actusoins magazine n°17 juin 2015
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Retrouvez toute l'actualité infirmière au quotidien, sur www.actusoins.comTRANSCRIPT
A LA LOUPE
VIE PROFESSIONNELLE
LES INFIRMIÈRESAUX COMMANDES
DE LA VACCINATION
A LA UNE
QUAND LES JARDINSGUÉRISSENT
POUR LES MÈRES EN SOUFFRANCE
JUIN - JUILLET - AOÛT 2015N°17
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EDITO
Éditeur : ActuSoins SARL - 57 Rue de L’Ouest - 75014 Paris - R.C.S. PARIS 520180688Directeur de la publication : Kamel Boudjedra • Numéro de commission paritaire : 0613 W 90939 ISSN : 2256-6260Dépôt légal : à parution • Rédactrice en chef : Cyrienne Clerc
([email protected]) • Ont collaboré à ce numéro : Dr Patrick Barriot, Delphine Bauer, Olivier Blanchard, Olivia Dujardin, Laure Martin, Laurence Piquard, Ariane Puccini, Malika Surbled, Philippe Viseux de Potter. • Photo de couverture : © Natacha Soury • Graphisme : Pascal Fossier & Sylviane Lemy
• Illustrations : Nawak • Impression : Rotimpres • Routage : Routage Catalan • Contact rédaction : 09 72 40 47 17 - [email protected] • Contact annonces d’emploi / publicité : 09 54 53 45 45 - [email protected]
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AP-HP : et après les manifs ?
A l’heure d’écrire la dernière ligne de ce magazine, les manifestants de l’AP-HP
semblent avoir eu gain de cause après quatre journées de grève, pour la défense des jours de RTT. Temporairement ? Le casse-tête des RTT à l’hôpital n’est en effet toujours pas réglé. A l’AP-HP ce stock de journées à récupérer représentait 74,7 millions d'euros fi n 2014. Ce confl it a surtout été l’occasion de mettre en lumière les conditions de travail des soignants dans un contexte de réduction budgétaire : les hôpitaux français doivent réaliser trois milliards d’euros d’économies en trois ans dont 860 millions sur la masse salariale.Pour Martin Hirsch, le constat est sombre. Sa proposition - six minutes en moins de temps de travail journalier contre cinq jours en moins (RTT et forfaits protocoles) par an - a été vécue comme une provocation par des soignants qui n’en sont pas à compter les minutes de travail ! Un manque de diplomatie évident. Désormais, les négociations vont durer jusqu’en septembre. Rendez-vous sur le site internet d’ActuSoins pour la suite.D’ici là, ActuSoins vous propose de découvrir l’Africa Ship, le plus grand navire-hôpital, ou l’hôpital mère-enfants des Bluets, de mieux appréhender des initiatives intéressantes comme la vaccination infi rmière. Vous hésitez à suivre une formation à l’éducation thérapeutique ou d’infi rmier-pompier ? A ouvrir un cabinet libéral ? Des réponses dans ce numéro. Bonne lecture et un excellent été… n
CYRIENNE CLERC – RÉDACTRICE EN CHEF ACTUSOINS
A LA UNE - Quand les jardins guérissent
4VIE LIBÉRALE
- Ouvrir un cabinet libéral : les étapes à respecter
- Se former pour accueillir des étudiants en stage
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PRATIQUES 12 - Les glucomètres : un choix à faire - Les plaies du pied chez le diabétique - Cicatrisation : les plaies et leurs évolutions
- Interpréter l'ECG, un défi osé ?
VIE PROFESSIONNELLE - Prisons : le secret médical mis à mal
- Les infi rmières aux commandes de la vaccination34
À LA LOUPE - Un hôpital pour les mères en souffrance
40DOSSIER - Développement durable : quand les soignants s'impliquent
46
PORTRAIT - Merlin, un étudiant engagé
50EN IMAGES - L’Africa Mercy, un navire-hôpital pour tous 5256
SOIGNANTS D'AILLEURS - À New-York, Kimberly : geek et supernurse
INITIATIVE - Au Cauva, des infi rmières auprès des victimes d'agression
44
SOIGNER AUTREMENT - Accompagnement musical pour mieux vivre les soins
58SE FORMER - Infi rmiers sapeurs-pompiers : une formation méconnue
- Éducation thérapeutique : comment choisir sa formation ?
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ACTUSOINS • 3 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • à la une
Quand les jardinsguérissent
Même s'ils sont encore minoritaires dans
les hôpitaux ou autres établissements de soin,
les jardins thérapeutiques commencent à faire
les preuves de leur efficacité, autant pour les
patients que pour les personnels de soins ou les
familles. Gros plan sur ces jardins qui guérissent.
Anne Ribes débarque, en retard, le souffle court, à la Salpêtrière. Ce
petit bout de femme, infirmière de formation, a un emploi du temps
de ministre. A l’origine du premier jardin thérapeutique qui a vu le
jour en France en 1997, Anne Ribes voit le succès actuel de ces structures se
confirmer.
« J’ai toujours adoré soigner, je ne me voyais pas faire d’autre métier, explique-
t-elle. Mais quand j’ai fait mes études d’infirmière, je n’ai pas trouvé ce que
je cherchais. » Ce qu’elle cherchait ? Une communion avec le cosmos, les
éléments, la nature. A la fin des années 90, sa passion pour les jardins prend
le dessus : elle recommence des études en paysagisme. Dotée de cette double
casquette, elle se met à démarcher les hôpitaux.
Finalement, c’est la Salpêtrière, avec le professeur Basquin à la tête du service
de pédopsychiatrie, qui lui donnera sa chance, sur un petit bout de terrain de
50 m2. Ses premiers patients sont des enfants autistes. « En les regardant, en
étant en empathie, je les ai accompagnés », se souvient-elle, convaincue du
concept depuis longtemps. Ce qu’elle aime répéter ? « Dans un jardin théra-
peutique, le soigné devient soignant. » En effet, il faut planter, arroser, ramas-
ser. S’occuper du vivant en somme, et s’inscrire dans le réel.
En France, l’installation des jardins thérapeutiques traîne encore, bien que le
dernier plan Alzheimer préconise la création de jardin de soin dans les Ehpad,
précise Anne Chahine, une juriste de formation passionnée de jardins, prési-
dente de l’association « Jardins & Santé ». Depuis dix ans, cette association
promeut l’importance des jardins dans le soin en lançant des appels à projets
en recherche ou en paysagisme.
Ailleurs, pourtant, en Belgique, en Grande-Bretagne, les jardins thérapeutiques
cartonnent. Aux États-Unis, ils sont même utilisés pour aider les vétérans des
dernières guerres (Afghanistan et Irak), souffrant de choc post-traumatique.
Ce qui les dessert dans l’Hexagone ? Pour Anne Chahine, c’est l’absence de
données scientifiques. « Il n’y a pas encore d’études sérieuses sur le sujet. Le
CHU de Nancy est en train de combler ce manque. Mais sur le terrain, nous
© DR
A l’Ehpad d’Ozain, « on offre aux familles et aux patients un espace où l’on parle d’autre chose que de la maladie ».
ACTUSOINS • 4 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • à la une
constatons des effets très bénéfiques indéniables pour le
patient comme le soignant », lâche-t-elle.
Les infirmières, au cœur du dispositifAnne Chahine le confirme, « la plupart du temps, ce sont
des infirmières qui sont à l’origine des jardins. » Car si les
ateliers en jardins thérapeutiques peuvent être encadrés par
des animateurs, des jardiniers ou toute personne intéressée
et formée sur les activités de jardin, le rôle de l’infirmière
devient essentiel quand il s’agit d’établir des objectifs thé-
rapeutiques ciblés ou encore d’évaluer les bienfaits sur les
patients.
« Les animateurs ont un rôle occupationnel. Ils apportent le
bien-être et le plaisir aux résidents. Une infirmière, elle, peut
– bien que l’hortithérapie ne soit pas encore reconnue – in-
tégrer les activités du jardin dans ses soins, en concertation
avec le médecin », explique Laurence Bellut, infirmière à
l’Ehpad Notre-Dame des Anges à Lorgues (Var), actuelle-
ment en formation jardins thérapeutiques. L’avantage serait
aussi d’individualiser les actions et de les adapter en fonc-
tion des pathologies. « L’infirmière porte un regard plus mé-
dical que les animateurs sur les patients. Elle peut observer
l’état physique et mental des résidents et en discuter lors des
transmissions ou du staff », précise-t-elle.
En 2012, passionnée de jardins, Paule Lebay, infirmière,
veut arrêter les soins purs et postule pour coordonner l’ac-
cueil de jour de l’Ehpad d’Ozain où elle travaille déjà.
« J’ai constaté que mes collègues étaient désireuses de
mettre des plantes vertes, se rappelle-t-elle. J’ai proposé
au directeur de créer un jardin, il a dit oui. » Au même
moment, elle suit une formation avec Anne Ribes. C’est
aguerrie qu’elle revient à Ozain. Car sans budget dédié,
Paule doit apprendre à trouver des fonds ailleurs, auprès
de mécènes privés. Mais il lui faut un dossier béton pour
convaincre. Après quelques réponses positives et des fonds
dégagés, les travaux commencent. Et bientôt, le jardin
ouvre ses portes. Au grand bonheur des patients, ravis de
renouer avec la notion de partage, souvent absente des
Ehpad.
Avec l’expérience, Paule Lebay constate les écueils à évi-
ter : « tout médicaliser est une erreur », estime-t-elle. Le jar-
din doit rester un espace de liberté. Installer des rampes
est non seulement très cher, mais surtout contre-productif :
le jardin ne doit pas être un prolongement d’un « lieu d’en-
fermement », comme qualifie Anne Chahine l’univers hos-
pitalier ou médicalisé. D’ailleurs, précise Paule Lebay, « au
jardin, on n’est pas en blouse blanche. »
Des effets bénéfiques pour tousRéalisé dans de bonnes conditions, le jardin de soins
est bénéfique à tous : patients, mais aussi familles et soi-
gnants eux-mêmes. Pour Paule Lebay, au contact de per-
sonnes âgées atteintes d’Alzheimer, c’est même primordial.
LES 5 RÈGLES D’OR DE PAULE LEBAY, INFIRMIÈRE1. Se former à l’hortithérapie
2. Monter un projet bien ficelé et détaillé
3. Etre tenace pour convaincre des financeurs
4. Créer un noyau dur de soutiens
5. Communiquer un maximum sur le projet
ACTUSOINS • 5 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
La prise en charge des plaies est un métier… exigez l’expertise Schülke !
L’octenidine inhibe, inactive et empêche la prolifération des bactéries du lit de la plaie. Sans effets secondaires connus, l’octenidine est dotée d’une excellente tolérance cutanée. La molécule est non mutagène, non cancérigène et non tératogène. Les produits octenilin® pour les plaies sont à base d’octenidine et ne contiennent pas de
PHMB*. Ils permettent dès les premiers actes de prise en charge d’une plaie, d’éliminer toute charge bactérienne et de protéger la plaie contre de nouvelles infections. Le maintien d’un milieu propre et favorable à la cicatrisation est ainsi obtenu.
* PHMB : agent classé CMR 2 depuis le 1er janvier 2015
Actusoins • à la une
« Nous sommes en charge de créer leurs derniers bons
souvenirs, et avec un jardin, on offre aux familles et aux
patients un espace où l’on parle d’autre chose que de la
maladie », soutient-elle.
« Lors des ateliers de jardinage ou lorsque l’on crée de l’art
éphémère avec les feuilles, les fleurs et les branchages qui
nous entourent, nous faisons appel aux sens des résidents.
Les odeurs, le contact avec les fleurs ou la terre ramènent
à des souvenirs de jeunesse… Des souvenirs heureux »,
confirme Sonia Vellot, qui anime des ateliers dans le jardin
de l’Ehpad Notre-Dame des Anges, à Lorgues. Le but étant
aussi de faire sortir les résidents de leur chambre et de
rompre l’isolement. « Cela ne peut être que bénéfique. Ils
sourient et ils rient. Ils sont bien, tout simplement », ajoute-
t-elle.
Dans le jardin de Lorgues, les résidents plantent, arrosent,
se promènent. Ils ont à disposition pour se balader, un im-
mense parc aménagé de 7 000 m2 et pour jardiner un po-
tager avec tomates, courges, aubergines, poivrons, fraises,
basilic et autres herbes aromatiques.
Au cours de ces activités horticoles, les effets positifs se
font sentir sur tous les niveaux : cognitifs, émotionnels, sen-
soriels, mémoriels, physiques. Travailler au jardin sollicite
par exemple la motricité, mais aussi les capacités cogni-
tives avec la prise de conscience d’un processus chronolo-
gique (semis, pousse, ramassage…) ou encore la mémoire,
quand les souvenirs des patients sont sollicités. Résultats :
moins d’angoisse, moins d’agressivité, moins de tensions,
un meilleur appétit, un sommeil moins agité. « Et, même si
ce n’est pas encore quantifiable, probablement une baisse
de certains médicaments », détaille Anne Chahine.
Pour Anne Ribes et ses ateliers auprès d’enfants autistes,
les effets sont très clairs. « Ces enfants à qui il manque
des repères, le jardin les leur redonne : ils voient la graine
pousser, l’arrosent, l’arrachent, la mangent. Ils prennent
conscience d’un cycle. Ils ont un rôle et cela les structure »,
explique-t-elle. n
ARIANE PUCCINI, DELPHINE BAUER ET MALIKA SURBLED
Jardiner ensemble permet de favoriser le lien entre équipe soignante et résidents.
© DR
ACTUSOINS • 6 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • à la une
A BORDEAUX, UN JARDIN POUR S’OUVRIR AUX AUTRESA en juger les herbes folles qui poussent entre les allées des jardins de Bacchus, les jardins partagés du parc de la Béchade à Bordeaux, ne sont pas récents. En réalité, ils ont été inauguré il y a un an. Dès l’idée de leur créa-tion, la ville veut dédier un espace à des jardins parta-gés, répartis entre cinquante habitants du quartier qui se porteraient volontaires.« Nous avons tout de suite voulu qu’un espace soit réser-vé à l’hôpital », se souvient Gérald Carmona, président de l’association de quartier, Générations Tauzin, chargé de répartir les parcelles entre les volontaires. « L’hôpital participe aussi à la vie de notre quartier », assure-t-il. Car à quelques encablures de là se trouve l’hôpital Pellegrin.
Re-sociabiliser les patientsPour Dolores Jimenez, infirmière au service psychiatrique de l’hôpital, la localisation du jardin en dehors de l’en-ceinte hospitalière est un plus. « Cela permet aux patients qui sont en institution depuis longtemps, de se re-sociabi-liser, explique-t-elle. Ceux qui sont hospitalisés pour des périodes plus courtes peuvent se projeter dans leur sortie prochaine de l’hôpital, et atténuer leurs angoisses. » Par-mi les patients-jardiniers, certains sont ainsi institutionnali-sés depuis plus de 20 ans.Chaque semaine, le jeudi matin, elle emmène ainsi sept à huit malades souffrant de troubles psychiques (psycho-tiques, schizophrènes, névrotiques, ou dépressifs) dans Les jardins de Bacchus. L’activité est inscrite à l’agenda des activités proposées aux malades. « Je n’invite per-sonne, c’est aux patients de s’inscrire dans mon atelier de jardinage », poursuit-elle.A chaque fois, le même rituel s’impose : un petit tour du propriétaire mais aussi des autres parcelles des usagers. Sur les 12 m2 octroyés à l’hôpital, les patients choisissent comment ils organisent la parcelle, et ce qu’ils souhaitent y faire pousser, bien souvent des fruits ou des légumes ou plantes comestibles : mélisse, fraises, tomates, ou au-bergines.
