22,23,28,29 et 30 mars 2018 rossiniana · 2018. 2. 18. · le omte almaviva ténor le omte, amoueux...
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Opér’Action 22,23,28,29 et 30 mars 2018
ROSSINIANA ou « les secrets du Maestro »
L’histoire, la vraie !
« Rossini a fait des opéras qu’il copie toujours... Quant au
Barbier, faites bouillir quatre opéras de Cimarosa et deux de
Paisiello avec une symphonie de Beethoven ; mettez le tout
en mesures vives, peu de croches, beaucoup de triples
croches, et vous avez le Barbier…»
Bologne, 19 avril 1820 (A Mareste), (Rossini dans la corres-
pondance de Stendhal) in Stendhal, Vie de Rossini, p.513,
Ed. Gallimard (Folio), Paris, 1992
Séville au XVIII° siècle
Acte I
Le Comte Almaviva est amoureux de Rosine, pupille de Don Bartolo qui a l’intention de l’épouser. Au
moment où le Comte donne une sérénade à Rosine, arrive Figaro, le barbier factotum. Figaro con-
seille au Comte de cacher son blason et de se faire passer pour Lindoro. Ainsi il pourra se présenter
à Bartolo sous un déguisement de soldat muni d’un faux billet d’hébergement.
Basilio, le maître de musique, apprend à Bartolo que le Comte, qui a des visées sur Rosine, est à Sé-
ville. Il faut réagir… on utilisera la calomnie.
Rosine tente de faire passer un mot à Lindoro par l’intermédiaire de Figaro mais Bartolo s’en aper-
çoit et Rosine a juste le temps de le remplacer par la liste du blanchissage. C’est alors que fait irrup-
tion Lindoro. Furieux de ne pas avoir pu trouver de lettre, Bartolo s’en prend à lui et le vacarme de la
dispute fait accourir officiers et gendarmes. Lindoro leur montre un document et, à la surprise gé-
nérale, ils se mettent tous au garde à vous et le laissent partir.
Acte II
Le Comte, déguisé cette fois en maître de musique envoyé par Basilio, se présente chez Bartolo. Pour
gagner sa confiance, il propose que le billet envoyé par Rosine et qu’il aurait subtilisé au Comte Al-
maviva, serve à faire croire à sa pupille que le Comte l’a reçu d’une autre femme et que donc il se
joue d’elle. Bartolo accepte, la leçon de chant peut commencer.
Bartolo s’est assoupi et les deux amoureux peuvent se parler en musique lorsque arrivent successive-
ment Figaro pour raser Bartolo et Basilio censé être malade. On frôle la catastrophe et seule une
bourse bien remplie pourra acheter le silence de Basilio. Mais Bartolo n’est pas totalement dupe et le
Comte est obligé de s’enfuir.
On envoie chercher un notaire pour célébrer le mariage de Bartolo avec Rosine. Entre-temps, Figaro
et le Comte ont réussi à pénétrer dans la maison de Bartolo parti chercher la police pour parer à un
éventuel enlèvement de Rosine. Lorsque arrive le notaire, le Comte révèle sa véritable identité et le
mariage avec Rosine est célébré. De retour avec les gardes, Bartolo n’a plus qu’à se consoler avec la
dot de Rosine car le Comte lui en fait cadeau… ce qui finit par réjouir Bartolo.
Le Comte Almaviva Ténor
Le Comte, amoureux de Rosine, se travestit plusieurs fois, pour la libérer de Bartolo.
Bartolo Basse
Bartolo essaie en vain de montrer son autorité, mais il est souvent dépassé par les stratagèmes de Figaro. Le vieux docteur n’est pas amoureux de Rosine, mais il espère obtenir la dot de sa pupille
Basilio Basse
Don Basile est employé par Bartolo pour l’éduca-tion musicale de Rosine. Il se laisse facilement acheter par le Comte, mais son rôle est plus co-mique qu’inquiétant.
Figaro Baryton
Rôle aux multiples facettes, Figaro attire la sympa-thie, s'adapte aux changements de situation, tout en faisant preuve de ruse lorsqu'il s'agit de déjouer
les plans de Bartolo : Figaro tire les ficelles de l'action du Barbier de Séville
Barbier de...
amoureux de...
Rosine Mezzo Soprano
Bien qu’elle souhaite sortir de la tutelle de Bartolo, elle voit son champ d’action limité car elle est rete-nue prisonnière dans la demeure du docteur.
pupille de...
Maître de musique de...
veut épouser...
L’histoire, la nôtre !
On vient de passer commande à Rossini d’un opéra d’après la pièce de Beaumarchais « Le Bar-
bier de Séville ». Problèmes !!!
Il n’ a que dix jours pour l’écrire...
Son pire ennemi, un certain Paisiello a déjà composé un « Barbier de Séville » en opéra et il a eu
un énorme succès...
On va découvrir un compositeur au travail avec des instrumentistes qui essaient de donner vie à
ses idées et des chanteurs qui viennent auditionner en espérant décrocher LE rôle.
Chez Monsieur Rossini vont défiler un beau ténor, une chanteuse expérimentée qui ne doute
pas de ses talents et espère bien décrocher le rôle principal. Elle vient accompagnée de son mari, un
célèbre avocat de la ville lui aussi chanteur, une basse.
