action sociale sur l’espace public asep 2015.pdfboutique solidarité, asep : action sociale sur...

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Février 2016 A A c c t t i i o o n n S S o o c c i i a a l l e e s s u u r r l l E E s s p p a a c c e e P P u u b b l l i i c c A A S S E E P P B B I I L L A A N N D D A A C C T T I I V V I I T T E E 2 2 0 0 1 1 5 5

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Page 1: Action Sociale sur l’Espace Public ASEP 2015.pdfBoutique Solidarité, ASEP : Action Sociale sur l’Espace Public. • Aux ménages en recherche d ‘hébergement ou de logement,

Février 2016

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 2

SSOOMMMMAAIIRREE

1. Présentation du pôle et de l’action ....................................................................................................... 3

2. Rapport quantitatif de l’action ............................................................................................................... 4

2.1 Nombre de personnes qui ont bénéficié de l’action ..................................................................................... 4

2.2 Compositions familiales ............................................................................................................................... 5

2.3 Ages............................................................................................................................................................. 5

2.4 Environnement des personnes .................................................................................................................... 6

2.5 Ressources au 1er contact ........................................................................................................................... 7

2.6 Origines du contact ...................................................................................................................................... 8

2.7 Modes d’habitat au 1er contact ..................................................................................................................... 9

2.8 Lieux de rencontre ..................................................................................................................................... 11

2.9 Demandes formulées ................................................................................................................................. 13

2.10 Réponses apportées .................................................................................................................................. 15

2.11 Evolution des contacts mensuels............................................................................................................... 18

3. Evènements marquants ...................................................................................................................... 19

4. Problématiques rencontrées .............................................................................................................. 23

5. Paroles d’usagers, témoignages, exemples ...................................................................................... 24

6. Ressources humaines ........................................................................................................................ 25

7. Environnement, réseau, partenariat .................................................................................................. 26

8. Plan d’actions ...................................................................................................................................... 27

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 3

1. PRESENTATION DU POLE ET DE L’ACTION

Le pôle Accueil Ecoute & Veille Sociale s’adresse :

• Aux femmes victimes de violence conjugale et familiale,

� Accueil Ecoute Femmes

• Aux personnes en situation ou en risque d’exclusion,

� Accompagnement RSA � Points Santé � Rond point

� 115, � Boutique Solidarité, � ASEP : Action Sociale sur l’Espace Public.

• Aux ménages en recherche d ‘hébergement ou de logement,

� Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation : SIAO

L’ASEP est une des actions formant le « Rond Point » : dispositif qui permet d’être plus à même d’accueillir la personne en situation d’urgence sociale, à la fois dans la proximité (Boutique Solidarité et surtout ASEP) et à l’échelon départemental (115) mais aussi en toute discrétion, sans rupture dans son parcours d’insertion et sans démultiplication d’actions. Les réponses sont complémentaires à plusieurs niveaux : elles permettent au public d’avoir un panel plus large de réponses sur des temps différents afin de couvrir le plus globalement possible les besoins. Notre objectif essentiel est d’apporter une réponse de proximité auprès des populations en situation ou en risque d’exclusion sur le centre ville de Saint-Brieuc et sa périphérie.

Nos missions :

♦ Proposer, offrir une réponse opérationnelle et de proximité sur l’espace public auprès des publics en situation ou en risque d’exclusion,

♦ Instaurer une écoute, un dialogue de proximité, un « sas » de médiation entre les acteurs locaux (habitants, mairie, commerçants, local d’accueil, structures d’hébergement…) et les populations en situation ou en risque d’exclusion,

♦ Veiller, observer, analyser, prévenir les situations individuelles et/ou collectives à risque (social, sanitaire),

♦ Faciliter l’accès aux soins, repérer les besoins, les problématiques santé, les attentes des publics rencontrés,

♦ Favoriser le travail de partenariat, de réseau, évaluer, réajuster l’action, l’intervention en fonction des réalités des publics, des saisons…

� L’équipe mobile de l’ASEP est constituée de deux travailleurs sociaux et de l’infirmière du Point Accueil

Santé, elle intervient sur la ville de Saint-Brieuc et sa périphérie selon les créneaux suivants :

Lundi de 17h à 19h

Mardi de 17h à 19h30

Mercredi de 8h30 à 12h

Jeudi de 17h à 19h30

Vendredi de 14h à 17h

Avec l’infirmière du Point Accueil Santé

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 4

2. RAPPORT QUANTITATIF DE L’ACTION

2.1. Nombre de personnes qui ont bénéficié de l’action

En 2015, 370 personnes différentes (421 en 2014, 279 en 2013) ont été rencontrées sur la rue dans le cadre de l’Action Sociale sur l’Espace Publique : ASEP avec lesquelles il y a eu 1 790 contacts (1 816 en 2014, 1 006 en 2013).

• La part des femmes représente toujours entre 20 et 25 % des personnes rencontrées. Les femmes peuvent avoir plusieurs profils : - Femmes migrantes, qui arrivent sur le territoire français et avec qui, l’ASEP est rapidement en

relation sur la rue (souvent par l’intermédiaire du 115). En 2015, ces femmes ont été moins nombreuses sur la rue du fait de l’existence d’hybritel qui a pu apporter une réponse immédiate et adaptée à la femme et à ses enfants.

- Jeunes femmes avec le profil « punks à chiens » qui, seules ou en couple, sont le plus

souvent de passage sur la ville. Ces femmes vivent souvent en camion et décident, au bout de quelques jours, de partir faire des saisons. Nous sommes amenés à les revoir quelques jours, semaines ou mois après mais nous savons qu’elles ne sont pas dans une démarche de sédentarisation sur la ville.

- Femmes, que l’on connaît depuis longtemps et qui sont assez ancrées sur la rue qu’elles

aient un logement ou non. Elles font davantage appel au 115 et la plupart d’entre elles sont hébergées sur des dispositifs d’urgence ou chez des amis. Elles vont, néanmoins, fréquenter la rue une bonne partie de la journée et se rapprocher de groupes. La consommation d’alcool est très présente et engendre des problématiques sanitaires importantes.

• Les hommes représentent les trois quarts des personnes rencontrées. Les hommes se trouvent sur la rue de manière constante. Certains peuvent mettre plus de temps à effectuer les démarches nécessaires pour trouver un logement et à se mobiliser dans le temps. Ils reconnaissent eux-mêmes qu’ils ne savent pas gérer les papiers et nous avons entendu à plusieurs reprises des hommes dire : « avant, quand j’étais en couple, c’est ma femme qui s’occupait de tout. Maintenant que je suis seul, je suis perdu au niveau des démarches et des papiers ».

280

87

3

HOMMES

FEMMES

MINEURS

Nombre 2015

% 2015

Nombre 2014

% 2014

Nombre 2013

% 2013

Hommes 280 75.68% 311 73.87% 212 76%

Femmes 87 23.51% 97 23.04% 54 19.34%

Mineurs 3 0.81% 13 3.09% 13 4.66%

TOTAL 370 100% 421 100% 279 100%

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 5

2.2. Compositions familiales

Personnes seules

Personnes seules avec un ou des enfants

Couples Couples avec un ou des enfants

Non communiqué

TOTAL

Nombre 2015 311 8 13 14 24 370

% 2015 89.88% 2.31% 3.76% 4.05% / 100%

Nombre 2014 348 3 30 15 25 421

% 2014 87.88% 0.76% 7.57% 3.79% / 100%

Nombre 2013 225 9 13 21 11 279

% 2013 83.95% 3.36% 4.85% 7.84% / 100%

La part des personnes vivant seules augmente d’années en années. Les familles fréquentent moins la rue depuis deux ans. 2.3. Ages

