1 les quasi contrats

8/7/2019 1 Les Quasi Contrats

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Les quasi-contrats Oct. 2006

Par Farida Zine Master Pratiques Juridiques et JudiciairesPromotion 2006-2007 Nmes

INTRODUCTION :

Les quasi contrats, mi-chemin entre contrats et dlits sontreconnus par le code civil comme une source autonomed'obligations. Cette notion de quasi-contrats est consacre par lecode l'article 1371"Les faits purement volontaires de l'hommedont il rsulte un engagement quelconque envers un tiers etquelquefois un engagement rciproque des deux parties". La

particularit du quasi-contrat tant de reconnatre un faitvolontaire mais licite comme source d'obligation.Ces quasi-contrats trouvent leur origine dans le droit romain ;Justinien, empereur qui a uvr pour la codification du droit deson poque, a estim que la classification en contrats et dlitstait insuffisante parce quelle ne comprenait pas toutes lesoprations juridiques cratrices dobligations. Cette remarquecratrice des quasi-contrats a t un moyen commode de classerles diffrentes sources dobligations.La commodit de ce classement a t apprcie par les rdacteursdu code civil qui l'ont reprit.

Les quasi-contrats sont en effet des sources d'obligations tellesque le contrat mais se diffrencient de lui parce que l'accord devolont qui est primordial dans le contrat, est quasiment absentdes quasi-contrats. De plus les quasi-contrats sont des sourcesd'obligations pour le dbiteur comme pour le dlit ou le quasi-dlit, mais qui n'est d aucune faute du dbiteur.La naissance en fait des obligations dans le quasi-contratrsulteraient d'un enrichissement sans cause du dbiteur. Lesquasi-contrats auraient pour rle de compenser un quilibre quiest rompu par un fait juridique, et de compenser l'avantageinjustement reu d'autrui.

Les quasi-contrats ont t d'abord dfinis d'une part par le codecivil (Chapitre I) et d'autre part, par la jurisprudence et sonvolution (Chapitre II).


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Les quasi-contrats Zine Farida Master Pratiques Juridiques et Judiciaires 2006-2007 - Nmes

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Chapitre I Les quasi-contrats consacrs par le codecivil

Le code civil consacre deux grandes catgories de quasi-contrats, la gestion d'affaire (Section 1) et le paiement de l'indu(Section 2).

Section 1. La gestion daffaire

Envisage aux articles 1372 et suivant du code civil, la gestiondaffaire est l'une des deux sources autonomes d'obligations queles rdacteurs du code civil ont classs parmi les quasiscontrats."La gestion daffaire est le fait dune personne ou ngotiorum gestor qui sans en avoir t charge soccupe des

affaires dune autre personne ou matre de lAffaire"1

.Cette gestion daffaire sapplique une situation dans laquelle

une personne (grant daffaire) accomplit un acte pour le comptedun tiers (matre daffaire) en dehors de tout mandat donn parce dernier.La gestion daffaire rpond certaines conditions pour pouvoirtre qualifie comme telle [I] et produit des effets particuliers[II].

I] Les conditions de la gestion d'affaire.

La gestion daffaire est soumise des conditions relatives auxpersonnes (A) mais aussi aux actes de gestion (B).

A] Les conditions relatives aux personnes.

Les conditions applicables sont des conditions tenant au matred'affaire (a) et au grant de l'affaire (b).

a) Les conditions relatives au matre de l'affaire.

Les conditions auxquelles doit rpondre le gr sont desconditions tenant son absence daccord quant la gestiondaffaire. En effet si le matre daffaire a consenti dans la gestiondaffaire du grant, on nest plus dans une gestion daffaire maisdans un mandat.Le grant daffaire doit rpondre une autre condition cest quilne doit pas sopposer aux actes de gestion du grant. Uneincertitude continue exister cependant sur la ncessit du grdtre hors dtat dagir lui-mme. Cette exigence a tsupprime par la Cour de Cassation dans sa dcision du 12

1 cf. R. Bout. la gestion daffaire en droit French Contemporain LGD5 1972.


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janvier 1999 2.

Le grant daffaire doit lui aussi rpondre certaines conditions(b).

b) Les conditions relatives du grant daffaire.

Le grant daffaire doit avoir lintention de grer les affairesdautrui, il doit agir volontairement et dans lunique intrt dumatre daffaire 3.Il faut galement une absence dobligation prexistante du grantenvers le gr, ce qui souligne le caractre purement volontaire et altruiste de la gestion daffaire opre.

