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1 La CATHODE UN FILM POUR EN PARLER 140/142 Rue OBERKAMPF, un immeuble se souvient … Un film de Christian FRUCHARD Documentaire : 59 mn « Deux guerres mondiales, des crises économiques mais également des drames personnels … Comment les habitants de l'immeuble 140/142 rue Oberkampf à Paris, ont traversé le XXe siècle. » DOSSIER DE PRESSE Contact : Gabriel GONNET – [email protected] 06 07 96 04 53 La CATHODE • 6 Rue Edouard Vaillant – 93200 Saint Denis Association loi 1901 Tel : 01 48 30 81 60 Fax : 01 48 30 81 26 [email protected] SIRET 338 698 293 00069 http://www.lacathode.org http://regards2banlieue.tv

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LaCATHODE UNFILMPOURENPARLER

140/142 Rue OBERKAMPF, un immeuble se souvient …

Un film de Christian FRUCHARD Documentaire : 59 mn

«Deuxguerresmondiales,descriseséconomiquesmaiségalementdesdramespersonnels…Comment leshabitantsde l'immeuble140/142 rueOberkampf àParis, ont traversé leXXesiècle.»

DOSSIERDEPRESSEContact:GabrielGONNET–[email protected]

LaCATHODE•6RueEdouardVaillant–93200SaintDenis•Associationloi1901•Tel:0148308160•Fax:0148308126

[email protected]://www.lacathode.orghttp://regards2banlieue.tv

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140/142 Rue OBERKAMPF, un immeuble se souvient … Un film de Christian FRUCHARD

Documentaire:59mnCollectionUNFILMPOURENPARLER

Sommaire

- FICHETECHNIQUE- RÉSUMÉDUFILM

- 140/142RUEOBERKAMPF:unlieudemémoire

- QUELQUESDATES

- MÉMOIRESPOURDEMAIN:entretienavecChristianFRUCHARD

- ET TU LE RACONTERAS A TES ENFANTS : entretien avec Hanna

KAMIENIECKI,Présidentedel’AMEJD

- CONTACTSETRESSOURCES

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140/142 Rue OBERKAMPF RéaliséparChristianFRUCHARDDocumentairede59mnProduction: LaCATHODECo‐production: Contre‐bande,CityzenTVAveclaparticipation: CNC,ProcirepRéalisation: ChristianFRUCHARDImage,son: ChristianFRUCHARD

assistéparPhilippeCARREREMontage: CatherineMINIERMixage: SophieBOMMARTMusique: PianojouéparIsabelleOehmichenRÉSUMÉLe“140/142”estunimmeubledelarueOberkampfàParis.Ceuxquiviventlàonttraversél’histoiredecesiècle:deuxguerresmondiales,descriseséconomiques,maiségalementdesdramespersonnels.Durantl'occupation,desfamillesjuivessubirentdesdéportations…Enmontrant lequotidiende l'immeuble, les rapportsdeshabitantsentreeux, ce filmnousindiquecommentchacunaessayédecombattreetdevivre.

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140/142RUEOBERKAMPF:UNLIEUDEMEMOIRELe 140/142 rueOberkampf conserve le souvenir de ceux qui ne sont plus là. Ce filmpermetderetrouverdansl’immeublelestracesdelacommunautéjuivequien1940futpriseaupiège.Par l'accumulationdes témoignages,endonnant laparoleà chacun, cedocumentaireparticiped'untravaildemémoire.Enselimitantàunlieuprécis,répresentatifduXIèmearrondissementdeParis,cefilmpermetd'allerplusloin.Continuellement,toutaulongdu XXe siècle, les événements de la grande Histoire se sont refletés dans la vie del’immeuble.Aujourd’hui,deshabitants,MelleMAUTUET,PierrePECQUERYse souviennentde leurenfance entre les deux guerres. Aux différents problèmes (intégration des nouveauximmigrants,crisedulogement,criseéconomiquedesannées30)s’opposentunejoiedevivreetunegrandesolidaritéentrevoisins.Le drame s’introduit véritablement dans le quotidien des habitants de l’immeuble en1941et1942.Lapolice françaisepénètredans lesappartementset rafledes Juifs.Aumoins huit personnes mourront en déportation. Les familles BYBELEZER, GLANC,KRENGIEL,MOSKOVICZ,LAPONsonttouchées.Certainesdecesfamilleshabitentencorel’immeuble.

