théâtre des événements est ailleurs. Les millions de victimes de la guerre entre l'Iran et l'Iraq n'étaient pas liés à Israël. Le meurtre de masse qui a lieu en ce moment au Soudan, où le régime arabo-musulman massacre ses citoyens chrétiens noirs, n'a rien à voir avec Israël. Les fréquentes dépêches en provenance d'Algérie faisant état de meurtres de centaines de civils, perpétrés, dans tel ou tel village, par d'autres Algériens,

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n'ont rien à voir avec Israël. Saddam Hussein n'a pas envahi le Koweït, menacé l'Arabie Saoudite ni envoyé à la boucherie son propre peuple à cause d'Israël. L'Égypte n'a pas fait usage de gaz toxique contre le Yémen, dans les années 60, à cause d'Israël. Assad-père n'a pas tué des dizaines de milliers de ses compatriotes en une semaine à El-Hamma, en Syrie, à cause d'Israël. La prise de contrôle de l'Afghanistan par le Taliban et la guerre civile là-bas ne sont pas le fait d’ Israël, pas plus que l'attentat libyen qui a causé l'explosion du vol de la PanAm, et je pourrais continuer indéfiniment sur ce thème.

Cette région est entièrement musulmane, là est la racine du mal, car elle est littéralement victime d'un dysfonctionnement total, et l'aurait été même si Israël avait adhéré à la Ligue arabe et si la Palestine indépendante avait existé depuis un siècle. Les 22 pays membres de la Ligue arabe, de la Mauritanie jusqu'aux États du Golfe, ont une population totale de 300 millions d'habitants, plus importante que celle des États-Unis et presque égale à celle de l'Union européenne avant son expansion. Ils disposent d'une étendue territoriale plus vaste que celle des États-Unis ou de toute l'Europe. Ces 22 pays, avec tout leur pétrole et leurs ressources naturelles, ont un PIB combiné inférieur à celui des Pays-Bas et de la Belgique réunis, égal à la moitié du PIB de la seule Californie. Avec ce maigre PIB, les écarts entre riches et pauvres sont inimaginables et un trop grand nombre de riches ont fait fortune non en réussissant dans les affaires, mais en se comportant en despotes corrompus. Le statut social des femmes est très inférieur à ce qu'il était, il y a 150 ans, dans le monde occidental. Les droits de l'homme y sont en-dessous du raisonnable, en dépit du fait grotesque que la Libye ait été élue à la présidence de la Commission des droits de l'homme de l'ONU. Selon un rapport préparé par un comité d'intellectuels arabes et publié sous les auspices de l'ONU, le nombre de livres traduits par le monde arabe tout entier est bien inférieur à ce que la petite Grèce traduit à elle seule. La totalité des publications scientifiques de 300 millions d'Arabes est inférieure à celle de 6 millions d'Israéliens. Les taux de natalité dans la région sont très élevés, augmentant la pauvreté, les inégalités sociales et le déclin culturel. Et tout cela se produit dans une région, que l'on croyait, il y a seulement 30 ans, devoir être la prochaine partie la plus riche du monde, et dans une région musulmane, où fleurissait, à une époque, l'une des cultures les plus avancées du monde.

Il va sans dire que cette situation est propice aux dictatures cruelles, aux réseaux de terrorisme, au fanatisme, à la haine, aux attentats-suicides et à un déclin général. C'est également un fait que presque tout le monde dans la région en rejette la faute sur les États-Unis, Israël, la civilisation occidentale, le judaïsme, le christianisme, sur n'importe qui et n'importe quoi, excepté sur eux-mêmes.

Est-ce que je dis tout ça avec la satisfaction de quelqu'un qui détaille les échecs de ses ennemis ? Au contraire, je crois fermement que le monde aurait été un endroit bien meilleur et mon propre environnement beaucoup plus plaisant et paisible, si les choses étaient différentes.

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Je dois également dire un mot au sujet de ces millions de braves gens, honnêtes et bons, qui sont soit des musulmans pratiquants, soit moins religieux mais élevés dans des familles musulmanes. Ils sont doublement victimes, du monde extérieur, qui développe maintenant une islamophobie, et de leur propre environnement, qui ne leur laisse aucune chance du fait de ses dysfonctionnements. Le problème est que même si cette vaste majorité silencieuse de musulmans ne participe pas au terrorisme et à la haine, elle ne s'y oppose pas non plus. Ils deviennent complices, par omission, et ceci s'applique aux dirigeants politiques, aux intellectuels, aux hommes d'affaires et à beaucoup d'autres. Bon nombre d'entre eux distinguent parfaitement le bien du mal, mais ont peur d'exprimer leur opinion.

Les événements de ces dernières années ont aggravé quatre problèmes, qui ont toujours existé, mais n'avaient jamais pris une telle proportion avant le bouleversement actuel que connaît la région. Ce sont les quatre principaux piliers du conflit actuellement en cours dans le monde, que nous devrions peut-être déjà appeler "troisième guerre mondiale". Je n'ai pas de meilleur nom pour désigner la situation actuelle. Quelques années peuvent encore s'écouler avant que tout le monde l'admette, mais nous y sommes déjà.

Le premier élément est l'attentat-suicide. Les attentats-suicides ne sont pas nouveaux, mais ils n'ont été popularisés, si je puis employer cette expression, que récemment. Même après le 11septembre, la majeure partie du monde occidental n'a pas encore compris. C'est une arme psychologique très efficace. Son impact réel direct est relativement mineur. Le total des victimes des centaines d'attentats-suicides de ces trois dernières années en Israël est très inférieur à ceux d'accidents de voiture. Le 11 septembre a été quantitativement moins meurtrier que nombre de tremblements de terre. Il y a plus de morts du SIDA en un seul jour en Afrique que les Russes tués en Tchétchénie par des bombes humaines.. Saddam tuait chaque mois plus de gens que les attentats-suicides depuis que l'Iraq est occupé par les forces de la coalition.

Alors pourquoi tout ce remue-ménage autour de ces attentats ? Ils font les gros titres. Ils sont spectaculaires. Ils sont effrayants. C'est une mort très cruelle avec des corps démembrés et d'horribles mutilations à vie pour de nombreux blessés. La télévision les relate avec un luxe de détails. Un seul de ces meurtres, avec l'aide d'une couverture médiatique disproportionnée, peut détruire l'industrie touristique d'un pays pour pas mal de temps, comme à Bali et en Turquie.

Mais la vraie crainte vient du fait qu'aucune protection, aucune mesure préventive ne peut retenir un terroriste suicidaire déterminé. Le monde occidental ne l'a pas encore assimilé. Les États-Unis et l'Europe améliorent sans cesse leur protection contre le dernier attentat, mais pas contre le prochain. Nous pouvons mettre en place la meilleure sécurité aéroportuaire du monde. Mais si vous voulez assassiner en vous suicidant, vous n'êtes pas obligé d'embarquer à bord d'un avion pour vous faire exploser en tuant beaucoup de monde.

Qui peut empêcher un tel attentat au milieu de la foule qui fait la queue pour passer à travers les portiques de détection ? Et les files d'attente aux comptoirs d'enregistrement aux périodes de pointe ? Mettez un détecteur de

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métaux à l'entrée de chaque gare en Espagne et les terroristes prendront l'autobus. Protégez les bus et ils éclateront dans les cinémas, les salles de spectacle, les supermarchés, les centres commerciaux, les écoles et les hôpitaux. Placez des gardes devant chaque salle de concert et il se formera inévitablement une file d'attente au point de contrôle, qui sera la cible, sans parler des gardes eux-mêmes.

Vous pouvez plus ou moins réduire votre vulnérabilité par des mesures préventives et défensives et par un strict contrôle des frontières mais pas vous prémunir totalement, et certainement pas gagner cette guerre par la seule défensive. Car c'est une guerre !

Qu'y a-t-il derrière les attentats-suicides ? L'argent, la soif du pouvoir et une haine implacable et meurtrière, rien d'autre. Cela n'a rien à voir avec le fanatisme religieux. Aucun prédicateur musulman ne s'est jamais fait exploser. Aucun fils d'un politicien arabe ou d'un chef religieux ne s'est jamais explosé. Aucun parent de n'importe quelle notabilité ne l'a jamais fait. Ne vous attendriez-vous pas à ce que certains des chefs religieux le fassent eux-mêmes, ou incitent leurs fils à le faire, si c'était vraiment un acte suprême de ferveur religieuse ?

N'ont-ils pas envie d'aller au Paradis ? Au lieu de cela, ils y envoient des femmes rejetées, des enfants naïfs, des personnes retardées et de jeunes têtes brûlées. Ils leur promettent les plaisirs, principalement sexuels, de l'autre monde, et rémunèrent bien leurs familles après le passage à l'acte et la mort de suffisamment d'innocents.

Les attentats-suicides n'ont rien à voir non plus avec la pauvreté et le désespoir. La région la plus pauvre du monde, et de loin, est l'Afrique. Il n'y en a jamais eu là-bas. Il y a de par le monde beaucoup de peuples désespérés, de cultures, pays et continents divers. Le désespoir ne fournit pas les explosifs, les plans et l'acheminement. Il y avait certainement plus de désespoir dans l'Iraq de Saddam que dans celui de Paul Bremer, et pourtant, personne ne s'y faisait exploser.

L'attentat-suicide n'est qu'une arme horrible et redoutable de terroristes cruels, inhumains, cyniques, stipendiés, sans respect pour la vie humaine, y compris celle de leurs compatriotes, mais avec beaucoup de considération pour leur propre bien-être et un goût prononcé du pouvoir.

La seule manière de combattre cette nouvelle arme "populaire" est la même que pour combattre le crime organisé ou la piraterie en mer : l'offensive. Comme pour le crime organisé, il est crucial que les forces soient unies et il est crucial d'atteindre le sommet de la pyramide du crime. Vous ne pouvez pas éliminer le crime organisé en arrêtant le petit dealer au coin de la rue. Vous devez vous attaquer aux " parrains ".

Si une partie de la population le soutient, une autre le tolère, beaucoup ont peur de lui et si quelques-uns uns tentent de l'excuser par la pauvreté ou une enfance malheureuse, le crime organisé ne peut que prospérer, et il en va de même pour le terrorisme. Les États-Unis le comprennent maintenant, après le 11 septembre. La Russie commence à le comprendre. La Turquie le comprend bien.

Je crains que la majeure partie de l'Europe ne le comprenne toujours pas. Malheureusement, il semble que l'Europe n’ouvrira les yeux qu'après des attentats qui la frapperont massivement. A mon humble avis, c’est inévitable. Les trains espagnols et les bombes d'Istanbul ne sont que le début. L'unité du monde civilisé pour combattre cette horreur est absolument indispensable. Jusqu’au réveil de l’Europe, cette unité ne sera pas réalisée.

Le deuxième ingrédient est le discours, plus exactement le mensonge. Les mots peuvent être mortels. Ils tuent. On dit souvent que les politiciens, les diplomates et peut-être aussi les avocats et les hommes d'affaires doivent parfois mentir, que ça fait partie de leur métier. Mais les usages de la politique et de la diplomatie sont peccadilles, au regard du niveau de haine et des inventions totalement délibérées qui atteignent de

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nouveaux sommets dans la région dont nous parlons. Un nombre incroyable de personnes dans le monde arabe croient que le 11 septembre n'a pas eu lieu, ou que c'était une provocation américaine ou, mieux encore, un complot juif.

Vous vous souvenez tous du ministre irakien de l'information, Mohammed Said As Sahaf et de ses conférences de presse quand les forces américaines étaient déjà dans Bagdad. La désinformation en temps de guerre est une tactique admise.

Mais venir, jour après jour, faire des déclarations aussi absurdes, que tout le monde sait être des mensonges, sans même être ridiculisé aux yeux des vôtres, ne peut arriver que dans cette région du monde. M. Sahaf a fini par devenir populaire comme bouffon de cour, mais ceci n'a pas empêché des journaux supposés respectables de lui donner un espace égal. Ça n'empêche pas non plus la presse occidentale d'accorder foi, tous les jours, même maintenant, à des menteurs semblables.

Après tout, si vous voulez être antisémite, il y a des manières subtiles de le faire. Vous n'êtes pas obligé de proclamer que l'holocauste n'a jamais eu lieu et qu'il n'y a jamais eu de temple juif à Jérusalem. Mais des millions de musulmans l'entendent dire par leurs dirigeants. Mais quand ces mêmes dirigeants font d'autres déclarations, sur d'autres sujets, les médias occidentaux les publient comme si de rien n'était

C'est tous les jours que ceux-la mêmes qui financent, arment et envoient les terroristes-suicides, condamnent les attentats, en anglais, devant les caméras des télévisions occidentales, s'adressant à l'opinion publique internationale qui les croit en partie. C'est devenu banal d'entendre le même dirigeant faire des déclarations contradictoires, en arabe à son peuple et en anglais au reste du monde. Les campagnes de haine des télévisions arabes, accompagnées d'images d'horreur de corps mutilés, sont devenues des armes puissantes aux mains de ceux qui mentent, déforment et rêvent de tout détruire.

Les petits enfants sont élevés dans la haine et l'admiration de prétendus martyrs, et le monde occidental ne s'aperçoit de rien, parce que ses propres téléviseurs leur montrent, la plupart du temps, des jeux et des séries insipides. Je vous recommande, même si vous ne comprenez pas l'arabe, de regarder Al Jazirah de temps en temps. Vous n'en croirez pas vos yeux.

Mais les mots fonctionnent également d'autres manières, plus subtiles. Une manifestation à Berlin, avec des banderoles de soutien au régime de Saddam Hussein et des petits enfants de trois ans habillés en terroristes-suicides, est appelée, par la presse et certains dirigeants politiques "manifestation pacifiste". On peut soutenir ou s'opposer à la guerre en Iraq, mais de là à qualifier de pacifistes les partisans de Saddam, d’Arafat ou de Ben Laden !

Une femme entre dans un restaurant israélien le midi, déjeune, observe les personnes âgées et les enfants aux tables voisines et demande l'addition. Elle se fait alors exploser, tuant 20 personnes, parmi lesquelles beaucoup d'enfants, avec des têtes et des bras roulant partout. Plusieurs dirigeants arabes et la presse européenne "activiste" l'appellent "martyre". Des dignitaires condamnent l'acte mais rendent visite à sa famille éplorée, et l'argent afflue.

Il y a un nouveau jeu en ville: L'exécutant s'appelle "la branche militaire", celui qui le paye, l'équipe et l'envoie s'appelle maintenant "la branche politique" et le cerveau de l'opération s'appelle "le chef spirituel". Il y a de nombreux autres exemples de cette nomenclature orwellienne, employée chaque jour non seulement par des chefs terroristes mais également par les médias occidentaux. Ces mots sont beaucoup plus dangereux que la plupart des gens ne le croient. Ils fournissent un cadre émotif pour des atrocités. C'était Joseph Goebbels qui disait qu'en répétant un mensonge assez souvent, les gens finissent par le croire. Ses successeurs l'ont maintenant surpassé.

Le troisième aspect est l'argent. D'énormes sommes d'argent, qui auraient pu

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résoudre bien des problèmes sociaux dans cette partie du monde, sont répandues dans trois sphères concentriques soutenant la mort et l’assassinat.

A l'intérieur de ce dispositif, il y a les terroristes eux-mêmes. Les fonds servent à payer leurs déplacements, les explosifs, les cachettes et la quête permanente de cibles vulnérables et sensibles. Ils sont entourés d'un deuxième cercle plus large d'assistants, de planificateurs, de commandants, de prédicateurs, qui tous vivent, habituellement très confortablement, en fournissant la logistique du terrorisme. En dernier, nous trouvons un troisième cercle d'organismes prétendument religieux, éducatifs ou charitables, qui font certes un peu de bien, nourrissent les affamés et font un peu d'enseignement, mais bourrent le crâne des jeunes générations de haine, de mensonges et d'ignorance.

Ce cercle opère la plupart du temps dans les mosquées, les écoles et autres établissements religieux mais également au travers de médias de propagande, électroniques ou imprimés. C'est cet échelon qui garantit que les femmes restent inférieures, que la démocratie soit impensable et que l'exposition au monde extérieur demeure minimale. Ce sont eux également qui donnent le ton en blâmant le reste du monde pour les misères de la région.

Pour parler au sens figuré, ce troisième cercle joue le rôle du gardien, qui s'assure que le regard et l’ écoute du peuple soit orienté vers l'intérieur, vers le cercle de la terreur et de la haine, plutôt que vers l'extérieur. Certains éléments de ce cercle extérieur agissent par crainte ou par chantage du noyau.

Un élément aggravant est le taux de natalité élevé. La moitié de la population du monde arabe n'a pas 20 ans, l'âge le plus réceptif à la propagande, qui nous garantit encore deux générations de haine aveugle.

Des trois cercles décrits ci-dessus, les cercles intérieurs sont principalement financés par des États terroristes comme l'Iran et la Syrie, récemment encore par l'Iraq et la Libye et autrefois par certains régimes communistes. Ces États, aussi bien que l'Autorité palestinienne, sont les asiles sûrs des fournisseurs de meurtre en gros. Le cercle extérieur est principalement financé par l'Arabie saoudite, mais aussi par des dons de certaines communautés musulmanes des États-Unis et d'Europe et, à un degré moindre, par les subventions des gouvernements européens à diverses ONG et par certains organismes des Nations unies, dont les objectifs peuvent être nobles, mais qui sont infestés et manipulés par des agents du troisième cercle.

Le régime saoudien, naturellement, sera la prochaine victime principale du terrorisme, quand le noyau explosera dans la sphère externe. Les Saoudiens commencent à s'en rendre compte, mais ils ne combattent que les cercles intérieurs, tout en continuant à financer l'infrastructure du cercle externe.

Certains des dirigeants de ces divers cercles vivent très confortablement de leur butin. Vous rencontrez leurs enfants dans les meilleures écoles privées d'Europe, pas dans les camps d'entraînement des futurs "martyrs". À la "piétaille" du Jihad les voyages organisés de la mort en Iraq ou d'autres points chauds, à leurs chefs les stations de ski en Suisse. Mme Arafat, qui habite Paris avec sa fille, reçoit des dizaines de milliers de dollars par mois de l'Autorité palestinienne prétendument en faillite tandis qu'un chef de groupe des brigades d'Al-Aqsa, liées à Arafat, reçoit seulement quelques centaines de dollars, pour des meurtres au détail.

Le quatrième élément du conflit mondial en cours est le mépris de toutes les règles. Le monde civilisé croit en la démocratie, l'État de droit, y compris le droit international, les droits de l'homme, la liberté de parole et de la presse, parmi d'autres libertés. Il conserve des usages puérils et démodés comme le respect des sites et symboles religieux, et se refuse à utiliser les ambulances et les hôpitaux pour des actes de guerre, évite de mutiler des cadavres et n'emploie pas d'enfants comme boucliers humains ou bombes humaines.

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Jamais dans l'histoire, même du temps des nazis, on n'avait assisté à pareilles transgressions.Tout étudiant en sciences politiques discute du moyen d'empêcher des ennemis de la démocratie de gagner une élection démocratique et les empécher ainsi d'abolir la démocratie.

Une société civilisée se doit également de fixer des bornes dans d'autres domaines. Un policier peut-il ouvrir le feu sur quelqu'un qui essaye de le tuer ? Un gouvernement peut-il écouter les conversations téléphoniques de terroristes et de trafiquants de drogue ? La liberté de la parole vous permet-elle de crier [sans raison] « au feu » dans un théâtre bondé ? Doit-on appliquer la peine de mort aux assassins récidivistes ? Ce sont des dilemmes anciens. Mais maintenant nous en avons un grand nombre de nouveaux.

Peut-on attaquer une mosquée, où sont entreposées les munitions des terroristes ? Ripostez-vous, si on vous tire dessus depuis un hôpital ? Donne-t-on l'assaut à une église où des terroristes ont pris des prêtres en otages ? Fouillez-vous chaque ambulance après que des terroristes s'en soient servis pour se rendre sur leur objectif ? Faites-vous déshabiller chaque femme parce qu'une, prétextant une grossesse, a dissimulé une bombe sur son ventre ? Ouvrez-vous le feu sur quelqu'un qui essaye de vous tuer et qui s'abrite délibérément derrière un groupe d'enfants ? Attaquez-vous les locaux des terroristes installés dans un hôpital psychiatrique ? Abattez-vous un tueur en série qui ne se rend d'un endroit à l'autre, que s’il est entouré d'enfants ? Toutes ces questions se posent quotidiennement en Iraq et dans les zones palestiniennes. Que feriez-vous si vous deviez trancher ? Bien sûr, vous préféreriez échapper au dilemme. Mais il ne peut pas être évité.

Supposons, par hypothèse, que quelqu'un réside à Téhéran à une adresse bien connue, accueilli par le gouvernement iranien et financé par lui, commettant atrocité après atrocité en Espagne ou en France, tuant des centaines de personnes innocentes, revendiquant ses crimes, promettant au cours d'interviews télévisées de récidiver, alors que le gouvernement iranien condamne publiquement ces actes mais continue à l'héberger, l'invite à des cérémonies officielles et le traite avec tous les honneurs. Je vous propose un devoir à faire à la maison: “comment réagiraient la France ou l'Espagne, si elles étaient confrontées à une telle situation”.

Le monde civilisé entretient encore des illusions légalistes dans un environnement totalement amoral. Il tente de jouer au hockey sur glace en envoyant une patineuse artistique ou de faire assommer un boxeur poids lourd par un joueur d'échecs. Aucun pays n'a de loi contre des cannibales mangeant un Premier ministre, parce qu'un tel acte est impensable, le droit international ne prend pas en compte des tueurs opérant d'un hôpital, d'une mosquée ou d'une ambulance lorsqu’ils sont protégés par leur gouvernement ou la société où ils vivent.

Le droit international ne sait que faire de quelqu'un qui envoie des enfants jeter des pierres, s'abrite derrière eux pour faire feu et ne peut pas être arrêté parce qu'il bénéficie de la protection d'un gouvernement. Le droit international ne sait pas comment faire avec un chef terroriste qui royalement et confortablement est accueilli par un pays, qui feint de condamner ses actes mais prétend ne pas avoir suffisamment de pouvoir pour l'arrêter. Tous ces escrocs se retranchent derrière le droit international, accusent de crimes de guerre ceux qui les combattent, et qu'il se trouve des médias occidentaux pour reprendre leurs accusations.

La bonne nouvelle est que tout ceci ne durera pas, car le droit international s'est toujours adapté à la réalité. Le châtiment de l'attentat-suicide devrait être la mort ou l'arrestation avant le crime, pas pendant ni après. Après chaque guerre mondiale, les règles du droit international ont changé, il en ira de même après celle-ci. Dans cette période entre chien et loup, beaucoup de mal peut être fait.

Le tableau que je brosse ici n'est pas plaisant.. Que pouvons-nous y faire ? À court terme, nous battre et gagner. Et à long terme ? Éduquer la prochaine génération et

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l'ouvrir au monde. Les cercles intérieurs peuvent et doivent être détruits par la force. On ne peut pas en faire autant avec le cercle externe.

Dans ce cercle interne, faut assécher le financement douteux, donner plus de pouvoir aux femmes, plus d'éducation, combattre la propagande, boycotter quand c'est possible et ouvrir l'accès aux médias occidentaux, à Internet et à la scène internationale. Cela exige l’unité et la volonté sans failles du monde civilisé contre les trois cercles du mal.

Permettez-moi un instant de m'écarter de mon rôle supposé de chauffeur de taxi et de revenir à la science. Face à une tumeur maligne, on peut l'enlever chirurgicalement. On peut également la faire mourir de faim en empêchant le sang de l'atteindre, bloquant ainsi la croissance de la tumeur. Par précaution, il vaut mieux prendre les deux mesures.

Mais avant de combattre et gagner, par la force ou autrement, il faut se rendre compte que l'on est en guerre, et cela peut prendre à l'Europe plusieurs années. Pour gagner, il est nécessaire d'éliminer d'abord les régimes terroristes, de sorte qu'aucun gouvernement dans le monde ne serve d'asile sûr à ces personnes. Je ne veux pas commenter ici le bien-fondé de l'attaque américaine sur l'Iraq par rapport aux armes de destruction de masse ou n'importe quel autre argument, mais je peux regarder la carte actuelle du Moyen-Orient.

Maintenant que l'Afghanistan, l'Iraq et la Libye se sont retirés, il reste deux États terroristes et demi : l'Iran, la Syrie et le Liban, ce dernier étant une colonie syrienne. Peut-être le Soudan devrait-il être ajouté à cette liste. Depuis la conquête de l'Afghanistan et de l'Iraq, l'Iran et la Syrie sont maintenant totalement entourés de territoires peu amicaux envers eux. L'Iran est encerclé par l'Afghanistan, par les États du Golfe, l'Iraq et les républiques musulmanes de l'ancienne Union soviétique. La Syrie est entourée par la Turquie, l'Iraq, la Jordanie et Israël.

Ce changement stratégique crucial exerce une forte pression sur les États terroristes même si l'Iran essaie si activement de susciter un soulèvement shi`ite en Iraq. Je ne sais pas si le plan américain était réellement d'encercler l'Iran et la Syrie, mais c'est la situation résultante.

À mon humble avis, le danger mondial numéro un est aujourd'hui l'Iran et son régime qui a l'ambition de régner sur de vastes secteurs et de s'étendre dans toutes les directions. Il a une idéologie, qui se proclame supérieure à la culture occidentale. Il est impitoyable en exécutant des actes terroristes sophistiqués sans laisser de traces, en utilisant ses ambassades. Il essaye clairement de développer l'arme nucléaire. Ses prétendus "modérés" et ses conservateurs interprètent avec virtuosité les rôles du bon et du méchant flic.

L'Iran commandite le terrorisme syrien et irakien; il finance entièrement le Hezbollah et, à travers lui, le Hamas et le Jihad islamique palestiniens ; il a organisé des attaques terroristes au moins en Europe et en Amérique du Sud et probablement aussi en Ouzbékistan et en Arabie saoudite, et il est à la tête d'un consortium multinational du terrorisme, qui regroupe la Syrie, le Liban et des éléments shi`ites en Iraq. Néanmoins, la plupart des pays européens commercent avec lui, tentent toujours de l'apaiser et refusent de voir les signaux pourtant clairs.

Pour gagner cette guerre il est primordial d'assécher les ressources financières de l'internationale de la terreur sans entrer dans les différences subtiles entre la terreur sunnite d'Al-Qaïda ou du Hamas et la terreur shi`ite du Hezbollah, de l’Iman Sadr et autres entreprises d'inspiration iranienne. Quand ça les arrange pour leurs affaires, tous collaborent admirablement.

Il est crucial d'arrêter le financement saoudien et l’aide financière au cercle externe, qui est le terreau du terrorisme. Il est important de surveiller toutes les donations aux organismes islamiques en provenance de l'occident, les finances des organismes

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humanitaires internationaux et de réagir par des mesures économiques puissantes au moindre signe d'aide financière à n'importe lequel des trois cercles du terrorisme.

Il importe également d'agir de façon décisive contre les campagnes de mensonges et de calomnies et de surveiller les médias occidentaux qui y collaborent, soit par intérêt, naïveté ou ignorance.

Surtout, ne jamais céder au terrorisme.. Personne ne saura jamais si les récentes élections en Espagne auraient donné un résultat différent, sans les explosions dans les trains quelques jours plus tôt. Peu importe, ce qui compte, c'est que les terroristes croient qu'ils ont influencé le résultat et qu'ils ont gagné en poussant l'Espagne à se retirer d'Iraq. Cette affaire espagnole finira sûrement par coûter très cher aux autres pays européens, y compris la France, qui tente maintenant d'expulser des prédicateurs de la haine

La solution est-elle un monde arabe démocratique ? Si par démocratie on entend non seulement des élections libres mais aussi liberté de la presse, liberté d'expression, État de droit, libertés civiles, égalité des femmes, libre circulation, ouverture aux idées et aux médias internationaux, répression de la diffamation raciale, protection des hôpitaux, des lieux de culte et des enfants, alors oui, la démocratie est la solution. Si la démocratie se limite à des élections libres, il est probable que les plus fanatiques soient élus, ceux dont les moyens financiers permettent la propagande et les calomnies les plus enflammées.

Nous l'avons déjà vu en Algérie et, dans une certaine mesure, en Turquie. Cela arrivera encore, si le terrain n'est pas préparé avec beaucoup de soin. D'autre part, une démocratie partielle de transition, comme en Jordanie, peut être une bonne solution provisoire, ouvrant la voie à une vraie démocratie. Souvenons-nous qu'une démocratisation soudaine et immédiate n'a pas fonctionné en Russie et n'aurait sans doute pas réussi en Chine.

Je n'ai aucun doute que le monde civilisé l'emportera. Mais plus nous tarderons à comprendre le nouveau paysage de cette guerre, plus coûteuse et douloureuse sera la victoire. L'Europe, plus que n'importe quelle autre région, est la clef d’une solution. Son aversion bien compréhensible de la guerre, après les horreurs de la deuxième guerre mondiale, peut coûter des milliers de vies innocentes en plus, avant que le vent ne tourne. Haïm Harari

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 LES IMPLICATIONS DE LA CRISE PÉTROLIÈRE MONDIALE                                DANS LA SÉCURITÉ DU MOYEN ORIENTPar Gal Luft, Transmis par Infosion 17. 8.2005

Gal Luft est directeur de l'Institut d'analyse de la Sécurité Globale et co-président de la Coalition pour une Amérique libre il est spécialisé en stratégie, géopolitique et terrorisme, ainsi que dans les problèmes de sécurité énergétique au Moyen Orient. Ce texte a été présenté à l'Institut pour les Affaires Contemporaines à Jérusalem   Traduit et adapté par Artus pour www.nuitdorient.com La crise du pétrole actuelle qui a multiplié par 3 le prix du pétrole brut n'est pas une crise de l'offre comme en 1973. La demande forcenée de pays consommateurs comme l'Inde ou la Chine a réduit la réserve de régulation du marché pétrolier de 5 millions/j.

        Il ne reste plus aujourd'hui qu'une marge très faible de 1 million barils/j pour stabiliser le marché ou faire face à l'imprévu (cyclone, tremblement de terre, tsunami, émeutes, guerre…). Et reconstituer cette capacité nécessite des investissements énormes et du temps. Et la voracité des nouveaux pays consommateurs augmente de jour en jour. La forte demande de pétrole actuelle,conjuguée avec une capacité de production saturée et une réserve minime, offre des opportunités aux terroristes du Jihad. Ceux-ci misent sur cette situation pour affaiblir l'économie de l'Occident en s'attaquant à l'offre de pétrole.

Depuis 2 ans on compte 300 attaques contre des pipe-lines, des raffineries et d'autres installations, en Tchétchénie, au Pakistan, en Inde, en Russie, en Azerbadjan et au Nigéria, même en Irak. Ces sabotages ont réduit l'offre de 1 million de barils, augmenté le prix du baril de 20 $ de trop, plus 20 $ provenant d'une forte demande de Chine et d’ l'Inde.

         Ainsi nous assistons à un transfert de richesses d'une ampleur historique de pays développés comme l'Europe, les Etats-Unis, le Japon ou en développement rapide comme la Chine ou l'Inde vers les pays producteurs de pétrole. L'Arabie ou l'Iran ont aujourd'hui une manne supplémentaire de 40 $ le baril. Et ces pays nourrissent l'Islam radical. Par conséquent, on ne gagnera pas une guerre contre un ennemi qui est tous les jours plus riche, grâce au transfert de capitaux vers l'Islam radical.

        Des Américains se battent et meurent pour installer la démocratie au Moyen Orient, alors que d'autres Américains, en remplissant le réservoir de leur voiture, financent ceux qui tuent des Américains. 77% des réserves mondiales de pétrole sont entre les mains de gouvernements (et non de sociétés privées) dont les chefs sont souvent des dictateurs corrompus et n'ont aucun intérêt à faire baisser le prix du baril de pétrole.

         Mais des pays nouveaux interviennent dans le "jeu" pétrolier comme la Chine. Alors que nous employons notre énergie à empêcher l'Iran d'avoir la bombe nucléaire, la Chine signe avec lui un contrat à long terme de 70 milliards $, ce qui la fera hésiter à voter contre l'Iran aux Nations Unies. Par ailleurs une des principales querelles entre la Chine et le Japon concerne l'accès aux réserves pétrolières et de gaz de la mer de Chine Orientale. De même, la Chine prend pied au Pakistan où des milliers d'ouvriers chinois construisent un nouveau port au Balouchistan à Gwadar, à l'entrée du Golfe Persique. Et c'est encore la Chine qui a réussi à éliminer les bases américaines de l'Ouzbekistan, grâce à un contrat de gaz de 0,6 milliard $.

         Avec ces nouvelles alliances, à Israël d’être vigilant dans ses relations avec la Chine, notamment sur le plan militaire. Le jeu économique se fera plus dangereux, à cause de la forte demande pétrolière de la Chine qui se tournera vers des pays producteurs de pétrole. Dans les 30 dernières années la dépendance américaine au pétrole étranger a plus que doublé. En 1973, les Etats-Unis importaient 30% de son pétrole, aujourd'hui plus de 60%. Le pétrole est devenu le talon d'Achille de la 1ère puissance mondiale, alors que des énergies alternatives sont à portée de main. Deux exemples: les avions sud africains volent avec du fuel synthétique provenant du charbon, 98 % de l'électricité américaine est générée par d'autres sources que le pétrole…(et il est grand temps que les voitures roulent avec de l'essence végétale ou avec une autre énergie)

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Sous la Houlette du Quai d’Orsay…. ……on peut parler d’antisémitisme historique

Analyse de l’historien anglais David PRICE-JONES «  Commentary «  mai 2005Aperçu par Guy Millières Metulla News Agency

Ceux qui nourissent encore d’ultimes illusions sur la diplomatie française, qui pensent que la diplomatie du Quai d’Orsay n’est devenue écoeurante que depuis le temps du Général de Gaulle et de la « politique arabe « de la France, feraient bien de se pencher sur l’analyse longue et détaillée que conduit l’historien anglais David Price-Jones dans le numéro de mai 2005 de la revue « Commentary « : ce qu’ils y découvriront est ,hélas, accablant. 

Depuis la révolution française, montre Pryce-Jones, documents à l’appui – et toute son analyse est très précisément circonstanciée –, le monde arabe est perçu comme d’un intérêt crucial pour la préservation de la « grandeur » de la France. Les propos tenus par Napoléon Bonaparte lors de la campagne d’Egypte ou ceux prononcés en 1830 lors de la conquête de l’Algérie sont, à cet égard, éloquents et trouvent leur prolongement dans le rêve, élaboré sous Napoléon III, de créer un «royaume franco-arabe» dirigé par une France «puissance musulmane». Parallèlement, la défiance ne cesse de se manifester à l’égard des juifs, perçus comme susceptibles d’être des instruments au service de « conspirations étrangères ».

Ces deux dimensions orientent la politique étrangère de la France au dix-neuvième, puis au vingtième siècle – les grandes orientations de cette politique étant définies moins par les ministres, qui passent, que par les hauts fonctionnaires et les membres du corps diplomatique, qui restent, avec davantage de stabilité et se cooptant entre eux sur le mode du « népotisme et d’une sensibilité catholique hostile aux juifs, aux protestants et au système parlementaire » – tout comme elles orientent le comportement des diplomates dans les pays concernés.

En 1840, afin d’ « apaiser » les esprits, suite à la disparition d’un moine chrétien et de plusieurs musulmans, le comte Ulysse de Rati-Menton, consul français à Damas, a répandu la rumeur selon laquelle les juifs commettaient des « meurtres rituels » et persuadé le gouverneur ottoman d’arrêter des notables juifs et de prendre en otage des enfants juifs, qui, pour l’essentiel, furent convertis de force à l’islam.

Deux des hommes les plus influents au Quai d’Orsay ont évoqué, au moment de l’affaire Dreyfus et de l’émergence du sionisme, le péril que la création d’un Etat juif constituerait pour les intérêts de la France ; le premier, Paul Cambon, n’hésitant pas à noter que « le juif est un traître par définition », le second, Maurice Paléologue, parlant, lui, des « défauts héréditaires et des mauvaises passions des juifs ».

A la fin du dix-neuvième siècle, la France avait des hôpitaux, des monastères, des églises dans tout le Proche-Orient, les institutions catholiques de la région ayant été placées par le Vatican sous sa protection. Jules Ferry notait en 1888 que « le protectorat des Chrétiens en Orient fait partie intégrante du domaine méditerranéen de la France ».

L’arrivée de juifs et la perspective de création d’un  foyer national juif au Proche-Orient fut perçue comme un phénomène à contrer absolument, ce qui a impliqué une politique antisioniste active, et un soutien tout aussi actif à l’émergence d’un nationalisme arabe, qui peut apparaître, à bien des égards, comme une création de la France. Les sionistes se trouvèrent vite décrits dans des notes diplomatiques comme des « hordes rongées par le

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mysticisme », alors que le Quai d’Orsay finançait, en parallèle à partir de 1907, la publication d’un journal francophone diffusé dans toute la région : L’indépendance arabe.

L’objectif de la diplomatie française, au moment de l’effondrement de l’empire ottoman à la fin de la Première Guerre Mondiale, fut de créer la « Syrie intégrale », sous la tutelle de la France, et d’inclure dans ce territoire la Syrie et le Liban actuels, plus le territoire total du Mandat palestinien, Transjordanie comprise. Les juifs ayant un « poids international » et « pouvant exercer des pressions sur des gouvernements ignorants », la France était prête à accepter la création d’une petite entité juive semi autonome autour de Hébron et de Gaza, où « les juifs pourraient faire pousser des oranges et s’exploiter mutuellement », comme l’a écrit Jules Cambon, frère de Paul, diplomate lui aussi. Mais Paul Cambon fut chargé, selon ses propres termes, d’expliquer clairement aux autorités britanniques en 1919, qu’il était hors de question que « les sionistes… constituent un Etat indépendant en Palestine ».

La France dut accepter que le Royaume-Uni adopte une position différente de la sienne, mais la diplomatie française ne se résigna pas. Le Quai d’Orsay finança un autre journal, appelé L’œuvre française, diffusé lui aussi dans tout le Proche-Orient, et où on pouvait lire : « Il est inadmissible que le pays du Christ puisse devenir la proie de la juiverie et de l’hérésie anglo-saxonne ».

Henri Gouraud, haut commissaire chargé du Mandat français à Damas, n’a cessé, tant qu’il a été en poste dans l’entre-deux guerres, d’inciter la diplomatie française à tirer avantage des circonstances et à travailler pour « élargir le protectorat de façon à inclure les musulmans que nous ne pouvons laisser seuls et désarmés face au sionisme ». Dans cette même période, il y eut au Quai d’Orsay, des diplomates-écrivains : - Paul Morand, auteur de Mort d’un juif, un bref récit où un juif sur son lit de mort refuse de payer son médecin tant que le taux de change n’a pas évolué en faveur de ses activités de spéculateur. Auteur aussi de France La Doulce, dont le thème principal est le danger représenté par la prise de contrôle par les juifs de l’industrie cinématographique française aux fins de « semer la débauche ».

- Jean Giraudoux, qui écrivait en 1939 : « les juifs corrompent, pourrissent, érodent, dégradent, dévaluent tout ce qu’ils touchent ».

- Paul Claudel, notant avec enthousiasme après le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, que « la  France est enfin libérée de l’emprise du parti radical et anti-clérical (professeurs, avocats, juifs, francs-maçons) », mais finissant néanmoins, exception à la règle, par soutenir la création de l’Etat d’Israël, pour des raisons plus mystiques que politiques.

- Louis Massignon, premier des « islamologues » français, qui parlait,  dès 1920, de la perspective de « l’horrible Israël des cosmopolites et des banquiers apatrides », et notait en 1943 que « seul un bloc franco-islamique peut sauver la Terre sainte ».

En 1945, le grand mufti de Jérusalem, ami d’Hitler, fervent partisan de la « solution finale », après s’être vu refuser l’asile politique par la Suisse, s’est retrouvé aux mains des autorités françaises. La position du Quai d’Orsay tout juste « libéré » fut de dire : « Le mufti a certainement trahi la cause alliée mais il a surtout trahi la Grande-Bretagne sans nous affecter directement ». « Il pourrait provoquer des crises en Palestine, en Irak, en Egypte et en Transjordanie qui pourraient être bénéfiques pour notre politique », notera même Henri Ponsot, chargé des relations entre le ministère des affaires étrangères et le prisonnier. En avril 1946, le mufti put quitter la France par avion, muni d’un vrai faux passeport, et il l’en remercia chaleureusement un peu plus tard. Après avoir séjourné au Caire, il put se rendre au Liban d’où, écrit Pryce-Jones, « il a pu orchestrer la violence contre l’Etat d’Israël en train de naître et provoquer la ruine des Arabes Palestiniens ».

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La France a voté en faveur de la création d’Israël aux Nations Unies, mais seulement après que ses diplomates aient tout fait pour retarder ou empêcher le vote, et ce n’est que bien plus tard, en avril 1949, après la défaite des armées arabes, que la France a reconnu officiellement le nouvel Etat. René Neuville, consul de France à Jérusalem, notait, le 12 avril 1947, que «les juifs sont viscéralement racistes, au moins autant que leurs persécuteurs allemands».Après le vote en faveur de la création d’Israël, il écrivit que cela constituait »une victoire de l’obscurantisme sur les lumières et un exemple pernicieux ».

Après la prise du pouvoir par Nasser en Egypte, en 1952, la France fut confrontée aux conséquences du nationalisme arabe : la radio égyptienne nassérienne La voix des arabes devenant aussitôt l’organe de l’incitation à la révolte contre le colonialisme français en Afrique du Nord. Certains dirigeants français discernèrent en ces circonstances une « communauté d’intérêts » entre la France et Israël. Mais ces dirigeants prirent soin de laisser le Quai d’Orsay à l’écart de leurs décisions.

Dès le retour au pouvoir du général de Gaulle, en 1958, le Quai saisit l’opportunité pour reprendre le dossier en main : en 1959, il fut décidé de renoncer à un projet de construction d’une usine d’assemblage de voitures de la firme nationale Renault, pour montrer que la France respectait le boycott d’Israël mis en place par le monde arabe. En 1960, Ben Gourion se rendit en France, mais un communiqué du Quai d’Orsay stipula qu’il ne s’agissait pas d’une « visite d’Etat », et la délégation israélienne se vit interdire d’arborer le drapeau d’Israël. En 1963, Couve de Murville, ministre des affaires étrangères du général, déclara qu’une collaboration plus étroite entre les Arabes et la France est « non seulement acceptable, elle est désirée ».

La « politique arabe » gaulliste de la France s’enclenchait. Les manifestations d’hostilité de la France à l’égard d’Israël devinrent dès lors une pratique constante qui permit à la diplomatie française de prolonger son comportement habituel vis-à-vis des juifs et du sionisme. L’objectif de cette politique était de contrer les Etats-Unis, d’installer la France en position de « troisième force » entre les Etats-Unis et l’URSS, de permettre à la France de se poser, par l’intermédiaire du monde arabe, en chef de file du tiers-monde et des non alignés, et d’affirmer ainsi sa puissance en Europe, sur fond de sacrifice d’Israël. Mais la ligne « traditionnelle » de la diplomatie française rendait ce sacrifice bien plus facile, les origines intellectuelles maurassiennes du général de Gaulle aussi.

Quand en 1966, Abba Eban, ministre des affaires étrangères israélien s’inquiéta de la détérioration grave des relations entre la France et Israël, Couve de Murville lui répondit par une lettre imprégnée de condescendance et d’irritation : « Le rôle du général de Gaulle n’est pas de vous prendre par l’épaule aux fins de vous rassurer ». Immédiatement après la Guerre des six jours, en 1967, Roger Seydoux, représentant de la France aux Nations Unies, déclara que « la réunification de Jérusalem est inopportune et sans fondement légal ». De Gaulle parla, comme on sait, de « peuple dominateur et sûr de lui », mais aussi de peuple animé d’une « ambition brûlante de conquête ». René Massigli, secrétaire général du Quai d’Orsay, déclara, lui, en 1969, que « les juifs français qui soutiennent Israël se rendent coupable de déloyauté ».

