accord général sur le commerce des services (agcs) · la nécessité d'un accord sur le...
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Accord général sur le commerce des services (AGCS)
MODULE
6
DURÉE ESTIMÉE: 4 heures
OBJECTIFS DU MODULE 6
Présenter l'AGCS, qui constitue l'Annexe 1B de l'Accord de Marrakech
instituant l'OMC (Accord instituant l'OMC).
Expliquer les principes et les disciplines à caractère général qui sont
énoncés dans l'AGCS.
Présenter les dispositions qui régissent l'établissement des listes
d'engagements au titre de l'AGCS.
Expliquer brièvement le mandat de libéralisation progressive du commerce
des services qui est inscrit dans l'AGCS.
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I. INTRODUCTION
Comme nous l'avons vu dans le module 1, l'Accord instituant l'OMC comporte quatre annexes. Les Annexes 1,
2 et 3 sont dénommées "accords commerciaux multilatéraux", car elles s'appliquent à l'ensemble des Membres
de l'OMC.
L'Annexe 1 se divise en trois sections:
Annexe 1A (accords multilatéraux sur le commerce des marchandises);
Annexe 1B (Accord général sur le commerce des services (AGCS)); et
Annexe 1C (Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce (ADPIC)).
Les accords multilatéraux sur le commerce des marchandises, qui forment l'Annexe 1A, ont été examinés dans
les modules 2 à 4. Nous nous concentrons à présent sur l'Annexe 1B – l'AGCS. L'Annexe 1C, l'Accord sur les
ADPIC, sera présentée dans le module 7.
Dans le présent module, nous commencerons par faire un bref rappel historique sur l'AGCS et ses principes de
base. Nous décrirons ensuite les obligations des Membres qui sont énoncées dans le texte de l'Accord, dans
ses Annexes et dans les Listes d'engagements spécifiques des Membres. Enfin, nous présenterons brièvement
les notions et les questions en jeu dans les négociations en cours sur l'accès aux marchés et les règles dans le
domaine des services.
Le Conseil du commerce des services est l'organe de l'OMC chargé de superviser le fonctionnement de
l'AGCS.
II. HISTORIQUE DE LʹAGCS
EN BREF
L'AGCS est un accord relativement récent en comparaison de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce (GATT), qui est entré en vigueur en 1948. Durant près d'un demi-siècle, les règles multilatérales
en matière de commerce international ne se sont appliquées qu'au commerce des marchandises.
L'AGCS est le premier accord commercial multilatéral qui vise le commerce des services. Sa
conclusion a été l'une des plus grandes réalisations des négociations commerciales du Cycle d'Uruguay
(1986-1993). Tous les Membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sont signataires de l'AGCS
et doivent assumer les obligations qui en découlent.
II.A. POURQUOI UN ACCORD SUR LE COMMERCE DES SERVICES?
La nécessité d'un accord sur le commerce des services a été longtemps mise en doute. De vastes
compartiments de l'économie des services, allant de l'hôtellerie et de la restauration aux services personnels,
ont traditionnellement été considérés comme des activités intérieures. D'autres secteurs, allant du transport
ferroviaire aux télécommunications, ont été perçus comme des domaines classiques de propriété de l'État ou
relevant de son contrôle, en raison de leur importance du point de vue des infrastructures et de l'existence
perçue, dans certains cas, de situations de monopole naturel. Un troisième groupe important de secteurs, dont
la santé et l'éducation, est considéré dans bien des pays comme relevant de la responsabilité de l'État et ne
devant pas être exposé à l'univers impitoyable des marchés.
Toutefois, certains secteurs de services, en particulier la finance internationale et le transport maritime, sont
largement ouverts depuis des siècles en tant que compléments naturels du commerce des marchandises.
D'autres grands secteurs ont subi des mutations techniques et réglementaires fondamentales au cours des
dernières décennies, ce qui les a ouverts à la participation commerciale privée et a réduit, voire éliminé, les
barrières à l'entrée. L'apparition d'Internet a permis de créer de nombreux services commercialisables sur le
marché international — des activités bancaires électroniques au télé-enseignement — qui étaient inconnus il y
a seulement deux décennies. Les obstacles liés à la distance qui défavorisaient auparavant les fournisseurs et
les utilisateurs des zones reculées ont été réduits, voire éliminés. Un nombre croissant d'administrations
exposent progressivement à la concurrence des domaines auparavant objets de monopole (les
télécommunications, par exemple).
Les services, secteur le plus dynamique de l'économie mondiale, représentent actuellement environ
60 pour cent de la production et de l'emploi dans le monde et près de 20 pour cent des échanges.
Sans surprise, les économies les plus importantes et les plus avancées du monde, dont les États-Unis, le Japon
et la plupart des États membres de l'Union européenne (UE), figurent parmi les principaux fournisseurs et
importateurs de services. Toutefois, un nombre croissant de pays en développement ont établi eux aussi des
secteurs de services tournés vers l'exportation en capitalisant, par exemple, sur leur avantage comparatif dans
le domaine du tourisme ou sur la demande grandissante de pays voisins en matière de services financiers ou
autres services d'infrastructure.
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Cela dénote un changement fondamental des attitudes. Le cadre traditionnel du service public s'est
progressivement révélé inapproprié pour le fonctionnement de certains des compartiments les plus dynamiques
et novateurs de l'économie. Face à la dynamique du commerce mondial des services, la nécessité de règles
reconnues sur le plan international s'est fait de plus en plus sentir.
Pourquoi la libéralisation des services est-elle importante?
De nos jours, aucun pays ne peut prospérer si son infrastructure de services est inefficace et onéreuse. Pour
être compétitifs, les producteurs et les exportateurs d'un produit ont besoin d'avoir accès à des services
bancaires, des services d'assurance, des réseaux de télécommunication et des systèmes de transport
efficaces. Sur les marchés où l'offre est insuffisante, importer des services essentiels peut être aussi vital
qu'importer des produits de base. Par conséquent, les avantages de la libéralisation des services vont
bien au-delà des secteurs de services eux-mêmes; leurs effets se font sentir sur l'ensemble des
autres activités économiques.
Pour mieux connaître les avantages de la libéralisation des services, voir:
http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/gats_factfiction3_f.htm
POUR EN SAVOIR PLUS ... FAIRE LA DISTINCTION ENTRE LE COMMERCE DES MARCHANDISES ET LE COMMERCE DES SERVICES
Face à la nécessité grandissante de règles reconnues au plan international pour le commerce des services,
on serait tenté de se demander si les règles du GATT régissant le commerce des marchandises pourraient
simplement être étendues aux services. La réponse penche vers l'affirmative pour ce qui est de certains
principes de base dont la non-discrimination ou la notion de conditions d'accès consolidées, mais elle est
négative si l'on tient compte de certaines différences intrinsèques des services et du commerce des services,
à savoir:
Les marchandises sont entreposables et, en règle générale, leur production et leur consommation
interviennent à des moments différents. À l'opposé, les services ne sont généralement pas
entreposables, et leur production et leur consommation ont souvent lieu de manière simultanée.
Par rapport aux marchandises, la fourniture des services exige donc, en principe, une interaction
beaucoup plus grande entre le producteur et l'utilisateur.
De nombreux services sont lourdement réglementés. L'État intervient, par exemple, pour assurer
la conformité aux objectifs des politiques sociales (santé, éducation), pour garantir l'accès aux
réseaux de base (conduites de transport, réseaux ferroviaires) et pour assurer le respect des
règles prudentielles nécessaires (banque, assurances).
L'accès aux marchés pour les marchandises est généralement limité par les droits de douane.
Toutefois, les conditions d'accès concernant les services sont principalement déterminées par des
obstacles non tarifaires tels que la réglementation intérieure ou les contingents.
Les marchandises sont tangibles tandis que les services ne le sont pas. De nombreuses
réglementations intérieures se focalisent sur les fournisseurs de services plutôt que sur les services
eux-mêmes (par exemple, sous forme de prescriptions en matière de licences et de qualifications).
III. ACCORD GÉNÉRAL SUR LE COMMERCE DES SERVICES (AGCS)
III.A. OBJECTIFS FONDAMENTAUX DE LʹAGCS
Dans le préambule de l'AGCS sont énoncés trois objectifs principaux:
Principaux objectifs de l'AGCS
établir un cadre multilatéral de principes et de règles pour le commerce des services;
développer ce commerce dans des conditions de transparence et de libéralisation progressive;
promouvoir la croissance économique de tous les partenaires commerciaux et le développement
des pays en développement.
L'AGCS ne vise pas seulement à libéraliser le commerce international des services, mais il reconnaît aux
Membres le droit de maintenir des réglementations existantes et d'en élaborer de nouvelles pour
concrétiser des objectifs de politique nationale, et reconnaît aussi le besoin particulier qu'ont les
pays en développement d'exercer ce droit de réglementation.
Les normes techniques ou les prescriptions en matière de qualifications à respecter, qui peuvent avoir pour but
d'assurer la qualité du service ou la protection de l'intérêt public, sont des formes légitimes d'intervention de la
politique intérieure. L'AGCS n'implique donc pas de déréglementation.
III.B. PORTÉE DE LʹAGCS
III.B.1. VASTE CHAMP DʹAPPLICATION
L'article I:1 définit la portée de l'Accord. Le champ est vaste, car l'Accord vise toute mesure appliquée par
un Membre de l'OMC qui "affecte" le commerce des services. Le terme "affecte" signifie que le champ
d'application de l'Accord comprend non seulement les mesures visant à réglementer directement le commerce
des services, mais aussi toute autre mesure qui peut affecter accessoirement la fourniture d'un service. Le
terme ''mesure'' est défini comme englobant:
i) toute mesure prise à un niveau quelconque de gouvernement ou par un organisme non
gouvernemental auquel des pouvoirs réglementaires ont été délégués (article I:3 a)); et
ii) toute mesure prise, que ce soit sous forme de loi, de réglementation, de règle, de procédure, de
décision, de décision administrative ou sous toute autre forme (article XXVIII de l'AGCS).
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D'après l'Organe d'appel, il y a deux aspects à évaluer avant d'examiner la compatibilité d'une mesure avec les
dispositions de l'AGCS. Il s'agit de savoir: 1) s'il y a "commerce des services" au sens de l'article I:2 (voir
ci-dessous) et 2) si la mesure en question "affecte" ce commerce des services au sens de l'article I:1 (Canada
– Automobiles, rapport de l'Organe d'appel, paragraphe 155). Par conséquent, aucune mesure n'est exclue
a priori du champ d'application de l'AGCS.
III.B.2. MODES DE FOURNITURE
L'AGCS ne définit pas les ''services''. L'article I:2 définit le "commerce des services'' comme étant la
fourniture d'un service selon l'un des quatre modes de fourniture suivants:
MODES DE FOURNITURE DES SERVICES EXEMPLES
Mode 1: FOURNITURE TRANSFRONTIÈRES
(type de transaction analogue au commerce des
marchandises): en provenance du territoire d'un
Membre et à destination du territoire de tout autre
Membre.
Les services sont fournis sans qu'il n'y ait
déplacement du fournisseur ni du
consommateur.
Un utilisateur du pays A (consommateur de
services) reçoit des services de l'étranger (d'un
fournisseur de services du pays B) par le biais de
son infrastructure de télécommunication ou de son
infrastructure postale. Parmi ces fournitures
peuvent figurer des rapports de consultants ou des
études de marché, des prestations de
télémédecine, la formation à distance ou des plans
architecturaux.