Les actes des gestions rpondent galement certainesconditions (B).

B] Les conditions relatives aux actes de gestion.

Les actes de gestion oprs peuvent tre des actes matriels ou juridiques 4.Et il faut que cet acte soit utile, cette utilit na dintrt que pourle grant daffaire qui pourra obtenir indemnisation par le gr, sison acte tait utile.

Cette gestion d'affaire cre quand elle est opre, des effetsparticuliers (II)

II] Les effets de la gestion d'affaire.

Les effets de la gestion d'affaire sont principalement la crationd'obligations auxquelles doit se soumettre le grant (A) ainsi quele matre d'affaire (B).

A] Les obligations du grant.

Le grant a une obligation de continuer la gestion mme encas de dcs, il doit continuer jusqu' larrive de lhritier ; et la fin de la gestion, rendre compte de sa gestion. Et il a aussipour obligation essentielle dagir en bon pre de famille envers le gr durant cette gestion daffaire (article 1374 al 1 ducode civil).Il engage donc sa responsabilit pour toutes les fautes quilcommettra dans le cadre de sa gestion, du fait du non accord du

2 Chambre Commerciale II 10070 note petit Bull. civ. IV, n7 R. p373D2000. Note Fiorina. 3 Chambre civile, 25 juin 1919 Grands arrts n152. 4 Chambre des Requtes du 28 fvrier 1910 Grands Arrts n151.


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gr qui ne devra pas subir les consquences de cette gestion nonvoulue.

Le matre d'affaire doit galement se soumettre certainesobligations (B)

B] Les obligations du matre daffaire.

Le grant daffaire doit indemniser le grant en cas de gestionutile, de toutes les dpenses par lui engages et cela mme si legr na pas donn daccord cette gestion.Par contre, il y a absence totale dopration de rmunration dugrant. Cette solution simpose pour prserver le caractre altruiste de la gestion.

L'autre quasi-contrat consacr par le code civil est le paiement del'indu (Section 2).

Section 2. Le paiement de l'indu.

Il existe des cas particuliers de paiement indu [I] ces casparticuliers de paiement indu cre en faveur de la personne quien subit les consquences, une action en rptition [II].

I] Les cas de paiement indu.

Il existe deux cas o le paiement indu est possible, c'est le casd'un paiement fait par erreur (A). Le paiement peut tre indugalement avec l'ventuelle annulation ou rsolution de la dette(B).

A] Le paiement par erreur.

C'est l'hypothse la plus frquente mais en pratique, deuxsituations peuvent se prsenter. C'est le cas d'un paiement d'unedette qui n'existait pas, c'est l'indu objectif; C'est dire qu'une

personne a pay plus qu'elle ne devait ou une dette imaginaire.Mais la restitution est exclue si l'obligation est issue d'uneobligation naturelle par exemple une dette prescrite.

Il existait le cas d'un paiement d'une dette qui existait mais despersonnes diffrentes, l'indu subjectif. C'est lorsque le dbiteur apay quelquun d'autre que son crancier.

Pour l'tendue de la restitution, elle dpend de la bonne oumauvaise foi de celui qui a reu le paiement indu (Article 1378cc. La charge de la preuve dpend de l'accipiens (celui qui a reu

paiement).


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Il existe des cas de paiement indu dus une annulation oursolution de la dette (B)

B] Les cas d'annulation ou rsolution de la dette.

Il y a rptition chaque fois que postrieurement au paiementde la dette, celle-ci a t annule ou rsolue. Il y a posteriori unpaiement tort d'une dette qui rtroactivement n'existait pas.

Il y a en prsence d'un paiement de l'indu, une possibilit d'actionen rptition [II].

II] L'action en rptition de l'indu.

L'action en rptition va opposer le solvens qui a pay tortet l'accipiens qui a reu ce qui ne lui tait pas d. En cas de dcsde l'un ou de l'autre, l'action passe la succession.Quant la prescription de l'action, la question qui se pose est desavoir s'il faut se rfrer celle applicable la crance paye tort, par exemple des salaires pays par erreur (prescription de5 ans) ou s'il faut appliquer la prescription trentenaire de droitcommun?La premire solution qui tait en vigueur est maintenantabandonne au profit de la prescription trentenaire quia tconsacre par la jurisprudence 5.Pour cela la cour de Cassation considre que l'action n'est pasune demande en paiement de pension ou autres mais unedemande en rptition de sommes qui ont t indument verses.

