2006.10 rec 1-2 tf institutions de prévoyance rep 2 gc€¦ · 2 i/ recevabilitÉ l'entrée...

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Grand Conseil Présidence du Grand Conseil Grosser Rat Präsidium des Grossen Rates Case postale 478, Grand-Pont 4, 1951 Sion / Postfach 478, Grand-Pont 4, 1951 Sitten Tél./Tel. 027 606 21 80 x Télécopie/Fax 027 606 21 84 x e-mail: [email protected] Recommandée Tribunal fédéral II ème Cour de droit social Schweizerhofquai 6 6004 Lucerne Votre réf. 9C_78/2007 kt Date Sion, le 4 juin 2007 Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Juges fédéraux, Faisant suite à votre ordonnance du 5 avril 2007 et dans le délai prolongé par votre ordonnance du 27 avril 2007, nous faisons valoir par la présente nos OBSERVATIONS sur le recours en matière de droit public déposé le 9 mars 2007 par la Fédéra- tion des magistrats, des enseignants et des fonctionnaires de l'Etat du Valais (FMEF), à Sion, et divers consorts, tous représentés par Me Jean-Samuel Leuba, avocat à Lausanne, C O N T R E la loi régissant les institutions étatiques de prévoyance du 12 octobre 2006.

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Page 1: 2006.10 REC 1-2 TF Institutions de prévoyance REP 2 GC€¦ · 2 I/ RECEVABILITÉ L'entrée en matière n'est pas combattue. Il est relevé toutefois que toutes les personnes physiques

Grand Conseil Présidence du Grand Conseil Grosser Rat Präsidium des Grossen Rates

Case postale 478, Grand-Pont 4, 1951 Sion / Postfach 478, Grand-Pont 4, 1951 Sitten Tél./Tel. 027 606 21 80 Télécopie/Fax 027 606 21 84 e-mail: [email protected]

Recommandée Tribunal fédéral IIème Cour de droit social Schweizerhofquai 6 6004 Lucerne

Votre réf. 9C_78/2007 kt

Date Sion, le 4 juin 2007

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Juges fédéraux, Faisant suite à votre ordonnance du 5 avril 2007 et dans le délai prolongé par votre ordonnance du 27 avril 2007, nous faisons valoir par la présente nos

OBSERVATIONS sur le recours en matière de droit public déposé le 9 mars 2007 par la Fédéra-tion des magistrats, des enseignants et des fonctionnaires de l'Etat du Valais (FMEF), à Sion, et divers consorts, tous représentés par Me Jean-Samuel Leuba, avocat à Lausanne,

C O N T R E la loi régissant les institutions étatiques de prévoyance du 12 octobre 2006.

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I/ RECEVABILITÉ L'entrée en matière n'est pas combattue. Il est relevé toutefois que toutes les personnes physiques ayant déposé le recours ne sont pas touchées de la même manière par l'acte normatif attaqué. En effet, les re-courants qui appartiennent à la catégorie 1 de la caisse de prévoyance du personnel de l'Etat du Valais (CPPEV) ne subissent quasiment aucun inconvénient ou aucune restriction de leurs droits de par l'adoption de ce nouvel acte. En effet, la mesure principale de l'augmentation de deux ans de l'âge ordinaire de la retraite, de même que la réduction des prestations en matière de pont AVS découlant de cette augmen-tation, ne leur sont pas applicables. Ces personnes bénéficient par contre des avan-tages apportés par la nouvelle loi, et notamment de l'augmentation fort importante du degré de couverture de la CPPEV. II/ FAITS A. DÉTERMINATION SUR LES ALLÉGUÉS DES RECOURANTS Remarque liminaire A l'examen, il est constaté que la partie "faits" du recours comprenant les pages

8 à 23, ne porte pas exclusivement sur des questions de faits, mais traite de nombreuses questions de droit, situation qui, sous l'angle de la systématique et de la clarté, n'est guère des plus judicieuses.

En présence d'une telle situation, se pose pour l'autorité intimée la question de

savoir si, dans la présente partie portant sur les faits, elle s'en tient uniquement aux faits, ou si elle prend également position sur les questions de droit soulevées par les recourants.

A l'examen, c'est un compromis entre ces deux solutions qui a été retenu, à sa-

voir qu'il sera pris position dans la partie "faits" ci-après sur certaines questions de droit seulement, les autres faisant l'objet de développements dans la partie "droit" de la présente détermination.

Ad 1.1.1 – But et forme juridique des institutions - CRPE Admis, mais en précisant que la situation exposée par les recourants est celle

valant jusqu'au 31 décembre 2006. Au 1er janvier 2007, la situation a été, sur ces questions, quelque peu modifiée

par l'entrée en vigueur de l'acte attaqué, soit la nouvelle loi du 12 octobre 2006 régissant les institutions étatiques de prévoyance (LIEP).

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Cette loi a en effet été mise en vigueur avec effet rétroactif au 1er janvier 2007 par arrêté du 7 février 2007 (pièce no 2).

D'autre part, le recours en matière de droit public n'a pas d'effet suspensif (art.

103, al. 1 de la loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal Fédéral (LTF)), et, de plus, le Tribunal fédéral, par ordonnance du 8 mai 2007, a rejeté la requête d'effet sus-pensif formulée dans le cadre du recours.

Ad 1.1.2 – But et forme juridique des institutions - CPPEV Vaut ici la même remarque que celle formulée ci-dessus au sujet de la CRPE en

ce qui concerne l'entrée en vigueur au 1er janvier 2007 de la nouvelle LIEP. S'agissant du statut juridique de la CPPEV, cette loi introduit une modification

très importante puisqu'elle transforme l'ancienne fondation de droit privé au sens des articles 80ss du Code civil suisse en une nouvelle institution indépen-dante de droit public (art. 2, al. 2 LIEP).

D'autre part, et contrairement aux allégués des recourants, sont également entrés

en vigueur, avec effet rétroactif au 1er janvier 2007, les deux règlements de base des deux institutions de prévoyance, règlements datés du 7 février 2007, et pu-bliés au Bulletin officiel no 8 du 23 février 2007 (pièces 18 et 19).

Ad 1.2.1 – Choix du système financier et degré de couverture – En général Les développements contenus dans cette partie du recours portent essentielle-

ment sur des questions de droit et non pas de faits. Ils feront l'objet d'une appréciation, dans la mesure utile, dans la partie "droit"

de la présente détermination. Ad 1.2.2 – Choix du système financier et degré de couverture – Degré de

couverture Vaut ici la même remarque que celle formulée au chiffre précédent. En sus, il est relevé que, conformément aux indications figurant dans le message

du Conseil fédéral du 19 septembre 2003 concernant des mesures destinées à ré-sorber les découverts dans la prévoyance professionnelle (Feuille fédérale 2003, p. 5848), il n'y a pas de découvert au sens des articles 65c ss de la loi fédérale du 25 juin 1982 sur la prévoyance professionnelle, vieillesse, survivants et invalidi-té (LPP) pour les institutions de prévoyance des collectivités de droit public, lorsque celles-ci bénéficient de la garantie d'une telle collectivité.

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Ad 1.2.3 – Choix du système financier et degré de couverture – En l'espèce Il est pris acte que les recourants reconnaissent la nécessité de prendre des me-

sures pour améliorer la situation financière des deux institutions de prévoyance. Les taux de couverture indiqués à fin 2005 sont exacts. Les taux au 31 décembre

2006 sont actuellement connus. Ils s'élèvent à 43,8% pour la CRPE et à 61,55% pour la CPPEV (pièces 39 et 40).

En relation avec ce qui a été dit au chiffre précédent au sujet des articles 65c ss

LPP, nous partageons totalement l'avis des recourants selon lequel la situation de capitalisation partielle des deux institutions de prévoyance ne nécessitait pas des mesures d'assainissement au sens des articles 65c et ss LPP. Cela ne signifie toutefois pas que la situation financière de ces deux institutions ne requérait pas des mesures d'assainissement au sens large de ce terme, ou des mesures de ren-forcement, et ce notamment en ce qui concerne la CRPE.

Les griefs formulés au haut de la page 14 de l'écriture de recours faisant notam-

ment état d'une violation des droits fondamentaux et des droits acquis, sont quant à eux formellement contestés, car dénués de tout fondement.

Ad 1.3.1 – Responsabilités – En général Ce point n'appelle pas d'observations, sauf à dire qu'il porte exclusivement sur

une question de droit, et non pas de fait. Ad 1.3.2 – Responsabilités – Cas particulier de la CRPE Il est confirmé qu'une procédure pénale a été ouverte contre M. Ignace Rey,

ancien président de la commission de gestion de la CRPE – et ancien secrétaire général de la FMEF - et qu'elle se poursuit actuellement.

Le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur la CRPE (CEP-CRPE)

du 18 janvier 2005 (cf. pièce 20) émane d'un organe politique. Il revêt un carac-tère politique et, comme mentionné expressément en page 56 de ce rapport, il ne porte aucune conclusion sur les responsabilités juridiques.

Deuxièmement, ce document doit être appréhendé dans sa globalité, et non pas

faire l'objet de citations isolées, sorties de leur contexte. Troisièmement, il convient de ne pas oublier que la gestion de la CRPE était

assumée de manière paritaire, et même plus que paritaire. En effet, la commis-sion de gestion était constituée de manière paritaire (art. 81 des statuts de la CRPE, pièce 16), et, de plus, l'assemblée des délégués, laquelle constituait l'or-gane suprême de la CRPE, était composée quasi exclusivement des délégués des assurés.

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Enfin, les recourants se contredisent eux-mêmes puisque d'une part ils repro-chent aux autorités (Grand Conseil et Conseil d'Etat) de ne pas être intervenues plus tôt et de manière plus énergique dans la surveillance de la CRPE, alors que d'autre part ils critiquent les importantes mesures d'assainissement ou de renfor-cement de la situation financière prises par ces autorités dans le cadre de la nou-velle LIEP.

Ad 2.1.1 – Caractéristiques essentielles de la loi contestée – Nouvelle dégra-

dation des conditions d'assurance pour les assurés et rentiers, à la suite de deux trains de mesures en 1995 et en 2000

La CPPEV et la CRPE n'étaient pas soumises au contrôle de l'Etat. Celui-ci

exerçait tout au plus une surveillance, voire même une haute surveillance. Il est rappelé ici que, selon l'article 89 des statuts de la CRPE (pièce 16), la

CRPE "est soumise à la haute surveillance du Conseil d'Etat…". S'agissant de la CPPEV, les statuts ne parlent pas de surveillance ou de haute

surveillance, mais de ratification ou d'approbation par le fondateur en ce qui concerne certains actes particulièrement importants, savoir notamment la révi-sion des statuts (art. 92 des statuts) et la dissolution de la caisse (art. 95 des sta-tuts) (cf. pièce 17).

Deuxièmement, la gestion des caisses était effectuée de manière paritaire, et

même plus que paritaire, car, comme déjà relevé plus haut (cf. ad 1.3.2), les or-ganes de gestion (comité, respectivement commission de gestion) des deux institutions de prévoyance étaient composées de manière paritaire, et, d'autre part, les assemblées des délégués, lesquelles constituaient les organes suprêmes de ces institutions, étaient composées exclusivement des représentants des assu-rés.

Pour la CRPE s'y ajoute encore le fait relevé par la CEP-CRPE, dans son rap-port du 18 janvier 2005 (pièce 20, p. 18) que "sous une façade paritaire, la commission était constituée d'une majorité de représentants des enseignants". En effet, M. Ignace Rey, désigné en qualité de représentant de l'Etat au sein de la commission de gestion et ayant assumé la présidence de celle-ci de 1994 à 2003, était enseignant à temps partiel, mais surtout occupait à titre principal la fonction de secrétaire de la Fédération des magistrats, enseignants et fonction-naires (FMEF), Fédération qui figure précisément parmi les recourants, et qui a pour but "la défense des intérêts moraux, sociaux, professionnels et matériels de ses membres", soit du personnel dont le traitement est servi par l'Etat du Valais (art. 4 et 2 des statuts de la FMEF, pièce 14).

L'abaissement de trois ans, respectivement de deux ans, de l'âge statutaire de la

retraite (actuellement âge ordinaire de la retraite) pour les catégories 1 et 2 des assurés de la CPPEV, intervenu dans le cadre de l'adoption des nouveaux statuts de dite caisse du 4 décembre 1980, est accepté.

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Il est par contre formellement contesté que cet abaissement ait été présenté comme une mesure "définitivement acquise". Les pièces citées par les recou-rants comme référence sont d'ailleurs formulées de manière très générale, et sont de plus totalement muettes sur cette question du prétendu caractère définitif de ces modifications.

Il est admis que, par les deux trains de mesures entrées en vigueur en 1995, res-

pectivement 2000, les droits de certaines catégories d'assurés des deux institu-tions de prévoyance ont subi des modifications en leur défaveur. Ces modifica-tions constituaient toutefois des mesures nécessaires à l'amélioration de la situa-tion financière des deux institutions de prévoyance.

Il est par contre formellement contesté, comme déjà énoncé ci-dessus, que des

"engagements" aient été antérieurement pris par l'Etat dans le sens d'une amélio-ration définitive des conditions de prévoyance professionnelle.

