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  • Dalloz Professionnels

    Pratiquedu contentieuxadministratif

    Afin de vous permettre de decouvrir les aspects originaux dePratique du contentieux administratif, nous vous presentonscet ouvrage a` travers des extraits choisis.

    Sommaire

    Extraits de dossiers

    La representation des parties Les incidents de linstruction Les moyens dinvestigation Les referes Contentieux du droit des etrangers Contentieux social Contentieux du droit au logement opposable Contentieux fiscal : contentieux de lurgence

    Extraits des index

    Index thematique Index de jurisprudence citee Index des textes officiels cites

    DALLOZ . NOVEMBRE 2011

    ISSN 1762-0538N CPPAP 0414 T 81757

    Directeur de la publication : Renaud Lefebvre

    pratique du contentieux administratif . dalloz . novembre 2011 .

  • Sommaire

    Sommaire

    Dossier 100. Levolution du contentieux administratifsection 1. La juridiction administrativesection 2. Le contentieux administratif

    PARTIE I. LA JURIDICTION ADMINISTRATIVEDossier 110. Lorganisation de la juridiction

    administrativesection 1. Les tribunaux administratifssection 2. Les cours administratives dappelsection 3. Le Conseil dEtat

    Dossier 120. Le statut de la juridiction administrativesection 1. Lexistence et la competence exclusive

    de la juridiction administrativesection 2. Lindependance et limpartialite

    de la juridiction administrative

    Dossier 130. La competence externe de la juridiction administrative

    section 1. La repartition des competencesentre les deux ordres de juridiction

    section 2. Le Tribunal des conflitssection 3. Les questions prejudicielles

    Dossier 140. La competence interne au sein de la juridiction administrative

    section 1. La competence de premier ressortsection 2. La competence en appelsection 3. La competence en cassationsection 4. Autres mecanismes de determination

    de la competence interne

    PARTIE II. LINSTANCEDossier 210. La representation des partiessection 1. Le ministe`re davocatsection 2. La representation des personnes morales

    Dossier 220. La recevabilite des recourssection 1. Les conditions relatives au requerantsection 2. Les conditions relatives aux delaissection 3. Les conditions relatives a` la nature de lactesection 4. Les conditions liees a` lexercice de recours

    administratifs

    Dossier 230. La requetesection 1. Les re`gles de forme de la requetesection 2. Les moyens de linstance

    Dossier 235. La question prioritairede constitutionnalitesection 1. Le champ dapplication de la proceduresection 2. La recevabilite et linstruction de la QPCsection 3. Les conditions de transmission au Conseil

    dEtat et au Conseil constitutionnelsection 4. La decision sur la QPCsection 5. La decision du Conseil constitutionnel

    et ses effetsA Exemple de memoire distinct soulevantune question prioritaire de constitutionnalite

    Dossier 240. Linstruction sans incidentssection 1. Louverture de linstructionsection 2. Le deroulement de linstructionsection 3. Les mesures dinvestigation du jugesection 4. La cloture de linstruction

    pratique du contentieux administratif . dalloz . novembre 2011 .2

    section 5. Linstruction dans les procedures speciales

    Dossier 250. Les incidents de linstructionsection 1. Les demandes incidentessection 2. Linscription de fauxsection 3. La reprise dinstancesection 4. La peremption dinstancesection 5. Changement davocat et desaveu davocatsection 6. Le desistementsection 7. Le non-lieu a` statuer

    Dossier 260. Les moyens dinvestigationsection 1. Lexpertisesection 2. Lenquete par temoinssection 3. La visite des lieuxsection 4. La verification decrituressection 5. La verification administrativesection 6. Lamicus curiae et le consultant technique

    Dossier 270. Le jugementsection 1. Les preliminaires de la seance de jugementsection 2. Lavertissement de laudiencesection 3. Labstention et la recusation des membres

    du tribunalsection 4. La seance de jugement et le deliberesection 5. La decisionsection 6. Les frais et depenssection 7. Lexpedition et la notification

    Dossier 280. Lexecution du jugementsection 1. Le contenu de lobligation dexecutionsection 2. Les sanctions du droit administratif generalsection 3. Les sanctions du droit financiersection 4. Lexecution amiablesection 5. Les injonctionssection 6. Les astreintessection 7. Respect des decisions de justice

    et validations legislatives

    Dossier 290. Les referessection 1. Le juge des referessection 2. Les referes generauxsection 3. Les referes particulierssection 4. Les regimes speciaux de suspension

    A Exemple de demande de refere-suspensionB Exemple de demande de refere-liberteC Exemple de demande de refere conservatoireD Exemple de demande de modification

    des mesures ordonneesE Exemple de demande de refere-constatF Exemple de demande de refere-instructionG Exemple de demande de refere-provision

    PARTIE III. LES VOIES DE RECOURSDossier 310. Lappelsection 1. Les conditions de lappelsection 2. Les effets de lappelsection 3. Levocation en appel

    Dossier 320. La cassationsection 1. Les conditions du recours en cassationsection 2. Le controle du juge de cassationsection 3. La decision du juge de cassation

    Dossier 330. Lopposition et la tierce oppositionsection 1. Lopposition

  • Sommaire

    section 2. La tierce opposition

    Dossier 340. Les autres voies de recourssection 1. Le recours en revisionsection 2. Le recours en rectification derreur materiellesection 3. Le recours dans linteret de la loisection 4. Le recours en interpretation

    PARTIE IV. LES CONTENTIEUXDossier 410. Les contentieux : mode demploisection 1. Vade-mecum des requetes en matie`re

    administrative devant les tribunauxadministratifs et les cours administrativesdappel

    section 2. Tableau des juridictions administrativesgenerales

    section 3. Les juridictions administratives specialiseessection 4. Les autorites administratives independantes

    Dossier 420. Contentieux des mesures de policesection 1. Presentation generalesection 2. Exemple de contentieux

    Dossier 430. Contentieux des edifices menacant ruinesection 1. La procedure du peril ordinaire (non urgent)section 2. La procedure en cas de peril imminent

    (CCH, art. L. 511-3)section 3. Les cimetie`res

    Dossier 440. Contentieux du droit des etrangerssection 1. Lentree et le sejoursection 2. Leloignement du territoiresection 3. Le droit dasilesection 4. Lextradition

    A Exemple de contentieux en matie`redobligation de quitter le territoire francais

    B Exemple de contentieux de lexpulsion

    Dossier 450. Contentieux des contratssection 1. Recours pour exce`s de pouvoir et contratsection 2. Le recours de plein contentieuxsection 3. Le contentieux de la declarationsection 4. Les procedures durgencesection 5. Les modes alternatifs de re`glement

    des litigesA Exemple de refere precontractuel

    Dossier 460. Contentieux de la responsabiliteextracontractuelle

    section 1. Les principes fondamentauxde la responsabilite administrative

    section 2. Les regimes de responsabiliteextracontractuelle

    section 3. Les particularites proceduralessection 4. La structure de largumentation

    A Exemple de demande prealableB Exemple de requete indemnitaire

    Dossier 470. Contentieux des services publicssection 1. Le contentieux dirige contre

    la reglementation existante du service publicsection 2. Le contentieux dirige contre la decision

    individuelleA Exemple de contentieux en matie`re de prise

    en charge de frais de transports scolaires

    Dossier 480. Contentieux economiquesection 1. Le contentieux de la reglementation

    economiquesection 2. Le contentieux de laction economiquesection 3. Le contentieux des aides economiques

    locales

    pratique du contentieux administratif . dalloz . novembre 2011 . 3

    A Exemple de contentieux dans le domainede linterventionnisme economique public

    Dossier 490. Contentieux professionnelsection 1. Identification du contentieux

    professionnel section 2. Contentieux de lacce`s a` une profession

    reglementeesection 3. Contentieux des sanctions des

    manquements aux obligationsprofessionnelles

    Dossier 491. Contentieux socialsection 1. Organisation de linspection du travailsection 2. Interventions de linspection du travailsection 3. Autorisation administrative

    de licenciement des salaries protegessection 4. Conventions et accords collectifs

    A Exemple de contentieux relatifau licenciement dun salarie

    Dossier 492. Contentieux de laction sociale :contentieux du retrait de lagrementdes assistants maternelset assistants familiaux

    section 1. Moyens invocables au soutien dun recourscontre une decision de retrait dagrement

    section 2. Contentieux de la responsabilite sans fautedu departement

    section 3. Contentieux du licenciementA Exemple de requete en matie`re

    de contentieux du retrait de lagrementdes assistantes maternelles

    B Exemple de memoire en defense en matie`rede contentieux du retrait de lagrementdes assistantes maternelles

    Dossier 493. Contentieux de laide socialesection 1. La competence des commissions

    de laide socialesection 2. Le caracte`re juridictionnel des commissions

    de laide socialesection 3. La procedure devant les juridictions daide

    socialesection 4. Lexecution des decisions des juridictions

    daide socialesection 5. Les actions en recuperation et en repetition

    de lindu

    Dossier 494. Contentieux du droitau logement opposable

    section 1. Presentation du dispositifsection 2. Le contentieux des decisions

    de la commission de mediationsection 3. Le contentieux de lattribution du logement

    Dossier 500. Contentieux de la fonction publiquesection 1. Le contentieux disciplinairesection 2. Le contentieux de la carrire

    A Exemple de contentieuxen matie`re disciplinaire

    B Exemple de contentieux relatifau licenciement dun agent contractuel

    C Exemple de contentieux de la repetition de lindu

    Dossier 510. Contentieux du domaine publicsection 1. Les litiges relatifs a` la delimitation

    du domaine publicsection 2. Les litiges relatifs a` loccupation privative

    du domaine publicsection 3. Les litiges relatifs a` lexpulsion du domaine

    public

  • Sommaire

    section 4. Les litiges en matie`re de contraventionde grande voirie

    A Exemple de demande dexpulsion presenteeau juge des referes

    Dossier 520. Contentieux de lexpropriationsection 1. Rappel des principes generaux

    du contentieux de lexpropriationsection 2. La competence juridictionnellesection 3. Les conditions de recevabilite du recourssection 4. Les moyens du recourssection 5. Les consequences de lannulation contentieuse

    Dossier 530. Contentieux de lenvironnementsection 1. Presentation du contentieux administratif

    de lenvironnementsection 2. Le contentieux general de la protection

    de lenvironnementsection 3. Le contentieux de pleine juridiction

    des decisions individuelles relativesaux installations classees pour la protectionde lenvironnement (ICPE)

    section 4. Les procedures durgence

    Dossier 540. Contentieux de lurbanismesection 1. Les traits specifiques de la procedure

    contentieuse en matie`re durbanismesection 2. Le contentieux des plans doccupation

    des sols et des plans locaux durbanismesection 3. Le contentieux du permis de construiresection 4. Le contentieux des decisions de preemption

    A Exemple de demande dannulation dun Posou dun Plu

    B Exemple de demande dannulationdun permis de construire accorde

    C Exemple de demande dannulationdune decision de preemption

    Dossier 550. Contentieux electoral : generalitesDossier 551. Contentieux electoral : contentieux

    des operations preliminaires aux electionssection 1. Questions de competencesection 2. Contentieux des operations preliminaires

    aux elections au suffrage universelsection 3. Contentieux des operations preliminaires

    aux elections administrativesA Exemple de requete dirigee contre un acte

    preliminaire : remodelage cantonaldun departement

    B Exemple de contentieux en matie`re dactepreliminaire : convocation des electeurs