Il ne peut manquer un vrai barbier : Figaro pour le sortir de l’embarras.
Mais nous comptons aussi sur votre aide, vous les complices de Figaro, pour tirer d’affaire
notre compositeur.
Composer un opéra à l’époque de Rossini :
le contrat du « Barbier »
Noble Théâtre de Torre Argentina
Rome, 15 décembre 1815
Par le présent acte, fait en écriture privée et selon les conditions arrêtées entre les contractants, il
a été stipulé ce qui suit :
« Il Signor Puca Sforza Cesarini, entrepreneur du susdit théâtre, engage le Signor Maestro Gioac-
chino Rossini pour la prochaine saison du carnaval de l’année 1816 ; lequel Rossini promet et s’oblige
de composer et de mettre en scène le second drame bouffe qui sera représenté dans la susdite sai-
son du théâtre indiqué et sur le libretto qui lui sera donné par ledit entrepreneur, que ce libretto
soit vieux ou neuf ; le maestro Rossini s’engage a remettre sa partition dans le milieu du mois de jan-
vier et à l’adapter à la voix des chanteurs ; s’obligeant encore d’y faire au besoin tous les change-
ments qui seront nécessaires, tant pour la bonne exécution de la musique que pour les convenances
ou les exigences de messieurs les chanteurs.
Le maestro Rossini promet également et s’oblige de se trouver à Rome pour remplir son engagement,
pas plus tard que la fin de décembre de l’année courante, et de remettre au copiste le premier acte
de son opéra, parfaitement complet, le vingt janvier 1816 ; il est dit le vingt janvier, afin de pouvoir
faire les répétitions et les ensembles promptement, et aller en scène le jour que voudra le directeur,
la première représentation étant fixée dès ce moment vers le cinq février environ. Et aussi le maes-
tro Rossini devra également au copiste, au temps voulu, son second acte, afin qu’on ait le temps de
concerter et de faire les répétitions assez tôt pour aller en scène dans la soirée indiquée plus haut ;
autrement, le maestro Rossini s’exposera à tous les dommages, parce-qu’il doit en être ainsi et non
autrement.
Le maestro Rossini sera en outre obligé de diriger son opéra selon l’usage, et d’assister personnelle-
ment à toutes les répétitions de chant et d’orchestre toutes les fois que cela sera nécessaire, soit
dans le théâtre, soit au dehors, à la volonté du directeur ; il s’oblige encore d’assister aux trois pre-
mières représentations qui seront données consécutivement, et d’en diriger l’exécution au piano, et
ce, parce qu’il doit en être ainsi et non autrement.
En récompense de ses efforts, le directeur s’oblige à payer au maestro Rossini la somme et quantité
de quatre cents écus romains aussitôt que seront terminées les trois premières soirées qu’il doit di-
riger au piano.
Il est convenu encore que, dans le cas d’interdiction ou de fermeture du théâtre, soit par le fait de
l’autorité, soit pour tout autre motif imprévu, on observera ce qui se pratique habituellement dans
les théâtres de Rome ou de tout autre pays en pareil cas.
Et pour garantir de la complète exécution de ce traité, il sera signé par l’entrepreneur, et aussi par
le maestro Gioacchino Rossini ; de plus, le susdit entrepreneur accorde le logement au maestro Ros-
sini pendant toute la durée du contrat, dans la même maison assignée au Signor Luigi Zamboni. »
Soir de Première
« … comme prévu, le 20 février 1816, le rideau se lève pour la première fois sur la petite place de
Séville où Almaviva vient chanter sa sérénade. Dès le début l’atmosphère est hostile. La salle est non
seulement occupée en partie par les admirateurs de Paisiello, qui ne pardonnent pas au jeune compo-
siteur de Pesaro, quel que puisse être son mérite, de se mesurer avec le vieux Maître ; mais aussi par
les partisans des impresari du théâtre rival, le Valle qui ne tiennent pas à ce que l’Argentina obtienne
un succès avec Le Barbier, alors qu’au Valle Torvaldo e Dorliska (2), par la faute d’un mauvais livret, a
frôlé l’échec.