< ou = 18 ans

18 à 25 ans

26 à 49 ans

50 à 60 ans

> ou = 60 ans

Non communiqué

TOTAL

Nombre 2015 3 40 271 35 10 11 370

% 2015 0.84% 11.14% 75.49% 9.75% 2.79% / 100%

Nombre 2014 5 61 296 39 14 6 421

% 2014 1.2% 14.69% 71.32% 9.40% 3.37% / 100%

Nombre 2013 13 38 173 33 16 6 279

% 2013 4.76% 13.92% 63.37% 12.09% 5.86% / 100%

NOMBRE en 2015

%

en 2015

NOMBRE en 2014

%

en 2014

NOMBRE en 2013

%

en 2013

< 18 ans 3 0.84% 5 1.20% 13 4.76%

18 – 24 ans 40 11.14% 61 14.70% 38 13.92%

25 – 30 ans 56 15.60% 71 17.11% 48 17.58%

31 – 35 ans 65 18.11% 69 16.63% 40 14.65%

36 – 40 ans 41 11.42% 51 12.29% 22 8.06%

41 – 45 ans 71 19.78% 68 16.39% 37 13.55%

46 – 50 ans 38 10.58% 37 8.92% 26 9.52%

51 – 55 ans 20 5.57% 33 7.95% 25 9.16%

56 – 60 ans 15 4.18% 6 1.45% 8 2.93%

Plus de 60 ans 10 2.79% 14 3.37% 16 5.86%

Non renseigné 11 / 6 / 6 /

TOTAL 370 100% 421 100% 279 100%

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 6

Globalement, nous pouvons constater que la population rencontrée sur l’espace public de moins de 30 ans a diminué cette année. La tranche d’âges entre 40 et 50 ans augmente quasiment à l’inverse, tout comme celle des plus de 55 ans. Certaines de ces personnes se retrouvent depuis une longue durée sur la rue. Nous en rencontrons quasiment tous les jours de l’année. Ils perçoivent souvent le RSA et exercent beaucoup la manche en centre ville. Il est à noter que lorsque nous voyons pour la première fois des personnes d’un âge avancé en situation très précaire, c’est souvent la conséquence de signalements suite à des inquiétudes de particuliers, du CCAS, de la Mairie ou de la Police. A plusieurs reprises, ces situations ont été difficiles à gérer au départ mais il y a vite eu des possibilités de suivi, entre autres, avec un relais possible vers le CCAS pour les personnes à la retraite ou en âge d’être à la retraite. Ainsi, les prises en charge peuvent se faire plus rapidement et nous ne revoyons plus ces personnes sur la rue au bout d’un certain temps. Chez ces personnes, certaines nous disent devoir avoir recours à la manche pour cause de retraite trop faible. La part des mineurs a nettement baissé. Il s’agit souvent de scolaires qui se rapprochent des personnes qui occupent l’espace public, essentiellement en période scolaire. Nous constatons cette année une baisse de ce phénomène « d’attirance » pour le monde de la rue, mais restons néanmoins vigilants sur ce public qui pourrait vite vouloir vivre réellement l’expérience de la rue. En 2015, les mineurs rencontrés avaient, pour 2 d’entre eux entre 11 et 14 ans et le 3ème entre 15 et 18 ans. 2.4. Environnement des personnes NB : Les éléments ci-dessous portent sur les contacts réalisés (soient 1 790 contacts en 2015)

La tendance qui s’était nettement inversée entre 2013 et 2014 se confirme et se renforce en 2015 : en 2013, les personnes se retrouvaient sur l’espace public deux fois plus en situation de groupe (c'est-à-dire à au moins trois personnes) qu’à deux. En 2015, c’est la part des personnes seules au moment du contact qui est la plus importante. Comme énoncé plus haut, la manche est très pratiquée en semaine (et plus spécifiquement le mercredi matin) et cette manche marchera davantage si elle est faite seule plutôt qu’en groupe. Il n’est pas rare d’entendre une personne seule qui sollicite la pièce, demander à d’autres personnes qui se rapprochent d’elle de partir « sinon ma manche ne va être efficace ». La solitude est aussi observée chez ces personnes. Même si la manche est plus facile à faire seul, on sent un véritable besoin d’échanger, que ce soit avec nous ou avec les habitants de la ville qui prennent quelques minutes pour discuter. C’est aussi là une de nos missions : participer à atténuer la solitude en maintenant un lien social dans le temps et créer une véritable relation de confiance. Les groupes existent aussi mais leur part est en baisse de 10 points depuis deux ans. Les lieux de regroupements se font plus rares et s’il y a groupe, ce n’est pas forcément de grands groupes (nous comptabilisons un groupe à partir de 3 personnes). Les groupes sont toujours en mouvance, se constituent, se cassent, changent de secteur géographique et d’individus…Nous ne connaissons pas de groupe qui reste au même endroit pendant une longue durée.

NOMBRE

2015

%

2015

NOMBRE

2014

%

2014

NOMBRE

2013

%

2013

Seules 821 45.87% 753 41.46% 323 32.11%

A deux 375 20.95% 434 23.90% 241 23.95%

En groupe 594 33.18% 629 34.64% 442 43.94%

TOTAL 1 790 100% 1816 100% 1006 100%

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 7

Lorsque les regroupements des personnes et de chiens sont plus fréquents, les relations se tendent sur le centre ville (entre les commerçants, les passants, la police et les personnes situées sur l’espace public). Nous nous appuyons sur l’arrêté municipal que la police municipale nous envoie tous les ans pour assurer de la médiation et pour rappeler certaines règles du « vivre ensemble » (tenir les chiens en laisse, port de muselière pour les chiens de catégorie, faire attention à ne pas empêcher le passage de la population sur la voie publique, etc…). Le haut de la rue Saint-Guillaume appelé historiquement et depuis plusieurs années « La Poiss’ » est régulièrement occupée par un ou plusieurs groupes. Le passage régulier de la Police régule quelque peu ce lieu connu pour avoir été occupé longuement au moment de l’existence du Wagon. La Police intervient d’ailleurs, de temps en temps, pour faire bouger et éclater les groupes qui s’y posent.

Progressivement, nous enregistrons de moins en moins de rencontres de personnes accompagnées de chiens En 2015, la part des contacts sans présence de chien est de 83.07 %. Dans nos interventions, si nous ne prenons pas en compte la présence et l’importance de l’animal, il nous sera difficile d’entrer en contact avec le maître et de développer des axes de travail avec lui. Ce sujet prend d’ailleurs une grande place dans les échanges car il représente, dans la plupart des cas, la préoccupation principale et quotidienne du maître.

2.5. Ressources au 1er contact N.B. : Il s’agit, ici, des ressources des personnes adultes (280 hommes et 87 femmes)

Salaire retraite

Allocation chômage/ formation

RSA AAH Autres Sans ressources

Non Renseigné

TOTAL

Nombre en 2015

21 15 153 56 11* 72 39 367

% en 2015 6.40% 4.57% 46.65% 17.07% 3.35% 21.95% / 100%

Nombre en 2014

33 12 148 65 24 87 52 421

% en 2014 8.94% 3.25% 40.11% 17.62% 6.50% 23.58% / 100%

Nombre en 2013

20 13 87 39 13 69 25 266

% en 2013 8.30% 5.40% 36.10% 16.18% 5.39% 28.63% / 100%

* Dont 10 l’Allocation Temporaire d’Attente (ATA) nouvellement nommée Allocation Demandeurs d’Asile (ADA)

On peut noter une augmentation régulière de la part des personnes bénéficiaires du RSA depuis 2013 (+ 10 points) et une diminution de la part des personnes sans ressource (- 7 points). Les personnes sans ressource sont :

• les moins de 25 ans qui ne travaillent pas ou qui ne sont pas en formation,

• les personnes en situation de demande d’asile qui arrivent sur le territoire.

Nombre

2015

%

2015

Nombre

2014

%

2014

Nombre

2013

%

2013

Avec un ou

plusieurs chiens 303 16.93% 347 19.11% 218 21.67%

Sans chien 1 487 83.07% 1469 80.89% 788 78.33%

TOTAL 1 790 100% 1816 100% 1006 100%

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 8

Le pourcentage des personnes reconnues par la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH) et qui perçoivent l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) reste sensiblement stable depuis 2013.

Le nombre de personnes percevant un salaire ou une retraite vient de diminuer cette année. Beaucoup de retraités que nous avons rencontrés nous ont néanmoins affirmé que le montant de leur retraite ne suffisait pas à boucler les fins de mois et que c’était la raison pour laquelle ils exerçaient la manche.

2.6. Origines du contact

L’origine des contacts se fait majoritairement par les professionnels du Rond-point, et plus largement, du Pôle Accueil Ecoute et Veille Sociale. Que ce soit depuis la Boutique Solidarité, du 115, du Point Accueil Santé, du service RSA, ou de l’ASEP elle-même. Les écoutants du 115 peuvent faire appel à l’équipe de l’ASEP suite à des signalements reçus par des particuliers, des commerçants ou encore des structures comme le CCAS ou des services comme la Police.

