1 partie la réglementation - cnisam
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La toxicité de l’habitat
*
1ère partie
-
La réglementation
Rémi FIANCETTE
Doctorant Université de Limoges Biologie Sciences Santé
Doctorant-conseil (moniteur en entreprise)
Mars – septembre 2009
Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat du Limousin Centre National d’Innovation Santé, Autonomie et Métiers
Université de Limoges
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 1
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 2
AAvvaanntt--pprrooppooss La mission de veille technologique sur la pollution et la toxicité de l’habitat m’a été
proposée par la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat du Limousin dans le cadre
du monitorat en entreprise, ou doctorant-conseil. Il s’agit d’un dispositif universitaire
innovant mis en place par la Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en
2007. Sa vocation est d'offrir aux entreprises l'opportunité de faire appel aux connaissances et
compétences des doctorants et de pouvoir ainsi en bénéficier, et réciproquement de
familiariser ceux-ci avec le monde de l'entreprise.
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LLiissttee ddeess aabbrréévviiaattiioonnss eett aaccrroonnyymmeess
AFNOR Association Française de NORmalisation AFSSE Agence Française de Sécurité Sanitaire Environnementale AFSSET Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail Bq Becquerel CEN Comité Européen de Normalisation CIRC Centre International de Recherche sur le Cancer CNISAM Centre National d’Innovation Santé, Autonomie et Métiers CREP Constat de Risque d’Exposition au Plomb CSHPF Comité Supérieur d’Hygiène Publique de France CSTB Centre Scientifique et Technique du Bâtiment DDASS Direction Départemental des Affaires Sanitaires et Sociales DDE Direction Départementale de l’Equipement DGUHC Direction Générale de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction DHOS Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins DRASS Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales DRE Direction Régionale de l’Equipement ERAP Etat des Risques d’Accessibilité au Plomb HQE Haute Qualité Environnementale InVS Institut national de Veille Sanitaire INSERM Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale IPSN Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire IRSN Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire IRSST Institut de Recherche Robert Sauvé en Santé et Sécurité du Travail ISO Organisation internationale de normalisation JORF Journal Officiel de la République Française LEPI Laboratoire d’Etude des Particules Inhalées OMS Organisation Mondiale de la Santé OQAI Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur PLFSS Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale PNSE Plan National Santé Environnement PRSE Plan Régional Santé Environnement PRSP Plan Régional de Santé Publique REACH Registration Evaluation and Autorisation of Chemicals RNSP Réseau National Santé Publique VLEP Valeur Limite d’Exposition en milieu Professionnel VMC Ventilation Mécanique Contrôlée
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TTaabbllee ddeess mmaattiièèrreess IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN....................................................................................................................... 6 11.. LL’’AAMMIIAANNTTEE ....................................................................................................................... 7 1.1. L’amiante : définition, caractéristiques, utilisations..................................... 7 1.2. L’amiante épinglée par l’INSERM..................................................................... 8 1.3. L’interdiction de l’amiante................................................................................. 9 1.4. Vers un durcissement de la réglementation............................................... 15 1.5. L’information......................................................................................................... 16
22.. LLEE PPLLOOMMBB ....................................................................................................................... 17 2.1. Intoxication et contamination au plomb .................................................... 17 2.2. Les premiers pas vers une réglementation… .............................................. 17 2.3. Une réglementation stricte............................................................................... 19 2.4. Le plomb dans le Plan National Santé Environnement 2004-2008 ....... 25
33.. LLEE RRAADDOONN ...................................................................................................................... 27 3.1. La formation du radon dans le sol ................................................................. 27 3.2. Le devenir du radon dans l'atmosphère...................................................... 27 3.3. Le radon dans les bâtiments............................................................................ 27 3.4. La gestion du risque lié au radon ................................................................... 29 3.4.1. La campagne de mesure du radon dans les établissements recevant du public..................................................................................................... 30 3.4.2. Des campagnes d’information............................................................... 33 3.4.3. Les actions simples pour réduire le niveau de radon ....................... 34 3.4.4. Le diagnostic du bâtiment et les travaux ............................................ 35 3.4.5. Le dispositif de gestion du risque : synthèse........................................ 38
3.5. Le radon dans le Plan National Santé Environnement 2004-2008 ........ 39 44.. LLEE MMOONNOOXXYYDDEE DDEE CCAARRBBOONNEE .................................................................................. 40 4.1. Monoxyde de carbone et intoxication ........................................................ 40 4.2. Valeurs guides......................................................................................................41 4.3. La réglementation .............................................................................................. 42 4.4. Campagnes d’information et de prévention des intoxications ........... 44 4.5. Le monoxyde de carbone dans la Plan National Santé Environnement 2004-2008............................................................................................. 44
55.. LLEE PPLLAANN NNAATTIIOONNAALL SSAANNTTEE EENNVVIIRROONNNNEEMMEENNTT....................................................... 46 5.1. Le contexte et la nécessité d’un Plan National Santé Environnement 46 5.2. Le préliminaire du PNSE : le diagnostic de la Commission d’orientation sur la santé environnementale.................................................................................... 47 5.3. Objectif, principes et structure du PNSE ....................................................... 48 5.4. Actions du PNSE relatives à la qualité de l’air intérieur............................ 50 5.5. Le bilan du PNSE 2004-2008. Les nouvelles mesures.................................. 54 5.5.1. La qualité de l’air intérieur........................................................................ 54 5.5.2. Les intoxications au plomb....................................................................... 55 5.5.3. Le radon......................................................................................................... 58 5.5.4. La prévention des intoxications au monoxyde de carbone ......... 58
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5.5.5. Evaluation et contrôle des substances chimiques et toxicovigilance ............................................................................................................ 59
5.6. Le PNSE décliné en régions : les PRSE............................................................ 60 5.7. Les propositions pour un deuxième PNSE pour 2009-2013 : le PNSE2... 61
66.. DDEESS NNOORRMMEESS SSUURR LLAA QQUUAALLIITTEE DDEE LL’’AAIIRR ................................................................. 63 6.1. Organisation internationale de normalisation : les normes ISO............. 63 6.2. L’Association Française de Normalisation : les normes AFNOR............. 64 6.3. Les Comités Européens de Normalisation : CEN........................................ 64
AAnnnneexxeess ................................................................................................................................. 65 BBiibblliiooggrraapphhiiee eett ssoouurrcceess ddooccuummeennttaaiirreess ................................................................... 372 Documents, brochures et plaquettes d’information.......................................... 372 Sites Internet.................................................................................................................... 374 Pages Internet ................................................................................................................ 375
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IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN La qualité de l’air intérieur et son impact sur la santé sont devenus depuis quelques années un enjeu de santé publique de taille. Longtemps ignorées, la pollution et la toxicité de l’air intérieur furent d’abord considérées dans le milieu professionnel afin d’estimer puis de limiter les effets pernicieux d’une exposition répétée à forte dose. De multiples mesures ont été engagées pour préserver la santé des travailleurs, et parfois malheureusement, lorsqu’il était trop tard, pour dédommager les victimes. Mais plus récemment, les pouvoirs publics ont réalisé que l’atmosphère à l’intérieur des locaux pouvait avoir un effet sur la population générale, et que des expositions prolongées, même à de faibles doses, de polluants ou de particules présents dans l’air intérieur pouvaient s’avérer nocives pour l’organisme. Des campagnes de mesures de la qualité de l’air ont été mises en œuvre, des valeurs limites et des valeurs guides ont été déterminées, des dispositifs ou comportements de prévention ont été, et sont, préconisés. La mission proposée auprès des services de la Chambre régionale des Métiers et de l’Artisanat du Limousin s’inscrit dans le cadre du Centre national d’Innovation Santé, Autonomie et Métiers (CNISAM). Voici le détail de l’action 5 du CNISAM :
« Action 5 : Etude des composés dangereux pour la santé provenant de l’ensemble des éléments du bâti Le thème Habitat et Santé et les solutions proposées aux professionnels en terme de préconisations dans l’évolution des techniques et produits à mettre en œuvre pour diminuer les pollutions émises par le bâti ne peuvent être envisagées qu’à partir d’un recensement des molécules dangereuses émises par les éléments constituants et entrants dans l’habitat. En effet, les polluants de l’air intérieur émanant des matériaux de construction et de décoration n’ont réellement été mesurés que dans les années 1990. La qualité de l’air intérieur et son interaction avec la santé des occupants est une des actions prioritaires du Plan National Santé Environnement (PNSE) mais beaucoup de choses restent à corréler. Depuis une dizaine d’années un certain nombre d’études ont été réalisées. Il s’agit dans cette action développée par le Pôle d’en faire un recensement, une analyse et une corrélation avec les éléments d’un bâti afin d’avoir les connaissances nécessaires pour élaborer dès 2010 des solutions pour outiller les entreprises à mettre en œuvre des techniques et produits diminuant le taux et l’exposition des usagers à ces composés toxiques. »
Cette première partie propose en premier lieu une synthèse du cadre réglementaire entourant la qualité de l’air intérieur et expose un état des lieux de la réglementation de certains polluants ou agents naturels ou chimiques susceptibles de polluer l’intérieur des bâtiments. Nous étudierons aussi l’intérêt, le contenu, le bilan du Plan National Santé Environnement 2004-2008, et verrons qu’un second plan du même type est actuellement à l’étude. Enfin, nous évoquerons les normes existant sur la qualité de l’air, tant au niveau international qu’européen ou national.
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11.. LL’’AAMMIIAANNTTEE
1.1. L’amiante : définition, caractéristiques, utilisations
L'amiante (ou asbeste1) est un terme qui désigne un ensemble de minéraux à texture fibreuse, qui sont des silicates calciques ou magnésiens. D'un point de vue chimique, leurs molécules sont composées d'atomes de silicium et d'oxygène structurés en tétraèdres silicate (SiO4). L'amiante est un minéral cristallin fibreux naturel extrait des roches métamorphiques. L'amiante possède une grande variété de propriétés, parmi lesquelles la résistance au feu, une faible conductivité thermique, acoustique et électrique, la résistance mécanique (traction, flexion, usure), la résistance aux agressions chimiques (acides et bases), l'élasticité, la possibilité d'être filé et tissé et un coût relativement faible… Autant de caractéristiques qui en ont véritablement fait un matériau "miracle" . L'amiante est devenu en effet très populaire dans l'industrie à la fin du XIXème siècle.
Figure 1. Un affleurement d'amiante dans les Alpes, à la Croix de Chamrousse (www.alpesgeo2003.fr).
Figure 2. Des cristaux d'amiante (www.naturalistes-romands.ch).
1 Du latin asbestos : incombustible.
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Figure 3. Des fibres d'amiante (www.inertec.fr).
Deux groupes minéralogiques d'amiante ont été exploités industriellement et commercialement :
� les serpentines, qui ne comportent qu'une variété d'amiante : le chrysotile, ou amiante blanc ;
� les amphiboles, qui comportent cinq variétés d'amiante : l'anthophyllite, l'amosite, l'actinolite, la trémolite et la crocidolite. Parmi elles, deux ont été très utilisées : l'amosite, ou amiante brun, et la crocidolite, ou amiante bleu.
Mais ce matériau providentiel s'est rapidement avéré toxique, et même cancérigène, causant des fibroses pulmonaires, des cancers broncho-pulmonaires et des cancers de la plèvre. Les victimes sont essentiellement ceux que l'on appelle les "travailleurs de l'amiante", mais des personnes ont aussi été exposées de manière environnementale. C'est surtout sur ce second cas que nous allons nous pencher.
1.2. L’amiante épinglée par l’INSERM
En juillet 1995, l’INSERM est sollicité par le Gouvernement français pour réaliser une mission d’étude approfondie sur les pathologies liées à l’amiante. Le collectif pluridisciplinaire d’experts réunis a procédé à une analyse exhaustive de la littérature scientifique mondiale pertinente afin d’estimer les risques liés aux expositions à l’amiante et de déterminer l’impact de l’amiante sur la santé humaine. En attendant la remise du rapport d’expertise, le Gouvernement avait arrêté un programme global d’actions contre les risques liés à l’amiante, dont les dispositions essentielles étaient :
� un repérage obligatoire des flocages et calorifugeages par les propriétaires de bâtiments collectifs avant la fin de 1999, une évaluation de leur état de conservation et la mise en œuvre de travaux de confinement ou de retrait si le niveau d’empoussièrement surpassait 25 fibres par L d’air (décret n°96-97 du 7 février 1996 relatif à la protection de la population contre les risques sanitaires liés à une exposition à l’amiante dans les immeubles bâtis) ;
� pour les activités professionnelles au contact de l’amiante, l’abaissement du seuil d’exposition aux fibres d’amiante dans l’air de 600 à 100 fibres/L (décret n°96-98 du 7 février 1996 relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à l'inhalation de poussières d'amiante) ;
� d’après ce même décret, la définition de "paliers" de concentrations d'amiante et d'interventions éventuelles dans les bâtiments : une concentration inférieure à 5 fibres / L est acceptable, une concentration comprise entre 5 et 25 fibres / L nécessite une surveillance régulière et une concentration supérieure à 25 fibres / L exige la mise en œuvre de travaux ;
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� l’amélioration des conditions de réparation au titre des maladies professionnelles pour les victimes de l’amiante ;
� la mobilisation des services de contrôle de l’Etat, des organismes de sécurité sociale et des médecins du travail.
Le groupe d’experts a analysé l’évolution de l’incidence du mésothéliome (cancer de la plèvre provoqué par l’exposition à des fibres minérales) associé à l’amiante, a quantifié les risques de cancer bronchopulmonaire et de mésothéliome associés aux expositions professionnelles mais a également évalué ces risques pour les faibles niveaux d’exposition, correspondant par exemple à ceux auxquels peuvent être exposés le public. Il a par ailleurs recommandé un certain nombre de recherches concernant notamment la connaissance de la contamination des lieux et des personnes, la surveillance de l’évolution des risques, ainsi que des recherches fondamentales sur les marqueurs d’atteinte précoce et les facteurs de sensibilité personnelle. Le rapport du collectif de l’INSERM est remis au Gouvernement le 21 juin 1996, tandis que les principales conclusions de cette expertise sont présentées à la presse le 2 juillet 1996. Le 3 juillet 1996, Jacques Barrot, Ministre du Travail et des Affaires sociales, annonce l’interdiction de l’amiante. En effet, selon lui, ce rapport a « mis en évidence la difficulté de maîtriser le risque lié à l’amiante en place dans les bâtiments et équipements du fait de sa large utilisation passée et fournit des prévisions élevées du nombre de décès par mésothliomes ou cancers du poumons imputables à l’amiante. Ce rapport de l’INSERM était très clair ». Quant à l’estimation des risques liés aux expositions à l’amiante, le rapport conclut qu’« il est […] clairement établi que
« - toutes les fibres d’amiante sont cancérogènes, quelle que soit leur provenance géologique, « - les risques de cancer du poumon et de mésothéliome, « vie entière », sont d’autant plus importants que les expositions sont élevées, précoces et durables, « - le risque de cancer du poumon est plus élevé pour des fibres longues et fines, qu’il s’agisse de fibres d’amphiboles ou d’appellation commerciale « chrysotile », et le risque de mésothéliome est plus élevé pour les fibres d’amphiboles que pour les fibres d’appellation commerciale « chrysotile », « - la modélisation définie et discutée de façon détaillée dans le cadre du présent rapport rend bien compte des risques de cancer du poumon et de mésothéliome observés dans les populations ayant subi des expositions professionnelles continues (40 heures / semaines × 48 semaines / an = 1920 heures / an), à des niveaux allant de 1 à 200 fibres/mL. »
Le rapport de l’INSERM établit clairement « que des expositions régulières ou répétées à faible dose ou des expositions ponctuelles à fortes doses [peuvent] être dangereuses », souligne alors Jacques Barrot. L’expertise collective menée par l’INSERM a éveillé une prise de conscience de l’effet pernicieux de l’amiante sur la santé, certes un peu tardive, puisque la plupart des données scientifiques et médicales sur lesquelles elle s’appuie et qu’elle rassemble dans son rapport existaient déjà : il ne s’agit en fait que d’une revue, d’une compilation et d’une synthèse de près de 1200 publications scientifiques mondiales. Elle étaie la nécessité des mesures de prévention et de surveillance déjà prises. Elle est aussi à l’origine des dispositifs réglementaires nouveaux pris dans les années 1990 : elle fournit à l’époque des informations et des éléments de connaissance supplémentaires sur lesquels s’est appuyé le Gouvernement pour lancer un examen approfondi de nouvelles mesures à prendre.
1.3. L’interdiction de l’amiante
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Le décret n° 96-1133 du 24 décembre 1996 relatif à l’interdiction de l’amiante, pris en application du code du travail et du code de la consommation, interdit l’amiante en France à compter du 1er janvier 1997. « I. – Au titre de la protection des travailleurs, sont interdites […] la fabrication, la transformation, la vente, l’importation, la mise sur le marché national et la cession à quelque titre que ce soit de toutes variétés de fibres d’amiante, que ces substances soient ou non incorporées dans des matériaux, produits ou dispositifs. II. – Au titre de la protection des consommateurs, sont interdites […] la fabrication, l’importation, la mise sur le marché national, l’exportation, la détention en vue de la vente, l’offre, la vente et la cession à quelque titre que ce soit de toutes variétés de fibres d’amiante et de tout produit en contenant » (art. 1er). Antérieurement, dès le début du XXème siècle, les premiers soupçons sur la dangerosité de l'amiante commencent à poindre et le risque amiante est progressivement découvert dans le milieu professionnel. Aussi diverses mesures sont-elles mises en place afin de prévenir le risque amiante en France, chez les ouvriers en contact avec l'amiante, jusqu'en 1997 (voir le tableau présenté en Annexe 1). En novembre 2002 est mise au point la norme AFNOR NF X 46-020, dénommée « Diagnostic amiante – Repérage des matériaux et produits contenant de l’amiante dans les immeubles bâtis » (Annexe 2). Elle décrit la procédure de diagnostic à utiliser pour déceler la présence d’amiante dans les bâtiments construits avant l’interdiction totale de 1997. A l’échelle communautaire, l’interdiction de l’amiante doit être effective au 1er janvier 2005 dans tous les états membres, conformément à la directive 1999/77/CE de la Commission du 26 juillet 1999 portant sixième adaptation au progrès technique (amiante) de l’annexe I de la directive 76/769/CEE du Conseil concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des Etats membres relatives à la limitation de la mise sur le marché et de l’emploi de certaines substances et préparations dangereuses. « La mise sur le marché et l’emploi de ces fibres [crocidolite, amosite, amiante anthophyllite, amiante actinolite, amiante tremolite] et des produits auxquels elles sont délibérément ajoutées sont interdits ». « La mise sur le marché et l’emploi de cette fibre [chrysolite] et des produits auxquels elle a été délibérément ajoutée sont interdits ». Et l’article 2 de la directive de préciser que « les Etats membres mettent en vigueur les dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires pour se conformer à la présente directive au plus tard le 1er janvier 2005 ». Pourtant, dès le mois de janvier 1978, le Parlement européen met en lumière, dans une résolution, le « caractère cancérogène » de l’amiante. En effet, auparavant, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC, ou en anglais IARC, International Agency for Research on Cancer) (voir Annexe 3) avait classé les amphiboles parmi les substances cancérogènes, donc de catégorie 1 selon sa classification, en 1973. Puis en 1977, il avait classé cancérogènes toutes les variétés d’amiante. La monographie de l’amiante (asbestos en anglais) établie par le CIRC est disponible en Annexe 4. En France, les obligations des propriétaires d’immeubles bâtis ont d’abord été fixées par le décret n° 96-97 du 7 février 1996 relatif à la protection de la population contre les risques sanitaires liés à une exposition à l’amiante dans les immeubles bâtis. Ce décret a été abrogé par le décret n° 2003-462 du 21 mai 2003 modifié qui a inscrit ces obligations dans le Code de la Santé Publique. Les articles R.1334-14 à R.1334-29 du Code de la Santé Publique traitent des obligations des propriétaires d’immeubles bâtis, tandis que les articles R.1337-2 à R.1337-5 fixent les pénalités.
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Le Code de la Santé Publique exige que les propriétaires de tous les bâtiments, sauf les immeubles à usage d’habitation comportant un seul logement (art. R.1334-14) :
� d’une part recherchent la présence de flocages contenant de l’amiante lorsque le permis de construire est antérieur au 1er janvier 1980, la présence de calorifugeages contenant de l’amiante lorsque le permis de construire est antérieur au 29 juillet 1996 et la présence de faux plafonds contenant de l’amiante si le permis de construire est antérieur au 1er juillet 1997 (art. R.1334-15) ;
� d’autre part vérifient l’état de conservation en cas de présence d’amiante dans les flocages, calorifugeages et faux plafonds. Ces vérifications doivent être réalisées par un opérateur en règle selon les recommandations du Code de la Construction et de l’Habitation (art. L.271-6), et procède selon une grille d’évaluation fixée par arrêtés (cf. infra) (art. R.1334-16 du Code de la Santé Publique).
Flocages, calorifugeages et plaques de faux plafond sont des matériaux friables. Selon le Code du Travail, « on entend par matériau friable contenant de l'amiante tout matériau susceptible d'émettre des fibres sous l'effet de chocs, de vibrations ou de mouvements d'air » (art. R.4412-96).
Figure 4. Flocage d'amiante (www.xpertise-antilles.com).
Figure 5. Calorifugeage en amiante (www.expar.fr).
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Figure 6. Une plaque de faux plafond en amiante (www.expar.fr).
En fonction du diagnostic ainsi établi, les propriétaires devront (art. R.1334-17) :
� soit contrôler périodiquement l’état de conservation ; � soit surveiller le niveau d’empoussièrement dans l’atmosphère : ils font alors appel à
un organisme agréé selon des modalités définies par arrêté ; � soit réaliser des travaux de confinement ou de retrait de l’amiante.
Les mesures de l’empoussièrement sont réalisées selon des modalités définies par arrêté ministériel. Les mesures sont réalisées par des organismes agréés selon des modalités et conditions définies par arrêté ministériel. L’agrément est accordé également par arrêté ministériel. Les analyses de matériaux et produits sont effectuées par des organismes accrédités conformément aux exigences définies par arrêté ministériel, qui précise aussi les méthodes à mettre en application pour vérifier la présence d’amiante dans le matériau ou le produit (art. R.1334-18). L’article R.1334-18 précise également les mesures à envisager, ainsi que les délais de leur réalisation, en fonction du niveau d’empoussièrement mesuré. Lorsque des travaux menés sur du bâti contenant de l’amiante nécessitent un enlèvement des matériaux et produits amiantés, ceux-ci doivent être transportés et éliminés dans le respect du Code de l’Environnement (art. R.1334-20). Au terme des travaux, et avant toute restitution des locaux traités, le propriétaire est tenu de faire procéder à un contrôle des travaux par examen visuel suivi de mesures du niveau d’empoussièrement après démantèlement du dispositif de confinement : ce niveau doit être ≤ 5 fibres par L d’air (art. R.1334-21). « Les propriétaires constituent, conservent et actualisent un dossier technique regroupant notamment les informations relatives à la recherche et à l’identification des flocages, calorifugeages et faux-plafonds ainsi qu’à l’évaluation de leur état de conservation » (art. R.1334-22). Ce dossier consigne date, nature, localisation et résultats des contrôles périodiques, des mesures d’empoussièrement et des travaux effectués après diagnostic.
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Figure 7. Le diagnostic amiante friable (http://www.haute-savoie.developpement-
durable.gouv.fr/article.php3?id_article=210)
Les propriétaires des immeubles bâtis dont le permis de construire a été délivré avant le 1er juillet 1997 produisent lors de la promesse de vente ou lors de l’acte authentique de vente un constat précisant l’absence ou la présence de matériaux et produits amiantés dont il précise, dans ce dernier cas, la localisation et l’état de conservation (art. R.1334-24). Les articles suivants R.1334-25 et R.1334-26 concernent les modalités de constitution et le contenu du dossier technique « Amiante ». Il regroupe (art. R.1334-26) :
� la localisation précise et la signalisation des composés amiantés ; � l'enregistrement de leur état de conservation ; � l'enregistrement des travaux de retrait ou de confinement de ces matériaux et
produits, et des mesures conservatoires mises en œuvre ; � les consignes de sécurité relatives aux matériaux et produits amiantés (procédures
d'intervention, procédures de gestion et d'élimination des déchets) ; � une fiche récapitulative.
Le dossier technique « Amiante » est établi par une personne habilitée selon l'article 271-6 du Code de la Construction et de l'Habitation (art. R.1334-26 et R.1334-29). Avant la démolition des immeubles, les propriétaires doivent effectuer un repérage des matériaux et produits contenant de l'amiante, et en transmettre les résultats à toute personne ou entreprise susceptible de concevoir ou de réaliser des travaux sur ces immeubles (art. R.1334-27).
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Le dossier technique « Amiante » doit être tenu à la disposition des occupants de l'immeuble. Il doit être communiqué par les propriétaires à « toute personne physique ou morale appelée à effectuer des travaux dans l’immeuble bâti » ; ils conservent une attestation écrite de cette communication. La fiche récapitulative du dossier technique doit aussi être transmise aux occupants de l’immeuble, dans le mois qui suit la date de constitution ou de mise à jour du dossier (art. R.1334-28). Enfin, l’article R.1334-29 définit les conditions de désignation d’un contrôleur technique ou d’un technicien de la construction, ainsi que leur niveau de compétences. Les dispositions pénales relatives à l’exposition à l’amiante dans les immeubles bâtis sont prévues dans le Chapitre IV, Section 2 du Code de la Santé Publique, sous forme de quatre articles : R.1337-2 à R.1337-5. L’arrêté du 7 février 1996 relatif aux conditions d’agrément d’organismes habilités à procéder aux contrôles de la concentration en poussières d’amiante dans l’atmosphère des immeubles bâtis précise les modalités et conditions permettant à un organisme qui en fait la demande d’être agréé par le Ministère de la Santé. Il dresse une liste des pièces et informations à fournir pour constituer le dossier de demande d’agrément. Par ailleurs, l’une des conditions est la soumission à des campagnes d’intercomparaisons des comptages organisées par l’INRS : celles-ci permettent de s’assurer de, et d’apprécier, la qualité des contrôles établis par les organismes agréés. Enfin, l’arrêté précise également que « les organismes spécialisés agréés doivent disposer du personnel qualifié nécessaire et entretenir en quantité suffisante le matériel de prélèvement et de comptage défini dans la norme X 43-050 "Qualité de l'air – Détermination de la concentration en fibres d'amiante par microscopie électronique à transmission – Méthode indirecte" ». Deux arrêtés, l’un du 7 février 1996, l’autre du 15 janvier 1998 (Arrêté du 7 février 1996 relatif aux modalités d’évaluation de l’état de conservation des flocages et des calorifugeages contenant de l’amiante et aux mesures d’empoussièrement dans les immeubles bâtis, et arrêté du 15 janvier 1998 relatif aux modalités d’évaluation de l’état de conservation des faux plafonds contenant de l’amiante et aux mesures d’empoussièrement dans les immeubles bâtis) proposent les grilles d’évaluation sur la base desquelles est vérifié l’état de conservation des matériaux, respectivement les flocages et calorifugeages pour le premier, les faux plafonds pour le second. Ils rappellent aussi, pour le contrôle de l’empoussièrement dans les immeubles bâtis, la nécessaire conformité à la norme NFX 43-050. L’arrêté du 15 janvier 1998 précise aussi la fraction des fibres à considérer pour le comptage. L’arrêté du 6 mars 2003 relatif aux compétences des organismes procédant à l’identification d’amiante dans les matériaux et produits décrit les différentes méthodes permettant de vérifier la présence ou d’attester de l’absence d’amiante dans les matériaux et produits du bâti. Il souligne en outre que seuls des organismes accrédités, et reconnus formellement et officiellement comme tels, peuvent procéder à l’identification d’amiante dans les matériaux et produits du bâti. Lorsque leur intervention est nécessaire, les laboratoires sous-traitants doivent eux aussi être accrédités pour la manœuvre sous-traitée. C’est le Comité français d’accréditation, ou tout autre laboratoire respectant les procédures définies par la norme NF EN 45003, qui sont seuls habilités à délivrer l’accréditation. L’arrêté du 2 janvier 2002 relatif au repérage des matériaux et produits contenant de l’amiante avant démolition en application de l’article 10-4 du décret n° 96-97 du 7
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février 1996 modifié établit une liste des matériaux et produits incorporés ou faisant indissociablement corps avec l’immeuble qui doivent faire l’objet du repérage avant démolition, et définit les modalités de ce repérage, des matériaux et produits contenant de l’amiante. L’arrêté du 22 août 2002 relatif aux consignes générales de sécurité du dossier technique « Amiante », au contenu de la fiche récapitulative et aux modalités d’établissement du repérage, pris pour l’application de l’article 10-3 du décret n° 96-97 du 7 février 1996 modifié rappelle d’abord les modalités de repérage des produits et matériaux contenant de l’amiante, puis réaffirme que tous les éléments ainsi repérés sont consignés dans le dossier technique « Amiante ». Dans un deuxième temps, il dresse une liste des consignes devant impérativement figurer dans le dossier technique « Amiante ». Enfin, il propose le détail du contenu de la fiche récapitulative à adjoindre au dossier technique « Amiante ». L’arrêté du 21 novembre 2006 définissant les critères de certification des compétences des personnes physiques opérateurs de repérage et de diagnostic amiante dans les immeubles bâtis et les critères d’accréditation des organismes de certification traite à nouveau de la question de l’habilitation et des compétences des opérateurs. Il mentionne que les organismes de certification doivent être eux-mêmes accrédités : leur accréditation respecte la norme NF EN ISO/CEI 17024. Il précise dans une liste exhaustive les exigences pour la procédure de certification des personnes intervenant en mission de repérage et pour les conditions imposées aux organismes habilités à délivrer la certification. Les compétences nécessaires pour les candidats à la certification sont également énumérées. Enfin, l’article 5 et l’annexe qui lui est rattachée précisent les modalités de constitution du rapport d’activité annuel qui doit être remis au Préfet du département par les personnes effectuant le repérage et l’évaluation de l’état de conservation. Le cadre réglementaire de la gestion du risque amiante est également fixé par le Code de la Construction et de l’Habitation, dans sa partie législative (art. L.271-6) comme dans sa partie réglementaire (art. R.271-1 à R.271-4).