Depuis, comme le note Pryce-Jones, « aucun pays, à l’exception de l’ex-Union Soviétique, n’a fait davantage pour la création d’un Etat palestinien et pour mettre en danger l’existence d’Israël ».

En 1973, sous Pompidou, pendant la guerre du Kippour, la France a fermé son espace aérien aux avions américains venant ravitailler Israël qui se battait pour sa survie. La même année, une délégation de l’OLP fut ouverte à Paris et Arafat fut reçu à l’Elysée.

En 1978, sous Giscard d’Estaing, le Quai d’Orsay a critiqué les accords de paix entre Israël

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et l’Egypte dans des termes qui étaient exactement ceux employés par l’OLP, et stipulé qu’ « une paix juste au Proche-Orient ne peut venir sans que soient pleinement satisfaites les aspirations légitimes du peuple palestinien ».

François Mitterrand, ancien fonctionnaire de Vichy,  condamna fermement la destruction du réacteur nucléaire Osirak par Israël en 1982 et se prononça pour la création d’une confédération entre Israël, la Jordanie et la Palestine, qui aurait aboli la souveraineté d’Israël. Il permit à Arafat de survivre à la défaite en quittant Beyrouth pour Tunis, ce qui sauva l’OLP.

Claude Cheysson, ministre des Affaires Etrangères de 1981 à 1984, a déclaré  l’année de son départ du Quai d’Orsay : « L’Etat d’Israël s’est créé contre la volonté  du reste du monde ».La même année, son successeur, Roland Dumas, a dit que la piraterie aérienne et les détournements d’avions « étaient la seule façon pour la résistance palestinienne de rompre l’indifférence internationale ».

Depuis que Jacques Chirac est à l’Elysée, rien ne s’est amélioré, bien au contraire, et tant de faits et de déclarations dans l’actualité de la dernière décennie l’attestent qu’il est inutile de les énumérer. Le Quai d’Orsay a freiné ostensiblement les actions menées pour que l’autorisation d’émettre qui avait été accordée à la chaîne antisémite al-Manar soit suspendue. Les consulats français se voient toujours interdire de reconnaître des mariages célébrés dans le moindre territoire situé au delà des frontières de 1967.

En décembre 2004, Gérard Araud, ambassadeur de France en Israël, a déclaré que « les Israéliens souffrent d’une névrose, d’un véritable désordre mental qui les rend anti-français ». Quelques années auparavant, feu l’ambassadeur de France en Angleterre Daniel Bernard avait été encore plus précis pour qualifier son sentiment à l’égard d’Israël : « un petit Etat merdeux  ». Il avait dit à haute voix ce que la majorité au Quai pense tout bas Quant à Gérard Araud, c’est son propre équilibre qui peut légitimement inquiéter : les Israéliens seraient vraiment fous si, soumis à de telles insultes et à d’aussi durables injustices, ils avaient continué à nous aimer !

Tout espoir d’amélioration des relations entre la France et Israël, dans ces conditions, semble vain, et cela doit être dit. Il existe une tendance lourde et ancienne qui fait qu’Israël (et de fait les Palestiniens. Ndlr) n’a rien à attendre de la France en termes d’avancées vers la paix. Et ce, quels que soient les dirigeants de la France : le choix, au mieux, peut se situer entre le moins pire et l’absolument catastrophique.

Les juifs de France, quant à eux, doivent comprendre dans quel contexte ils se trouvent. La situation avait été définie, au fond, au temps de la Révolution Française, lorsque le comte de Clermont Tonnerre avait déclaré devant l’assemblée constituante en décembre 1789 : « Tout doit être refusé aux juifs en tant que nation, tout doit leur être accordé en tant qu’individus ». La différence étant qu’aujourd’hui, la politique arabe de la France a eu pour résultat l’émergence d’une communauté musulmane importante, dont la politique du Quai d’Orsay flatte l’antisionisme et l’antisémitisme croissants.

« Tout doit être accordé aux juifs en tant qu’individus », disait Clermont Tonnerre ; devrait-on dire qu’aujourd’hui, « tout doit être accordé aux juifs en tant que dhimmis » ? Je laisse l’interrogation en suspens, en ajoutant aussitôt que ce me semble chaque jour être davantage le cas…

L’article original de David Price-Jones en anglais dans Commentary (mai 2005) comporte 28 pages

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Le rôle de la Grande-Bretagne en 1948 lors de la création de l’Etat d’Israël: et des mesures inlassables d’affaiblissement du yichouv juif Lleywlin Brown, Primo Europe 21. 10. 2005

La Grande Bretagne se devait de jouer un rôle neutre après la decision de l’Onu de créer un Etat Juif et de partager la Palestine le 29 novembre 1947. Avant et durant la guerre d'Indépendance, elle a,au contraire, développé et assumé une activité partiale en faveur des arabes. Elle avait déjà trahi son mandat et donné illégalement les trois-quarts de la Palestine à Faysal, en 1922. En 1947/48, le but de la Grande-Bretagne était d’assurer une victoire militaire arabe qui permettrait de détacher le Néguev de l’État juif, afin d’assurer une continuité territoriale entre l’Égypte et la Jordanie. Les Britanniques fabriquèrent, de toutes pièces, le "nationalisme palestinien", et permirent les conditions pratiques des pogroms anti-juifs. Un exemple : le 13 avril 1948, des Arabes massacrèrent un convoi de médecins et infirmières qui se dirigeaient vers l'hôpital Hadassah, à Har ha-Tsofim (Mont Scopus). 78 furent massacrés. Les assassins furent protégés par les Britanniques qui envoyèrent les Juifs se faire exterminer et empêchèrent les combattants de la Haganah de leur venir en aide. Les quelques Juifs qui se réfugièrent dans l'enclos du consul britannique furent remis à leurs assassins.

Les Anglais avaient déjà saboté le plan de partage, refusant constamment d’assister l’ONU dans sa mise en place. Ils refusèrent d'organiser un transfert de pouvoir vers l'État d'Israël quand le mandat prit fin. Tout restait en friche, avec des éléments essentiels donnés aux arabes (un rapport de 1948, établi par le journal d'extrême gauche The Nation, explique toutes ces choses en détail. C'était, bien sûr, avant que le "maître à ne pas penser" soviétique ordonna la haine de l'enclave juive au Proche Orient).Depuis le Livre blanc de 1939, les Anglais avaient sévèrement restreint l’immigration juive, ils contribuèren ainsi à l'extermination des Juifs d’Europe par les Nazis. Ensuite, ils détinrent des survivants de la Shoah dans des camps de concentration à Chypre (en particulier 9.000 hommes en âge de se battre, pour éviter qu’ils ne puissent participer à la guerre d’Indépendance). Le gouvernement britannique était parfaitement conscient de l'invasion que préparaient ses alliés Arabes:l'Iraq, la Jordanie et l'Égypte, à qui ils fournissaient des aides militaires. Dès la décision de l'ONU, les Arabes lancèrent leur première attaque sur la communauté juive : les Britanniques les couvrirent et leur donnèrent de l'aide. Ils entravèrent la défense juive sur le terrain, empêchant le transport des renforts et des fournitures. La Grande Bretagne fournit des armes et des conseils techniques aux armées arabes et les officiers commandant leurs divisions: l'un des dernièrs

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affrontements s’est produit en janvier 1949 quand les Sionistes, la Hagana descendirent cinq avions de la RAF qui avaient traversé les lignes.Les Anglais fermaient les yeux sur l’entrée d’armes illégales en provenance des pays arabes vers la Palestine, et maintenaient un blocus total de l’importation d’armes pour la Haganah. Ils ouvrirent les frontières pour laisser passer des soldats arabes, tout en maintenant le blocus sur la côte méditerranéenne, pour que les Juifs ne puissent recevoir des renforts.L'Angleterre refusa de reconnaître Israël pendant les neuf mois qui suivirent son indépendance, et s'opposa à son admission aux Nations Unies. La politique britannique consistait à préserver ses intérêts impérialistes dans la région : ils créèrent la Ligue Arabe dans cette optique. Celle-ci devait être l’amorce d’une entité plus vaste, car ils cherchaient à créer une confédération arabe qui "se tournerait vers la Grande Bretagne, son tuteur et son protecteur naturel.. L'existence d'un état juif était un obstacle à ce rêve d'unité. Telle se révèle la Grande-Bretagne soit-disant "impartiale", "neutre", qui aurait fondé "l'entité sioniste" par “esprit impérialiste” : la réalité historique est , hélas fort différente.Llewelyn Brown Primo Europe

 

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Par Serge FarnelVendredi 17 Juin 2005 Metula News Agency

Des Irlandais de Vincennes à la couverture du génocide des Toutsis et au Front National, la garde prétorienne de Mitterrand grouillait autour de Paul Barril et de ses acolytes…. Celui-ci allait affirmer, devant les caméras de France 2, détenir la boîte noire du Falcon abattu du Président ruandais, qui se révèlera finalement n’être qu’un simple appareil de… radioguidage….

Capitaine de gendarmerie, Paul Barril sera, de 1974 à 1982, commandant en second du GIGN (Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale) auprès du commandant Christian Prouteau, qui, en 1973, avait été choisi pour créer ce groupe. Le 9 août 1982, un attentat cible le restaurant Goldenberg, rue des Rosiers à Paris, et fait 7 morts et 12 blessés. Mitterrand annonce alors la création d'une cellule antiterroriste qu’il confie au commandant Prouteau. Elle sera supervisée par Gilles Ménage, alors directeur de cabinet chargé des questions de sécurité et de renseignement, l'un des plus proches collaborateurs du chef de l’État durant la première décennie de sa présidence. Celui-ci servira d'intermédiaire entre Mitterrand et une cellule qui devait devenir le véritable bras armé du président.

Officiellement, cette cellule s’était fixée pour mission de coordonner et d’améliorer le fonctionnement des grands services de l’État que sont la DST, les RG et la DGSE. Officieusement, François Mitterrand se sent menacé et craint qu’un certain nombre de secrets, dont celui de sa fille cachée ainsi que celui de son cancer ne soient révélés. Il craint particulièrement la presse de gauche qui commence à l’attaquer.

Suite à la nomination de Prouteau à la tête de la cellule antiterroriste, Paul Barril prend la direction du GIGN par intérim. Il est parallèlement recruté par Charles Hernu au sein de la cellule nouvellement créée, et par le biais de laquelle, le 28 août 1982, il interpelle les présumés responsables de l’attentat de la rue des Rosiers, trois militants d'une organisation clandestine irlandaise, l'Irish National Liberation Army (INLA). La perquisition de leur appartement de Vincennes aboutit à la découverte d’armes et d’explosifs, ce qu’annoncera un Elysée triomphant à la grande messe du 20 h. Or le 1er février 1983, le quotidien Le Monde révèle que la perquisition est entachée de nombreuses irrégularités. Deux ans plus tard, en octobre 1985, l’informateur de Paul Barril déballe tout à la DST et accuse le capitaine d’avoir déposé les pistolets automatiques « CZ 70 » ainsi qu’un « paquet de plastic de 400 à 500 grammes » qu’il lui avait remis en mains propres, et qui furent ensuite « découverts » dans l’appartement de Vincennes. Paul Barril a beau, le 17 septembre 1992, attaquer Le Monde pour diffamation, le journaliste du quotidien français obtient sa relaxe trois ans plus tard, les juges considérant que "la preuve de la vérité des faits diffamatoires est apportée", et confirmant de facto la responsabilité du capitaine de gendarmerie dans l’imposture de Vincennes.

Les méthodes de Barril n’ont pas mûri avec le temps, si l’on se souvient, en effet, que, lorsqu’il s’était agi, à peine une semaine avant le renversement du gouvernement génocidaire rwandais, de retourner contre le FPR les accusations d’implication de la France dans l’attentat contre l’avion présidentiel, il n’avait pas hésité à affirmer, devant les caméras de France 2, détenir la boîte noire du Falcon, qui se révèlera finalement n’être qu’un simple appareil de… radioguidage.

L’affaire des Irlandais de Vincennes, juridiquement close depuis le 23 janvier 2002, avait été le premier scandale de l’ère mitterrandienne, l’avocat des trois Irlandais, Me Antoine Comte, considérant que "le système démocratique français se montre tout simplement incapable de sanctionner une affaire d'État".

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À partir de cette affaire, la cellule dérapa lorsqu’elle se fixa pour objectif de sauver la face des « hommes du président », notamment en mettant sous écoute l'avocat des trois Irlandais, écoute motivée à des fins de «sécurité défense nationale». C’est l’affaire du Watergate français, le scandale des écoutes téléphoniques : 3 000 personnes sur écoute, 2 000 personnes fichées dont 128 journalistes, 30 avocats, 5 magistrats, 24 organes de presse...

Gilles Ménage et Christian Proute comparaissent le 26 janvier devant la 16e chambre correctionnelle : l’’affaire des Irlandais de Vincennes avait entraîné, fin 1984, la démission de Barril de la gendarmerie. Il passe alors au renseignement privé, par la création, la même année, de la société Epsilon. En 1988, il constitue un « groupe d'action » autour du président Félix Houphouët-Boigny, en Côte d’Ivoire. En 1994, il crée la SECRET (Société d’Etudes, de Conception et de Réalisation d’Equipements Techniques). Il dirige aujourd’hui plusieurs sociétés privées de sécurité et de renseignement, dont : Protection conseil sécurité, Groupe privé Barril et Quiétude.

Patricia Tourancheau, journaliste à Libération, précisa, dans un article diffusé le 9 mars 1995, que l’amitié qu’il entretenait avec Charles Pasqua lui avait permis d’obtenir nombre de contrats de sécurité, dont ceux du marché africain. C’est au journaliste Christian Chatillon que le capitaine de gendarmerie expliquera, à quelques jours d’intervalle, que beaucoup de Chefs d’État font appel à lui pour leur protection « dans des moments particulièrement difficiles ». Pour ce qui est, plus précisément, du marché sécuritaire constitué par l’État du Rwanda, si le rapport de la mission parlementaire française mentionne, en son annexe 10, que Barril fut contacté en 1989 afin de réorganiser les services de renseignements rwandais, le quotidien Libération, quant à lui, fait état, dans sa livraison du 29 juillet 1994, d’une mission d’audit de l’armée rwandaise qui lui aurait été confiée en 1990. Quant à sa prise de contact directe avec les extrémistes hutus de l’Akazu - le noyau dur de l’entourage présidentiel -, c’est sous la plume de Patrick de Saint-Exupéry, auteur de L’Inavouable [Edition Les Arènes, mars 2004, 19,90 €], que nous apprenons qu’elle eut lieu les 14 et 15 janvier 1992.

L'écrivain Jean-Edern Hallier fut à cette fin l’abonné le plus écouté par les « grandes oreilles » de l’Elysée, particulièrement quand il menaçait de publier un livre-révélation sur la face privée de l’existence du président, et dont le titre Tonton et Mazarine... ou l'honneur perdu de François Mitterrand avait de quoi titiller la paranoïa déjà bien aiguisée de Mitterrand.

Pour ce qui est de la sécurité d’Anne et de Mazarine, elle sera confiée en 1989 à un certain Bernard Courcelle. C’est ce que nous apprend François-Xavier Vershave dans son ouvrage De la Françafrique à la Mafiafrique [Edition Tribord] avant de nous informer que cet officier de sécurité, qui était à la tête d’une société de mercenariat, prendra, quatre ans plus tard, sur l’avis d’un conseiller de l’Elysée, la direction des mercenaires constituant la garde présidentielle de… Jean-Marie Le Pen, le DPS !

Les mains propres mais La nauséeDans l’interview qu’il accorda en 2004 à Raphaël Glucksmann [1], Paul Barril attribuera à l’homme de confiance de l’Elysée, François de Grossouvre, le titre euphémique de « chargé des missions un peu spéciales du président de la République ». Mais Barril, réalisant sans doute la nécessité politique de préciser que les tâches qui lui furent confiées n’en devenaient pas pour autant des « missions officielles », rebaptisera ces « missions un peu spéciales », du doux nom de « diplomatie parallèle » ou encore « diplomatie secrète, pour le compte de la France ». Pour ce qui concerne ses relations avec le président français, il précisera dans cette interview, n’avoir « jamais parlé de ces affaires avec le président Mitterrand ». Effectivement, il se contentait de remettre des fiches à François de Grossouvre, elles étaient transmises « le lendemain matin au petit-déjeuner, ou le soir, au président Mitterrand ».

. Interrogé un jour par un officier militaire français de haut rang, François Mitterrand participera à ce jeu de ni oui ni non en répondant que Barril n'avait reçu aucun ordre de lui, omettant simplement de préciser à son interlocuteur, qu’il était cependant à l’origine de ces mêmes ordres.

Barril, au cours d’une interview qu’il accordera au magazine Playboy, confortera, à sa manière, l’affirmation de l’intouchable président : « Personnellement, je n'ai pas besoin

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de prendre mes ordres de l'Élysée ou de Matignon, je sais la direction qui est bonne pour mon pays ». Par ce maquillage sémantique – en fait un véritable mensonge – qui avait le mérite de sauver la réputation du chef de l’État, Paul Barril affirmait, visiblement sans s’en rendre compte, que c’est lui qui décidait seul, quand bon lui semblait, de prendre des décisions radicales au nom de notre pays. C’est gaillard comme procédé, ça ne manque pas de panache, juste que … je ne me rappelle pas que la nation ait jamais élu Paul Barril à ces fonctions discrétionnaires.

Heureusement que Paul Barril était guidé par des règles, ainsi qu’il le confia au magazine érotico-politique : « Mon principe, quand je travaille pour un pays extérieur, c'est que ce soit avant tout un pays ami de la France. Je suis fier de mon pays, de son image dans le monde, fier du drapeau. Il faut donc que ce soit un allié. » Nous voilà donc parfaitement rassurés !

Mais quand il s’agit de conférer une base légale au concept de pays ami de la France afin notamment de justifier l’intervention, en 1990, des parachutistes de la légion étrangère dans le cadre de l’opération Noroît [2], Barril explique candidement que le Ruanda se retrouvant en situation de guerre, suite à l’offensive déclenchée par le FPR en 1990, « son président avait fait jouer les accords militaires établis avec la France ». Il choisissait d’utiliser comme argument ce leurre des soi-disant accords de défense – fantasmagoriques en vérité ! –, à l’instar de Paul Quilès, président de la mission parlementaire française pour le Ruanda [3], d’Edouard Balladur, dans le journal Le Point du 24 mars 2005, et enfin, d’Hubert Védrine à de multiples reprises.

C’est encore François de Grossouvre, selon Paul Barril s’exprimant au micro de Raphaël Glucksmann, qui organisera une rencontre discrète, à Paris, entre l’ex-chef du GIGN et le président rwandais Juvénal Habyarimana [4], qui aboutit à la mission un peu spéciale de faire infiltrer le FPR avec le concours de nos très officiels voyous du président.

…Notes :.[4] Hervé Gattegno, dans un article du Monde, publié en date du 8 juillet 1994 et intitulé La "boîte noire", le Falcon et le capitaine, indique que Pierre-Yves Gilleron, aujourd’hui à la tête de sa société Iris Services, a également "servi" le général Habyarimana. Pierre-Yves Gilleron, originaire de la DST, avait fait partie des premiers soldats d’élite ayant formé l’ossature de la cellule antiterroriste de l’Elysée. Il fut un temps l’associé de Barril dans SECRET ; il est désormais son concurrent.

[1] Lorsqu’il s’est agi pour Raphaël Glucksmann, lors de la réalisation de son documentaire « Tuez-les tous » qui est sorti en DVD [Tuez-les tous ! Ruanda : Histoire d'un génocide "sans importance",de Glucksmann, David Hazan et Pierre Mezerette],de rassembler un certain nombre d’images relatives à la tragédie ruandaise, il s’est vu exiger un prix élevé pour les images d’archives de France Télévisions. La politique commerciale de France Télévisions consistant à ne pas vouloir s’enrichir sur la mort d’un enfant. Cet argument avait été avancé par la télévision publique afin de justifier le fait d’avoir fourni gratuitement aux chaînes du monde entier les images de la mise en scène truquée de la mort de l’enfant palestinien Mohammed Al Dura : Il ne semble curieusement pas s’appliquer au massacre programmé d’un million d’êtres humains.

[2] Suite à l’offensive déclenchée par le FPR, le 1er octobre 1990, la France, plus préoccupée à maintenir en selle le régime d’Habyarimana qu’à mettre fin aux pogroms anti-tutsis qui avaient suivi l’opération du Front Patriotique Ruandais, dépêchait sur place, cinq jours plus tard, des parachutistes de la légion étrangère : c’était l’opération Noroît. Les légionnaires seront rejoints par des militaires des forces spéciales: les forces d’armée ruandaises allaient ainsi passer de 5 000 à 40 000 hommes en trois ans, pour les aider à combattre le FPR.

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19 octobre 2004 Proche Orient Info Les points forts du Rapport Rufin

sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme

« En légitimant la lutte armée des Palestiniens, même lorsqu'elle vise des civils innocents, l'antisionisme propose une lecture radicale de l'actualité, propre à légitimer les actions violentes commises en France.

Jean-Christophe Rufin est un universitaire de haut niveau sans attaches politiques.Il n’est engagé dans aucun débat ni controverse publiques. Les instances gouvernementales lui ont demandé de rédiger un rapport sur les moteurs, les motivations et les causes de l’antisémitisme en France.

Les médias, la France officielle en ont-ils parlé ? Ni forum public, ni réaction audible. Rien !

Son rapport est trop clair, trop lucide, rélégué aux oubliettes.

Voici des extraits de sa lucide réflexion.

Le monde entier s'accorde à reconnaître que la détermination des autorités françaises à combattre l'antisémitisme est exemplaire et peu de pays disposent d'un arsenal comparable au nôtre en la matière.

Mais qui relaie ces efforts dans la société civile ? Où sont les chanteurs, les artistes, qui se mobilisent pourtant volontiers pour les famines en Afrique ? Où est la foule de Carpentras ? Quand le Président de la République parle des justes au Chambon-sur-Lignon, il donne un signal fort aux Français juifs, mais qui l'entend dans les banlieues ? Que des footballeurs en vue, des chanteurs de rap, des vedettes de la télévision se mobilisent à l'appui d'une campagne dont le slogan serait « Qui que vous soyez, ne touchez pas aux juifs de France ! », la portée serait tout autre.

L'idée n'est pas, précisons-le bien, de culpabiliser les Français, en leur reprochant leur antisémitisme supposé. Après tout, l'ancienneté de ces préjugés fait que tout le monde peut en avoir, de près ou de loin, subi l'influence. C'est ce que Françoise Giroud appelait « le petit fond d'antisémitisme que chacun trouve dans son berceau ». La question principale vient après : que fait-on de cet héritage empoisonné ? Ce dont il faut convaincre les Français, c'est que l'antisémitisme est l'ennemi commun des Juifs et de la République.

L'esprit de Durban et l'antisionisme radical.Parmi toutes les formes, subtiles, d'antisémitisme par procuration, il en est une qui doit être particulièrement distinguée car elle émerge depuis quelques années comme forme de discours dominant : c'est l'antisionisme radical.

Cet antisionisme revêt différentes formes d'expression qui servent d'écran les unes aux autres et contribuent à le banaliser. Sans entrer dans une analyse détaillée de ces courants, notons que, pour l'essentiel, cet antisionisme moderne est né au confluent des luttes anticoloniales, anti-mondialisation, anti-racistes, tiers-mondistes et écologistes. Il est fortement représenté au sein d'une mouvance d'extrême gauche altermondialiste et verte. Dans cette représentation du monde, Israël, assimilé aux États-Unis et à la mondialisation libérale, est présenté comme un État colonial et raciste qui opprime un peuple innocent du Tiers-Monde.

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La conférence de Durban, sous l'égide des Nations unies, qui s'est tenue trois jours avant le 11 septembre 2001, a donné lieu à la plus violente mise en scène de cet antisionisme antiraciste.

Il ne prend cependant pas toujours cette forme extrémiste. En mettant l'accent sur la dénonciation de « la politique de Sharon » et en se recommandant de certaines voix juives dissidentes, il se donne des cautions de respectabilité et entend suggérer qu' il n' est pas assimilable à un antisémitisme.

Cependant, dès que l'on entre dans le détail, on découvre facilement que cet antisionisme n'est pas la simple critique conjoncturelle d'une politique mais bien une remise en cause des fondements mêmes de l'État d'Israël. Depuis le lancement de l' Intifada Al-Aqsa par Yasser Arafat, le discours est en effet nettement régressif.

Alors que les Accords d' Oslo établissaient clairement la reconnaissance par tous du droit à l'existence et à la sécurité d' Israël, la thématique nouvelle du « droit au retour » des réfugiés palestiniens remet en question la survie même d'un État où les juifs du monde entier peuvent trouver la sécurité.

En légitimant la lutte armée des Palestiniens quelle qu'en soit la forme, même lorsqu' elle vise des civils innocents, l'antisionisme propose une lecture radicale de l' actualité, propre à légitimer les actions violentes commises en France même. L'antisionisme est en effet amalgamé à des thématiques auxquelles les jeunes sont sensibles : l'avenir de la mondialisation, les dangers écologiques, la pauvreté croissante du Tiers-monde.

Lorsque des militants de la confédération paysanne passent de l'action violente ici à des opérations de soutien à la direction du Fatah là-bas, le mécanisme d'identification à la cause palestinienne des jeunes en déshérence tourne à plein, d'autant plus s'ils sont d'origine arabe et/ou de confession musulmane. L'intervention de penseurs « islamistes modérés », dont le discours reste ambigu complète cette identification et la prolonge.

Derrière les critiques violentes qui assimilent le sionisme au nazisme, on entend, en écho subliminal, la voix interdite mais bien relayée des terroristes islamistes qui généralisent le combat et affirment « qu'il faut attaquer les Juifs partout où ils se trouvent ».

Ainsi se trouve constituée l'une des mécaniques les plus redoutables aujourd'hui qui fait d'un antisionisme en apparence politique et antiraciste l'un des facteurs facilitateurs du passage à l'acte, l'un des instruments de l' antisémitisme par procuration.

Tel est le paradoxe du moment présent : alors que le combat contre l'antisémitisme « classique » a été en grande partie couronné de succès, la menace réapparaît sous une forme nouvelle. L'attitude à adopter face à l'antisionisme est difficile à déterminer et les Juifs sont sans doute les plus mal placés pour agir.

Il a été maintes fois souligné qu'on ne devait ni ne pouvait assimiler les Juifs de France à Israël. Le soupçon de double allégeance est un des thèmes classiques de l'antisémitisme. Beaucoup de juifs français se sentent mal à l'aise lorsqu' il s'agit de s'exprimer sur Israël. Ce d'autant qu'ils sont souvent divisés quant à leur jugement sur la politique de son gouvernement.

Autant l'antisémitisme les trouve mobilisés, autant l'antisionisme les prend au dépourvu car il joue sur le caractère complexe, intime et à certains égards paradoxal du lien entre Israël et les Juifs de France. Comme l'écrit Sylvain Attal : « Quel que soit leur attachement à Israël, les Juifs français sont républicains. Venant parfois d'un autre pays, ils ont choisi de vivre en France et d'y rester pour la plupart. Mais aujourd'hui, pour les Juifs, la perspective d'un monde sans État d'Israël est tout simplement insupportable ».

L'antisionisme radical enferme les Juifs dans un piège redoutable : il les désigne ici à la vindicte de ceux qui s'identifient aux victimes de l'État d'Israël. Ce faisant, ils créent entre eux et Israël un lien

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qu'ils ne peuvent ni reconnaître tout a fait (car ils se sentent différents) ni démentir (car ce lien existe bel et bien mais au sein d'un ensemble complexe d'attachements et de loyautés).

Ce serait une grande lâcheté que de laisser la communauté juive se débattre seule dans ces sables mouvants. Si l'on estime que l'antisémitisme a reculé grâce au droit (en particulier la loi de 1972), il faut tenter d'appliquer la même méthode à la nouvelle judéophobie et il revient aux autorités politiques d'en prendre l'initiative.

Car notre arsenal juridique, s'il est adapté à la prévention et à la répression des formes classiques d'injures à caractère racial et des actes de violence ou de discrimination, se montre extrêmement démuni quant aux formes nouvelles de l'antisionisme radical.

Certes, il n'est pas question de sanctionner des opinions politiques, portant critique par exemple sur tel gouvernement et qui sont parfaitement légitimes. Ce qu' il s' agit de sanctionner, c'est le retournement pervers et diffamatoire du racisme contre ceux-la mêmes qui en ont été victimes à un degré inégalé. Les accusations de racisme, d'apartheid, de nazisme portent des implications morales extrêmement graves. Elles ont, dans la situation où nous nous trouvons aujourd'hui, des conséquences majeures qui peuvent, par contagion, mettre en danger la vie de nos concitoyens juifs. Il est légitime d'imposer par le droit qu' elles ne soient pas portées à la légère.

En conclusion, j'ajouterai quelques remarques qui sortent du cadre de ce chantier mais me paraissent devoir le compléter. Il n'est pas concevable aujourd'hui de lutter efficacement en France contre l'antisémitisme dans ses formes nouvelles sans tout tenter pour rééquilibrer l'appréciation par l'opinion publique de la situation au Moyen-Orient. Depuis la « rupture » de 1967, l'image de l'État d'Israël n'a cessé de dériver au point de produire à son endroit une véritable anesthésie victimaire.

Les civils israéliens bombardés à la roquette, les enfants tués dans des bus par des kamikazes n' émeuvent apparemment personne tandis que la répression organisée par l'État hébreu suscite à juste titre l'émotion quand elle atteint des innocents. Bien des facteurs concourent à cette asymétrie.

Les carences du droit international humanitaire d'abord qui dénoncent avec force les exactions quand elles sont commises par les États mais qui ne contraignent les mouvements de libération ou de résistance à rendre aucun compte sur les méthodes qu'ils emploient. Comprendre les souffrances endurées de part et d'autre ne veut pas dire excuser ou tolérer mais seulement restituer un peu du tragique de cette situation et s'éloigner de la caricature qui en est faite.

Extraits par Georges Weill

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PRIMO EUROPE 17. 12. 2004

Pourquoi défendez-vous le Sionisme et Israël ?

Interview de CLAUDE GOASGUEN

par Sophie Chauveau (Extraits) Priorité aux qualités humaines : l’engagement, la responsabilité, la sincérité, dans la défense des valeurs qui nous sont chères, celles qui ont fondé la République. Claude Goasguen, député, ancien ministre, conseiller de Paris,ancien Inspecteur Général de l’Education Nationale va droit au but, à l’essentiel, un langage direct, qui nous change de l’habituelle langue de bois.

Primo-Europe : D'abord, ôtez-moi d'un doute. Vous êtes Chrétien, ou autre chose? Claude GOASGUEN- Chrétien, catholique, né à Toulon

PE- C'est bien ce que je pensais! A lire vos prises de position, on pourrait en douter. Aussi je ne vais pas vous demander ce qu'on ne cesse de me demander,à moi, surtout les Français dits de souche, "mais qu'est-ce qui t'a pris?" sous-entendu, toi qui n'es même pas juive, de t'embarquer dans cette lutte contre l'antisémitisme, l'antisionisme et l'anti-israélisme? Mais plutôt, comment et quand cela vous a-t-il pris? Comment en êtes-vous arrivé à cette défense de la démocratie israélienne et du sionisme, à cette lutte contre l'antisémitisme et de toutes ces lâchetés qui feignent de ne pas voir ce qui se passe? Comment ça vous a pris?

CG- D'abord une démarche politique, plus tard c’est le coup de foudre: la première fois que je suis allé à Jérusalem. La démarche politique: j'ai vu monter depuis très longtemps le durcissement islamique, et cela depuis les années 70. Je suis né méditerranéen. Je connais bien cette culture islamique et je l'aime. J'ai toujours fréquenté les Musulmans sans la moindre animosité, aussi est-ce de près que je les ai vus repartir dans leur vertige historique de conquête du monde que je voyais renaître. Cette logique historique que je ne connaissais que par les livres. De là mon inquiétude des difficultés d’Israël avec ses voisins, tous hostiles, mais surtout autour de 67/73.

C’est l’époque où le monde occidental regrette d’avance la disparition annoncée d’Israël, ce monde hésite entre admiration et déploration. Mais en 79, Israël est devenu un géant qui peut frapper tout le monde….. Je pressentais que c’était un pays exceptionnel parce que j’ai toujours été très sensible à la Shoah. Pour moi c’est une telle énormité…

PE – Et ça vous est tombé dessus quand ? CG – Je l’ai rencontré pendant mes études, et je vais vous dire pourquoi : j’ai toujours été fasciné par la culture allemande. Je suis historien du droit romain, et l’école des historiens allemands, c’est la grande science historique du XIXème. Par sa précision. Ce sont des philosophes rares.

Cette question ne cesse de me préoccuper : comment ce peuple, qui est à l’époque le plus cultivé et probablement le plus avancé en Europe, a-t-il pu se laisser aller… Oh, pas à la barbarie, non, parce que, si c’était la barbarie, on pourrait mettre cela sur le compte de l’instinct, là il s’agit d’une barbarie organisée, industriellement pensée, le dévoiement suprême d’un peuple intelligent, qui, soudain, met son intelligence au service d’une boucherie sans nom !…

Je dois dire que je n’ai toujours pas compris. D’ailleurs personne n’a compris. Comme tout le monde, j’essaie de comprendre, j’interprète, mais je n’arrive pas intérioriser comment Heidegger et certains de ses pairs ont pu participer à ce dévoiement, même au nom de la peur ? Cela me préoccupe toujours.

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Lors de mes études, j’avais déjà de la sympathie pour Israël. Ensuite, il y eut le coup de foudre Jérusalem… C’était il y a quatre ans ! Je sais, il n’y a pas longtemps. Etje me suis dit : « il faut désormais lutter, foncer, il faut parler… » D’abord Jérusalem est une ville qui vous prend, j’y ai été infiniment sensible. Cette montée vers Jérusalem… Le rappel de 1948, la mise en évidence de la montée des chars pour briser le blocus, des voitures de la victoire sur les talus et les fossés… Et puis, ces musées…

Le visage de ce jeune tankiste de 48 ! Je le revois tout le temps. Visiblement amaigri par les privations de la guerre. Il vient de l’est, de là-haut, et ça se devine. Il arbore un sourire si doux, et il est mort. Il est venu mourir là. Et je me suis dit, « comment ces hommes d’Europe centrale qui sortent des camps, qui sont des intellectuels, les voilà qui viennent mourir ici, dans un char, avec cet uniforme, alors que celui-là était né en Lituanie ! »

C’est vraiment une aventure humaine inouïe, exceptionnelle ! Quelque chose de rare, sinon la plus héroïque que je connaisse dans les temps modernes

Ensuite, évidemment Jérusalem ! Tout le passé… Je suis chrétien, catholique, le Saint Sépulcre, toutes mes études classiques, tout est remonté en même temps ! Et la coexistence entre le Mont des Oliviers et la ville arabe, cela laisse une impression terrible ! J’ai été pris. Voilà, j’ai été saisi.

PE – Quelque chose comme un vrai trouble ? CG – Oui, un vrai trouble, profond, puissant. Et chaque fois que j’y retourne, le trouble me reprend. C’est là que je me suis dit : il faut militer, le mot est guerrier !… J’ai toujours eu de très bons amis juifs depuis longtemps, j’ai toujours été fasciné par leur intelligence, des amis très chers, simples qui comprennent, avec une extraordinaire passion pour la France.

. PE – Comme ZOLA parle de son « bon combat ». Qui fut le titre du recueil de ses grands articles. CG – Oui et j’ai découvert que la France n’était pas à l’abri du fléau de l’antisémitisme. Par une voie bien française, c’est-à-dire celle de la mauvaise conscience et en plus d’un mélange de marxisme mal digéré et mal compris, d’une punition qu’on s’inflige toujours en raison de la colonisation, elle aussi mal digérée ! Pourquoi punirait-on Israël de notre guerre d’Algérie ? Les Juifs n’y sont pour rien ! Pourquoi serait-ce aux Juifs d’expier pour la colonisation ?

Quand les Français font des complexes, ils ont tendance à passer leur complexe sur d’autres. C’est le résultat de la pensée unique, primaire, de la sous-information en plus des manipulations de l’information. Je ne comprends pas… Je comprends d’autant moins qu’il y a beaucoup de Juifs dans l’audiovisuel et dans la presse française, ne comprennent-ils pas?

PE – Mais on sait bien qu’il n’y a pas mieux qu’une femme « collabo » pour être anti-féministe pire qu’un macho ! donc un Juif qui veut se faire aimer est comme une femme qui veut faire oublier toutes les autres femmes… Comme un noir qui veut se blanchir. CG – Ils ont sans doute la crainte d’être identifiés à l’Etat d’Israël. En tout cas, la situation est grave d’autant qu’elle est confortée par le quai d’Orsay. Et je veux vous dire que je défendrai le sionisme et l’Etat d’Israêl ce qui est de l’intérêt de la paix et de la justice.

PE – Donc, comment vous est venu, dans la position où vous êtes, votre opposition à la politique du Quai ? Parce que, chez vous, c’est une opposition frontale ? CG – Oui, et sans ambiguïté. d’ailleurs, parce que nous ne sommes pas à la solde des Etats-Unis. Je trouve que nous nous y prenons fort mal.

Mais je vois quand même quelques éléments d’optimisme…

Au niveau parlementaire, il y a une centaine de députés à l’association « Amitié France Israël » de l’Assemblée Nationale. De droite, parce qu’avec la

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gauche, on n’arrive pas à discuter de cela. A chaque velléité de discussion, ils refusent.

PE – Serait-ce la palestinophilie de l’extrême gauche qui empêche la gauche modérée ? CG – Je ne suis pas sûr ? Parce que chez eux aussi il y a des gens qui commencent à en avoir ras le bol de la palestinophilie.

Je parle surtout des députés, ils ont des circonscriptions. Ils voudraient bien se démarquer de la consigne du PS de ne pas en discuter.

Nous, nous sommes une centaine sur 380 députés de droite et du centre, nos réunions sont très régulières. Le groupe France-Israël de l’Assemblée est très actif. J’en suis le Vice-Président, Rudy SALLES le Président. Il fait cela bien. Il y a un vrai courant de sympathie à l’Assemblée.

Deux éléments jouent en faveur de cette association. Les Français commencent à réaliser que la vie quotidienne dans les banlieues au milieu de musulmans quelquefois intégristes leur fait sentir ce qui se passe à une autre échelle en Israël, avant c’était complètement extérieur à eux.

le deuxième élément positif : il y a une évolution profonde de l’Eglise, je le sens.

PE – Et au niveau de la médiatisation de ce qui nous occupe.

CG – La médiatisation ? Zéro ! Là, c’est le blocus. Quand on dit du bien d’Israël, pour les médias, ça signifie qu’on dit du mal des Palestiniens, donc des Arabes… Donc nous sommes des racistes. LE PEN nous a pourri la vie pendant trente ans, on ne peut pas parler clairement dans ce pays des problèmes d’immigration ou de sécurité sans se faire taxer de lepénisme. Cela évolue mais lentement. Et pas grâce aux médias. La médiatisation est nulle. Cela dit cela va plutôt mieux…

PE – Ah ! Vous trouvez ? Vous avez vu une différence ?

CG – Oui. Dans la presse, il y a deux trois ans, c’était délirant.

PE – Comment vous y prenez-vous pour les contrer ?

CG -Depuis toujours je m’attache à dire les réalités, et je dis qu’il serait pourtant utile de dire la vérité sur ce qui se passe vraiment là-bas.

On peut raconter ce qu’on veut sur l’antisionisme, “différent” de l’antisémitisme. Mais il s’agit du même refrain, c’est toujours le même anti-impérialisme, anti-capitalisme, toujours le même propos de la gauche comme de la droite antisémite. Le même discours des années vingt, mot pour mot. Alors ceux qui glosent, genre : “ l’antisionisme n’est pas de l’antisémitisme” Je les plains. Je ne renoncerai jamais à dire ces choses comme je les pense.

PE – Et comment êtes-vous perçu par vos confrères élus ? CG – Quelquefois, presque comme l’agent d’un lobby sioniste, et je me fais insulter régulièrement non tant par les députés, mais dans les courriers ou les mails. Il y a toujours un cornichon pour m’écrire « ben va donc à Jérusalem » ! Ce sont en général des gens d’extrême droite, typés FN, les mêmes qui hurlaient aux communistes d’aller à Moscou !

PE – Les Arabo- intégristes n’osent pas. Ou ne se trouvent pas dans votre mouvance ? CG – De plus en plus, ils osent et menacent.

PE – En bref, que diriez-vous de la sympathie envers Israël dans le monde politique ? CG – Français ? Faible. Sauf pour la centaine de députés de notre groupe...

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PE – A votre avis, qu’est-il arrivé aux médias français ? France 2, par exemple, n’est pas une chaîne privée ? CG- Non, mais c’est la pensée unique qui règne et c’est celle du Quai d’Orsay qui en fait une télé d’Etat …

PE- L’argent volé au peuple palestinien… CG- Volé ? Volé ! On ne sait pas ! De toute façon, les raïs arabes n’ont pas toujours saisi la différence entre argent privé et argent public. Quand on est le chef, on garde la caisse ! ARAFAT, chef de guerre, doit payer les soldes de ses islamikazes… Et Madame ARAFAT veut récupérer une partie de la fortune que l’Autorité ne veut pas lui laisser, ce qui fait qu’il y aura procès tôt ou tard.

Pour l’issue de la confrontation intérieure palestinienne, ce serait bien pour tout le monde que ce soit le plus pacifique qui l’emporte, parce que la vie est difficile en Israël. Je trouve les Israéliens d’ailleurs incroyablement courageux.

PE- Vous connaissez la phrase clef des Israéliens : « On n’a pas le temps d’aller mal ». CG- Je l’ai entendu, quel courage ! Oui et ça m’en bouche un coin. Il y a tout de même beaucoup d’angoisse. Un véritable idéal et l’idée de Nation arment le courage. Les juifs français sont très proches des préoccupations israéliennes.

Revenons en Europe et rappelons-nous qu’au onzième siècle à Troyes, les rabbins étaient les interlocuteurs des moines. Il n’y avait pas de musulmans à l’époque. Les juifs sont comme les Chrétiens, les créateurs de notre Europe !

PE- C’est Pourquoi la Shoah est notre péché, à nous les non-juifs ? CG- Evidemment, ce qui s’est passé est terrible pour nous, s’il y a vraiment un peuple qui devrait être à côté d’Israël ce sont les Européens, ils ont davantage de responsabilités que les Etats-Unis.

PE- Comprendre c’est savoir quel rôle, voire quelle culpabilité on a dans l’histoire. CG- On ne veut pas comprendre d’où vient une certaine tradition européenne d’antisémitisme. Or dans ce pays, on fait tout pour nous empêcher de réfléchir.

CG-Je suis réellement attaché à la culture méditerranéenne, la judéité est complètement intégrée à ma culture, je regrette que les musulmans deviennent fondamentalistes, le vieux côté historique le plus pénible de l’Islam, alors qu’on a connu le temps du partage et de l’échange…La culture méditerranéenne, c’est une grande partie de mon combat.

PE – Avez vous des projets ? CG- Je ne souhaite pas être un homme politique à plein temps, j’ai repris récemment des activités de professeur à HEC… Je soutiens la majorité, mais j’ai encore le temps d’être avocat. Transmis par Daniel Gottlieb

Notes biographiques. Claude GOASGUEN est né le 12 mars 1945 à Toulon. Il est marié, père de deux enfants. Ancien Recteur d’Académie, Avocat, Inspecteur Général de l’Education Nationale. Député et Conseiller de Paris où il préside le groupe UMP .

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La dénationalisation des juifs de France Jean-Pierre Bensimon pour le Collectif Paix et Vérité le 21 novembre 2004

Les violences antisémites en France sont illustrées par des chiffres clairs : les Juifs, seulement 1% de la population française, étaient victimes de 72% de la totalité des violences racistes commises dans le pays, selon les statistiques du CNCDH.

Mais il y a des violences d'une autre nature, qui ont pris la forme de messages symboliques puissants, émanant des plus hautes autorités publiques et sociales. Ces messages, qui signifient l'avènement de normes collectives nouvelles, transforment la représentation que se font les Juifs de leur place dans la nation française.

