abou madyanne

5
La voie d’Abou- Médiane et l’étendue de son rayonnement : Par : SOUFI BERREZK ALLAH Ce colloque international à eut le mérite de se pencher sur l’étendue de la voie d’Abou-Médiane et l’ampleur de son rayonnement spirituel à travers l’ensemble du monde musulman, arabe et non arabe. Hormis les voies « Rahmani et Tijani »,la voie madyani fait partie de la voie « Quadiri »et il en résultera que toutes les autres voies présentes au Maghreb deviennent de facto des subdivisions d’un même arbre génésique ,celui d’Abou-Médiane ,par le biais du rameau « Shadhuli »,lui même issu de la branche « Mashishi ».A partir de là ,les feuillages de cet arbre vont se multiplier et essaimer au Proche Orient ,dans la région du Sahel et la Corne de l’Afrique et jusque dans les provinces musulmanes de l’Europe de l’Est où les Soufis se réclament toujours de son autorité et se rattachent à sa mémoire. Abordant le thème « la khalwatiyya ,une route pour la foi »,le professeur Zohra Aliyeva de l’académie des sciences de Bakou,Azerbaidjan, elle reconnait que soufisme reste un important facteur unissant dans l’Islam les peuples ,les cultures et les ethnies et que parmi les courants les plus populaires du soufisme qui perdurent dans le temps on compte la « khalwatiyya »,largement répandue parmi les peuples de l’Orient musulman .La khalwatiyya unit les chemins de la foi sur les valeurs morales de l’Islam est devint un phénomène universel dans le domaine du dialogue des cultures et des civilisations. Elle citera Sayed Jamal eddine ben Sayed Bahà al-dine Shiavani Shamahi al Bakuvi, né vers la fin des 14 ème siècles à Shamaha en Azearbaidjan et mort en 1464 à Bakou, qui est considéré dans cette région comme étant le véritable fondateur de l’ordre « Khalwati » et l’un des principaux théoriciens de sa doctrine mystique fondée sur la pratique de la « Kkalwa », retraite cellulaire,. Après sa mort, ses fils et ses disciples ,estimés à 20 000 dont 360 d’entre eux devinrent des « Khoulafas »,ont diffusé sa voie à l’ouest et au sud-ouest du Caucase en direction de l’Anatolie, vers le sud-est européen en direction des Balkans et vers l’Afrique en passant par la Syrie, l’Egypte et le Soudan jusqu’aux montagnes de Kabylie en Algérie où la « Khalwatiyya » fut introduite au 18 ème siècles par le Maitre Mohammed ben Abderrahmane al Gashtuli al Azahari

Upload: cheikh-talibouya-niang

Post on 20-Dec-2015

2 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

SAINTETE EN ISLAM

TRANSCRIPT

Page 1: Abou Madyanne

La voie d’Abou- Médiane et l’étendue de son rayonnement   : Par   :     SOUFI     BERREZK   ALLAH

  Ce colloque international à eut le mérite de se pencher sur l’étendue de la voie d’Abou-Médiane et l’ampleur de son rayonnement spirituel à travers l’ensemble du monde musulman, arabe et non arabe. Hormis les voies « Rahmani et Tijani »,la voie madyani fait partie de la voie « Quadiri »et il en résultera que toutes les autres voies présentes au Maghreb deviennent de facto des subdivisions d’un même arbre génésique ,celui d’Abou-Médiane ,par le biais du rameau « Shadhuli »,lui même issu de la branche « Mashishi ».A partir de là ,les feuillages de cet arbre vont se multiplier et essaimer au Proche Orient ,dans la  région du Sahel et la Corne de l’Afrique et jusque dans les provinces musulmanes de l’Europe de l’Est où les Soufis se réclament toujours de son autorité et se rattachent à sa mémoire. Abordant le thème « la khalwatiyya ,une route pour la foi »,le professeur Zohra Aliyeva de l’académie des sciences de Bakou,Azerbaidjan, elle reconnait que soufisme reste un important facteur unissant dans l’Islam les peuples ,les cultures et les ethnies et que parmi les courants les plus populaires du soufisme qui perdurent dans le temps on compte la « khalwatiyya »,largement répandue parmi les peuples de l’Orient musulman .La khalwatiyya unit les chemins de la foi sur les valeurs morales de l’Islam est devint un phénomène universel dans le domaine du dialogue des cultures et des civilisations. Elle citera Sayed Jamal eddine ben Sayed Bahà al-dine Shiavani Shamahi al Bakuvi, né vers la fin des 14 ème siècles à Shamaha en Azearbaidjan et mort en 1464 à Bakou, qui est considéré dans cette région comme étant le véritable fondateur de l’ordre « Khalwati » et l’un des principaux théoriciens de sa doctrine mystique fondée sur la pratique de la « Kkalwa », retraite cellulaire,. Après sa mort, ses fils et ses disciples ,estimés à 20 000 dont 360 d’entre eux devinrent des « Khoulafas »,ont diffusé sa voie à l’ouest et au sud-ouest du Caucase en direction de l’Anatolie, vers le sud-est européen en direction des Balkans et vers l’Afrique en passant par la Syrie, l’Egypte et le Soudan jusqu’aux montagnes de Kabylie en Algérie où la « Khalwatiyya » fut introduite au 18 ème siècles par le Maitre Mohammed ben Abderrahmane al Gashtuli  al Azahari où la « Khalwatiyya » prit le nom de son fondateur éponyme et devint « Rahmania »qui s’est érigée en confrérie soufie par la suite. L’image du soufisme et des confréries soufies en Europe du 16ème au 20ème siècles a été présentée par le professeur Thierry Zarcone de l’EHESS-CNRS de Paris qui dira qu’à travers une riche iconographie peu connue ,quel fut, depuis le 16ème siècle environ jusqu’au début du 20ème siècles, le regard que les illustrateurs ,les peintres orientalistes et les photographes européens ont porté sur les soufis et les confréries soufies de l’Empire Ottoman et qu’après l’étonnement et la curiosité ,on peut déceler ,au 19èmesiècles, de l’inquiétude et la fascination des européens à l’égard des aspects les plus surprenants de la mystique islamique et des rituels mis en action par certaines confréries. Cette iconographie, dont les formes les plus anciennes peuvent être considérées comme des « peintures ethnographiques », apporte un éclairage complémentaire sur plusieurs aspects mal connus des confréries soufies ,en particulier sur les cérémonies et les rituels.  