Rossini, comme le veut la coutume, tient la partie du clavecin pour accompagner les récitatifs. Il a eu
la faiblesse de permettre à Gabriel Garcia (Almaviva) de chanter, pour sa sérénade à Rosine, un air
de sa composition sur des motifs espagnols à la place de celui qu’il a composé lui-même. Garcia, qui
s’accompagne à la guitare, commence son morceau, s’aperçoit que son instrument est mal accordé et
tente d’y remédier. Déjà, les rires fusent, qui se transforment en hilarité générale lorsque le mal-
heureux ténor ne réussit qu’à casser une corde. Son air médiocre (car si Garcia est un grand chan-
teur c’est un compositeur peu inspiré) n’arrange rien. Les sifflets se mêlent aux rires. Ni l’air de Fi-
garo, ni son duo avec Almaviva, ne sont seulement écoutés. Seule la Giorgi-Righetti (Rosine) , qui a les
faveurs du public, parvient à se faire entendre et à recueillir quelques applaudissements dans sa ca-
vatine « Una voce poco fa » ; mais le chahut prend ensuite de plus belle. Le malheureux Vitarelli
(Basilio), au moment d’entrer en scène, est tombé dans une trappe et s’est à moitié cassé le nez. Il
doit chanter son grand Air de la Calomnie en tamponnant avec un mouchoir son pauvre appendice qui
saigne abondamment. Le public impitoyable s’en amuse prodigieusement. Pour tout arranger, pendant
le final du premier acte, un chat fait son entrée sur scène et vient se frotter contre les jambes des
chanteurs qui essaient vainement de le faire sortir. La joie est à son comble dans la salle. Au moment
du grand ensemble qui termine l’acte, « Quest’avventura », un macabre plaisantin s’écrit : « Voici les
funérailles du duc Cesarini ! »(3) et le premier acte s’achève au milieu des sifflets et des lazzi. Ros-
sini, impassible à son clavecin, se lève pour applaudir les chanteurs et ce geste, très mal pris dé-
chaîne encore un peu plus le tumulte. Au deuxième acte, l’atmosphère n’est pas meilleure et le public
manifeste si bruyamment qu’il ne peut entendre une seule note de la partition. Rossini, calmement,
après un tel accueil, quitte le théâtre, indifférent en apparence, comme s’il n’avait été qu’un simple
spectateur et, lorsque la Giorgi-Righetti, inquiète de son état, se présente peu après à son hôtel
pour lui apporter son réconfort, on lui dit que le maestro dort et que l’on n’ose pas le déranger !… Le
triomphe n’arrivera qu’après la troisième représentation et ne se démentira plus. »
Jacques Gheusi, Extrait de « La première du Barbier de Séville » de, l’Avant-Scène Opéra, n° 37.
(1) Berlioz, Mémoires, p. 558, ed. Flammarion, (Mille et une pages), Paris, 2001.
(2) Opéra de Rossini créé au Teatro Valle le 26 décembre 1815.
(3) Imprésario du Teatro Argentina, il meurt d’une crise cardiaque juste avant le début des répétitions.
« …le Barbier est un des chefs d’œuvres du siècle. » Berlioz(1)
Rossini, quelques dates...
Né à Pesaro le 29 février 1792 d’un père corniste et d’une mère
cantatrice, il entre très tôt au conservatoire de Bologne qui avait
accueilli quelques années plus tôt, dans la classe de Padre Martini,
le jeune Mozart.
Sans négliger pour autant les compositeurs qui ont fait régner en
maître l’opéra italien depuis plus d’un siècle en Europe, Rossini
nourrit d’emblée une passion pour les œuvres de Mozart ainsi que
pour celles de Haydn ou Gluck, et il choisit de s’intéresser plus
particulièrement à ces artisans d’une nouvelle dramaturgie musi-
cale.
En 1810, il écrit son premier opéra pour Venise : La Cambiale di Matrimonio. L’accueil du pu-
blic est chaleureux, c’est le début d’une carrière qu’il mènera à un rythme effréné. Trente
quatre opéras seront composés en moins de vingt ans dont certains, c’est le cas du Barbier,
en moins de trois semaines.
Bientôt adulé par les foules de l’Europe entière, Rossini incarne ce nouveau type de composi-
teur-vedette qui fleurit au XIX° siècle et signifie l’émancipation d’une profession jusqu’alors
soumise au bon vouloir des chanteurs, des princes ou des impresari.
Cependant, lorsqu’il crée Guillaume Tell, son premier véritable opéra français, le 3 août
1829, Rossini décide de mettre un terme définitif à sa carrière théâtrale. Au même mo-
ment, les jeunes Bellini, Donizetti et bientôt Verdi, inaugurent la nouvelle ère de l’opéra ro-
mantique.
Les quarante années qui lui restent encore à vivre, il les passe à goûter les joies de la vie
mondaine de Paris et revient à la composition pour créer ses Péchés de Vieillesse et les deux
chefs d’œuvre de musique religieuse que sont le Stabat Mater (1832) et la Petite Messe so-lennelle.
Nombre d’observateurs, cherchant une explication à ce parcours singulier marqué par cet
arrêt brutal puis ce long silence, évoqueront son état dépressif, son attachement à une es-
thétique bien particulière, à une certaine idée de l’opéra et à une sensibilité qui ne réussi-
rait pas à accepter les grands idéaux romantiques alors que le personnage est parfaitement
intégré à la société romantique.
Peut-être devrait-on tout simplement considérer Rossini comme l’artisan de génie qui a su
sortir l’opéra des carcans dans lesquels le maintenaient les modèles du XVIII° siècle, et
mettre en place les bases d’une nouvelle rhétorique, un langage au service d’une esthétique,
d’une sensibilité qui sont encore les nôtres.
Entre compositeurs ...
« Quant à Rossini et au fanatisme qu’il excitait depuis peu dans le monde fashionable de Paris, c’était
pour moi le sujet d’une colère d’autant plus violente, que cette nouvelle école se présentait naturelle-
ment comme l’antithèse de celle de Gluck et de Spontini. Ne concevant rien de plus magnifiquement
beau et vrai que les œuvres de ces grands maîtres, le cynisme mélodique, le mépris de l’expression et
des convenances dramatiques, la reproduction continuelle d’une formule de cadence, l’éternel et pué-
ril crescendo, et la brutale grosse caisse de Rossini, m’exaspéraient au point de m’empêcher de re-
connaître jusque dans son chef d’œuvre (le Barbier), si finement instrumenté d’ailleurs, les étince-
lantes qualités de son génie. Je me suis alors demandé plus d’une fois comment je pourrais m’y pren-
dre pour miner le théâtre italien et le faire sauter un soir de représentation, avec toute sa popula-
tion rossinienne… »
Berlioz, Mémoires, p. 92-93, Ed. Flammarion, (Mille et une pages), Paris, 2001.