Ad 2.2 – Caractéristiques et objectifs principaux de la loi querellée La LIEP poursuit non pas le seul objectif de l'élévation du degré de couverture

et du renforcement de la situation financière des deux institutions de pré-voyance, mais également deux autres objectifs, savoir la fusion des deux institu-tions, laquelle doit intervenir au plus tard le 31 décembre 2009, et le passage du système de la primauté des prestations à celui de la primauté des cotisations, passage devant intervenir au plus tard le 1er janvier 2012 (art. 38 et 39 LIEP).

Les mesures permettant d'atteindre ces objectifs comprennent effectivement

d'une part une recapitalisation, immédiate et très importante, et d'autre part une modification des plans de prévoyance. Elles concernent, en sus, d'autres points, à savoir la garantie des engagements par l'Etat du Valais, le statut juridique, l'organisation, le fonctionnement et la surveillance des institutions de pré-voyance.

Ces questions seront développées de manière complète sous chiffre II B.18 ci-

après. Ad. 2.2.1 – Recapitalisation de la CRPE et de la CPPEV Toute la partie du recours consacrée à cet objet, soit les pages 17 à 20, est enta-

chée d'erreurs grossières, et de confusion. Dans les pages suivantes, l'autorité intimée va en conséquence mettre l'accent

sur une présentation exacte, détaillée et complète de la question de la recapitali-sation.

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Ad. 2.2.1.1 – Recapitalisation de la CRPE et de la CPPEV – Coût net de la recapitalisation pour l'Etat du Valais

1. Les montants de recapitalisation indiqués de fr. 264'000'000,-- pour la

CPPEV et de fr. 341'000'000,-- pour la CRPE, soit au total 605 millions de francs, sont exacts, et sont d'ailleurs clairement fixés par la LIEP elle-même à son article 8.

Ces montants ont été versés aux deux institutions de prévoyance par trois

tranches de fr. 88'000'000,-- pour la CPPEV et de fr. 113'666'667,-- pour la CRPE en date des 21 février, 28 février et 7 mars 2007 (cf. pièces 41).

2. S'agissant du financement de cette recapitalisation, il y a lieu de distinguer

les aspects purement financiers de ceux comptables et techniques. a) S'agissant des aspects financiers, le versement a été financé au moyen

d'avoirs propres disponibles de l'Etat du Valais (pièce 42). b) S'agissant des aspects comptables et techniques, la LIEP, à son article 9,

a prévu la constitution d'un fonds spécial de financement au sens de l'ar-ticle 9 de la loi sur la gestion et le contrôle administratifs et financiers du canton (RS/VS 611.l), fonds faisant l'objet d'un post-financement.

b1) Plus précisément, l'Etat accorde à ce fonds spécial une avance de fr.

605'000'000,--, et c'est sur ce fonds qu'est imputé le versement du montant de fr. 605'000'000,-- de la recapitalisation.

L'avance de l'Etat au fonds est accordée sous forme d'un prêt avec un

intérêt de 3,5%. Le remboursement et le service des intérêts de ce prêt sont opérés

d'une part par des versements d'un total de fr. 40'000'000,-- jusqu'au 31 décembre 2006, montants déjà provisionnés lors des exercices 2004, 2005 et 2006, et, pour le solde, par le versement ultérieur d'annuités constantes d'un montant de fr. 30'000'000,-.

b2) Cette solution comptable a été choisie de manière à ce que le verse-

ment du montant de fr. 605'000'000,-- ne constitue pas une dépense af-fectant un unique exercice comptable, savoir l'exercice 2007, mais que la charge financière y relative soit répartie de manière plus judicieuse et adéquate sur une durée nettement plus longue.

b3) Par rapport aux données figurant dans le message du Conseil d'Etat du

23 novembre 2005 (pièce 23), les chiffres concernant cette opération ont subi certaines modifications. Celles-ci concernent d'une part les montants de la recapitalisation (notamment fr. 605'000'000,-- au total dans la LIEP au lieu de fr. 658'000'000,-- dans le projet de 2005), et

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d'autre part logiquement la durée du versement des annuités, durée ré-duite en fonction même de la diminution du montant global de la reca-pitalisation.

La présentation financière faite dans le message 2005 n'est ainsi nul-

lement entachée d'erreurs, contrairement aux allégués de la recourante, mais s'avère tout à fait exacte et cohérente.

Par contre, dès le moment où, dans le cadre des travaux parlementai-

res, le montant global de la recapitalisation a été modifié, il est évident que les données figurant dans le message doivent être réadaptées. Ain-si, les annuités concernant le fonds spécial de financement arriveront effectivement à terme en 2038. Compte tenu des provisions effectuées depuis 2004, les charges relatives à la recapitalisation sont ainsi, dans les comptes de l'Etat du Valais, réparties sur 35 ans (pièce 24).

b4) La présentation des incidences financières pour l'Etat du Valais figu-

rant à la page 45 du message du Conseil d'Etat du 23 novembre 2005 (pièce 23) concerne exclusivement les aspects techniques et compta-bles, et est de plus limitée jusqu'en 2025. Comme indiqué dans le mes-sage, il a été renoncé à une évaluation au-delà de cette date, vu le ca-ractère aléatoire que peuvent présenter des projections portant dans un tel domaine sur des périodes de plus de 20 ans.

Le bien-fondé d'une telle limitation doit être confirmé. En effet, si, en ce qui concerne les réductions afférant au pont AVS,

pourrait éventuellement être retenue une période plus longue, il est par contre évident qu'en ce qui concerne les cotisations, une prolongation de la période d'évaluation ne saurait se justifier en aucune manière. En effet, vu l'évolution très importante qui peut survenir déjà jusqu'en 2025, il est tout à fait irréaliste et artificiel de considérer qu'après 2025 encore, les cotisations de l'employeur pourront continuer de bénéficier de la réduction de 1,5%.

Plus même, il est relevé qu'une modification des cotisations employeur

devra, selon un très haut degré de vraisemblance, intervenir dans un délai relativement bref, et ce dans le cadre du passage au système de la primauté des cotisations, lequel, selon l'article 39 LIEP, devrait être ré-alisé au plus tard le 1er janvier 2012.

c) Selon l'article 9 LGCAF, "les fonds spéciaux de financement consistent

en moyens financiers affectés par la loi à la réalisation d'une tâche pu-blique, et en d'autres fonds et donations confiés à l'Etat pour la pour-suite de buts d'intérêt ou d'utilité publics".

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Conformément à cette disposition, le fonds spécial de financement prévu par l'article 9 LIEP est propriété de l'Etat du Valais, et ne constitue pas, par rapport à celui-ci, une entité distincte.

Il s'ensuit que les aspects techniques et comptables développés ci-dessus

concernent exclusivement l'Etat du Valais, et non pas des tiers, et no-tamment pas les institutions de prévoyance, ni leurs assurés.

S'agissant de ces tiers, ce sont les aspects purement financiers qui sont

relevants. c1) Dans ce cadre, il convient de constater que l'Etat du Valais verse effec-

tivement aux deux institutions de prévoyance un montant de fr. 605'000'000,--, montant qui a de plus déjà été versé en totalité comme vu ci-dessus (cf. ch. II A ad 2.2.1.1).

Si l'on veut calculer l'effort financier brut fourni par l'Etat, c'est ce

montant qui doit être pris en considération. A celui-ci, l'on doit ajouter la perte de rendement pour l'Etat du Valais liée à la diminution impor-tante de ses actifs.

Parallèlement, l'on peut aussi considérer les avantages retirés de ce

versement par les institutions de prévoyance, et leurs assurés, à savoir l'augmentation immédiate de leurs actifs d'un montant de fr. 605'000'000,--, augmentation générant elle-même une augmentation de rendement. Si, comme rendement, l'on retient le taux moyen de 5% - taux retenu comme critère de base lors des calculs de recapitalisation, et qui n'est de loin pas infondé, vu les taux de rendement moyen des dix dernières années, ainsi que celui des deux dernières années (pièce 39) - l'on constate ainsi que la recapitalisation à elle seule devrait en-traîner pour les deux institutions de prévoyance une augmentation an-nuelle du rendement de la fortune de fr. 30'000'000,--.

c2) Dans l'hypothèse même où l'on pourrait prendre en considération l'ar-

gumentation des recourants basée exclusivement sur les aspects tech-niques et comptables – hypothèse formellement contestée ainsi qu'il a été vu ci-dessus – l'on devrait constater de plus, à titre subsidiaire, que dite argumentation est entachée d'erreurs.

En effet, selon les calculs de M. Pittet, expert des recourants, (pièce

24), en 2038, les charges liées à la recapitalisation ascenderaient pour l'Etat à fr. 978'458'659,--, et les réductions de charges, à fr. 526'054'777,--, soit une charge nette pour celui-ci de fr. 452'403'882,--.

Ainsi, selon les calculs même de cet expert, la charge nette pour l'Etat

du Valais en 2038 s'élèverait encore à fr. 452'000'000,--, et non pas à fr. 79'000'000,-- comme allégué dans le recours.

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3. Il est à relever enfin que, dans cette partie du recours, les recourants ne trai-

tent que de la participation de l'Etat, et non pas de l'effort supporté par les assurés. Il est dès lors totalement illogique de leur part de parler de violation de la symétrie des sacrifices ou des principes de la confiance et de la propor-tionnalité, puisque n'est examinée que la charge supportée par l'Etat du Va-lais.

Ad. 2.2.1.2 – Recapitalisation de la CRPE et de la CPPEV – Taux d'intérêt

du prêt accordé par l'Etat du Valais 1. Il a été vu ci-dessus que les aspects techniques et comptables – aspects par-

mi lesquels figure l'octroi par l'Etat au fonds spécial de financement d'un prêt avec intérêt de 3,5% - revêtaient exclusivement un caractère interne à l'Etat du Valais, et, ainsi, n'entraient en principe pas en considération dans les rapports avec les tiers.

Ce constat doit être confirmé et, en conséquence, toute l'argumentation de la

recourante développée au sujet du taux d'intérêt s'avère totalement irrele-vante.

2. A titre subsidiaire, il est relevé en sus ce qui suit : Le principe même du prélèvement d'un intérêt sur le prêt octroyé découle de

la LGCAF, notamment du principe de l'emploi économique et judicieux des fonds posé par l'article 3, alinéa 1 de cette loi. Il serait, en effet, manifeste-ment contraire à ce principe que l'Etat du Valais fournisse à un fonds des avances remboursables à long terme, et qui plus est d'un montant sortant pour le moins de l'ordinaire, sans exiger le versement d'un intérêt.

Deuxièmement, le taux d'intérêt retenu par l'article 9, alinéa 2 LIEP n'est

nullement artificiel, et s'avère tout à fait fondé. Il a, en effet, été fixé sur la base du taux d'intérêt moyen de la dette consolidée de l'Etat, taux qui, en 2006, est de 3,61% (pièce 43).

Un tel critère de référence qui se base sur l'ensemble des engagements

consolidés de l'Etat, doit à l'évidence être retenu comme pertinent et in-contestable.

D'autre part, l'affirmation figurant à l'avant-dernier paragraphe de la page 20

de l'écriture de recours, selon laquelle l'Etat aura amorti son avance en 2025, est totalement erronée, puisque, selon les calculs même de l'expert des re-courants, la dernière annuité concernant le remboursement par le fonds de l'avance de fr. 605'000'000,-- n'interviendra qu'en 2038.

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3. Enfin, il doit être confirmé que, sous l'angle de la charge brute, c'est mani-festement l'Etat qui assume l'effort financier le plus important, puisqu'il verse immédiatement, comme déjà relevé ci-dessus, un montant de fr. 605'000'000,--, montant qui se répartit à raison de fr. 264'000'000,-- pour la CPPEV, et de fr. 341'000'000,-- pour la CRPE.

Si l'on prend en compte la charge nette, l'effort de l'Etat, au regard de l'en-

semble des mesures prévues par la LIEP, n'apparaît plus comme principal, mais comme comparable à celui des assurés, et s'inscrit de manière harmo-nieuse dans le cadre du principe retenu de la symétrie des sacrifices.

Ad. 2.2.2 – Modification des plans de prévoyance Les recourants n'exposent qu'une partie des modifications affectant les plans de

prévoyance. Un exposé complet et exhaustif de ces modifications sera fait dans la partie de la

présente détermination concernant les allégués complémentaires de l'autorité in-timée.

Les griefs concernant l'effort financier de l'Etat sont dénués de tout fondement

ainsi qu'il a déjà été vu ci-dessus (cf. ch. II A ad 2.2.1.1 et ad 2.2.1.2). Ad. 2.2.2.1 – Modification des plans de prévoyance – Elévation et harmoni-

sation de l'âge ordinaire de la retraite L'élévation de deux ans de l'âge ordinaire de la retraite touche tous les assurés

de la CRPE, mais une partie seulement des assurés de la CPPEV, savoir plus précisément les assurés appartenant aux anciennes catégories 2 et 3 (personnel des établissements hospitaliers et médicaux, de l'enseignement professionnel, et personnel des établissements pénitentiaires et de la police cantonale).

