INTERNET www.pcf.fr

P. Laurent sur LCPà propos de la Turquie

SERVEZ-VOUS www.pcf.fr

2, place du Colonel-Fabien - Paris 19e - Comité de rédaction: Obey Ament - Jacques Chabalier - Guénolé Fournet - Yann Henzel - Méline Le Gourrierec - Jean-Louis Le Moing - Yann Le Pollotec - Emilie Lecroq - Frank Mouly - Denis Rondepierre - Lydia Samarbakhsh - Gérard Streiff - Julien Zoughebi - Directeur: Jean-Louis Le MoingRédaction: Gérard Streiff (Tél.: 0140401241) - Mèl : communistes@pcf.fr - Relecture: Jacqueline Lamothe - Mise en pages: Zouhair@NAKARA.info (Tél.: 06 07 99 90 81)

DES JC EN PALESTINE (p. 3)

NORMANDIE26/27 novembre

BRETAGNE3/4 décembre

N°61 NOVEMBRE 2016 • REVUE POLITIQUE MENSUELLE DU PCF • 6 EUROS

DOSSIER

P. 28 LE GRAND ENTRETIEN

CONDORCET ET LES SCIENCESPierre Crépel

L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, UN FORT ÉLÉMENT D’ÉMANCIPATION HUMAINESylvie Mayer

TACTIQUE EN TEMPS DECRISE RÉVOLUTIONNAIREFlorian Gulli et Aurélien Aramini

P. 44 SCIENCES P. 52 DANS LE TEXTE

Parti communiste français

LE TRAVAILDANS TOUS SES ÉTATS

Tracts

CLIMAT

TRUMP

RevueduProjet

24/26 novembreLes communistes

ont la parole

658 - Supplément à l ’Humanité du 23 novembre 2016 - PAGE I

A L’INITIATIVE

Le débat pour construire, pour rassembler et agirUne centaine de militant-e-s essonniens ont participé à une AG départementale organisée pour éclairercertains points du débat. 32 militant-e-s sont intervenu-e-s en s’interrogeant, en argumentant.

COMMENT CARACTÉRISER L’APPORT COMMU-NISTE À LA BATAILLE POUR LES SERVICES PU-BLICS ?D’abord être près de la population contre lescoups portés au service public, être utiles aurassemblement dans les luttes, partout, surtout le territoire, avec le mouvement social,être attentifs à l’émergence de nouvellesformes de lutte – je pense à ce qui se passeactuellement à La Poste où l’Association desmaires de France a repoussé le contrat pro-posé par le gouvernement ; c’est une pre-mière victoire. C’est appeler à la création decollectifs locaux de défense du service publicpartout en France. C’est aussi faire des pro-positions en alternative à l’austérité. Parexemple un plan de développement de la Sé-curité sociale et de la Santé ; un financementreposant sur une réforme de la fiscalité ; ouun fonds européen de développement desservices publics. Je ne cite que quelquesexemples pour montrer qu’on est dans leconcret, dans ce qui peut se débattre immé-diatement. C’est enfin faire œuvre démocra-

tique car le débat actuel occulte cette ques-tion fondamentale des services publics.

QUE DIRE DES ASSISES NATIONALES ?Avec les Assises du week-end dernier, on aété vraiment au cœur du sujet des servicespublics. Quel contenu du service public duXXIe siècle nous voulons ? Nous, c’est-à-direles participants de Convergence, présidé parMichel Jallamion, élu conseiller régionalFront de gauche, et qui comprend des syndi-calistes, des associations, des coordinations,etc. C’est le résultat d’un processus démocra-tique démarré il y a plus de dix ans : les Étatsgénéraux du service public, l’initiative deGuéret de 2005, la manifestation de 2015, dixans plus tard… Cette question de la présencedes services publics touche les campagnes etles villes. On nous propose aujourd’hui desupprimer les bureaux de poste dans lesvilles et les mettre dans les intermarchés ! Cen’est pas vraiment ce que les gens attendent,ils veulent plus de proximité. C’est ce que di-sent les collectifs locaux. Le Manifeste des

Assises parle de reconquête du servicepublic ; on y rappelle la vocation d’intérêt gé-néral des services publics, pour une autre ré-partition des richesses, une autre construc-tion de l’Europe, rétablir les finances localesqui permettent le développement de ces ser-vices publics. Car c’est un moteur de progrèssocial. Les responsables communistesétaient présents dans ces Assises pour dé-battre, proposer. Il y aura une suite à ces As-sises, il va y avoir le débat électoral à veniret puis il y aura un après élections, où cetenjeu du service public continuera à se poser.Nous proposons que Convergence puisse ren-contrer les parlementaires communistes pourporter les exigences du Manifeste et des As-sises.