1.4. Vers un durcissement de la réglementation...
Les ministères de l’Ecologie, du Travail et de la Santé ont saisi l’AFSSET en 2005 afin qu’elle étudie les risques pour la santé des fibres courtes et des fibres fines d’amiante. Pour des raisons techniques de détection, en effet, seules sont prises en compte, dans la réglementation qui encadre l’exposition à l’amiante, les fibres longues (fibres de diamètre compris entre 0,2 et 3 µm et de longueur d’au moins 5 µm). L’AFSSET a analysé trois ans durant la littérature sur le sujet, et remis son rapport le 17 février 2009. Le résultat est sans appel : la réglementation doit absolument être révisée pour protéger non seulement les travailleurs mais aussi la population générale. Au terme de son expertise, l’AFSSET conclut que « les fibres fines ont un effet cancérogène significatif. Pour les fibres courtes, rien ne permet d’écarter un effet cancérogène, même si les données sanitaires actuelles présentent de nombreuses limites d’interprétation. » En adéquation avec l’avis de l’AFSSET, le Gouvernement a pris des mesures d’adaptation. En environnement professionnel, la valeur limite d’exposition en milieu professionnel (VLEP) sera réexaminée ; les modalités de cet ajustement seront définies à partir de propositions de l’AFSSET. Une nouvelle méthodologie de mesure devrait être établie. Une
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saisine de l’AFSSET aura pour but d’évaluer l’efficacité des équipements de protection collectifs et individuels et leur conformité à la nouvelle réglementation. En environnement général intérieur, le seuil de déclenchement de travaux sera révisé. En ce qui concerne l’amiante environnemental, un recensement exhaustif des zones amiantifères sera engagé sur tout le territoire national, sous la direction du Ministère de l’Environnement. L’AFSSET doit encore remettre un rapport sur l’amiante environnemental à partir duquel pourront être définies des mesures de gestion du risque. Enfin, la surveillance des mésothéliomes sera renforcée : l’InVS a été saisi pour élaborer un dispositif de déclaration obligatoire des mésothéliomes en complément du Programme National de Surveillance des Mésothélimes lancé en 1998. Tous les cas de mésothéliomes survenant dans la population sur l’ensemble du territoire national seront enregistrés, quelle que soit la localisation de la tumeur. L’intégralité du rapport et de l’avis de l’AFSSET sont téléchargeables sur le site Internet de l’AFSSET : http://www.afsset.fr/upload/bibliotheque/880943923695047004708603758030/fibres_courtes_amiante_avis_rapport_Afsset_2009.pdf.
1.5. L’information
En 2007, le Ministère de la Santé, de le Jeunesse et des Sports a fait éditer une plaquette d’information , un guide pratique, à propos de l’amiante dans les bâtiments et des obligations pour les propriétaires. Cette brochure se trouve en Annexe 5.
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2.1. Intoxication et contamination au plomb
Le plomb pénètre dans l’organisme selon deux modalités principales :
� par les voies respiratoires : inhalation de poussières, fumées et vapeurs de plomb émises dès 500°C ;
� par les voies digestives : ingestion de particules. Inhalation et ingestion de plomb sont toxiques et peuvent générer de graves intoxications. Une fois inhalé ou ingéré, le plomb pénètre dans l’organisme où il est véhiculé par le sang (il se lie à l’hémoglobine des hématies) et stocké notamment dans l’os à partir duquel il pourra être ensuite libéré plus tardivement et à retardement dans le sang. On parle de contamination au plomb lorsqu’une exposition engendre dans le sang un taux de plomb supérieur à la normale, sans provoquer de symptôme. Mais si la contamination est suffisamment importante pour provoquer des symptômes, on parle alors d’intoxication au plomb. L’intoxication peut être aiguë : elle résulte alors d’une exposition brève à des quantités très élevées de plomb. Il peut s’agir aussi d’une intoxication chronique, par exposition prolongée à de faibles quantités de plomb. Qu’elle soit aiguë ou chronique, domestique ou professionnelle, l’intoxication par le plomb, ses sels et ses vapeurs est appelée saturnisme. Une analyse sanguine permet de mesurer le taux sanguin de plomb, ou plombémie. La plombémie considérée comme sécuritaire pour la santé n’a cessé de diminuer au cours des dernières décennies. Actuellement, en France, lorsque la plombémie est supérieure ou égale à 100 µg/L (ou 0,5 µmol/L), le médecin doit obligatoirement avertir les autorités de santé publique. Les enfants absorbent jusqu’à 50 % de la quantité de plomb ingérée et les adultes seulement 10 à 20 %. En outre, les enfants sont particulièrement vulnérables et exposés car ils explorent leur environnement en portant les écailles et poussières, notamment de peinture, à leur bouche. La colique du plomb2 constitue souvent la première manifestation spectaculaire d’entrée dans la phase clinique de l’intoxication chronique. Les principales affections sont hématologiques, rénales, neurologiques et nerveuses. Chez l’enfant, l’intoxication provoque des troubles psychomoteurs (retard intellectuel, agitation, irritabilité), des troubles du sommeil, un retard de croissance une anémie, une atteinte rénale. Outre la colique du plomb, l’intoxication de l’adulte se caractérise par une anémie, la paralysie de certains muscles de l’avant-bras et de la main, une diminution des facultés intellectuelles, de l’hypertension artérielle. Certains de ces troubles, comme l’anémie ou les troubles digestifs, sont réversibles, mais d’autres, comme les atteintes du système nerveux, sont irréversibles.
2.2. Les premiers pas vers une réglementation…
La céruse, ou hydroxycarbonate de plomb, a été couramment et très fréquemment utilisée dans la fabrication des peintures et enduits au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle, alors qu’une réglementation commençait déjà pourtant à se mettre en place.
2 Les principaux symptômes sont de violentes coliques, une constipation, de vives douleurs de l’abdomen qui irradient du nombril vers les lombes, les cuisses, les bourses, des crampes dans les membres
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La loi du 20 juillet 1909, applicable au 1er janvier 1915, interdit l’utilisation de la céruse dans les travaux de peintures réalisés par les ouvriers peintres. Cette interdiction est généralisée à tous les travaux par la loi du 31 janvier 1926. L’article 4 du décret du 1er octobre 1913 interdit de gratter et de poncer à sec des peintures au blanc de céruse. Le décret n° 48-2034 du 30 décembre 1948 relatif à l’interdiction de produits plombifères et céruse confirme les interdictions précédentes : « L’emploi de la céruse, du sulfate de plomb, de l’huile de lin plombifère et de tout produit spécialisé renfermant de la céruse ou du sulfate de plomb est interdit dans tous les travaux de peinture en bâtiment, de quelque nature qu’ils soient, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des locaux ». L’année 1948 peut donc être considérée comme une année "charnière" pour déterminer la dangerosité de l'habitat liée aux peintures. En effet, il y a de fortes présomption de présence de céruse dans les immeubles construits avant 1948, cette présomption étant encore plus forte pour les immeubles encore plus anciens, antérieurs à 1915 (début d'application de la première loi d'interdiction de la céruse dans les travaux des ouvriers peintres). L'interdiction de l'utilisation du plomb décrétée en 1948 figure d'ailleurs dans le Code du Travail, à l'article R.231-58-4 : « L’emploi de la céruse (hydrocarbonate de plomb), du sulfate de plomb et de toute préparation renfermant l’une de ces substances est interdit dans tous les travaux de peinture. » L’arrêté du 21 février 1990 définissant les critères de classification et les conditions d’étiquetage et d’emballage des préparations dangereuses fait état de dispositions particulières à propos des préparations contenant du plomb, dans le souci du respect du droit à l’information des consommateurs et des salariés et conformément au devoir des industriels d’informer les consommateurs et les salariés. Le cas du plomb est abordé en Annexe II de cet arrêté du 21 février 1990, modifiée par l’article 1 de l’arrêté du 25 novembre 1993 (JORF du 7 janvier 1994) : « L’étiquetage et l’emballage des peintures et vernis dont la teneur en plomb total déterminée selon la norme ISO 6503-1984 est supérieure à 0,15 p. 100 (exprimée en poids de métal) du poids total de la préparation doit porter les indications suivantes : "Contient du plomb. – Ne pas utiliser sur les objets susceptibles d'être mâchés ou sucés par des enfants." Pour les emballages dont le contenu est inférieur à 125 millilitres, l'indication doit être la suivante : "Attention ! Contient du plomb". » Les peintures contenant des sels de plomb sont finalement interdites de mise sur le marché à partir de 1993, conformément à l’arrêté du 1er février 1993 relatif à l’interdiction de la mise sur le marché et de l’emploi de certaines substances et préparations dangereuses ou vénéneuses. L’article 1 stipule qu’est interdite la mise sur le marché « des peintures contenant du carbonate anhydre neutre PbCO3 (C.A.S. n° 598-63-0), ou de l’hydrocarbonate de plomb 2PbCO3 Pb (OH)2 (C.A.S. n° 1319-46-6), ou des sulfates de plomb PbSO4 (1 :1) (C.A.S. n° 7446-14-2) et Pbx SO4 (C.A.S. n° 15739-80-7) ». Le 13 janvier 2001 est publié au JORF un arrêté du 29 décembre 2000 portant suspension de la mise sur le marché d’un revêtement mural constitué d’une feuille de plomb contrecollée sur du papier. Ce type de revêtement, constitué d’un film de plomb doublé d’un papier peint, était appliqué sur les murs d’une chambre d’enfants. Or, deux enfants d’une même fratrie ont subi une intoxication par le plomb à cause de ces revêtements muraux. L’article 1 de l’arrêté du 29 décembre 2000 explique que « la fabrication et la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux du papier plomb fabriqué par Pechiney Emballage Europe, à Froges (Isère), sont suspendues pour un an à compter de la date de publication [de l’] arrêté. » Et l’article 2 de préciser qu’« il sera procédé au retrait de ce produit à tous les stades du commerce où il se trouve. » Selon ce même arrêté, le Conseil Supérieur d’Hygiène
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Publique de France (CSHPF), qui a dû statuer sur le problème, a considéré que ce type de revêtement ne rendait pas inaccessible le plomb, et compte tenu de sa toxicité élevée, a opté pour son interdiction.
2.3. Une réglementation stricte
La problématique actuelle est la suivante. L’utilisation de la céruse pour la fabrication des peintures et enduits offrait une bonne tenue des peintures et de fait une bonne protection des supports. Il subsiste aujourd’hui encore des peintures au plomb dans les logements construits avant 1948, et plus particulièrement avant 1915 (cf. supra). Avec le temps et l’ humidité (fuites, condensation par suite de mauvaise isolation ou de ventilation défectueuse), ces revêtements peuvent se dégrader. Les écailles et les poussières dégagées sont alors des sources d’intoxication. Ainsi, les années 1990 sont marquées par une recrudescence du saturnisme infantile, notamment en raison de la suroccupation, par des familles avec de jeunes enfants, de logements anciens, vétustes, où les anciennes peintures au plomb sont devenues accessibles. Cette réapparition du saturnisme infantile a rendu inévitable une législation sur ce domaine particulier de la Santé publique. Un dispositif spécifique de lutte contre le saturnisme infantile a été ainsi institué dans le Code de la Santé Publique. La loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d’orientation relative à la lutte contre les exclusions comporte, dans sa section 2 intitulée "Amélioration des conditions de vie de l’habitat", l'article 123 qui introduit, dans le Code de la Santé Publique, une section intitulée "Mesures d'urgence contre le saturnisme". Des mesures d'urgence contre le saturnisme sont donc instaurées dans le Code de la Santé Publique, sous les articles L.32-1 à L.32-5. Ces mesures sont prises dès qu'un cas de saturnisme est signalé au Préfet, qui fait aussitôt procéder à un diagnostic sur l'immeuble incriminé. Si le diagnostic est positif, les mesures sont mises en œuvre :
� les familles sont invitées à adresser leurs enfants mineurs à un médecin ; � le Préfet informe le propriétaire ou le syndicat des copropriétaires de son intention de
faire exécuter sur l'immeuble, à leurs frais, les travaux nécessaires à la suppression de la menace et du risque ;
� à l'issue des travaux réalisés, un contrôle des lieux permet de vérifier que l'accessibilité au plomb est bien supprimée.
La loi instaure également la réalisation d'un état des risques d'accessibilité au plomb (ERAP) qui doit être « annexé à toute promesse unilatérale de vente ou d’achat, à tout contrat réalisant ou constatant la vente d’un immeuble affecté à tout ou partie à l’habitation, construit avant 1948 et située dans une zone à risque d’exposition au plomb délimitée par le représentant de l’Etat dans le département ». Elle précise également que « cet état doit avoir été établi depuis moins d’un an à la date de la promesse de vente ou d’achat ou du contrat susvisé. » Le détail de ces mesures et procédures est présenté plus bas… Puis deux décrets en Conseil d’Etat, les décrets n° 99-483 et 99-484 du 9 juin 1999 relatifs aux mesures d’urgence contre le saturnisme prévues, respectivement, aux articles L.32-1 à L.32-4, et L.32-5, du Code de la Santé publique et modifiant le Code de la Santé publique, intègrent également une section de mesures d’urgence contre le saturnisme. Celle-ci comporte douze articles, les articles R.32-1 à R.32-7 intégrés par le décret n° 99-483, et les articles R.32-8 à R.32-12 intégrés par le décret n° 99-484, qui se rapportent aux mesures d’urgence contre le saturnisme prévues aux articles L.32-1 à L.32-5.
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Cette loi et ces décrets permettent aux pouvoirs publics d’agir en cas de risque d’exposition au plomb, et de mettre en place deux types de mesures : des mesures d’urgence curatives et des mesures préventives. En situation d’urgence, un dispositif est déclenché en cas de signalement au Préfet : il peut s’agir soit du signalement d’un cas de saturnisme infantile par le corps médical, soit du signalement d’un risque d’accessibilité au plomb dans un immeuble ou une partie d’immeuble. Le seuil d'intervention individuelle a été estimé à 150 µg/mL de sang en 1991, puis les lois du 29 juillet 1998 et du 13 décembre 2000 ont abouti à un abaissement du seuil de déclaration obligatoire à 100 µg/L. 1ère étape : le diagnostic. Son objectif est de déterminer s’il existe un risque d’intoxication pour les mineurs habitant ou fréquentant régulièrement l’immeuble. L’enquête est prise en charge par le Préfet, elle est donc gratuite, et réalisée soit par la DDASS, soit par un opérateur agréé (articles L.32-1 et R.32-2). Sa méthodologie est fixée par l’arrêté du 12 juillet 1999 relatif au diagnostic du risque d’intoxication par le plomb des peintures pris pour l’application de l’article R.32-2 du code de la santé publique. Le diagnostic est positif lorsqu’il existe une accessibilité au plomb résultant de la présence de surfaces dégradées avec une concentration de plomb supérieure à 1 mg/cm² ou 5 mg/g ou 1,5 mg/g selon la technique de mesure utilisée (respectivement XRF, plomb total et plomb acido-soluble). 2ème étape : l’information des occupants. En cas de diagnostic positif, le médecin de la DDASS est informé et invite les familles de l’immeuble ayant des enfants mineurs à consulter un médecin (article L.32-2). 3ème étape : la définition des travaux. Lorsque le diagnostic est positif, le Préfet demande un avis sur les travaux à faire exécuter soit aux services administratifs compétents, soit à un opérateur agréé (article R.32-3). Les travaux à réaliser sont palliatifs, mais des travaux définitifs devront être envisagés à terme. 4ème étape : la notification des travaux. L’Etat notifie aux propriétaires son intention de faire réaliser sur l’immeuble, à leurs frais, des travaux nécessaires pour éliminer le risque constaté. Les propriétaires doivent faire connaître, sous dix jours maximum, leur engagement à procéder aux travaux : sous certaines conditions, ils peuvent dans ce cas bénéficier d’une aide financière. Si le/les propriétaires ne répondent pas, le Préfet fera exécuter d’office les travaux : dans ce cas, les coûts de réalisation seront intégralement à leur charge. (Articles L.32-2 et R.32-3) 5ème étape : le contrôle des travaux. A l’issue des travaux, un contrôle des lieux permet de vérifier que l’accessibilité au plomb est bel et bien supprimée. Ce contrôle comprend une inspection des lieux afin de vérifier la bonne réalisation des travaux prescrits ainsi qu’une analyse des poussières (articles L.32-3 et R.32-4). La concentration des poussières au sol doit être inférieure à 1000 µg/m². La méthodologie de ce contrôle est définie dans l’arrêté du 12 juillet 1999 concernant le contrôle des locaux après réalisation de travaux d'urgence en vue de vérifier la suppression de l'accessibilité au plomb pris pour l'application de l'article R.32-4 du code de la santé publique.
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Figure 8. Le dispositif d'urgence. In Le Plomb – Peintures au plomb dans les bâtiments anciens (Prévention/Réglementation), Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement, Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, décembre 19993. Le seuil de déclaration obligatoire d'un cas de saturnisme était fixé à 150 µg/L en 1991, mais a été abaissé à 100 µg/L dans les années 2000.
Des mesures préventives doivent aussi être envisagées : elles permettent aux Préfets de prévenir l’intoxication par le plomb en déclarant des « zones à risque d’exposition au plomb ». 1ère étape : la détermination des zones à risque. L’article L.32-5 du Code de la Santé Publique prévoit la réalisation d’un état des risques d’accessibilité au plomb (ERAP) lors de vente d’immeubles d’habitation construits avant 1948 et situés dans une zone à risque. 2ème étape : le plan des zones à risque. Le Préfet cible les zones à risque, en concertation avec les maires du département. Le plan des zones à risque est fixé par arrêté préfectoral (article R.32-8). 3ème étape : la publicité du zonage. L’arrêté préfectoral délimitant les zones à risque est affiché en mairie pendant un mois, et inscrit dans deux journaux locaux. Le Conseil Supérieur du Notariat, la Chambre départementale des notaires et les barreaux constitués près des tribunaux de grande instance dans le ressort desquels sont situées les zones à risque en sont également informés. (Article R.32-9)
3 Cette plaquette d’information est annexée à ce rapport : voir Annexe 6.
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4ème étape : l’état des risques d’accessibilité au plomb. Cet état des risques, dit diagnostic plomb, identifie les surfaces et supports comportant un revêtement avec présence de plomb, précise la concentration de plomb, la méthode d’analyse utilisée et l’état de conservation de chaque surface (articles L.32-5 et R.32-10). 5ème étape : l’information. « Lorsque l’état révèle la présence de revêtements contenant du plomb en concentration supérieure eu seuil défini en application de l’article R.32-2, il lui est annexé une note d’information générale à destination du propriétaire lui indiquant les risques de tels revêtements pour les occupants et pour les personnes éventuellement amenées à faire des travaux dans l’immeuble » (article R.32-12). Si l’état des risques révèle une accessibilité, il doit être transmis au Préfet.
Figure 9. Les mesures préventives. In Le Plomb – Peintures au plomb dans les bâtiments anciens (Prévention/Réglementation), Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement, Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, décembre 19994.
La loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004 apporte une nouvelle réglementation sur le plomb et la gestion des risques d’exposition. Elle modifie certains articles du Code de la Santé Publique (L.1334-1 à L.1334-6) et en ajoute d’autres (L.1334-7 à 1334-12). Le déclenchement des mesures d’urgence n’a pas changé. En revanche, la recherche de la source d’intoxication par le plomb est élargie par la conduite d’une enquête environnementale sur l’environnement du mineur : en effet, les modes de diagnostics antérieurs se sont avérés trop restreints, et les revêtements ne sont pas les seules sources d’exposition au plomb (le saturnisme est multicausal). Cette enquête environnementale est ordonnée par le Préfet dès qu’il est informé d’un cas de saturnisme chez une personne 4 Annexe 6.
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mineure. En revanche, le diagnostic n’est plus systématique, mais devient une simple faculté pour le préfet, libre à lui de le prescrire : « le représentant de l’Etat peut prescrire la réalisation d’un diagnostic » (art. L.1334-1). La réalisation du diagnostic, si elle est commandée, est de toute façon limitée à des situations mettant en cause des mineurs : « le représentant de l’Etat peut également faire procéder au diagnostic […] lorsqu’un risque d’exposition au plomb pour un mineur est porté à sa connaissance » (art. L.1334-1). La procédure de notification préfectorale est améliorée pour les propriétaires, syndicats de copropriétaires ou exploitants de locaux d’hébergement inconnus ou non identifiable : la notification est désormais valablement effectuée par un affichage en mairie et sur la façade de l’immeuble. Le délai de réalisation des travaux d’urgence est précisé sur la notification préfectorale, alors qu’auparavant, ce délai s’élevait obligatoirement à un mois. Par conséquent, le contrôle systématique des lieux pour vérifier que les travaux de réparation ont bien eu lieu et que le risque d’exposition au plomb est supprimé est réalisé à l’issue du délai notifié (art. L.1334-3), et non plus automatiquement au bout d’un mois, comme c’était le cas avant la loi du 9 août 2004. Dorénavant, il est aussi clairement précisé que « les travaux nécessaires pour supprimer le risque constaté comprennent d’une part les travaux visant les sources de plomb elles-mêmes, et, d’autre part, ceux visant à assurer la pérennité de la protection » (art. L.1334-2) : la nouvelle réglementation intègre la notion de pérennité des travaux de recouvrement, et ne restreint pas le champ d’action des travaux à la seule source de plomb. Cette précision n’était pas intégrée à la version précédente, plus généraliste. La réglementation antérieure à la loi du 9 août 2004 prévoyait qu’en cas de libération temporaire des locaux pendant la réalisation des travaux, le Préfet prenait « les dispositions nécessaires pour assurer l’hébergement provisoire des occupants » (art. L.1334-4 avant modification). Après modification de l’article L.1334-4 du Code de la Santé Publique, « le propriétaire ou l’exploitant du local d’hébergement est tenu d’assurer l’hébergement des occupants ». Le coût de la réalisation des travaux et celui de l’hébergement provisoire des occupants sont toujours à la charge du propriétaire. L’Etat n’intervient plus qu’en cas de défaillance du propriétaire. Les mesures de prévention sont renforcées. En effet, la loi du 21 juillet 1998 avait institué des mesures préventives lors des transactions immobilières afin d’informer l’acquéreur d’un logement sur le risque lié au plomb, grâce à l’ERAP. L’ERAP devait être « annexé à toute promesse unilatérale de vente ou d’achat, à tout contrat réalisant ou constatant la vente d’un immeuble affecté en tout ou partie à l’habitation construit avant 1948 et situé dans une zone à risque d’exposition au plomb délimitée par le représentant de l’Etat dans le département » (art. L.1334-5 du Code de la Santé Publique avant modification). La loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004 remplace l’ERAP par le constat de risque d’exposition au plomb, ou CREP, qui « présente un repérage des revêtements contenant du plomb et, le cas échéant, dresse un relevé sommaire des facteurs de dégradation du bâti » (art. L.1334-5 modifié du Code de la Santé Publique). Le CREP est étendu, en sus des contrats de vente, aux contrats de location, aux parties à usage commun des immeubles collectifs d’habitation et à certains travaux :
� il est annexé à toute promesse de vente ou au contrat de vente de tout ou partie de l’immeuble construit avant le 1er janvier 1949, et doit avoir été établi depuis moins d’un an à la date de la promesse de vente ou du contrat (art. L.1334-6). Ce délai est d’ailleurs mentionné également dans le Code de la Construction et de l’Habitation, article R.271-5 : « Par rapport à la date de la promesse de vente ou à la date de l’acte authentique de vente de tout ou partie d’un immeuble bâti, les documents prévus aux 1°, 3°, 4° et 6° du I de l’article L.271-4 doivent avoir té établis depuis […] moins d’un an pour le contrat de risque d’exposition au plomb ».
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� il est annexé à tout contrat de location d’un immeuble affecté en tout ou partie à l’habitation construit avant le 1er janvier 1949, et doit avoir été établi depuis moins de six ans à la date de signature du contrat (art. L.1334-7) ;
� l’article L.1334-8 établit que « tous travaux portant sur les parties à usage commun d’un immeuble collectif affecté en tout ou partie à l’habitation, construit avant le 1er janvier 1949, et de nature à provoquer une altération substantielle des revêtements […] doivent être précédés d’un constat de risque d’exposition au plomb […] ». Il précise en outre que « les parties à usage commun d’un immeuble collectif affecté en tout ou partie à l’habitation, construit avant le 1er janvier 1949, devront avoir fait l’objet d’un constat de risque d’exposition au plomb à l’expiration du délai de quatre ans à compter de la date d’entrée en vigueur de la loi n° 2004-806 du 6 août 2004, relative à la politique de santé publique ».
Le décret n° 2006-474 du 25 avril 2006 relatif à la lutte contre le saturnisme modifiant les articles R.1334-1 à R.1334-13 du code de la santé publique modifie les dispositions règlementaires de ce dernier, dans sa section « Lutte contre la présence de plomb ». Il rappelle les dispositifs et procédures définis par la partie législative du Code, et consacre également trois articles, R.1334-10 à R.1334-12, au CREP, dans la sous-section 2 intitulée « Constat de risque d’exposition au plomb ». Il introduit donc le CREP dans les dispositions réglementaires du Code de la Santé Publique. A titre transitoire, tout ERAP réalisé antérieurement au 27 avril 2006 a valeur de CREP pour une période d’un an à compter de son établissement. Par ailleurs, l’ obligation de CREP est étendue, depuis le 27 avril 2006, à l’ensemble du territoire français. Si le constat certifie l’absence de revêtements contenant du plomb, ou établit la présence de revêtements contenant du plomb à des concentrations inférieures au seuil (1 mg/cm²), sa validité n’est pas limitée dans le temps : dans ce cas, le constat initial est joint à chaque contrat de vente ou de location, et concernant les travaux des parties à usage commun d’un immeuble collectif, il n’est pas nécessaire d’établir un nouveau constat à l’occasion de nouveaux travaux sur les mêmes parties (art. L.1334-6 à L.1334-8). Au contraire, si le constat révèle la présence de revêtements dégradés contenant du plomb à des concentrations supérieures aux seuils fixés, « le propriétaire ou l’exploitant du local d’hébergement doit en informer les occupants et les personnes amenées à faire des travaux dans l’immeuble ou la partie d’immeuble concernée. Il procède aux travaux appropriés pour supprimer le risque d’exposition au plomb, tout en garantissant la sécurité des occupants » (art. L.1334-9). En vertu de l’article L.1334-11, le Préfet peut faire procéder à « toutes mesures conservatoires, y compris l’arrêt du chantier, si des travaux entraînent un risque d’exposition au plomb pour les occupants d’un immeuble ou la population environnante ». L’ arrêté du 25 avril 2006 relatif au constat de risque d’exposition au plomb détaille les onze étapes du protocole de réalisation du CREP, rappelle les méthodes de mesure du plomb (mesures par fluorescence X et analyses chimiques) et rappelle les seuils au-delà desquels on considère qu’un revêtement contient du plomb : la concentration surfacique en plomb total mesurée à l’aide d’un appareil portable à fluorescence X est supérieure ou égale à 1 mg/cm², ou la concentration massique en plomb mesurée en laboratoire est supérieure ou égale à 1,5 mg/g. Cet arrêté fournit aussi la notice d’information annexée au CREP, comme prévu par l’article L.1334-5 du Code de la Santé Publique : elle récapitule notamment les effets du plomb sur la santé et les mesures de prévention en présence de revêtements contenant du plomb. D’autres arrêtés, datés du 25 avril 2006, apportent des précisions relatives aux nouvelles dispositions (législatives) du Code de la Santé Publique :
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1ère partie : la réglementation 25
� l’ arrêté du 25 avril 2006 relatif au diagnostic du risque d’intoxication par le plomb des peintures détaille le protocole de réalisation du diagnostic ordonné par le Préfet après signalement d’un cas de saturnisme ou d’un risque d’accessibilité, rappelle les modalités et méthodes de mesure du plomb (mesures par fluorescence X et analyse chimique) ainsi que les seuils au-delà desquels un revêtement est considéré comme contenant du plomb ;
� l’ arrêté du 25 avril 2006 relatif au contrôle des travaux en présence de plomb, réalisés en application de l’article L.1334-2 du Code de la Santé publique précise les différentes phases de l’inspection après travaux, les paramètres évalués ou estimés, les modalités de prélèvement et d’analyse des poussières prélevées sur place, la méthode d’extraction du plomb des poussières, et définit aussi le seuil de positivité au-delà duquel « le propriétaire, le syndicat de copropriétaires ou l’exploitant du local d’hébergement fait procéder à un nouveau nettoyage minutieux des locaux traités, préalablement à de nouveaux prélèvements de poussières » : 1000 µg/m² ;
� l’ arrêté du 25 avril 2006 relatif aux travaux en parties communes nécessitant l’établissement d’un constat de risque d’exposition au plomb définit les travaux en parties communes susceptibles de provoquer une altération des revêtements – ce sont « ceux susceptibles de produire des poussières ou des écailles de peinture » – et énonce les conditions pour lesquelles « l’altération des revêtements est considérée comme substantielle ».