Précautions d’usage(*)
« Rossini trouva l’impresario du théâtre Argentina à Rome, tourmenté par la police qui lui refusait
tous les libretti (poèmes), sous prétexte d’allusions. Quand un peuple est spirituel et mécontent,
tout devient allusion. Dans un moment d’humeur, l’impresario romain proposa au gouverneur de Rome
Le Barbier de Séville, très joli libretto mis jadis en musique par Paisiello. Le gouverneur, ennuyé ce
jour-là de parler mœurs et décence, accepta. Ce mot jeta Rossini dans un cruel embarras, car il a
trop d’esprit pour n’être pas modeste envers le vrai mérite. Il se hâta d’écrire à Paisiello à Naples.
Le vieux maestro, qui n’était pas sans un grand fond de gasconisme, et qui se mourait de jalousie du
succès l’Elisabeth, lui répondit très poliment qu’il applaudissait avec une joie véritable au choix fait
par la police papale. Il comptait apparemment sur une chute éclatante.
Rossini mit une préface très modeste au-devant du libretto, montra la lettre de Paisiello à tous les
dilettanti de Rome, et se mit au travail. En treize jours, la musique du Barbier fut achevée. Rossini
croyant travailler tous les Romains, venait de créer le chef-d’œuvre de la musique française, si l’on
doit entendre par ce mot la musique qui, modelée sur le caractère des Français d’aujourd’hui, est
faite pour plaire le plus profondément possible à ce peuple, tant que la guerre civile n’aura pas chan-
gé son caractère. » (p. 207-208)
Portrait
« Pour l’Italie, rien n’est aimable comme la conversation de Rossini, et rien ne peut lui être compa-
rée ; c’est un esprit tout de feu, volant sur tous les sujets, et y prenant une idée agréable, vraie et
grotesque. A peine avez-vous saisi cette idée, qu’une autre lui succède. Une telle facilité serait plus
étonnante qu’agréable, si le volcan de ces idées nouvelles n’était entrecoupé de récits charmants qui
reposent. Ses courses éternelles, pendant douze années, composées d’arrivées et de départs, comme
il le dit lui-même en parlant de sa vie, ses relations avec les artistes, les plus fous des hommes et
avec la partie gaie et heureuse de la haute société, l’ont abondamment fourni des anecdotes les plus
bizarres sur la pauvre espèce humaine… » (p. 434)
« Rossini a un talent incroyable pour contrefaire les gens qui l’approchent. Il trouve de quoi faire
rire aux éclats, dans le geste et la tournure de ceux de ses amis qui semblent les plus remarquables
par la simplicité de leurs manières. Vestris, le premier acteur comique de l’Italie et peut-être du
monde, lui disait qu’il aurait eu un talent décidé pour le métier d’acteur… » (p.436)
« Rossini fait des vers tant qu’on veut pour ses opéras, et souvent corrige un peu l’emphase des li-bretti seri qu’on lui présente. Il est le premier à s’en moquer ; quand il a fini un air, il déclame devant
les amis qui se trouvent autour de son piano, et en en faisant ressortir tout le ridicule, les étranges
paroles dont il vient de faire la fortune par sa musique. Quand il a fini de rire : En tout cas dans deux ans on chantera ça de Barcelone à Petersbourg : grand triomphe de la musique ! Par un goût na-
turel, bien rare en son pays, Rossini est ennemi né de l’emphase. Il faut savoir qu’en Italie l’emphase
est pour les beaux arts ce que sont ici la recherche, l’affectation, le bel esprit et la froideur manié-
rée... » (p. 437)
(*)Textes extraits de : Stendhal, Vie de Rossini, Ed. Gallimard (Folio), Paris, 1992
Les airs interprétés dans Rossiniana
Dans les pages suivantes vous trouverez les différents airs qui seront interprétés lors des
représentations d’Opér’action. Certains ne le seront que par les chanteurs solistes, d’autres
accompagnés par le chœur.
Pour chacun d’eux :
La situation dans le Barbier de Séville est précisée par ce symbole
Un lien internet pour écouter une version sur YouTube
(Production de l’Opéra Royal de Wallonie.
Mise en scène : Stefano Mazzonis di Pralafera
Direction : Guy van Waas Octobre 2015)
Le texte en italien avec sa traduction en français
Lorsque le chœur intervient, les partitions sont insérées et il est possible d’écouter
ces interventions en cliquant sur l’icône
Introduzione : « Piano, pianissimo, senza parlar »
Figaro
FIGARO
Piano, pianissimo, senza parlar,
Tutti con me, venite qua, venite qua.
FIGARO
Piano, pianissimo, et, sans un mot,
Tous avec moi, venez par là, venez par là.
FIGARO
Tutto e' silenzio; nessun qui sta
Che i nostri canti possa turbar.
(3 fois)
Bravi, bravissimi, fate silenzio ;
Piano, pianissimo, senza parlar.
FIGARO
Tout est silence; personne ici
Ne pourra troubler notre chanson.