La convention avec la SNCF a permis en 2015, de développer et de consolider un partenariat officialisé depuis novembre 2013. Les maraudes quotidiennes à la SNCF assurent une veille permanente sur le site. Le lien est fait toutes les semaines avec l’équipe d’escale. Le CCAS nous a, cette année encore, signalé des situations inquiétantes en sollicitant l’équipe pour aller au devant de la personne, sur l’espace public. Ces interpellations du CCAS passent par le 115 qui fait le lien avec l’équipe de l’ASEP qui se rend directement sur le terrain. Ces signalements révèlent une chaîne de signalements et d’informations transmises, un réel travail de partenariat, avant d’arriver à un contact avec la personne :

Le particulier → les services de la Mairie (dont le CCAS) → le 115 → l’équipe ASEP → la personne

Nombre

En 2015

%

En 2015

Nombre

En 2014

%

En 2014

Nombre

En 2013

%

En 2013

Rond-point dont le 115 1763 98.49% 1776 97.80% 944 93.83%

Autre service

Adalea 6 0.34% 4 0.22% 5 0.50%

Personne

elle-même 15 0.84% 29 1.60% 45 4.47%

Particuliers 0 0.00% 3 0.16% 1 0.10%

Hôpital 2 0.11% 0 0% 3 0.30%

CCAS 3 0.17% 0 0% 3 0.30%

Trait d’union 0 0.00% 1 0.06% 1 0.10%

Commerçants 1 0006% 0 0% 4 0.10%

SNCF 0 0.00% 3 0.16% 0 0%

TOTAL 1 790 100% 1816 100% 1006 100%

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 9

2.7. Modes d’habitat au 1er contact

Nombre

en 2015

%

en 2015

Nombre

en 2014

%

en 2014

Nombre

en 2013

%

en 2013

Logement public 29 8.92% 27 7.34% 9 3.80%

Logement privé 82 25.23% 120 32.62% 70 29.54%

Hébergé famille 9 2.77% 10 2.72% 6 2.53%

Hébergé amis 44 13.54% 37 10.05% 16 6.75%

Véhicule non aménagé

2 0.62% 2 0.54% 0 0%

Véhicule aménagé

4 1.23% 23 6.25% 6 2.53%

CHRS 12 3.69% 19 5.16% 13 5.49%

Pension hôtel 11 3.38% 8 2.17% 6 2.53%

ALT 5 (2 BL et 3 BS)

1.54% 8 (3 BL et 5 BS)

2.17% 1 (BS) 0.42%

Trait d’Union 36 11.08% 40 10.87% 38 16.03%

Squat 22 6.77% 10 2.72% 7 2.95%

Tente 2 0.62% 0 0% 0 0%

Rue 45 13.85% 52 14.13% 54 22.78%

FJT 1 0.31% 0 0% 2 0.84%

Places de stabilisation

1 0.31% 0 0% 1 0.42%

Hybritel 7 2.15% 5 1.36% 0 0%

Maison Relais 6 1.85% 7 1.90% 4 1.69%

Autre 7 2.15% 0 0% 4 1.69%

Non renseigné 45 / 53 / 29 /

TOTAL 370 100% 421 100% 266 100%

Quatre catégories de modes d’habitat :

• Le logement stable :

Parmi les 325 personnes pour qui l’information de leur situation au regard du logement à été renseignée lors du premier contact, 111 ont une solution de logement (34.15%) que ce soit dans le parc public ou dans le parc privé (contre 39.96% en 2014 et 33.34% en 2013). Cela n’empêche pas que ces personnes passent une grande partie de leur journée sur l’espace public. La plupart exerce la manche, pour arrondir les fins de mois et être plus à l’aise financièrement pour payer les charges liées au logement.

La part de personnes en logement privé est toujours plus élevée que dans le parc public. Ceci est dû au temps d’attente avant une attribution avec l’office HLM qui peut parfois être très long. Bien souvent, les personnes accèdent au logement privé avant de se voir proposer une attribution dans le secteur public.

• L’hébergement pour une durée indéterminée :

53 personnes (16.31%) étaient hébergées en famille ou chez des amis au premier contact (contre environ 13% en 2014 et 9% en 2013). Ce type de mise à l’abri, nous le savons, reste très fragile car il arrive souvent que des différents entre l’hébergeur et l’hébergé s’attisent et que l’hébergé doive rapidement retourner à la

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 10

rue ou trouver une solution alternative. Si les conflits ou tensions entre les membres de la famille ou dans les relations amicales nous sont dévoilés, nous orientons les personnes sans logement vers des dispositifs adaptés à chacun (115, accueil de jour pour de la recherche de logement classique sur internet, orientation vers le SIAO, etc...).

• La rue et l’hébergement précaire :

122 personnes (41.24%) étaient sans hébergement ou en hébergement d’urgence ou encore en habitat très précaire au moment de la rencontre (dont 21.24% à la rue ou en squat « ouvert »).

Ce pourcentage demeure néanmoins important quand on sait la difficulté pour accéder à un logement ou un hébergement (temps d’attente, démarches administratives, budget financier, etc..).

Les personnes hébergées au Trait d’Union au moment de la rencontre ont bien un toit, mais leurs conditions de vie sont très difficiles car elles doivent passer toute la journée à l’extérieur, été comme hiver. La fatigue les gagne vite, au bout de plusieurs nuitées d’hébergement, même si la plupart d’entre elles fréquentent l’accueil de jour, Boutique Solidarité d’ADALEA.

Une nette diminution des personnes vivant en véhicule aménagé est constatée cette année. Il s’agissait, jusque là et le plus souvent de personnes de passage, qui bougeaient de ville en ville, certaines suivaient un rythme lié aux travaux saisonniers. D’autres, parcouraient la France et/ou l’Europe pour participer aux grands rassemblements culturels (concert, festivals de musique ou de théâtre de rue…).

Certaines personnes vivant en camion sont davantage sédentarisées sur la ville et tentent de trouver de l’argent (petits boulots ou manche) pour mettre en règle leur véhicule (papiers et réparations nécessaires).

• Les hébergements en structures : (ALT, places de stabilisation, Maison Relais, CHRS, Hybritel, Résidence Habitat Jeunes)

32 personnes (9.85%) rencontrées étaient prises en charge en structure d’accueil.

A noter que 3.69 % des personnes hébergées en CHRS fréquentent régulièrement l’espace public. Il est parfois difficile de « couper » avec la rue et avec les fréquentations qui s’y rapportent. Le détachement avec le monde de la rue se fait petit à petit mais, bien souvent, les premières semaines d’hébergement en CHRS ne font pas immédiatement changer les habitudes des personnes.

Les places de stabilisation sont destinées aux personnes qui ont déjà un long passé de rue. Là encore, les personnes ne sont pas habituées à vivre dans les murs et certaines restent parfois dormir quelques soirs à la rue, même si elles sont en possession d’un logement.

C’est, pour elles, tout un travail d’appropriation des lieux qui est à faire, en prenant en compte un changement de rythme quotidien. Cela peut prendre du temps et l’ASEP peut aider les personnes à vivre ce passage de la façon la moins douloureuse possible. A ce niveau, nous faisons un étroit travail de collaboration avec le pôle logement hébergement de l’association et plus particulièrement avec la professionnelle chargée de l’accompagnement des personnes en place de stabilisation.

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2.8. Lieux de rencontre

Cette année encore la manche a été particulièrement pratiquée, les lieux de rencontre se sont ainsi recentrés sur les quartiers du centre ville.

• La rue Saint-Guillaume :

Cet endroit a été très occupé en 2015 (42.07% des contacts s’y sont effectués contre 33.65% en 2014 et 12,72% en 2013). A préciser que sur les 753 contacts effectués sur la rue Saint-Guillaume, 306 se sont plus précisément faits sur le lieu dit « La Poiss’ ». La Poiss’, située en haut de la rue Saint-Guillaume, est davantage un endroit où se posent des groupes (avec ou sans chiens), tandis que la rue Saint-Guillaume proprement dite est occupée par des personnes seules, qui exercent la manche sous des porches, devant des distributeurs bancaires ou bien debout, au milieu des passants. On y retrouve le plus de personnes le mercredi matin, jour de marché sur la ville. Le profil des personnes seules :

� Elles sont très connues de la population locale et échangent de nombreuses discussions. � Pour la plupart, elles ne consomment pas d’alcool en exerçant la manche, ce qui laisse à

penser que c’est pour cette raison que les relations sont cordiales avec la population et que la manche marche plutôt bien.