2.4. Le plomb dans le Plan National Santé Environnement 2004-2008
L’une des actions prioritaires du Plan National Santé Environnement 2004-2008 (voir chapitre 5) visait à « Améliorer la prévention du saturnisme infantile, le dépistage et la prise en charge des enfants intoxiqués ». C’est l’action 25, dont voici le contenu tel qu’il est exposé dans le Plan : « L’intoxication par le plomb concerne majoritairement les populations défavorisées et les enfants. La France rencontre encore de nombreux obstacles dans ce domaine. Outre la réalisation d’une enquête nationale de prévalence du saturnisme infantile et de programmes ciblés de dépistage dans des zones prioritaires, une exonération du ticket modérateur dû par les assurés sociaux sera mise en place pour les examens de dépistage et de suivi de la plombémie. Par ailleurs, en complément des mesures incitatives (mesures fiscales ou subventions…) et coercitives […] envers les propriétaires, les DDASS réaliseront des enquêtes environnementales destinées à rechercher les causes d’intoxication à la suite de signalements de cas de saturnisme ; de même, elles notifieront aux propriétaires les travaux nécessaires et contrôleront l’exécution, en prescrivant leur exécution d’office en cas de besoin. Le recensement des sites industriels émetteurs (actuels et passés) de plomb pour lesquels une contamination des sols peut être suspectée sera achevé par l’inspection des installations classées d’ici à 2005. Cet inventaire sera accompagné, en tant que de besoin, de campagnes de mesures de plomb dans les sols et dans les aliments, voire d’évaluations détaillées des risques à partir desquelles des mesures de gestion et de prévention appropriées seront mises en œuvre. » L’objectif énoncé dans le Plan, pour cette action prioritaire, est de diminuer de 50 % la prévalence du saturnisme infantile d’ici 2008. Aussi, dans le cadre de cette grande action prioritaire, plusieurs actions ont-elles été envisagées :
1. « Exiger une expertise plomb lors de toute vente et de mise en location de logement construit avant 1949, dans les parties communes d’immeubles d’habitation construits avant le 1er janvier 1949 et avant travaux […].
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1ère partie : la réglementation 26
2. Prendre en compte systématiquement le plomb dans les enquêtes d’insalubrité et étendre le champ des expertises plomb au relevé de facteurs de dégradation du bâti.
3. Améliorer la qualité des expertises plomb, la compétence des opérateurs et la fiabilité des appareils de mesure […].
4. Impliquer les professionnels du secteur médico-social se déplaçant à domicile dans le repérage du risque d’exposition au plomb.
5. Mettre en place des mesures financières incitatives envers les propriétaires (subventions, mesures fiscales, prêts…).
6. Renforcer les obligations de travaux envers les propriétaires […]. 7. Mettre en place une campagne nationale d’information sur les risques d’exposition au
plomb dans l’habitat ancien à l’attention du grand public, des professionnels du bâtiment, de santé et des travailleurs sociaux.
8. Exonérer les assurés concernés du ticket modérateur pour l’ensemble des plombémies de dépistage et de suivi chez l’enfant mineur et la femme enceinte (PLFSS 2005).
9. Impulser des programmes locaux de dépistage dans des zones prioritaires (zones à forte densité d’habitat ancien insalubre / zones d’habitat situées à proximité de sites industriels rejetant du plomb).
10. Diffuser un guide d’information et de prise en charge aux professionnels de santé à partir des recommandations de la conférence de consensus de 2003.
11. Renforcer les objectifs du carnet de santé de l’enfant en tant qu’outil de prévention et de liaison entre médecins.
12. Former le corps médical (formation initiale et continue) à la reconnaissance du risque d’intoxication par le plomb.
13. Réaliser une enquête nationale de prévalence du saturnisme infantile (population générale). »
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1ère partie : la réglementation 27
33.. LLEE RRAADDOONN Le radon est un gaz radioactif naturel qui résulte de la désintégration du radium , qui est lui-même un descendant de l'uranium présent dans la croûte terrestre. Il est omniprésent à la surface de la Terre, mais plus particulièrement dans les sous-sols granitiques et volcaniques. En se désintégrant, le radon émet des particules α et engendre des descendants solides eux-mêmes radioactifs, comme le polonium, le bismuth, le plomb… A partir du sol et de l'eau, le radon diffuse dans l'atmosphère ainsi que dans l'air intérieur des bâtiments. A l'intérieur des bâtiments, le radon peut s'accumuler et se retrouver à des concentrations plus élevées qu'à l'extérieur par effet de confinement. Le radon est un gaz inodore, incolore et inerte. Il est très volatil. Il est soluble dans l'eau et dans certains composés organiques. L'inhalation du radon et de ses descendants est la première cause d'irradiation de la population française parmi les sources naturelles de rayonnements ionisants. Il représente en moyenne annuelle environ un tiers de l'exposition aux rayonnements ionisants. C'est en outre la seule source naturelle de rayonnement radioactif sur laquelle l'homme peut influer (augmentation ou diminution…). Le radon est reconnu comme cancérigène pulmonaire humain depuis 1987 par la CIRC de l'OMS. Par ailleurs, l'exposition simultanée au radon et à la fumée de cigarette est synergique. On retrouve des concentrations importantes de radon dans certains bâtiments et dans certaines régions pour deux raisons essentielles : la présence de radon à la surface du sol est fonction d'une part de la teneur du sous-sol en uranium et d'autre part des possibilités de transfert du radon du sous-sol vers la surface.
3.1. La formation du radon dans le sol
Pour s'exhaler d'un matériau, le radon doit :
� dans un premier temps se libérer de la phase solide contenant le radium : c'est l'étape d'émanation ;
� puis migrer jusqu'à l'interface entre le matériau et l'atmosphère, par diffusion ou par convection.
Donc l'émanation, phénomène microscopique, suivie du transport, constituent l'exhalation, phénomène macroscopique. Seule une partie du radon produit à partir du radium présent dans notre environnement parvient dans l'atmosphère avant d'être désintégré.
3.2. Le devenir du radon dans l'atmosphère
Une fois libéré dans l'air extérieur, le radon se dilue dans l'atmosphère et se disperse par mélange turbulent de l'air. L'activité volumique suit un gradient vertical et subit des variations temporelles selon un cycle journalier. En effet, le jour, la diffusion atmosphérique est relativement efficace, si bien que l'activité volumique du radon est relativement faible. Au contraire, la nuit, les inversions de température diminuent l'efficacité de la diffusion atmosphérique : le radon stagne au niveau du sol et son activité volumique peut augmenter dans l'air d'un facteur 10 à 100.
3.3. Le radon dans les bâtiments
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Les concentrations de radon sont généralement plus élevées dans les bâtiments qu'à l'extérieur en raison de taux plus faibles de renouvellement de l'air. Ainsi, le radon s'accumule dans l'air intérieur d'autant plus que la ventilation est faible. Dans les bâtiments, les sources de radon sont essentiellement le sol sous-jacent, et parfois les matériaux de construction. D'autres sources peuvent aussi enrichir l'air intérieur en radon : l'eau du robinet, qui peut contenir de grandes quantités de radon (lorsqu'elle est puisée dans un terrain granitique, par exemple), le gaz naturel brûlé, l'air extérieur…
Figure 10. La formation du radon, les sources et les voies de transfert du radon dans un bâtiment. D'après M.-C. Robé, Etude et traitement des situations impliquant du radon, in Dossier : le radon : évaluation et gestion du risque5.
L'entrée du radon dans un bâtiment est la résultante de nombreux paramètres environnementaux et des caractéristiques propres du bâtiment. L'entrée et le transfert de radon dans un bâtiment ne se font généralement pas de façon uniforme. En effet, il existe des voies d'entrée préférentielle à certains endroits :
� fissures dans la dalle de fondation (fissuration de la surface de contact avec le sol) ; � passages de canalisations ; � sol en terre battue d'une cave…
L'entrée du radon s'effectue surtout par le mouvement de l'air véhiculé dans les porosités du sol et qui pénètre dans le bâtiment par les défauts d'étanchéité du soubassement. Ce mouvement d'air résulte de la légère dépression qui règne dans le bâtiment par rapport au sol sous-jacent, ce qui favorise les phénomènes de convection. Les causes de cette dépression peuvent être multiples : ventilation naturelle ou tirage thermique, ventilation mécanique contrôlée, fonctionnement des appareils raccordés (chaudière, sanitaires…).
5 Ce dossier est annexé au rapport : voir Annexe 7.
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L'architecture du bâtiment peut aussi jouer un rôle important l'activité volumique du radon : l'effet peut être aggravant, en cas de dépression des pièces, de forte isolation, de matériaux inadaptés, ou modérateur, en présence de matériaux inertes, d'une bonne isolation du sous-sol, d'une ventilation sans dépression. Enfin, de multiples facteurs environnementaux favorisent l'entrée du radon dans un bâtiment : concentration dans le sol, perméabilité du sol, humidité du sol, fissures ou fractures dans la roche sous-jacente…
3.4. La gestion du risque lié au radon Comme rappelé dans le préambule des recommandations du comité de la prévention et de la précaution sur le radon du 23 mai 1997, on a déjà clairement établi, chez les mineurs d'uranium, que des concentrations de radon élevées dans l'air, supérieures à 1000 Bq/m3 d’air, favorisent l'apparition de cancers du poumon. Dans l'habitation, les concentrations les plus élevées rencontrées sont de l'ordre de grandeur des concentrations les plus basses rencontrées dans les mines d'uranium. A partir des mesures des relations dose-réponse réalisées sur les mineurs d'uranium, il est possible – et acceptable – d'estimer indirectement, par extrapolation, les risques des expositions "domestiques" au radon. La recommandation de la Commission européenne du 21 février 1990, relative à la protection de la population contre les dangers résultants de l'exposition au radon à l'intérieur des bâtiments, 90/143/Euratom, constitue la première réglementation mettant en lumière la nécessité de définir un niveau de référence de la concentration en radon considéré comme acceptable, et « au-delà duquel des mesures simples mais efficaces d’abaissement du niveau de radon seront envisagées ». Ce niveau de référence correspond à une moyenne annuelle de radon de 400 Bq/m3 d’air . Cette recommandation de la Commission européenne rappelle que les niveaux de radon à l’intérieur des bâtiments sont sujets à des variations journalières et saisonnières, et préconise de ce fait que « les décisions de radioprotection soient normalement basées sur des valeurs annuelles moyennes de radon ou de ses descendants radioactifs ». Les pouvoirs publics français, sur la base de la recommandation 90/143/Euratom, ont défini un cadre règlementaire pour les risques d’exposition au radon. Le 11 février 1998, le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF), dans un avis, retient le seuil de 1000 Bq/m3 d’air comme concentration moyenne en radon, au-delà duquel des mesures doivent impérativement être prises pour abaisser la concentration moyenne en radon, mais en-deçà duquel des actions correctrices importantes ne seraient pas justifiées. Dans une circulaire conjointe DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46 du 27 janvier 1999 relative à l’organisation de la gestion du risque lié au radon, le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité et le Ministère de l’Equipement et du Logement, conformément à l’avis du CSHPF, entérinent la concentration annuelle moyenne de 1000 Bq/m3 d’air comme seuil d’alerte justifiant la prise de mesures rapides. Ils retiennent néanmoins comme objectif de précaution le seuil de 400 Bq/m3 d’air , valeur incitative pour les bâtiments existants. Dès lors, trois niveaux d’exposition sont identifiés :
� en dessous de 400 Bq/m3 : la situation ne justifie par d’action correctrice particulière. Toutefois, aérer et ventiler permet d’améliorer la qualité de l’air intérieur des locaux et d’abaisser la concentration en radon ;
� entre 400 et 1000 Bq/m3 : il est souhaitable d’entreprendre des actions correctrices simples de sorte à abaisser la concentration en radon en dessous de 400 Bq/m3 et à un seuil aussi bas que possible ;
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� au-delà de 1000 Bq/m3 : le niveau de risque peut être important, et des actions correctrices éventuellement d’envergure, doivent être impérativement menées à bref délai.
Dès 1990, la Commission européenne recommande également d’abaisser le seuil à 200 Bq/m3 pour les bâtiments à construire (constructions futures), et afin de tenir compte des phénomènes de vieillissement. Cette recommandation est entérinée également dans la circulaire conjointe DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46. Les pouvoirs publics réaffirment également que « l’estimation de l’exposition au radon ne peut pas être fondée sur une seule mesure ; elle doit comporter plusieurs mesures étalées sur plusieurs mois » (avis du CSHPF, 11 février 1998). La circulaire conjointe DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46 rappelle que le seuil correspond à une « concentration annuelle moyenne ». Dans cette même circulaire conjointe DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46, le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité et le Ministère de l’Equipement et du Logement chargent les représentants de l’Etat en régions et dans les départements de lancer un plan d’action structuré autour de deux grands axes :
� un dispositif de mesures systématiques dans les bâtiments recevant du public ; � un dispositif d’information des populations dans les zones potentiellement exposées
au radon. L’idée d’une campagne d’information du public et des professionnels concernés sur le risque lié au radon et les moyens de le prévenir, déjà évoquée dans la recommandation de la Commission européenne du 21 février 1990 (90/143/Euratom), est reprise dans les recommandations du comité de la prévention et de la précaution sur le radon du 23 mai 1997 ainsi que dans l’avis concernant le radon et dans les habitations et les établissements recevant du public du CSHPF du 11 février 1998. La circulaire conjointe DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46 du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité et du Ministère de l’Equipement et du Logement, du 27 janvier 1999, est véritablement le point de départ officiel, en France, des actions engagées par les pouvoirs publics pour réduire le risque lié au radon.
3.4.1. La campagne de mesure du radon dans les établissements recevant
du public
Cette campagne de mesures systématiques du radon dans certains établissements recevant du public est déjà recommandée un an auparavant par le CSHPF dans son avis du 11 février 1998, et concerne les établissements « pour lequel le contexte géologique ou des données déjà recueillies rendent probable un niveau d’exposition élevé, ceux où le temps passé par le public est important (notamment les établissement scolaires et les crèches), ceux où le public est exposé à la présence d’autres cancérigènes reconnus comme synergiques ». La campagne de mesure du radon dans l’habitat menée par l’Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) et les DDASS à partir de 1992 a permis d’identifier les départements prioritaires : ce sont les départements pour lesquels la moyenne est supérieure ou égale à 100 Bq/m3. La liste des départements prioritaires a été mise à jour par l’arrêté du 22 juillet 2004 relatif aux modalités de gestion du risque lié au radon dans les lieux ouverts au public (JORF n° 185 du 11 août 2004 page 14359) : ils sont trente et un, répertoriés sur la carte ci-après.
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Figure 11. Carte des départements prioritaires. D'après J.-L. Godet et Ch. Rougy, La stratégie de gestion des risques liés au radon en France, in Dossier : le radon : évaluation et gestion du risque6.
Dans ces zones prioritaires identifiées, les préfets de départements doivent faire procéder à des mesures systématiques dans les établissements recevant du public : « Vous demanderez […] aux propriétaires de ces bâtiments de réaliser ces mesures à leur charge et de vous transmettre les résultats avant le 31 décembre 1999 […]. » (extrait de la circulaire conjointe du 27 janvier 1999). Les catégories précises des lieux ouverts au public et devant faire l’objet de la campagne de mesures de radon ont été précisément définies et établies ultérieurement, à l’article 4 de l’arrêté du 22 juillet 2004 relatif aux modalités de gestion du risque lié au radon dans les lieux ouverts au public. Il s’agit « 1. [des] établissements d’enseignement, y compris les bâtiments d’internet ; 2. [des] établissement sanitaires et sociaux disposant d’une capacité d’hébergement ; 3. [des] établissement thermaux ; 4. [des] établissement pénitentiaires. » Lorsque des concentrations supérieures à 400 Bq/m3 sont relevées, des travaux doivent être mis en œuvre afin de réduire la concentration en radon en dessous de 400 Bq/m3 et à un niveau aussi bas que possible. Lorsque le seuil critique de 1000 Bq/m3 est dépassé, les préfets ont pour consigne de prononcer la fermeture de l’établissement. Dans les départements classés non prioritaires, le travail consiste à déterminer les principales zones potentiellement exposées au radon. Il faut avant tout cartographier les zones où se trouvent des formations granitiques afin de pouvoir engager prioritairement des mesures dans les établissements recevant du public de ces zones. Les résultats des mesures doivent ensuite
6 Ce dossier est annexé au rapport : voir Annexe 7.
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être transmis à la Direction Générale de la Santé (DGS) et à l’IPSN, de sorte à affiner la cartographie du risque et à orienter éventuellement de nouvelles mesures de dépistage. Les objectifs fixés par la circulaire du 27 janvier 1999 (devant être atteints au 31 décembre 1999) n’étant atteints que partiellement fin 2000, une seconde circulaire, la circulaire DGS/SD 7 D n° 2001-303 du 2 juillet 2001 relative à la gestion du risque lié au radon dans les établissements recevant du public, vient en soutien et en complément à la circulaire conjointe du 27 janvier 1999. Elle réaffirme notamment les objectifs de la campagne de mesures, et précise qu’à partir des informations fournies, une évaluation est prévue à la fin de l’année 2001. Par ailleurs, dans cette circulaire, la Ministre de l’Emploi et de la Solidarité mentionne l’ordonnance n° 2001-270 du 28 mars 2001 qui introduit l’article L. 1333-10 : « Le chef d’une entreprise utilisant des matériaux contenant des radionucléides naturels non utilisés pour leurs propriétés radioactives, fissiles ou fertiles met en œuvre des mesures de surveillance de l’exposition, lorsque celle-ci est de nature à porter atteinte à la santé des personnes. La même obligation incombe aux propriétaires ou exploitants de lieux ouverts au public lorsque ce dernier est soumis à une exposition aux rayonnements naturels susceptibles de porter atteinte à sa santé. » Il s’agit d’une disposition législative qui fournit le support juridique nécessaire à l’action des préfets dans les établissements recevant du public. Les propriétaires doivent faire réaliser ces mesures dans un délai de deux ans, puis les renouveler tous les dix ans (Avis relatif à la note d’information technique définissant les actions à mettre en œuvre sur les bâtiments pour la gestion du risque lié au radon pris en application de l’article 9 de l’arrêté du 22 juillet 2004 relatif aux modalités de gestion du risque lié au radon dans les lieux ouverts au public), mais aussi à chaque réalisation de travaux sur la ventilation ou l’étanchéité. La circulaire DGS/SD 7 D n° 2001-303 du 2 juillet 2001 précise dans son Annexe I les différentes étapes de l’identification des zones potentiellement exposées au radon, et dans son Annexe II les modalités de transmission des résultats des mesures de radon dans les établissement recevant du public vers la DGS. L’Annexe III de cette même circulaire récapitule les étapes de la gestion du risque lié aux expositions de radon dans un bâtiment :
� le dépistage, ou repérage : c’est l’évaluation de l’activité volumique moyenne annuelle du radon dans des conditions représentatives des conditions d’occupation du bâtiment ;
� les investigations complémentaires, ou expertise complémentaire, lorsqu’au moins une mesure d’un bâtiment dépasse 400 Bq/m3. On réalise d’abord un pré-diagnostic, qui correspond à la recherche des voies d’entrée du radon dans le bâtiment et à une rapide analyse des conditions de ventilation. Il est ensuite rappelé aux occupants le bénéfice de l’aération quotidienne par l’ouverture régulière des fenêtres et la réalisation d’actions correctrices simples (bonnes conditions de ventilation, bonne étanchéité du sol autour d’une canalisation provenant du vide sanitaire ou de la cave…). Des mesures de confirmation de l’activité volumique moyenne annuelle du radon sont effectuées ;
� le diagnostic bâtiment, si au moins l’un des résultats des mesures de confirmation dépasse les niveaux d’intervention ;
� la réalisation des actions correctives, par des entreprises spécialisées ; � le contrôle de l’efficacité des travaux. Un contrôle unique après travaux n’est pas
suffisant : il faut pouvoir s’assurer le la pérennité des solutions mises en œuvre. Les modalités de mesures, la méthodologie ainsi que l’interprétation des résultats font l’objet d’annexes dans les deux circulaires DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46 et DGS/SD 7 D n°
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2001-303 ainsi que d’une autre circulaire : la circulaire DGS/VS 5 n° 99-289 du 20 mai relative à l’interprétation sanitaire des mesures de concentration en radon. Selon la circulaire DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46, on distingue trois types de mesures du radon : les mesures ponctuelles ou instantanées, les mesures en continu et les mesures intégrées (sur une période plus longue que les mesures en continu) (Annexe IV). Les mesures de radon font obligatoirement appel à des méthodes normalisées : elles doivent être réalisées en conformité avec un certain nombre de normes AFNOR, citées en Annexe IV de la circulaire DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46 et Annexe III de la circulaire DGS/SD 7 D n° 2001-303. Ces normes AFNOR pour la mesure du radon sont en outre listées dans l’avis pris en application de l’article 6 de l’arrêté du 22 juillet 2004 relatif aux modalités de gestion du risque lié au radon dans les lieux ouverts au public (JORF n° 101 du 30 avril 2005 page 7599). La circulaire DGS/VS 5 n° 99-289, quant à elle, précise les « règles et démarche d’interprétation sanitaire des mesures de concentration en radon dans des établissements recevant du public. » L’article R.1333-15 du Code de la Santé Publique précise que les mesures de l’activité du radon « sont réalisées soit par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire soit par des organismes agréés par l’Autorité de sûreté nucléaire. » Les conditions et modalités d’agréments de ces organismes dans un premier arrêté : l’arrêté du 15 juillet 2003 relatif aux conditions d’agrément d’organismes habilités à procéder aux mesures d’activité volumique du radon dans les lieux ouverts au public, abrogé en 2006 et remplacé par l’arrêté du 14 avril 2006 relatif aux conditions d’agrément d’organismes habilités à procéder aux mesures d’activité volumique du radon dans les lieux ouverts au public. Ces textes définissent les deux niveaux d’agrément existant en fonction du type de mesures à réaliser, rappellent la nécessité d’impartialité, d’objectivité et d’indépendance de ces organismes, détaillent le contenu du dossier de demande d’agrément ainsi que la composition de la Commission nationale d’agrément. Les critères d’acceptation ou de refus sont également abordés. La durée de l’agrément est précisée : un an pour une première demande, trois ans pour un renouvellement. Le dossier de demande d’agrément est également évoqué à l’article R.1333-15-1 du Code de la Santé Publique.
3.4.2. Des campagnes d’information
Parallèlement à cette grande campagne de mesures ont été menées des campagnes d’information à destination d’une part des collectivités territoriales et des directeurs d’établissements scolaires, d’autre part des particuliers des professionnels de santé et des professionnels du bâtiment. L’importance de fournir des informations plus ou moins spécifiques ou vulgarisées selon la cible apparaît déjà dans les prémisses de la réglementation, dans la recommandation 90/143/Euratom, les recommandations du comité de la prévention et de la précaution sur le radon du 23 mai 1997 et l’avis concernant le radon et dans les habitations et les établissements recevant du public du CSHPF du 11 février 1998. La circulaire conjointe DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46 préconise de mobiliser les services de l’état pour permettre d’informer au mieux et le plus efficacement possible le public concerné. Les services de l’Etat doivent être organisés en un pôle de compétence santé/logement, véritable support d’organisation du programme d’information. Pour créer ce pôle, la circulaire prévoit la formation des agents des DDASS et DRASS dans le cadre de stages. Ces mêmes agents doivent aussi recevoir, d’après ce même texte, divers outils d’information pour être les mieux à même d’assister les propriétaires publics et privés concernés.
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1ère partie : la réglementation 34
L’information en direction du grand public passe par la distribution d’une brochure d’information élaborée par la DGS et la direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction, reproduite en Annexe 8. L’idée de telles plaquettes avait déjà été envisagée par le CSHPF, en février 1998, comme un instrument d’information vulgarisée expliquant « les connaissances et les incertitudes liées au radon, les risques d’une exposition associant tabac et radon, la métrologie de l’exposition et son coût, la manière d’obtenir la liste des organismes et prestataires compétents pour cette mesure, la nature et le coût indicatif des actions correctrices en insistant sur les plus simples et les moins onéreuses comme l’aération et la ventilation des locaux. » En complément de cette brochure, la circulaire conjointe DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46 prévoit également la création de pages web communes aux deux ministères chargé de la santé et du logement, et accessible depuis leurs sites internet respectifs. De plus, la circulaire instaure la tenue de journées d’information du public organisées par les personnels formés des DDE et DDASS. En 1998, le CSHPF recommandait la mise au point d’un document plus détaillé à l’attention des professionnels de santé, de l’administration sanitaire, des enseignants et des professions du bâtiment. La circulaire conjointe DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46 prévoit l’organisation de journées techniques, sous l’égide des DRE, et auxquelles devront participer les différents syndicats professionnels représentatifs des métiers du bâtiment. Un guide sur les techniques de réduction de la concentration en radon est également prévu d’être élaboré pour les professionnels du bâtiment. Les DRE et DRASS doivent aussi organiser des journées d’information des professionnels du bâtiment (circulaire conjointe DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46). L’information des professionnels est un véritable enjeu qui permet aux maîtres d’œuvre et aux entreprises d’acquérir les compétences nécessaires à la mise en place de travaux correctifs de grande efficacité.
3.4.3. Les actions simples pour réduire le niveau de radon
Lorsqu’au moins une mesure de radon excède 400 Bq/m3, des actions simples doivent être mises en place dans le bâtiment afin de réduire la concentration en radon en dessous des 400 Bq/m3. Ces actions peuvent permettre d’abaisser suffisamment la concentration en radon à un moindre coût. Elles sont notamment évoquées dans l’avis relatif à la note d’information technique définissant les actions à mettre en œuvre sur les bâtiments pour la gestion du risque lié au radon pris en application de l’article 9 de l’arrêté du 22 juillet 2004 relatif aux modalités de gestion du risque lié au radon dans les lieux ouverts au public. Il peut s’agir :
� de réaliser des étanchements pour limiter les entrées de radon dans le bâtiment. Ces étanchements peuvent être réalisés par l’obturation des fissures du plancher, l’obturation des passages autour des gaines, l’obturation des fissures dans les murs, la pose de joints entre le sol et les murs. Les matériaux les plus utilisés pour cet étanchement sont les pâtes en polyuréthane, les membranes de PVC ou de polyéthylène, les peintures époxy, polyamide époxy ou "waterproof" ;
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Figure 12. Etanchement des voies d'entrée du radon. D'après M.-C. Robé, Etude et traitement des situations impliquant du radon, in Dossier : le radon : évaluation et gestion du risque.