« Le jardin et la récolte sont gratifiants pour les patients », admet Dolorès Jimenez qui rappelle que certains malades, avant leur hospitalisation, jardinaient chez eux. L’été der-nier, la production a été pléthorique. « Malheureusement, nous n’avons pas pu emporter la récolte à l’hôpital pour des raisons d’hygiène », raconte Dolorès Jimenez. Qu’à cela ne tienne, la récolte ne sera pas perdue. Elle sera distribuée auprès des autres jardiniers, habitants du quar-tier. Une manière plutôt sympathique de lier connaissance avec les autres usagers du parc. Le premier vendredi de septembre, un pique-nique est organisé avec les habi-tants du quartier et la cinquantaine d’habitués des jardins partagés.
Des échanges avec les autres jardiniers du quartier« Les jardiniers de la parcelle de l’hôpital sont devenus de vrais stars, s’enthousiasme Gérald Carmona. Nous nous sommes rendus compte à ce pique-nique que tout le monde les connaissaient. » Le partage des récoltes n’a pas été la seule raison de cette petite célébrité. Les ma-lades se sont aussi fait connaître par les petits panneaux en forme de maisonnettes qu’ils ont fabriqués et plantés sur leur parcelle. Depuis, les autres jardiniers leur récla-ment les mêmes panneaux. L’échange auquel prennent part les patients de l’hôpital Pellegrin est courant entre tous les usagers : les uns arrosent les plantes des autres lors des week-ends un peu trop chauds, celui-ci propose des graines de courgettes à son voisin. Les générations aussi s’y côtoient. Les enfants de l’école du quartier viennent ainsi vendanger les quelques pieds plantés dans le parc, non loin des jardins partagés. « Les gens ont adhéré au lieu, observe Gérald Carmona. Nous avons fait de ce jardin, un lieu, un lien. » n
Dolorès Jimenez, infirmière et Gérald Carmona, président de l’association de quartier à l’origine du jardin partagé.
© Ariane Puccini
ACTUSOINS • 8 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
(1) « Assurance Scolaire à 11 € au lieu de 21 € » : somme maximale perçue en 2015 après déduction d’une remise de 10 € pour toute assurance scolaire garantissantun enfant entrant pour la première fois dans un nouveau cycle scolaire à la rentrée 2015 (première rentrée en maternelle, première année de primaire, collège ou lycée).
La remise de 10 € est créditée au compte lors de la souscription du contrat « Assurance Scolaire » entre le 24/06/2015 et le 30/09/2015 inclus. L’offre s’applique également aux détenteurs du contrat dont l’un des enfants assurés répond aux conditions. Conditions de l’offre disponibles en Agence ou sur amf-assurances.fr
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Actusoins • l’actualité scientifi que
Les risques liés à l’hospitalisation des personnes âgéesUne étude réalisée par une équipe de New
Haven aux États-Unis a inclus 754 personnes de
70 ans ou plus, ne présentant pas de handicap
pour accomplir 4 activités essentielles de la vie
quotidienne (se laver, s’habiller, marcher, se lever/
coucher/asseoir). Ces personnes ont été interrogées
chaque mois pendant 15 ans, sur les conséquences
d’hospitalisations. Sur les 754 personnes incluses,
552 sont décédées au cours du suivi, 392 personnes
(71,0 %) ont été hospitalisées au moins 1 fois, et
248 (44,9 %) plusieurs fois. Les auteurs notent que,
quelle que soit l’importance du handicap initial, son
évolution est étroitement corrélée à la survenue d’une
hospitalisation. Ce lien est encore plus évident en cas
d’handicap moyen, invalidant, évolutif ou non, qui
devient brutalement sévère dans les derniers mois de
vie à la suite d’une hospitalisation.
(Source Jim.fr)Plaies diabétiques : ce qui ralentit la cicatrisationChez les patients atteints de diabète, une
simple coupure ou égratignure peut conduire
à des ulcères comme l’ulcère du pied, l’une
des causes les plus fréquentes d’amputation
des membres inférieurs, en raison des
diffi cultés de cicatrisation. Des chercheurs de
l'Université de Pennsylvanie ont identifi é une
protéine FOXO1 qui normalement favorise
la réparation des tissus mais qui, en cas de
glycémie élevée, ralentit la cicatrisation. Ces
données suggèrent à nouveau que l’insuline
ou des inhibiteurs de FOXO1 pourront
stimuler la cicatrisation des plaies chez les
patients diabétiques. Les protéines FOXO1,
en se liant à TGFB1, un gène qui code pour
le facteur de croissance TGF-ß1, induisent
les kératinocytes à migrer dans la plaie pour
créer une couche épithéliale. La présence
élevée de sucre modifi e la relation entre
FOXO1 et le facteur de croissance TGF-ß1
et les FOXO1 n’ont plus d’impact.
(Source : Santélog et Journal of Cell Biology)
OUVRIR OU ÉCRASER DES MÉDICAMENTS ?La Société française de pharmacie clinique vient de mettre à jour sa liste
nationale sur les médicaments per os concernant l’écrasement des comprimés
et l’ouverture des gélules. Cette liste regroupe les données des résumés des
caractéristiques du produit (RCP) et des documents transmis par les laboratoires.
Elle est mise à jour annuellement. Les risques peuvent être une toxicité locale
pour le manipulateur, une modifi cation de l’absorption pouvant entrainer
un sous ou un sur-dosage, ou encore une perte d’effet du médicament. Par
exemple, il est possible d’ouvrir les
gélules de Mopral® et de mélanger
les microgranules dans un verre d’eau
(rincer et boire l’eau de rinçage) ou
avec un aliment acide (jus de fruit,
compote de pomme). En revanche,
les microgranules ne doivent pas être
croqués, ni écrasés.
(Source Le Moniteur des pharmacies) © D
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UN TIERS DES ENFANTS ET ADOLESCENTS DIABÉTIQUES
CONTRÔLÉSLes premières données de la cohorte européenne Teens, recueillies sur 2 943
enfants, adolescents et jeunes adultes ont ainsi montré que la valeur cible
d’HbA1c (moins de 7,5 % en dessous de 18 ans et moins de 7 % entre 19
et 25 ans) n’est obtenue que dans environ un tiers des cas entre 8 et 25 ans.
Les pompes sont à cet égard les plus effi caces. Ainsi, grâce à une augmentation
des jeunes utilisateurs de pompes – 47 % contre 12 % en 2007 –, les pédiatres
ont relevé une diminution de moitié au fi l du temps du pourcentage des enfants
avec des taux d’HbA1c dépassant 9-10 %. Les diffi cultés à contrôler la glycémie
sont de plusieurs ordres chez les jeunes, selon le Pr André Scheen (CHU de
Liège) : nécessité de réaliser des contrôles glycémiques répétés, diffi cultés
d’adapter les doses d’insuline en fonction des modifi cations alimentaires ou de
pratique physique, variabilité intra-individuelle de l’insulinémie de 25 à 50 %,
risque d’hypoglycémie ou, chez les jeunes fi lles, crainte du surpoids.
(Source : Egora)
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ACTUSOINS • 10 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • l’actualité scientifi que
POLYMÉDICATION ET RISQUE DE DÉCÈS CHEZ LES SENIORS FRAGILESDans une étude parue dans Pharmacoepidemiology and Drug Safety, Marie
Herr de l'U1168 Inserm à Villejuif (Val-de-Marne) et ses collègues ont conduit
une étude transversale auprès de 2 350 personnes âgées (83,3 ans en
moyenne) vivant à domicile, suivies en moyenne sur 2,6 ans. La grande
majorité (98 %) déclarait des problèmes de santé chronique. Une fragilité,
défi nie par des diffi cultés dans au moins trois domaines parmi l'alimentation,
l'énergie vitale, l'activité physique, la force et la mobilité, était retrouvée chez
17 % de l'échantillon. Le nombre moyen de médicaments prescrits était de
6,1 et la polymédication (au moins cinq médicaments à prendre par jour)
concernait plus de la moitié de l'échantillon (53,6 %). Une polymédication
excessive (au moins 10 médicaments à prendre par jour) était retrouvée
chez 13,8 % des participants. Selon l’étude, le risque de décès était
signifi cativement accru, de respectivement 2,6 par rapport aux personnes
non fragiles et de 1,8 par rapport aux non-polymédiquées. Lorsqu'elles
étaient à la fois fragiles et polymédiquées, les personnes âgées avaient un
risque de décès multiplié par 6,3.
(Source APM)
DES MÉDICAMENTS EN GEL plutôt qu’en comprimésLes patients qui rechignent à avaler les pilules optent souvent pour
un médicament liquide buvable. Mais une nouvelle solution, plus
effi cace et en forme de gel, pourrait bientôt leur être proposée,
selon des chercheurs britanniques de l’université de l’Huddersfi eld.
Administré à la cuillère, ce gel présente la particularité de
retarder la libération du médicament, ce qui en optimise les effets
thérapeutiques, selon Mohamed H. Mahdi et son équipe. Ce gel
médicamenteux liquide est conçu à partir de gomme de gellane,
un polysaccharide naturel utilisé dans certaines préparations
alimentaires, comme les desserts. Une fois arrivé dans l’estomac,
ce gel se solidifi e au contact des acides qui y sont présents, pour
éviter toute irritation, retardant ainsi la libération des molécules
actives du médicament,
qui sont ineffi caces à ce
stade de la digestion.
Lorsque le gel solidifi é
passe par l’intestin,
quelques heures après,
l’ingrédient actif se libère
et optimise les effets.
(Source : Pourquoidocteur.fr)
ÉVALUER LA DOULEUR GRÂCE À UN LOGICIEL DE RECONNAISSANCE FACIALEMieux que l'avis de l'infi rmière ! Une équipe américaine
propose un logiciel de reconnaissance faciale (FACS)
pour évaluation de la douleur chez l'enfant qui est
problématique tout particulièrement pour les jeunes
de moins de cinq ans. « Les expressions du visage
sont des indices précis de la gravité de la douleur »,
explique l'étude. Dans cette perspective, ce FACS
base son analyse sur 46 signes du visage à partir des
vidéos des patients, comme le froncement des sourcils,
l'apparition de rides sur le nez et les paupières serrées.
Les chercheurs ont testé le logiciel sur 50 jeunes âgés de
5 à 18 ans, à la suite d'une appendicectomie et attribué
un score de douleur sur une échelle de 0 à 10 aux
malades, après analyse des données vidéo.
Le logiciel établit un diagnostic très proche de
l'évaluation que font les malades de leur douleur. Il n'est
pas aussi effi cace que l'évaluation des parents sur la
gravité de la douleur mais plus précis que le diagnostic
infi rmier.
(source Pediatrics)
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Des pauses méditation pour réduire le stressDifférentes études estiment à 7 %
la prévalence du burn-out, à 13,5 %
la prévalence d’un risque élevé, chez les personnels infi rmiers,
en raison du stress au travail. Une étude récente, publiée dans
le Journal of Workplace Behavioral Health et menée par des
chercheurs d’Ohio State, a analysé les effets d’une formation
sur le lieu de travail, aux techniques de relaxation, basée sur la
méditation en pleine conscience, menée durant 8 semaines, sur
les niveaux de stress de personnels infi rmiers d'une unité de soins
intensifs chirurgicaux. L’analyse montre, qu’entre le début et la fi n
de l’étude, le niveau de stress au travail n’a pas changé (estimé
à 7,15 sur une échelle de 1 à 10), mais que la réaction au
stress du groupe d’intervention a changé. En effet les niveaux de
salivaire d’amylase, un marqueur de l'activation sympathique du
système nerveux (ou réaction de lutte ou de fuite) sont réduits de
40 %. L’étude indique également une réduction des composantes
psychologiques du stress et de l'épuisement professionnel
mesurées par des questionnaires d'auto-évaluation bien établis.
(Source Santélog)
ACTUSOINS • 11 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • pratiques
Utiliser un glucomètre est souvent
le premier geste technique que
l’étudiant infi rmier apprend
puis il le répète tout le long de
son exercice presque « sans y
penser ». Pourtant, en comparant
les produits des différents
laboratoires, on découvre
que les glucomètres ont tous
des spécifi cités particulières
pour s’adapter aux besoins
spécifi ques des patients.
L’arrêté du 11 juin 2013 indique que la vérifi cation du
taux de glycémie avec un glucomètre par un infi rmier
n’est pas un acte de « biologie médicale » mais un
« élément d’orientation diagnostique » qui ne peut « se
substituer au diagnostic réalisé au moyen d’un examen de
biologie médicale ». Par suite, « il relève donc de la respon-
sabilité du professionnel de santé de prendre en compte
les performances décrites par le fabricant en fonction de
l’usage qu’il souhaite en faire ». Le professionnel qui fait le
test doit donc connaître son matériel et contacter un méde-
cin en cas de doute sur un résultat, surtout si celui-ci doit
entraîner une adaptation de traitement. Or, à la suite de
ce texte, la gestion du parc des glucomètres à l’hôpital
est passée des médecins biologistes aux pharmaciens qui
gèrent déjà tous les autres dispositifs médicaux… mais sont
moins habitués à leur entretien.
Pour les patients lourds : attention à l’hématocrite et aux traitementsL’hématocrite, la bilirubinémie, l’uricémie ou la triglycé-
ridémie ainsi que les taux de certaines substances telles
que le maltose, le paracétamol, l’ascorbate (vitamine C),
l’icodextrine (sucre spécifi que des dialyses péritonéales) et
même récemment la Ceftriaxone® (antibiotique injectable)
peuvent perturber les résultats des lecteurs de glycémie.
Ce problème se pose particulièrement dans les services
comme la réanimation, néonatalogie, grands brûlés… Il est
aussi particulièrement sensible chez les femmes enceintes,
les anémiés, les insuffi sants rénaux, les patients mal nutris,
les tabagiques et les patients déshydratés.
Or, certaines études auraient prouvé qu’un écart de 10 %
de la glycémie pouvait entraîner des variations de 16 à
Les glucomètres :
un choix à faire
© DR
Utilisateur du lecteur Accu-Chek® Mobile du laboratoire Roche.
ACTUSOINS • 12 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
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Actusoins • pratiques
45 % de la dose d’insuline injectée*. En 2013 les critères
d’évaluation des glucomètres ont donc été réévalués avec
une nouvelle norme (Iso 15197 13) qui inclue notamment
une moindre sensibilité aux variations d’hématocrite. Au-
jourd’hui les lecteurs glycémiques sur le marché sont donc
plus performants sur ce sujet. Le laboratoire Nova, avec en
particulier le modèle StatsStrip®, se positionne à l’hôpital
comme le plus fiable des lecteurs.
