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702-COI-10 Rapport de mission Equipements et constructions Scolair.es RESERVE A L 'USAGE INTERIEUR: NE PAS DIFFUSER COMORES Enseignement des travaux pratiques dans les Collèges ruraux en République fédérale islamique des Comores Pa= M. Petiot (Novembre 1987 - Février 1988) Les opinions exprimées sont celles de l'auteur et n'engagent pas l'Unesco. ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE (Unesco) Paris, 1988 No de série: FMR/ED/EPP/88/226(BAD)

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702-COI-10 Rapport de mission Equipements et constructions Scola ir.es

RESERVE A L 'USAGE INTERIEUR: NE PAS DIFFUSER

C O M O R E S

Enseignement des travaux pratiques dans les Collèges ruraux en République fédérale islamique des Comores

Pa=

M. Petiot

(Novembre 1987 - Février 1988)

Les opinions exprimées sont celles de l'auteur et n'engagent pas l'Unesco.

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE (Unesco)

Paris, 1988

N o de série: FMR/ED/EPP/88/226(BAD)

+

c . . . . ..

. .

Table des matières

.... .......

. . Pages In : . b. ' . .

. . . ............................................... ABREVIATIONS i

!' PREFACE ........ ;..;.......... .................................. ii

RESUME DES RECOMMANDATIONS .....................................

PREMIERE PARTIE :

iii

. 1 : -GENERALITES............'.........................,....' , - 1 . . . . . .

II : COLLEGES. RURAUX.. ..................................... '. . 2 . . -

. . . . . . . . . .

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. . . . . . . . . . . . .

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. . . . . :.. ,

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. .

.-. DEUXIEME PARTIE .:.. . . . .

.. .. . ............................................ .. 3 .. ',

FORMATION.PRE-PROFESS~ONNELLE. - PREMIER CYCLE. D ~ENSETGNEMENT SECONDAIRE. . .

. .

. . . .

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. . .' T.ROISIEME PARTIE :' . .

. I

, . , . .

. .

. .

................

. .

. . . .

.................................... . EXTENSION-.DES COLLËGES RURAUX -, CENTRES DÉ-.FORMATÏO.N ; :., . : POLYVALENTE. .:. . .

. . . PROPOSTTION .POUR UN PROJET D'ASSISTANCE PREPARATOIRE. ...

. .

8 . .

.

. . . . . QUATRIEME PARTIE..: . . . .

. . . ,

25 ' , ' . .'

. . , :.

. . . .

. .

. . . . . .

. .

. . . . . .

. .

ANNEXES '. . .

N o 1 - 0rganigr.ame du-Ministère de l'oducation nationale, de la Culture, de.la Jeunesse et des Sports . ' 32

N o 2 - Liste des collèges ruraux ayant des ateliers construits b dans le cadre du projet BAD 33

N o 3 - Description d'emploi 38 ',

A B R E V - 1 A T I O N S

BAD - Banque africaine de développement

CE FADE R - Centre fédéral d'animation et de développement rural

CFP OU CFPP - CR - Collège rural

DETEP - Direction de l'enseignement technique et professionnel

ENA - Ecale nationale d'agriculture

ENES - Ecole nationale d'enseignement supérieur

Centre de formation et de perfectionnement professionnels

ENS

ENSC

FAD

INE

Ecole nationale de.sant6 -

- Ecole nationale de secrétariat et de commerce

- Fonds africain de développement

- Institut national d'éducation

. ..

. . . .

. J . .

(ii)

PREFACE

La mission confiée au consultant en République fédérale islamique des #

Comores avait pour objectif d'assister le Gouvernement dans le domaine de l'enseignement des travaux pratiques dans les Collèges ruraux.

Les termes de référence pour cette mission sont centrés sur une analyse de la situation existante, sur une identification des domaines de formation et sur l'élaboration de recommandations pertinentes.

L

Le détail de ces termes de référence s'énonce comme suit :

- . .

définir les objectifs généraux des collèges ruraux et le profil de sortie des élèves en fin de cours ;

concevoir des programmes adaptés à la vocation et aux objectifs de ces établissements avec une référence particulière aux travaux pratiques ;

élaborer une stratégie pour la mise en oeuvre et l'expérimentation des programmes de travaux pratiques ;

préparer une description détaillée du poste d'expert qui serait à pourvoir dans un proche

. . . ..

. .

.-

avenir.

. ..

en travaux pratiques

(iii)

RESUME DES RECOMMANDATIONS

. 1. Collèves ruraux : Introduction d'une formation pré-professionnelle au niveau

du Dremier cycle secondaire

0b.i e c t i f s

Développer et renforcer l'enseignement des disciplines techniques et scien- tifiques tendant à l'acquisition d'un savoir-faire manuel et professionnel par l'introduction des travaux pratiques au niveau du premier cycle secondaire.

S i tua t i on

Quinze ateliers pour l'enseignement des travaux pratiques ont été construits dans treize collèges ruraux. Des outillages et équipements ont été fournis pour ces ateliers, mais non distribués ; ils sont stockés au magasin du Bureau des projets "Education" .

La plupart des ateliers sont utilisés comme salles de classe,

Probl &mes

Plans d'études et programmes d'enseignement et de formation non encore définis ; profils des enseignants et contenu de leur formation non déterminés ; pas de cellule responsable de ce type de formation ; pas de coordination avec les autres ministères ; méconnaissance des besoins locaux de formation ; coûts récurrents non prévus.

Recommandations

a) Programmes : élaboration avec les milieux professionnels, - méthodes actives d'enseignement et de formation,

initiation à un large éventail de domaines technologiques, articulation en deux cycles de deux ans : - cycle d'observation (classes de sixième et cinquième), - cycle d'orientation (classes de quatrième et troisième), travaux pratiques choisis en fonction des objectifs péda- gogiques.

---- -

b) Enseignants : possibilités de recrutement variées, formation scientifique et technique, pédagogique et méthodo- logique selon des systèmes modulaires, recours aux structures de formation existantes dans le pays, pas de désignation d'office, les enseignants devant être motivés par leur métier.

c) Cellule responsable : création et installation d'une cellule responsable au sein de la Direction de l'enseignement technique et profes- sionnel du Ministère de l'éducation, cette cellule assurera la coordination avec les autres dépar- tements ministériels et organismes s'occupant de formations en métiers et de promotion de l'artisanat.

d) Etablissements pilotes : choix de quatre établissements pilotes : deux en Grande-Comore (La Coulée, Mitsamiouli), t

un à Anjouan (Ouani), un à Mohéli (à déterminer) ; tenir compte des problèmes de déplacements dans et entre les îles de l'archipel. b

e) Extension de la formation : extension progressive de la formation pré- professionnelle en fonction des ressources humaines, maté- rielles et budgétaires et d'une étude préalable de factibi- lit6 pour le choix des filières ; information et sensibilisation de la population sur la valeur des métiers manuels ; liaison de cette formation pré-professionnelle avec la forma- tion et le perfectionnement professionnels.

II. Extension des collèges ruraux en centres de formation polyvalente -

0b.i ect if s

Former les jeunes déscolaris6s ou non-scolarisés en leur apprenant un métier-.

Si tu at i on

Les jeunes sortants du système scolaire n'ont aucune formation profession- nelle leur permettant de s'intégrer dans la vie active ; il en est de même pour ceux n'ayant pas été scolarisés.

P rob 1 &mes

Actuellement, il n'existe aucune structure d'accueil ou de système structuré de formation à l'exception du Centre de formation professionnelle d'0uani et de 1'Ecole nationale d'agriculture de Mohéli aux objectifs différents.

Recommandations

. a > Programmes : élaboration par le Ministère de l'éducation, programmes et rythmes de fréquentation adaptés à chaque centre, la formation vise l'apprentissage des métiers et la promo- tion artisanale, les activités de production ont comme but la démonstration et la vulgarisation, la vente des produits réalisés peut être investie dans de petits projets de développement, la gestion et la comptabilité de ces projets doivent être distinctes des autres activités du centre.

.. .

b) Ateliers de production : fonctionnant en parallèle avec les centres de formation, ils ont pour but : - de servir de relais entre le centre de formation et la vie - de satisfaire les besoins locaux en produits artisanaux de - de développer la créativité chez les jeunes artisans, - d'assurer un auto-financement total ou partiel du centre de

active,

première nécessité,

formation.

c) Filières : les principales filières de formation sont : les travaux du bâtiment, le travail du bois, la confection de vêtements et autres articles textiles, l'agriculture et le petit élevage familial,

parmi les autres filières, on peut citer : le travail des métaux, le travail du cuir, la poterie et ses dérivés : briqueterie, tuilerie, la vannerie, les activités liées à la pêche, etc.

d) Pédaaopie : la pédagogie doit être basée sur des techniques actives,

. formation alternée avec des stages pratiques, conduisant à une formation par centres d'intérêt,

formation liée au travail productif, mais intégrant une formation à la gestion.

el Instructeurs : profil conditionné par des compétences d'ordre pédagogique, technique et gestionnaire, stabilité dans le poste d'affectation souhaitée, contrôle des compétences des instructeurs en service, les sàlaires doivent se rapprocher de ceux pratiqués dans des coopératives de production, éviter les disparités avec les salaires des enseignants de disciplines générales.

f) Formation des instructeurs : formation technique, pédagogique ainsi qu'à la gestion administrative et financière, formation ouverte à. la vie active par l'association de milieux professionnels, utilisation de systèmes modulaires de formation et d'une pédagogie globalisée.

g) Recyclage et perfectionnement : ceux-ci doivent être inclus dans un système de formation des enseignants en métiers.

L

h) Formation des formaceurs des instructeurs : une attention particulïère doit être donnée à leur qualification, la formation de ces formateurs peut être faite dans les centres existants (CFP, ENA, etc.) selon des programmes spécifiques.

-

Travaux productifs : deux principes : tout travail productif doit être pédagogique et s'inscrire dans la progression de la formation, tout travail productif doit faire l'objet d'une facturation,

Contrôle des recettes : doit être assuré par la Direction régionale de l'édu- cation qui en informe les autorités locales et régionales.

k) Utilisation des ressources : amélioration des infrastructures et achat d'équipements, création d'un fonds de financement de projets production, réserve pour l'amortissement du matériel, intéressement du personnel.

1) Service central : intégré à la Direction de l'enseignement technique et professionnel, il doit assurer des fonctions de direction, d'appui et de contrôle des centres de formation et des ateliers de production.

- 1 -

PREMIERE PARTIE : GEBERALITES ET COLLEGES RURAUX

1. GENERAL ITE S

Le contexte socio-économique

1. La présentation générale du contexte socio-économique est donnée en annexe. Les points importants sont les suivants :

- l'archipel des Comores se compose de quatre îles dont trois faisant partie de la République fédérale islamique des Comores : Ngazidja (Grande- Comore), Ndouani (Anjouan), Moili (Mohéli) ;

- la superficie totale des trois îles est de 1.862 km2 ; - la population est estimée à 480.000 personnes dont plus de 80 pour cent vivent en zones rurales ;

- la densité moyenne de population est de 258 habitants par kilomètre carré, avec de grandes variations entre les îles ;

- le taux annuel d'accroissement de la population est estimé à 3,l pour cent ;

- la population active, estimée à 153.000 personnes, dont environ 121.000 occupées, est constituée en majorité d'agriculteurs ;

- le nombre d'élèves et d'étudiants du système scolaire s'élève à 83.474 (1987) ;

- le nombre d'élèves et d'étudiants du système scolaire s'élève à 83.474 (1987) ;

- le produit intérieur brut (PIB) est estimé à _environ 33 milliards de francs comoriens (1 F.K. = 1 F. CFA) ; -

- les dépenses budgetaires d'éducation représentent 4,1% du PIB, mais 21,3% des dépenses budgétaires totales (estimations 1986).

