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I - Texte :

Desert

( L 'heroi"nede Desert, Lalla, est emigree a Marseille, au elle est employee comme femme de menage dans un petithotel. Descendante des «hommes bleus» , nomades du Sahara, la jeune fllle est avide de lumiere, d'espace et deliberte. )

Dans les couloirs sombres de I'hotel, elle est une silhouette a peine visible,grise et noire, pareille a un tas de chiffons.Les seuls qui la connaissent ici, ce sontles patrons de l'hotel, et Ie veilleur de nuit qui reste jusqu'au matin, un Algeriengrand et tres maigre, avec un visage dur et de beaux yeux verts comme ceux deNaman Ie pecheur. Lui salue toujours Lalla, en franc;ais,et illui dit quelques motsgentils; comme il parle toujours ceremonieusementavec sa voix grave, Lalla luirepond avec un sourire. II est peut-etre Ie seul ici qui se soit aperyu que Lalla estune jeune fille, Ie seul qui ait vu sous l'ombre de ses chiffons son beau visagecouleur de cuivre et ses yeux pleins de lumiere. Pour les autres c' est comme si ellen' existait pas.

Quand elle a fini son travail a l'hotel Sainte-Blanche, Ie soleil est encorehaut dans Ie ciel. Alors Lalla descend la grande avenue, vers la mer. Ace moment-la, elle ne pense plus a rien d'autre, comme si elle avait tout oublie. Dans l'avenue,sur les trottoirs, la foule se presse toujours, toujours vers l'inconnu. II y a deshommes aux lunettes qui miroitent, qui se hatent a grandes enjambees, il y a despauvres vetus de costumes elimes, qui vont en sens inverse, les yeux aux aguetscomme des renards. II y a des groupes de jeunes filles habillees avec des vetementscollants, qui marchent en faisant claquer leurs talons, comme ceci: Kra-kab,kra-kab, kra-kab. Les autos, les motos, les cyclos, les camions, les autocars vont atoute vitesse, vers la mer, ou vers Ie haut de la ville, tous charges d'hommes et de

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femmes aux visages identiques. Lalla marche sur Ie trottoir, elle voit tout cela, cesmouvements, ces formes, ces eclats de lumiere, et tout cela entre en elle et fait untourbillon. Elle a faim, son corps est fatigue par Ie travail a I'hotel, mais pourtantelle a envie de marcher encore, pour voir davantage de lumiere pour chasser touteI'ombre qui est restee au fond d' elle. Le vent glace de I'hiver souffle par rafales Ielong de I'avenue, souleve les poussieres et les vieilles feuilles des journaux. Lallaferme a demi les yeux, elle avance, un peu penchee en avant, comme autrefois dansIe desert, vers la source de lumiere, la-bas, au bout de l'avenue.

Quand elle arrive au port, elle sent une sorte d'ivresse en elle, et elle titubeau bord du trottoir. lei Ie vent tourbillonne en liberte, chasse devant lui I'eau duport, fait claquer les agres* des bateaux. La lumiere vient d'encore plus loin, au-dela de I'horizon, tout a fait au sud, et Lalla marche Ie long des quais, vers la mer.

Jean-Marie Gustave Le Clezio : DesertEd. Gallimard, 1980

* Les agres : ensemble de cordages.

1) Degager la structure et Ie mouvement du texte.2) Etudier la symbolique de l'espace dans Ie texte.3) Analyser les procedes rheoriques et syntaxiques qui mettent en relief la

solitude de la jeune emigree.4) Quelles sont les caracteristiques de la description qui eclairent la conception

que Ie Clezio se fait de son personnage ?5) Quelles critiques impIicites l'auteur adresse-t-ila la societe modeme a

travers Ie regard de Lalla ?

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II - Soiet de reflexion :

Un poete contemporain, repondant a une enquete sur la desaffection actuelledu public a I' egard de la poesie, declare:

« Qui, nos contemporains ne lisent plus de poesie. Pour beaucoup d' entre eux, quine croient plus qu'a la vitesse et font de l'argent la seule valeur, cette activitemysterieuse ne signifie rien; elle semble meme inutile dans un monde queI' efficacite asservit : une forme de dilettantisme, une reverie qui mene a I' ecart cesetres incapables de concevoir les enjeux actuels, que sont a leurs yeux les poetes. »

La lecture d' reuvres poetiques vous semble-t-elle inutile dans Ie mondecontemporain? Vous fonderez votre reflexion sur l'analyse d'exemples precis.

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