COLLOQUE INTERNATIONAL SUR «   LES ROUTES DE LA FOI   » Par   : SOUFI   BERREZK   ALLAH

Page 2: Abou Madyanne

«   Sur les traces du voyage initiatique d’Abou Médiane Chouaib   »

Il est certain que la spiritualité d’Abou-Médiane marqua durablement, par son emprunte, e soufisme algérien et maghrébin et de son vivant, le Maitre dépêchait ses apôtres partout dans le monde musulman  notamment au Maroc, en Tunisie, en Andalousie, à Alexandrie, à Jérusalem, au Yémen, à la Mecque…et que son école s’étendit jusqu’en Egypte et en Syrie avant d’atteindre les Balkans et l’Anatolie. C’est sur ce rayonnement du soufisme au Maghreb et en Orient que le colloque international « les routes de la foi »,regroupant des chercheurs nationaux et de 17 pays arabes et musulmans, s’est penché et c’est ce qui a été développé par le professeur Denis Gril  de l’Université de Provence, France, dans sa conférence, sur « l’extension de la voie d’Abou-Médiane en Egypte à l’époque Ayyubide »en relevant « qu’envoyant son disciple Abd al Razak al Jazouli à Alexandrie ,halte obligée des maghrébins en route pour le pèlerinage et pour l’Orient ,Abou-Médiane projetait très certainement l’extension de la voie qu’il avait fondé au Maghreb  et que la route du pèlerinage ,passant par la Haute Egypte ,le relais du ribat d’Alexandrie fut pris par celui de Abd al Rahim ,originaire de Ceuta ,à Qéna. Les  disciples égyptiens de dernier contribuèrent à la diffusion de cette voie parmi la population égyptienne » comme il souleva que d’autres disciples d’Abou-Médiane, originaires des différents pays du Maghreb firent connaitre aussi l’enseignement de leur maitre lors voyages en Orient parmi eux, Abou Mohamed Salih, fondateur de la « confrérie des pèlerins »qui occupe une place à part. Après des années de formation à Alexandrie, il revivifie  à partir de son ribat de Safi ,sur la cote atlantique du Maroc, la pratique du pèlerinage par un aller et retour spirituel entre les villes saintes de l’Islam et l’Occident musulman, via l’Egypte ,pratique religieuse et parcours initiatique ,inspirés par l’enseignement du maitre de Bejaia. Abordant dans le même sujet , le  professeur Nelly Amri de l’Université de Manouba, Tunisie, dans sa conférence sur « les itinéraires ifriquiens de la diffusion de la voie d’Abou-Médine et les principaux foyers et leur rayonnement du 7èmme siècles au 13 ème sicles et fin 9ème siecles au 15ème siècles »,tenta d’étudier les modalités et les itinéraires de diffusion  et d’affirmer que l’enseignement de la voie spirituelle d’un maitre est toujours délicat car tributaire de sources dont les contextes de production ne sont pas sans influer ,peu ou prou, sur leur contenu, exigeant rigueur et prudence. La validité de la revendication, pour tel ou tel soufi, dira t’elle, d’un Sanad madyani ou d’une initiation directe par le maitre, ne va pas toujours de soi à une époque où la voie d’Abou-Médiane devient ,à partir VIII è/XVe siècles ,une véritable « matrice » du soufisme occidental  et que la tache est d’autant moins aisée tout en reconnaissant que ce travail se propose de tenter ,à partir de l’interrogation des sources primaires concernant le maitre de Bejaïa et du corpus bio-hagiographique ifriquien ,de restituer le « réseau » ifriquien de ses disciples et descendants spirituels ,et d’exploiter les foyers les plus actifs de rayonnement de sa voie.Enfin le docteur Aboura Abdelmadjid de l’Université de Tlemcen clôtura la séance de cette matinée sur « la gnose discursive et la poésie contemplative dans le parcours initiatique d’Abou-Médiane Chouaib »en affirmant que « le Saint gnostique Sidi Boumediene Chouaib ibn al Qusayn al Ansari ,1126-1197,est incontestablement la figure la plus emblématique du soufisme de l’occident et du Maghreb et il est aussi l’incarnation gnostique du « ihiya ouloum eddine d’El Ghazali » non pas pour ses écrits mais pour la mémoire soufie que nous tenterons de reconstruire dans son itinéraire initiatique durant toute sa vie ».

