120 para
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120 - 1
Etudier la spirale de Cornu paramétrée par
x(t) =
t∫
0
cos u2 du , y(t) =
t∫
0
sin u2 du .
Domaine de définition
Les fonctions x et y sont définies partout. On a donc D = R.
Réduction du domaine d’étude
L’application Φ1 : t 7→ −t est une bijection de I1 = [ 0, +∞ [ sur I ′1 = ]−∞, 0 ] et l’on a, enfaisant le changement de variable v = −u dans les intégrales,
x(−t) =
−t∫
0
cos u2 du =
t∫
0
cos v2(−dv) = −x(t) ,
et
y(−t) =
−t∫
0
sin u2 du =
t∫
0
sin v2(−dv) = −y(t) .
La courbe est symétrique par rapport à O. On l’étudie sur I1 et on complètera par la symétrieS1 par rapport à O.
Dérivées
On ax′(t) = cos t2 et y′(t) = sin t2 .
Dans I1, la dérivée x′ s’annule lorsque t =√
π/2 + kπ et la dérivée y′ lorsque t =√
kπ (aveck entier). Il y a donc une infinité de points à tangente horizontale et à tangente verticale. Enparticulier, en t = 0 la courbe est tangente à l’axe Ox à l’origine.
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Tableau de variation
On peut donner l’allure du tableau de variation sur un intervalle [√
2nπ,√
(2n + 2)π ] où n estentier.
t
x′
x
y
y′
y′/x′
√2nπ
√
π/2 + 2nπ√
(2n + 1)π√
3π/2 + 2nπ√
(2n + 2)π
>q
q
>
1
1q
q
+ − − +0 0
+ + − −0 0 0
0 ∞ 0 ∞ 0
Points limites
Lorsque t est plus grand que 1, on peut écrire
x(t) =
1∫
0
cos u2 du +
t∫
1
cos u2 du ,
et, en effectuant le changement de variable v = u2 dans la deuxième intégrale
x(t) =
1∫
0
cos u2 du +
t2∫
1
cos v
2√
vdv .
En intégrant par parties, on obtient alors
x(t) =
1∫
0
cos u2 du +
[
sin v
2√
v
]t2
1
+
t2∫
1
sin v
4v3/2dv .
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Un calcul analogue donne
y(t) =
1∫
0
sin u2 du −[
cos v
2√
v
]t2
1
−t2
∫
1
cos v
4v3/2dv .
Puisque, pour tout nombre v positif, on a
| cos v |v3/2
≤ 1
v3/2et
| sin v |v3/2
≤ 1
v3/2,
et que l’intégrale
∞∫
1
dv
v3/2converge, il en est de même des intégrales
∞∫
1
cos v
v3/2dv et
∞∫
1
sin v
v3/2dv.
Alors, quand t tend vers +∞, l’intégrale y(t) tend vers une limite λ et l’intégrale x(t) vers une
limite µ : les intégrales
∞∫
0
cos u2 du et
∞∫
0
sin u2 du sont donc convergentes et
λ =
∞∫
0
sinu2 du et µ =
∞∫
0
cos u2 du .
La courbe possède deux points limites (µ, λ) et (−µ,−λ).
Un logiciel de calcul donne
λ = µ =
√2π
4≈ 0, 63 .
Etude des points à tangente horizontale
Etudions pour commencer la suite (αn)n≥0 définie par
αn =
(n+1)π∫
nπ
sin v√v
dv = 2
(n+1)2π2
∫
n2π2
sin u2 du .
En remarquant que la fonction sinus est de signe constant sur [nπ, (n + 1)π ] , on a donc, pourtout entier n,
|αn| =
(n+1)π∫
nπ
| sin v |√v
dv .
En effectuant le changement de variable w = v − π, on obtient
|αn+1| =
(n+2)π∫
(n+1)π
| sin v |√v
dv =
(n+1)π∫
nπ
| sin w |√w + π
dw .
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Alors, en minorant√
w + π par√
w, le membre de droite se majore par |αn|.
