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Jean MALLINGER Ex-V:.M:. Alphonse PHILIPS S:. Surv:. Introduction au Grade d' Apprenti Notes générales

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masoneria egipcia de memphis misraim

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Jean MALLINGEREx-V:.M:.

Alphonse PHILIPSS:. Surv:.

Introductionau

Grade d' Apprenti

•• •

Notes générales

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§ 1) Peut-on définlr la Franc·Matr0nnerle ?Oui.

C'est une société non pas secréte mais discréteoú 1'on recoít par sélection des personnes désireusesde coílaborer a un Idéal de fraternité, de liberté, devérité.

La Franc-Maconnerie n'est pas une société se-créte car da plupart de ses rituels ont été publíésdepuis deux siecles - elle est plutót une sociétédiseréte ou l'on séleetíonne les candidats et oú l'ontravajlíle tI l'abri de la curiosité du ttumde profane,au perfecticnnement indivíduel et social.

§ 2) Que veut direle mot c< inltlatlque » ?

Quand on <lit que 'la Franc-Maconneríe est une« société initiatique », ü'on veut dire qu'el1e formeses membres au rnoyen d'un enseignement partícu-Iier,

Initier, c'est chanqer quelqu'un : on Ile mene del'obscurité a Ia Lurniere ; on le rend meilleur ; onfait d'une pierre brute une pierre taiLlée.

Cette opération, cette mutation se fait au moyende symboLes. Ceux-cí sont montrés aux néophytes lors

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des cérémoníes de réception oú le cadre rituel em-ploie des mouvements, gestes et paro les tout a faitparticuliers, inconnus du candidat.

Cette prcgression vers une visión nouvelle dumon!dese réaílise en plusteurs éuupes, de .18. les gradesd¡jjiférents qui se suívent et se completent,

L'initiation est done:

- progressíve, graduée et 'lente : il faut plusieursannées pour la vivre entiérement,

§ 3) La Malfonnerie a done un langage unlversel.

L'idéal maconnique étant la formation perma-nente d'hommes de bien, partisans de la (liberté depensée et de paix universelíle, i1 en découle qu'il né-cessite I'emploi d'un Iangage symbolique universel.

En tout endroit du gildbe, un maGon se recoruuiitsur de ehamp 'Par: ses MOTS - SIGNES et ATTOU-CHEMENTS. (Mots de passe, mots sacrés - Signesde reconnaíssance - Poignée de main).

Relevons surtout I'usage de l'Age m~onniquequi revele le grade de I'adepte, Partout, íl'apprenti atrois ans.

- On vérifie, on « tuile )} Ie visiteur, avant sonentrée dans un TempIle.

- On vérifie parfoís la « ttuirche » en équerre duF:. Iors de son entrée entre [es deux Surveilñants.(3 pas + 3 sailuts).

§ 4) Origine historlque de la Frane-Malfonnerle.

a) Les uns disent que la Franc-Maconneríe ac-tuellle est née des corporatíons de tailleurs de pierredu Moyen-Age, qui ont édifié cathédrales, cháteaux

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et hótels de vifle. Leurs rnembres étaient répartis endeux degrés : les apprentis, qui étaient en réalitédes manoeuvres et Ies compagnons, qui tailiaient etplacaient ües pierres, Tous deux se trouvaient sousI'autorité d'un maítr e-ma <;on , qui était soit leur em-ployeur, íleur patron, soit leur arehitecte au serviced'un patron,

Lors de Ia décadence économique de l'Europe descommunes : íles macons opératijs ou « gens de mé-tier » élirent des MEMBRES D'HONNEUR, les« Macons libres et acceptés », c'est-á-dire des non-o¡pératifs, totaílement étrangers a l'art de batir, et li-bérés des reglements de Ila corporation,

Ces « macons libres », les spéculatijs s'organi-serent en loges fraternehles, ou jinalement il n'y eutplus un seul magon de métier, mais ils conservérentle cadre projessionnel des opératijs (tabliers, mail-lets, locaux, appelés : Loges, outils, ete.).