� de vérifier l’état de ventilation et rectifier d’éventuels dysfonctionnements dus, par
exemple, à l’obturation d’entrée ou de sortir d’air, à l’encrassement, à une défaillance de ventilateurs… ;
� d’améliorer ou de rétablir l’aération naturelle du soubassement, notamment par ouverture des aérations de vide sanitaire ou de caves obturées ;
� d’assurer une ouverture régulière des fenêtres en l’absence d’autres systèmes de ventilation, ou de supprimer le calfeutrement autour des portes et fenêtres, en respectant néanmoins une règle importante : ne pas ouvrir les fenêtres des étages supérieurs, ce qui augmenterait la dépression due au tirage thermique, et induirait donc un flux de radon plus important (résultat contraire de ce que l’on souhaite).
Ces actions simples sont choisies à la suite d’une inspection visuelle du bâtiment, qui détermine les actions les plus appropriées en tenant compte des caractéristiques du bâtiment : voies d’entrée évidentes du radon dans le bâtiment, obturation des voies de ventilation naturelle des soubassements, moyens de ventilation… Ces actions simples peuvent suffire, surtout lorsque la concentration en radon est comprise entre 400 et 1000 Bq/m3 d’air. Toutefois, elles peuvent ne pas garder toute leur efficacité au cours du temps, selon les cas…
3.4.4. Le diagnostic du bâtiment et les travaux
Lorsque la concentration en radon demeure supérieure à 400 Bq/m3 après mise en œuvre des actions simples, ou lorsqu’au moins un résultat de la moyenne des mesures de radon sur une zone homogène était supérieur à 1000 Bq/m3, un diagnostic du bâtiment devra être engagé afin de définir les travaux qui permettront de réduire la concentration en radon en-deçà de 400 Bq/m3 et aussi bas que possible. « Le diagnostic d’un bâtiment correspond à une inspection méthodique du bâtiment et de son environnement immédiat de façon à, d’une part, définir les causes de la présence de radon dans le bâtiment et, d’autre part, donner les éléments nécessaires à l’élaboration de solutions de remédiation » selon le même avis pris en application de l’article 9 de l’arrêté du 22 juillet 2004. Ce diagnostic rassemble :
� des informations générales sur le bâtiment et son environnement : année de construction, type de bâtiment et constitution, surface au sol, nombre d’étages, réhabilitations éventuelles… ;
� une description du soubassement ;
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� une description du système de ventilation et une évaluation du niveau d’aération des espaces de vie du bâtiment ;
� une description du système de chauffage. Selon le type de bâtiment rencontré, des investigations complémentaires peuvent s’avérer nécessaires pour mieux identifier les sources et les voies d’entrée et de transfert du radon dans le bâtiment. Le diagnostic du bâtiment précédemment décrit doit permettre de définir les travaux à engager. Les solutions à mettre en œuvre obéissent à deux principes majeurs :
� limiter l’entrée de radon. L’intérieur du bâtiment est naturellement en dépression par rapport au sol. La technique de réduction du radon doit donc inverser le phénomène naturel pour que la pression à l’intérieur du bâtiment soit supérieure à celle dans le sol ;
� diluer la concentration en radon dans le bâtiment : on y parvient en augmentant le taux de renouvellement d’air dans le bâtiment par des moyens mécaniques.
En règle générale, les solutions correspondent à une combinaison de ces deux principes. En outre, les travaux à entreprendre sont subdivisés en trois familles de techniques :
� Assurer l’étanchéité du bâtiment vis-à-vis des entrées de radon. L’étanchéité à l’air doit être la meilleure possible à l’interface sol-bâtiment, c’est-à-dire entre le bâtiment et son sous-sol. Ces travaux correspondent à l’étanchement de points singuliers entre le soubassement et le volume habité (canalisations, portes, trappes), à des traitements de surface (sols, murs enterrés), à la couverture des sols en terre battue : dans ce dernier cas, la solution la plus efficace consiste à déposer une couverture qui peut être constituée d’une membrane, d’une couche de gravillons puis d’une dalle de béton.
Figure 13. Etanchement du sol en présence d'un sous-sol en terre battue. D'après M.-C. Robé, Etude et traitement des situations impliquant du radon, in Dossier : le radon : évaluation et gestion du risque.
Les techniques d’étanchement ne sont pas toujours suffisantes mais constituent cependant un préalable essentiel à l’efficacité d’autres solutions parallèlement envisagées. � Augmenter le renouvellement d’air à l’intérieur des pièces habitées de sorte à
diluer le radon. Le diagnostic peut mettre en évidence un manque de ventilation des locaux : il est alors capital de mettre en œuvre les moyens nécessaires, mécaniques ou naturels, à une bonne aération des locaux, sans toutefois excéder les niveaux règlementaires en vigueur concernant la ventilation.
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La ventilation créant une mise en surpression de la cellule habitée est préférentiellement appliquée aux habitations à faible taux de renouvellement de l’air. D’une part, la ventilation peut être assurée par un ventilateur soufflant de l’air frais à l’intérieur de la pièce. L’air intérieur est ensuite évacué par une fenêtre ou une ouverture sur un mur adjacent ou opposé. C’est le principe de la ventilation par air pulsé. D’autre part, la ventilation mécanique contrôlée (VMC) par insufflation est un cas particulier : sans augmenter la dilution du radon par rapport à celle obtenue avec un renouvellement d’air réglementaire ou d’usage, la VMC, en insufflant mécaniquement de l’air dans le bâtiment, permet de lutter contre sa dépression naturelle, cause principale de l’entrée du radon.
Figure 14. Ventilation créant une surpression dans la cellule habitée par rapport au sol. D'après M.-C. Robé, Etude et traitement des situations impliquant du radon, in Dossier : le radon : évaluation et gestion du risque.
Ces techniques sont de faible efficacité : en effet, on ne peut pas augmenter indéfiniment le renouvellement de l’air sans tenir compte des contraintes énergétiques et du confort thermique. � Traiter le soubassement pour réduire l’entrée du radon dans les pièces occupées. Ces techniques visent soit à ventiler le soubassement, naturellement ou mécaniquement, soit à le mettre en légère dépression par rapport au volume habité par extraction mécanique. L’entrée du radon dans les bâtiments est le plus efficacement réduite par le principe de la mise en dépression du sol. Il s’agit de générer un champ de pression dans le soubassement inférieur à celui régnant au niveau du sol du bâtiment, avec un débit d’air le plus faible possible. L’air du soubassement est extrait mécaniquement vers l’environnement extérieur, où le radon se dilue rapidement.
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Figure 15. Ventilation créant une dépression sous la cellule habitée. D'après M.-C. Robé, Etude et traitement des situations impliquant du radon, in Dossier : le radon : évaluation et gestion du risque.
Ces techniques, lorsqu’elles peuvent être mise en œuvre, sont bien plus efficaces.
3.4.5. Le dispositif de gestion du risque : synthèse
La circulaire DGSNR/SD7/N°DEP-SD7-1757-2004 du 20 décembre 2004, élaborée par le Ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille, propose, dans son annexe 2, une synthèse de la méthodologique de la gestion du risque lié au radon dans un bâtiment. Les différentes étapes du dispositif de contrôle, ainsi que les actions à éventuellement mettre en œuvre en fonction des résultats de mesures, y sont schématisées de façon intégrative. Ce schéma méthodologique, dont une version simplifiée est présentée ci-contre, est rapporté en Annexe 9.
Figure 16. Schéma méthodologique de la gestion du risque radon et de l'action. D'après J.-L. Godet et Ch. Rougy, La stratégie
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de gestion des risques liés au radon en France, in Dossier : le radon : évaluation et gestion du risque.
3.5. Le radon dans le Plan National Santé Environnement 2004-2008
Dans son axe structurant « Protéger la population de la pollution à l’intérieur des locaux », le PNSE propose une action (action 17) destinée à « réduire l’exposition au radon dans les bâtiments à usage d’habitation et [à] mieux évaluer le risque ». Elle garantit la poursuite des campagnes de mesure du radon dans les établissements recevant du public, ainsi que la réalisation d’études destinées à mettre en place de nouvelles règles de construction qui permettront de limiter l’exposition au radon dans les habitations neuves. Des actions de formation doivent être envisagées à l’attention des professionnels, tandis que des actions d’information et d’incitation doivent s’adresser aux propriétaires pour réduire l’exposition au radon dans les bâtiments existants. Une autre orientation du PNSE, au travers de cette action 17, est une meilleure évaluation du risque lié au radon pour de faibles expositions, inférieures à 400 Bq/m3 : dans cette optique, la surveillance des expositions de la population sera accrue. Les politiques publiques seront ainsi plus adaptées.
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44.. LLEE MMOONNOOXXYYDDEE DDEE CCAARRBBOONNEE
4.1. Monoxyde de carbone et intoxication
Le monoxyde de carbone, de formule CO, est un corps composé à l’état gazeux dans les conditions normales de températures et de pression. C’est un gaz très toxique pour les mammifères. Il est incolore, inodore, insipide et non irritant : il est indétectable par l’homme ce qui le rend d’autant plus dangereux. Plus léger que l’air, il diffuse très rapidement dans l’atmosphère. Il est la cause de fréquentes intoxications domestiques. Le monoxyde de carbone est un produit de la combustion des matières carbonées, ou organiques (bois, charbon, papier, gaz, essence…) dans les conditions d’un apport insuffisant en oxygène qui empêche l’oxydation complète en dioxyde de carbone. Dans le sang, le transporteur d'oxygène est l'hémoglobine. Or, le monoxyde de carbone prend la place de l'oxygène dans le sang, et agit ainsi comme un gaz asphyxiant. En effet, le monoxyde de carbone inhalé se lie facilement et rapidement à l'hémoglobine, préférentiellement à l'oxygène : il forme alors un composé appelé carboxyhémoglobine, à la place de l'oxyhémoglobine (hémoglobine associée à l'oxygène et permettant un apport d'oxygène aux différents tissus et organes du corps). La formation de carboxyhémoglobine réduit l'apport d'oxygène dans l'organisme, et aboutit progressivement à l'asphyxie des organes. Le monoxyde de carbone peut se révéler mortel en moins d'une heure :
� 0,1 % de CO dans l’air tue en une heure ; � 1 % de CO dans l’air tue en 15 min ; � 10 % de CO dans l’air tuent immédiatement.
Une intoxication au monoxyde de carbone peut avoir des causes multiples. Elle peut survenir :
� lorsque les produits de combustion sont mal évacués, par suite d’une obstruction des conduits de fumée, par exemple. Pour prévenir les intoxications, il est alors recommandé de faire procéder à un ramonage mécanique des conduits et cheminées au moins une fois par an ;
� lorsque la pièce où est installé l’appareil est mal, ou pas du tout, ventilée : ainsi, la combustion au sein de ces appareils est incomplète et émet du monoxyde de carbone. Bien ventiler et aérer le logement et ne jamais boucher les entrées d’air contribuent grandement à la prévention de ce risque ;
� lorsque les appareils de chauffage et de production d’eau chaude sont mal entretenus : les combustibles ne brûlent pas correctement, et pourront émettre du monoxyde de carbone. Il est donc essentiel de faire vérifier et entretenir chaque année les installations par un professionnel ;
� lorsque certains appareils sont mal utilisés, par exemple des appareils de chauffage d’appoint utilisés trop longtemps, des groupes électrogènes utilisés en intérieur… Il est impératif de respecter les consignes d’utilisation des appareils à combustion, et surtout de ne jamais utiliser de groupe électrogène en intérieur.
On distingue deux types d’intoxications :
� l’ intoxication faible, dite chronique, se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale, de la fatigue. L’intoxication est lente et les symptômes peuvent ne pas se manifester immédiatement ;
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� l’ intoxication aiguë est rapide, elle entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, des troubles du comportement, elle peut aboutir au coma voire à la mort.
Figure 17. Les sources d'intoxication au monoxyde de carbone. Plaquette d’information Intoxication au monoxyde de carbone, éditée par l’AFFSET7.
4.2. Valeurs guides
Aucune valeur limite concernant le monoxyde carbone n'existe dans le bâtiment. En revanche, l'OMS a proposé des valeurs guides établies à partir de modèles corrélant le monoxyde de carbone dans l'air et le taux de carboxyhémoglobine dans le sang, qui dépend de la durée d'exposition. Les valeurs recommandées par l'OMS sont des valeurs indicatives, élaborées dans le but de protéger la population, y compris les personnes les plus sensibles, des effets de la pollution de l'air. Pour les effets non cancérigènes, ce qui est le cas ici, ces valeurs représentent les concentrations les plus basses à partir desquelles un effet sur la santé a pu être observé dans la littérature scientifique disponible. Elles sont directement liées à l'exposition : c'est le temps pendant lequel le polluant est inhalé. L'OMS a considéré qu'un taux de carboxyhémoglobine de 2,5 % représentait le maximum admissible pour assurer la protection du grand public. Les valeurs guides proposées par l'OMS ont donc été établies de sorte que le taux de 2,5 % de carboxyhémoglobine ne soit pas dépassé, même si la personne pratique un exercice physique léger ou modéré.
� 100 mg/m3 d'air pendant 15 min d'exposition ; � 60 mg/m3 pendant 30 min ;
7 Cette plaquette d’information est annexée au rapport : voir Annexe 10.
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� 30 mg/m3 pendant 1 heure ; � 10 mg/m3 pendant 8 heures.
L'OMS n'a retenu aucune valeur pour une exposition permanente.
4.3. La réglementation
Il existe pléthore de textes fixant un cadre réglementaire pour le monoxyde de carbone. Ces textes, d’une part, visent à prévenir les intoxications au monoxyde de carbone, d’autre part établissent une réglementation relative au logement en considérant les caractères du logement, les installations de VMC, les chauffe-eau et autres moyens de chauffage domestique et les conduits. Enfin, une réglementation spécifique concerne les établissements recevant du public. Tous ces textes sont répertoriés sur le site du Ministère de la Santé et des Sports, au lien suivant : http://www.sante-sports.gouv.fr/dossiers/sante/monoxyde-carbone/textes-decrets.html Fin 2002, le CSHPF suggère et recommande le développement d'un système de surveillance des intoxications au monoxyde de carbone (Avis relatif à la surveillance et à la prévention des intoxications par le monoxyde de carbone, séance du 12 décembre 2002). Cette proposition est née de plusieurs constats, parmi lesquels :
� la fréquence et la gravité des intoxications au monoxyde de carbone en France, responsables de centaines de décès et de milliers d'hospitalisations ;
� la mise en place d'enquêtes techniques seulement lorsqu'une intoxication s'est déjà produite, ce qui limite donc leurs objectifs à la prévention des récidives ;
� le repérage des situations à risque est pourtant bel et bien possible, soit par des signes cliniques discrets, soit par des taux anormaux de monoxyde de carbone mesurés dans l'air expiré d'un patient ou dans l'atmosphère d'un local, soit par le simple constat de la dangerosité d'une installation ;
� la faible fiabilité des données collectées jusqu'alors par les DDASS et les centres antipoison, qui ne permettaient pas de comparaisons fiables dans le temps et dans l'espace et ne parvenaient donc pas à assurer une surveillance épidémiologique efficace.
Le système de surveillance que préconise le CSHPF fonctionnerait sur la base d'un recueil continu des données et couvrirait le territoire national. Il aurait trois objectifs principaux. Il aurait d'une part un rôle d'alerte sur les cas d'intoxication, permettant de réaliser des enquêtes techniques et de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la survenue d'intoxications ou éviter toute récidive. Il décrirait d'autre part la répartition des intoxications dans le temps, dans l'espace et selon différents facteurs de risque, de sorte à estimer l'importance du problème de santé publique et pour mieux définir les stratégies de prévention. Enfin, il aurait une mission d'évaluation : évaluation des prises en charge médicales, évaluation des interventions correctrices (suivi des signalements, des enquêtes techniques, de la réalisation des travaux et des taux de récidive), évaluation de l'efficacité générale de la politique de prévention. Le champ de ce dispositif de surveillance ne doit pas se limiter aux intoxications au monoxyde de carbone mais doit être étendu aux situations à risques pour ces intoxications. Par ailleurs, l'identification et le signalement des intoxications et des suspicions d'intoxication doivent reposer sur un réseau composé des personnels et services investis dans leur diagnostic et leur prise en charge. Les situations à risque sont identifiées et signalées par les personnels intervenant pour la réparation des installations dangereuses, soit par la
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mesure de monoxyde de carbone atmosphérique, soit par le constat d'anomalies sur les appareils ou les installations. Au niveau régional, les centres antipoison assurent la transmission périodique des données à l'institut de veille sanitaire qui les rassemblera ensuite pour les analyser et les intégrer au niveau national et constituera une base de données, support à de multiples études spécifiques. Suite à cet avis du CSHPF, le Directeur général de la Santé délégué par le Ministre de la Santé a arrêté la création d'un sous-groupe de travail "Intoxications oxycarbonées" du groupe de travail à caractère permanent "Bâtiment-Santé" du CSHPF (Arrêté du 9 juin 2004 portant création d'un sous-groupe de travail « Intoxications oxycarbonées » du groupe de travail à caractère permanent « Bâtiment-Santé » de la section des milieux de vie du Conseil supérieur d’hygiène publique de France). Ce sous-groupe de travail est chargé de « suivre la mise en place et le fonctionnement du nouveau système de surveillance des intoxications oxycarbonées tels que défini dans l’avis du 12 décembre 2002 […] [et de] contribuer, par ses travaux et ses avis, à apporter les éléments nécessaires à l’élaboration des mesures réglementaires et des recommandations en matière de lutte contre les intoxications oxycarbonées ». L’arrêté précise également la composition de ce sous-groupe de travail. Celui-ci se réunit plusieurs fois par an sur convocation du directeur général de la santé. La loi n° 2003-590 du 2 juillet 2003 (publiée au JORF le 3 juillet 2003) crée, par son article 81, un nouvel article au Code de la Construction et de l’Habitation, l’article L.131-7, selon les termes duquel « un décret détermine les exigences à respecter et les dispositifs à installer ou les mesures à mettre en œuvre pour prévenir les intoxications par le monoxyde de carbone dans les locaux existants et les constructions nouvelles, les catégories de locaux et de constructions soumises aux dispositions du présent article et les délais impartis aux propriétaires et aux occupants des locaux existants pour installer ces dispositifs et mettre en œuvre ces mesures ». Un décret en application de cet article 81 et de l’article L.1311-1 du Code de la Santé Publique devrait prochainement paraître : ce texte, qui concerne spécifiquement la lutte contre les intoxications par le monoxyde de carbone et doit déterminer les exigences à respecter pour les prévenir, était annoncé pour la fin 2006, puis fin 2007. Ce décret est actuellement en cours de rédaction avec le Ministère du Logement (d’après des données actualisées le 29 octobre 2008, sur le site Internet du Ministère de la Santé et des Sports). L’article L.1311-1 du Code de la Santé Publique prévoit que « sans préjudice de l’application de législations spéciales et des pouvoirs reconnus aux autorités locales, des décrets en Conseil d’Etat, pris après consultation du Conseil supérieur d’hygiène publique de France, fixent les règles générales d’hygiène et toutes autres mesures propres à préserver la santé de l’homme, notamment en matière […] de lutte contre les bruits de voisinage et la pollution atmosphérique d’origine domestique ». La loi n° 2003-710 du 1er août 2003 d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine, dans le cadre de son article 18, ajoute au Code de la Construction et de l’Habitation, livre I, titre II, un chapitre IX « Sécurité des immeubles collectifs à usage principal d’habitation », composé de sept articles (L.129-1 à L.129-7). Art. L.129-1 – « Lorsque, du fait de la carence du ou des propriétaires, des équipements communs d’un immeuble collectif à usage principal d’habitation présentent un fonctionnement défectueux ou un défaut d’entretien de nature à créer des risques sérieux pour la sécurité des occupants ou à compromettre gravement leurs conditions d’habitation, le maire peut, par arrêté, prescrire leur remise en état de fonctionnement ou leur remplacement, en fixant le délai imparti pour l’exécution de ces mesures. » Il est aussi précisé que les propriétaires peuvent contester les motifs de l’arrêté ou des mesures prescrites : ils doivent
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alors faire appel à un expert qui, contradictoirement et au jour fixé par l’arrêté, constatera l’état des équipements en question et établira un rapport. De plus, « en cas d’urgence ou de menace grave et imminente, le maire, après en avoir informé [les propriétaires], […] demande au juge d’instance de désigner un expert chargé d’examiner l’état des équipements communs dans un délai de vingt-quatre heures suivant sa désignation. Si le rapport de l’expert constate l’urgence ou la menace grave et imminente, le maire ordonne les mesures provisoires permettant de garantir la sécurité des occupants et, si nécessaire, l’évacuation de l’immeuble » (art. L.129-3). Le décret n° 2006-1147 du 14 septembre 2006 relatif au diagnostic de performance énergétique et à l’état de l’installation intérieure de gaz dans certains bâtiments crée plusieurs nouveaux articles dans le Code de la Construction et de l’Habitation, dont les articles R*134-6 à R*134-9, relatifs à l’état d’installation intérieure de gaz. Il y est notamment stipulé que « l’état de l’installation intérieure de gaz prévu à l’article L.134-6 est réalisé dans les parties privatives des locaux à usage d’habitation et leurs dépendances. » Les parties examinées lors de l’état d’installation sont également précisées : sont analysés « l’état des appareils fixes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire […], l’état des tuyauteries fixes d’alimentation en gaz et leurs accessoires, l’aménagement des locaux où fonctionnent les appareils à gaz ».
4.4. Campagnes d’information et de prévention des intoxications
Chaque année, avec le retour de l’hiver et la baisse des températures, les accidents domestiques par intoxication au monoxyde de carbone (et aussi par incendie) connaissent une recrudescence. En effet, chaque année, on recense environ 6000 intoxications et 300 décès (dont 150 d’origine domestique) dus au monoxyde de carbone. Donc à la saison des premiers froids, un groupe de partenaires associant les pouvoirs publics (Ministère de l’Intérieur, Ministère de la Santé, Sapeurs-pompiers, Institut de Veille sanitaire, Commission de la Sécurité des Consommateurs), les distributeurs d’énergie et les professionnels de la filière énergétique (constructeurs, installateurs, professionnels spécialisés) lance une campagne nationale de prévention et d’information. L’organisation et le contenu de la campagne 2008-2009 sont décrits dans la circulaire interministérielle n° DGS/SDEA2/DSC/SDGR/2008/312 du 15 octobre 2008 relative à la campagne 2008-2009 de prévention et d’information sur les risques d’intoxication au monoxyde de carbone et sur les incendies domestiques. Il y est question de « préciser l’organisation de la campagne 2008-2009 de prévention et d’information sur les risques d’intoxication au monoxyde de carbone […] et sur les incendies domestiques. Il s’agit, comme les années précédentes et à l’approche des périodes de froid propices à la recrudescence du nombre de victimes de ce type de sinistre, de rappeler au grand public, au moyen de supports spécifiques, les conseils de prévention lui permettant de se prémunir contre leurs conséquences. » La campagne 2008-2009 reprend celle de la saison précédente et se compose :
� d’un dépliant spécifique qui a été distribué à partir de la mi-octobre (voir Annexe 11); � d’une affichette reprenant les visuels et les conseils du dépliant (voir Annexe 11); � d’une campagne radio comportant deux spots diffusés sur les grandes antennes
nationales et sur quelques radios indépendantes et communautaires.
4.5. Le monoxyde de carbone dans la Plan National Santé Environnement
2004-2008
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L’action 2 du PNSE 2004-2008 (axe structurant « prévenir les décès liés aux infections/intoxications aiguës ») prévoit de « réduire de 30 % la mortalité par intoxication au monoxyde de carbone à l’horizon 2008 ». Il est prévu de mettre en vigueur un nouveau système de surveillance organisé par la Direction générale de la Santé et piloté par l’Institut national de Veille sanitaire. Ce dispositif doit permettre de recenser annuellement, dès janvier 2005, les cas d’intoxication avérés dans un but de prévention et d’étude épidémiologique. Dans un second temps, à partir de janvier 2007, les situations à risque seront également surveillées. Les mesures de prévention seront mises en application en deux étapes : d’une part la surveillance des cas avérés permettra d’éliminer les causes ayant conduit aux accidents et ainsi d’éviter les récidives, d’autre part la surveillance des situations à risque visera à supprimer les causes d’accidents et donc leur survenue. Les exigences à respecter, les dispositifs à établir ou les mesures à envisager pour prévenir les intoxications au monoxyde de carbone dans les habitations existantes ou nouvelles feront l’objet d’un décret prévu pour 2005. Enfin, lors des campagnes d’information et de prévention, le PNSE recommande d’insister sur les bonnes conduites à tenir en cas d’intoxication, les conditions d’usage et d’entretien des appareils et de leur installation.
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55.. LLEE PPLLAANN NNAATTIIOONNAALL SSAANNTTEE EENNVVIIRROONNNNEEMMEENNTT Annexe 12
Lors de la conférence de l’OMS à Francfort en 1989, la santé-environnement a été définie de la façon suivante : « La santé environnementale comporte les aspects de la santé humaine et des maladies qui sont déterminés par l’environnement. Cela se réfère également à la théorie et à la pratique de contrôle et d’évaluation dans l’environnement des facteurs qui peuvent potentiellement affecter la santé. »
5.1. Le contexte et la nécessité d’un Plan National Santé Environnement
Le Plan National Santé Environnement (PNSE) 2004-2008 est issu de la nécessité d'adopter une approche intégrée et globale prenant en compte l'ensemble des polluants et des milieux de vie. Trois éléments posent les fondations de l'élaboration du PNSE :
1. Le rapport établissant le diagnostic de la santé environnementale en France. Une "Commission d'orientation" rassemblant plusieurs experts remet au Premier Ministre, le 12 février 2004, un rapport qui établit le diagnostic de l'exposition des Français aux pollutions environnementales dans leur vie quotidienne et recommande des priorités d'action. La grande innovation de ce rapport, qui en fait son originalité et son intérêt, est qu'il aborde conjointement tous les milieux de vie.
2. La dynamique européenne initiée par l'OMS et la Commission européenne. Des plans d'actions similaires dans plusieurs pays européens ont inspiré le PNSE français. Le PNSE a tenu à être compatible non seulement avec le plan d'actions de la Commission européenne présenté le 9 juin 2004 dans le cadre de sa stratégie santé environnement (SCALE), mais également avec les plans d'action visant à protéger la santé des enfants contre les pollutions environnementales, de l'OMS, exposé à l'occasion de la 4ème conférence interministérielle de Budapest en juin 2004.
3. Une consultation régulière de la société civile. Les observations de la société civile ont effectivement permis d'éclairer et d'orienter les pouvoirs publics sur les dispositifs et actions qui semblaient prioritaires.
A partir de ces bases, les pouvoirs publics ont pu définir la structure des actions à engager et les objectifs et actions prioritaires. Le PNSE 2004-2008 est le premier plan que le Gouvernement français a mis en œuvre dans le domaine de la santé et de l'environnement. Il a été dès le début précisé que « sa mise en œuvre [devrait] être évaluée, [et qu’il devrait] être mis à jour en fonction de cette évaluation et de l’évolution des connaissances scientifiques ». Le bien fondé du PNSE est la préoccupation croissante de la population française de la menace potentielle que représente l’environnement. En effet, les scientifiques identifient et caractérisent régulièrement les effets sanitaires de polluants biologiques, chimiques ou physiques. En outre, le citoyen prend conscience de la situation par la multiplication des informations, déclarations et appels qui lui parviennent, et exige un droit à une information en toute transparence et à une participation aux décisions. A l’époque du lancement du PNSE, les pouvoirs publics poursuivent depuis plusieurs années leurs efforts pour améliorer le dispositif d’évaluation et de gestion des risques selon deux axes :
� le renforcement des moyens, de la qualité et de l’indépendance de l’expertise ;
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� l’amélioration de la prévention des principaux risques sanitaires environnementaux, avec des lois sur l’air, sur l’eau, sur le diagnostic du plomb, et plus récemment des plans d’action interministériels sur le bruit, l’amiante, la pollution de l’air, les éthers de glycol, les radiations, la canicule…
Toutes ces actions se révèlent malgré tout insuffisantes : � des progrès sont encore possibles dans les domaines de la qualité de l’eau, de l’air , du
bruit ; � les connaissances les plus récentes sur les effets à long terme des polluants à faible
dose doivent être prises en compte ; � la suspicion de corrélations entre des expositions à des facteurs environnementaux
et différentes pathologies doit être évaluée pour être confirmée ou infirmée ; � les risques émergents de diffusion de maladies infectieuses, due à l’évolution du
climat et de la biodiversité, doivent être anticipés ; � une amélioration de la connaissance des dangers des produits et des expositions
auxquelles sont susceptibles d’être soumis les travailleurs est impérative. De plus, la société civile s’inquiète beaucoup de l’impact des pollutions de toute nature sur la santé. Plus de 90 % de la population considère que les éléments majeurs ayant un impact sur la santé sont, dans l’ordre, la pollution de l’air, la radioactivité et les produits chimiques. Le PNSE doit répondre à l’ensemble de ces considérations, en prenant en compte et en analysant, de façon globale et intégrée, la problématique santé environnement :
� pourquoi une approche globale ? Les moyens humains et financiers pour agir contre les pollutions qui ont une incidence sur la santé étant limités, seule une hiérarchisation des risques permet de définir les actions les plus efficaces et d’y consacrer les moyens adaptés et nécessaires pour assurer une protection maximale de la santé de la population ;
� pourquoi une approche intégrée ? La connaissance du cycle des polluants (une fois libérés dans l’environnement, ils peuvent être transportés dans différents milieux), de leur transformation, de leur accumulation dans les milieux ou les aliments et de leurs interactions peut seule permettre de définir les moyens les plus adaptés et les plus puissants, donc les plus efficaces, pour prévenir la contamination de l’homme : il faut donc intégrer les contaminants. De plus, un individu peut être exposé à un même polluant sur son lieu de travail et dans sa vie quotidienne. Il est donc de surcroît nécessaire d’associer l’environnement général et l’environnement professionnel pour considérer les expositions cumulées, les plus représentatives de la réalité.
