26 cnmr réhabilation à domicile des malades souffrant de broncho-pneumopathie chronique...

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26 CNMR Réhabilation à domicile des malades souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) L.T. Nguyen CHU de Clermont Ferrand, France. Introduction : La morbidité de la BPCO est caractérisée par une insuffisance respiratoire associée à un handicap généralisé d’évolution progressive.La réhabilitation respiratoire en centre sur 6 à 8 semaines a démontré son efficacité sur l’amélioration de la tolérance à l’effort, de l’essoufflement, de la qualité de vie, du nombre d’exacerbations et une diminution de l’hospitalisation chez ces patients. Cependant, les bénéfices sont progressivement perdus en l’absence d’entretien. Le but de cette étude est de déterminer si la réhabilitation à domicile à un rythme d’entretien à la suite d’une réhabilitation classique en centre est bénéfique à moyen et long terme sur la qualité de vie et la capacité à l’effort. Méthodologie : Cinquante patients atteints de BPCO (stade II de GOLD et plus) participeront à l’étude. Au décours d’une réhabilita- tion respiratoire de 6 semaines à la clinique de Cardio-Pneumologie de Durtol, ils seront randomisés en 2 groupes de 25 patients : un groupe témoin et un groupe avec réhabilitation à domicile pendant 1 an. Le programme de réhabilitation à domicile comportera : – de la kinésithérapie respiratoire, des exercices d’entretien musculaire et un réentraînement à l’effort sur cycloergomètre par séance de 40 minutes par jour, 3 jours par semaine. Les patients seront encadrés de façon régulière par la visite d’un kinésithérapeute libéral ; – les patients témoins et réhabilités seront revus en consultation tous les 3 mois par leur pneumologue habituel. Les bilans évaluation porteront sur : – la fonction respiratoire ; – l’épreuve d’effort ; – le test de marche de 6 minutes ; – le questionnaire de St George ; – le bilan nutritionnel ; – les questionnaires d’évaluation de l’état d’anxiété et de dépression ; – le nombre d’exacerbations ; – la consommation en ressources médi- cales. Résultats attendus : Ils sont, chez les patients réhabilités à domi- cile : – une meilleure qualité de vie à un an ; – une meilleure capacité à l’effort à un an ; – un meilleur état nutritionnel ; – un moindre score d’anxiété-dépression ; – un moindre taux d’exacerbation de consom- mation en ressources médicales. Perspectives : Elles sont d’établir : – l’efficacité ou non de la réha- bilitation à domicile chez les patients atteints de BPCO ; – sa faisabi- lité ; – sa pratique appliquée au plus grand nombre de patients ; – sa cotation et son remboursement par l’assurance maladie. Références Cochrane Database Syst Rev 2002 : CD003793. Chest 2000 ; 118 : p. 106s. 27 CNMR Asthme et statut hormonal chez la femme F. Neukirch INSERM, Unité 408, Faculté de Médecine Xavier Bichat, Paris. Introduction : La prévalence de l’asthme évolue au cours du temps de manière très différente chez les hommes et chez les femmes : avant la puberté elle est plus importante chez les garçons que chez les filles, et ensuite, l’asthme devient plus fréquent – mais également plus sévère – chez les femmes que chez les hommes. L’hyperréactivité bronchique est également jusqu’à 3 fois plus fréquente chez les fem- mes que chez les hommes. Après 50 ans l’incidence de l’asthme pourrait diminuer chez les femmes, mais l’on dispose à ce jour de très peu de données sur ce sujet. D’autre part la prise de traitement hormonal substitutif (THS) pourrait augmenter le risque d’asthme, mais les études sur ce thème sont encore peu nombreuses. Plusieurs hormones pourraient être impliquées dans l’asthme : l’oestradiol et la progestérone, mais aussi la DHEA, pourraient en particulier jouer un rôle dans l’inflammation allergique. Ainsi toutes les études publiées, même si leurs résultats sont parfois contradictoires et si elles portent souvent sur un petit nombre de sujets, suggèrent fortement un rôle des hormones sexuelles dans l’asthme et soulignent la nécessité de poursuivre les recherches dans ce domaine. Méthodologie : Deux études épidémiologiques en population générale permettront d’étudier les relations entre asthme et statut hormonal des femmes : – la première concerne l’analyse des données recueillies en 2001-2002, dans le cadre de l’étude longitudinale ECRHS (European Community Respiratory Health Survey) qui porte sur des adultes de 30 à 55 ans, issus de la population générale. Pour chacun des participants de l’étude des données standardisées ont été recueillies (questionnaires, EFR avec test à la méthacholine, dosage des IgE, constitution d’une sérothèque pour le dosage des oestrogènes, progestérone, DHEA et cortisol). Notre équipe (F. Neu- kirch, B. Leynaert) pilote le groupe de travail international « gender » et nous disposons, à Paris, des données nécessaires aux analyses pour 5 000 femmes ; – la seconde porte sur une population plus âgée (45 à 70 ans ; N = 11 000 sujets) et sera réalisée grâce à la mise en place d’un nouveau protocole dans le cadre de l’étude SU.VI.MAX. Une étude de faisabilité est actuellement en cours. Résultats attendus et perspectives : Les deux volets du pré- sent projet nous permettront d’étudier le sex-ratio de l’incidence/ prévalence de l’asthme et la relation entre asthme et statut hormonal chez la femme, avant 50 ans (données ECRHS), et après 50 ans (protocole dans le cadre SU.VI.MAX). Cette recherche doit permet- tre de répondre à différentes questions actuellement non résolues. Les retombées attendues portent sur une meilleure compréhension du rôle des hormones sexuelles dans la physiopathologie de l’asthme et de l’hyperréactivité bronchique, et sur l’évaluation des effets de la prise d’hormones exogènes dans l’asthme. Recherche en pneumologie © 2004 SPLF, tous droits réservés 439