En 1717, trois loges de Londres fonderent ens'associant une GRANDE LOGE, c'est-á-díre uneObédience administrative, avec un Grand Maitre etdes Grands Offiders.

Cette organisation s'implanta alors en France,puis en tous les pays du monde. Chaqué pays eut enson sein des doges autonomes Iédérées en l'une ouI'autre Obédience.

b) Les autres disent que ce sont les TEMPLIERSqui organiserent des réunions secrétes et initiatiquesjusqu'á leur cruélde suppression par Philippe le Beiet le Pape Clément V, en 1307.

Cela semble inexact, 'les symboles des Templiersétant diff'érents de eeux des opératifs du Moyen-Age.

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'C) Certains disent que la Franc-Maconneríe estaussi ancienne que le monde; que de tout temps, i1y a eu des « sociétés secrétes de Mysteres » donnanta une élite soigneusement sélectionnée, des ieconsde mora/le, de philosophie et d'altruísme, par la voiedu Symbolisme, par des initiations graduées, ete.

TI y a du vrai en cette affirmation, car la plu-part des usages maconníques sont antérieurs a lacorporation des bátisseurs de cathédrales. Sont no-tarnrnent originaires de Ttmcienme Egypte : le siguede reeonnaissance ; íla poignée de mains ; les voyagesrituels, etc .

La Maconnerie actuelle est le dernier écho desinitiations antiques.

§ 5) Des Obédlences maeonnlques,

Une Obédience est un Corps administra tif, ré-gílant I'activité d'un nombre donné de loges (ateliers)sur un territoire donné.

Le GRAND ORlI®NT et la GRANDE LOGEsont deux CO!1pS administratifs, indépendants I'unde I'autre et groupant ehacun un certain nombrede doges. Souvent ils oecupent des locaux ídentiquestout en gardant ohacun leur indépendance adminis-trative.

Le « Droit Humaui » et la « Grande Loge fémi-nine » groupent des loges MIXTES.

§ 6) Des Rites maconnlques.

Le Rituel, c'est ..á·dire [es cérémoníes d'ouver-ture, de dlóture, d'initiation, offrent certaínes varían-

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tes, bien que tous Ies Macons de ({tous » les Ritesrecoivent des secrets et usages identiques.

Le GRAND ORliENT et nlaGRANDE LOGE pra-tiquent le RlTE dit ({moderne » OU({ francaís ».

(Il se reconnait a cecí : la colonne des apprentiss'a¡ppelle : Colotuie J :.et 'la colonne des compagnons,la COIl:. B:.

Au contraire, le Rite Ecossais ancien et acceptéinverse les Iettres des colonnes ; qui sont B:. pourles apprentis et J:. pour n·esCompagnons).

Les Angllais pratíquent un rite dit ({Emulation ».

Il1 existe encare Idivers Rites, notarnment le RiteRectifié, pratiqué par la Grande Loge NationaleFrancaíse Opéra.

§ 7) Des degrés maecnnlques.

Toutes les Grandes Loges et Grands Orients netravailílent qu'en MA(:ONNERIE BLEUE, c'est-á-direa 3 degrés : apprentí, compagnon et rnaitre,

llis sont dirigés 'par un Grand Mattre Natianal,assisté de Grands Officiers, élus pour trois ans parl'assemlblée générale des Loges adfiliées, Iorméespar les Dépuiés des dívers atelíers.

Des hormeurs spéciaux Ieur sont réservés quandiLs se rendent en Visiteurs a une Ioge en travaill.

En plus, chaque üoge est contrólée par un({ Grand Inspecteur » qui envoie annuellement unrapport sur eIlJl'eau Grand Orateur.