� Pour la plupart, elles ne sont pas propriétaires de chiens. � Elles ont un logement ou un hébergement d’urgence qu’elles regagnent le soir. � Elles ont le plus souvent entre 40 et 60 ans. � Elles ont un rythme bien défini et ont une très bonne organisation entre elles pour se

relayer sur les lieux de manche.

Le profil des personnes en groupe : � Elles sont plus jeunes (entre 20 et 40 ans). � Elles sont souvent propriétaires d’un ou plusieurs chiens. � Elles consomment plus souvent de l’alcool sur la voie publique. � Elles exercent la manche de manière plus rare et discontinue. � Elles sont moins « appréciées » de la population locale et génèrent des situations de

tensions avec les commerçants notamment. � Elles font une manche commune qui est partagée entre tous à la fin de la manche.

• Place de la Résistance :

12.07% des contacts se font place de la résistance, on y retrouve des personnes seules, aux quatre coins de la place, à faire la manche. Les lieux de manche sont répartis de la sorte :

- devant le tabac principal de la place, - devant un horodateur, - devant la Poste,

St Guillaume

447

St Benoit

115

La Poiss’

306 Les champs

171

Place de la résistance

216

La gare

210

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- au passage qui rejoint la rue Saint-Guillaume. Il y a davantage de monde (et donc de contacts effectués par l’équipe ASEP le mercredi matin, en plein marché).

C’est aussi le lieu où la Croix-Rouge exerce la distribution alimentaire et vestimentaire les lundis et jeudis soir.

• La gare :

Comme l’an passé, on note une forte diminution des contacts à la gare (11.73% des contacts pour 17.46% des contacts en 2014 et 39.26% en 2013). Plusieurs explications peuvent en être avancées :

- il y a eu moins d’arrivées de migrants cette année, cette population se retrouvant souvent à la gare,

- un homme qui se trouvait tous les jours à la gare, les années précédentes, a passé la majeure partie de 2015 en logement d’urgence d’ADALEA. Il était auparavant souvent entouré d’une ou plusieurs personnes ce qui faisait augmenter le nombre de contacts,

- la police ferroviaire de la SNCF est intervenue davantage pour éviter aux personnes de faire la manche aux abords de la gare.

La gare reste cependant un lieu où l’ASEP se rend tous les jours. Nous y allons aussi tous les vendredis après-midi pour aller consulter et signer la main courante établit entre la SNCF et l’ASEP (cahier d’échanges sur les situations problématiques). Nous y lisons les remarques des agents de la SNCF et y annotons nos observations. Cet outil a été crée dans le cadre de notre convention. Ces passages hebdomadaires dans le bureau des chefs d’escale nous permettent aussi et avant tout d’échanger avec les agents, sur l’ambiance en gare, sur des points particuliers, s’il y en a, et sur les démarches que nous mettons en place concernant des situations particulières.

• Les Champs :

9.55% des contacts se font sur cet espace. Contrairement aux lieux cités ci-dessus, Les Champs sont moins un lieu de manche que de regroupement ou de rendez-vous. Nous y croisons de temps en temps des groupes de tailles variées. Les personnes y restent sur des durées variables (cela peut être des échanges qui durent 5 minutes comme des groupes qui stagnent quelques heures).

• Rue Saint-Benoît (Super U) :

6.42% des contacts se sont déroulés sur ce lieu (12.56% en 2014 et 2.39% en 2013). Il s’agit, malgré tout, d’un lieu de manche possible à la sortie du Super U, lieu abrité en cas de mauvais temps et haut lieu de passage des clients du magasin. Des personnes traversent aussi ce passage car il rejoint la rue Saint-Benoît à la rue Saint-Guillaume. Les horaires du magasin sont larges et permettent une manche en continue. Que ce soient des personnes seules, à deux ou des petits groupes de trois, la manche y est exercée au quotidien.

Nombre 2015

% 2015

Nombre 2014

% 2014

Nombre 2013

% 2013

La gare 210 11.73% 317 17.46% 395 39.26%

Parc face à la gare 17 0.95% 14 0,77% 28 2.78%

Squat de la gare 0 0.00% 11 0.61% 33 3.28%

Les champs 171 9.55% 129 7.10% 31 3.08%

Les Halles 29 1.62% 37 2.04% 18 1.79%

Les Promenades 6 0.34% 5 0.28% 1 0.10%

Parc de Robien 0 0.00% 9 0.50% 15 1.49%

Place de la Liberté 6 0.34% 13 0.72% 9 0.89%

Place de la résistance 216 12.07% 117 6.44% 17 1.69%

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* dont 306 à la poiss’ 2.9. Demandes formulées

Nombre 2015

% 2015

Nombre 2014

% 2014

Nombre 2013

% 2013

Logement 52 9.77% 71 11.34% 53 12.41%

Hygiène / Santé 164 30.83% 211 33.71% 116 27.17%

Travail 8 1.50% 7 1.12% 7 1.64%

Information 38 7.14% 58 9.27% 30 7.03%

Administratif 111 20.86% 125 19.97% 98 22.95%

Aide / Secours 8 1.50% 9 1.44% 11 2.58%

Transport 47 8.83% 26 4.15% 25 5.85%

Alimentation 16 3.01% 11 1.76% 10 2.34%

Domiciliation 10 1.88% 5 0.80% 1 0.23%

Place de Robien 16 0.89% 44 2.42% 178 17.69%

Quartier Saint- Michel 3 0.17% 2 0.11% 0 0.00%

Quartier Sainte Thérèse 31 1.73% 96 5.29% 7 0.70%

Boutique Solidarité 11 0.61% 9 0.50% 14 1.39%

Place du Martray 6 0.34% 1 0.06% 1 0.10%

Quartier de Cesson 0 0.00% 4 0.22% 2 0.20%

Croix Saint Lambert 4 0.22% 1 0.06% 4 0.40%

Les Villages 23 1.28% 29 1.60% 21 2.09%

Rue Abbé Garnier 5 0.28% 10 0.55% 4 0.40%

Rue St Benoit (super U) 115 6.42% 228 12.56% 24 2.39%

Rue St Guillaume 753* 42.07% 611 33.65% 128 12.72%

Place de la Madeleine 0 0.00% 0 0.00% 2 0.20%

Visite à l’hôpital 10 0.56% 1 0.06% 4 0.40%

Balzac 0 0.00% 6 0.33% 0 0.00%

Gouëdic 9 0.50% 34 1.87% 9 0.89%

Domicile 3 0.17% 0 0.00% 2 0.20%

Le Légué 2 0.11% 15 0.83% 1 0.10%

Rue des 3 frères Le Goff 17 0.95% 6 0.33% 2 0.20%

Poulain Corbion 17 0.95% 0 0.00% 0 0.00%

Rue de la Poissonnerie 5 0.28% 7 0.39% 22 2.19%

Place Duguesclin 43 2.40% 0 0.00% 0 0.00%

Ginglin 30 1.68% 33 1.82% 8 0.80%

Ploufragan (Iroise) 5 0.28% 0 0.00% 6 0.60%

Rue Jules Ferry 0 0.00% 6 0.33% 3 0.30%

Autre 27 1.51% 21 1.16% 13 1.29%

Total 1790 100% 1816 100% 1006 100%

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 14

Hébergement

d’urgence

24 4.51% 35 5.59% 17 3.98%

Couverture

Vêtements

25 4.70% 30 4.79% 4 0.93%

Autres 2 0.38% 0 0% 0 0%

Aucune 27 5.08% 38 6.07% 55 12.88%

TOTAL 532 100% 626 100% 427 100%

Ce sont, tous les ans, les demandes de santé, administratives et de logement qui sont les plus fréquentes : � Les demandes en lien avec la santé : Comme les années passées, ce sont les demandes les plus

