02 - les grands principes budgetaires

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LES GRANDS PRINCIPES BUDGETAIRES I- l’annualité budgétaire def : principe selon lequel le budget est voté chaque année et doit être exécuté dans l’année (année civile). Toutefois, la journée complémentaire en fonctionnement et les reports en investissement constituent des exceptions à cette règle . simple mais contraignante, la règle de l’annualité a été assouplie, par la loi organique du 1 er janvier 2001, au nom de l’efficacité de la gestion budgétaire. 1- une règle simple mais contraignante 1.1 l’autorisation annuelle la définition de la règle : reprenant le principe ancien, la loi organique indique « les lois de finances déterminent, pour un exercice, la nature, le montant et l’affectation des ressources et des charges de l’état, ainsi que l’équilibre budgétaire et financier qui en résulte ». 1.2 la contrainte de gestion annualité et exécution de la loi de finances. L’art 6 de loi organique précise « le budget décrit, pour une année, l’ensemble des recettes et dépenses budgétaires de l’état ». l’application dans le cadre de la loi organique Art 28, la comptabilisation des recettes et des dépenses obéit aux principes suivants : Les recettes sont prises en compte au titre du budget de l’année au cours de laquelle elles sont encaissées par un comptable public (principe de gestion) Les dépenses sont prises en compte au titre du budget de l’année en cours de laquelle elles sont payées par les comptables assignataires. 1

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les Grands Principes Budgetaires

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LES GRANDS PRINCIPES BUDGETAIRES

LES GRANDS PRINCIPES BUDGETAIRES

I- lannualit budgtaire

def: principe selon lequel le budget est vot chaque anne et doit tre excut dans lanne (anne civile). Toutefois, la journe complmentaire en fonctionnement et les reports en investissement constituent des exceptions cette rgle .

simple mais contraignante, la rgle de lannualit a t assouplie, par la loi organique du 1er janvier 2001, au nom de lefficacit de la gestion budgtaire.

1- une rgle simple mais contraignante1.1 lautorisation annuelle

la dfinition de la rgle: reprenant le principe ancien, la loi organique indique

les lois de finances dterminent, pour un exercice, la nature, le montant et laffectation des ressources et des charges de ltat, ainsi que lquilibre budgtaire et financier qui en rsulte.

1.2 la contrainte de gestion

( annualit et excution de la loi de finances.

Lart 6 de loi organique prcise le budget dcrit, pour une anne, lensemble des recettes et dpenses budgtaires de ltat.

( lapplication dans le cadre de la loi organique

Art 28, la comptabilisation des recettes et des dpenses obit aux principes suivants:

(Les recettes sont prises en compte au titre du budget de lanne au cours de laquelle elles sont encaisses par un comptable public (principe de gestion)

(Les dpenses sont prises en compte au titre du budget de lanne en cours de laquelle elles sont payes par les comptables assignataires.

Comme prcdemment un priode complmentaire est prvue des recettes et des dpenses budgtaires peuvent tre comptabilises au cours dune priode complmentaire de lanne civile, dont la dure ne peut excder 20 jours (en janvier).

2- des assouplissements ncessaires apports au principe dannualit

la fois pour faire face lurgence, mais aussi pour assurer la continuit de laction gouvernementale en matire financire, des drogations sont prvues.

2.1 la rduction du cadre annuelpour rduire le cadre annuel de lautorisation budgtaire, la loi organique du 1er aot 2001, comme avant lordonnance du 2 janvier 1959, prvoit la possibilit des lois de finances rectificatives (collectifs budgtaire) ou de dcrets davance.Les lois de finances rectificatives

(Prvues aux articles 1er et 35 de la loi de 2001, les lois de finances rectificatives peuvent seules en cours danne, modifier les dispositions de la loi de fiances de lanne.

(Obissant au mme rgime juridique que les lois de finances initiales, les lois de finances rectificatives ne sont soumises aucune priodicit ni aucun nombre prcis.

Les dcrets davances

(Lorsque le gv ne dispose pas du temps pour dposer un projet de loi de finances rectificatives, il peut recourir la technique des dcrets davances.