§ 8) Des Corps supérieurs.

n existe en dehors des loges de 'la Maconneríebleue, divers Corps de Haute-Grades, destinés uní-

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quement a ceux qui désirent approfondir graduelle-ment leurs connaíssances maconniques. La plupartde ces Hauts-Grades sont représentés en nos payspar un SUPREME CONSElL DU RlTE ECOSSAlSANClEN et ACCEPTE, dont le chef est le SouverainGrand Commandeur du 33" degré.

Tout Supréme Conseil répartit ses activités endivers corps d'indtiation suecessífs.

a) Des Souverains Chapitres, présidés chacunpar un Tres Sage (Gr. 4 a 18).

b) Des Sublimes Aréopages, présidés par un TresEm.nent Grand Maitre (Gr. 19 a 30).

e) Un Supréme Conseil (du 31" au 33" degré) diri-gé par le Souverain Grano. Commandeur, assisté dedivers Dignitaires.

Un Souverain Chapitre divise lui-méme ses acti-vités en Loges de Perfection : (du grade 4 au grade14) et Chapitre (du 15" au 18").

§ 9) De I'organisation de la Loge.

« Trois la dirigent, cinq I'éclairent, sept larendent juste et parfalte »,

1) Toute l'organisation de Loge repose sur ses3 LUMIERES, le Vénérable Maitre ; le Premier Sur-vei'lilant et le Second Surveilllant.

2) Le Vénérable Maitre préside l'Atelier ; lePremier Surveíl'lant dirige le travail des Compa-gnons ; le Seeond Surveilllant, celui des Apprentis.

3) Nul ne peut prendre la parole en Loge sansavoir demandé la parole au Vénérable Maitre par lecanad d'un des deux Surveillants.

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Ceux-ci recoívent du Vénérable, l'autorisationde lui accorder la parole. Les Surveillants signalentau Vénérable qu'il y a un F:. qui demande la parolesur leur colonne,

4) Un Apprenti et un Compagnon ne peuvent pasdemander et obtenir la parole sauf s'ils sont « cou-verts }) par un Maitre, qui se leve a l'Ordre poursignaler qu'il les « couvre })c'est-a-dire qu'il prendla responsabñité de ce qu'ils vont dire.

5) A utres Dignitaires : Ie Secrétaire (i1 convo-que les FF:. et trace le Preces verbal de chaquetenue) ; l'Orateur (Ministére public de la Loge etgardien de da Loi. Aprés qu'il a donné sa conclusión,'Personne ne peut plus demander la parole sur le su-jet). L'Orateur doit en plus faire un discours de bien-venue aux nouveaux Initiés et faire l'éloge funebredes FF:. décédés, notamment a la maison mortuaireou au cimetiére si la familile l'y autorise.

Le Trésorier,L'Hospitalier,Le F. Expert,Le F. Maitre des Cérémonies,Le F. Couvreur.

Certaines Loges ont un Vénérable Maitre d'Hon-neur ; cette dignité ne peut étre conférée qu'á l'una-ruimité des voix pour servíces rendus a l'Atelier pen-dant de nombre uses années.

Un Vénérable Maitre sortant (l'ex-Vén:.) siégetrois ans a I'Orient.

6) Symboles des dignités:

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a) Le MaiHet : qui ouvre, conduit et ferme lestravaux, ne peut étre utilisé que par les 3 Lum:.de I'At .", de Vénérable, Ies deux Surveiflants.

b) Au Cardan du V.M. pend le Symbole del'Equerre.

'C) Au Cordon du Premier Surveillant pend unNiveau.

d) Au Cordan du Second Surveilílant pend unePerpendiculaire.

e) Au Cordón de I'Orateur : un Cade auvert.

f) Au Cordón du Secrétaire : deux plumes ensautair.

g) Au Cordón du Maitre des Cérémoníes : unglaive.