Mode 2: CONSOMMATION À L'ÉTRANGER: sur
le territoire d'un Membre à l'intention d'un
consommateur de services de tout autre Membre
(le consommateur se déplace vers le territoire d'un
autre pays et y consomme des services).
Pour la fourniture des services, le
consommateur se déplace vers le pays où le
fournisseur est établi.
Les ressortissants du pays A (consommateurs de
services) vont à l'étranger (vers un fournisseur de
services du pays B) en tant que touristes, étudiants
ou patients, pour y consommer des services.
Mode 3: PRÉSENCE COMMERCIALE: par un
fournisseur de services d'un Membre, grâce à une
présence commerciale sur le territoire de tout autre
Membre.
Les services sont fournis grâce à la présence
commerciale que le fournisseur a établie dans
le pays consommateur.
Un fournisseur de services du pays B établit une
présence commerciale sur le territoire du pays A.
Les services sont fournis dans le pays A par une
filiale, une succursale ou un bureau de
représentation (établis localement) d'une société
appartenant à des intérêts étrangers ou contrôlée
par eux (banque, groupe hôtelier, société de
construction, etc.).
MODES DE FOURNITURE DES SERVICES EXEMPLES
Mode 4: PRÉSENCE DE PERSONNES
PHYSIQUES: par un fournisseur de services d'un
Membre, grâce à la présence de personnes
physiques d'un Membre sur le territoire de tout
autre Membre.
Pour la fourniture des services, il y a
déplacement du fournisseur individuel de
service dans le pays dans lequel le
consommateur des services est établi.
Un ressortissant étranger du pays B fournit un
service dans le pays A en tant que fournisseur
indépendant (par exemple, consultant, spécialiste
de la santé), fournisseur de services contractuels,
employé transféré à l'intérieur d'une société
transnationale ou employé d'un fournisseur de
services étranger ayant une présence locale (par
exemple, un cabinet-conseil, un hôpital, une société
de construction). Les personnes en voyage
d'affaires et les vendeurs de services ne participent
pas directement à la fourniture des services, mais
ils sont souvent inclus, eux aussi, dans les
engagements des Membres au titre du mode 4.
Comme nous le verrons plus loin, pour structurer leurs engagements, les Membres de l'OMC ont généralement
utilisé un système de classification comprenant 12 grands secteurs de services:
SECTEURS
DE
SERVICES
Services fournis aux entreprises (y compris les services professionnels et les
services informatiques);
Services de communication;
Services de construction et services d'ingénierie connexes;
Services de distribution;
Services d'éducation;
Services concernant l'environnement;
Services financiers (y compris les services d'assurances et les services bancaires);
Services de santé et services sociaux;
Services relatifs au tourisme et aux voyages;
Services récréatifs, culturels et sportifs;
Services de transports; et,
Autres services non compris ailleurs.
III.B.3. EXCEPTIONS
Même si l'AGCS a un vaste champ d'application, l'article I:3 b) exclut de manière explicite son application
aux services fournis dans l'exercice du pouvoir gouvernemental. Pour que cette exclusion s'applique, il
doit s'agir d'un service qui n'est fourni ni sur une base commerciale, ni en concurrence avec un ou plusieurs
fournisseurs de services (article I:3 c)). Au nombre des exemples typiques, on peut citer la police, la
protection contre les incendies, les opérations de politique monétaire, la sécurité sociale obligatoire et
l'administration fiscale et douanière.
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Sont également exclues du champ d'application les mesures affectant les droits de transport aérien et
les services directement liés à ces droits. Nous traiterons plus en profondeur du secteur des transports
aériens lorsque nous présenterons l'annexe de l'AGCS relative à ce mode de transport.
EXERCICES
1. Quels sont les principaux objectifs de l'AGCS?
2. Que signifie l'expression "mesures qui affectent le commerce des services"?
3. Décrire les quatre modes de fourniture et donner un exemple de chacun.
IV. OBLIGATIONS DES MEMBRES AU TITRE DE LʹAGCS
Obligations des Membres de l'OMC au titre de l'AGCS
Les obligations incombant aux Membres de l'OMC au titre de l'AGCS sont définies par:
l'Accord lui-même, qui énonce les obligations générales s'appliquant à tous les Membres;
les annexes, qui traitent de préoccupations particulières ou des particularités de certains secteurs
de services et modes de fourniture;
les listes d'engagements spécifiques des Membres, qui précisent les engagements en matière
d'accès aux marchés et de traitement national par secteur et par mode de fourniture, ainsi que les
engagements additionnels, le cas échéant.
IV.A. DISPOSITIONS DE LʹACCORD GÉNÉRAL SUR LE COMMERCE DES SERVICES (AGCS) – OBLIGATIONS GÉNÉRALES INCONDITIONNELLES ET CONDITIONNELLES
Les obligations générales au titre de l'AGCS peuvent se diviser en deux catégories: les obligations
inconditionnelles et les obligations conditionnelles. Comme vous le verrez, de nombreux articles de
l'AGCS contiennent les deux types d'obligations.
Contrairement à ce qui se passe pour les engagements spécifiques concernant l'accès aux marchés et le
traitement national, les Membres ne peuvent ni modifier ni négocier la mesure dans laquelle les
obligations générales sont appliquées. Chaque Membre doit respecter intégralement ces obligations
générales.
IV.A.1. OBLIGATIONS INCONDITIONNELLES
Les obligations inconditionnelles s'appliquent immédiatement à tous les Membres et à tous les secteurs de
services, qu'il existe ou non des engagements spécifiques. Il s'agit en particulier des obligations
suivantes:
Traitement de la nation la plus favorisée (NPF) Article II
Transparence (par exemple, obligation générale en
matière de publication et d'information)
Article III:1, 4
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Réglementation intérieure (disponibilité de
mesures correctives légales)
Article VI:2
Monopoles et fournisseurs exclusifs Article VIII:1
Pratiques commerciales Article IX:2
IV.A.2. OBLIGATIONS CONDITIONNELLES
Les obligations conditionnelles lient un Membre seulement pour les secteurs ou sous-secteurs dans
lesquels il a pris un engagement spécifique.
Transparence Article III:3
Réglementation intérieure Article VI: 1, 3, 5, 6
Monopoles Article VIII:2
Paiements et transferts Article XI
IV.A.3. EXPLICATION DES DISPOSITIONS DE LʹAGCS
a TRAITEMENT DE LA NATION LA PLUS FAVORISÉE (NPF) ET EXEMPTIONS
(ARTICLE II)
L'AGCS impose à tout Membre de l'OMC d'accorder immédiatement et sans condition aux services et
fournisseurs de services de tout autre Membre "un traitement non moins favorable que celui qu'il accorde aux
services similaires et fournisseurs de services similaires de tout autre pays". Par conséquent, les Membres
accorderont à tous les autres Membres de l'OMC le meilleur traitement qu'ils accordent à tout autre pays, que
ce dernier soit Membre ou non de l'OMC, sauf dans les cas où la dérogation au traitement NPF est autorisée par
la disposition pertinente de l'AGCS (voir ci-dessous).
L'obligation NPF s'applique à toute mesure – selon la définition figurant à l'article premier de l'AGCS – qui
affecte le commerce des services dans un secteur relevant du champ d'application de l'Accord, que
des engagements spécifiques aient été pris ou non. À l'instar de la règle NPF dans le cadre du GATT, la règle
NPF au titre de l'AGCS englobe la discrimination de jure et de facto (CE – Bananes III, rapport de l'Organe
d'appel, paragraphes 232 et 233).
Des dérogations à l'obligation NPF sont toutefois possibles sous la forme d'exemptions des obligations
énoncées à l'article II. Les Membres de l'OMC ont été autorisés à appliquer des mesures incompatibles avec
l'obligation NPF si ces mesures étaient inscrites dans une Liste d'exemptions de l'article II (NPF). La liste
d'exemptions devait être présentée à la date d'entrée en vigueur de l'Accord. Les nouvelles exemptions ne
peuvent être accordées qu'aux nouveaux Membres – au moment de leur accession – ou, dans le cas des
Membres actuels, au moyen d'une dérogation au titre de l'article IX:3 de l'Accord sur l'OMC.
Chaque Membre est tenu de fournir cinq types de renseignements pour chaque exemption inscrite dans
la liste: i) la désignation du secteur ou des secteurs dans le(s)quel(s) l'exemption s'applique; ii) la
description de la mesure, y compris les raisons pour lesquelles elle est incompatible avec l'article II; iii) le
pays ou les pays au(x)quel(s) la mesure s'applique; iv) la durée projetée de l'exemption et v) les conditions
qui rendent l'exemption nécessaire.
Les exemptions de l'obligation NPF font l'objet de réexamens périodiques par le Conseil du commerce des
services. Jusqu'ici, le Conseil a procédé à deux réexamens périodiques, respectivement en 2000 et 2006. Le
prochain réexamen aura lieu en 2010.
EXEMPLE: LISTE FINALE D'EXEMPTIONS DE L'ARTICLE II (NPF)
SECTEUR OU
SOUS-SECTEUR
Description de la
mesure, y compris les
raisons pour lesquelles
elle est incompatible
avec l'article II
Pays auxquels
la mesure
s'applique
Durée
projetée
Conditions
qui rendent
l'exemption
nécessaire
Services
audiovisuels
Production et
distribution
d'œuvres
cinématographiques
et de programmes
de télévision
Mesures fondées sur des
accords-cadres entre
gouvernements pour la
coproduction d'œuvres
audiovisuelles, qui
confèrent le traitement
national aux œuvres
audiovisuelles auxquelles
s'appliquent ces accords,
notamment en ce qui
concerne la distribution et
l'accès au financement.
Tous les pays
avec lesquels une
coopération
culturelle peut
s'avérer
souhaitable.
Indéterminée Le but de ces
accords est de
promouvoir la
coopération
culturelle entre
les pays
concernés.
Tableau 1 Exemple: liste finale d'exemptions de l'article II (NPF)
L'AGCS permet également à des groupes de Membres de conclure des accords d'intégration économique
(article V) – voir plus loin –, et de reconnaître des normes et des critères réglementaires étrangers concernant
la délivrance d'autorisations, de licences ou de certificats aux fournisseurs de services (article VII), sous
réserve de certaines conditions. Les mesures visées à l'article V et à l'article VII n'ont pas besoin d'être
couvertes par une exemption de l'obligation NPF. Il en est de même pour les mesures discriminatoires prises
dans des circonstances exceptionnelles (article XIV) ou des mesures dites prudentielles dans le domaine des
services financiers (Annexe relative aux services financiers).
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b TRANSPARENCE (ARTICLE III)
La transparence est l'un des principes fondamentaux de l'OMC. Pour une mise en œuvre efficace de l'AGCS, il
est essentiel d'avoir suffisamment de renseignements sur les règles et réglementations potentiellement
pertinentes. Chaque Membre est donc tenu de se conformer aux obligations suivantes:
Obligations inconditionnelles (articles III:1 et 4) Obligations conditionnelles
(article III:3)
publier dans les moindres délais et au plus tard au
moment de leur entrée en vigueur (sauf en cas
d'urgence) les mesures d'application générale;
répondre dans les moindres délais à toutes les
demandes de renseignements émanant des autres
Membres et concernant une mesure; et
établir des points d'information où les Membres de
l'OMC puissent obtenir ces renseignements.
informer le Conseil du
commerce des services de
l'adoption de toutes les
nouvelles lois, réglementations
ou directives administratives, ou
de toutes les modifications aux
lois, réglementations ou
directives administratives
existantes, qui affectent
notablement le commerce des
services visés par des
engagements spécifiques.
c ACCROÎTRE LA PARTICIPATION DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT (ARTICLE IV)
Près des quatre cinquièmes des Membres de l'OMC sont des pays en développement. L'AGCS reconnaît le rôle
majeur des pays en développement Membres dans le commerce des services, que ce soit à titre d'importateurs
ou d'exportateurs de services, même si leur part du commerce international des services demeure relativement
modeste d'une manière générale.