Pas à pas on est en train d'aboutir à un véritable phénomène de « dénationalisation » des Juifs, dont on ne peut pas vraiment dire in fine qui, des Juifs ou de la nation française, est le perdant véritable. Limitons-nous aux quatre derniers mois pour illustrer cette tendance. Signalons quatre événements, non violents au premier abord, mais hautement symboliques, qui ont eu des effets majeurs sur les rapports entre les Juifs et la France.

La décision de la Cour d'appel administrative sur l'affaire du lycée Montaigne

Le 11 août 2004, la Cour d'appel administrative de Paris confirmait un jugement du tribunal administratif du 1er juin, qui ordonnait la réintégration de deux élèves du lycée Montaigne à Paris. Que s'était-il passé ? Deux jeunes arabo-musulmans avait fait d'un enfant juif de leur classe leur souffre douleur avec force coups et injures antisémites, et ce pendant plusieurs mois. Après plusieurs semaines de valse-hésitation dégradante, les agresseurs sont exclus…..Mais deux ordres de juridiction donnent successivement raison aux agresseurs, le lycée est assiégé et ils sont réintégrés. Le jeune juif battu et insulté pour ce qu'il est par sa naissance, quitte la place.

Ce qui a été édicté par ces deux décisions, c'est qu'on a le droit d'humilier, de battre et d'insulter un juif, sans encourir même la sanction d'exclusion scolaire, et que c'est la victime juive qui doit s'éclipser devant les agresseurs. C'est qu'un juif peut être la cible de coups et d'injures antisémites, sans que cela ne justifie des sanctions, et qu'il doit tourner les talons en silence. Ce message dit aux Juifs français qu'ils ne sont pas si français que cela, s'ils sont agressés par des arabo musulmans.

Ce message de mise au ban, les Juifs l'ont assurément entendu, même si c'est à des niveaux de conscience cachés ou profonds. Pour l'heure, ils ont voté avec les pieds : les écoles confessionnelles juives ont été assaillies de demandes d'inscription.

” Les Portes du Soleil “

Le second événement est la diffusion du film « Les portes du soleil » par la chaîne Arte, les 7 et 8 octobre.. Ce film comprend plus d'une heure de déchaînement antisémite où les israéliens, appelés exclusivement « les Juifs » comme dans tout le monde arabe, sont hitlérisés au moyen d'artifices grossiers : kibboutz transmuté en camp de concentration, avec des miradors, numéro écrit sur le bras, tri des vêtements entassés en monticules, réflexions sur “ le sens d'organisation des Juifs”.

Les téléspectateurs français sont ainsi soumis à une propagande anti juive haineuse, à une heure de grande écoute.

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Ce film a été financé par le ministère des Affaires Étrangères, par le ministère de la Culture, par les autres chaînes publiques et par des fonds européens.

Les Juifs y sont diffamés et nazifiés au cours d'un exercice de réécriture de l'histoire, et cette opération a reçu onction et argent du sommet de l'État. Guy Millière déclare trés justement : avec « Les portes du soleil » la France tient son film antisémite, comme l'Allemagne nazie avec « Le Juif Suss » de Veit Harlan.

Ce film est une fracture et a « la faculté d'excommunier de l'entente nationale tous les Israélites de France qui refusent de renier leur autre composante nationale, Il vient les placer, ces indignes, ces méprisables, au ban de la nation pour les soumettre ainsi à la vindicte populaire », conclut Jean Tsadik de l’agence Mena.

Le traitement accordé à Arafat :

Le caractère dégradant de ces honneurs, réglés dans le détail par les plus hautes instances de la nation, ont été largement décrit et commenté: La France a rendu les plus grands hommages possibles au meurtrier des soldats français lors de l’explosion de Drakkar à Beyrouth en 1982, au plus grand terroriste antijuif contemporain qui avait clamé pendant deux générations sa volonté de détruire Israël.

Le message délivré par le président de la République, c'est qu'on a le droit d'être le plus grand tueur de Juifs depuis Hitler, meurtrier de sodats français, d'être le plus éminent des architectes du terrorisme contemporain et recevoir quand même les plus grands honneurs militaires que la République française puisse rendre. Il a été, lui aussi, parfaitement entendu par les Juifs français. Ce message chemine ainsi dans leur représentation de la place où la France situe ses citoyens juifs.

La légalisation de la diffusion d'Al Manar.

Même s’l y a eu finalement marche arrière, il est significatif qu’une telle diffusion ait pu être autorisée au départ, et ce malgré toutes les mises en garde.

Al Manar avait d'ailleurs fêté l'événement en diffusant la nouvelle de l'autorisation, assortie nous dit Proche-Orient.info de clips, où l'on trouve de pacifiques envolées comme : « Jérusalem est à nous les Arabes, ceux qui l'occupent seront exterminésExterminés, exterminés. Jérusalem est à nous ! » ou encore : «Affronte-les avec le feu, Sion l'oppresseur, Bats-les avec le feu, Sion oppresseur»

Le message que les juifs français recevaient ainsi, c'est le droit à l’exploitation commerciale de l'antisémitisme terroriste, et de sa diffusion dans l'espace médiatique français avec l'aval de l'instance régulatrice suprême du Conseil d'État, en acceptant les risques de montée des agressions antisémites et du terrorisme islamiste inhérents.

Les quatre événements rapportés ci-dessus ne doivent rien à l'immigration arabo-musulmane.

Ce sont des initiatives, des décisions qui impliquent les plus hautes sphères de l'appareil d'État, le président de la République, de grands ministères, des instances judiciaires dont une Cour d' Appel, le Conseil d'État et le CSA :

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Ces institutions majeures ont envoyé des signes indiscutables qui se résument ainsi « on a le droit d'attaquer et de salir impunément le peuple juif en France ».

En sens inverse, le seul signe positif a été le rapport de Jean-Christophe Rufin du 19 octobre, qui établit le lien entre l'antisionisme radical et l'antisémitisme, qu'il dénomme « antisémitisme par procuration » .Jean-Christophe Rufin laissait entendre dans son rapport qu'il était favorable à une pénalisation de l'antisionisme radical, proposition à laquelle il a dû renoncer quelques jours après.

Le public a-t-il perçu des échos de ce rapport, des analyses pour ou contre ? Une concertation au niveau le plus élevé qui l’avait suscité ? Rien, le silence, la perplexité semble-t-il !

Le rapport a probablement été pudiquement refermé aussitôt paru, et rangé dans les archives sans fond du Ministère de l'Intérieur. Est-ce le signe que ce n’était pas là ce que l’on attendait ? Masquées par des discours sonores mais vides qui font office de couverture, les autorités françaises sont en train de réunir les ingrédients d'un milieu passionnément hostile aux Juifs, capable d'accepter ou de trouver des justifications aux pires entreprises à venir.

L'affaire Dreyfus avait prouvé, au début du 20ème siècle qu'il existait en France, par delà les clivages droite-gauche, un puissant parti, de la vérité, de la liberté, de l'antiracisme et des valeurs de la république. Il tarde à prendre corps et à se faire entendre aujourd'hui.

A quoi sert-il de se voiler la face et de jouer à l'autruche ? Aujourd'hui, le judaïsme, comme réalité sociale et politique, est profondément déstabilisé en France par des politiques délibérées menées au sommet de l'État. Ces politiques ne sont pas celles de la France de toute éternité.

C'est la volonté d'un groupe d'hommes qui se comptent en fait sur les doigts des deux mains, et qui croient promouvoir les intérêts politiques du pays tels qu'il les comprend, en multipliant les concessions à toutes les dictatures arabes sur les valeurs essentielles qui fondent le contrat social et la sécurité de notre nation.

Elle pourrait peut être perdre à moyen terme les Juifs de France, un peu comme la révocation de l'Édit de Nantes à la fin du 17me siècle priva la France des Protestants. Forces vives dont la perte devait consacrer le recul relatif du pays face au monde anglo--- saxon et la fin de son statut de première puissance dans le monde. A l'époque où l'identité de la France hésite devant l'irruption de l'Islam conquérant qui n'a que faire de l’intégration.

Qui sortirait grand perdant de la dénationalisation rampante des Juifs de France, ces derniers ou la France elle-même ?

Transmis par Louis Bloch Diffuser avec mention de la source

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La République des faux gentils : Pourquoi elle affaiblit la France

Tel est le titre d’un livre de choc que vient de publier Yvan Rioufol. Interview par Renée Hirel 14. 6. 2004  Ivan Rioufol a 51 ans. Il a commencé sa carrière de journaliste à Nantes où il a appris à raconter les faits, sans les déformer….avec humilité, dit-il.

“ L’idéologie d’extrême gauche telle qu’elle se manifeste dans Le Monde ou dans Libération, induit chez les journalistes une pratique courante de la désinformation, au mépris de toute déontologie. Le bloc-notes d’Yvan Rioufol que je lis chaque vendredi dans le Figaro me semble une bouffée de vérité et de réalisme par rapport à l’aveuglement et au “politiquement correct” de la majorité des médias”.

Il est au Figaro depuis 1984. Il a été Rédacteur en Chef de la section, Informations Générales, de 1990 à 2000. Pendant cette période, il reconnaît que dans les médias, à l’exception du Figaro, il était convenu de ne pas trop parler de la violence dans les banlieues, de l’échec de l’intégration des immigrés, des difficultés dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les transports publics, pour ne pas affoler la France. Et peu a été fait par les gouvernements, pour y remédier.

Il est responsable du Bloc-Notes, indépendant de la ligne éditoriale du journal. Il s’élève avec vigueur contre la "bien-pensance" et le politiquement correct partagés en France par les politiques, les médias et les intellectuels. Cette "bien-pensance" consiste à se bercer de mots, valorisants pour ceux qui les prononcent, comme humanisme, tolérance, générosité, compassion, droit de l’homme, consensus.

Ces mots permettent aux belles âmes, d’occulter la réalité, de ne pas agir et aussi d’empêcher le débat dans le pays. Celui qui se permet de ne pas être d’accord avec eux, est tout de suite qualifié d’extrémiste, de raciste et autre qualificatif sympathique. Il explique :

C’est la France raciste qui a laissé se développer un antisémitisme violent C’est la France multiculturelle qui cultive un communautarisme islamique.

C’est la France universaliste qui a laissé se développer l’extrême droite la plus puissante d’Europe.

C’est la France des droits de l’homme qui ne veut pas voir la menace de la barbarie islamiste 

Ce discours “moral” a, d’après Rioufol, été initialisé en 1968, puis développé par la gauche au pouvoir, puis repris par la droite, surtout depuis Avril 2002.

Le seul danger était alors représenté par le Front National, qui effrayait, bien sûr, par ses discours de haine et d'exclusion. Pour le reste on pratiquait lâcheté, hypocrisie et indifférence avec des discours faussement généreux. On disait vouloir le bonheur de chacun. Et violence, communautarisme, corporatisme, réislamisation des banlieues ont continué à progresser.  

L’Ecole n’assume plus son rôle de transfert de savoir et de développement de l’esprit critique : Les enseignants, en majorité d’extrême gauche, ont transformé l'Ecole en annexe de l'Armée du Salut et les enfants en militants contre Le Pen, contre les Etats-Unis et Israël.

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On leur apprend la compassion sélective pour certaines victimes choisies, en négligeant toutes les autres.

Elle n’a plus le goût de transmettre le patrimoine de la culture française. Et le sociologue François Dubet s’interroge, dans Libération, sur l’identité commune à enseigner à l’école, ou sur l’enseignement de plusieurs cultures.

Les Médias ne remplissent plus leur rôle de contre pouvoir et retransmettent le discours dominant. Les journalistes sont à 90% à gauche, y compris les enseignants des écoles de journalistes.

Et il y a un suivisme et une adhésion implicite de chaque journaliste à une idéologie de la "bien pensance", qui occulte ou déforme la réalité et qui transforme le journaliste en militant. Pour la presse écrite, la concentration des titres (une dizaine) amplifie la pensée unique et le mouvement de suivisme. Les Politiques manquent de courage. Ils veulent plaire et suivent l’opinion. Ils n’ont aucune vision de l’avenir et n’engagent pas les réformes nécessaries rendues difficiles, étant donné l'inaction des dernières années. Et ils ne ressentent plus le besoin de préserver nos valeurs, nos institutions, notre éducation, notre patrimoine, notre culture. 

Certains disent même que l'Europe a des racines autant musulmanes que chrétiennes. La France s’est converti à un nouveau catéchisme politico- médiatique qu’est l’humanisme républicain.

Et  la violence continue et certains prévoient la possibilité d’une guerre civile prochaine en France. Ivan Rioufol, bien que conscient des dangers de la guerre, a défendu les Américains au sujet de l’Irak. Il pensait que le discours pacifiste ne prenait pas en compte la déclaration de guerre du terrorisme contre les démocraties, les Etats-Unis, Israël, toutes les démocraties et tous les democrats. Les premiers visés seraient, bien entendu, les musulmans démocrates). Il regrettait que la France ait eu à cette occasion un discours proche de celui des islamistes, dans les manifestations pacifistes.

Il pense que la décision française de s'opposer à la guerre s'explique par le souci de plaire à  l'électorat musulman français et aux islamistes du monde.

L’idée de Bush de modifier le Moyen-Orient ne lui paraît pas impossible. La situation est grave à ce jour, mais elle n’est pas décrite telle quelle est et il faut attendre. Pour lui, Israël est une démocratie assiégée dans un océan de tyrannies. C’est la répétition générale du conflit du monde islamiste contre les démocraties.

Le combat d’IsraëI contre l’assaut des adversaires qui veulent le détruire, est fondamentalement légitime.

Les Palestiniens avaient au départ une cause nationale noble, mais ils sont devenus les victimes de la cause islamiste, sont instrumentalisés par eux et sont devenus les otages des terroristes du Hamas, qui ne supportent pas de juifs dans les pays conquis par les musulmans. 

Livre passionnant, édité aux Editions du Rocher.

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16. 6. 2004

Eric Marty: Le procès sans concession de la presse française  Depuis trois ans, une pensée normative utilisant  les présentations biaisées et la falsification de la réalité sur le conflit palestino-israélien. . Une criminalisation d’Israël dès le départ de l’Intifada, un blanc-seing donné aux palestiniens quoi qu’ils fassent, le refus de voir le fascisme des milices du Hamas et du Djihad islamique.     Et le système d’aveuglement, de tétanisation des esprits, dure toujours. Il y a  complaisance à l’égard des dictatures arabes qu’on qualifie de gauche parce qu’elles ont été soutenues par l’Union Soviétique mais dont le véritable modèle est mussolinien (Nasser, Hafez el-Assad, Saddam Hussein…).  Ce n’est pas le fait de soutenir les Palestiniens qui est criminel, c’est l’esprit dans lequel cela est fait  : l’aveuglement et l’ignominie sont les mêmes que ceux avec lesquels étaient  soutenus les régimes totalitaires, soviétique, chinois, cubain, khmer… activement, en restant silencieux alors que le devoir était de parler.                                       Interview exclusive d'Eric Marty, philosophe, par Liliane Messika Source : WWW. primo-europe.org

Eric Marty, philosophe, professeur de littérature française contemporaine à l'université Paris-VII. Il a publié les œuvres complètes de Roland Barthes, auteur de "Bref séjour à Jérusalem" (Gallimard), "Louis Althusser, un sujet sans procès" (Gallimard), "André Gide, qui êtes vous ?", (La manufacture), "René Char" (Seuil).  - “ Eric Marty, dans votre livre, Bref séjour à Jérusalem*, vous vous indignez de la désinformation que vous constatez en France, au sujet du conflit israélo-palestinien. Dans un premier temps, je voudrais comprendre comment l’idée est venue à un « Français normal », comme disait Coluche, c’est-à-dire ni juif ni arabe, de remettre en question la présentation unanime qui est faite de ce conflit dans la presse de notre pays.”

 Le seul fait de l’unanimité m’a alerté. Il y avait dans le discours sur ce conflit quelque chose de stéréotypé, répétitif, massif, mimétique, il y a dans la mécanique même de la parole médiatique quelque chose de choquant qui appelle la méfiance.Et puis le caractère factice des informations données , les circonstances dans lesquelles la vigilance aurait dû être de mise et où la désinformation sévissait. Deux exemples énormes, dont chacun pouvait constater ce qu’ils avaient de faux, ont été le point de départ de mon investissement dans cette histoire : le déclenchement de l’intifada soi-disant par la présence de Sharon sur le mont du Temple et la mort du petit Mohammed Al-Dura lors de tirs croisés entre milices palestiniennes et soldats israéliens. Pour ce petit garçon, déjà les images du reportage, malgré le commentaire extrêmement partial, permettaient de constater qu’il ne s’agissait en rien d’un meurtre et qu’il n’y avait, chez les Israéliens, rien de ce qui était décrit comme un comportement colonial et raciste. Dans le cas de Sharon sur le Mont du Temple, la presse française faisait sienne l’idée qu’un Juif, un Israélien, n’avait plus le droit de se présenter sur ce qui est le lieu le plus saint de la religion juive. S’il avait pénétré dans une mosquée ou s’était livré à un scandale, on aurait compris que les gens soient choqués, mais la presse française a accrédité l’idée que sa seule présence sur le Mont du Temple était une provocation. Une inqualifiable provocation.  Voici les mots qui ont été répétés comme une mantra, jusqu’à paralyser toute tentative de remise en cause critique de la part du public. Sharon voulait montrer que cette esplanade, qui est en territoire israélien, était un espace de liberté. Et c’est le scénario palestinien qui a été repris in extenso par la presse française, sans réflexion, ni interrogation sur ce qu’il

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distillait comme intolérance, comme haine à l’égard de l’autre. C’est ce qui m’a frappé : l’unanimité, le moment choisi et les falsifications de la réalité qui la renversaient en faisant des Israéliens de parfaits coupables lors même qu’on pouvait constater le contraire.

 Pourtant l’opinion publique française n’a pas fait les mêmes constats que vous ? Cela montre la puissance de l’intoxication médiatique. Tout le monde peut y tomber : on voit une image, mais le commentaire dit le contraire de ce que montre l’image. Combien de gens croient leurs oreilles plutôt que leurs yeux !  Le seul recours contre cette obéissance à la pensée normative est la volonté de regarder soi-même. A cette époque, les exemples de légendes infirmant l’image se sont multipliés. Je pense à ce jeune touriste juif américain qui avait été agressé par des Palestiniens et qu’un soldat israélien protégeait contre ses agresseurs. La légende de la photo, qui avait fait la Une de Libération, parlait d’une victime palestinienne de la brutalité israélienne. C’est un processus d’inversion du sens qui est devenu systématique concernant la couverture du conflit israélo-palestinien. Inutile de dire que le rectificatif paru en tout petits caractères en pages intérieures du journal, trois semaines plus tard, n’a pas réparé le mal infligé à l’image d’Israël. L’intifada dure depuis trois ans et le système d’aveuglement, de tétanisation des esprits, dure toujours.

J’ai lu que si on a besoin de preuves pour conclure au sadisme des Israéliens vis-à-vis des Palestiniens on est soit juif soit fou. Vous n’êtes pas Juif, Eric Marty. Etes-vous fou ?

 Je ne crois pas. J’avais le sentiment d’être trompé, manipulé et j’avais une angoisse vis-à-vis d’Israël : je cherchais à comprendre ce que visait cette délégitimation systématique. Il n’y avait plus un gramme de vérité dans tout ce qui était proféré sur Israël et je m’inquiétais véritablement de savoir à quoi menait cette attitude.  J’ai ressenti une forme d’identification à Israël qui se retrouvait isolé au centre d’un espace où régnait le seul mensonge. Mon sentiment était un pressentiment. Les mensonges débités contre Israël dans le cadre de l’Intifada ont été prolongés par le silence assourdissant qui a entouré les agressions subies par les Juifs français dès le mois suivant : les premiers cris de « Mort aux Juifs » ont été scandés dans des manifestations de soutien à l’Intifada, et suivis d’agressions, d’attentats…  L’antisémitisme s’est réinstallé en France dans l’indifférence absolue de l’opinion publique et le cynisme politique. L’Europe n’abandonnait-elle pas à nouveau les Juifs ? Dans cette criminalisation d’Israël dès le départ de l’Intifada, dans ce blanc-seing donné aux Palestiniens quoi qu’ils fassent, dans ce refus de voir les dangers d’un fascisme palestinien (pourtant très présent dans les milices du Hamas et du Djihad islamique), n’y avait-il pas un retournement de l’Europe et de la France en particulier à l’égard des Juifs ?

 Y a-t-il eu d’autres sujets, dans l’actualité, qui vous ont fait réagir comme vous l’avez fait vis-à-vis d’Israël, avec cette conscience d’être manipulé par les médias et ce refus de l’accepter ? Le dérapage de la presse française a été particulièrement sensible lors de la guerre en Irak. On a vu son incroyable complaisance à l’égard du régime irakien et son extrême sévérité vis-à-vis de l’armée américaine dont la moindre défaillance était montée en épingle et commentée avec une satisfaction manifeste.Je suis frappé par la médiocrité profonde des médias français. Mais vis-à-vis d’Israël, il se passait quelque chose de plus, qui était annonciateur de choses beaucoup plus graves. Où avez-vous trouvé des informations différentes de celles diffusées par l’ensemble des médias français et qui vous ont permis de vérifier votre intuition que la présentation habituelle du conflit en était biaisée ? Je lisais les journaux étrangers, mais cela n’était pas vraiment nécessaire pour déduire immédiatement le faux. Par exemple, à Hebron, un bébé juif a été tué par un Palestinien. Les obsèques ont eu lieu. Un journal titrait « les obsèques de la haine », or rien, dans le

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corps de l’article, ne traduisait la moindre trace de haine de la part de la famille et des proches. Pourquoi ce titre, alors ? 400 familles de « juifs radicaux » vivent à Hebron, disait l’article. Et le tueur, il n’était pas radical ? Qu’est-ce qu’ils font de mal, ces Juifs, en vivant à Hebron ? Pourquoi sont-ils considérés par la presse française comme des agresseurs du seul fait qu’ils ont choisi de vivre dans ce lieu à très forte signification religieuse ? Pourquoi trouve-t-on normal qu’un million et demi d’Arabes israéliens aient les mêmes droits que leurs concitoyens juifs alors qu’on estime qu’un Juif qui fait le choix de vivre dans les Territoires de l’Autorité Palestinienne est nécessairement un agresseur ? Autre exemple, sur France Culture, j’ai entendu Danièle Sallenave prétendre que les Palestiniens n’ont pas le droit d’étudier les maths, la physique et la chimie parce que Israël craint que cela ne leur permette de fabriquer des bombes. Il n’y a pas besoin de disposer de contre information pour voir l’inanité d’une affirmation aussi naïve, grossière et gratuite. Mais les mensonges factuels comme celui-ci sont plutôt rares. On assiste le plus souvent à des présentations biaisées. Il suffit d’être un peu attentif pour s’en rendre compte. L’emploi du vocabulaire est significatif. Quand un Israélien est tué, c’est toujours un « colon juif ». Quand un milicien palestinien en armes est tué, c’est un Palestinien tout court, pas un milicien.

 Il suffit d’avoir l’esprit critique ? Oui, et d’être sensible à la parole, au discours, au choix des mots, aux intonations… Rien que la façon dont les journalistes français prononcent le nom de Sharon dénote une telle animosité, une condescendance si dédaigneuse que je me demande souvent ce qui se passe dans leur tête au moment où ils se livrent à des mimiques si ostensibles, alors qu’ils ont un devoir de neutralité. Cela heurte une corde sensible et me rend méfiant.

Pourquoi est-ce que l’ensemble de nos concitoyens ne réagit pas avec la même méfiance ? L’esprit des Français est maintenant formaté à ce manichéisme qui va dans le sens d’archétypes installés durablement dans l’imaginaire français : le faible contre le fort, le va-nu-pieds qui n’a que des pierres à opposer aux tanks. Et aucune démarche n’est faite pour les réveiller de ce conte de fées. D’autant que la presse s’appuie sur notre passé colonial, la Guerre d’Algérie, par exemple et reproduit ses schémas sur Israël. Les Palestiniens ressemblent un peu aux Algériens et les militaires israéliens ont des uniformes comme les Paras français. Les Français torturaient et usaient de la gégène, on en infère que les Israéliens font pareil. C’est un phénomène de reproduction de choses connues qui sont d’autant moins mises en doute qu’elles peuvent sembler évidentes même sans bases formelles. Cela dit, j’ai constaté, grâce à des rencontres faites après la sortie de mon livre, qu’il y a beaucoup de gens qui remettent en question la vérité officielle, qui n’en sont pas dupes.  Mais ce qui est terrible, c’est qu’à partir du moment où on a refusé la duperie, on tombe dans une sorte d’obsession : la vigilance est constamment en éveil et Israël, qui est un sujet obsédant pour la presse européenne, devient aussi une obsession puisque l’écoute est en permanence suspicieuse et critique. Le CFJ, qui forme les futurs journalistes, partage sinon les valeurs, du moins les orientations, passées et présentes du Quai d’Orsay. Les journalistes de demain seront donc aussi ignorants que ceux d’aujourd’hui de l’histoire du Proche-Orient et tout aussi partiaux quant à l’interprétation des faits qui s’y déroulent. Qu’est-ce que cela vous inspire ? Mon jugement n’est pas seulement éthique, il est aussi professionnel : la production des médias français est d’une grande pauvreté. Quand on lit les journaux étrangers, on voit que notre presse est très provinciale, et d’un niveau très faible. 

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Il y a une complaisance idéologique à analyser. En France, les journalistes sont majoritairement de gauche. Pourquoi la gauche, ma famille culturelle, qui était très pro-israélienne, au début, a-t-elle abandonné Israël et est-elle tombée dans le populisme ? Même pour un révolutionnaire, s’il y a bien un pays à soutenir, c’est Israël plutôt que la Syrie ou l’Irak. Israël est le pays où le syndicalisme est fort, c’est le pays où les rapports de force entre classes sociales sont vigoureux, c’est le pays où le progressisme social est visible. Pourquoi cette « défaite de la pensée » à gauche qui s’abandonne à une complaisance pour des dictatures violentes et anti-démocratiques ? Le propalestinisme est plutôt marqué à gauche alors que l’anti-israélisme est réparti dans toute la société et il relève du malaise de la France. Nous sommes un pays qui devient plus centré sur lui-même, nous vivons un repli qui nous conduit à une forte hostilité envers tout ce que nous voudrions être mais ne sommes plus, envers tout ce que ne comprenons pas, envers tout ce qui ne nous ressemble pas. La gauche n’est plus au pouvoir, mais sur le Moyen-Orient, la droite a une politique identique. Pensez-vous que la politique d’un pays ne doit être guidée que par ses intérêts économiques ou doit-elle la tempérer par la morale et dans quelle mesure ? Comment concilier morale et realpolitik ? Le Quai d’Orsay a une politique arabe qui m’évoque les années 1930. Le néo-colonialisme qui en est ressorti a bien compris qu’il fallait faire alliance avec le tiers-mondisme et les deux se mettent d’accord sur le dos d’Israël. La complaisance à l’égard des dictatures arabes qu’on qualifie de gauche parce qu’elles ont été soutenues par l’Union Soviétique mais dont le véritable modèle est mussolinien (Nasser, Hafez el-Assad, Saddam Hussein…), cette complaisance rassemble à la fois les tenants d’un néo-colonialisme français et le tiers-mondisme de gauche. Le Monde Diplomatique et les grandes industries néo-coloniales sont tous les deux d’accord pour penser que Saddam n’était pas si mal. Je trouverais légitime que la France soit favorable aux droits des Palestiniens. Je comprends que l’on soit sincèrement pro-palestinien. La question c’est « comment ça dérape ? ». La politique de Védrine était exagérément pro-arabe, cela n’a pas empêché Jospin de faire preuve de courage et de justesse en appelant le Hezbollah un mouvement terroriste, ce qui lui a valu d’être ridiculisé dans la presse. On peut être sensible à la situation des Palestiniens sans pour autant être aveugle, comme l’a été Vaillant, le ministre de l’Intérieur de Jospin, aux dérapages antisémites qui se produisent en France sous prétexte de soutien à la cause palestinienne. Le dérapage c’est le passage d’une critique argumentée à un discours de haine. L’exemple le plus frappant en est le discours sur la Barrière de Sécurité. J’ai répondu, dans le Monde, à un texte d’Etienne Balibar. On peut critiquer le fait de construire cette barrière, on peut critiquer son tracé, mais ce qui s’opère ce sont des falsifications systématiques : on parle de « mur de l’apartheid », de « barrière meurtrière ». C’est toujours renverser la critique éventuellement utile en discours de haine absolue et de criminalisation d’Israël à travers le mensonge systématique.  Vous êtes professeur de littérature, mais vous vous exprimez, sur ce sujet, comme un critique littéraire…  Je suis habitué à lire les textes avec un regard critique et à déceler leurs différentes couches et leurs différents niveaux de signification. On peut étendre cette attitude à la réalité du discours. Si on peut décrypter François Villon, on peut aussi décrypter Etienne Balibar et on aura toujours le réflexe de ne pas accepter les mots sans percevoir leurs connotations et leurs effets: ce n’est pas un rêve esthétique, plutôt d’acuité du regard… Comment voyez-vous l’évolution de la société française, compte tenu de l’absence de débat où l’on maintient les citoyens en ne leur fournissant que des informations calibrées et prédigérées ? Tant qu’il y aura ce conflit entre Israël et les Palestiniens, je crains que ce discours falsificateur et mensonger ne perdure. 

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Il y a des gens (Balibar, Sallenave, le Monde Diplomatique et tant d’autres) qui maintiendront une pression inexorable, permanente et féroce sur Israël. Ce sont des gens inépuisables dans leur militantisme et pour qui ce conflit est la dernière chance d’exister politiquement. Le tiers-mondisme dont ils sont les représentants ultimes a échoué partout et il a montré son vrai visage, celui de la défense des pires afflictions. Cuba dans sa politique de répression et de torture, l’Afrique où le tiers-mondisme a couvert et couvre les pires horreurs et se montre d’une complaisance inouïe vis-à-vis de régimes totalitaires.  Le conflit israélo-palestinien est le dernier où l’abjection peut encore être dissimulée : Arafat n’a pas perdu tout son prestige bien qu’on sache parfaitement qu’il est totalement corrompu et d’une extrême lâcheté politique. La société palestinienne, malgré son amour de la mort, malgré les kamikazes qu’elle conditionne dès l’enfance, conserve une image sympathique et paisible de nature à entretenir la flamme tiers-mondiste. Partout ailleurs, le tiers-mondisme s’est révélé ouvertement le lieu du carnage, le lieu des pires gangsters, des génocides… Les Palestiniens sont le dernier recours d’une possibilité, pour les tiers-mondistes, de diriger les consciences. Ces gens-là sont portés par le goût du pouvoir et le combat palestinien est le dernier lieu d’où ils peuvent exercer leur dictature intellectuelle. Ils ne le lâcheront pas car c’est un lieu très important d’investissement politique, d’où leur mobilisation. Si Israéliens et Palestiniens faisaient la paix, ces gens-là devraient trouver un autre os à ronger. Pour l’instant, ils se concentrent sur le peu de moelle qu’ils trouvent à sucer sur celui-ci en se faisant passer pour de belles âmes, en faisant pleurer dans les chaumières. Ainsi ils conservent une audience, se font lire, publier, maintiennent la pression malgré les échecs qu’ils ont déjà accumulés par ailleurs. Etienne Balibar, par exemple, a toujours été dans le camp des assassins. Il ose parler « du mur de la honte » à propos de la barrière de sécurité qu’Israël est en train d’ériger pour se protéger des attentats terroristes, et il n’a jamais eu un mot de compassion, quand il appartenait au Parti Communiste Français, pour les quelque 250 000 Allemands de l’Est emprisonnés ou tués par le régime pour des raisons d'opinion. C’est indécent. Comment ose-t-il ensuite parler de totalitarisme à propos de la seule démocratie du Moyen-Orient alors qu’il a été mêlé aux grands massacres du XXème siècle ? Et il continue au XXIème. Ce n’est pas le fait de soutenir les Palestiniens qui est criminel, c’est l’esprit dans lequel ces gens le font : l’aveuglement et l’ignominie sont les mêmes que ceux avec lesquels ils soutenaient les régimes totalitaires soviétique, chinois, cubain, khmer… activement ou en restant silencieux alors qu'ils avaient le devoir de parler.En justifiant les attentats suicides, qui ne sont pas des suicides mais les crimes les plus violents possibles, ils démontrent que leur haine d’Israël est leur ultime moyen d’assujettir les consciences et d’espérer mener le monde.  Je ne suis pas seul à essayer d’introduire un peu de raison, dans ce délire politique, mais nous sommes très isolés. Ceux qui sont juifs sont stigmatisés pour leur communautarisme. Moi, on n’a pas pu m’inscrire dans cette catégorie stupide, mais nous avons, les uns et les autres, peu d’écho.  Transmis par Info-Sion               

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Le “ nouveau réac “, un ennemi qui vous veut du mal                                      par Pierre-André TAGUIEFF  Soviétisation des esprits en France chez les intellectuels gauchistes Libération 2.1.2006     Transmis par Ra’hmani et Info-Sion

L’étiquette de “ nouveau réactionnaire “ est destinée à - marquer, disqualifier, couvrir d’infamie l’individu auquel on l’applique.Lancée en octobre-novembre 2002, cette étiquette conceptuellement vide, mais aux fortes connotations négatives, fait partie des ‘incendies purificateurs” au parfum si dominateur de note époque.

Elle sert à fabriquer des suspects, des infréquentables. Pour fonctionner correctement, elle doit jouer sur une idée reçue en héritage : la localisation à gauche, comme par nature, des intellectuels, censés former une communauté d'appartenance définie par un ensemble de convictions idéologico-politiques.

Le «nouveau réac» est à la fois un traître en tant qu'intellectuel, il est censé trahir sa communauté d'appartenance : les «intellectuels» et, en tant que citoyen, un individu suspect, douteux, voire dangereux.

Tout «intellectuel» suspecté de «glisser vers la droite» ou d'avoir des «idées de droite», voire d'éprouver de la sympathie pour telle ou telle personnalité de droite, peut faire figure de nouveau réac.

Mais les usages polémiques de l'étiquette ne se réduisent pas à la dénonciation de la droitisation des analyses ou des sympathies : peut être qualifié de «nouveau réac» tout citoyen affirmant la valeur des principes républicains à la française, défendant la loi sur les signes religieux à l'école, se montrant dubitatif sur la construction européenne (telle qu'elle se fait) ou condamnant sans complaisance les actes de vandalisme commis par de «jeunes émeutiers» dans certaines banlieues françaises.            

 En outre, toute critique de l'islamisme (comme littéralisme fondamentaliste ou comme idéologie jihadiste) étant assimilée à une manifestation d'islamophobie, il va de soi que le «nouveau réac» est nécessairement islamophobe.

Une gauche sans projet a besoin d'ennemis haïssables, aussi fantasmatiques soient-ils. L'acte de les dénoncer lui permet de se donner une contenance, à défaut d'une consistance.

Telle est la principale fonction de l'étiquette illégitimante, dans un contexte où les identités politiques sont floues : fixer une ligne imaginaire séparant la gauche de la droite. De quoi intimider les intellectuels en leur lançant le message : «Attention, ne pas franchir la ligne jaune !»

En servant d'anathème, l'étiquette infamante présente en outre l'avantage de renforcer la croyance dont vit la gauche divine : se croire moralement supérieure.

 La locution nouveaux réac aura servi d'abord d'instrument privilégié d'une courte mais ntense chasse aux sorcières, durant l'hiver 2002-2003, dans le seul milieu des «intellectuels» (romanciers et philosophes, pour l'essentiel), comme si la catégorisation stigmatisante ne valait que pour eux.  

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Elle fut une tentative de mise à l'index, à travers la fabrication laborieuse d'une liste noire, où figurait déjà Alain Finkielkraut, à côté de penseurs tels que Pierre Manent, Marcel Gauchet, Alain Besançon, Jean-Claude Milner, Shmuel Trigano, etc.

Cette liste fut établie par Daniel Lindenberg, dans son libelle le Rappel à l'ordre.Enquête, sur les nouveaux  réactionnaires, édité dans la collection «la République des idées» du Seuil par l'historien Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France.

Un an plus tard, une autre liste noire, établie par un islamiste de charme, mentionnait les sionistes les plus dangereux parmi les intellectuels juifs, où l'on retrouvait Finkielkraut, à côté d'autres intellectuel jugés infréquentables (Alexandre Adler, André Glucksmann, etc.)  Dans l'espace politique tel qu'il pouvait s'observer en 2002-2003, on > pouvait identifier aisément les «vieux» ou les «anciens réactionnaires» (de  Le Pen à Villiers), mais les «nouveaux réacs» demeuraient invisibles, ou  étaient jugés négligeables. D'où la concentration exclusive des attaques > contre des hommes de pensée ou d'écriture (ces derniers se limitant à > Houellebecq, Dantec, Muray).        La campagne contre les intellectuels > «néoréacs» a duré quelques semaines et les feux polémiques se sont > provisoirement éteints, faute de combattants motivés. Sa relance contre une > cible redéfinie, les «intellectuels sionistes», s'est heurtée à de fortes > résistances dans l'espace culturel comme dans l'espace politique.

Mais > l'apparition d'un ministre populaire et atypique, Nicolas Sarkozy, nouvelle > cible des bien-pensants de tous bords, a été une aubaine : un nouveau > «néoréac» était né dans la classe politique traditionnelle.    Il ne > s'agissait pas de soumettre ses propositions, ses déclarations ou ses actes > à un examen critique rigoureux, d'en discuter le bien-fondé, de mettre en > évidence leurs effets pervers, mais de construire un personnage-repoussoir de droite : Le Pen occupant le poste «extrême droite» et Villiers le poste > «droite extrême», seul restait libre d'accès le poste «nouveau réac».

La > montée de la popularité du ministre de l'Intérieur, dans le contexte des > émeutes, ne pouvait que le transformer en cible principale de la nouvelle chasse aux sorcières, lancée au nom du «politiquement correct» le plus caricatural («il a dit "racailles" !»). Le cliché stigmatisant n'a pas tardé à fuser : «Ils roulent pour Sarko !» La chimère des «nouveaux réacs» semblait enfin prendre consistance politique, avec un Sarkozy érigé en chef de tribu et un Finkielkraut imaginé en conseiller du chef. Le terrorisme intellectuel s'est forgé un nouveau langage en quelques années. Il va de pair avec la «communautarisation» croissante des approches > des faits culturels et/ou historiques. Les lobbies associatifs font régner la terreur judiciaire dans l'espace public, où les universitaires et les > chercheurs sont surveillés, menacés et diffamés.   Des «collectifs» ont pour  programme d'interdire les recherches sur des domaines «politiquement  incorrects» (par exemple la traite interne à l'Afrique noire ou la traite vers le monde arabo-musulman), d'imposer des jugements globalement  criminalisants sur certaines périodes (l'histoire de la colonisation, par  exemple) et, plus généralement, de substituer un point de vue hypermoral au  travail de l'historien, du sociologue ou de l'anthropologue.  Qu'un  chercheur du niveau d'Olivier Pétré-Grenouilleau puisse être poursuivi devant les tribunaux pour ses travaux sur les formes d'esclavage autres que la traite atlantique (seule prise en compte par la loi Taubira de 2001) voilà qui suffit à montrer les inquiétants progrès de la soviétisation des esprits en France.

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 Dans les années 50, Raymond Aron était traité de «fasciste» par ses  ennemis installés dans le bon camp

Les diabolisateurs se sont remis au travail, après les trois semaines d'émeutes qui ont vandalisé certaines banlieues françaises (du 27 octobre à la mi-novembre 2005), dont les principaux acteurs furent des «jeunes des  banlieues», le plus souvent de nationalité française. Des discours  empathiques et complaisants ont érigé ces derniers en «victimes» des  «discriminations», dont la France «néocoloniale» est supposée friande, acculées à s'exprimer par une «révolte» destructrice, sans revendications.    Ces discours de dénonciation, prétendument «antiracistes», ont fortement contribué à mettre l'accent sur les origines ethniques ou les identités religieuses supposées des jeunes émeutiers aux motivations floues. Plus généralement, il fallait trouver les véritables responsables de l'aggravation de la «fracture sociale» : pourquoi pas les intellectuels «lepénisés» ou «sarkozysés» ?

Remède illusoire, simple mécanisme de défense contre une impuissance ressentie durement par les dénonciateurs bien-pensants, lesquels tentent aussi de se protéger de leurs propres pulsions sécuritaires, que révèlent de très répandues pratiques d'évitement scolaire et résidentiel.  La mise à l'index est la mise en joue des temps de trêves», notait Jules  Vallès.

d'alors, celui du prolétariat, figure héroïque aujourd'hui effacée.  Les staliniens de l'époque dénonçaient de façon prophétique les «sionistes actionnaires».  Les ennemis du général de  Gaulle n'ont pas hésité à utiliser contre l'incarnation de la France libre  l'injure suprême : «Fasciste !»

En 1936, André Suarès, l'un des premiers > «intellectuels» à avoir discerné la commune nature du communisme et du > nazisme, notait avec lucidité et sagesse : «En beaucoup, la bêtise tient  lieu de l'honnêteté.»

Si le développement durable n'est qu'une utopie sympathique, la bêtise durable est une réalité transhistorique. Il n'y a rien à attendre de la bêtise, ni rien à faire contre elle. Oublions-la.   L'indifférence, à condition d'être sélective, est la vertu d'une époque où  les individus anxieux s'étouffent de rumeurs et de soupçons. 

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L’ ÉCOLE PRISE EN OTAGEChristine Clerc Valeurs Actuelles n° 3558 4 Février 2005

Le Rapport Obin 

Pourqoi ce rapport explosif a-t-il été pratiquement passé sous silence depuis sa remise au ministre juin 2004 ?

Casser le baromètre n’a jamais évité l’orage !

Pourquoi dissimuler ce rapport explosif dont dispose le gouvernement sur l’influence grandissante des réseaux islamistes dans le système scolaire ?

De toute évidence, des organisations politico-religieuses “travaillent” ces élèves, parfois dès l’école primaire. Elles tentent de les dresser contre l’école.Ce n’est pas Oriana Fallaci, et sa véhéhémence anti-islamiste, qui écrit ces lignes. Ce sont dix inspecteurs et chargés de mission de l’Éducation nationale qui ont, d’octobre 2003 à mai 2004, parcouru la France des collèges, lycées et lycées professionnels (au total, soixante et un établissements dans vingt départements) pour interroger proviseurs, enseignants et surveillants.

Leurs conclusions, qui font l’objet d’un rapport de trente-quatre pages remis au ministre de l’Éducation nationale François Fillon sous le titre les Signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires, sont effarantes. Le foulard islamique, sur lequel l’attention s’est focalisée depuis le vote de la loi de décembre 2003, si violemment contesté dans tout le monde musulman, n’est qu’un détail parmi d’autres d’une offensive préméditée et très organisée.

« Il serait naïf de croire qu’il s’agit là de réactions en quelque sorte naturelles et spontanées », avertissent nos inspecteurs, libérés de la langue de bois qui prévalait jusque-là dans l’administration “mammouth”. Qu’ont-ils découvert en effet, bien que chacun de leurs interlocuteurs leur eut d’abord déclaré (tant la peur et le refoulement sont grands) « qu’il ne se passait rien dans sa classe, son établissement ou son secteur de responsabilité » ?

Que l’entreprise de destruction de notre République s’attaque à tous les aspects de la vie du quartier et de l’école : habitudes vestimentaires mais aussi alimentation, sport, calendrier des fêtes, comportement en famille, traitement des jeunes filles. Sans compter (et l’on peut penser que c’est bien plus grave que le port du foulard) le contenu de l’enseignement : en littérature, en histoire, en sciences et même en mathématiques !

Souvent “rampante”, cette offensive peut prendre un tour très agressif. Le rapport cite les “violences bien ciblées” qui ont fini par faire fuir les dernières "familles françaises" d’un quartier vitrine de la mixité sociale dans les années 1970. Même phénomène à l’école, où les “grands frères” ont pour mission de faire redécouvrir aux jeunes issus de l’immigration leur identité religieuse. Ils les incitent à exiger des parents et des enseignants le respect de “leurs” règles et les poussent à brutaliser leurs sœurs si elles ne se comportent pas comme elles devraient le faire en Iran, et à garder leur mère prisonnière à la maison.