La catégorie 1 qui regroupe plus du 72% des assurés (pièce 39), et accessoire-

ment les catégories 4 et 5, ne sont pas touchées par cette mesure. Les abaissements des âges ordinaires ou statutaires de la retraite sont intervenus

au début des années 1980, soit il y a plus de 25 ans. Prétendre, comme le font les recourants, que, depuis ce moment à ce jour, la situation "n'a pas fondamen-talement changé" est manifestement insoutenable tant le domaine de la pré-voyance professionnelle a connu des modifications importantes portant sur di-vers aspects tels que l'évolution défavorable du rapport démographique entre as-surés et rentiers, l'allongement de l'espérance moyenne de vie, et l'augmentation de la sinistralité. A ces éléments, il y a lieu, en sus, d'ajouter les modifications législatives, savoir notamment la loi sur le libre passage dans la prévoyance pro-fessionnelle du 17 décembre 1993 (LFLP), ainsi que les récentes modifications de la LPP (1ère révision LPP), et les projets de modification de celle-ci en cours.

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Ad. 2.2.2.2 – Modification des plans de prévoyance – Abaissement du mon-tant global des cotisations de l'Etat du Valais

L'amortissement de la totalité de la recapitalisation par l'Etat en 2029 est formel-

lement contesté (cf. ch. II A ad 2.2.1.1 et ad 2.2.1.2 ci-dessus). La réduction des cotisations employeur de 1,5% entraîne effectivement une di-

minution pour les institutions de prévoyance des revenus provenant des cotisa-tions, diminution de l'ordre de fr. 5'000'000,-- par an pour la CPPEV et de fr. 3'000'000,-- par an pour la CRPE.

Il importe toutefois de relever que cette réduction est compensée, et même de

très loin, par les revenus supplémentaires apportés par la recapitalisation. Déterminés sur la base d'un taux de rendement annuel moyen de 5%, ces reve-

nus supplémentaires sont en effet de l'ordre de fr. 13'000'000,-- (fr. 264'000'000,-- x 5%) pour la CPPEV et de fr. 17'000'000,-- (fr. 341'000'000,-- x 5%) pour la CRPE.

Les revenus supplémentaires nets sont ainsi de fr. 8'000'000,-- pour la CPPEV et

de fr. 14'000'000 pour la CRPE. Ad. 2.2.2.3 – Modification des plans de prévoyance – Fixation d'une limite

maximale globale du pont AVS et modification du système de financement Le pont AVS est financé entièrement par l'employeur d'une part et les assurés

d'autre part. Il s'ensuit que les mesures concernant ce pont AVS n'influent pas sur la situation financière des institutions de prévoyance, et constituent effecti-vement un simple allègement de charges pour l'Etat du Valais.

Un tel allègement s'avère toutefois pleinement justifié au vu des charges brutes

très importantes de recapitalisation assumées par l'Etat, ainsi qu'il a été vu ci-dessus (cf. ch. II A ad 2.2.1.1 et ad 2.2.1.2). S'y ajoute, pour la CRPE, la néces-sité de corriger un système très, et même trop généreux. Il ne saurait ainsi être question en aucune façon d'une violation du principe de la confiance.

Ad. 2.2.2.4 – Modification des plans de prévoyance – Gel des rentes Il est pris acte que les recourants ne contestent pas que l'adaptation des rentes au

renchérissement ne revêt pas le caractère de droit acquis.

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B. ALLÉGUÉS DE L'AUTORITÉ INTIMÉE 1. Avant l'adoption de la loi fédérale du 17 décembre 1993 sur le libre passage

dans la prévoyance professionnelle (LFLP), le degré de couverture des engage-ments ne constituait pas un critère de pilotage pour la gestion financière des deux institutions de prévoyance. Celles-ci, sur proposition de l'expert en matière de prévoyance professionnelle (Prasa, actuellement Hewitt Associates SA), re-tenaient d'autres critères basés sur le rapport entre le capital et le montant annuel des rentes versées et/ou le montant des traitements assurés (pièce 20, rapport de la CEP-CRPE, p. 42 et 43).

2. Dès l'adoption de la LFLP, les deux institutions de prévoyance ont abandonné

les anciens systèmes de pilotage, en retenant désormais comme critère celui du degré de couverture des engagements.

3. Dès l'adoption de la loi précitée, les deux institutions de prévoyance ont égale-

ment entrepris d'importants travaux tendant à améliorer le degré de couverture de leurs engagements.

Ces travaux ont débouché essentiellement sur deux trains de mesures faisant

l'objet de révisions des statuts des institutions de prévoyance en 1995 et en 2000. Les mesures prises étaient les suivantes :

CPPEV Augmentation en plusieurs étapes du taux de cotisation (4% pour la catégo-

rie 1, 5,1% pour la catégorie 2, et 6,7% pour la catégorie 3).

Facturation aux employeurs et aux assurés des coûts liés aux promotions de carrière.

Augmentation du taux de coordination de 10 à 15%.

Financement par les employeurs et les assurés du pont AVS.

Fixation de la rente sur le traitement assuré moyen des trois ans précédant l'âge de la retraite.

Sortie de la prime de performance du traitement assuré.

Adoption d'une nouvelle échelle tarifaire pour l'établissement de la presta-tion de libre passage.

Diminution de la rente du conjoint survivant.

Adaptation partielle des rentes au renchérissement.

(pièce 44, p. 18)

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CRPE Augmentation du taux de cotisations de 4%.

Augmentation de 10 à 15% du montant de coordination.

Financement du pont AVS par les employeurs et les assurés.

Augmentation de la durée d'assurance de 37 ans à 40 ans, pour l'obtention d'une rente complète.

Baisse de la limite maximale en cas de surassurance de 100% à 90%.

Etablissement d'une nouvelle échelle tarifaire pour le calcul de la prestation de libre passage.

Double diminution de la rente du conjoint survivant.

Suppression de la dynamisation des rentes, et adaptation partielle au renché-rissement.

(pièce 44, p. 19) 4. Ces mesures, fondées déjà sur le principe de la symétrie des sacrifices, ont per-

mis, en ce qui concerne la CPPEV, une élévation du degré de couverture, lequel a passé de 36,9% à fin 1994 à 61,55% à fin 2006.

Pour la CPRE, ces mesures n'ont pas eu les mêmes effets bénéfiques, mais ont

simplement permis de stabiliser le degré de couverture, lequel s'élevait, à fin 2006, à 43,8%.

5. La volonté de l'Etat du Valais en sa qualité d'employeur de prendre des mesures

en vue d'améliorer la situation financière des institutions de prévoyance, s'est heurtée à plusieurs reprises à la volonté contraire des représentants des assurés, tout spécialement en ce qui concerne la CRPE.

Ainsi, si, dans le cadre de la révision des statuts de 1995, le nombre d'années

d'assurance a été porté de 37 à 40 ans, l'article 98 des statuts de la CRPE a ré-servé aux assurés affiliés à dite institution avant le 31 août 1995 un régime tran-sitoire fort généreux, puisque, pour l'essentiel, ces derniers demeuraient au bé-néfice des anciennes dispositions en ce qui concernait cette question des années d'assurance (pièce 16).

Lors de la révision 2000 des statuts, la proposition de la commission de gestion

de porter l'âge ordinaire de la retraite de 60 à 62 ans a été refusée à une très large majorité le 23 juin 1999 par l'assemblée des délégués, organe suprême de la CRPE (pièce 20, p. 14).

6. Jugeant les deux trains de mesures de 1995 et de 2000 non encore suffisants, le

Conseil d'Etat, dès l'année 2000, a demandé divers travaux et examens complé-mentaires, et notamment, par décision du 23 août 2000, a constitué un groupe de travail interne chargé d'"examiner la situation des deux caisses de pensions de

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la fonction publique cantonale et de présenter des propositions de voies straté-giques visant à contenir, voire à réduire, le déficit technique garanti par l'Etat pour ces deux caisses." (pièce 45).

Le rapport de ce groupe de travail était déposé le 17 octobre 2001. 7. Par décision du 6 février 2002, le Conseil d'Etat prit acte de ce rapport, et arrêta

les mesures principales suivantes : Fixation de l'objectif financier de la CPPEV en terme de degré de couverture

à 80% (en liquidation) en 2020.

Fixation de l'objectif financier de la CRPE en terme de degré de couverture à 80% (en liquidation) en 2020.

Réalisation des objectifs précités par une augmentation des cotisations en tenant compte du principe de la symétrie des sacrifices (employeur, employé et rentier).

Clarification, par un avis de droit, de la portée de la garantie de l'Etat du Va-lais pour les engagements de la CRPE.

Suspension des démarches en vue d'une fusion des deux caisses jusqu'au moment où celles-ci auront atteint un degré de couverture identique et au-ront harmonisé leurs plans de prestations.

Invitation à l'organe de gestion de la CRPE de désigner l'Inspection canto-nale des finances en qualité d'organe de contrôle de la caisse.

Invitation aux deux caisses à soumettre au Conseil d'Etat le plan de réalisa-tion permettant d'atteindre les objectifs précités au 31 mars 2002.

(pièce 46)

8. Le 16 mai 2003, le comité de la CPPEV adressait au Conseil d'Etat un rapport

concernant le renforcement de la capitalisation de la caisse (pièce 47). Le 25 juin 2003, la commission de gestion de la CRPE adressait à son tour un

rapport concernant l'assainissement de la situation financière de dite caisse (pièce 48).

9. Par décision du 25 juin 2003, le Conseil d'Etat reconduisit, dans une composi-

tion quelque peu modifiée, le groupe de travail ayant élaboré le premier rapport d'octobre 2001, en lui attribuant le mandat suivant :

reconsidérer les éléments du rapport du 17 octobre 2001 en fonction de

l'évolution des caisses de pensions de l'Etat du Valais, du résultat de l'étude actuarielle de Prasa Hewitt (actuellement Hewitt Associates) au 31.12.2002 et du contexte général actuel de la LPP sur le plan suisse;

prendre acte et analyser les plans de mesures déposés par les deux caisses de pensions conformément à sa décision du 6 février 2002;

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établir un rapport de synthèse des mesures nécessaires pour renforcer le de-gré de couverture des deux caisses de pensions;

formuler des propositions de mesures à l'intention du Conseil d'Etat.

(pièce 49)

10. Le groupe de travail déposa son rapport le 14 juin 2004. Ce rapport contenait les

propositions principales suivantes : Objectifs Atteinte d'un degré de couverture de 100% au minimum à fin 2025.

Fusion de la CPPEV et de la CRPE au plus tard en 2025.

Suppression de la garantie de l'Etat dès l'atteinte d'un degré de couverture de 100% et la création de réserves suffisantes.

Changement du régime de prévoyance avec passage au système de la pri-mauté des cotisations dès la suppression de la garantie de l'Etat.

Mesures Harmonisation, dans un premier temps (2006), de l'âge ordinaire de la re-

traite à 62 ans pour tous les assurés, à l'exception de certaines catégories de personnel.

Harmonisation et financement paritaire du pont AVS.

Au 1er janvier 2010, relèvement de l'âge ordinaire de la retraite à 63 ans pour tous les assurés, à l'exception de certaines catégories de personnel.

Gel des rentes des pensionnés pendant une durée de cinq ans avec certaines limites maximales.

Recapitalisation importante des deux institutions de prévoyance à concur-rence de 365 millions de francs (75% de degré couverture) pour la CPPEV, et de 310 millions de francs (70% de degré de couverture) pour la CRPE.

Constitution d'un fonds spécial de financement pour assumer les engage-ments découlant de la recapitalisation.

Abaissement de 1,5% des cotisations employeur de l'Etat du Valais.

Elaboration d'une loi-cadre fixant les objectifs financiers des deux institu-tions de prévoyance et arrêtant les principales mesures permettant d'atteindre ces objectifs.

(pièce 44) 11. Le rapport et l'avant-projet de loi l'accompagnant ont fait l'objet durant l'été et

l'automne 2004 d'une très large information aux intéressés ainsi qu'au public, et ont été soumis à une consultation élargie (pièces 51, 52 et 53).

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12. Vu diverses critiques formulées dans le cadre de cette procédure de consultation portant sur l'absence d'experts externes indépendants, le Conseil d'Etat, par déci-sion du 13 octobre 2004, a mandaté un groupe d'experts externes à l'Administra-tion, pour faire une évaluation des résultats de la consultation, et soumettre des propositions d'objectifs et de mesures.

Ce groupe a déposé son rapport le 27 avril 2005 (pièce 50). Les experts externes reprenaient la plupart des mesures proposées par le groupe

de travail interne. Les divergences portaient principalement sur les objectifs et accessoirement sur certaines mesures.

S'agissant des objectifs, les experts externes considéraient que l'horizon 2025

retenu par le groupe de travail interne pour l'atteinte d'un degré de couverture de 100%, la suppression de la garantie de l'Etat, et la fusion des deux institutions de prévoyance, à cette date, était trop éloigné et qu'il convenait de procéder en deux étapes.

S'agissant des mesures, ce groupe proposait notamment la création d'une base

légale plus étoffée, une élévation de l'âge de la retraite déterminant à 64/65 ans (âge AVS) et un gel des rentes intégral pendant cinq ans.

13. Le dossier ayant abouti à l'adoption de la LIEP a fait l'objet de larges mesures

d'information et de consultation, auxquelles a été étroitement associé le parte-naire social, représenté par la FMEF.

Dans ce cadre, et pour les années 2004 à 2006 uniquement, il convient de citer

les principaux éléments suivants :

9 août 2004 : présentation par des représentants de l'Etat du rapport du groupe de travail du 14 juin 2004,

au comité des deux institutions de prévoyance,

au comité de la FMEF,

aux délégués des deux institutions de prévoyance.