fréquentes. L’infirmier du Point Santé participe à deux interventions de l’ASEP par semaine, le lundi soir et le mercredi matin. Ces jours de présence, bien identifiés par les personnes, permettent la création d’un lien nécessaire à la prise en charge globale d’un public qui ne pousse que trop rarement la porte de lieux de soins. Cet « aller vers » répond à un besoin spécifique au mode de vie de ces personnes et permet une évaluation, une orientation et l’accompagnement dans des démarches qui n’aboutiraient pas sans cette présence. A noter, depuis l’an passé, la présence d’un médecin bénévole au Point Santé, qui participe ponctuellement à l’ASEP en présence de l’infirmier et de l’éducatrice spécialisée. Cette intervention présente de nombreux intérêts et favorise les échanges sur les problématiques en lien avec la santé, elle permet aussi de changer les représentations qu’on certaines personnes du personnel médical. Leur présence sur cette action de rue permet de mettre en place des passerelles avec le Point Santé dans un premier temps, où ils pourront rencontrer le médecin et l’infirmier qu’ils ont croisé sur leurs lieux de manche, ce qui a conduit certains à accéder à des suivis plus spécialisés. Le public en situation de grande précarité a ses spécificités en matière de santé avec, sans généraliser, la présence d’une consommation chronique d’alcool ou de produits stupéfiants, de pathologies en lien avec ces consommations, d’une hygiène dégradée (à rapprocher d’un sentiment de perte d’estime de soi), des dermatoses…. Et un retard dans la demande de soins. La présence des professionnels sur l’ASEP et l’accès sans rendez-vous au Point Santé leur permettent d’obtenir une réponse au moment où ils en éprouvent le besoin, ce qui est adapté à leur manière de vivre et de concevoir leur santé. Les objectifs, à court terme, de ces actions sont :

- d’éviter tout risque aigu pour la personne, - de susciter chez elle un désir de mieux être, - de l’accompagner dans cette démarche par un fonctionnement adapté.

Il convient de rappeler que ce « parcours » prend du temps, parcours balisé par le mode de vie, les peurs et les appréhensions de la personne et peut être parsemé de fuites ou de rechutes qu’il faut relativiser et accompagner avec bienveillance. Bienveillance qui permettra, au moment voulu, un accompagnement efficace.

Les demandes en lien avec l’hygiène en générale sont régulières et la réponse proposée par ADALEA est nécessaire, tant pour l’hygiène physique que pour celle des vêtements. Elle contribue, pour la personne, à maintenir une image correcte vis-à-vis des autres et limite les risques infectieux, parasitologiques et dermatologiques. L’hygiène peut constituer la première approche « santé » pour une personne en situation de grande exclusion sociale. Le temps passé avec une personne que l’on accompagne dans un soin d’hygiène est un espace de parole important qui permet d’aborder de nombreux sujets (son histoire, son vécu, ses difficultés physiques ou psychologiques) et offre un « bénéfice » immédiat pour la personne en termes de bien être et d’estime de soi. A noter que ces prises en charge nécessitent du temps qu’il n’est hélas pas toujours possible de prendre du fait du nombre importants de sollicitations.

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 15

� Les demandes administratives : Elles sont variées et sont formulées de manières différentes selon les personnes :

- soit nous recevons une simple information concernant un courrier reçu. La personne attend quand même que nous lui disions si elle a bien compris la teneur du courrier et ce qu’il lui faut mettre en place pour être à jour. Ces questions / réponses se passent en général directement sur la rue et, si besoin, les orientations que nous proposons sont rapides et possibles pour la personne.

- soit les personnes nous expliquent qu’elles sont complètement perdues dans leurs papiers,

qu’elles sont en perte de droits (RSA, CMU, Pôle Emploi…), et qu’il y a beaucoup de choses à faire pour être actualisées dans les démarches. Nous proposons, dans ces situations, de passer dès le lendemain sur l’accueil de jour Boutique Solidarité avec les documents qu’elles ont en leur possession. Cela demande un entretien un peu plus approfondi pour comprendre la situation, pour « débroussailler » le dossier et, enfin, orienter la personne.

Les institutions restent très exigeantes pour maintenir les droits des personnes, il faut suivre régulièrement les courriers reçus et y répondre rapidement. Le profil et les problématiques du public accompagné ne sont pas toujours compatibles avec ce qui est attendu administrativement.

� Les demandes de logement et d’hébergement d’urgence : Ces demandes représentent des pourcentages en légère baisse par rapport à l’année passée (14.28% des demandes). On peut noter une petite baisse des demandes de logement mais une stabilité des demandes d’hébergement d’urgence sur ces dernières années. Elles s’effectuent, le plus souvent, en gare de Saint-Brieuc, lorsque les personnes attendant 20h pour contacter le 115, envisagent de s’y inscrire si une place s’est libérée. Le Trait d’Union, abri de nuit de la ville, ferme ses portes à 20h et ceux qui ne seraient pas entrés à l’heure, libèrent leurs places. L’attente est longue pour les personnes qui n’ont pas de solution et qui comptent sur l’absence de certaines personnes inscrites pour dormir au chaud.

2.10. Réponses apportées

Orientations proposées :

Nombre 2015

% 2015

Nombre 2014

% 2014

Nombre 2013

% 2013

Point Santé 114 24.68% 147 26.25% 50 13.44%

115 25 5.41% 25 4.46% 41 11.02%

Boutique solidarité 139 30.09% 247 44.11% 124 33.33%

MDD 4 0.87% 6 1.07% 3 0.81%

CAF 0 0.00% 2 0.36% 1 0.27%

Associations caritatives 19 4.11% 12 2.14% 10 2.69%

Hôpital 4 0.87% 9 1.61% 17 4.57%

Ateliers du cœur 1 0.22% 0 0% 1 0.27%

Police / Gendarmerie 1 0.22% 1 0.18% 1 0.27%

Pôle Emploi / Mission Locale 2 0.43% 1 0.18% 0 0%

CCAS 15 3.25% 6 1.07% 1 0.27%

Accompagnement RSA (Adalea) 66 14.29% 26 4.64% 19 5.11%

Autres services d’Adalea 2 0.43% 4 0.71% 2 0.54%

SIAO 19 4.11% 12 2.14% 9 2.42%

Services des Tutelles 3 0.65% 4 0.71% 15 4.03%

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 16

Pompiers 0 0.00% 4 0.71% 2 0.54%

Médecin généraliste 15 3.25% 6 1.07% 15 4.03%

ANPAA 0 0.00% 0 0% 2 0.54%

EMPP / CMP 3 0.65% 9 1.61% 1 0.27%

CPAM 0 0.00% 0 0% 1 0.27%

CAARUD 4 0.87% 0 0% 1 0.27%

CILCA / Banque 0 0.00% 0 0% 2 0.54%

Centre Examen de Santé 0 0.00% 0 0% 1 0.27%

Aucune 21 4.55% 33 5.89% 52 13.98%

Autre 5 1.08% 6 1.07% 1 0.27%

TOTAL 462 100% 560 100% 372 100%

Les orientations principales restent la Boutique Solidarité, le Point Santé et le service RSA.

� Les orientations vers la Boutique Solidarité :

C’est une orientation qui peut répondre à de nombreuses demandes et qui est rapide puisque l’accueil de jour reçoit tout public (hormis les mineurs), sans rendez-vous et sur des plages horaires hebdomadaires étendues (du lundi matin au samedi matin).

Les services proposés sur cet accueil sont variés et partent de la demande la plus urgente, pour aller jusqu’à des demandes qui peuvent s’inscrire dans le temps :

� la mise à l’abri en journée : se réchauffer, se reposer, boire un thé ou un café…,

� la rupture avec l’isolement : venir tout simplement discuter avec d’autres personnes ou avec les professionnels de la Boutique Solidarité, participer aux activités proposées…,

� l’hygiène : prendre une douche ou faire une lessive,

� l’aide alimentaire : se voir délivrer un bon alimentaire de dépannage pour retirer un colis

dans les associations caritatives de la ville,

� l’hébergement et le logement : possibilité d’être orientés au mieux, selon les situations et l’urgence de ces dernières (mise en lien avec le 115, le SIAO, les bailleurs publics ou privés…),

� l’administratif : possibilité d’élire domicile pour recevoir son courrier, d’effectuer les

démarches pour des ouvertures de droits, de réaliser des CV et des lettres de motivation…

� l’utilisation des moyens de communication : possibilité d’accès libre et gratuit au téléphone et à internet.