L’objectif des “groupes ouvertement ségrégationnistes” qui les manipulent serait donc déjà en partie atteint puisqu’il s’agit, selon les auteurs du rapport, de “les dissocier de la nation française pour les agréger à une vaste nation musulmane”.

Question : pourquoi ce rapport explosif a-t-il été pratiquement passé sous silence depuis sa remise, en juin, au ministre ? La presse, qui s’en fit l’écho en juillet, chercha-t-elle à calmer le jeu en relativisant le nombre et la gravité des faits rapportés

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? À l’époque, par exemple, le refus de certains élèves de tracer le signe “plus” (une croix) ou de lire Madame Bovary fit beaucoup rire. Ah, qu’ils étaient drôles ces petits sauvageons” !

Six mois plus tard, on ne rit plus du tout. Certes, la rentrée scolaire ne s’est pas mal passée. « Moins de quatre-vingts cas problématiques » (de foulard à l’école), se félicitait, en octobre, François Fillon. Oui. Mais, dans le même temps, à Roubaix, à Lyon, à Marseille, de plus en plus d’élèves réclamaient de la nourriture halal à la cantine. À Noël, le traditionnel sapin était contesté, par exemple dans ce lycée Van Dongen du Val-de-Marne, où le proviseur se résigna à le faire disparaître.

Mais c’est tous les jours que des enfants juifs, menacés ou tabassés, doivent quitter l’école publique. Madame J., principale d’un collège en banlieue parisienne, en témoigne : « Des parents, juifs libéraux, sont venus me voir. Ils veulent se cotiser pour ouvrir une école privée, non confessionnelle, et m’ont demandé d’en prendre la direction. Sans cela, m’ont-ils dit, nos enfants, chassés des écoles publiques, n’auront pas d’autre choix que de s’inscrire dans des écoles religieuses où l’on fera d’eux des juifs intégristes. »

Cela se passe aujourd’hui en France. Au moment où le président de la République, célébrant l’anniversaire de la libération d’Auschwitz, proclame que « l’antisémitisme n’a pas sa place en France ». L’islamisme de combat non plus. Christine Clerc Valeurs Actuelles n° 3558 paru le 4 Février 2005

La vérité sur l’Islam à l’école

Voici les principaux extraits du rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale remis à François Fillon.

Les régressions de la condition féminineC’est sans doute le côté le plus grave, le plus scandaleux et en même temps le plus spectaculaire de l’évolution de certains quartiers…..Alors que l’on observe de plus en plus de fillettes voilées, les adolescentes font l’objet d’une surveillance rigoureuse, d’ailleurs exercée davantage par les garçons que par les parents. Un frère, même plus jeune, peut être à la fois surveillant et protecteur de ses sœurs. Ne pas avoir de frère peut rendre une jeune fille particulièrement vulnérable.

À côté des fréquentations et des comportements, le vêtement est souvent l’objet de prescriptions rigoureuses : comme le maquillage, la jupe et la robe sont interdites, le pantalon est sombre, ample, style “jogging”, la tunique doit descendre suffisamment bas pour masquer toute rondeur. Dans telle cité, on nous dit que les filles doivent rester le week-end en pyjama afin de ne pouvoir ne serait-ce que sortir au pied de l’immeuble. Dans tel lycée, elles enfilent leur manteau avant d’aller au tableau afin de n’éveiller aucune concupiscence. Presque partout la mixité est dénoncée, pourchassée, et les lieux mixtes comme les cinémas, les centres sociaux et les équipements sportifs sont interdits. À plusieurs reprises, on nous a parlé de la recrudescence des mariages traditionnels, “forcés” ou “arrangés”, dès 14 ou 15 ans. Beaucoup de jeunes filles se plaignent de l’ordre moral imposé par les “grands frères”, peu osent parler des punitions qu’on leur inflige en cas de transgression et qui peuvent revêtir les formes les plus brutales.

Les écoles primaires.Les inspecteurs d’académie ne signalent que peu de cas concernant le comportement des élèves. Il semble en revanche que les tensions avec des parents deviennent plus fréquentes…La plupart concernent la tenue vestimentaire “religieuse” des mamans. Le conflit s’envenime dans le cas, de plus en plus fréquent, où la personne voilée n’est plus du tout

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identifiable. Ainsi, une école a dû organiser un “sas”, sans fenêtre, où la directrice peut deux fois par jour reconnaître les mères avant de leur rendre leurs enfants. Les pères viennent plus rarement à l’école mais ce peut être l’occasion d’autres types d’incidents comme le refus de serrer la main des femmes ou même de leur adresser la parole…L’obsession de la pureté est sans limite : exemple, ces élèves d’une école primaire qui avaient institué l’usage exclusif des deux robinets des toilettes, l’un réservé aux “musulmans”, l’autre aux “Français”.

Les signes et tenues vestimentaires.On peut espérer de l’application de la loi sur le voile qu’elle fasse cesser confusions et rumeurs, et surtout qu’elle mette un terme aux marchandages auxquels certains se sont livrés, et qui n’ont guère contribué à faire comprendre et accepter par les populations issues de l’immigration l’un des principes fondateurs de la République, la laïcité. Certains récits de “discussions” et de compromis sont en effet proprement ahurissants, surtout si l’on sait qu’ils ont pu se dérouler en présence de représentants des autorités académiques : ici on a négocié la couleur du foulard, là sa taille, ici il s’est agi de découvrir le lobe de l’oreille, là de laisser voir une mèche de cheveux, ici on l’a interdit en classe ; sans parler de ce lycée où les classes ont été composées et les emplois du temps constitués en séparant les professeurs favorables et défavorables au voile !

La nourriture.Les cuisiniers et les gestionnaires des établissements se trouvent depuis peu devant une nouvelle difficulté : le refus par un nombre croissant d’élèves de consommer toute viande non abattue selon le rituel religieux. Ce mouvement est apparu il y a peu de temps mais s’est très vite répandu, souvent sous l’impulsion des garçons les plus jeunes, arrivant en sixième au collège, en seconde au lycée…Les chefs d’établissement et les gestionnaires réagissent de façon différente. Ceux qui n’ont encore rien modifié à l’organisation antérieure jettent la viande non consommée. Certains confectionnent quotidiennement un menu végétarien et d’autres proposent systématiquement du poisson. Un proviseur a cru bon aussi d’imposer la viande halal à l’ensemble des rationnaires, provoquant d’ailleurs la démission de son gestionnaire.Enfin, dans d’autres établissements scolaires, on a institué une ségrégation entre “musulmans” et “non-musulmans” en composant des tables distinctes ou en imposant un menu à chaque catégorie : ici, par exemple, l’agneau est “interdit aux non-musulmans”, là les tomates sont “réservées aux musulmans”.

Le calendrier et les fêtes.La première manière de manifester une appartenance religieuse est de contester le calendrier ou les fêtes scolaires. La fête de Noël est de ce point de vue la plus contestée par certains élèves et parents. En plus d’un endroit on nous a rapporté la demande de supprimer “l’arbre de Noël” et la fête scolaire traditionnellement organisée à cette occasion par l’école ou le collège ; ce qui a parfois été obtenu…Les fêtes religieuses musulmanes, principalement les deux grandes fêtes traditionnelles du Maghreb, la “grande fête” (aïd el-kébir) célébrant le sacrifice d’Abraham, et la “petite fête” (aïd el-seghir) marquant la fin du carême, sont l’occasion d’un absentéisme de plus en plus massif . Les établissements, parfois presque vides, réagissent ici en ordre dispersé : certains ne changent en rien les activités prévues, d’autres ferment en donnant congé au personnel…

Le mois de carême musulman est également une occasion de tension dans beaucoup d’écoles, de collèges et de lycées. Massivement suivie, pratiquée par des enfants de plus en plus jeunes (depuis le cours préparatoire), l’observance du jeûne est manifestement l’objet de surenchères entre organisations religieuses, qui aboutissent à l’émergence puis à la diffusion de prescriptions de plus en plus draconiennes, et de pratiques de plus en plus éprouvantes pour les élèves : ainsi de l’interdiction d’avaler le moindre liquide, y compris sa

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propre salive, qui entraîne la pollution des sols par les crachats et les refus de la piscine.

Le prosélytisme.Dans certains collèges, il est devenu impossible pour les élèves dont les familles sont originaires de pays dits musulmans de ne pas se conformer au rite… En témoignent ces reliefs de repas qui souillent fréquemment les toilettes, ces démissions d’élèves et, plus dramatique, cette tentative de suicide d’un élève soumis aux mauvais traitements de ses condisciples. Sous ce type de pression, ou plus simplement pour se conformer aux normes du groupe, certains élèves d’origine européenne observent aussi le jeûne sans que leur famille en soit forcément informée. C’est pour certains, filles et garçons, le début d’une démarche de conversion. Il est clair que les pratiques des établissements scolaires ne permettent pas aujourd’hui de protéger la liberté des choix spirituels des familles pour leurs enfants mineurs.Les personnels aussi, en particulier s’ils sont d’origine maghrébine, sont de plus en plus souvent interpellés par des élèves sur leur observance du jeûne et parfois, pour les surveillants et assistants d’éducation, mis à l’écart en cas contraire. Il semble aussi que dans plus d’un endroit, pour “acheter” la paix sociale ou scolaire, on ait imprudemment recruté quelques “grands frères”, au zèle prosélyte notoire, comme “emplois-jeunes”. Ainsi, dans un collège, les élèves trouvés en possession d’un document du Tabligh appelant explicitement au châtiment corporel des femmes répondent qu’il a été distribué par un surveillant…

L’antisémitisme et le racisme.On observe la banalisation, parfois dès le plus jeune âge, des insultes à caractère antisémite. Le mot “juif” lui-même et son équivalent “feuj” semblent être devenus chez nombre d’enfants et d’adolescents une insulte indifférenciée, pouvant être émise par quiconque à l’endroit de quiconque. Cette banalisation ne semble que peu émouvoir les personnels et les responsables.

Ces agressions, parfois ces persécutions, ravivent des souvenirs particulièrement douloureux chez les familles dont les enfants en sont les victimes. Elles ont notamment pour effet, dans certaines grandes agglomérations où l’offre scolaire et les transports en commun le facilitent, le regroupement des élèves d’origine juive, dont la sécurité n’est plus assurée dans nombre d’établissements publics, dans des établissements privés.Sous nos yeux, une stupéfiante et cruelle réalité :en France les enfants juifs – et ils sont les seuls dans ce cas – ne peuvent plus de nos jours être scolarisés dans n’importe quel établissement.

Les contestations politico-religieuses.Beaucoup de collégiens interrogés sur leur nationalité répondent de nos jours “musulmane”. Si on les informe qu’ils sont français, comme dans ce collège de la banlieue parisienne, ils répliquent que c’est impossible puisqu’ils sont musulmans !Leurs héros sont à la fois les adolescents palestiniens qui affrontent à mains nues les blindés israéliens, et dont les images des corps ensanglantés passent en boucle sur les chaînes satellitaires des pays arabes, et les chefs “djihadistes” responsables des attentats de New York et de Madrid.

Dans la plupart des établissements visités, les instants de recueillement national organisés à la suite de ces événements tragiques ont été contestés ou perturbés de l’intérieur, parfois de l’extérieur, ou bien n’ont pu avoir lieu, ou encore ont été détournés de leur objet officiel par des chefs d’établissement soucieux qu’ils puissent se dérouler dans le calme (par exemple en invitant les élèves à se recueillir sur “tous les morts de toutes les guerres”). Comme dans la plupart des pays musulmans, Oussama ben Laden est en train de devenir, chez les jeunes de nos “quartiers d’exil”, la figure emblématique d’un Islam conquérant,

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rejetant en bloc les valeurs de notre civilisation.

Les lettres et la philosophie.Il y a d’abord le refus ou la contestation, assez fréquents, de certaines œuvres et de certains auteurs. Les philosophes des Lumières, surtout Voltaire et Rousseau, et les textes qui soumettent la religion à l’examen de la raison sont particulièrement visés : « Rousseau est contraire à ma religion », explique par exemple à son professeur cet élève d’un lycée professionnel en quittant le cours. Molière, et en particulier Tartuffe, sont également des cibles de choix : refus d’étudier ou de jouer la pièce, boycott ou perturbation d’une représentation. Il y a ensuite les œuvres jugées licencieuses (exemple : Cyrano de Bergerac), “libertines” ou favorables à la liberté de la femme, comme Madame Bovary, ou encore les auteurs dont on pense qu’ils sont étudiés pour promouvoir la religion chrétienne (Chrétien de Troyes…).

Il y a enfin la difficulté à enseigner le fait religieux et notamment les textes fondateurs des grandes religions du Livre. Certains contestent cette faculté au collège et aux professeurs (« Je vous interdis de parler de Jésus à mon fils », vient dire un père à un professeur…). D’autres difficultés surgissent autour du caractère sacré du Livre : nombreux refus, que le professeur touche ou lise le Coran, refus de lire soi-même la Bible.

L’histoire est l’objet d’une accusation d’ensemble de la part de certains élèves et de ceux qui les influencent : elle serait globalement mensongère et partiale, elle exprime une vision “judéo-chrétienne” et déformée du monde. Tout ce qui a trait à l’histoire du christianisme, du judaïsme, de la chrétienté ou du peuple juif peut être l’occasion de contestations. Les exemples abondent, comme le refus d’étudier l’édification des cathédrales ou encore d’admettre l’existence de religions préislamiques en Égypte ou l’origine sumérienne de l’écriture. Cette contestation devient presque la norme et peut même se radicaliser et se politiser dès qu’on aborde des questions plus sensibles, notamment les croisades, le génocide des juifs (les propos négationnistes sont fréquents), la guerre d’Algérie, les guerres israélo-arabes et la question palestinienne. En éducation civique, la laïcité est également contestée comme antireligieuse.

La réaction la plus répandue des enseignants est sans doute l’autocensure. Une mauvaise expérience d’une première année d’enseignement, et on décide de ne pas aborder telle question sensible du programme. Cette attitude est sans doute largement sous-estimée, car les intéressés n’en parlent qu’avec réticence ; mais elle ne constitue pas vraiment une surprise. Il n’en est pas de même du second type de réactions, qui consiste, devant l’abondance des contestations d’élèves s’appuyant sur le Coran, à recourir au livre sacré pour tenter de légitimer l’enseignement. Ainsi ce professeur qui déclare en toute candeur s’appuyer sur les élèves inscrits à l’école coranique (« Mes bons élèves », dit-il), garants de l’orthodoxie musulmane, afin d’invalider les contestations venant d’autres élèves. Le comble est sans doute atteint avec ce professeur enseignant avec le Coran sur son bureau.

Les mathématiques.La seule difficulté mentionnée par des professeurs de cette discipline, en des endroits fort éloignés, qui dénote la même obsession ou le même endoctrinement, est le refus d’utiliser tout symbole ou de tracer toute figure (angle droit, etc.) ressemblant de près ou de loin à une croix.

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Une affaire gravissime que dévoile Primo Europe ! En fin d'interview, vous trouverez les coordonnées de "Laic info", un site qui attend votre visite

Entretien avec Louis Chagnon une interview exclusive de Primo Europe Primo Europe : Louis Chagnon, bonjour. Vous êtes professeur d'histoire géographie. Vous avez fait la une des journaux à votre corps défendant, il y a quelque temps. Pouvons-nous résumer un peu ce qui s'est passé ?

Louis Chagnon : J'ai enseigné l'histoire et la géographie dans un collège de Courbevoie en septembre 2003. A la suite d'un cours sur le monde musulman au programme de 5ème, j'ai été accusé d'avoir dicté à mes élèves: " Mahomet va se transformer en voleur et en assassin (...) il va imposer sa religion par la terreur, (...) il fait exécuter 600 à 900 juifs par jour ". Ce serait du " racisme anti-musulman ". La phrase a été coupée de la référence au pillage des caravanes de La Mecque et modifiée.

Aucun élève n'a contesté mon cours. Ceux qui l'ont fait sont 7 personnes qui ont constitué un " collectif de parents d'élèves de Courbevoie ". Ils ont élaboré une pétition et envoyé cette pétition au collège, au rectorat et à l'AFP.

Cela ne vous a pas semblé bizarre que 7 personnes parents d'élèves se constituent en collectif et envoient immédiatement un communiqué à l'AFP ?

Ces parents ont envoyé cette dépêche à l'AFP au moment où je prenais un nouveau poste, ayant été mis en détachement auprès d'un autre ministère. Lorsqu'ils ont envoyé cette pétition le 1er octobre au collège, au rectorat et à l'AFP, je n'étais au courant de rien.

L'Education Nationale ne m'a envoyé aucun courrier, n'a pas cherché à me contacter pour m'informer de cette démarche. J'ai découvert mon affaire par hasard, une semaine plus tard, en téléphonant à un collègue. J'ai appris les faits indirectement. J'ai appris aussi qu'il y avait eu des articles dans le Parisien, dans le journal Métro, que ce collectif demandait ma suspension de l'Education Nationale.

Il m'accusait de " racisme anti-musulman ", de bafouer " la tradition laïque et républicaine " pour mes propos sur les actes du " prophète de l'islam ". Je précise que bien évidemment, je n'ai jamais dit que Mahomet avait fait exécuter "600 à 900 juifs par jour " mais en une journée, référence au massacre de la tribu juive des Qurayzah en 627. Ce qui est certain c'est qu'il y a eu dès le début une volonté de médiatiser et de politiser cette affaire.

Ayant pris connaissance de ces faits, j'ai contacté le rectorat et le collège en leur demandant des explications, et surtout pourquoi ils ne m'avaient pas appelé. Le principal du collège m'a répondu qu'il n'avait plus mon numéro de téléphone. J'ai donc envoyé des mises au point au Parisien et à l'AFP mais bien évidemment, ils n'ont rien publié et rien rectifié.

A cette occasion j'ai pu constater à quel point l'information était manipulée en France.

Pour vous donc, l'affaire se terminait là.

Pour moi, oui, pas pour l'administration. Mi-novembre, j'ai reçu une lettre du rectorat m'informant qu'une procédure disciplinaire était instruite contre moi. Cela, suite au rapport d'un inspecteur pédagogique qui m'a inspecté alors que je n'occupais plus ce poste de professeur d'histoire géographie. Je ne l'ai jamais vu, jamais rencontré. Je ne lui ai jamais parlé.

Il a basé son rapport uniquement sur 2 ou 3 cahiers d'élèves. Ce rapport comportait des mensonges et des interprétations tendancieuses de mon cours, en définitive il m'accusait d'avoir proféré une déclaration raciste. C'est-à-dire que cet inspecteur s'est aligné sur les positions du collectif.

Vous voulez dire qu'un inspecteur pédagogique, en 2003, peut instruire un dossier à charge à l'encontre d'un professeur sans le rencontrer, sans l'écouter, sans écouter d'autres élèves, rencontrer d'autres parents d'élèves ?

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C'est un fait. Il n'a rencontré aucun élève, ni aucun parent. Il a simplement regardé quelques cahiers de mes anciens élèves. D'après ce que m'ont dit mes collègues, cet inspecteur est resté 10 minutes et il est reparti.

Une désinvolture pareille peut paraître incroyable

Ce qui est surtout incroyable, c'est que le rectorat a suivi et organisé un conseil de discipline qui s'est réuni en janvier, ce qui a abouti à un blâme. Dans son attendu, le conseil de discipline reconnaissait que les faits historiques évoqués correspondaient à la réalité historique mais pensait que mon attitude avait été ou de la provocation ou de la maladresse. Le Conseil de discipline montrait donc qu'il ne savait pas exactement ce qui s'était passé. Il faut savoir aussi que, dans l'Education Nationale, pour donner un blâme, il n'y a pas besoin d'un Conseil de discipline.

Vous demandez donc que l'Education Nationale, le rectorat, lève sa sanction et vous blanchisse ? Où en êtes-vous sur ce point précis ?

Ils ne m'ont jamais contacté. Je n'ai aucune nouvelle d'eux depuis le mois de janvier. Malgré la dizaine de lettres que je leur ai envoyées depuis le début de mon affaire, ils ne m'ont jamais répondu. Je vais donc porter l'affaire devant le tribunal administratif, moins pour le blâme que pour la façon dont cela s'est passé.

Vous avez une idée de ce qui s'est passé réellement ?

Oui, et il y a des choses beaucoup plus graves. Parmi les 7 personnes qui ont signé cette pétition...

Excusez-moi de vous interrompre : Une pétition de 7 personnes, ça ne fait pas un peu léger pour être recevable ?

Bien sûr, c'est une pseudo pétition mais cela n'a pas gêné l'Education Nationale. Ce qu'il faut noter, c'est que, parmi ces 7 personnes, il n'y en a que deux dont j'ai eu les enfants en cours. Les autres sont des parents d'élèves du collège dont je n'ai jamais eu les enfants dans mes classes. Ces personnes, qui me sont donc inconnues, viennent critiquer et dire qu'elles ont trouvé dans les cahiers de leurs enfants, dans mon cours, que bien sûr, je ne leur ai jamais donné puisque je ne les avais pas en classe, des propos soit disant anti-musulmans.

L'administration n'a en réalité, jamais été capable de discerner au moins une manœuvre ou une irrecevabilité ?

Elle le savait depuis le début. On connaît les noms des élèves. On sait dans quelle classe ils sont. Les signatures ne correspondaient pas aux noms des élèves que j'avais dans mes cours. Mais elle a poursuivi quand même, en sachant qu'à la base, c'est tout de même de l'escroquerie intellectuelle. C'est incroyable !

Mais il y a encore plus grave. Deux personnes parmi ces 7 signataires ont demandé à ce que mon cours soit retiré des cahiers des élèves. Le recteur de l'académie de Versailles, Daniel Bancel, leur a donné satisfaction et a ordonné que les feuilles des cahiers d'élèves contenant mon cours soient arrachées, non seulement dans la classe des deux élèves dont les parents ont signé la " pétition " mais dans les deux autres classes de cinquième que j'avais et dans lesquelles aucun parent ne s'était plaint.

Plus de 80 élèves ont ainsi dû enlever mon cours de leurs cahiers à la demande de 2 personnes qui n'ont d'autre légitimité que d'être musulmanes.

Cela s'apparente à de la censure, à un autodafé ?

Oui, il s'agit bel et bien de censure religieuse, au début du XXIème siècle ! C'est aussi un abus de pouvoir de la part du rectorat. Cela va même plus loin. Je parle de délégation de pouvoir. Daniel Bancel, recteur de l'académie de Versailles, accepte que 2 musulmans décident de l'enseignement que doivent recevoir les élèves du collège.

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Dans cette affaire, à quel moment se situe l'intervention du MRAP ?

C'est le collectif de parents d'élèves qui a saisi le Mrap et la Ligue des Droits de l'Homme, en octobre 2003. La LDH a saisi le Procureur du Tribunal de Nanterre et le MRAP m'a délivré une citation directe à comparaître devant le Tribunal de Nanterre, le 2 mars pour " appel à la haine raciale et propos racistes anti-musulmans ".

Cela vous a été signifié par huissier ?

Au début, j'ai appris cela par les journaux. Pour la Ligue des Droits de l'Homme, une enquête préliminaire a été diligentée par le commissariat de Police de Courbevoie et la citation directe du MRAP m'a été signifiée par huissier.

Avec tout ce que cela peut supposer comme traumatismes dans la vie familiale et professionnelle ?

Bien sûr, il s'agissait de m'exécuter. Il n'est qu'à lire l'article de Libération du 17 décembre 2003 sur mon affaire qui a inauguré une seconde campagne de détractation. Je me suis donc présenté le 2 mars devant le tribunal correctionnel de Nanterre.

Devant ce tribunal, le MRAP n'a pas poursuivi. Il s'est retranché derrière le blâme, estimant que j'avais été suffisamment sanctionné par l'Education Nationale, " à la hauteur de la gravité des faits ".

Donc, le MRAP a reculé ?

Il a reculé, tout à fait. Pour la Ligue des Droits de l'Homme, le tribunal a purement et simplement rejeté la plainte en estimant qu'il n'y avait pas de délit.

Sur le plan personnel, comment viviez-vous cette situation ?

Je suis révolté par l'attitude de la hiérarchie de l'Education Nationale. Je suis aussi abasourdi que le tribunal de Nanterre ait demandé une enquête préliminaire. Je pense que la justice a d'autres chats à fouetter. C'est à ma connaissance la première fois qu'un professeur subit ce type de " pressions " pour le contenu de ses cours.

Ensuite, mes ennemis m'ont ouvert les yeux sur le danger que représente le communautarisme musulman et sur les atteintes à la liberté intellectuelle et d'expression en France qu'il provoque.

Est-ce que vous avez reçu des soutiens de la part d'autres professeurs ?

J'ai reçu le soutien du SNAL, (syndicat enseignant, ndlr) et de Force Ouvrière. Les autres syndicats, SNES et SUD se sont rangés à l'avis de l'administration. Une pétition a circulé sur le site Internet " laic.info "* qui a recueilli plus de 1000 signatures parmi lesquelles on retrouve des professeurs, du collège à l'université, et des personnes du monde entier, des Etats Unis, du Liban, de Suisse, etc. Il y a parmi ces lettres de très beaux textes.

J'ai aussi reçu le soutien du Mouvement des Maghrébins Laïques de France, de l'UFAL, de la Libre Pensée.

Nous gardons en mémoire un article d'Ivan Rioufol dans le Figaro qui vous concernait. Est-ce que cela vous a aidé ?

C'est suite à cet article que les soutiens se sont déclenchés. Le site " laic.info " a mis la pétition en ligne et j'ai reçu des lettres du monde entier, jusqu'au Brésil. J'ai moi-même écrit un article dans le Figaro le 6 février 2004.

Vous-même, dans quelle famille de pensée vous situez-vous ?

Je suis un protestant laïc. Comment jugeriez-vous le niveau de connaissance du corps professoral sur la problématique des religions ?

Sur l'Islam, je pense que le niveau est assez faible. La preuve est que certains enseignants ignoraient les pillages, assassinats et massacres commandités par Mahomet. La fable de la

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tolérance musulmane envers les Juifs et les Chrétiens est encore très répandue. En fait, les cours d'histoire à l'université sont trop pointus, des pans entiers de l'histoire ne sont jamais abordés.

Cette méconnaissance de l'Islam est à mon avis très générale et ne concerne pas seulement les enseignants. Cela concerne aussi les politiques. Il y a beaucoup de travail à faire.

Dans ce sens, mon cours a apporté quelque chose, par la publicité qui lui a été faite. Des centaines de personnes ont appris le massacre de la troisième tribu juive de Médine par Mahomet. En fait, mes détracteurs ont fait connaître l'histoire des exactions de Mahomet.

Pour vous maintenant, comment se présente la suite des événements ? A votre tour, vous avez porté plainte contre le MRAP ?

Oui, contre le MRAP et contre le porte-parole du collectif des 7 parents d'élèves, Kamel Zmit, (dont je n'ai jamais eu la fille comme élève) pour diffamation.

Qu'est ce que vous attendez de ce jugement ?

Tout d'abord, qu'il mette les choses au point, qu'il rétablisse la vérité et lave mon honneur. Transmettre des faits historiques établis à des élèves et leur inculquer l'esprit critique n'a jamais été et ne sera jamais du " racisme ".

J'ai été accusé de racisme pendant plusieurs mois et une grande partie des propos tenus par le MRAP et le Collectif des parents d'élèves dans leurs communiqués sont faux.

Il faut mettre leurs méthodes en évidence. Ces pseudos procédures judiciaires suivies de reculades n'ont existé que pour faire pression sur l'administration. Il s'agissait surtout pour eux de développer un fait politico-médiatique.

A mon avis, ils savaient dès le départ que leurs démarches judiciaires n'aboutiraient pas.

Quelles sont les prochaines étapes de ce jugement ? Cela peut prendre plusieurs années.

Oui, car il y aura certainement appel, puis cassation. Nous avons rendez-vous le 6 juillet pour fixation de la date du procès. Celui-ci devrait avoir lieu, d'après mon avocat, vers le mois de janvier prochain.

En tant que professeur, vous vous sentez lâché par la hiérarchie ?

Elle ne nous aide pas du tout. Les professeurs doivent se débrouiller dans leurs classes avec les élèves qu'ils ont, des jeunes collègues sont lâchés dans de véritables cages aux fauves et les plus anciens n'en peuvent plus. Notre rôle consiste à faire la plupart du temps de la discipline avec des élèves qui n'ont pas toujours les bases indispensables pour suivre un cours de collège.

Pour l'Education nationale, le principal, c'est " pas d'histoires, pas de vagues ". Pour moi, le métier d'enseignant relève de l'apostolat ! Les conditions de travail sont dans certains secteurs épouvantables. Et je pense qu'au sein de l'Education Nationale, l'avenir est plutôt sombre.

Dans les conditions actuelles et selon vous, l'Education Nationale peut elle encore rester le creuset de l'intégration ?

A mon avis, non. Comment voulez-vous qu'elle soit un creuset de l'intégration si des inspecteurs pédagogiques et des recteurs se soumettent au communautarisme musulman ? Celui-ci ne fait qu'enfermer les musulmans dans un ghetto culturel. Il est évident que pour une partie de la population arabo-musulmane, l'intégration n'est plus un but. Le communautarisme musulman pose un grave problème à notre société : celui de l'adaptation de l'Islam aux règles démocratiques.

Vous pensez que les deux sont, pour l'instant, antinomiques ?

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Certaines sourates du Coran sont parfaitement antinomiques avec les règles de vie dans une société démocratique telle que la nôtre. Il y a des appels au meurtre (sourate 2 et 4), il y a la soumission de la femme qui peut être frappée (sourate 4)…Je rappelle que le Coran n'est pas simplement un texte religieux mais aussi une source de droit : la Charia.

Il y a aussi des appels au meurtre dans la Bible !

Ce n'est pas la même chose. Le Coran est Parole de Dieu, dictée et incréée pour les musulmans. La Bible est oeuvre humaine. On peut la critiquer. Certains textes de l'Ancien Testament ne prétendent pas avoir valeur scientifique et les faits qui y sont relatés n'ont pas de valeur historique, ils relèvent du mythe ou se situent sur le plan symbolique. Par contre dans le Coran, c'est Dieu qui parle par l'intermédiaire du " prophète " Mahomet.

Vous avez une vision sévère de l'Islam !

C'est dans le texte. Les chrétiens et les Juifs y sont traités de toutes les manières, dans la sourate 9 ils sont traités de gens " stupides " que Dieu doit anéantir, d'après les critères du Mrap, c'est de l'antisémitisme et du racisme anti-chrétien.

Vous y croyez, vous, au conflit de civilisations ?

Tel que Samuel Huntington en parle, non, son point de vue est trop restrictif. Il prend comme principale référence la période pendant laquelle les occidentaux ont dominé le monde, par la colonisation. C'est une période qui a duré 60 ans à peu près, c'est peu dans l'histoire du monde. Et il focalise principalement son attention sur les mondes chrétiens et musulmans parce que c'est d'actualité. Je ne crois pas aux guerres civilisationnelles, je parlerai plutôt de guerres idéologiques.

Louis Chagnon, nous arrivons au terme de notre entretien. J'aimerais aborder avec vous un point important. Avez-vous eu connaissance de tentatives d'inflexion de l'enseignement de la part de l'Education Nationale ?

Je n'ai pas d'informations précises. Par contre, ce que je peux dire, c'est qu'en 8 ans, il y a eu des changements. J'ai ressorti les fiches pédagogiques du CNDP d'il y a 8 ans. A cette époque, il était possible de critiquer l'Islam sur la condition féminine, par exemple. Aujourd'hui, cela a été expurgé. Il n'y a plus aucune critique possible. Il faut gommer tout ce qui peut paraître négatif dans les sociétés extra-européennes.

Soyons clairs ! Les fiches du CNDP ne parlent pas de soumission de la femme dans l'Islam ?

Elles n'en parlent plus. Les professeurs ont des fiches historiques pour chaque leçon. Pour l'Islam, ces fiches contenaient des sourates du Coran parlant de ce problème. Aujourd'hui, ces textes ont disparu des fiches CNDP.

Mais le problème est plus large, il vient aussi d'un mépris qu'une partie de nos contemporains affichent pour leur propre civilisation. Je ne comprends pas très bien ce désir d'auto flagellation qui perdure et qui fait qu'on montre les Occidentaux sous un jour forcément négatif et les non-occidentaux comme forcément des victimes. Alors que la réalité est tout autre.

On a peut-être des choses à se faire pardonner et on n'arrive pas à faire la distinction ?C'est plus profond que cela. En analysant le manuel d'histoire que j'utilisais, le Bordas, tout ce qui a rapport à la violence dans les sociétés extra-européennes est entièrement exclu.

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Prenons l'exemple des sociétés pré-colombiennes qui ont été d'une cruauté sans limites (sacrifices humains, tortures, dissection du cœur à vif, sacrifices de vierges, cannibalisme), tout cela est gommé pour ne parler que de la violence de l'Occident.

Une histoire aseptisée en quelque sorte ? Des civilisations de rêve ? Tout à fait et surtout victimes de l'Occident. Mais lorsqu'on sait que la Mauritanie, pays musulman, a aboli l'esclavage il y a 20 ans seulement... Quant à la situation des dhimmis dans les pays musulmans elle était parfaitement ignoble et aujourd'hui encore, jamais un non-musulman ne sera traité à égalité avec un musulman en " terre d'islam ". Des chrétiens subissent toujours des humiliations.

Il y a dans les manuels scolaires une auto-censure, une tyrannie du politiquement correct. La moindre vérité qui pourrait gêner cette vision de l'Histoire est expurgée. Mon tort a été d'en savoir trop sur Mahomet. Si les enseignants lisaient la moindre biographie scientifique sur ce personnage, ils en diraient autant que moi.

Ce qu'il y a de troublant, c'est qu'il n'y a pas la moindre autocritique de la part des Musulmans sur ces épisodes. Ces actions de Mahomet sont considérées par eux, encore aujourd'hui, comme des exploits, des hauts faits. Depuis 14 siècles, cela est connu des historiens musulmans, mais il n'y a aucun regard critique sur ces faits d'armes.

En conclusion, vous êtes pessimiste ? Je crois que pas mal de gens se mettent à réagir, la laïcité doit être défendue, la circulaire Fillon concernant la loi sur la laïcité à l'école précise bien : « aucune question ne doit être exclue du questionnement scientifique et pédagogique ", c'était nécessaire à rappeler. Il faut surtout que les musulmans acceptent de critiquer les épisodes peu glorieux de l'histoire de leur religion s'ils veulent s'inscrire dans une vie démocratique.

J'ai utilisé les termes de " voleur " et " d'assassin ". J'aurais pu prendre celui de " pillard ", de " brigand " ou de " criminel ". Mais, dans mon affaire, cela n'aurait pas changé grand chose. Il s'agissait pour le collectif d'empêcher qu'un enseignant révèle certaines vérités sur Mahomet.

Selon vous, il s'agissait pour eux de " faire un exemple " ? C'est ce que je pense. Il y a une volonté d'instaurer un terrorisme intellectuel pour bloquer toute critique de l'islam. Je ne connais pas d'autre cas de parents d'élèves qui constituent un collectif en 2 jours, qui envoient une dépêche à l'AFP, qui font appel au MRAP et la Ligue des Droits de l'Homme. Cela demande une certaine expérience. Un collectif de 7 personnes ne peut faire autant de bruit s'il n'a aucun soutien.

Mais, au-delà, la réaction des médias et de l'Education Nationale témoignent de la montée d'une irrationalité inquiétante. C'est peut être ce qu'il faut retenir de ma mésaventure.

Louis Chagnon, je vous remercie.

Pierre Lefebvre Primo Europe * site internet www.laic.info.

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La plus grave imposture de l’histoire de l’audio-visuel

Ils ont menti, ils ont manipulé, ils ont dissimulé pour calomnier Israël, pour servir les ennemis jurés du peule juif    Le PSEUD0-MEURTRE de l’enfant Mohamed Al-Dura :

Conclusion dramatique ] Par Stéphane Juffa © Metula News Agency 29. 10.2004 Rappel des faits  Une recherche de trois ans, plus de 150 enquêtes, interviews et analyses ont été consacrées au reportage de FR2 du 30 septembre 2000.        

Le reportage d'information réalisé par Talal Abou-Rahma et Charles Enderlin, affirmant l'assassinat d'un enfant palestinien par des militaires israéliens et diffusé gratuitement par la chaîne du service public français dans le monde entier est une grossière mise en scène participant à un effort de démonisation d'Israël et de son armée. Les soldats accusés par le commentaire du correspondant permanent de FR2 à Jérusalem n'ont non seulement pas tiré le moindre projectile en direction de l'adulte Jamal A-Dura et de l'enfant qui l'accompagnait, encore ignoraient-ils jusqu'à leur présence sur les lieux.  L'authenticité supposée du reportage et défendue jusqu'à maintenant par la direction de la chaîne reposait sur le témoignage unique de son reporter Talal Abou-Rahman et principalement, sur la déclaration écrite déposée et ratifiée par ce dernier, le 3 octobre 2000, devant l'avocat du Centre Palestinien pour les Droits de l'Homme (PCHR), Maître Raji Sourani à Gaza. Dans cette déclaration, publiée en entier, croquis des événements à l'appui, sur le site du Centre, Abou-Rahma déclare notamment : 

-         (Traduit de l'anglais) "Je soussigné, Talal Hassan Abou Rahma, résident de la bande de Gaza et détenteur de la Carte d'Identité no. 959852849, livre ma déclaration sous serment, après avoir reçu les avertissements légaux d'usage et l'assurance du choix de mes propos par Maître Raji Sourani, au sujet du meurtre de Mohammed Jamal al-Durrah et des blessures infligées à son père Jamal al-Durrah, les deux pris sous le feu des Forces Israéliennes d'Occupation

 Ensuite j'ai braqué ma caméra sur l'enfant Mohammed Jamal al-Durrah qui avait été atteint à sa jambe droite. Son père tentait de calmer, de protéger et de couvrir son fils à l'aide de ses mains et de son corps. Parfois, le père Jamal levait ses mains pour demander de l'aide. D’autres détails de l'incident sont tels qu'ils apparaissent sur le film. J'ai passé environ 27 minutes à filmer l'incident qui a duré 45 minutes. (…)"

 La Metula News Agency, confirmant en ceci les conclusions de la commission d'enquête nommée par le commandant du front sud de l'armée israélienne, sous la conduite du physicien Nahum Shahaf, a de tout temps affirmé que la déclaration d'Abou-Rahma était constitutive d'un faux témoignage et que ces 27 minutes de film de l'incident, à savoir les documents filmés montrant des militaires israéliens tirant en direction de Jamal A-Dura et aboutissant au décès de l'"enfant" n'existaient pas. Jusqu'à ce vendredi 22 octobre 2004, les nombreux appels officiels effectués par notre agence en direction de FR2 afin de visionner les 27' minutes des rushes d'Abou-Rahma, ainsi que nos

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propositions répétées de confronter nos matériels respectifs s'étaient heurtés à une fin de non-recevoir : Nous n’avons  cessé d'affirmer que les nombreuses déclarations de Charles Enderlin, faisant état de l'existence sur ces rushes d'images montrant l'agonie de l'enfant. Le correspondant permanent de France 2 aurait coupé ces images afin d'épargner un spectacle insupportable aux téléspectateurs : une construction mensongère, destinée à authentifier un événement fictif qu'il a contribué à transformer en événement réputé réel. On retrouve l'un des échantillons de cette déclaration d'Enderlin sur le no. 2650 page 10 de la publication Télérama, en sa livraison du 25 octobre 2000.  "J'ai coupé l'agonie de l'enfant. C'était trop insupportable. L'histoire a été racontée, l'information donnée, ça n'aurait rien rajouté."

 Cette contrevérité venait surseoir à l'absence d'images montrant le moment où l'enfant était atteint par de prétendus projectiles israéliens, qui manquent – et pour cause – sur la fiction tournée par Talal Abou-Rahma. Enderlin y fait allusion sur le même numéro de Télérama :

     "Quant au moment où l'enfant reçoit les balles, il n'a même pas été filmé".

 Structurellement, la thèse de l'assassinat de l'enfant par les soldats israéliens n'étant pas supportée par les images, toute la mise en scène étant basée sur une suggestion des faits proposée par le commentaire, la possession des images de l'agonie par Enderlin et partant, le département juridique de France 2, devenait l'autre élément clé, quoique invisible, garant de l’authenticité de l'acte monstrueux attribué aux Israéliens. Encore eût-il fallu que ces images existent vraiment… Vendredi 22 octobre, l'abcès éclate : Le PDG de France Télévision, Marc Tessier, a invité Madame Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2, à présenter les 27 minutes de rushes en possession de France 2 à Luc Rosenzweig, ancien journaliste au "Monde", collaborateur de la Ména et chroniqueur à RCJ, une des radios juives de Paris. Rendez-vous avait été fixé à 15 heures. . Les attendent Didier Epelbaum, conseiller à la présidence de la chaîne, un ancien du département francophone de Kol Israël et ancien médiateur pour FR2; il tient un épais dossier intitulé "Qui a tué Mohammed Al-Dura ?", ainsi qu'un représentant du département  juridique de la section "analyse des images". L'ambiance est tendue. Epelbaum demande : "On discute d'abord ?" 

Ce à quoi, Luc Rosenzweig répond : "Nous sommes venus voir les 27 minutes de rushes montrant les soldats israéliens tirant sur l'enfant que cite Talal Abou-Rahma dans sa déposition assermentée …"

 Le représentant du département juridique interrompt : "Cela ne vous apprendra pas grand chose !"

 Didier Epelbaum poursuit immédiatement d'un argument éminemment surprenant : "Tu sais bien que Talal est revenu sur son témoignage, qu'il s'est rétracté. Il avait agi sous la pression, il a été pris au dépourvu…"

 Abou Rahma est bien l'auteur d'un faux témoignage, le suspense n'aura pas duré longtemps. C'est en même temps la fin de l'enquête. Avec la rétractation de l'unique témoin de France 2 sur l'assassinat de Mohammed A-Dura, il ne reste rien de cette affaire, à peine un bout de mauvaise fiction qui laisse un goüt amer.  Mais non, les trois grands journalistes "ne savent pas" que le reporter palestinien de la chaîne publique s'est rétracté, personne au monde n'est d'ailleurs au courant, FR2 ayant dissimulé cette information cruciale. France 2, qui dispose des fameux rushes depuis quatre ans et qui sait, elle, que les 27 minutes sur l'incident, preuves uniques du crime presque rituel d'Israël, n'ont jamais existé. 

Et la tévé publique s'est tue, laissant l'imposture qu'elle a diffusée, devenue le symbole incontestable de la révolte des Palestiniens contre les barbares juifs, déferler sur le monde, à vêler des rues Mohammed A-Dura comme s'il en pleuvait, des timbres postes, des livres d'enseignement de la haine, des guides au shahydat. A engendrer de la violence, beaucoup de violence, des lynchages par vengeance, comme un peu plus tard à Ramallah, des émeutes meurtrières, dès le premier octobre. 12 morts. Et surtout, ce faux a creusé un fossé de haine insurmontable entre Israéliens et Palestiniens mais aussi entre Juifs et Arabes, qui condamne pour de longues années tout espoir de réconciliation.