(pièce 51)

9 août 2004 : lettres d'information sur le rapport précité du 14 juin 2004 adressée par les institutions de prévoyance à tous les assurés (actifs et béné-ficiaires de rentes) (pièces 52).

10 août 2004 : conférence de presse (pièce 53).

25, 26 et 27 août 2004 : séances d'information décentralisées à Viège, Sion et St-Maurice, ouvertes à tous les assurés (actifs et bénéficiaires de rentes) des deux institutions de prévoyance, séances auxquelles ont participé envi-ron mille personnes au total (pièces 51 et 52).

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20 août au 8 octobre 2004 : consultation élargie portant sur le rapport préci-té du 14 juin 2004 et l'avant-projet de loi-cadre. La consultation s'adressait notamment à tous les milieux politiques, aux collectivités publiques et mi-lieux institutionnels, aux institutions affiliées aux deux caisses de pré-voyance, à des associations diverses, ainsi qu'aux syndicats établis en Va-lais. Figuraient naturellement parmi les destinataires de dite procédure les deux institutions de prévoyance ainsi que la FMEF (pièces 54).

Cette consultation a donné lieu à 47 réponses et prises de position, parmi lesquelles figurait celle de la FMEF (pièce 55).

1er septembre 2005 : lettres de M. Meinrad Pittet, expert assistant la FMEF, au Chef du DFIS et à la FMEF (pièce 56).

1er octobre 2005 : présentation à l'assemblée des délégués de la FMEF, par M. Jean-René Fournier, Conseiller d'Etat et Chef du Département des finan-ces, des institutions et de la sécurité, du dossier concernant les deux institu-tions de prévoyance (pièce 57).

6 au 22 octobre 2005 : consultation complémentaire des deux institutions de prévoyance et de la FMEF portant sur la redéfinition des compétences des organes des deux institutions de prévoyance, ainsi que sur la transformation du statut juridique de la CPPEV (pièce 58).

Les trois destinataires ont répondu à la consultation (pièce 59).

3 février 2006 : audition par la commission des finances (COFI) du Grand Conseil, chargée de l'examen en première lecture du projet LIEP, d'une dé-légation de la FMEF (pièce 60, p. 4).

8 février 2006 : détermination de la FMEF à l'attention de la COFI (pièce 61).

28 mars 2006 : lettre circulaire de la FMEF à tous les députés et députés-suppléants du Grand Conseil (pièce 62).

5 avril 2006 : entrevue entre le Conseil d'Etat et une délégation de la FMEF (pièce 63).

11 avril 2006 : lettre de la FMEF au Conseil d'Etat (pièce 63).

3 mai 2006 : réponse du Conseil d'Etat à la lettre précédente de la FMEF (pièce 64).

30 mai 2006 : détermination de la FMEF et de ses diverses associations por-tant principalement sur la question des dispositions transitoires et des mesu-res d'accompagnement (pièce 65).

27 juin 2006 : audition prévue par la deuxième commission parlementaire chargée de l'examen du projet de LIEP du comité de la FMEF. Le comité de la FMEF a renoncé à participer à cette séance (pièce 66, p. 7).

16 août 2006 : entrevue entre le Conseil d'Etat et une délégation de la FMEF (pièce 67).

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16 août 2006 : entrevue entre le bureau de la deuxième commission parle-mentaire et une délégation de l'association des enseignants retraités du Va-lais romand (pièce 66, p. 7).

21 août 2006 : entrevue entre le bureau de la deuxième commission parle-mentaire et une délégation de la FMEF composée de MM. Pierre-André D'Andrès, président, et Michel Perruchoud, secrétaire (pièce 66, p. 7).

S'ajoutent à cette liste déjà longue plusieurs échanges de correspondance en-tre les diverses associations de personnel et le Chef du DFIS, ainsi que plu-sieurs entretiens entre celui-ci et les représentants de ces associations.

14. La LIEP a été adoptée par le Grand Conseil en deuxième lecture le 12 octobre

2006 à une très large majorité (pièce 68). 15. Par arrêté du 7 février 2007, publié au Bulletin officiel no 6 du 9 février 2007, le

Conseil d'Etat a promulgué l'entrée en vigueur de la LIEP, avec effet rétroactif au 1er janvier 2007 (pièce 2).

16. La LIEP a été appliquée par les institutions de prévoyance, avec effet anticipé et

effet rétroactif, dès le 1er janvier 2007. 17. Les règlements de base des deux institutions de prévoyance ont été arrêté par le

Conseil d'Etat le 7 février 2007, et publiés au Bulletin officiel no 28 du 23 fé-vrier 2007, avec entrée en vigueur avec effet rétroactif au 1er janvier 2007 (piè-ces 18 et 19).

18. La LIEP tend à un renforcement très important à court terme de la situation fi-

nancière des deux institutions de prévoyance concernées, et à une consolidation de cette situation à moyen et long terme. Les mesures arrêtées par dite loi et de-vant permettre d'atteindre ces buts sont essentiellement les suivantes :

Fixation des objectifs financiers (80% de degré de couverture à fin 2009),

modification du statut juridique de la CPPEV et refonte de l'organisation, du fonctionnement et de la surveillance des deux institutions de prévoyance (art. 2, 10, 11, 12 et 21 à 29).

Inscription dans la loi du principe de la garantie de l'Etat et de l'étendue de celle-ci, laquelle doit porter sur tous les engagements statutaires ou régle-mentaires, et non pas seulement sur la partie dite "obligatoire" (art. 7).

Recapitalisation immédiate importante des deux institutions pour un mon-tant de 605 millions de francs au total (264 millions pour la CPPEV et 341 millions pour la CRPE) (art. 8).

Réduction de 1,5% des cotisations employeur, sauf pour les institutions affi-liées (art. 17).

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Non-augmentation des cotisations employés, et même diminution des cotisa-tions employés pour les assurés des anciennes catégories 2 et 3 de la CPPEV (art. 18).

Application également aux assurés de la CRPE de cotisations de rappel en cas d'augmentation du traitement assuré liée à une promotion ou à un chan-gement de classe (art. 19).

Harmonisation du pont AVS pour tous les assurés, et financement paritaire de celui-ci (art. 20).

Harmonisation de l'âge ordinaire de la retraite à 62 ans pour tous les assurés, à l'exception du personnel des établissements pénitentiaires, de la police can-tonale, des juges d'instruction pénale et des juges des mineurs, pour lesquels l'âge de la retraite est fixé à 60 ans (art. 15 et 16).

Non-indexation des rentes pendant une durée de 5 ans, à concurrence d'un maximum de 2% par année, et de 6% au total (art. 36).

Garantie des droits acquis (art. 42).

Régime transitoire d'un laps de temps déterminant de 5 ans, ce qui signifie que bénéficient de ce régime les personnes prenant leur retraite dans les 5 ans à dater de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi (art. 34).

En sus, ont été fixés les deux objectifs suivants :

Fusion des deux institutions de prévoyance pour fin 2009 au plus tard (art. 38).

Passage au système de la primauté des cotisations pour le 1er janvier 2012 au plus tard (art. 39).

Il est relevé que la réalisation de ces objectifs nécessitera des révisions partielles

ultérieures de la LIEP. 19. Comme relevé plus haut, le Conseil d'Etat, en date du 7 février 2007, a arrêté les

deux règlements de base des institutions de prévoyance (pièces 18 et 19). Même si ces règlements, édictés sur la base des compétences attribuées au

Conseil d'Etat par l'article 32 LIEP, constituent des actes distincts de la LIEP, et ne font pas l'objet du recours dirigé contre dite loi, ils sont à l'évidence étroite-ment liés à ce texte de base, puisque, notamment, ils le concrétisent en précisant les nouveaux principes posés par cette loi.

Sous cet angle, sont notamment à mettre en évidence les dispositions concernant

les garanties des droits acquis et les dispositions transitoires (art. 83 à 87 du rè-glement de base de la CPPEV, et art. 83 à 87 du règlement de base de la CRPE).

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En sus, ces règlements contiennent les adaptations nécessaires aux modifica-tions récentes du droit fédéral dans le domaine de la prévoyance professionnelle, tendent à une harmonisation la plus poussée possible des deux textes, dans l'op-tique de la fusion prochaine des deux institutions, et contiennent diverses amé-liorations basées sur les enseignements tirés de l'expérience.

20. De 1981 à 2005, l'espérance de vie pour des personnes âgées de 65 ans a aug-

menté de plus de 3,5 années. Elle a, en effet, passé de 14,2 à 18 ans pour les hommes, et de 18,2 à 21,8 ans pour les femmes (pièce 69; Message du Conseil fédéral du 22 novembre 2006 concernant la modification de la LPP – Feuille fé-dérale 2006, p. 8969ss, spécialement p. 8988).

21. Le rapport démographique (actifs/bénéficiaires de rentes) de l'AVS est passé de

4,6 en 1970 à 3,6 en 2002. Les prévisions citent un chiffre de 2,3 pour 2035 (pièce 70; Premier message du Conseil fédéral du 21 décembre 2005 concernant la 11ème révision de l'AVS – Feuille fédérale 2006, p. 1917ss, spécialement p. 1932).

22. Le rapport démographique de la CPPEV est passé de 4,91 en 1985 à 2,61 en

2005 (pièce 71, p. 8). 23. Le rapport démographique de la CRPE est passé de plus de 4,5 à 1985 à 2,85 en

2005 (pièce 72, p. 12). 24. Le calcul de rente de retraite établi le 16 novembre 2006 par la CRPE pour M.

Pascal Théodoloz (pièce 8) a été effectué sur la base d'un projet de règlement de base de la CRPE. Ce calcul est inexact, et il doit être remplacé par le nouveau calcul établi par la CRPE en date du 19 avril 2007 (pièce 86) sur la base du rè-glement de base définitif. Ce calcul rectifié est nettement plus favorable pour l'assuré puisque le montant de la rente totale annuelle en cas de retraite au 1er septembre 2012 passe de fr. 62'294,38 à fr. 68'111,--.

25. Le calcul de rente de retraite établi le 21 décembre 2006 par la CRPE pour M.

Laurent Reynard (pièce 10) a été effectué sur la base d'un projet de règlement de base de la CRPE. Ce calcul est inexact, et il doit être remplacé par le nouveau calcul établi par la CRPE en date du 19 avril 2007 (pièce 87) sur la base du rè-glement de base définitif. Ce calcul rectifié est plus favorable pour l'assuré puis-que le montant de la rente totale annuelle en cas de retraite au 1er septembre 2011 passe de fr. 49'119,47 à fr. fr. 50'600,--.

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III/ DROIT Remarque liminaire Le texte figurant en pages 24 et 25 de l'écriture de recours et censé présenter un résumé ou un condensé de l'argumentation des recourants est entaché d'une certaine confusion et même de contradictions. L'autorité intimée ne s'attardera en conséquence pas sur ce passage de l'écriture de recours, et passera, ci-après, directement à l'examen des griefs développés à partir du bas de la page 25 de l'écriture de recours. A. DROITS ACQUIS 1. S'agissant de la protection des droits acquis dans le passé, doctrine et jurispru-

dence, se fondant notamment sur l'article 91 LPP, considèrent que sont protégés au titre des droits acquis, la fortune déjà accumulée à des fins de prévoyance (capital épargne ou réserve mathématique) ainsi que le droit aux prestations dont les conditions sont déjà réalisées (rentes en cours) (pièce 73; Avis de droit de Me Jacques-André Schneider du 21 janvier 1999, p. 5).

En l'espèce, cette protection est manifestement assurée par l'article 42 LIEP,

lequel prévoit que "sont garantis à titre de droits acquis la fortune déjà accumu-lée à des fins de prévoyance et le taux de rente au jour de l'entrée en vigueur de la présente loi, ainsi que le droit aux prestations dont les conditions sont déjà réalisées."

Ces garanties sont de plus reprises et précisées dans les deux règlements de

base, et plus précisément aux articles 83 à 85 de ces règlements (pièces 18 et 19).

Il est d'ailleurs à relever que les recourants ne formulent absolument aucun grief

en ce qui concerne cet aspect de la protection des droits acquis. 2. a) S'agissant des expectatives futures, le tribunal fédéral a eu l'occasion de se

prononcer relativement récemment sur la question des droits acquis en ma-tière de prévoyance professionnelle des agents de la fonction publique, et ce dans un arrêt du 8 novembre 2000 se rapportant à une affaire valaisanne (af-faire 1P.23/2000). A cette occasion, il a notamment exposé ce qui suit :

"Selon la jurisprudence du Tribunal fédéral, les prétentions pécuniaires des

magistrats ou fonctionnaires, qu'il s'agisse des prétentions salariales ou de celles relatives aux pensions, n'ont en règle générale pas le caractère de droits acquis. Elles sont en principe régies par la législation en vigueur au moment où elles doivent prendre effet, de sorte que les droits acquis ne nais-sent en faveur des personnes concernées que si la loi a fixé une fois pour toutes les relations en cause pour les soustraire aux effets des modifications

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légales, ou lorsque des assurances précises ont été données à l'occasion d'un engagement individuel (ATF 118 Ia 245, consid. 5b, p. 255; 117 V 229, consid. 5b, p. 234; 107 Ia, 193, consid. 3a, p. 194; 106 Ia, 163, consid. 1a, p. 166)…"

Ce raisonnement a été confirmé par le Tribunal fédéral des assurances dans

un arrêt du 27 novembre 2003 (affaire B40/03, consid. 3.2) où ledit Tribunal a posé ce qui suit :

"Les droits acquis ne naissent en faveur des personnes concernées que si la

loi a fixé une fois pour toute les relations en cause pour les soustraire aux effets des modifications légales, ou lorsque des assurances précises ont été données à l'occasion d'un engagement individuel (ATF 118 Ia, 255 et ss, consid. 5b; 117 V, 234 et ss, consid. 5b; 107 Ia, 194, consid. 3a; et la juris-prudence citée)."