    Dossier 552. Contentieux electoral : contentieuxdes elections

    section 1. Contentieux de la competition electoralesection 2. Contentieux des resultats des electionssection 3. Contentieux de lexercice du mandatsection 4. Contentieux du financement de la campagne

    electorale

    Dossier 560. Contentieux des creances non fiscalessection 1. Lemission du titre executoiresection 2. Le recouvrement des creances non fiscalessection 3. Le contentieux du titre executoire

    A Exemple en matie`re de contentieuxdun titre executoire

    Dossier 570. Contentieux fiscal : generalitesDossier 571. Contentieux fiscal :

    contentieux dassiettesection 1. La phase precontentieuse

    pratique du contentieux administratif . dalloz . novembre 2011 .4

    section 2. La phase contentieuseA Exemple de lettre de demande de saisine de la

    commission departementale des impots directset des taxes sur le chiffre daffaires

    B Exemple de demande de rendez-vousa` linspecteur principal

    C Exemple de demande de saisinede linterlocuteur departemental

    D Exemple de memoire devant la commissiondepartementale des impots directset des taxes sur le chiffre daffaires

    E Exemple de reclamation contentieuseprealable aupre`s des services fiscaux

    F Exemple de memoire introductif dinstancedevant le tribunal administratif

    Dossier 572. Contentieux fiscal : contentieuxde recouvrement

    section 1. Les procedures de recouvrement forcesection 2. Les oppositions aux actes de recouvrement

    force

    Dossier 573. Contentieux fiscal : contentieuxde lurgence

    section 1. Le refere fiscal : le contentieux du sursisde paiement

    section 2. Le refere-suspension : applications fiscales

    Dossier 580. Contentieux de la responsabilitehospitalie`re : generalites

    Dossier 581. Contentieux de la responsabilitehospitalie`re : re`gles de competence

    section 1. La competence principale de la juridictionadministrative

    section 2. La competence subsidiaire de la juridictionjudiciaire

    section 3. Le recours administratif prealableet les procedures amiables de re`glementdes differends

    Dossier 582. Contentieux de la responsabilitehospitalie`re : delais de recourset decision prealable

    section 1. Le declenchement de laction en reparationsection 2. La liaison du contentieux

    Dossier 583. Contentieux de la responsabilitehospitalie`re : structurede largumentation

    section 1. Letablissement du fait dommageablesection 2. Letablissement du lien de causalitesection 3. La justification du prejudicesection 4. Les conditions de la reparation

    Dossier 584. Contentieux de la responsabilitehospitalie`re : choix des moyens

    section 1. La responsabilite pour fautesection 2. La responsabilite pour risque

    Dossier 585. Contentieux de la responsabilitehospitalie`re : instance et voiesde recours

    section 1. Linstancesection 2. Les voies de recours

    A Procedure de re`glement amiabledes accidents medicaux (schema simplifie)

    B Procedure de re`glement juridictionneldes accidents medicaux (schema simplifie)

    C Exemple de contentieux en matie`rede responsabilite pour faute medicale

  • II . Linstance

    Sommaire du dossier 210

    La representation des parties

    s e c t i o n 1 nos

    Le ministe`re davocat 210.1 210.180

    1 Champ dapplication de lobligationde ministe`re davocat 210.7 210.80

    A. Devant les tribunaux administratifs 210.15 210.47

    B. Devant les cours administratives dappel 210.50 210.55

    C. Devant le Conseil dEtat 210.60 210.70

    D. Devant les juridictions specialisees 210.75 210.80

    2 Modalites de la representation 210.85 210.145

    A. Mandataires habilites 210.90 210.105

    B. Preuve et contestation du mandat 210.110 210.120

    C. Moyens de lacce`s au mandataire :

    laide juridictionnelle 210.125 210.145

    Index thematique

    AActe inexistant

    v. Recours en declaration dinexistence

    Action en desaveu

    v. Desaveu davocat

    Agent judiciaire du Tresor . 210.210

    Ministre du Budget (delegation de signature) . 210.215

    Agent public

    Agent contractuel . 210.40

    Aide juridictionnelle

    Avocat (retribution de l) . 210.145

    pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 . 5

    3 Sanction des re`gles de representation 210.150 210.180A. Principe de lirrecevabilite 210.155 210.160B. Modalites dapplication du principe 210.165 210.180

    s e c t i o n 2

    La representationdes personnes morales 210.181 210.290

    1 Representation des personnesmorales de droit prive 210.190 210.200

    2 Representation des personnesmorales de droit public 210.205 210.290A. Representation de lEtat 210.210 210.240B. Representation des collectivites

    territoriales 210.245 210.260

    C. Representation par un contribuable 210.265 210.275D. Representation des etablissements

    publics 210.280 210.290

    Bureau daide juridictionnelle . 210.145

    Champ dapplication . 210.130

    Decision (effets) . 210.145

    Delai de recours (interruption) . 210.140

    Demande (effets) . 210.140

    Moyen serieux . 210.130

    Objet . 210.125

    Partielle . 210.130

    Recevabilite de la demande . 210.130 s.

    Refus . 210.145

    Totale . 210.130

    v. Droit au juge

  • La representation des parties

    2101

    Dossier 210

    La representation des parties

    s e c t i o n 1Le ministe`re davocat

    210 1

    Textes applicables . Ministe`re davocat obligatoire ou facultatif : devant les tribunaux administratifs : CJA, art. R. 431-2,R. 431-3, R. 431-7, R. 531-1, R. 636-1. devant les cours administratives dappel : CJA,art. R. 811-7, R. 811-10. devant le Conseil dEtat : CJA, art. R. 432-1, R. 432-2,R. 432-4, R. 821-3. Aide juridictionnelle : L. no 91-647, 10 juill. 1991, relativea` laide juridique, JO 13 juill. ; Decr. no 91-1266, 19 dec. 1991,portant application de la loi no 91-647 du 10 juillet 1991relative a` laide juridique, JO 20 dec.

    210 2

    Jurisprudence de reference . Requete en annulation et en indemnite : CE 26 nov.1954, de Ville`le, Lebon 628. Contentieux des decisions a` objet pecuniaire : CE8 mars 1912, Lafage, Lebon 348, concl. Pichat. Pourvoi en cassation : CE, sect., 29 mars 1957, PayaMonzo, Lebon 225. Regularisation : CE, sect., 27 janv. 1989, Chrun, req.no 68448, Lebon 37, RFDA 1989, 751, concl. Y. Moreau ; CE19 sept. 2007, Mme A., req. no 279318.

    6 pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 .

    210 3

    Bibliographie indicative . Actualisables. Rep. contentieux administratif, Vis Repre-sentation des parties devant la juridiction administrative,par J. Barthelemy ; Aide juridique par J. Calon ;G.-J. Guglielmi, J.-Cl. Adm., fasc. 1088 ; L. Imbert,J.-Cl. Adm., fasc. 1089.

    Ouvrages. R. Chapus, Droit du contentieux administratif,Montchrestien, Domat Droit public , 13e ed., 2008,nos 544 a` 550 ; P. Gaulmin, Le ministe`re davocat devant lejuge administratif, the`se, Aix-Marseille, 1996 ; M. Doucelin,Le ministe`re davocat devant la juridiction administrative,the`se, Paris I, 1980.

    210 4

    Questions pratiques . Quand le ministe`re davocat nest-il pas obligatoiredevant le tribunal administratif ? v. ss no 210.15 LEtat doit-il etre represente par un avocat ? v. ss no 210.5 Qui est habilite a` representer les parties devant le jugeadministratif ? v. ss nos 210.90 a` 210.100 Qui peut beneficier de laide juridictionnelle ? v. ss no 210.130 Le defaut davocat peut-il etre regularise ? v. ss nos 210.165a` 210.180

  • La representation des parties

    21015

    210 5

    Presentation . En principe, les parties (a` lexception notoirede lEtat) doivent etre representees devant les juridictionsadministratives par un avocat ou un mandataire habilite.Cette re`gle, qui souffre des exceptions variables selon ledegre de juridiction, est compensee par la possibilite dob-tenir une aide financie`re destinee a` en couvrir les chargeset son non-respect est sanctionne par lirrecevabilite de larequete.

    On envisagera ici successivement le champ dapplica-tion de lobligation de ministe`re davocat ( 1), les moda-lites de la representation ( 2) puis la sanction du defautde representation quand celle-ci est obligatoire ( 3).

    1Champ dapplication de lobligationde ministe`re davocat

    210 7

    Principe du ministe`re obligatoire . Il est de principe, devantles juridictions administratives, que les parties privees etles personnes publiques autres que lEtat ne peuvent agirpar elles-memes mais doivent etre representees generale-ment par un avocat et moins couramment par un avoue ,tandis que lEtat est dispense de lobligation de repre-sentation devant les tribunaux administratifs (CJA,art. R. 431-7), les cours administratives dappel (CJA,art. R. 811-10) et le Conseil dEtat (CJA, art. R. 432-4).Ce principe, a` caracte`re tre`s general, souffre de nom-breuses exceptions qui tiennent tant a` la nature des recoursexerces que des juridictions devant lesquelles ils sontportes.

    210 10

    Textes de base . Aux termes de larticle R. 431-2 du Codede justice administrative, figurant dans le paragraphe inti-tule la representation des parties devant le tribunal admi-nistratif , les requetes et les memoires doivent, a` peinedirrecevabilite, etre presentees soit par un avocat, soit parun avocat au Conseil dEtat et a` la Cour de cassation,soit par un avoue en exercice dans le ressort du tribunaladministratif interesse, lorsque les conclusions de lademande tendent au paiement dune somme dargent, a` ladecharge ou a` la reduction de sommes dont le paiementest reclame au requerant ou a` la solution dun litige nedun contrat . Et larticle R. 811-7 alinea 1er du memecode dispose : Les appels ainsi que les memoires deposesdevant la cour administrative dappel doivent etre pre-sentes, a` peine dirrecevabilite, par lun des mandatairesmentionnes a` larticle R. 431-2 . Devant le ConseildEtat, les articles R. 432-1 et R. 432-2 posent le principede lobligation de representation par un avocat auConseil dEtat , tout en lassortissant de nombreuses dero-gations. Quant aux juridictions specialisees, il apparat que,dans la grande majorite des cas, la representation des par-ties ny est pas obligatoire.

    pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 . 7

    Le regime de la representation nest donc pas le memeselon que le litige est porte devant un tribunal administra-tif, une cour administrative dappel, le Conseil dEtat ouune juridiction specialisee. Cest pourquoi chacun de cesquatre cas fera lobjet dune etude distincte.

    A. Devant les tribunaux administratifs

    210 15

    Principe et derogations . Devant les tribunaux administratifs,cest en fonction de lobjet de la requete que le ministe`redavocat est obligatoire ou facultatif. Il en resulte que, sily a obligation de constituer avocat pour le(s) requerant(s),la meme obligation pe`se sur le(s) defendeur(s).

    Le ministe`re davocat est, aux termes de larticleR. 431-2 du Code de justice administrative, obligatoiredans deux types de contentieux : le contentieux pecuniaire, defini comme tendant aupaiement dune somme dargent, a` la decharge ou a` lareduction de sommes dont le paiement est reclame aurequerant ; le contentieux contractuel, cest-a`-dire celui qui tend a` la solution dun litige ne dun contrat .