L'AGCS reconnaît les besoins particuliers des pays en développement Membres en disposant à l'article XIX:2
que le processus de libéralisation respectera dûment les objectifs de politique nationale et le niveau
de développement des différents Membres, tant d'une manière globale que dans les différents
secteurs. Une flexibilité a été ménagée aux pays en développement Membres pour qu'ils puissent ouvrir
moins de secteurs et libéraliser moins de types de transactions.
L'AGCS entend promouvoir la participation croissante des pays en développement Membres au
commerce des services grâce à des engagements spécifiques négociés concernant, entre autres choses, la
libéralisation de l'accès aux marchés dans les secteurs et les modes de fourniture qui présentent pour eux un
intérêt du point de vue des exportations. Une priorité spéciale doit être accordée aux PMA (article IV:3) et il
faut tenir compte, en particulier, de la difficulté qu'ils ont à prendre des engagements spécifiques.
d RÉGLEMENTATION INTÉRIEURE (ARTICLE VI)
Les réglementations qui ne visent pas des fins de protection au sens des articles XVI et XVII peuvent toutefois
restreindre le commerce. Ces effets restrictifs peuvent être justifiés au regard d'un objectif de politique
courant, ou ils peuvent être attribuables à une intervention excessive et/ou inefficace. Dans les cas où des
engagements spécifiques ont été pris, l'AGCS vise à préserver la valeur de ces engagements.
Obligations inconditionnelles (article VI:2) Obligations conditionnelles
(article VI:1, 3, 5, 7)
les fournisseurs de services de tous les
secteurs auront accès à des tribunaux ou
des procédures judiciaires, arbitraux ou
administratifs qui permettront de réviser
dans les moindres délais les décisions
affectant le commerce des services et,
dans les cas où cela sera justifié, de
prendre des mesures correctives
appropriées. En outre, les Membres
veilleront à ce que les révisions
administratives soient objectives et
impartiales.
toutes les mesures d'application générale qui
affectent le commerce des services doivent être
administrées d'une manière raisonnable, objective et
impartiale;
les demandes visant la fourniture d'un service
doivent être examinées dans un délai raisonnable;
les prescriptions et procédures en matière de
qualifications, les prescriptions en matière de
licences et les normes techniques seront fondées sur
des critères objectifs et transparents, ne
constitueront pas des obstacles non nécessaires au
commerce des services et, dans le cas des critères
en matière de licences, ne constitueront pas en soi
une restriction au commerce des services;
Note: Les négociations en cours visent à
élaborer des disciplines appropriées. En
attendant leur résultat, un statu quo s'applique.
il faut établir des procédures adéquates pour vérifier
la compétence des professionnels des autres
Membres.
EXEMPLES DE MESURES SUSCEPTIBLES D'ENTRER DANS LE CHAMP DES DISCIPLINES ÉNONCÉES
À L'ARTICLE VI:4 – RÉGLEMENTATION INTÉRIEURE
Prescriptions concernant l'obtention d'une licence
Le demandeur doit prouver qu'il dispose d'une base financière suffisante et de la capacité technique
nécessaire pour fournir les services.
Critère relatif à la base financière:
Capital minimum exigé: 50 000 dollars EU
Critère relatif à la capacité technique:
Au moins deux membres du personnel doivent être des ingénieurs certifiés.
Conséquence: Une licence peut être refusée si le demandeur ne satisfait pas aux critères, même si des
engagements ne comportant pas de limitations sont inscrits dans la liste pour le service en question.
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e RECONNAISSANCE (ARTICLE VII)
Nonobstant la prescription relative au traitement NPF, l'article VII de l'AGCS permet aux Membres de
reconnaître – pour l'application des normes ou la délivrance des licences, certificats ou autres – l'éducation,
l'expérience ou la certification qu'un fournisseur a obtenue à l'étranger. Cette reconnaissance peut se faire par
voie d'harmonisation sur la base d'un accord conclu avec le pays concerné, ou peut être accordée de manière
autonome. Elle est toutefois assujettie aux conditions suivantes:
ne pas être exclusive; autrement dit, les autres Membres doivent se voir ménager une possibilité
de négocier leur accession à de tels accords ou de négocier des accords comparables ou, s'il s'agit
d'une reconnaissance autonome, de démontrer que leurs exigences devraient être reconnues elles
aussi (article VII:2);
ne pas constituer un moyen de discrimination entre des partenaires commerciaux dans
l'application des normes ou des critères concernant la délivrance d'autorisations, de licences ou de
certificats aux fournisseurs de services, ni comme une restriction déguisée au commerce
(article VII:3); et,
utiliser des critères convenus au niveau multilatéral – dans les cas appropriés, les Membres
travailleront en coopération avec les organisations pertinentes pour établir des normes et des critères
internationaux communs (article VII:5).
Tous les Membres sont tenus de notifier au Conseil du commerce des services leurs mesures de reconnaissance
et toute modification notable qui y est apportée, en indiquant si la reconnaissance est fondée sur un accord ou
si elle est accordée de manière autonome. Les Membres sont également tenus d'informer le Conseil du
commerce des services, aussi longtemps à l'avance que possible, de l'ouverture de négociations sur un accord
de reconnaissance mutuelle, afin de ménager à tout autre Membre une possibilité adéquate d'indiquer qu'il est
intéressé à y participer.
f MONOPOLES ET FOURNISSEURS EXCLUSIFS ET CERTAINES PRATIQUES
COMMERCIALES (ARTICLE VIII ET ARTICLE IX)
L'Accord définit le "fournisseur monopolistique d'un service" comme une personne publique ou privée qui, sur
le territoire du Membre concerné, a été agréée ou établie, formellement ou dans les faits, comme étant le
fournisseur exclusif de ce service (article XXVIII h)).
À des degrés divers, les gouvernements du monde entier ont confié la fourniture de certains services de base à
des monopoles ou des fournisseurs exclusifs. Il peut exister différentes motivations parfaitement légitimes
pour de tels arrangements.
Les services fournis par des monopoles constituent souvent des composantes d'autres activités de services.
Parmi les exemples évidents figurent les télécommunications, les services financiers et les transports.
L'article VIII n'interdit pas le maintien d'un monopole ni l'octroi de droits exclusifs pour la fourniture d'un
service, mais il vise à faire en sorte que le comportement du fournisseur d'un tel service soit toujours
compatible avec les obligations générales et les engagements spécifiques du Membre concerné. Les
pratiques commerciales, autres que celles qui relèvent des dispositions en matière de monopole de
l'article VIII, qui limitent la concurrence et par là restreignent le commerce, sont visées à l'article IX.
OBLIGATIONS INCONDITIONNELLES
(articles VIII:1 et IX:2)
OBLIGATIONS CONDITIONNELLES
(article VIII:2 et VIII:4)
faire en sorte que les monopoles ou les
fournisseurs de services exclusifs n'agissent pas
d'une manière incompatible avec l'obligation
NPF et les engagements spécifiques; et
sur demande, mener des consultations avec
tout autre Membre en vue d'éliminer les
pratiques commerciales autres que les
monopoles.
faire en sorte qu'un monopole n'abuse pas de
sa position monopolistique pour agir d'une
manière incompatible avec les engagements
lorsqu'il fournit un service qui se situe hors de
son champ d'exclusivité; et
notifier la formation de nouveaux monopoles
au Conseil du commerce des services (pour les
services visés par les engagements spécifiques
existants) et négocier des arrangements de
compensation avec les autres Membres
(conformément à l'article XXI).
g PAIEMENTS ET TRANSFERTS (ARTICLE XI)
En vertu de l'article XI:1 de l'AGCS, les Membres doivent autoriser les transferts et paiements internationaux
concernant les transactions courantes ayant un rapport avec les services visés par leurs engagements
spécifiques. En d'autres termes, on ne doit pas contrarier l'objectif des engagements en empêchant le
mouvement des fonds nécessaires à la fourniture du service. En outre, l'article XI:2 interdit aux Membres de
restreindre les transactions en capital d'une manière incompatible avec leurs engagements spécifiques, sauf
pour des motifs de balance des paiements (article XII – voir plus loin) ou à la demande du Fonds monétaire
international (FMI).
IV.B. LISTES DʹENGAGEMENTS SPÉCIFIQUES – ACCÈS AUX MARCHÉS ET TRAITEMENT NATIONAL
Comme il a été indiqué plus haut, les obligations d'un Membre de l'OMC au titre de l'AGCS sont énoncées dans
les dispositions de l'Accord lui-même, dans ses annexes et dans les Listes d'engagements spécifiques.
Comme c'est le cas pour les Listes de concessions tarifaires concernant le commerce des marchandises,
chaque Membre de l'OMC est tenu, en vertu de l'AGCS, de présenter une Liste d'engagements
spécifiques pour le commerce des services (article XX de l'AGCS). Toutefois, les Listes annexées à l'AGCS
diffèrent grandement des Listes concernant les marchandises (un exemple de Liste annexée à l'AGCS est fourni
à l'Appendice 1). Les Listes d'engagements spécifiques font partie intégrante de l'AGCS.
15
Qu'est-ce qu'une Liste d'engagements spécifiques concernant les services?
Une Liste d'engagements spécifiques concernant les services est un instrument juridique qui énonce
les engagements pris par un Membre pour les différents secteurs et modes de fourniture.
Chaque Membre de l'OMC est tenu de présenter une Liste contenant ses engagements en matière d'accès
au marché et de traitement national, ainsi que tout engagement additionnel. En inscrivant dans sa
Liste des engagements spécifiques, un Membre garantit aux autres Membres des conditions d'accès
minimales sur une base NPF, comparables à une consolidation tarifaire au titre du GATT. Étant donné qu'il
s'agit de consolidations à un niveau plafond, les Membres ont la faculté d'accorder un traitement plus
"généreux" (ou moins discriminatoire) dans la pratique.
Les engagements ne peuvent être retirés ou modifiés qu'après négociation et accord sur un ajustement
compensatoire avec les pays affectés. Ces modifications des engagements doivent être mises en œuvre sur
une base NPF. De nouveaux engagements et des améliorations d'engagements existants peuvent
être inscrits dans les Listes à tout moment.
L'article XX:1 de l'AGCS dispose que chaque liste doit préciser, entre autres choses:
les modalités, limitations et conditions concernant l'accès aux marchés;
les conditions et restrictions concernant le traitement national;
les engagements relatifs à des engagements additionnels;
le délai pour la mise en œuvre (dans les cas appropriés); et
la date d'entrée en vigueur de ces engagements.
IV.B.1. STRUCTURE DʹUNE LISTE
Toutes les listes sont conformes à un modèle type qui a pour but d'assurer la comparabilité. Les engagements
inscrits dans une liste sont organisés par secteur et par mode de fourniture. Pour chaque secteur ou
sous-secteur inscrit, la liste doit indiquer, en rapport avec les quatre modes de fourniture énumérés à l'article
premier, toute limitation concernant l'accès aux marchés ou le traitement national qui peut être
maintenue.