Cette opinion est partagée par la doctrine (cf. notamment Grisel, Traité de

droit administratif suisse, éd. 1984, vol. II, p. 593 et 594; Moor, Droit admi-nistratif, p. 211 et 212; Knapp, La modification des conditions de service et des droits acquis des agents publics, In Melanges Bereinstein Payot Lau-sanne 1989, p. 321ss).

b) Les recourants exposent qu'antérieurement, et notamment au début des an-

nées 1980, les assurés ont bénéficié d'importantes améliorations concernant leur régime de prévoyance professionnelle; que ces améliorations consti-tuent des engagements définitifs de l'employeur, et qu'elles ne peuvent ainsi être modifiées à l'avenir.

Une telle argumentation ne résiste manifestement pas à un examen attentif. Il est exact certes que, au début des années 1980, des améliorations sensibles

ont été apportées aux régimes de prévoyance des assurés des deux institu-tions de prévoyance, notamment en ce qui concerne l'abaissement de l'âge ordinaire ou statutaire de la retraite.

Par contre, il est totalement faux d'affirmer et de considérer que ces modifi-

cations revêtaient un caractère définitif ou intangible en vertu d'engagements ou de promesses faites par l'employeur.

Il est rappelé ici que la garantie d'intangibilité pour être valable doit être

formulée de manière expresse ou se déduire clairement des termes utilisés (cf. notamment ATF 101 Ia, p. 445 et 446; ATF 106 Ia, p. 166; ATF 107 Ia, p. 195; Grisel, opus cité, p. 593 et 594; Moor, opus cité, p. 211 et 212; Knapp, opus cité par 329ss).

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Or, en l'espèce, force est de constater qu'aucune garantie de ce genre n'existe, et que l'on se trouve simplement en présence de modifications ordi-naires concernant des régimes de prévoyance, modifications présentant par nature un caractère non intangible.

Il n'est pas inutile, d'autre part, de rappeler que les améliorations intervenues

au début des années 1980 ont déjà fait l'objet, notamment dans le cadre des deux trains de mesures de 1995 et de 2000, de réductions, réductions expo-sées ci-dessus sous chiffre II B.3. Or, lors de ces révisions, ni la FMEF, ni les autres intervenants n'ont contesté le caractère juridiquement fondé de tel-les modifications.

c) En deuxième lieu, les recourants exposent que les certificats de prévoyance

et autres calculs individuels établis par les institutions de prévoyance, ainsi que les calculs précis fournis par les institutions de prévoyance lors de séan-ces d'information données en 2006, ne contiennent aucune réserve quant à une éventuelle modification légale ou statutaire. Ils en déduisent que les as-surés étaient fondés à penser que ces informations ne revêtaient pas un sim-ple caractère d'information, mais constituaient des assurances individuelles sur lesquelles ils pouvaient se baser pour prendre des dispositions dans le fu-tur, et qu'en conséquence, conformément au principe de la confiance, ces as-surances avaient généré des droits acquis qui ne peuvent être modifiés.

Pour illustrer leurs propos, ils citent divers cas individuels. Cette argumentation appelle les observations suivantes : Les recourants fondent ici l'existence de droits acquis sur le principe de la

bonne foi. Ce principe garantit au justiciable le droit d'être protégé dans la confiance

que celui-ci place légitimement dans les assurances qu'il reçoit des autorités. Par sa nature même, ce principe interdit donc aux autorités de ne pas respec-ter les promesses qu'elles ont faites. Il les oblige également à s'abstenir de tout comportement propre à tromper le justiciable et leur interdit de tirer avantage des conséquences qu'une incorrection ou une insuffisance de leur part peut entraîner (A. Auer, G. Malinverni, M. Hottelier, Droit constitu-tionnel suisse, volume II, Les droits fondamentaux, 2ème édition 2006, p. 546; ATF 129 I 161, p. 170; ATF 129 II 361, 381).

Selon la jurisprudence, le droit à la protection de la bonne foi est soumis à la

réalisation des conditions cumulatives suivantes : "La protection de la bonne foi inscrite aux articles 5, alinéa 3 et 9 Cst a le

caractère d'un droit fondamental dont découle le principe de la confiance. Le justiciable qui, de bonne foi, s'est fié à une indication erronée de l'autori-té, ne doit, en principe subir aucun préjudice. L'invocation de la bonne foi

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suppose que l'autorité ait agi dans une situation concrète à l'égard de per-sonnes déterminées, dans les limites de sa compétence, que l'administré n'ait pu se rendre compte immédiatement de l'inexactitude du renseignement ob-tenu, qu'il se soit fondé sur celui-ci pour prendre des dispositions qu'il ne saurait modifier sans subir un préjudice, et que, enfin, la loi n'ait pas chan-gé depuis le moment où le renseignement a été donné." (JAAC 2001, no 77).

En l'espèce, l'on relèvera tout d'abord que les documents cités par les recou-

rants et établis par la CPPEV contiennent la réserve suivante : "Pour l'exer-cice des droits aux prestations, les dispositions des statuts 2000 font foi. Avant de prendre toute décision, il convient de consulter l'administration de la caisse." (pièces 4, 5 6,7). L'écriture de la CPPEV du 23 novembre 2006 concernant M. Patrice Rey (pièce 6) contenait la réserve supplémentaire sui-vante : "Les informations ci-dessus sont données à titre indicatif et sous ré-serve de contrôle des bases de calcul et des modifications éventuelles des lois et statuts de la caisse."

Les certificats de prévoyance établis par la CRPE contenaient la réserve

suivante : "S.E.O", ce qui signifie, "sauf erreur ou omission" (pièce 11). Ces certificats donnent une image de ce que l'assuré peut obtenir à la retraite si sa situation ne devait pas changer. Le caractère régulier de la publication de ce document révèle bien le caractère non définitif des indications du certifi-cat.

Aucun des documents déposés ne garantit le caractère définitif des indica-

tions données en cas de changement de lois ou de statuts. Au vu de ces éléments, il apparaît de manière manifeste que les documents

déposés par les recourants ne peuvent être considérés comme contenant des assurances d'intangibilité des prestations en cas de changement de lois ou de statuts.

Cela est d'autant plus vrai que, dès l'été 2004, ainsi qu'il a été vu ci-dessus,

tous les assurés avaient été informés personnellement, ainsi que par les mé-dias et lors de séances d'information, du projet ayant abouti à l'adoption de la LIEP (cf. ch. II B.13 ci-dessus), et d'ailleurs diverses simulations établies par les caisses l'ont été à la demande même des assurés pour permettre à ceux-ci d'avoir une connaissance précise de leurs droits, d'une part sous l'empire des statuts en vigueur jusqu'à fin 2006, et d'autre part sous l'angle du nouveau projet.

Au vu de ces éléments, l'on peut même constater que non seulement les re-

courants ne peuvent se prévaloir du principe de la bonne foi, mais qu'eux-mêmes ne respectent pas ce principe puisqu'ils avaient connaissance du pro-jet de modification de leur régime de prévoyance.

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B. PROTECTION DE LA PERSONNALITÉ 1. Dans le cadre d'une précédente révision concernant le régime de pensions des

magistrats, révision ayant débouché sur l'adoption de la loi sur la prévoyance professionnelle des magistrats de l'ordre exécutif, judiciaire et du ministère pu-blic du 23 juin 1999, l'Etat du Valais avait sollicité de la part de Me Jacques-André Schneider, avocat spécialiste en matière de prévoyance professionnelle, un avis de droit sur diverses questions soulevées par cette révision.

Dans son avis du 21 janvier 1999 (pièce 73), cet expert avait traité la question

de la protection de la personnalité en exposant ce qui suit : "Selon certains auteurs, la modification d'un régime de prévoyance est par ail-

leurs soumise aux limites découlant de la protection de la personnalité au sens des articles 27 et suivants CCS (cf. Riemer, Fusionen bei Klassischen un Perso-nalvorsorgestiftungen, SZS 1991 p. 175 et références citées, notamment arrêt du TFA du 23 octobre 1980 in SZS 1982, p. 271; Schneider, Les régimes complé-mentaires de retraite en Europe : libre circulation et participation 1994, page 303) : une modification unilatérale du régime de retraite prévoyance ne doit pas aboutir à une péjoration importante de la position juridique des destinataires à l'avenir; la prestation de rentes futures ne doit pas être diminuée arbitraire-ment. Ce principe de droit privé s'appliquerait à titre de droit public supplétif dans le contexte de la prévoyance professionnelle des fonctionnaires.

Cette conception des limites à la péjoration du droit aux prestations n'a pas

trouvé de concrétisation jurisprudentielle, ni été consacrée de manière unanime par la doctrine. Même si elle devait être admise quant au principe, il resterait à la définir. Il n'est à cet égard pas aisé de déterminer ce qu'est une péjoration importante de la position juridique des destinataires à l'avenir. Il n'en reste pas moins que la diminution importante de prestations de retraite est susceptible de susciter l'objection d'une atteinte illicite aux droits de la personnalité.

Dans ce contexte, il convient de conserver à l'esprit l'objectif de l'article 34

quater Cst. féd. Selon cette disposition, la prévoyance professionnelle doit per-mettre de maintenir de façon appropriée le niveau de vie antérieur compte tenu de l'AVS/AI. Il est généralement admis que l'objectif à atteindre correspond à une rente de base AVS/AI et à une rente complémentaire de la prévoyance pro-fessionnelle totalisant 60% du dernier salaire pour une carrière d'assurance complète (Greber, Droit suisse de la sécurité sociale, 1982, p. 172; Beausoleil, La prévoyance professionnelle, 2ème partie, 1998, Cours donné à l'Université de Genève, p. 8). Dans la prévoyance obligatoire, le salaire assuré est plafonné à hauteur de Frs 72'360,-- depuis le 1er janvier 1999. Mais un plan de prévoyance facultatif et plus généreux est bien entendu possible. Les objectifs constitution-nels sont remplis lorsqu'il assure un taux global de remplacement de 60% du dernier salaire, même s'il est évidemment possible d'aller au-delà."

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2. En l'espèce, l'on doit constater que l'élévation de deux ans de l'âge ordinaire de la retraite pour tous les assurés de la CRPE et pour les assurés des anciennes ca-tégories 2 et 3 de la CPPEV, ainsi que la modification corollaire du pont AVS, entraînent une diminution non négligeable du montant des rentes, en cas de prise de retraite à l'ancien âge ordinaire de retraite.

Cette diminution est toutefois réduite de manière importante et dégressive pour

les personnes prenant leur retraite durant les cinq années suivant l'entrée en vi-gueur de la loi (pièces 74 et 75).

Les différences sont certes plus importantes vers la fin de la durée déterminante

pour le régime transitoire et naturellement pour les assurés prenant leur retraite après la fin de cette durée déterminante. Il convient toutefois de constater que ces assurés auront bénéficié d'un délai relativement long pour s'adapter à la si-tuation, car aux cinq ans de la durée de la période transitoire, il convient encore d'ajouter au moins deux ans afférents aux travaux préparatoires de la LIEP, étant rappelé que tous les assurés ont reçu des informations très précises sur cette question dès le mois d'août 2004 déjà.

Deuxièmement, les assurés n'ont aucunement l'obligation de prendre leur retraite

à l'ancien âge ordinaire, mais peuvent prendre leur retraite au nouvel âge ordi-naire, et même encore plus tard. S'ils choisissent le nouvel âge ordinaire, le montant des rentes n'est pas diminué, mais augmenté (pièces 74 et 75). Une telle situation est de plus illustrée par les deux certificats de prévoyance concernant M. Gérard Duay (pièce 7) où l'on voit notamment que la rente nette de retraite à l'âge ordinaire passe de fr. 63'825,-- à fr. 68'656,--.

Il importe d'insister ici sur la faculté pour les assurés de s'adapter aux nouvelles

dispositions non seulement en réduisant leur train de vie ou en prenant des me-sures complémentaires de prévoyance, mais aussi et surtout en choisissant la so-lution simple de continuer à travailler un peu plus longtemps (une année ou deux) que sous l'ancien régime. Dès lors que les nouveaux âges ordinaires de re-traite (62 ans et 60 ans) demeurent encore relativement éloignés de l'âge AVS (65/64 ans), l'on peut constater qu'une telle solution doit être considérée comme aisément praticable.