La glycémie sur un ordinateur ou… dans les nuagesPour les soins de ville, l’enregistrement des données de la
glycémie puis sa mise en forme est le thème sur lequel
les laboratoires sont le plus actifs : les glycémies se notent
aujourd’hui dans le lecteur, sur un site internet dédié ou
même sur un « cloud » personnel ce qui les rend accessible
et partageable en permanence (par le diabétologue, le
médecin traitant…) même à distance. Dans ce domaine
(même si on peut relier à un ordinateur presque tous les
lecteurs aujourd’hui) c’est le laboratoire Beurer avec le GL
50 evo qui propose le système le plus complet.
Grâce à un émetteur Bluetooth (en option à 52,99 euros
en plus du lecteur) la mesure effectuée est transmise immé-
diatement sur le smartphone du patient grâce à une appli-
cation dédiée. Il peut ensuite recueillir ces données sur son
ordinateur grâce à un logiciel. Il peut ensuite sur ce même
logiciel, recueillir aussi les données d’une balance, d’un
tensiomètre et d’un bracelet, toutes données (glycémie,
poids, tension, activité physique) utiles pour le bon suivi
de sa santé. Tout ceci à une condition cependant : que le
patient possède (et maîtrise) un ordinateur, un smartphone
récent, une connexion internet… et qu’il fasse très attention
à la sécurité de ces données.
Le lecteur sur batterie pour éviter les piles à platC’est un fait bien connu de tous les infirmiers : les piles des
glucomètres lâchent toujours le week-end, les jours fériés
ou au moment d’une hypoglycémie importante. En plus ces
piles, pour cause de miniaturisation, sont souvent difficiles à
trouver dans le commerce… Des laboratoires commencent
donc à proposer des lecteurs sur batterie rechargeable
avec un adaptateur : c’est le cas du GL 50 de Beurer
mais aussi du OneTouch® Verio®IQ de chez LifeScan qui
possède une batterie suffisante pour 15 jours d’autonomie.
Plus faciles à manipuler : des lecteurs qui parlent ou sans bandelettesQuelles que soient les avancées technologiques, un bon
matériel de glycémie est aussi un matériel facile à ma-
nipuler pour le patient. Or, avec une déficience visuelle
(courante par définition chez les diabétiques ou simplement
les patients âgés), il peut devenir difficile de lire les don-
nées des lecteurs. Le lecteur Autosens Voice des laboratoire
Aximed ou le Diamond voice du laboratoire Fora qui vient
d’être lancé à Genève permettent ainsi de lire les résultats
à haute voix et de guider l’utilisateur… les yeux fermés.
Quant aux patients qui ont du mal à manipuler les bande-
lettes, le lecteur Accu-Chek® Mobile du laboratoire Roche
propose un lecteur sans bandelette (c’est une cassette qui
les remplace).
Les enfants restent le parent pauvreMalgré les efforts faits pour diminuer la quantité de sang
nécessaire au test ainsi que quelques tentatives du labora-
toire Abbot pour faire des coques de couleur sur ces lec-
teurs glycémiques, les enfants français n’ont pas de lecteur
spécifique. Aux Etats-Unis, le lecteur Modz est aux couleurs
d’Angry bird et envoie ses résultats sur le téléphone des
parents.
Prendre sa glycémie sans se piquer le doigt… un espoir ?Le laboratoire Abbott avec le système FreeStyle® libre pro-
pose un système avec un capteur que le patient s’appose
sur l’avant-bras. Pour lire la glycémie, il n’a plus alors qu’à
scanner le résultat avec son lecteur en le passant au dessus
du capteur. Cependant, le capteur qui doit être changé
tous les 15 jours coûte à ce jour 59,90 euros pièce soit
119,80 euros par mois et n’est pas encore pris en charge
pas la CPAM (alors que le prix moyen de 100 bandelettes
classique est au alentour de 38 euros, remboursé à 100 %
par la CPAM pour les diabètes de type I). D’autre part
ses résultats, variables de 10 % en moyenne absolue par
rapport à un glucomètre classique, font que ce système
n’a pour l’instant qu’un rôle « d’information complémen-
taire »…
Précision des mesures pour des patients aux traitements
complexes, connectivité ou lecture sans contact semblent
donc être les grands développements à venir des lecteurs
glycémie… Cependant pour les enfants et les personnes
âgées, force est de constater qu’un lecteur de référence
simple, pratique et vraiment facile à manipuler, paradoxa-
lement, semble manquer encore. n
OLIVIER BLANCHARD
* Boyd JC, Bruns DE, Quality specifications for glucose meters : assessment by simulation modeling of errors in insulin dose, Clin. Chem., 2001, 47, 209-214.
“Quelles que soient les avancées technologiques, un bon matériel de glycémie est aussi un
matériel facile à manipuler pour le patient.
”
ACTUSOINS • 14 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
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Actusoins • pratiques
Le pied neuropathiqueLa neuropathie diabétique associe trois types d’atteinte.
- La neuropathie sensitive se caractérise par une perte de la
sensibilité thermique (risque de brûlure en cas, par exemple,
de bain de pieds trop chaud) et une perte de la sensibilité à la
douleur. L’insensibilité à la douleur fait que de nombreux petits
traumatismes (frottement d’une chaussure, ongle incarné, corps
étranger…) ne sont pas perçus par le patient, ce qui conduit à
un signalement tardif des plaies. La neuropathie sensitive doit
être dépistée précocement par le test au monofilament.
- La neuropathie motrice provoque des atrophies musculaires
(fonte des interosseux) déformant le pied, en particulier au
niveau des orteils. Les appuis physiologiques sont modifiés
avec apparition de points d’hyperpression et de compres-
sion au niveau desquels se développe une hyperkératose.
- La neuropathie végétative est source de sécheresse cuta-
née, d’ischémie tissulaire et d’œdème.
Le pied neuropathique est typiquement un pied déformé,
insensible, fragile et chaud. Le mal perforant plantaire
(ulcère neuropathique), qui se développe souvent à partir
d’un banal durillon, se présente sous la forme d’une ulcéra-
tion indolore entourée d’un halo d’hyperkératose. Il peut se
compliquer d’atteinte ostéoarticulaire avec ostéite.
Le pied artéritiqueLa microangiopathie (atteinte capillaire) mais surtout la
macroangiopathie (athérosclérose) sont responsables chez
le patient diabétique de troubles ischémiques des membres
inférieurs. Une claudication intermittente n’est pas toujours
signalée. En effet, l’artérite des membres inférieurs peut être
asymptomatique et être révélée par des troubles trophiques,
surtout en cas de neuropathie associée.
Le pied artéritique est typiquement un pied froid, doulou-
reux, avec diminution ou abolition des pouls artériels dis-
taux (pédieux et tibiaux postérieurs). Les lésions nécrotiques,
Les plaies du pied, fréquentes chez le patient
diabétique, constituent une urgence médicale.
Elles exposent au risque d’ulcération et de
gangrène pouvant conduire à l’amputation. Le
retard du diagnostic et la sous-estimation initiale de
la gravité augmentent la morbidité et la mortalité.
La neuropathie et/ou l’artérite sont les principales
responsables de la gravité de ces plaies.
Les plaies du pied chez le diabétique
® Belmonte/bsip
ACTUSOINS • 16 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • pratiques
souvent entourées d’un halo inflammatoire, peuvent évoluer
vers la gangrène et conduire à l’amputation en l’absence
de possibilité de revascularisation (angioplastie, pontage).
Facteurs aggravants et déclenchantsL’infection n’est pas un facteur déclenchant mais un facteur
aggravant (la plaie chronique fait le lit de l’infection). Elle
doit être évoquée en cas de fièvre, d’écoulement purulent,
d’aspect de cellulite ou de lymphangite péri-lésionnelle. Les
prélèvements bactériologiques révèlent le plus souvent une
flore polymicrobienne (staphylocoque doré, bacilles gram
négatif, anaérobies). Lorsqu’elle est indiquée, l’antibiothé-
rapie doit être prolongée et posséder une bonne diffusion
osseuse en cas d’ostéite chronique. Certains antibiotiques
sont responsables d’interactions avec les médicaments an-
tidiabétiques (notamment les sulfamides hypoglycémiants).
Les facteurs déclenchants sont le plus souvent des trauma-
tismes mineurs : frottement d’une chaussure mal adaptée,
soins des pieds effectués maladroitement par le patient,
ongle incarné, brûlure par un bain de pieds trop chaud,
corps étranger en cas de marche pieds nus…
Prise en chargeLes soins locaux reposent sur le nettoyage de la plaie au
sérum physiologique, la détersion (excision des tissus dé-
vitalisés et infectés), la réduction de l’hyperkératose et la
mise en place de pansements choisis en fonction du type
de lésion. Les pansements à base d’alginate de calcium
possèdent un pouvoir absorbant important et sont réservés
aux plaies exsudatives ou hémorragiques (infectées ou non,
superficielles ou profondes). Les pansements hydrogels sont
peu ou pas absorbants. Ils sont réservés à la détersion des
plaies sèches nécrotiques et fibrineuses. Ils sont déconseil-
lés en cas d’infection. Dans tous les cas, une surveillance
rapprochée (souvent quotidienne) s’impose et un avis chirur-
gical doit être demandé au moindre doute.
La mise en décharge est un temps essentiel du traitement :
une plaie non déchargée est une plaie non traitée. L’appa-
reillage de décharge (chaussures à appui partiel, orthèses
plantaires) permet la suppression de l’appui au niveau de
la lésion.
L’éducation ciblée du patient implique tous les acteurs de
santé. Elle porte sur la prise de conscience de l’insensibilité
des pieds (neuropathie sensitive), le choix de chaussures
et de chaussettes adaptées, l’inspection quotidienne des
pieds, l’hygiène et l’entretien des pieds (ongles, hyperkéra-
tose, mycoses…), la prudence dans les soins de pédicurie
lorsqu’ils sont réalisés par le patient, le danger de marcher
pieds nus, la nécessité d’une consultation immédiate en cas
de lésion suspecte.
La prise en charge podologique repose sur des soins de
pédicurie-podologie réalisés de façon régulière par un
spécialiste : adaptation des chaussures et des orthèses
plantaires, ablation des zones d’hyperkératose, soins des
ongles…
L’équilibre du diabète doit être bien évidemment contrôlé
avec parfois nécessité d’un passage à l’insuline chez le
patient diabétique de type 2.
Les plaies du pied chez le patient diabétique nécessitent
une prise en charge précoce et multidisciplinaire avec une
bonne concertation entre les différents acteurs de soins (in-
firmiers, médecins, chirurgiens, podologues) afin de réduire
l’incidence des amputations. Le rôle de l’infirmier est crucial
tant au niveau des soins que de l’éducation du patient qui
doit prendre une part active dans la prévention de cette
pathologie invalidante. n
DR. PATRICK BARRIOT, EXPERT MÉDICAL DE L’INSTITUT EUROPÉEN
DE FORMATION EN SANTÉ (IEF SANTÉ)
RÉFÉRENCES1. Comment prévenir les réhospitalisations d’un patient diabétique avec plaie du pied ? Haute Autorité de Santé (HAS), Points Clés et Solutions, novembre 2014.
2. Séances de prévention des lésions des pieds chez le patient diabétique, par le pédicure-podologue. Haute Autorité de Santé (HAS), juillet 2007.
3. Test de la sensibilité avec monofilament. Haute Autorité de Santé (HAS). n
ACTUSOINS • 17 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • pratiques
Nous poursuivons une série d’articles sur le thème des plaies et de la cicatrisation.
Après avoir abordé, dans le précédent numéro d’ActuSoins, l’anatomie de la peau,
il s’agit d’observer les plaies et l’évolution cicatricielle.
S’il fallait donner une défi nition de la plaie, nous pour-
rions dire qu’il s’agit d’une « altération de l’intégrité
cutanée ». Une défi nition académique mais peu fonc-
tionnelle pour réaliser des transmissions entre les profession-
nels de santé. Dans un souci d’effi cacité, nous pourrions
alors dire que la plaie est une « perte de substance ».
Le vocabulaire et la description des plaiesLe lit de la plaieC’est le lieu même où se situe la perte de substance, une
zone de la plaie toute particulière. En effet, c’est le lieu où
se rencontrent deux univers qui ne doivent pas se rencon-
trer : l’environnement qui nous entoure, non stérile, et le
milieu intérieur qui lui est stérile.
Les berges de la plaieS’il y a une zone de la plaie qui doit mériter toute notre
attention, ce sont bien les berges de la plaie. En effet les
berges sont le secret de la cicatrisation. C’est en effet sur
les berges que s’implante le fi broblaste pour cicatriser.
C’est donc le lieu stratégique de la cicatrisation.
Cicatrisation : les plaies et leurs évolutions
Plaie au stade nécrosé
Description d’une plaieLa peau péri lésionnelle
Le lit de la plaie
Les berges de la plaie
La peau périlésionnelleC’est la « boule de cristal » de la cicatrisation : en fonction
de la qualité de la peau périlésionnelle, il est possible d’an-
ticiper l’évolution du lit de la plaie. Ainsi, bien hydratée,
une peau périlésionnelle sera de bonne qualité et évitera
au lit de la plaie de s’agrandir. A l’inverse, une peau pé-
rilésionnelle desséchée, entre autres, engendrera une aug-
mentation de la surface de la plaie.
Le stade de la plaieUne plaie peut présenter différents aspects, conditionnant la
cicatrisation. Pour prendre en charge une plaie, deux notions
sont essentielles : son stade et son état.
Quatre stades cicatriciels peuvent être identifi és : nécrosé,
fi brineux, bourgeonnant, épidermisé (Figure 1).
I. La plaie nécroséeElle a pour cause une ischémie tissulaire, soit un arrêt de
la vascularisation. Hors, nous avons vu précédemment l’im-
portance de la circulation sanguine pour les tissus et les
cellules (cf ActuSoins n°16).
La plaie nécrosée se présente sous forme de plaques noi-
râtres et/ou cartonnées. Ce sont des plaies qui sont sujettes
à s’infecter plus spécifi quement.
Figure 1 — Stade cicatriciel d’une plaie
Nécrosée Bourgeonnant Fibrineux Epidermisé
Evolution favorable
Evolution défavorable
Illustrations : Viseux de Potter Philippe
ACTUSOINS • 18 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
II. La plaie fi brineuseElle est la résultante des processus infl ammatoire et exsu-
datif des plaies. Elle se présente sous un aspect jaunâtre,
en forme de petites plaques fi lamenteuses. Elle bloque les
processus de cicatrisation en empêchant les fi broblastes de
s’implanter sur le lit de la plaie.
III. La plaie bourgeonnanteElle présente un aspect rouge. Cela traduit la présence
d’un tissu en bonne voie de cicatrisation. Cet aspect de la
plaie est le signe d’une bonne vascularisation qui permet
la migration et l’implantation des fi broblastes. A noter que
lorsque qu’une plaie survient, elle est toujours dans les débuts
de sa prise en charge au stade bourgeonnant, qui précède
celui de l’épidermisation. Ce stade bourgeonnant est donc
un indicateur de bonne cicatrisation. Nous savons ainsi
que nous sommes dans le « bon » usage des pansements
lorsque la plaie reste au moins au stade bourgeonnante ou
qu’elle évolue vers l’épidérmisation. A l’inverse, si nous pre-
nons en charge une plaie bourgeonnante et qu’elle évolue
vers la fi brine ou vers la nécrose, c’est que nous sommes
dans le mésusage des pansements. En effet, chaque panse-
ment possède des spécifi cations très précises.