(3 fois)
Ah, bien, très bien ; faites silence; piano,
Pianissimo, et sans un mot.
Figaro
Figaro
Figaro
Figaro
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=10m15s
Pour s’aventurer sous les fenêtres de la belle, il faut être prudent, le moindre bruit pour-
rait réveiller Bartolo.
Cavatina : « Ecco ridente in cielo » Le Comte Almaviva
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=12m53s
Ecco, ridente in cielo
spunta la bella aurora,
e tu non sorgi ancora
e puoi dormir cosi'?
Sorgi, mia dolce speme,
vieni, bell'idol mio;
rendi men crudo, oh Dio,
lo stral che mi feri'.
Oh sorte! gia' veggo
quel caro sembiante;
quest'anima amante
ottenne pieta'.
Oh istante d'amore !
Oh dolce contento !
Soave momento
che eguale non ha!
Ehi, Fiorello ?
Voici la riante aurore
qui paraît dans le ciel,
tu ne t’es pas encore levée!
comment peux-tu dormir ainsi?
Parais, mon doux espoir,
ah, viens, Ma belle idole,
rends moins cruel, O Dieu,
le trait qui m’a blessé,
Oh bonheur ! Je vois déjà
ce cher visage:
mon âme aimante
obtient miséricorde.
O moment d’amour !
Instant de bonheur !
O doux plaisir
sans égal,
eh, Fiorello ?
Il est de tradition qu’un jeune homme attire l’attention de sa bien-aimée par une sérénade,
une chanson dont le texte contient une déclaration d’amour. C’est ce que tente de faire le
Comte Almaviva sous les fenêtres de la belle Rosine
Cavatina : « Largo al factotum della città ! » Figaro
Largo al factotum della citta'.
Presto a bottega, che' l'alba e' gia'.
Ah, che bel vivere, che bel piacere
Per un barbiere di qualita'!
Ah, bravo Figaro! Bravo, bravissimo;
Fortunatissimo per verita'!
Pronto a far tutto, la notte e il giorno
Sempre d'intorno, in giro sta.
Miglior cuccagna per un barbiere,
Vita piu' nobile, no, non si da'.
Rasori e pettini, lancette e forbici,
Al mio comando tutto qui sta.
V'e' la risorsa, poi, del mestiere
Colla donnetta col cavaliere,
Ah, che bel vivere, che bel piacere
Per un barbiere di qualità!
Tutti mi chiedono, tutti mi vogliono,
Donne, ragazzi, vecchi, fanciulle:
Qua la parrucca là, Presto la barba
Qua la sanguigna Presto il biglietto
Place au factotum de la cité
Vite au travail, l’aube est déjà levée,
Ah, quelle belle vie Quel beau plaisir,
Pour un barbier de qualité!
Ah, bravo Figaro! Bravo, bravissimo
Tu es très fortuné en vérité!
Prêt à tout faire, la nuit, le jour,
Aux alentours courant toujours.
Plus beau pactole et vie plus noble
Pour un barbier, il n’en est d’autre.
Peignes, rasoirs, ciseaux, lancettes,
Tout à ma voix est soudain là ,
Et du métier aussi l’on peut tirer profit
Avec la donzelle et le cavalier
Ah, quelle belle vie, quel beau plaisir
Pour un barbier de qualité.
Tous me réclament, tous me veulent
Femmes, garçons, vieillards, pucelles!
Là, la perruque... Vite la barbe ...
Là, la saignée... Vite un billet...
Holà! Quelle furie! Holà! Quelle folie!
Chacun son tour, je vous en prie!
Toujours paré, toujours fin prêt,
Je suis comme l’éclair :
Je suis le factotum de la cité
Ahime', che furia! Ahime', che folla!
Uno alla volta, per carita'!
Pronto prontissimo,
Son come il fulmine:
Sono il factotum della citta'.
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=19m50s
Intervention n°1 du chœur
L’autoportrait complet du véritable héros de l’histoire : Figaro ! L’ami du Comte et de Rosine,
le personnage qui tire les ficelles et sans lequel rien ne pourrait se faire… cela donne un des
airs les plus célèbres de tout l’opéra italien.
Canzone : « Se il moi nome saper voi bramate » Le Comte Almaviva
Se il mio nome saper voi bramate,
Dal mio labbro il mio nome ascoltate.
Io son Lindoro che fido v'adoro,
Che sposa vi bramo,
Che a nome vi chiamo,
Di voi sempre parlando cosi'
Dall'aurora al tramonto del di'.
Si vous désirez connaître mon nom,
De ma bouche, apprenez-le.
Je suis Lindor qui vous adore fidèlement
Et qui vous réclame comme épouse,
Qui vous donne ce nom,
Et qui parle toujours ainsi de vous
Tout le jour du matin au soir
L'amoroso e sincero Lindoro,
Non puo' darvi, mia cara, un tesoro.
Ricco non sono,
Ma un core vi dono ,
Un'anima amante
Che fida e costante
Per voi sola sospira cosi'
Dall'aurora al tramonto del di'.
Lindor, amoureux et sincère,
Ne peut vous combler d’or, ma chère.
Je n’ai pas de richesses,
Mais je vous offre un cœur,
Une âme aimante,
Fidèle et constante,
Qui pour vous soupire toujours,
De l’aurore au coucher du jour.