(Pour viter leur usage abusif, la loi organique de 2001, plus encore que lordonnance du 2 janvier 1959, les rglemente prcisment, car cette procdure permet au gv de modifier (par avance dune disposition lgislative) les crdits initiaux autoriss par le parlement.

(Prvus larticle 13 de la loi organique, ces dcrets davances ne peuvent tre adopts quen cas durgence ou de ncessit imprieuses dintrt national sils modifient lquilibre budgtaire antrieur.

(Soumis avis ou donnant lieu information des assembles, ils doivent tre ratifis par le Parlement ds la plus prochaine loi de finances.

2.2 le dpassement du cadre annuel

la continuit de laction gv a galement impos des ajustements au principe de lannualit

les lois de programme et la planification

la pratique budgtaire toujours t de conserver lindpendance des lois de finances annuelles au regard des lois de programme

une dmarche dcentralise et contractuelle prvaut dsormais par la mise en place de contrats de plan tat rgions

les techniques de pluriannualit

le dpassement du principe dannualit ne seffectue donc en droit que par le vote de crdits pluriannuels (autrefois autorisation de programme et dsormais autorisation dengagement) et par la technique des reports de crdits sur lexercice suivant.

Art 12 de lordonnance organique dfinit la notion dautorisation de programme la limite suprieure des dpenses que les ministres sont autoriss engager pour lexcution des investissements prvus par la loi.

Art 8 de la loi organique qui remplace lart 12 de lordo les dfinit les autorisations dengagement constituent la limite suprieure des dpenses pouvant tre engages. elles concernent dsormais linvestissement comme le fonctionnement

La LOLF ramne donc les autorisations dengagement dans le cadre de lannualit.

II lunit budgtaire

Df: principe selon lequel toutes les recettes et toutes les dpenses doivent figurer dans le budget. Les budgets annexes constituent des exceptions cette rgle.

Pour permettre larbitrage et le contrle du Parlement sur le budget, la rgle de lunit a t amnage dans le droit budgtaire de la Vme Rpublique sans que puisse tre retrouve la vision de synthse des finances publiques.

1- une rgle simple

1.1 une rgle classique

la dfinition de la rgle: toutes les dpenses et toutes les recettes de ltat (rgle de la totalit) devraient figurer dans un document unique (rgle de lunicit) soumis au vote du parlement.

Affirm par lart 6 lensemble des recettes assurant lexcution de lensemble des dpenses, toutes les recettes et toutes les dpenses sont retraces sur un compte unique, intitul budget gnral.

1.2 une rgle amnage

les budgets annexes sont prpars par le gv et soumis au vote du parlement dans le cadre de la loi de finances

les comptes spciaux du trsor concernent des dpenses bnficiant dune affectation particulire de recettes et des oprations caractre temporaire (par exemple, loctroi dun prt ou dune avance devant donner lieu remboursement.

2- une unit budgtaire impossible

2.1 la dispersion budgtaire lunit impossible, mme sil est vrai que la loi de finances donne une vision de synthse de lensemble des ressources et des charges de ltat, la complexit des finances modernes ne permet plus de rpondre lunit budgtaire.

Les budgets autonomes, de multiples personnes publiques distinctes de ltat existent en dehors des lois de finances.

2.2 les dbudgtisationsil sagit de transfrer hors de la loi de finances des charges quelle devrait normalement retracer

aujourdhui, une exigence de synthse de l ensemble des finances publiques de ltat prvaut, manifeste particulirement par la loi organique du 1er aot 2001

III- LE PRICNICPE D UNIVERSALITE BUDGETAIRE

Df: principe selon lequel le budget doit comprendre la totalit des recettes et des dpenses, sans possibilit de compensation entre elles (rgle de non-contraction), ni daffectation dune recette prcise une dpense (rgle de non affectation).