IV. La plaie épidermiséeLa plaie épidermisée signe la fi n de la cicatrisation. Il faut
cependant rester prudent et surveiller son évolution surtout si
la cause de son apparition n’a pas été identifi ée.
Les différents états des plaiesIl est important de savoir qu’une plaie évolue dans le temps
en suivant différents états. Il faut donc bien évaluer l’état du
lit de la plaie.
Il existe quatre états bien identifi és : la plaie sèche, la plaie
exsudative, la plaie cavitaire et la plaie infectée.
I. La plaie sècheLes plaies sèches sont des plaies dont le lit n’est pas suf-
fi samment humide. Or nos cellules ont besoins de 70 %
d’eau pour fonctionner. Si la plaie est sèche, les fi broblastes
présents dans son lit n’auront pas une activité métabolique
suffi sante pour permettre la cicatrisation. L’objectif des soins
face à cette situation et de gérer les pansements afi n d’ap-
porter suffi samment d’humidité sur la plaie, afi n que les
fi broblastes retrouvent une activité métabolique suffi sante.
II. La plaie exsudativeL’exsudat est décrit comme un fl uide s’écoulant de la plaie.
Sa composition dérive d’un liquide suintant des vaisseaux,
très similaire au plasma sanguin contenant de nombreuses
substances (eau, électrolytes, éléments nutritifs, médiateurs
infl ammatoire. S’il est admis qu’il contribue à la cicatrisa-
tion, sa quantité ou sa composition peuvent parfois altérer
la cicatrisation.
Principe clé de la cicatrisation : le lit de la plaie ne doit pas
être trop exsudatif. Le succès de la cicatrisation consiste à
gérer de façon optimale les exsudats. Ainsi si une plaie est
trop exsudative, les fi broblastes devront synthétiser de la
matière organique dans un milieu trop humide.
Par conséquent, en présence d’une plaie exsudative, il est
nécessaire d’absorber les exsudats.
III. La plaie cavitaireUne plaie cavitaire est une plaie dont les berges descendent
dans le lit de la plaie, formant
ainsi une structure en relief et
en profondeur. Il ne faut pas
qu’une plaie évolue vers une
cavité. En effet toutes les ca-
vités qui ne sont pas physiolo-
giques provoquent des stases
de liquides qui majorent le
risque infectieux. Il est impor-
tant de savoir qu’il existe une
« force de cicatrisation ». Elle permet de refermer la cavité
du fond vers la surface du lit de la plaie.
IV. La plaie infectéeC’est une plaie qui se complique et qui engendre d’impor-
tants retards de cicatrisation, ce qui peut avoir des consé-
quences néfastes sur l’état général de la personne soignée.
PHILIPPE VISEUX DE POTTER, PDG d’i-Cica institut de la cicatrisation, Directeur d’ATouSoins formation continue
www.i-cica.fr www.atousoins.com
RÉFÉRENCES1. Les référentiels du collège : Dermatologie 6ème édition 2014 (Elsevier Masson)
2. Abrégé Dermatologie, collège des enseignants en dermatologies 2014 (Elsevier Masson)
3. Atlas de poche de Dermatologie – M. Rocken – 2013 (Lavoisier MSP)
4. Atlas en couleur d’histologie – James L Hiatt, Leslie P Gartner 2012 (Pradel)
5. Atlas de poche d’histologie 4ème édition – Wolfgang Künhnel – 2009 (Lavoisier)
6. Histologie - Bases fondamentales PCEM PCP Licence - Bertrand Mace, Jean Costentin, André Defossez, Dominique Fellmenn – 2008 (Omniscience)
7. Précis d’histologie – Ulfi g – 2006 (Maloine)
8. PACES – Cours de Biologie cellulaire – Pierre Cau, Raymond Seïte – 5ème éditions revue et mise à jour – 2012 (Elipse Edition)
9. Les molécules de la beauté, de l’hygiène et de la protection – Pierre Le Perchec (CNRS Editions/Nathan)
Plaie au stade bourgeonnant
Plaie au stade épidermisé
CE QU‘IL FAUT RETENIRLe secret d’une bonne cicatrisation est de trouver un subtil équilibre entre la plaie sèche et la plaie exsudative : « ni trop… ni trop peu d’exsudats » n
Plaie au stade fi brineux
Plaie cavitaire et force de cicatrisation
ACTUSOINS • 20 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Dispositif médical de classe IIb, CE(0543). Fabricant : Coloplast A/S
Attention, lire attentivement la notice d’instructions avant utilisation. Document reservé aux professionnels de santé1. cf. notice d’instructions
2. Plaies aiguës et chroniques superficielles : prise en charge en ambulatoire. TAP Impact médecine, mars 2003. Une étude prospective sur plus de 1000 patients a été conduite en médecine de ville, en
vue d’identifier la typologie des plaies traitées par Physiotulle, les conditions d’utilisation du pansement, l’appréciation des praticiens au vu de la performance du produit ainsi que la satisfaction des
patients. P3 : 96% des patiens ont été “satisfaits” voire “très satisfaits” de Physiotulle, qui a été jugé confortable” ou “ très confortable” par 96,91% d’entre eux.
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d’accès, de rectification et d’opposition des informations qui vous
concernent. Si vous souhaitez exercer cexs droits, veuillez vous
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Actusoins • pratiques
Dans les deux précédents numéros d’ActuSoins, nous vous présentions les fondamentaux
de l’ECG et l’interprétation des lignes électrocardiographiques. Dernière étape
de notre voyage au cœur de l’ECG : les principaux troubles de la conduction ainsi
que les modifi cations majeures du segment ST en cas d’infarctus du myocarde (IDM).
Interpréter l’ECG,un défi osé ?
Les troubles de la conduction sont des anomalies de
transmission de l’infl ux électrique au sein du cœur. Il peut
s’agir soit d’une transmission ralentie entre les oreillettes
et les ventricules appelé bloc auriculo-ventriculaire
(trait rouge sur le schéma - Figure 1) soit d’un blocage situé
sur l’une des branches du faisceau de His au niveau des
ventricules appelé bloc de branche (trait gris sur le sché-
ma - Figure 1).
Les blocs auriculo-ventriculaires (BAV)Il existe de nombreuses variantes (BAV 1er degré, 2ème de-
gré, 3ème degré). L’infl ux électrique se propage correcte-
ment au niveau des oreillettes mais n’est pas ou mal trans-
mis aux ventricules.
Le BAV 1er degré (Figure 2) se caractérise par un allon-
gement de l’espace PR de façon constante à chaque cy-
cle c’est-à-dire que la conduction entre les oreillettes et les
ventricules s’effectue plus lentement mais n’est pas absente.
Il a peu de conséquences hémodynamiques et nécessite
une surveillance simple.
Le BAV 2ème degré se caractérise par certaines ondes P
non suivies de QRS (onde P bloquée), ce qui empêche la
contraction ventriculaire.
Il existe deux variantes :
Luciani Wenckebach (anciennement Mobizt I) : le bloc se
situe au-dessus du faisceau de His et se caractérise par
une augmentation de l’espace PR jusqu’à la survenue d’une
onde P bloquée (Figure 3).
Mobizt II : l’espace PR est constant et le blocage se situe au
niveau du faisceau de His. La tolérance hémodynamique
est variable et nécessitera dans les formes sévères la pose
d’un pacemaker (Figure 4).
Sièges des troubles de la conduction
Figure 1 Figure 2
Figure 3
Figure 4
ACTUSOINS • 22 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • pratiques
POUR EN SAVOIR PLUSLecture accélérée de l’ECG – Dale Dubin - Maloine.
Le BAV du 3ème degré (ou BAV complet) montre une
absence complète de conduction entre les oreillettes et les
ventricules. Il y a une dissociation complète des ondes P
(symbolisée par P) et des QRS, chaque étage bat à son
propre rythme. La tolérance hémodynamique est mauvaise
et cette situation peut conduire à un arrêt cardio-circulatoire.
Le traitement impose la pose d’un pacemaker (Figure 5).
Les blocs de brancheIls concernent la conduction de l’influx électrique dans les
branches du faisceau de His. Un bloc de branche droit
entrainera un retard de contraction du ventricule droit par
rapport au ventricule gauche et inversement pour le bloc de
branche gauche.
Les anomalies du segment ST en cas d’IDMMajoritairement anodines, les anomalies du segment ST
sont fréquentes et sont indissociables du tableau clinique et
biologique et des antécédents du patient. Un sus-décalage
du segment ST (par rapport à la ligne isoélectrique) peut
être le témoin d’un IDM, d’un bloc de branche, d’une péri-
cardite. Un sous décalage du segment ST (par rapport à la
ligne isoélectrique) peut être le témoin d’une ischémie myo-
cardique, d’un IDM, d’une imprégnation digitalique, d’un
bloc de branche, d’une embolie pulmonaire.
En cas d’IDM aiguLe cœur est vascularisé par des artères appelées coronaires,
chaque coronaire irriguant un territoire qui lui est propre :
- la coronaire droite vascularise l’oreillette et le ventricule
droit, le 1/3 postérieur du septum et la face inférieure du
ventricule gauche (VG),
- le tronc commun se divise en 2 : l’inter ventriculaire anté-
rieure (IVA) et l’artère circonflexe. Elles vascularisent l’oreil-
lette gauche, la face antérieure et latérale du VG, les 2/3
antérieur du septum et la conduction électrique ventriculaire
(faisceau de His et Purkinje).
L’IDM est dû à une occlusion complète d’une artère coro-
naire. La zone non vascularisée se nécrose, elle ne peut
donc plus se dépolariser, ni se contracter.
Le plus souvent l’infarctus porte sur le ventricule gauche
(VG), cavité la plus épaisse du cœur, qui assure l’éjection
du sang dans la circulation générale.
La zone nécrosée du VG (qui n’est plus vascularisé en rouge
foncé ci-contre) est électriquement morte et ne peut plus se
dépolariser, perturbant la fonction musculaire du VG. Le
foyer hypoxique de voisinage est souvent à l’origine d’aryth-
mies ventriculaires sévères. Le reste du cœur (normalement
vascularisé) fonctionne comme habituellement. Plus l’IDM est
important, plus la zone de nécrose est importante, plus le
ventricule va avoir de difficulté à se contracter avec des
répercussions hémodynamiques plus ou moins importantes.
Les modifications du segment ST (sus ou sous décalage)
dans les différentes dérivations de l’ECG permettent de
suspecter avec une grande probabilité, non seulement le
territoire du VG atteint mais aussi la coronaire occluse. Le
fait d’identifier l’artère touchée peut avoir d’importantes im-
plications cliniques et de supposer les complications à venir.
En résumé et indépendamment des variations anatomiques :
Sur l’ECG ci-contre,
apparait un infarctus in-
féro-latéro-basal (atteinte
de la circonflexe ou de
la coronaire droite). Le
sus-décalage ST appa-
rait en DII, DIII, AVF, V5
et V6 (flèches rouges).
Le sous décalage ST ap-
parait en V1, V2, V3 et
AVL (flèches bleues).
ConclusionLe but de ce « voyage au cœur de l’ECG » (ActuSoins n° 15,
16 et 17) était de vous familiariser avec le principe de l’ECG
et ces dérivations, de comprendre ce qu’il se passait au ni-
veau physiologique lors des troubles du rythme et de conduc-
tion et enfin d’appréhender le lien qui existe entre les modifi-
cations du segment ST dans certaines dérivations, les territoires
du cœur en souffrance et la coronaire en cause. n
LAURENCE PIQUARD,
INFIRMIÈRE-ANESTHÉSISTE-FORMATRICE
Ventricule droit
Ventricule gauche
Face postérieure
Face antérieure
Face lattérale
IDM Occlusion de la coronaire
Dérivations ECG
Complications
Antérieur (face antérieure du VG)
IVA V1 à V6, D1, AVL Troubles de la conduction
Latéral (face latéral du VG)
Circonflexe ou IVACirconflexe ou marginale
Haut : DI, AVL, Bas : V5, V6
Postérieur ou Basal (face postérieure du VG)
Circonflexe ou IVA V7, V8, V9
Inférieur Coronaire droite ou circonflexe
DII, DIII, AVF Arythmies sévères
Droit Coronaire droite V3R, V4R Bas débit
Figure 5
Infarctus inféro-latéro-basal
ACTUSOINS • 23 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • vie libérale
OUVRIR UN CABINET LIBÉRAL :LES ÉTAPES À RESPECTER
© Fotolia/naypong
Après plusieurs années d’exercice salarié, vous souhaitez ouvrir votre cabinet en libéral ?
Attention, cela ne se fait pas d’un claquement de doigt. Des règles sont à respecter et
une organisation minutieuse est requise.
1. Avoir suffi samment d’expérienceLa convention nationale des infi rmiers libéraux fi xe des
conditions générales pour l’installation en libéral sous
convention. La première installation est possible immédiate-
ment si l’infi rmier libéral cumule différentes conditions :
• posséder un diplôme d'État infi rmier obtenu en France,
dans un État membre de l'Union européenne ou en Suisse ;
• justifi er dans les 6 années précédant la demande d'ins-
tallation, d'une expérience professionnelle de 24 mois
(3 200 heures) ou de 18 mois (2 400 heures) si la de-
mande concerne des remplacements.
Cette expérience doit avoir été acquise en équipe de soins
généraux, en hôpital ou en clinique, en centre hospitalier
spécialisé psychiatrique, en centre de soins, en établisse-
ment militaire, en établissement médicalisé d’hébergement
pour personnes âgées, dans un SSIAD (Services de soins
infi rmiers à domicile) ou encore au sein d’une association
type Médecins sans Frontières.
ACTUSOINS • 24 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
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Actusoins • vie libérale
2. Conventionnement en fonction des zonesL’installation des infirmières libérales est sectorisée en zones
allant de sur-dotées à zones sous-dotées.
Dans les communes « sous-dotées », « intermédiaires » ou
« très dotées » en infirmiers libéraux, aucune mesure spéci-
fique n'est prévue.
Si l’infirmier souhaite s’installer en zone sur-dotée, la
Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) examine la
demande d’accès au conventionnement en tenant compte
de certains critères :
• la cessation définitive d'activité d'un infirmier libéral
conventionné dans cette zone (cette information est dispo-
nible sur le site Internet ameli.fr) ;
• le projet professionnel de l’infirmier dans cette zone dans
un objectif d'assurer une continuité dans la prise en charge
de l'activité assurée par l'infirmier cessant son activité et
d'intégration avec les autres professionnels de la zone
considérée.
Dans une zone « très sous-dotée », l’infirmier libéral peut
bénéficier d’une aide forfaitaire annuelle et d’une prise en
charge des cotisations dues au titre des allocations fami-
liales, sous condition d’adhésion au « contrat incitatif in-
firmier ». Pour connaître son éligibilité, il faut s’adresser à
sa CPAM.
3. Le localL’infirmier libéral a l’obligation de disposer d’un local
professionnel réservé à l’exercice de sa profession avec
des moyens techniques suffisants pour assurer l'accueil, la
bonne exécution des soins et la sécurité des patients. Le ca-
binet doit exister matériellement afin que le patient puisse,
en fonction de ses besoins réels, faire effectuer des soins au
cabinet aux heures de permanence prévues.