Le système éducatif général -

2. Le système éducatif aux Comores, calqué sur le système français, est de type 6-4-3, c'est-à-dire qu'il comporte :

- 6 années d'enseignement primaire ou fondamental, - 4 années d'enseignement secondaire de premier cycle, - 3 années d'enseignement secondaire de deuxième cycle.

3. La formation poçt-secondaire se fait soit dans les écoles spécialisées, soit à l'étranger par le biais de bourses d'études.

L'enseignement technique et professionnel

4. Doivent être distingués les établissements de formation technique et profes- çionnelle formelle des niveaux secondaire et supérieur et ceux informels ou extra- scolaires.

5. Il existe une Direction de l'enseignement technique et professionnel au sein de la Direction générale des enseignements du Ministère de l'éducation nationale, de la culture, de la jeunesse et des sports.

- 2 -

6. Dépendent de cette direction :

- 1'Ecole nationale technique de Mutsamudu, - 1'Ecole nationale de secrétariat et de commerce (ENSC). Deux établissements dépendent d'autres ministères :

- 1'Ecole nationale d'agriculture (ENA) : Ministère de la production, - 1'Ecole nationale de santé (ENS) : Ministère de la santé. La formation professionnelle extra-scolaire :

- le Centre de formation professionnelle de Ouani (CFP) : Direction de

- 1'Ecole nationale de pêche à Mutsamudu : Ministère de la production, - le Centre de formation en cours d'emploi, rattaché au garage du CEFADER, à Moroni , - la Division de la formation - vulgarisation du CEFADER dirige et anime un grand nombre d'activités de formation ponctuelles, - écoles privées de secrétariat ; d'un niveau jugé tout-à-fait insuffisant, ces écoles accueillent cependant un nombre important da jeunes exclus du système scolaire.

l'emploi et de la formation professionnelle,

L'Ecole nationale d'enseignement supérieur (ENES) et l'Institut -national de la jeunesse et des sports sont placés sous la tutelle du Secrétaire général du Ministère.

L'Ecole normale nationale d'Instituteurs dépend de la Direction générale des enseignements.

II. COLLEGES RURAUX

Cycle d'enseignement

7, Il s'agit du premier cycle d'enseignement secondaire, calqué sur le système français, et comprenant quatre années d'études, de la sixième à Pa troisième. Cependant, certains collèges ne possèdent pas de classe de troisième et les élèves doivent terminer leur cycle dans un autre établissement. Par ailleurs, certains lycées possèdent une classe de troisième ; situation transitoire, mais continuant d'exister.

. . Evolution des effectifs

Année scolaire

1981/1982 1982/1983 1983/1984 1984/1985 1985/1986 1986/1987

Sixième

3.527 3.708

' 4.409 4.951 4.697 4.242

Cinpuième

3.456 3.552 3.865 4.012 4.469 4.421

. . .

.. , . .. . .

Quat r i &me Tr o i s i ;me Total

3.016 2.655 12.654 3.081 2.980 13.321 3.249 3.5.49 15.072 3.423 3.455 15.841 3.688 3.663 16.517 3.971 4.759 17.393

8. Au cours de ces années, le nombre des élèves a progressé rapidement en raison de la poussée démographique et de la demande de scolarisation. Toutefois, les effectifs inscrits ne correspondent qu'à une fraction des classes d'âge correspondantes.

- 3 -

9. Les variations constatées au niveau des classes de sixième et troisième sont dues à des modifications du concours d'entrée en sixième et à l'accès à la classe de seconde.

ImDlantation

10. Les collèges ruraux sont au nombre de 45, répartis sur l'ensemble du terri- toire national. Leur mise en place n'a pas fait l'objet d'une étude préalable de la densité de la population scolaire, le Ministère de l'éducation ayant transformé des locaux administratifs existants (moudirias) en écoles.

11. Une rationalisation de ces écoles a été envisagée pour ramener leur nombre de 45 à 30, chacun ayant une capacité d'accueil de 400 à 500 élèves. De façon à permettre l'introduction d'une formation pratique, des ateliers ont été construits dans 13 d'entre eux.

12. Les 15 ateliers bâtis sont répartis dans les trois îles, deux collèges - la Coulée et Mitsamiouli - ayant reçu une dotation double. Leur implantation est donnée en annexe 2.

13. Les activités prévues à l'origine étaient : menuiserie, travail du fer, couture ; les travaux du bâtiment et ceux d'agriculture-élevage devant se faire 5 l'extérieur.

14. Ces bâtiments ont été construits avant que n'aient été définis les objectifs et programmes d'enseignement et sans qu'aient été pris en compte les inconvénients de leur proximité des salles de classe pour certains d'entre eux. Les contraintes liées au fonctionnement d'ateliers ont été sous-estimées, en particulier celles concernant le coût de la formation.

Situation actuelle

15. Les activités de formation pré-professionnelle n'ont pas encore débuté, aussi la plupart des atelièrs sont actuellement utilisés comme salles de classe.

DEUXIEME PARTIE : FORMATION PRE-PROFESSIONNELLE - PREMIER CYCLE D'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

. . -- 06.; ect ifs

Les principaux objectifs se- résument de la manière suivante :

- igtroduire, développer .et renforcer 1 ' enseignement: des: disciplines techni- ques et .scientifi:ques tendant à I'acquiçltion d'un savoir-faire ,manuel et

. . professionnel, .. par .l'int.roduction. des travaux ,pratiqués au. niveau du premier cyc1.e de l'enseignement secondaire ;

16..

- .

. . . . . .

. .

. . . . . :..

. .

. . , . . .

. . . -: donner aux 6lèves.j: .en ..particulier & ceux qui n.'accéd'eront..pas ..au deuxïème- . '

avec:profit une .formatiori-'ies préparant à 1 ' exercice d'une profession- ; . . .. .-. -cycle secondaire, les. cokaissances de base 'qui leur' permettr,ont.' de. .suivre. ....

.

- favoriser chez ceux qui quitteront l'enseignement, à quelque niveau que ce soit, sans avoir d'aptitudes ou d'objectifs professionnels déterminés, les - attitudes mentales et les modes de pensée propres à développer leur aptitude à l'action et à la réalisation, faciliter le choix d'une activité et l'accès à un premier emploi et leur permettre de poursuivre leurs formation et perfectionnement professionnel et personnel ;

- 4 -

- élargir les horizons de l'enseignement en servant d'introduction à la vie active par l'étude des matériels, des techniques et des procédés de production, de commercialisation et de gestion dans leur ensemble et étendre le processus de l'apprentissage par l'expérience pratique.

Population concernée

17. Il s'agit des &LéJres inscrits dans les classes du premier cycle d'enseigne- ment secondaire, c'est-à-dire dans les classes de la sixième à la troisième incluse .

ConceDtion générale

18. La formation technique et pré-professionnelle à assurer dans les collèges ruraux revêt une grande importance pour l'orientation et l'éducation des jeunes ; elle doit donc faire l'objet de programmes bien structurés, élaborés par les responsables de l'enseignement technique et professionnel avec les milieux profes- sionnels.

19. Ces programmes doivent faire une place équilibrée à la théorie et aux travaux pratiques et :

- reposer sur une méthode active d'enseignement et sur une approche expéri- mentale, et impliquer une expérience des méthodes de planification et de la prise de décisions ;

- initier les élèves à un large éventail de domaines technologiques, en même temps qu'aux situations concrètes qui se prés ent dans le travail productif ;

- faire acquérir des compétences pratiques concernant l'emploi, la répara- tion et l'entretien des outils et équipements ainsi que l'application permanente des mesures d'hygiène et de sécurité, que ces compétences soient destinées à être utilisées au cours des études, d'une formation professionnelle et d'un emploi ultérieurs, ou pendant les heures de loisir, et inculquer le respect de leur valeur ;

- apprendre à apprécier ce qui est bien conçu et habilement fait et dévelop- per le goût et le respect de la qualité dans le travail ;

- intégrer, dans les différentes disciplines, les concepts relatifs à l'environnement et à sa protection ;

- développer l'aptitude à communiquer, y compris par l'utilisation des moyens graphiques.

Personnel enseignant

20. Les enseignants chargés de l'enseignement technique et professionnel dans les collèges ruraux, que ce soit à temps complet ou à temps partiel, doivent avoir les qualités personnelles, morales, professionnelles et pédagogiques indispensa- bles à l'accomplissement de leur tâche,

- 5 -

21. Ces enseignants, qu'ils soient appelés instructeurs, maîtres-pratiques ou moniteurs, doivent :

- être familiarisés avec un large éventail de techniques, - être capables de les relier les unes aux autres et de les intégrer dans un

contexte plus large, social, économique, historique et culturel,

- être capables de guider et d'orienter leurs élèves. 22. Des professionnels qualifiés travaillant dans des secteurs autres que l'enseignement doivent être invités à faire des cours ou des démonstrations A des stades appropriés du programme de formation dans les collèges ruraux.

23. Les enseignants des matières générales dans les collèges ruraux dispensant cet enseignement pré-professionnel doivent, en plus des qualifications habituel- les, à la fois pédagogiques et techniques, être spécialement initiés aux objectifs et impératifs de ce type d'enseignement.

24. Les candidats à l'enseignement des travaux pratiques doivent être motivés pour ce métier ; cela exclut la désignation d'office d'enseignants de disciplines générales pour remplir cette fonction.

Canevas de la formation

25. La formation pré-professionnelle au niveau du premier cycle secondaire pourrait être articulée de la façon suivante :

a) Cycle d'observation - classes de sixième et cinquième : lère année (classe de 6ème) : tronc commun ; - disciplines : langue française - mathématiques - initiation technolo-

gique - travaux pratiques simples. Nota : âge théorique des élèves : 11 ans.

2ème année (classe de 5ème) : début d'orientation ; - disciplines :. langues française et arabe - mathématiques - technologie - travaux pratiques dans les différentes filières exis- tantes dans le collège - information sur les autres filières.

b) Cycle d'orientation - classes de quatrième et troisième : lère année (classe de 4ème) : formation centrée sur deux filières ; - disciplines : langues française, arabe, anglaise - sciences - forma-

tion spécifique dans un domaine principal et option dans un autre domaine : technologie - travaux pratiques.

2ème année (classe de 3ème) : spécialisation - une seule filière ; - disciplines identiques à celles de la classe de 4ème -

formation pré-professionnelle dans une filière.

Nota : âge théorique des élèves en fin de cycle : 14 ans.

.:

. . .

- 6 -

c) Masses horaires :

Les masses horaires peuvent être définies globalement au niveau de chacun de ces cycles pour les matières théoriques et pour la formation technolo- gique et les travaux pratiques, la répartition étant faite par les enseignants.