7) Titres : Au 3" degré, le Vénérable Maitre s'ap-pelle « Tres Respectable » et on ajoute ¡}'addedif« Vénérable » aux noros de « Surveiflants ». Exem-ple : Vén.:. Frére Pr ,'. SUI'V:.

Le F:. Secrétaire « tient Le crayon » et fait « uneplanche tracée » de [a « tenue ».

On date la tenue de la Iacon suivante :

« Le...e jour du...• mois de l'An de V. Lum ,'.... enobservant que [e premier roois est le PREMIERMARS et non oleIpremier janvier. On ajoute 4000 aumillésime.

8) On recoit des Dignitaires sous des ,g1laivesIlevés : la Vaute d'Acier.

9) L'acclamatian est faite d'une triple batte-rie : Vivat, vivat, semper vivat (eille est de : Houzéau Rite écossais et dans les hauts grades).

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10) Celui qui arrive en retard fait les 3 pas suc-cessifs en équerre, salue 'le V.M.puis chacun des Sur-vei1Jlantsavant de rejoindre sa place.

11) Un Rituel spéciaíl est pratiqué dors des ban-quets rituels (Rituel de table). Diverses « santés })sont proposées, notarnment au chef de l'Etat ; auxDignitaires de ['OIb€dieoce et a celle..ci ; aux ViJSi..teurs ; a tous les macons répandus a la surface dela terre. Le Premier Surveíllant prend l'initiative dedemander la parole \pour commander une « santé »en ['honneur du Vénérable Maitre, Quand une« santé » est tirée en l'honneur d'un visiteur, il de-meure assis pendant la duré e de cette « santé ».

12) TI est d'usage qu'un F:. absent s'excuse parécrít et envoíe son abole au profit du Tronc de Soli-darité. Cette excuse est díte « avec obole ».

13) Il est usuel de retirer ses gants pour préterserment. En cas de Chaine d'union.

14) Lors d'un serrnent, toute Ia Loge doit setenir « deboui et a l'Ordre ».

A. PHfu!JPS, Second Surveilllant

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LIBRES PROPOSSUR L'INITIATION MA<;ONNIQUE

1. - I1 n'est pas sans intérét de nous demanderde temps él autre s'ul n'y a pas lieu d'améiiorer si pos-síble nos usages et tradítions maconniques, afin derendre plus efficiente Ia pratique de nos Mysteres.

Des progres de cette nature ne sont évídemmentpossibles que si la natur.e métne du but él atteindreest elaírement définie.

De quoi s'agit-il en effet ? D'initier des ({hommesde désir » nécessairement pleins de bonne volonté,él une {(Lumiére » qud Ieur manque. L'on a beaucoupdisserté sur le terme {(initiation » ; sa définition nedoit pourtant point provoquer la moindre contro-verse ; nous serons tous d'aocord pour dire que I'ini-tiation doit étre une mutation profonde de I'individu,un changement d'état, I'éveil d'une conscíence nou-velle, en un mot : une transformation d'ordre inté-rieur, appelant celuí qui l'a vécue él une vie nouvelle.

Le profane qui, de ehrysalide, est devenu aínsi pa-pi'llon, pour emprunter rune ímage qui nous fut unjour répétée - est done en progrés sur son état anté-rieur ; iil voit le monde, H voit son propre étre avecdes yeux nouveaux.

Encere faut-il que I'initiation ait eu sur lui sonplein effet. Il est facile de déclamer que la pierrebrute va devenir une pierre políe ; la proelamer nesuffit pas ; i1 faut Ie réaiiser.

2. - ]1 y a lieu des Iors de vérifier si la tech-nique de dégrossíssement de Ia pierre brute est soi-gneusement pratiquée.

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Si nous comparons notre initiation maconníquea cene qui avait cours dans 'la collation antique desMysteres traditionnels, nous observons d'abord quela teohnique des initiations est demeurée la méme,paníaitement adaptée a notre condition humaine.