Par conséquent, un engagement comporte huit rubriques indiquant la présence ou l'absence de
limitations concernant l'accès aux marchés et/ou le traitement national pour chaque mode de
fourniture (un exemple de liste est fourni ci-dessous).
Afin d'éviter les longues répétitions pour les différents secteurs, la plupart des listes sont divisées en deux
parties. La partie I (''engagements horizontaux'') contient les limitations qui s'appliquent à tous les
secteurs de services figurant dans la liste. Le but de cette section est d'éviter de répéter les mêmes
indications de nombreuses fois dans la liste. La partie II contient les engagements sectoriels.
L'approche définie dans l'AGCS pour l'inscription des engagements dans les listes est communément désignée
comme une approche de "liste positive", car chaque Membre détermine les secteurs et les modes de
fourniture pour lesquels il inscrit des engagements, ainsi que le niveau d'accès au marché et de traitement
national qu'il accorde.
APERÇU D'UNE LISTE
Modes de fourniture: 1) Fourniture transfrontières; 2) Consommation à l'étranger; 3) Présence
commerciale et 4) Présence de personnes physiques.
SECTEUR OU
SOUS-SECTEUR
Limitations
concernant l'accès
aux marchés
Limitations
concernant le
traitement national
Engagements
additionnels
I. ENGAGEMENTS HORIZONTAUX
"Tous les secteurs
inclus dans la
présente liste"
(cette colonne peut
aussi être laissée en
blanc)
Seuls sont visés les
modes de fourniture
pour lesquels des
limitations horizontales
sont inscrites.
Seuls sont visés les
modes de fourniture
pour lesquels des
limitations horizontales
sont inscrites.
Facultatif
(colonne laissée en
blanc lorsqu'il n'y a pas
d'engagements
additionnels)
II. ENGAGEMENTS SECTORIELS
DÉSIGNATION DU
SECTEUR
1)
2)
3)
4)
Les quatre modes de
fourniture sont tous
visés pour chaque
secteur ou sous-
secteur de services
identifié dans la
colonne 1.
1)
2)
3)
4)
Les quatre modes de
fourniture sont tous
visés pour chaque
secteur ou sous-
secteur de services
identifié dans la
colonne 1.
Tableau 2 Aperçu d'une liste
D'une manière générale, les indications figurant dans les listes suivent des conventions uniformes. Utilisée
dans la partie sectorielle de la liste, la mention ''Néant'' signifie qu'il n'y a pas de limitations propres à un
secteur pour le mode de fourniture visé, exception faite des conditions énoncées dans la section des
engagements horizontaux. La mention ''Non consolidé'' signifie qu'un Membre conserve la latitude
d'instaurer ou de maintenir, dans un secteur donné ou pour un mode de fourniture donné, des mesures
incompatibles avec les principes de l'accès aux marchés ou du traitement national. Dans les cas où un
engagement est assorti de limitations, l'indication connexe devrait décrire de manière concise les éléments qui
rendent cet engagement incompatible avec l'article XVI (accès aux marchés) et l'article XVII (traitement
national).
17
NOTE
On peut obtenir les Listes d'engagements spécifiques de tous les Membres de l'OMC sur le site Web de
l'Organisation à l'adresse suivante: http://tsdb.wto.org/default.aspx
IV.B.2. EXPLICATION DE LA LISTE
a SECTEUR DE SERVICES – COLONNE 1
Comme il a été indiqué plus haut, les Membres prennent des engagements spécifiques uniquement pour
les secteurs figurant dans leurs listes (approche de la liste positive).
CLASSIFICATION DES SECTEURS DE SERVICES
(GNS/W/120)
SECTEUR DE SERVICES – COLONNE 1
Il n'y a pas de nomenclature obligatoire
des secteurs de services; par
conséquent, en principe, les Membres
sont autorisés à utiliser leurs propres
définitions. En pratique, dans la grande
majorité des listes, les engagements sont
structurés selon la Liste de
classification sectorielle des services,
reproduite dans le document
MTN.GNS/W/120, qui comprend
12 secteurs définis au sens large et près
de 160 sous-secteurs (voir la colonne de
droite).
Dans la plupart des cas, les indications
sectorielles sont accompagnées de
références numériques à la
Classification centrale provisoire des
produits (CPC) des Nations Unies, qui
donne une explication détaillée des
services inclus dans chaque secteur ou
sous-secteur figurant dans les listes.
Lorsque cela n'est pas possible, les listes
sont censées fournir une définition
suffisamment détaillée pour éviter toute
ambiguïté.
Il convient de noter qu'une définition
précise des secteurs ou sous-secteurs
est essentielle car elle définit la portée
d'un engagement.
1. Services fournis aux entreprises — services
professionnels, services informatiques et connexes,
recherche-développement, services immobiliers, crédit-bail
et location sans opérateurs, autres services fournis aux
entreprises;
2. Services de communication — poste, courrier,
télécommunications, services audiovisuels et autres services
de communication;
3. Services de construction et services d'ingénierie
connexes — construction générale de bâtiments et génie
civil, installation, montage, travaux d'achèvement et de
finition de bâtiments;
4. Services de distribution — courtage, commerce de gros
et de détail, franchisage;
5. Services d'éducation — enseignement primaire,
secondaire, supérieur et pour adultes;
6. Services concernant l'environnement — voirie,
enlèvement des ordures, assainissement et services
analogues;
7. Services financiers — assurances, services bancaires et
autres services financiers;
8. Services de santé et services sociaux — services
hospitaliers, autres services de santé humaine et services
sociaux;
9. Services relatifs au tourisme et aux voyages —
hôtellerie et restauration, services d'agences de voyages et
d'organisateurs touristiques et services de guides
touristiques;
CLASSIFICATION DES SECTEURS DE SERVICES
(GNS/W/120)
10. Services récréatifs, culturels et sportifs — services
de spectacles, d'agences de presse, de bibliothèques,
d'archives et de musées, services sportifs;
11. Services de transports — transport maritime, transport
par les voies navigables intérieures, transport aérien,
transport spatial, transport ferroviaire, transport routier,
transport par conduites et services auxiliaires des
transports; et
12. "Autres" services.
Exemple
Un Membre souhaite prendre un engagement dans le sous-secteur ''Services médicaux et dentaires''. Dans
la Liste de classification, ces services font partie des "Services professionnels", qui relèvent des "Services
fournis aux entreprises". La Liste de classification indique également la catégorie pertinente de la CPC,
9312, qui donne une description plus détaillée. Par conséquent, dans sa Liste, le Membre inclura la rubrique
suivante dans la section "Services fournis aux entreprises"/"Services professionnels":
Services médicaux et dentaires (CPC 9312)
Il serait également possible de limiter l'engagement à certains segments de ce sous-secteur particulier ou à
des régions désignées du pays, qu'il faudrait ensuite indiquer.
b ENGAGEMENTS SPÉCIFIQUES
1. ACCÈS AUX MARCHÉS
L'Accord garantit aux services et aux fournisseurs de services de tout Membre l'accès au marché d'un autre
Membre à des conditions non moins favorables que celles qui sont indiquées dans la Liste du
Membre en question. Si un Membre souhaite maintenir des restrictions d'accès aux marchés dans un
secteur pour lequel il a inscrit des engagements, il peut le faire mais doit inscrire une limitation à cet effet.
article XVI:2L' contient une liste exhaustive de six types de restrictions: quatre restrictions d'ordre
quantitatif (alinéas a) à d)), une restriction concernant les types d'entité juridique (alinéa e)) et une autre
restriction concernant les plafonds de capital étranger (alinéa f)).
19
TYPES DE RESTRICTIONS EXEMPLES
a) Nombre de fournisseurs de
services
nombre de licences limité à huit (8) au total pour les
universités;
délivrance des licences sur la base d'un examen des besoins
économiques; et
prescriptions en matière de nationalité pour les fournisseurs
de services (équivalant à un contingent nul pour les
étrangers).
b) Valeur des transactions ou des
avoirs en rapport avec les services
Les avoirs des filiales de banques étrangères sont limités à
25 pour cent des avoirs intérieurs totaux de l'ensemble des
banques.
c) Nombre d'opérations de
services ou quantité de services
produits
Restrictions concernant le nombre de succursales qui peuvent
être exploitées par chaque banque; limitation du temps
d'antenne total attribué aux films étrangers.
d) Nombre de personnes
physiques employées
Le nombre d'employés de banque étrangers est limité à 5 pour
cent de l'effectif total des banques.
e) Type d'entité juridique ou de
coentreprise
Les fournisseurs étrangers sont autorisés à établir uniquement
des sociétés en commandite par actions ou des sociétés à
responsabilité limitée.
f) Participation de capital étranger Participation de capital étranger limitée à 49 pour cent.
Les restrictions quantitatives peuvent être exprimées en termes numériques ou sous la forme d'une exigence
concernant l'examen des besoins économiques. Les entrées prévoyant de tels examens devraient préciser les
principaux critères sur lesquels ils reposent.
Les restrictions quantitatives spécifiées aux alinéas a) à d) s'entendent de limitations maximales. Les
prescriptions minimales, comme celles qui sont communes aux critères d'octroi de licences (par exemple
prescriptions minimales en matière de capital pour la constitution d'une personne morale) ne relèvent pas des
dispositions de l'article XVI.
Dans l'affaire États-Unis – Jeux, l'Organe d'appel a déclaré que, en interdisant la fourniture transfrontières de
services de jeux et de paris pour lesquels des engagements spécifiques avaient été pris, les États-Unis
agissaient d'une manière incompatible avec leurs engagements concernant l'accès aux marchés (article XVI:1
et 2) car une telle interdiction équivalait à un "contingent nul" (États-Unis – Jeux, rapport de l'Organe d'appel,
paragraphes 251 et 252).
2. TRAITEMENT NATIONAL
L'article XVII prescrit que, dans les secteurs inscrits dans sa Liste, un Membre accordera aux services et
fournisseurs de services de tout autre Membre des possibilités de concurrence non moins favorables que
celles qu'il accorde à ses propres services similaires et fournisseurs de services similaires. Toute
dérogation à cet égard doit être inscrite en tant que limitation au traitement national.
La règle du traitement national englobe les cas de discrimination de jure et de discrimination de facto.
Les premiers s'entendent des mesures qui établissent une discrimination explicite fondée sur l'origine du
fournisseur (par exemple, les producteurs nationaux de services audiovisuels se voient accorder un accès
privilégié aux fréquences pour la transmission), tandis que les seconds s'entendent des mesures qui, même si
elles ne font pas une distinction formelle sur la base de l'origine ou de la nationalité, accordent dans les faits
un traitement moins favorable aux fournisseurs de services étrangers (par exemple, la résidence préalable est
exigée pour la délivrance d'une licence en vue de la fourniture d'un service). Voir aussi l'explication concernant
la discrimination de jure et de facto dans le commerce des marchandises (module 2).
article XVIÀ la différence de l' , l'article XVII ne donne pas une liste exhaustive des types de mesures qui
constitueraient des limitations. Cependant, l'examen des listes actuelles montre que les Membres considèrent
généralement comme pertinents les cas ci-après (Lignes directrices pour l'établissement des listes
d'engagements spécifiques dans le cadre de l'AGCS, S/L/92 *):
TYPES DE LIMITATION EXEMPLES
Subventions L'accès aux subventions destinées à la recherche-
développement est réservé aux nationaux.