Travaux pratiaues

26. Les travaux pratiques doivent être choisis en fonction de leur objectif pédagogique et s'inscrire dans la progression de la formation. Si un certain auto-financement des collèges par le biais de travaux pratiques utilitaires peut être souhaité et recherché, il faut tenir compte de :

- la priorité de la formation sur la production, - la faible productivité qualitative et quantitative des élèves, - leur âge qui exclut certains travaux pénibles.

Les ressources procurées par ces travaux ne peuvent être que marginales, l'école doit donc disposer d'un budget de fonctionnement des sections de travaux pratiques.

Profil de sortie des élèves

27. A la sortie du cycle d'orientation, les élèves auront les informations nécessaires et les connaissances de base leur permettant de suivre une formation professionnelle pour l'exercice d'une profession. Les élèves poursuivant leurs études au niveau du deuxième cycle secondaire auront acquis des compétences prati- ques qui leur seront utiles, tant pour la suite de leurs études que pour un emploi ultérieur.

Cellule responsable

28. La formation pré-professionnelle doit être définie, organisée, mise en oeuvre, contrôlée et évaluée par la Direction de l'enseignement technique et professionnel (DETEP) du Ministère de l'éducation.

29. La formation pré-professionnelle ne peut être dissociée de la formation dispensée dans les disciplines générales ; il convient donc de rattacher les collèges ruraux où sera faite cette formation pré-professionnelle à la DETEP. Au sein de celle-ci, une cellule sera plus particulièrement chargée des collèges ruraux ; cette cellule pourrait s'appeler Service central des collèges ruraux et aurait pour fonctions :

- la définition deS.objectifs de formation, - l'élaboration des plans d'études et programmes de formation, - l'expérimentation pédagogique, - la production de matériels didactiques, - la sélection et le recrutement des instructeurs, - l'approvisionnement en matériels, équipements et matières d'oeuvre, - l'appui technique et pédagogique des enseignants, - la coordination avec les départements correspondants des autres ministères - la liaison avec les autorités administratives régionales et locales pour - etc.

s'occupant de formation en métiers,

le choix et l'implantation des filières de formation,

30. La vocation de ce service es d'être à la disposi ion des collèges ruraux en leur apportant le support logistique - humain et matériel - dont ils ont besoin pour dispenser une formation de qualité.

Etablissements pilotes

31. Compte tenu de l'inexistence d'instructeurs qualifiés et des délais néces- saires pour leurs sélection, recrutement et formation, ainsi que des ressources limitées du Ministère pour l'approvisionnement et le fonctionnement des ateliers, le démarrage des activités de formation ne pourra se faire que progressivement et dans un nombre limité d'établissements.

32. La définition de programmes de formation pré-professionnelle, leur élabora- tion et leur mise en oeuvre comportent des phases d'expérimentation et d'éva- luation. Compte tenu de la nécessité d'introduire rapidement cette formation dans les collèges ruraux et des ressources limitées, ces phases seront complétées dans un collège de la capitale. Les programmes validés seront introduits dans les autres collèges pilotes où ils recevront les ajustements nécessités par les contraintes et réalités spécifiques locales.

33. Le choix des établissements pilotes doit tenir compte de l'environnement socio-économique, technologique et culturel, ainsi que de 1 'appui que peuvent apporter au collège les autorités locales et la communauté environnante.

34. Pour des facilités de mise en route, d'appui technico-pédagogique, d'expéri- mentation et d'évaluation, il est suggéré de retenir quatre collèges comme établissements pilotes :

a) deux en Grande-Comore :

- CR de La Coulée : situé dans la capitale, donc à proximité du Minis- tère de l'éducation, de l'INE, de l'ENES, de la Direction de la forma- tion professionnelle, des services du CEFADER, etc. ;

- CR de Mitsiamouli : au nord de l'île, dans une zone en rapide dévelop- pement économique ;

_ - b) un à Anjouan :

- le CR d'0uani semble préférable à celui de Patsy en raison de la proximité du Centre de formation professionnelle et de celle de la capitale régionale, Mutsamudu ;

c) un à Mohéli : ceci pour tenir compte des besoins spécifiques à cette île.

35. Compte tenu du fait que ces établissements sont installés sur les trois îles de l'archipel, il importera de donner au service central des CR, ainsi qu'aux centres Co-participants (INE, ENES, etc.), les moyens logistiques, matériels et financiers, nécessaires à l'exécution de leurs activités.

Extension de la formation pré-professionnelle

36. En fonction des résultats obtenus dans les CR pilotes, de la disponibilitk de nouveaux enseignants et des ressources disponibles, la formation pré-profes- sionnelle sera étendue à d'autres établissements après qu'ait été faite une étude de factibilité, en particulier pour le choix des filières. Il ne peut donc être fourni un calendrier d'ouverture des ateliers de travaux pratiques.

- 8 -

37. Par ailleurs, le succès d'une formation pré-professionnelle repose, non seulement sur la qualité des programmes et d-es enseignants, mais aussi sur la sensibilisation des jeunes, des parents et de la communauté à la valeur des métiers manuels.

38. L'intérêt de cette formation et son succès dépendent également des mesures qui seront prises pour assurer, ultérieurement, la formation et le perfection- nement professionnel_s_,- ainsi que celles visant à aider à l'insertion dans la vie active.

Instructeurs : sélection. recrutement, formation

39. Aux paragraphes 20 et 21 a 6th présenté le profil général des enseignants chargés de la formation pré-professionnelle ; leur sélection, leur recrutement et leur formation doivent donc répondre à des critères de qualité.

40. Parmi les sources de recrutement possibles, on peut citer :

- enseignants des disciplines scientifiques, en activité, - bacheliers des séries scientifiques et techniques, - techniciens ou- techniciens supérieurs, diplômés, - sortants, diplômés, de 1'Ecole technique polyvalente, - sortants, diplômés, du Centre de formation professionnelle, - sortants,' diplômés, de 1'Ecole nationale d'agriculture, - sortants, diplômés, d'autres écoles spécialisées.

41. En raison de l'hétérogénéité des candidats potentiels, le système de formation le plus approprié est celui dit modulaire.

42, Selon les- disciplines techniques, il pourra également être fait recours aux centres nationaux de formation en métiers (CFP, ENA), la formation pédagogique et

. nléthodologique étant assurée par la Direction de l'enseignement technique avec l'assistance éventuelle de 1'ENES.

43. Dans la mesure du possible, la formation des instructeurs devra être faite dans le pays. Certains compléments de formation pourront être dispensés dans d'autres pays présentant des caractéristiques similaires à celles des Comores.

!

TROISIEME PARTIE : EXTENSION DES COLLEGES RURAUX - CENTRES DE FORMATION POLYVALENTE 1. COLLEGES RURAUX

Antécédents

44. Les collèges ruraux, ainsi appelés car, pour la plupart ils sont implantés en zones rurales, sont des établissements du premier cycle secondaire, allant, selon les collèges de la sixième à la quatrième ou à la troisième. Certains sont pourvus d'ateliers destinés à la formation pré-professionnelle des élèves.

Situation actuelle

45. Ces ateliers, construits dans le cadre d'un projet d'assistance de La BAD, doivent recevoir quelques équipements et outillages, actuellement entreposés dans les locaux du Bureau d'exécution des projets d'éducation. Nombre de ces ateliers sont actuellement utilisés comme salles de classe, les sections de travaux prati- ques n'ayant pu, jusqu'à présent, être mises en place.

- 9 -

46. L'utilisation rationnelle des locaux et équipements, comme l'attention qu'il convient d'apporter aux jeunes sortant du système scolaire ou non scolarisés - les uns et les autres sans aucune formation professionnelle - doit conduire à la mise en place d'un système de formation polyvalente post-scolaire.

Obi e c t i f s

47. Former les jeunes déscolarisés, en particulier ceux qui se sont arrêtés au niveau de la sixième année de l'enseignement primaire, ou au cours des cycles de l'enseignement secondaire, ainsi que les jeunes non-scolarisés et des adultes, en leur apprenant un métier qu'ils peuvent exercer dans leur milieu.

48. Ces objectifs sont :

- au niveau des apprenants : former des travailleurs, principalement ruraux, en leur permettant d'apprendre certaines méthodes et techniques de travail ; contribuer à la diminution du chômage et du sous-emploi dans les zones rurales ; stabiliser l'individu dans son milieu ;

- au niveau de la communauté : les collèges ruraux - centres de formation polyvalente doivent être des éléments actifs d'amélioration du niveau de vie socio-économique et culturel de la population environnante en la faisant bénéficier de nouvelles techniques et de leur expérience.

Population concernée

49. Cette action socio-éducative de promotion sociale s'adresse aux adultes, hommes et femmes, âgés de plus de quatorze ans, déscolarisés ou non-scolarisés. Les apprenants des centres de formation polyvalente se différencient en deux catégories selon qu'ils sont ou non-alphabétisés.

Fonctionnement

50. Les centres de formation polyvalente doivent appliquer les programmes de formation qui seront élaborés par le Ministère de l'éducation.

51. Le rythme de fréquentation ainsi que les programmes doivent être adaptés à chaque centre suivant la disponibilité des fréquentants, du personnel, des locaux, etc.

52. La formation des fréquentants vise essentiellement une éducation de base et . l'apprentissage des métiers, ainsi que la promotion artisanale.

<. 53. Il peut être organisé, à la fin de chaque trimestre et à la fin de l'année un ou des tests dont les modalités d'évaluation seront déterminées par la Direction de l'enseignement technique et professionnel (DETEP).

54. Une attestation de réussite peut être-délivrée à la fin de la formation. Cette attestat.ion mentionnant les notions acquises et, éventuellement, le projet réalisé. Une attestation de fréquentation peut être délivrée au fréquentant qui n'a pas terminé ou réussi le cycle normal de formation.

55. Chaque centre doit, dans la mesure de ses possibilités matérielles et finan- cières, organiser des activités de production artisanale, agricole et d'élevage, et promouvoir de petits projets productifs.

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56. Les activités de production visent le but de démonstration et de vulgari- sation. Toutefois, les centres peuvent vendre les produits d'artisanat, d'agricul- ture et d'élevage de leurs fréquentants. Les bénéfices nets peuvent être investis dans de petits projets de développement.

57. Un petit projet de développement a pour but de mettre sur pied une unité de production auto-suffisante et contribuer à l'éducation coopérative des fréquen- tants.

58. La gestion administrative et financière des ateliers, éventuellement érigés en pré-coopératives, doit être faite séparément de celle du centre.

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59. Les petits projets de développement réalisés dans le cadre des activités du centre doivent être gérés de manière à pouvoir distinguer leur gestion de celle des autres activités du centre de formation polyvalente.

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60. La caisse et le stock du centre sont gérés par un comité de gestion nommé par le directeur régional de l'éducation et dont le directeur du centre fait partie. Ce rôle est assuré par le directeur du centre en cas d'impossibilité de mise sur pied de ce comité.

61. Les besoins en matériel de fonctionnement des centres sont élaborés par leur directeur et centralisés k la Direction de l'enseignement technique et profession- nel au début de chaque année.