Pour initier, il faut pesero

Peser le candídat : lui imposer un retour surIuí-méme ; une rentrée en soi ; un examen critiquede ses faiblesses et de ses possibidités ; par son tes-tarnent écrit, il fera part du résultat de cette pre-miere pesée,

Une seconde pesée a lieu ensuite ; l'Ate!liier toutentier prend conscience des réponses ; le postu-lant, interrogé sous le bandeau, explicite ses répon-ses ; un vote sanctionne son admissíbilité.

La rroisiérne pesée a Iieu lors de la cérémonied'initiation subséquente. Il Iaut que le symbolismede la cérémonie ait un impact profond et réei surIle néophyte et que I'initiation ne soit pas une sortede mauvais théátre, n'ayant sur celui qui le subitqu'un efrfet superficielet passager.

Nous eff'leurons ainsi les déficiences et les er-reurs psychologiques de certaíns Rituels, qui vont,hélas, .a I'encontre du but a atteindre et cela pardéfaut de psyohologie humaine, par ígnorance ducaractere sacré du rite pratiqué.

11 est puéri'l et absurde de transformer le pre-mier voyage en mauvaise farce d'étudiarnt, de fairetrébucher un candidat sur les obstacles grossiers, deluí présenter une boisson-purge ou autres farces decoflégien qui n'ont évidemment aucun effet sérieuxsur le néophyte ; des pratíques aussi rnaladroites sontde nature a donner a cellui qui en est la victime unefáeheuse idée d'infantidisme et de mauvaís goút ; la

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Ma¡;onnerie est autre ohose que cela et doit demeu-rer une révélatíon de lumiére sur certains somrnets,qu'i'l faut maintenir a tout prix pour ne pas la voirse dégrader dans des usages dont le nouvel initiépereevra le ridícule.

Le symbolisme doit étre élevé, parler au cceuret a I'esprit, sinon il ne Iaissera dans la mémoire del'intéressé que sourire désabusé.

Mieux vaut demander a La musique et plus spé-ciadement au géníe de notre F:. Mozart de compléterl'effet sur le néophyte achaque stade du Rituel pardes passages appropriés.

3. - Le róle du Vénérable Maitre initiateur estessentrel, L'a-t-ilsuffisarnment comprís pour le vivreet non simplement le traduire par une simple Iee-ture de textes ou une suite de gestes automatiquesobligatoíres ?

Le néophyte doit {(recevoir » une víe nouvelleul en résulte que Ie V. M. doit étre capable de la lui{( donner ».

Cela ne se donne pas par une simple déclama-tion.

Pour donner, il faut se priver de quelque ohose,sinon il n'y a pas de don; un prooréateur n'en:gendreque ¡par une perte de sa propre substance, dans ledomaine physique. Nous somrnes ici sur le plan spí-rituel et id encere, J'ínitiateur doít avoir {(la uolon-té » de {(créer » dans le postulant une profonde mo-dificadion intérieure ; un état nouveau. Ll doit doneprojeter sur lui une sorte d'infílux, qui, conjugué avecla ohaíne bíenveídlante et unie qu'est I'égrégore-ate-Iier, éveil'lera en lui I'impact, de {(choc initiatique »désiré.

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Dans Ies anciens Mysteres traditíonnels, ['Inibia-teur était élu a vie ; il ne faisait rien d'autre ; il per-fectionnaut de jour en jour sa teehnique opérative ;il pratiquait une sorte de sacerdoce de I'initiation.En maconnerie, [e V. M. n'est pas nécessairementun spécialiste de ees matieres délicates ; il est élupar ses pairs pour un temps limité et sa bonne vo-lonté íla plus évidente ne 'se traduit pas toujours encompétence et efficacité.

J'ai toujours déploré que les Iuturs VénérablesMaitres n'aíent pas préaiablemeni a leur insuiúo»tum, été contraínts, une fois élus, de recevoír uncours minimum de jormation initiatique. S'iil est ex-celílent deréunír des V.M. sortis de eharge en loged'études pour étudier ensemble les problémes deI'initiation maconnique, iJl serait infiniment plus 10-gique de 1es former Q;vant qu'íls ne pratiquent leurmission exceptionnellle.