Mesures fiscales Un droit d'accise fédéral est imposé sur les primes
d'assurance versées aux sociétés qui ne sont pas
constituées dans le pays.
Droits et redevances discriminatoires, etc. Les redevances perçues au titre des services
portuaires peuvent être plus élevées pour les
navires étrangers que pour les navires battant
pavillon national.
La majorité des membres de conseils
d'administration doivent être des citoyens
(résidents permanents) du pays concerné.
Prescriptions en matière de nationalité et/ou
de résidence
Prescriptions en matière de licences et de Les avoués et les avocats d'affaires exerçant dans
le domaine du droit national doivent posséder un
diplôme d'une université nationale.
qualifications
Les fournisseurs de services étrangers doivent
former un certain nombre (pourcentage) de
nationaux.
Prescriptions en matière de transfert de
technologie et de formation
21
TYPES DE LIMITATION EXEMPLES
Prescriptions relatives à la teneur en éléments
d'origine nationale
Utilisation préférentielle des services locaux qui
sont disponibles à des prix et à des niveaux de
qualité concurrentiels.
Propriété de biens immobiliers ou fonciers Les étrangers ne sont pas autorisés à posséder des
biens fonciers.
* Les Lignes directrices pour l'établissement des listes d'engagements spécifiques dans le cadre de l'AGCS,
adoptées par le Conseil du commerce des services le 23 mars 2001 (S/L/92), ont pour but d'expliquer, d'une
manière concise, comment les engagements spécifiques devraient être présentés dans les listes pour que
celles-ci soient précises et claires. Elles reposent sur l'idée qu'un modèle commun pour les listes ainsi qu'une
normalisation des termes utilisés dans les listes s'imposent si l'on veut que les engagements soient
comparables et exempts d'ambiguïté. Leur contenu ne devrait pas être considéré comme une interprétation
juridique de l'AGCS.
POUR EN SAVOIR PLUS ... CHEVAUCHEMENT ENTRE LES RESTRICTIONS CONCERNANT LʹACCÈS AUX MARCHÉS ET LE TRAITEMENT NATIONAL
Un Membre peut vouloir maintenir en application des mesures qui sont incompatibles à la fois avec
l'article XVI (accès aux marchés) et l'article XVII (traitement national). L'article XX:2 dispose que ces
mesures seront inscrites dans la colonne relative à l'article XVI. Ainsi, il se peut qu'aucune limitation ne soit
inscrite dans la colonne Traitement national mais que le Membre soit autorisé à appliquer une mesure
discriminatoire inscrite dans la colonne Accès aux marchés. Conformément à l'article XX:2, une telle mesure
doit être considérée elle aussi comme étant inscrite dans la liste en vertu de l'article XVII et sera soumise
aux dispositions de cet article.
3. ENGAGEMENTS ADDITIONNELS
Conformément à l'article XVIII, un Membre peut prendre des engagements pour ce qui est des mesures
affectant le commerce des services qui ne sont pas à inscrire dans les listes en vertu des articles XVI et XVII.
Il n'est pas obligatoire d'inscrire quoi que ce soit dans cette dernière colonne. Les engagements
additionnels peuvent avoir trait, sans s'y limiter, aux qualifications, aux normes techniques, aux prescriptions
ou procédures en matière de licences et à toute autre réglementation intérieure qui est compatible avec
l'article VI. Les engagements additionnels sont exprimés sous la forme d'engagements et non de
limitations.
IV.C. MODIFICATION DʹUNE LISTE
Les engagements concernant les services, qui sont comparables aux concessions tarifaires dans le cadre du
GATT, ont pour but de garantir des conditions commerciales stables et prévisibles. Toutefois, à l'instar des
listes concernant les marchandises, les listes AGCS peuvent être modifiées par la voie de négociations
moyennant l'octroi d'une compensation aux partenaires commerciaux affectés, conformément à
l'article XXI de l'AGCS.
L'article XXI établit un cadre de règles pour la modification ou le retrait des engagements spécifiques. Les
dispositions pertinentes peuvent être invoquées à tout moment après que trois ans se sont écoulés à compter
de la date d'entrée en vigueur d'un engagement. En l'absence de mesures de sauvegarde d'urgence, qui font
encore l'objet de négociations, ce délai est ramené à un an dans certaines circonstances. Les Membres
peuvent donc, sous réserve de compensation, ajuster leurs engagements à de nouvelles circonstances ou
considérations de politique. La modification envisagée doit être notifiée au moins trois mois à l'avance. La
compensation à négocier avec les Membres affectés consiste en des consolidations plus libérales ailleurs, qui
visent à "maintenir un niveau général d'engagements mutuellement avantageux non moins favorable pour le
commerce" que celui qui existait auparavant.
article XXILa compensation doit se faire sur une base NPF. En cas d'échec des négociations, l' prévoit
l'arbitrage. Si l'arbitre détermine qu'une compensation s'impose, les modifications envisagées ne doivent pas
être mises en œuvre tant que les ajustements compensatoires n'ont pas été effectués.
En 1999, le Conseil du commerce des services a établi des procédures détaillées pour la modification des listes
au titre de l'article XXI (voir le document S/L/80). Les améliorations apportées aux listes, c'est-à-dire
l'inscription de nouveaux secteurs ou le retrait de limitations existantes, sont soumises à des procédures plus
simples, énoncées dans le document S/L/84.
EXERCICES
4. Quels sont les différents types d'obligations au titre de l'AGCS? Expliquer ce qui les différencie les uns
des autres.
5. Décrire la structure de la Liste d'engagements d'un Membre annexée à l'AGCS. Expliquer le sens des
mentions "Néant" et "Non consolidé".
6. Classer les mesures suivantes en fonction du type de limitation concernant l'accès aux marchés ou le
traitement national:
a. Contingent annuel pour la délivrance de licences aux médecins étrangers.
b. La majorité des administrateurs doivent être des nationaux.
c. Présence commerciale limitée aux sociétés en commandite par actions.
d. Délivrance d'une licence à un nouveau restaurant sur la base d'un examen des besoins
économiques.
e. Subventions à l'investissement disponibles uniquement pour les sociétés appartenant à des
intérêts locaux.
23
IV.D. ANNEXES ET INSTRUMENTS CONNEXES CONCERNANT DES SECTEURS DE SERVICES SPÉCIFIQUES
EN BREF
Les Annexes de l'AGCS font partie intégrante de l'Accord (article XXIX). Le commerce des services est
beaucoup plus diversifié que le commerce des marchandises. C'est pourquoi plusieurs annexes traitent des
particularités de certains secteurs de services et modes de fourniture et/ou affinent davantage les
dispositions pertinentes de l'AGCS. Ces annexes concernent:
les exemptions du traitement de la nation la plus favorisée;
les services de transport aérien;
le mouvement des personnes physiques;
les télécommunications; et
les services financiers.
Plusieurs autres annexes prescrivaient la tenue de négociations après le Cycle d'Uruguay dans certains
domaines. Ces négociations ayant été conclues, les annexes en question ne sont plus applicables.
IV.D.1. SERVICES DE TRANSPORT AÉRIEN
L'Annexe sur les services de transport aérien précise que l'Accord ne s'applique pas aux mesures affectant les
droits de trafic ni aux services directement liés à l'exercice de ces droits. Dans ce secteur, seules trois activités
sont expressément visées par l'AGCS:
les services de réparation et de maintenance des aéronefs;
la vente ou la commercialisation des services de transport aérien; et
les services de systèmes informatisés de réservation.
L'Annexe contient une définition de ces sous-secteurs et prévoit des examens périodiques (au moins tous les
cinq ans) en vue d'une application plus large de l'AGCS au transport aérien.
NOTE
Pour en savoir plus sur la situation actuelle et sur les engagements des Membres en ce qui concerne les
services de transport aérien, voir:
http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/transport_f/transport_air_f.htm.
IV.D.2. MOUVEMENT DES PERSONNES PHYSIQUES (MODE 4)
L'Annexe sur le mouvement des personnes physiques fournissant des services relevant de l'Accord
traite des personnes physiques (par opposition aux personnes morales) qui fournissent des services sur le
territoire d'un autre Membre.
Il est clairement indiqué que l'Accord ne s'applique pas aux mesures concernant la citoyenneté, la
résidence ou l'emploi à titre permanent, ni aux personnes qui se rendent à l'étranger à la recherche
d'un emploi. Les prescriptions en matière de visas ne sont pas incompatibles, en soi, avec les obligations ou
engagements au titre de l'Accord.
L'Annexe confirme que les Membres sont encore autorisés à réglementer l'admission de personnes physiques
sur leur territoire et à appliquer des contrôles à la frontière, à condition que ces mesures n'aient pas pour effet
d'annuler ou de compromettre les avantages découlant d'un engagement spécifique.
NOTE
Pour en savoir plus sur la situation actuelle et sur les engagements des Membres en ce qui concerne le
mouvement des personnes physiques, voir:
http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/mouvement_persons_f/mouvement_persons_f.htm.
IV.D.3. SERVICES DE TÉLÉCOMMUNICATION
L'Annexe sur les télécommunications reconnaît le rôle particulier des télécommunications en tant que secteur
d'activité économique distinct et en tant qu'armature infrastructurelle de nombreuses autres activités (par
exemple, les services bancaires électroniques, le télé-enseignement).
L'accès aux télécommunications est crucial pour la viabilité commerciale d'autres services. L'Annexe dispose
que chaque Membre doit faire en sorte que les fournisseurs de services de tout autre Membre aient
un accès raisonnable et non discriminatoire aux réseaux et services publics de télécommunication
pour la fourniture d'un service énuméré dans sa Liste. L'Annexe énonce également des dispositions
relatives à la transparence et à la coopération technique destinée aux pays en développement.
NOTE
Pour en savoir plus sur la situation actuelle et sur les engagements des Membres en ce qui concerne les
services de télécommunication, voir: http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/telecom_f/telecom_f.htm.
25
IV.D.4. SERVICES FINANCIERS
Les services financiers comprennent: i) les services d'assurance et services connexes; ii) les services
bancaires et iii) les autres services financiers.
L'Annexe sur les services financiers adapte certaines dispositions fondamentales de l'AGCS aux spécificités
du secteur financier. Elle comporte également une série de définitions et une liste détaillée de services
financiers que de nombreux Membres ont utilisées pour établir leurs Listes d'engagements spécifiques
concernant ce secteur.
La disposition relative aux mesures prudentielles est peut-être la plus importante disposition de fond énoncée
dans l'Annexe. Les Membres sont autorisés à appliquer des mesures qui peuvent ne pas être
conformes aux dispositions de l'AGCS, pour la protection des investisseurs, des déposants et des titulaires
de polices et pour assurer l'intégrité et la stabilité du système financier. De telles mesures ne doivent toutefois
pas être utilisées par un Membre comme un moyen d'éviter ses engagements ou obligations au titre de l'AGCS.
Les autres dispositions spécifiques de l'Annexe concernent, entre autres choses, la protection des
renseignements des clients et autres renseignements confidentiels ou exclusifs. En outre, l'Annexe énumère
explicitement certaines activités, dont les opérations monétaires des banques centrales, qui sont réputées
constituer des "services gouvernementaux" aux fins de l'article I:3 (section III.B.3).