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QUELQUESDATES

L’IMMEUBLE PARIS

1871 Commune de Paris : Barricade à l’ancienne barrière de Ménilmontant, à la fin de la rue Oberkampf

Georges DUNEUFOUR achète deux terrains au 140/142 rue Oberkampf

Le bâtiment côté rue est achevé. Mariage de Pierre BEZAULT et de Geneviève DUNEUFOUR, fille unique de Georges.

1899

1904

1914 1918

Pierre BEUZAULT, ainsi que de nombreux locataires, sont appelés sous les drapeaux.

Durant la guerre, bombardements divers sur les quartiers nord-est de la capitale. La loi du 9 Mars, exonération totale ou partielle des loyers durant la guerre, blocage des loyers au delà. Il s’en suit une grave crise du logement.

1927 Mort de Georges DUNEUFFOUR. Geneviève hérite de l’immeuble.

1929 Crise économique aux États Unis.

1930/40 Immigration en provenance d’Europe de l’Est.

1934 Afin de faire face à des difficultés économiques, Pierre BEZAULT utilise l’immeuble du 140/142 rue Oberkampf comme caution pour son entreprise.

1936 Victoire du Front Populaire. Mr MAUTUET, locataire, et par ailleurs ouvrier chez Bezault-Frères, va soutenir des piquets de grève avec la camionnette de l’usine.

1936 Les Allemends entrent dans Paris. Vichy crée un statut des Juifs.

1941 Premières rafles contre les juifs, dans le Xiè arrondissement. Les hommes concernés sont des familles : MOSCOVICZ, BYBELEZER, KRENGIEL. RAFLE DU VÉLODROME D’HIVER : les femmes et les enfants déportés sont des familles : KRENGIEL et GLANC. Pierre PEAQUERY est réquisitionné pour aller travailler en Allemagne (S.T.O.)

1942

1943

Libération de Paris. 1944

1948 Loi sur les loyers, Inflation importante.

1960/70 Évolution du quartier : des HLM sont construites en face du 140/142. Les ateliers dans la cour arrêtent leur fabrication industrielle ( entreprise SARCO ).

1976 Mort de Geneviève DUNEUFFOUR.

La rue Oberkampf devient une rue à la mode. 2002

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“MEMOIRESPOURDEMAIN”EntretienavecChristianFRUCHARDQuestion‐Commentestvenuel'idéedecedocumentairesurleshabitantsdecetimmeubleetcettepériodeparticulière?ChristianFRUCHARD‐ J’ai habité de nombreuses années au 140/142 rue Oberkampf. De plus, il se trouve quel’immeubleappartientàmafamille.UnsoirpasseàlatélévisionundocumentairesurlesraflesdeJuifspendant la2èmeguerremondiale: le140/142estcité.Despersonnesyauraientétéarrêtéesetdéportées.Jerencontrealorsmesvoisinslesplusâgésetj’apprendslesdifférenteshistoiresdeshabitantsdel’immeuble.Nombreuxsontcestémoinsàsesouveniraussidemonarrière‐grand‐mère,GenevièveBEZAULT‐DUNEUFFOUR,propriétairedetoutl’immeuble,morteen1976.L’unedemestantes,NicoleBEZAULT,meconfiedesdocumentsfamiliaux.Leprojetde réaliser un documentaire s’impose alors. L’objectif est de donner la parole à ceux quihabitentlàdepuislongtemps.Q‐Tonimplicationpersonnelleesttrèsforte?‐Larecherchefamilialeaétémoinsdifficilequeprévu.J'aiessayéd'êtrehonnêteetobjectifvisà vis de mes aïeux. Heureusement, ils n'avaient pas eu d'attitude condamnable pendant laguerre.Aucontraire,touslestémoignagesvisàvisdePierreBEZAULT,monarrière‐grand‐père,étaient chaleureux. J'aurais continué de lamêmemanière si leur attitude avaient étémoinsgénéreusenotammentvisàvisdesvictimesjuives.Peu à peu, j'ai vu apparaître le visage de mon arrière grand‐père : Pierre BEZAULT esttypiquement le représentant du bourgeois chrétien de la 1ère moitié du XXe siècle. Sonidéologie était celle de l'église catholique. Son caractère était certainement très bon,généreux...Q‐Combiendetempsontdurétesrecherches?‐ Les recherches ont duré 5 ans. Elles ne sont pas toutes terminéesmais l'essentiel est fait.Cependant,j'aimeraiscontinuerafindepouvoirdonnerensuitemessourcesàdeschercheurs,àdesétudiantsenhistoire...Q‐Letournageaétéétalé,yaileudesdifficultésparticulières?‐ Le tournagese faisaitau furetàmesure.Seloncequi sepassaitdans l'immeuble.Pour lestémoignages, je prenais rendez‐vous avecmes voisins. Le premier rendez‐vous était sans lacaméra,lesecondavec..