Jlls doivent aussi se rendre compte que Ie pro-fane qui entre en Maconnerie le fait non seulementpour recevoir une possbbilité nouvelle de progresspirituel et moral; ilcherche aussi l'amitié véritablede ses ['reres en initiation.

Tous nos Rituels insistent sur ce point ; héilas,que de fois est-il négligé en pratique. L'on vient enloge pour trouver un clima; d'affection, de confían-oe,de Igénéreuse eoíllaboration pour le Bien et [e Beau.L'on sort d'un monde profane, fait de méchanceté,de compétition féroce, de déloyauté ; la loge doitétre un havre de concorde et de paix et Ia plus grandedésillusion que peut eonnaitre un méophyte est le faitde trouver dans 50n atélier un climat, quasi profane,d'indífférence, de discussions ou de vaines querelles.

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Certains Rituels sont au surplus madadroits. Cer-taines Obédiences par exemple gátaient le momentle plus émouvant de íl'initation d'apprenti, son ins-tant le plus solennel, oelui de I'investiture du nou-veau Frére par le V. M. par une phrase agressíve etmenacante : « Prenez garde désormais ! sachez quesi vous deviez violer vos engagements, aucun oháti-ment ne sera assez sévére pour un parjure ». Quelleinconseience ! quelle erreur de psycho'logíe ! Voiládone un néophyte qui a passé 'Par toutes 'les épreu-ves, qui a subí toutes les exigences les plus méticu-leuses des pesées traditionnelles, 'On lui a fait con-Iiance, i[ fera désorrnais partie de ,LaChaine d'Union,qu'on Iui a montrée et oú il va étre sur Le ehampintégré ; il est ,heureux de I'accueil qui lui est réser-vé, de la faveur dont il est l'objet et au moment me-me qui consacre son admission, on le suspecte déjáde trahison possible et on brandit sur sa téte les fou-dres de la vengeance. C'est aberrant. C'est aussi ab-sunde et déplacé que si Iors de la cérémonie d'un ma-riage, alors que deux jeunes vies se conjuguent pourcréer un foyer heureux, 11''Offi'Cierde I'état-civil, aprésles avoir unis, déolarnait d'une voix forte : « MaisartJtention,nouveaux époux ! gare a vous si vous vio-Ier vos serments de fidélíté conjugale ! les articles387 et 389 du Code pénal, section des crimes contrel'ordre des Iami'lles, punissent sévérement de peinesd'amende, voire de peines de prison íl'époux parjurea La Ioi qui se rendait coupable d'adultére 'OU d'en-tretien de concubine » !

4. - L'importance du SymboLisme dans l'initia-tion maconnique n'est pas toujours suffisamrnentsotzlígnée. Le peu de renseignements que I'on donnepar exemple 'sur le soleíl et sur Ua[une qui s'allumenta l'Orient - et que centains Ateliers ri'utiílisent ou nereprésentent méme pas ! - crée un manque d'ínté-

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rét pour le cadre initiatique oú doit se dérouler toutela vie maconnique des nouveaux freres.

Savent-i'ls, ces Instructeurs modernes des [eunesapprentis, que le Soiei; et la Lune ne sont pas seule-ment les symboles des deux polarités de I'Universet des deux états de conscienee des initiés apprentiset compagnons ? Dans les Mysteres anciens, le SoleiZet [a Lume étaient en plus une Iecon précise sur l'e

sort de I'áme humaine aprés la mort physique ; lesAnciens mystéres enseignaient 'l'immortalité de I'ámeet la teehnique du voyage de I'áme aprés la mortterrestre : son passage par da lune d'abord, par lesoleil ensuite avant d'atteindre le séjour des Bien-heureux, de nombreux textes de Plutarque illustrentcette théorie.