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  Les gens de la chaîne apprennent aux journalistes qu'Abou-Rahma est à Paris pour y suivre un traitement. Aussitôt, les trois grands témoins proposent de le rencontrer. Par trois fois. Par trois fois, les autres feignent de ne rien avoir entendu. Epelbaum prend Rosenzweig en aparté et lui souffle : "Tu sais, il ne parle pas français et il parle très mal l'anglais, vous ne parviendrez pas à vous comprendre !" L'éditorialiste qui a entendu cet étrange chuchotement propose de payer les services d'un traducteur arabe. Silence et blêmissements. Moi je me souviens avoir entendu Talal Hassan Abou Rahma s'exprimer dans un très bon anglais, en direct sur CNN durant dix minutes, à l'occasion de l'élimination du docteur Rantissi. On ne peut donc guère tomber beaucoup plus bas dans les manières d'arracheurs de dents d'Epelbaum. Ils regardent quand même les 27 minutes et, bien entendu, elles ne contiennent pas la moindre image de l'incident qui n'ait été déjà diffusée par FR2 et sur le film de la Ména. Pas une. Pas la moindre image du plus lilliputien des soldats de Tsahal. Pas d'autre image de Jamal, de l'enfant mais deux interviews, sans relation directe avec l'incident et des images de bagarres entre soldats et manifestants. A quelques reprises, sur les rushes d'Abou-Rahma, des enfants qui feignent d’être atteints par des Israéliens, ce qui fait s'exclamer Epelbaum : "Tu vois, ils font toujours ça ces gamins".  Les journalistes remarquent encore un autre mensonge d'Enderlin, qui avait affirmé avoir remis des rushes intacts aux autorités israéliennes. Vendredi, ils ont vu l'enfant qui bougeait après avoir été tué sur le coup par les Israéliens. Sur le reportage diffusé par France 2, ces images avaient été remplacées par des stills, pour donner l'impression que l'acteur incarnant Mohammed A-Dura était bien mort. Dans le contexte, cette autre mystification, pourtant cruciale en d'autres circonstances, prend soudain des allures de broutille. Luc parle des scènes "insupportables" pour les téléspectateurs. Les scènes d'agonie ?  Re-silence et re-blêmissements. Il n'y a, dans ces rushes aucune image que l'on pourrait, même avec l'esprit le plus grand ouvert, considérer comme une scène d'agonie, rien qui ne soit en aucune manière plus insupportable que ce que France 2 a déjà montré.  Pas encore conscient du fait que son bunker est déjà tombé, Didier Epelbaum demande si les journalistes disposent de preuves tangibles de ce qu'il s'agit d'une imposture. Il ne saisit pas qu'avec un témoin unique pris en flag de faux témoignage et un reporter vedette, en flag de mensonges, l'hypothèse de la mort de Mohammed A-Dura, le 30 septembre 2000 à Netzarim, n'a même plus besoin d'être critiquée. Elle n'existe plus. Mais Rosenzweig, dans un coup d'éclat à la Colombo, sort de sa veste une clé de mémoire USB et la branche dans l'ordinateur du bureau. Apparaît l'image du petit garçon décédé le même jour à l'hôpital Shifa de Gaza et que les auteurs de l'imposture ont voulu faire passer pour Mohammed. "Il semble" annonce très posément l'homme de Haute Savoie, "qu'il y ait un petit problème; que le visage de ce cadavre ne soit pas exactement le même que celui que l'on distingue sur votre film". C'est presque le K.O. Arlette Chabot envisage soudain l'hypothèse étrange que les hommes de France 2 "auraient pu être bernés". Elle suggère de faire effectuer la comparaison des visages par la police scientifique. 

Pourquoi pas ? A Métula, nous avons déjà procédé à l'opération : Les deux enfants n'ont pas du tout le même âge et les traces de blessures sur le cadavre ne correspondent en rien à celles qui ont été annoncées pour Mohammed A-Dura…

 Conclusion, certes, mais il manque l'épilogue A partir de ce soir, l'affaire A-Dura, en temps que péripétie factuelle de l'Intifada n'existe plus. Enderlin pourrait certes persister sur sa ligne défense, à claironner que des officiers de l'armée israélienne sont eux-mêmes tombés dans son panneau – ce qui est rigoureusement exact – ou que "s'il s'agissait d'une imposture, l'Etat d'Israël lui aurait certainement intenté un procès", il agiterait des avatars sans aucune signification causale dans l'analyse objective de l'affaire.

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Qui plus est, et avant même de connaître des révélations de France 2, le gouvernement d'Israël, par les voix du directeur de l'office gouvernemental de presse (GPO) Daniel Seaman et celle du conseiller et porte-parole du Premier ministre, Ra'anan Gissin, avait déjà fait savoir publiquement que le reportage de la chaîne publique française procédait de l'imposture médiatique et qu'ils avaient adopté toutes les conclusions de la Commission Shahaf et celles de la Ména. Seaman nous a communiqué, qu'à l'issue d'une longue réunion au Ministère de la Justice, il a été décidé qu'il ne seyait pas au gouvernement d'un Etat démocratique de traîner en justice les correspondants agréés d'un média étranger. Il a aussi été décidé que cette décision n'altérait ni n'édulcorait en aucune façon la teneur des déclarations de Seaman et de Gissin. Et qui sait, suite aux révélations cinglantes contenues dans cet article, il se pourrait même que l'Etat d'Israël revisite ses principes ? 

L'hypothèse de l'assassinat de Mohammed A-Dura par des soldats israéliens vient donc d'être déconstruite, jusqu'à obliger son diffuseur, FR2, à admettre ses carences.. France 2 a floué ses téléspectateurs durant quatre longues années, en cachant que les rushes qu'elle détenait ne montraient pas des soldats juifs en train d'assassiner un petit arabe.

Elle a ainsi largement participé à ressusciter l'intolérable rumeur moyenâgeuse associant aux Israélites des caractères ataviques d'origine satanique. Car il faut être sacrément dérangé, exempt d'humanité, pour choisir un enfant parmi une foule nombreuse et de le prendre pour cible durant quarante-cinq minutes jusqu'à parvenir à lui enlever la vie.

 La tromperie médiatique confectionnée par Abou-Rahma et Enderlin a pourtant fonctionné au-delà des espérances de ses auteurs. Si bien qu'aujourd'hui, et depuis le pseudo- assassinat de Mohammed, l'image construite de la prétendue férocité des Israéliens nous colle à la peau et qu'elle a pleinement réussi à persuader la plus grande partie de l'opinion francophone.

La tâche de réparation échoyant à France Télévision est colossale. Elle commence dès demain par l'exercice d'un travail d'explication envers les téléspectateurs et les victimes, de reconnaissance sans compromis des faits et par une remise en cause fondamentale des méthodes et des hommes ayant donné lieu à la plus grande et surtout la plus grave imposture de l'histoire de l'audiovisuel. Et puis, la raison ne souffre pas que les complices de cette incitation colossale à la haine ethnique, après avoir corrompu l'ensemble de notre déontologie, puissent continuer à prétendre renseigner la France sur les événements du conflit israélo-arabe, ni d'ailleurs qu'ils continuent à exercer une activité médiatique quelle qu'elle fut. Tout comme la raison ne permet pas d'imaginer qu'on pourrait leur laisser les prix professionnels qu'ils ont gagnés par la confection de leur crime.

 A la Ména, nous suivrons l'évolution des choses d'un œil particulièrement ouvert.

Toute reproduction entière ou partielle de cet article est soumise aux conditions générales de la Metula N. A.

Le silence des Médias est encore total en ce début de novembre 2004, Ce silence n’est troublé par aucune explication, aucune excuse!

Ils ont menti, ils ont manipulé, ils ont calomnié, et ils se taisent…..

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Paris, le 6 juin 2005

Condamnation du quotidien LE MONDE, de Jean-Marie COLOMBANI et d’Edgar MORIN

Traduction de la partie de l’article consacrée à la condamnation du «  Monde « . THE WALL STREET JOURNAL L’État de l’Union européenne J’ACCUSE (en français dans le texte)

Par Tom Gross,

La semaine dernière, un tribunal français a déclaré coupables de « diffamation raciste » à l’égard d’Israël et du peuple juif trois personnes ayant écrit dans Le Monde, ainsi que le directeur de la publication du journal. Dans un verdict qui fera date, la cour d’appel de Versailles déclare qu’un article d’opinion publié dans Le Monde en 2002, intitulé « Israël-Palestine : le cancer » a attisé les préjugés antisémites.

Les auteurs de l’article, Edgar Morin (un sociologue réputé), Danièle Sallenave (maître de conférence à l’université de Nanterre) et Sami Naïr (membre du parlement européen), ainsi que le directeur de la publication du journal, Jean-Marie Colombani, ont été condamnés à payer un euro symbolique de dommages et intérêts à un groupe de défense des droits de l’homme et à l’Association France-Israël. Le Monde a également été condamné à publier une condamnation de l’article, ce qu’il n’a pas encore fait.

Il est encourageant de voir un tribunal français trancher que l’antisémitisme n’a pas sa place dans les médias – même s’il se présente comme une analyse du conflit israélo-palestinien. Le jugement précise que la loi, à cet égard, s’applique aux extrémistes juifs (M. Morin est juif) aussi bien qu’aux non Juifs.

La liberté de la presse est un bien précieux, mais elle ne doit être ni exploitée, ni malmenée. En général, les pays européens sont dotés de lois strictes contre les abus et, en général, les principaux médias d’Europe savent, de toute façon exercer l’autocensure.

Les journalistes responsables s’attachent à éviter des présentations diffamatoires de groupes entiers, ethniques, nationaux ou religieux. Ils font en sorte, par exemple, d’éviter de suggérer que les massacres au Darfour, perpétrés par des milices arabes, présentent en quelque façon une caractéristique arabe.

Une exception cependant à cette règle : la façon de traiter des Juifs, en particulier les Israéliens. C’est particulièrement paradoxal compte tenu du fait que les lois sur la liberté d’expression relativement strictes en Europe (comparées à celles des États-Unis) furent, dans une large mesure, rédigées en réaction à l’Occupation du continent par les nazis.

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Et pourtant, d’Oslo à Athènes, de Londres à Madrid, c’est pratiquement le déchaînement contre Israêl et les juifs ces dernières années, notamment dans les médias prétendument de centre-gauche.

« Israël-Palestine : Le cancer » était un méchant article, rempli de mensonges,de calomnies et de mythes sur « le peuple élu », « le massacre de Djénine », décrivant les Juifs comme un « peuple méprisant ayant satisfaction à humilier », « imposant leur ordre impitoyable », etc.

Et pourtant, ce n’était guère pire que les milliers d’autres articles, éditoriaux, commentaires, lettres, caricatures et manchettes publiés en Europe ces dernières années en lieu et place d’un débat légitime et raisonné sur la politique israélienne.

[suivent des exemples analogues tirés de la presse britannique, espagnole, grecque, italienne et norvégienne]

Des comparaisons aussi grotesques et aussi fausses ne devraient pas avoir leur place dans les reportages et les commentaires sur le Moyen-Orient. Or, bien que le verdict du tribunal français – le premier du genre en Europe – constitue une étape décisive, personne en France ne semble s’en soucier.

Le journal le plus “distingué” du pays, celui de l’article en question, a été jugé coupable d’antisémitisme. On aurait pu penser qu’un tel verdict ferait l’objet d’une vaste couverture et conduirait à un examen de conscience et à un débat public. C’est au contraire un silence quasi-complet qui prévaut, la presse française s’abstenant pratiquement de toute couverture.

Et ailleurs, bien peu de gens en ont entendu parler. Reuters et l’Agence France Presse (agences qui ont donné des preuves particulièrement marquées de leur parti pris anti-israélien) ont diffusé la semaine dernière de brefs extraits du jugement dans leurs dépêches en langue française, mais ont choisi de ne pas les expédier à leurs services anglophones.

L’Associated Press n’en a pas du tout fait écho. Au lieu de déclencher une réévaluation qui se fait attendre de l’attitude de l’Europe à l’égard d’Israël, les médias ont choisi de l’ignorer.

M. Gross est un ancien correspondant du Sunday Telegraph et du New York Daily News à Jérusalem

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A mon camarade Malbrunot, l'ami des Arabes1er septembre 2004 - par Jérôme Coursade Metula News Agency

L'on entend ces jours à propos de ce camarade malheureux, en restant coi. La sec Journaliste français, travaillant depuis vingt-huit ans en Israël, j'ai choisi d'envoyer ce papier à la Ména pour trois raisons :

La première, c'est que j'ai longtemps fréquenté le journaliste otage Georges Malbrunot, notamment durant sa période jérusalémite, et qu'il ne m'est pas possible de laisser dire les torrents d'inepties encenseuses, que onde, c'est que les médias pour lesquels je travaille d'ordinaire, pris à nouveau et jusqu'aux oreilles, dans la niaiserie de l'opinion unique, auraient sans aucun doute refusé cet article et la troisième, c'est que, de plus en plus, la Ména, pour un journaliste professionnel, est gage de confiance. Confiance en ce que la rédaction respectera mon texte, quel que soit son contenu d'ailleurs et certitude d'être lu par mes confrères et par un grand nombre de lecteurs intelligents.

Permettez-moi de souhaiter sincèrement la remise en liberté de nos deux collègues, de leur chauffeur syrien. Au-delà de la nécessité de mettre certaines choses douloureuses au point, Malbrunot est un excellent camarade, fort sympathique et plein de charme, qui doit absolument recouvrer la liberté.

Ceci dit, dans la plus grande cordialité et sincérité, je dois préciser que Georges et moi avons des perceptions tout à fait incompatibles du métier de journaliste. Pour ma part, je ne conçois de possible que l'approche neutre et en perpétuelle recherche d'objectivité quant à l'actualité que je couvre. Malbrunot ne correspond pas à cette définition ; il est un homme engagé, bourré de partis pris, d'empathies profondes et sincères autant que d'antipathies irréductibles.

Il sert ce qu'il croit être juste, l'alimentant à l'auge des péripéties qu'offre la situation, bien plus qu'il ne relate des faits. Je ne l'ai jamais considéré comme un collègue mais plutôt comme un activiste politique, se servant de médias consentants comme de haut-parleurs pour faire entendre ses idées.

J'ai tiré ces conclusions, le jour où, au consulat de France de Jérusalem, j'ai vu Georges s'en prendre vertement à l'officiel qui nous recevait, obligeant littéralement le pauvre homme récalcitrant à écouter ses conseils : "Pourquoi condamnait-on le terrorisme" questionnait-il à très haute voix, "pourquoi n'épousait-on pas complètement la position palestinienne ?" Malbrunot ajoutait : " Il fallait faire pression sur l'Etat juif, sans se montrer compréhensifs, sans faire le moindre compromis. Il fallait? il fallait ?", il bégayait, emporté par ses passions il ne put jamais finir cette phrase.

Le cadre est posé. Georges Malbrunot, qui travaillait alors pour Europe 1 en tant que correspondant dans la région - on était à la moitié des années quatre-vingt-dix - était un pro arabes extrémiste, au-delà de tout ce qui est journalistiquement concevable. Il était si anti-israélien, qu'il vivait comme si Israël n'existait pas. Il habitait le quartier de Cheikh Jarrah, dans la Jérusalem arabe et ne s'aventurait du côté juif qu'en cas d'absolue nécessité ou pour aller draguer de jeunes israéliennes. Cette occupation le poussait même jusqu'à Tel Aviv, elle avait quelque chose d'obsessif..

Ces jours, en constatant à la télévision les appels en faveur des journalistes français, je n'ai guère été ému de voir les représentants des organisations terroristes du Hamas, du Djihad et Yasser Arafat plaider pour leur liberté. Malbrunot était leur ami et leur familier, leur soutien et leur champion.

Lisant, ce matin dans le Figaro, sous la plume de Thierry Oberlé : " Lorsqu'il couvrait le conflit israélo-palestinien, Georges Malbrunot était installé à Jérusalem, comme la plupart de ses confrères en poste dans la région, il avait aussi un pied-à-terre à Gaza, cette prison à ciel ouvert où s'entassent des centaines de milliers de Palestiniens", je distingue mieux, l’ excès suffoquant, l'émulation du camarade que j'ai connu, le même quotidien titrant:"La passion d'informer".

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. Il avait persuadé Radio-Europe, que son correspondant permanent d'alors, Yeshayahou Ben Porat, était par "trop israélien" et finalement, il prit en main toute la couverture du conflit.

Dans ces conditions, on comprendra que lorsque j'ai entendu FR2 vanter "l'indépendance d'esprit" de Malbrunot, je n'ai pu m'empêcher de sourire. En vérité, ce camarade a amplement participé à introduire la pensée unique anti-israélienne et désinformatrice au sein d'Europe 1. Il a été, dans une large mesure, le pendant de David Daure, deux ans plutôt, directeur du bureau de l'AFP de Jérusalem, qui a largement contribué à créer le système anti-israélien ou anti-sioniste, ce qui revient strictement au même, au sein de l'agence de presse officielle de la France.

Ensuite, Malbrunot se mit à collectionner les correspondances pour d'autres médias tricolores. Il n'était pas que partial, encore était-il vénal. En 1995, nous couvrîmes en parallèle les négociations de Taba en vue de la signature de l'accord d'Oslo II. Tous les jours, Georges envoyait le même article à plusieurs employeurs, se contentant de changer, ici un mot, là une formule. A peine ses papiers étaient-ils dispatchés, qu'il sortait un petit carnet, sur lequel il comptabilisait l'argent qui lui manquait encore pour s'acheter un appartement, chez lui, à Montaiguët-en-Forez, dans l'Allier.

Nous ne faisions pas mystère de nos divergences éthiques et déontologiques ; pendant que nous bronzions au soleil de la mer Rouge, alors qu'il venait de ranger son calepin de comptes, je lui demandai : "Ca paie bien d'écrire d'une façon aussi partisane ?" "C'est très demandé", me répondit mon camarade, cynique, "non seulement ça rapporte mais ça me fait connaître". Aujourd'hui, George Malbrunot collabore régulièrement au Figaro, à Ouest-France, à RTL et au Point.

Mais maintenant Georges est prisonnier de cette coalition terroriste arabe, qu'il a tant comprise et défendue. Et lorsque Amr Moussa, le Secrétaire général de la Ligue arabe, affirme : "les journalistes français sont aussi nos amis pour ce qu'ils écrivent sur les Arabes", cela pourrait qualifier directement l'engagement de mon confrère.

Que se passe-t-il, l'Armée islamique d'Irak est-elle devenue folle de s'en prendre aux meilleurs ambassadeurs de sa cause ? Ou bien, serait-ce Malbrunot qui aurait plutôt mal lu la dimension universaliste de la guerre menée par les terroristes de l'islam ? Pourtant, cette dimension apparaît clairement, dans la charte du Hamas, par exemple. La guerre des intégristes semble ne connaître, ni les frontières de l'Irak, ni celles de la Palestine. Un monde dans lequel les femmes n'iraient pas couvertes n'est pas un état du monde acceptable pour les salafistes.

Abandonner à la France le droit de freiner l'islamisation du globe vaut certes plus cher que la vie d'un ami chrétien ; c'est triste mais c’est ainsi que les coupeurs de têtes posent leurs équations, comme l'écrit El Pais, une situation où nous serions tous otages de cette volonté hégémoniste. De ce chantage menaçant le contenu de nos âmes.

Permettez-moi aussi de craindre les offres que la diplomatie chiraquienne est en train de faire aux terroristes. S'il est nécessaire de tout faire pour libérer les otages, ce "tout" connaît cependant certaines limites au niveau d'un Etat européen. Souffrez, dans ces conditions, que je craigne - d'expérience - les Barnier, les de Villepin et leur patron Jacques Chirac.

Pendant que la destinée de ce camarade, que j'ai si bien connu, traverse des heures dramatiques, chaque soir, en cherchant difficilement le sommeil, je le revois, lors d'une conférence à laquelle nous assistions ensemble, harceler le discoureur israélien de questions accusatrices, ne pas le lâcher, dans une attitude qui seyait à un activiste arabe et pas à un correspondant de média occidental. Dans mon rêve, le conférencier parlait précisément de la notion de globalité dans la révolution islamiste et Georges Malbrunot lui disait qu'il avait tort, l'invectivait presque. L'essentiel, ce n'est plus d'avoir tort ou raison, c'est qu'avec Christian Chesnot, vous reveniez sains et saufs de ce voyage dans l'enfer islamique.

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La barbarie Claude Imbert Le Point 02/09/04

Le terrorisme des fous d'Allah ne sort des ténèbres que par des éclats abominables. Il

avance masqué mais sous un masque d'effroi. Invisible mais grouillant, l'islamisme creuse

ses tranchées sur plusieurs continents. Il plonge dans l'immensité de l'Islam, ici pour

s'éteindre, là pour renaître. Serviteur d'un Dieu terrible, il ne prétend qu'à détruire l'Occident

infidèle. Il ne se repose que dans la mort.

Le destin de nos deux malheureux confrères, happés dans ce cyclone de haine, aura jeté la

France dans un violent désarroi. Quel que soit leur sort, inconnu lorsque j'écris, ce rapt

abject et son absurde chantage nous instruisent sur l'évolution d'une guerre d'un nouveau

type où la France se trouve, quoi qu'elle en ait, empêtrée.

La barbarie mystique de l'islamisme déconcerte l'idée que, depuis plusieurs siècles, nous

nous faisons de l'adversité. Le nazisme, le communisme appartinrent au Mal occidental, nés

qu'ils étaient dans l'abîme d'un coma démocratique.

L'islamisme vient d'ailleurs. D'un ailleurs géographique, et plus encore historique. C'est un

bloc du passé de l'humanité, figé dans son âge théocratique, dans son refus des temps

modernes, datant de l’époque Galilée et Descartes. Nous ne croyons pas au conflit de

civilisations. Mais l'islamisme y croit. Il le veut. Il rêve de constituer « la forme enfin trouvée

d'une révolution » planétaire, celle qui, par sapes opiniâtres, minerait l’« ancien régime »

occidental, sa domination technicienne, son idéal démocratique.

A voir le monde tel qu'il est, ce projet fabuleux est encore illusoire. L'appel à la guerre sainte

n'entraîne pas des masses d'hommes parmi ce milliard courbé dans la soumission de

l'islam. Pourtant nous voyons tout de même que depuis qu'il a posé sa griffe sur plusieurs

continents il ne s'apaise pas. De la Tchétchénie aux Philippines, du Maghreb au Machrek,

c'est la même gangrène.

Nous voyons tout de même qu'en Afghanistan, qu'au Pakistan, qu'en Arabie saoudite

il s'incruste et s'enkyste. Nous voyons surtout que lorsqu'un conflit s'exaspère chez des

peuples qui furent les plus laïques du monde arabe - je veux parler de l'Irak, de la Palestine

- c'est le drapeau du Prophète qui, pour finir, attise et accapare l'exemplarité de la révolte

contre les petits et grands « Satans » de l'Occident.

Nous voyons enfin que chez les foules qui vivent dans le ressentiment l'échec arabe Ben

Laden est un héros charismatique.

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Tapi, contenu par les dictatures arabes, l'islamisme y attend son heure pour y planter le

fanion d'Allah. L'Iran reste sous la coupe des mollahs. L’Irak avec la problématique

expédition américaine n'espère plus que la neutralité d'un clergé islamique un peu moins

enragé que les tueurs d'Al-Qaeda...

La prétention du dernier chantage, celui de l'abrogation de notre loi sur le voile à l'école,

nous paraît délirante parce que nous refusons de voir que le voile est, pour les fous d'Allah,

un symbole capital. Symbole - la Cour européenne des droits de l'homme l'a fort bien dit -

de l'oppression des femmes. Il est l'emblème, le drapeau et la clé du système islamique. «

Voiler les femmes, c'est diffuser une vision du monde, de la société, que le voile islamique

résume et que les femmes portent sur la tête (1). »

Le voile, notons-le, fait un retour en force dans la majorité des pays musulmans - en

Egypte, en Turquie. L'Europe compte 10 millions de musulmans, et la France y est devenue

la fille aînée de l'islam européen. S'il y prolifère, le voile apportera dans le paysage urbain le

spectacle insistant de la présence islamique, l'affichage d'Allah dans une terre de mission.

Pour le diffuser, d'abord à l'école, la casuistique, sous nos yeux, relaie l'épreuve de force :

les procéduriers de l'islamisme usent des tolérances multiples que les droits de nos sociétés

libres offrent aux ennemis de la liberté.

Dans ce tableau plutôt sombre, la lueur viendra de la résolution à nous défendre sans

génuflexions ni bafouillages. L'espérance repose sur l'intégration de ces musulmans

français qui aspirent, chez nous, à un progrès démocratique, à un statut économique qui

leur serait, ailleurs, refusé.

En Europe - dit un bon expert - « se joue désormais la bataille décisive pour l'évolution de

l'islam (2) ». Aujourd'hui, devant le rapt de nos deux compatriotes, la mobilisation des

autorités musulmanes fut active et rassurante. Si ce rejet se confirme, il peut agir comme un

signal, peut-être comme un tournant. 90 % des Français musulmans - ou nés musulmans -

ne veulent pas être confondus avec les enragés. Mais l'islamisme est une maladie de l'islam, et pour les recruteurs zélotes le vivier reste, chez nous, abondant. Dans la

macédoine des sectes d'Islam, aucune autorité ne peut garantir contre la contagion. Seule une intégration réussie fera de ces musulmans français des Français musulmans. Il

faut que leur réaction salutaire ne soit pas un feu de paille. Qu'elle devienne un contre-feu à

l'incendie. Car, en Europe, le feu couve toujours...

1 Chahdortt Djavann, « Que pense Allah de l'Europe ? » (Gallimard).

2 Gilles Kepel, « Fitna. Guerre au coeur de l'islam » (Gallimard).

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“Jenine, Jénine” 17.1.2005

Un faux financé par l’Autorité PalestinienneUn film du réalisateur palestinien Muhammad Bakri. Analyse :A.Klein

Pourquoi revenir sur ces mensonges ? Non seulement en raison des nouveaux témoignages qui confirment la manipulation mais également pour inciter les consommateurs des messages médiatiques à rester vigilants

  Ce documentaire accuse l'armée israélienne d’avoir commis des crimes de guerre. Il a été réalisé sur la base de manipulations cinématographiques qui se sont révélées fausses. Bakri a admis avoir utilisé des informations non vérifiées WorldNet Daily a appris que le réalisateur cinématographique palestinien, qui a produit un documentaire prétendant que l'armée israélienne avait perpétré des crimes de guerre dans un camp de réfugiés, a admis, la semaine dernière, dans une déposition, qu'il avait falsifié des scènes, en utilisant des informations erronées, et qu'il avait obtenu de l'Autorité palestinienne un financement pour le projet. Muhammad Bakri, producteur de "Jénine, Jénine" un documentaire affirmant qu'Israël avait perpétré un génocide dans le camp de réfugiés de Jénine, en avril 2002, a reconnu, dans une déposition, les inexactitudes qui émaillent son film. Le réalisateur est assigné en justice par les cinq soldats israéliens figurant sur une photo extraite du film : en effet, il prétend que des soldats de Tsahal ont tué un "grand nombre" de civils, mutilé des corps de Palestiniens, exécuté et tué à l'explosif, sans discrimination, des femmes, des enfants, des handicapés physiques et mentaux, et rasé le camp de réfugiés, y compris une aile de l'hôpital local. Toutes ces assertions se sont avérées fausses. Le documentaire ne montre pas de séquences filmées des atrocités alléguées, mais, dans quelques scènes, les visages de soldats qui assignent à présent Bakri en justice ont été superposés au "témoignage d'un témoin oculaire", tandis qu'on affirmait qu'ils avaient perpétré des "crimes de guerre". Mais Bakri, dans une déposition, dont le texte a été obtenu par WorldNet Daily, a admis qu'il «avait cru» les témoins choisis, mais n'avait pas vérifié les informations qu'ils fournissaient. «J'ai cru à ce qui m'avait été dit. Ce que je n'ai pas cru n'a pas été inclus dans le film», a affirmé Bakri. Interrogé à propos d'une scène où il est sous-entendu que des soldats israéliens ont pourchassé des civils, Bakri a admis avoir mis lui-même en scène la séquence par "choix artistique". Il a également répondu «non» quand on lui a demandé s'il croyait "que, durant l'opération menée à Jénine, les soldats israéliens avaient tué des gens sans discrimination". Dans ce qui est peut-être l'élément le plus explosif de la déposition, Bakri a admis que son documentaire, projeté dans des salles du monde entier, a été financé en partie par l'Autorité palestinienne. Yasser Abed Rabo, alors ministre palestinien de la culture et de l'information et membre du Comité de direction

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de l'OLP, «a couvert une partie des dépenses du film», a-t-il dit. Israël est entré dans Jénine, ville considérée comme un centre de recrutement et d'opérations de terroristes, dans le cadre de son opération “Bouclier Défensif“ visant à sévir contre l'accroissement des explosions-suicide perpétrées par le Hamas, le Jihad islamique et les Brigades des Martyrs d'Al Aqsa. Israël a envoyé des unités d'infanterie combattre de maison en maison.

Tsahal a fait l’impossible pour éviter les pertes civiles au prix plus d'une vingtaine de soldats tués dans des embuscades, du fait de tireurs isolés palestiniens et de maisons piégées à l'explosif. Immédiatement après l'opération, des accusations de massacre ont été formulées par la Direction palestinienne, qui parlait de plus de 500 civils tués et de milliers de blessés, alors qu'on a établi, plus tard, que 56 Palestiniens, en armes pour la plupart, ont été tués, ainsi que 23 soldats israéliens. Les preuves documentaires et les enquêtes menées par plusieurs organisations humanitaires internationales, ont prouvé qu'il n'y avait pas eu de massacre. Le film de Bakri présente plusieurs "témoins" qui décrivent la "brutalité" de Tsahal, et prétendent qu'Israël a attaqué et tué "beaucoup, beaucoup" de Palestiniens avec des chars, des avions et des tireurs d'élite, bien que Bakri ne mentionne jamais le nombre exact de Palestiniens tués. Par contre, un film de Pierre Rehov, "La route de Jénine", vient réfuter la plupart des d'allégations de Bakri, il est cité dans le procès contre le réalisateur palestinien. L'une des accusations de Bakri est qu'Israël aurait tiré 11 missiles contre un hôpital de Jénine, rasant le bâtiment avec les patients à l'intérieur, et que, plus tard, on n'a pas permis au personnel de secours d'accéder à cette zone. Le directeur de l'hôpital, le Dr Mustafa Abu Gali, déclare au public de Bakri : "L'aile ouest [de l'hôpital] a été entièrement détruite. Les avions de combat tiraient leurs missiles toutes les trois minutes". Cela s’est avéré faux par la suite En effet, dans son film, "La route de Jénine", Rehov interviewe également le Dr.Gali, qui montre au réalisateur l'ampleur des dommages - un petit trou à l'extérieur d'un bâtiment, tandis que l'aile ouest est tout à fait intacte. Rehov fournit également des images aériennes de l'hôpital, prises le dernier jour de l'incursion dans Jénine, elles montrent que tout l'hôpital est dans un état normal. Concernant l'allégation de Bakri, selon laquelle les ambulances ne pouvaient pas atteindre l’hôpital, le Dr David Zangen, officier et médecin-chef de Tsahal à Jénine durant l'incursion, décrit à Rehov la manière dont les soldats israéliens ont traité beaucoup de combattants palestiniens blessés, y compris des membres du Hamas. Rehov montre un soldat israélien qui autorise le Dr.Gali en personne à recevoir toutes les fournitures médicales dont il a besoin pour l'hôpital de Jénine. Tamar Sternthal, du Comité pour l'Exactitude en matière de Reportages sur le Moyen-Orient (- CAMERA), écrit : "Même les observateurs occasionnels remarqueront des contradictions flagrantes dans la 'déclaration du témoin', sur laquelle se fonde Bakri.

Par exemple, une interview antérieure accuse les Israéliens d'avoir obligé les prisonniers palestiniens à se dévêtir entièrement: 'quelques personnes étaient complètement nues devant leurs frères, soeurs et enfants, et ont été utilisées

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comme boucliers humains'. Pourtant, l'image qui accompagne cette allégation ne la corrobore pas; elle montre un groupe de Palestiniens, certains d'entre eux sans chemise. Tous avaient un pantalon." Bakri affirme que Tsahal a blessé aux mains Ali Youssef, un villageois non armé, et que, comme il ne pouvait pas se lever, ils lui ont tiré dans les jambes. Mais Rehov a retrouvé Youssef pour son documentaire, et révèle que Youssef se trouvait dans un bâtiment d'habitation, en compagnie d'hommes du Hamas en armes quand il avait été blessé à la main. Les médecins israéliens avaient soigné la blessure de Youssef et découvert qu'il avait un problème cardiaque congénital, mais aucune blessure à la jambe et l'avaient transféré dans l’ hôpital d'Afula. Son dossier révèle que Youssef n'a pas du tout reçu de balle dans la jambe. Le Dr.Zangen accuse Bakri d'utiliser des techniques de prises de vues trompeuses pour créer le mythe d'un massacre, une accusation qui est maintenant corroborée par la déposition de Bakri lui-même. Zangen évoque une scène montrant un char se dirigeant vers un groupe de gens. L'image vire alors au noir total, suggérant faussement que tous ces gens ont été tués, dit Zangen. En outre, indique-t-il, Bakri, qui n'était pas sur les lieux à l'époque de la bataille, et ne disposait donc pas de séquences filmées. Il juxtapose, de manière fallacieuse, des images de chars israéliens et de tireurs d'élite prenant position, à côté de celles d'enfants palestiniens, autre accusation que Bakri a admise. Parmi les soldats dont les photos sont juxtaposées figurent les cinq qui ont assigné Bakri devant le tribunal de Tel Aviv, et exigent plus de 500.000 dollars de dommages et intérêts. Les minutes du procès, rédigées en hébreu et auxquelles WorldNetDaily a eu accès, accusent Bakri de prétendre faussement que ces soldats ont perpétré des crimes de guerre.  Les cinq plaignants sont des réservistes, ils affirment que leur vie rofessionnelle les met en contact permanent avec des Palestiniens qui peuvent identifier leurs visages, à partir du documentaire de Bakri, et tenter de les attaquer. "L'utilisation flagrante, par Bakri, de mensonges et de tromperies pour forger sa thèse partisane de souffrances infligées aux Palestiniens par un Israël brutal, ne fait que discréditer cette thèse . En effet, 'Jénine, Jénine' constitue une incitation à la haine, qui affirme que les Juifs 'ne sont même pas humains' ", écrit Sternthal. Selon elle, c'est l'honneur de Rehov d'avoir mis à jour "les mensonges incendiaires - et diffamatoires - diffusés par des manipulations telles que “Jénine, Jénine "avec le financement non dissimulé de l’Autorité Palestinienne. Aaron Klein

  Aaron Klein est correspondant spécial de WorldNetDaily au Moyen-Orient. Ses interviews antérieures ont eu pour thèmes Yasser Arafat, Ehud Barak et des dirigeants duTaliban.World Daily com. Upif.org Pour la version française. Transmis par Louis Bloch 

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SHALOM ISRAEL JERUSALEM 26.12.2005

Le Pasteur Gérald Fruhinsholz et sa famille ont fait leur alya l’été dernier et se sont fixés à Jérusalem. Il nous livre ses réflexions sur sa visite à Bethlehem la nuit de Noël.

Messe de Noël à Bethléhem A Bethléhem, un pèlerin catholique parisien s’insurge au micro de Charles Enderlin de la présence du « Mur ». Ce pèlerin se dit choqué par la présence du mur de sécurité enlaidissant selon lui la ville de la Nativité, à présent sous Autorité Palestinienne. Peut-être aurait-il été intéressant d’avoir l’avis des Israéliens soulagés aujourd’hui de cette protection contre les infiltrations de terroristes. Il y a quelques jours seulement, au tunnel près de Bethléhem, un carnage vient d’être évité, avec la découverte par les services israéliens, d’une voiture bourrée d’explosifs et de bouteilles de gaz. C’est cela que les Israéliens ne veulent plus vivre, au risque de déplaire aux pèlerins venus célébrer la Messe de Noël à Bethléhem. Autre personnage pour cette messe, Monseigneur Sabbah, le patriarche latin de Jérusalem descend de sa Mercédès s’exprimant ainsi : « Plutôt que d’ériger un mur, il vaudrait mieux construire des ponts… ». Belle et pieuse parole, alors qu’un de ses confrères a été pris la « main dans le sac » passant des armes en contrebande en faveur du Hamas ? Sachons que, si Monsieur Sabbah n’a pas une grande affection vis-à-vis d’Israël, il ne considère pas mieux les chrétiens sionistes. Les chefs de l'Eglise palestinienne considèrent les chrétiens aimant Israël comme des hérétiques.

Labib Kobti, l'envoyé de Michel Sabbah aux USA, a écrit : «le Dieu des chrétiens sionistes est un Dieu hostile». Même Bishara Awad, le président de l’Ecole Biblique de Bethléhem, a employé ce langage empoisonné dans un article publié contre le sionisme chrétien. Il y écrivait entre autres: «Les Palestiniens ne doivent pas seulement résister à Israël, le puissant Etat sioniste; ils doivent le faire aussi face à l'ennemi caché qu'est le sionisme chrétien. Cette secte chrétienne se situe aux côtés de la puissance du Mal.» Troisième personnage pour la Messe de Noël : Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité Palestinienne, lui-même. Il arrive tel un chef d’Etat, dans sa limousine présidentielle, avec de nombreux gardes du corps courant au rythme de la limousine présidentielle pour célébrer Noël, comme Yasser Arafat. C’est, dit-il, une tradition chez nous Palestiniens.

Cela n’empêche certainement pas la persécution des chrétiens par les Musulmans, et les chrétiens de Bethléhem de fuir la ville. Mais le monde est très sensible à toute forme d’œcuménisme, quelle que soit l’hypocrisie qui l’entoure. Et tout ce beau monde de courber la tête pour rentrer dans l’église de la Nativité, et écouter la Messe. Ce qu’ils semblent ignorer, c’est qu’ils célèbrent la naissance d’un homme, né de femme juive… Ici, à Jérusalem, il fait très froid, mais, bonne nouvelle, la neige tombe sur le Mont Hermon et le Kinneret remonte. Hier, nous avons fêté Noël à midi chez des amis à Tel-Aviv, et allumé la première bougie de ‘Hanoukka vers 17 h. « Paix à tous les hommes de bonne volonté… et gloire à D.ieu dans les lieux célestes ! » Pasteur Gérald Fruhinsholz,    

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 La France de demain : Une menace nucléaire pour Israël ?Par Louis Chagnon pour Guysen Israël News Dimanche 6 novembre 2005

J’étais présent lors de la manifestation devant l’ambassade d’Iran le 2 novembre dernier pour protester contre les propos criminels du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. J’ai écouté attentivement les intervenants et j’en suis arrivé à la réflexion suivante :

L’Iran a la volonté politique de se doter de l’arme nucléaire et ce pays fera tout pour l’obtenir. C’est sur cette base que les gouvernements et les institutions internationales doivent poser le problème et intervenir en conséquence.

Si le régime des mollahs doté de l’arme nucléaire est bien un réel danger pour Israël et le monde libre il ne s’agit pour l’instant que d’un arsenal en création qui n’est pas encore opérationnel et qui sera loin d’atteindre la technologie des armes nucléaires les plus récentes, je ne pense pas que l’Iran puisse combler son retard dans ce domaine sur les pays les plus avancés dans ce secteur militaire.

Dans l’éventualité d’une attaque nucléaire l’avance technologique d’Israël devrait lui permettre d’intercepter avec de grandes chances de réussir un vecteur nucléaire et de riposter efficacement. Cette hypothèse reste de toute façon un risque qu’Israël ne peut pas courir et une intervention des plus fermes des institutions nternationales est absolument nécessaire afin que la situation n’évolue pas vers un conflit, et cela sans rejeter l’intervention militaire.

Cependant je ne suis pas sûr que dans un avenir plus ou moins proche la menace nucléaire iranienne soit véritablement la plus dangereuse pour Israël. Les événements qui se sont succédés ces dernières années en France et la guerre civile qui s’y installe actuellement suite à la politique criminelle d’immigration massive appliquée depuis trente ans par les partis de gouvernement de gauche comme de droite m’amène à craindre que la menace nucléaire la plus réelle et la plus dangereuse pour Israël et pour l’humanité viendrait d’une France islamisée.

L’islamisation progressive de la société française n’est un secret que pour ceux qui ne veulent pas la voir et encore moins pour les juifs qui en sont les premières victimes. Cette islamisation est encouragée depuis des années par la complicité des élites françaises qui dans leur grande majorité sont animées d’une haine envers leur propre pays et sa culture dont elles sont pourtant issues.

Or parmi ces millions d’immigrés arabo-musulmans présents sur le sol français existent des activistes de plus en plus impatients d’imposer leur contrôle sur la société française et de s’approprier le pouvoir politique ce qui est dans la logique des choses, une communauté qui s’installe dans un pays paisible et prospère tend à vouloir s’octroyer une part du pouvoir politique c’est le sens des événements que nous vivons en France depuis plusieurs années.

Or si les activistes musulmans arrivaient à prendre le pouvoir politique en France ce qui compte tenu de la collaboration suicidaire d’une grande partie des élites françaises n’est pas une vue de l’esprit, ils contrôleraient par là même sa puissance nucléaire.

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Inutile d’insister sur les modifications géostratégiques que cela entraînerait. Une France musulmane dotée de son arsenal nucléaire pourrait exercer une pression aiguë sur Israël, sur les Etats Unis ainsi que sur leur allié principal la Grande-Bretagne et cela modifieraient de fond en comble les données des relations internationales.

En l’occurrence il ne s’agirait pas là d’un armement nucléaire dans une phase initiale de conception et de déploiement comme pour l’Iran mais d’une panoplie nucléaire des plus complètes et des plus sophistiquées parfaitement maîtrisée qui pourrait anéantir Israël non pas une fois ou deux fois mais des dizaines de fois sans que ce pays puisse y parer et cela en quelques fractions de seconde.

Elle pourrait également avec l’utilisation d’ogives de faible puissance porter des coups mortels extrêmement précis à ce pays sans provoquer une destruction totale de toute la région. Il est inutile de souligner les sentiments de la plupart de ces activistes musulmans vivant en France envers Israël et les juifs, alors que certains allaient chanter sous les fenêtres d’ Arafat lorsqu’il était hospitalisé en France : « Nous sommes tous des Palestiniens ! » ou lorsque certains affirment froidement en regardant un juif droit dans les yeux : « Hitler n’a pas fini le travail ! » La menace serait bien réelle parce qu’applicable techniquement sans aucune difficulté.

Il faut prendre conscience que la lutte contre l’islam politique en France et en Europe est déjà indispensable pour préserver les libertés acquises par nos ancêtres au cours des siècles et déjà bien mal en point, une lutte est devenue nécessité absolue par la désagrégation actuelle de la société française ainsi que pour éviter au monde libre et à l’humanité tout entière une menace nucléaire bien réelle. Le danger principal n’est pas en Iran mais en France.

La façon la plus facile pour les islamistes d’acquérir une capacité nucléaire serait, en fait, de conquérir le pouvoir politique en France, le discrédit de la classe politique est tel que cela ne présenterait pas un obstacle insurmontable d’autant plus que la situation actuelle semble bien être une phase pré-révolutionnaire et surtout si l’évolution démographique se poursuit selon les tendances actuelles.

Louis Chagnon enseigne l’histoire et la géographie . Ses démélés avec le rectorat datent de 2003 et du collège de Courbevoie . Les parents de certains de ses élèves n’ont pas apprécié ses cours d’histoire sur les faits et gestes du prophète Mahomet- assassinats, pillages etc- tels qu’ils ressortent de la vérité historique et de mauels d’histoire expurgés depuis peu Le rectorat s’est aligné sur les exigences des parents et Louis Chagnon a été muté sans pouvoir faire admettre qu’il n’avait rien présenté au-delà du contenu des ouvrages historiques reconnus ayant subi la censure et une réimpression “allégée”

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…..”Aujourd’hui, j’ai mal à la France, hier j’avais mal à Israël”…….

Vous n’êtes pas aux normes………parlez, parlez….

on ne vous écoute pas ! William Goldnagel 19. 11. 2005

Pour avoir évoqué, il y a quelques années, après des émeutes dans les cités « une Intifada des banlieues » Eric Raoult avait été traîné dans la boue par les belles consciences autoproclamées. Ce même et stupide terrorisme intellectuel cloue aujourd’hui au pilori notre ministre de l’intérieur car il ose appeler un chat un chat et une racaille une racaille.

Mais revenons sur le concept d’Intifada et sur les similitudes, toutes proportions évidemment gardées, entre les problèmes de violence en France et en Israël, que je m’évertue à mettre en parallèle depuis plus de vingt ans, concernant leur perception médiatique et culturelle.

D’abord, il faut un prétexte, même mauvais : une « provocation ».Hier c’était la visite d’un israélien sur le Mont du Temple. Aujourd’hui, c’est la visite agrémentée de déclarations, d’un ministre français en territoire « difficile » qui enflamme “ légitimement “les passions.Mais immédiatement après, dans un même souffle, il convient d’expliquer –c’est-à-dire d’excuser- cette violence par le contexte : là-bas l’occupation, ici la discrimination, partout et toujours l’humiliation.