62. Les directeurs des centres gèrent les stocks et doivent faire un inventaire physique du matériel une fois par an. Celui-ci comporte deux opérations :

- l'établissement de la liste complète, par groupe, des marchandises, matériels, produits et divers éléments composant les stocks et l'équi- pement ;

- le contrôle des existants réels en tenant compte de l'inventaire précédent. 63. Le directeur du centre tient les documents comptables suivants. :

- les bordereaux de versement et de retrait, - le journal-caisse, - les fiches de stock, - les carnets des articles à vendre, - les bordereaux d'expédition. Commentaires

64. Les facteurs pouvant affecter le fonctionnement sont les suivants :

- méconnaissance des besoins locaux de formation en métiers ; - enseignement restant plus théorique que basé sur l'apprentissage du métier, par : . l'insuffisance quantitative et qualitative des équipement et matériels, . les difficultés d'approvisionnement en matières d'oeuvre, . l'insuffisance de qualification professionnelle et pédagogique des instructeurs,

. leur insuffisance en nombre,

. l'absence de documentation pédagogique et technique,

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. l'absence de budget de fonctionnement,

. l'insuffisance du contrôle et de l'appui technico-pédagogique des

. les difficultés d'assurer le suivi et le soutien des sortants des instructeurs de travaux pratiques,

centres de formation polyvalente.

65. Les facteurs pouvant favoriser le fonctionnement sont les suivants :

- l'appui de l'administration centrale et/ou locale, au fait des problèmes et soucieuse de les résoudre, - les bonnes perspectives d'une collaboration efficace entre la Direction de l'enseignement technique et professionnel et d'autres départements de divers ministères ainsi qu'avec les autorités regionales et locales,

- l'existence de centres pilotes bien dirigés et bien gérés pouvant servir de modèle ou de référence, - une population demanderesse de formation.

II. ATELIERS DE PRODUCTION

66. Ces ateliers, fonctionnant en parallèle avec les centres de formation ont pour objectifs :

67.

- de servir de structure d'accueil aux sortants des collèges ruraux - centres de formation polyvalente en leur assurant un cadre approprié' pour des activités productives qüi puissent., par les revenus procurés, leur donner de meilleures conditions de vie et les mettre ainsi à l'abri de 1 ' exode rural ;

- de satisfaire les besoins locaux en produits artisanaux de première nécessité ;

- de susciter l'imagination et l'initiative créatrices chez les jeunes artisans de manière favoriser leur perfectionnement et l'amélioration continue de leur production sur les plans quantitatif et qualitatif ;

- de créer des ressources permettant aux centres d'assurer leur financement ; - de rechercher les moyens de garantir l'écoulement des produits artisanaux

grâce à une étude et B une prospection minutieuses du marché et par un effort d'adaptation constante de la production aux besoins des localités et, éventuellement, de la clientèle extérieure ;

- d'aider au développement local par la formation et le perfecti d'artisans locaux.

Commentaires

Pour fonctionner correctement, c'est-à-dire comme une entreprise ou une coopérative de production, un atelier de production doit éviter une rotation rapide du personnel productif, ce qui risque de limiter et parfois empêchera l'admission de nouveaux sortants des CR.

68. Si le niveau de la formation initiale est faible, il ne permettra pas de susciter la créativité vers un artisanat utilitaire adapté aux besoins de la collectivité locale ou dirigé vers d'autres marchés..

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69. Cette faiblesse de formation se révélerait également dans les études de marché (actuellement inexistantes), ce qui conduirait de nombreux ateliers à rencontrer de sérieuses difficultés pour écouler leurs productions, même à perte.

70. Le Ministère de l'éducation pourrait posséder un magasin de vente, situé au centre de la capitale, Moroni ; ce magasin servirait, principalement, à écouler la production des collèges ruraux et des ateliers de production de Ngazidja - Grande Comore. Les autres collèges et ateliers, situés dans les autres îles de l'archi- pel, vendraient leurs productions par l'intermédiaire de ce magasin, mais il pourrait en exister de similaires au niveau des chefs-lieux de régions.

III. ANALYSE DES BESOINS EN METIERS

71. Elle est faite d'après :

- l'étude du Plan intérimaire de développement économique et social de la RFI des Comores, 1983-1986 ;

- des entretiens avec les directeurs régionaux de l'éducation, des direc- teurs de collèges, des enseignants et des élèves, ainsi qu'avec les autorités administratives locales rencontrées ;

- l'étude, conduite en 1981, par l'Institut national d'éducation (INE). 72. Cette -analyse, pour sommaire qu'elle soit, permet de dégager les grands domaines de formation, les spécialisations à créer, les niveaux de formation et la structure de l'enseignement qui semblerait répondre le mieux à une formation adaptée aux besoins de la population concernée.

73. Une analyse, plus complète, pourrait. être faite par le département "Recherches" de l'INE, avec le concours des autorités administratives locales, des associations sociales et culturelles existantes, et celui de 1'.!ENES qui forme les futurs enseignants des collèges ruraux.

Filières . . . .

74. Les propositions, suggestions et/ou recommandations qui suivent sont- le résultat des entretiens précités ; l'apport de chacune des parties ne peut être différencié. Elles tiennent également compte des différents séminaires et travaux réalisés par des commissions nationales au sujet de la formation extra ou para- scolaire. -.

Principe général

75. Quelques grandes branches ou filières dans lesquelles la formation comporte un ensemble de connaissances polyvalentes complémentaires (exemple : la filière "maçonnerie" ne doit pas se limites à la réalisation du gros oeuvre de construc- tion, mais comprendre également des travaux d'aménagement dits de second ordre tels que carrelage, installation sanitaire, installation électrique simple, peinture, etc.).

76. Cette formule permet une plus grande souplesse pour répondre aux attentes de la population concernée ainsi qu'aux besoins locaux de métiers artisanaux.

- 13 -

77. Les filières principales concernant la plupart des CR sont :

- les travaux du bâtiment, - le travail du bois, - la confection de vêtements et d'articles textiles pour la maison, - l'agriculture et le petit élevage.

78. A ces filières principales, peuvent être ajoutées d'autres, ponctuelles ou non :

- le travail des métaux, - le travail du cuir, - la poterie et ses dérivés : briqueterie - tuilerie, - la vannerie, - les activités liées à la pêche, etc. Contenu des filières

79. Les grandes lignes du contenu des formations technico-professionnelles peuvent être résumées de la façon suivante :

a) Filière construction

80. L'apprentissage de la maçonnerie sera complété par divers enseignements couvrant tout le travail à effectuer dans un bâtiment en s'arrêtant au niveau de la charpente. La maçonnerie reste la 'base de la formation dans cette filière mais les apprenants recevront également une formation comme la réalisation d'installa- tions sanitaires, la pose de carrelages, l'application d'enduits et peintures de protection, l'installation simple d'un éclairage et d'une prise de courant.

b) Filière bois

81. L'apprentissage de la menuiserie sera prioritairement axé sur la fabrication d'objets utilitaires et de mobilier adaptés aux besoins du monde rural, à la réalisation de charpentes et huisseries et, lorsque l'équipement des CR le permet, au travail des pièces tournées,

c) Filière métaux

82. La forge est une formation de base dans cette filière : elle est nécessaire dans toutes les zones de culture qu'il s'agisse de culture manuelle ou attelée. Le soudage doit également être enseigné - soudage à l'arc électrique et soudage oxy-acétylénique - sans qu'il s'agisse de l'apprentissage de procédés compliqués. La formation sera axée sur la réalisation d'objets métalliques (huisseries, mobilier ...) ainsi que sur des activités d'entretien, de réparations et de dépan- nage simples en petite mécanique.

d) Filière confection

83. IL s'agit principalement de la formatian en coupe et couture et, selon les besoins locaux, de tricotage, broderie, tissage. Un accent particulier doit être mis sur la confection de vêtements d'hommes et de garçonnets dont la réalisation, durant l'apprentissage, est demandée par un grand nombre d'hommes et de femmes (jeunes et adultes) attirés par le métier de tailleur.

. e) Filière agriculture et élevage

84. Dans un pays essentiellement rural comme les Comores, doit être consacré à la formation des instructeurs chargés d

un effort 3ns e i ane r

important - - 'agricul-

ture et l'élevage aux jeunes déscolarisés. En effet, il ne s'agit pas, pour ces maîtres, d'enseigner des techniques et méthodes connues et appliquées depuis longtemps, en particulier par les familles des apprenants et les apprenants eux-mêmes. L'une des raisons majeures du désintérêt des populations pour cette filière proviendrait du fait qu'elles auraient le sentiment de ne rien apprendre 4

de nouveau.

85. En relation étroite avec les services de l'agriculture et de l'élevage et en collaboration étroite avec les vulgarisateurs formés par ceux-ci, les maîtres auront une action de formation novatrice dans l'utilisation systématique de techniques modernes d'agriculture et d'élevage adaptées au contexte local, L'introduction de plants et semences améliorés, comme de cultures nouvelles, de même qu'une amélioration qualitative du petit élevage par l'introduction et la promotion de races améliorées et d'espèces nouvelles peuvent donner un regain d'intérêt à une filière actuellement rejetée par beaucoup d'apprenants et leurs

- familles.

86. Cette filière doit également favoriser l'implantation des jeunes formés en tant que petits exploitants, en particulier dans les zones de développement écono- mique et les nouveaux villages.

f) Autres filières

87. La poterie et la vannerie sont des activités répandues dans le pays et pour- lesquelles existe une demande importante de formation et, surtout, de perfection- nement. Selon les besoins locaux de formation et les disponibilités en matières premières, certains CR pourront en faire des filières principales.

88. Il en est de même pour le travail' du cuir, ainsi que pour les métiers de la pêche dans les zones littorales comme dans Le développement de la pisciculture artisanale en étangs ou bassins artificiels ainsi que dans les techniques d'éle- vage de crustacés sur zones équipées artificiellement.

IV. PEDAGOGPE

Techniques actives

89. La formaticm doit faire appel au maximum à des techniques actives, c'est-à- dire fondées sur une activité réelle des apprenants, non seulement dans le cadre des exercices d'application mais, de façon plus profonde, dans le processus complet de l'apprentissage.

90. Pour cela :

- on partira systématiquement de L'observation de la réalité et de la perception de celle-ci par les apprenants : ces derniers devront pouvoir exprimer leur attente et leurs projets ;

- cette analyse de la réalité donne à l'apprenant l'habitude de réfléchir avant de se lancer dans une réalisation qu'il risquerait de ne pouvoir mener à bien ;

- 15 -

- l'ensemble de la formation sera toujours structuré sur une progression axée vers l'objectif final d'une activité professionnelle indépendante ;

- les horaires de formation ne doivent pas être figés suivant un emploi du temps précis mais seront plutôt fonction des travaux à réaliser. Cela permettra de donner à la formation une apparence d'intégration à la vie active.

- - Centres d'intérêt

91. On s'orienterait ainsi vers une formation par centres d'intérêt, laquelle présente l'avantage d'une meilleure compréhension de la formation théorique, directement assimilable par l'apprenant car elle correspond à un travail concret effectué.

92. Dans l'esprit de rester proches de la réalité, les apprenants seront amenés à fabriquer des objets socialement utiles et adaptés à leur environnement.