Permet la protection de lautorisation budgtaire donne par le parlement

art 18 ordo art 6 LOLF linterdiction de contracter recettes et dpenses (produit brut) et la prohibition de laffectation de certaines recettes certaines dpenses.

rgle budgtaire essentielle permettant la protection de lautorisation budgtaire donne par le Parlement, luniversalit a t assouplie pour des impratifs defficacit.

1. une rgle trs protectrice de lautorisation budgtaire

art 6 de la loi organique elle se dcompose en 2 principes complmentaires:

( linterdiction de contracter recettes et dpenses (le produit brut), la rgle de non-contraction,

elle vise permettre au parlement de connatre et dautoriser dans le dtail lensemble des oprations financires prvues par la loi de finances.

( et la prohibition de laffectation de certaines recettes certaines dpenses,

la rgle non-affectation

elle a pour consquence que lensemble des recettes budgtaires permet la couverture de lensemble des dpenses de mme nature, telle recette ne sert pas telle dpense.

Evitant toutefois, le risque de gaspillage, ce principe garantit le maintient dune unit financire de ltat, assure la clart des comptes et par la mme, un contrle efficace du parlement.

3- des assouplissement apports au non de lefficacit de gestion

outre les budgets annexes et les comptes daffectation spciale qui prvoient laffectation de recettes certains types doprations, deux autres procdures particulires permettent de droger au principe de non affectation

les fonds de concours = produits verss par des personnes morales ou physiques pour concourir avec ltat des dpenses dintrt public

les rtablissements des crdits =permet de restituer un service de ladministration des crdits, en raison du remboursement du trsor de sommes payes indment ou de recettes de cessions immobilires par ladministration .

IV- LA SPECIALITE BUDGETAIRE

Df: principe selon lequel les prvisions de recettes et de dpenses doivent, pour chaque document budgtaire, avoir fait lobjet dune valuation excluant toute majoration ou minoration fictive. La loi de 2001 pose le principe de la sincrit budgtaire de la loi de finances.

Destine garantir le respect de lautorisation de dpense donne par la parlement, assouplie par la LOLF

1- la rgle traditionnelle de la spcialisation des crdits par chapitre

finalit: assurer au parlement un contrle lgitime sur lexcutif

ordo: ces crdits sont affects un services ou pls services, ils sont spcialiss par chapitre groupant les dpenses selon leur montant ou selon leur destination

LOLF: les crdits seront regroups lintrieur de 149 programmes ministriels fongibles au sein desquels les gestionnaires pourront les redployer entre les 7 titres. Seule limite cette fongibilit, les crdits ouverts sur le titre des dpenses de personnel de chaque programme constituent le plafond des dpenses de cette nature.

2- des assouplissements apports la spcialisation des crdits

deux procdures

1/ les virements de crdits, modifient la rpartition des crdits entre programmes dun mme ministre

2/ les transferts de crdits, modifient la rpartition des crdits entre programme de ministre distincts, sans changer lobjet de ces crdits.

2.1 les crdits non spcialiss

les chapitres rservoirs: dpenses ventuelles ou accidentelles

ils sont rpartis par programme par dcret pros sur le rapport du ministre charg des finances

les fonds spciaux: ou fonds secrets , fonds spciaux destins au

et fonds spciaux destins au service secret

V- L EQUILIBRE BUDGETAIREDf: principe budgtaire dapplication plus stricte pour les CT que pour ltat selon lequel les prvisions budgtaires, estimes de faon sincre, doivent tre quilibres, cest dire ne comporter dexcdent des dpenses sur les recettes, ou inversement. De plus, cet quilibre doit tre respect la fois globalement, mais pour chacune des deux sections (investissement et fonctionnement). Enfin, la part en capital de lannuit de la dette doit tre finance par des ressources propres.