Depuis la mise en œuvre de la loi du 11 février 2005
pour l’égalité des droits et des chances, la participation
et la citoyenneté des personnes handicapées qui impose
l’accessibilité des établissements recevant du public, les
cabinets libéraux doivent être aux normes sauf dérogation.
4. Les différentes inscriptionsAu moment de se lancer en libéral, il est important de s’ins-
crire à différents organismes.
Malgré la remise en cause de son existence par le pro-
jet de loi de modernisation de notre système de santé, en
cours d’examen au Parlement, l’inscription à l’Ordre na-
tional des infirmiers (ONI) demeure, pour le moment, une
obligation pour l’exercice libéral. Une fois inscrit, l’infirmier
reçoit son caducée.
Il doit également s’inscrire à la CPAM la plus proche de son
lieu d’exercice qui va lui délivrer sa Carte de professionnel
de santé, indispensable pour la télétransmission des feuilles
de soins, ainsi que les feuilles de soins papier.
Il doit aussi déclarer son activité à l’Union pour le recouvre-
ment des cotisations de sécurité sociale et d’allocations
familiales (URSSAF) de son lieu d’exercice – il recevra
ensuite son numéro de SIRET par l’Insee –, à la Caisse
autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers,
masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, ortho-
phonistes et orthoptistes (CARPIMKO), ainsi qu’à l’Agence
régionale de santé (ARS).
Par ailleurs, étant donné que l’exercice du métier d’infir-
mier en libéral implique d’être responsable pénalement des
soins prodigués aux patients ainsi que de toutes compli-
cations, il est impératif de souscrire à une assurance Res-
ponsabilité civile professionnelle dès le début de l’activité.
De même qu’un Contrat prévoyance peut être fondamental
afin d’anticiper la nécessité de s’arrêter en cas d’arrêt ma-
ladie ou de travail, car avec la CARPIMKO, le délai de
carence est de 90 jours.
Enfin, il est conseillé de prendre rendez-vous avec une As-
sociation de gestion agréée (AGA) afin de comprendre la
base d’une bonne comptabilité.
Attention, avant de vous lancer, n’oubliez pas de vous équi-
per d’un logiciel et d’un matériel de télétransmission qui
permet de lire les cartes vitales des patients et de signer les
feuilles de soins électroniques.
5. Se faire connaîtreUne fois ces démarches remplies, bien entendu, l’une des
principales préoccupations va être de se faire connaître. Il
est possible d’acheter une patientèle à un cabinet existant.
Si cette option est choisie, il est fortement recommandé de
vérifier les comptes de l’infirmière avec l’aide d’un comp-
table. En général, le prix de vente d’une clientèle se situe
entre 30 % et 50 % du chiffre d’affaires.
Par ailleurs, pour se faire connaître, l’infirmier libéral n’a
pas le droit d’utiliser la publicité, ni de déposer sa carte de
visite dans les boîtes aux lettres ou chez les commerçants.
Mais il peut contacter les organismes de presse locale afin
d’annoncer l’ouverture du cabinet.
Il lui est aussi conseillé de se mettre en relation avec les mé-
decins, pharmaciens, et autres professionnels de santé du
secteur, les maisons de retraites, les secrétaires médicales
qui généralement orientent les patients vers les infirmiers,
les prestataires de services ou encore la mairie, et de s’ins-
crire sur les annuaires. Le relationnel a vraiment toute son
importance. n
LAURE MARTIN
“En général, le prix de vente d’une clientèle se situe entre 30 % et 50 % du chiffre d’affaires.
”
ACTUSOINS • 26 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • vie libérale
Se former pour accueillirdes étudiants en stageAlors que le projet de loi de modernisation de notre système de santé prévoit
d’étendre aux cabinets libéraux les lieux de stage des étudiants en soins infi rmiers,
l’URPS Infi rmiers d’Ile-de-France n’a pas attendu ce texte pour mettre en place une
expérimentation. Une cinquantaine d’infi rmières libérales peuvent bénéfi cier d’une
formation au tutorat afi n de « mieux » accueillir en stage des étudiants.
Sylvie Barros, infi rmière libérale à Maisse, avec sa stagiaire, Janice Ngoupayou, remplissant le portfolio.
© DR
Actuellement, l’infi rmière libérale ne peut signer la
feuille de soins d’un patient uniquement pour les
actes qu’elle a accomplis elle-même. De fait, si elle
encadre un stagiaire, ce dernier n’est pas censé effectuer
le moindre acte, sinon, l’infi rmière n’est pas supposée le
coter. « Si nous ne nous faisons pas payer les actes effec-
tués par les étudiants, nous mettons la clef sous la porte »,
alerte Sylvie Barros, infi rmière libérale à Maisse (Essonne)
et trésorière de l’Union régionale des professionnels de
Santé (URPS).
ACTUSOINS • 28 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • vie libérale
La réalité est généralement différente en raison d’une to-
lérance des caisses. Cependant les infirmières libérales
courent toujours le risque de devoir rembourser ces actes.
« Il n’y a jamais eu de condamnation à ce sujet, mais cer-
taines infirmières libérales ont des craintes, ce qui impacte
l’offre de stage en libéral », ajoute l’infirmière.
Accord avec l’ARSPour pallier ce problème, un Contrat pluriannuel d’objectifs
et de moyens (CPOM) a été conclu entre l’Agence régio-
nale de santé (ARS) et l’URPS Infirmiers d’Ile-de-France, afin
de permettre aux infirmières libérales de bénéficier d’une
formation et d’une reconnaissance de leur statut de tuteurs
de stage dans le cadre d’une expérimentation. « Nous
souhaitons obtenir cette reconnaissance de notre rôle de
tuteur afin que les actes réalisés avec les étudiants soient
officiels », poursuit Sylvie Barros.
Pour que l’expérimentation puisse avoir lieu, cinquante
infirmières volontaires ont suivi une formation de quatre
jours sur le tutorat. Deux journées sont indemnisées dans le
cadre du Développement professionnel continue (DPC), et
les deux autres le sont par l’URPS.
Si l’infirmière décide de suivre la formation, elle s’engage
à recevoir, en un an, deux étudiants en stage de cinq se-
maines. Elle perçoit alors une indemnisation de 500 euros
par élève. Une enveloppe a été donnée par l’ARS à l’URPS
pour couvrir une partie des frais liés à cette expérimenta-
tion - indemnisations, secrétaire à mi-temps -, le reste étant
financé par l’URPS.
Formation complèteLa formation permet aux infirmières libérales de découvrir
les outils dont se servent les étudiants pendant leurs études.
Ces outils, comme le portfolio qui constitue le problème ma-
jeur, sont « décortiqués » et les professionnelles apprennent
à les utiliser. « Je n’ai jamais refusé de prendre des élèves
en stage car j’estime que l’échange de pratique entre
l’élève et le professionnel est très intéressant, témoigne
Sylvie Barros. Mais cette formation me permet de mieux
comprendre tout ce qui tourne autour des étudiants, surtout
pour moi qui ai mon DE depuis 35 ans ! ».
« Cette formation nous permet de mieux comprendre celle
des étudiants de grades licence, le nouveau vocabulaire,
les compétences, les acquis, et le portfolio, un support lourd
pour nous jusqu’à présent », reconnaît Christine Kosacz, in-
firmière libérale à Montlignon (Val d’Oise).
Sylvie Arnoult, également infirmière libérale à Maisse, a
souhaité suivre la formation afin d’appréhender l’appren-
tissage reçu par les étudiants pendant leurs études. « Au-
paravant, j’avais tendance à comparer leur formation avec
celle que j’ai reçue, et j’étais perdue ». Et de poursuivre :
« Lorsque je prenais des étudiants en stage, j’essayais de
faire ce que je pouvais avec leurs outils, et je remplissais le
bilan de stage sans vraiment rien justifier. »
Changer sa relation avec l’étudiantLes étudiants se rendent compte des changements apportés
par la formation. « J’ai pu constater que ma tutrice a bénéfi-
cié d’une formation, raconte Janice Ngoupayou, étudiante
en 3e année à l’Ifsi de Fontainebleau et en stage en libéral
à Maisse. Lors de ma pré-visite au cabinet, elle m’a de-
mandé mon portfolio et s’est directement rendue vers les
pages sur lesquelles mon parcours est retracé. Elle a donc
pu mieux cibler mes attentes, ce qui est primordial pour
avancer. Lors de mes autres stages, j’étais la seule actrice,
les professionnels ne m’encadraient pas. Désormais, il y a
une collaboration. »
« Mon stagiaire a bien vu que depuis la formation, nous
nous sommes davantage impliquées, admet Sylvie Arnoult.
Nous regardons le portfolio dès le début du stage, nous dé-
taillons les compétences. Cela nous oblige à nous remettre
en question et à nous mettre à niveau avec leur nouveau
cursus. »
Cette formation a aussi pour avantage de permettre aux
professionnelles de santé de se rencontrer. Elles peuvent
ainsi échanger sur leur pratique et éventuellement la modi-
fier. « Désormais je prépare un livret d’accueil pour l’élève,
souligne Sylvie Arnoult. Cela permet à l’étudiant d’arriver
en terrain connu. » Idem pour Christine Kosacz qui a chan-
gé sa façon de recevoir les étudiants. « Nous accueillons
l’étudiant de façon préliminaire avant le début de son stage
et nous l’encadrons de façon plus personnelle », explique-
t-elle.
Les entretiens de pré-stage et de mi-stage sont intéressants
pour créer un contact et mieux connaître les attentes de
l’étudiant car certains n’ont pas eu d’autres choix que de
faire un stage en libéral et ne sont pas toujours investis.
« Nous avons également plus d’attentes vis-à-vis d’eux, in-
dique Christine Kosacz. Nous sommes plus exigeantes et
désormais nous comptabilisons les heures de stage alors
qu’avant nous faisions confiance à l’étudiant. »
Depuis la mise en place de l’expérimentation, les lieux de
stage sont également mieux identifiés pour les étudiants,
l’URPS ayant contacté tous les Ifsi d’Ile-de-France pour les
en informer. Reste à attendre l’adoption du projet de loi
pour savoir si ces lieux de stages seront désormais recon-
nus comme tels. n
LAURE MARTIN
“Nous souhaitons obtenir cette reconnaissance de notre rôle de tuteur afin que les actes
réalisés avec les étudiants soient officiels.
”
ACTUSOINS • 30 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
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Actusoins • vie libérale
Une expérience pionnièresur la télésurveillance médicale des seniorsEn raison d’un nombre élevé
de patients âgés sur son
territoire, le CHU de Limoges
a décidé de mener une
expérimentation unique en
Europe afin de favoriser le
maintien à domicile des patients.
La télésurveillance à domicile
des patients repose sur un travail
collaboratif entre les gériatres
hospitaliers, les médecins et
infirmiers libéraux.
Sur le Grand Limoges, nous avons une population
vieillissante très importante avec des pathologies
chroniques et associées », raconte le Pr Thierry
Dantoine, responsable du service de médecine gériatrique
au CHU de Limoges.
Dans le cadre de l’organisation de la filière gériatrique,
l’équipe du service a souhaité réfléchir à la prévention des
réhospitalisations et faire en sorte que le gériatre hospitalier
puisse davantage aider les médecins et infirmiers libéraux
dans la prise en charge des patients âgés. « Nous avons
donc décidé d’un appui au travers de la télésurveillance
à distance au domicile de patients polypathologiques,
avec des capteurs connectés et nomades », rapporte le
Pr Dantoine.
Pour faire partie de l’expérimentation, les patients doivent
déjà avoir été hospitalisés depuis moins d’un an pour l’une
des pathologies suivantes : hypertension artérielle, bron-
chite chronique ou pathologies respiratoires, diabète, insuf-
fisance cardiaque, AVC, chutes à répétition, troubles de la
mémoire et dénutrition.
Une fois le patient sélectionné, l’équipe mobile de géria-
trie, composée d’un gériatre et d’une infirmière se rend au
domicile du patient afin de mener une évaluation géronto-
logique globale pendant 1 h 30 environ.
« La partie infirmière consiste à recueillir des données sur
le mode de vie sociale, le niveau d’étude, l’aide humaine
à disposition du patient ou encore les données nutrition-
nelles », rapporte Marie-Jeanne Verger, infirmière référente
«
© Burger/Phanie
ACTUSOINS • 32 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • vie libérale
Icare. Et d’ajouter : « je m’intéresse également à la grille
d’autonomie avec le Système de mesure de l’autonomie
fonctionnelle (SMAF). Ensuite, je laisse la parole au gé-
riatre qui fait un point sur le traitement, réalise le bilan co-
gnitif ou encore la mesure des risques de chute. »
SurveillanceEn fonction des résultats, les attachés de recherche clinique
décident du groupe auquel vont appartenir les patients.
Certains vont en effet recevoir une surveillance classique
sans changement, tandis que les autres vont bénéfi cier de
l’appui gériatrique ainsi que la télésurveillance. Ils sont
alors équipés d’un kit composé de différents capteurs pour
le pouls, le poids, la tension, la glycémie et la saturation.
Les attachés de recherche forment l’infi rmière libérale du
patient, qui intervient au domicile dans le cadre de la dé-
marche de soins infi rmiers (DSI), à l’utilisation des capteurs.
Ces derniers renvoient les données cliniques du patient
dans un logiciel, e-géropass. Le gériatre ainsi que le méde-
cin et l’infi rmier libéraux peuvent y avoir accès par l’inter-
médiaire d’une plateforme.
« Lorsque le gériatre observe des signes de décompensa-
tion, il contacte alors le médecin et l’infi rmière afi n d’anti-
ciper les risques, faire une prescription ou des préconisa-
tions », explique le Pr Dantoine. Et d’ajouter : « Il s’agit de
prendre les décisions le plus rapidement possible afi n d’évi-
ter que la nouvelle décompensation entraîne une réhospita-
lisation. Nous faisons de la télésurveillance chronique, ce
qui implique une connexion pour voir les données, nous ne
recevons pas d’alerte. Mais si l’infi rmière libérale constate
un problème, elle peut tout de suite nous prévenir. »
Résultats« L’objectif de l’expérimentation est, en comparant les deux
groupes, de montrer que grâce à cette télésurveillance, le
nombre d’entrées aux urgences diminue, tout comme le
taux de réhospitalisation », souligne Caroline Gayot, atta-
chée de recherche clinique.
L’équipe va également mener une évaluation médico-éco-
nomique, et évaluer l’acceptabilité de cette technologie
par l’ensemble du personnel qui le prend en charge. Cette
expérimentation vise aussi à valoriser la fonction de l’infi r-
mière libérale avec la DSI.
« Nous voulons modéliser l’acte infi rmier et l’acte médical
pour voir si nous ne pouvons pas les optimiser davan-
tage », conclut le Pr Dantoine. Le projet qui a commencé
en septembre 2014 se déroule dans toute la région du
Limousin et dans le Loir-et-Cher. Pour le moment, 300 pa-
tients sont inclus, et l’objectif est d’atteindre 536 patients
au 31 août 2015. L’expérimentation se tiendra jusqu’au
31 août 2016 et les résultats seront communiqués d’ici la
fi n 2016. n
LAURE MARTIN
Pour plus d’informations : http://www.projet-icare.fr/
“Nous voulons modéliser l’acte infi rmier et l’acte médical pour voir si nous ne
pouvons pas les optimiser davantage.