    Toutefois, larticle R. 431-3 du Code de justice admi-nistrative enume`re une serie de derogations quiconcernent : les litiges en matie`re de travaux publics, de contrats rela-tifs au domaine public et de contraventions de grandevoirie ; les litiges en matie`re de contributions directes (etnotamment dimpot sur le revenu ou sur les societes, maisaussi de taxes foncie`res et dhabitation), de taxes sur lechiffre daffaires (dont la TVA) et de taxes assimilees ; les litiges dordre individuel concernant les fonction-naires ou agents de lEtat et des autres collectivitespubliques et les agents ou employes de la Banque deFrance ; les litiges en matie`re de pensions, daide sociale, daidepersonnalisee au logement, demplois reserves et dindem-nisation des rapatries ; les litiges dans lesquels le defendeur est une collectiviteterritoriale (region, departement, commune, territoiredoutre-mer, collectivite territoriale de la Republique de Saint-Pierre-et-Miquelon) ou un etablissement publicrelevant de lune de ces collectivites ; les demandes dexecution dun jugement definitif.

    Le nombre et letendue de ces derogations sont tellesque le principe devient exception et que lobligation deconstituer avocat devant les tribunaux administratifs naplus, en definitive, quun caracte`re residuel que ReneChapus decrit comme suit : Resumant et traduisant entermes positifs les dispositions des articles R. 431-2 etR. 431-3, on peut se risquer a` dire [que le ministe`redavocat ou davoue nest impose que pour] :

    1o les litiges pecuniaires de caracte`re reglementaire despersonnes et collectivites publiques (et de la Banque deFrance), reserve faite des litiges en matie`re de pensions ;

    2o le contentieux des contrats de lEtat et de la responsa-bilite extracontractuelle de ce dernier lorsque, du moins,

  • La representation des parties

    21020

    il ne sagit ni de contrats relatifs au domaine public, ni demarches de travaux publics, ni de dommages de travauxpublics (R. Chapus, Droit du contentieux administratif,Montchrestien, Domat Droit public , 13e ed., 2008,no 546-2o).

    210 20

    Procedures durgence . Dans toutes les matie`res, et quel quesoit le contentieux auquel le litige est susceptible de don-ner lieu ulterieurement, la requete en constat durgenceest toujours dispensee davocat, en vertu de larticleR. 531-1 du Code de justice administrative qui precisequelle peut etre presentee sans ministe`re davocat .

    En revanche, en matie`re de refere, lobligation ou ladispense de ministe`re davocat depend du type de referedont il sagit : pour le refere-liberte de larticle L. 521-2 du Code dejustice administrative, la dispense davocat est generale,tant en demande quen defense (CJA, art. R. 522-5, al.1er et 3) ; pour le refere-suspension de larticle L. 521-1 et lesautres procedures de refere, les demandes et defenses sontdispensees du ministe`re davocat si elles se rattachent a` deslitiges dispenses de ce ministe`re (CJA, art. R. 522-5, al.2 et 3).

    Il en resulte que, si la demande en refere est introduiteavant lintervention dune decision administrative, commele permet larticle R. 531-1 du code, et avant meme lanaissance de tout litige, le juge des referes doit apprecierquelle sera la nature de ce litige pour en deduire si larequete dont il est saisi est ou nest pas soumise a` lobliga-tion davocat (CE 10 mai 1957, sous-secr. dEtat a` laMarine marchande c/Cne de Saint-Brevin-les-Pins, Lebon306, AJDA 1957, 246, concl. Lasry).

    La demande de sursis a` execution obeit a` la meme re`gleque la requete en refere : elle nest donc soumise au minis-te`re obligatoire davocat que si la requete en annulationlest elle-meme (CE 26 oct. 1984, Sivom de Lemberg, Dr.adm. 1984, no 534).

    210 25

    Desistement . Il semble devoir en aller de meme du desiste-ment, larticle R. 636-1 du Code de justice administrativedisposant quil peut etre fait et accepte par des actessignes des parties ou de leurs mandataires et quil estinstruit dans les formes prevues pour la requete . Ce quilaisse penser que, si la requete etait dispensee de ministe`redavocat, le desistement lest egalement. Mais cet articlepouvait sinterpreter comme imposant que, si la requete aete introduite par le ministe`re dun avocat, alors memeque ce ministe`re netait pas obligatoire, lavocat doit signerle desistement. Cest ce quavait juge le Conseil dEtatdans un arret ancien (CE 4 dec. 1903, Cne de Beaumont-en-Argonne, DP 1905, 3, p. 39). La jurisprudence plusrecente, en revanche, accepte que, meme dans unematie`re ou` le ministe`re davocat est obligatoire, le reque-rant signe lui-meme lacte de desistement (CE, ass.,

    8 pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 .

    26 juin 1992, Pezet et San Marco, 2 esp., req. no 134980,Lebon 247, concl. G. Le Chatelier). Il demeure donc unecertaine incertitude sur ce point.

    210 30

    Requete en annulation et en demande dindemnite . Quandla requete tend a` la fois a` lannulation dune decisionadministrative prise par une autorite agissant au nom delEtat (requete alors dispensee en principe de ministe`redavocat) et a` la condamnation de lEtat a` reparer le preju-dice cause par cette decision (conclusions imposant enprincipe le ministe`re davocat), lensemble de la requeteest soumis a` lobligation de representation (depuis CE26 nov. 1954, de Ville`le, Lebon 628). Le Conseil dEtatjustifie cette obligation par la consideration que le reque-rant, en demandant la condamnation de lEtat a` lui verserles sommes en litige, [donne] a` lensemble de sa requetele caracte`re dune demande de plein contentieux (CE7 nov. 1990, min. de la Defense c/Mme Slosse, req.no 113217, Lebon 917, AJDA 1991, 142, concl. C. deMontgolfier).

    Si toutefois une meme requete contient des conclusionstendant a` lannulation dune decision et des conclusionstendant a` lannulation du refus de reparer le prejudicecause par cette decision, elle est regardee comme dirigeecontre deux decisions distinctes et les conclusions sontdonc dissociables les unes des autres. En consequence,seules les secondes sont soumises au ministe`re davocat etseront donc declarees irrecevables si le requerant na pasfait appel a` un mandataire (CE 16 oct. 1963, Dame VveLastapis, D. 1964, jur. 90 ; CE 15 mars 1996, Sudrie, req.no 112664).

    210 35

    Contentieux des decisions a` objet pecuniaire . Quand unedecision administrative a un objet pecuniaire refus depayer une somme dargent (CE, sect., 8 mars 1991, Bodie,req. no 100180, Lebon 86, AJDA 1991, 463, concl. For-nacciari), refus de remise gracieuse du montant dun etatexecutoire (CE 14 avr. 1995, Laroque, no 148717, Lebon167), mise a` la charge du requerant dune certaine sommeen application de dispositions legislatives ou reglemen-taires (CE, ass., 1er mars 1991, Le Cun, req. no 112820,Lebon 71, RFDA 1991, 612, concl. M. de Saint-Pulgent), elle peut etre contestee indifferemment soit par la voiedu plein contentieux, soit par la voie de lexce`s de pou-voir, ce qui permet detre dispense du ministe`re davocat(CE 8 mars 1912, Lafage, Lebon 348, concl. Pichat). Leseffets du recours ne seront cependant pas les memes dansles deux cas : dans le premier, le requerant ne pourrademander que lannulation de la decision critiques (CE8 dec. 1999, M. Chassey, req. no 200941, Lebon), tandisque, dans le second, il pourra demander que lAdministra-tion soit condamnee a` lui payer la somme litigieuse (CE10 mars 1912, Sieur S., Lebon 354).

    Il en va toutefois autrement, et le ministe`re davocatest donc toujours obligatoire, quand la decision attaquee

  • La representation des parties

    21055

    oppose la prescription quadriennale (CE 26 mai 1937,Maigret, Lebon 524), ou quand le requerant conteste lebien-fonde : dun commandement de payer (CE 20 juill. 1971, Stecivile du domaine de Bernet, req. no 79457, Lebon 548) ; dun arrete de debet (CE 8 mars 1912, Schlemmer,Lebon 354) ; dun etat executoire (CE 23 avr. 1971, Sauvage, req.no 79853, Lebon T. 978 ; CE, sect., 27 avr. 1988, Mba-kam, req. no 74319, Lebon 172) ; dun ordre de reversement (CE, sect., 23 dec. 1988,Cadilhac, req. no 70113, Lebon 465, AJDA 1989, 254,concl. Fornacciari).

    210 40

    Contentieux contractuel . Dans le contentieux contractuel,seules les requetes tendant a` voir reconnatre des droitsconferes par le contrat au cocontractant de lAdministra-tion sont soumises a` lobligation du ministe`re davocat,comme par exemple les recours fondes sur la violationdune clause du contrat (CE 2 nov. 1956, Maurisset, Lebon412) ou ceux qui tendent a` la resiliation du contrat auxtorts de la partie publique (CE 23 janv. 1965, Guichou,Lebon T. 1015). Cependant, si le requerant est un agentpublic contractuel qui conteste les decisions par lesquelleslAdministration modifie ou refuse de modifier les clausesdu contrat dengagement ou resilie ce contrat, il est dis-pense de lobligation detre represente par un avocat (CE8 dec. 1948, Mlle Pasteau, Lebon 414 ; CE, sect., 25 mai1979, Mme Rabut, req. no 06436, Lebon 231, concl.B. Genevois).

    210 45

    Recours en appreciation de legalite et en declaration dinexis-tence . Les requetes etant dispensees davocat dans lecontentieux de lexce`s de pouvoir, de`s lors quelles ne sontpas mentionnees a` larticle R. 431-2 du Code de justiceadministrative, sont egalement dispenses, par assimilation,les recours en appreciation de legalite (CE 16 mars 1923,Abbe Gauthier, S. 1924, 3, 41) et les recours en declara-tion dinexistence des actes administratifs (CE 13 juill.1966, Guiguon, Lebon 476).

    210 47

    Absence de representation et election de domicile . Quandle ministe`re davocat nest pas obligatoire, le requerant quireside a` letranger et qui nest pas represente devant letribunal administratif doit faire election de domicile dansle ressort de ce tribunal (CJA, art. R. 431-8) et cest audomicile ainsi elu que les pie`ces de la procedure lui serontadressees. A` defaut, la requete est declaree irrecevable(CAA Nancy, 22 avr. 1993, Epx Lorz, Lebon T. 948), a`condition toutefois que le tribunal ait invite en vain linte-resse a` la regulariser (CE 15 juin 1987, Mascaro, req.no 51804, Lebon T. 885). Cette obligation delire domicilesur le territoire francais ne simpose que devant les tribu-

    pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 . 9

    naux administratifs, ni devant les cours administrativesdappel, ni devant le Conseil dEtat, ni devant aucune juri-diction administrative specialisee. La partie qui a elu domi-cile conformement a` larticle R. 431-8 du Code de justiceadministrative nest evidemment pas privee du beneficedu delai de distance de deux mois (CAA Paris, 8 nov.2006, M. Giovanni G., req. no 04PA03567, AJDA 2007,1033, note F. Julien-Laferrie`re).

    B. Devant les cours administratives dappel

    210 50

    Principe et derogations . Le principe de lobligation du minis-te`re davocat devant les cours administratives dappel,resultant de larticle R. 811-7 alinea 1er du Code de justiceadministrative, impose au requerant et a` toute partie detrerepresentee, a` peine dirrecevabilite, par lun des manda-taires mentionnes a` larticle R. 431-2 , cest-a`-dire unavocat au barreau, un avocat au Conseil dEtat ou unavoue en exercice dans le ressort de la cour.