Formation alternée

93. Chaque fois que les conditions le permettront, les apprenants devront confronter les acquis de leur formation avec des conditions réelles d'activité professionnelle, soit par des stages pratiques chez des artisans ou dans des coopératives de production, soit par la formation, dans les CR, d'apprenants ayant déjà, au moment de leur inscription, -une place d'apprenti dans une petite entre- prise locale.

Travail productif

94. En liant la formation à des activités de production, on réalise une certaine forme d'alternance tout en permettant aux apprenants de se familiariser avec la gestion d'un atelier de production. Il faut cependant faire très attention à ce que ce travail productif ne devienne pas l'objectif prioritaire des maîtres- pratiques.

Formation à la pestion

95. Il est indispensable que les jeunes formés soient capables, à l'issue de leur formation, de s'intégrer de façon opérationnelle dans une activité profes- sionnelle indépendante de type artisanal et non seulement de travailler dans une coopérative de production.

96. Pour ceci, ils devront être capables de procéder concrètement à :

- la constitution et l'organisation d'une petite entreprise artisanale, - la gestion commerciale de leurs activités, - aux opérations comptables et financières,. - aux activités techniques de production, - aux relations avec l'environnement administratif, technique et financier, - de s'adapter à l'évolution des techniques et des marchés.

97. Les aspects de formation technique sont importants, mais ils ne suffisent pas pour permettre la parution de véritables petits entrepreneurs individuels, capables de prendre en charge leur installation et leur développement.

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v. MAITRES-PRATIQUES

98. Tout le succès (ou l'échec) des formations en métiers repose sur les instructeurs, appelés égaiement "maîtres-pratiques". Leur recrutement, leur formation, leur suivi doivent faire l'objet d'une attention particulière.

Profil

99. Les personnes qui s'engagent comme maîtres-pratiques dans les CR doivent être motivées pour ce métier. Ces instructeurs et instructrices devront posséder des compétences d'ordre :

i - pédagogique, afin de mettre en oeuvre convenablement la pédagogie active choisie. Ils devront savoir analyser les interactions de l'environnement avec la formation des apprenants ;

- technique, faites d'une bonne formation initiale étayée par une expérience professionnelle de plusieurs années dans la filière enseignée ;

- gestionnaire, tant commerciale que comptable ou financière, afin d'assurer une formation concrète des apprenants dans ces domaines. Ces compétences seront également utiles lors du travail productif devant contribuer 2 l'auto-financement du CR.

Stabilité du poste

100. La stabilité des instructeurs dans leur poste d'affectation est un facteur important de réussite, tant pour le rayonnement du CR dans son environnement que pour le suivi des 'sortants.

101. Dans la mesure du possible, les désirs des instructeurs quant à leur lieu d'affectation seront pris en considération. Il est souhaitable que les instruc- teurs restent au moins cinq années dans le même poste.

Cauacité d'adaptation des instructeurs en activité

102. La dynarnisation des filières de formation en métiers va nécessiter, pour beaucoup de maîtres-pratiques, des formations complémentaires. Si un certain nombre d'instructeurs en activité pourra s'adapter aux exigences de leur fonction, il conviendra cependant d'envisager de se séparer de certains, dont les compéten- ces pédagogiques, techniques, professionnelles, de gestionnaire ou les qualités morales ne répondraient plus aux critères définis.

Recrutement

103. Lors du recrutement de nouveaux instructeurs, que ce soit pour répondre aux besoins des CR dans leur expansion ou pour l'ouverture de nouvelles filières comme pour combler certains départs, on vérifiera- que les candidats :

- sont bien motivés pour le métier qui les attend ; - possèdent au moins un -diplôme ou un certificat d'aptitude professionnelle

t

dans la spécialité qu'ils devront enseigner ; -

- ont une pratique de plusieurs années dans leur métier ; - ont de bonnes références morales.

- 17 -

104. Il est souhaitable que les candidats passent une série de tests de sélection, suivie d'un entretien avec un spécialiste de la Direction de l'enseignement technique et professionnel (DETEP).

Format ion

105. C'est sur les maîtres-pratiques que repose le bon fonctionnement de leur filière dont dépendra la réputation et l'influence dü CR dans le milieu envi- ronnant.

106. La difficulté majeure est de recruter des candidats expérimentés en raison du faible niveau de salaire qui leur est proposé par la Fonction publique.

107. Les salaires proposés aux maîtres-pratiques devraient se rapprocher de ceux auxquels ils pourraient prétendre, sinon dans le secteur privé, du moins dans une coopérative de production. Il convient d'éviter une disparité de salaires entre les maîtres-pratiques des CR et ceux de l'enseignement des disciplines générales.

108. Leur formation comportera, outre des cours généraux, une partie technique professionnelle, une partie pédagogique et une partie gestion.

a) Formation technique

109. Il s'agira essentiellement d'une mise à niveau professionnelle dans la spécialité. L'instructeur doit connaître parfaitement son métier avant de pouvoi-r l'enseigner. C'est pourquoi cette formation comportera une partie d'enseignement théorique, qui est indispensable, mais la pratique professionnelle sera prépon- dérante.

110. Durant toute la période de formation, les futurs maîtres-pratiques seront incités à faire preuve de créativité afin qu'ils soient capables d'adapter leur enseignement aux réalités matérielles du CR et de son environnement et de former de futurs artisans capables d'initiatives.

b) Formation pédagogique

111. Il y sera enseigné les méthodes pédagogiques par objectif, par centre d'intérêt, par étude de cas ainsi que la complémentarité des savoir, savoir-faire et savoir-être. Cette formation sera assurée selon des méthodes actives.

112. Les élèves-maîtres en métiers seront habitués à travailler en sous-groupes regroupant plusieurs spécialités afin de développer en eux l'intérêt du travail en équipe. Ceci les sensibilisera à la nécessité de s'ouvrir vers l'extérieur.

c) Formation à la gestion

113. Cette formation est faite dans un double but : d'une part la gestion admi- nistrative et financière des CR et ateliers de production, d'autre part la forma- tion ultérieure des élèves.

- Gestion administrative 114. Si la gestion administrative du CR incombe à la direction de celui-ci, il est souhaitable que les maîtres-pratiques prennent l'habitude de la gestion administrative de leur atelier afin qu'ils puissent donner ensulte une formation à leurs élèves dans ce domaine.

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- Gestion financière -

115. La viabilité des CR, leur amélioration pédagogique et matérielle ainsi que la recherche d'un certain auto-financement passent obligatoirement par une gestion stricte et rigoureuse. Le centre socio-éducatif doit être un modèle, d'autant plus qu'il a pour mission de former de futurs coopérateurs et des artisans indépendants. Une attention particulière sera apportée à la gestion des travaux productifs.

Méthodes et moyens DédaFOgiQUeS

116. L'enseignement doit être orienté vers l'acquisition de méthodes générales basées sur la réflexion-et développant l'aptitude à s'adapter à des situations ultérieures spécifiques. Cet objectif sera partiellement atteint si l'on a pris soin d'éveiller et de développer l'esprit critique de l'élève pour lui permettre de :

- discerner entre l'important et l'accessoire ; - attribuer à chaque chose une importance conforme à la réalité ; - apprendre à poser correctement un problème. 117. En outre, il est nécessaire de considérer les aspects suivants de la formation :

- promotion du travail en équipe ; - recherche du résultat par une activité procédant d'une analyse scienti-

- développement de la créativité et de l'esprit d'initiative ; - sens des responsabilités. fique et non de façon aléatoire basée sur l'improvisation ;

118. Parmi -diverses solutions possibles, il peut être envisagé un système de . formation des maîtres-pratiques dont les lignes directrices sont les suivantes :

Formation ouverte à la vie active par l'association des milieux profes- sionnels..

Formation concrète, évolutive et intégrée par l'application d'une forma- tion modulaire et d'une pédagogie globalisée :

-

_.

formation modulaire, qui remplace le cycle scolaire par des modules de durée variable correspondant à des objectifs de formation bien défi- nis, permettant de déboucher sur une compétence réelle de formateur dans un métier déterminé. Le système modulaire permet de donner aux élèves une formation différenciée, chaque cours étant distribué en un r

certain nombre de modules qui sont indépendants les uns des autres tout en étant complets et coordonnés. Chaque module d'étude ou de formation comporte, non seulement les indications scientifiques ou techniques nouvelles, mais encore les données qui sont indispensables à la compréhension, l'indication des objectifs de la séquence, le libellé des notions nécessaires et. pré-requises ainsi que les tests d'entrée et de' sortie de chaque module ;

pédagogie globalisée, basée sur l'acquisition des connaissances technologiques et techniques et des savoir-faire, à partir de réalisa- tions concrètes, ce qui implique que la formation doit se faire dans .

des conditions proches de celles d'entreprises artisanales de pro- duction. Elle consiste, également, à intégrer les connaissances des

I

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différentes disciplines autour d'une série de réalisations profession- nelles de manière à faire comprendre à l'élève-instructeur l'utilité et l'interdépendance des différentes connaissances. Le découpage du programme en "matières" dispensées de manière indépendante est remplacé par un système intégré oÙ connaissances théoriques et savoir-faire sont liés à leurs applications.

Formation à la fois professionnelle et technique : la formation des instructeurs en métiers implique une compétence professionnelle et technique opérationnelle et évolutive permettant de maîtriser le plus grand nombre de problèmes techniques (contraintes de production, utili- sation de technologies appropriées, dépannages, réparations, etc.).

Formation alternée : entre structure de formation (Centre de formation sociale, autres centres de formation) et milieux professionnels, qu'il s'agisse de coopératives de production, de sociétés de développement rural intégré, d'entreprises artisanales ou de petites ou moyennes entreprises industrielles ou agricoles. Les stages en secteur de production sont préparés conjointement par le corps enseignant et les responsables de l'entreprise ; ils sont suivis par les enseignants et doivent correspondre à des niveaux croissants : stage "ouvrier", stage '' t e chni c i en" , s t ag e " p ers onn e 1 d ' encadrement " .

Observations

119. Le contenu de la formation est déterminé par la description des professions (emplois, tâches, etc.). La description des professions indique les exigences auxquelles devra répondre la personne une fois installée comme producteur et spécifie les tâches qu'elle devra exécuter, ainsi que le niveau de qualification, d'instruction et d'expérience que cette personne doit atteindre afin d'être capable d'assumer ses responsabilités à l'issue de sa formation. Elle se fonde sur un répertoire des qualifications requises pour les. professions particulières à chacun des secteurs de l'économie et sert elle-même dé base à la mise au point des programmes de formation. 'Ceci est valable pour les formations d'artisans ruraux pour lesquels il faut définir les qualifications requises ; cette étude doit être menée conjointement par le département de la promotion sociale, celui de l'artisa- nat et la direction de la formation professionnelle.

120. L'application du système modulaire permet un gain de temps important pour les enseignants et les élèves ; il permet aussi la diversification des formations en fonction des besoins. Cependant, il est à noter que l'élaboration des unités modulaires demande un temps important et re<Ùïert des enseignants expérimentés en ce domaine. Il serait souhaitable de pouvoir disposer de modules élaborés par des organismes ou centres de formation (qu'ils soient nationaux, internationaux, publics ou privés) ; l'adaptation de ces modules aux besoins spécifiques des CR étant assurée par le personnel responsable des programmes au sein de la DETEP, en coordination avec les milieux professionnels.

