20081204 partenariats public prive

8/13/2019 20081204 Partenariats Public Prive

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Entretiens territoriaux de Strasbourg 2008 INET

Strasbourg, les 3 et 4 dcembre 2008 1

Les pouvoirs publics et le secteur priv : quels partenariatspour laction territoriale

Atelier n11

Ont particip cet atelier :

Simon LANG, associ grant de Zehfuss und Lang-Public Affairs ; ingnieur dtudes la Deutsche Hochschule fr Verwaltungswissenschaft SpeyerCoralie BAJAS, ingnieur de projet europen, spcialise en recherche et innovation

Roland GEITMANN, professeur de droit public et administratif, ancien maire, porte-parole duconseil de surveillance de lONG Mehr Demokratie e.V.

Latelier tait anim par Claire BARTHELEMY et coordonn par Daniel SCHAEFER, Co-directeurs lInstitut de la gouvernance territoriale/Institut fr territoriale Governance.

I. Les outils disposition des collectivits locales (Claire BARTHELEMY)

Les outils auxquels les collectivits locales peuvent avoir recours sont relativement encadrs auniveau juridique. Lobjectif est que ces collectivits utilisent largent public dans de bonnes

conditions, continuent dassurer leurs missions de service public et respectent les rgles de la libreconcurrence. Cependant, ces diffrents outils doivent permettre un vritable effet levier en faveurdu dveloppement du territoire.

1. Les aides aux entreprises

Les aides aux entreprises sont en thorie interdites par la rglementation communautaire.Cependant, cette rglementation nest pas toujours applique correctement par les collectivitslocales. Il faut aussi tenir compte du fait que les aides peuvent tre attribues par des organismesintermdiaires sur lesquels la collectivit locale exerce une influence dterminante. Ces aides sont

elles aussi soumises la rglementation sur les aides dEtat. Il est par ailleurs possible dchapper ces contraintes ds lors que le bnficiaire de laide gre service social dintrt gnral (SSIG), cequi rpond des conditions trs strictes.

Les collectivits territoriales ont donc tout intrt rgulariser leurs dispositifs daide, dans lamesure o la commission europenne va multiplier les contrles et imposer au bnficiaire duneaide illgale de la rembourser. Diffrents moyens de rgularisation des aides existent :

laide de minimis, permettant daccorder une aide maximale de 200 000 euros sur trois ans, undispositif manier avec prcaution dans la mesure o ce plafond couvre lensemble des aidesperues par le bnficiaire ;


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le service dintrt conomique gnral, qui permet dattribuer une aide en contrepartiedobligations de service public, attribue selon des conditions strictes ;

la notification dune aide la Commission europenne, une procdure susceptible de prendre de12 18 mois ;

enfin, certaines aides peuvent tre compatibles avec la rglementation europenne, qui offre toutde mme une marge de manuvre assez large aux collectivits locales.

2. Les marchs publics

Les marchs publics constituent un instrument encadr permettant dassurer lgalit de traitemententre diffrentes entreprises candidates. Cependant, il est possible dagir politiquement dans cecadre, par exemple en mettant en uvre de marchs publics verts intgrant des considrationsenvironnementales, ou en introduisant des clauses sociales dans le march.

Les marchs publics peuvent galement constituer un instrument du dveloppement conomiquelocal. Par exemple, il est possible de favoriser le recours aux PME locales en divisant les marchsen lots. Ou encore, une communaut de communes, en achetant un carburant vert produit par lesagriculteurs de la rgion, a pu soutenir le dveloppement local.

La coordination des diffrents services passant des marchs doit tre assure au sein dunecollectivit afin de disposer dune vritable politique en la matire, tout en conservant lesprit lancessit dassurer lgalit de traitement entre les entreprises.

3. Les contrats de partenariat

Les contrats de partenariat ont t crs par une ordonnance de juin 2004. Ils permettent de confier une entreprise une mission globale afin de financer, concevoir, construire, grer ou entretenir desquipements publics. Ce nouveau type de contrat de commande publique vise rpondre lurgence ou la complexit dune situation. Cet outil, trs encadr, permet de raisonner sur la basedun cot global et dans le long terme. Il permet davoir recours au secteur priv pour financerdimportantes infrastructures.

II. La gouvernance territoriale dans un systme europen de gouvernance plusieurs niveaux (Simon LANG)

Il convient de sortir dune logique politico-administrative dont la caractristique est de diriger dansun cadre hirarchique. Elargir les frontires de laction territoriale implique de trouver de nouveauxmodes de gouvernance.

1. La gouvernance territoriale

La gouvernance est un concept scientifique, incontournable depuis les annes 90, signifiant laction, la fonction et loffice de gouverner . Il sagit dune approche analytique permettant dedcrire des changements dans le systme dcisionnel politico-administratif, faisant appel desformes nouvelles de direction et de coordination entre des acteurs publics, des acteurs conomiques

et la socit civile.


