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115«Réussir la Ville dense en l’ouvrant sur la nature» - Les Actes - Décembre 2009
Partie 3 :
Les questions et points de vue
de la salle
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Comment assureret structurer les continuitésdes espaces verts entre eux ?
(d’après une question d’Anne-Marie Boudou,adjointe au maire d'Auray).
Point de vue :
«On voit très fréquemment
[dans les espaces ruraux,
en Bretagne] des lotissements
très mal faits avec des lots
de plus de 1 000m2.
Ce qui est un non sens.
C’est là, à mon avis, le principal
problème en matière d’usage
de l’espace.
De même que nous sommes
très voraces en consommation
d’espace pour les zones d’activités,
qui sont en plus très médiocres.
Nous avons sur ces deux points là
d’énormes progrès à faire»
Jacques lescoat – Conférence des
Villes de Bretagne.
Alexander StAhle : Ce qui est im-portant, c’est d’avoir des espacesverts dans les centres-villes plutôtque d’avoir des espaces verts ou desséries d’espaces verts plus éloignés,en périphérie des villes
On essaie parfois de maintenir les
continuités avec des couloirs verts. La
raison d’être de ces couloirs verts est
surtout biologique pour permettre
aux animaux et aux plantes de pou-
voir passer par ces couloirs, de conti-
nuer à exister. En ville, c’est différent
lorsque vous êtes un habitant, vous
voulez pouvoir sortir de chez vous
facilement et avoir un accès facile à
un espace vert. Evidemment on va
travailler à avoir une structure cohé-
rente mais toujours en tenant
compte du point de vue de l’habi-
tant, qui lui, souhaite avoir un es-
pace vert à proximité de chez lui.
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Alexander StAhLe : La ceintureverte peut être perçue comme unobstacle, qui enceint la ville dansune limite. A Stockholm, on préfèrela notion de rayons verts qui mon-tent vers le centre-ville, qui amè-nent les espaces verts aucentre-ville. Cette notion est plusflexible, plus adaptée à la densifica-tion de la ville
à Stockholm, on peut partir du cen-tre-ville à ski et rejoindre la nature,la campagne en empruntant cesrayons verts. Avec une ceintureverte, on a l’impression d'avoir unrempart qui fige la ville.
Néanmoins, il est vrai que la ceintureverte peut aider à densifier la ville,mais d’après certaines expériencesaméricaines, elle n’arrête pas totale-ment l’étalement urbain : l’étale-ment urbain passe au-dessus decette ceinture verte, l’urbanisationse fait au-delà et engendre un cer-tain nombre de problèmes concomi-tants pour les personnes qui viventau-delà, notamment en terme dedistances de transport rallongées.
Qu’en est-il de la notion deceinture verte ?Certains pensent que laceinture verte permet de limiterl’étalement urbain.(d’après une question de Pascale Loget Vice-Présidentedu Conseil régional et adjointe au Maire de Rennes)
Point de vue :
« Maintenant, il y a effectivementun autre travail à faire qui est derendre plus proches, plus visibles,plus attrayants, l’ensemble desespaces libres que nous avons dansla ville et qui sont peu visibles, peumis en valeur »
Pascale Loget – vice-présidente du
Conseil régional et adjointe au maire
de Rennes.
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Alexander StAhle : En fait cette notion
de jardin privé est importante, mais
n’est pas interchangeable. On ne peut
pas mettre un parc à la place d’un jar-
din privé et en même temps les gens
qui ont un jardin privé aiment aussi
pouvoir avoir accès à un parc […]
On peut tout à fait encourager la den-sification en créant des espaces vertsdans les centres-villes, c’est d’ailleurs ce
qu’a fait le baron Haussmann à Paris, il
a construit des boulevards, mais égale-
ment des parcs et il a augmenté de ma-
nière significative la densité urbaine à
Paris. C’est un choix que l’on retrouve
aussi à Londres, à Stockholm et dans
d’autres villes.
D’autre part, intégrer des espaces vertsau sein des centres-villes permet demaintenir le niveau de population.C’est ce qui est intéressant dans l’ap-
proche du baron Haussmann : toutes
les villes très urbanisées, qui ont intro-
duit des parcs, ont toutes conservé leur
population (d’après une question de
Landry Mouyoukolo – Architecte).
Comment faire évoluerle modèle, français,des petits jardins privés etdes espaces publics, clos,difficilement utilisables ?