C’est le procédé bien connu de la victimisation de la violence que j’ai nommée dans mes livres la martyrocratie et qui est utilisée tant par les faux martyrs angélilsés que par leurs alliés objectifs dans un monde pseudo-intellectuel et médiatique fasciné.

Bien entendu cette explication-excuse ne peut qu’encourager de nouvelles exactions.Inutile dès lors de vous égosiller pour suggérer que les choses ne sont pas si simples, que vous ne demandez pas mieux de mettre un terme à l’occupation ou que vous déversez des milliards pour que cessent les disparités et les handicaps ou pour créer les gymnases et les crèches que l’on vient de brûler.

De toute manière, personne ne vous écoute pour la bonne raison que l’on ne vous estime pas digne de prendre la parole avec vos idées non conformes aux normes en vigueur. C’est le procédé de la disqualification.

Dans ce contexte d’une perversité sans pareille, les réponses de l’état de droit pour protéger sa population innocente, et notamment les plus démunis, sont diabolisées ou tournées en dérision par les faux défenseurs des Droits de l’Homme.Que ce soit le blocage d’une route, l’édification d’une clôture, l’élimination d’un terroriste ou l’expulsion d’un délinquant violent.

La société israélienne, elle aussi, travaillée par le doute et la confusion des esprits, s’est dotée d’un dirigeant d’exception qui lui a permis, pour l’heure, de passer –dans la douleur- un cap fort périlleux.Il n’est pas sûr que la société française soit, à long terme, capable d’opposer à la barbarie à visage urbain une cohésion aussi déterminée. Hier, j’avais mal à Israël. Aujourd’hui, j’ai mal à ma France.

Gilles William GOLDNADEL Président de France – Israël, Président d’Avocats Sans Frontières.

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Jean-Yves Camus : Négationnisme Interview

Question : Que pensez-vous du rapport sur le négationnisme à l’université Lyon III, qui a été présenté par une commission composée d’historiens, dirigée par Henri Rousso, directeur de l’Institut d’histoire du temps présent (CNRS) ? J-Y. C. : C’est un rapport sérieux et mesuré, qui évite à la fois l’écueil de la minimisation et celui, non moindre, de l’hystérie dénonciatrice qui a caractérisé l’action de certaines associations lyonnaises de « vigilance », pour qui l’université de Lyon III serait « fasciste »,ou du moins complice, en bloc. Le rapport Rousso pointe à raison un comportement propre à nombre d’institutions : un esprit de corps qui a conduit à la pusillanimité, à ne pas prendre de sanctions, à se défausser sur l’Etat.

Il est incontestable qu’un noyau d’extrême- droite a utilisé les facilités offertes par l’université de Lyon III pour se livrer à un travail de propagande politique. Il est tout aussi incontestable que dans d’autres universités, des enseignants proches de l’extrême gauche ont érigé la critique radicale d’Israël au rang d’idéologie quasi-officielle, avec la campagne indigne pour la rupture des relations scientifiques entre universités françaises et israéliennes. Et que d’autres s’agitent dans les milieux négationnistes, sans sanction aucune dans les deux cas.

Question : Pensez-vous, comme le philosophe Pierre-André Taguieff, qu’il renaît aujourd’hui un vieil imaginaire conspirationniste, qui se mêle au négationnisme et à l’antisionisme absolu : objectif- destruction d’Israël ? J-Y. C. : Cet imaginaire n’a jamais disparu. En Europe, sa visibilité politique, son acceptabilité sociale, son exposition médiatique, ont été réduits quasiment à néant, après 1945, par l’énorme sentiment de culpabilité vis-à-vis de la Shoah que l’idéologie dominante avait intégré. La grande erreur des juifs a sans doute été de penser que cette culpabilité allait durer sur la longue période. Or elle s’estompe et à terme, la Shoah risque de ne rester inscrite que dans la mémoire juive.

Je suis frappé par la similitude entre le discours négationniste d’extrême- droite et d’ultra-gauche et celui des fondamentalistes islamistes ou arabes radicaux. Le fondement commun à ces milieux, c’est le refus total de ce que signifient la création et l’existence de l’Etat d’Israël comme Etat juif : le fait que le peuple juif soit passé, du statut d’objet de son histoire, propre à la situation de la diaspora, à celui de sujet, et d’acteur de son devenir.Dans cette optique, la destruction d’Israël est le projet commun à l’antisionisme politique et à l’anti-judaïsme théologique, chrétien comme musulman, parce qu’elle ramènerait le peuple juif à son destin supposé : la soumission et l’expiation de la faute. La faute de la non- reconnaissance des faux messies et surtout, du don de la Loi à l’humanité.

Il n’existe pas, à l’échelle humaine, de possibilité pour que cet antisémitisme disparaisse, parce qu’il est une réaction à la mission du peuple juif, qui est de marcher dans son histoire avec son Dieu et sa Loi. Mais la démocratie peut en contenir, et doit en punir, l’expression.

Propos recueillis par Marc Knobel mars 2005

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REUTER ADMET : nous nous concilions les terroristes… Honest Reporting 22 Sept 2004 Site voué à "l'épluchage des médias"

Conciliation : Attitude qui consiste à se concilier un adversaire pour éviter de l'affronter, Rappelons la mordante formule de Churchill : "Être conciliant [avec son ennemi], c'est comme nourrir un crocodile dans l'espoir qu'il vous mangera en dernier." .Les rédacteurs en chefs des médias refusent d'appeler les terroristes 'terroristes' dans la couverture des informations qu’ils diffusentTrop c’est trop CanWest, propriétaire de la plus grande chaîne de journaux du Canada, a récemment décidé d’employer le 'mot-T' dans la couverture de presse d'actes et de groupes terroristes brutaux. Aussi,le National Post, du groupe CanWest, a publié, le 14 septembre, une dépêche de Reuters,il a exercé son droit de modifier cette phrase de Reuters, qui blanchit la terreur palestinienne :

Reuter : “les Brigades des Martyrs d'al-Aqsa, qui ont pris part à la révolte contre l'occupation israélienne de Gaza et de la Rive occidentale, qui dure depuis quatre ans… National Post : “ les Brigades des Martyrs d'al-Aqsa, un groupe de terroristes qui a été impliqué dans une campagne de violence contre Israël, qui dure depuis quatre ans.

Reuters n'a pas apprécié la mise au point, et a averti CanWest que, s'il avait l'intention de persévérer dans cette pratique, il devrait enlever le nom de Reuters de l'en tête.: David A. Schlesinger, le directeur de la gestion générale de Reuters affirme qu’il craint que les modification de Can West “ ne sèment la confusion “. Cela mettrait en danger ses journalistes dans des régions ou des situations explosives si certaines 'personnes au Moyen-Orient' venaient à croire que Reuters a appelé terroristes de tels hommes'.

C'est un aveu stupéfiant ! Le rédacteur en chef du service international de Reuters admet ouvertement qu'une des raisons majeures du refus de son agence d'appeler des terroristes 'terroristes' n'a rien à voir avec la recherche de l'objectivité éditoriale, mais constitue une réponse à l'intimidation de gangsters et de leurs partisans.

Les journalistes occidentaux se flattent de 'dire' courageusement 'les choses telles qu'elles sont', 'sans s'occuper de réactions hostiles,. alors, pourquoi Reuters, et vraisemblablement d'autres organes d'information, font-ils tout ce qu'ils peuvent pour apaiser les terroristes islamiques, en utilisant un langage 'sans danger', qui minimise délibérément l'inhumanité de leurs actes ? Question-clé: 'Si vous formulez votre texte de manière à protéger des gens, dites-vous la vérité?'

Un éditorial du Ottawa Citizen, un de journaux de CanWest, dit crûment :Le terrorisme est un terme technique. Il décrit un mode d'action, une tactique. Nous sommes d'accord avec les sécurité : le terrorisme est le fait de prendre délibérément pour cible des femmes, des enfants et des civils pour atteindre un but politique. Si nous.journalistes, nous traitons de terroristes ceux qui se font exploser à Bali, Madrid, Jérusalem où dans l’école de Beslau, nous ne violons pas notre impartialité , au contraire, nous traitons un tueur de tueur

L'affaire CanWest/Reuters ressemble, est similaire à la couverture des événements d'Iraq par CNN, l'an dernier. Le directeur du service informations de CNN avait admis que la connaissance, qu'avait CNN, des meurtres, de la torture, et des assassinats, dans l'Iraq de Saddam, avait été passée sous silence pour que le bureau de CNN à Bagdad reste en place. Sur cette révélation nous nous permettons de demander : Dans quelles autres régions dirigées par des dictateurs terroristes, les médias font-ils ainsi profil bas ?……..

Aujourd'hui nous avons la réponse : au Moyen-Orient. Reuters admet qu'il modère son expression pour apaiser les terroristes, le parti pris pro-palestinien est ainsi ouvertement admis.

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Réécriture de l'histoire :

Education scolaire par la poésie : Israël a été la patrie des Palestiniens depuis "un million d'années"Par Itamar Marcus et Barbara Crook

-Nier à Israël le droit d'exister en prétendant que les Juifs n'ont aucun lien historique avec Israël est la base de l'éducation culturelle répandue par l'Autorité Palestinienne (AP), -Renforcer les prétentions palestiniennes sur cette terre en créant une histoire palestinienne ancienne en Terre d’ Israël. Un nouveau programme sur la poésie appelé “Vous et Nous”, diffusé presque chaque jour ces dernières semaines à la Télévision Palestinienne, utilise ces deux tactiques.

Tandis qu'apparaissent à l'écran des Israéliens, une voix grave lit la première ligne du poème : "Vous êtes des fantômes sur ma terre." La juxtaposition du texte et de la vidéo dépeint les Israéliens comme étant des "conquérants." Le texte du poème énonce que cette terre a été la Patrie des Palestiniens depuis "un million d'années," depuis "l'aube de la création de l'homme," et que personne n'a jamais occupé cette terre avant l'arrivée des Palestiniens. Des scènes avec Yasser Arafat accompagnent la phrase qui est répétée, "Ceci est le commencement," et la dernière ligne du poème se réfère à la "révolution" tandis qu'apparaît le drapeau de l'AP à l'écran.

Voici le texte du poème accompagné de la description des images : 

"Vous êtes des fantômes sur ma terre [images d'Israéliens] Et nos racines y sont profondes [images de la terre] Depuis un million d'années c'est notre patrie

Que les conquérants exploitent tant qu'ils le peuvent [scènes de guerre] Nous sommes venus - l'aube de la création de l'homme dans le monde Et notre arrivée - le commencement du temps Avant nous aucun pied ne l'avait foulée [images de la terre] Et aucun appel n'était entendu Les grottes de ses montagnes sont les nôtres Ses rivières sont les nôtres Ses plantes, ses vignobles, les champs sont les nôtres Et il y a une voie navigable qui fait face à des champs Et les os de nos pères qui ont vécu sur le sol Et moururent sous lui... Ceci est le commencement [scènes avec Yasser Arafat] Ceci est le commencement

Et tout commencement est suivi par une fin [images de la mosquée Al- Aqsa}

Les jours sont longs [scènes de guerre] Les jours ont toujours été longs

Et le cours de l'histoire – révolution… et flotte le drapeau de Palestine……!

ISRAEL MEDIA WATCH

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 Bulletin de Palestinian Media Watch International Herald Tribune, 22. 12. 2004 Les manuels scolaires palestiniens. Extraits : Ittamar Marcus

Comment semer les graines de la prochaine guerreL'un des moyens les plus efficaces de jauger l'intégrité d'un processus de paix et de ses chances de réussite est la manière dont les "partenaires pour la paix" éduquent pour cette paix. Force est de constater que le système éducatif de l'Autorité Palestinienne (AP) dans son ensemble, formel ou informel, est tragiquement haineux. Au lieu d'éduquer les futures générations à vivre en paix avec Israël, on sème vindicte et violence, avec un refus total d’amender les manuels scolaires.

L'antisémitisme est ouvertement inclus dans l'éducation dispensée par l'AP. Dans le nouveau manuel de 5ème, Lire le Coran, on apprend qu'Allah a mis en garde les Juifs, leur annonçant qu'il va les tuer parce qu'ils sont mauvais : "...Oh ! vous les Juifs, si vous pensez que vous avez les faveurs d'Allah... alors souhaitez la mort si vous êtes honnêtes...car la mort que vous fuyez vous rattrapera à coup sûr..." Dans d'autres parties du manuel ils apprennent qu'Allah a expulsé les Juifs de leurs maisons et dans une autre partie on leur déclare: "Ces Juifs qui ont reçu la Torah, mais ne la méritaient pas, ressemblent à des ânes qui portent des livres.

Ni le Coran ni l'Islam n’ont des traditions positives concernant les Juifs, mais les éducateurs ont choisi de n'incorporer que les traditions porteuses de haine pour les petits palestiniens pour faire enseigner au Coran : les Juifs sont des ennemis de Dieu et donc leur ennemi également. Dans les nouveaux manuels Israël est délégitimé en tant qu'État et représenté comme un occupant colonial étranger : "Colonialisme : la Palestine a été confrontée à l'occupation britannique après la Première Guerre Mondiale en 1917 et l'occupation israélienne en 1948..." [2] Dès lors qu'Israël est considéré comme une force "d'occupation" il devient logique de définir toutes les villes, les régions et les ressources naturelles israéliennes comme appartenant à la "Palestine," avec de nombreuses cartes à l’appui . Ces cartes montrent la “Palestine” recouvrant la totalité d’Israël comme à l’époque du mandat il y a 60 ans, y compris Beersheba, le Néguev, le Lac de Tibériade. Ainsi les enfants qui voient ces cartes croient réellement que tout cela leur a été volé. . Les nouveaux manuels scolaires cités ici enseignent aussi que détruire Israël est une obligation  religieuse pour chaque musulman"L'Islam encourage cet amour de la patrie : “ la défendre est un commandement obligatoire pour chaque musulman et même si un centimètre de cette terre est volée, moi, en tant que Palestinien musulman doit aimer et libérer mon pays, la Palestine…”

 Cette délégitimation persuade les enfants palestiniens que la justice veut qu'Israël soit détruit. Interrogé par la télévision palestinienne, un  garçon de 14 ans expliquait : "Les Israéliens sont venus de Hollande, d'Amérique, d'Iran.pour nous prendre la Palestine, c'est-à-dire Tel-Aviv, Jaffa, Haïfa, Saint Jean d'Acre, Ramlé. Il n’y a rien qui s’appelle “Israël” dans le monde, donc nous devons les expulser. –PALESTINIAN TV 25.12.2003

 Les nouveaux manuels scolaires cités ici datent des périodes les plus calmes et les plus optimistes du processus de paix, avant l’intifada et les violences de septembre 2000. Ils n'ont pas été rédigés pour répondre à une guerre, pourtant leur idéologie est dangereuse. Elle sème les germes d’une guerre interminable. Mais l’A.P. se refuse à les amender : c’est la triste réalité.

Itamar Marcus est le Directeur de Palestinian Media Watch. Il a représenté Israël à la Commission Tri - Latérale Contre l'Incitation à la haine établie par les Accords de Wye. Il est aussi l'auteur de rapports sur les manuels de l'AP, de Syrie et de Jordanie.

[1] [Lire le Coran, 5ème, p.20,  23, 78 -- [2] [Éducation Nationale, 5ème, p. 16 -- [3] [Notre Belle Langue, 5ème, Partie A, p. 64, Éducation Nationale, 5 ème, p. 9-10-- [4] [Notre Belle Langue, 5ème, Partie A, p. 112][5] [Éducation Islamique, 5ème, Partie A, p. 68]*NOTE: Ceci est la version complète de l'article, qu'a recoupé l'International Herald Tribune pour des questions de place.

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La Charia bientôt en vigueur à Gaza ? Dynamitage d’un club privé desservant les employés de l’ONUPar David Ruzié 2.1.2006

Le Figaro du 2 janvier 2006, reprend une information diffusée par l’agence France-Presse, selon laquelle « le dynamitage, dimanche Ier janvier, d'un club privé desservant les employés de l'ONU à Gaza, seul lieu où la consommation d'alcool est autorisée, apparaît comme un avertissement ».

Serait-ce l’amorce de l’instauration de la « charia musulmane » sur ce territoire ?

Rappelons qu’il y a quelques semaines, aux antipodes de la Bande de Gaza, les autorités canadiennes de l’Ontario ont réussi, non sans quelques difficultés, à écarter l’application de la loi musulmane, revendiquée par certains immigrants.

Mais, à Gaza, où la population musulmane est largement majoritaire, les velléités d’introduire ce qui est présenté comme « le fil conducteur dans la vie » ou « ce qui a été légiféré par D’ » apparaissent moins incongrues .

D’ailleurs, l’agence Guysen Israël News nous a, appris, presqu’en même temps que « Hassan Hussein Al-Masalmeh, dirigeant du Hamas au conseil municipal de Bethléem, a déclaré au ''Wall Street Journal'' (23-26.12) que le Hamas a l'intention d'instaurer l'impôt ''al-jeziya'' aux non-Musulmans vivant dans les territoires palestiniens ».On attend avec curiosité une réaction éventuelle de Mgr Michel Sabbah, patriarche latin de Jérusalem, qui, il est vrai, est généralement plus soucieux de vitupérer contre Israël. Toujours est-il que pour l’instant c’est l’ONU qui se trouve, implicitement, confronté à ce problème.

Mais, il n’est pas sûr qu’il y ait une réaction officielle de la part de l’ONU, qui ne voudra, sans doute pas, mécontenter une partie non négligeable de la population palestinienne. Il sera, en effet, facile de « justifier » cette discrétion en alléguant qu’il s’agit d’un événement qui affecte un « club privé », même s’il a vocation à recevoir les employés de l’ONU.

Toujours est-il que l’Organisation mondiale est bien mal récompensée des efforts qu’elle fait, depuis des décennies, en faveur des Palestiniens. Il suffit de consulter sous « Palestine », le site ONU (www.un.org/Depts/dpa/qpal/index.html) pour entrevoir la multiplicité des ces initiatives..

L’UNISPAL (système d’information des Nations Unies sur la question de Palestine) n’est pas économe d’informations.On y trouve non seulement évoquées les nombreuses résolutions adoptées, au fil des ans, par l’ONU, mais aussi l’activité de son Secrétariat général, de la Division des droits palestiniens et de l’organe politique subsidiaire que constitue le Comité sur l’exercice des « droits inaliénables du peuple palestinien ».

Depuis 1977, la date du 30ème anniversaire du plan de partage, est commémorée, à la date du vote de la résolution 181-II, c’est à dire le 29 novembre, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.

A notre connaissance, aucune initiative de même nature n’a jamais été prise en vue de manifester la solidarité des Nations Unies avec le peuple israélien, menacé dans son existence dès la proclamation de l’Etat d’Israël, en 1948 et avant même qu’on ne parle d’un « peuple palestinien » et de « ses droits inaliénables ». Ces déboires de Gaza n’augurent rien de bon pour les prochaines élections législatives palestiniennes….si elles ont lieu. .

(David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international) Extraits

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Mon fils a subi un lavage de cerveau 15. 2. 2005

Propos recueillis par Christophe Dubois pour “Le Parisien”

POUR LA PREMIÈRE FOIS, la mère d'un jeune Français détenu en Irak raconte l'endoctrinement islamiste subi par son fils . Myriam Cherif, d'origine tunisienne, dénonce la manipulation des jeunes par des « gourous » intégristes. Son fils unique, Peter, 22 ans, capturé le 2 décembre 2004 à Falloudja, est détenu avec deux autres Français dans le centre de détention militaire américain de Camp Bucca, au sud de l'Irak.

Par ailleurs, trois Français sont morts en Irak, dans les rangs des combattants islamistes. D'autres sont portés disparus, comme Redouane E. (« le Parisien » et « Aujourd'hui en France » du 9 février). Votre fils est parti faire des études en Syrie, puis s'est retrouvé en Irak.

Comment expliquez-vous cela ? Myriam Cherif : Ils se sont retrouvés piégés dans un pays étranger. Dans un premier temps, ils sont conditionnés en France par des gourous qui les prennent sous leur coupe, puis ils sont envoyés en Syrie auprès de soi-disant théologiens, très bien formés, qui disposent d'outils modernes comme Internet pour faire leur travail de prosélytisme. C'est le fonctionnement caractéristique d'une secte.

C'est-à-dire... Comment expliquer que des jeunes nés à Paris puissent attacher une ceinture d'explosifs à leur taille ou partir kalachnikov à la main ? La plupart d'entre eux ne parlent même pas arabe ou ne sont jamais allés dans un pays du Moyen-Orient. On commence même à voir des filles suivre ce genre de parcours. Il y a tout un travail d'endoctrinement exercé sur eux. C'est une méthode sectaire qui les entraîne vers une mort quasi certaine. Tout se passe à l'insu des parents.

“Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris que votre fils était détenu en Irak ?” C'est comme une météorite qui vous tombe sur la tête. Ces « fous de Dieu » qui jouent avec la vie des jeunes constituent un réel danger pour la République « J’ai appris que mon fils, qui avait rejoint d'autres étudiants en Syrie, était à Falloudja, en Irak il y a seulement quelques jours alors qu'il est détenu depuis fin décembre.

Il faut qu'il y ait une prise de conscience du danger islamiste par les autorités françaises. J'ai d'ailleurs écrit en ce sens à Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale. Votre fils ne vous a jamais parlé d'un éventuel passage en Irak ? A Paris, il était à la recherche d'un emploi et devait entamer une formation informatique lors de son retour. Il avait un projet. Il était aussi à la recherche de sa spiritualité.

Le piège, c'est de tomber sous la coupe de gourous. Ils leur interdisent de parler à d'autres religieux, car ils disent enseigner le « bon islam ». Peu à peu, ils sont coupés du monde. Ils subissent alors un vrai lavage de cerveau. Mon fils se levait tous les jours à 4 heures du matin pour faire la prière. Il ne dormait quasiment plus. Il n'avait plus le droit de regarder la télévision. Peter aimait les jeux vidéo, les dessins animés, la musique... On lui expliquait que toutes ces choses matérielles étaient néfastes. S'il se plaignait, on lui disait que « le diable » l'influençait et il devait aller faire des ablutions et des prières supplémentaires.

« Ce sont des jeunes fragilisés, qui ont souvent des difficultés d'intégration » Puis c'est l'engrenage... En effet. S'ils sont réceptifs, on les félicite. Plus ils suivent les enseignements de ces fanatiques, plus ils sont félicités. Ces groupes islamistes les obligent à marcher par trois dans la rue. Ils deviennent, selon leurs critères, de «bons musulmans ».

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Mon fils était de plus en plus renfermé sur lui-même. Il ne quittait plus sa chambre où il étudiait le Coran sans arrêt. Il faisait la prière tout le temps. Il vérifiait scrupuleusement que tout ce qu'il mangeait était hallal. Même bien manger devient un péché... Peter était fier d'avoir pu acheter une voiture avec ses économies. Au fil de son endoctrinement, il ne voulait plus la conduire car il disait qu'il y avait trop de femmes nues sur les panneaux publicitaires... Ils n'ont plus la possibilité de réagir. Ils deviennent des agneaux que l'on envoie au sacrifice !

“ Selon vous, que s'est-il passé en Syrie ?” On leur explique qu'il faut aller à Damas car il y a les meilleures écoles pour apprendre le Coran. Au début, cela a un goût d'aventure. Mon fils est parti seul en mai 2004. Il n'était pas inquiet, car il allait rejoindre d'autres jeunes du XIX e arrondissement.

Au début, j'étais rassurée car j'avais des nouvelles. Il me parlait par webcam depuis un cybercafé plusieurs fois par semaine. Il me disait que c'était un pays très beau, calme, et que les gens le respectaient au sein de la communauté. Il racontait également qu'il y avait des élèves venant de partout, du Canada, de Belgique... Le 20 juillet, il m'a dit :« A bientôt, je vais rencontrer un imam réputé. Ne t'inquiète pas si je ne te contacte pas pendant quelques jours. »

Il devait rentrer en septembre. Depuis, je n'ai plus de nouvelles. Lorsqu'on fait le numéro de son portable, c'est une autre personne qui répond. En Syrie, il y a des rabatteurs qui les entraînent à franchir un cap supplémentaire et à partir en Irak.

N'y a-t-il pas des signaux d'alerte ? Bien sûr, on voit un changement. J'ai rencontré d'autres familles. Le mécanisme est toujours le même. Ce sont des jeunes fragilisés, qui ont souvent des difficultés d'intégration. Parfois, ils tombent dans la petite délinquance.

Au début, leur engagement religieux apporte des changements bénéfiques. Ils ne fument plus de shit, ne boivent plus de bière et respectent davantage leurs parents. Ces gamins retrouvent une sorte de sérénité.

Qui ne serait pas rassuré par cela ? Donc, tout le monde laisse faire. Dans un premier temps, les parents qui voient partir leurs enfants pour faire des études religieuses à l'étranger ne sont pas inquiets. Puis ces jeunes tombent entre les mains de salafistes qui prônent le jihad.

-“Comment vivez-vous cette situation ?” C'est un cauchemar. Je souffre de n'avoir aucune nouvelle, de ne pas entendre sa voix, de ne pas recevoir de lettre... On ne parle pas suffisamment des familles. Certains de ces gamins sont morts, d'autres sont portés disparus.

Il faut que cela s'arrête, il faut porter un grand coup contre ces pseudo-chefs religieux. Ces jeunes ne sont pas des jihadistes. Ils ne sont pas partis d'eux-mêmes. Ils ont fait l'objet d'une véritable manipulation. Il faut que les parents soient vigilants. Aujourd'hui, je tourne en rond. Nous n'avons pas de soutien psychologique. Ce sont des familles entières qui sont détruites.

Le centre de détention militaire américain de “Camp Bucca “, au sud de l'Irak, où Peter Cherif est actuellement détenu avec deux autres Français

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Au revoir, adieu, amen Par Bret Stephens 28 septembre, 2004

Ceci est la dernière chronique que j'écris pour le Jerusalem Post, puisque je quitte bientôt ce journal - et Israël - pour rejoindre le Wall Street Journal à New York.

Je laisse derrière moi 106 chroniques, 200 éditoriaux,27 analyses, 30 articles et une demi-douzaine de critiques littéraires. soit un total d'environ 400.000 mots, publiés en 30 mois.

Merci aux lecteurs pour leurs encouragements. Merci à ceux qui m'ont écrit leurs désaccords. Quant à mes lecteurs antisémites, terriblement nombreux : Allez vous faire foutre.

En tant que nouveau venu à Jérusalem, je ne pensais pas être qualifié pour commenter les questions israéliennes devant un public israélien. Je me sentais capable d'écrire sur des questions touchant les autres pays, et sur le comportement des médias israéliens.

Bien sûr, je façonnais d'une main la ligne “éditoriale” du journal, mais je le faisais en étroite collaboration avec mes collègues israéliens. Ce n'est que très récemment, après un peu plus de deux années passées en Israël, que je commençais à m'exprimer sur des questions israéliennes, même si je le faisais avec la plus grande prudence.

Comme je l'ai dit, cette prudence vient d'abord d'un manque de connaissance. Je ne suis pas Israélien. Je n'ai pas été à l'école ici. Je n'ai jamais servi dans l'armée israélienne. Et même si elle est née en Israël, ma fille sera certainement élevée ailleurs. Je ne me suis pas engagé pour ce pays. Je ne le regrette pas, mais c'est ce qui a forgé ma façon de penser et d'écrire sur Israël.

Quel droit ai-je, moi qui ne suis pas Israélien, un jeune homme qui n'a de Juif que le nom, de dire aux Israéliens comment conduire leur pays ? Je ressens la même chose envers certains confrères qui interviennent à tout va pour donner leur avis quand personne ne le leur demande.

Il y a quelques semaines, ce fut le cas de Roger Cohen, un journaliste du New York Times pour lequel j'ai le plus grand respect. Il expliquait ceci : "l'idée d'un compromis historique entre les iIsraéliens et les palestiniens a été victime de la politique de Sharon". Non, Roger, la politique de Sharon n'est que le résultat, et non pas la cause, de cette foi disparue en la possibilité d'un compromis.

Et puis il y a cette journaliste hollandaise que j'ai entendu une soirée entière raconter aux enfants de ses hôtes israéliens - des garçons en âge de faire leur service militaire, certains servant dans des unités d'élite - l'humiliation gratuite que l'armée lui a fait subir lorsqu'elle s'est rendue à Gaza. contrainte d'attendre au check point avec les palestiniens.

Leur réaction fusa, spontanée "Et pensez-vous que ça nous amuse de nous tenir à ces check points et d'espérer que la prochaine personne que nous contrôlerons n'aura pas un bâton de dynamite dans son pantalon ?", lui ont-ils rétorqué. Mais pour notre hollandaise, c'était une question ridicule.

Encore plus forts, ceux qui dans leurs écrits ont fustigé voire criminalisé Israël et les Israéliens et certains qui veulent penser l'impensable : Israël est mauvais pour les Juifs, les Israéliens ont perdu le "sens même de l'humanité", qui fait qu'un Juif est un Juif , "la dureté de l'affrontement avec les palestiniens a perverti Israël".

Quelle perversion ? Personnellement, je pense que les quelques dernières années de violence ont fait des israéliens un peuple stoïque et courageux, donnant un exemple positif à tous les citoyens libres vivant sous la menace de la terreur.

Mais ces collègues ont semble-t-il bavardé avec des cahanistes (parti extrémiste interdit) près d'une oliveraie palestinienne lors d'un court séjour en Israël, donc ils savent mieux que moi………

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Bien sûr, ce que ces journalistes écrivent n'est pas bien différent de ce qu'on peut lire chaque jour dans les colonnes de Haaretz. Seulement voilà : Haaretz est tenu par des Israéliens. Leur critique, bien que mal orientée, s'en prend à une société dont ils partagent le destin. Ces collègues font tout autre chose : ils invoquent leur appartenance au judaïsme comme un permis de tirer sur un pays qui n'est pas le leur, tout en affirmant qu'il l'est, d'un certain point de vue.

Israël serait mauvais pour les Juifs ? Y compris pour les Juifs du Yémen, d'Irak, d'Éthiopie et du Maroc qui sont arrivés ici dans le dénuement le plus total, et dont les enfants participent aujourd'hui pleinement à la vie d'une démocratie libérale et d'une puissance économique ? Probablement pas.

Hélas : Ils nous parlent avec un mépris tout particulier des "pauvres Juifs orientaux et des Russes endurcis" qui se ont jetés dans les horribles griffes d'Ariel Sharon, ….d’un pays qui autrefois était si agréable à vivre.

J'ai souvent eu à défendre Israël contre ce genre de critiques. Je ne prenais pas vraiment la défense de telle ou telle politique, mais de l'ensemble - ce qu'Alan Dershowitz appelle 'le plaidoyer du consensus' pour Israël. Ce plaidoyer doit être fait, et bien fait, car le procès politique fait à Israël - le procès contre l'occupation - a environ 10 ans d'avance sur son procès idéologique - le procès contre un Etat juif -, et le premier préfigure le second.

Comment ce plaidoyer peut-il être fait au mieux ? La violence implicite que contient la description d'un Etat juif comme une erreur historique ne peut pas être abordée comme une simple idée ou un sujet de discussion purement spéculatif. Il faut l'affronter avec force, détermination et intelligence.

Les journalistes qui déforment l'information, maquillent les faits et éludent des parties de la réalité, doivent rendre des comptes. Les analystes et les diplomates qui réservent systématiquement à Israël un traitement spécial doivent savoir que leurs actes et leurs paroles s'apparentent à de l'antisémitisme.

Les tabous sociaux sur certains types de discours doivent être réaffirmés. C'est ainsi que le combat contre le racisme social et institutionnel a été remporté. Et c'est ainsi qu'il faut procéder pour Israël. Je ne pense pas que les Israéliens puissent le faire seuls.

C'est une tâche commune et nécessaire pour les Juifs du monde entier et leurs amis, une tâche à laquelle je participerai toujours.

Je ne pense pas non plus que cela puisse être fait tant que la défense du pays est associée à tel ou tel programme politique, de droite ou de gauche. Comme Tom Friedmann pourrait dire, "Note à la droite israélienne : nous avons besoin d'une gauche sioniste". La même note pourrait être adressée à la gauche israélienne, sauf que le sionisme de la droite est généralement moins sujet à caution.

J'ai rencontré beaucoup de gens en Israël, de droite et de gauche, religieux et laïques. Et peut-être parce que je restais quelqu'un de l'extérieur, j'ai plus souvent eu tendance à remarquer ce qu'ils avaient en commun que les stéréotypes qui les différenciaient.

Quel peuple merveilleux vous faites, vous israéliens : direct, courageux, drôle, sexy et immensément décent. Je n'ai aucune fierté à n'être pas devenu l'un des vôtres, comme j'aurais pu le faire. Mais je vous admire et vous aime tout autant. Je vous suis reconnaissant pour chaque minute que j'ai passée ici.

Journaliste chevronné, Bret Stephens n’est pas juif. Il est venu il y a plus de deux ans du Wall Street Journal où il était éditorialiste pour assurer la Rédaction en Chef du Jérusalem Post..et il y retourne. Diplomé de l’Université de Chicago et de London School of Economics, il est souvent passé à C.N.N. et à la B.B.C.

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Fier d'être Israélien par Ismail Khaldi 26. 11.2004   Il y a deux ans, quelques bédouins comme moi, fiers d'être des citoyens israéliens, se demandaient : quels sont notre position et notre statut dans l'État d'Israël dans la situation actuelle ? Après tout, les Bédouins ont contribué à la réussite d'Israël. Au cours de ce dernier temps, quand Israël est attaqué et accusé d'être un État raciste, un "agresseur et un oppresseur", nous avons décidé que la moindre chose, et certainement la chose la plus efficace que nous pourrions faire, serait de raconter notre histoire en tant que membres de la société israélienne.   Moi, Ishmael Khaldi, je suis Israélien. J'ai servi dansTsahal, dans la police israélienne et au Ministère israélien de la Défense. L'an passé, je perdis deux amis bédouins dans l'exercice de leurs fonctions (Dieu bénisse leur mémoire), en défendant l'État d'Israël. Mes amis et ma famille estiment que nous avons un destin commun avec le peuple juif en Israël : nos grands- parents fondèrent cette terre avec des immigrés juifs dans les années 1920, 30 et 40 pour construire une démocratie. En raison de ce lien à l'État d'Israël, je ne puis rester inactif dans ce temps difficile pour Israël. Je dois aussi me prononcer et me faire entendre.   Je viens de rentrer d'une tournée de conférences dans des campus de l'Amérique du Nord, une tournée qui dura deux mois, organisée pour l'essentiel par des associations de Hasbarah… En arrivant en Amérique du Nord, déterminé à défendre Israël face au venin de la haine et des attaques dont j'avais beaucoup entendu parler, je m'attendais au soutien actif sur les campus parmi les étudiants juifs. Malheureusement, ce n'était pas le cas, au contraire, beaucoup d'étudiants tentèrent de m'empêcher de parler. Certains étudiants eurent même l'audace de me comparer à Joseph Gœbbels…

La haine profonde se manifesta clairement dans l'ensemble du pays dans les nombreuses questions “pipées” posées par des étudiants anti-israéliens. Par exemple, un étudiant musulman à l'Université de Rutgers faisait semblant de complètement ignorer qu'Israël est un État libre et demanda : "Comment pouvez-vous soutenir un État hébreu si vous n'êtes pas juif?" … À Milwaukee, on me demanda : "combien de vieillards et de femmes palestiniens avez-vous humiliés pendant votre service dans la police israélienne?" Comment peut-on poser de telles questions? Si seulement on savait la vérité, que les soldats israéliens ont, très souvent, aidé des Palestiniens.   Cette situation était terrifiante. J'étais moins choqué par les questions posées par les Arabes que par les menaces personnelles, et la profonde apathie de la majorité des étudiants juifs. Je m'attendais à rencontrer beaucoup plus d'étudiants juifs au courant de la situation en Israël, mais ce n'était pas le cas. Les étudiants arabes et leurs sympathisants connaissaient presque toutes les informations récentes provenant du Proche Orient. Comment la voix d'Israël peut-elle être entendue si les étudiants juifs ignorent tout des faits ou n'ont pas assez de connaissances pour se faire entendre?   Soixante ans après les horreurs de l'Holocauste, j'ai constaté que, sur les campus, la voix juive est muette… Mon engagement, en ce temps crucial, alors qu'Israël se bat pour le droit d'exister, consiste à perpétuer l'héritage de mes grands-parents, s'unir et combattre pour l'État d'Israël. L'Histoire ne nous tolèrera pas si nous restons muets. Nous devons retrousser nos manches à nouveau afin de construire un meilleur avenir pour Israël et pour tous ses loyaux citoyens. Le droit d'exister d'Israël est mon droit et celui de mon peuple, tout comme le destin d'Israël est notre destin. Comme l'Histoire exige de moi de combattre pour Israël, elle ne tolérera pas une génération de Juifs qui reste indifférente.

Transmis par l’Institut Canadien de Recherches sur le Judaïsme

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Le courage d’une femme musulmane

qui interpelle sa religion : Irshad Manji

Par Isabelle Tahar Miller Guysen Israël News2 décembre 2004 

Après Chadortth Djavann qui a combattu l’instrumentalisation par les islamistes du port du voile, voilà dans un registre plus large Irshad Manji! Irshad, une jeune femme piquante et convaincue que l’Islam doit s’ouvrir et se réformer, a publié un livre “The Trouble with Islam” en Français sous le titre : “Musulmane mais Libre”, éd. Grasset et Fasquelle).

Son livre nous invite dans l'intimité des interrogations de cette musulmane refuznik, ,comme elle s’appelle, pour qui Coran et liberté de penser devraient être compatibles! En termes parfois crus, souvent provocateurs et personnels, l'auteur analyse les inquiétants fondements de l'Islam tel qu’il est pratiqué actuellement:: violence, haine de l’autre, antisémitisme, acceptation aveugle du Coran… Un livre choc, heureusement égayé par le sens de l'humour de l'auteur.

Si la lecture du Coran est un exercice d'introspection, de réflexion et de citoyenneté, comment accepter, alors, le sort réservé aux femmes par cette grande religion de l'humanité ? Et l'antisémitisme ? Et l'esclavage en Afrique de l'Ouest?

«Nous sommes en crise et nous entraînons le monde entier avec nous.» Tel est le cri d'alarme que lance Irshad sous la forme d'une ardente lettre ouverte à ses coreligionnaires et à l'Occident.

Née en Ouganda, Irshad Manji a quatre ans lorsqu'elle fuit, en 1972 avec sa famille musulmane d'origine indienne, le régime du Colonel Amin Dada, et émigre au Canada pour s’installer près de Vancouver. Elle étudie dans une madrassa ou école coranique où elle se fera remarquer pour sa curiosité et ses questions impertinentes. Son précepteur n’apprécie guère et elle sera renvoyée.

Après de brillantes études universitaires, elle entre à la télévision où elle produit et anime aujourd'hui des émissions de débats qui connaissent un énorme succès.

Malgré ses déboires à la madrassa, Irshad qui est une femme croyante et qui aime sa religion, décide de continuer l’étude du Coran toute seule. Selon elle, la principale différence entre le monde musulman et l'Occident, c'est la liberté ou non de penser.

Cette interdiction de penser est, selon elle, le véritable problème du monde musulman. Est-ce une coïncidence si l’économie et la situation des droits de l'homme dans les pays musulmans se traînent loin derrière le reste de la planète?

Qu'il soit traduit moins de livres dans le monde arabe en mille ans qu'en Espagne chaque année? Que la majorité des réfugiés du monde viennent de pays musulmans et la plupart des guerres civiles opposent des musulmans? «Nous ne pouvons pas imputer nos maux les plus ignobles à l'Amérique, lance Irshad Manji. Le cancer commence chez nous.»

Le contact avec le judaïsme lui procure de l’étonnement:, les interprétations diverses de la Torah, les débats incorporés dans le Talmud, ainsi que la découverte, lors d’un voyage en Israël, d’une presse libre et variée. «En comparaison, dit Manji, la plupart des musulmans voient le Coran comme un document à imiter plutôt qu'à interpréter», car ils y voient un livre parfait, dicté entièrement par Dieu plutôt qu'inspiré.

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Elle constate qu'un islam ouvert jusqu'au 13ème siècle s'est durci par la suite, sous l'effet d'alliances politico-religieuses et du choc de voir l'Occident surpasser le monde arabe. Il faut « retrouver le sens de l’esprit critique dans l’islam ». C’est le projet Itjihad et elle relève avec humour que l’on entend trop souvent parler de Jihad mais pas assez de Itjihad.

Ce qui est intéressant dans la démarche d’Irshad, c’est cette volonté de pousser les musulmans vers une introspection, une autocritique et un débat d’idées.

La jeune auteur avance aussi des solutions dignes de considération pour une réforme du monde musulman: il faut redonner du pouvoir aux femmes les grandes perdantes de l'islam car confinées à la seule fonction reproductive.

Il est urgent de guérir l'islam, dit Manji, en soulignant que la dénatalité de l'Ouest contraste avec le baby-boom permanent des pays musulmans.

Elle propose des micro-prêts venus de l'étranger pour leur permettre de se lancer en affaires. De manière générale, poursuit-elle, il faut tout faire pour créer de la richesse à la base des sociétés musulmanes afin d'enrayer la mentalité de «martyr» et de laissé pour compte qui y règne.

Mais Irshad vous explique avec ferveur qu’elle ne peut mener son combat toute seule. Elle a besoin de nous tous. Elle implore les Occidentaux d'oser poser des questions aux musulmans. «Votre silence ne nous rend pas service», clame-t-elle. L’occident, dit-elle, se laisse endormir par l'idée de multiculturalisme, il est trop tolérant face à une religion aux tentations totalitaires.

Oprah Winfrey la grande star de télévision américaine vient de lui remettre le Prix de la Chutzpah (“Chutzpah Award”) pour son “audace, son sang-froid, sa hardiesse et sa conviction.” Le magazine “Miss” lui a décerné le titre de “Féministe du 21ème siècle.”

Le grand mérite du livre d’Irshad Manji est d’expliquer concrètement comment l'Islam pourrait être réformé en revalorisant le statut des femmes, en garantissant le respect des minorités religieuses et en encourageant le débat d'idées. “Musulmane mais libre” nous bouleverse par sa sincérité et son courage.

Il se veut être un cri de ralliement pour un avenir sans fatwa. Irshad Manji mérite définitivement que son initiative courageuse soit soutenue.

En l’observant derrière son micro, je me suis dit : “Elle a du chemin à faire, mais elle a l’envergure et le potentiel pour y arriver. Isabelle Tahar Miller

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Une survivante de la tyrannie palestinienne défend Israël Brigitte Gabriel parle : 15. 10. 2004

Je suis fière et honorée d'être ici aujourd'hui en tant que Libanaise parlant en faveur d'Israël — la seule démocratie au Moyen Orient. J’ai grandi dans un pays arabe et je veux vous donner un aperçu de la réalite qui régit ce monde . Je fus élevée au Liban où l'on m'a appris que les Juifs étaient mauvais, qu'Israël était le diable, et que nous n'aurions la paix au Moyen Orient que quand nous aurions tué tous les Juifs et les aurions jetés à la mer.  