    Ce principe est toutefois assorti de derogations, dontlarticle 10-III du decret no 2003-543 du 24 juin 2003 aconsiderablement diminue le nombre (Decr. no 2003-543,24 juin 2003, relatif aux cours administratives dappel etmodifiant la partie reglementaire du Code de justice admi-nistrative, JO 25 juin, p. 10657) : les requetes dirigees contre les decisions des tribunauxadministratifs statuant sur les recours pour exce`s de pou-voir formes par les fonctionnaires ou agents de lEtat etdes autres personnes ou collectivites publiques, ainsi quepar les agents ou employes de la Banque de France contreles actes relatifs a` leur situation personnelle ; les litiges en matie`re de contraventions de grande voi-rie ; les demandes dexecution dun arret de la cour adminis-trative dappel ou dun jugement rendu par un tribunaladministratif situe dans le ressort de la cour et frappe dappeldevant celle-ci (CJA, art. R. 431-3, 6o). Cette dispositionrepond a` celle de larticle R. 431-3 qui dispense davocat,devant les tribunaux administratifs, les demandes dexecu-tion dun jugement definitif (v. ss no 210.15).

    Larticle R. 811-7 alinea 2 du Code de justice adminis-trative precise que la notification des jugements soumis a`la cour doit comporter lindication de cette obligation, a`defaut de quoi le requerant est invite, sil y a lieu, a`regulariser sa requete dans les conditions fixees aux articlesR. 612-1 et R. 612-2 du code.

    210 55

    Dispense en premie`re instance et obligation en appel .Diverses matie`res, dispensees davocat en premie`re ins-tance devant les tribunaux administratifs, ne le sont pas enappel devant les cours.

    Il en va dabord ainsi des matie`res visees a` larticleR. 431-3 mais non a` larticle R. 811-7, cest-a`-dire : des litiges en matie`re de travaux publics et de contratsrelatifs au domaine public (CJA, art. R. 431-3, 1o) ;

  • La representation des parties

    21060

    des litiges en matie`re de contributions directes, de taxessur le chiffre daffaires et de taxes assimilees (CJA,art. R. 431-3, 2o) ; des litiges individuels concernant les fonctionnaires etagents publics, ainsi que les agents ou employes de laBanque de France, qui ne rele`vent pas du contentieux delexce`s de pouvoir (CJA, art. R. 431-3, 3o) ; des litiges en matie`re de pensions, daide sociale, daidepersonnalisee au logement, demplois reserves et dindem-nisation des rapatries (CJA, art. R. 431-3, 4o) ; des litiges dans lesquels le defendeur est une collectiviteterritoriale ou un etablissement public en relevant (CJA,art. R. 431-3, 5o).

    Par ailleurs, la jurisprudence Lafage qui permet decontester une decision administrative ayant un objet pecu-niaire soit par la voie du recours de plein contentieux, soitpar la voie du recours pour exce`s de pouvoir et detreainsi dispense de ministe`re davocat (CE 8 mars 1912,Lafage, Lebon 348, concl. Pichat) nest applicable quelorsque le ministe`re obligatoire davocat nest pas de prin-cipe, comme cest le cas devant les tribunaux administra-tifs, et non quand le principe est lobligation de constitueravocat, comme devant les cours administratives dappel envertu de larticle R. 811-7, car les exceptions a` ce principesont dinterpretation stricte et ne peuvent etre etenduesen labsence de texte (CAA Nancy, 2 mai 1996, Pinzano,req. no 94NC00667, LPA, 26 mars 1997, p. 17).

    Enfin, les observations faites plus haut a` propos de larepresentation devant les tribunaux administratifs valent,mutatis mutandis, devant les cours administratives dappelen matie`re de constat durgence, de refere, de sursis a` exe-cution et de desistement (v. ss nos 210.20 s.). Si bienquune demande en refere et une demande de sursis,devant la cour, ne sont dispensees davocat que si le litigeprincipal rele`ve dune matie`re dispensee davocat ou si larequete au fond en est elle-meme dispensee.

    C. Devant le Conseil dEtat

    210 60

    Cassation . Comme devant les cours administratives dappel,lobligation detre represente par un avocat est la re`gledevant le Conseil dEtat, en vertu de larticle R. 432-1 duCode de justice administrative qui institue en outre unmonopole de representation des parties en faveur des avo-cats au Conseil dEtat (v. ss no 210.95). Mais larticleR. 432-2 dispose que, toutefois, les dispositions de lar-ticle R. 432-1 ne sont pas applicables dans les cas dontil donne la liste : les recours pour exce`s de pouvoir contre les actes desdiverses autorites administratives ; les recours en appreciation de legalite ; les litiges en matie`re electorale ; les litiges concernant la concession ou le refus depension.

    Le Conseil dEtat nest saisi chaque annee que denvironvingt pourvois contre les decisions de la Commission cen-trale daide sociale. Quant a` la seconde exception, elle

    10 pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 .

    concernait essentiellement le contentieux des pensionsmilitaires dinvalidite qui relevait de la Commission spe-ciale de cassation des pensions adjointe au Conseil dEtat,jusqua` sa suppression par larticle 84 de la loi no 2002-73 du 17 janvier 2002 (L. no 2002-73, 17 janv. 2002, demodernisation sociale, JO 18 janv., p. 1008).

    Hors cette exception, tout pourvoi et tout memoire encassation doivent etre signes par un avocat au ConseildEtat, meme si la matie`re est dispensee de ministe`redavocat en premier ressort et (ou) en appel. Il en va ainsi,notamment des pourvois contre les decisions : de la Cour nationale du droit dasile (anct Commissiondes recours des refugies) (CE, sect., 29 mars 1957, PayaMonzo, Lebon 225) ; des juridictions disciplinaires ordinales (CE 8 janv.1982, Dr O.R., Dr. adm. 1982, no 62) ; des juridictions sociales autres que la Commission cen-trale daide sociale, telles les commissions des droits et delautonomie des personnes handicapees qui ont remplace,en 2005, les commissions techniques dorientation et dereclassement professionnel (Cotorep), en vertu de la loino 2005-102 du 11 fevrier 2005 (CE 16 fevr. 1973, Chau-mette, req. no 86337, Lebon T. 1073). Mais il en va egalement ainsi, surtout, des pourvoisdiriges contre les arrets des cours administratives dappel,qui forment pre`s de 55 % de lactivite du Conseil dEtaten tant que juge de cassation (2 854 affaires sur un totalde 5 219 pourvois en cassation enregistres en 2009 :Conseil dEtat, Rapport public, Bilan de lactivite du ConseildEtat et de la juridiction administrative en 2009, La Docu-mentation francaise, 2010, p. 35).

    210 65

    Appel . Devant le Conseil dEtat statuant en appel, lobligationdu ministe`re davocat est le principe, conformement a` lar-ticle R. 432-1 du Code de justice administrative. Mais ceprincipe est assorti de quelques exceptions. En matie`re electorale, la seule competence que leConseil dEtat a conservee en appel est relative aux elec-tions municipales et cantonales. Les recours formes encette matie`re beneficient de la dispense davocat quinsti-tue larticle R. 432-2 du Code de justice administrativepour lensemble du contentieux electoral et que, souslempire des textes precedents, la jurisprudence avait eten-due aux operations assimilees : elections du maire et des adjoints, des presidents deconseil general et des membres du bureau ; elections des representants des communes aux orga-nismes de cooperation intercommunale (CE 19 juin 1992,Desgris et Cne de Mirebeau, 2 esp., req. nos 127421et 99964, Lebon 240) ; contentieux des referendums locaux quand ils ontune base legale (CE 27 mars 1991, Le Crom, req.no 112368 : consultation de la population sur une fusionde communes) ; contentieux de la revision annuelle de la liste electorale (CE,ass., 3 fevr. 1989, maire de Paris, req. no 104680, Lebon 47). En matie`re de concession ou de refus de pensionet dappreciation de legalite, la dispense resulte du 4o

    de larticle R. 432-2.

  • La representation des parties

    21075

    En matie`re de refere-liberte, lappel contre lordon-nance du juge des referes du tribunal administratif rendueen application de larticle L. 521-2 du Code de justiceadministrative est dispense davocat par larticle L. 523-3.

    210 70

    Premier et dernier ressort . Dans le cadre de la competencede premier et dernier ressort du Conseil dEtat, le principeest egalement celui du ministe`re davocat obligatoire mais,la` encore, les dispenses sont nombreuses.

    Cest le cas, en premier lieu, des recours pour exce`sde pouvoir contre les actes des diverses autoritesadministratives (CJA, art. R. 432-2, 1o) qui consti-tuent la plus grande part des recours formes au titre decette competence, telle quelle est definie parlart. R. 311-1 du Code de justice administrative : re-cours diriges contre les ordonnances du President de laRepublique et contre les decrets, contre les actes regle-mentaires des ministres et des autres autorites a` compe-tence nationale , ainsi que contre leurs circulaires etinstructions de portee generale .

    Sont egalement dispenses davocat les demandes das-treinte et les demandes daide en vue dobtenir lexecution dune decision rendue par une juridic-tion administrative (CJA, art. R. 931-5), ainsi que lesrecours contre les elections aux conseils generaux et a` las-semblee de Corse (C. elect., art. R. 182 et R. 97combines), dispense etendue par le Conseil dEtat a` lelec-tion du president et du bureau des conseils regionaux etde lassemblee de Corse.

    En revanche, ne sont dispenses du ministe`re davocatque si la requete principale lest egalement : la demande de sursis a` execution (CE 26 oct. 1984,Sivom de Lemberg, Dr. adm. 1984, no 534) ; lopposition (CJA, art. R. 831-5) ; la tierce opposition (CJA, art. R. 832-1) ; le recours en rectification derreur materielle (CJA,art. R. 833-1, al. 2) ; les observations produites sur une demande davis trans-mise par un tribunal administratif ou une cour administra-tive dappel en application de larticle 12 de la loi du31 decembre 1987 (CJA, art. R. 113-2).

    Enfin, doivent toujours etre formes par le ministe`redun avocat au Conseil dEtat les recours dirigescontre les decisions des tribunaux administratifsvisees a` larticle L. 212-2 (CJA, art. L. 311-5), cest-a`-dire autorisant ou refusant dautoriser lexercice, par lescontribuables, des actions appartenant a` certaines collecti-vites territoriales et a` leurs etablissements publics, dans lesconditions fixees par le Code general des collectivites ter-ritoriales . Ces decisions des tribunaux administratifsnont pas un caracte`re juridictionnel et les recours dirigescontre elles rele`vent du plein contentieux (CE, ass.,26 juin 1992, Pezet et San Marco, 2 esp., req. no 134980,Lebon 247, concl. G. Le Chatelier).

    Il en va de meme : en vertu de larticle R. 834-3 du Code de justice admi-nistrative, des recours en revision (CE 7 mars 1990,Robert, req. no 112296, Lebon 61) ;

    pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 . 11

    en labsence de dispense resultant dun texte expre`s, desrecours contre les amendes infligees par le ministre de lIn-terieur aux transporteurs (C. etrangers, art. L. 625-2) ; des recours contre les sanctions prononcees par leConseil superieur de laudiovisuel, qui sont des recours depleine juridiction (L. no 86-1067, 30 sept. 1986, relative a`la liberte de communication, JO 1er oct., art. 42-8) ; des recours contre les sanctions prononcees par laCommission de controle des assurances (C. assur.,art. L. 310-18) ; des recours contre lelection des deputes francais au Par-lement europeen (L. no 77-729, 7 juill. 1977, relative a`lelection des representants au Parlement europeen, JO8 juill., art. 25) ; des recours contre lelection des membres du Conseilsuperieur des Francais de letranger (L. no 82-471, 7 juin1982, relative au Conseil superieur des Francais de letran-ger, JO 8 juin, p. 1810, art. 9) ; des recours contre la designation des membres duConseil economique, social et environnemental (Ord.no 58-1360, 29 dec. 1958, portant loi organique relativeau Conseil economique et social, 30 dec., p. 12033,art. 10) ; des recours en opposition a` un changement de nom(CE, sect., 24 oct. 1952, Combaz, Lebon 461)...