L'initié anden qui entrait dans un Temple n'avaitqu'á regarder [e SoLeil et la Lune, MS lui rappelaíentsur le eharnp une lecon, une doctrine, une tradiciónsecrete initiatique.

Savent-ils et rappellent-ids a leur initiés, cesInitiateurs modernes que les deux Colonnes a I'en-trée du Temple existaient déjá dl y a cinq millénairesdans tous les Temples de l'Egypte antique, sous laforme d'obélisques traditionnels ? N'ont-ils pas vuque toutes Ies cathédrales gothiques par deurs deuxtours d'entrée ont répété et ont maintenu cette tra-dition réguliére ?

Savent-ils que nos trois fLambea,ux rituels(S.F.B.) sont d'une tres ancienne tradition a la foisbindoue et romaine ? En Inde, ces trois feux litur-giques appelés respectivement Gtirhapatya, Ahava-niya et Daksinagni représentaient respectivement :la 'terre, le ciel et 1a protection du Temple ; les Ro-mains les adoptérent et dans le foyer appelé « IgnisV estae ~) a Rome, Hs brúlaient en permanence dans

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le petít Temple rond de Vesta, oú il était entretenupar ~es Vestal es.

Dans sa « Cité du Soleil », I'initié Thomas Cam-panelLa (1568-1639) aocordait a ce symbole essentielune .tres grande importance ; 'les trois initiés desti-nés a dáriger la Cité idéale ,porlahmt ces trois noms.

Quel respect nos initiés ne doivent-i'ls pas avoirpour ces symboles ímmuables, riehes en significa-tion, phares de sagesse traditionnelle !

Ohacun de nos symboles traditionnels a ainsi uneorigine antique. Bien 'Sur, la Maconnerie moderne,née en 1717 n'a pas de rapports direots avec les Mys-teres anciens, dont el'le a repris certains symboles etcertaines traditions, voire certaínes techniques tradi-tionnelles ; la 'grande différence entre 1'initiation an-tique et l'initiation contemporaine consiste en ce faitque notre facon d'ínitier ne constitue jamais la révé-Iatíon d'un dogme quelconque, sur le Kosmos ; surles destíns posthumes de I'étre humain ; sur les liensentre l'homme et la Puissance qui gouverne le mon-de et que nous appelons le Grand Arehitecte delJ"UniveI'lS.

Nous nous bornons a éveiller en nos adeptes ledon d'observatíon, nous Ieur donnons la clé du sym-bolisme et chacun d'eux s'en servira librement pourtrouver tout aussi Iibrement sa voie vers I'accés ala Vérité.

Un effOI'ltdoit done étre fait en chaqué Atelierpour rendre vivant, parLant, efficient, le {( CadreRituel» oúse déroulent nos eérémonies. Jil faut qu'enentrant dans le Temple, I'initíé perde a 'l'instant me-me tous ses Iiens avec le monde extérieur et ses vi-cissitudes 'Profanes ; qu'il se sente « chez lui » dansun décor ricuel émouvant et stímulant a la fois son

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cceur et sa raison ; ce hávre de paix et de Iumiérespirituelíle doit étre pour lui ce qu'il a cherché : lecadre et I'outal d'une neureuse vie, l'endroit fraterneloú 'l'on médite, ou I'on recoit, oú l'on donne le meil-leur de soi-méme, dans une totale compréhensionmutuelle.

La riehesse de notre symbolisme ne doit pIlusétre dédaígnée.

P.ensons encere á cette Etoile FLamboyante dusecond degré, a ce mystérieux Pentalpha rayonna:y¡,t,déjá en usage en Egy:pte et en Gréce iJl y a pres detrois mi'llénadres ; n'est-ce {las La Ja 'Plus parfaite íma-ge de l'Initié chadeureux, qui rayonne sur ses frerestoutes les lumieres qu'ill a recues ?