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Le systme europen de gouvernance repose sur un systme de ngociation intgr etinterdpendant entre une multitude dacteurs htrognes (publics et privs) et portant sur diffrentsniveaux interconnects.

Par ailleurs, lEurope enregistre depuis les annes 80 une renaissance de lchelon rgional face lamondialisation et des mutations de lEtat, allant de pair avec la rforme des fonds structurels. Cecadre permet la conclusion dalliances stratgiques entre les rgions et lUnion europenne encontournant les Etats. La rgion devient dans ce cadre la nouvelle base de laction conomique,dans la mesure o est elle considre comme lchelon idal permettant dimplmenter et dlaborerles politiques.

2. Caractristiques et plus-values de la gouvernance territoriale

La gouvernance territoriale se caractrise par la capacit agir en rseau, dans le cadre

dinteractions non hirarchiques et volontaires, en fonction dorientations stratgiques. Elle permetgalement des cooprations entre des acteurs publics et privs suivant des logiques dactiondistinctes. Ces interactions ncessitent un minimum de transparence, de confiance, de rciprocit etde fair-play. Ce fonctionnement en rseau permet enfin de surmonter des asymtries structurelles etconomiques.

3. Les nergies renouvelables : des opportunits pour laction territoriale conomique

Les nergies renouvelables peuvent tre considres comme un moteur pour le dveloppementconomique territorial. Face au mouvement de dlocalisation, une stratgie conomique cohrentereposant sur les nergies renouvelables peut apparatre comme un moyen dattirer des entreprisesintervenant dans un secteur cl en terme dinnovation.

Les opportunits et les plus values pour laction territoriale conomique rsident dans la cration deples de comptitivit, correspondant des rseaux runissant des acteurs conomiques,universitaires et politiques, ainsi que la socit civile. Il peut galement sagir de mettre en rseaudes programmes relatifs aux nergies renouvelables avec dautres programmes conomiques. Cetype de dmarche permet de stabiliser la situation conomique et sociale au sein dun territoire touten amliorant la situation cologique. Le ple dexcellence rural nergie renouvelable (PEREN) misen uvre en Alsace du Nord constitue un bon exemple de ce type de dmarche.

III. Les partenariats publics/privs dans le domaine de la recherche et delinnovation (Coralie BAJAS)

Les partenariats publics/privs constituent un instrument intressant pour le dveloppementterritorial. Il apparat en effet que les rgions obtenant les meilleurs rsultats sont les rgions qui sesont dotes dune stratgie rgionale dinnovation.

Diffrents critres permettent de dfinir ces partenariats :

Linstitutionnalisation des relations entre les acteurs ;


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le fait de considrer les pouvoirs et les institutions publiques comme des acteurs actifs et pasuniquement comme des financeurs ;

la participation active et le cofinancement des ressources de la part de lensemble desparticipants, afin dchapper une logique de subventions ; il sagit dune dmarche engendrantdes cots, mais aussi des risques ;

la prise en compte de lintrt public.

Pour sa part, la recherche franaise enregistre des performances moyennes. Elle se caractrise parlintervention dimportants acteurs publics centraliss, qui savrent incapables de transfrer cetterecherche vers le priv, et de grands groupes industriels pour qui les PME sont de simples sous-traitants. Il convient de mettre en place un dispositif au sein duquel les PME devront tre plusprsentes et dotes dune plus grande autonomie afin de lutter contre le dclin relatif de la positiontechnologique de la France.

Les partenariats publics/privs doivent avoir pour objectif :

de dvelopper les ressources humaines en R&D dans les PME ; de dvelopper la culture de lentreprenariat ; de faire des universits des acteurs majeurs de la recherche, dans la droite ligne des orientations

de la loi relative lautonomie des universits ; de mieux utiliser le droit de proprit industrielle comme un outil de gestion de la

connaissance ; dintensifier et de diversifier linvestissement des entreprises en R&D ; damliorer la contribution de la recherche publique en destination du secteur priv.

Diffrents domaines dactions peuvent tre illustrs par les projets de partenariats publics/privs.Tout dabord, le dveloppement de nouvelles formes de partenariat entre la recherche publique etles entreprises passe au niveau national par les Instituts Carnot, dont le financement par lEtatdpend du nombre de partenariats conclus avec lindustrie. Au niveau rgional, cette dmarchepasse par les centres rgionaux dinnovation et de transfert technologique auxquels les entreprisespeuvent sadresser afin de rsoudre des verrous technologiques. Par ailleurs, les ples decomptitivit, qui permettent de structurer lensemble des acteurs (rgions, entreprises, universits)intervenant sur un territoire autour dun domaine de recherche prcis, jouent un rle majeur. Lesrgions se sont appropries ces outils dvelopps lorigine par lEtat.

En second lieu, la dmarche visant accrotre les ressources humaines en R&D au sein desentreprises peut tre favorise par un dispositif permettant un tudiant de raliser sa thse enentreprise. La Basse Autriche a tendu le dispositif aux Post Doc.