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=30m57s
Pour compléter le message, il faut parfois s’y reprendre à deux fois mais l’exercice n’est pas
sans danger car la jeune fille est bien gardée.
Cavatina : « Una voce poco fa » Rosine
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=42m49s
Una voce poco fa
qui nel cor mi risuono';
il mio cor ferito e' gia',
e Lindor fu che il piago'.
Si', Lindoro mio sara';
lo giurai, la vincero'.
Il tutor ricusera',
io l'ingegno aguzzero'.
Alla fin s'acchetera'
e contenta io restero'
Si', Lindoro mio sara';
lo giurai, la vincero'.
Io sono docile, son rispettosa,
sono obbediente, dolce, amorosa;
mi lascio reggere, mi fo guidar.
Ma se mi toccano dov'e' il mio debole
saro' una vipera e cento trappole
prima di cedere faro' giocar.
Si' si', la vincero'. Potessi almeno
mandargli questa lettera. Ma come?
Di nessun qui mi fido;
il tutore ha cent'occhi basta, basta;
sigilliamola intanto.
Con Figaro, il barbier, dalla finestra
discorrer l'ho veduto piu' d'un'ora;
Figaro e' un galantuomo,
un giovin di buon core
Chi sa eh'ei non protegga il nostro amore.
A l’instant une voix vient
de résonner dans mon cœur
Mon cœur est déjà blessé
et c’est Lindoro qui l’a touché
Oui, Lindoro sera à moi
je l’ai juré et je vaincrai;
Mon tuteur refusera,
j’aiguiserai mes ruses,
à la fin il cédera,
et je vivrai heureuse.
Oui, Lindor m’appartiendra,
je l’ai juré et je vaincrai;
Je suis docile, respectueuse,
obéissante, douce, amoureuse,
on me gouverne, je laisse faire,
mais si on s’en prend à mon cœur,
je serai une vipère, et me ferai un jeu
de céder après cent stratagèmes
Oui, oui, je vaincrai. Si je pouvais au moins
lui adresser ce billet. Mais comment?
je ne me fie à personne ici:
Mon tuteur a des yeux partout, partout
Mais, pour lors, scellons cette lettre.
j’ai vu de la fenêtre il y a plus d’une heure
discuter avec Figaro, le barbier
Figaro est un honnête homme,
c’est un jeune qui a bon cœur...
Qui sait s’il ne protège notre amour!
Une Rosine encore sous le charme de la voix qu’elle vient d’entendre et qui est bien décidée à
tout faire pour arriver à ses fins : c’est lui qu’elle épousera et non Bartolo !
Aria : « La calumniaè un venticello » Basilio
https://soundcloud.com/user-544272352/choeur4-voix/s-J4DhU
Quand on veut arriver à ses fins, il faut frapper fort… et pour écarter le Comte de Rosine il
n’y a qu’un seul remède : la calomnie !
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=53m22s
La calunnia e' un venticello,
Un'auretta assai gentile
Che insensibile, sottile,
Leggermente, Dolcemente
Incomincia a sussurrar.
Va ronzando, va ronzando
Nell’ orecchie della gente
S'introduce destramente
E le teste ed i cervelli
Fa stordire e fa gonfiar.
Puis se répand en bourdonnant;
Dans l’oreille du public,
Elle se glisse adroitement,
Elle étourdit et fait gonfler
La tête, et la cervelle
La calomnie est une brise,
Un zéphyr assez charmant,
Qui, subtile, insensible,
Légèrement, tout doucement,
Commence par murmurer.
sembra il tuono, la tempesta
che nel sen della foresta
va fischiando, brontolando
e ti fa d'orror gelar.
Alla fin trabocca e scoppia,
si propaga, si raddoppia
e produce un'esplosione
come un colpo di cannone,
un tremuoto, un temporale,
un tumulto generale,
che fa l'aria rimbombar.
E il meschino calunniato,
avvilito, calpestato,
sotto il pubblico flagello
per gran sorte ha crepar.
elle ressemble au tonnerre, à la tempête
qui au fond des forêts,
va sifflant et grondant
et vous fait trembler d’horreur
elle déborde, elle crève enfin,
se propage et se redouble,
et produit une explosion
comme un vrai coup de canon,
un séisme, un ouragan,
un tumulte général
qui retentit dans l’air,
Et le pauvre calomnié,
avili, foulé aux pieds,
sous la réprobation publique,
n’a plus guère qu’à crever....
TROIS APPELS (instruments)
1
Aria : « A un dottor della mia sorte » Bartolo
Un homme comme Bartolo ne peut pas se laisser tromper par une jeune fille comme Ro-
sine ! Désormais il convient d’être plus sévère et de la surveiller d’encore plus près.
A un dottor della mia sorte
queste scuse, signorina!
Vi consiglio, mia carina,
meglio a imposturar.
I confetti alla ragazza!
Il ricamo sul tamburo!
Vi scottaste: eh via! eh via!
Ci vuol altro, figlia mia,
per potermi corbellar.
Perche' manca la' quel foglio?
Vo' saper cotesto imbroglio.
Sono inutili le smorfie;
ferma la', non mi toccate!
Figlia mia non lo sperate
ch'io mi iasci infinocchiar.
Via, carina, confessate;
son disposto a perdonar.
Non parlate? Vi ostinate?
So ben io quel che ho da far.