QUELLE SERA LA PLACE DE CETTE QUESTIONDU SERVICE PUBLIC EN 2017 ?Nous proposons un rassemblement sur desvaleurs de gauche : égalité, solidarité, pro-grès social et culturel. C’est ce qui ressort dela grande consultation : la demande de ser-

vice public (santé, éducation, culture, sécu-rité…) est la seconde grande priorité despersonnes interrogées. Nous pensons qu’ilfaut y mettre les moyens. À droite, tous lesprétendants sont dans la surenchère de quisupprimera le plus de fonctionnaires. Or cesfonctionnaires font défaut dans tous cesgrands secteurs que sont l’éducation, laposte, la santé, par exemple. Nous proposonsla fin de l’austérité dans les collectivités ter-ritoriales, la fin de l’asphyxie des hôpitaux.Ces valeurs de gauche, c’est aussi donner lesmoyens au service public, c’est faire porterle débat politique sur cette question, c’estfaire autrement de la politique. Tout lemonde peut s’en mêler. Dans ce débat, il y ala partie économique. Car c’est aussi unequestion de développement de l’emploi. Sou-tenir les services publics, c’est soutenir unepolitique économique publique qui seraitporteuse de développement pour tous.µ

G. S.

658 - Supplément à l ’Humanité du 23 novembre 2016 - PAGE I I

L’introduction appelait à mettre engarde contre « des lectures binairesdu vote de la conférence nationale :

il n’y a pas d’un côté les identitaires et del’autre les liquidateurs. Nous voulons tousplacer le Parti communiste dans les meil-leures conditions, faire avancer nos propo-sitions, conserver un groupeparlementaire. » Grace à un débat éclairé, insistait le rappor-teur, « quelle que soit l’option choisie, nouspourrons la mettre en œuvre ensemble pourlui donner toute l’efficacité nécessaire. Celane veut pas dire que notre décision est in-différente du point de vue des consé-quences .»Il poursuivait : « Nous faisons un choix poli-

tique, celui de nous protéger du piège pré-sidentiel de 2017 et nous escomptons tirerprofit dans le rapport de force et avec lescitoyennes et citoyens de notre posturerassembleuse et responsable, dans laconstruction de nos candidatures sur le ter-rain. Notre place, nous ne voulons pas laquémander ou la négocier, nous voulons laprendre et la gagner. »

Il pointait « le risque de nous couper d’unepartie de notre électorat, alors que noussommes attendus, écoutés largement àgauche, y compris par des hommes et desfemmes qui ne votent pas nécessairementpour nous, que nos appels depuis la Fête del’Humanité sont appréciés.

Quels signaux allons-nous envoyer avec notre choix ?

Nous devons continuer à faire la démonstra-tion que nous n’existons pas pour nous-mêmes. Quels signaux allons-nous envoyeravec notre choix, notre campagne puis notrerésultat ? Nous sommes tous et toutes en ré-flexion. Il y a de l’incertitude, du doute, de laperplexité face aux contradictions intensesqui nous tenaillent, comme elles tenaillentl’ensemble de notre société. »Le rapport appelait également « à ne pastout miser sur l’élection présidentielle quenous critiquons tant, à juste raison. Nous de-vons penser en terme de perspective poli-tique et évaluer notre capacité à exister et àpeser dans la durée, à constituer des forcespour les batailles qui s’annoncent ; je penseaux législatives. Quelle est la meilleure ma-nière d’affronter ces échéances au regard denos objectifs ? Le scénario que nous écrironsva de toute façon ouvrir sur un nouveaucycle. »Pour Amadou Dème, le secrétaire départe-mental, « la soirée à bien répondu à la de-mande exprimée dans beaucoup de sectionsd’avoir des échanges élargis entre cama-rades d’autres sections. » Le débat fut dehaut niveau, respectueux, nécessaire. Unjeune responsable de section d’ailleurs rele-vait que « ce n’est pas le débat dans le PCFqui est complexe, c’est le monde et la situa-tion ». 