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Page 1: 26 CNMR Réhabilation à domicile des malades souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)

26 CNMRRéhabilation à domicile des maladessouffrant de broncho-pneumopathiechronique obstructive (BPCO)

L.T. NguyenCHU de Clermont Ferrand, France.

Introduction : La morbidité de la BPCO est caractérisée par uneinsuffisance respiratoire associée à un handicap généralisé d’évolutionprogressive.La réhabilitation respiratoire en centre sur 6 à 8 semainesa démontré son efficacité sur l’amélioration de la tolérance à l’effort,de l’essoufflement, de la qualité de vie, du nombre d’exacerbations etune diminution de l’hospitalisation chez ces patients. Cependant, lesbénéfices sont progressivement perdus en l’absence d’entretien. Lebut de cette étude est de déterminer si la réhabilitation à domicile à unrythme d’entretien à la suite d’une réhabilitation classique en centreest bénéfique à moyen et long terme sur la qualité de vie et la capacitéà l’effort.Méthodologie : Cinquante patients atteints de BPCO (stade II deGOLD et plus) participeront à l’étude. Au décours d’une réhabilita-tion respiratoire de 6 semaines à la clinique de Cardio-Pneumologiede Durtol, ils seront randomisés en 2 groupes de 25 patients : ungroupe témoin et un groupe avec réhabilitation à domicile pendant 1an. Le programme de réhabilitation à domicile comportera : – de lakinésithérapie respiratoire, des exercices d’entretien musculaire et unréentraînement à l’effort sur cycloergomètre par séance de 40 minutespar jour, 3 jours par semaine. Les patients seront encadrés de façonrégulière par la visite d’un kinésithérapeute libéral ; – les patientstémoins et réhabilités seront revus en consultation tous les 3 mois parleur pneumologue habituel. Les bilans évaluation porteront sur : – lafonction respiratoire ; – l’épreuve d’effort ; – le test de marche de 6minutes ; – le questionnaire de St George ; – le bilan nutritionnel ; –les questionnaires d’évaluation de l’état d’anxiété et de dépression ; –le nombre d’exacerbations ; – la consommation en ressources médi-cales.Résultats attendus : Ils sont, chez les patients réhabilités à domi-cile : – une meilleure qualité de vie à un an ; – une meilleure capacitéà l’effort à un an ; – un meilleur état nutritionnel ; – un moindre scored’anxiété-dépression ; – un moindre taux d’exacerbation de consom-mation en ressources médicales.Perspectives : Elles sont d’établir : – l’efficacité ou non de la réha-bilitation à domicile chez les patients atteints de BPCO ; – sa faisabi-lité ; – sa pratique appliquée au plus grand nombre de patients ; – sacotation et son remboursement par l’assurance maladie.