    D. Devant les juridictions specialisees

    210 75

    Frequence de la dispense dobligation . Il nest gue`re possiblede systematiser les re`gles de la representation des partiesdevant les juridictions administratives specialisees, la ques-tion etant en principe reglee par le texte institutif de cha-cune de ces juridictions ou par les re`glementsdapplication. Il apparat toutefois que la dispense davocatest plus frequente que lobligation.

    On citera ici les juridictions les plus connues devantlesquelles le ministe`re davocat nest pas obligatoire, la dis-pense resultant le plus souvent de labsence de dispositionimposant le recours a` un avocat : les juridictions disciplinaires ordinales : conseils departe-mentaux, regionaux, nationaux et superieurs des ordresprofessionnels relevant du Conseil dEtat par la voie de lacassation ; la section disciplinaire du Conseil superieur de lEduca-tion nationale ; les juridictions financie`res : Cour des comptes, Cour dediscipline budgetaire et financire et chambres regionalesdes comptes ; la Cour nationale du droit dasile (anct Commission desrecours des refugies) ; les juridictions des pensions ; les commissions interregionales et nationale de la tarifi-cation sanitaire et sociale ; les commissions dindemnisation des Francais doutre-mer, pour lesquelles la dispense est expressement prevue etdes decisions desquelles le Conseil dEtat est juge dappel(L. no 70-632, 15 juill. 1970, relative a` une contributionnationale a` lindemnisation des Francais depossedes de

  • II . Linstance

    Sommaire du dossier 250

    Les incidents de linstruction

    s e c t i o n 1 nos

    Les demandes incidentes lintervention 250.2 250.170

    1 En premie`re instance 250.5 250.155A. Demande additionnelle du demandeur 250.10 250.30

    B. Demandes incidentes du defendeur

    (conclusions reconventionnelles) 250.35 250.70

    C. Demandes incidentes emanant de tiers

    (interventions) 250.75 250.155

    1. Intervention volontaire 250.75 250.115

    2. Intervention forcee

    appel en cause 250.120 250.155

    2 Devant la cour administrative dappel 250.160

    3 Devant le Conseil dEtat 250.165 250.170

    s e c t i o n 2

    Linscription de faux 250.171 250.190

    1 A` legard des actesdune autorite publique 250.180 250.185

    2 Inscription de faux des pie`ceset actes prives 250.190

    s e c t i o n 3

    La reprise dinstance 250.191 250.212

    s e c t i o n 4

    La peremption dinstance 250.215

    s e c t i o n 5

    Le changement davocatet le desaveu davocat 250.216 250.231

    1 Devant le tribunal administratif

    12 pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 .

    ou la cour administrative dappel 250.220 250.225

    2 Au Conseil dEtat 250.230 250.231

    s e c t i o n 6

    Le desistement 250.232 250.355

    1 Desistement volontaire ou explicite 250.240 250.315

    A. Re`gles generales 250.240 250.275

    B. Re`gles de procedure du desistement 250.280 250.290

    C. Donne acte de desistement 250.295 250.315

    2 Desistement implicite(desistement doffice) 250.320 250.355

    A. Tribunal administratif

    ou cour administrative dappel 250.320 250.345

    B. Conseil dEtat 250.350 250.355

    s e c t i o n 7

    Le non-lieu a` statuer 250.356 250.420

    1 Non-lieu dans le contentieuxde lexce`s de pouvoir 250.370 250.380

    2 Non-lieu dans le contentieuxde pleine juridiction 250.385

    3 Non-lieu legislatif 250.390

    4 Non-lieu electoral 250.395

    5 Non-lieu en letat 250.400 250.404

    6 Procedure du non-lieu a` statuer 250.405 250.420

  • Les incidents de linstruction

    25015

    Dossier 250

    Les incidents de linstruction

    s e c t i o n 1Les demandes incidentes lintervention

    250 2

    Textes applicables . CJA, art. R. 312-3, R. 631-1 et R. 632-1.

    1En premie`re instance

    250 5

    Competence . Devant le tribunal administratif, le Code dejustice administrative fait allusion aux demandes incidentespour indiquer que le tribunal territorialement competentpour connatre dune demande incidente est celui qui estsaisi de la demande principale (CJA, art. R. 312-3).

    A. Demande additionnelle du demandeur

    250 10

    Recevabilite . La demande incidente peut emaner du deman-deur qui augmente en cours de linstance principale le ter-rain du litige par une extension de ses conclusions initiales.

    Sil sagit dexce`s de pouvoir ou de matie`res dans les-quelles un delai de saisine du juge est impose a` peine dir-recevabilite, cette extension par voie de memoire incidententranera un examen de la requete initiale pour determi-

    pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 . 13

    ner si elle contenait ou non un defere de lensemble dulitige (CE 26 avr. 1939, Cne de Colombes, Lebon 264).

    Sil sagit de conclusions veritablement nouvelles, ellesne seront recevables par voie incidente que si aucune finde non-recevoir ne peut leur etre opposee.

    Le cas echeant lannulation dune decision attaqueeentranera par voie de consequence celle dune decisionqui en decoule necessairement, de`s lors que cette dernie`reaura ete attaquee egalement dans les delais la concernant.

    Linstruction dune demande incidente emanant dudemandeur a lieu dans les memes formes que la requete(CJA, art. R. 631-1). Ceci implique quelle est automati-quement jointe au dossier principal et que si linstructionest close, des conclusions incidentes seront ecartees.

    Il ne sagit pas dune autre instance.

    250 15

    Decisions administratives connexes . Elles peuvent etre atta-quees par la meme requete mais il sagit de demandesconnexes et non dune demande incidente, succedant encours dinstance a` une demande initiale visant un acte dif-ferent.

    La jonction des demandes connexes et des demandesincidentes est pratiquee par le tribunal competent pour letout.

  • Les incidents de linstruction

    25020

    Une seule requete ne peut pas saisir le tribunal de deuxmarches distincts sans lien entre eux dans le contentieuxdes contrats (CE 5 janv. 1972, Ophlm interdepartementalde la region parisienne, req. no 78631, Lebon 22 ; CE25 fevr. 1987, Mortet, req. no 45269, Lebon 880).

    250 20

    Demande incidente relevant dun type de contentieux diffe-rent de celui de la demande initiale . La distinction descontentieux entrane une grave difficulte pour le requerantqui use a` la fois du recours pour exce`s de pouvoir pourobtenir lannulation dune decision et une reparation duprejudice resultant de lillegalite sanctionnee de cetteannulation (v. par ex., CE 31 mai 1957, Sieur Balpetre,Lebon 362 : societaire de la Comedie Francaise qui obtienta` la fois lannulation de sa revocation et une indemnite de1 500 000 F).

    Cette question a ete precedemment traitee en ce quiconcerne essentiellement la liaison de chacun des deuxtypes de contentieux (v. ss nos 240.210 s.) et la coordina-tion des requetes, ainsi que la recevabilite respective (v.not. CE 1er juin 1953, Vasnier, Lebon 254 ; CE 20 fevr.1953, Ste Intercopie, S. 1953, III, p. 79 ; CE 23 mars1973, Cie dassurances LUnion, Dr. adm. 1973, no 138).

    En ce qui concerne linstruction, le tribunal organiselinstruction de la ou des requetes relevant des deux typesde contentieux selon le droit commun. La bonne adminis-tration de la justice postule que le meme rapporteur leursoit designe et quil organise le deroulement dinstructionsparalle`les le plus souvent dans les memes delais en vuedune jonction des dossiers au moment de la cloture etdun jugement unique en raison de la connexite des ins-tances.

    Cette opportunite rele`ve dun pouvoir discretionnairedu tribunal charge de linstruction (CE 31 janv. 1923, pre-fet des Alpes-Maritimes, Lebon 108 ; CE 15 dec. 1971,Barat, req. no 80210, Lebon 1156).

    250 25

    Demandes dinjonctions et dastreintes : mesures dexecu-tion . De telles demandes presentees dans le cadre desarticles L. 911-1 et L. 911-3 du Code de justice adminis-trative sont acceptees en cours dinstance. Elles revetent lecaracte`re de demandes incidentes ; elles sont instruites enmeme temps que linstance principale et soumises auxre`gles ordinaires.

    En effet une demande dinjonction ne peut pas etre pre-sentee a` titre de requete isolee ou principale (CE 7 avr.1995, Surry, req. no 154129, Lebon 158). Mais sil sagitdune requete fondee sur larticle L. 911-4 apre`s jugementdefinitif (demande daide a` lexecution), il y a lieu a` instruc-tion selon un processus particulier (CJA, art. R. 921-1).

    250 30

    Demande de refere-suspension . Bien quelle soit connexe etincidente a` une requete en annulation, la demande de

    14 pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 .

    refere-suspension de la decision attaquee par celle-ci doitetre formulee par requete distincte (CJA, art. R. 522-1).Elle nest donc pas une veritable demande incidente.

    Linstruction de cette requete est de ce fait isolee decelle de la requete du moins en principe car elle estpoursuivie dextreme urgence avec des delais reduits etsans mise en demeure (CJA, art. R. 512-2).

    Certains plaideurs simaginent quen formulant unedemande de refere-suspension, ils obtiendront de ce faitune instruction acceleree de la requete principale. Ce cal-cul est souvent mis en echec par la pratique des tribunauxadministratifs, notamment lorsque le rejet du sursis estprononce rapidement.

    B. Demandes incidentes du defendeur(conclusions reconventionnelles)

    250 35

    Cas rare . Le defendeur peut ne pas se borner a` conclure aurejet des pretentions du demandeur ; il peut formuler unedemande dirigee contre son adversaire et tendant a` obtenirdu tribunal certaines condamnations contre lui.

    Un tel incident de procedure constitue une demandereconventionnelle. Le principe de telles demarches estreconnu par larticle R. 312-3 du Code de justice admi-nistrative.

    250 37

    Exclusion de la demande reconventionnelle en exce`s de pou-voir . La nature meme du recours pour exce`s de pouvoirqui est un proce`s fait a` un acte ou` il ny a pas de veri-table partie defenderesse exclut la possibilite de demandereconventionnelle. De ce fait une telle demande est egale-ment irrecevable lorsquelle est formulee en annexe a` unrecours en indemnite (CE 7 dec. 1979, Delorme, Lebon847 ; CE 15 janv. 1988, Mme Lazard, Dr. adm. 1988,no 183 ; v. aussi CE 24 nov. 1967, Noble, Lebon 443).

    250 40

    Competence . La demande reconventionnelle nest recevabledevant le juge administratif que si par sa nature et sonobjet elle rele`ve de la competence de la juridiction admi-nistrative.

    Cest ainsi que la plupart des demandes dirigees contreun particulier (le demandeur le plus souvent) par lAdmi-nistration sont irrecevables de ce chef (CE 20 juill. 1917,ville du Havre, Lebon 576 ; CE 27 mars 1925, Cie dassu-rances lUrbaine et la Seine et Sieur Arpajoux, Lebon 330 ;CE 27 nov. 1946, Dorleans, Lebon 445).