Si lquilibre budgtaire ne revt pas pour ltat le caractre dune obligation juridique linverse des autres personnes publiques, cest nanmoins un lment essentiel de la LOLF

1- la particularit de lquilibre budgtaire de ltat

art 1er lolf: les lois de finances dterminent, pour un exercice, la nature, le montant et laffectation des ressources et charges de ltat ainsi que lquilibre budgtaire et financier qui en rsulte

1.1 les dfinitions des divers quilibres dans la loi organique 2001

( lquilibre conomique: le gv fait connatre ses prvisions conomiques pour les 4 annes venir

( lquilibre budgtaire: dans le projet de loi de finances, le gv arrte un quilibre ou dsquilibre budgtaire prvisionnel. Il sagit dun tableau qui englobe le budget gnral, les budgets annexes et les comptes spciaux du trsor; le solde de ce tableau constitue le rsultat prvisionnel dexcution; il sagit l de lquilibre budgtaire.

( Lquilibre financier: les projet de LF comporte les autorisations relatives aux emprunts et la trsorerie de ltat et value les ressources et les charges de trsorerie qui concourent la ralisation de lquilibre financier, cest donc lquilibre financier.

1.2 la contrainte en matire dquilibre dexcution

la cour des comptes, qui assure la certification de la rgularit, de la sincrit et de la fidlit des comptes de ltat.

1.3 le pacte de stabilit budgtaire

trait de Maastricht, le dficit des adm publiques doit tre infrieur 3 % du PIB et celui de la dette publique 60% du PIB

1.4 linfo du parlement

art 50 lolf: loccasion de lexamen du projet de la LF, le parlement recevra communication du programme de stabilit du gv franais, pralablement sa transmission aux institutions europennes.

VI- LA SINCERITE BUDGETAIREDf: principe selon lequel les prvisions de recettes et de dpenses doivent, pour chaque document budgtaire, avoir fait lobjet dune valuation excluant toute majoration ou minoration fictive. La loi de 2001 pose le principe de la sincrit budgtaire de la loi de finances.

Les progrs de linformation du parlement en matire de finances publiques saccompagnent dans le cadre de la lolf de la reconnaissance du principe de sincrit budgtaire

1- la sincrit budgtaire, une construction jurisprudentielle pour ltat

1.1 une sincrit difficile

linverse de ce qui existe depuis les lois de dcentralisation pour le CT, la sincrit des donnes partir desquelles sont labors les projets de lois de finances, comme le caractre raliste et sincre des valuations de recettes et des autorisation de dpenses ne faisait pas partie des principes budgtaires que devait respecter ltat.

Cette question de la sincrit a donne lieu polmiques, en matire dexcution des lois de finances (dbat autour de la cagnotte)

1.2 une construction jurisprudentielle inacheve du conseil constitutionnel

(de nombreuses saisines: il a t saisi pour non respect du principe de sincrit budgtaire de certaines lois de finances initiales ou rectificatives

(une jurisprudence prudente: il sest tjs efforc dexaminer le grief insincrit en le rattachant ou non principe duniversalit

2- la sincrit budgtaire, un principe reconnu par la loi du 1er aot 2001

2.1 la cohrence du principe de sincrit avec les enjeux de la rforme

(un principe demand par le parlement:chaque programme prcisera un projet annuel de performances dtaillant les actions, les objectifs poursuivis, les rsultats attendus et les cots affrents et des rapports annuels de performances dcriront les rsultats obtenus au moyen dindicateurs pertinents.

2.2 un principe de transparence des finances publiques

leur sincrit sapprcie compte tenu des informations disponibles et des prvisions qui peuvent raisonnablement en dcouler

art 33 prcise que la loi de finances doit prendre en compte les consquences sur lquilibre financier des dispositions dordre lgislatif ou rglementaire susceptible daffecter les ressources et les charges de ltat de lanne courante.

2.3 laffirmation galement dune sincrit comptable

(la sincrit des cots

le budget et les comptes sils sont bien distincts, sont soumis dsormais au principe de sincrit art 27+33

les comptables publics reoivent pour mission de veiller au respect de la sincrit des enregistrements comptables.

(la prochaine certification des comptes

la cour des comptes, comme le prvoit larticle 58 de la loi organique, ne devra plus compter de lexercice 2005, tablir la traditionnelle dclaration annuelle de conformit, mais assurer, comme un commissaire aux comptes pour une Sa, la certification de la rgularit, de la sincrit et de la fidlit des comptes de ltat.

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