(d’après une question de Pascale Loget Vice-Présidentedu Conseil régional et adjointe au Maire de Rennes)
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Alexander StAhLe : La densité n’estpas une question d’affaire d’habitatcollectif ou individuel, mais unequestion d’aménagement et d’orga-nisation des espaces :En Suède, il y a des zones d’habitatindividuel très denses, et à l’inversedes zones d’habitat avec de grandestours à faible densité.Regardez l’exemple d’Örby etBromma Diapo 25, 26 - Cela peut pa-raître dense, mais en fait ces villes làne sont pas denses. En fin de comptesur l’image de droite, la densité estau moins égale voire supérieure àcelle des quartiers mentionnés surles images précédentes. Bien évi-demment, si on exclut le centre-villequi contient surtout des logementscollectifs, en zones périphériques,on peut avoir des zones d’habitatcomposées de maisons individuellesavec des bâtiments de faible hau-teur, mais avec une densité relative-ment importante. Par ailleurs, en Suède, les gens sou-haitent de plus en plus vivre dansun environnement urbain pouravoir facilement accès à tous les ser-vices qu’offre la ville.
L’exemple suédois nes’applique-t-ilqu’au logement collectif ?
Point de vue :
«Pour nous, l’enjeu est de revenirà l’ancienne logique [des vieuxbourgs], en y intégrant la modernitéet les nombreux aspects positifsdu progrès, d’une part. Par contre,on a également été extrêmementvictimes de l’étalement urbain.Donc, il s’agit également deréhabiliter les espaces victimes decet étalement urbain et de proscrirevigoureusement tout ce qui tendencore à sa poursuite […]En se basant sur l’existant ancien,on a tous les éléments ici en Bre-tagne pour reconstruire des villeet des villages, à la bretonne, bienintégrés pour chez nous,dans l’intérêt de nos populations»
Joël Labbé – Maire de St Nolff
(d’après une question de Philippe LannuzelAgence d’urbanisme de Brest)
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Alexander StAhLe : La Suède
compte beaucoup d’exploitations
agricoles et forestières dans le cen-
tre du pays, de forêts dans le nord
et concentre la plupart des exploi-
tations agricoles dans le sud.
La pression pour le sol existe et atendance à participer à la densifica-tion des zones urbaines pour laisserles bonnes terres aux agriculteurs.
Qu’en est-ildes terres agricoles ?
Partie 3 : les questions et points de vue de la salle
(d’après une question de Philippe LannuzelAgence d’urbanisme de Brest)
Point de vue :
Il y a un problème propre à la
Bretagne, nous sommes voraces
en matière de consommation
d’espaces agricoles.
La Bretagne consomme aujourd’hui
l’équivalent de Belle-île-en-mer,
soit 8 000ha/an et c’est un problème
important qui se pose au-delà des
villes, dans les petites villes et dans
les espaces ruraux. Je souhaiterais
personnellement, de façon très vive,
que cette démarche ne concerne pas
seulement les villes, mais qu’elle
s’adapte aussi aux bourgs,
aux petites villes… pour qu’elles
puissent travailler autour de
beaucoup plus de centralité,
de maisons de bourg et de liens,
cette fois-ci, avec une campagne
qui malheureusement est souvent
fermée »
Jacques Lescoat – Conférence des
Villes de Bretagne.
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Alexander StAhle : C’est une longue
histoire. Dans les années 50, 60, 70,
grande période d’urbanisme moderne,
on avait énormément de normes en
terme d’urbanisme, il y en avait des li-
vres entiers […].
la tendance actuelle est à la simplifica-tion des choses pour avoir plus de flexi-bilité et il n’y a donc pas forcément denormes qui sont établies. lorsque l’onregarde le rapport entre surfaces habi-tables et les surfaces d’espaces ouverts,il faudrait avoir à peu près l’équiva-lent.Mais c’est juste une mesure, ce n’est
pas une norme, c’est à titre indicatif.
le chiffre donné de 10m2 requis par per-sonne ne concerne que les espaces pu-blics ouverts. Après au niveau du
quartier, différentes mesures sont faites
mais il est vrai que la planification ur-
baine s’intéresse davantage aux espaces
publics qu’aux espaces privés.
Existe-t-il des normesstandards à Stockholmsur lesquelles s’appuientles projets d’urbanisme ?