Lorsque les musulmans et les Palestiniens déclarèrent le jihad contre les chrétiens en 1975, il commencèrent à massacrer les chrétiens, ville après ville… C'est Israël qui vint aider les chrétiens au Liban. Ma mère fut blessée par un obus musulman et évacuée dans un hôpital israélien pour être y soignée. Quand nous entrâmes dans la salle des urgences, je fus sidérée par ce que j'y vis: Les médecins traitaient chacun selon le traumatisme qu'il avait subi et soignèrent ma mère avant le soldat israélien qui se trouvait à ses côtés…

  Pour la première fois de ma vie, j'ai rencontré une qualité humaine que ma culture n'aurait jamais montrée à l'égard de son ennemi. J'ai expérimenté les valeurs des Israéliens — qui étaient capables d'aimer leur ennemi dans les moments les plus éprouvants. Je me suis rendu compte que le mensonge que mon gouvernement m'avait vendu au sujet des Juifs et d'Israël était loin de refléter la réalité. Je savais pertinemment que si j'avais été Juive dans un hôpital arabe, on m'aurait lynchée et jetée par terre, des cris joyeux de "Allahou akbar" (dieu est grand) auraient retenti dans l'hôpital et les rues alentour.   Je me suis liée d'amitié avec les familles des soldats israéliens blessés, avec Rina en particulier, dont l'enfant unique avait été blessé aux yeux. Un jour, l'orchestre militaire israélien vint jouer l'hymne national pour remonter le moral des soldats blessés. Quand ils entourèrent le lit du fils de Rina et se mirent à jouer une chanson sur Jérusalem, Rina et moi éclatâmes en larmes. Je me sentais étrangère et génée et me préparais à sortir, mais cette mère tenait ma main pour me retenir… Elle me tenait en pleurant, et dit : "Ce n'est pas ta faute". Nous restâmes là, simplement, en pleurant, nous tenant par la main…   La différence entre le monde arabe et Israël est une différence de valeurs et de caractère. C'est la barbarie contre la civilisation. C'est la dictature contre la démocratie. C'est le mal contre le bien… Parce qu'on a encouragé les Palestiniens à croire que l'assassinat de civils israéliens innocents est une tactique légitime pour faire avancer leur cause, le monde entier subit maintenant le fléau du terrorisme, de Naïrobi à New York, de Moscou à Madrid, de Bali à Beslan… Ce même monde attribue les attentats suicide au "désespoir face à l'occupation". Mais que je vous dise la vérité. Le premier attentat terroriste majeur commis par des Arabes contre l'État juif fut perpétré dix semaines avant qu'Israël ne devînt indépendant.

Le terrorisme arabe n'est pas causé par le "désespoir face à l'occupation", mais par l'idée même d'un État juif.   Tant de fois dans l'histoire des cent dernières années, les citoyens sont restés silencieux et n'ont rien fait, laissant le mal l'emporter. Tout comme l'Amérique s'est levée et a vaincu le communisme, il est maintenant temps de se lever contre le terrorisme l'intégrisme religieux et l'intolérance. Il est temps pour nous tous de nous lever, de soutenir et de défendre l'État d'Israël, qui est aux premières lignes de la guerre contre le terrorisme.   Transmis par l’Institut Canadien de Recherche sur le Judaüïsme Traduction française, Llewellyn Brown

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Parce que c’est à un Palestinien de le dire… Une analyse par Sami al-Soudi Metula News Agency 1.10. 2004 Les deux semaines de vacances que je me suis octroyées au loin m’ont été très bénéfiques J’avoue que j’étais en train de faire un début de déprime et que j’avais grand besoin de me mélanger à des gens qui vivent "autrement", pour ne pas dire, simplement, "des gens qui vivent". Le contraste est absolument terrible.

Là-bas, les personnes s’emploient à leur bonheur et à celui de leurs familles ; ils progressent, ils s’instruisent, ils s’activent à éloigner d’eux et de leurs proches tous les risques de malheurs. Ici, chez nous, c’est comme si nous appelions sur nos têtes tout ce qui ressemble à la destruction.

Et comme je les jalouse, au point d’avoir même imaginé m’installer là-bas et me vouer à oublier. Mais ça n’est pas si simple, la Palestine n’est pas seulement un pays, elle est aussi en moi. Ca n’est pas un espace géographique sur une carte, c’est aussi chacun de mes organes, de mes souvenirs, de ce qui me compose. C’est cette obligation et cette culpabilité qui me tenaillent et qui m’ont fait chèrement payer chaque minute de ces quelques journées d’oubli.

Comment vous parler de ces enfants que j’aime, bien plus que je ne m’aime moi-même, des vieilles femmes qui ressemblent à ma mère et de la terre, de ma terre, alors que trop souvent, mon sang me fait honte, que j’ai besoin de dire pardon tout le temps, en voyant les crimes qui sont commis en mon nom, par ces anthropophages qui prétendent défendre ma cause.

Et puisque l’encre est chère, que l’inflation s’en prend aux mots, que les hommes n’accordent plus d’importance à la poésie car ils n’en ont plus le temps, permettez que j’aille à l’essentiel. Que je dise, à la face de ceux qui trouvent leur raison de vivre dans la diffusion du mensonge, que je n’ai jamais entendu parler d’une opération militaire qui soit plus légitime que celle entreprise ce matin, à Bet Hanoun et à Jabaliya.

Croyez qu’il m’en coûte, parce que je sais mieux que vous, que Jabaliya est un camp de réfugiés, comme presque toute la bande de Gaza, d’ailleurs et que mes frères et que des enfants sont, pendant que j’écris ces lignes, en train de payer de leur vie le prix de la logique dont j’ose dire le nom. Et il faut avoir connu la vie de réfugié, la misère d’entre les misères, pour avoir le droit d’en parler.

Mais les Israéliens ne sont pas responsables, et la logique non plus. Il me reste la conscience d’écrire ce qui est clair et évident. Je vois dans cet exercice déchirant le témoignage nécessaire, qui m’évite de me fondre dans la horde des chacals, qui conserve mes attributs d’être humain. D’être humain palestinien.

Il faut le dire, alors, il faut qu’un Palestinien le dise et le sort veut que ce soit moi : Les tirs de missiles contre la ville juive de Sdérot constituent un double crime contre l’humanité. D’abord contre les habitants de ce lieu, qui ne nous ont jamais lésés en quoi que ce soit. Ensuite, contre tous les Palestiniens qui cherchent une sortie à ce conflit, autre que celle empruntant les chemins du paradis ou de l’enfer. 

Evidence et vérité : Les juifs n’iraient pas à Jabaliya, ils n’y seraient toujours pas, si des tueurs issus de mon peuple, et leurs chefs, ne faisaient pas tout ce qu’ils ont le pouvoir de faire afin de forcer littéralement les soldats sionistes à revenir à Gaza. Le gouvernement israélien a décidé, au prix de tumultes politiques majeurs, de quitter fprochainement toute la bande de Gaza. Ceux qui lancent des roquettes sur Sdérot et qui y tuent des bébés, ne veulent, à l’évidence, pas qu’ils s’en aillent.

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Qu’on ait la décence de ne pas parler en ma présence de "cycles de violence" ou "de vengeance". Ceux qui rapportent ces sornettes veulent que la guerre ne se termine jamais. Quand les dégénérés humanophobes du Hamas déclarent "venger par ces tirs les éliminations de leurs chefs Yacine et Rantissi", ils oublient que les tirs de Quassam avaient débuté au moins deux ans avant leurs morts et que c’était eux, qui en avaient instrumenté l’usage.

Il n’y a pas que le Hamas qui souffre de trous de mémoire, la bande au vieux aussi. La Moukata de Ramallah fait à nouveau donner toutes ses trompettes pour annoncer un "nouveau génocide" perpétré par les juifs, à l’instar de celui de Jénine, qui n’a jamais eu lieu. Il faut, au contraire, admettre que nous avons la chance d’avoir à faire à un adversaire civilisé. Je devrais écrire "un adversaire unique", dans son degré de civilisation, si je veux représenter un tant soit peu la réalité. Toute autre nation aurait réagi aux assassinats collectifs et racistes de Sdérot en bombardant Bet Hanoun et Jabaliya à l’artillerie lourde. Toute autre nation que l’Etat hébreu, n’y aurait laissé que des champs de cratères, les livres d’histoire en font foi.

Les tueurs du Hamas et de toutes les hordes terroristes ne doivent ainsi leur survie qu’à l’indulgence de leurs ennemis et à leur engagement moral de sauvegarder les vies des personnes qui ne sont pas impliquées dans ces assassinats. Les Israéliens risquent l’existence de leurs soldats, en les envoyant dans la casbah de Jabaliya, piégée et minée, tout comme ils risquent celle d’autres habitants de Sdérot, en choisissant ces moyens différenciateurs mais inaptes à éloigner durablement les Quassam des maisons de ceux qu’ils protègent. 

Que ce soit Arafat ou les décideurs de Damas et de Téhéran, qui commandent directement au lancement des missiles, cette engeance ne veut ni de retrait israélien de Gaza ni de paix, il suffit d’observer ce qui se passe sur le terrain depuis quatre ans. A la suite de leur opération Rempart, les Israéliens avaient effectivement entrepris une manœuvre de retrait total de toutes nos agglomérations en Cisjordanie.

Les criminels de Palestine, et leur Arafat à leur tête, avaient alors déclenché une vague générale d’assassinats collectifs, depuis les trois premières villes libérées, pour déjouer toute tentative qui pouvait effectivement mener à une solution de compromis. 

Maintenant, ils font la même chose dans le nord de Gaza. Ils font revenir les tanks à l’étoile de David, qui les avaient quittées depuis longtemps, dans nos rues et dans nos villes. Ils tentent de renforcer l’extrême droite israélienne, en donnant du sens à l’argument : "le seul discours que ces gens comprennent (nous), c’est celui du canon". Les tueurs lâches de civils israéliens et fossoyeurs de mon peuple oeuvrent pour la guerre perpétuelle, pour la sha’hada collective.

Dans ce but, ils ne veulent en aucun cas qu’Israël se retire de Gaza dans l’ordre et la négociation. "Si ça marche à Gaza, ça pourrait marcher aussi en Cisjordanie", se disent-ils "et c’est l’autoroute"(le terme est d’eux, je les ai souvent entendus le prononcer) "vers la solution des deux Etats distincts pour deux peuples distincts", ce dont ils ne veulent en aucun cas. Ils lui préfèrent nettement l’Armagedon islamique, la spirale infernale de la violence et de la mort.

Moi pas. Je parle au nom de cette solution, parce que c’est la seule qui soit applicable.

Parce que je veux que les enfants vivent, et mes enfants et ceux de Stéphane Juffa. Parce que la mort n’est pas une solution pour des êtres humains sensés. Parce qu’il existe des Palestiniens sensés, avec lesquels ils peuvent discuter et que je suis de ceux-là.  Transmis par Louis Bloch

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Jean Rollin La valise ou le silenceChrétiens P.O.L. L’oppressante condition des Chrétiens de Palestine

Carnet de route après une immersion de deux mois dans la communauté chrétienne palestinienne, ses déconvenues, des masses d'informations jamais diffusées jusque là. Des célébrations du Nouvel an chrétien 2003 interdites par les islamistes, à l'antisémitisme comme creuset de l'unité nationale. Sylvain Attal  [email protected]

Fidèle a sa méthode d'immersion dans son sujet, Jean Rolin nous fait part, tout au long de ce journal, de la suite des déconvenues qui furent les siennes dans ce projet a priori anodin, et pourtant si sensible politiquement. Le simple fait de manifester de l'intérêt pour les chrétiens palestiniens suffit en effet à le rendre « louche » aux yeux de ses hôtes musulmans qui n'ont de cesse de le décourager et de tenter continuellement de changer de sujet de conversation.

À les entendre, il n'y aurait absolument aucune particularité chrétienne en Palestine. Chrétiens et musulmans, lui explique-t-on volontiers, seraient unis par leur commune condition d'occupés, et subiraient également l'oppression israélienne. Un occupant plus souvent décrit par l'épithète « juif » que par celui d'israélien…

La moindre tentative de singulariser les chrétiens relèverait donc d'inavouables arrières pensées, forcément hostiles à la cause palestinienne. On dirait, chez nous, qu'elle trahirait de « l'islamophobie » pure et simple.

Et pourtant… ce serait plutôt par lapsus que consentiraient à s'exprimer ces chrétiens sur la réalité de leur soumission. Au bout de ce voyage languissant, la chape de l'aliénation consentie finit à peine par se lézarder et par laisser échapper quelques soupirs, comme celui de ce commerçant de Bethlehem entendant l'appel à la prière du vendredi : « Si vous saviez comme ils nous détestent ! ».

Démoralisés, démunis, ne songeant plus qu'à s'exiler le plus vite possible en Amérique où vit déjà au moins un membre de leur famille, les chrétiens sont déchirés entre la ferveur de leur patriotisme et la crainte d'éveiller la moindre critique de la part de « l'Autorité ».C'est tout juste, selon Rollin, si, lorsqu'une patrouille israélienne « visite » la maison d'un chrétien, celui-ci n'en vient pas à regretter que les soldats ne se livrent pas à un minimum de dégradations, lui permettant de prouver qu'il n'a fait l'objet d'aucun traitement de faveur de la part de l'occupant…

Car tel est bien le reproche qui guette en permanence les chrétiens et auquel ils parent en se montrant deux fois plus laudateurs d'Arafat, laissant aux musulmans le soin de critiquer l'Autorité Palestinienne et le « vieux », voire en surenchérissant dans l'antisémitisme. Un antisémitisme qui sert bien sûr de creuset à l'unité nationale.

De multiples petites vexations consenties comme autant de gages d'adhésion nationale émergent parfois de vraies brimades collectives, dues aux islamistes qui font de plus en plus la loi à Bethléem et ailleurs. Interdiction de la moindre réjouissance lors du Nouvel An 2003, en signe d'affliction envers les martyrs tombés pour la cause. Comme par hasard, cela ne concernait qu'un événement célébré par les chrétiens. Les musulmans, eux, n'ont jamais renoncé aux moindres effusions lors de leurs fêtes. Interdiction formelle était donc faite aux restaurateurs d'ouvrir le jour du Nouvel-An, les privant d'une précieuse rentrée d'argent. Aucune agence de presse ne fit même mention de cette décision, et des mesures coercitives furent employées envers ceux qui tentèrent malgré tout de s'y soustraire.

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Une figure emblématique, réaliste, éprise de paix

Me Aziz Sehade

« Des Etrangers chez Soi « un livre de son fils, Raja Sehade traduit del’anglais par Mi’hal Zuckermann Ed. ’Hemed

« Des illusions de l’espoir au terre à terre des réalités « 

« Des étrangers ces israéliens qui vivent désormais dans notre maison à Jaffa depuis 1948, des étrangers, nous aussi, les Sehade, réfugiés à Ramallah « .

L’ouvrage est dominé par deux points forts : l’avocat Aziz Sehade, le père de l’auteur, une personnalité exceptionnelle, et la défaite cuisante de armées arabes en 1967.

“J’avais alors 16 ans, nous avons vécu cette défaite, nos illusion brisées, nos mythes envolés! Nous étions imprégnés de stéréotypes, l’Etat d’Israël, une création artificielle incapable de résister aux armées arabes, l’israélien inculte et brutal.

Notre famille vivait à Ramallah où mes parents s’étaient réfugiés en 1948. A la nuit tombante, nous contemplions avec nostalgie les lumières scintillantes de Jaffa, elles étaient pour nous la “fée de la mer”, lanterne magique qui projetait dans le ciel la nostalgie de notre paradis perdu, elles cristallisaient nos illusions: les israéliens allaient s’évaporer sous le souffle rédempteur de la puissance arabe.

Aussi ai-je eu du mal à en croire mes yeux et mes oreilles lorsque je vis apparaître à notre porte le 9 juin 1967, le 3eme jour de la guerre, Salim Ouda, rédacteur d’un quotidien local flanqué de deux militaires israéliens, Dan Bavli et David Kim’hi qui étaient venu le solliciter de les amener chez mon pére, Me Aziz Sehade.

Mon père les attendait, digne et solennel, en veste blanche, col empesé, pantalon marron rayé.

Son plan de paix avec Israël étai déjà structuré dans sa tête, ils viendraient en chercher la version rédigée le lendemain. “ Ton pére était un homme fantastique” m’a confié plus tard Dan Bavli. En effet, il allait prendre sur lui des risques personnels énormes, pour tomber finalement sous les balles d’un tueur palestinien 18 ans plus tard en 1985.

Il avait vraiment tenté l’impossible pour faire appréhender la réalité à ses frères arabes. Dès juin 1967, il avait réuni une liste de 40 notables palestiniens qui devaient se réunir, se constituer en gouvernement provisoire d’une « Palestine indépendante » prête à négocier un traité de paix avec Israël .

Aussi le “Triple Non” de Khartoum édicté quelques semaines après porta-t-il un coup très dur à ses espoirs, à ses efforts : - Non à la reconnaissance d”Israël dans ses frontières de 1949- Non à tout accord de paix –Non au reclassement des réfugiés arabes dans les états frères. Mais Aziz Sehade n’était pas homme à renoncer

La visite de David Rozenblum, un vieil ami juif de l’époque du Mandat Britannique, le toucha particuliérement; “ j’ai une seule prière à t’adresser” lui dit mon père: emmène-moi revoir Jaffa”.

Le récit de cette visite à Jaffa est le point culminant de ce livre, chargé d’émotion et de sentiment. “Pour mon père, le tumulte émotif de cette visite devait se concrétiser par une prise de conscience politique des réalités” .

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“Mon père” écrit Raja, “sentit son coeur se gonfler au fur et à mesure de la descente vers la plaine et le littoral . Il put errer dans les ruelles de son enfance, visiter la maison familliale, le port” : Ce désir vieux de près de 20 ans avait été exaucé…..

Lorsqu’il revint à la réalité, David Rozenblum à ses côtés avait le regard tourné vers le nord : “Voici Tel-Aviv dit-il avec fierté” Avec le crépuscule, la métropole brillait déjà de ses mille feux. “Ce fut l’instant où mon père réalisa que “la fée de la mer” qui avait éclairé notre nostalgie n’était autre que l’ancien faubourg de la brillante Jaffa, qui elle se voyait maintenant reléguée au rang de faubourg sombre et minable, à l’aspect délaissé.

Ce choc lui fit prendre conscience que la lanterne magique qui éclairait nos espoirs était en réalité la métropole israélienne qui, elle, symbolisait la continuité……, la continuité du peuple voisin, israélien. Raja Sehade a publié son livre en 2002, en pleine intifada,. Son courage suscite le respect. Le fait que de nombreux palestiniens soient prêts à l’instar de son père à une entente avec “ l’entité sioniste, l’Etat d’Israël “ ne doit pas faire oublier le sort tragique de Me Aziz Sehade : les tueurs de 1985 ont de émules qui sont à l’affût.

D’après une critique littéraire d’Amir Ben-David ,Haarets, S’farim 4. 8 .04

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Pogromes anti-chrétiens à Alexandrie et en Haute-Egypte 24. 10. 05Par Masri Feki Metula News Agency Ce sont encore les voyous de la civilisation religieuse de la fatalité et de la destruction qui terrorisent mes compatriotes de confession chrétienne en toute impunité et dans l’indifférence générale des autorités égyptiennes.

 Lors de la prière de vendredi dernier, un appel a été lancé par des religieux musulmans demandant aux fidèles de combattre les chrétiens et de venger leur dignité atteinte par les infidèles. Depuis, quelquesy cinq mille musulmans défilent sans arrêt dans les rues de Moharam Bek, à Alexandrie, appelant à la destruction de l’église de Mari-Girgis (Saint-Georges).  Au moment où j’écris cette dépêche, j’apprends que la religieuse qui avait été attaquée au couteau mercredi dernier 19 octobre à l’entrée de ladite église par un jeune musulman, vient de succomber à ses blessures. Je rappelle ici que selon l’AFP la victime n’avait été que « légèrement blessée ». Quant à l’avocat qui avait tenté de la protéger lors de l’agression, il est lui aussi en train d’agoniser dans un hôpital public. Le quartier Moharam Bek d’Alexandrie est jonché de débris de verre. Selon les sources officielles du Caire, quinze voitures et seize magasins appartenant à des coptes auraient été incendiés hier. Des jeunes musulmans ont dévalisé des pharmacies, des bijouteries et des cybercafés appartenant à des chrétiens de la ville d’Alexandrie.  Le prétexte de ce véritable pogrome n’est plus une cloche qui aurait sonné en signe de provocation anti-musulmane. Cette fois-ci, les dhimmis (les non-musulmans vivant en terre d’Islam) sont accusés d’avoir diffusé le DVD d’une pièce de théâtre datant de 2003. Or, la pièce est jugée anti-musulmane, ce qui, d’après les forces de sécurité, aurait incité les cinq mille musulmans à attaquer des églises et à agresser des membres de la communauté chrétienne de la ville du nord de l’Egypte. L’église Al-Rousouleya a été incendiée, tandis que des cocktails Molotov ont été jetés à l’intérieur de l’église de la Vierge Marie. Des islamistes ont attaqué l’église catholique Al-Hamra’ ainsi que de nombreuses églises évangéliques. Fidèle à son habitude, le quotidien Al-Ahram [1], proche du parti présidentiel, garde un silence complice : pas la moindre allusion aux événements d’Alexandrie. Selon le quotidien indépendant Al-Doustour (La Constitution), ce qui s’est passé à Alexandrie serait la conséquence naturelle des « provocations » émanant de  l’église Saint-Georges.  Al-Doustour  reprend à son compte le prétexte de la pièce de théâtre, réalisée voici deux ans, et qui « donnerait une mauvaise image de l’islam ».  Interprétée par des acteurs amateurs, la pièce relate l’histoire véridique d’un jeune chrétien qui se convertit à l’islam et est poussé par un imam à agresser des prêtres de sa communauté d’origine.  Deux hebdomadaires égyptiens El-Midan et Al-Osbou’ [2], dénoncent sur le ton de la menace l’infidélité des chrétiens d’Egypte, qui seraient mêlés à un « complot mondial anti-arabe » ! Pour le rédacteur en chef d’Al-Ousbou’, Moustafa Bakri : « certains traîtres de la diaspora copte complotent avec les sionistes et la CIA dans le but d’expulser les musulmans de leurs terres » [3]. On pourrait demander à Bakri quand et où des musulmans en Egypte ont été expulsés. Mais ce serait inutile, tant l’aberration du rationnel de ces zélotes est sans limite.  Le quotidien Al-Wafd [4] (conservateur), pour sa part, n’a fait que relater les informations fournies par la présidence sans se donner la peine d’aller enquêter sur le terrain ni de recueillir le moindre témoignage. Pour certains médias occidentaux, les événements d’Alexandrie ouvrent la porte à un nouveau « cycle vicieux de violence » en Egypte, comme s’il s’agissait d’affrontements entre deux

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communautés querelleuses. Or, il ne s’agit visiblement que d’un cycle linéaire de violence trouvant son origine uniquement dans les mosquées.  L’influent cheikh d’Al-Azhar [5], Mohamed Sayed Tantawi, s’est contenté d’appeler les deux grandes communautés à retourner à la raison tout en refusant de dénoncer les agressions. Selon un représentant de la même congrégation, interrogé sur la chaîne qatari arabophone Al Jazeera, le pape Chenouda III (le chef spirituel des coptes Ndlr.) devrait présenter des excuses publiques pour ne pas avoir interdit la diffusion d’une œuvre qui donne une mauvaise image des musulmans. Qu’en est-il cependant de l’image de la communauté musulmane d’Alexandrie lassée pas ces agressions, ces autodafés et ces pillages ? La question n’est pas posée dans le pays du Nil.  Par ailleurs, nous venons de recevoir un communiqué de l’Association des Coptes d’Europe qui nous apprend que dans le gouvernorat de Sohag (Haute-Egypte), de jeunes musulmans originaires du village de Bani-Wassel  ont attaqué dimanche matin des magasins et endommagé – en toute impunité et dans l’indifférence générale des autorités locales – des biens appartenant à des coptes. Selon la même source, deux voitures appartenant au monastère du Anba Thomas ont également été détruites et une troisième a été jetée dans une rivière. Aucun média n’a encore relaté la nouvelle, la police ayant empêché les journalistes de se rendre sur les lieux des agressions. Le gouvernement égyptien s’est abstenu de dénoncer ces émeutes dont sont victimes les citoyens égyptiens de confession chrétienne. Presque dans le même temps, le Caire a « suspendu pour une durée indéterminée » l’instruction de l’affaire des mineures chrétiennes enlevées, violées, converties de force à l’islam et mariées à des musulmans religieux. Devant cette attitude, certains intellectuels égyptiens, comme l’écrivain Magdi Khalil réfugié aux Etats-Unis, ont critiqué l’attitude négative de l’Etat qu’ils qualifient de « complice ».  Appelé à se prononcer sur le drame qui frappe un nombre croissant de familles chrétiennes en Egypte, le pape Chenouda III – d’habitude extrêmement prudent quand il s’agit de s’exprimer sur les vicissitudes dont souffrent les chrétiens – avait annoncé, le 17 mars 2004 déjà : « la situation est extrêmement grave et ce que nous avons subi dans le passé nous suffit. L’Etat doit réagir car cette fois-ci nous n’allons pas nous taire. » Officiellement, le gouvernement égyptien désavoue toutes formes de persécution mais, dans les faits, il minimise celles qu’il ne peut cacher. Après chaque émeute anti-chrétienne, le manque de fermeté du régime de Moubarak est expliqué au Caire par la crainte de désordres plus importants et par le déficit de légitimité dont souffre le régime. Quelle sera cette fois-ci la réponse officielle justificatrice de ce nouveau silence ? Elle intéressera sûrement ceux qui, à la veille du dernier scrutin présidentiel, ont prétendu que le régime était désormais assez fort pour s’opposer aux agissements des extrémistes.

 Elu fraîchement le mois dernier avec 88.6% des voix lors d’une élection présidentielle jugée démocratique et très transparente par le pouvoir et les médias aux ordres, il est grand temps que Moubarak, qui s’est très modestement présenté durant sa campagne électorale comme « le candidat de tous les Egyptiens », assume ses engagements et prenne des décisions à la hauteur de ses responsabilités. Avant que la situation ne devienne effectivement incontrôlable.

  [1] Quotidien numéro 1 en Egypte (En arabe : Les Pyramides).[2] En arabe : La Semaine. Site Internet : http://www.elosboa.com/.[3] Moustafa Bakri, C’est un complot, Al-Ousbou’ du 24 octobre 2005.[4] Quotidien numéro 2 en Egypte du néo-Wafd.[5] La plus haute instance religieuse de l’islam sunnite dans le monde, dont le siège est dans la capitale égyptienne.

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Le « PROJET «  Le Lien 2.11.2005

Un “ Protocole “ des Sages du Coran

En novembre 2001, lors d'une perquisition, des enquêteurs suisses et italiens près de Lugano découvrent le "Projet", une ambitieuse stratégie islamique pour établir le règne d’Allah sur toute la terre et d'établir le pouvoir d'un Calife sur toutes les nations.

A l'origine de cette ambition, les Frères musulmans, une secte créée en Egypte par Hassan el Banna, à l'origine de l'assassinat de Sadate, modèle du Hamas et du Djihad islamique, inspirateur de Ben Laden : cette conspiration a été dénoncée maintes fois dans de nombreux ouvrages d'historiens qui se sont penchés sur cette secte.

Moins connu et particulièrement intéressant, le fait que cette conspirarion a fait l'objet d'un pacte, le “ Projet", découvert par hasard au cours de cette enquête en Suisse.Le journaliste du Temps, le journal genevois bien connu, Sylvain Besson, chargé de suivre cette affaire, vient de publier un livre, "La conquête de l'Occident" Youssouf Nada dirigeait la banque islamique Al-Takwa à Lugano depuis sa création en 1988. Il dément tout lien avec le terrorisme,.mais reconnaît avoir été longtemps l'un des principaux dirigeants de la branche internationale des Frères musulmans, le plus important groupe islamiste, inspirateur de tous les terroristes contemporains, du Hamas à Ben Laden.

Le “ Projet “comporte un texte de 14 pages, daté de décembre 1982, qui débute ainsi : " Ce rapport présente une vision globale d'une stratégie internationale pour la politique islamique. Selon ses lignes directrices, et en accord avec elles, les politiques islamiques locales sont élaborées dans les différentes régions".

Le document préconise de créer une sorte de toile-réseau dont les mailles devraient unifier, inspirer et coordonner tout mouvement engagé dans la lutte pour l'Islam partout sur la planète et créer des cellules du djihad en Palestine.

Cette « Toile « , ce « Filet » recensera tous les centres de pouvoir locaux et mondiaux, afin d'étudier les possibilités de les mettre sous leur influence islamique.

L'objectif est de répandre haine et rancœur dans tout l' Occident tout spécialement à l'égard des Juifs. Le but suprême est " coordonner le travail islamique dans une seule direction : consacrer le pouvoir de Dieu sur terre. "

La "Task Force" anti-terroriste mise sur pied après les attentats du 11 septembre 2001 a longuement étudié "Le Projet", et décrit dans un document concis la stratégie mise au point par la Confrérie pour devenir la principale force d'influence sur le monde musulman. Pour cela, les Frères musulmans ne doivent pas agir au nom de la Confrérie mais s'infiltrer dans les organismes existants afin de ne pouvoir être repérés puis neutralisés.

Le Projet préconise de construire des institutions sociales, économiques, scientifiques et médicales, pour être en contact avec le peuple. C'est exactement la tactique mise en oeuvre de- facto par le Hamas au Moyen-Orient et préparée en sous-main dans toute l’Europe.

Selon le journal suisse Le Temps, cette idéologie totalitaire d'infiltration constitue à terme, le plus grand danger pour les sociétés européennes : "avant dix ans.on verra émerger en Europe un système parallèle, la création de parlements musulmans, ce qui existe déjà en Grande-Bretagne... Commencera alors la lente destruction de nos institutions, de nos structures.”

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Un fonctionnaire, qui a demandé à rester anonyme, a déclaré que le Projet n'est pas un simple texte de réflexion, mais une "feuille de route" dont certains éléments ont été mis en œuvre sur le plan réel. Et de nos jours.

Youssouf Nada prétend ne pas être l'auteur du "Projet". Il semble acquis qu'il ait été rédigé à Genève, probablement par l’un des théoriciens des Frères musulmans, Saïd Ramadan, père de Tariq Ramadan, le spécialiste de l'infiltration islamiste en Occident . Celui-ci avait trouvé refuge à Genève, suite aux soupcons de Nasser vis-à-vis des Frères Musulmans On trouve en effet des thèmes très semblables dans le journal qu'il édite " El Mouslimoun. "

Par ailleurs, le maître à penser du Conseil des fatwas, Yousouf al-Qaradawi, était l'un des principaux actionnaires de la banque Al-Taqwa de Lugano. Il est aujourd'hui le prédicateur islamiste le plus écouté d'Europe, de France, d’Angleterre,t de tout le monde arabe.

Chez lui aussi on retrouve de nombreux thèmes du "Projet". Déjà en 1990, il engageait à éliminer toutes les influences étrangères en terre d'islam, du Maroc à l'Indonésie. De même, il n'a cessé d'engager à «protéger» les communautés musulmanes, contre les idées " modernes " et matérialistes occidentales.

Le “ Projet “reflète la route suivie sans désemparer pa l’Islamisme Mondial

Filippo Eminente

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“Israël et les Etats-Unis sont des obstacles majeurs à la paix au Moyen-Orient et en Terre Sainte “

Si ces obstacles étaient levés, le conflit entre israéliens et palestiniens pendrait fin, paix et harmonie règneraient dans toute la région……

Ces axiômes sont faux:

Les faits seuls donnent le ton….ils réfutent les slogans mensongers….. encore faut-il vouloir regarder ces faits en face :

1962 : L’Egypte de Nasser intervient militairement au Yemen et se sert de gaz toxiques : des milliers de morts, rapport avec Israël: Nul

1980 Assad-père fait massacrer des dizaines de milliers deses propres citoyens à Homs et la région rapport avec Israël: Nul

1980/81, la guerre sanglante entre l’Irak et l’Iran en 1980 fait des centaines de milliers de morts rapport avec Israël: Nulla guerre arabo-arabe en Algérie cause plus decent mille morts rapport avec Israël : Nul

1990 :l’invasion de Saddam Hussein au Koweit, ses suites fait des centaines de miliers de morts rapport avec Israël :Nul

1995/96 l’assassinat par Saddam de plusieurs milliers

de ses propres citoyens par des gaz toxiques rapport avec Israël :Nul

2005 et précédentes:les musulmans du Soudan massacrentleurs concitoyens non- islamistes au Darfour par centaines de milliers : un véritable génocide rapport avec Israël :Nul

Europe et Tiers Monde sont impitoyablement critiques lorsqu’Israël se défend contre les attaques terroristes meurtrières . Par contre au cours des tueries interarabes cruelles et meurtrières, lors de véritables génocides contre des groupes ethniques, leur attittude oscille entre l’indifférence, l’inéffiacité et l’impuissance.

La voix des faits porte au loin, mais personne ne veut l’écouter

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Réponse à deux universitaires pro-palestiniens avec un encart de mise au point sur “Sabra et Chatilla (1982 ) * * * * * * *

בס"ד Raymond Heymann février 2005A Monsieur et Madame E….., bonjour.

Je vous remercie pour votre lettre du 7 janvier et vous exprime toute mon estime d’avoir pris la peine de me faire savoir votre désir de ne plus recevoir notre documentation informative. Vous m’en avez exposé les motifs et je tiens à y répondre en brossant un tableau un peu plus large pour essayer d’éclairer le contexte et les points qui ont pu vous choquer.

L’élaboration d’un consensus de co-existence de deux états -israélien et palestinien- vivant côte à côte en Terre Promise, serait probablement moins traumatisant sans le contexte du dysfonctionnement du monde arabe qui nous entoure. Ce monde est soumis à la pression de l’islam fanatique et militant.

Telle est la réalité et nous, israéliens, nous ressentons avec douleur et frustration que cette réalité vous est soigneusemt celée, mais aussi que vous ne faîtes pas l’effort sérieux nécessaire pour percer la chappe de mensonges et découvrir la vérité israélienne.

La poussée conquérante de l’Islam militant est épicentrée auprès des oulémas wahabites d’Arabie saoudite et ceux de l’université El-Azar du Caire. Le mot d’ordre est clair, stimulant et impératif : Il n’y a de place dans le monde que pour les fidèles d’Allah. Peuvent-être tolérés des Dhimmis, dépendants, soumis, humiliés, et de par là corvéables à souhait.

Cette réalité est déjà en mouvement, elle est dissimulée derrière un “islam modéré et laïque” qui n’a aucun fondement car il est contraire à l’essence même de l’islam réel. Mais lorsque le danger vous sera perceptible, il sera peut-être trop tard.

Des scénarios de blocage de l’Islam tels “Charles-Martel-Poitiers “ où “Vienne” quelques siècles plus tard, sont-ils plausibles ? Nul ne saurait le dire, mais tous les symptômes disent le contraire.Il ne fait aucun doute que la 3ème guerre mondiale est engagée entre l’Occident et ses valeurs, et un Islam fanatique, intolérant et conquérant

Je n’ai plus l’âge du doctrinaire extrémiste et trublion. Notre projet n’est pas de convaincre, mais de renseigner pour faire rétablir la réalité si malmenée. Nous aussi, nous essayons de croire à une paix possible, mais la réalité nous impose un qui-vive permanent et nous nous trouvons ainsi coincés entre le souhaité et le redouté, l’espéré et le subi, la vérité et la calomnie.

Je me permets aussi de vous affirmer que nos référents universitaires sont parfaitement dignes de foi, ne vous déplaise, mais ils sont si rares à être restés lucides ! Ils ne font pas partie de la dérive intellectuelle qui a adopté la substitution manipulée avec brio : faire passer l’agresseur pour la victime.

Cette dérive cherche à apaiser ses remords lancinants pour les malheurs causés par un passé colonial pesant, chargé de nostalgie pour le paradis perdu marxiste-léniniste dont la faillite a laissé tant de ravages dans les esprits des orphelins de leur rêves déçus,

Les transfuges du K. G. B. chargés de façonner l’image de marque palestinienne ont eu l’idée géniale de leur fournir le cliché du “ petit David palestinien “ dans le rôle de la victime face au “puissant Goliath israélien” comme agresseur. Un exutoire bien trouvé pour les pitiés tiers-mondistes en déshérence.

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Oui, nos “référents” sont bien malmenés par les tenants de la mouvance “politicly-correct”, c’est à dire anti-américaine, anti-sioniste, anti-israélienne, avec Sharon comme bouc émissaire.

Les rares amis qui ont le courage de nous défendre se retrouvent honnis, agressés, menacés dans leur gagne-pain. Il leur faut beaucoup de courage pour persévérer, et ils ont droit au respect tant pour leur honnêteté intellectuelle que pour leur clairvoyance.

Encart : Sabra et Chatilla

Je tiens à assumer une tâche ingrate : un mot sur le bouc émissaire. Sharon est calomnié de manière totalement injuste et injustifiée. J’en parle librement, je n’étais pas de ses adeptes politiques. Mais la vérité est toute autre : ce n’est ni une brute, ni un responsable d’assassinats. Il n’a jamais eu de responsablité directe dans les événements de Sabra et Chatilla au Liban en 1982. En voici le contexte :

Sabra et Chatilla : Le contexte, des dates et des faits Au Liban, entre 1976 et 1982, les chrétiens sont agressés par les terroristes palestiniens de l’OLP d’Arafat, ils se défendent avec difficulté. Qui ne se rappelle du drame de la petite cité chrétienne de Damour, au sud de Beyrouth : 25 000 chrétiens, chassés, au moins 3000 morts, la ville saccagée et brûlée. Qui en parle? Qui a brûlé, saccagé, mutilé, assassiné ? Les palestiniens de l’OLP !

Deux jours après l’assassinat du leader chrétien Gemaïel à Beyrouth, les milices chrétiennes vont se venger dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatilla le 16 septembre 1982 : 525 morts, dont 125 mercenaires non-palestiniens, 142 femmes et 24 enfants et 132 hommes.. Ce forfait s’inscrit dans la vendetta réciproque chrétiens-palestiniens du Liban. La non-intervention de Tsahal a été critiquée, aurait-elle été possible? Difficile de statuer après coup. Ce qui est certain c’est qu’aucun soldat israélien ne se trouvait dans les parages

Cet odieux massacre a été largement et injustement mis sur le dos de Sharon, alors ministre de la défense, par ses adversaires politiques, et depuis près de 20 ans il est exploité contre lui sans vergogne en Israël, et repris dans le monde entier, et ce malgré toutes les dénégations, Quelle aubaine.! Qui plus est, le “ haro sur Sharon “ fait fonction de slogan antisémite.Voici donc une narration succinte et dépouillée d’un épisode entre d’autres qui marque une co-existence d’ethnies religieuses –musulmanes et maronites - ponctuée par des affrontements séculaires.

Sabra-Chatilla : 525 morts, dont plus d’un quart de mercenaires venus de l’étranger, et d’autre part plus de 3000 chrétiens massacrés à Damour : qui en parle, quand, où ?

Je reviens à notre dialogue. Vous m’écrivez “ne pouvoir accepter que l’on qualifie leurs responsables élus de terroristes” Or la campagne électorale inofficielle de l’ A. P. a vu la presse en arabe regorger de slogans comme ;“Les juifs sont des traîtres incurables, ils nuisent au genre humain,” ............. “ tue un juif et tu iras au paradis “............... La définition du juif comme sous- homme, nuisible, revient comme un leitmotif. Tel est l’un des thèmes sur lesquels Abou-Mazen a été élu, qu’il l’ait voulu ou non. Ce qui est patent, c’est qu’il ne l’a ni dénoncé ni pris ses distances .

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Nous sommes prêts, faute de mieux, à faire comme s’il avait viré sa cuti, mais nous savons que même s’il le veut, il est incapable d’arrêter sérieusement le terrorisme, sinon la balle fatale ne le manquera pas, et il en est conscient. Il ne faut donc pas attendre de lui qu’il désarme un seul terroriste où qu’il en mette certains sous les verrous.

Je me réfère à votre équation : “vrai pour Begin et Sharon, vrai pour Arafat et Abbas demain”.Non, non et non, car cette équation repose sur une totale ignorance des réalités, c’est une contre-vérité évidente et si je comprends votre réaction, je me dois de vous dire que les faits l’infirment totalement. En effet, Begin s’en est pris exclusivement à l’armée anglaise et Sharon n’a participé à aucun acte terroriste, nonobstant les calomnies.

Arafat, lui, a clamé sans arrêt en arabe l’appel à la lutte armée pour l’éradication d’’Israêl, et en anglais pour un processus de paix. Pour Abou-Mazen, je renonce à vous imposer l’énoncé des actes de terreur contre des civils auquel il a participé pendant des dizaines d’années. Nous savons que le calme actuel est trompeur, nous souhaitons de tout coeur qu’il persiste mais nous ne sommes pas volontaires pour des illusions suicidaires.

Il me faut revenir au concept de la substitution : agresseur /victime. Oui, Israël est la victime, agressée il y plus de 4 ans sous un prétexte futile, soumise à une offensive terroriste contre des civils, bus, cafés, écoles . Je pèse mes mots : aucune nation au monde n’aurait riposté avec autant de retenue, ni la France donneuse de leçons, ni les U. S. A., en exposant nos soldats aux tireurs embusqués derrière les ambulances, dans les églises et les mosquées, aux alentours des écoles. Nous avons payé cette retenue affreusement cher en jeunes du contingent, tués ou infirmes à vie.

Et pourtant, on campe Israël en agresseur et très nombreux sont les esprits éclairés en Europe qui emboîtent ce schéma parfaitement orchestré par médias et presse “ auxx ordres “. Je dis bien “aux ordres “ du Quai d’Orsay qui considère depuis des décades la création de l’Etat d’Israël comme une erreur, un accident de l’Histoire, une réalite passagère. C’est un fait, médias et presse vivent comme on le sait de la manne publicitaire distribuée avec discernement par une “Société aux ordres”. C.q.f.d.

C’est une des raisons de l’orientation presqu’unanime de la presse et des médias braqués contre Israël et contre les U. S. A . Rares sont les intellectuels et les universitaires qui ont le courage de s’élever au-dessus du consensus …… il faut bien faire vivre sa famille……

Le fait que de nombreux intellectuels juifs suivent cette dérive est dangereux pour notre survie, affectivement douloureux aussi, dérive.symptomatique des ravages que la nostalgie d’une certaine idéolgie continue à exercer dans les esprits et nul ne sait à quand le réveil.

Je souhaite que ces quelques éclaircissements, bien élémentaires puissent au moins avoir réussi à vous traduire le sentiment d’estime et de respect suscité par votre missive.

Je me permets d’y joindre ma déception de voir des personnalités de votre valeur victimes d’un abus de conscience aussi grossier : ils sont rares ceux qui, juifs ou non, résistent au mimétisme, et cherchent vraiement à percer la croûte du mensonge et de la mauvaise foi.

Avec mes meilleures salutations Raymond Heymann

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Si, la Shoah du peuple juif est un événement unique….

Réponse à Esther Ben-Bassa et Jean-Christophe Attias :

Non à la banalisation de ce crime unique dans l’histoire…

L’hebdomadaire «  Le Point «  publiait le 19 octobre 2001 un dossier de François Dufay (le Point 1518) «  Etre Juif Aujourd’hui «  en écho au livre publié sous ce titre par les Professeurs Ben-Bassa et Attias, tous deux enseignant à l’Ecole des Hautes Etudes. Il y a lieu de féliciter l’auteur du dossier pour son introduction objective, son regard clairvoyant sur une réalité fort complexe où le préjugé et la passion donnent trop souvent le ton.

J’avais adressé mes réactions au « POINT », réponse destinée aux auteurs de l’ouvrage, sans y aborder les “tendances et lignes générales” du dialogue Attias- Ben-Bassa : BHL,Taguieff et Klarsfeld l’avaient fait mieux que je n’ aurais su le faire.

L’approche des auteurs se situe dans l’optique connue des « intellectuels de gauche » :nette distance envers le sionisme, partis pris en faveur des  malheurs du peuple palestinien, critique systématique des mesures de défense israéliennes, agacement non dissimulé devant les maifestations trop bruyantes des juifs français tant en faveur d’Israël que d’une cohésion communautaire trop clairement affichée et vécue selon leur optique.

J’ai choisi de rappeler essentiellement les passages de ma réponse ayant trait à la Shoa et aux manifestations du souvenir, tout en les faisant précéder de réponses à d’autres assertions problématiques :

Ben-Bassa-Attias : Si Hertzel revenait….reconnaîtrait-il son oeuvre   ?….

…dans les grandes lignes fort probablement ... Certes mieux que Jean-Jaurès ne se reconnaîtrait dans les options et le style de Strauss-Kahn .

B.B.-A.….Proust, Sarah Bernhardt….le brillant “franco-judaïsme” du XIXe siècle trop souvent réduit à la vulgate contemporaine de l’Affaire Dreyfus…..