Signorina, un'altra volta
quando Bartolo andra' fuori,
la consegna ai servitori
a suo modo far sapra'.
Ah, non servono le smorfie,
faccia pur la gatta morta.
Cospetton! per quella porta
nemmen l'aria entrar potra'.
E Rosina innocentina,
sconsolata, disperata,
in sua camera serrata
fin ch'io voglio star dovra'.
A un docteur de mon espèce,
de telles excuses, mademoiselle?...
Je vous conseille, ma mignonne,
d’apprendre à mieux mentir.
Des dragées pour la fillette?
Des broderies au tambour?
Un doigt brûlé ?... Allons donc!,
il en faut d’autres, mademoiselle,
pour pouvoir me berner.
Pourquoi il manque une feuille?
Je veux savoir la vérité.
Inutile de minauder ...
Il suffit, je suis de marbre.
Non, ma fille, n’espérez point
que je me laisse embabouiner.
Allons, mignonne, avouiez,
je suis tout prêt à pardonner.
Vous vous taisez? Vous persistez?
Je sais ce qu’il me reste à faire,
Mademoiselle, une autre fois,
quand Bartolo sortira,
il saura quelle consigne
donner aux domestiques.
Inutile de minauder!
Faites donc votre endormie,
Ah, morbleu! Par cette porte,
même l’air n’entrera plus.
Et Rosine, l’innocente,
désolée, désespérée...
devra rester enfermée dans sa chambre
aussi longtemps que je le déciderai
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=69m17s
« Zitto Dottore » Le Comte, Rosine, Bartolo, Figaro
Bagarre entre le Comte et Bartolo… Figaro essaie de faire comprendre au Comte qu’il
doit se calmer… il ne faut pas prendre de risques ! Trop tard ! La police frappe à la porte.
FIGARO
Alto la'! Che cosa accadde
signori miei Che chiasso e' questo?
Eterni Dei!
Gia' sulla piazza a questo strepito
s'e' radunata mezza citta'.
(piano al Conte)
(Signor, giudizio, per carita'.)
BARTOLO (additando il Conte)
Quest'e' un birbante
CONTE (additando Bartolo)
Quest'e' un briccone
BARTOLO
Ah, disgraziato!
CONTE (minacciando colla sciabola)
Ah, maledetto!
FIGARO (alzando il bacile e minacciando il Conte)
Signor soldat porti rispetto,
o questo fusto, corpo del diavolo,
or la creanza le insegnera'.
Signore, giudizio per carita'.
CONTE (a Bartolo)
Brutto scimmiotto!
BARTOLO (al Conte)
Birbo malnato!
FIGARO
Holà, halte ! qu’arrive-t-il?
Messeigneurs, Quel est ce vacarme?
Dieux éternels !
La moitié de la ville, à ce tapage,
est déjà rassemblée sur la place
(Bas au comte)
(Par pitié, prudence, Monseigneur!)
BARTOLO (montrant le Comte)
Cet homme est un coquin...
LE COMTE (montrant Bartolo)
Cet homme est un brigand...
BARTOLO
Ah, maraud !
LE COMTE (le menaçant avec son sabre)
Ah, faquin!
FIGARO (levant son bassin et menaçant le Comte)
Monsieur le soldat, un peu de respect,
ou de ce plat, cornes du diable !
vous sentirez le poids !
prudence, Monseigneur ! Par pitié.
LE COMTE (à Bartolo)
Sale petit singe
BARTOLO (au Comte)
Vil coquin!
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=84m50s
TUTTI (a Bartolo)
Zitto, dottore
BARTOLO
Voglio gridare. Fermo, signore
CONTE
Voglio ammazzare
TUTTI
Fate silenzio, per carita'.
CONTE
No, voglio ucciderlo, non v'e' pieta'.
TUTTI
Zitti, che battono, Chi mai sara'?
TOUS (à Bartolo)
Taisez-vous, docteur.
BARTOLO
Je veux crier. Arrêtez, monsieur !
LE COMTE
Je veux le tuer !
TOUS
Faites silence, par pitié.
LE COMTE
Non, je veux le tuer, point de pitié !
TOUS
Silence, on frappe, qui ce peut-être?
« Fredda ed immobile » Rosine
Attiré par le vacarme qui règne chez Bartolo, l’officier pénètre chez le Docteur et s’apprête à
arrêter l’intrus déguisé en soldat. C’est alors que le comte dévoile à l’officier son identité…
Tous les soldats se mettent au garde à vous, nos personnages (à l’exception de Figaro) restent
pétrifiés de stupeur.
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=88m23s
Aria « Il vecchiotto cerca moglie » Rosine (Berta)
La vieille servante se moque de Bartolo qui, malgré son grand âge, cherche à se marier…
puis finit par avouer qu’elle aussi aimerait trouver l’âme sœur !
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=124m20s
Trio « Zitti, zitti, non facciamo confusione» Le Comte, Rosine, Figaro
Sans se faire remarquer, Figaro et les deux amoureux tentent de s’échapper par la fenêtre
du balcon.
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=139m25s
Rosine + Il Conte
Zitti, zitti, piano, piano,
Non facciamo confusione;
Per la scala del balcone
Presto andiamo via di qua.
+ Figaro
Zitti, zitti, piano, piano,
Non facciamo confusione;
Per la scala del balcone
Presto andiamo via di qua.