    De la meme manie`re sont irrecevables les conclusionsreconventionnelles formulees directement devant le jugepar une autorite administrative qui, en vertu du privile`gedu prealable, disposerait du pouvoir demettre un titreexecutoire pour aboutir au meme resultat (CE 9 juill.1975, Ste Ascinter-Otis, req. no 93967, Lebon 414 ; CE

  • Les incidents de linstruction

    25080

    16 dec. 1988, Bureau daide sociale de Paris, Gaz. Pal.,lettre, 5 mai 1989).

    Toutefois, malgre son caracte`re civil, une demande dedommages-interets pour citation abusive rele`ve de lacompetence du juge administratif (CE 25 oct. 1946, SieursGronier et Gastu, Lebon 247 ; CE 22 dec. 1950, Barbier,Lebon 640 ; CE 24 oct. 1952, Combaz, Lebon 461).

    Mais elle ne peut etre presentee que dans un recours deplein contentieux (CE 24 oct. 1952, Combaz, prec. ; CE7 dec. 1979, Delarue, req. no 05577, Lebon 847, AJDA1980, 549).

    250 45

    Delai . La demande reconventionnelle peut etre representeesans condition de delai au cours de linstruction (CE18 janv. 1928, Quignon, Lebon 72). Elle serait irrecevablesi elle etait formulee apre`s la mise en delibere (CE 17 mars1934, Cne dOulchy-le-Chateau, Lebon 378).

    250 50

    Instruction . La demande reconventionnelle suit le sort de lademande principale en ce qui concerne linstruction ; ellesera jugee en meme temps que celle-ci (CE 2 fevr. 1951,Ste Morin, Lebon 68).

    Lacceptation du desistement par le defendeur vautretrait de ses conclusions reconventionnelles (CE 22 mai1958, Cie centrale de travaux publics, Lebon 290).

    250 55

    Condition de connexite . La demande reconventionnelle doitavoir un lien de connexite avec la demande principale (CE17 nov. 1944, ville dAvallon, Lebon 294 ; CE 28 janv.1976, Ateliers Delestrade, req. no 88841, Lebon 68).

    Elle ne peut etre exercee quen plein contentieux et estessentiellement utilisee dans le domaine des contrats, ou`le defendeur profite de linstance engagee pour opposer lacompensation entre les comptes (CE 4 nov. 1927, villedElbeuf, Lebon 1015) a` condition quil sagisse du memelitige (CE 11 mars 1983, Lacroix, Lebon 105 ; CE 30 oct.1987, Issartier, req. no 67967, Lebon 336).

    250 60

    Contentieux fiscal . En matie`re fiscale lAdministration dis-pose de laction reconventionnelle pour reclamer en coursdinstance un complement dimposition (CE 17 avr. 1937,Faury, Lebon 403).

    250 65

    Contentieux electoral . En matie`re electorale les conclusionsreconventionnelles sont irrecevables (CE 23 sept. 1985,Elections municipales de Saint-Andre-de-la-Reunion,req. no 59882, Lebon 739).

    pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 . 15

    250 70

    Contentieux repressif . En matie`re repressive, le contrevenantde grande voirie nest pas recevable a` diriger des conclu-sions reconventionnelles contre lEtat (CE 2 dec. 1942,SA du Kursaal de Se`te, Lebon 339 ; CE 1er dec. 1937, SteCiterna, Lebon 988 ; CE 17 avr. 1959, Ste darmementHardy et Fourgassie, Lebon 247).

    C. Demandes incidentes emanant de tiers(interventions)

    1. Intervention volontaire

    250 75

    Definition de lintervention volontaire . Lintervention est lefait pour une personne physique ou morale (de droit priveou de droit public) de se joindre spontanement a` une ins-tance quelle na pas introduite et dans laquelle elle na pasete appelee en cause

    Cest la procedure incidente la plus frequente. Elleouvre a` lintervenant les memes possibilites de procedurequaux parties principales, par exemple le pourvoi en cas-sation (CE, sect., 26 fevr. 2003, Bour, req. no 231558,AJDA 2003, 759, Dr. adm. 2003, no 178) ou la questionprioritaire de constitutionnalite (CE 14 juin 2010, Assoc.nationale des societes dexercice liberal, req. no 328937,AJDA 2010, 1959).

    Lintervention volontaire peut avoir lieu soit endemande aux cotes du reclamant, soit en defense a` lappuides arguments de lAdministration. Ainsi la procedure dela demande incidente en intervention concerne-t-elledeux situations differentes : lintervention conservatoire (ou intervention-jonction)qui est pratiquee par celui qui sassocie aux conclusions dudefendeur, en vue dobtenir le maintien de la situation decelui-ci ou le maintien de la sienne propre ; lintervention agressive, qui emane de celui qui sassociespontanement aux conclusions du demandeur.

    Mais il nest pas possible dintervenir simplement pourfigurer au proce`s, sans y prendre position. Cette interven-tion neutre en quelque sorte nest pas admise (CE14 juin 1968, Synd. national des medecins des hopitauxprives, req. no 30870).

    Lorsque lintervention nest pas volontaire, mais provo-quee par ladversaire, il sagit dune mise en cause (v. ss

    nos 250.145 s.).

    250 80

    Interet pour intervenir en plein contentieux . Lintervenantdoit justifier dun interet distinct de celui au cote de quiil se range et dun droit auquel la decision est susceptiblede prejudicier (v. CE 18 mai 1923, Ste des ateliers deFrance, Lebon 425 ; CE 15 juill. 1957, ville de Royan etSA des casinos de Royan, Lebon 499 ; CE 21 mars 1975,Sieurs Bertrand et Paimparay, req. no 78306, Lebon 218 ;CE 27 mars 1983, CPAM des Ardennes, Lebon 222 ; CE

  • Les incidents de linstruction

    25085

    10 juin 1994, Ste Fabrimaco, req. no 101931, Lebon 1120 ;CE 4 juill. 1997, Ste Louis Dreyfus, req. nos 147176et 147225, Lebon 280).

    En matie`re electorale lintervention est soumise a` res-triction quant a` la presentation des moyens et a` linteret(CE 22 dec. 1972, Elections municipales de Sainte EulaliedAns, req. no 83949, Lebon 1106), mais elle est cependantpossible (CE 7 juin 1972, Elections du conseil de lUERde Limoges, Lebon 26, concl. Thery).

    250 85

    Interet pour intervenir en exce`s de pouvoir . Dans ce conten-tieux sont admis a` intervenir ceux qui justifient avoir inte-ret au maintien de la decision attaquee (intervention endefense) ou ceux qui ont un interet suffisant a` obtenirlannulation de lacte attaque par le demandeur (interven-tion en demande). Cest ainsi que pour intervenir dans uncontentieux ouvert par un recours en matie`re durbanismelintervenant doit avoir son domicile a` proximite des lieuxdu litige et en justifier (CAA Lyon, 28 dec. 2004, Cne deContamines-Montjoie, req. nos 00LY00832 et 00LY00834,AJDA 2005, 973).

    Il est admis que linteret pour agir des personnesmorales (associations specialement) est plus largementapprecie en intervention quen demande principale (CE9 nov. 1954, Synd. du personnel civil de ladministrationcentrale du secretariat dEtat a` la Guerre, Lebon 584). Lin-teret moral est admis (CE 27 avr. 1934, Ligue nationalecontre lalcoolisme, Lebon 493 ; CE 3 aout 1945, Pansu,Lebon 171 ; CE 9 mars 1977, Ferreira, req. no 02969,Lebon 929 ; CE 18 juin 1982, min. de lAgriculture, req.no 22419, Dr. adm. 1982, no 308).

    Mais dans le contentieux des reconduites a` la frontie`re,lintervention de tiers nest pas admise (CE 29 juill. 1994,prefet de la Seine-Maritime, req. no 143866, Gaz. Pal.1995, pan. p. 51).

    Lintervention est possible dans le recours en apprecia-tion de validite dun acte administratif (CE 22 dec. 1967,Alban, D. 1968, jur. 478 ; cet arret marque labandondune jurisprudence plus restrictive : CE 17 juin 1953,ville de Besancon, Lebon 291).

    En matie`re repressive lintervention est recevable de lapart de ceux qui ont interet a` la decision a` intervenir (CE29 juin 1926, Cie des chemins de fer de Paris a` Orleans,Lebon 108).

    Cest la manie`re la plus expediente pour les concession-naires du domaine public de faire respecter leurs droits etdobtenir des reparations pecuniaires.

    250 90

    Delai . Lintervention nest assujettie a` aucune condition dedelai (CE 10 mars 1965, M. Worlocu dit Georges Gue-tary, JCP 1965, no 14314).

    Elle est recevable jusqua` la cloture de linstruction (CE16 dec. 1994, Chasseurs de la Creuse, req. no 105798,Lebon 563 ; CE 1er mars 1995, Groupe assoc. Groupeinformation asile, req. no 148963, Lebon 977). Elle peut

    16 pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 .

    meme etre formee pour la premie`re fois en appel (CE29 mars 1954, Vve Nardon, Lebon 193) mais elle ne peutpas se limiter au sursis a` execution (CE 27 mai 1991, villede Gene`ve et a., req. no 104723, Lebon 205).

    250 95

    Procedure de lintervention . Lintervention doit etre formeepar requete distincte (CJA, art. R. 632-1 ; CE 31 mai1957, Cuzin, Lebon 364 ; CE 15 juill. 1958, Sieur Sente-nac, AJDA 1958, II, 413) et ceci a` peine dirrecevabilite(CE 12 dec. 2003, Mme Ammouche et Mme BangueNambea, req. no 235234, Lebon 937).

    Elle nest pas assujettie a` la liaison du contentieux (CE13 juin 1936, Hitzel, Lebon 641 ; CE 18 fevr. 1959, villede Roubaix, Lebon 125 ; v. note Debbasch ss CE 6 nov.1959, Dame Pomar, Lebon 1583, D. 1968, jur. 468).

    Lintervenant doit adopter les memes conclusions quecelui qui agit ou qui defend. Il ne peut pas prendre uneposition divergente autonome (CE 6 nov. 1959, DamePomar, prec.).

    La requete en intervention aux cotes dun requerant enannulation dun document durbanisme (v. ss no 250.115)na pas a` etre notifiee par lintervenant au beneficiaire dece document (CE 30 juill. 1997, Mlle Fanatzis et Warin,req. no 159648, Gaz. Pal., lettre, 30 dec. 1997, p. 6).

    La requete en intervention est assujettie aux memesconditions de forme que la requete ou la defense princi-pales : mentions, copies en nombre voulu, timbre, avocatle cas echeant (CE 16 mai 1956, Briand, Lebon 21 ; CJA,art. R. 631-1).

    Lintervention doit etre motivee (CE 12 juin 1981,Grimbichler et a., req. no 13173, Lebon 256 ; CE 18 dec.1989, Cne de Replonges, Gaz. Pal., lettre, 23 mars 1990).Une simple declaration dintervention ne suffit pas. Il fautune requete explicite (CE 16 dec. 1994, secr. dEt. aupre`sdu Premier ministre charge de lenvironnement, req.no 105798, Dr. adm. 1995, no 387).

    Lintervenant ne peut invoquer que les memes moyensque la partie aux cotes de laquelle il intervient et ceci dansle respect du delai en ce qui concerne les moyens nouveauxeventuels (CE 7 janv. 1958, proprietaires de chenes lie`ges).