� Les orientations vers le Point Santé :

Les demandes relevant de la santé sont de différents ordres : � ouvertures de droits à une couverture santé, � soins infirmiers, � consultation avec l’un des médecins bénévoles, � mise en lien avec les services médicaux spécialisés (dentistes, ophtalmologues,

alcoologues, psychiatres…).

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Des rendez-vous avec une psychologue sont aussi possibles à raison de deux demi-journées de permanence par semaine. La santé n’est pas un élément facile à aborder avec les personnes. Toutefois, avec le temps et lorsque l’équipe les connait mieux, elles peuvent faire part de leurs inquiétudes face à certains états de santé dégradés. La prévention autour de la consommation d’alcool est fréquente et lorsque la demande émerge, l’équipe encourage les personnes à entamer les démarches nécessaires.

� Les orientations vers l’accompagnement RSA d’ADALEA :

Elles sont nettement plus nombreuses qu’en 2014 (+153.8%). Deux professionnelles d’ADALEA sont missionnées pour le suivi de 30 allocataires du RSA se trouvant dans des situations de grande précarité. Ces orientations se traduisent par des rappels de rendez-vous ou des prises de rendez-vous en direct par téléphone.

� L’absence d’orientation :

Il s’agit des contacts avec des personnes qui ne demandent rien et qui ne veulent pas échanger avec l’ASEP. Elles ont largement baissé depuis 2013, ce qui montre que les personnes rencontrées sont davantage demandeuses. En effet, dès lors que nous aurons une demande précise, nous ferons tout pour apporter une réponse aussi adaptée que possible.

Réponses concrètes et immédiates :

2015 2014 2013

Transport 47 33 31

Information 26 21 25

Couverture / Vêtements 13 9 3

Soins 9 0 0

TOTAL 95 63 59

Dans les situations les plus complexes, l’ASEP peut exceptionnellement effectuer le transport des personnes. Ces transports sont cependant toujours liés à une mise à l’abri ou à favoriser une hospitalisation quand la situation nécessite du soin mais ne relève pas d’une urgence par un transport Samu ou des Sapeurs Pompiers. Plus précisément, les transports s’effectuent dans les situations suivantes :

• accompagner une famille de primo-arrivants à l’Hybritel ou à l’hôtel,

• raccompagner des personnes le soir dans leur logement, quand leur état physique ne leur permet pas de s’y rendre de manière autonome,

• accompagner des personnes qui ont un rendez-vous médical important et qui ne peuvent se déplacer seules,

• effectuer des allers et retours pour des mises à l’abri lorsque le plan grand froid est déclenché et que des places supplémentaires sont mises à disposition (Emmaüs, Hôtel).

Les réponses d’information sont aussi diverses que les demandes formulées (coordonnées d’une administration, plan de la ville, horaires d’ouverture de certaines structures, informations sur les évènements culturels de la ville…) Les réponses de vêtements ou de couvertures surviennent les jours où nous savons que la maraude de la Croix-Rouge ne sort pas. Dans ce cas, nous serons vigilants pour nous assurer que la population dormant à la rue puisse avoir suffisamment de couvertures pour passer la nuit. En urgence et en dépannage, des vêtements peuvent également être donnés.

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ADALEA –Bilan d’activité 2015 – Action Sociale sur l’Espace Public 18

2.11. Evolution des contacts mensuels

Activité 2015 Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Année

Nombre d'interventions ASEP réalisées 17 16 16 17 13 20 18 17 15 20 18 16 203

Nombre de contacts 126 92 101 128 104 191 168 193 182 193 175 137 1790

Nombre de 1ers contacts 12 11 18 14 15 20 13 21 15 14 25 21 199

Activité 2014 Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Année

Nombre d'interventions ASEP réalisées 18 14 13 19 16 15 17 17 17 19 14 19 198

Nombre de contacts 147 108 129 140 173 137 198 132 185 201 128 138 1816

Nombre de 1ers contacts 30 21 15 20 26 19 28 14 12 24 19 14 242

Activité 2013 Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Année

Nombre d'interventions ASEP réalisées

5 14 14 13 12 18 5 4 18 18 17 19 157

Nombre de contacts 41 114 47 99 93 114 29 32 104 104 106 123 1006

Nombre de 1ers contacts 4 30 5 21 12 10 1 2 9 30 20 18 162

Depuis deux ans, l’ASEP a augmenté ses contacts de manière significative. Ceci est dans un premier temps lié au nombre d’interventions de l’ASEP. En 2015, il y en a eu 203 contre 157 en 2013 (+ 46). Ceci s’explique par la convention entre ADALEA et la SNCF qui permet de financer les remplacements des membres de l’équipe absents (congés annuels, formation, maladie…). D’autres explications : Depuis 2014, le mercredi matin est un moment où l’équipe rencontre beaucoup de personnes à la rue. Les années précédentes, la moyenne du nombre de contacts le mercredi était, en 2013, de 7- 8 personnes tandis qu’en 2015, il se rapproche plutôt de 14 - 15 personnes. Le jour de marché attire les personnes qui ont besoin d’effectuer la manche. Enfin, l’ASEP fonctionnant maintenant depuis plus de 9 ans et l’équipe étant bien connue des briochins fréquentant l’espace public, elle très rapidement en contact avec ces personnes, que ce soit directement sur la rue ou que ce soit par l’intermédiaire des « anciens » qui nous présentent (ou qui parlent de l’ASEP) aux « nouveaux ». Il semble important de préciser aussi que sur 370 personnes avec qui il y a eu un contact, 199 étaient des personnes rencontrées pour la première fois, soit 53.78%. L'activité de l’ASEP a encore été très importante cette année. Quelques points méritent d’être soulevés pour conclure.

� Des remplacements possibles qui assurent une continuité de l’action et des sorties quotidiennes sur la ville.

� Le partenariat qui s’est nettement développé avec le Point Santé qui permet à un médecin bénévole d’intervenir avec l’équipe une fois par mois.

� Des parcours individuels plus « lisibles » avec un lien qui s’opère entre SIAO urgence et SIAO insertion.

� Une réflexion globale sur notre action avec une volonté de se questionner d’années en années, en adaptant nos outils et nos interventions aux évolutions du public.

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3. EVENEMENTS MARQUANTS

� La poursuite et le développement du travail partenarial :

� SNCF : La convention entre la SNCF et ADALEA a été renouvelée cette année. L’intervention de l’ASEP est à présent bien repérée par les différents agents de la SNCF. Des échanges sont réguliers autour des situations lors du passage de l'équipe ASEP tous les vendredis après-midi.

� L’EMPP : les liens sont nombreux entre l’ASEP et l’EMPP (Equipe Mobile Précarité Psychiatrie). Au delà de nos rencontres mensuelles où nous abordons les situations délicates du moment, nous sommes amenés à nous contacter régulièrement. A plusieurs reprises et concernant plusieurs situations, nous avons fait des interventions communes sur l’espace public, afin de faire des relais directement auprès des personnes qui se trouvent sur l’espace public. Nous avons fait le constat commun qu'il y avait une augmentation de personnes à la rue présentant des troubles psychiques (errance psychique avec des déplacements de villes en villes, expulsions de logement locatifs...).

� Le CCAS et la Mairie : ces liens, déjà existants, ont été renforcés par la mise en place, en juin 2015, de la cellule de la veille sociale.

� Les agents de l'ASVP (Agent de Surveillance de la Voie Publique): le travail partenarial avec les agents de l’ASVP s'est nettement renforcé cette année. En effet, l'ASEP comme l'ASVP sillonnent au quotidien les rues du Centre Ville de Saint-Brieuc. Nous n'hésitons pas, de part et d'autre, à nous arrêter quelques minutes lorsque nous nous croisons, afin d'échanger sur des situations difficiles sur le centre ville.

� Le déclenchement du niveau 1 :

Un déclenchement a eu lieu début février. Durant cette période, l'équipe ASEP a été sollicitée à plusieurs reprises afin de participer à la mise à l'abri des personnes à la rue. Ainsi, plusieurs transports ont été effectués vers les centres d'hébergement d'urgence et principalement, à EMMAUS qui a ouvert 10 places supplémentaires. A noter que malgré la fin du niveau I le 9 février 2015, il y a eu un accord pour la prolongation d'ouverture des 10 places à EMMAUS jusque fin février. Cette prolongation a permis à bon nombre de personnes de se mettre à l'abri pendant une période froide de l'année.