D’autre part, si v appartient à l’intervalle ]nπ, (n + 1)π [ , on a,
1√
(n + 1)π<
1√v
<1√nπ
,
d’où en intégrant
1√
(n + 1)π
(n+1)π∫
nπ
| sin v | dv < |αn| <1√nπ
(n+1)π∫
nπ
| sin v | dv ,
et comme(n+1)π∫
nπ
| sin v | dv =
∣
∣
∣
∣
∣
∣
∣
(n+1)π∫
nπ
sin v dv
∣
∣
∣
∣
∣
∣
∣
= 2 ,
on obtient finalement les inégalités.
|αn| > |αn+1| et2
√
(n + 1)π< |αn| <
2√nπ
.
Il résulte du dernier encadrement que la suite (αn) converge vers 0.
On aαn = (−1)n|αn| ,
car, lorsque v appartient à [nπ, (n + 1)π ] , on peut écrire
sin v = (−1)n| sin v | .
Alors
y(√
(k + 2)π ) − y(√
kπ ) =1
2
(k+2)π∫
kπ
cos v√v
dv =1
2(αk+1 + αk) =
(−1)k
2(|αk| − |αk+1|) .
Cette expression est du signe de (−1)k. Donc d’une part y(√
(2n + 2)π )−y(√
2nπ ) est positif etla suite (y(
√2nπ ))n≥0 est croissante, d’autre part y(
√
(2n + 3)π ) − y(√
(2n + 1)π ) est négatifet la suite (y(
√
(2n + 1)π ))n≥0 est décroissante. Comme de plus
y(√
(2n + 1)π ) − y(√
2nπ ) =α2n
2,
cette différence converge vers zéro. Les deux suites (y(√
2nπ ))n≥0 et (y(√
(2n + 1)π ))n≥0 sontdonc adjacentes et ont la même limite qui n’est autre que λ. On a alors
0 = y(0) < . . . < y(√
2nπ ) < . . . < λ < . . . < y(√
(2n + 1)π ) < . . . < y(√
π ) .
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Etude des points à tangente verticale
On peut recommencer les calculs précédents avec la suite (βn)n≥0 définie par
βn =
(n+1)π+π/2∫
nπ+π/2
cos v√v
dv ,
qui est telle queβn = (−1)n+1|βn| et |βn| > |βn+1| .
On a de nouveau un encadrement de βn qui montre que cette suite converge vers 0. On montreégalement que les suites (x(
√
2nπ + π/2 ))n≥0 et (x(√
(2n + 1)π + π/2 ))n≥0 sont adjacentes etconvergent vers la même limite qui n’est autre que µ et l’on a
x(√
3π/2 ) < . . . < x(√
(2n + 1)π + π/2 ) < . . . < µ < . . . < x(√
2nπ + π/2 ) < . . . < x(√
π/2 ) .
On peut montrer que x(√
3π/2 ) est positif. Pour cela écrivons
x(√
3π/2 ) =1
2
π/2∫
0
cos v√v
dv −3π/2∫
π/2
cos v√v
dv
.
Comme
cos v ≥ 1 − v2
2et | cos v | ≤ 1 ,
on a
x(3√
π/2 ) ≥ 1
2
π/2∫
0
1 − v2/2√v
dv −3π/2∫
π/2
dv√v
.
En calculant le membre de droite, on obtient
x(3π/2) ≥ (2 −√
3 )
√
π
2−
√2
80
,
π5/2 ≈ 0, 026 > 0 .
Branches spirales
D’après ce qui précède, la courbe possède deux branches spirales s’enroulant autour des pointslimites (µ, λ) et (−µ,−λ).
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Point d’inflexion
On ax′′(t) = −2t sin t2 et y′′(t) = 2t cos t2 ,
d’oùx′(t)y′′(t) − y′(t)x′′(t) = 2t .
Cette quantité s’annule uniquement en t = 0 et la courbe admet un seul point d’inflexion en O.
Tracé de la courbe
On trace la courbe obtenue lorsque t varie de 0 à l’infini, et on complète par la symétrie S1. (Lacourbe s’enroule lentement autour des points limites).
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6
1/2