5. - Les fruits de '1'Tnitiation sont toujours ex-cel'lents, quand ellle a atteint son but et que ~a semen-ce ne s'est pas perdue sur le roe ou sur les épines.Si le V. M. initiateur a bien rempli son offdce, si lenéophyte a bien ¡per<;uson magnétisme, si peu a peules écorces ameres qui entouraient le jeune apprentíde coques profanes a détruire l'une aprés I'autre (sespréjugés, ses faibllesses, ses égarements), se sont dis-soutes, si le syrnboílisme a éveillé en lui le dé sir decomprendre et [e souci de progresser sur tous lesplans, Il'on peut parler d'un opere spirituel qui a en-gendré un fils spirituel, fidele image de lui-méme.

HéIlas, dans tous 'les autres cas, l'opération a étécontrariée ; i'J Y a eu un parasite dans le fruit, unarrét de I'évolutdon, un recul plutót qu'un progresoConserver ses défauts profanes, tel est le triste fruitd'une initiation mall conduite et mal aehevée.

Notre Ilílustre Frére Goblet d'Alviella écrivaitun jour que le f'ruit de I'initiation ne pouvait germer

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utilement que si [es trois composantes d'un rituelinitiatique étaient harmonieusement réussies. Cestrois éléments de base de toute ,pratique rituelle sont :un psychodrame ou légende symbolique ; un com-rnentaire histonique ; une conolusion morale.

Cela demeurera toujours vrai. Le néophyte ne re-coit pas seulement une lecon historique, qui a desprécédents dans l'histoire humaine ; i'l doit percevoíret retenir, reeevoir et méditer l'application du mytheél sa Ipropre destinée.

S'¡j] ue comprend, I'initiation a été fructueuse, ilest devenu un autre homme et, écIlairé .par I'intérieuret rayonnant él l'extérieur, ill sera socialement apteél éclairer él son tour autrui, ne gardant des lors paségoístement .pour Iuí seul les Lumiéres recues.

6. ~ La loge étant l'image du monde, étant unmicrocosme semblable au macrocosme qui l'entouredoit se trouver en résonance sur ce dernier pour ob-tenir une harmonie .parfaite avec la pulsation cos-mique du monde. TI faut done accorder une impor-tance essentíel'le aux modes traditionnels de relationavec notre Univers solaire.

F'i'ls de la Lumiere, le macon utilisera les fdam-beaux rituels traditionnels pour se relier él I'harmo-nie universelle. Ces feux vivants sont nos flambeauxal'lumés. Ills n'ont ríen de commun avec des ampou-les électriques, feux arbiñciels et morts, qui ne com-portent aucune liaison avec íla vie stellaire de feuou notre destin nous a intégrés.

7. ~ L'initiation doit tenir compte de la naturehumaine : étre amphibie, mélange malheureux dematiére et d'esprit, I'homme doit subir, en cas demutation par initiation, un ohoc initiatique sur les

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deux plans '; H ne surfifitdes lors pas de lui ímposerdes voyages rítuels et des Iectures de textes, voiredes puríñcatáons tradítíonnelles par les quatre élé-ments, pour ae mener intégralement a une vie nou-velíle. Son cervea:u respire lui aussi et doit étre ali-menté comme Ie corps par des ímages nouvelles, quimodifieront a I'avenir toute sa destinée, Le pain spi-rituei est aussi néeessaíre que le pain matériel, nel'oublions paso

« Demandez et vous recevrez ». Certes, mais nerecevez pas el rnoitié !

Puissent ces quelques notes sans prétentíon attí-rer l'attention de tous sur I'importance de certainsIacteurs pour former de « vrais » Macons pour la víe,pour réa'liser ainsi en ohacun le Grand CEuvre dePAlchimie spdrituelíe, seul but véritable de l'Initia-tion autíhentique.

Jean MALLINGER