    Une intervention defensive nest admise que si le defen-deur principal a produit une defense (CE 5 fevr. 1988,Surette, req. no 76595, Lebon 960 ; CE 26 mars 1996, SarlPub Espace, req. no 157678, Lebon 1096).

    Lirrecevabilite du recours principal entranera le rejetde lintervention en demande aux cotes du requerant (CE25 juill. 1934, ville de Saint-Lucien, Lebon 906 ; CE7 janv. 1955, Sieur Le Parc, Lebon 7 ; CE 19 janv. 1956,Noel, Lebon 730 ; CE 10 nov. 1986, Synd. des inspecteursdu travail, Lebon 854).

    Lintervenant nest pas considere comme une partie ausens du Code de justice administrative. Ceci a plusieursconsequences : il na pas a` etre invite a` regulariser le defaut de memoiredistinct necessaire pour intervenir (CJA, art. R. 632-1 ;CE 12 dec. 2003, Mme Ammouche et Mme BangueNambea, req. no 235234, Lebon 937) ;

  • Les incidents de linstruction

    250125

    de meme, il na pas a` etre informe des moyens invoquesdoffice (CJA, art. R. 611-1 ; CE 22 juin 1992, Cne deRothau, req. no 65142) ; il ne peut pas non plus beneficier des frais irrepetiblesde larticle L. 761-1 du Code de justice administrative (CE30 avr. 1997, Assoc. francaise des banques, req. nos 172237et 172238) ni etre condamne a` les supporter.

    250 100

    Instruction . Normalement, le memoire en intervention estnotifie aux parties principales. Toutefois cette communica-tion nest pas obligatoire (CJA, art. R. 632-1, al. 2) si ellepeut retarder le jugement du litige, lorsque laffaire est ins-truite, sauf si le moyen invoque par lintervenant a uneinfluence sur la decision du tribunal (CE 1er mars 1995,assoc. Groupe information asile, req. no 148963, Lebon 977).

    En aucun cas le jugement de laffaire principale ne peutetre retarde par une intervention (CJA, art. R. 632-1, al. 3).

    250 105

    Jugement . Il est statue par le meme jugement que sur lademande principale (Circ. min. Interieur, 31 juill. 1980).Lintervenant peut etre condamne aux frais sil y a lieu(CE 4 juill. 1951, Rochefort et a., Lebon 390).

    250 110

    Appel . Le refus dadmettre un intervenant est susceptible dap-pel (CE 9 janv. 1959, de Harenne, Lebon 23). Linterve-nant en demande ne peut faire appel du jugement rejetantla requete principale que sil aurait eu qualite pour agir auprincipal (CE 17 juin 1977, assoc. Centre et Ouest etCentre social, familial et menager, req. no 99982, Lebon929). Une intervention est possible en appel meme si ellenavait pas ete faite en premie`re instance (CE 16 oct. 1959,Dentistes du Nord, Lebon 520). Si une personne etait inter-venante en premie`re instance et quelle pouvait faire appel,elle ne pourra pas a` defaut intervenir sur lappel principal(CE 21 juin 1957, Entreprise Technotramo, Lebon 412).

    Lintervenant en defense ne peut faire appel que silaurait pu faire lui-meme tierce opposition au jugement(CE 11 janv. 1995, Federation des services CFDT, req.no 136436, Lebon 1002 ; CAA Lyon, 7 juill. 1995, Stedamenagement de Morzine-Avoriaz, req. no 95LY00109,Lebon 1009 ; v. Dossier 330).

    Mais si la partie principale ne fait pas appel, linterve-nant peut faire appel seul, mais a` condition de justifier deson interet a` contester le jugement qui le`se ses droits (CE5 mars 1943, Generale des Eaux, Lebon 62 ; CE 21 nov.1980, Conseil central de lOrdre des pharmaciens etministre de la Sante, req. no 04437, Lebon 411).

    250 115

    Cas particuliers . En matie`re fiscale (v. CE 19 fevr. 1971, Automobileclub du Nord de la France, req. no 65918, Lebon 148).

    pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 . 17

    Lintervention nest pas possible en matie`re dimpot sur lerevenu, sauf de la part dun codebiteur solidaire de limpot(CE 10 oct. 1997, Chevreux, req. no 117640, Gaz. Pal.1998, lettre p. 36). En matie`re electorale (v. ss no 250.80 ; v. CE 3 fevr.1989, maire de Paris, req. no 104680, Lebon 47). En matie`re dedifices menacant ruine. Le locatairepeut intervenir aux cotes du proprietaire (CE 13 mars1959, Frenkiel, Lebon 934) ou prendre des conclusionsdivergentes (demolition ou reparation) (CE 6 mai 1970,Vve Ubaud et Mlle Cave, req. no 76004, Lebon 303).

    2. Intervention forcee appel en cause

    250 120

    Intervention forcee dun tiers . Cette procedure na de sensque dans le contentieux de pleine juridiction et lorsquilest necessaire de conclure contre ou entre plusieurs parties.

    En matie`re dexce`s de pouvoir, il appartient au presi-dent ou au rapporteur davertir les interesses (generale-ment les beneficiaires de la decision attaquee) du depot dela requete en leur adressant une copie de celle-ci. Ceci apour effet de les appeler a` linstance (CE 15 fevr. 1980,SCI du 73, avenue du Commandant-Barre, req.no 12709) ; ils prennent la position dobservateur ou dedefendeur. Mais il ne sagit pas veritablement dune miseen cause car elle nest pas provoquee par ladversaire(v. CE 22 mars 1978, Garibaldi, req. no 07798, D. 1978,IR 221 ; CE 20 dec. 1985, ville de Paris, req. no 38801,Lebon 386).

    Les personnes ainsi presentes a` linstance en observa-teur ny ont pas a` proprement parler la qualite de parties(CE 6 janv. 1961, min. de lInterieur c/Fourcaud, Lebon1151 ; CE 13 fevr. 1963, min. de lEducation nationalec/Assoc. Les amis de Chiberta, Chambre dAmour, cinqCantons et Fontaine Laborde, Lebon 92). Cependant la loino 94-112 du 9 fevrier 1994 a cree larticle L. 600-3 dansle Code de lurbanisme qui organise une procedure dap-pel en cause du beneficiaire du permis de construire(L. no 94-112, 9 fevr. 1994, portant diverses dispositionsen matie`re durbanisme et de construction, JO 10 fevr.).

    En effet le requerant doit notifier (a` peine dirrecevabi-lite de son recours) dans les quinze jours une copie deson recours au beneficiaire du document durbanisme quilattaque en vue de son annulation (CJA, art. R. 411-7).

    Cette notification forcee qui nincombe pas au tribunalequivaut a` un appel en cause force bien quaucune conclu-sion ne soit prise contre le beneficiaire lui-meme.

    250 125

    Diverses modalites de lintervention forcee . La veritableintervention forcee ou mise en cause est demandee parconclusions emanant dune des parties. Elle obeit auxformes prescrites pour les requetes introductives dins-tance. On distingue differentes formes dinterventionforcee.

  • Les incidents de linstruction

    250127

    250 127

    Appel en cause . Il est forme par le demandeur qui appellesur linstance un defendeur supplementaire afin dobtenircontre lui une condamnation quil craint de ne pouvoirobtenir contre le defendeur premier cite (v. CE 16 avr.1948, Ste Le Beton, Lebon 167). On peut egalement obte-nir par ce procede une condamnation solidaire des diffe-rents defendeurs (CE 1er dec. 1937, Gianotti, Lebon 988).

    250 130

    Cas particulier : appel en cause des organismes de securitesociale . En vertu de dispositions particulie`res du Codede la securite sociale, il appartient au requerant ou a` defautau tribunal (qui doit agir doffice, CE 18 mars 1960, villede Tours, Lebon 208) dappeler en cause les organismes desecurite sociale dans les litiges tendant a` la reparation dedommages corporels pour lesquels les prestations de secu-rite sociale ont ete versees a` la victime dun dommageimpute a` une collectivite publique ou a` un ouvrage public(CE 11 oct. 1963, Cne de Seichamps, Lebon 482).

    Symetriquement, si linstance a ete engagee par la secu-rite sociale, cette requerante a lobligation dappeler encause la victime (CE 1er juill. 1959, CRSS de Normandie,Sieur Veret et Caisse primaire de Rouen, Lebon 418 ; CE14 mars 1980, CU de Bordeaux, req. no 13780, D. 1980,IR 249). Cette obligation a ete etendue a` lappel en causede lAdministration chargee de la gestion des prestationssociales des agents publics, dans le meme type de litigesen responsabilite (CE 27 janv. 1967, Mlle Lemmour,Lebon 48 ; CE 9 juin 1972, Hourtoule, Lebon 428).

    250 135

    Appel en garantie . Il est formule par le defendeur qui appellesur linstance un tiers qui prend a` son tour la position dedefendeur (CE 21 mai 1948, min. des Travaux publicsc/Cne de Thun-lEveque, Lebon 228 ; CE 21 nov. 1958,Cne de Houilles, Lebon 579 ; CE 2 mars 1979, min. delEquipement et de lAmenagement du territoire c/SteSoflumar et Entreprise Voisin, req. no 02413, Lebon 912).

    Cette procedure nest pas admise dans le contentieuxde la repression. Le contrevenant reste seul face aux pour-suites (CE 29 mars 1933, Ste Worms, Lebon 377 ; CE8 mars 1968, Ste Lindustrielle commerciale et la Samic,Lebon 177).

    250 140

    Appel en declaration de jugement commun . Lappel endeclaration de jugement commun est une procedure parlaquelle une des parties (demandeur ou defendeur) appellesur linstance un tiers afin que celui-ci soit present au pro-ce`s, mais sans prendre de conclusions a` son egard.

    Ce procede est destine a` eviter les effets de lautoriterelative de la chose jugee mais un tel recours incidentinterrompt la prescription quadriennale (CE 26 janv.1996, CPAM du Havre, req. no 126644, Lebon 17).

    18 pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 .

    Si, par la suite un autre proce`s oppose lune des partiesau premier proce`s et celui qui a ete appele en declarationde jugement commun, ce dernier ne pourra pas pretendreque la decision intervenue lui est inopposable (pour unexemple de declaration de jugement commun, CE1er juill. 1959, CRSS de Normandie, Sieur Veret et Caisseprimaire de Rouen, Lebon 418).

    Le Conseil dEtat a precise les conditions dans lesquellespeut sexercer la demande en declaration de jugementcommun. Seuls peuvent se voir appeler en declaration dejugement commun les tiers dont les droits ou obligationsa` legard des parties en cause pourraient donner lieu a` unlitige dont le tribunal administratif eut ete competent pourconnatre (premie`re condition) et auxquels pourrait preju-dicier ledit jugement dans des conditions leur ouvrant ledroit de former tierce opposition a` ce jugement (deuxie`mecondition) (CE 20 janv. 1960, Sieur Asso et Cie dassu-rances generales, Lebon 44 ; CE 30 mars 1979, Moisan eta., req. no 03527, Lebon 143 ; CE 8 juill. 1992, Cne deLibourne, req. no 90581, Lebon 288 ; CE, avis, 7 avr. 2010,Idrissi, req. no 333407, AJDA 2010, 758 : mise en causedu Fonds de garantie des victimes dactes de terrorisme etdautres infractions).