Le Mémorandum d'accord sur les engagements relatifs aux services financiers (LT/UR/U/1) établit une
approche différente pour l'inscription d'engagements concernant l'accès aux marchés et le traitement national
qui peut être utilisée par les Membres à titre optionnel. Il énonce des engagements uniformisés pour
libéraliser certains sous-secteurs et activités particuliers (par exemple, les services financiers achetés par des
entités publiques auprès de banques établies à l'étranger), qui s'appliquent automatiquement à moins qu'ils ne
soient expressément exclus par le Membre concerné. La plupart des pays de l'OCDE et un certain nombre
d'autres Membres ont choisi d'établir leurs listes sur la base de ce Mémorandum d'accord.
NOTE
Pour en savoir plus sur la situation actuelle et sur les engagements des Membres en ce qui concerne les
services financiers, voir: http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/finance_f/finance_f.htm.
IV.D.5. SERVICES PROFESSIONNELS
Les services professionnels comprennent les services juridiques, les services comptables, les services
d'architecture, les services médicaux et dentaires, ainsi que les services des accoucheuses, infirmières et
physiothérapeutes et du personnel paramédical. Ces sous-secteurs sont inclus à des degrés divers dans les
Listes d'engagements spécifiques des Membres.
L'idée s'est fait jour vers la fin du Cycle d'Uruguay que, vu l'importance de la réglementation des services
professionnels, les seuls engagements concernant l'accès aux marchés et le traitement national ne suffiraient
pas pour assurer un accès effectif aux marchés. Pour cette raison, la Décision ministérielle sur les
services professionnels (LT/UR/D-5/7) a prévu l'établissement d'un Groupe de travail des services
professionnels chargé d'élaborer des disciplines additionnelles pour régir la réglementation de ces services au
titre des articles VI et VII. Aux termes de la Décision, le Groupe de travail devait examiner à titre prioritaire le
secteur de la comptabilité, qui inclut les services comptables, d'audit et de tenue de livres.
C'est ainsi que le Conseil du commerce des services a approuvé en décembre 1998 les Disciplines relatives à
la réglementation intérieure dans le secteur des services comptables – qui ne sont pas encore entrées
en vigueur – (S/L/64), qui visent à faciliter le commerce des services comptables en faisant en sorte que les
réglementations intérieures affectant ces services satisfassent aux prescriptions de l'article VI:4 de l'AGCS.
L'une des caractéristiques essentielles des disciplines est qu'elles sont axées sur les réglementations (non
discriminatoires) qui ne sont pas à inscrire dans les listes en vertu des articles XVI (accès aux marchés) et XVII
(traitement national). La Décision pertinente du Conseil du commerce des services (S/L/63) dispose que les
"disciplines relatives aux services comptables" s'appliquent uniquement aux Membres qui ont inscrit des
engagements spécifiques concernant ces services. Les disciplines doivent être intégrées à l'AGCS avec tout
nouveau résultat que le Groupe de travail de la réglementation intérieure (WPDR) aura obtenu dans l'intervalle,
à la fin du Cycle en cours.
En outre, les Lignes directrices pour les accords ou arrangements de reconnaissance mutuelle dans
le secteur des services comptables (S/L/38), adoptées en mai 1997, fournissent des orientations pratiques
aux gouvernements, aux entités de négociation ou autres entités qui engagent des négociations en vue d'un
accord de reconnaissance mutuelle concernant les services comptables. Ces lignes directrices visent à faire en
sorte qu'il soit plus facile pour les parties de négocier des accords de reconnaissance et pour les tierces parties
de négocier leur accession à ces accords ou de négocier des accords comparables.
NOTE
Pour en savoir plus sur la situation actuelle et sur les engagements des Membres en ce qui concerne les
services professionnels, voir:
http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/accountancy_f/accountancy_f.htm (services comptables);
http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/advertising_f/advertising_f.htm (services de publicité);
http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/architecture_f/architecture_f.htm (services d'architecture et
d'ingénierie);
http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/computer_f/computer_f.htm (services informatiques et services
connexes);
http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/legal_f/legal_f.htm (services juridiques).
27
V. EXCEPTIONS
Comme le GATT, l'AGCS permet aux Membres d'instaurer, sous réserve de certaines prescriptions, des
mesures qui seraient autrement incompatibles avec les obligations pertinentes qu'il énonce. Les dispositions
en question figurent pour la plupart à l'article XIV (exceptions générales). Les mesures concernées ne doivent
toutefois pas être utilisées comme un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable entre des pays où des
conditions similaires existent, ni comme une restriction déguisée au commerce. L'article XIVbis traite des
exceptions liées à la sécurité. L'AGCS permet également aux Membres de restreindre les transactions
internationales en vue de préserver leur balance des paiements (article XII). Ces exceptions seront expliquées
plus en détail dans le module 8.
L'article V de l'AGCS (intégration économique) autorise la conclusion d'accords commerciaux préférentiels. Si
les conditions pertinentes sont remplies, ces accords sont réputés compatibles avec l'obligation NPF énoncée à
l'article II malgré les éléments préférentiels qu'ils comportent – voir l'encadré ci-dessous. Il en est de même
pour les accords ou arrangements de reconnaissance concernant, entre autres choses, les licences et
qualifications étrangères, qui sont régis par l'article VII.
Exception relative aux accords d'intégration économique (article V de l'AGCS)
Comme c'est le cas de l'article XXIV du GATT dans le cas des marchandises, l'AGCS permet aux Membres de
déroger au principe du traitement NPF pour conclure, les uns avec les autres, des accords prévoyant la
libéralisation du commerce des services. L'article V de l'AGCS dispose que ces accords doivent couvrir "un
nombre substantiel de secteurs" et prévoir "l'élimination pour l'essentiel de toute discrimination"
entre les participants au sens de l'article XVII (traitement national). En outre, ces accords ne doivent pas
relever le niveau général des obstacles au commerce à l'égard des autres Membres de l'OMC.
Le module 8, consacré aux exceptions, fournira des précisions sur les accords d'intégration économique dans
le contexte de l'AGCS.
Comme il a été indiqué plus haut, l'Annexe sur les services financiers permet également aux Membres de
prendre des mesures qui peuvent ne pas être conformes aux dispositions de l'AGCS, pour la protection des
investisseurs, des déposants et des titulaires de polices et pour assurer l'intégrité et la stabilité des systèmes
financiers (mesures prudentielles). Un Membre ne doit toutefois pas utiliser de telles mesures comme un
moyen d'éviter ses engagements ou obligations au titre de l'AGCS.
VI. LIBÉRALISATION PROGRESSIVE ET MANDATS DE NÉGOCIATION
VI.A. LIBÉRALISATION PROGRESSIVE
Le Cycle d'Uruguay n'était qu'une première étape d'un processus à plus long terme de libéralisation des
services dans le cadre multilatéral. L'importance du Cycle tient moins aux améliorations qu'il a apportées aux
conditions réelles des marchés qu'à la création d'un système de règles et de disciplines entièrement
nouveau pour la libéralisation future du commerce des services.
article XIXL' de l'AGCS dispose que les Membres engageront des séries de négociations successives en vue
d'élever progressivement le niveau de libéralisation. Comme le prévoit l'article XIX:1, la première de ces
séries de négociations a commencé au début de 2000.
Aux termes de l'article XIX:3, avant le début de chaque série, les Membres doivent procéder à une évaluation
du commerce des services d'une manière globale et sur une base sectorielle en vue d'établir les lignes
directrices et les procédures de négociation pour le Cycle. Ces Lignes directrices et procédures pour les
négociations sur le commerce des services ont été adoptées par le Conseil du commerce des services en
mars 2001 (S/L/93). L'évaluation du commerce des services est un point permanent de l'ordre du jour des
réunions du Conseil (session extraordinaire).
S'appuyant sur les articles pertinents de l'AGCS, les Lignes directrices pour les négociations précisent
davantage les objectifs et la portée des négociations, ainsi que les méthodes de négociation. Les
principaux éléments sont la réaffirmation du droit de réglementer la fourniture de services et d'introduire de
nouvelles réglementations à cet égard, le principe primordial de la flexibilité devant être ménagée aux pays en
développement et aux pays les moins avancés, ainsi que le maintien de la structure et des principes existants
de l'AGCS. Elles désignent l'"approche fondée sur les demandes et les offres" comme la principale
méthode de négociation.
POUR EN SAVOIR PLUS ... LʹAPPROCHE FONDÉE SUR LES DEMANDES ET LES OFFRES
PRÉPARATION DES DEMANDES
Les demandes peuvent être adressées à un groupe de participants ou à un Membre en particulier.
Elles peuvent viser l'inclusion de secteurs qui ne sont pas inscrits dans une liste actuelle, le retrait ou
l'assouplissement de limitations existantes concernant l'accès aux marchés ou le traitement national,
l'inscription d'engagements additionnels ou le retrait d'exemptions de l'obligation NPF.
Une demande peut être présentée sous la forme d'une simple lettre; il n'y a pas de modèle de
présentation généralement convenu, pas plus qu'il n'y a de prescriptions communes en matière
de notification.
PRÉPARATION DES OFFRES
Les offres portent normalement sur les mêmes questions que celles qui sont énumérées ci-dessus; elles
tiennent compte des demandes reçues, ainsi que des objectifs de croissance, des objectifs de
29
développement et des autres objectifs de politique pertinents du Membre.
Les offres se présentent normalement sous la forme d'un projet de liste d'engagements,
comprenant les modifications pertinentes apportées aux listes existantes. Les Membres ont utilisé,
comme point de départ, les listes consolidées qui incorporent non seulement les résultats du Cycle
d'Uruguay, mais toutes les modifications et extensions ultérieures, y compris celles qui découlent des
négociations sur les télécommunications de base et les services financiers. Les offres provisoires
constituent des documents de négociation qui n'ont aucun statut juridique et aucun effet
contraignant pour le participant concerné.
Les offres sont distribuées à tous les Membres. Cette mesure est utile à des fins de transparence mais aussi
d'un point de vue institutionnel car, si elles étaient mises en œuvre, les modifications projetées seraient
appliquées sur une base NPF.
La Déclaration ministérielle de Doha (novembre 2001) contient des dates cibles pour la distribution des
demandes initiales (30 juin 2002) et des offres initiales (31 mars 2003) d'engagements spécifiques. Selon
cette Déclaration, toutes les négociations, qui font partie d'un engagement unique, devaient être conclues au
plus tard le 1er janvier 2005. Pour des raisons bien connues, ces attentes ne se sont pas matérialisées.
Conformément à un autre mandat découlant de l'article XIX:3, les Lignes directrices pour les négociations
(2001) ont été ultérieurement complétées par les "Modalités du traitement spécial pour les pays les
moins avancés Membres". Ces modalités sont destinées à assurer une "flexibilité maximale" pour les
PMA dans les négociations. De plus, tous les Membres se sont engagés, entre autres, à faire preuve de
modération lorsqu'ils cherchent à obtenir des engagements des PMA et à accorder une priorité spéciale, lors de
l'établissement de leurs propres listes, aux secteurs et aux modes qui présentent un intérêt pour ces Membres
du point de vue des exportations. À leur tour, les pays les moins avancés sont invités à indiquer les secteurs
et les modes qui sont prioritaires pour eux, de façon qu'ils puissent être pris en considération. En ce qui
concerne le mode 4, les Membres envisagent, dans la mesure du possible et conformément à l'article XIX de
l'AGCS, de contracter des engagements pour ce mode en tenant compte de "toutes les catégories de personnes
physiques identifiées par les PMA dans leurs demandes".