5.2. Le préliminaire du PNSE : le diagnostic de la Commission d’orientation
sur la santé environnementale
La Commission d’orientation sur la santé environnementale est installée le 17 septembre 2003 par les ministres chargés du travail, de la santé et de l’environnement. Elle comprend vingt et un experts nationaux et internationaux qui remettent leur rapport au Premier Ministre le 12 février 2004. « Le rapport établit un diagnostic de l’exposition des Français aux pollutions environnementales dans les différentes composantes de leur vie quotidienne : environnement domestique, extérieur et professionnel. » La Commission d’orientation établit un état des lieux par milieux de vie ou facteurs de risques, dont l’habitat : dans ce cas, outre les problèmes relatifs au plomb, à l’amiante, au radon, aux légionnelles, la Commission s’interroge sur la qualité de l’air intérieur . Dans ses recommandations, la Commission identifie huit priorités thématiques correspondant à des enjeux sanitaires prioritaires. L’un de ces enjeux est la prévention des
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risques liés aux expositions dans l’habitat et les autres bâtiments recevant du public. La Commission envisage la possibilité de créer un véritable dossier sanitaire de l’habitat et de l’actualiser lors de chaque transaction immobilière. Elle recommande aussi de définir des références pour la qualité de l’air intérieur et d’établir ensuite normes et recommandations pour les produits de construction et d’aménagement de l’habitat. Un autre des huit enjeux prioritaires est la prévention des maladies allergiques respiratoires liées aux expositions environnementales. Outre les pollens et les polluants chimiques susceptibles d’interagir avec les pollens, l’action doit aussi porter sur la qualité de l’air dans les bâtiments et sur les lieux de travail. La Commission s’intéresse aussi aux radiations ionisantes, dont le radon, et à la toxicité du plomb, deux sujets abordés dans les précédents chapitres. La conclusion du rapport de la Commission propose deux orientations majeures pour le PNSE :
1. des actions de prévention et de maîtrise des risques prioritaires. Ces actions doivent s’orienter selon deux axes :
− la prévention des risques sanitaires liés à la qualité des ressources (air, eaux…) ;
− la prévention des risques liés aux substances chimiques ; 2. le développement d’une culture et des connaissances en santé environnementale,
via la recherche, l’expertise, la formation et l’information. Concernant l’air, la Commission recommande de s’attacher à la prévention des risques sanitaires liés aux pollutions atmosphériques urbaines, aux nuisances à proximité des sites polluants et à l’air intérieur des locaux.
5.3. Objectif, principes et structure du PNSE
« L’objectif assigné au PNSE est d’identifier les actions réalisables ou urgentes, à engager à court terme et de créer, par la définition de grandes orientations, une dynamique visant à prendre en compte la santé environnementale dans les politiques publiques de façon pérenne ». Le PNSE donne d’une part de la cohérence aux actions de prévention et aux plans d’action déjà mis en œuvre, et propose d’autre part des actions nouvelles et structurantes qui seront ensuite mises en place. Le PNSE doit répondre à certains principes structurants :
� assurer la protection de la population ; � favoriser la prévention, faire respecter le principe pollueur-payeur et appliquer le
principe de précaution en cas d’incertitude scientifique ; � assurer l’information et la mobilisation de tous pour que chacun puisse améliorer sa
qualité de vie : les professionnels de santé, les éducateurs, les industriels, le grand public, les médias…
Ces principes s’articulent autour de deux axes principaux identifiés comme prioritaires par la Commission d’orientation (il s’agit des deux grandes orientations générales de la Commission) :
� prévenir les risques sanitaires liés à la qualité des ressources et aux substances chimiques ;
� développer la santé environnementale grâce à la recherche, l’expertise, la formation et l’information.
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Le PNSE est structuré en 45 actions relativement variées organisées autour de 8 axes structurants établis en fonction des thématiques prioritaires listées par la Commission d’orientation, et articulées autour des deux grandes orientations générales de la Commission.
Tableau 1. Structure générale du PNSE. Extrait du PNSE édité, page 16 (voir Annexe 12).
Sur les 45 actions, 12 sont considérés comme prioritaires, et listées dans le tableau ci-après. Ces actions prioritaires sont regroupées autour de trois objectifs particuliers, dont le premier consiste à « garantir un air et une eau de bonne qualité ». Dans ce premier grand objectif, deux actions prioritaires concernent l’air intérieur :
� « mieux connaître les déterminants de la qualité de l’air intérieur » ; � « mettre en place un étiquetage des caractéristiques sanitaires et environnementales
des matériaux de construction ». Dans le troisième objectif particulier intitulé « Mieux informer le public et protéger les populations sensibles », une action prioritaire concerne les risques d’intoxication au plomb : « améliorer la prévention du saturnisme infantile, le dépistage et la prise en charge des enfants intoxiqués ». Nous avons évoqué cette action dans le chapitre 2. « Le plomb » (cf. supra).
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Tableau 2. Objectifs particuliers et actions prioritaires du PNSE. Extrait du PNSE édité, page 16 (voir Annexe 12).
5.4. Actions du PNSE relatives à la qualité de l’air intérieur Certaines actions du PNSE ont pour objectif d’améliorer la qualité de l’air intérieur . Ces six actions (actions 14 à 19) sont détaillées dans le paragraphe 3 « Protéger la population de la pollution à l’intérieur des locaux » (un des axes structurants du PNSE) du chapitre 4 « Actions du PNSE » du Plan, lequel est présenté dans son intégralité dans l’Annexe 12 du présent rapport. Le PNSE insiste sur le fait que la pollution ne concerne pas que l’air atmosphérique, l’air des villes, mais qu’il existe effectivement une pollution de l’air des habitations, des lieux de travail, des moyens de transports, et d’une façon générale de tous les lieux clos, dans lesquels l’homme passe 80 à 90 % de son temps. Les polluants de l’air intérieur peuvent provenir de l’extérieur : c’est le cas du radon (chapitre 2), dont nous avons déjà évoqué le cas plus haut. Mais ces polluants peuvent aussi provenir de sources intérieures, trois principalement :
� les appareils à combustion, dont il a été question dans le chapitre précédent évoquant le monoxyde de carbone et les intoxications ;
� les constituants du bâtiment : matériaux de construction, équipements et mobiliers, dont il sera question dans la seconde partie du rapport (tome 2) ;
� l’ activité humaine : produits ménagers, bricolage, jardinage, tabagisme, acariens, moisissures…
On assiste actuellement à une augmentation de la pollution intérieure des locaux, pour plusieurs raisons :
� l’évolution de la nature des matériaux ; � l’évolution des modes de vie ; � la limitation excessive de la ventilation et de l’aération par recherche de l’efficacité et
de l’économie énergétique. Bien qu’il ne soit pas forcément évident de trouver un compromis, des mesures doivent être engagées pour assurer la protection et la sécurité sanitaires des occupants ou usagers des bâtiments. Car la situation présente de nombreux risques potentiels…
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L’action 14 du PNSE, « Mieux connaître les déterminants de la qualité de l’air intérieur et renforcer la réglementation » (action prioritaire), rappelle que les polluants peuvent être plus concentrés à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le Plan préconise un renforcement et une extension des activités de l’observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) afin de pouvoir estimer l’exposition de la population aux polluants de l’air intérieur et d’en identifier les principales sources : ainsi pourra être élaboré un état de la pollution dans le parc des bâtiments en France. Il est prévu de mettre en œuvre des mesures de prévention et de diminution des risques sanitaires à mi-parcours du plan. Les résultats des travaux mis en œuvre dans le cadre de cette action permettront de développer des indices et des valeurs limites en matière de qualité d’air intérieur servant de base à de futures recommandations et règlementations. Parmi elles, certaines devront concerner les produits de construction, de décoration, d’aménagement et d’usage courant, mais aussi les équipements du bâtiment. Des guides de conception pour les bâtiments neufs seront également élaborés. Enfin, pour répondre à la mission d’information et de diffusion des connaissances inhérente au PNSE, il est prévu qu’un espace de démonstration soit créé, par exemple à la Cité des Sciences. Cet espace aura pour vocation d’éduquer et de former le public et les professionnels sur les relations entre l’habitat et l’environnement. Trois objectifs sous-tendent cette action : d’une part connaître les interactions entre l’air présent à l’intérieur des locaux et la santé des personnes, d’autre part évaluer la contribution de l’air intérieur à l’augmentation de l’asthme, des allergies respiratoires, et plus globalement déterminer ses impacts sanitaires à court et long terme (sa contribution au développement de certains cancers, par exemple) et enfin sensibiliser et former le grand public, comme les entreprises pour améliorer les comportements individuels ou collectifs. L’action 15 « Mettre en place un étiquetage des caractéristiques sanitaires et environnementales des matériaux de construction » est la seconde action prioritaire destinée à réduire la pollution de l’air intérieur et d’en préserver la population. Les produits et matériaux de construction doivent être étiquetés de façon simple, claire et lisible, de façon que l’on puisse facilement choisir ceux qui ont de faibles niveaux d’émissions chimiques et une faible aptitude à la croissance de micro-organismes. Les objectifs sous-jacents sont d’abord une évaluation du risque sanitaire et environnemental des produits et matériaux dont il faut tenir compte pour leur utilisation. Ensuite, l’important est d’organiser l’étiquetage et la traçabilité des produits. Enfin, le troisième objectif est la réduction de l’utilisation des matériaux les plus polluants. Une méthodologie objective des impacts sanitaires et environnementaux des émissions, fondée sur la mise au point de valeurs de référence, applicable à tous les matériaux, sera fixée. Ce travail complètera les fiches de déclaration environnementale et sanitaire produites par les industriels dans le cadre d’une démarche volontaire. A mesure de l’évaluation des produits, l’ensemble alimentera une base de données. Les actions sont également menées en concertation avec les travaux de normalisation européenne, prévus pour le début 2005. Les données collectées pourront également contribuer à la bonne prise en compte des aspects sanitaires dans des démarches plus globales, de type HQE. Des recommandations seront formulées pour l’utilisation préférentielle, dans les marchés publics, de matériaux et produits bénéficiant de l’étiquetage de leurs caractéristiques sanitaires et environnementales. Cette démarche favorisera la mise en place d’une procédure volontaire d’étiquetage des produits et matériaux de construction. A moyen terme, courant 2010, l’objectif fixé est un taux d’étiquetage de 50 % des produits de construction mis sur le marché.
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L’action 16 « Améliorer l’information des acquéreurs et des futurs locataires de biens immobiliers sur leurs principales caractéristiques techniques » rappelle que la réalisation d’états ou de constats techniques a progressivement été instaurée et rendue obligatoire pour chaque acte juridique attaché aux ventes de biens immobiliers. Nous avons précédemment vu que les propriétaires doivent être en mesure de fournir des justificatifs attestant de la présence, ou au contraire de l’absence, de produits ou de matériaux contenant de l’amiante ou présentant un risque d’accessibilité au plomb. Le PNSE met en outre un point d’honneur à étendre des diagnostics de l’habitat, en prévoyant la mise en place d’un diagnostic des installations de gaz à partir du début 2005 et un diagnostic énergétique dès 2006, pour les constructions neuves et lors de ventes, et 2008 pour les contrats de location. Face aux différences de procédure et à l’hétérogénéité des exigences pour la protection des futures acquéreurs ou locataires, le PNSE, via cette action, souhaite harmoniser les procédures et envisage de synthétiser les différents états et constats dans un document unique. Nous avons précédemment évoqué l’action 17, relative à l’exposition au radon, dans la dernière partie du chapitre 3 (cf. supra). L’action 18 du PNSE, a pour objectif de « limiter l’exposition de la population aux fibres minérales artificielles », en particulier les fibres céramiques réfractaires et les microfibres de verre type E et Glass 475, toutes reconnues comme cancérigènes par le CIRC, ainsi que par l’Union européenne pour les fibres céramiques réfractaires. Il est également précisé qu’au-delà d’un certain diamètre, les fibres minérales artificielles sont irritantes. Dans le cadre de cette action du PNSE, la France doit proposer à l’Union européenne l’interdiction de mise sur le marché des produits contenant ce type de fibres. L’action prévoit aussi l’établissement de chartes avec les professionnels qui s’engageront à ne pas mettre ce genre de produits sur le marché. Parmi les autres mesures prévues par cette action, « l’AFSSE évaluera l’exposition aux produits déjà en place et le risque pour la population générale et les travailleurs. L’information des utilisateurs sur le caractère irritant de l’ensemble des fibres sera renforcée. Un plan d’action sera préparé. » Enfin, l’action 19, la dernière de l’axe structurant « Protéger la population de la pollution à l’intérieur des locaux », vise à « protéger la santé des populations vivant en habitat insalubre ». Elle prévoit une accentuation des opérations de suppression ou de réhabilitation des logements insalubres déjà engagées par les pouvoirs publics, dans le cadre du pôle d’éradication de l’habitat indigne. Conjointement aux campagnes de démolition d’immeubles anciens, la réhabilitation des immeubles a pour finalité d’éliminer les cas d’insalubrité les plus lourds qui exposent la santé des occupants. Un symposium international organisé par l’OMS est prévu courant 2005 pour dresser un état des connaissances en termes d’impact de l’habitat insalubre sur la santé. A partir des conclusions, un programme de recherche sera lancé sur trois ans afin d’orienter par la suite l’action publique. Outre les six actions de cet axe « Protéger la population de la pollution à l’intérieur des locaux », d’autres actions du Plan, hiérarchisées dans d’autres axes structurants, sont mises en œuvre pour améliorer la qualité de l’air dans les bâtiments. Nous avons déjà évoqué l’action 2 « Réduire de 30 % la mortalité par intoxication au monoxyde de carbone à l’horizon 2008 » dans la dernière partie du chapitre 4, ainsi que l’action 25 « Améliorer la prévention du saturnisme infantile, le dépistage et la prise en charge des enfants intoxiqués » au chapitre 2.
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Le quatrième axe structurant du PNSE, « Mieux maîtriser les risques liés aux substances chimiques » insiste notamment sur le fait que les expositions à de faibles doses de substances chimiques ont des effets à long terme, certes dans le milieu professionnel, mais aussi dans la population générale, qui se manifestent par certaines pathologies graves : cancers, troubles de la reproduction et du développement… Les substances chimiques augmenteraient également la fréquence des allergies respiratoires. Il convient en priorité d’identifier et d’évaluer les substances cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR), ou persistantes, bio-accumulatives et toxiques (PBT), souligne le PNSE. De plus, le développement des connaissances sur les modes de vie, les modèles d’exposition et la caractérisation des doses reçues permettraient de mieux évaluer le degré d’exposition des travailleurs et de la population générale. « La maîtrise des risques liés aux substances chimiques constitue donc un enjeu sanitaire essentiel ». L’ action 20 du PNSE, « Renforcer les capacités d’évaluation des risques sanitaires des substances chimiques dangereuses », rappelle la suspicion des effets néfastes que provoqueraient sur la santé les éthers de glycol, les pesticides, les phtalates, les hydrocarbures, les dérivés organo-halogénés. Certaines de ces substances peuvent en effet polluer l’air intérieur . Aussi convient-il de s’en préoccuper dans le cadre de notre travail de veille technologique. Dans le cadre de la directive REACH, la France renforcera ses capacités d’expertise pour pouvoir contribuer, au niveau européen, à l’analyse des dossiers des industriels et participer aux travaux de l’Agence européenne des produits chimiques. L’expertise française des produits chimiques sera organisée autour de deux pôles. Tout d’abord la connaissance des dangers potentiels et des expositions aux substances chimiques de la population générale et des travailleurs. Le drame de l’amiante l’a montré, l’Etat a une part de responsabilité dans la connaissance et la prévention des risques, et il est nécessaire, tant sur les plans juridique qu’économique et sanitaire, d’anticiper et de réduire fortement les effets sanitaires des produits chimiques. Le second pôle d’expertise concerne les « risques de toxicité des pesticides à l’égard des milieux […], des utilisateurs et des consommateurs ». L’ action 21 a pour objectif de « développer des outils pour mieux évaluer les risques sanitaires des substances chimiques ou biologiques ». Il convient dans ce but de développer et préciser les outils permettant la mise au point de valeurs toxicologiques de référence et leurs conditions d’utilisation. La mise en œuvre de cette action passera aussi par la mise en réseau des banques de données sur les caractéristiques et les compositions des produits chimiques, pour les mettre plus facilement à disposition des acteurs de la surveillance et de la prévention. Une modification de la réglementation relative aux produits chimiques devrait aussi permettre aux acteurs chargés de la prévention de disposer des informations suffisantes pour réagir lors d’intoxication aiguë et de procéder à des études de toxicovigilance. Dans le cadre de cette action d’évaluation des risques, « la France demandera également l’élaboration au niveau européen d’une réglementation sécurisant la mise sur le marché des agents biologiques utilisés en milieu industriel en remplacement de certains solvants chimiques. » Pour « renforcer la surveillance du marché […] », l’action 22 prévoit, pour 2005 et 2006, des campagnes ciblées de contrôle de la réglementation, concernant la classification, l’étiquetage et les fiches de données de sécurité. Selon les catégories de produits, une procédure d’harmonisation des différentes réglementations existantes pourrait voir le jour et accompagner ainsi les campagnes de contrôle. Sont concernés par ces campagnes, entre autres, les éthers de glycol et les dérivés de l’arsenic.
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Le cinquième axe du PNSE propose des actions destinées à « renforcer la protection des enfants et des femmes enceintes ». Il rappelle que les enfants, pour des raisons physiologiques (capacités d’élimination et de lutte contre les substances toxique plus réduites que celles des adultes) mais aussi à cause de leurs comportements et des milieux dans lesquels ils évoluent (jeux et déplacement près du sol, tendance à porter toutes sortes d’objets et de produits à la bouche), sont plus exposés aux dangers de l’environnement. « Les effets des expositions ambiantes peuvent modifier ou endommager de façon irréversible les organes en développement, alors que ces mêmes expositions peuvent très souvent ne pas avoir d’incidence sur un adulte ». L’asthme a doublé en vingt ans, et touche aujourd’hui 10 à 12 % des enfants en France. Les données des Etats-Unis sont tout aussi alarmantes : progression de 30 à 40 % en vingt-cinq ans pour les leucémies et tumeurs du cerveau, augmentation d’environ 70 % pour les cancers du testicule. L’action 25, relative au saturnisme, fait partie de cet axe d’étude… L’ action 27 « Améliorer l’information sur la prévention de l’asthme et des allergies » prévoit le lancement, dès 2005, et pour cinq ans, d’une campagne de l’INPES destinée à informer le public sur les symptômes évocateurs d’asthme et d’allergies et sur leurs causes. Des postes de conseillers en environnement intérieur seront créés dans des associations ou des centres hospitaliers pour identifier les sources d’allergènes et de polluants au domicile de personnes affectées. Allergènes et polluants ne font bien souvent pas bon ménage : leur présence simultanée peut induire des effets synergiques. L’ action 29 met en œuvre des démarches pour « veiller à la qualité des bâtiments accueillant des enfants », dans lesquels on peut retrouver tous les polluants classiques de l’air intérieur, tels que les fibres et poussières, les composés organiques volatils, le monoxyde de carbone, le plomb, les acariens, l’exposition au radon, un risque lié au bruit et aux nuisances sonores…
5.5. Le bilan du PNSE 2004-2008. Les nouvelles mesures
Le 5 juillet 2006, les ministères en charge de la Santé, de l’Ecologie, de l’Emploi et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dressent un premier bilan du PNSE (présenté en Annexe 13). Ce bilan est l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement des différentes démarches et actions prévues par la PNSE, depuis son lancement en juin 2004, et de présenter des perspectives d’actions envisagées à mi-parcours du plan. Les actions se sont bien entendu poursuivies au-delà de 2006, jusqu’à maintenant, mais aucun bilan à terme du premier PNSE n’a pour l’instant été officiellement publié. En revanche, les multiples travaux réalisés dans le cadre des actions du PNSE, prioritaires ou non, sont bel et bien visibles, que ce soit par la mise en vigueur ou le durcissement de telle ou telle réglementation ou la mise en place d’études spécifiques ou de campagnes d’information et de prévention. Certaines des mesures évoquées dans les chapitres précédents sont d’ailleurs des conséquences directes des réflexions qui ont été menées selon une trame établie par le PNSE.
5.5.1. La qualité de l’air intérieur
A propos de la qualité de l’air intérieur , qui faisait l’objet d’une action prioritaire, l’action 14 (cf. supra), une enquête nationale a été menée sur 600 logements environ jusqu’à fin 2005. Les résultats de cette enquête devaient faire l’objet d’une synthèse à l’automne 2006 pour identifier les principales sources de pollution de l’habitat et définir ainsi les actions à envisager. En outre, en 2006, d’autres études spécifiques ont été lancées sur la qualité de l’air des lieux de vie fréquentés par les enfants.
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Enfin, un groupe de travail mixte associant l’AFSSET et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) a proposé les premières valeurs guides pour certains polluants présents dans l’air intérieur. En effet, pour répondre aux objectifs fixés par l’action 14 du PNSE, l’AFSSET, afin d’approfondir ses connaissances en la matière, s’est autosaisie en octobre 2004, et a proposé la mise en place d’un groupe de travail destiné à élaborer des valeurs guides pour la qualité de l’air intérieur en France. La méthodologie d’élaboration de ces valeurs guides s’est inscrite dans le cadre d’une expertise collective qui a associé le CSTB au sein d’un groupe de travail pluridisciplinaire dont les travaux ont débuté le 11 janvier 2005. Les travaux de ce groupe d’étude ont permis de mettre au point une liste de substances pour lesquelles l’élaboration de valeurs guides de qualité d’air intérieur est considérée comme prioritaire : formaldéhyde, monoxyde de carbone, banzène, trichloroéthylène, particules de diamètre inférieur à 10 µm, naphtalène, tétrachloroéthylène, phtalate de di(2-éthylène), dioxyde d’azote, acétaldéhyde, ammoniac, radon. Des valeurs guides ont été proposées pour le formaldéhyde et le monoxyde de carbone dès juillet 2007, et pour le benzène en mai 2008. Les experts de ce groupe de travail poursuivent leurs travaux de sorte à mettre au point, dans les mois et années à venir, des valeurs guides de qualité d’air intérieur pour les autres substances prioritaires. L’ Annexe 14 réunit l’avis de l’AFSSET relatif à la proposition d’une méthode de choix de valeurs guides de qualité d’air intérieur, et les avis relatifs à la proposition de valeurs guides de qualité d’air intérieur pour le formaldéhyde, le monoxyde de carbone et le benzène, où sont rapportées les valeurs guides retenues. Les valeurs guides de qualité d’air fournissent une base pour protéger la population des effets sanitaires liés à une exposition de la pollution de l’air et à réduire, voire éliminer, les contaminants ayant un effet néfaste sur la santé humaine et le bien-être. Ces valeurs guides sont exprimées sous forme de concentration dans l’air d’une substance chimique associée à un temps d’exposition : en deçà de cette concentration, aucun effet sanitaire ni aucun effet important sur la santé n’est attendu pour la population générale. Quant aux substances pour lesquelles les effets se manifesteraient sans seuil de dose (en principe des substances cancérogènes génotoxiques), les valeurs guides sont exprimées sous la forme de niveaux de risque correspondant à une probabilité de survenue de la maladie. L’action 15 du PNSE est consacrée aux matériaux de construction et à la mise en place d’un étiquetage de leurs caractéristiques. Depuis décembre 2004, une base de données sur les caractéristiques sanitaires et environnementales des matériaux de construction est disponible et opérationnelle, et consultable sur le site www.inies.fr. L’année 2005 a été consacrée à la consolidation de cette base de données : une quarantaine de fiches ont été renseignées. Cette base de données sera progressivement étoffée et enrichie. Une amélioration de ces fiches, portant notamment sur leur lisibilité et l’intégration du volet sanitaire, était prévue pour l’année 2006. « La base de données INIES est la base de données nationale de référence sur les caractéristiques environnementales et sanitaires des matériaux et produits de construction. INIES met à […] disposition des Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) de produits de construction fournies par les fabricants ou syndicats professionnels au format de la norme P01-010. Le fonctionnement de la base INIES est assuré par le conseil de surveillance et le comité technique. Le conseil de surveillance présidé par la Direction générale de L'Urbanisme de L'Habitat et de la Construction veille à l'éthique et à la déontologie de fonctionnement de la base INIES. Le comité technique veille à la collecte et au traitement des données ainsi qu'à l'actualisation du contenu de la base. »
5.5.2. Les intoxications au plomb
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La prévention de l’intoxication par le plomb et la lutte contre le saturnisme infantile sont également une action prioritaire du PNSE. La loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, et modifiant le Code de la Santé Publique, renforce les dispositions permettant de lutter contre le saturnisme lié à l’habitat (cf. Chapitre 2). Par ailleurs, le Ministre de la Santé précise, dans son arrêté du 18 janvier 2005 relatif au programme de lutte contre le saturnisme, aux examens de dépistage et aux consultations médicales de prévention, précise que « la lutte contre le saturnisme fait partie des programmes de santé prévus à l'article L. 1411-6 du Code de la Santé Publique. Ce programme a pour objectif d'améliorer le dépistage et la prise en charge des populations à risque et de diminuer l'exposition au plomb de la population générale, des travailleurs et des enfants dans une approche globale des différentes sources d'exposition, notamment en ce qui concerne l'habitat, les sources industrielles, l'eau potable et l'alimentation. Sont prises en compte, dans le cadre [de ce] programme, les plombémies de dépistage effectuées chez l'enfant ou la femme enceinte et les consultations médicales de prévention donnant lieu à la prescription d'une plombémie de dépistage chez l'enfant et la femme enceinte. » Cet arrêté du 18 janvier 2005 ainsi qu’un dispositif financier complémentaire ont instauré la gratuité des plombémies de dépistage et de suivi pour les enfants mineurs et les femmes enceintes, de même que les consultations associées, facilitant grandement le dépistage du saturnisme. Il est aussi prévu, en 2006, de sensibiliser les professionnels de santé concernés, par exemple en leur diffusant une guide de dépistage et de prise en charge de l’intoxication par le plomb de l’enfant et de la femme enceinte. Au moment du bilan à mi-parcours, ce guide de dépistage n’est encore qu’en projet, mais celui-ci aboutira en décembre 2006, avec la parution d’une plaquette. La plaquette éditée, le guide de dépistage, fait l’objet de l’Annexe 15. Le décret n° 2006-474 du 25 avril 2006 étend l’obligation d’établir un CREP lors de la vente de logements anciens à tout le territoire. Il généralise aussi le CREP pour les contrats de location et aux parties communes des immeubles. Ce décret ainsi que la loi du 4 août 2004 modifiant le Code de la Santé Publique renforcent l’obligation de travaux par les propriétaires dans les logements dont la dégradation des revêtements expose les occupants au plomb (cf. supra). En complément de cette nouvelle réglementation, les administrations compétentes ont reçu un guide d’investigation environnementale des cas de saturnisme infantile. A la demande du Ministère de la Santé, l’InVS organise une nouvelle enquête nationale de l’imprégnation des enfants par le plomb. Les connaissances actuelles sur le plan national reposent sur les conclusions d’une seule enquête nationale menée par l’INSERM et le Réseau National de Santé Publique (RNSP) en 1995 et 1996. Cette première enquête nationale concluait alors que 2 % de la population d’enfants de 1 à 6 ans étaient atteints de saturnisme, ce qui correspondait à 84000 enfants sur l’ensemble du territoire. Mais depuis 1996, les évolutions en matière d’exposition au plomb (disparition du plomb tétraéthyle des essences, traitement des eaux agressives, réhabilitation ou démolition de logements anciens présentant de forts risques d’exposition, diminution de la charge alimentaire en plomb) ont fait baisser la prévalence de l’intoxication (c’est-à-dire la proportion d’enfants avec une plombémie supérieure à 100 µg/L). Une nouvelle enquête s’est donc révélée nécessaire d’une part pour apprécier l’effet des actions de prévention engagées depuis 1996, d’autre part pour définir et estimer les actions de prévention et de dépistage à envisager dans le futur, d’autant plus que « la réalisation d’une enquête nationale de prévalence du saturnisme infantile » est l’un des objectifs de l’action 25 du PNSE. Il s’agira, par cette nouvelle enquête, d’estimer la prévalence non seulement pour les enfants de 1 à 6 ans (tranche d’âge retenue pour les mesures de 1996) afin de vérifier si l’objectif est atteint, mais étant donné que l’imprégnation peut être relativement importante dès 6 mois, la classe d’âge sera élargie aux 6-12 mois. Cette nouvelle étude actualisée de l’imprégnation du plomb chez les enfants a
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commencé en 2008 sur un échantillon aléatoire de 3500 enfants recrutés en établissements hospitaliers. Le comité scientifique a retenu cinq objectifs pour l'étude hospitalière : la détermination de la prévalence nationale du saturnisme chez les enfants de 6 mois à 6 ans, l'étude des déterminants de la plombémie, la distribution des plombémies des enfants par région administrative, la distribution des plombémies dans certaines sous-populations à risque élevé d'intoxication vis-à-vis de l'habitat et la définition des indicateurs géographiques permettant de caractériser les zones à risque. Pour 500 enfants, l’enquête hospitalière sera complétée par une enquête environnementale à domicile, afin de mieux connaître les déterminants environnementaux de la plombémie et les modes de vie de l’enfant. Cette enquête environnementale est réalisée par le CSTB. Son objectif est de permettre une meilleure connaissance des déterminants environnementaux, des modes d’occupation du logement et des comportements expliquant l’imprégnation de plomb. En effet, aucun outil ne permet actuellement de relier les niveaux de plombémies observés chez les enfants et des facteurs environnementaux explicatifs. Autrement dit, l'enquête environnementale devrait éclaircir le "pourquoi" des taux de plomb observés. Elle devrait aussi compenser une autre carence : les données du parc de logement repéré lors des procédures administratives d'urgence ou de prévention ne sont pas centralisées, et les remontées en direction des Préfets sont limitées au parc immobilier antérieur à 1949 privatif dont les diagnostics sont positifs. Ces remontés fragmentaires ne permettent pas de faire un état de la présence de plomb dans les logements au niveau national. L'étude environnementale doit donc inclure un objectif permettant de dégager autant que possible la prévalence du plomb dans les logements français. Au total, deux objectifs ont donc été dégagés pour cette enquête environnementale : d'une part la connaissance des déterminants environnementaux des plombémies de l'enfant, d'autre part l'estimation des indicateurs d'exposition au plomb dans le parc de logements français. Le protocole de l’étude pilote de cette enquête nationale, ainsi que la lettre d’information pour les parents, sont en Annexe 16. Dans l’attente des conclusions de l’enquête de prévalence 2008-2009, la DGS a diligenté une analyse des stratégies de dépistage du saturnisme auprès de l’INSERM et de l’InVS. Cette expertise opérationnelle a abouti à plusieurs conclusions et recommandations.