Recherche d’efficacitéet de rassemblement

Quant aux élections législatives qui furentun peu abordées dans l’assemblée, c’est larecherche d’efficacité et de rassemblementqui prévaut. « Certaines circonscriptionssont en voie de vote des adhérent-e-s sur lescandidatures, dans d’autres la discussion sepoursuit, dans d’autres l’éventualité de can-didatures non issues de nos rangs est avan-cée. Bien sûr tout cela en liaison avec notredirection nationale. »Le secrétaire départemental insiste : « Il estindispensable de continuer à animer les dif-férentes batailles que nous avons engagées,telles celles concernant La Poste, la Santé etl’Opievoy. Cette dernière dépasse d’ailleurslargement le cadre de l’office Opievoy, carc’est le droit au logement HLM de qualité quenous défendons face aux appétits du Medef.Nous mobilisons pour notre grand rassem-blement, prévu le samedi 3 décembre à 10 hdevant le ministère du Logement, et quicomptera la présence de nombreux élus dontnotre camarade Bernard Vera, Philippe Rio,Pierre Laurent, ainsi qu’Eddie Jacquemart,président de la CNL. Des départs collectifs encar, en train, du covoiturage sont prévus. Sur la Santé, nous serons aussi au rendez-vous des assises départementales qui setiendront au Génopole d’Évry le 22 novem-bre. »µ

Patrick Coulon

A la reconquête du service publicLes 18 et 19 novembre se sont tenues les Assises nationales pour le service pu-blic du XXIe siècle. La parole à Isabelle Mathurin, membre du CN, et du secteurService public, du PCF.

Jeunes communistes

Semaine d'action sur la PalestineUne délégation du MJCF revient tout juste d’un voyage de solidarité en Palestine.

L’INTERVIEW

PLANÈTE

658 - Supplément à l ’Humanité du 23 novembre 2016 - PAGE I I I

COMMENT S’EST PASSÉ CE VOYAGE ? QUELS ENÉTAIENT LES ENJEUX, LES OBJECTIFS ?Le voyage s’est super bien passé, l’ensemble dela délégation en revient motivée et déterminée àlutter pour la cause palestinienne sur tout leterritoire. Ils sont mobilisés pour organiser dessoirées de Retour. Depuis plusieurs années leMJCF mène une campagne nationale pour la Pa-lestine « Agir ici et maintenant ». Dans le cadrede cette campagne nous organisons chaqueannée un voyage de solidarité en Palestine. L’ob-jectif est simple, faire partir un maximum dejeunes en Palestine, découvrir la situation surplace pour revenir témoigner en France, maisaussi permettre un échange permanent avec nospartenaires. Se rendre en Palestine pour la pre-mière fois, découvrir le mur, l’occupation, la co-lonisation est une chose extrêmement mar-quante, chacun en revient transformé avec uneenvie de lutte décuplée. Pendant 11 jours la dé-légation a sillonné la Cisjordanie mais s’estaussi rendue en Israël afin de rencontrer les ac-teurs de la paix comme le Parti communiste is-raélien. Nous avons pu aborder les différents as-pects du conflit, manifester aux côtés des Pales-tiniens, et établir avec eux des perspectivespour lutter ici en France pour la cause palesti-nienne.

QUELLES SONT VOS IMPRESSIONS SUR LA SITUA-TION ACTUELLE DE L’OCCUPATION ET SUR LES RÉ-SISTANCES EN COURS ?La situation est compliquée pour plusieurs rai-sons. Les élections municipales ont malheureusement ànouveau été reportées, les différents partis degauche dont le Parti du peuple palestinien et leFront populaire de libération de la Palestine(FPLP) ont convenu de s’allier, sous l’appellationAlliance démocratique, pour en finir avec la bipo-larité Fatah-Hamas et offrir au peuple palestinienune troisième option. Le report incessant des dif-férentes élections dû en grande partie à l’occupa-tion mais aussi à un manque de volonté du Fatah,provoque une grave crise de légitimité politiqueen Palestine. Les rivalités incessantes entre Fatahet Hamas et le manque d’unité nationale sontaussi un frein à la lutte. Pendant ce temps la colonisation progresse en-core et encore. Netanyahou est à la tête d’un gou-vernement d’extrême droite et ne cesse de soute-nir la colonisation ou de s’attaquer aux ONG israé-liennes qui aident les Palestiniens commeB’tselem. Israël est en train de réussir devant lesyeux du monde un grand tour de prestidigitation,elle enferme la communauté internationale dansdes initiatives de paix interminables qui n’abouti-

ront jamais tant que la communauté internatio-nale n’exercera pas une véritable pression sur Is-raël ; pendant ce temps elle continue de colonisertoujours plus et se dirige lentement vers l’an-nexion de la Cisjordanie… Malgré cela une partiedes Palestiniens n’a pas abandonné la lutte etcontinue sous plusieurs formes. Nous devons sou-tenir toutes ces initiatives.