(d’après une question de Claire Herlic Verts Bretagne)
Partie 3 : les questions et points de vue de la salle
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Alexander StAhle : Le projet de
densification urbaine a tendance à
améliorer la sécurité car chaque pro-
jet d’aménagement s’accompagne
d’aménagements de zones pié-
tonnes, de mise en place d’éclai-
rages publics…, autant de projets
qui tendent à améliorer le sentiment
de sécurité. Et en Suède, quand des
choses sont détériorées sur l’espace
public, elles sont très vite réparées et
les détritus sont très vite ramassés.
De plus, dans un endroit agréable,
les gens se comportent bien. C’est
un cercle vertueux. La même poli-
tique est pratiquée à Manhattan.
Qu’en est-il de la sécuritéet du respect des espacespublics par les usagers ?
(d’après une question de Nicole TessierBrest Métropole Océane).
Alexander StAhle : Il existe en
Suède des zones de friches au sein
desquelles il n’existe pas d’habita-
tion. Il est alors difficile d’établir un
sociotope pour de telles zones
puisqu’il n’y a pas d’habitants à
questionner. Il s’agit alors de s’adap-ter à un contexte plus large, à unenvironnement qui plaît à la popu-lation et qui fonctionne bien. Ons’en inspire, puis on essaie de les ap-pliquer à ces zones.
Comment les frichesindustrielles sont-ellesintégrées au sociotope ?
(d’après une question de Izri Cherimairie de Saint-Brieuc).
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Alexander StAhle : La cohérence duplan d’une ville dépend beaucoup del’urbaniste qui en a la charge, quidoit tenir compte de ce qui a été faitailleurs, des exemples réussis. Vien-nent ensuite s’ajouter la négociationdes promoteurs, constructeurs, desélus et des urbanistes. La culture sué-doise privilégie la négociation.
Il est nécessaire d’avoir un service de
planification urbaine important, avec
une participation de tous, pour que les
promoteurs et constructeurs soient obli-
gés de se conformer aux lignes direc-
trices d’urbanisation proposées. Ce sont
des questions très complexes. Dans cer-
tains quartiers plus riches, les gens sont
très opposés aux projets nouveaux. Il
convient de travailler avec les construc-
teurs pour leur expliquer que ces projets
ne vont pas dévaloriser leur quartier,
bien au contraire. Il s’agit souvent de
problème de compréhension : les
constructeurs se lancent souvent dans
des projets qui sont au final contre-pro-
ductifs. Ils ont tout intérêt à investir
dans des aménagements urbains, qui
augmentent la valeur des terrains et
donc l’attractivité de leurs constructions,
de leurs quartiers, certains en prennent
conscience et commencent à être ac-
teurs de la démarche. Un exemple inté-
ressant est celui d’une tendance
américaine, « le new urbanism », qui
prône la fin des villes étendues pour des
villes où il fait bon vivre. Ce mouvement
fait école et est intéressant à suivre.
Comment sont géréset menés les projetsd’urbanisme, notammentavec les opérateurs privés ?
(d’après une question d’Hubert MansotteGEO Bretagne Sud, Vannes)
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Alexander StAhle : Oui, en Suède,la dimension écologique est tou-jours prise en compte. Il existe desplans de gestion pour chaquequartier.
En banlieue, il existe une végétation
naturelle beaucoup plus consé-
quente. On essaie alors d’utiliser des
méthodes empruntées à l’agriculture
pour protéger ces zones. Il y a égale-
ment des zones dans lesquelles on
n’intervient pas.
La dimension écologiqueest-elle systématiquementconsidérée dans tousles projets ?
(d’après une question de Sandrine ManussetEnvironnement et sociétéet Emmanuelle Besrest - Le Bihan Ingénierie).
Point de vue :
«Il faut avoir l’ambition d’un projet
stratégique avec la souplesse d’un
monde qui bouge […] On a la
chance d’avoir des architectes-urba-
nistes qui sont des guides pour nous,
qui travaillent sur la ville durable et
mettent en pratique beaucoup de
projets intégrant aujourd’hui, peut-
être pas assez, cette notion de na-
ture en ville et cherchent à s’adapter
à la préservation de l’environnement
et à l’équité sociale»
Marie-Christine Détraz
Vice-présidente de Cap l'Orient,
adjointe au Maire de Lorient
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Schéma de CohérenceSchéma de CohérenceTerritoriale duTerritoriale du
Pays de LorientPays de Lorient
Contact : Nadine Nicolas Minier - [email protected] - 02 97 88 22 44
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