La Déclaration ministérielle de Hong Kong (décembre 2005) réaffirme les principes et objectifs fondamentaux
des négociations sur les services et appelle les Membres à intensifier les négociations conformément aux
objectifs, approches et échéanciers figurant à l'Annexe C de la Déclaration. La Déclaration ministérielle
reconnaît également qu'il n'est pas attendu des PMA qu'ils prennent de nouveaux engagements.
L'Annexe C contient un ensemble d'objectifs de négociation plus détaillé et plus ambitieux que ceux qui
figurent dans tout document antérieur connexe. Tout en assurant une flexibilité appropriée aux pays en
développement Membres, elle prévoit un cadre pour l'offre d'engagements nouveaux ou améliorés
selon chaque mode de fourniture, pour le traitement des exemptions de l'obligation NPF et pour
l'inscription et la classification des engagements. Dans cette annexe, les Membres sont également
invités à élaborer des méthodes pour assurer la mise en œuvre totale et effective des Modalités du traitement
spécial pour les PMA Membres. S'agissant des méthodes de négociation, l'Annexe C indique qu'en plus des
négociations bilatérales, les négociations fondées sur les demandes et les offres devraient aussi être
menées sur une base plurilatérale, et elle énonce des lignes directrices pour la conduite de ces
négociations. Conformément à ce mandat, plusieurs séries de négociations plurilatérales ont été menées
depuis l'adoption de l'Annexe.
Le Conseil du commerce des services (réuni en "session extraordinaire") est l'organe chargé de superviser les
négociations; tous les organes subsidiaires, tels que le Groupe de travail de la réglementation intérieure et le
Groupe de travail des règles de l'AGCS, lui font rapport.
NOTE
Pour en savoir plus sur les négociations en cours sur les services dans le cadre du Cycle de Doha, voir:
http://www.wto.org/french/tratop_f/serv_f/s_negs_f.htm.
VI.B. PROGRAMME INCORPORÉ
L'AGCS lui-même prévoit la poursuite des négociations sur l'établissement des règles dans quatre domaines où
ces négociations n'ont pas pu être conclues durant le Cycle d'Uruguay ("programme incorporé"). Ces
négociations concernent l'élaboration de disciplines sur la réglementation intérieure, en application
de l'article VI:4, ainsi que les sauvegardes d'urgence, les subventions et les marchés publics. Le
premier domaine de négociation incombe au Groupe de travail de la réglementation intérieure tandis que les
trois autres relèvent du Groupe de travail des règles de l'AGCS.
Programme incorporé
Réglementation intérieure
Étant donné l'importance de la réglementation intérieure en tant que cadre du commerce, le Conseil du
commerce des services s'est vu confier un mandat de négociation particulier à l'article VI:4, qui consiste à
élaborer, par l'intermédiaire des organes appropriés, toutes disciplines nécessaires pour faire en sorte que
les réglementations intérieures (prescriptions et procédures en matière de qualifications, normes techniques
et prescriptions en matière de licences) ne constituent pas des obstacles non nécessaires au commerce. Les
disciplines envisagées à l'article VI:4 visent à faire en sorte que les réglementations intérieures, entre autres
choses: a) soient fondées sur des critères objectifs et transparents, tels que la compétence et l'aptitude à
fournir le service; b) ne soient pas plus rigoureuses qu'il n'est nécessaire pour assurer la qualité du service
et c) dans le cas des procédures de licences, ne constituent pas en soi une restriction à la fourniture du
service.
En attendant l'entrée en vigueur des disciplines découlant de l'article VI:4 et dans les cas où une mesure ne
relève pas de l'article XVI ou n'est pas discriminatoire au sens de l'article XVII, les Membres sont assujetts
aux disciplines (temporaires) énoncées à l'article VI:5.
Sauvegardes d'urgence
Les sauvegardes d'urgence dans le domaine des services pourraient consister à autoriser la suspension
temporaire des engagements en matière d'accès aux marchés, de traitement national et/ou d'engagements
additionnels pris dans un secteur donné. Une clause de sauvegarde pourrait être utilisée pour atténuer les
pressions liées à l'ajustement dans les cas où une branche de production particulière serait menacée par une
augmentation soudaine et imprévue des fournitures étrangères. Si les Membres devaient convenir de
l'instaurer, tout mécanisme de cette nature devrait être fondé sur le principe de la non-discrimination.
31
Le mandat de négociation concernant les "mesures de sauvegarde d'urgence" est énoncé à l'article XIV de
l'AGCS; aux termes de cet article, les résultats des négociations devaient entrer en vigueur dans un délai de
trois ans après la création de l'OMC. Ce délai a été prorogé à plusieurs reprises, la dernière prorogation
datant du 17 mars 2004 (S/L/159).
Subventions
À l'instar des autres mesures affectant le commerce des services, les subventions sont déjà assujetties aux
dispositions de l'AGCS. Les obligations générales inconditionnelles, y compris le traitement NPF, sont donc
d'application. Pour les secteurs inscrits dans les listes, ces obligations sont complétées notamment par celle
du traitement national, sous réserve de toute limitation qui aura été inscrite, et par diverses obligations
conditionnelles.
L'article XV de l'AGCS prévoit des négociations sur les disciplines qui pourraient être nécessaires pour éviter
les effets de distorsion sur le commerce. Ces négociations porteront également sur le bien-fondé des
mesures de compensation.
Marchés publics
L'article XIII dispose que l'obligation de traitement NPF (article II) et les éventuels engagements existants
concernant l'accès aux marchés et le traitement national (articles XVI et XVII) ne s'appliquent pas à
l'acquisition de services pour les besoins des pouvoirs publics. Cet article contient lui aussi un mandat de
négociation.
VI.B.1. RÉGLEMENTATION INTÉRIEURE
Étant donné l'importance de la réglementation intérieure en tant que cadre du commerce, le Conseil du
commerce des services s'est vu confier un mandat de négociation particulier à l'article VI:4, qui consiste à
élaborer, par l'intermédiaire des organes appropriés, toutes disciplines nécessaires pour faire en
sorte que les réglementations intérieures (prescriptions et procédures en matière de qualifications,
normes techniques et prescriptions en matière de licences) ne constituent pas des obstacles non
nécessaires au commerce.
Les disciplines envisagées à l'article VI:4 visent à faire en sorte que les réglementations intérieures, entre
autres choses: a) soient fondées sur des critères objectifs et transparents, tels que la compétence et l'aptitude
à fournir le service; b) ne soient pas plus rigoureuses qu'il n'est nécessaire pour assurer la qualité du service;
et c) dans le cas des procédures de licences, ne constituent pas en soi une restriction à la fourniture du
service.
En attendant l'entrée en vigueur des disciplines découlant de l'article VI:4 et dans les cas où une mesure ne
relève pas de l'article XVI ou n'est pas discriminatoire au sens de l'article XVII, les Membres sont assujettis aux
disciplines (temporaires) énoncées à l'article VI:5. Par conséquent, les Membres n'appliqueront pas de
prescriptions en matière de licences et de qualifications, ni de normes techniques, qui annuleraient
ou compromettraient des engagements spécifiques d'une manière qui serait incompatible avec les
critères susmentionnés et à laquelle on n'aurait raisonnablement pas pu s'attendre au moment où
les engagements pertinents ont été pris.
EXERCICES
7. L'Annexe sur le mouvement des personnes physiques fournissant des services relevant de l'Accord
s'applique-t-elle aux mesures relatives à l'emploi permanent ou aux personnes qui se rendent à l'étranger
à la recherche d'un emploi?
8. Expliquer le mandat de négociation énoncé à l'article VI:4 de l'AGCS concernant la réglementation
intérieure.
33
APPENDICE 1: EXEMPLE DE LISTE DʹENGAGEMENTS SPÉCIFIQUES
LISTE D'ENGAGEMENTS SPÉCIFIQUES
Modes de fourniture: 1) Fourniture transfrontières 2) Consommation à l'étranger 3) Présence
commerciale 4) Présence de personnes physiques
SECTEUR OU
SOUS-SECTEUR
Limitations concernant l'accès
aux marchés
Limitations concernant
le traitement national
Engagements
additionnels
I. ENGAGEMENTS HORIZONTAUX
1), 2), 3), 4) Non
consolidé pour les
subventions et les dons.
3) Les entreprises étrangères doivent
être constituées dans le pays.
Toutes les personnes morales doivent
être titulaires d'une licence délivrée par
les autorités pertinentes.
3), 4) Les personnes
physiques et morales
étrangères ne sont pas
autorisées à posséder des
terres.
TOUS LES
SECTEURS
INCLUS DANS
LA PRÉSENTE
LISTE
4) Non consolidé, sauf pour les mesures
concernant l'admission et le séjour d'une
durée maximum de deux ans des
personnes physiques qui ont les
connaissances nécessaires à la fourniture
du service et entrent dans les catégories
ci-après:
Personnes transférées à l'intérieur d'une
société:
Uniquement pour les dirigeants, les
personnels d'encadrement et les
spécialistes. Les personnes transférées
à l'intérieur d'une société doivent être
des personnes physiques d'un autre
Membre transférées à titre temporaire
en vue de la fourniture d'un service par
le biais d'une présence commerciale sur
le territoire d'un autre Membre. Elles
doivent avoir été employées par une
personne morale d'un Membre pendant
au moins un an avant leur transfert.
Le nombre des travailleurs étrangers au
sein d'une entreprise ne doit pas
dépasser 15 pour cent de l'effectif total.
4) Non consolidé, sauf
pour les mesures
concernant les catégories
de personnes physiques
mentionnées dans la
colonne relative à l'accès
aux marchés.
II. ENGAGEMENTS SECTORIELS
1. SERVICES FOURNIS AUX ENTREPRISES
A. Services professionnels
a) Services 1) Non consolidé 1) Non consolidé
juridiques 2) Néant 2) Néant
Services de 3) Néant 3) Néant conseils juridiques
4) Non consolidé, sauf comme
indiqué sous "Engagements
horizontaux".
4) Non consolidé, sauf
comme indiqué sous
"Engagements horizontaux".
d'un consultant
concernant le
droit international
public et le droit
du pays d'origine
(partie de la CPC
861)
1) Non consolidé 1) Néant b) Services
comptables, 2) Non consolidé 2) Néant d'audit et de
3) La participation étrangère au
capital est limitée à 49 pour cent.
3) Néant
tenue de livres
(CPC 862) 4) Non consolidé, sauf comme
indiqué sous "Engagements
horizontaux".
4) Non consolidé, sauf
comme indiqué sous
"Engagements horizontaux".
1) Non consolidé * 1) Non consolidé h) Services
médicaux et 4) Non consolidé, sauf comme
indiqué sous "Engagements
horizontaux".
2) Les programmes publics
d'assurance médicale ne
couvrent pas le coût des
soins médicaux fournis à
l'étranger.
dentaires
(CPC 9312)
3) Obligation d'avoir un
programme de formation
d'auxiliaires.
4) Non consolidé, sauf
comme indiqué sous
"Engagements horizontaux".
Tableau 3 Liste d'engagements spécifiques
* Parce que techniquement irréalisable.
35
Note
Dans le cas d'une restriction applicable à un secteur particulier, l'entrée doit être considérée
comme la combinaison de la limitation horizontale – le cas échéant – et de la restriction sectorielle,
sauf mention contraire expresse.
Toutes les exemptions de l'obligation NPF sont inscrites dans la Liste d'exemptions de l'article II
(NPF).