� Renforcer la prévention universelle. De faibles expositions au plomb, y compris pour des doses entraînant des plombémies inférieures à 100 µg/L, peuvent avoir des effets délétères sur l’organisme. La toxicité n’a pas vraiment de seuil bien défini. Le groupe de travail encourage alors à accentuer la prévention du saturnisme et à diminuer l’exposition au plomb de l’ensemble de la population, surtout les plus vulnérables (enfants, femmes enceintes…).
� Coupler la stratégie de dépistage et la réduction des expositions. Il serait judicieux de mener conjointement une politique d’intervention sur l’habitat pour réduire le risque d’exposition et une stratégie de dépistage, notamment pour vérifier que les travaux ne provoquent pas une exposition au plomb.
� Affiner les outils de repérage des populations ayant un risque élevé d’exposition. L’étude recommande à la fois de mieux connaître les zones géographiques à plus forte expression au plomb dans l’habitat, de mettre en place des fichiers partagés d’adresses présentant des risques et de poursuivre le repérage des anciens sites industriels pollués par le plomb.
� Utiliser au mieux les CREP. Les CREP constituent une source pertinente pour localiser les adresses à risque.
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1ère partie : la réglementation 58
� Sensibiliser et informer les professionnelles de santé. Les informations concernant les zones et adresses à risque devraient être mises à la disposition des médecins pour optimiser la stratégie de repérage systématique des facteurs de risque de saturnisme.
� Sensibiliser et informer les familles. Une campagne nationale d’information permettrait de sensibiliser les personnes vivant en habitat ancien au risque auquel les exposent les peintures, et de leur présenter les moyens les aidant à éviter l’exposition.
� Développer une démarche globale de santé. Le saturnisme, et d’une façon plus générale la surexposition au plomb, sont étroitement liés aux problèmes de santé rencontrés par les populations concernées, notamment en cas de précarité. Il conviendrait donc d’inclure la lutte contre le saturnisme dans une stratégie de lutte contre l’insalubrité.
La synthèse du rapport établi lors de cette expertise est insérée dans ce dossier au titre de l’ Annexe 17. L’intégralité du rapport peut être consultée sur les sites Internet de l’INSERM, au lien suivant : http://www.inserm.fr/fr/questionsdesante/mediatheque/expertises/att00001953/saturnisme_integral.pdf, ou de l’InVS, au lien suivant : http://www.invs.sante.fr/publications/2008/saturnisme_depistage/index.html.
5.5.3. Le radon
Le PNSE préconise de réduire l’exposition au radon dans les bâtiments d’habitation. S’appuyant sur le PNSE, l’ASN a publié, en mars 2006, un plan d’actions interministériel sur la gestion du risque lié au radon. Ce plan, élaboré par l’ASN, s’effectue en collaboration avec la DGUHC, l’IRSN, l’InVS et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB). Trois axes ont été retenus pour établir et organiser ce plan : 1°) la mise en place d’une nouvelle politique pour la gestion du risque lié au radon dans l’habitat et les constructions neuves, 2°) l’accompagnement et le contrôle de la mise en œuvre de la réglementation pour la gestion du risque dans les lieux accueillant du public et 3°) l’amélioration et la diffusion des connaissances sur les expositions et le risque lié au radon. Une grande partie des actions seront mises en œuvre par des impulsions régionales, incluses dans le cadre de l’élaboration des déclinaisons régionales du PNSE (les PRSE : Plans Régionaux Santé Environnement, cf. infra). Le détail de ces actions, leur état d’avancement et les organismes participants sont rassemblées dans l’Annexe 18.
5.5.4. La prévention des intoxications au monoxyde de carbone
La prévention des intoxications au monoxyde de carbone a également progressé grâce au PNSE. En effet, la surveillance de ces intoxications a été étendue à l’ensemble du territoire le 1er janvier 2005, dans le but d’une meilleure gestion et d’une possibilité d’exploitation épidémiologique en temps réel. Comme chaque année, une nouvelle campagne d’information est prévue, à mi-parcours de ce PNSE, pour l’automne 2006. Elle doit insister sur les conduites à tenir pour éviter les intoxications. La campagne 2006-2007 sera reprise, par la suite, pour 2007-2008 et 2008-2009 : l’affichette et le dépliant se trouvent en Annexe 10. Parallèlement à ces actions, la réglementation a été renforcée avec la parution du décret n° 2006-1147 du 14 septembre 2006 précisant les modalités de réalisation de l’état de l’installation intérieure de gaz. Elle devrait l’être encore prochainement avec la publication d’un décret fixant les exigences à respecter pour éviter les intoxications au monoxyde de carbone, actuellement en cours de rédaction.
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1ère partie : la réglementation 59
5.5.5. Evaluation et contrôle des substances chimiques et toxicovigilance
La France a participé au projet européen destiné à tester le dispositif REACH sur des cas réels, et les expériences entrant dans ce cadre ont été réalisées au printemps 2005. Le retour d’expérience de ce projet a aidé à la mise en œuvre du règlement REACH, adopté en décembre 2006 et entré en vigueur le 1er juin 2007. Par ailleurs, pour préparer cette entrée en vigueur, un programme national de renforcement de la politique de contrôle et de gestion du risque a été défini au dernier trimestre de 2006. Des expertises conduites sous la houlette de l’AFSSET ont permis de mettre à jour les connaissances des effets sur la santé de nombreuses substances chimiques. Une expertise collective de l’INSERM, dont les conclusions ont été présentées en juin 2006, a analysé les données toxicologiques et épidémiologiques sur les éthers de glycol de 1998 à 2005, et a donc actualisé l’expertise collective de 1999 « Ethers de glycol, quels risques pour la santé ? ». Cette démarche s’inscrivait dans le cadre du plan d’action interministériel sur les éthers de glycol, annoncé le 26 février 2003, qui est l’un des grands plans nationaux adoptés au même titre que le PNSE lui-même, et dont certains objectifs sont communs à celui-ci. Cette expertise a émis des recommandations pour trois éthers de glycol fréquemment rencontrés, et l’AFSSET précise, dans un communiqué de presse du 3 octobre 2008, qu’elle « est d’ores et déjà impliquée dans la réalisation d’une étude pour améliorer les connaissances sur les émissions de ces éthers de glycol ». L’AFSSET a également remis son avis et le rapport d’expertise collective sur les risques sanitaires liés à la présence de formaldéhyde en mai 2008, et rappelle ses principales recommandations pour limiter l’exposition de la population générale dans un communiqué de presse le 8 juillet 2008. Dans le cadre du PNSE (action 18 « Limiter l’exposition de la population aux fibres minérales artificielles »), l’AFSSET a été saisie en juillet 2004 pour mener une expertise visant à préciser les applications des fibres minérales artificielles et d’évaluer l’exposition de la population générale et des travailleurs. Un premier rapport a été publié sur le site de l’AFSSET le 24 avril 2007 : c’est une synthèse, pour les fibres céramiques réfractaires et les fibres de verre à usage spécial de type E et de type 475, des données publiées dans la littérature et collectées auprès des principaux producteurs, transformateurs et utilisateurs de fibres minérales artificielles. Les autres catégories de fibres minérales artificielles (les laines minérales et les filaments continus de verre) ont fait l’objet d’un second rapport publié le 25 novembre 2008. Un avis accompagne chaque rapport pour émettre des recommandations visant à renforcer la connaissance des caractéristiques des produits, à améliorer leur traçabilité, à mieux caractériser l’exposition des travailleurs et de la population générale et à élaborer des mesures de prévention. L’AFSSET a été saisie le 7 février 2005 pour évaluer les risques associés aux fibres courtes d’amiante. Le 16 mai 2007, il lui a été demandé d’étendre ses investigations aux fibres fines d’amiante. Ces travaux ont été engagés dans le cadre d’une expertise collective faisant intervenir l’INSERM, le Laboratoire d’Etude des Particules Inhalées (LEPI) et l’Institut de Recherche Robert Sauvé en Santé et Sécurité du Travail (IRSST) du Québec. Un groupe de travail « fibres courtes et fibres fines d’amiante » a été constitué, et un rapport intermédiaire a été remis en mars 2008. C’est en février 2009 qu’a été publié le rapport final de l’AFSSET, accompagné d’un avis. Les produits phytosanitaires ont également fait l’objet de travaux d’étude approfondis. L’évaluation des risques et bénéfices des produits phytopharmaceutique, des adjuvants, des matières fertilisantes et des supports de culture relève des compétences et
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missions de l’AFSSA, depuis la loi d’orientation agricole (adoptée par le Parlement en décembre 2005). En mars 2005, l’AFSSA et l’AFSSET ont rendu un rapport commun sur l’évaluation des risques pour la santé humaine liés à une exposition au Fipronil . Vous pouvez trouver les détails de cette études et télécharger le rapport sur le site de l’AFSSET : http://www.afsse.fr/index.php?pageid=1379&parentid=424. Conformément à l’action 22 « Renforcer la surveillance du marché… », des campagnes de vérification de l’étiquetage, de l’emballage et du stockage de différents produits chimiques (produits de droguerie de grande consommation et peintures et vernis contenant des éthers de glycol) ont été réalisées. Dans l’optique de renforcer et d’organiser le réseau de toxicovigilance, les agences de sécurité sanitaire, en particulier l’InVS, ainsi que les centres antipoison et la Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins (DHOS) se sont mobilisés. En décembre 2004 s’est tenu un colloque sur les outils de la toxicovigilance qui a permis de procéder à un bilan des systèmes d’information et d’alerte existants, et mis en présence les acteurs concernés. En 2004, le Ministère de la Santé a mis au point l’outil d’alerte « ToxAlert », mis en service début 2005, qui permet de réaliser des études de toxicovigilance. Les risques que présentent les polluants pour la population sont difficiles à estimer tant que l’on ne connaît ni l’exposition réelle de la population ni les niveaux d’imprégnation. La biosurveillance permet de surveiller la présence et les effets sur l’organisme des substances chimiques, notamment les polluants environnementaux : la nécessité de développer une approche scientifique de ce type s’est donc rapidement fait sentir. En pratique, il s’agit de mesurer dans les tissus et les liquides biologiques des biomarqueurs qui peuvent témoigner d’une exposition à des substances toxiques pour la santé humaine, ou de leurs effets sur le corps humain. L’InVS a organisé, les 4 et 5 novembre 2008, un colloque européen sur la biosurveillance, adressé à l’ensemble des acteurs régionaux, nationaux et européens concernés par la santé environnementale (spécialistes du domaine, associations environnementales, associations de consommateurs, décideurs et gestionnaires du risque, industriels). A partir des conclusions et des recommandations issues des conférences, l’InVS a déterminé les actions de biosurveillance qu’il mettra en œuvre dans les années à venir, dans le cadre de sa mission de veille, de surveillance et d’alerte. Le dossier de presse de ce colloque est disponible en Annexe 19.
5.6. Le PNSE décliné en régions : les PRSE Par la circulaire du 3 novembre 2004 relative au plan national santé environnement définissant les actions à mettre eu œuvre au niveau local pour détecter, prévenir et lutter contre les pollutions de l'environnement ayant un impact sur la santé, il est demandé aux Préfets de région « de décliner au niveau régional le PNSE et de bâtir un plan régional santé environnement (PRSE) ». Le plan devait être finalisé le 31 septembre 2005 au plus tard. Il est également précisé dans cette circulaire que « cette déclinaison s’intègrera dans le plan régional de santé publique (PRSP) prévu à l’article L.1411-11 du code de la santé publique ». La circulaire, intégrée en Annexe 20, présente aux Préfets les modalités de réalisation du PRSE et de suivi des actions. Le Directeur général de la Santé, le Directeur de la prévention des pollutions et des risques, le Directeur des études économiques et de l’évaluation environnementale, le Directeur des relations du travail, le Directeur de la recherche et le Directeur de la technologie demandent aux Préfets de régions, via la circulaire du 6 mars 2006 relative aux plans régionaux santé environnement, de leur adresser un bilan du PRSE de chaque région. Les Préfets sont invités à préciser dans ce bilan les actions retenues au
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1ère partie : la réglementation 61
niveau régional, les modalités d’élaboration et leur état d’avancement, et à éventuellement faire part des difficultés rencontrées. En juillet 2006, lors du bilan à mi-parcours du PNSE, les PRSE ont été arrêtés dans une dizaine de régions. Il est alors précisé qu’ils seront mis en place dans l’ensemble des régions avant la fin 2006 (Annexe 13).
5.7. Les propositions pour un deuxième PNSE pour 2009-2013 : le PNSE2
Le deuxième plan national santé environnement (PNSE2) souhaite renforcer la cohérence des actions en santé-environnement. Pour la période 2009-2013, le PNSE2 a pour ambition de définir, dans le prolongement du PNSE1 2004-2008, des priorités d’action pour réduire l’impact sanitaire de l’environnement, et notamment des pollutions environnementales. Le projet PNSE2 s’inscrit dans la continuité des mesures du Grenelle de l’environnement d’octobre 2007. Le PNSE2 a un caractère transversal et englobant grâce auquel il interagit étroitement avec plusieurs engagements du Grenelle de l’environnement. Le PNSE2 comporte 62 actions structurées selon quatre axes. Dans la première partie, qui s’inscrit dans la continuité du premier plan, le PNSE2 propose des mesures destinées à limiter les expositions responsables de pathologies à fort impact sur la santé, telles que les cancers, les maladies cardiovasculaires, les pathologies respiratoires, les pathologies neurologiques… Les mesures proposées dans cette partie ont pour but de réduire les expositions dues à la contamination des milieux. Par la suite, la proposition du second plan s’inscrit dans une thématique forte : la considération et la gestion des inégalités environnementales. Dès ses premières lignes, le projet de PNSE2 rappelle l’article 1er de la Charte de l’environnement, promulguée en mars 2005 : « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de sa santé ». Et c’est bien là le cœur de la problématique des plans nationaux santé environnement. La Charte de l’environnement met un point d’honneur à octroyer une importance capitale à l’égalité environnementale. Il n’en demeure pas moins que les mêmes nuisances peuvent générer des réactions diverses et variées en fonction de l’âge, de l’état de santé ou de la susceptibilité génétique des individus. Ainsi, certaines personnes, dites vulnérables, y sont particulièrement sensibles. Les milieux de vie dans lesquels nous évoluons ne nous exposent pas non plus aux mêmes nuisances environnementales : on parle alors d’inégalités géographiques. Il existe également des inégalités d’ordre social, dues aux conditions de logement, au comportement, au contexte socio-économique ou professionnelles. Les inégalités sont les thèmes des deuxième et troisième parties du PNSE2. La deuxième partie est consacrée à la protection des personnes vulnérables. Cette vulnérabilité et les inégalités de santé environnementale sont de trois ordres : d’une part, des groupes de personnes, comme les enfants, les femmes enceintes, les femmes en âge de procréer, sont relativement sensibles aux pollutions environnementales. Les premières mesures de cette deuxième partie visent à protéger l’environnement et la santé de ces personnes vulnérables du fait de leur âge. D’autre part, la vulnérabilité de certaines personnes est imputable à leur état de santé : cancer, allergies ou autres pathologies potentiellement dues à l’environnement rendent les individus vulnérables. La prise en compte de cette vulnérabilité fait l’objet du deuxième groupe de mesures de cette deuxième partie. Enfin, l’ habitat indigne est une troisième cause de vulnérabilité : un programme national de traitement de l’habitat indigne est donc envisagé (troisième groupe d’actions de la deuxième partie du PNSE2). La troisième partie du PNSE2 rassemble des mesures visant à réduire les inégalités d’exposition géographique. On distingue quatre grandes sources d’inégalités
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 62
géographiques : l’accès à l’eau potable et à des ressources en eau de bonne qualité, la proximité des zones à forte densité d’activité, les points noirs du bruit et enfin la présence de cancérigènes naturels dans l’environnement (on peut entre autres citer l’exposition au radon et l’exposition potentielle aux affleurements naturels d’amiante) et la présence de contamination liées à des activités passées. Certaines populations, essentiellement les populations à bas revenu, sont beaucoup plus exposées que les autres à ces facteurs de risques environnementaux et elles cumulent la plupart du temps différentes sources d’exposition et de nuisances. Le premier groupe de mesures de cette troisième partie vise à « garantir l’accès à l’eau potable à partir des ressources souterraines et de surface ». Une série d’autres mesures seront mises en œuvre pour éviter la surexposition de la population en identifiant et traitant les zones à forte densité d’activité, et gérer les contaminations antérieures. Le troisième groupe de mesures de cette troisième partie cherchera à « réduire les nuisances liées au bruit et notamment les points noirs du bruit ». Enfin, deux actions auront pour objectif de limiter l’exposition à des substances ou des agents d’origine naturelle présents dans l’environnement. Le quatrième et dernier axe structurant ce deuxième PNSE s’intitule « Préparer l’avenir ». Les actions et mesures proposées concernent les risques émergents, l’impact de l’environnement général et professionnel sur la santé, l’expertise et la concertation, la formation et l’information. Les propositions pour un deuxième plan national santé environnement 2009-2013 sont présentées, dans leur version finale d’avril 2009 et dans leur intégralité, en Annexe 21.
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 63
66.. DDEESS NNOORRMMEESS SSUURR LLAA QQUUAALLIITTEE DDEE LL’’AAIIRR La qualité de l’air a fait, et fait, l’objet de nombreux normes ou projets de normes. Certaines de ces normes sont internationales, élaborées par l’Organisation internationale de normalisation (ISO), d’autres sont purement françaises, sous l’égide de l’Association Française de Normalisation (AFNOR). Des comités techniques européens travaillent aussi à l’élaboration de normes sur la qualité de l’air.
6.1. Organisation internationale de normalisation : les normes ISO
Les normes sur la qualité de l’air sont classées dans le domaine ICS 13.040 (les domaines ICS correspondent à la classification par domaine selon la classification internationale pour les normes). Les grandes familles de normes ISO sur la qualité de l’air sont les suivantes :
� 13.040.01 : qualité de l’air en général ; � 13.040.20 : air ambiant, y compris air intérieur ; � 13.040.30 : air des lieux de travail ; � 13.040.35 : salles propres et environnements contrôlés apparentés ; � 13.040.40 : émission de sources fixes ; � 13.040.50 : émission de gaz d’échappement ; � 13.040.99 : autres normes relatives à la qualité de l’air.
Vous pourrez trouver en Annexe 22 la liste complète des normes de ces différentes familles. Remarque. Ces mêmes normes peuvent aussi être classées par TC : il s’agit du classement par le comité technique de l’ISO responsable de l’élaboration ou de la mise à jour des normes. Elles sont dans ce cas référencées différemment, mais correspondent aux mêmes normes. Dans le contexte de cette classification, c’est le code TC 146 qui se réfère à la qualité de l’air. Les différents sous-comités sont les suivants :
� TC 146/SC 1 : émissions de sources fixes ; � TC 146/SC 2 : atmosphères de lieux de travail ; � TC 146/SC 3 : atmosphères ambiantes ; � TC 146/SC 4 : aspects généraux ; � TC 146/SC 5 : météorologie ; � TC 146/SC 6 : air intérieur.
Dans l’Annexe 22, qui répertorie les normes de qualité de l’air en fonction du domaine ICS, la classification de chacune des normes par domaine TC apparaît dans la colonne de droite du tableau (colonne TC). Le comité international ISO/TC 205 « Conception de l’environnement intérieur des bâtiments » est chargé d’établir une normalisation dans le domaine de la conception des nouveaux bâtiments et la réhabilitation des bâtiments existants. Son objectif est d’assurer un environnement intérieur admissible et de permettre des économies d’énergie. L’environnement intérieur rassemble la qualité de l’air, les facteurs thermiques, les facteurs acoustiques et les facteurs visuels. Le groupe de travail TC 205/WG 4 étudie la qualité de l’air intérieur.
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 64
6.2. L’Association Française de Normalisation : les normes AFNOR
Il existe plusieurs commissions de normalisation pour l’élaboration des normes françaises. La commission X43D « Air ambiant » appartient à la commission générale X43A « Qualité de l’air ». Elle est chargée d’une part d’élaborer des normes franco-françaises, et d’autre part de suivre les travaux réalisés par la Comité européen CEN/TC 264 « Qualité de l’Air ». Dans son programme de travail, elle comporte sept normes à l’étude, trois normes en cours de validation et trois normes publiées en 2008 et 2009. La commission X43C « Air des lieux de travail » a pour missions de réviser les référentiels français désuets à cause de l’évolution du matériel utilisé et de suivre non seulement les travaux européens du Comité technique CEN/TC 137 « Estimation de l’exposition sur les lieux de travail », mais aussi les travaux internationaux du sous-comité ISO/TC 146/SC 2. Son programme de travail comprend neuf normes à l’étude, neuf normes en cours de validation, une norme en cours de publication et trois normes publiées en 2008 et 2009. La commission X43B « Qualité de l’air – Emissions de sources stationnaires » élabore des normes franco-françaises et suit les travaux menés par le Comité technique CEN/TC 264 « Qualité de l’air ». Dans son programme de travail, elle rassemble six normes à l’étude, sept normes en cours de validation et trois normes publiées en 2008 et 2009.
6.3. Les Comités Européens de Normalisation : CEN
Le comité technique européen CEN/TC 351 « Substances dangereuses dans la construction » étudie l’impact de substances dangereuses émises par ou contenues dans les produits de construction sur la qualité du sol, de l’air (notamment l’air intérieur) et de l’eau. Le travail du comité doit aboutir à la rédaction d’exigences et de méthodes d’essai harmonisées pour l’évaluation de l’hygiène environnementale et de l’incidence des produits de construction sur la santé. Le programme de travail porte non seulement sur l’émission, à l’intérieur des bâtiments, de substances dangereuses issues des produits de construction, mais également sur leur migration dans le sol, les nappes phréatiques et les eaux de surface. Le comité technique européen CEN/TC 264 « Qualité de l’air » s’attache au contrôle de la qualité de l’air et est chargé d’émettre des propositions pour poursuivre les projets de standardisation européenne. Il développe des méthodes de référence pour mesurer la qualité de l’air ambiant. Le comité technique européen CEN/TC 137 « Estimation de l’exposition sur les lieux de travail » a notamment développé des standards méthodologiques fiables de haut niveau pour mesurer la qualité de l’air sur le lieu de travail.
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 65
AAnnnneexxeess
1. Les grandes dates dans la connaissance et la prévention du risque Amiante
2. Norme AFNOR NF X46-020
3. Le Centre International de Recherche sur le Cancer – CIRC
4. Monographie de l’amiante – CIRC
5. L’amiante dans les bâtiments : quelles obligations pour les propriétaires ? – 2007
6. Plaquette d’information sur le plomb
7. Plaquette d’information sur le radon
8. Le radon : évaluation et gestion du risque (dossier)
9. Méthodologie détaillée de la gestion du risque radon dans un bâtiment
10. Intoxication au monoxyde de carbone
11. Campagne nationale 2008-2009 d’information et de prévention des intoxications au monoxyde de carbone
12. Le Plan National Santé Environnement 2004-2008
13. Bilan du PNSE 2004-2008 à mi-parcours : 5 juillet 2006
14. Avis de l’AFSSET pour la proposition de valeurs guides de qualité d’air intérieur
15. Guide de dépistage et de prise en charge du saturnisme
16. Enquête nationale 2008/2009 de prévalence du saturnisme
17. Saturnisme : quelles stratégies de dépistage chez l’enfant ?
18. Plan d’actions interministériel 2005-2008 pour la gestion du risque lié au radon
19. Colloque européen sur la biosurveillance, 4 et 5 novembre 2008
20. Circulaire du 3 novembre 2004 relative au plan national santé environnement
21. Propositions pour un deuxième plan national santé environnement (PNSE2) 2009-2013
22. Normes ISO – Domaine ICS 13.040 : Qualité de l’air
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 66
Les grandes dates dans la connaissance et la prévention du risque Amiante
Annexe 1 Année Connaissance du risque amiante Prévention du risque amiante en France
1906 Découverte de fibroses chez les ouvriers des filatures
1913 Aspiration à la source des poussières dangereuses
1927 Fibrose de l'amiante = asbestose
1935 Découverte du lien entre asbestose et risque de cancer du poumon
1945 L'asbestose est introduite au tableau n° 25 des maladies professionnelles
1947 Surveillance médicale spéciale
1949 Port de protections respiratoires en cas d'exposition aux poussières dangereuses
1950 Création du tableau n° 30 des maladies professionnelles pour prendre en charge les pathologies spécifiques à l'amiante
1960 Observation de mésothéliomes chez des travailleurs de l'amiante (Afrique du Sud)
1965 1er mésothéliome décrit en France
1973 Le Centre international de recherche sur le cancer ( CIRC ) classe les amphiboles parmi les substances cancérogènes
Mise au point de méthodes de prélèvement et de comptage des fibres
1975 Interdiction aux travailleurs de moins de 18 ans de travailler l'amiante
1976 Le cancer broncho-pulmonaire et le mésothéliome sont pris en charge au titre du tableau n° 30
1977 Toutes les variétés d'amiante sont classées cancérogènes par le CIRC
Premières valeurs limites d'exposition (VLE) Suivi médical pour les travailleurs exposés
1978 Interdiction du flocage
1982 Conférence de Montréal : les VLE ne protègent pas du risque de cancer
1987 Abaissement des VLE
1988 Interdiction de l'amiante (excepté le chrysotile)
1992 Abaissement des VLE
1996 Expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)
Interdiction totale de l'amiante Abaissement des VLE
Source : http://www.inrs.fr/htm/amiante_l_essentiel.html
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 67
Norme AFNOR NF X46-020 Annexe 2
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 82
Le Centre International de Recherche sur le Cancer – CIRC
International Agency for Research on Cancer – IARC Annexe 3
Le CIRC est une agence intergouvernementale qui fait partie de l’OMS des Nations
Unies. Sa mission consiste à mener et à coordonner des recherches sur les causes du cancer
chez l’homme, et à élaborer des stratégies de lutte contre le cancer. Le CIRC participe à des
recherches épidémiologies et expérimentales. Il assure la diffusion de l’information
scientifique et publie une série de monographies sur les risques cancérogènes pour l’homme
constitués par divers mélanges, agents ou expositions.