121. La formation doit être réaliste afin de permettre aux futurs maîtres- pratiques d'apporter des solutions spécifiques (connaissances - techniques - savoir-faire) aux problèmes effectivement rencontrés dans leur CR d'affectatian ou liés au milieu socio-économique local. Ceci est particulièrement important lorsque l'environnement technologique du lieu d'affectation ne correspond pas à celui du centre de formation ou à celui des entreprises où se sont déroulés les stages.

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122. La formation var-era en fonction de l'orA&ine des 6 èves-instructeurs. Elle s'organisera autour de différents modules répondant aux besoins pédagogiques et professionnels des futurs maîtres-pratiques.

Recvclaae et perfectionnement

123. Tout système de formation doit prendre en compte la nécessité des actions de recyclage et de perfectionnement. Cela est d'autant plus indispensable lorsqu'il s'agit de formateurs qui travaillent pour et avec une population elle-même deman- )

deresse d'une formation évolutive susceptible de les conduire à un mieux-être économique et social. .

Formation des formateurs de formateurs 4

124. Le Ministère de l'éducation envisage de confier à l'EMS la préparation des futurs instructeurs et encadreurs des collèges ruraux et ateliers de production. Une attention particulière doit être donnée à la qualification des personnels chargés de la formation générale, technique, pédagogique et méthodologique des futurs maîtres-pratiques. En ce qui concerne les métiers de la construction, du travail du bois, du travail des métaux (en particulier la forge et le soudage), il peut être fait appel au CFPP (Centre de formation et de perfectionnement profes- sionnels, qui dépend du Ministère du trayail et de la formation professionnelle) qui assure la formation théorique, pratique et pédagogique de ses propres instruc- .

teurs ;- le CFPP mettant au point, avec les responsables de la DETEP un programme spécifique de formation pour les formateurs des maîtres-pratiques. Il en ira de même pour les autres métiers choisls pour lesquels il convient d'utiliser les capacités de formation spêcifique existantes dans le pays (exemple : agriculture,

, élevage, poterie, etc.).

Préparation des lecons

125. Les enseignants, quelle que soit leur ancienneté, doivent préparer de façon complète chacune des leçons qu'ils doivent dispenser.

126. L'enseignement des disciplines aussi bien celles dites générales que celles scientifiques ou techniques et professionnelles est une science vivante que ne cessent d'enrichir la documentation, l'expérience, la recherche et l'évolution.

127. Livres et revues apportent régulièrement des éléments nouveaux qui facili- tent la mise à jour de la matière à enseigner. L'expérience quotidienne améliore constamment la pédagogie de l'enseignement.

128. Il serait fallacieux de croire qu'une 'leçon, une fois préparée, devient quelque chose d'intangible, d'immuable. Des remaniements, voire une refonte complète s'avèrent souvent nécessaires sans, pour autant, faire l'objet d'une systématisation.

129. Une leçon ne peut être improvisée sinon elle risque de s'écarter de ses objectifs, de négliger l'appui du matériel didactique, de dépasser l'entendement des élèves, de se transformer en une' conférence, peut-être brillante, mais certainement inefficace.

130. Chaque élément de la leçon devra donc être préalablement étudié, en tenant compte.de l'importance et des difficultés de la matière, du niveau des élèves, du matériel et de la documentation disponibles, etc.

- 21 -

Y

131. Les fiches sont préférées aux cahiers pour diverses raisons : elles sont plus maniables, elles peuvent être complétées ou même -remplacées, sans dommage pour l'ensemble du cours ; les documents annexes (plans, schémas, dessins, questionnaires, résumés, etc.) peuvent être joints avec la fiche correspondante et constituer un dossier (ou liasse) complet de la leçon, etc.

132. Il n'est pas possible de fixer avec précision le contenu de la fiche, la préparation de telle leçon n'ayant pas les mêmes exigences que telle autre. Certaines rubriques sont, cependant, communes à un grand nombre de disciplines.

VI. TRAVAUX PRODUCTIFS

133. Chaque CR peut et doit assurer une partie, voire la totalité de son finance- ment par des travaux pratiques utilitaires. Les deux principes de base sont les suivants :

a) Tout travail productif doit être, avant tout, pédagogique et s'inscrire dans la progression de la formation.

b) Tout travail productif doit faire l'objet d'une facturation.

Exemples de travaux pratiques utilitaires

134, Ils sont les suivants' :

Section construction : construction, entretien, réparation d'ouvrages en maçonnerie ; production de matériaux de construction (briques, tuiles, etc.) à partir des matières, premières locales, etc.

S ec t i on menuis eri e : fabrication et installation de charpentes, huisse- ries ; réalisation de mobiliers divers ; confection de matériels didactiques pour les écoles, etc.

Section forge-soudage : confection de mobiliers métalliques, de grilles, huisseries ; confection, réparation de matériels aratoires, d'outils, etc.

Section coupe-couture : vêtements pour enfants, femmes, hommes ; linge de maison ; objets décoratifs, broderies, articles divers.

Section agriculture : production de fruits et légumes, amélioration et diversification des cultures, création de Pépi- nières, plantation d'arbres, etc.

* Section élevage : amélioration des techniques d'élevage de petits

animaux domestiques (cuniculture, aviculture, apiculture, ovins, caprins, etc.) introduction et diffusion de races améliorées ou nouvelles.

Section ménagère : introduction et diffusion de nouvelles techniques et méthodes culinaires et nutritionnelles ; transforma- tion de produits agricoles et d'élevage (farines, huiles, confitures, panification, pâtisserie, charcuterie, etc.).

.

- 22 -

Destinataires des travaux

135. Il s'agit :

- du Collège rural, - des autres CR et établissements scolaires, - de l'administration de tutelle et autres administrations, - des collectivités publiques, - des particuliers (fonctionnaires, commerçants, entreprises privées, etc.). Le CR doit établir l'ordre de priorité des destinataires selon des critères

d'efficacité pédagogique et de rentabilité.

Choix des exercices et travaux

136. Les exercices et travaux pratiques sont choisis pour leur valeur pédago- gique, mais, dans la mesure du possible, ils doivent être utilitaires. Ils doivent s'inscrire dans le programme de formation et non perturber celui-ci. Respecter la progression, mais chercher également à l'améliorer.

137. Les enseignants et élèves doivent être imaginatifs, rechercher et proposer des travaux pédagogiques socialement utiles- ; s'ouvrir vers l'extérieur, répondre à certains besoins latents, mais non exprimés, de la population. Cela demande évidemment initiative t dynamisme (direction, instructeurs, élèves).

138. Il faut éviter le plus possible les commandes de séries importantes, le CR est une école et non une entreprise de production. Il en va différemment pour un atelier de production annexé à un CR.

139. Il faut, égaiement, éviter avec soin de concurrencer les petites entreprises artisanales, agricoles ou industrielles, locales ; s'entendre avec elles ; n'accepter que des travaux qu'elles ne peuvent réaliser (faute de personnel, de matériel, etc.).

Facturation

140. Il est- important pour ï'administration centrale de connaître, avec le plus de précision possible, dans quelle mesure les CR assurent une partie de leur financement. C'est la raison pour laquelle tout travail productif, quel qu'il soit, doit faire l'objet d'une facturation. Ce Principe ne doit souffrir aucune exception.

141. Il permet d'ailleurs, dans une certaine mesure, de diminuer certaines "anomalies" : instructeurs faisant travailler les élèves pour leur compte per- sonnel ; fonctionnaires indélicats qui se meublent gratuitement, etc.

142. Chaque section doit donc tenir sa propre comptabilité (comptabilité simple, 7,

car il n'est guère possible d'introduire une comptabilité analytique à ce niveau).

143. Le CR regroupe les données comptables de chaque section et doit établir périodiquement un bilan qu'elle transmet à l'administration centrale. Cette forme de. procéder est relativement s-imple et n'entraîne pas une surcharge de travail pour les responsables de sections et du CR. La participation des apprenants à la

.tenue de cette comptabilité est également un des éléments de la formation;

-. ;

-.23 -

144. Il est également important, surtout sur le plan psychologique, qu'au niveau du CR et même de la communauté, les résultats obtenus soient connus de tous (affichage par exemple, ou tableaux périodiques, etc.), ce qui favorise l'émula- tion et renforce la motivation.

Contrôle

145. Le contrôle des recettes générées par les activités productives peut être

autorités communales et provinciales de qui relèvent le CR. + assuré par les directions régionales de l'éducation qui informeront également les

Utilisation des excédents de ressources 4

146. Les excédents de ressources (ou bénéfices) qui résultent des activités productives du CR pourraient être distribués de la façon suivante (suggestion) :

a) 50% pour l'amélioration de l'infrastructure et l'achat d'équipements, outillages, etc. et l'entretien de ceux-ci,

b) 30% pour l'établissement d'un "Fonds de production", destiné 5 la création de nouveaux projets d'activités productives dans le CR.

15% pour la stimulation du personnel qui participe aux activités produc- tives (intéressement).

c)

d) 5% pour .la constitution d'une réserve pour l'amortissement du matériel . (machines, équipements, outillages des ateliers du CR).

147'. La.répartition des excédents de ressources sera déterminée par le comité de gestion du CR, en accord avec la Direction régionale de l'éducation.

Financement des projets

148. Les CR devraient pouvoir financer leurs projets de production :

a) Avec des prêts, dont la garantie n'affecte pas le patrimoine institu- tionnel, par le biais de contrats internes avec des associations locales (association des parents des apprenants, administration communale, etc.).

b) A base de contrats de production avec diverses institutions ou clients publics ou privés.

c) Par l'établissement de contrats ou conventions avec des personnes ou institutions des secteurs public ou privé pour une meilleure utilisation de la capacité ins'tallée (mise à disposition, temporaire ou périodique, d'ateliers, machines, outillages, au bénéfice de petits artisans ou entrepreneurs. - Dispositions à prendre pour l'assurance des locaux et des biens -).

Y

d) Par l'obtention de dons en argent ou en matières d'oeuvre (y compris plants, semences, animaux reproducteurs, etc.) des'autorités communales, provinciales ou autres.

-

- 24 -

e) Par l'obtention, auprès du Ministère de tutelle, .d'un financement spécifique, après présentation et acceptation du dossier de projet. -

f) Par tout autre accord de coopération ou de financement extérieur, sous réserve de l'autorisation préalable des autorités de tutelle.

VII. SERVICE CENTRAL DES COLLEGES RURAUX

149. Le service central des Collèges ruraux, au sein de la DETEP, doit être doté des moyens matériels, financiers et humains lui permettant d'assurer ses différen- tes fonctions de direction, d'appui et de contrôle.

150. Les attributions du chef de service et du personnel placé sous ses ordres seront définies avec précision en ce qui concerne les activités de :

1

- Direction des Collèges ruraux, - coordination avec les départements correspondants des autres ministères

- appui aux collèges et ateliers sociaux de production ; - inspection : technique - pédagogique - comptable ; - expérimentation pédagogique, en particulier dans les centres pilotes ; - documentation et production de matériels didactiques à l'usage des enseignants et élèves des CR et des personnels des ateliers de production ; - formation et perfectionnement des personnels, y compris ceux de direction,

- recherche en matière de formation des adultes - approvisionnement en matières d'oeuvre ; - diffusion et commercialisation des produits réalisés par les CR et

- implantation et diffusion de nouveaux métiers (en coordination avec le

- etc. La vocation de ce service est essentiellement centralisatrice et à la dispo-

sition des centres répartis dans les différentes régions du pays. A cet effet, le service central des CR devrait réaliser et tenir à jour un dossier complet par collège.