� Le nouvel arrêté municipal :

Comme tous les ans, la police municipale nous adresse le nouvel arrêté municipal (du 01 juin 2015 au 31 mai 2016). Cet outil nous permet d'aborder avec les personnes à la rue, le sujet des consommations sur la voie publique et de l'exercice de la manche. Nous avons cet arrêté dans le sac à dos de l'ASEP et il nous est arrivé à plusieurs reprises de le sortir et de le lire avec les personnes. Cela nous paraît important de rappeler aux personnes le cadre législatif.

� La participation de l’ASEP à des rencontres extérieures

� Rencontre régionale jeunes en errance : l'ASEP a participé à la rencontre organisée par L’association Le Goéland de Saint-Malo le 12 juin 2015. Ces rencontres s'organisent deux fois par an avec les partenaires du Grand Ouest. Elles permettent de l'échange de pratiques, de les ré-interroger, d'envisager des projets communs etc...

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� Participation aux réunions de la veille sociale sur le public de rue : Organisée par la Mairie, le CCAS et la Police Municipale, une première rencontre a eu lieu avec les élus de la ville en janvier 2015. Elle a permis de créer des rencontres mensuelles les 2ièmes jeudis de chaque mois, avec la présence de partenaires de terrain ciblés. Les objectifs sont d'échanger sur des situations difficiles, de dédramatiser la présence de personnes en errance sur le centre ville et d'apaiser des tensions existantes entre riverains, commerçants et le public de la rue.

� Participation à la journée mondiale de lutte contre la misère : un collectif s'est constitué en amont de cette journée de sensibilisation, afin de préparer, dès mars 2015, un temps fort au cœur du centre ville de Saint-Brieuc, le 17 octobre. ADALEA, ainsi que de nombreux partenaires ont ainsi investi les Halles de Saint -Brieuc en préparant des soupes chaudes, des textes, des témoignages, des créations artistiques...

� Participation à la “Journée de rentrée des Samu sociaux et équipes mobiles” : cette journée, organisée par la FNARS, s'est déroulée le 29 septembre 2015 au Centre Pereire-Emmaüs Solidarité.

Xavier Emmanuelli est intervenu, ainsi qu’Edouard Gardella, Docteur en sociologie. Des témoignages de professionnels de terrain ont également permis des échanges dans la matinée. L'après-midi, différents ateliers ont permis de mettre en avant les enjeux des Samu sociaux et des équipes mobiles. Il a été envisagé l'idée d'une ré-écriture de la Charte Ethique et Maraude (travaux en cours).

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� Une soupe solidaire pour le logement

� Des interventions extérieures de l’ASEP :

� Auprès des ARM du SAMU 22 (Assistants de Régulation Médicale) : une co-intervention entre l'ASEP et la PASS (Permanence d’Accès aux Soins et à la Santé) du Centre Hospitalier Yves Le Foll s'est effectuée le 23 avril 2015. Le Samu a en effet sollicité cette intervention dans le cadre de la formation des régulateurs du SAMU sur le thème “migrants et précarité”. Cette intervention a permis de sensibiliser les professionnels du Samu au public en situation de grande précarité, d'obtenir des renseignements sur les orientations possibles de ce public (hébergements d'urgence du département 22 via le 115, centres de soins spécifiques, accueil de jour, etc...). Journée riche en questionnements et en échanges.

� Auprès de la Croix-Rouge de Saint-Brieuc : le 15 décembre 2015, à la demande de la Croix-Rouge, deux membres de l'ASEP sont allés présenter le fonctionnement du 115 et de l'ASEP. Cela a permis de redynamiser notre partenariat et d'envisager un travail de collaboration plus étroite.

� Des décès :

Les décès de personnes fréquentant la rue restent toujours très difficiles et complexes à gérer. En 2015, 3 personnes fréquentant l’espace public sont décédées. Pour rappel, l’espérance de vie d’une personne vivant à la rue ne dépasse pas 49 ans.

Le lien est à faire avec les familles, les proches pour permettre d’informer l’entourage et de respecter les souhaits des personnes. Une vigilance est nécessaire auprès des « copains de rue », leur état psychique est bien souvent mis à mal dans ces moments, des risques de passage à l’acte sont toujours possibles, une veille est donc indispensable.

L’accompagnement dans la rue est construit sur la base d’un lien de confiance et d’intimité, la présence de l’ASEP aux obsèques est fortement appréciée et renforce les relations avec les proches du défunt et les autres personnes fréquentant l’espace public.

L’association a pris l’initiative de faire écho à la mobilisation citoyenne NUIT SOLIDAIRE POUR LE LOGEMENT organisée sur Paris par une collective inter-associations (33), en organisant le jeudi 12 février, une SOUPE SOLIDAIRE POUR LE LOGEMENT aux vieilles halles à Saint-Brieuc. Une mobilisation qui a rassemblé une centaine de personnes.

Une belle soirée ponctuée par des chants et des

lectures, des échanges, avec des étudiants

engagés, des bénévoles, des personnes à la

rue…,des instants de partage, de complicité en

toute simplicité entre citoyens(ennes) qui avaient

des choses à dire et à se dire.

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� Une étude spécifique sur les personnes rencontrées :

Suite à un nombre conséquent de plaintes d’habitants et de commerçants de la ville de Saint-Brieuc au sujet des personnes sans domicile fixe (accompagnées ou non de leurs chiens) occupant l’espace public du centre ville, la mairie a décider de convier les différents partenaires afin de réfléchir ensemble aux pistes de travail possibles pour apaiser les tensions.

Afin de partir sur des éléments objectifs et d’associer les personnes à la rue à ce travail, l’ASEP a fait la proposition de mener une étude sur le profil de ces personnes, sur leurs besoins, leurs attentes…

Au 31 décembre, 23 personnes ont accepté de répondre au questionnaire établi en partenariat avec le Trait d’Union, la Croix Rouge et l’EMPP.

Début 2016, un temps d’analyse des résultats est programmé avec ces mêmes partenaires suivi d’une présentation des résultats auprès des différents membres du groupe de travail avec pour perspectives de dégager des actions concrètes avec les personnes de la rue.

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4. PROBLEMATIQUES RENCONTREES

� L’absence d’hébergement d’urgence qui puisse accueillir les chiens sur Saint-Brieuc :

Sur le département des Côtes d’Armor, deux villes seulement (Dinan et Guingamp) accueillent les maîtres et leurs animaux en hébergement d’urgence. Saint-Brieuc ne propose toujours pas cet accueil, ce qui peut provoquer des difficultés d’orientation. Il est essentiel de trouver des pistes de travail face à ce manque et au besoin pour les propriétaires d’animaux car, dans tous les cas, les personnes devenues maîtres le restent et ne veulent pour rien au monde se séparer de leur animal. Il est souvent entendu « c’est mon chien et moi, et pas mon chien ou moi ». � Des groupes qui se déplacent avec les problématiques qu’ils engendrent :

Fin mai, le groupe de personnes qui était rassemblées dans le quartier de Sainte-Thérése a dû être invité à quitter les lieux suite à de nombreuses plaintes des voisins et de signalements à la Police. Le groupe est bien parti mais pour se déplacer en centre ville et notamment vers « Les Champs ». Ce mouvement n’a fait que déplacer le problème puisque le nouvel espace occupé fait à son tour l’objet de problématiques liées à la consommation excessive d’alcool. En fin d’année, le groupe a de nouveau dû être éclaté. � Un service d’aide au déménagement ou à l’aménagement : L’ASEP est souvent sollicitée pour donner un coup de main à emménager les personnes qui accèdent à un logement, or ce service n’entre pas dans les missions de l’ASEP. Il n’existe cependant pas de relais possibles auprès d’autres associations car celles qui proposent ce type de service facturent relativement chère la prestation par rapport aux ressources des personnes.