Toujours sous cet angle, il importe de relever que si aujourd'hui, pour une cer-

taine partie de la population, le travail a encore une connotation péjorative liée notamment au stress et à la fatigue, pour bien d'autres personnes, le travail est valorisant. Une récente étude portant sur 6000 entreprises dans 20 pays a dé-montré que les bénéfices non financiers du travail (intellect, contacts sociaux, reconnaissance) sont de plus en plus considérés par les gens comme plus impor-tants que les avantages financiers. Autrement dit, notre société abandonne pro-gressivement l'idée selon laquelle l'on rend forcément les gens heureux en les mettant à la retraite. Au moment de la retraite, nombre d'aînés connaissent d'ail-leurs des problèmes de dépendance (pièce 76, article "Les aînés au secours de l'économie", dans Nouvelliste du jeudi 24 mai 2007).

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C. EGALITÉ DE TRAITEMENT 1. Selon la formule traditionnelle, le principe de l'égalité de traitement posé par

l'article 8 de la nouvelle Constitution fédérale interdit au législateur "de faire en-tre divers cas des distinctions qu'aucun fait important ne justifie ou de soumet-tre à un régime identique des situations de fait qui présentent entre elles des dif-férences importantes et de nature à rendre nécessaire un traitement différent." (ATF 129 I 346).

"Un arrêté de portée générale est contraire au principe de l'égalité au sens de

l'article 8 Cst lorsqu'il établit des distinctions juridiques qui ne se justifient par aucun motif raisonnable au regard de la situation de fait à règlementer ou lors-qu'il omet de faire des distinctions qui s'imposent au vu des circonstances, c'est-à-dire lorsque ce qui est semblable n'est pas traité de manière identique, et ce qui est dissemblable ne l'est pas de manière différente; cela suppose que le trai-tement différent ou semblable injustifié se rapporte à une situation de fait im-portante." (ATF 128 I 295, 312; cf. également Auer, Malinverni, Hottelier, opus cité, p, 484ss).

2. A la même date du 12 octobre 2006 de l'adoption de la LIEP, le Grand Conseil

du canton du Valais a adopté un autre texte légal, savoir la loi sur les établisse-ments et institutions sanitaires (LEIS) (RS/VS 800.10) (pièce 77).

Cette loi faisant suite à un décret de durée limitée (décret sur le Réseau Santé

Valais du 4 septembre 2003) confirmait l'existence du "Réseau Santé Valais (RSV)" en qualité d'établissement de droit public autonome doté de la personna-lité morale (art. 13, al. 1 LEIS). Ce RSV a pour but d'assurer la mise en œuvre de la planification hospitalière et de coordonner les activités des hôpitaux et des instituts médico-techniques qui le composent (art. 13, al. 2 LEIS).

L'article 14, alinéa 1 LEIS prévoit qu'à l'entrée en vigueur de la loi, entrée en

vigueur intervenue le 1er février 2007, le RSV comprend notamment le Centre valaisan de pneumologie (CVP) et les Institutions psychiatriques du Valais ro-mand (IPVR). Jusqu'à l'entrée en vigueur de la LEIS, ces établissements consti-tuaient des institutions rattachées directement à l'Etat du Valais et dont le per-sonnel avait la qualité de fonctionnaire.

L'entrée en vigueur de la LEIS s'est ainsi traduite pour le personnel des ces deux

établissements par un changement d'employeur. S'agissant de la prévoyance professionnelle, l'article 54 LEIS prévoit que, dès l'entrée en vigueur de la loi, les assurés actifs des établissements sanitaires cantonaux, membres de la CPPEV, sont transférés à la Caisse de prévoyance Santé Valais (PRESV), mais que les assurés qui, à l'entrée en vigueur de la présente loi, reçoivent des rentes de la CPPEV, demeurent affiliés auprès de cette institution de prévoyance.

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L'article 9 de l'ordonnance du 24 janvier 2007 sur les conditions salariales, so-ciales et de prévoyance professionnelle du personnel des IPVR et CVS (RS/VS 800.15) (pièce 78) prévoit de plus comme disposition transitoire que tous les as-surés âgés de 55 ans révolus à la date de transfert demeurent assurés auprès de la CPPEV.

Le transfert des assurés d'une institution de prévoyance à l'autre, intervenu au 1er

février 2007, s'est accompagné du versement intégral (100%) des prestations de libre passage pour un montant de l'ordre de fr. 27'920'000,-- selon convention de transfert de patrimoine du 12 septembre 2007 (pièce 79).

3. Les recourants exposent qu'une telle situation est contraire au principe de l'égali-

té de traitement; qu'elle favorise en effet les assurés sortant lesquels bénéficient d'une prestation de libre passage à 100%; que le financement à 100% des presta-tions de sortie ne devrait pas être à la charge des assurés restants; que, de plus, le départ important d'un nombre d'assurés actifs de la CPPEV et le maintien des rentiers au sein de cette institution auront à l'évidence une influence négative sur le rapport démographique, et ce sans compensation aucune de la part de l'Etat du Valais, et créeront ainsi un déséquilibre pour l'institution de prévoyance; et qu'enfin le paiement des prestations de sortie à 100% aggravait la situation fi-nancière de la CPPEV.

4. A l'examen, ces griefs s'avèrent totalement infondés, ceci pour les raisons sui-

vantes : a) La question du transfert du personnel du CVP et des IPVR de la CPPEV à la

PRESV a fait l'objet d'une attention et d'un examen approfondis lors de l'éla-boration des deux lois susmentionnées. Dans ce cadre, une attention toute particulière a été prêtée au financement des prestations de libre passage intégrales versées à la nouvelle institution de prévoyance.

Ainsi, l'article 54, alinéa 4 LEIS pose à cet égard ce qui suit : "Le financement de la part non couverte par les capitaux propres des pres-

tations de libre passage des assurés des établissements sanitaires cantonaux transférés auprès du Réseau Santé Valais est assumé par le canton de la manière suivante:

a) versement d'un montant de neuf millions de francs dans le cadre d'un crédit budgétaire spécifique au service de la santé publique en 2007;

b) versement du solde au moyen du fonds spécial de financement prévu dans la loi régissant les institutions étatiques de prévoyance."

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Le pendant de cette disposition se retrouve à l'article 31 LIEP, dont la teneur est la suivante :

"Le montant de la recapitalisation de la CPPEV prévu à l'article 8 com-

prend la somme nécessaire à la couverture des prestations de libre passage des assurés des établissements sanitaires cantonaux transférés auprès du Réseau Santé Valais dans le cadre de la nouvelle loi sur les établissements et institutions sanitaires du 12 octobre 2006 sous déduction d'un montant de neuf millions de francs pris en charge par le budget ordinaire 2007 de l'Etat."

b) De ces dispositions, il appert, sans aucune équivoque, que le financement de

la part non couverte des prestations de libre passage du personnel transféré à la PRESV a été pris en charge intégralement par l'Etat du Valais, et non par la CPPEV. Cette prise en charge est intervenue tout d'abord par le versement par voie budgétaire d'un montant de fr. 9'000'000,--, et, pour le solde, par une partie du montant de la recapitalisation de fr. 264'000'000,--.

De plus, le versement du montant de fr. 9'000'000,-- concernait non seule-

ment les assurés transférés à la PRESV, mais également les assurés des IPVR et du CVP âgés de plus de 55 ans, demeurés affiliés auprès de la CPPEV.

Pour ces assurés qui sont demeurés auprès d'elle, la CPPEV bénéficie ainsi

d'une couverture de 100%, ce qui, à l'évidence, n'affaiblit pas sa situation fi-nancière.

c) De plus, il est évident que, suite à la recapitalisation pour un montant de fr.

264'000'000,--, et abstraction même faite des autres mesures arrêtées par la LIEP, la situation financière de la CPPEV s'est améliorée de manière très importante et immédiate. Cette amélioration est illustrée par l'évolution du degré de couverture des engagements, lequel a passé de 61,55% au 31 dé-cembre 2006 à 75,67% au 1er janvier 2007 (pièce 38).

Au vu de ce qui précède, il est manifeste que la situation des assurés demeu-

rant auprès de la CPPEV n'a pas été péjorée par le transfert d'une partie des assurés auprès de la PRESV.

d) L'on concédera aux recourants que, même nettement amélioré, le degré de

couverture des engagements concernant les assurés restants auprès de la CPPEV est inférieur au degré de couverture des engagements des assurés transférés, puisque celui ascende à 100%.

Cette situation n'est cependant pas critiquable, car découlant impérativement

des dispositions du droit fédéral imposant le transfert intégral des prestations de libre passage (notamment art. 19 LFLP). De plus, les assurés de la CPPEV continuent de bénéficier de la garantie de l'Etat du Valais.

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D. INTERDICTION DE L'ARBITRAIRE 1. Selon la jurisprudence, une règle générale et abstraite est arbitraire si "elle ne

repose pas sur des motifs objectifs sérieux" ou si "elle est dépourvue de sens et de but" (cf. notamment ATF 127 I 185; 123 I 243).

Ainsi que relevé par la jurisprudence, les cas d'arbitraire dans la norme, recon-

nus par les tribunaux sont quasiment inexistants tant il est difficilement envisa-geable que les législateurs établissent des normes dépourvues de sens ou de but ou qui ne reposent pas sur des raisons sérieuses (Etienne Grisel, Egalité, Les ga-ranties de la Constitution fédérale du 18 avril 1999, p. 148ss).

2. Les recourants considèrent que l'acte attaqué présente un caractère arbitraire, en

ce que, premièrement, le message accompagnant le projet de loi présente diver-ses erreurs ou inexactitudes, deuxièmement la charge effective de recapitalisa-tion pour l'Etat du Valais est nettement inférieure à celle invoquée dans le mes-sage, et troisièmement l'auteur de la norme ne s'est pas fondé sur des données fiables avant d'arrêter des modifications importantes des plans de prévoyance.

3. Ici également, un tel grief ne résiste manifestement pas à l'examen. S'agissant des indications contenues dans le message, et de la charge financière

assumée par l'Etat du Valais, il est renvoyé aux développements figurant plus haut sous chiffre II A ad 2.2.1.1 et ad 2.2.1.2, développements qui démontrent clairement d'une part que le message n'est aucunement entaché d'erreurs ou d'inexactitudes, et d'autre part que la charge financière supportée par l'Etat est très importante.

En ce qui concerne la prétendue absence de données fiables, il convient de rele-

ver que les modifications des plans de prévoyance ainsi que les autres mesures contenues dans la LIEP, l'ont été au terme de travaux très approfondis s'étendant sur plusieurs années, et auxquels ont été associés étroitement des experts recon-nus en matière de prévoyance professionnelle.

Les principaux travaux d'experts ont été les suivants : Simulation de l'évolution de la situation financière d'une IPDP, janvier 2004,

Prasa Hewitt (pièce 80).

Etude concernant l'assainissement des institutions de prévoyance de l'Etat du Valais, mai 2004, Prasa Hewitt (pièce 81).

Etude complémentaire concernant l'assainissement des institutions de pré-voyance de l'Etat du Valais, mai 2004, Prasa Hewitt (pièce 82).

Deuxième étude complémentaire concernant l'assainissement des institutions de prévoyance de l'Etat du Valais, juin 2004, Prasa Hewitt (pièce 83).

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Rapport du 27 avril 2005 du groupe d'experts externes (pièce 50).

Incidences financières d'un régime de mesures transitoires, juillet 2006, He-witt Associates SA (pièce 84).

E. PRINCIPES DE LA BONNE FOI ET DE LA PROTECTION DE LA CONFIANCE 1. Les développements figurant sous chiffre 5.1 "Généralités – Obligation de pré-

voir des dispositions transitoires" de l'écriture de recours correspondent pour l'essentiel à l'état actuel de la doctrine et de la jurisprudence, sous réserve des rectifications suivantes :

Les développements concernant le droit au maintien de certaines expectatives

correspondent à la position d'une partie seulement de la doctrine, et n'ont, à no-tre connaissance, pas trouvé de concrétisation jurisprudentielle. Il en découle que, sous l'angle de la bonne foi, l'autorité dispose d'une importante marge de manœuvre pour modifier des expectatives de prestations.

Enfin, il n'est pas exact de dire que "de manière générale les modifications de

droit ne sont admissibles que moyennant le respect d'un certain délai transi-toire". En effet, la jurisprudence du Tribunal fédéral a précisé à ce sujet ce qui suit : "Selon les circonstances, le législateur est tenu d'adopter des dispositions transitoires, soit pour éviter des conséquences ainsi prohibées, soit pour per-mettre aux intéressés de s'adapter à la nouvelle situation légale." (Arrêt du TFA du 27 novembre 2003 en l'affaire B40/03; Arrêt du TF du 8 novembre 2000 en l'affaire IP 23/2000).

2. Les développements figurant au chiffre 5.2 "Durée et étendue des dispositions

transitoires" de l'écriture de recours peuvent également être admis, sous réserve du complément suivant :

Comme mesures d'adaptation aux modifications des régimes de prévoyance, à

disposition des assurés, figurent en sus des mesures de financement complémen-taire de la prévoyance, la prolongation de l'activité professionnelle, ainsi que na-turellement la réduction du train de vie des assurés.

3. Les développements et griefs figurant sous chiffre 5.3 "Cas particuliers" appel-

lent les observations suivantes : a) La mesure de l'augmentation de l'âge ordinaire de la retraite est essentielle-

ment différente de celle de l'abaissement du taux de conversion. En effet, en cas d'élévation de l'âge ordinaire de la retraire, l'assuré a la possibilité de continuer de travailler jusqu'au nouvel âge, et, dans cette hypothèse, les prestations de retraite sont totalement maintenues, et même augmentées, ca-ractéristique qui ne se retrouve pas dans l'autre mesure.