Classification des risques cancérogènes des substances et produits :
� Catégorie 1 : cancérogène pour l’homme.
� Catégorie 2A : cancérogène probable pour l’homme.
� Catégorie 2B : cancérogène possible pour l’homme.
� Catégorie 3 : inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’homme.
� Catégorie 4 : probablement non cancérogène pour l’homme.
L’annexe suivante est la monographie de l’amiante établie par le CIRC.
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 83
Monographie de l’amiante – CIRC Annexe 4
La monographie de l’amiante est disponible, dans sa version anglaise, sous forme d’un fichier .pdf téléchargeable sur le site Internet du CIRC. En anglais, amiante se dit asbestos.
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 94
L’amiante dans les bâtiments Guide pratique 2007
Annexe 5
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 107
Plaquette d’information sur le plomb Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement
Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Décembre 1999
Annexe 6
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 115
Le radon : évaluation et gestion du risque Annexe 7
Etude et traitement des situations impliquant du radon
Marie-Christine Robé, chef du laboratoire d’études et d’intervention radon et polluants atmosphériques Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
La stratégie de gestion des risques liés au radon en France
Jean-Luc Godet, chargé de la sous-direction « Santé et rayonnements ionisants » Christelle Rougy, ingénieur du génie sanitaire Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection (DGNSR)
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 133
Plaquette d’information sur le radon Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement
Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Direction Générale de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction
Direction Générale de la Santé
Annexe 8
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 141
Méthodologie détaillée de la gestion du risque radon dans un bâtiment
Annexe 9
Annexe 2 de la circulaire DGSNR/SD7/N°DEP-SD7-1757-2004 du 20 décembre 2004
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 142
Intoxication au monoxyde de carbone Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail
Annexe 10
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 146
Campagne nationale 2008-2009 d’information et de prévention des intoxications au
monoxyde de carbone Annexe 11
Affiche de la campagne d’information et de prévention
Pages suivantes : dépliant de la campagne
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 149
Le Plan National Santé Environnement (PNSE) 2004-2008
Annexe 12
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 196
Plan National Santé Environnement 2004-2008 Bilan à mi-parcours
Annexe 13
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 212
Avis de l’AFSSET pour la proposition de valeurs guides de qualité d’air intérieur
Annexe 14 Avis de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail relatif à la proposition d’une méthode de choix de valeurs guides de qualité d’air intérieur, 20 juillet 2007. Avis de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail relatif à la proposition de valeurs guides de qualité d’air intérieur pour le formaldéhyde, 20 juillet 2007. Avis de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail relatif à la proposition de valeurs guides de qualité d’air intérieur pour le monoxyde de carbone, 20 juillet 2007. Avis de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail relatif à la proposition de valeurs guides de qualité d’air intérieur pour le benzène, 15 mai 2008.
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 226
Guide de dépistage et de prise en charge du saturnisme
Ministère de la Santé et des Solidarités
Annexe 15
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 244
Enquête nationale 2008/2009 de prévalence du saturnisme
chez les enfants de 6 mois à 6 ans
Annexe 16
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 261
Saturnisme : quelles stratégies de dépistage chez l’enfant ?
17 juillet 2008
Annexe 17
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 273
Plan d’actions interministériel 2005-2008 Annexe 18
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 279
Colloque européen sur la biosurveillance 4 et 5 novembre 2008
Annexe 19
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 297
Circulaire du 3 novembre 2004 relative au plan national santé environnement
Annexe 20
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 305
Proposition pour un second PNSE : 2009-2013 Annexe 21
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 345
ISO – Domaine ICS 13.040 : Qualité de l’air Annexe 22
Grandes familles de normes ISO sur la qualité de l’air dans la famille ICS 13.040 :
� 13.040.01 : qualité de l’air en général ;
� 13.040.20 : air ambiant, y compris air intérieur ;
� 13.040.30 : air des lieux de travail ;
� 13.040.35 : salles propres et environnements contrôlés apparentés ;
� 13.040.40 : émission de sources fixes ;
� 13.040.50 : émission de gaz d’échappement ;
� 13.040.99 : autres normes relatives à la qualité de l’air.
Source : http://www.iso.org/iso/fr/iso_catalogue/catalogue_ics/catalogue_ics_browse.htm?ICS1=13&ICS2=40
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 346
13.040.01: Qualité de l'air en général Normes et projets sous la responsabilité directe du Secrétariat
Norme et/ou projet TC
ISO 4225:1994
Qualité de l'air -- Aspects généraux -- Vocabulaire
90.93 TC 146/SC 4
ISO 4226:2007
Qualité de l'air -- Aspects généraux -- Unités de mesurage
60.60 TC 146/SC 4
ISO 7168-1:1999
Qualité de l'air -- Échange de données -- Partie 1: Format général de
données
90.93 TC 146/SC 4
ISO 7168-2:1999
Qualité de l'air -- Échange de données -- Partie 2: Format condensé de
données
90.93 TC 146/SC 4
ISO 7708:1995
Qualité de l'air -- Définitions des fractions de taille des particules pour
l'échantillonnage lié aux problèmes de santé
90.93 TC 146/SC 2
ISO 8756:1994
Qualité de l'air -- Traitement des données de température, de pression et
d'humidité
90.93 TC 146/SC 4
ISO 9169:2006
Qualité de l'air -- Définition et détermination des caractéristiques de
performance d'un système automatique de mesure
90.20 TC 146/SC 4
ISO 11222:2002
Qualité de l'air -- Détermination de l'incertitude de mesure de la moyenne
temporelle de mesurages de la qualité de l'air
90.93 TC 146/SC 4
ISO/CD 11665-1
Mesurage de la radioactivité dans l'environnement -- Air -- Partie 1:
Radon-222 et ses descendants à vie courte dans l'environnement
atmosphérique: leurs origines et méthodes de mesure
30.60 TC 85/SC 2
ISO/CD 11665-2
Mesurage de la radioactivité dans l'environnement -- Air -- Partie 2:
Radon-222 : méthodes de mesure intégrée de l'énergie alpha potentielle
30.60 TC 85/SC 2
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 347
Norme et/ou projet TC
volumique des descendants à vie courte du radon dans l'environnement
atmosphérique
ISO/CD 11665-3
Mesurage de la radioactivité dans l'environnement -- Air -- Partie 3:
Radon-222 : méthodes de mesure ponctuelle de l'énergie alpha potentielle
volumique des descendants à vie courte du radon dans l'environnement
atmosphérique
30.60 TC 85/SC 2
ISO/CD 11665-4
Mesurage de la radioactivité dans l'environnement -- Air -- Partie 4:
Radon-222: méthodes de mesure intégrée de l'activité volumique
moyenne du radon, dans l'environnement atmosphérique, avec un
prélèvement passif et une analyse en différé
30.60 TC 85/SC 2
ISO/CD 11665-5
Mesurage de la radioactivité dans l'environnement -- Air -- Partie 5:
Radon-222 : méthodes de mesure en continu de l'activité volumique du
radon dans l'environnement atmosphérique
30.60 TC 85/SC 2
ISO/CD 11665-6
Mesurage de la radioactivité dans l'environnement -- Air -- Partie 6:
Radon-222 : méthodes d'estimation du flux surfacique d'exhalation par la
méthode d'accumulation
30.60 TC 85/SC 2
ISO/CD 11665-7
Mesurage de la radioactivité dans l'environnement -- Air -- Partie 7:
Radon-222 : méthodes de mesure ponctuelle de l'activité volumique du
radon dans l'environnement atmosphérique
30.60 TC 85/SC 2
ISO/CD 11665-8
Mesurage de la radioactivité dans l'environnement -- Air -- Partie 8:
Radon-222 dans les bâtiments : méthodologies appliquées au dépistage et
aux investigations complémentaires
30.60 TC 85/SC 2
ISO/DIS 11771
Qualité de l'air -- Détermination de la moyenne temporelle des émissions
en masse et des facteurs d'émission -- Approche générale
40.60 TC 146/SC 4
ISO/WD 13138
Qualité de l'air -- Critères de prélèvement suivant le dépôt de particules
20.20 TC 146/SC 2
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 348
Norme et/ou projet TC
dans l'appareil respiratoire
ISO 13752:1998
Qualité de l'air -- Évaluation de l'incertitude d'une méthode de mesurage
sur site en utilisant une seconde méthode comme référence
90.92 TC 146/SC 4
ISO 14956:2002
Qualité de l'air -- Évaluation de l'aptitude à l'emploi d'une procédure de
mesurage par comparaison avec une incertitude de mesure requise
90.93 TC 146/SC 4
ISO 16017-1:2000
Air intérieur, air ambiant et air des lieux de travail -- Échantillonnage et
analyse des composés organiques volatils par tube à
adsorption/désorption thermique/chromatographie en phase gazeuse sur
capillaire -- Partie 1: Échantillonnage par pompage
90.93 TC 146/SC 6
ISO 16017-2:2003
Air intérieur, air ambiant et air des lieux de travail -- Échantillonnage et
analyse des composés organiques volatils par tube à
adsorption/désorption thermique/chromatographie en phase gazeuse sur
capillaire -- Partie 2: Échantillonnage par diffusion
90.93 TC 146/SC 6
ISO 16362:2005
Air ambiant -- Détermination des particules d'hydrocarbures aromatiques
polycycliques par chromatographie liquide à haute performance
90.60 TC 146/SC 3
ISO 20988:2007
Qualité de l'air -- Lignes directrices pour estimer l'incertitude de mesure
60.60 TC 146/SC 4
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 349
13.040.20: Air ambiant
Y compris air intérieur
Normes et projets sous la responsabilité directe du Secrétariat
Norme et/ou projet TC
ISO 4219:1979
Qualité de l'air -- Détermination des composés soufrés gazeux dans l'air
ambiant -- Appareillage d'échantillonnage
90.60 TC 146/SC 3
ISO 4220:1983
Air ambiant -- Détermination d'un indice de pollution gazeuse acide de l'air
-- Méthode titrimétrique avec indicateur ou détection potentiométrique du
point final
90.60 TC 146/SC 3
ISO 4221:1980
Qualité de l'air -- Détermination de la concentration en masse du dioxyde
de soufre dans l'air ambiant -- Méthode spectrophotométrique au thorin
90.60 TC 146/SC 3
ISO 4224:2000
Air ambiant -- Dosage du monoxyde de carbone -- Méthode par
spectrométrie dans l'infrarouge selon un procédé de type non dispersif
90.60 TC 146/SC 3
ISO 6767:1990
Air ambiant -- Détermination de la concentration en masse du dioxyde de
soufre -- Méthode au tétrachloromercurate (TCM) et à la pararosaniline
90.60 TC 146/SC 3
ISO 6768:1998
Air ambiant -- Détermination de la concentration en masse de dioxyde
d'azote -- Méthode de Griess-Saltzman modifiée
90.60 TC 146/SC 3
ISO 7996:1985
Air ambiant -- Détermination de la concentration en masse des oxydes
d'azote -- Méthode par chimiluminescence
90.60 TC 146/SC 3
ISO 8186:1989
Air ambiant -- Détermination de la concentration en masse du monoxyde
de carbone -- Méthode par chromatographie en phase gazeuse
90.60 TC 146/SC 3
ISO 9359:1989
Qualité de l'air -- Échantillonnage stratifié pour l'estimation de la qualité de
l'air ambiant
90.93 TC 146/SC 4
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 350
Norme et/ou projet TC
ISO 9835:1993
Air ambiant -- Détermination d'un indice de fumée noire
90.60 TC 146/SC 3
ISO 9855:1993
Air ambiant -- Dosage du plomb dans les particules d'aérosol collectées
sur des filtres -- Méthode par spectrométrie d'absorption atomique
90.60 TC 146/SC 3
ISO 10312:1995
Air ambiant -- Détermination des fibres d'amiante -- Méthode de
microscopie électronique à transmission directe
90.60 TC 146/SC 3
ISO 10313:1993
Air ambiant -- Détermination de la concentration en masse d'ozone --
Méthode par chimiluminescence
90.60 TC 146/SC 3
ISO 10473:2000
Air ambiant -- Mesurage de la masse des matières particulaires sur un
milieu filtrant -- Méthode par absorption de rayons bêta
90.60 TC 146/SC 3
ISO 10498:2004
Air ambiant -- Dosage du dioxyde de soufre -- Méthode par fluorescence
dans l'ultraviolet
90.60 TC 146/SC 3
ISO/WD 12219-1
Air intérieur -- Véhicules routiers -- Partie 1: Enceinte d'essai d'un véhicule
complet -- Spécification et méthode de détermination des composés
organiques volatils dans les habitacles de voitures
20.20 TC 146/SC 6
ISO 12884:2000
Air ambiant -- Dosage des hydrocarbures aromatiques polycycliques
totales (phase gazeuse et particulaire) -- Prélèvement sur filtres à sorption
et analyses par chromatographie en phase gazeuse/spectrométrie en
masse
90.60 TC 146/SC 3
ISO 13794:1999
Air ambiant -- Dosage des fibres d'amiante -- Méthode par microscopie
électronique à transmission par transfert indirect
90.60 TC 146/SC 3
ISO 13964:1998
Qualité de l'air -- Dosage de l'ozone dans l'air ambiant -- Méthode
photométrique dans l'ultraviolet
90.60 TC 146/SC 3
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 351
Norme et/ou projet TC
ISO 14965:2000
Qualité de l'air -- Dosage des composés organiques non méthaniques
totaux -- Méthode par préconcentration cryogénique et ionisation sélective
directe dans la flamme
90.60 TC 146/SC 3
ISO 14966:2002
Air ambiant -- Détermination de la concentration en nombre des particules
inorganiques fibreuses -- Méthode par microscopie électronique à
balayage
90.60 TC 146/SC 3
ISO 14966:2002/Cor 1:2007 60.60 TC 146/SC 3
ISO 15337:2009
Air ambiant -- Titrage en phase gazeuse -- Étalonnage des analyseurs
d'ozone
60.60 TC 146/SC 3
ISO 15593:2001
Fumée de tabac ambiante -- Estimation de sa contribution aux particules
respirables suspendues dans l'air -- Détermination de la matière
particulaire par absorption dans l'ultraviolet et par fluorescence
90.93 TC 126
ISO 16000-1:2004
Air intérieur -- Partie 1: Aspects généraux de la stratégie d'échantillonnage
90.93 TC 146/SC 6
ISO 16000-2:2004
Air intérieur -- Partie 2: Stratégie d'échantillonnage du formaldéhyde
90.93 TC 146/SC 6
ISO 16000-3:2001
Air intérieur -- Partie 3: Dosage du formaldéhyde et d'autres composés
carbonylés -- Méthode par échantillonnage actif
90.92 TC 146/SC 6
ISO/CD 16000-3
Air intérieur -- Partie 3: Dosage du formaldéhyde et d'autres composés
carbonylés -- Méthode par échantillonnage actif
30.60 TC 146/SC 6
ISO/NP 16000-4
Air intérieur -- Partie 4: Dosage du formaldéhyde -- Méthode par
échantillonnage diffusif
10.99 TC 146/SC 6
ISO 16000-4:2004
Air intérieur -- Partie 4: Dosage du formaldéhyde -- Méthode par
échantillonnage diffusif
90.92 TC 146/SC 6
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 352
Norme et/ou projet TC
ISO 16000-5:2007
Air intérieur -- Partie 5: Stratégie d'échantillonnage pour les composés
organiques volatils (COV)
60.60 TC 146/SC 6
ISO/CD 16000-6
Air intérieur -- Partie 6: Dosage des composés organiques volatils dans
l'air intérieur des locaux et enceintes d'essai par échantillonnage actif sur
le sorbant Tenax TA, désorption thermique et chromatographie en phase
gazeuse utilisant MS/FID
30.99 TC 146/SC 6
ISO 16000-6:2004
Air intérieur -- Partie 6: Dosage des composés organiques volatils dans
l'air intérieur des locaux et enceintes d'essai par échantillonnage actif sur
le sorbant Tenax TA, désorption thermique et chromatographie en phase
gazeuse utilisant MS/FID
90.92 TC 146/SC 6
ISO 16000-7:2007
Air intérieur -- Partie 7: Stratégie d'échantillonnage pour la détermination
des concentrations en fibres d'amiante en suspension dans l'air
60.60 TC 146/SC 6
ISO 16000-8:2007
Air intérieur -- Partie 8: Détermination des âges moyens locaux de l'air
dans des bâtiments pour caractériser les conditions de ventilation
60.60 TC 146/SC 6
ISO 16000-9:2006
Air intérieur -- Partie 9: Dosage de l'émission de composés organiques
volatils de produits de construction et d'objets d'équipement -- Méthode de
la chambre d'essai d'émission
90.20 TC 146/SC 6
ISO 16000-9:2006/Cor 1:2007 60.60 TC 146/SC 6
ISO 16000-10:2006
Air intérieur -- Partie 10: Dosage de l'émission de composés organiques
volatils de produits de construction et d'objets d'équipement -- Méthode de
la cellule d'essai d'émission
90.20 TC 146/SC 6
ISO 16000-11:2006
Air intérieur -- Partie 11: Dosage de l'émission de composés organiques
volatils de produits de construction et d'objets d'équipement --
Échantillonnage, conservation des échantillons et préparation
d'échantillons pour essai
90.20 TC 146/SC 6
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 353
Norme et/ou projet TC
ISO 16000-12:2008
Air intérieur -- Partie 12: Stratégie d'échantillonnage des
polychlorobiphényles (PCB), des polychlorodibenzo-p-dioxines (PCDD),
des polychlorodibenzofuranes (PCDF) et des hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP)
60.60 TC 146/SC 6
ISO 16000-13:2008
Air intérieur -- Partie 13: Dosage des polychlorobiphényles (PCB) de type
dioxine et des polychlorodibenzo-p-dioxines
(PCDD)/polychlorodibenzofuranes (PCDF) totaux (en phase gazeuse et en
phase particulaire) -- Collecte sur des filtres adsorbants
60.60 TC 146/SC 6
ISO 16000-14
Air intérieur -- Partie 14: Dosage des polychlorobiphényles (PCB) de type
dioxine et des polychlorodibenzo-p-dioxines
(PCDD)/polychlorodibenzofuranes (PCDF) totaux (en phase gazeuse et en
phase particulaire) -- Extraction, purification et analyse par
chromatographie en phase gazeuse haute résolution et spectrométrie de
masse
60.00 TC 146/SC 6
ISO 16000-15:2008
Air intérieur -- Partie 15: Stratégie d'échantillonnage du dioxyde d'azote
(NO2)
60.60 TC 146/SC 6
ISO 16000-16:2008
Air intérieur -- Partie 16: Détection et dénombrement des moisissures --
Échantillonnage par filtration
60.60 TC 146/SC 6
ISO 16000-17:2008
Air intérieur -- Partie 17: Détection et dénombrement des moisissures --
Méthode par culture
60.60 TC 146/SC 6
ISO/DIS 16000-18
Air intérieur -- Partie 18: Détection et dénombrement des moisissures --
Échantillonnage par impaction
40.00 TC 146/SC 6
ISO/CD 16000-19
Air intérieur -- Partie 19: Stratégie d'échantillonnage des moisissures
30.00 TC 146/SC 6
ISO/DIS 16000-23
Air intérieur -- Partie 23: Essai de performance pour l'évaluation de la
40.99 TC 146/SC 6
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 354
Norme et/ou projet TC
réduction des concentrations en formaldéhyde par des matériaux de
construction sorptifs
ISO/DIS 16000-24
Air intérieur -- Partie 24: Essai de performance pour l'évaluation de la
réduction des concentrations en composés organiques volatils (sauf
formaldéhyde) par des matériaux de construction sorptifs
40.99 TC 146/SC 6
ISO/CD 16000-25
Air intérieur -- Partie 25: Dosage de l'émission de composés organiques
semi-volatils des produits de construction -- Méthode de la micro-chambre
30.99 TC 146/SC 6
ISO/CD 16000-26
Air intérieur -- Partie 26: Stratégie de mesure du dioxyde de carbone
(CO2)
30.00 TC 146/SC 6
ISO/WD 16000-28
Air intérieur -- Partie 28: Évaluation sensorielle des émissions des
matériaux et des produits de construction
20.20 TC 146/SC 6
ISO 16814:2008
Conception de l'environnement des bâtiments -- Qualité de l'air intérieur --
Méthodes d'expression de la qualité de l'air intérieur pour une occupation
humaine
60.60 TC 205
ISO 18144:2003
Fumée de tabac ambiante -- Estimation de sa contribution aux particules
en suspension respirables -- Méthode basée sur le solanésol
90.93 TC 126
ISO 18145:2003
Fumée de tabac ambiante - Dosage de la nicotine et de la 3-
éthénylpyridine en phase vapeur dans l'air -- Méthode par
chromatographie en phase gazeuse
90.93 TC 126
ISO/CD TS 21220
Filtres à air de ventilation générale pour l'élimination des particules --
Détermination des performances de filtration
30.20 TC 142
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 355
13.040.30: Air des lieux de travail
Qualité de l'air des salles d'opération, voir 11.080.01
Normes et projets sous la responsabilité directe du Secrétariat
Norme et/ou projet TC
ISO 8518:2001
Air des lieux de travail -- Dosage du plomb particulaire et des composés
particulaires du plomb -- Méthode par spectrométrie d'absorption atomique
dans la flamme ou méthode par spectrométrie d'absorption avec
atomisation électrothermique
90.93 TC 146/SC 2
ISO 8672:1993
Qualité de l'air -- Détermination de la concentration en nombre de fibres
inorganiques en suspension dans l'air par microscopie optique en
contraste de phase -- Méthode du filtre à membrane
90.92 TC 146/SC 2
ISO/NP 8672
Qualité de l'air -- Détermination de la concentration en nombre de fibres
inorganiques en suspension dans l'air par microscopie optique en
contraste de phase -- Méthode du filtre à membrane
10.99 TC 146/SC 2
ISO 8760:1990
Air des lieux de travail -- Détermination de la concentration en masse du
monoxyde de carbone -- Méthode utilisant des tubes détecteurs pour
échantillonnage rapide à lecture directe
90.93 TC 146/SC 2
ISO 8761:1989
Air des lieux de travail -- Détermination de la concentration en masse du
dioxyde d'azote -- Méthode utilisant des tubes détecteurs pour
échantillonnage rapide à lecture directe
90.93 TC 146/SC 2
ISO 8762:1988
Air des lieux de travail -- Détermination du chlorure de vinyle -- Méthode
par tube à charbon actif/chromatographie en phase gazeuse
90.60 TC 146/SC 2
ISO 9486:1991
Air des lieux de travail -- Détermination des hydrocarbures chlorés
vaporeux -- Méthode d'analyse par tube à charbon actif/désorption des
solvants/chromatographie en phase gazeuse
90.93 TC 146/SC 2
ISO 9487:1991 90.93 TC 146/SC 2
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 356
Norme et/ou projet TC
Air des lieux de travail -- Détermination des hydrocarbures aromatiques
vaporeux -- Méthode d'analyse par tube à charbon actif/désorption des
solvants/chromatographie en phase gazeuse
ISO 11041:1996
Air des lieux de travail -- Dosage de l'arsenic particulaire, des composés
particulaires de l'arsenic et des vapeurs de trioxyde d'arsenic -- Méthode
par production d'hydrures et spectrométrie d'absorption atomique
90.93 TC 146/SC 2
ISO 11174:1996
Air des lieux de travail -- Dosage du cadmium particulaire et des composés
particulaires du cadmium -- Méthode par spectrométrie d'absorption
atomique dans la flamme et méthode par spectrométrie d'absorption
atomique avec atomisation électrothermique
90.93 TC 146/SC 2
ISO 15202-1:2000
Air des lieux de travail -- Détermination des métaux et métalloïdes dans les
particules en suspension dans l'air par spectrométrie d'émission atomique
avec plasma à couplage inductif -- Partie 1: Échantillonnage
90.92 TC 146/SC 2
ISO/NP 15202-1
Air des lieux de travail -- Détermination des métaux et métalloïdes dans les
particules en suspension dans l'air par spectrométrie d'émission atomique
avec plasma à couplage inductif -- Partie 1: Échantillonnage
10.99 TC 146/SC 2
ISO 15202-2:2001
Air des lieux de travail -- Détermination des métaux et métalloïdes dans les
particules en suspension dans l'air par spectrométrie d'émission atomique
avec plasma à couplage inductif -- Partie 2: Préparation des échantillons
90.92 TC 146/SC 2
ISO/NP 15202-2
Air des lieux de travail -- Détermination des métaux et métalloïdes dans les
particules en suspension dans l'air par spectrométrie d'émission atomique
avec plasma à couplage inductif -- Partie 2: Préparation des échantillons
10.99 TC 146/SC 2
ISO 15202-3:2004
Air des lieux de travail -- Détermination des métaux et métalloïdes dans les
particules en suspension dans l'air par spectrométrie d'émission atomique
avec plasma à couplage inductif -- Partie 3: Analyse
90.93 TC 146/SC 2
ISO 15767:2003 90.92 TC 146/SC 2
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 357
Norme et/ou projet TC
Atmosphères des lieux de travail -- Contrôle et caractérisation des erreurs
de pesée des aérosols collectés
ISO/PRF 15767
Air des lieux de travail -- Contrôle et caractérisation de l'incertitude de
pesée des aérosols collectés
50.20 TC 146/SC 2
ISO 16107:2007
Air des lieux de travail -- Protocole pour l'évaluation de la performance des
dispositifs de prélèvement par diffusion
60.60 TC 146/SC 2
ISO 16200-1:2001
Qualité de l'air des lieux de travail -- Échantillonnage et analyse des
composés organiques volatils par désorption au solvant/chromatographie
en phase gazeuse -- Partie 1: Méthode d'échantillonnage par pompage
90.93 TC 146/SC 2
ISO 16200-2:2000
Qualité de l'air des lieux de travail -- Échantillonnage et analyse des
composés organiques volatils par désorption au solvant/chromatographie
en phase gazeuse -- Partie 2: Méthode d'échantillonnage par diffusion
90.93 TC 146/SC 2
ISO 16702:2007
Qualité de l'air des lieux de travail -- Dosage des groupements isocyanates
organiques totaux dans l'air par dérivatisation avec la 1-(2-
méthoxyphényl)pipérazine et par chromatographie en phase liquide
60.60 TC 146/SC 2
ISO 16740:2005
Air des lieux de travail -- Détermination du chrome hexavalent dans les
particules en suspension dans l'air -- Méthode par chromatographie
ionique et détection spectrophotométrique avec diphényl carbazide
90.93 TC 146/SC 2
ISO 17733:2004
Air des lieux de travail -- Détermination du mercure et des composés
minéraux de mercure -- Méthode par spectrométrie d'absorption atomique
ou spectrométrie de fluorescence atomique de la vapeur froide
90.93 TC 146/SC 2
ISO 17734-1:2006
Détermination des composés organiques azotés dans l'air par
chromatographie liquide et spectrométrie de masse -- Partie 1:
Isocyanates par les dérivés de la dibutylamine
90.20 TC 146/SC 2
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 358
Norme et/ou projet TC
ISO 17734-2:2006
Détermination des composés organiques azotés dans l'air par
chromatographie liquide et spectrométrie de masse -- Partie 2: Amines et
aminoisocyanates par les dérivés de la dibutylamine et du chloroformate
d'éthyle
90.20 TC 146/SC 2
ISO 17735:2009
Air des lieux de travail -- Dosage des groupements isocyanates totaux
dans l'air par réaction avec la 1-(9-anthracénylméthyl)pipérazine (MAP) et
par chromatographie en phase liquide
60.60 TC 146/SC 2
ISO/DIS 17736
Qualité de l'air des lieux de travail -- Détermination des isocyanates dans
l'air en utilisant un dispositif d'échantillonnage à filtre double et par analyse
par chromatographie liquide à haute performance
40.20 TC 146/SC 2
ISO/TR 17737:2007
Atmosphères des lieux de travail -- Lignes directrices pour la sélection des
méthodes analytiques d'échantillonnage et d'analyses des isocyanates
dans l'air
60.60 TC 146/SC 2
ISO 20552:2007
Air des lieux de travail -- Détermination de la vapeur de mercure --
Méthode combinant un prélèvement par amalgamation à l'or et une
détection par spectrométrie d'absorption atomique ou par spectrométrie de
fluorescence atomique
60.60 TC 146/SC 2
ISO 21438-1:2007
Air des lieux de travail -- Détermination des acides inorganiques par
chromatographie ionique -- Partie 1: Acides non volatils (acide sulfurique
et acide phosphorique)
60.60 TC 146/SC 2
ISO/DIS 21438-2
Air des lieux de travail -- Détermination des acides inorganiques par
chromatographie ionique -- Partie 2: Acides volatils, sauf acide
fluorhydrique (acide chlorhydrique, acide bromhydrique et acide nitrique)
40.99 TC 146/SC 2
ISO/DIS 21438-3
Air des lieux de travail -- Détermination des acides inorganiques par