En troisime lieu, les fonds OSEO, les incubateurs et les outils rgionaux de financementpermettent de contribuer la cration et/ou la croissance dentreprises de technologies innovantes.

Enfin, une initiative franaise, correspondant la visite dexperts dans les entreprises afin deraliser un bilan en termes de dpts de brevets et de cration de marques, sapparente plus uneprestation gratuite qu un vritable partenariat public/priv.


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IV. Monnaie locale et dmocratie participative (Roland GEITMANN)

Il convient de modifier le rle du citoyen afin de lorienter vers une dmarche participative. Cetexemple peut tre illustr avec la cration de monnaies locales.

1. Les monnaies locales, un exemple dengagement citoyen

Leuro constitue le seul moyen de communication conomique en Europe. Cette situation peutprsenter un danger en cas de dysfonctionnement de ce vecteur. Or durant des sicles plusieursmoyens dchange ont cohabit. De plus, les ordinateurs permettent dsormais dutiliser dautresmoyens de communiquer financirement (recours des formes de troc, monnaies locales) Ainsi,au Japon, une monnaie parallle dans le domaine des soins permet une personne dutiliser lescrdits dont elle dispose pour son propre compte ou pour le compte de ses proches.

Par ailleurs, chacun a conscience que le systme montaire actuel atteint parfois des limites, commele dmontre la crise financire. En effet, tenter de rsoudre les difficults actuelles par la dette nersoudra rien. De plus, notre conomie est fonde sur une logique de croissance qui dtruit laplante. Cest pourquoi certains sont la recherche dexemples alternatifs. Ce mouvement vise rsoudre les problmes actuels. Dans ce cadre, ladministration publique doit jouer un rle. Ainsi,dans les annes 20, les collectivits locales ont t contraintes de crer des monnaies locales afin depermettre la poursuite des changes. Il est possible dimaginer la cration dune monnaie localepermettant de rgler de certaines prestations (aller au cinma, la piscine).

2. Participation des citoyens

Lobjectif consiste mieux faire participer les citoyens aux dcisions locales. Lexemple le plusparlant correspond aux rfrendums locaux organiss en Suisse. Cette procdure obligeladministration organiser une discussion ouverte, puis un rfrendum. Ce type de procdure a uneffet domino, puisquelle permet dactiver dautres formes de participation citoyenne. De plus,Internet ouvre dautres pistes : les forums citoyens sont de plus en plus souvent utiliss. Lescommunes vont sans doute prochainement organiser leur communication dans ce cadre.

Enfin, la participation citoyenne peut tre organise dans le cadre des cellules de planification .Ces instances nont pas pour objet de prendre des dcisions, mais de planifier, de formuler un avisou dtablir une perspective concernant des dbats politiques (trac dune autoroute). Ce typedorganisation permettrait damliorer la reprsentativit, dans la mesure o de nombreux citoyensne participent pas aux lections dmocratiques. Les participants sont tirs au sort. Lexpriencedmontre que des nophytes apprennent trs facilement des notions politiques leur permettant departiciper ces cellules. Une exprience fonde sur lorganisation de telles cellules a permis deproduire des rsultats tonnants. Ce travail a donc dj fait ses preuves, mais il revient cher, carlexprience prvoit de rmunrer les participants ces cellules.


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V. Dbat

Le SOL

Le SOL est une monnaie complmentaire dveloppe dans cinq territoires dexprimentation. Ellefonctionne comme une carte de fidlit, mettant en contact des commerants adhrant une charteet des consommateurs souhaitant avoir une consommation responsable. Des points peuvent treverss des RMIstes souhaitant sinscrire des clubs de sport ou se rendre au thtre, ou treutiliss pour rmunrer des bnvoles.

Lintervention des collectivits locales

La rglementation europenne permet aux collectivits locales dintervenir largement au niveauconomique. Certes, laide linvestissement est interdite. Cependant, les collectivits localespeuvent intervenir dans le cadre des ples de comptitivit, imposer le recrutement de certaines

populations dans le cadre des marchs publics, solliciter le secteur priv dans le cadre du mcnathumanitaire ou du mcnat dart, ou encore stimuler lconomie en incitant au recours desnergies propres. Les fonctionnaires territoriaux doivent tre forms travailler dans le cadre departenariats plus proactifs que par le pass avec le secteur priv, dans la mesure o ce dernierdevient coproducteur de laction publique.

Inscurit juridique

Les collectivits locales doivent mieux vrifier la lgalit des aides apportes au secteur priv. Ilserait sans doute utile de mettre niveau les diffrents rgimes afin damliorer la scurit juridiquedes intervenants. Cependant, alors que dans les annes 90, 10 % des fonctionnaires territoriaux

intervenant sur dossiers conomiques taient mis en examen, ces fonctionnaires sont dsormais trsattentifs rester dans cadre impos par la loi.

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