Q‐Parrapportàcequetusouhaitaismettreenlumière,as‐tuatteinttesobjectifs?‐J'aiétéaidé,notammentparRolandMOREAUdelaCathode,pourgarderlecap.C'estàdirepourgardermonimplicationpersonnelle.Mafamilleestlafamillepropriétaire.Jepensequecefilmgardecepointdevuepersonnel.Jesouhaitaismontrercequisepassaitsurplusieursplans:lesévénementsgravescommelesrafles,etpuisledéroulementdelaviequotidienne,plusléger.

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Q‐Quet'asapportélaréalisationdecefilmauplanpersonnel?‐ J’ai rencontré des gens peu connus mais passionnants. Je me suis découvert un immenseintérêtpourtoutcequiconcerneleshistoiresfamiliales.Enmêmetemps,lebesoindeprendredureculparrapportàmafamille,pourpouvoirmieuxl'analyserpourensuite,éventuellement,merapprocherd'elle.Q‐As‐tuunoudesprojetsquivontdanslemêmesens?Outotalementdifférents?‐J'aimeraisbeaucoupcontinuerlesrechercheshistoriques.J'aimeraistravaillersurlaguerrede14‐18 et sur un village, une zone rurale. Mais cette période ne comporte presque plus detémoinsdirects.

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«ETTULERACONTERASÀTESENFANTS!»EntretienavecHannaKAMIENIECKI,Présidentedel’AMEJDQ‐VousêtesPrésidentedel'Amejd‐AssociationpourlaMémoiredesEnfantsJuifsdu11èmortsenDéportationEnquelleannéeaétécrééel'Amejdetpourquoi?HannaKAMIENIECKI‐NotreAssociationdu11èmearrondissementdeParis,àétécrééeenfévrier1999,à lasuited'uneinitiativequiavaitétéprisedansle20ème.Uneinitiativeprivée,commec'estsouventlecas. Un ancien résistant a voulu rendre hommage à la mémoire d'un camarade de classe,résistantaussietquiestmortà lasuitedesonarrestation,enfaisantposeruneplaquedansl'école où ils étaient allés ensemble. Cela a été long,mais il y est arrivé, cela s'est fait trèsofficiellement,avecunedélégationduMinistèredesAnciensCombattants.C'étaituneécoledelaruedeTlemcen,dansle20èmearrondissement.Au cours de cette cérémonie consacrée à la mémoire d'un jeune élève mort pour faits derésistance ‐ et Juif ‐ beaucoup d'anciens élèves étaient là et ont évoqué leurs souvenirs decamaradesmortsendéportationparcequ'ilsétaientJuifs.Etlesinstituteursdecetteécoleontdécouvert cequi s'étaitpassé.A savoir,quec'étaituneécoleélémentaire,etquedesélèvescommeceuxqu'ilsontaujourd'huiontétéarrêtésettuéstoutsimplementparcequ'ilsétaientJuifs. Et l'initiative de rendre hommage à la mémoire de tous ces enfants est partie desinstituteurs.C'estpourquoilecomités'estappelélecomitédel'écoledelaruedeTlemcen.Lesinstituteursontrelevédanslesanciensregistresdesnomspuis,avecd'anciensrésistantsetd'anciensdéportés,ilsontcrééuneassociationquiagénéralisélarecherchedesenfantsmortsendéportationetlaposedesplaquesdanslesécolesdu20è.Cetteactions'estensuiteélargieàd'autresarrondissements,dontceluidu11è.Q‐Danscombiend'écolesavez‐vousposédesplaques?‐Depuisfévrier1999,dans17écoles.NousprenonscontactavecleChefd'Établissement,nouslui expliquons que nous devons faire des recherches dans son école pour retrouver la listed'élèvesmortsendéportation.Quelquefois les registressont là,quelquefoisnon.Engénéral,nous ne rencontrons pas de difficultés, sauf une fois. Donc, nous consultons les registres etnousrelevons lenomdetous lesenfantsquinoussemblentd'origineétrangère,oufrançaisejuive.Surlesregistres,ilyalenomdupèreetdelamère,leurnationalité,leurmétier.Ensuite,nouscroisonstouteslesinformationsavecleMémorialdesEnfantsMortsenDéportationquiaété édité par l'association de Serge Klarsfeld, le fichier du Centre de Documentation JuiveContemporaine(CDJC)et lesArchivesNationalesquinoussontaccessibles.Lenomdefamillepeutcomporterdelégèreserreurs,parfoislesprénomsontété"francisés".Parexemple,pourmoi,HannaestdevenueAnna.Nosnomsétaientcompliqués,lesinstitutricessimplifiaient.Q ‐ L'activité de l'AMEJD est un travail de recensement des enfants Juifs morts endéportation. Et la deuxième activité, c'est de parler aux élèves actuels de ces écolesélémentaires.