Les listes utilisent une terminologie uniforme:
''Néant'' signifie qu'il n'y a pas de limitations concernant l'accès aux marchés et/ou le traitement
national;
''Non consolidé'' signifie que le Membre n'a pas contracté d'obligations au titre du mode concerné et
conserve ainsi une entière liberté d'action. L'omission d'un secteur dans une liste équivaut à la
situation (hypothétique) dans laquelle un Membre inscrirait la mention ''Non consolidé'' pour tous les
modes, que ce soit pour l'accès aux marchés ou pour le traitement national, et ne prendrait aucun
engagement additionnel; et
''Non consolidé*'' (Non consolidé parce que techniquement irréalisable) – dans les cas où les
transactions relevant d'un mode de fourniture particulier peuvent être techniquement irréalisables
(par exemple, la fourniture transfrontières de services de coiffure ou de services de construction de
ponts); s'il arrive que de telles fournitures deviennent réalisables, le statut juridique de l'entrée
("Non consolidé") demeure inchangé.
VII. RÉSUMÉ
Face au besoin croissant de règles reconnues au niveau international sur le commerce des services,
l'AGCS a été négocié et conclu durant le Cycle de négociations d'Uruguay. L'AGCS est le premier accord
commercial multilatéral se rapportant au commerce des services. Tous les Membres de l'OMC sont
assujettis aux règles et disciplines qui y sont énoncées.
L'AGCS vise à établir un cadre multilatéral de principes et de règles pour le commerce des services, à
étendre ce commerce dans des conditions de transparence et de libéralisation progressive et à
promouvoir la croissance économique de tous les partenaires commerciaux et le développement des pays
en développement. Dans le même temps, il reconnaît aux Membres le droit de maintenir et d'élaborer les
réglementations intérieures qui sont nécessaires pour concrétiser des objectifs de politique nationale, et
reconnaît aussi le besoin particulier qu'ont les pays en développement d'exercer ce droit. L'AGCS
n'implique donc pas de déréglementation.
Les obligations d'un Membre de l'OMC au titre de l'AGCS sont définies par: 1) l'Accord lui-même; 2) les
annexes, qui traitent de préoccupations particulières ou des particularités de certains secteurs de services
et modes de fourniture et 3) les listes d'engagements spécifiques des Membres, qui énoncent les
engagements concernant l'accès aux marchés et le traitement national par secteur et par mode de
fourniture, ainsi que les engagements additionnels, le cas échéant.
L'AGCS contient des obligations inconditionnelles et des obligations conditionnelles. Les obligations
inconditionnelles (par exemple, l'obligation NPF) s'appliquent à tous les Membres et à l'ensemble des
secteurs de services, tandis que les obligations conditionnelles s'appliquent uniquement aux secteurs dans
lesquels le Membre concerné a pris des engagements spécifiques. Plusieurs articles contiennent les deux
types d'obligations (par exemple, au sujet de la transparence et de la réglementation intérieure).
Chaque Membre de l'OMC est tenu de présenter une Liste d'engagements spécifiques. Les listes peuvent
varier considérablement pour ce qui est de la couverture sectorielle et des niveaux d'engagements, en
fonction des objectifs et des contraintes de politique nationale des Membres. Il y a toutefois un modèle
commun comprenant quatre colonnes: Désignation du secteur; Engagements concernant l'accès aux
marchés (article XVI); Engagements concernant le traitement national (article XVII) et Engagements
additionnels (article XVIII), le cas échéant. Les Membres ont la faculté d'inscrire, pour les quatre modes
de fourniture, six types spécifiés de limitations concernant l'accès aux marchés et toute dérogation au
traitement national. Les réglementations intérieures ne relevant pas des articles XVI ou XVII ne doivent
pas être inscrites dans les listes. Elles sont toutefois assujetties à certaines disciplines qui sont énoncées
à l'article VI de l'AGCS. Les engagements peuvent être modifiés conformément aux procédures spécifiées
(article XXI).
Un Membre peut maintenir une mesure incompatible avec le principe NPF, pour autant que cette mesure
soit inscrite dans l'Annexe relative aux exemptions de l'article II et satisfasse aux conditions qui y sont
énoncées. L'AGCS permet donc plusieurs dérogations à l'obligation NPF, outre diverses exceptions
générales. Par exemple, il est dérogé à la règle NPF dans le cas des accords d'intégration économique
(article V) et des mesures de reconnaissance (article VII) répondant à certains critères.
L'Accord vise à promouvoir la libéralisation progressive du commerce mondial des services grâce à des
séries de négociations successives.
37
RÉPONSES PROPOSÉES
1. Les principaux objectifs de l'AGCS sont les suivants: i) établir un cadre multilatéral de principes et de
règles pour le commerce des services; ii) étendre ce commerce dans des conditions de transparence et
de libéralisation progressive et iii) promouvoir la croissance économique de tous les partenaires
commerciaux et le développement des pays en développement.
2. L'expression "mesures qui affectent le commerce des services" signifie que le champ d'application de
l'AGCS comprend non seulement les mesures visant à réglementer directement le commerce des services,
mais aussi toute autre mesure qui peut affecter accessoirement la fourniture d'un service. Par
conséquent, aucune mesure n'est exclue a priori du champ d'application de l'Accord ainsi qu'il est défini
par ses dispositions.
3. Mode 1: Fourniture transfrontières: en provenance du territoire d'un Membre et à destination du
territoire de tout autre Membre (exemple: un utilisateur du pays A (consommateur de services) reçoit
des services de l'étranger (d'un fournisseur de services du pays B) par le biais de son infrastructure de
télécommunication ou de son infrastructure postale).
Mode 2: Consommation à l'étranger: sur le territoire d'un Membre à l'intention d'un consommateur
de services de tout autre Membre (exemple: les ressortissants du pays A (consommateurs de services)
vont à l'étranger (vers un fournisseur de services du pays B) en tant que touristes, étudiants ou patients,
pour y consommer des services).
Mode 3: Présence commerciale: par un fournisseur de services d'un Membre, grâce à une présence
commerciale sur le territoire de tout autre Membre (exemple: le service est fourni dans le pays A par une
filiale, une succursale ou un bureau de représentation (établis localement) d'une société appartenant à
des intérêts étrangers ou contrôlée par eux (banque, groupe hôtelier, société de construction, etc.).
Mode 4: Présence de personnes physiques: par un fournisseur de services d'un Membre, grâce à la
présence de personnes physiques d'un Membre sur le territoire de tout autre Membre (exemple: un
ressortissant étranger du pays B fournit un service dans le pays A en tant que fournisseur indépendant
(par exemple, consultant, travailleur de la santé) ou employé d'un fournisseur de services (par exemple,
un cabinet-conseil, un hôpital, une société de construction)).
4. Les obligations inconditionnelles s'appliquent immédiatement à tous les Membres et à tous les secteurs,
qu'il existe ou non des engagements spécifiques. Les obligations conditionnelles lient un Membre
seulement pour les secteurs ou sous-secteurs dans lesquels il a pris un engagement spécifique.
OBLIGATIONS INCONDITIONNELLES CONDITIONNELLES
Traitement de la nation la plus
favorisée
Article II
Transparence Article III:1 et III:4 Article III:3
Réglementation intérieure Article VI:2 Article VI:1, VI:3, VI:5, VI:6
OBLIGATIONS INCONDITIONNELLES CONDITIONNELLES
Monopoles et fournisseurs Article VIII:1 Article VIII:2
exclusifs
Autres pratiques commerciales Article IX:2
Paiements et transferts Article XI
5. Toutes les listes sont conformes à un modèle type qui a pour but d'assurer la comparabilité. Les
engagements inscrits dans une liste sont organisés par secteur et par mode de fourniture. Pour chaque
secteur ou sous-secteur inscrit, la liste doit indiquer, en rapport avec les quatre modes de fourniture
énumérés à l'article premier, toute limitation concernant l'accès aux marchés ou le traitement national qui
peut être maintenue.
La plupart des listes sont divisées en deux parties. La partie I (''engagements horizontaux'') contient les
limitations qui s'appliquent à tous les secteurs de services figurant dans la liste. Le but de cette section
est d'éviter de répéter la même indication de nombreuses fois dans la liste. La partie II présente les
engagements sectoriels.
Par conséquent, un engagement comporte huit rubriques indiquant la présence ou l'absence de limitations
concernant l'accès aux marchés et/ou le traitement national pour chaque mode de fourniture.
D'une manière générale, les entrées figurant dans les listes suivent des conventions uniformes. Utilisée
dans la deuxième partie (partie sectorielle) de la liste, la mention ''Néant'' signifie qu'il n'y a pas de
limitations propres au secteur en question, exception faite des conditions énoncées dans la section des
engagements horizontaux. La mention ''Non consolidé'' signifie qu'un Membre conserve la latitude
d'instaurer ou de maintenir, dans un secteur donné ou pour un mode de fourniture donné, des mesures
incompatibles avec les principes de l'accès aux marchés ou du traitement national.
6. a) Contingent annuel pour les médecins étrangers (accès aux marchés, limitation concernant le nombre
de fournisseurs de services);
b) Prescription selon laquelle la majorité des administrateurs doivent être des nationaux (traitement
national);
c) Présence commerciale limitée aux sociétés en commandite par actions (accès aux marchés, restriction
ou prescription concernant le type d'entité juridique ou de coentreprise);
d) Délivrance d'une licence à un nouveau restaurant sur la base d'un examen des besoins économiques
(accès aux marchés, limitation concernant le nombre de fournisseurs de services); et
e) Subventions à l'investissement disponibles uniquement pour les sociétés appartenant à des intérêts
locaux (traitement national).
7. L'Annexe sur le mouvement des personnes physiques fournissant des services relevant de l'Accord traite
du mouvement des personnes physiques (par opposition aux personnes morales) qui fournissent des
services sur le territoire d'un autre Membre. Il est clairement indiqué que l'Accord ne s'applique pas aux
39
mesures concernant la citoyenneté, la résidence ou l'emploi à titre permanent, ni aux personnes qui se
rendent à l'étranger à la recherche d'un emploi.
8. Étant donné l'importance de la réglementation intérieure en tant que cadre du commerce, le Conseil du
commerce des services s'est vu confier un mandat de négociation particulier à l'article VI:4, qui consiste à
élaborer, par l'intermédiaire des organes appropriés, toutes disciplines nécessaires pour faire en sorte que
les réglementations intérieures (prescriptions et procédures en matière de qualifications, normes
techniques et prescriptions en matière de licences) ne constituent pas des obstacles non nécessaires au
commerce.
Les disciplines envisagées à l'article VI:4 visent à faire en sorte que les réglementations intérieures, entre
autres choses: a) soient fondées sur des critères objectifs et transparents, tels que la compétence et
l'aptitude à fournir le service; b) ne soient pas plus rigoureuses qu'il n'est nécessaire pour assurer la
qualité du service; et c) dans le cas des procédures de licences, ne constituent pas en soi une restriction
à la fourniture du service.
En attendant l'entrée en vigueur des disciplines découlant de l'article VI:4 et dans les cas où une mesure
ne relève pas de l'article XVI ou n'est pas discriminatoire au sens de l'article XVII, les Membres sont
assujettis aux disciplines (temporaires) énoncées à l'article VI:5. Par conséquent, les Membres
n'appliqueront pas de prescriptions en matière de licences et de qualifications, ni de normes techniques,
qui annuleraient ou compromettraient des engagements spécifiques d'une manière qui serait incompatible
avec les critères susmentionnés et à laquelle on n'aurait raisonnablement pas pu s'attendre au moment où
les engagements pertinents ont été pris.