”
ACTUSOINS • 33 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • vie professionnelle
Prisons :le secret médical mis à malAlors que la politique sécuritaire tend à s’accentuer dans les prisons,
les soignants sont de plus en plus invités à livrer des informations
médicales sur les détenus. Ce qui pose des problèmes juridiques et
déontologiques.
Faut-il poser des exceptions au secret professionnel ?
Cette interrogation, pleinement dans l’air du temps
avec une actualité débordante de drames liés en par-
tie à un non-dit médical concerne aussi – et surtout – les
prisons. En milieu carcéral, un détenu malade reste avant
tout un patient pour les équipes médicales qui le soignent.
Hors de question donc de révéler quoi que ce soit à l’ad-
ministration sur son état. « Si par exemple un juge a besoin
d’un avis psychiatrique sur un détenu, il devra le demander
à un expert, nommé par la Cour, et non à l’équipe qui suit
le patient », explique le Dr Michel David, psychiatre et pré-
sident de l’ASPMP (Association des secteurs de psychiatrie
en milieu pénitentiaire).
Plus que la sécurité extérieure en sortie de prison, c’est la
sécurité interne qui est souvent évoquée, pour justifier un
partage de données. « On voudrait qu’il y ait un secret par-
tagé entre les différents acteurs. Si le patient a la gale, la
tuberculose, une hépatite contagieuse, ou si les psychiatres
le soupçonnent de se radicaliser, nous devrions le savoir
pour mettre en place les protocoles adéquats », regrette
Fadila Doukhi, première surveillante pénitentiaire du sec-
teur Est, déléguée syndicale Force Ouvrière.
« Ça peut paraître évident, mais ce n’est pas ce qui se
pratique. Nous sommes exclus des équipes de soins »,
ajoute la surveillante. Un argument contré par certains soi-
gnants, qui n’y voient parfois qu’inquiétude injustifiée. « Si
l’état psychiatrique ou médical d’un détenu nécessite des
soins poussés, de toute façon, il ne devrait pas être en
prison, mais bien à l’hôpital. En prison, le personnel n’a
pas besoin de nous pour connaître les détenus. S’ils sont
dangereux, les surveillants sont les premiers à le savoir »,
explique le Dr Michel David, regrettant à son tour une in-
compréhension et un manque de communication entre les
différents métiers au sein même des prisons.
Les soignants, en majorité, boycottent les réunions d’équipeDepuis une circulaire datant de juin 2012, les soignants
sont vivement encouragés à participer aux CPU (commis-
sions pluridisciplinaires uniques), des réunions d’équipes
organisées pour l’ensemble des acteurs du milieu carcéral.
À la demande éventuelle du directeur d’établissement, c’est
un médecin, un cadre infirmier ou un infirmier qui doit s’y
rendre. Et ça, ça passe mal. Car, sauf si les soignants se
taisent, le secret médical est trahi. « Nous avons décidé
de ne pas assister à ces CPU », explique Henri Marteau,
cadre infirmier au CHU de Montpellier, exerçant à la mai-
son d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, relayant l’appel
au boycott des CPU par l’APSEP (Association des Profes-
sionnels de Santé Exerçant en Prison).
« Quand les patients viennent nous voir, ils nous confient
des choses. On leur garantit que ce qu’ils nous disent ne
sortira pas du poste de soins. Pas question de trahir la
confiance qui s’établit alors. Nous contraindre de révéler
des éléments de son dossier nuit au bon traitement des
patients. Car s’il n’a plus confiance, il ne nous livre plus ni
La sécurité carcérale est-elle plus importante que la protection de la vie privée des détenus ?
ACTUSOINS • 34 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • vie professionnelle
les informations ni les confidences nécessaires à son bon
traitement », ajoute le cadre infirmier. Et de préciser : « nous
allons seulement aux réunions de suivi des surveillances
particulières, c’est un choix de bon sens ».
Du côté du droit, il y a ambiguïté aussi. « La circulaire,
qui vient préciser des éléments de la loi de 2009 puis du
décret d’application de 2010, donne clairement une auto-
risation de donner des informations médicales sur le patient
détenu. Mais la violation du secret professionnel est punie
par le droit pénal. Dès lors que l’on donne une autorisation
de violer le secret, on pose une exception. Cette exception
ne peut pas être posée par une simple circulaire. Elle doit
l’être par une loi. Ce qui rend normalement la circulaire de
2012 inapplicable », explique Valérie Olech, doctorante
en droit privé, qui prépare une thèse sur l’impact des tech-
nologies de la communication sur le secret professionnel et
qui s’intéresse particulièrement au sujet du secret en prison.
Une circulaire inapplicable : c’est aussi ce qu’a estimé
l’OIP (Observatoire International des Prisons) qui y lit clai-
rement une violation des droits fondamentaux des détenus.
L’OIP a saisi le Conseil d’État en 2014. Après un rejet de
la saisine, « étonnant », selon Valérie Olech, la circulaire
est toujours en application.
La sécurité carcérale est-elle plus importante que la protec-
tion de la vie privée des détenus ? Les soignants doivent-ils
trahir la confiance instaurée avec leur patient sous prétexte
que ceux-ci sont potentiellement dangereux pour autrui ?
Pour Valérie Olech, cette situation juridique est « déran-
geante », d’autant que finalement les médecins et les soi-
gnants sont libres de leur choix.
« Soit il faut leur imposer de révéler des secrets profession-
nels par une loi, comme en Suisse, soit au contraire, les
laisser tranquille avec leur secret. Dans notre situation, on
laisse le professionnel décider, et donc prendre toute la res-
ponsabilité. C’est lui qui subira les pressions de l’adminis-
tration s’il refuse de communiquer, c’est lui qui aura des fric-
tions avec les surveillants pénitenciers qui ne comprennent
pas les conditions de travail des soignants », soulève la
doctorante en droit.
Un logiciel de données, objet d’une nouvelle polémique sur le secretUn fichier, baptisé Genesis (Gestion Nationale des per-
sonnes écrouées pour le suivi individualisé et la sécurité) est
en voie de généralisation en milieu carcéral. C’est un logi-
ciel de traitement de données, destiné à toute l’administra-
tion pénitentiaire. Il recense, entre autres, les informations
recueillies pendant la détention des prévenus et est suppo-
sé pouvoir contenir des éléments concernant la prise en
charge médicale ainsi que le risque suicide des patients.
« Les professionnels de santé doivent impérativement s’op-
poser à renseigner quoi que ce soit sur cet outil informa-
tique », indique le Dr Michel David, le président de l’AS-
PMP. À suivre… n
MALIKA SURBLED
EN PRISON, LES SOIGNANTS DÉPENDENT DE L’HÔPITAL, PAS DE L’ADMINISTRATION PÉNITENTIAIREDepuis 1994, la médecine en milieu carcéral, est confiée au service public hospi-talier. Les soignants y exerçant (que ce soit en UHSA, les unités psychiatriques ou en UCSA, les unités de soins ambulatoires) ne sont donc pas considérés comme du personnel pénitentiaire, mais bien comme des intervenants extérieurs, même s’ils sont présents toute la journée et que le milieu carcéral constitue leur principal lieu de travail. Cette différence marque leur indépendance, remise elle aussi en question par le logiciel Genesis (voir article) qui leur impose une adresse mail de type @justice.fr. Cette différence est sujette à de nombreuses incompréhensions de la part des diffé-rents acteurs du milieu carcéral, qui ne comprennent pas pourquoi les soignants font d’un côté partie de l’équipe, mais qu’ils ne peuvent d’un autre côté, pas partager certaines informations. n
© Sinuswelle/Fotolia
ACTUSOINS • 35 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • vie professionnelle
Les infirmières aux commandes
de la vaccinationLes protocoles de coopération professionnelle entre médecins et infirmières sur la
vaccination commencent à fonctionner. L’Ile-de-France a pris les devants, suivie par
la Haute-Normandie. Un parcours très balisé encadre les pratiques.
Des infirmières qui prescrivent une vaccination et vac-
cinent seules : cela existe dans les quelques régions
où les Agences régionales de santé (ARS) ont auto-
risé un protocole de coopération préalablement validé par
la Haute autorité de santé (HAS).
Pour être adoptée, la coopération doit répondre à plusieurs
besoins : améliorer la couverture vaccinale, réduire les dé-
lais de rendez-vous pour une vaccination, économiser du
temps médical et faciliter l’accueil des usagers. Des be-
soins observés dans l’Essonne et en particulier au sein des
centres de santé du Conseil général, où a été conçu le
premier protocole sur la vaccination.
Moins de perdus de vue« C’est parti du terrain », raconte Marie-Hélène Boyer,
coordinatrice des projets en prévention santé de cette
collectivité. Les infirmières qui recevaient des personnes
éloignées du système de soin dans le cadre des consulta-
tions infirmières de prévention en Essonne (CIPE) décelaient
souvent un besoin de vaccination mais devaient forcément
© WoodenDinosaur/iStock
Le protocole de vaccination infirmière ne s’applique pas lorsque le patient fait état d’antécédents, de contre-indications, de troubles de la coagulation, ou en cas de grossesse.
ACTUSOINS • 36 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
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Actusoins • vie professionnelle
demander aux personnes de revenir pour consulter le mé-
decin et obtenir une prescription.
« La moitié environ ne revenait pas », se rappelle Marie
Incera, infirmière dans un des quatre centres départemen-
taux. Les « perdus de vue », comme on les appelle.
Lorsque la loi Hôpital Patients Santé et Territoires, en 2009,
a ouvert la voie aux coopérations professionnelles, l’équipe
des centres de prévention de l’Essonne s’y est engouffrée et
a planché sur un projet de protocole, poursuit Marie-Hélène
Boyer. Un large comité de pilotage et des groupes de tra-
vail se sont réunis pendant un an et demi et ont conçu le
premier protocole sur la vaccination.
Il porte sur la prescription et la réalisation de vaccins (mais
aussi de sérologies et sur la remise des résultats négatifs). Il
a été autorisé en septembre 2012. Il a fallu mettre en place
les formations, former les douze infirmières des centres et
faire adhérer toutes les parties prenantes au protocole, qui a
commencé à s’appliquer officiellement à l’automne 2014.
Un protocole précisIl prévoit, comme ceux adoptés depuis en Haute-Norman-
die (décembre 2013) ou dans le Centre (février 2014), les
contours de la délégation et ses conditions d’application : ex-
périence minimale, formation théorique et pratique des infir-
mières, arbres décisionnels et logigrammes à respecter, cas
d’exclusion des usagers du protocole, etc. Il ne s’applique
pas par exemple lorsqu’un patient fait état d’antécédents, de
contre-indications à la vaccination, de certaines allergies,
de troubles de la coagulation ou en cas de grossesse. Il ne
concerne aussi que les personnes de plus de six ans ayant
déjà été vaccinées. Et un médecin doit être joignable à tout
moment.
Au début, il a fallu rassurer les infirmières sur le transfert de
responsabilité induit par l’application du protocole. « Elles
ont toujours la possibilité, en cas de doute, de ne pas vac-
ciner ou de demander l’avis du médecin, souligne la coor-
dinatrice du projet en Essonne. Il n’y a pas d’urgence. »
Un juriste de l’établissement a aussi répondu à toutes leurs
questions.
Des patients favorablesLes infirmières des centres de prévention formées et adhé-
rentes au protocole, peuvent donc, dans le cadre des CIPE,
prescrire et réaliser des vaccinations. Lors de ces consul-
tations, qui l’occupent cinq matinées par semaine, Marie
Incera explique qu’elle est infirmière, que dans le cadre
d’un protocole elle est habilitée à leur prescrire et à réaliser
des vaccinations et qu’ils peuvent refuser à tout moment.
« Les rares refus que j’ai eus venaient de gens qui étaient
hostiles aux vaccins », remarque-t-elle. Un sondage effectué
début mai par Odoxa pour la MNH et Le Parisien relève
d’ailleurs que 62 % des Français sont favorables à réali-
sation par les infirmières de vaccinations sans prescription
médicale préalable.
La question de la protection vaccinale est abordée à
chaque consultation CIPE. « Beaucoup d’adultes savent
qu’ils ne sont pas à jour mais estiment ne plus avoir à
l’être », remarque-t-elle. À elle donc de leur expliquer et
d’essayer d’évaluer la nécessité de vacciner, en l’absence,
généralement, de tout carnet de vaccination. Un exercice
délicat avec des personnes étrangères ou très éloignées du
système de santé…
Mais « nous avons un arbre décisionnel qui nous aide à
déterminer quel vaccin il faut réaliser », ajoute l’infirmière,
qui vaccine souvent. En cas de doute, elle peut interroger
le médecin (ou passer la main). Dans ce cas, la délégation
s’interrompt, précise Marie-Hélène Boyer. De toute façon,
« tous les dossiers sont revus en staff a posteriori », ajoute
Marie Incera, et des ajustements (réalisation d’un rappel
supplémentaire) sont parfois décidés.
Augmenter la couverture vaccinaleUn protocole similaire (hors sérologie) a été approuvé dans
le Centre-Val-de-Loire, où il doit bientôt être appliqué, et en
Haute-Normandie où il fonctionne depuis mars 2015. Sa
différence avec le protocole francilien réside dans le fait
qu’il s’applique dans un centre de vaccination, rattaché
au centre hospitalier de Pont-Audemer, et qu’il concerne
donc potentiellement toute la population (de plus de six
ans), précise Béatrice Beauchamp, conseillère technique à
l’ARS de cette région.
« Toutes les infirmières des centres de vaccination de l’Eure
ont été formées », ajoute-t-elle, et le protocole pourra donc
se développer dans les autres centres. Anne Pinardon, infir-
mière dans celui de Pont-Audemer, adhère au protocole et
a vacciné, depuis mars, une dizaine de personnes, contre
la grippe ou le BCG.
Elle y voit bien des avantages : il permet d’élargir les
plages horaires où les personnes peuvent se faire vacciner,
de réduire les délais d’attente (de 15 à 20 jours à moins
d’une semaine) et de concentrer le temps médical sur les
situations les plus complexes. Avec en prime une augmen-
tation de la couverture vaccinale.
Cette formule peut aussi mieux convenir à « une population
qui ne prend pas forcément rendez-vous chez le médecin,
souligne-t-elle. Deux jeunes sont venus récemment, orientés
par la mission locale. Un, pensait ne pas être à jour alors
qu’il l’était et celui qui l’accompagnait ne l’était pas. Nous
en avons parlé et il est reparti vacciné. » n
OLIVIA DUJARDIN
“Beaucoup d’adultes savent qu’ils ne sont pas à jour mais estiment ne plus avoir à l’être.
”
ACTUSOINS • 38 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
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Actusoins • à la loupe
Un hôpital pour les mères
EN SOUFFRANCEDépression, problèmes psychiatriques divers, crises d’angoisses, autant d’obstacles
à l’attachement d’une mère à son enfant. Dans un lieu unique en France, au sein de
l’hôpital mère-enfant de la maternité des Bluets, ce lien fragile mais essentiel est restauré,
renforcé, créé, parfois. Résultat : des mères et des nourrissons plus unis.