QUELLES INITIATIVES ALLEZ-VOUS PRENDRE ENFRANCE POUR FAIRE ENTENDRE LA VOIX DES PA-LESTINIENS ?Du 28 novembre au 4 décembre nous organisonsune semaine d’action sur la Palestine, centrée surla campagne BDS. La campagne Boycott, Désinves-tissement, Sanction est un outil dont nous devonsnous saisir, un outil contraignant pour Israël,juste et légitime. Ce n’est pas un hasard si le gou-vernement israëlien attaque farouchement cettecampagne. Il a une peur réelle des conséquencesqu’elle pourrait avoir. Si la campagne BDS prendsuffisamment d’ampleur, nous aurons un moyen depression pour contraindre Israël à cesser l’occu-pation, à démanteler les colonies et permettre lacréation d’un État palestinien. Nous pouvons aussimener des initiatives de solidarité pour aider lesPalestiniens au quotidien, soutenir leur écono-mies ou encore aider à planter des oliviers.

Par ailleurs, nous devons continuer sans relâche àconvaincre les Français de la nécessité d’agir pourla Palestine, informer de la situation, pour créerun rapport de force et obliger le gouvernement àreconnaitre l’État palestinien. Pas de justice, pasde voix. Si vous voulez nos votes, désormais ilfaudra vous engager formellement pour la Pales-tine, mais plus généralement pour une vraie poli-tique de paix.

ENFIN, L’ÉLECTION DE TRUMP BOULEVERSE BEAU-COUP DE CHOSES SUR LA QUESTION PALESTI-NIENNE, QUEL EST VOTRE RESSENTI ?L’élection de Donald Trump semble être une catas-trophe annoncée pour la Palestine. Celui qui crie« I love Israël » depuis qu’il est candidat s’est no-tamment engagé à reconnaître Jérusalem commecapitale israélienne. Naftali Bennett, ministre is-raélien, a déclaré après l’élection de Trump que« l’époque de l’État palestinien est révolue ».L’extrême droite israélienne au pouvoir actuelle-ment s’est déjà réjouie de la possibilité de « re-noncer à la création d’un État palestinien » pourannexer définitivement la Palestine. Cependantattendons de voir ce que Trump fera réellement.Une chose est sûre, nous sommes prêts à lutter etnous n’abandonnerons rien.µ

Délégation JC en Palestine

Rassembler : ce qui a faitle plus grand communJ-1 avant la consultation des communistes. Entretien avec Emilie Lecroq, responsable dusecteur Vie du parti. Sur le contexte de ce vote, sur son enjeu et ses suites.

PARTI PRISDONALD TRUMP PRÉSIDENTDES ETATS-UNIS : « Le symptôme d’une sociétéaméricaine malade d’elle-même »L’élection de Donald Trump à laprésidence des Etats-Unismarque la victoire des logiquesde peur et de haine. Cette élec-tion est le symptôme d’une so-ciété américaine malade d’elle-même. Ceux qui pensaient voter« anti-système » ont élu unmilliardaire qui a su détournerleurs colères des véritablescauses et responsables de ladégradation de leurs conditionsde vie et de travail, et qui a ou-vert les vannes de la divisiond’un pays déjà gangréné par unracisme structurel. En flattantun orgueil nationaliste déme-suré, Trump a excité les pas-sions les plus vives. Son élec-tion ouvre une période sombrepour les Américains et aggra-vera les tensions internatio-nales nourries par la politiqueétrangère américaine et l’OTAN. La victoire de Donald Trumpsonne comme un sérieux aver-tissement en France et en Eu-rope. La responsabilité desforces de gauche et de transfor-mation sociale est de mettre uncoup d’arrêt net à l’avancée despopulismes et des extrêmesdroites. […]

Palestine

DANS QUEL CONTEXTE VA SE TENIR LA CONSULTATION DES24/26 NOVEMBRE ?