Per la scala del balcone
Presto andiamo via di qua.
Piano, piano,
Per la scala del balcone
Rosine + Le Conte
Chut, chut, tout doucement,
Et sans confusion,
Par l’échelle du balcon,
Vite, disparaissons.
+ Figaro
Chut, chut, tout doucement,
Et sans confusion,
Par l’échelle du balcon,
Vite, disparaissons.
Par l’échelle du balcon,
Vite, disparaissons.
Tout doucement,
Par l’échelle du balcon,
Vite, disparaissons.
Tutti
Amore e fede eterna
Si vegga in voi regnar.
Si vegga in voi regnar.
Tous
Que l’amour et la fidélité
Règnent sans fin sur vous!
Règnent sans fin sur vous!
Figaro
Di si' felice innesto
Serbiam memoria eterna;
Io smorzo la lanterna;
Qui piu' non ho che far.
Figaro
D’une si belle union,
Souvenons-nous toujours:
Je mouche la chandelle,
Elle ne sert plus à rien
Finale « Amor e fede eterna» Tous
Victorieux, les deux amoureux peuvent se jurer « amour et fidélité éternelle »… c’est ce que
nous leur souhaitons tous en chœur.
Ecouter une version sur YouTube = http://www.youtube.com/watch?v=LAotFZt6z-o#t=144m16s
Les artistes
Monsieur Rossini : Jean-Pierre SURMONNE
Rosine : Aline MARTIN
Figaro : Benjamin COLIN
Bartolo : Christophe SAGNIER
Le Comte : Ju In YOON
Flûte traversière : Pauline de LAROCHELAMBERT
Piano : Thierry GARIN
Violoncelle : Pierre FOURCADE
Conception & mise en scène : Carmelo AGNELLO
L’Opéra national de Lorraine
L’Opéra était jadis situé à l’emplacement
de l’actuel Musée des Beaux-Arts, place
Stanislas. Ce Théâtre de la Comédie,
construit en 1758 sur l’initiative de Stani-
slas, fut totalement détruit par un incendie
dans la nuit du 4 au 5 octobre 1906.
La reconstruction
Sa reconstruction fait naître toute une sé-
rie de polémiques quant à son nouveau
point d’ancrage. Par rapport au dévelop-
pement de la ville, certains souhaiteraient
un Opéra plus central ; mais pour beau-
coup, il semble primordial de conserver la
scène lyrique au cœur du quartier histo-
rique construit pendant les années fastes
de Stanislas.
La séparation de l’Etat et de l’Eglise offre
une solution inespérée. En 1909, l’Etat prend possession de l’Hôtel des Fermes – ancienne propriété de
l’Evêché – et permet ainsi de maintenir les activités lyriques place Stanislas.
Le Palais Hornecker
Dès 1906, le concours d’architecte est lancé. Les Nancéiens plébiscitent le projet Art Nouveau d’Emile An-
dré, mais c’est l’Alsacien Joseph Hornecker que le jury décide de couronner. Son théâtre à l’italienne, pas-
tiche d’un Opéra du XVIIIème siècle, convient davantage aux standards académiques de l’époque.
Le nouveau Théâtre est inauguré le 14 octobre 1919 sous les applaudissements du public qui salua tant
l’œuvre de l’architecte que la compagnie de l’Opéra qui
donna, ce soir-là, une représentation de Sigurd’ de
Reyer.
La restauration
En 1994, sous la direction de Thierry Algrin – archi-
tecte des Monuments historiques – l’Opéra fait l’objet
d’une grande restauration dont l’objectif est de recréer à
l’identique la salle telle qu’elle était le jour de son inau-
guration il y a un peu plus de 80 ans.
Le label d'Opéra national
Le 1er janvier 2006, le Ministère de la Culture et de la
Communication attribue à la scène lyrique nancéienne
le label d’Opéra national. L’Opéra de Nancy et de Lor-
raine devient ainsi, après Lyon, Bordeaux, Strasbourg
et Montpellier, le cinquième Opéra national en région.
Cette distinction constitue une véritable reconnaissance
de la qualité du travail artistique et des compétences des
équipes de l’Opéra national de Lorraine.
La salle La salle contient 1014 places et se compose d’un parterre avec loges d’orchestre, d’un bal-
con, de deux galeries, d’un poulailler et d’un plafond plat « décollé ». Grâce à l’utilisation
du béton pour sa construction, les balcons peuvent tenir sans colonnes, évitant ainsi de
nombreuses places aveugles.
Réalisée dans les tons de rouge, or et blanc, décorée de stucs, d’ornements et de statues,
l’unité de la salle est particulièrement remarquable.
La scène
La scène est composée d’un plateau, d’un
cadre de scène et d’une machinerie qui ne
fonctionne quasiment que manuellement.
Seuls les rideaux de fer et le rideau rouge
sont actionnés de manière électrique. Le
cadre de scène mesure 10 mètres de haut et
deux espaces de 10 mètres au-dessus et 10
mètres au-dessous permettent le déplacement
vertical et latéral des décors. Un système de
trappes peut notamment faire apparaître et
disparaître un artiste en un clin d’œil…
Visite virtuelle http://www.opera-national-lorraine.fr/sites/opera-national-lorraine/visitevirtuelle/index.html
Rossini - Caricatures
A vos pinceaux...