© Natacha Soury
Nora attire l'attention du petit Noah en salle d'éveil. Son travail est essentiellement basé sur l'observation des enfants mais également de leurs mamans.
ACTUSOINS • 40 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • à la loupe
Georgette* reste toujours en chambre. Elle est à
l’aise avec les soins primaires, elle reconnaît les
signes de plaisir envoyés par sa fille, lorsque Ma-
deleine* agitent les jambes par exemple. Mais elle se sent
débordée par ses pleurs et souffre de phobie d’impulsion,
pensant à jeter sa fille par terre. Elle ne veut pas rester
toute seule avec elle, elle compte beaucoup sur l’équipe.
Pourtant, l’attachement est là. » Comme tous les vendredis
matin, l’équipe médicale et paramédicale débriefe.
Tout à tour, chacun prend la parole, ajoute ses remarques,
ses notifications, des anecdotes. Les psychomotriciennes
côtoient les pédopsychiatres, les infirmières discutent avec
les médecins, et les psychologues s’entretiennent avec les
auxiliaires de puériculture.
La prise en charge de ces mères, en hospitalisation com-
plète, est totale -somatique, psychologique, psychiatrique-
et touche à tous les aspects de leur développement person-
nel et de celui de leur bébé.
Georgette, dont le cas vient d’être exposé, est une jeune
mère congolaise, âgée d’une trentaine d’années et,
comme les autres femmes qui vivent à l’hôpital mère-enfant,
elle souffre de troubles de l’attachement. Dans sa situation,
liés sans doute à un état de stress post-traumatique.
Un parcours de soin personnaliséElles sont une vingtaine à résider actuellement à l’hôpital
mère-enfant. Chaque année, 300 demandes sont effec-
tuées, mais seules un tiers de ces femmes seront acceptées.
Quand les pathologies sont trop lourdes, elles sont plutôt
orientées sur des institutions psychiatriques à proprement
parler.
C’est sur un appel d’un professionnel de santé, maternité
ou obstétricien suivant une grossesse, que leur candidature
à l’hôpital mère-enfant est déposée. « Mais si elles viennent
ici, c’est sur la base du volontariat, précise bien Virginie
Harault, sage-femme de profession, et cadre de santé.
Nous leur proposons une hospitalisation à temps plein,
quand l’ambulatoire ne suffit pas ».
Le parcours de soin est adapté en fonction des observa-
tions menées au début de l’hospitalisation, sur les dix ou
quinze premiers jours. « Il n’y a pas deux projets de soins
identiques, car chaque programme est individualisé. On
est tous très souple et il faut savoir s’adapter, reconnaît
Virginie Harault. Nous prenons aussi en compte l’attitude
dans laquelle arrivent ces femmes. Elles ont souvent un
comportement ambivalent : à la fois elles savent qu’elles
ont besoin d’aide mais sont effrayées à l’idée du place-
ment. Celles qui souffrent de paranoïa ont très peur des
réunions ! », lâche-t-elle.
Au cours des hospitalisations, qui durent en moyenne deux
fois, mais peuvent s’étendre jusqu’à neuf mois dans certains
cas, « le règlement est strict, avec des horaires de sortie, de
visite. Ce sont des contraintes hospitalières que les mamans
doivent accepter. »
Mais ce travail ne se fait pas dans la solitude. Les per-
sonnels de l’équipe sont constamment en contact avec les
CPM, les PMI, les maternités, les crèches… L’accent est mis
sur la coordination et la communication. Preuve que cela
marche, un hôpital de jour vient d’ouvrir ses portes, et ne
désemplit pas.
Restaurer la relation mère-enfant au cœur du projet de soinPour renforcer, voire même créer dans les cas les plus
graves, la relation mère-enfant, l’hôpital organise, en pa-
rallèle du parcours de soins, de nombreux ateliers menés
par des éducatrices. Des ateliers comptines, des séances
de massages de bébés ou des concerts permettent de faire
venir de l’extérieur d’autres visages. « Nous organisons un
« café des bébés » ou des sorties à la piscine pour les ma-
mans et leurs bébés, mais également des sorties culturelles
ce qui permet de travailler sur la question de la sépara-
tion », détaille encore Virginie Harault.
Dans tous les cas, la mission remplie par le personnel soi-
gnant est humainement délicate. « Nous faisons face à
des situations très dures, nous ressentons une impuissance
devant certains cas, notamment lorsque nous constatons
des bébés non changés depuis 12 heures ou pas couchés
alors qu’ils montrent des signes évidents de fatigue. Ce ne
sont pas des maltraitances mais des négligences », pré-
cise Virginie Harault. Ce que les mères apprennent ici à
corriger. Elles s’investissent de plus en plus, et de mieux en
mieux dans leur maternité au cours de leur séjour.
Ainsi, Catherine*, déjà trois fois maman, et sa fille de
3 mois, Jessica.* Arrivée enceinte, Catherine était tombée
dans une profonde dépression. « Je ne dormais plus, c’était
trop dur à supporter. » Elle a expliqué à ses enfants qu’elle
était malade et qu’elle ressortirait dès qu’elle se sentirait
mieux. À la voir évoluer avec « sa petite patate douce »,
et lui déclamer qu’« on a des choses à accomplir toutes les
deux », il est clair que Catherine se sent mieux.
Un rôle inédit pour les infirmièresDans cette structure unique, les infirmières ne remplissent
pas une mission « habituelle ». À l’hôpital mère-enfant, il y
a très peu de soins techniques : des pansements, quelques
prises de sang, des distributions des médicaments, du suivi
de césarienne. C’est exactement ce que recherchait Nora
Boy-Marcotte, qui y travaille depuis quatre ans. « Je ne
suis pas une infirmière typique, je ne suis pas trop fan des
actes purement techniques. À l’hôpital mère-enfant, il y a
«
“Le parcours de soin est adapté en fonction des observations menées au début de l’hospitalisation,
sur les dix ou quinze premiers jours.
”
ACTUSOINS • 41 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • à la loupe
un aspect social qui me tient à cœur et le travail avec les
mamans. Par ailleurs, le quotidien ne se fait pas sans une
équipe. On a accès aux autres corps de métier », explique-
t-elle, lors de l’une de ses rares pauses. Sa motivation pre-
mière est de participer à « une prise en charge globale qui
doit permettre d’éviter de séparer les mères des enfants. »
En effet, l’infi rmière travaille réellement en binôme avec
l’auxiliaire de puériculture. « Vu de l’extérieur, on pourrait
même croire qu’on a le même poste ! », s’amuse Hombline
Caillet, 25 ans. Cette jeune infi rmière qui à l’origine, vou-
lait travailler en maternité, a trouvé son bonheur ici. « Je
m’occupe des enfants comme des mamans. Ce n’est pas
de la pédiatrie, mais ça s’en rapproche », raconte-t-elle.
Entre mères et soignants, une relation de confi ancePour ces infi rmières, travailler dans une petite structure, a
aussi l’avantage de profi ter du soutien de toute l’équipe mé-
dicale, surtout dans les cas où la confi ance avec la mère
prend du temps à émerger. Cette notion est tout simplement
essentielle : « On doit être très accessible. Ca ne marche-
rait pas s’il n’y avait pas cette confi ance. Je suis étonnée
parfois de celle que ces mamans nous accordent. Car cer-
taines arrivent en se disant : c’est ça ou la séparation »,
raconte Nora.
Parmi leurs différentes missions, le contrat nurserie, qui peut
être en appui, 24 h/24 pour une période donnée ou lors
d’un traitement lourd de la mère, ainsi que la nuit, pour des
questions de sécurité. Il y a également le travail d’observa-
tions sur lequel insiste beaucoup Nora, l’accompagnement
en salle d’éveil pour analyser les besoins des bébés ou
parfois lors des entretiens avec les psychiatres, sans oublier
l’assistance aux mamans en demande. Ce matin, Nora
supervise le soin que va réaliser Chimène*, 40 ans, à son
petit garçon de quatre mois. Ce dernier porte des lunettes,
car il a subi une opération oculaire, et Chimène* doit dé-
sinfecter son œil. Nora, oriente, aide, propose. « Vous ne
voulez pas le mettre plutôt sur le côté », demande-t-elle tout
en douceur, en laissant néanmoins à Chimène l’autonomie
des gestes. « C’est de la grenadine, mon amour », lance
Chimène, tendrement, à son bonhomme, pour le rassurer.
Le soin fi ni, les deux femmes discutent un peu. Une compli-
cité s’est instaurée.
Mais il faut aussi savoir prendre ses distances, malgré
« la nécessité du sens de l’écoute et de l’empathie », deux
qualités indispensables pour exercer ici, aux yeux de
Hombline. Comme elle le rappelle, « les situations de ces
femmes sont très dures. On ne s’imaginerait pas qu’une
personne puisse cumuler autant de problèmes. » Des
groupes de paroles permettent régulièrement aux soignants
d’évacuer des peines soulevées par la confrontation à un
réel qui ne manque pas de cruauté. Hombline explique par
exemple le caractère diffi cile des moments qui suivent les
cas de placements. « Nous prenons la colère des mères en
pleine face, même si ce sont les psychiatres qui annoncent
les décisions. Ce sont des moments de tensions avec les
mamans », lâche-t-elle. Heureusement, par la qualité des
programmes de soins adaptés, ces recours sont très rares.
Et parfois, même, les infi rmières reçoivent des nouvelles des
mères et de leurs enfants, une fois sorties et réintégrées
dans leur vie. Heureux, ensemble. Et sans doute assez lar-
gement grâce à elles. n
DELPHINE BAUER / YOUPRESS
* Les prénoms ont été modifi és.
© Natacha Soury
Hombline, infi rmière, à l'heure du biberon.
© Natacha Soury
ACTUSOINS • 42 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
L’accompagnement des responsables techniques
L’accompagnementde l’accueil du résident et de sa famille
La détection et la prévention de la pré-dépendanceet de la perte d’autonomie
La communicationtriangulaire (résident, famille, soignant)
La mise placede projets d’animationde l’établissement
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Actusoins • initiative
Au Cauva, des infirmières
auprès des victimes d’agression
Dans ce service hospitalier pionnier en France, les victimes d’agression sont prises en
charge et peuvent plus facilement y déposer plainte contre leurs agresseurs. Au sein
de l’équipe pluridisciplinaire, des infirmières au rôle atypique, fil rouge des premières
procédures judiciaires.
Les lieux sont discrets : au fond du hall de l’hôpital Pellegrin,
à Bordeaux, en bas d’un escalier en colimaçon. « Quand
vous prenez l’escalier, on ne peut pas savoir si vous vous
rendez dans notre service ou dans un autre », fait remarquer
Catherine Gaillard, cadre infirmière au Centre d’Accueil en
Urgence des Victimes d’Agression (CAUVA). Et difficile de
savoir que, derrière cette banale porte grise, indiquée par
une flèche et les cinq lettres rouges, sont accueillies chaque
année entre 3 500 et 4 000 victimes d’agressions phy-
siques et sexuelles. Parmi elles, venues en toute discrétion,
55 % sont des femmes et 30 % de mineurs.
Pour assurer l’accueil des victimes de 9 h à 19 h du lundi
au vendredi, ainsi que les nuits et les week-ends d’astreinte,
deux secrétaires médicales, deux assistantes sociales, six
psychologues, neuf médecins légistes et quatre infirmières
se relaient.
Pour les victimes, la fin du parcours du combattant« Les infirmières sont le fil rouge de la prise en charge des
victimes », explique Catherine Gaillard. Elles sont ainsi
en permanence deux ou trois, en dehors des astreintes,
© Eugénie Baccot
Chaque année entre 3 500 et 4 000 victimes d’agressions physiques et sexuelles sont accueillies au Cauva.
ACTUSOINS • 44 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • initiative
à accueillir les victimes. Ici, l’infirmière ne soigne pas uni-
quement les victimes. Elle aide celles-ci à entamer les pre-
mières procédures pour porter plainte. Car le Cauva est un
lieu hors du commun en France, premier à associer prise en
charge médicale, psychologique et sociale de la victime
d’agression, et médecine légale.
Le Cauva naît ainsi en 1999 de la volonté du Professeur
Sophie Gromb, chef du service de médecine légale au
CHU de Bordeaux. L’idée que défend le médecin légiste :
offrir un lieu où se retrouvent les professionnels qui per-
mettront le plus facilement possible aux victimes de porter
plainte contre leurs agresseurs. Pour y arriver, elle est parve-
nue à mettre d’accord ministère de la justice, de l’intérieur,
de la défense et de la santé.
« Sans le Cauva, c’est un véritable parcours du combattant
pour les victimes, qui doivent faire des allers-retours entre
les urgences où elles se font soigner, le commissariat où
elles portent plainte avant de retourner aux urgences pour
réaliser les prélèvements et constatations. Beaucoup d’entre
elles ne vont même pas jusqu’au dépôt de plainte », pour-
suit Catherine Gaillard. Ainsi, si en France moins d’une
femme victime de viol sur dix porte plainte, la majorité de
celles reçues au Cauva vont jusqu’au bout de la procédure.
Elles peuvent ainsi être soignées, recevoir un soutien
psychologique, être orientées vers les associations spéci-
fiques, faire constater leurs lésions par un médecin légiste
et procéder à des prélèvements (vêtements, sang, cheveux,
sperme), mis sous scellés et stockés dans des réfrigérateurs.
Tout cela se fait accompagné d’une des infirmières.
Entre le soin et le judiciaireTout au long de la prise en charge, la procédure est très
stricte et ce sont les infirmières qui veillent à son respect.
« Le travail peut être très administratif. Nous devons notam-
ment assurer la traçabilité des prélèvements. Ici, nous ne
sommes plus uniquement dans le soin mais aussi dans le
judiciaire », constate Véronique Maria, infirmière recrutée
un mois plus tôt avant notre rencontre.
« Il faut six mois à un an avant d’être à l’aise avec toutes les
procédures », assure pour sa part Sophie Grémillon, infir-
mière au Cauva depuis cinq ans. « On ne peut pas travail-
ler avec le doute, cela peut avoir de graves conséquences
sur l’enquête, cela nous met une pression supplémentaire »,
ajoute-t-elle.