chromatographie ionique -- Partie 3: Acide fluorhydrique et fluorures
40.20 TC 146/SC 2
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 359
Norme et/ou projet TC
particulaires
ISO/DIS 24095
Air des lieux de travail -- Lignes directrices pour le mesurage de la fraction
alvéolaire de la silice cristalline
40.99 TC 146/SC 2
ISO/TR 27628:2007
Air des lieux de travail -- Particules ultrafines, nanoparticules et aérosols
nanostructurés -- Caractérisation et évaluation de l'exposition par
inhalation
60.60 TC 146/SC 2
ISO/CD 28439
Air des lieux de travail -- Caractérisation des aérosols
ultrafins/nanoaérosols -- Détermination de la distribution granulométrique
et de la concentration en nombre en utilisant des systèmes d'analyse de
mobilité différentielle
30.99 TC 146/SC 2
ISO/DIS 30011
Air des lieux de travail -- Détermination des métaux et métalloïdes dans les
particules en suspension dans l'air par spectrométrie de masse avec
plasma à couplage inductif
40.20 TC 146/SC 2
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 360
13.040.35: Salles propres et environnements contrôlés apparentés Normes et projets sous la responsabilité directe du Secrétariat
Norme et/ou projet TC
ISO 14644-1:1999
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 1: Classification
de la propreté de l'air
90.92 TC 209
ISO/CD 14644-1
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 1: Classification
de la propreté de l'air
30.60 TC 209
ISO 14644-2:2000
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 2:
Spécifications pour les essais et la surveillance en vue de démontrer le maintien
de la conformité avec l'ISO 14644-1
90.92 TC 209
ISO/CD 14644-2
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 2:
Spécifications pour les essais et la surveillance en vue de démontrer le maintien
de la conformité avec l'ISO 14644-1
30.60 TC 209
ISO 14644-3:2005
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 3: Méthodes
d'essai
90.60 TC 209
ISO 14644-4:2001
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 4: Conception,
construction et mise en fonctionnement
90.93 TC 209
ISO 14644-5:2004
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 5: Exploitation
90.93 TC 209
ISO 14644-6:2007
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 6: Vocabulaire
60.60 TC 209
ISO 14644-7:2004
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 7: Dispositifs
séparatifs (postes à air propre, boîtes à gants, isolateurs et mini-
environnements)
90.60 TC 209
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 361
Norme et/ou projet TC
ISO 14644-8:2006
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 8: Classification
de la contamination moléculaire aéroportée
60.60 TC 209
ISO/DIS 14644-9
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Partie 9: Classification
de la propreté particulaire des surfaces
40.60 TC 209
ISO/CD 14644-10
Salles propres et environnements maîtrisés -- Partie 10: Classification de la
propreté chimique extérieure
30.60 TC 209
ISO 14698-1:2003
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Maîtrise de la
biocontamination -- Partie 1: Principes généraux et méthodes
90.60 TC 209
ISO 14698-2:2003
Salles propres et environnements maîtrisés apparentés -- Maîtrise de la
biocontamination -- Partie 2: Évaluation et interprétation des données de
biocontamination
90.60 TC 209
ISO 14698-2:2003/Cor 1:2004 60.60 TC 209
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 362
13.040.40: Émissions de sources fixes Normes et projets sous la responsabilité directe du Secrétariat
Norme et/ou projet TC
ISO 7934:1989
Émissions de sources fixes -- Détermination de la concentration en masse
de dioxyde de soufre -- Méthode au peroxyde d'hydrogène/perchlorate de
baryum/Thorin
90.93 TC 146/SC 1
ISO 7934:1989/Amd 1:1998 60.60 TC 146/SC 1
ISO 7935:1992
Émissions de sources fixes -- Détermination de la concentration en masse
de dioxyde de soufre -- Caractéristiques de performance des méthodes de
mesurage automatiques
90.93 TC 146/SC 1
ISO 9096:2003
Émissions de sources fixes -- Détermination manuelle de la concentration
en masse de poussières
90.60 TC 146/SC 1
ISO 9096:2003/Cor 1:2006 60.60 TC 146/SC 1
ISO 10155:1995
Émissions de sources fixes -- Contrôle automatique des concentrations en
masse de particules -- Caractéristiques de fonctionnement, modes
opératoires d'essai et spécifications
90.93 TC 146/SC 1
ISO 10155:1995/Cor 1:2002 60.60 TC 146/SC 1
ISO 10396:2007
Émissions de sources fixes -- Échantillonnage pour la détermination
automatisée des concentrations d'émission de gaz pour des systèmes
fixes de surveillance
60.60 TC 146/SC 1
ISO 10397:1993
Émissions de sources fixes -- Détermination des émissions par des usines
d'amiante -- Méthode par comptage des fibres
90.93 TC 146/SC 1
ISO 10780:1994
Émissions de sources fixes -- Mesurage de la vitesse et du débit-volume
des courants gazeux dans des conduites
90.93 TC 146/SC 1
ISO 10849:1996 90.93 TC 146/SC 1
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 363
Norme et/ou projet TC
Émissions de sources fixes -- Détermination de la concentration en masse
des oxydes d'azote -- Caractéristiques de performance des systèmes de
mesurage automatiques
ISO 11042-1:1996
Turbines à gaz -- Émissions de gaz d'échappement -- Partie 1: Mesurage
et évaluation
90.93 TC 192
ISO 11042-2:1996
Turbines à gaz -- Émissions de gaz d'échappement -- Partie 2:
Surveillance automatisée des émissions
90.93 TC 192
ISO/CD 11057
Qualité de l'air -- Méthode d'essai normalisée pour la caractérisation de la
filtration des filtres lavables
30.60 TC 146/SC 1
ISO 11338-1:2003
Émissions de sources fixes -- Détermination des hydrocarbures
aromatiques polycycliques sous forme gazeuse et particulaire -- Partie 1:
Échantillonnage
90.93 TC 146/SC 1
ISO 11338-2:2003
Émissions de sources fixes -- Détermination des hydrocarbures
aromatiques polycycliques sous forme gazeuse et particulaire -- Partie 2:
Préparation des échantillons, purification et détermination
90.93 TC 146/SC 1
ISO 11564:1998
Émissions de sources fixes -- Détermination de la concentration en masse
des oxydes d'azote -- Méthode photométrique à la naphtyléthylène
diamine (NEDA)
90.93 TC 146/SC 1
ISO 11564:1998/Cor 1:2000 60.60 TC 146/SC 1
ISO 11632:1998
Émission de sources fixes -- Détermination de la concentration en masse
de dioxyde de soufre -- Méthode par chromatographie ionique
90.93 TC 146/SC 1
ISO 12039:2001
Émissions de sources fixes -- Détermination de la concentration de
monoxyde de carbone, de dioxyde de carbone et d'oxygène --
Caractéristiques de fonctionnement et étalonnage de systèmes
90.93 TC 146/SC 1
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 364
Norme et/ou projet TC
automatiques de mesure
ISO 12141:2002
Émissions de sources fixes -- Détermination d'une faible concentration en
masse de matières particulaires (poussières) -- Méthode gravimétrique
manuelle
90.60 TC 146/SC 1
ISO 14164:1999
Émissions de sources fixes -- Détermination du débit-volume des courants
gazeux dans des conduites -- Méthode automatisée
90.93 TC 146/SC 1
ISO 15713:2006
Émissions de sources fixes -- Échantillonnage et détermination de la
teneur en fluorure gazeux
90.20 TC 146/SC 1
ISO/DIS 21258
Émissions de sources fixes -- Détermination de la concentration massique
de protoxyde d'azote -- Méthode de référence: Méthode infrarouge non
dispersive
40.60 TC 146/SC 1
ISO/FDIS 23210
Émissions de sources fixes -- Détermination de la concentration en masse
de PM10/PM2,5 dans les effluents gazeux -- Mesurage à des faibles
concentrations au moyen d'impacteurs
50.20 TC 146/SC 1
ISO/CD 25139
Émissions de sources fixes -- Méthode manuelle pour la détermination de
la concentration en méthane par chromatographie en phase gazeuse
30.99 TC 146/SC 1
ISO/DIS 25140
Émissions de sources fixes -- Méthode automatique pour la détermination
de la concentration en méthane par détection à ionisation de flamme (FID)
40.60 TC 146/SC 1
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 365
13.040.50: Émissions de gaz d'échappement Normes et projets sous la responsabilité directe du Secrétariat
Norme et/ou projet TC
ISO 789-4:1986
Tracteurs agricoles -- Méthodes d'essai -- Partie 4: Mesurage de la fumée
d'échappement
90.93 TC 23/SC 2
ISO 3929:2003
Véhicules routiers -- Méthodes de mesure des émissions gazeuses au
cours des inspections ou de la maintenance
90.60 TC 22/SC 5
ISO 3930:2000
Instruments de mesure des gaz d'échappement des véhicules
90.92 TC 22/SC 5
ISO 3930:2000/Amd 1:2004 60.60 TC 22/SC 5
ISO/CD 3930-1
Instruments de mesure des gaz d'échappement des véhicules -- Partie 1:
Titre manque
30.60 TC 22/SC 5
ISO/CD 3930-2
Instruments de mesure des gaz d'échappement des véhicules
30.60 TC 22/SC 5
ISO 6460-1:2007
Motocycles -- Méthode de mesure des émissions de gaz d'échappement
et de la consommation de carburant -- Partie 1: Exigences générales
d'essai
60.60 TC 22/SC 22
ISO 6460-2:2007
Motocycles -- Méthode de mesure des émissions de gaz d'échappement
et de la consommation de carburant -- Partie 2: Conditions d'essai
spécifiques et cycles d'essai
60.60 TC 22/SC 22
ISO 6460-3:2007
Motocycles -- Méthode de mesure des émissions de gaz d'échappement
et de la consommation de carburant -- Partie 3: Mesurage de la
consommation de carburant à vitesse constante
60.60 TC 22/SC 22
ISO 6855:1983
Véhicules routiers -- Méthodes de mesurage des émissions de gaz
polluants par les cyclomoteurs équipés de moteurs à allumage commandé
90.60 TC 22/SC 23
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 366
Norme et/ou projet TC
ISO 6970:1994
Motocycles et cyclomoteurs -- Essais concernant la pollution -- Banc
d'essai dynamométrique
90.20 TC 22/SC 23
ISO 8178-1:2006
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 1: Mesurage des émissions de gaz et de
particules au banc d'essai
60.60 TC 70/SC 8
ISO 8178-2:2008
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 2: Mesurage des émissions de gaz et de
particules sur site
60.60 TC 70/SC 8
ISO 8178-3:1994
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 3: Définitions et méthodes de mesure de la
fumée des gaz d'échappement dans des conditions stabilisées
90.60 TC 70/SC 8
ISO 8178-4:2007
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 4: Cycles d'essai en régime permanent pour
différentes applications des moteurs
60.60 TC 70/SC 8
ISO 8178-5:2008
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 5: Carburants d'essai
60.60 TC 70/SC 8
ISO 8178-6:2000
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 6: Rapport de mesure et d'essai
90.60 TC 70/SC 8
ISO 8178-7:1996
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 7: Détermination des familles de moteurs
90.60 TC 70/SC 8
ISO 8178-8:1996
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 8: Détermination des groupes de moteurs
90.60 TC 70/SC 8
ISO 8178-9:2000 90.60 TC 70/SC 8
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 367
Norme et/ou projet TC
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 9: Cycles et procédures d'essai pour le
mesurage au banc d'essai des émissions de fumées de gaz
d'échappement des moteurs alternatifs à combustion interne à allumage
par compression fonctionnant en régime transitoire
ISO 8178-9:2000/Amd 1:2004 60.60 TC 70/SC 8
ISO 8178-10:2002
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 10: Cycles et procédures d'essai pour le
mesurage sur site des émissions de fumées de gaz d'échappement des
moteurs à allumage par compression fonctionnant en régime transitoire
90.60 TC 70/SC 8
ISO 8178-11:2006
Moteurs alternatifs à combustion interne -- Mesurage des émissions de
gaz d'échappement -- Partie 11: Mesurage au banc d'essai des émissions
de gaz et de particules des gaz d'échappement de moteurs d'engins
mobiles non routiers en régime transitoire
90.20 TC 70/SC 8
ISO/TR 9310:1987
Véhicules routiers -- Mesure des émissions de fumée des moteurs à
allumage par compression (diesel) -- Étude sur les essais simplifiés en
service
60.60 TC 22/SC 5
ISO 10054:1998
Moteurs à combustion interne à allumage par compression -- Appareillage
de mesure de la fumée des moteurs dans les conditions stabilisées --
Fumimètres à filtre
90.60 TC 22/SC 5
ISO 11614:1999
Moteurs alternatifs à combustion interne à allumage par compression --
Appareillage de mesure de l'opacité et du coefficient d'absorption de la
lumière des gaz d'échappement
90.20 TC 22/SC 5
ISO 15031-1:2001
Véhicules routiers -- Communications entre un véhicule et un équipement
externe pour le diagnostic relatif aux émissions -- Partie 1: Informations
générales
90.92 TC 22/SC 3
ISO/DIS 15031-2 40.00 TC 22/SC 3
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 368
Norme et/ou projet TC
Véhicules routiers -- Communications entre un véhicule et un équipement
externe pour le diagnostic relatif aux émissions -- Partie 2: Termes,
définitions, abréviations et acronymes
ISO/TR 15031-2:2004
Véhicules routiers -- Communications entre un véhicule et un équipement
externe pour le diagnostic relatif aux émissions -- Partie 2: Termes,
définitions, abréviations et acronymes
90.92 TC 22/SC 3
ISO 15031-3:2004
Véhicules routiers -- Communications entre un véhicule et un équipement
externe pour le diagnostic relatif aux émissions -- Partie 3: Connecteur de
diagnostic et circuits électriques associés: spécifications et utilisation
90.93 TC 22/SC 3
ISO 15031-4:2005
Véhicules routiers -- Communications entre un véhicule et un équipement
externe pour le diagnostic relatif aux émissions -- Partie 4: Équipement
d'essai externe
90.60 TC 22/SC 3
ISO/DIS 15031-5
Véhicules routiers -- Communications entre un véhicule et un équipement
externe pour le diagnostic relatif aux émissions -- Partie 5: Services de
diagnostic relatif aux émissions
40.00 TC 22/SC 3
ISO 15031-5:2006
Véhicules routiers -- Communications entre un véhicule et un équipement
externe pour le diagnostic relatif aux émissions -- Partie 5: Services de
diagnostic relatif aux émissions
90.92 TC 22/SC 3
ISO/CD 15031-6
Véhicules routiers -- Communications entre un véhicule et un équipement
externe pour le diagnostic relatif aux émissions -- Partie 6: Définition des
codes d'anomalie de diagnostic
30.99 TC 22/SC 3
ISO 15031-6:2005
Véhicules routiers -- Communications entre un véhicule et un équipement
externe pour le diagnostic relatif aux émissions -- Partie 6: Définition des
codes d'anomalie de diagnostic
90.92 TC 22/SC 3
ISO 15031-7:2001
Véhicules routiers -- Communications entre un véhicule et un équipement
90.60 TC 22/SC 3
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 369
Norme et/ou projet TC
externe pour le diagnostic relatif aux émissions -- Partie 7: Sécurité de la
liaison de données
ISO 16183:2002
Moteurs de poids lourds -- Détermination, sur cycle transitoire, des
émissions de polluants gazeux par mesure des concentrations dans les
gaz d'échappement bruts et des émissions de particules en utilisant un
système de dilution partielle
90.60 TC 22/SC 5
ISO 16232-1:2007
Véhicules routiers -- Propreté des composants des circuits de fluide --
Partie 1: Vocabulaire
60.60 TC 22/SC 5
ISO 16232-2:2007
Véhicules routiers -- Propreté des composants des circuits de fluide --
Partie 2: Méthode d'extraction des contaminants par agitation
60.60 TC 22/SC 5
ISO 16232-3:2007
Véhicules routiers -- Propreté des composants des circuits de fluide --
Partie 3: Méthode d'extraction des contaminants par aspersion
60.60 TC 22/SC 5
ISO 16232-4:2007
Véhicules routiers -- Propreté des composants des circuits de fluide --
Partie 4: Méthode d'extraction des contaminants par ultrasons
60.60 TC 22/SC 5
ISO 16232-5:2007
Véhicules routiers -- Propreté des composants des circuits de fluide --
Partie 5: Méthode d'extraction des contaminants sur banc d'essai
fonctionnel
60.60 TC 22/SC 5
ISO 16232-6:2007
Véhicules routiers -- Propreté des composants des circuits de fluide --
Partie 6: Determination de la masse de particules par analyse
gravimétrique
60.60 TC 22/SC 5
ISO 16232-7:2007
Véhicules routiers -- Propreté des composants des circuits de fluide --
Partie 7: Granulométrie et comptage des particules par analyse
microscopique
60.60 TC 22/SC 5
ISO 16232-8:2007 60.60 TC 22/SC 5
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 370
Norme et/ou projet TC
Véhicules routiers -- Propreté des composants des circuits de fluide --
Partie 8: Détermination de la nature des particules par analyse
microscopique
ISO 16232-9:2007
Véhicules routiers -- Propreté des composants des circuits de fluide --
Partie 9: Granulométrie et comptage des particules au moyen d'un
compteur de particules automatique à extinction de la lumière
60.60 TC 22/SC 5
ISO 16232-10:2007
Véhicules routiers -- Propreté des composants des circuits de fluide --
Partie 10: Expression des résultats
60.60 TC 22/SC 5
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 371
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 372
BBiibblliiooggrraapphhiiee eett ssoouurrcceess ddooccuummeennttaaiirreess Documents, brochures et plaquettes d’information
90/143/Euratom : Recommandation de la Commission, du 21 février 1990, relative à la protection de la population contre les dangers résultant de l’exposition au radon à l’intérieur des bâtiments. AFNOR NF X46-020. Diagnostic amiante : repérage des matériaux et produits contenant de l’amiante dans les immeubles bâtis – Mission et méthodologie. Novembre 2002. Amiante : l’essentiel. INRS, 15 octobre 2007. Campagne de prévention 2008-2009 des intoxications au monoxyde de carbone (CO). Dossier de presse. Circulaire conjointe DGS/VS 5 et DGUHC n° 99-46 du 27 janvier 1999 relative à l’organisation de la gestion du risque lié au radon. Circulaire interministérielle n° DGS/SDEA2/DSC/SDGR/2008/312 du 15 octobre 2008 relative à la campagne 2008-2009 de prévention et d’information sur les risques d’intoxication au monoxyde de carbone et sur les incendies domestiques. Circulaire DGS/SD 7 D n° 2001-303 du 2 juillet 2001 relative à la gestion du risque lié au radon dans les établissements recevant du public. Circulaire DGS/VS 5 n° 99-289 du 20 mai relative à l’interprétation sanitaire des mesures de concentration en radon. Circulaire DGSNR/SD7/N°DEP-SD7-1757-2004 du 20 décembre 2004. Colloque européen sur la biosurveillance humaine, 4-5 novembre 2008. Ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative. Dossier de presse. Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France – Section des milieux de vie. Avis relatif à la surveillance et à la prévention des intoxications par le monoxyde de carbone. Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France – Section Radioprotection. Avis concernant le radon dans les habitations et les établissements recevant du public, 11 février 1998. Directive 1999/77/CE de la Commission du 26 juillet 1999 portant sixième adaptation au progrès technique (amiante) de l’annexe I de la directive 76/769/CEE du Conseil concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des Etats membres relatives à la limitation de la mise sur le marché et de l’emploi de certaines substances et préparations dangereuses.
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 373
Dossier : le radon : évaluation et gestion du risque. Etude et traitement des situations impliquant du radon, Marie-Christine Robé, chef du laboratoire d’études et d’intervention radon et polluants atmosphériques, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Dossier : le radon : évaluation et gestion du risque. La stratégie de gestion des risques liés au radon en France, Jean-Luc Godet, chargé de la sous-direction « Santé et rayonnement ionisants » et Christel Rougy, ingénieur du génie sanitaire, Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection. Enquête nationale – 2008/2009 de prévalence du saturnisme et de séroprévalence des maladies infectieuses chez les enfants de 6 mois à 6 ans. Protocole de l’étude pilote. Institut de Veille Sanitaire, Société Française de Pédiatrie, Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, Agence Nationale de l’Habitat. Enquête nationale de prévalence du saturnisme et de séroprévalence des maladies infectieuses chez les enfants de 6 mois à 6 ans. Lettre d’information pour les parents. Institut de Veille Sanitaire, Société Française de Pédiatrie, Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, Agence Nationale de l’Habitat. Ethers de glycol. L’AFSSET fait le point des connaissances, souligne les efforts réalisés depuis vingt ans et insiste sur la nécessité de continuer à améliorer les connaissances notamment pour 3 éthers de glycol. Communique de presse. AFSSET, 3 octobre 2008. Ethers de glycol : nouvelles données toxicologiques. Une expertise collective de l’INSERM. Communiqué de presse. AFSSET, INSERM, 9 juin 2006. Formaldéhyde et air intérieur : l’AFSSET propose des recommandations pour limiter l’exposition de la population générale au formaldéhyde. Communiqué de presse. AFSSET, 8 juillet 2008. Grenelle de l’environnement. Propositions pour un deuxième Plan National Santé-Environnement (PNSE2) 2009-2013. Version finale 8 avril 2009. Intoxication au monoxyde de carbone. Incendies domestiques. A la maison, un réflexe en plus, c’est un risque en moins ! Dossier de presse, octobre 2006. L’amiante dans les bâtiments. Quelles obligations pour les propriétaires ? Guide pratique, 2007. Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports. L’intoxication par le plomb de l’enfant et de la femme enceinte. Dépistage. Prise en charge. Guide pratique, 2006. Ministère de la Santé et des Solidarités. Le monoxyde de carbone, un gaz invisible, inodore, toxique et mortel. Affichette de la campagne d’information. Le Plomb. Peintures au plomb dans les bâtiments anciens (prévention/réglementation). Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement, Ministère de l’Emploi et de la Solidarité
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 374
Le plomb dans l’habitat ancien. 10 fiches pratiques à l’intention des propriétaires de logement, des professionnels et des responsables du bâtiment et du logement. Novembre 2001. DDASS de l’Ain, Direction Départementale de l’Equipement. Le radon. Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement, Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, Direction Générale de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction, Direction Générale de la Santé. Monographie de l’amiante (version anglaise), CIRC. Monoxyde de carbone : un gaz invisible, inodore mais mortel. Dossier de presse, novembre 2005. Ordonnance n° 2001-270 du 28 mars 2001 relative à la transposition de directives communautaires dans le domaine de la protection contre les rayonnements ionisants. Pathologies – Intoxication au monoxyde de carbone. AFSSET. Plan d’actions interministériel 2005-2008 pour la gestion du risque lié au radon. Autorité de Sûreté Nucléaire, 31 mars 2006. Plan National Santé Environnement 2004-2008 : franchir une nouvelle étape dans la prévention des risques sanitaires liés à l’environnement. Ministère de la Santé et de la Protection Sociale, Ministère de l’Ecologie et du Développement durable, Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale, Ministère délégué à la Recherche. Plan National Santé Environnement : bilan depuis son lancement en juin 2004. Ministère de la Santé et des Solidarités, Ministère de l’Ecologie et du Développement durable, Ministère délégué à l’Emploi, au Travail et à l’Insertion Professionnelle des Jeunes, Ministère délégué à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche. 5 juillet 2006. Recommandation du comité de prévention et de précaution sur le radon, 23 mai 1997. Risque d’intoxication au monoxyde de carbone. A la maison, un réflexe en plus, c’est un risque en moins. Dépliant de la campagne d’information. Sites Internet
Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail : http://www.afsset.fr/ Association française de normalisation : http://www.afnor.fr/ http://www2.afnor.org/portail.asp?Lang=French Centre International de Recherche sur le Cancer : http://www.iarc.fr/ Institut National de Recherche et de Sécurité :
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 375
http://www.inrs.fr/ Institut national de Veille Sanitaire : http://www.invs.sante.fr/ Légifrance : http://www.legifrance.gouv.fr/ Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire : http://www.developpement-durable.gouv.fr/ Ministère de la Santé et des Sports : http://www.sante-sports.gouv.fr/ Organisation internationale de normalisation : http://www.iso.org/iso/fr/home.htm Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/ Pages Internet
Amiante : le gouvernement prend de nouvelles mesures (17 février 2009) : http://www.sante-sports.gouv.fr/actualite-presse/presse-sante/communiques/amiante-gouvernement-prend-nouvelles-mesures.html Amiante : vers une révision de la réglementation : http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/amiante/13220-amiante-revision-reglementation.htm Annonce gouvernementale du 3 juillet 1996 : http://pagesperso-orange.fr/franck.lochet/Manager/AMIANTE/Ami_JBarrot.html Colloque européen sur la biosurveillance : http://www.actu-environnement.com/ae/agenda/manif/colloque_europeen_biosurveillance_6300.php4 Effets sur la santé des principaux types d’exposition à l’amiante. Les conclusions de l’expertise collective (version 21/12/96) : http://pagesperso-orange.fr/franck.lochet/Manager/AMIANTE/Ami_exp.html Evaluation des risques pour la santé humaine liés à une exposition au Fipronil, AFSSET : http://www.afsse.fr/index.php?pageid=1379&parentid=424 Fibres courtes d’amiante, AFSSET : http://www.afsset.fr/index.php?pageid=717&parentid=424 Fibres minérales artificielles, AFSSET : http://www.afsset.fr/index.php?pageid=718&parentid=424
La toxicité de l’habitat
1ère partie : la réglementation 376
La réglementation en vigueur et autres textes. Radon. 27 octobre 2008 : http://www.sante-sports.gouv.fr/dossiers/sante/radon/reglementation-vigueur-autres-textes.html La réglementation sur le saturnisme. Ministère de la Santé et des Solidarités, Ministère de l’Emploi de la Cohésion Sociale et du Logement, DDASS de l’Essonne : http://www.essonne.pref.gouv.fr/actions/environnement/Plomb2006/reglementation/reglementation.htm Le drame de l’amiante en France : comprendre, mieux réparer, en tirer des leçons pour l’avenir (rapport). 6. Les rapports de la fin des années 1990 : http://www.senat.fr/rap/r05-037-1/r05-037-113.html Le radon, un gaz radioactif présent dans l’habitat : http://www.franche-comte.sante.gouv.fr/sante/sante-environnement/le-radon-un-gaz-radioactif-present-dans-l.html Lutte contre l’habitat indigne. L’amiante dans l’habitat : http://www.habitatindigne.logement.gouv.fr/article.php3?id_article=69 Lutte contre l’habitat indigne. La lutte contre le saturnisme infantile lié à l’habitat : http://www.habitatindigne.logement.gouv.fr/article.php3?id_article=63 Monoxyde de carbone – Réglementation. 29 octobre 2008 : http://www.sante-sports.gouv.fr/dossiers/sante/monoxyde-carbone/textes-decrets.html Nouvelle réglementation plomb : http://www.amiante.org/NOUVELLE-REGLEMENTATION-PLOMB_a77.html Plans régionaux santé environnement : http://www.ecologie.gouv.fr/-Plans-regionaux-sante-.html Réglementation radon : http://www.radon-france.com/Reglementation.html Saturnisme : quelles stratégies de dépistage chez l’enfant ? – Une expertise opérationnelle de l’Inserm et de l’InVS, 17 juillet 2008 : http://www.inserm.fr/fr/presse/communiques/ec_saturnisme_170708.html