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b) Le laps déterminant de cinq ans retenu par l'article 34 LIEP s'avère suffisant. b1) Tout d'abord, par souci de clarté, il convient de préciser que l'article 34,

alinéa 2 LIEP doit être compris dans le sens que le laps de temps détermi-nant les bénéficiaires des mesures transitoires est fixé à cinq ans. Cela si-gnifie que les bénéficiaires de ces mesures sont les personnes qui prennent leur retraite dans les cinq ans à dater de l'entrée en vigueur de la loi. Pour ces personnes, ces mesures développent ensuite leurs effets aussi long-temps que durent les prétentions ordinaires des assurés.

b2) Deuxièmement, conformément à l'article 34, alinéas 3 et 4 LIEP et aux

articles 86 et 87 des deux règlements de base, lesquels concrétisent les ré-gimes transitoires, ceux-ci sont aménagés selon un principe dégressif de manière à ce que les avantages offerts par les mesures transitoires soient les plus importants pour les personnes qui prennent une retraite la pre-mière année après l'entrée en vigueur de la loi et aillent ensuite en s'ame-nuisant progressivement durant les quatre années suivantes (pièces 74 et 75).

b3) Les réductions concernant les dernières années sont certes importantes,

mais il importe de considérer que les assurés ont alors bénéficié de quatre ou cinq ans, auxquels s'ajoutent encore les deux ans précédant l'entrée en vigueur de la loi – puisqu'ils étaient déjà informés à ce moment des modi-fications à venir – pour s'adapter aux nouvelles dispositions.

D'autre part et surtout, parmi ces mesures d'adaptation figure la possibilité

pour les assurés de prendre leur retraite au nouvel âge ordinaire de la re-traite, comme déjà relevé ci-dessus (cf. ch. III B.2). Dans cette hypothèse, ils ne subissent aucune réduction de prestations, mais, au contraire, une augmentation de celles-ci.

b4) Il convient, de plus, de garder présent à l'esprit le fait que les différences

globales indiquées ci-dessus proviennent principalement du pont AVS. Or, cette prestation a été financée, jusqu'à l'entrée en vigueur de la nouvelle LIEP, à raison de 40% par les assurés, et ce par une retenue sur la rente. La réduction des prestations du pont AVS entraîne en conséquence égale-ment une réduction du montant de financement de cette prestation à charge de l'assuré, ce qui, à l'évidence, doit être pris en considération.

b5) S'agissant de la CRPE, il est à relever de plus que le régime de prévoyance

valant jusqu'à fin 2006 était particulièrement généreux, et se caractérisait notamment par un âge de retraite ordinaire de 60 ans avec des cotisations correspondant à celles des assurés de la CPPEV ayant un âge de retraite ordinaire de 62 ans, et par l'absence de limite maximale globale de la rente pont AVS.

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Les nouvelles dispositions ont ainsi pour effet de supprimer ce régime spécial particulièrement avantageux et de soumettre les assurés de la CRPE au même régime que les assurés de la catégorie 1 de la CPPEV, as-surés qui connaissent ce régime depuis de nombreuses années déjà.

Sous cet angle, les nouvelles dispositions corrigent ainsi une certaine iné-

quité ou inégalité de traitement, ce qui renforce la nécessité de retenir pour le régime transitoire une durée relativement courte.

Un tel impératif répond de plus à l'intérêt des institutions de prévoyance, et

notamment de la CRPE, à voir les nouvelles dispositions appliquées le plus vite possible, de manière à ce que leurs effets bénéfiques se produi-sent également rapidement.

4. Les critiques des recourants concernant la durée du gel des rentes s'avèrent tota-

lement infondées et même incompréhensibles. Il est rappelé ici que cette mesure est prévue pour une durée provisoire (5 ans) et

que, d'autre part, elle contient des limites à raison de 2% par année et de 6% au total. Toutes ces modalités tiennent compte de manière adéquate et suffisante des intérêts des bénéficiaires de rente.

5. Le grief concernant la violation du principe de la légalité pour cause de degré

insuffisant de précision des dispositions transitoires doit également être rejeté. L'on relèvera tout d'abord que les modifications apportées par la LIEP aux plans

de prévoyance, notamment en ce qui concerne l'âge ordinaire de la retraite et la rente pont AVS, sont exposées de manière très claire et précise par les articles 13 ss contenus dans le chapitre 3 de la loi.

L'article 34 LIEP traitant des dispositions transitoires est rédigé, pour sa part, de

manière plus générale. Il importe toutefois de relever que cette disposition n'in-troduit pas des restrictions de droit, mais, au contraire, accorde un traitement plus favorable que celui prévu par les nouveaux plans de prévoyance aux assu-rés pouvant bénéficier des dispositions transitoires.

Deuxièmement, cet article arrête les principes essentiels qui régissent le régime

transitoire (laps de temps déterminant de cinq ans, réduction progressive des prestations en fonction de l'année de prise de retraite, réduction progressive du nombre de rentes annuelles maximales du pont AVS en fonction de l'année de prise de retraite).

Une telle densité normative s'avère tout à fait suffisante au regard des exigences

découlant du principe de la légalité.

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F. SYMÉTRIE DES SACRIFICES 1. Contrairement aux allégués des recourants, le principe de la "symétrie des sacri-

fices" n'est pas un principe du droit fédéral, mais un concept développé par l'Etat du Valais dans le cadre du dossier des institutions de prévoyance.

Ce concept a été explicité dans une note interne du service juridique des finan-

ces et du personnel du 23 septembre 2005 (pièce 85) dont l'écriture de recours reprend – sans toutefois en citer la source – certains passages.

Par souci de clarté, il n'est pas inutile de rappeler ici quelques passages de cette

note : "2. La notion de "symétrie des sacrifices" ne doit pas être entendue dans un

sens mathématique ou géométrique, dans ce sens que serait appréciée au franc ou au centime près la valeur des prestations et/ou sacrifices de cha-que partie concernée.

Une telle approche serait de toute façon irréalisable et inutile, et même

dangereuse. D'une part, en effet, il n'est pas possible de chiffrer de manière précise et

avec sûreté la valeur de l'ensemble des prestations de chaque partie, dès lors que le domaine de la prévoyance professionnelle se décline sur le long terme (plusieurs dizaines d'années), et que, sur cette durée, il subit ou est appelé à subir des modifications nombreuses et non négligeables.

D'autre part, en raison même de ces deux éléments précités, et des carac-

téristiques spécifiques de chaque assuré, la situation de chaque assuré peut être considérée comme unique, et ce même au sein d'une même caté-gorie de personnel. Il y aurait ainsi autant de cas que d'assurés.

Tenter de prendre en compte la multitude de ces situations conduirait à

l'évidence à une situation de blocage empêchant toute réforme sérieuse. 3. Le concept de la symétrie des sacrifices doit, au contraire, être compris

comme le principe selon lequel chaque partie est appelée à contribuer de manière appropriée au projet, de sorte que l'effort de renforcement de la situation financière des deux institutions de prévoyance ne repose pas uniquement sur l'une ou l'autre partie, mais soit supporté équitablement par les divers intéressés.

Pour l'appréciation de ce caractère adéquat, il y a lieu de prendre en

considération l'ensemble des circonstances déterminantes, ce qui peut conduire à ce qu'une partie assume une charge plus lourde ou, au contraire, plus légère qu'une autre.

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4. Dans le cadre de l'appréciation de la répartition précitée, il convient, de plus, sous peine de tomber dans l'arbitraire, de prendre en considération non seulement les mesures contenues dans le projet actuel, mais égale-ment la situation passée, et notamment les mesures déjà prises lors des deux premiers trains de mesures adoptés par les deux institutions de pré-voyance en 1995 et 2000.

5. Comme éléments à prendre en considération, doivent également être rete-

nues des données plus générales telles que celles concernant l'augmenta-tion de l'espérance de vie et la situation valant de manière générale en Suisse en matière de prévoyance professionnelle des agents de la fonction publique."

Il est relevé d'autre part, ainsi qu'il ressort clairement de cette note, que le prin-

cipe de la symétrie des sacrifices concerne non seulement les rapports entre l'Etat du Valais et les assurés, mais aussi les rapports entre l'Etat et les autres employeurs, les rapports des différentes catégories d'assurés entre elles, ainsi que les rapports entre les assurés actifs et les bénéficiaires de rentes.

2. Il convient de rappeler, deuxièmement, que le système de la capitalisation par-

tielle était un système expressément autorisé par les dispositions légales, et ce encore après l'entrée en vigueur de la LPP (art. 69 LPP et 45 OPP2).

Historiquement, ce système s'est avéré tout à fait adéquat et adapté à la situation

économique des années d'après guerre. Cette situation était marquée, en effet, par une forte évolution démographique, une augmentation rapide du nombre des nouveaux assurés, et des cotisations très abondantes. Cela étant, et vu d'autre part le caractère de pérennité des collectivités publiques, la solution d'une capi-talisation partielle, avec garantie de la collectivité publique, même avec un de-gré de couverture peu élevé, était tout à fait suffisante, voire même satisfaisante.

3. La CPPEV et la CRPE étant gérées de manière paritaire, il est manifestement

faux de prétendre, comme le font les recourants, que le système de la capitalisa-tion partielle a été choisi exclusivement par l'Etat du Valais. En effet, il a éga-lement été choisi par les assurés.

De même, dès lors que les deux institutions connaissent une gestion paritaire, et

même, par le passé, une gestion plus que paritaire en ce qui concerne la CRPE, ainsi qu'il l'a été vu plus haut (cf. ch. II A ad 1.3.2 et ad 2.1.1), les assurés assu-ment également une responsabilité quant à l'importance du degré de couverture.

4. Il est exact que, dans un passé récent, c'est la Confédération et les cantons qui

ont assumé dans la plupart des cas l'essentiel de l'effort de recapitalisation des institutions de prévoyance des collectivités publiques.

Cet effort s'est toutefois accompagné d'un effort parallèle des assurés par le biais

de modifications importantes des plans de prévoyance.

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La solution retenue par la LIEP est tout à fait comparable à ces précédents inter-venus en Suisse.

En effet, la recapitalisation immédiate par un montant total de fr. 605'000'000,--

est assumée exclusivement par l'Etat du Valais. En parallèle, les assurés - et encore pas tous dans la même mesure - sont touchés

par des modifications de leur plan de prévoyance, modifications portant princi-palement sur une augmentation de deux ans de l'âge ordinaire de la retraite.

Il est notamment à relever que la LIEP ne prévoit de la part des assurés ni le

versement de cotisations d'assainissement, ni même une augmentation des coti-sations ordinaires. Au contraire, pour les assurés des anciennes catégories 2 et 3 de la CPPEV, la LIEP prévoit une réduction des cotisations des assurés de 1%, respectivement de 0,9%.

5. Il est exact que les assurés ont déjà contribué au renforcement de la situation

financière des deux institutions de prévoyance, lors des deux premiers trains de mesures de 1995 et de 2000.

L'Etat du Valais a toutefois lui aussi participé à cet effort, puisqu'il a supporté

les augmentations des cotisations employeur. Il est rappelé de plus à cet égard que, jusqu'à fin 2006, l'Etat a supporté le 60% des cotisations totales, et les assu-rés le 40% seulement.

6. Les griefs des recourants concernant l'importance réelle de la charge assumée

par le canton sont manifestement dénués de tout fondement, ainsi qu'il a déjà été démontré plus haut (cf. ch. II A ad 2.2.1.1 et ad 2.2.1.2).

7. En réalité, la question de la symétrie des sacrifices concernant les rapports entre

l'Etat du Valais et les assurés est relativement simple. D'une part, l'Etat du Valais assume une charge financière immédiate de fr.

605'000'000,--, charge atténuée en partie par des réductions futures de charges afférentes à la baisse des cotisations employeur et aux modifications concernant le pont AVS.

D'autre part, les assurés de la CRPE et les assurés des anciennes catégories 2 et

3 de la CPPEV (soit le 27% environ des assurés totaux de la CPPEV), voient leur âge ordinaire de retraite augmenter de deux ans, pour passer à 62 ans, res-pectivement 60 ans pour le personnel des établissements pénitentiaires et de la police cantonale.

S'y ajoute en sus pour les assurés de la CRPE l'introduction d'une limite maxi-

male du pont AVS, limite qui était déjà connue auparavant par la CPPEV.

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La simple formulation de cette situation permet de constater que l'effort deman-dé aux assurés s'avère tout à fait raisonnable et supportable, et également pro-portionné, par rapport à l'important effort financier assumé par l'Etat du Valais.

G. PRINCIPES A PRENDRE EN COMPTE DANS LE CADRE DES MESURES D'ASSAINIS-

SEMENT 1. Il a été vu ci-dessus (cf. ch. II A ad 1.2.2) que les institutions de prévoyance des

collectivités publiques bénéficiant de la garantie de celles-ci n'étaient pas en si-tuation de découvert au sens des articles 65c ss LPP, même si leur capitalisation n'était pas intégrale. Il s'ensuit que la référence faite par les recourants aux directives du Conseil Fédéral du 27 octobre 2004 est dénuée de toute pertinence.