152. Ce dossier comprendrait, entre autres éléments qui pourraient s'avérer

s'occupant de formation en métiers ;

de ces cent.res et ateliers ; _ .

;

ateliers sociaux ;

département de llartisanat),

-151.

. utiles :

un plan de masse ; les caractéristiques physiques et techniques des bâtiments, locaux et 4

équipements ;A

les plans d'installation des canalisations de fluides (eau, électricité) ; la situation géographique et les plans de zones de culture attribuées au CR ; une fiche synthétique reprenant les principales caractéristiques du CR ; une fiche annuelle d'inspection technique des installations.

153. Il est souhaitable que ce dossier soit complété avec des photographies, une partie tonsacrke au personnel, précisant, pour chaque personne travaillant dans le centre : sa formation générale et professionnelle, son cursus professionnel, les besoins de formation, recyclage et perfectionnement.

- 25 -

4

154. En relation avec le département du personnel du ministère, le service des CR peut contribuer à la mise en place d'un plan de carrière des agents, qu'ils soient sous statut ou sous contrat.

155. Afin de relever rapidement le niveau de formation dans les CR et pour que celle-ci ne soit pas une formation professionnelle au rabais (risque qu'elle soit considérée ainsi par les populations et autorités locales), il est nécessaire de développer les stages et sessions de perfectionnement ou de recyclage des instruc- teurs en activité ; les conditions existant dans la majorité des CR dans lesquels ils seront affectés, ne leur permettant pas de s'auto-former ou de s'auto- perfectionner. - QUATRIEME PARTIE : PROPOSITION POUR UN PROJET D'ASSISTANCE PREPARATOIRE

A. Ob-iectif de déveïomement

156. Ce projet apportera au Gouvernement le soutien nécessaire pour la réalisa- tion des politiques et programmes de développement économique et social en renfor- çant les capacités humaines et les conditions matérielles de la Direction de l'enseignement technique et professionnel du Ministère de l'éducation, de la culture, de la jeunesse et des sports. Cette direction est chargée d'appliquer la politique de formation dans les Collèges ruraux.

B. Objectif immédiat

157. Aider la Direction de l'enseignement technique et professionnel à préparer les capacités humaines et les conditions matérielles nécessaires pour mener à bien l'introduction des travaux pratiques dans les Collèges ruraux :

- sélection, recrutement et formation des instructeurs, - élaboration des programmes, - expérimentaEion, évaluation de ceux-ci dans les collèges pilotes, - recherche de travaux productifs utilitaires en vue d'un auto-financement

- orientation des sortants vers une formation professionnelle spécialisée ou partiel,

vers la vie active.

158. A la fin de la phase préparatoire, 1%-Direction de l'enseignement technique et professionnel disposera :

- d'une cellule chargée spécifiquement des ateliers de travaux pratiques dans les collèges ruraux, des programmes qui y seront dispensés, du suivi - des instructeurs ; *

- de techniciens initiés à l'élaboration de programmes de formation en métiers baséS.sur des profils professionnels de formation ;

- d'une proposition de projet d'assistance technique de plus longue durée pour l'extension des formations en métiers vers d'autres catégories de personnes : jeunes déscolarisés, adultes ne pouvant accéder aux institu- tions de formation professionnelle du Ministère du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle.

- 26 -

C. Considérations sDéciales

159. Ce projet vise à :

a) donner une formation pré-professionnelle aux jeunes, garçons et filles, inscrits dans les callèges ruraux et suivant les cours du premier cycle d'enseignement secondaire ;

- b) former des adultes et les jeunes déscolarisés, en particulier ceux qui f

se sont arrêtés au niveau de la sixième année de l'enseignement pri- maire, ou au cours du premier cycle de l'enseignement secondaire, en leur apprenant un métier qu'ils pourront exercer dans leur milieu ;

c) contribuer à la diminution du chômage et du sous-emploi dans les zones rurales ;

d) stabiliser l'homme dans son milieu ;

e) améliorer le niveau de vie socio-économique de la population environ- nante en la faisant bénéficier de nouvelles techniques et des expé- riences acquises.

D. Origine et iustification.

Context'e socio-économiaue

160. Il est le suivant :

- l'archipel des Comores se compose de quatre îles dont trois font partie de la République fédérale islamique des Comores :- Ngazidja (Grande-Comore), Ncizouani (Anjouan), Moili (Mohéli) ;

- la superficie totale des trois îles est de 1.862 km2 ; - la population est estimée àT480.000 personnes dont près de quatre-vingt pour cent vivent en zones rurales ;

- la densité moyenne de population est de 258 habitants par kilomètre carré, avec de grandes variations entre les îles ;

- le taux annuel d'accroissement de la population est estimé à 3,l pour cent ;

- la population active, estimée à 153,000 personnes, dont environ 121.000 occupées, est constituée en majorité d'agriculteurs ;

I - le produit intérieur brut est estimé à environ 33 milliards de francs comoriens (1 F K = 1 F CFA) ;

- les dépenses. budgétaires d'éducation représentent 4,1% du PIB, mais 21,3% des dépenses budgétaires totales (estimations 1986).

Le système éducatif général .

161. Le système éducatif aux Comores, calqué sur le système français, comporte :

- 27. ,-

- 6 années d'enseignement primaire ou fondamental, - 4 années d'enseignement secondaire de premier cycle, - 3 années d'enseignement secondaire de deuxième cycle ;

la formation post-secondaire se fait soit dans les écoles spécialisées, soit à l'étranger par le biais de bourses d'études.

Analyse

162. En 1986/1987, les 62.326 élèves fréquentant l'école primaire ne représentent que 63,8% de la population scolarisable correspondante. Des 14.819 élèves inscrits en première année (CP l), 3.784 seulement, soit 25% peuvent espérer obtenir le brevet d'études primaires et accéder à l'enseignement secondaire.

163. La situation est la même dans l'enseignement secondaire : des 4.242 élèves inscrits en classe de sixième en 1986/1987, 1.542 peuvent espérer atteindre la fin de la classe de troisième, mais seulement 190 d'entre eux entreront en seconde.

164. Ce sont donc des milliers de jeunes qui sont exclus du système scolaire, soit qu'ils n'aient pas été scolarisés, soit qu'ils aient abandonné - volontaire- ment ou par échec aux examens - aux différents niveaux de l'enseignement primaire ou du premier cycle secondaire, et sans qu'ils aient reçu une formation leur permettant de s'intégrer dans la vie active.

0b.iectif des travaux pratiques dans les collèges ruraux

165. Il s'agit de donner une formation pré-professionnelle aux élèves par des activités concernant :

- les travaux du bâtiment, - le travail du bois, - le travail des métaux et la petite mécanique, - la confection d'articles textiles, - l'agriculture familiale et le petit élevage.

166. D'autres activités peuvent être envisagées dans certains collèges ruraux :

-_ le travail du cuir, - la poterie et ses dérivés : briqueterie, tuilerie, - les activités liées à la pêche.

167. Le choix des filières, pour chaque collège, se fera en fonction des besoins locaux de formation, des possibilités offertes par l'environnement économique et social et des plans et programes locaux de développement.

Programme BAD *

168. Aménagement de 13 collèges, construction et équipements des ateliers desti- nés aux travaux pratiques. Ces ateliers servent, actuellement, dans la plupart des collèges, de salles de classe, les travaux pratiques n'ayant pu.commencer faute : de programmes, d'objectifs, d'instructeurs ainsi que des conditions minimales d'organisation tant au niveau central que local.

169. Le recrutement de l'expert qui était prévu pour aider à la définition des .

plusieurs années ; la situation actuelle est donc inchangée par rapport à 1980. ~ objectifs de formation et à la conception des programmes a été suspendu pendant

- 28 -

170. Le succès d'une formation pré-professionnelle (ou professionnelle) repose sur plusieurs préalables :

- la qualité des enseignants, - la sensibilisation des jeunes, des parents, et de la communauté à la valeur des métiers manuels, - la disponibilité des ressources nécessaires au fonctionnement des ateliers,

- l'approvisionnement en matières d'oeuvre, - la primauté des activités de formation sur celles de production, - la mise en place d'un service chargé spécialement des sections de travaux pratiques dans les collèges ruraux, au sein de la direction de l'enseigne- ment technique et professionnel.

r

171. Compte tenu de l'inexistence d'instructeurs qualifiés et des délais néces- saires pour leur sélection, recrutement et formation, ainsi que des ressources limitées du Ministère pour l'approvisionnement et le fonctionnement des ateliers, le démarrage des activités de formation ne pourra se faire que progressivement et dans un nombre limité d'établissements.

172. L'intérêt de cette formation pré-professionnelle et son succès dépendent également des mesures qui seront prises pour assurer, ultérieurément, la formation et le perfectionnement professionnels soit dans le cadre du Ministère de l'éduca- tion (transformation des collèges ruraux en centres de formation polyvalente), soit dans celui du Ministère du travail, de l'emploi et de la formation profes- sionnelle ; cela implique la définition d'une politique générale de la formation.

Résultats escomptés

173. A la fin du projet, la Direction de l'enseignement technique et profession- nel disposera :

d'une cellule cllargée spécifiquement des ateliers de travaux pratiques dans les collèges ruraux, des programmes, du suivi des instructeurs, du contrôle pédagogique et technique des formations ;

de 6 techniciens initiés à l'élaboration des programmes de formation en métiers basés sur des profils professionnels de formation ;

d'un fichier technique des collèges ruraux pourvus d'ateliers de travaux pratiques ;

d'un projet de structures et de la définition des équipements ;

d'un projet de programme qui devra être expérimenté et évalué dans un ou quelques établissements "pilotes" ;

d'un programme de formation et de perfectionnement des directeurs de collèges en matière d'organisation, administration et gestion des ateliers de travaux pratiques;

d'une proposition pour la sélection, le recrutement et la formation accélérée d'instructeurs de travaux pratiques ;

- 29 -

h) d'une proposition pour un projet d'assistance technique de plus longue durée concernant :

- la formation des jeunes déscolarisés et, éventuellement, d'adultes, - l'adéquation des formations aux besoins et possibilités d'activités

- la mise en oeuvre de formations modulaires à l'intention : productives locaux,

. des instructeurs,

. des élèves, - la création et l'organisation d'ateliers de production. Act ivitéç

174. Les activités principales du projet seront les suivantes :

- formation de techniciens de la direction de l'enseignement technique et professionnel, de directeurs de collèges ruraux en matière. de programmes, d'organisation, d'administration et de gestion d'ateliers de travaux pratiques,

- mise en place d'un système de coordination avec les départements corres- pondants des autres ministères,

- élaboration d'un fichier technique des coll2ges ruraux, - étude de stratégies de recrutement et de formation des instructeurs en métiers,

- participation à l'élaboration de la politique socio-éducative, à court, moyen et long termes, tant au niveau regional que national, en identifiant les moyens nécessaires, en particulier ceux nécessitant une assistance technique,

- élaboration des documents de projet nécessaires à la négociation avec les bailleurs de fonds.