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5. PAROLES D'USAGERS, TEMOIGNAGES, EXEMPLES

Témoignage de l’infirmier sur l’ASEP

Nous rencontrons régulièrement, dans le cadre des maraudes de l’ASEP, des personnes exprimant une souffrance psychologique importante ou dans un déni de leur pathologie psychiatrique et qui ne sollicite pas de soutien de professionnels de santé. Certaines, pour lutter contre ces troubles, utilisent l’alcool ou d’autres drogues. Elles peuvent leur faire oublier leurs problèmes ou « anesthésier » leurs souffrances sur une très courte période tout en les accentuant sur un plus long terme, elles entrent alors dans un cercle vicieux ou la dépendance s’installe et rend beaucoup plus complexe la prise en charge de la pathologie initiale. Le rôle de l’infirmier dans ces situations est d’évaluer la situation et de prendre le temps nécessaire pour envisager avec la personne l’orientation la plus adaptée.

« Mr P était dans cette situation, il avait connu des hospitalisations et des périodes stabilisées. Nous l’avons rencontré une première fois grâce au signalement d’une personne qui avait contacté le 115, s’inquiétant de voir Mr dormir dehors alors qu’il faisait froid. Les premiers contacts s’étaient avérés difficiles du fait de son alcoolisation et des expériences qu’avait eu Mr avec d’autres associations dans une autre ville. Au fur et à mesure des contacts, une relation de confiance s’est néanmoins mise en place : au tout début, nous ne demandions rien et étions juste présents si il avait des demandes (couverture, vêtements, écoute, soutien..). Progressivement, nous avons donc lié des liens plus étroits qui nous permettaient d’aborder avec lui ses problèmes administratifs, ses problèmes de santé… Mr P, tout en étant dans le déni de sa pathologie psychiatrique, exprimait tout de même un besoin de soulager une souffrance psychologique liée : - à une histoire de vie particulièrement traumatique (Décès de ses parents, puis de sa sœur et de sa fiancée) et - à sa situation actuelle de SDF. Il utilisait pour cela l’alcool qui lui permettait d’abandonner toute pensée. Quand nous avons senti que Mr serait prêt pour entamer des démarches, nous lui avons proposé de rencontrer une infirmière de l’équipe mobile précarité psychiatrie EMPP avec qui nous sommes en lien régulièrement. Nous sommes donc allés avec notre partenaire pour faire les présentations et faciliter le premier contact entre eux. Par la suite, Mr s’est mis à fréquenter la boutique solidarité, a entamé des démarches au niveau administratif et a accepté, après des échanges réguliers avec nous et l’EMPP, de retourner vers le soin. Grâce au traitement remis en place, le moral et les envies de Mr ont évolué, il a pu exprimer son désir de s’installer à Saint-Brieuc et l’association ADALEA lui a proposé un hébergement temporaire dans un appartement de type ALT d’urgence. Il a ensuite eu la volonté d’entreprendre une cure pour l’aider à surmonter sa dépendance à l’alcool. Mr P s’est depuis installé dans un appartement et sa situation sociale s’est stabilisée. La fragilité liée à son parcours de vie est toujours bien présente et peut entrainer une rechute mais cette expérience pourra être montrée comme positive si Mr a de nouveau des difficultés.»

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6. RESSOURCES HUMAINES

� Personnel :

L’infirmière en poste a été remplacée toute l’année par un infirmier. � Supervision :

Echanger autour de problématiques et situations particulièrement complexes et mettre en lien les interventions des uns et des autres ont fait partie, en 2015, des objectifs attendus par l’ensemble des professionnels intervenant dans le champ de la prise en charge des personnes les plus démunies. En 2015, des séances de supervision mensuelles se sont déroulées pour ces professionnels.

� Formation :

Enrichir sa pratique professionnelle par le biais de formations ou de conférences est également important.

Récapitulatif des temps (en nombre d’heures) consacrés à la formation, aux colloques et conférences… :

Ces temps de formation ou de colloques n’ont pas forcément eu lieu sur le temps de l’ASEP, les salariés concernés étant également sur d’autres actions (Boutique Solidarité par exemple).

Intitulés Heures

Plan de formation 2015

Hors plan de formation

3ème journée régionale des réseaux collectifs et dynamiques de prévention du suicide et de la souffrance psychique

9h

Réseau régional jeunes en errance 9h

Journée nationale des SAMU sociaux et équipes mobiles 9h

La santé mentale des migrants 7h

L’accompagnement et la prise en charge des publics en souffrance psychique

7h

Les compétences culturelles dans les pratiques de soins et pratiques sociales

9h

TOTAL 50h

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7. ENVIRONNEMENT, RESEAU, PARTENARIAT

* Les services de la Mairie

- CCAS : liens avec l’ASEP selon les situations individuelles. - Trait d’Union : fort partenaire, en liens réguliers avec l’équipe ASEP. - Police municipale : (échanges téléphoniques, signalements, échanges physiques sur l’espace public…).

* Services médicaux sociaux :

- De l’Etat : EMPP, Urgences, Hôpital, Pompiers, SAMU…Un travail en lien étroit avec l’EMPP est à souligner plus particulièrement car nous sommes intervenus à plusieurs reprises, sur le terrain, en co-intervention.

- Associatifs : CAARUD (quelques situations communes), CSAPA (pas directement car le lien intermédiaire entre le CSAPA et l’ASEP est le plus souvent le Point Accueil Santé).

* Organismes de tutelle et les Maison Du Département : liens ponctuels devant les situations qui inquiètent l’équipe ASEP ou demande des travailleurs sociaux de la MDD ou des services de tutelles pour savoir si l’équipe ASEP rencontre sur la rue telle ou telle personne. * Associations caritatives (Secours Populaire, Croix Rouge, Restos du cœur et Secours Catholique). Echanges sur des situations inquiétantes, relais en niveau I, dépannages alimentaires et vestimentaires… * SNCF (chefs d’escale, guichetiers, la SUGE, agent de la ferroviaire…). Liens téléphoniques, physiques sur le terrain, physiques en réunion de travail… Une convention entre la SNCF et ADALEA détermine les modalités d’intervention de l’ASEP (passages quotidiens à la gare et utilisation de la main courante, outil commun partagé avec la SNCF sur les situations les plus problématiques en gare). * Commerçants : les liens sont très rares avec l’équipe de l’ASEP. A retenir tout de même quelques liens avec les services de sécurité des moyennes surfaces. * Dispositifs de logement ou d’hébergement : Hôtel, Hybritel, Maison relais, CHRS, place de stabilisation, liens à l’interne de l’association ADALEA.

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8. PLAN D’ACTIONS

Notre projet associatif s’appuie sur 5 axes stratégiques qui guident notre action sur la période 2014-2019. Sur chacun de ces axes, l’association a défini ses engagements.

ACCOMPAGNER INNOVER COOPERER IMPLIQUER S’ENGAGER

Ces axes et engagements ont ensuite fait l’objet d’une déclinaison opérationnelle au sein de chaque pôle dans le cadre de plans d’actions. La fiche action ci-après, spécifiquement dédiée à l’ASEP, a donc été conçue comme un outil de déclinaison du projet associatif. Elle est inspirée des fiches actions dont disposait déjà le pôle Accueil Ecoute & Veille Sociale et plus particulièrement le dispositif Rond Point suite aux évaluations interne et externe.

FICHE ACTION 8

Axe de progrès N°12

1. Accompagner

Evaluer le niveau d’intervention de l’ASEP

Créée en 2006, l’Action Sociale sur l’Espace Public (ASEP) est une réponse de proximité auprès des populations en situation ou en risque d’exclusion sur la rue. Il s’agira d’évaluer le niveau et les modalités de réponse de l’ASEP par rapport aux besoins

Objectifs opérationnels :

1.3. Développer nos compétences, la pluridisciplinarité, repenser et adapter nos pratiques

• Evaluer les réponses apportées et les créneaux d’intervention de l’ASEP : pertinence des horaires

d’intervention, repérer les nouveaux besoins en organisant un temps de réflexion avec les professionnels de

l’ASEP, en interrogeant les partenaires lors d’un temps de régulation et les personnes accueillies à la

boutique solidarité lors d’un temps d’échanges.

Modalités et/ou moyens à mettre en œuvre : Moyens humains

Délais : 2014-2019

Evaluation / indicateurs :

• Les différents partenaires sont sollicités sur le repérage de nouveaux besoins

• Des nouvelles modalités d’intervention sont mises en œuvre en réponse à des nouveaux besoins