Le code civil n'a pas t le seul encadrer et dfinir les quasi-contrats, la jurisprudence a eu galement un rle important dansce domaine (Chapitre II).

Chapitre II. Les quasi-contrats d'origine jurisprudentielle.

Jusqu' une date rcente, la jurisprudence n'avait instituequ'un seul quasi-contrat, c'est l'enrichissement sans cause(Section 1). Depuis un arrt d'une chambre de la cour deCassation, la jurisprudence a cre un enrichissement manqu(Section 2).

Section 1. L'enrichissement sans cause.

Cet enrichissement sans cause conduit l'exercice d'uneaction, une action appele De in rem verso, celle-ci se traduit par

5 Cass.2e.22 novembre 2001.Bull. civ.I n36


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certaines conditions d'applications [I] et met en place l'instardes autres quasi-contrats, des effets propres [II].

I] Les conditions d'exercice de l'action.

Il faut, pour l'exercice de l'action contre un enrichissementsans cause, un enrichissement et un appauvrissement corrlatifs.L'enrichissement doit s'entendre soit d'un gain positif, soit d'unedpense vite. L'appauvrissement quant lui consiste soit enune perte, soit en un service rendu mais non rmunr. (Uneinterprtation large a vu la ncessit d'une action de in rem versopour un poux ou une concubine travaillant dans l'entreprise del'autre...)D'autres conditions sont venues s'ajouter telle que l'absence decause de cet enrichissement et de cet appauvrissement c'est diresans justification. Aussi un contrat entre un appauvri et unenrichi constitue une justification juridique, ainsi quel'application d'une rgle de droit ou encore l'application d'uneobligation du dbiteur. Il faut galement que l'action concerneprsente un caractre subsidiaire, c'est dire que l'action de inrem verso n'est ouverte que si aucune autre possibilit d'agir n'estouverte pour l'appauvri. En effet la rparation d'unenrichissement sans cause a t instaure par pallier au silence dela loi et non pour faire chec des dispositions lgales.

L'action De in rem verso cre des effets qui intressent lapersonne qui est victime d'un enrichissement manqu [II]

II] Les effets de l'action.

Cette action a pour effet principal l'indemnisation del'appauvri par l'enrichi. Nanmoins cette indemnisation eststrictement limite et ne doit pas tre plus leve quel'appauvrissement, pour viter que l'enrichi ne s'appauvrisse, niplus leve que l'appauvrissement pour viter que l'appauvri,soudain ne s'enrichisse.

C'est au jour de la demande en justice que le juge se base pourapprcier l'existence d'un enrichissement 6.

La jurisprudence a consacre un autre quasi-contrat, c'est celui del'enrichissement manqu (Section 2).

6 Cass 1e chambre civile. 1 er juillet 1960.


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Section 2. L'enrichissement manqu

Cet enrichissement obit un principe (I) et il convient d'enanalyser le rgime (II).

I] Le principe.

Une pratique consistant faire "miroiter" d'ventuels clientsle gain de cadeaux pour les inciter acheter, a pouss la

jurisprudence sanctionner cette pratique agressive et ohcombien injuste, ce qui est notamment le cas dans l'arrt du 6septembre 2002 7.De la chambre mixte de la cour de cassation a t rendu danscette optique.

Par cet arrt du 6 septembre 2002, la cour de Cassation institueun nouveau fondement la responsabilit des organisateurs deloteries publicitaires qui se substitue la thorie de l'engagementunilatral, au contrat et la responsabilit dlictuelle. L'intrt dece fondement est double.D'abord le consommateur se fera attribuer la totalit du gain qu'ilpensait recevoir et non plus des dommages et intrts, etdispense le juge d'apporter une apprciation sur le caractreferme de la volont de s'engager de l'organisateur.

II] Le rgime de l'enrichissement manqu.

Pour que le rgime de l'enrichissement manqu s'applique, ilfaut une annonce d'un gain personne dnomme ainsi quel'absence de mentions mettant en vidence l'existence d'un ala etenfin la croyance lgitime du destinataire dans la ralit du gainannonc.On peut se demander juste titre si la volont de sanctionner lecomportement dloyal des organisateurs de loteries justifie de

bouleverser la catgorie des quasi-contrats

7 Bull. n4-5-2. 2e

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