ÉMILIE LECROQ : A l'heure actuelle, chacun ressent que le climat est lourd etrempli d'incertitudes. Dans un contexte international où les interactions sontde plus en plus fortes, l’élection de Trump aux USA, l'Autriche où on peut crain-dre une nouvelle victoire pour l’extrême droite, la Turquie qui bascule dans ladictature… préservent les intérêts des élites au détriment des populations.En France, la déclaration de candidature d’Emmanuel Macron, la primaire dedroite marquée par une forte participation et un raz-de-marée en faveur deFrançois Fillon avec une Marine Le Pen en embuscade s'inscrivent dans le mêmescénario que je viens d'évoquer. Au verni « anti système » de candidat, qui capte la colère légitime des ci-toyens pour mieux la dévoyer et conforter le système en place, s'ajoute un re-tour en force d'une droite ultra libérale et réactionnaire. Face à cette situation,pour éviter les faux affrontements qui préservent le système et confortent lespuissants en place, il y a un travail idéologique à mener pour redonner au peu-ple ses repères de classe. C'est ce travail que devra entamer le Parti commu-niste, dans le cadre des échéances de 2017 et après 2017. C'est un élémentpour construire une alternative absolument nécessaire.

DANS NOS DÉBATS, IL A BEAUCOUP ÉTÉ QUESTION DU RAS-SEMBLEMENT.

É. L. : On a beaucoup discuté de la question du rassemblement durant ces moisderniers. Aujourd'hui il faut continuer ce débat. Approfondir de façon concrètece que signifie pour nous un rassemblement majoritaire. Comment en élaborerses contenus, les gestes à fournir pour impliquer le plus grand nombre et allerjusqu'au bout de ce rassemblement, quels sont ces leviers ? Est-ce qu'il y a deschoses qui font commun entre nous ? Lesquelles ? C'est cet engagement sur cette volonté du rassemblement qui fait le plus grandcommun à l'occasion des procès-verbaux qui nous sont remontés à l'occasionde la conférence nationale. Cette volonté de rassemblement est inscrite dansl'ADN de notre parti. Et cette volonté qui doit dicter le choix que chaque com-

muniste fera le 24, 25 et 26 novembre, à l'occasion du vote, avec cette simplequestion : « Quelle est, dans les deux options qui nous sont offertes, celle quinous permet de mieux faire vivre notre conception et notre volonté de rassem-blement ? »

EST-CE QU’ON PEUT AVOIR UNE IDÉE DE LA PARTICIPATION ?É. L. : Le choix du candidat à la présidentielle est toujours un

moment particulier dans la vie des partis politiques, et de fait dans la vie dunôtre. C'est un moment qui interroge un grand nombre de concitoyens, et doncun grand nombre de communistes. Il y a naturellement ceux qui participent ànos débats mais également ceux qui sont les plus éloignés de nos structures. Ilnous faut donc travailler à permettre, et ceci jusqu'au jour du vote, à chacun des'exprimer dans le débat, échanger les arguments, les avis, les questionne-ments, les opinions, permettre une large participation de l'ensemble des adhé-rents qui le souhaitent, conformément à nos statuts, à pouvoir s'exprimer àl'occasion du choix que nous ferons à l'élection présidentielle. Je pense que laparticipation est une partie importante, quel que soit le choix que nous ferons,de la dynamique que nous serons capables d'avoir, ensuite, pour mener les ba-tailles qui nous attendent.

LES SUITES DU VOTE ?É. L. : Que ce soit l'option 1 ou l'option 2 qui sera choisie,

nous savons que la bataille va être rude, que la gauche n'a jamais été si mal enpoint. Il va donc nous falloir un parti communiste uni et responsable, disposantde toutes ses forces pour pouvoir affronter les débats de 2017, affronter la re-construction de la gauche, ce qui est un élément indispensable pour apparaîtreutile dans le paysage politique. Cela demandera à chaque responsable, anima-teur, militant de notre parti de faire preuve de responsabilité pour préserver lasérénité des débats, condition indispensable pour permettre l'implication, dansla suite du vote, du plus grand nombre de communistes.µ

Propos recueillis par Gérard Streiff

Je verse :…………........... ....................... eurosNOM : .......................................................................PRÉNOM : ......................................

ADRESSE :...........................................................................................................................

CODE POSTAL .....................Ville ....................................................................................

Chèque à l’ordre de “ANF PCF”2 place du Colonel-Fabien • 75167 Paris Cedex 19

http://adhesion.pcf.fr/soutenirSi vous êtes imposable vous

pouvez déduire 66 % de ce montant.