    250 142

    Cas particulier : exce`s de pouvoir et contentieux electoral .Il ne peut y avoir de declaration de jugement commun

    en matie`re dexce`s de pouvoir (CE 25 mai 1970, Ste deconstruction La Favie`re , req. no 74409, Lebon 352 ; CE8 dec. 2008, Synd. SUD-PTT de Savoie, cite par D. Cha-banol, Code de justice administrative, Le Moniteur, 4e ed.,p. 730) ni en matie`re electorale (CE 16 mars 1988, Audi-net, req. no 44334, Lebon 968).

    250 145

    Procedure de lintervention forcee . Lorsquun tiers est appelesur linstance, soit par le demandeur, soit par le defendeur,il a lobligation juridique de figurer sur la procedure enexecution des ordres de communication donnes par le tri-bunal en vertu de ses pouvoirs normaux dinstruction.

    La recevabilite de cette intervention forcee ne fait pasde difficulte, lorsque le memoire produit a le caracte`redune defense (CE 22 fevr. 1935, Larsonneau, Lebon 238 ;CE 22 oct. 1954, Conseil departemental des sages-femmesde la Gironde, Lebon 551).

    Les formes de procedure prescrites pour les requetes et lesdefenses ainsi que les mesures dinstruction prevues par lecode sont applicables aux mises en cause (CJA, art. R. 631-1).

    Une mise en cause peut etre demandee dans unerequete, dans un memoire en defense ou dans un memoiresepare.

    La personne regulie`rement mise en cause devient partieau litige (CE 22 oct. 1954, Conseil departemental dessages-femmes de la Gironde, Lebon 551). Mais les mesuresdinstruction anterieures a` lintervention ne sont pas oppo-sables a` lintervenant (CE 24 mars 1944, Devaux, Lebon101).

  • Les incidents de linstruction

    250180

    250 150

    Delai de lintervention forcee . Comme lintervention ordi-naire, la mise en cause peut etre demandee sans conditionde delai. Mais elle ne doit pas retarder le jugement delaffaire. De`s lors, si un appel en cause est formule alorsque laffaire principale est sur le point detre jugee, le tri-bunal peut lecarter pour eviter de nouveaux delais (CE25 avr. 1941, ville de Saint-Claude, Lebon 71 ; CE 11 mai1962, Cts Duboul de Malafosse, AJDA 1962, II, 588,concl. Combarnous).

    250 155

    Interdiction de la mise en cause doffice . La mise en causedoit etre demandee au tribunal. Celui-ci na pas le pouvoirdordonner doffice lappel en cause dun tiers (CE 15 nov.1889, Guigon, Lebon 1042 ; CE 26 mars 1958, Synd. inter-communal des eaux de Lomagne, Lebon 198). Mais il nepourrait refuser une mise en cause regulie`rement sollicitee(CE 4 dec. 1930, ville du Havre c/Cie generale francaisede tramways et Port autonome du Havre, Lebon 1027).

    En statuant a` legard dune personne non mise en cause,le tribunal se prononce ultra petita (CE 14 mai 1952,Aurolle et a., Lebon 253 ; CAA Bordeaux, 24 avr. 1966,Cts Marfond, JCP 1966, no 14783, note H.G.).

    2Devant la cour administrative dappel

    250 160

    Renvoi . Les re`gles de procedure applicables aux diverses proce-dures de lintervention forcee decrites precedemment sont

    s e c t i o n 2Linscription de faux

    250 171

    Texte applicable . CJA, art. R. 633-1.

    250 175

    Precision . Cette procedure est parfois denommee egalement faux incident .

    1A` legard des actes dune autorite publique

    250 180

    Competence . Pendant longtemps le Conseil dEtat a ouvertlargement la procedure de linscription de faux contre lesactes administratifs (CE 23 juin 1902, Olive, Lebon 465 ;

    pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 . 19

    applicables en cour administrative dappel. Toutefois si laf-faire nest pas dispensee davocat en appel, lintervenantdoit agir par avocat au meme titre quune partie principale.

    Lintervenant de premie`re instance a qualite pour pour-suivre en appel son intervention (sur la faculte pour lin-tervenant dagir en appel, v. CE 29 mars 1954, VveNardon, Lebon 193 ; v. aussi ss no 250.110).

    Lintervention forcee en appel peut etre formulee parconclusions dintime a` intime : elle constitue un cas dappelprovoque (v. Dossier 310 ; CE, ass., 11 juill. 1984, Cne deSaint-Sebastien sur Loire, req. no 30436, Lebon 267).

    3Devant le Conseil dEtat

    250 165

    Recours direct . Sil sagit dun recours direct au ConseildEtat, dispense davocat, les re`gles des demandes inci-dentes sont transposables (v. ss nos 250.5 s.).

    250 170

    Cassation . Sil sagit dun pourvoi en cassation pour lequel leministe`re davocat est obligatoire, les re`gles sont connuesde celui-ci et cest a` lui quil appartient dagir au mieuxdes interets de la partie quil represente au cours de lins-truction du pourvoi.

    Les re`gles concernant la possibilite pour un intervenantde premie`re instance dagir en appel paraissaient transpo-sables en cas de pourvoi en cassation.

    En tout etat de cause, il nest pas permis dintervenirpour la premie`re fois dans une procedure en cassation.

    CE 7 sept. 1945, Horrie, Lebon 186 ; CE 26 fevr. 1947,Jammes, Lebon 82) mais ceci avait linconvenient de rendrele juge judiciaire competent (C. civ., art. 1319).

    Depuis 1955, il decide que sauf dans le cas ou` une loiprevoit expressement que les mentions dun acte adminis-tratif font foi jusqua` inscription de faux (CE 1er avr. 1955,Sieur Athias, Lebon 129) le principe de la separation desautorites judiciaire et administrative soppose a` ce quelexactitude des mentions contenues dans les actes admi-nistratifs soit appreciee par les tribunaux de lordre judi-ciaire (CE, ass., 1er avr. 1955, Sieur Delarue, Lebon 195,note Waline, RD publ. 1955, p. 986 ; CE 30 sept. 1955,Sieur Leroux, Lebon 455 ; CE 3 mai 1957, Vaillant, Lebon996 ; CE 12 mai 1976, Jozet, req. no 99792, Lebon 1061 ;CE 7 dec. 1979, Chami, req. no 11164, Lebon 849 ; CE2 fevr. 1990, Weber, req. no 75541, Lebon 933).

  • Les incidents de linstruction

    250185

    Les actes des autorites publiques font pleine foi etbeneficient dune presomption de regularite qui peut etredetruite par la preuve contraire au besoin sur lenonce degraves presomptions articulees contre lacte et que le jugeverifie (par ex. lantidate dun document : CE 4 mars1949, Sieur Rau, Lebon 103 ; la mention certifieeconforme dun acte redige ou introuvable : CE 26 janv.1951, Dame Galy, Lebon 46).

    Mais de simples invraisemblances ne suffisent pas(v. concl. Fournier ss CE 12 nov. 1958, Raffinerie desoufre, AJDA 1959, II, 14).

    250 185

    Procedure . Le moyen dinscription de faux dirige contre unacte administratif est examine par le tribunal administratifcomme un moyen ordinaire (CE 9 dec. 1959, Sauvageot,Lebon 663 ; CE 17 juin 1960, Contessoto, Lebon 406) etpratiquement il ne peut concerner quun document dontune des parties entend se prevaloir, sinon il est inoperant.

    En effet une demande dinscription de faux visant a` titreprincipal un acte administratif, qui ne ferait pas par ailleurslobjet dun recours en annulation serait irrecevable. Cenest quun incident de procedure (TA Lyon, 14 janv.1982, Barache-Chabane, inedit ; dans le meme sens, CE4 avr. 1990, Roger, req. nos 87225 et 95560).

    Ainsi en principe, un acte administratif ne peut fairelobjet daucun renvoi devant le juge judiciaire pour veri-fier sil est atteint dun faux (CE 30 sept. 1955, SieurLeroux, Lebon 455).

    Il appartient au juge administratif de statuer lui-memesur la valeur des mentions de lacte administratif argue defaux (CE 26 janv. 1951, Dame Galy, Lebon 46 ; CE, sect.,30 nov. 2007, Pucci, req. no 266500, AJDA 2007, 2288).Il proce`de lui-meme aux verifications utiles (v. CE16 nov. 1956, Union syndicale des industries aeronau-tiques, Lebon 434 ; CE 20 juin 1969, Pradines, Dr. adm.1969, no 244 ; CE 20 janv. 1988, Cne de Pomerol, req.no 62900, Lebon 16).

    2Inscription de faux des pie`ces et actes prives

    250 190

    Renvoi au juge judiciaire . Si la demande en inscription defaux vise un acte prive dont une des parties entend se

    20 pratique du contentieux administratif . dalloz . mai 2011 .

    servir au cours dune procedure administrative, rien nesoppose a` ce que des dispositions de droit commun recoi-vent application. Le juge administratif sest cependantreconnu competent sur un echange de courrier postal dansle cadre dun litige fiscal relevant de sa competence aufond, et ceci alors quune loi donne competence au jugejudiciaire sur la validite des documents postaux (CE, sect.,30 nov. 2007, Pucci, req. no 266500, AJDA 2007, 2288,Dr. adm., fevr. 2008, 41).

    La procedure est reglee par larticle R. 633-1 du Codede justice administrative et peut aboutir a` interromprelinstance administrative par un renvoi devant lautoritejudiciaire ordonne par le juge administratif.

    Lorsquune demande en inscription de faux est formu-lee contre une pie`ce produite par une partie, le tribunalfixe le delai dans lequel la partie qui la produite sera tenuede declarer si elle entend sen servir.

    Si la partie ainsi mise en demeure declare renoncer a` seservir de la pie`ce en cause (ou ne fait aucune declaration),lincident est clos. Linstance se poursuit normalement.

    Si la partie declare au contraire quelle entend se servirde la pie`ce arguee de faux, le juge peut passer outre a`condition que son jugement puisse etre motive sans avoirrecours a` ladite pie`ce (CE 29 janv. 1875, Riverain-Collin,Lebon 78).

    Mais si lexamen de la pie`ce en cause est indispensablepour le jugement de laffaire et que la decision definitivedepend delle (CJA, art. R. 633-1, al. 2), le tribunal doitsurseoir a` statuer et renvoyer les parties a` se pourvoirdevant les tribunaux de lordre judiciaire sur la validite dela pie`ce arguee de faux (CE 24 juill. 1931, Elections dEu-ge`ne Etienne, Lebon 854 ; CE 28 sept. 1988, Robert, req.no 70881, Lebon 725).

    Celle-ci est deposee au greffe pour sassurer de sa formeet eviter toute alteration. Il revient a` la sous-section ou lasection, organe dinstruction au Conseil dEtat, ou au tri-bunal ou a` la cour administrative dappel dordonner lesursis a` statuer par decision avant dire droit.

    Linstance est interrompue jusquapre`s le jugement defaux par le tribunal competent. Si linteresse ne justifie pasde ses diligences a` saisir lautorite judiciaire dans le delaiimparti, le tribunal passe outre et examine laffaire au fond(CE 17 mars 1933, Elections dEuge`ne Etienne, Lebon1427).

  • II . Linstance

    Sommaire du dossier 260

    Les moyens dinvestigation

    s e c t i o n 1 nos

    Lexpertise 260.10 260.275

    1 Demande dexpertise 260.10 260.20

    2 Experts 260.25 260.90

    3 Mission et operations de lexpertise 260.95 260.137

    4 Rapport dexpertise 260.140 260.152

    5 Suites de lexpertise 260.155 260.180

    6 Frais de lexpertise 260