2. Il n'est pas contesté que le système de la capitalisation partielle des deux institu-

tions de prévoyance a été expressément admis par l'Etat du Valais. Comme vu ci-dessus (cf. ch. III F.3), cette admission, ou plus encore ce choix, a

également été celui des assurés, agissant par les assemblées des délégués et leurs représentants aux organes de gestion paritaire.

De plus, comme vu plus haut (cf. ch. III F.2), un tel système ne revêtait nulle-

ment un caractère illégal, ni même inadéquat, et il ne saurait être question en conséquence de retenir à l'encontre de l'autorité de surveillance LPP un quel-conque défaut de vigilance.

3. Il est exact que dans son message concernant la loi fédérale régissant la caisse

fédérale de pensions, le Conseil Fédéral a reconnu que le découvert de dite caisse était en grande partie assimilable à une dette de l'employeur.

Toutefois, force est de constater que cette reconnaissance est motivée de ma-

nière sommaire, et que ce précédent ne saurait être retenu comme valant règle générale.

4. La question de la mise à charge des assurés, par une cotisation d'assainissement,

d'un déficit de couverture actuariel issu du passé ne se pose pas en l'espèce où aucune cotisation d'assainissement n'est prélevée.

L'essentiel de la charge de la recapitalisation des deux institutions de pré-

voyance est assumée par l'Etat du Valais, et non pas par les assurés. Il est rappelé de plus à cet égard que, par la recapitalisation d'un montant global

de fr. 605'000'0000,--, le degré de couverture a été porté, avec effet immédiat au début 2007, à 75,67% pour la CPPEV et à 73,2% pour la CRPE, ce qui signifie que, par rapport à la situation à fin 2006, une augmentation de 14,12% pour la CPPEV et de 29,4% pour la CRPE.

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La différence entre les nouveaux degrés de couverture au début 2007 et l'objec-tif de 80% à fin 2009 fixé par l'article 10 n'est ainsi que de l'ordre de 4,3% pour la CPPEV et de 6,8% pour la CRPE.

Cet écart devrait être comblé durant ce laps de temps par les autres mesures ar-

rêtées par la LIEP, mesures supportées par les assurés, mais également grâce aux revenus supplémentaires de la fortune générés par la recapitalisation immé-diate.

5. S'agissant des problèmes de mauvaise gestion de la CRPE, lesquels ont notam-

ment fait l'objet d'un examen très attentif par la commission d'enquête parlemen-taire (CEP-CRPE), il doit être relevé ce qui suit :

Les questions de gestion relèvent en premier lieu des organes spécifiques de la

CRPE, savoir principalement de la commission de gestion, de la commission de placement et du Bureau, organes à l'encontre desquels le rapport de la CEP-CRPE du 18 janvier 2005 retient une très importante responsabilité (pièce 20, p. 57ss). Il est de plus rappelé que M. Ignace Rey, ancien président de la commis-sion de gestion, et, au surplus, secrétaire général de la FMEF, fait actuellement l'objet d'une procédure pénale.

Il est également intéressant de constater que le rapport précité ne retient abso-

lument aucun manquement à l'encontre de l'autorité de surveillance LPP. 6. En sus, il importe de ne pas oublier que les dommages causés à la CRPE par la

mauvaise gestion de celle-ci durant les années 1997 à 2002 ont été pris en considération dans le cadre de la recapitalisation, et ont nécessité un effort de recapitalisation plus important pour atteindre, au début 2007, un degré de cou-verture comparable à celui de l'autre institution de prévoyance (CPPEV).

Ainsi, l'on peut constater que, même si la CRPE présente un nombre d'assurés

(actifs et bénéficiaires de rente) nettement moins élevé que celui de la CPPEV (au 31 décembre 2006, 5526 assurés pour la CRPE et 7778 pour la CPPEV) (pièces 39 et 40), le montant de la recapitalisation concernant la CRPE est net-tement plus important que celui de la CPPEV, puisqu'il s'élève à fr. 341'000'000,-- en comparaison du montant de fr. 264'000'000,-- attribué à l'autre institution de prévoyance.

Il est rappelé, une fois encore, que cette recapitalisation a été effectuée par l'Etat

du Valais et non pas par les assurés. H. PROCESSUS DE DÉCISION POLITIQUE 1. Il est exact qu'en principe, toute procédure législative - à l'exception de certaines

particularités cantonales - comporte une phase pré-parlementaire aboutissant à l'élaboration d'un projet de loi accompagné d'un message.

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2. En l'espèce, et sans même remonter au premier rapport du groupe de travail du

17 octobre 2001, l'on peut considérer que la phase pré-parlementaire en rapport direct avec la LIEP a débuté par la décision du Conseil d'Etat du 25 juin 2003 (pièce 49) attribuant un nouveau mandat au groupe de travail. Cette phase s'est achevée par l'adoption du message du 23 novembre 2005 et du projet de loi, et s'est ainsi étendue sur une durée de l'ordre de deux ans et demi.

Une telle durée, ainsi que le nombre et l'importance des travaux et études qui

sont intervenus durant cette phase (cf. ch. II B.8 à 12 ci-dessus), démontrent le caractère approfondi et étendu de ces travaux pré-parlementaires, caractère qui est confirmé, si besoin est encore, par la simple lecture du message précité.

Lors des travaux parlementaires, le projet a été examiné de manière approfon-

die, sous tous ses aspects les plus importants, ce dans le cadre de deux lectures successives. Un examen particulièrement approfondi a été effectué par les deux commissions parlementaires qui ont traité ce dossier et qui ont eu accès à l'en-semble de la documentation.

Cet examen a de plus débouché sur des modifications notables de certains points

importants du projet, notamment en ce qui concerne le montant de la recapitali-sation, la question du financement des prestations de libre passage pour le per-sonnel des IPVR et du CVP transféré au RSV (cf. ch. III C.4 ci-dessus), les questions de la fusion et du passage au système de la primauté des cotisations (art. 38 et 39 LIEP), ainsi que le laps de temps déterminant des mesures transi-toires (5 ans au lieu de 3 ans) (art. 34 LIEP).

Il a, d'autre part, été vu ci-dessus (cf. ch. III D.3) que les griefs des recourants

concernant les prétendues erreurs entachant le message étaient dénués de tout fondement.

3. Au vu de ces éléments, il appert, de manière manifeste, que non seulement le

processus législatif n'a été entaché d'aucune erreur, ni d'aucun vice ayant affecté la formation de la volonté du législateur, mais qu'au contraire, le dossier de cette procédure législative constitue un cas type de dossier particulièrement bien do-cumenté et ayant fait de plus l'objet d'un examen très approfondi et très attentif de la part du Grand Conseil.

4. Le grief concernant la violation de l'obligation de négociation est manifestement

dénué de tout fondement, ainsi qu'il ressort des considérations suivantes : a) Le Tribunal fédéral a eu l'occasion de se prononcer récemment sur la ques-

tion du droit des organisations syndicales de la fonction publique de partici-per au processus législatif portant sur le statut du personnel (arrêt du 15.11.2002, publié aux ATF 129 I, p. 113 ss). Dans cet arrêt, il s'est notam-ment exprimé comme suit :

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"Selon la doctrine, la liberté syndicale comporte notamment comme on l'a vu … le droit pour les syndicats de participer à des négociations collectives, et de conclure des conventions collectives. Un tel droit n'existe toutefois pas tel quel dans la fonction publique…où les conditions de travail sont réglées par voie législative, ce qui a pour effet de conférer à l'Etat le double rôle de puissance publique (législateur) et d'employeur. Or, le pouvoir législatif est un attribut essentiel de la souveraineté de l'Etat, si bien que les consulta-tions et négociations effectuées durant le processus d'élaboration d'une loi ne sauraient lier définitivement le législateur .." (consid. 3.1).

"A la lumière de la jurisprudence et de la doctrine précitées, il faut admettre

que, sous certaines conditions tenant en particulier à la représentativité des syndicats et à leurs obligations de loyauté, ceux-ci sont en droit de représenter leurs membres employés de la fonction publique; de ce point de vue, ils apparaissent ainsi comme des interlocuteurs valables et "obligatoires" des pouvoirs publics. Il ne s'ensuit pas que le syndicat puisse tirer de l'article 28, alinéa 1 Cst le droit de participer à l'élaboration des projets de loi et de règlement concernant les conditions de travail de leurs membres; la reconnaissance d'un tel droit se heurterait en effet à la souveraineté de l'Etat en matière législative et réglementaire. Même si leur avis ne lie pas les autorités, en particulier le législateur, les syndicats du secteur public ont toutefois le droit d'être entendus sous une forme appropriée en cas de modification significative – législative ou réglemen-taire – touchant le statut de leurs membres." (consid. 3.4).

b) Ces considérations du Tribunal fédéral concernent le "statut" de la fonction

publique, lequel désigne, au sens strict de ce terme, les rapports de travail des agents de la fonction publique.

Leur application peut être reconnue également en ce qui concerne les ques-

tions de prévoyance professionnelle, celles-ci étant en effet liées de manière étroite à la question des rapports de travail.

Au vu de ce qui précède, l'on doit ainsi reconnaître que la FMEF jouissait

d'un droit d'être entendu dans le cadre de la procédure ayant abouti à l'adop-tion de la LIEP.

c) A l'examen, l'on doit constater que ce droit d'être entendu a été non seule-

ment respecté, mais accordé de manière très large, puisque la FMEF, assis-tée qui plus est d'un expert, a pu faire valoir sa position et ses arguments à plusieurs reprises, aussi bien par écrit que par oral, et ce auprès des organes du pouvoir exécutif (Chef de département et Conseil d'Etat) et également auprès des organes législatifs (commissions du Grand Conseil et députés).

Pour plus de détails à ce sujet, il est renvoyé au résumé figurant plus haut

sous chiffre II B.13.

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D'autre part, il est important de relever que non seulement l'Etat du Valais a donné l'occasion à la FMEF de faire valoir ses arguments, mais qu'en sus, il en a tenu compte, dans une certaine mesure, ce qui confirme, si besoin est encore, que le droit d'être entendu n'a pas seulement été exercé de manière formelle, mais qu'il a contribué à l'élaboration de la teneur définitive de la LIEP. Les principales questions sur lesquelles ont pu être prises en considé-ration les propositions de la FMEF concernent de plus des points importants, à savoir le maintien de la garantie de l'Etat, la fixation d'un objectif de degré de couverture, non pas de 100% mais de 80%, la non-augmentation de l'âge ordinaire de la retraite au-delà de 62 ans, et la nécessité de prévoir des mesu-res d'accompagnement. Ce dernier objet n'est certes pas traité expressément dans la LIEP, mais, lors de la procédure législative, aussi bien le Conseil d'Etat que le Grand Conseil ont clairement accepté le principe de telles me-sures d'accompagnement, lesquelles touchent non pas le domaine de la pré-voyance, mais les rapports de travail (notamment allègement des tâches du-rant les dernières années précédant l'âge ordinaire de la retraite).

d) S'agissant de la référence aux diverses conventions internationales, l'on doit

tout d'abord constater que les recourants ne citent même pas de manière pré-cise quels articles de ces conventions seraient concernés.

Deuxièmement, il ressort de dites conventions, et notamment des articles 7

et 8 de la convention no 151, que les mesures à prendre par les Etats en ce qui concerne les procédures de détermination des conditions d'emploi doi-vent être "appropriées aux conditions nationales", ce qui laisse un large pouvoir d'appréciation aux législateurs nationaux.

La Suisse a fait usage de cette marge d'appréciation en adoptant l'article 28

de la Constitution fédérale traitant de la liberté syndicale, lequel, conformé-ment à l'interprétation donnée par le Tribunal fédéral et exposée ci-dessus, ne confère pas aux syndicats de la fonction publique un droit de négociation.

IV / ECHANGE COMPLÉMENTAIRE D'ÉCRITURES Pour cette question, l'autorité intimée s'en remet à l'appréciation du Tribunal fédéral. Il convient de relever toutefois, contrairement aux allégués de la recourante, que les motifs à l'appui de l'acte normatif attaqué sont tout à fait connus, puisqu'ils ont fait l'objet d'exposés détaillés d'une part dans le message du Conseil d'Etat du 23 no-vembre 2005, et d'autre part dans les rapports des deux commissions parlementai-res, sans parler même des explications fournies lors des débats parlementaires au plenum.

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V/ EFFET SUSPENSIF La question de l'effet suspensif n'est plus d'actualité, dès lors qu'elle a été traitée par l'ordonnance du Tribunal fédéral du 8 mai 2007, ordonnance ayant rejeté la de-mande des recourants. VI/ MOYENS DE PREUVE En complément des pièces déposées par les recourants, nous joignons à la présente détermination un dossier contenant des documents complémentaires que nous ju-geons utiles pour l'examen de l'affaire. Demeure naturellement réservée la production éventuelle de documents supplémen-taires si le Tribunal fédéral l'estime nécessaire. VII/ CONCLUSIONS Plaise au Tribunal fédéral de statuer : 1. Le recours est rejeté. 2. Les frais de procédure sont mis à la charge des recourants. Veuillez agréer, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Juges fédéraux, l'expression de notre considération distinguée.

Au nom du Grand Conseil du canton du Valais

Le président Le chef du service parlementaire

Georges Mariétan Claude Bumann Annexe : dossier de pièces avec bordereau