Références

Cochrane Database Syst Rev 2002 : CD003793.Chest 2000 ; 118 : p. 106s.

27 CNMRAsthme et statut hormonal chez la femme

F. NeukirchINSERM, Unité 408, Faculté de Médecine Xavier Bichat, Paris.

Introduction : La prévalence de l’asthme évolue au cours du tempsde manière très différente chez les hommes et chez les femmes : avantla puberté elle est plus importante chez les garçons que chez les filles,et ensuite, l’asthme devient plus fréquent – mais également plussévère – chez les femmes que chez les hommes. L’hyperréactivitébronchique est également jusqu’à 3 fois plus fréquente chez les fem-mes que chez les hommes. Après 50 ans l’incidence de l’asthmepourrait diminuer chez les femmes, mais l’on dispose à ce jour de trèspeu de données sur ce sujet. D’autre part la prise de traitementhormonal substitutif (THS) pourrait augmenter le risque d’asthme,mais les études sur ce thème sont encore peu nombreuses. Plusieurshormones pourraient être impliquées dans l’asthme : l’oestradiol et laprogestérone, mais aussi la DHEA, pourraient en particulier jouer unrôle dans l’inflammation allergique. Ainsi toutes les études publiées,même si leurs résultats sont parfois contradictoires et si elles portentsouvent sur un petit nombre de sujets, suggèrent fortement un rôledes hormones sexuelles dans l’asthme et soulignent la nécessité depoursuivre les recherches dans ce domaine.Méthodologie : Deux études épidémiologiques en populationgénérale permettront d’étudier les relations entre asthme et statuthormonal des femmes : – la première concerne l’analyse des donnéesrecueillies en 2001-2002, dans le cadre de l’étude longitudinaleECRHS (European Community Respiratory Health Survey) quiporte sur des adultes de 30 à 55 ans, issus de la population générale.Pour chacun des participants de l’étude des données standardisées ontété recueillies (questionnaires, EFR avec test à la méthacholine,dosage des IgE, constitution d’une sérothèque pour le dosage desoestrogènes, progestérone, DHEA et cortisol). Notre équipe (F. Neu-kirch, B. Leynaert) pilote le groupe de travail international « gender »et nous disposons, à Paris, des données nécessaires aux analyses pour5 000 femmes ; – la seconde porte sur une population plus âgée (45 à70 ans ; N = 11 000 sujets) et sera réalisée grâce à la mise en place d’unnouveau protocole dans le cadre de l’étude SU.VI.MAX. Une étudede faisabilité est actuellement en cours.Résultats attendus et perspectives : Les deux volets du pré-sent projet nous permettront d’étudier le sex-ratio de l’incidence/prévalence de l’asthme et la relation entre asthme et statut hormonalchez la femme, avant 50 ans (données ECRHS), et après 50 ans(protocole dans le cadre SU.VI.MAX). Cette recherche doit permet-tre de répondre à différentes questions actuellement non résolues. Lesretombées attendues portent sur une meilleure compréhension durôle des hormones sexuelles dans la physiopathologie de l’asthme et del’hyperréactivité bronchique, et sur l’évaluation des effets de la prised’hormones exogènes dans l’asthme.

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© 2004 SPLF, tous droits réservés 439