Candeur, naïveté ? Sarah Bernhardt…Proust…des talents remarquables, leur judaïté, fors hasard de naissance, où pourrait-on la déceler ? Même si vous y ajoutez Péreire et Salomon Reinach, elle s’évanouissait alors déjà dans les sables de l’assimilation galopante tandis que …l’affaire Dreyfus……,elle, a été bien réelleLe juif Bernard May, coiffeur gagne-petit à Remiremont-Vosges, ville de garnison, voit son échoppe saccagée, les vitres brisées à plusieurs reprises par des militaires de tout grades. Ce mien grand-oncle dut quitter Remiremont avec femme et enfants. La gangrène antisémite rongeait déjà une partie notable de la société française jusqu’à ses élites .

B.B.-A…..le sionisme n’a pas eu le temps d’éviter au judaïsme européen la persécution la plus effroyable de son histoire…

Le “Livre Blanc” édicté par le Colonial Office de Sa Majesté Britannique en 1939 a verrouillé les portes d’Erets Israël devant des centaines de milliers de juifs qui fuyaient les persécutions nazies, le naufrage de vieux rafiots surchargés de familles entières, refoulés par La Royal

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Navy en vue des côtes du Yichouv Juif, perdus corps et biens, en auriez-vous entendu parler, Monsieur Attias ? Oui, il eut été possible de sauver une part notable des juifs d’Europe, mais l’Angleterre a freiné l’entrée des juifs (seulement des juifs) dans son protectorat, pour la réduire à un petit filet en 1939 après avoir torpillé la Conférence d’Evian sur les Réfugiés .

Esther Ben-Bassa, Jean-Christophe Attias, vous dites que….couper l’histoire des juifs de l’histoire d’autres peuples tragiquement décimés…… …..…l’idée que le génocide juif serait, devrait être absolument unique, ne revêt aucun sens…… La Shoa est certes un génocide et chaque juif se doit d’être sensible et de sonner l’alerte au moindre danger: mais chaque génocide, aussi sauvage, aussi cruel puisse-il être, ce n’est pas “LA SHOA”.

Le prologue de la Shoah qui prend racine chez Drumond et ses émules au 19e siècle, et bien avant dans les calomnies chrétiennes de déïcide . La Shoah murit durant près de vingt ans, entre Mein Kampf –1923- et Wansee –1941-, crescendo de délégitimisation, de calomnies, plus elles sont grotesques, plus elles prennent. Persécutions, meurtres à peine déguisés, véritables pogromes, pour en arriver à la solution finale, systématique, bureaucratique, industrialisée.

Prélevée sur l’effort de guerre, une armée de chasseurs de juifs a quadrillé l’Europe occupée et avec l’aide active des polices locales, police et gendarmerie en France , a ratissé le continent et même la Tunisie et la Lybie occupées, pour rafler du juif.

Pour extraire les enfants des internats, les fillettes des couvents, les accouchées et les malades des cliniques . Des commandos ont recherché le juif dans les hameaux les plus perdus, souvent une escouade pour deux vieillards impotents . En Europe de l’Est, la populace et la police ont souvent devancé la Gestapo , le terrain était si bien préparé !

.Semblable à d’autres génocides ! Sérieusement, Monsieur Attias comment osez-vous tenter de nous faire accroire une telle contre vérité, vous et vos co-raisonneurs, non cela ne passe pas . B.B.-Attia ...complaisance dans la victimisation… … …….ressassement quelque peu mortifère…

Je n’ai perdu dans la Shoa, grâce à D., ni père, ni mère, ni soeur, ils y ont échappé de justesse . Mais la Shoa m’a arraché Monsieur Orenstein, le juif Orenstein, qui priait à mes côtés dans la modeste synagogue de Montpellier, notre lieu de refuge après la débacle de 1940 .

Je me trouve face à lui ce jour d’août 1942 au Camp d’internement d’Agde. Un wagon à bestiaux SNCF ( Hommes   : 40, chevaux en long: 8 ) dans l’encadrement de la porte coulissante, debout sous le soleil torride, Monsieur Orenstein priait, revêtu de son châle de prière, ses philactères au bras et au front, il priait silencieux, ses lèvres seules remuaient .

Notre groupe d’éclaireurs juifs venait porter aux internés, provisions et objets de première nécessité . Nous n’étions pas encore déportables, parce que français, mais sous le coup du Statut des Juifs . Monsieur Orenstein lui, était polonais, nous savions qu’il avait été raflé avec nombre de juifs étrangers ou apatrides . Nous ne savions pas encore la suite infernale – Drancy- mais après ?? Dans notre ignorance, nous souhaitions que Monsieur Orenstein et ses co-wagonniers trouveraient les forces de surmonter les épreuves d’un camp de concentration et de travaux forcés, dans le meilleur des cas. Non, je ne suis pas amputé d’un proche, mais je suis amputé du tiers de mon peuple .

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Comment ne me manqueraient-ils pas , les six millions d’Orenstein, de Meyer, de Kahn-Kohn-Cohen, de Lévy-Lévi-Lewin, de Cassuto, de Polack, de Kowarski, de Modiano, du nourrisson à l’aïeule, de Sara au 6e mois au docker Vidal du port de Salonique !

Comment ne ressentirais-je pas cette amputation à tout jamais ! Sans larmes, sans exploitation de la Shoa, je ne suis plus, je ne serai plus jamais comme « avant »

Rossini, Verdi, Gounod . 58 ans après, ces noms si musicaux font trembler d’un frisson rétroactif . C’était à Nice le «quartier des musiciens» avec ses petits meublés où se terraient de nombreux juifs durant les grandes rafles de la Gestapo en 1943-44 Il fallait à nos teenagers d’assistantes sociales novices, le sens du devoir, le cran, le mépris d’un danger connu pour y apporter faux papiers, tickets d’alimentation et subsides réguliers, souvent n’y trouver plus personne : terrain de chasse privilégié de la Gestapo et de ses indicateurs à gages .

Les films de Lanzmann, celui de Spielberg sont indispensables à l’appréhension de l’horreur par tous ceux qui n’ont pas vu Monsieur Orenstein prier à la porte du wagon de bestiaux SNCF qui l’a traîné vers Drancy sous la bonne garde des gendarmes français jusqu’à leur relève par la Gestapo pour être bestialement poussé vers Auschwitz. Non, Monsieur Orenstein n’a pas survécu au cyclon B. Vous aurez beau faire, vous Attias, vous Ben-Bassa, vous ne verrez jamais de vos yeux ce juif innocent prier à la porte du wagon SNCF comme mes yeux l’ont vu .

Pleurer n’est pas pleurnicher . Je ne pleure pas, ma mutilation se manifeste différemment . Mais combien je m’identifie à tout juif qui pleure encore, pleurera jusqu’à son dernier souffle, moi qui n’ai vu ni sévice, ni sang, ni torture .

Il se trouvera toujours des Attias et des Ben-Bassa pour ergoter, catégoriser, abstractiser le crime froid et délibéré, planifié et perpétré dans l’indifférence des peuples et leur coupable passivité, souvent avec leur aide spontanée, crime connu sous le nom de Shoa .

Je suis prêt à fustiger comme vous, l’exploitation de la douleur des orphelins de la Shoa qui pleurent, avec ou sans larmes, leurs six millions de victimes : la démagogie corrompt le sens moral, fait fi de toute décence, de toute retenue, du politicien à l’activiste communautaire, au journaliste . L’homme du livre n’y échappe pas .

Un peu de pudeur, vous Attias, vous Ben-Bassa, vous êtes vraiment passés tous deux à côté du traumatisme de ceux qui sont restés les bras ballants lorsque le gendarme français a verrouillé la porte coulissante du wagon SNCF sur le profil de Monsieur Orenstein en prières, lorsqu’il est parti avec cinq millions neuf cent mille neuf cent quatre-vingt dix-neuf juifs innocents comme lui pour être sauvagements Assassinés.

Un peu de pudeur, vous tous les Attias, vous toutes les Ben-Bassa . Merci .

Cette pudeur leur est due, j’en ai le sentiment .

Le Point 1518 du 19.10.2001 Raymond Heymann

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Rappel de certains points essentiels de la 26.9.2005

Charte Palestinienne Extraits - Le judaïsme est une religion et les Juifs ne peuvent s'auto-déterminer sur le plan national

- Les Juifs n'ont pas d'identité religieuse et ne peuvent prétendre à un état national.Ils ne peuvent pas revendiquer la Terre Sainte - La destruction complète d'Israël est un préalable à la construction d'un état palestinien démocratique - Toute solution qui n'implique pas la totale libération du territoire est rejetée. Cet objectif ne peut être atteint politiquement, mais seulement par les armes.

-- Il n'y aura aucun compromis sur le déplacement nécessaire des populations juives.

- Les Palestiniens ont le droit à la libération nationale et la guerre contre Israël est légale, alors qu'Israël n'a aucun droit à se défendre.

* * * * * * * * * * * * *

La guerre contre Israël est élevée d'un intérêt national purement arabe vers une mission humanitaire universelle. La destruction d'Israël est ainsi associée à une cause de justice internationale et tous les moyens sont justifiés dans ce but. De fait, toute amitié d'un pays avec Israël entraîne l'inimitié de l'OLP à son égard.

Quelques conclusions tirées par Yehoshoua Harkabi après l’échec d’Oslo, elles n’ont rien perdu de leur valeur à ce jour:

- Colombes et faucons israéliens feraient une erreur de croire qu'un accord puisse être trouvé par des concessions territoriales et sans une paix véritable avec tous les Etats Arabes.

- Tout accord politique avec un pays arabe n'entraînant pas un complet changement d'attitude publique envers Israël et de politique intérieure, comme les incitations à la haine et la diffusion de littérature antisémite, ne peut être qualifié de paix.

- Les palestiniens et de nombreux pays arabes tentent d’arriver par tous les moyens à un armistice pendant lequel ils pourraient se renforcer, et revendiquer des concessions à Israël qui,sous la pression des grandes puissances, serait contraint à céder.

Les Palestiniens et leurs amis occidentaux bien pensants, ainsi que divers dirigeants Israéliens ont joué à ce jeu, essayant de sous-estimer cette ligne générale qui réapparaît inéluctablement sous une forme ou une autre.

Certains intellectuels de gauche israéliens se laissent malheureusement séduire par la revendication d'un seul état palestinien, plutôt que deux états, ce qui équivaut au suicide de l’Etat juif.

Nombre d’élites et de décideurs israéliens n'ont pas compris les véritables intentions des Palestiniens et ont jaugé l'ennemi sur sa capacité militaire uniquement : si tel avait été le cas le conflit eut été résolu depuis longtemps. Hélas, il n’en est rien

Conception thématique et visuelle:INFO'SION Pour diffuser, mentionner les sources

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La nouvelle « vérité» sur le Bien et le Mal  Emanuele Ottolenghi                  Jerusalem Post 7. 11. 2005                                                     Traduction pour INFO'SION par Nicole Benattar   Au moment même où l’Holocauste devient en Europe la réincarnation de la quintessence du mal, les Européens s’emploient à le banaliser.           Bientôt, les références insignifiantes à l’Holocauste se conjugueront non seulement aux efforts de ceux qui essaient d’en amoindrir l’importance mais aussi avec les intentions concertées et avouées des apologistes pro- palestiniens qui comparent les difficultés des Palestiniens aux souffrances des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale.  Il est évident que l’Holocauste est le symbole du mal absolu. Mais il est moins évident que tout mal devienne l’équivalent de l’Holocauste par le jeu d’une rhétorique hyperbolique ou d’intentions malhonnêtes.           C’est néanmoins ce qui est en train de se passer aujourd’hui en Europe. Le maire de Londres, Ken Livingstone, déclarait au quotidien Haaretz en parlant du nazisme :  « Ma génération définit ainsi le mal, c’est ce qu’il y a de pire dans l’histoire de l’humanité. »            Bien que nous puissions pour une fois être d’accord avec le maire, il n’en découle pas automatiquement que Guantanamo Bay soit l’équivalent d’Auschwitz comme le clamait un slogan lors d’une manifestation contre la guerre en Irak en novembre 2003.          Cela ne signifie pas qu’un centre de transit pour immigrés clandestins sur l’île italienne de Lampedusa, récemment stigmatisé pour ses conditions déplorables de détention, soit comparable à Auschwitz.              Et cela ne signifie certainement pas que l’avortement soit comparable à « l’extermination des Juifs en Europe » comme l’affirmait l’éditorial d’un journal italien.                         Les intellectuels devraient être capables de faire la distinction entre des faits non comparables. Penser que toutes ces manifestations du mal soient équivalentes témoigne de l’échec de leur pensée et ne représente pas une vérité nouvelle concernant le bien et le mal dans le monde.                Voila bien l’ironie de la chose : l’Holocauste a tant et si bien imprégné la conscience européenne qu’il est devenu synonyme du Mal.                Mais le fait de diaboliser tous les maux politiques et moraux de notre quotidien en se référant à l’Holocauste finit par rendre tous les maux égaux et par extension à banaliser l’Holocauste ». Ainsi, les victimes de chaque conflit seraient assimilées à “ Auschwitz “.               Et par là même, Auschwitz perd sa qualité spécifique de Mal et de Juif. Il se peut que ce processus de banalisation de l’Holocauste ne soit pas voulu, mais à long terme le résultat est le même sur l’opinion publique.                Il est également évident que ceux qui manipulent l’Holocauste afin de l’amoindrir ou de le vider de sa composante juive sont les apologistes pro- palestiniens. Cette tentative de mettre en parallèle les souffrances des Palestiniens avec l’Holocauste participe d’une propagande soigneusement étudiée visant à délégitimer Israël.                          En élevant les souffrances des Palestiniens au rang de génocide, on diabolise Israël qui devient la réincarnation du Nazisme, donc du Mal, mais dans le même temps on fait des Palestiniens l’archétype de la victime, à savoir les Juifs du 21° siècle qui méritent la protection face aux nouveaux Hitlers.                           C’est pourquoi on ne devrait pas être surpris que le Comité Consultatif des Musulmans nommé par le gouvernement britannique explique à Tony Blair que la meilleure riposte aux attentats de Londres est de donner à la commémoration de l’Holocauste une portée plus générale, ce qui permettrait d’inclure d’autres victimes (dont les Palestiniens, les Kashmirs et les Tchétchènes). Les réactions des Juifs à cette proposition vont de la surprise à l’indignation tant en Israël qu’en Grande Bretagne.

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                       De nouvelles attaques contre la mémoire de l’Holocauste vont se produire de même que la multiplcation des tentatives de banalisation au moyen de comparaisons inexactes. Pourtant il ne doit y avoir aucune place pour la surprise ou la complaisance.                  En janvier 2005, les représentants du Conseil des Musulmans de Grande Bretagne (MCB), l’Union des Organisations Islamiques de Frances (UOIF) et l’Union des Musulmans Italiens (UMI) ainsi que l’Union des Communautés et Organisations Islamiques d’Italie (UCOII) ont refusé d’assister aux cérémonies officielles de commémoration de l’Holocauste, sous prétexte que la journée de l’Holocauste n’incluait pas toutes les victimes et de ce fait ne méritait pas leur présence.                   Sacranie (MCB} s’en expliquait dans une lettre au Guardian du 27 janvier : « L’opinion du Conseil des Musulmans de Grande Bretagne depuis l’établissement de la commémoration de l’Holocauste en 2001 est que le sous- titre de cette journée devrait être « Plus jamais cela » or la nature exclusive des cérémonies en diminue l’impact.           Cette journée de commémoration serait plus utile si elle couvrait tous les massacres actuels et les abus des droits de l’homme partout dans le monde. Ceci rendrait le cri de « Plus jamais cela » plus réel pour tous les peuples qui souffrent aujourd’hui ».         Opposé au caractère unique du génocide juif, Sacranie soutient en revanche une Journée des Génocides qui serait une commémoration de toutes les victimes passées et présentes de génocides et où l’on réclamerait « paix et justice » pour ceux qui continuent à souffrir aujourd’hui particulièrement en « Palestine », au Cachemire et en Tchétchénie.  Cet argument manque d’honnêteté car les victimes citées se limitent aux Palestiniens,  Tchétchènes et Kashmiris. Ces questions épineuses renforcent les griefs panislamiques en Europe et dans l’ensemble du monde musulman.              Parmi les génocides passés et actuels, il citait la Bosnie, le Kosovo et le Rwanda mais il omettait l’Arménie et le Soudan. Son programme était ainsi débarrassé du péché d’omission ainsi que de la culpabilité.     Il jette ainsi le voile sur les tragédies dont les bourreaux étaient (et sont encore) des armées et des gouvernements musulmans. Nommer la Palestine pour qualifier un endroit où un génocide est en cours est une banalisation de l’Holocauste qui frise le négationnisme.             Le fait d’inclure la Bosnie et le Kosovo où il y a eu du nettoyage ethnique à grande échelle, le Cachemire où se déroulent des combats entre ethnies, et la Tchétchénie où les massacres et les violations des droits de l’homme ne constituent pas un génocide, tous ces exemples servent à brouiller les différences et à rendre toute souffrance génocidaire.              La tentative de brouiller ces différences et ces omissions tentent à présenter les Musulmans comme victimes et à forcer l’Europe à accepter des distorsions afin de les apaiser.      Et pendant que les voix de l’Europe sont occupées à user et à abuser de la mémoire de l’Holocauste pour leurs propres intérêts politiques, alors que l’Holocauste a été reconnu quasi universellement comme le summum du Mal, paradoxalement son souvenir s’érode.     A ce jour, les tentatives pour nier la dimension juive de l’Holocauste ont échoué mais il n’y a aucune garantie pour l’avenir, tôt ou tard les assauts sur les remparts de la mémoire y creuseront une brèche. Pour diffuser , mentionner les sources

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Hommage au Pasteur Edmond Evrard, “Juste des Nations “ et à tous les français non-juifs qui ont contribué au sauvetage de 240.000 juifs de l’extermination.

Cet hommage porte bien au-delà de la mémoire bénie d’Edmond Evrard et de ses proches avec l’évocation de cette soirée de la fête d’Esther.Cet hommage vient étreindre avec émotion tous ses proches, et par delà, les innombrables français qui ont mis en jeu leurs vies, celles de leurs familles pour sauver des juifs.

Il y avait en France environ 375.000 juifs en 1940, y compris les réfugiés. 40.000 ont réussi à fuir le piège vichyste-nazi à temps, 80.000 ont été déportés,et gazés à Auschwitz ou tués en France, 15.000 morts dans les camps français. Les 240.000 survivants, dont le signataire et sa famille, doivent presque tous leur survie à des français qui les ont aidés activement, ou au moins passivement en ne se rendant pas complices de la traque anti-juive de la police française et de la Gestapo.

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Nice sous la terreur de la Gestapo anti-juive : Fête de Pourim 26 février 1944

Le cadre : La chasse au juif, le scénario habituel : traction avant noire longeant les trottoirs, grincement de freins, 2 hommes en noir jaillissent de la Citroën, déculotent le suspect dans l’encadrure d’une porte- - juif ? Oui, embarqué à l’Hotel Exelsior, puis SNCF, camp de Drancy, direction Auschwitz-Birkenau….et les fours crématoires. .

Les acteurs : Un groupe de jeunes, rescapés des rafles qui avaient décapité les groupes de résistance juive des E.I.F et des Jeunesses Sionistes. Ils assuraient l’aide financière, les faux papiers, les tickets de ravitaillement d’environ 300 juifs cachés et traqués, groupe sous la houlette dynamique et audacieuse de Maurice Loebenberg-Cachoud, torturé à mort quelques mois plus tard par la Gestapo. Le Pasteur Edmond Evrard, ses fils et leur mouvance, bénie soit leur mémoire, nos fidèles soutiens pour les caches de juifs en danger ainsi que pour les contact avec les services publics dans le cadre de leur activité si précieuse aux résistants.

La date : Taanit le Jeûne d’ Esther, le lundi 26 février 1944, veille de Pourim.La nuit tombante, notre groupe de jeunes résistants juifs tirons de sa cachette Monsieur Suesholz, réfugié d’Anvers, pour nous lire la Meguilat Esther dans une salle paroissiale du Temple du Pasteur Edmond Evrard, rue Vernier.. Celui-ci dépécha ses deux fils pour veiller dans la rue et alerter au moindre danger, il nous désigna une sortie dérobée au cas où….

Notre “lecteur” n’avait pas respiré l’air de la rue depuis des semaines, il lui fallut quelques instants pour se remettre de son émotion. Mais nous n’étions que neuf pour le minnyan (10 hommes sont requis pour le culte public) avec plusieurs jeunes filles de notre groupe . Nous fîmes l’honneur au Pasteur de le désigner comme 10e, et la Meguila fut lue sans bera’ha . Notre anversois s’acquitta de sa lecture cantilée avec maestria, suivi avec une ferveur qui nous éleva bien au-dessus de la réalité durant cette heure privilégiée.

Grâce à D. nous rendîmes Monsieur Suesholz à sa famille bien inquiète et à sa cachette qui lui permit de tenir durant six mois jusqu’à la liberation.

Depuis 60 ans, je me retrouve chaque année à la lecture de la Meguila avec Monsiieur Suesholz, le Pasteur Evrard et Maurice זצ"ל . Est-ce étonnant ?

Raymond Heymann Fête d’Esther, Jérusalem, mars 2004

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Visite à Nice, mai 2004, jumelage de souvenirs

Il y a deux mois à peine, j’avais fixé ces souvenirs clairs, fidèles, mais si fugitifs. Un bref séjour à Nice m’a permis de les ancrer, de les jumeler avec ceux de Madame Jacqueline Evrard, belle fille du Pasteur Edmond Evrard.

“Mais je me souviens parfaitement, j’étais là il y a soixante ans” me dit-elle d’emblée, “une petite fille aux côtés de mon père chargé par le Pasteur Edmond Evrard de faire le guet. Il balayait le trottoir qui n’en n’avait nul besoin.

Il balayait aux sons assourdis de la lecture cantilée du Livre d’Esther.”

Souvenir ému, recueillement, gratitude envers ceux qui ont tant risqué pour sauver des vies, jusqu’à nous permettre d’accomplir un devoir religieux.Nous ne permettrons jamais l’oubli de tels actes de courage et de foi. Souvenir douloureux des multitudes qui n’ont pas connu de main salvatrice,Nous portons ce souvenir, nous ferons tout pour le perpétuer..

La noblesse de sentiment, l’élévation de pensée de ce trop bref dialogue téléphonique avec Madame Jacqueline Evrard, en ont fait un temps privilégié, les mots n’ont pas la force d’en rendre l’intensité.

R. H.

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Extraits d’une allocution de Daniel Evrard lue par ses enfants Olivier et Anne lors de la remise de la “ Médaille des Justes “ de l’Etat d’Israël en 1996 pour le sauvetage de juifs et faits de Résistance sous l’occupation. à Edmond et Ida Evrard et leur famille :

…Les sentiments qui l’agitaient n’avaient pas permis à notre père de prendre lui-même la parole. Il voulait aussi que les enfants assurent la continuité de leur démarcheet de leur état d’esprit.:

“ J’ai encore, après tant d’années, trop de larmes dans mon coeur et trop de haine dans mon esprit pour pouvoir dire un mot. En1941, mon père, le Pasteur Edmond Evrard nous a réunis dans son bureau pour nous dire : “ On cherche par le crime à faire disparaître le peuple de DIEU. Ce peuple a besoin que des femmes et des hommes de bonne volonté se lèvent pour l’aider.”

Mon père fit la prière, et de ce jour j’ai connu la peine de mon coeur, et j’ai aussi appris la haine pour tout ce qu’ils ont oser faire contre des enfants, des jeunes gens, des jeunes filles, des femmes et des vieillards.

Aujourd’hui en 1996, le peuple juif a de nouveau besoin qu’on ne l’abandonne pas. Si nous ne sommes rien pour oser nous approcher de DIEU, au moins prions pour son peuple. Prions pour que de femmes et des hommes se lèvent à nouveau.Qu’en toutes circonstances, qu’en tout lieu, ils corrigent le mot injuste, le jugement tendancieus, la phrase insidieuse. Ne craignons pas de nous affirmer et d’oser cette lutte car il est dit dans le livre du Prophète Isaie : “ Ne crains rien, car je te rachète, je t’appelle par ton nom tu es à moi. Si tu traverse les eaux, je serai avec toi et les fleuves ne te submergeront pas “ Daniel Evrard

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Auschwitz 27 janvier 2005, 60 ans après

Allocution de Wladyslaw Bartoszewski, matricule 4427 Non-juif, détenu à Aushwitz de 1940 à 1944.

Avant de reproduire, ci-après, l'intégralité de la remarquable allocution de Wladyslaw Bartoszewski, prononcée à Auschwitz, lors de la Commémoration des 60 ans de la libération des camps, je veux mettre en exergue deux passages significatifs :

«Les Polonais ou les Russes détenus à Auschwitz-Birkenau furent considérés comme des Untermenschen [sous-hommes] par les Allemands … les Juifs [eux]… furent traités... comme de la vermine..….il faut contrecarrer activement toutes les manifestations de haine et de mépris ressentis par un peuple à l'égard d'un autre peuple, et plus particulièrement toutes les formes de xénophobie et d'antisémitisme - même si ce dernier est hypocritement nommé antisionisme.»

..oszewski-fr.pdf Trad. française : Menahem Macina, upjf.org

Pour un ancien prisonnier d'Auschwitz, c'est un événement inimaginable et une immense émotion que de pouvoir prendre la parole dans ce cimetière sans tombes, le plus grand de l'histoire de l'Europe. C'est une émotion inimaginable que de me revoir, en septembre 1940, debout sur la place de rassemblement d'Auschwitz I - comme Schutzhäftling [Prisonnier Politique Polonais (Note de la Rédaction d'upjf.org)], matricule 4427 - au milieu d'une foule de cinq mille cinq cents autres Polonais - étudiants, scouts, enseignants, avocats, médecins, prêtres, officiers de l'armée polonaise, militants de divers partis politiques et de syndicats.

J’étais incapable d'imaginer, alors, que je survivrais à Hitler et à la Seconde Guerre mondiale et pas davantage qu'Auschwitz deviendrait, sous les noms d'Auschwitz-Birkenau et Monovitz, le théâtre d'un plan, unique en son genre, d'extermination biologique des Juifs européens, sans distinction de sexe ni d'âge.

Au cours des quinze premiers mois de fonctionnement de ce lieu effroyable, nous, les détenus polonais, étions entièrement seuls. Le monde libre ne s'intéressait ni à nos souffrances ni à notre mort, et ce malgré les efforts énormes entrepris par l'organisation clandestine de résistance du camp, qui faisait passer les informations à l'extérieur.

A la fin de l'été 1941, on transféra à Auschwitz quelque quinze mille prisonniers de guerre de l'Armée soviétique, et c'est sur eux et sur les prisonniers politiques polonais malades que l'on testa, en septembre 1941, l'action du gaz meurtrier Zyklon B.

A l'époque, aucun prisonnier ne pouvait s'imaginer que ce n'était qu'une expérimentation criminelle, une préparation criminelle au génocide qui allait être pratiqué à l'échelle industrielle. Et pourtant, c'est ce qui se produisit dans les années mémorables de 1942 à 1944. La construction des chambres à gaz et des crématoires, leur mise en oeuvre effective ne sont que les aspects techniques de cette entreprise diabolique.

En Pologne, sur la terre natale de tant de juifs devenus célèbres, de millions demeurés anonymes, on construisit, sur ordre de Berlin, un centre voué à l'extermination de ces Juifs détestés. Alors que Polonais ou Russes détenus à Auschwitz-Birkenau furent considérés comme des Untermenschen [sous-

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hommes ] par les Allemands, les Juifs de France, de Belgique, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Autriche, des pays de l'ancienne Yougoslavie, de Grèce, de Hongrie, de Roumanie, de Bulgarie, de la République tchèque et de Slovaquie furent traités non comme des Untermenschen, mais comme de la vermine.

Le mouvement polonais de résistance ne cessa d'informer et d'alerter le monde libre à propos de cette situation. Pourtant, dès le dernier trimestre de l'année 1942, les gouvernements de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis étaient déjà informés de ce qui se passait à Auschwitz-Birkenau, grâce à l'émissaire polonais Jan Karski dont c'était la mission, et également par d'autres voies.

Aucun pays dans le monde ne réagit, de manière proportionnelle à la gravité du problème, à la note du ministre des Affaires étrangères du gouvernement polonais [en exil (Note de la Rédaction d'upjf.org)] adressée de Londres, le 10 décembre 1942, et appelant les Gouvernements Alliés, «non seulement à condamner les crimes perpétrés par les Allemands et à punir les criminels, mais aussi à trouver des moyens pour empêcher les Allemands de perpétrer un meurtre de masse».

On ne trouva pas de moyens efficaces et, à vrai dire, on n'en chercha pas. Et pourtant, à cette époque-là, plus de la moitié des futures victimes étaient encore en vie. Le seul effet que produisit l'initiative polonaise fut une brève déclaration des douze Etats Alliés, relative à la responsabilité pour l'extermination des Juifs, émise simultanément, le 17 décembre 1942, à Londres, Moscou et Washington.

Dans cette déclaration - qui ne mentionne pas le nom d'Auschwitz-Birkenau -, les gouvernements de Belgique, Tchécoslovaquie, Grèce, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, URSS, Yougoslavie, et le Comité National Français signalent qu'ils sont au courant du sort tragique des Juifs «en Pologne, dont les hitlériens avaient fait leur principal lieu de torture», ils déclarent que ceux qui sont responsables de ce crime n'échapperont pas au châtiment.

Les derniers anciens prisonniers d'Auschwitz-Birkenau, présents ici, ne seront probablement pas en mesure de commémorer la mémoire de leurs camarades-victimes, dans les décennies à venir. Ils ont pourtant le droit de croire que leur souffrance et la mort de leurs proches ne furent pas vaines et qu'elles ont frayé la voie à un meilleur avenir pour tous les peuples d'Europe et même du monde, sans distinction de leur origine ethnique ni de leur foi religieuse.

Nous voulons croire que la détresse inimaginable des prisonniers et des victimes en ce lieu où nous sommes aujourd'hui, obligera les nouvelles générations à coexister dans le respect de la dignité de tout homme et à contrecarrer activement toutes les manifestations de haine et de mépris ressentis par un peuple à l'égard d'un autre peuple, et plus particulièrement toutes les formes de xénophobie et d'antisémitisme - même si ce dernier est hypocritement nommé antisionisme.

Au cours de ma vie, j'ai pris part à des centaines de cérémonies régionales et internationales, mais je ne crois pas qu'il y aura une autre célébration comme celle-ci.

La question que nous nous devons de poser, à nous-mêmes et au monde entier, est la suivante : quelle somme de vérité sur ces expériences effroyables de totalitarisme, avons-nous réussi à transmettre aux jeunes

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générations ? Une grande part, me semble-t-il, mais ce n'est pas encore assez. Cherchant à réaliser les dernières volontés des anciens prisonniers qui sont en train de disparaître, c'est ici et maintenant que nous devons prendre une décision concernant le lancement du Centre pour l'Education sur Auschwitz et l'Holocauste.

La vue des tombes incite tout homme normal au recueillement. Mais ici, il n'y pas de tombes. Aussi sur les lieux de ce crime indicible, la réflexion doit se transformer en sens de responsabilité, et en une mémoire permanente de ce qui s'y est produit.

Et qu'il me soit permis de conclure mon allocution par ces mots du livre de Job [Jb 16, 18], qui sont aussi importants pour les Juifs que pour les Chrétiens:

"Ô terre, ne couvre pas mon sang, et qu'il n'y ait pas de lieu que n'atteigne mon cri".

Agence de Presse Polonaise (PAP) pour le texte anglais, et upjf.org pour la version française

Quelques éléments biographiques sur Wladyslaw Bartoszewski upjf.org

"Historien polonais, Wladyslaw Bartoszewski est né en 1922 à Varsovie. Interné à Auschwitz par les nazis à l’âge de 17 ans , il fut libéré au printemps 1944 sur l’intervention de la Croix Rouge Internationale.

Il rejoint l’Armia Krajova (résistance militaire polonaise) et a été co-organisateur de l’organisation catholique d’aide aux juifs “ Zegota “. Il a pris part à l’insurrection de Varsovie en 1944. où ces jeunes soldats ont combattu pendant 63 jours contre les forces écrasantes des allemands.

Après la guerre, Bartoszewski a lutté contre le régime communiste ce qui lui a valu 6 ans de prison. Il travaillera comme rédacteur et éditeur, auteur de plusieurs livres sur l’histoire de la Pologne. Professeur d`histoire contemporaine à Lublin, de sciences politiques à Munich, Eichstätt et Augsbourg, il est nommé Juste parmi les Nations par l'Etat d'Israël. Ambassadeur de Pologne en Autriche, ministre des Affaires étrangères par deux fois, puis sénateur.

Il a notamment publié Das Warschauer Ghetto - wie es wirklich war. Zeugenbericht eines Christen. Il est membre de la Commission d'experts “ Suisse-Seconde Guerre mondiale “, mandatée par le gouvernement suisse. Il est activement engagé dans le processus de réconciliation polono-allemand.Il est “Prix de la Paix” des libraires allemands et citoyen d’honneur de l’Etat d’Israêl.`

Source:http://www.pol-amb.ch/fr/archiwum17.html Mis en ligne le 2 février 2005 sur le site http://www.upjf.org.

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PARIS 22th of june 1945

Ce jeune G.I. émerveillé par le Paris de ses rêves prie chaque matin à mes côtés . Emerveillement bucolique et consternation d’un combattant pour la libération de l’Europe. C’eut été dommage de traduire…… R. H.Victor Geller parle :

When the truck pulled into the temporary parking lot, I did not jump out with the other guys. I just stood up and carefully looked around me. I didn’t want to gulp down the feast that my eyes beheld. I wanted to taste it ever so slowly, to savor the view before memory tucked it away in that special vault where unforgettable first impressions are stored.

A day in Paris awaited me. On an idyllic, sunfilled June day under a sky that was an unspoiled canopy of blue, a childhood dream was about to be fulfilled. I would soon be strolling among the places whose very names were lyrics that needed no music, Montmarte, rue de la Paix, Notre Dame, Place de l’Opera, rue de Rivoli, the Louvre and more.

The rows of Army trucks could not spoil the grandeur of the broad expanse of the square on which they were parked. The Place de la Concorde was much larger then I had imagined from the cropped photograph that appeared in the front of my high school French grammar book, The New Chardenal. There was no plaza in New York that could compare.

To my rear, the plaza was bordered by a pair of carefully matched buildings whose artistic detail and restrained dimensions gave the square a charming definition. On my left side was the Jardin des Tuileries, the “Central Park” of the royal Louis of France. On the other, Champs Elysees, the “Grand Concourse” of Paris, stretched a mile up to the Arc de Triomphe.

Walking up the rue Royale, on sidewalks that were double the width of those back home, the toll of years of occupation was evident. The shop windows had little to offer for sale, the clothes of the passersby were old and shabby and there were almost no civilian cars. At the Madeleine Church, our party of four GIs proceeded up the Boulevard des Italiens at a leisurely pace, soaking in the scene.

Nearing the Place de l’Opera we heard some voices coming from the street. People were standing at the edge of the sidewalk to get a better look at the source of the voices. We joined them in time to see a procession of between one hundred and fifty to two hundred people in ordinary dress passing by and calling out slogans that I couldn’t make out. They were also carrying placards which read, “A Bas Les Juifs”, Down with the Jews!

I was not just shocked, I was numb. How could I be seeing this? How could such a revolting demonstration be allowed? Why are the people just standing and watching so placidly without protesting? Less than seven weeks ago the long struggle to defeat Germany ended. With it, the disease of anti-Semitism was also supposed to have been erased. Yet here it was in all its ugliness, on one of the grand boulevards of Paris.

I wondered to myself, where is the gay romantic Paris, the noble, beautiful Paris? Where is the city that Kate Smith sang about so plaintively, “The Last Time I saw Paris?” Is it a different place? Is the City of Lights only an illusion? Perhaps there are two Paris, one of the fantasy and one of the harsh reality before me.

The “J’accuse” of Emile Zola, decrying the false Anti-Semitic charges against Captain Alfred Dreyfus, was not a response to a singularly unique experience in French history. Throughout the centuries, Paris has known repeated expressions of venom against the Jew.

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The scene that I came upon was part of the contemporary bitter truth that resurfaced even before the echoes of the victory celebration died down. On May 16, only eight days after the war ended, there was an article in the newspaper, FRANC-TIREUR. The headline read: A Nazi Demonstration Took Place In Paris Under The Approving Eyes Of The Authorities!Two days later, a headline in another publication, L’ORDRE reported Fascist and Hitlerian Demonstrations In Paris. In the body of the article, the story told of demonstrators who shouted, “Death to the Jews”, “Jews to the Crematoria” and “France for the French”.

On June 20th, two days before my visit, LA TERRE RETROUVEE, a Zionist magazine printed an article describing a crowd of six hundred people that had gathered at the district office of the third arrondissement shouting, “We chased out the Boche, now let’s chase out the Jews”.

This series of incidents was apparently triggered when French Jewish prisoners of war, deportees and survivors tried to return to the homes from which they had been forcibly taken by the Germans and the compliant French police. The squatters who had taken over these Jewish homes and confiscated their assets did not want to give the property back to the rightful owners. The authorities looked the other way and allowed the devil’s dividend to continue to be paid. Even after the Nazi occupation regulations were formally rescinded, these same local French officials permitted ancient hatred and prejudice to reappear.The rest of my time in Paris became a blank. I don’t remember anything else of that day.

When I got back to our Camp, I told the story to Herm Pushkin, the other Jewish fellow in the I & R section. “Push” was a stocky, pleasant Brooklynite. His rosy cheeks made him seen younger and more innocent than he actually was.

After hearing me out, he shrugged his shoulders as if to say, “I’ve heard this before”, he said sitting next me. “What you saw today is not new, not for Paris, not for France and certainly not for Europe. It’s a confirmation of an interesting theory : In the body of an individual, there are many different organs, some more important than others. One is the appendix. This is a strange organ It doesn’t seem to serve any vital purpose, so we leave it alone. If it acts up, however, then the recommended medical procedure is to remove it. Once a troublesome appendix is out, the body feels fine once again.

In the corpus of mankind there are also many different organs. They’re called nations or peoples. The Jews are appendix of mankind. The nations of the world don’t understand why we were put here in the first place. As long as we remain quiet and make no demands or create a fuss, they will generally leave us alone. But as soon as we act up, they remember the standard medical procedure, and try to cut us out. The French have a saying for this. “Plus ça change, plus c’est la même chose”, “the more things change, the more they stay the same”.

Historically, “Push” was right. Yet, we had just waged a war at frightful cost in the hopes of changing things. Perhaps the nations of the world had learned enough to make “Push” at least a little bit wrong.

On July 9th, I sailed for home.

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Répertoire Les forces de haine et de calomnie à l’assaut du Peuple Juif R. H .

2 Nous sommes en guerre : les intégristes religieux face à l’occident Bernard Debré

5 Le compromis : une notion étrangère à la culture politique du Moyen-Orient Dr. Motti Kedar

7 Pourquoi la Palestine est-elle le hochet préféré de la bien-pensance ? Jean-Claude Baboulin

9 Si les Chrétiens se taisent, les Ecritures crieront : Mena’hem Mancina

12 L’Esprit d’Eurabia : réflexion sur l’affrontement des cultures : Bat-Yeor

16 Les Juifs et les mouches : Conférence à l’Unesco à Paris : Pilar Ra’hola

2o La guerre d’agression du monde arabe contre Israël n’est pas achevée Prof. Guy Millières

25 L’antisémitisme : une déviance qui colle aux semelles de l’Europe : “ “

31 Merci, merci Oriana : Le terorisme islamiste par Cyrano Oriana Fallaci

28 Les quatre piliers du terrorisme mondial : la situation géopolitique au Moyen-Orient, vue de l’épicentre du bouleversement : Prof. ‘Haïm Harari

33 Les implications de la crise pétrolière mondiale sur le Moyen-Orient Dr. Gad Luft

42 Sous la Houlette du Quai d’Orsay…” antisémitisme historique “ David Price-Jones

43 Le rôle de la Grande-Bretagne en 1948 lors de la création de l’Etat d’Israël, le sabotage sytématique du plan de l’ONU Lleywlin Braun

47 La couverture du génocide des Toutsis. La garde prétorienne de Mitterand Et les Irlandais de Vincennes sous Paul Barril grouillaient…….. Serge Farnel

49 Les points forts du Rapport Ruffin: La lutte contre le racisme et l’antisémitisme Jean-Christophe Ruffin

52 Claude Goasguen : pourquoi défendez-vous le sionisme et Israël , interview : Sophie Chauveau

55 La dénationalisation des Juifs de France Jean-Pierre Bensimon

59 La République des Faux-Gentils. Pourquoi affaiblit-elle la France : Yvan Rouffiol Renée Hirel

62 Le procès sans concessions de la presse française, interview : Liliane Messika Prof. Guy Millières

64 Le “Nouveau Réac”, un ennemi qui vous veut du mal. …. Pierre-André Taguieff

69 L’école prise en otage : Le Rapport Obin Christine Clerc

72 Louis Chagnon, un enseignant injustement accusé de bafouer l’islam : Primo-Europe

77 Le pseudo-meutre de l’enfant Mohamed –El-Dura : la plus grave imposture de l’audio-visuel Stephan Juffa

83 J’accuse : Condamnation du Journal “Le Monde” et de Jean-Marie Colombani Tom Gross

87 A mon camarade Malbrunot, l’ami des arabes : Jérôme Coursade

89 La barbarie Claude Imbert

91 Jénine, Jénine, un faux, financé par l’Autorité Palestinienne Film de M. Bakri Aaron Klein

93 Messe de Noël à Bet-Le’hem Pasteur Gérald Fruhinsholz

96 La France de Demain : Une menace nucléaire pour Israël ? Louis Chagnon

97 Vous n’êtes pas aux normes…parlez, parlez, …on ne vous écoute pas…. William Goldnagel

99 Jean-Yves Camus : Négationnisme. Interview Jean-Marc Knobel

100 Reuter admet : nous nous concilions les terroristes Honest Reporting

101 Réécriture de l’histoire : Israël est la patrie des palestiniens depuis Ittamar Marcus

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un million d’années Barbara Crook Comment semer les graines de la prochaine guerre par l’éducation Ittamar Marcus

103 La “ Charia “ bienrôt en vigueur à Gaza ? Dynamitage d’un club privé : Prof, David Ruzié

104 Mon fils a subi un lavage de cerveau, Myriam Cherif Le Parisien Christophe Dubois

105 Au revoir, Adieu, Amen : “Ma dernière chronique pour le Jerusalem Post Bret Stephens

107 Fier d’être Israèlien Ismaïl Khaldi

109 Le courage d’une femme musulmane qui interpelle sa religion : Irshad Manji

110 Une survivante de la tyrannie palestinienne défend Iaraël : Brigitte Gabriel

112 Parceque c’est à un Palestinien de le dire : Sami al-Soudi

113 La valise ou le silence : l’oppressante condition des chrétiens de Palestine Jean Rollin

115 Me Azziz Shahade : Une figure emblématique éprise de paix: critique littéraire Amir Ben David

116 Pogromes anti-chrétiens à Alexandrie et en Haute-Egypte : Masri Féki

118 Le “ PROJET “ Un Protocole des Sages du Coran Fil. Eminente

120 “Israël et les Etats-Unis sont des obstacles majeurs à la paix au Moyen-Orient R. H.

122 Réponse à deux universitaires pro-palestiniens avec encart “Sabra et Chatilla “ R. Heymann

123 Si, la Shoah du Peuple juif est un événement unique, réponse à Esther Benbassa et Christophe Attias : 126 La Charte Palestinienne, jamais abrogée depuis Oslo, rappel de points essentiels : « 

129 La nouvelle Vérité sur le Bien et le Mal Emanuele Ottolenghi

130 Hommage au Pasteur Edmond Evrard “ Nice sous la terreur anti-juive” R.Heymann

132 Auschwitz, 27 janvier 2005, 60 ans après la libération, un rescapé : Vladimir Bartoszewski

134 Paris 22 juin 1945 : Un G. I. juif face aux manifestations antisémites Victor Geller

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