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‐Jen'avaisjamaiseul'occasiondeparlerdanslesécolesélémentaires.J'intervenaisplutôtdansdes collèges et des lycées, parce que j'ai été résistante pendant la guerre, et que c'était auprogramme d'histoire. Mais ce n'est pas difficile de parler de la Shoah à des enfants. Onconsidèrecommeétantenfantdontlenomdevraapparaîtresurlesplaques,ceuxquiontétédéportésjusqu’à18ans.Nousnousprésentonschacunavecnotrehistoire:en39,quandlaguerreaéclaté,moijedis"j'avais13ans",moivoisindit"moi j'avais3ans",etc…etnosexpériencessontdifférentes.Ensuite,onleurparledelapremièreannéedelaguerre.C'étaitpareilpourtoutlemonde.Cen'estpasdramatiqueàraconter,nousparlonsdesalertes,etc.Etpuistrèsviteonleurditquelaguerre n'a pas duré longtemps puisque la France a été battue et occupée en juin 40. LaRépublique a été renversée par un Etat Français dirigé par le Maréchal Pétain. On insistebeaucoupsurlefaitquelaRépubliqueaétérenversée,remplacéeparunÉtatFrançais.CetÉtatétaitxénophobe,antisémite,raciste.Etonleurexpliquecequesignifientcestroismots.C'estfacileparcequeilyadansleurclassedesportugais,desarabes,desnoirs,desasiatiques.UnedespremièresmesurespriseparPétain,aétéd'édicterundécretsurlestatutdesJuifs.Ilsdevaientsedéclareretonleurmettaituntamponsurleurcarted'identité.Lorsqu'ilyavaituncontrôled'identité,c'étaitdoncfacilederepérerunJuif.Peuàpeu,onleuraenlevédesdroitset mis à l'écart. En 1941, ont commencé les rafles de masse. La première rafle, en mai, aconcernédeshommesvalidesde18à50ans,envoyésdansdescampsduLoiret.Onlesprivaitde liberté, et ils remplaçaient les paysans qui étaient prisonniers de guerre. En 1942, ontcommencélesdéportations;tousceshommesquiétaientdanscescampsontétédéportés.Onpensaitquec'étaitpourallertravaillerdans l'estde l'Europeetpuis,celaacommencéàêtregravelorsquelesfemmesetlesenfantsontété,euxaussi,déportés.C'estàlamémoiredecesenfantsdéportésetdisparusquelesplaquessontposéesdanslesécoles.Letempsprévupournotre interventionestd'uneheure.Maisnousneterminonspasenuneheureetsouvent,lesenfantsn'entendentpaslaclochedelarécréation,ilssontengénéraltrèsintéressés.Celadureunematinéeetquelquefois,ilsnousdemandentderevenir.Celadépenddes classes, et peut être aussi de la façon dont ils ont été préparés. Les enfants posent desquestionstrèspertinentes.Certainssontconcernésparl'histoiredeleurfamille,d'autressonttrèsprécocesetfontdesliensaveccequisepasseaujourd'hui.Q‐Vousconstatezquevosinterventionssontimportantespourcesenfants?‐Ilsprennentconscience,ilsréfléchissent.Jedisqueàl'époque,j'aipumecachercarj'avaislapeauclaire.A l'époque j'aipenséque j'avaiseude la chance.On leurditdes chosescommecela,trèsconcrètes.OninsistesurlaRépublique,lasolidarité,nousavonsétéaidés,sinonnousn'aurionspaspunousensortir.Q‐Vousavezétérésistanteà17ans.Certainsmembresdevotrefamilleontétédéportés…Vousn'avezjamaiscessédevousbattre.‐Deuxcousinesàmoiontétédéportées,iln'yaplusdephotos,plusrien.Leseulsouvenirdecesdeuxpetitesfilles,c'estcetteplaquesurl'école.Ellesontunnomquelquepart.Malgrélesdifficultés,jesuiscontentedecetravailquej'aientreprisavecl'AMEJD.Avec mes parents, avant la guerre, nous habitions Levallois‐Perret: banlieue ouvrière àl'époque.J'allaisàun"patronagelaïque"tenupardescommunistes.Etaumomentdelaguerred'Espagne,j'avais11ansetj'allaisquêterpourlescombattantsdelaguerred'Espagne.Celam'a