Page 3: Abou Madyanne

  Percer le mystère du soufisme

                                                          Par   :   SOUFI   BERREZK   ALLAH

Le voyage intérieur  depuis Masarra  jusqu’à  Abou-Médiéne  est le thème de la conférence inaugurale donnée par l’espagnole Maria Del Pilar Garrido Clemente ,en ouverture  du colloque international sur les routes de la foi , qui releva que ce voyage intérieur est considéré comme une invitation au dialogue et un message atemporel caractérisant une synthèse du soufisme populaire d’origine berbère et le soufisme doctrinal à deux aspects, l’hispano andalousienne et l’orientale. L’oratrice releva que le maitre soufi est lui même une invitation au dialogue caractérisé par un dialogue entre liens, liaisons et points cardinaux et un dialogue entre tradition et modernité entre le passé, le présent et le futur. « Il faut qu’il y ait un dialogue ouvert entre les époques, les espaces géographiques et entre le sensible et le suprasensible et que comprendre l’autre à l’actualité est ne pas oublier les modèles, les idées et les valoirs qui ont favorisé le dialogue dans notre passé et à Abou-Médiene et son œuvre nous devons un exemple vivant et valable de compréhension entre cultures et entre gens, places et états ontologiques »dira la conférencière de l’université de Murcia, ville natale d’Abou-Médiane. De son coté sa compatriote de l’Université de Séville ,Dr Amina Gonzalez Costa a, dans sa conférence sur les origines d’Abou-Médiane, soulevé que le soufisme andalou à l’époque du Maitre Ibn Barradjan de Séville qui fait supposer à cette chercheuse que ce personnage était connu par ce cheikh qui fut l’un des premiers maitres initiateurs d’Abou-Médiane. Elle a essayé d’éluder ce milieu soufi afin de mieux comprendre sa teneur mystique et philosophique ainsi que l’héritage spirituel qu’il pouvait tant recevoir que transmettre. Elle a présenté une vision sommaire d’Ibn-Barradjan ,décédé en 536H, de ses disciples et de ses maitres dont certains eurent des liens avec l’un des plus grands représentants du soufisme maghrébin tel Ibn-Arif qui entretient une correspondance ,non seulement avec Ibn-Barradjan mais avec, par exemple, Al-Hassan Ibn-Ghalib l’un des maitres spirituels de Fès auquel se rattache la voie d’Abou-Médiane tout en revenant sur la vie et le parcours de ce dernier  pour dire qu’Abou Médiane  est né à Cantillana ,prés de Séville, et que personne ne sait s’il avait eut des contacts avec les soufis andalous à part un mystérieux cheikh qui lui conseilla  de se rendre au Maroc pour parfaire ses connaissances. Il y eut donc des contacts donc avec certains cheikhs exilés ,d’origine andalous, qui vivaient à Fès mais dans sa chaine de transmission, il n’existe aucune référence à des maitres andalous mais ,souleva t’elle, des influences du maitre Ibn Barradjan ont surement caractérisé le parcours d’Abou-Médiane mais il est notable que Al-Tadili ,dans sa bibliographie du célébré soufi Ali b.hirzihim transcrit l’événement qui eut lieu entre Ibn Hirzihim et le sultan almoravide au sujet de la mort d’Ibn-Barradjan.