SOUSCRIPTION

658 - Supplément à l ’Humanité du 23 novembre 2016 - PAGE IV

ÇA COCOGITE L’AIR DU TEMPS

Le conseiller : M. le Président, on en est à 65 !Le Président : 65 quoi ?Le conseiller : 65 artistes. Qui signent la pétition.D’Agnès b. “Stop au Hollande-bashing !” C’est dans lapresse. De ce week-end.Le Président : Des subventionnés ?Le conseiller : Pas que, M. le Président. Pas que. Et puis 65noms, ça vous fait déjà un petit matelas de voix, pourcommencer, non ?Le Président : Mouais. Même pas sûr qu’ils aillent tousvoter.µ

Gérard Streiff

Dialogue élyséenLe mois de l'Économiesociale et solidaireLe mois de novembre est le mois de l’Économie sociale et solidaire (ESS). Comment les communistes y ont-ils participé ?

La commission ESS du PCF s’estengagée dans la rédactiond’un guide pratique « Faire

vivre l’ESS au quotidien dans notreparti » et a élaboré 8 propositions des-tinées au Pacte d’engagements com-muns. Par ailleurs, dans plusieurs ré-gions, des communistes ont participé àdes initiatives d’acteurs de l’ESS orga-nisées à cette occasion. Ils ont aussiété à l’initiative.Ainsi, à Strasbourg, lors du congrès na-tional des SCOP (Sociétés coopérativesparticipatives), les dirigeants départe-mentaux du PCF ont organisé une soiréede formation sur l’ESS et rencontré lessyndicalistes CGT de Sotralentz, entre-prise de 800 salariés placée en redres-sement, qui souhaitent transformerdeux filiales de leur entreprise enSCOP. A Lille, une conférence sur les « SCOP,SCIC (Sociétés coopératives d’intérêtcollectif) et CAE (Coopératives d’activitéet d’emploi) a été organisée par Es-paces Marx, et l’occasion pour la direc-tion départementale du PCF de rencon-trer durant deux jours des acteurs del’ESS et notamment le président de

l’APES, Association pour une économiesolidaire, le président et le directeur del’Union régionale des SCOP, la déléguéegénérale du RTES, Réseau des terri-toires pour une économie sociale et so-lidaire et des animateurs de plusieurscoopératives et associations.Lors de la remise des prix du mois del’ESS au ministère des Finances en pré-sence de Martine Pinville, secrétaired’État chargée de l’Économie sociale etsolidaire, les 200 participants onttrouvé sur leur table le numéro spécialESS de l’Humanité Dimanche, partenaireexclusif du mois de l’ESS. La Revue duprojet a également contribué par la pu-blication d’un article sur « L’ESS commefort élément d’émancipation humaine ».

Les 8 propositions du PCFpour l’Économie sociale

et solidaire

Quelles sont les plus emblématiques ?Nos propositions concernent tout à lafois les axes « prendre le pouvoir sur lafinance, investir demain et produire au-trement ». Ainsi, nous proposons d’éla-

borer un « statut de l’entreprise avecnouveau rôle et nouveaux droits desparties prenantes (salariés, usagers,consommateurs, fournisseurs, collecti-vités territoriales) et sortie de la « so-ciété financière » qui est la seule re-connue aujourd’hui. Nous affirmons quela structure des SCIC, sociétés coopéra-tives dans lesquelles sont impliquéestoutes les « parties prenantes », préfi-gure ce que peut être demain l’entre-prise.Nous associons à cette proposition,celle d’instaurer un droit de reprise del’activité par les salariés en coopéra-tive, associé à des aides financières etd’accompagnements à la gestion poursauvegarder et développer l’emploi.Autre proposition concernant lesbanques coopératives (Banque popu-laire/Caisse d’épargne ; Crédit agricole ;Crédit coopératif ; Crédit mutuel) : Re-fondre par la loi leur statut et redéfinirla place des échelons nationaux pourgarantir les pouvoirs des sociétairesdans les Caisses locales.µ

Sylvie MayerCommission ESS

Décès de Paul VergèsPierre Laurent salue la mémoired'un homme librePaul Vergès était une figure du combat anticolonial pourl'émancipation humaine. Il fut pendant plus de 70 ans detous les combats émancipateurs : combattant pour la li-berté, l'égalité, la fraternité, la justice sociale. Il s'esttoujours battu pour que les Réunionnais puissent vivredignement.µ

Congrès de l'ANECRL'ANECR (Association nationale des élus communistes et républicains), c'est 7 500 élu-e-s pour "résister,proposer, rassembler". L'Association vient de tenir son congrès à St-Etienne et se doter d'une nouvelledirection. Dominique Adenot, le président sortant, passe le flambeau à Patrice Bessac, maire de Mon-treuil. L'ANECR, a dit ce dernier, est"une force considérable qui sera un élément essentiel de la stratégiede reconquête et de reconstruction à gauche".