Apports

a) Contribution du Gouvernement

175. Le Gouvernement mettra à la disposition du projet d'assistance préparatoire le personnel et les moyens et facilités suivants :

- un homologue pour le Conseiller technique principal (CTP) ; .

- deux homologues pour chacun des experts et[ou consultants ; . -_ une dactylographe ; - les locaux, équipements et matériels de bureau nécessaires au fonction- nement du projet ;

. - le paiement des salaires et indemnités de contre.partie et d'appui administratif ;

.. .

- 30 -

- le règlement des frais de voyage et de subsistance des personnels natio- naux devant participer à des cours, séminaires ou autres actions de forma- tion, perfectionnement, expérimentation, évaluation, organisés dans le cadre des activités du projet ;

- il assure le déplacement des experts et consultants, à l'intérieur du pays, pour leurs activités liées au projet ;

- il assiste les experts et consultants dans leur installation et facilite <

les démarches administratives nécessitées par leur séjour et leurs dépla- cements éventuels à l'intérieur du pays. ,

b) Contribution du bailleur de fonds

176. Le bailleur de fonds contribuera à la réalisation du projet par l'apport des personnels et moyens suivants :

- un Conseiller technique principal (CTP), spécialiste de l'enseignement technique et de la formation professionnelle, pour une durée de douze mois ;

- un consultant, spécialiste en formation agricole, pour une période de deux mois ;

- un consultant, spécialiste en formation modulaire, pour une période d'un mois ;

- un consultant, spécialiste en équipements pour la formation profession- nelle, pour une durée de deux mois ;

- un voyage d'études, d'une durée de trois semaines, pour un cadre supérieur de la direction de l'enseignement technique et professionnel du Ministère de l'éducation ;

- le salaire d'une secrétaire bi- ou tri-lingue (français-anglais-arabe) ; - un véhicule de type tous-terrains ;

' - une participation aux frais de carburant pour les activités du projet ;

- la fourniture de la documentation technique de base ; - la fourniture de petits équipements de bureau et de matériels fongibles ; - les frais de fonctionnement administratif.

i

. 177. Seront également à sa charge :

- la dotation en matières d'oeuvre nécessaires à la mise en marche des ateliers de travaux pratiques des collèges pilotes ;

- les frais d'une visite technique éventuelle d'un responsable du projet au Siège du bailleur de fonds ou de l'Agence d'exécution ;

- 31 -

- la réalisation de deux séminaires, d'une durée maximale d'une semaine, -pour trente participants, sur des thèmes spécifiques en rapport avec les objectifs du projet ; cette contribution portera sur : le paiement d'une indemnité pour les animateurs du séminaire, la fourniture des moyens logistiques que ne pourrait assurer le Ministère (fournitures de bureau et matériel fongible).

Préparation du plan de travail

178. Le plan de travail détaillé pour l'exécution du projet sera établi par le CTP avec son homologue national ; il sera soumis à l'approbation du Ministre de l'éducation avant d'être joint au document de projet à titre d'annexe, laquelle sera considérée comme faisant partie dudit document de projet.

Assistance future

179. Sur la base des résultats du projet d'assistance préparatoire et des propo- sitions faites pour le développement de la formation pré-professionnelle et de l'extension des formations en métiers vers d'autres catégories sociales, l'assis- tance du bailleur de fonds pourra être requise pour aider le Ministère de l'éduca- tion à atteindre ses objectifs, lesquels sont étroitement liés aux plan et programme de développement socio-économique du pays.

Calendrier de contrôle et évaluation

180. Le projet fera l'objet d'un examen technique bi- ou tri-partite, au -plus tard un mois avant La fin du projet d'assistance préparatoire, conformément aux procédures en vigueur.

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- 33 -

. Annexe 2

Liste des collèges ruraux ayant des ateliers construits dans le cadre du projet BAD

Grande-Comore

La Coulée (1

F o umb o uni Iconi

Koimbani

M ' Boueni

1

et 11)

Mitsamiouli (1 et 11)

Ntsaoueni

S ing ani

An.i ouan

Liwara

Moheli

Fomboni

Ni ouma Cho i

'- 34 -

ATELIER FER : 10 élèves

TYPE DE MATERIEL

- Etabli de forgeron avec étau - Forge portative avec ventilateur à main - Enclume de force (64 kg) - Ciseau de forgeron - Fer à souder - Jeu de limes batarde-plate-carrée-ronde . - Jeu de clés plates 6 à 12 mm - Pince multiple - Pierre à huile - Pointeau - Scie à métaux - Jeu de lames - Meule émeri (ronde montée) - Bac à eau (bidon 200 litres récupération) - Perceuse à main 2 vitesses - Jeu de mèches - Tiers-point b - Burin à métal - Tranche à chaud - Marteau 0,35Q kg - Marteau 0,700 kg - Marteau 1,8 kg - - Masse 5 kg - Brosse métallique - Matériel fongible (Boulonnerie-Minium) - Compas fer - Pied à coulisse

..

- 35 -

ATELIER MACONNERIE : 20 élèves

TYPE DE MATERIEL

* .

- Niveau à bulle d'air - Fil à plomb de maçon - Seau galvanisé 12 1 - Seau caoutchouc 10 1 - Mètre de maçon 60 cm - Auge à mortier caoutchouc - Presse à briques (modèle Unicef) - Pioche de terrassier - Pelle de maçon - Brouette tout usage - Arrosoir galvanisé - Barre à mine - Rouleau grillage (maille : 5 mm) - Taloche à lisser - Poinçon de maçon 300 x 20 x 3 mm - Massette de carrier tête carrée 1,l kg - Marteau taille briques - Truelle (kit de 10) - Matériel fongible de lère dotation (ciment, plâtre) - Moules (différents types : blocs, briques, claustras, etc.) - Presse à parpaings (SINVARAM)

60 cm x 45 cm x 20 cm (54 1)

. .

. . . . . .

- . . . .

. . . .

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. .

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---.

- 36 -

ATELIER TRAVAUX AGRICOLES

TYPE DE MATERIEL

- Faucille - Machette - Bêche - Houe - Serfouette - Pioche de jardinier - Pelle - Scie de jardinier - Rateau - Arrosoir - Fourche à bêcher - Fourche à fumier - Brouette - Hache - Sécateur - Croc trident - Triple décamètre - Pierre à afflûter - Poudreuse à main - Pulvérisateur à main - Balance (avec poids) - Matériel "solar drying of crops arid foods in humid tropical climates "avec livret d'emploi et diagos" - Matériel fongible de lère dotation (semences insecticides)

- 37 -

ATELIER BOIS : 16 élèves

TYPE DE MATERIEL

- Tableau noir - Placard - Meule - Pierre à afflûter - Pince coupante - Etabli - Etau machoires de 150 mm - Valet d’établi - Jeu de rape à bois - Jeu de serre-joints - Tenailles - Jeu de ciseaux - Jeu de gouges - Mètre pliant - Marteau - Maillet - Villebrequin - Jeu de forêts - Compas - Herminette - Jeu de tournevis - Chasse-clous - Lime - Varlope - Equerre - Jeu de scies’à bois - Matériel fongible de lère dotation - Niveau - Guide-scie pour coupe à angle (boîte à onglets) - Hache - Scie forestière (petite)

(parafine, colle, clous, vis à bois-)

. . . .

. . . . .

. . - . . . ..

..

--38 -

Annexe 3

DESCRIPTION D'EMPLOI

Poste O 1

y. Conseiller technique principal, spécialiste de l'enseignement technique et profes- sionnel et/ou de la formation professionnelle polyvalente (P5).

t Lieu d'affectation : Moroni - République fédérale islamique des Comores, avec déplacements dans l'archipel.

OriPine du Dro.jet : dans le cadre de la rénovation et du développement du système éducatif national, et en complémentarité avec d'autres assistances bi- ou multi-latérales, le Fonds Africain de Développement a décidé d'accorder un crédit destiné, notamment, à:

a> construire, meubler et équiper l'Institut national d'éducation, b) construire et meubler 54 classes primaires, c) construire et équiper 15 ateliers de travaux pratiques artisanaux dans 13

collèges ruraux ; transformer 13 blocs administratifs et 26 annexes en salles de classes.

Attributions : Sous la direction et la responsabilité du Siège de l'Unesco, et en collaboration avec le Directeur national du projet, le spécia- liste de l'enseignement technique et professionnel, devra notam- ment contribuer à :

f> d

'\ . h) .

. .

.aider les autorités' à -definir. les objectifs .généraux .des coi èg.es ruraux- et, 1 . ,

contribuer.. . à la' cré-ation' de la cellule .responsable des 'collèges ruraux au. sein de .la' direct.ion. de 1"ens.ei.gnement technique, et .professionnel .; par:.ticiper 2 la mi.se en place d'un système de. co,ordination avec.les départe- .,'

assister. dans la conception, .la mise en oeuvre et 1'expérimenta.tion des . .'

programmes adaptés à la vocation et aux objectifs de ces établissements coordonner et,supe-rviser l'activité- des expertS.et consultants devant'inter- venir dans le projet ; participer .à l'-élabora.tion. des. lis,tes d'équipements et .d'outillages., alnsi ' que.celles .dematériels fongibles de première dotation ; consei1l.er pour la réc.eption, -le- stockage .et la répartition des. matérieis et i..: équipemeiits, en s 'assur~nt qu' ils sont conformis aux spécifickioIis ; ' . -participer. à l'organisation et à. l'animation des stag.es .,et séminaires . de: formation, perfectionnement .et r.ecyclage des cadres .'de.- 1 '.enseignement. et ,- en.. particu1,ier; de. s'on homologue nat:iona'l.'' ;. . - - .

. . . .

le p-&fil de-.sortie d.es élèves- en. fin d.e cours' ; . .

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.ments correspondants. des autres' . . ministères ;

;,

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. . . . . . . . .

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. . .:pa.rtic'ï.per à , la, Sélection ilks'bénéficiaires de 'bou.rses.d,'études ; '. ' , _ .

rédi.ger les r.app0rt.s. relatifs a.ux.activit,és du' projet' ; . : -

exé.cu.ter. toute autre activité du domaine de sa' .compétence qui. pourrait, lui. .être confiée. -par les responsables du pro4et.. . .

. ..

. . . , . , . .

. . , . -

- 39 -

Titres et expérience requis :

a) diplôme d'enseignement supérieur en enseignement technique et professionnel

b) expérience en matière de :

professionnelle,

pratiques, il

ou niveau équivalent ;

- organisation et mise en oeuvre de systèmes de formation technique et

- formation de professeurs techniques et/ou d'instructeurs de travaux

- formation professionnelle des adultes, formation polyvalente, - organisation et animation de stages et séminaires, - coordination et supervision d'experts internationaux, - administration et gestion de projets ;

c) expérience professionnelle d'au moins cinq ans, dans l'un ou plusieurs des domaines indiqués ci-dessus, de préférence dans un pays africain en dévelop- pement.

P

Connaissance linguistique : parfaite connaissance du français, connaissance souhaitable de l'anglais ou de l'arabe.

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