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ouvertl'esprit.Etpuiscommec'étaitunebanlieueouvrière,en1936,onallaitquêterpourlesgrévistes!Toutcelam'afaitréfléchirtrèstôt.Jesuiscertainequenotretravailfaitréfléchirlesenfantsàquinousnousadressons.Audébutde l'annéescolaire,nousdemandonsauxChefsd'Établissementsdenous inviterauConseil de l'école de l'année, parce que il y a tous les instituteurs et les représentants desparentsd'élèves.Unjour,unemèrenousadit:"Maiscelavatraumatisermesfilles".Nousluiavonsdemandésisesfillesregardaientlatv.Oui?Donc,cequenousavionsàdirenepouvaitpasêtrepire.Lamèrerépond:ellessontaucourant,ellesontlulejournald'AnneFranck.Ehbien, iln'yaaucunproblème. Je rassure lesgens, je leurdisque je suispsychologue,grand‐mère...Q ‐ Ce travail est difficile sansdoute, car il ravivedes souvenirs douloureux, des blessuresinguérissables?‐ Ce travail est lourd, d'abordparce quenous sommes tous des écorchés vifs.Quel que soitl'âgequenousavionslorsquec'estarrivé.Maislepirecesontceuxquiétaientdesenfantsàcemoment‐là. Ilyaen2ou3troisquiviennentavecmoidans lesécoles, j'aiunecamaradederésistance qui a un an de plus que moi, et Julia membre de notre association, qui sontd'anciennesdéportées.Onmaîtrisemieuxcequ'onavécuquandonétaitdesadolescentsetdéjàconstruits.Maisceuxquiétaientdesenfantscachés,quionteuleursparentsdéportés,quiontétéconfiésdansdesfamilles de paysans plus ou moins gentils, ou placés dans des institutions où ils étaientmalheureux parce que papa et maman n'étaient pas là ... C'était l'horreur et ils necomprenaientpaspourquoiilsdevaientsecacher.Etpuisaprèslorsquelesparentsnesontpasrevenus,etqu'ilsontcontinué...Ilssontrestésécorchés.Lorsque l'on consulte des registres, et que l'on voit parfois 6 enfants d'une même familledéportés.Etàpartirde43,ilsdéportaientmêmelesbébés.Onenpleureparfois.Maisilfautlefairecetravail.Sansdouteceseraitplusconfortabledenerienfaire.Làilfautseconfronteràladouleurdecequis'estpassé,àcesenfantsarrachésàlavie.Q‐Pourvous,c'estundevoir?‐Oui,c'estvraimentundevoir.

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CONTACTSETRESSOURCES

AMEJD‐AssociationpourlaMémoiredesEnfantsJuifsdu11èMortsendéportation37rueSaint‐Sébastien‐75011Paris‐Tel:0143556820‐AmejdCDROM‐MarcelApeloig‐Lalettredel’Amejd‐2numérosparusSitesinternetFédérationNationaledesDéportésetInternésRésistantsetPatrioteshttp://www.fndisp.comFondationdelaRésistancehttp://www.fondationresistance.comCentredeDocumentationJuiveContemporaine17rueGeoffroy‐l’Asnier‐75004Paris‐Tel:0142786030http://www.memorial‐cdjc.orgSiteinternetdel’écoleSaintSébastienhttp://www.ec‐24‐saint‐sebastien.scola.ac‐paris.fr

ÉLÉMENTSBIBLIOGRAPHIQUES

‐LagranderafleduVeld’Hiv.,ClaudeLevyetPaulTillard(Laffont1967)‐Auschwitzexpliquéàmafille,AnnetteWieviorka(Leseuil,1999)‐Leracismeexpliquéàmafille,TaharBenJelloun(Leseuil,2000)‐L’étoiledesjuifsdeSergeKlarsfeld(l’Archipel,1992)‐Sij'étaisunhommedePrimoLEVI(POCKETpoche)‐LedevoirdemémoiredePrimoLEVI(Milleetunemuit)‐Parolesd'étoiles:Mémoiresd'enfantscachés1939‐1945sousladirectiondeJean‐PierreGUÉNO(Librio)‐Parolesd'étoiles:l’albumdesenfantscachés(1939–1945)Jean‐PierreGUÉNO–JérômePECNARD(lesarènes,2002)‐CDROM‐1heurevideo/audioderescapésFMD71rueSaintDominique‐75007Paris