Véronique Maria a le profil idéal et connaît déjà le par-
cours judiciaire imposé aux victimes. En effet, cette jeune
quinquagénaire a obtenu en 2012 un Diplôme Universi-
taire en victimologie. Sur les vingt-sept candidats qui ont
postulé pour intégrer l’équipe du Cauva, elle est l’une des
rares à afficher ce diplôme à son CV. Souvent, les infir-
mières recrutées préparent ce DU alors qu’elles travaillent
déjà au Cauva. « Ce n’est pas facile de trouver le bon pro-
fil, admet Catherine Gaillard. Les candidats peuvent avoir
entendu parler du Cauva sans en connaître les difficultés. »
En effet, le contexte est forcément dur. « Nous intervenons
dans des situations violentes, choquantes, face à des vi-
sages tuméfiés ou des victimes mineures, décrit l’infirmière
cadre. Mais il ne faut pourtant pas impliquer son affect, il
faut être efficace. Il faut aussi être en mesure de parler avec
les autres membres de l’équipe. Les infirmières ne prennent
jamais de décision seules, mais avec les autres membres
de l’équipe. Elles doivent aussi pouvoir travailler avec le
Parquet, les officier de la police judiciaire, la Protection
maternelle et infantile. Elles sont très sollicitées. »
Pas plus de cinq ans au CauvaAu-delà des compétences administratives, ces aptitudes ne
s’apprennent nulle part sinon sur le terrain. « Nous avons
un accord tacite, poursuit Catherine Gaillard. Nous leur
donnons le droit au début, de reconnaître qu’elles ont fait
une erreur si elles ne se sentent pas à leur place dans ce
service. Il ne faut surtout pas subir la situation. »
Mais Véronique Maria semble avoir pris sa décision en
connaissance de cause : avant de postuler au Cauva, l’in-
firmière a travaillé quatorze ans dans un service d’urgences
pédiatriques. « J’y avais soigné quelques victimes, le sujet
m’intéressait », explique-t-elle. Ce qui plaît : la dimension
relationnelle de la mission de l’infirmière : « On essaie
d’établir un lien dès la salle d’attente, nous présentons
l’équipe, nous sommes les médiatrices entre le médecin et
la victime. »
Mais pour elle, comme pour ses consœurs du Cauva, le
temps leur est compté. Les infirmières ne peuvent pas y tra-
vailler plus de cinq ans. « Nous préférons prévenir que gué-
rir, assure Catherine Gaillard. Les situations sont lourdes et
on ne peut absorber que pendant un temps. » Pour Sophie
Grémillon qui a déjà cinq années d’ancienneté dans le ser-
vice, il est difficile d’envisager de quitter le Cauva « où au-
cune journée ne se ressemble, comme aux urgences ». n
ARIANE PUCCINI / YOUPRESS
© Eugénie Baccot
De gauche à droite : Marion Eyme, Sophie Grémillon et Véronique Maria infirmières au Cauva.
ACTUSOINS • 45 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • dossier
Développement durable :quand les soignants s’impliquentTri des déchets, recyclage,
utilisation de produits non
toxiques… Les soignants
représentent une véritable
force de proposition en
termes d’amélioration des
pratiques « durables »
dans les établissements de
santé. Même s’ils ne sont
pas toujours écoutés…
mais il y a du progrès !
Lorsque j’ai évoqué ce qui me semblait être un gros
problème de déchets dans notre service, ma cadre m’a
simplement répondu que ce n’était pas une priorité et
que de toute façon, faire autrement coûterait trop cher à
l’établissement ». Christelle est infi rmière depuis deux ans.
Très vite, et déjà pendant ses stages, elle a été confrontée
à ce qu’elle appelle des « incohérences » dans le milieu
hospitalier.
« Le matériel jeté, les repas jetés, les contenants en verre
jetés dans les déchets de soins, les fi lières de tri basiques
inexistantes, le circuit de stérilisation non utilisé parce que
soit disant trop compliqué… A chaque fois que j’osais par-
ler de tout cela, on me rétorquait, presque en riant, que
ce n’était pas à l’ordre du jour, explique la jeune femme,
interloquée. Pourtant, s’il y a bien une institution qui doit
prendre en compte ces paramètres, c’est l’hôpital. Du
coup, je n’en parle plus, mais je m’y intéresse. Peut-être
qu’un jour, j’arriverai à faire changer les mentalités ».
«
© DR
Dans le groupe d'Ehpad E4, à Montpellier, les chariots de soin sont dotés de 3 poubelles de tri.
ACTUSOINS • 46 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • dossier
Changer les mentalités ? Depuis une dizaine d’années,
une grande partie des établissements de santé s’impliquent
dans des démarches de développement durable. « La prise
de conscience des enjeux par les directions a évolué de-
puis 2009. Elles sont beaucoup plus à l’écoute. Mainte-
nant, c’est l’heure de la mise en place des actions », ex-
plique Olivier Toma, président du C2DS (Comité pour le
développement durable en santé)*. Avoir des directions
à l’écoute : voilà ce qui pourrait changer la donne côté
soignant.
« Pour le personnel soignant, il est tout à fait implicite
qu’avant de soigner, il ne faut pas nuire. Avant, quand un
soignant voulait lancer un travail spécifique sur ces sujets,
c’était compliqué, car il avait pour mission d’expliquer les
enjeux à son supérieur hiérarchique. Maintenant, comme
les enjeux sont connus, les demandes sont mieux reçues »,
ajoute Olivier Toma.
Le soignant a un rôle majeurPour le président du C2DS, les soignants ont un rôle majeur
dans la mise en lumière des incohérences : « les infirmiers
font remonter des dysfonctionnements, qu’ils sont seuls à
voir finalement. Par exemple, c’est eux qui connaissent le
nombre de consommables nécessaires pour effectuer un
soin. S’ils n’ont besoin que d’une pince, ils peuvent dire
que les sets de trois pinces ne servent à rien et que systé-
matiquement, ils en jettent deux. Si les flacons de savon
liquide utilisés en pré-opératoire contiennent 125 ml alors
qu’ils sont à usage unique et que les patients n’utilisent en
général pas plus de 35 ml, les soignants sont les premiers
à constater le gaspillage. Ce sont de véritables acteurs et
leur témoignage peut influer sur les fabricants ».
Grâce à des initiatives soignantes, plusieurs actions ont été
mises en place. C’est le cas dans le groupe E4, un groupe
d’Ehpad à Montpellier. Alors que la direction montrait sa
volonté de s’impliquer davantage dans le développement
durable, des soignants ont fait des propositions, qui ont
été retenues.
Depuis, les espaces verts sont arrosés grâce à des récu-
pérateurs d’eau de pluie, le chariot de soins s’est doté de
trois poubelles de tri sélectif, la désinfection des sols et des
surfaces se fait par électrolyse, sans produit chimique…
Tous les trimestres, dans ces Ehpad, un comité de dévelop-
pement durable composé par le personnel se réunit pour
parler des nouvelles actions à mettre en place et faire le
point sur ce qui est en cours.
C’est le cas aussi à l’hôpital Nord Parisien de Sarcelles.
L’équipe soignante de la salle de naissance a contribué
à une réflexion sur le recyclage des objets métalliques, is-
sus des soins. « L’équipe m’a fait part d’une aberration :
elle jetait des outils métalliques à la poubelle parce qu’il
n’y avait pas de filière de tri pour ces objets », explique
Frank Paule, gestionnaire des risques à l’hôpital privé Nord
Parisien. Alors, l’hôpital a pesé ces déchets, et puisque le
gisement n’est pas assez important pour bénéficier d’un
prestataire sans que le coût soit exorbitant, il a intégré un
réseau d’établissements dans la même situation pour les
mutualiser. L’équipe de radiologie de ce même hôpital a
aussi pris l’initiative de conserver les clichés radiologiques,
plutôt que de les jeter. « Nous avons donc créé une filière
de tri particulière », ajoute Frank Paule. Objectif : « ap-
prendre à rester responsable au quotidien et à travailler
aussi pour les générations futures ».
Construire une meilleure qualité des soinsÀ l’image de l’hôpital Nord Parisien, où tous les soignants
sont formés dès leur arrivée à la gestion des risques, à l’hy-
giène et au développement durable, l’hôpital de Tarascon
sensibilise soignants et médecins à l’impact environnemen-
tal des médicaments.
Cette idée, c’est Catherine Taillefer, pharmacienne au sein
de l’établissement, qui l’a eue. « On est tous supposés faire
bon usage du médicament. Je me suis donc interrogée sur
nos pratiques et j’ai mené une réflexion sur le cycle de vie
des médicaments, de leur prescription et leur administra-
tion, jusqu’aux déchets qui en résultent ».
Catherine Taillefer est notamment l’une des premières à
avoir intégré l’indice PBT des médicaments dans les livrets
thérapeutiques, puis à avoir formé les soignants à la lecture
de cet indice. « L’indice PBT évalue le danger du médica-
ment quand il est déversé dans le milieu aquatique. Il y a
quelques années, la Suède a affecté à chaque molécule un
indice PBT, qu’elle a mis à disposition des médecins pour
qu’ils prennent en compte l’impact environnemental lors de
la prescription. J’ai fait la même chose ici, en reprenant
les indices suédois. Pourquoi prescrire un médicament, s’il
en existe un autre, qui a exactement les mêmes propriétés,
mais qui est moins néfaste pour l’environnement ? », s’in-
terroge la pharmacienne. « C’est une révolution de faire
entendre ce critère aux médecins et aux soignants, mais ici
ils ont été très ouverts ». n
MALIKA SURBLED
*Le C2DS est une association à but non lucratif, créée en 2006, par des profes-sionnels de santé mobilisés par le développement durable. Son objectif: sensibiliser les acteurs de la santé aux avantages des bonnes pratiques du développement durable afin de mieux maîtriser l’impact humain, environnemental et économique sur leur activité.
“Apprendre à rester responsable au quotidien et à travailler aussi pour les générations futures.
”
Plus d’informations sur www.c2ds.eu
ACTUSOINS • 47 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • dossier
Philippe PerrinDepuis vingt ans, Philippe Perrin est impliqué dans le développement durable en santé.
Infirmier de formation, il est maintenant directeur de l’IFSEN*.
Vous avez consacré toute votre carrière au développement durable et notamment à la santé environnementale. Pourquoi ?
En effet, je me bats pour intégrer ces notions dans le mi-
lieu de la santé. On a de plus en plus d’informations qui
montrent les effets du système de la santé sur l’environne-
ment. L’eau polluée par les résidus médicamenteux, l’air
contaminé, la radio-activité, l’alimentation…Et inversement,
on a aussi de plus en plus d’informations qui mettent en lien
la dégradation de ces éléments avec notre santé. L’idée
pour moi, c’est de transmettre ce message pour une prise
de conscience et un développement des pratiques vers un
processus durable. Il s’agit de protéger la santé des po-
pulations, sans hypothéquer celle des générations futures.
Selon vous, les soignants sont pleinement concernés. Pourquoi ? Il faut bien discerner deux aspects. D’une part, le soignant
a un rôle primordial dans la prévention et dans le conseil
aux populations. Les gens se demandent comment proté-
ger leur santé. Ils s’interrogent de plus en plus sur ce qu’ils
mangent, sur ce qu’ils s’appliquent sur la peau… Un soi-
gnant peut orienter. Il s’agit de prévention primaire, pour
éviter la survenue de maladies. D’autre part, un soignant
peut aussi avoir un rôle exemplaire avec une gestion intel-
ligente des déchets par exemple.
Pourriez-vous aussi donner des exemples de prévention primaire à l’hôpital ? Le soignant, dans son rôle d’éducation à la santé peut rap-
peler aux patients avant leur sortie, que les médicaments
ne finissent pas dans les égouts ou dans les poubelles,
mais dans un système de collecte spécialisée. Il peut aussi
parler de l’importance de la qualité de l’eau. Les patients
essayent toujours à tort d’imiter les pratiques hospitalières,
en pensant que c’est ce qu’il y a de mieux. Mais ce qui
se fait à l’hôpital pour nettoyer et désinfecter n’a pas lieu
d’être chez les particuliers. Les produits utilisés sont souvent
toxiques. L’usage d’un gel hydro-alcoolique n’a aucun in-
térêt en dehors des soins. Tout cela, il faut l’expliquer aux
patients.
Et en extra-hospitalier? La prévention reste la même. Lors d’une prise en charge
de pathologies respiratoires par exemple, le soignant peut
aider le patient à améliorer la qualité de l’air chez soi, et
réduire les sources de polluants.
Tout cela s’apprend ? Oui, car malheureusement, en France, le système de santé
tout entier est dédié au curatif, à quelques exceptions près.
Il y a bien l’éducation thérapeutique qui intègre des notions
de prévention. Mais il s’agit alors de prévention tertiaire
car les gens sont déjà touchés par la maladie. Il y a aus-
si tout un système de dépistage, mais là encore, il s’agit
de prévention secondaire, qui ne contribue pas éviter les
maladies mais seulement à les diagnostiquer de façon pré-
coce. La prévention primaire, c’est en partie apprendre à
ne pas s’exposer aux agents dont les effets sanitaires sont
néfastes. C’est participer à la réduction du nombre de per-
sonnes atteintes de pathologies chroniques. n
PROPOS RECUEILLIS PAR M.S
*Institut de Formation en Santé Environnementale - www.ifsenformations.org
« Prendre soin de l’environnement, c’est prendre soin de la santé »
Philippe Perrin propose des formations courtes en développement durable dans les établissements hospitaliers et les IFSI. Il a également mis en place une formation plus approfondie de neuf mois, en Santé Environnentale, au sein de l’IFSEN à Grenoble.© DR
ACTUSOINS • 48 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • dossier
Un exemple simple d’acte « durable » :
l’écrase-médicaments
© DR
Les traitements sont emballés dans des petits sachets puis écrasés.
L’objectif est double : éviter le rejet de résidus médicamenteux issus du lavage
des mortiers et protéger les soignants des poudres inhalées lors de l’écrasement.
Quel infi rmier n’a jamais écrasé des comprimés au
pilon dans un mortier en pierre, pour les admi-
nistrer ensuite plus facilement à des personnes
âgées, à des patients atteints de troubles de la déglutition
ou encore à des patients porteurs d’une sonde gastrique ?
Cette méthode, simple et effi cace, encore souvent prati-
quée dans les services de gériatrie ou dans les Ehpad pré-
sente pourtant quelques inconvénients. « Déjà, parce que
souvent, la totalité de la dose ne peut être administrée. Il
y a toujours une petite quantité de poudre qui reste dans
le mortier et qui est jetée ensuite. De plus, l’hygiène néces-
saire à cette préparation est diffi cile à assurer », explique
Catherine Taillefer, pharmacienne à l’hôpital de Tarascon.
« Puis, parce que ces petites quantités fi nissent dans le
lavabo, lorsque les outils sont lavés. Cela contribue à la
contamination des milieux aquatiques par des résidus mé-
dicamenteux. Enfi n, parce que les soignants sont exposés
aux poudres et les inhalent, ce qui est dangereux pour leur
santé », ajoute la pharmacienne, à l’initiative de la mise
en place des écrase-médicaments dans son établissement.
Comment ça marche ? Les soignants déposent dans l’écrase-médicament le sachet
qui contient le traitement du patient. Après l’administration,
ce sachet est éliminé dans les DASRI, la bonne fi lière de tri.
« C’est une procédure simple et peu coûteuse. Nous avons
choisi des modèles facilement nettoyables et ne consom-
mant pas d’énergie », explique la pharmacienne. Et de
rappeler « l’écrasement des médicaments doit respecter les
bonnes pratiques* et rester limité. Car, s’il existe des alter-
natives (patch, solution buvable, poudre à diluer…), mieux
vaut les utiliser ». n
M.S
* les formes galéniques à libération modifi ée, les médicaments instables à la lumière ou à l’air, les principes actifs toxiques ou irritants ou à marge thérapeutique étroite, les excipients huileux ne peuvent pas être écrasés.
ACTUSOINS • 49 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
• Grandes classesmédicamenteuses
• Principales pathologies induites
par les médicaments
• Prévention et surveillance par les professionnels de santé
Patrick BarriotPréface du Professeur Jean-Louis Montastruc
Médicaments et iatrogenèse
Le guide
Patrick Barriot est anesthésiste-réanimateur, toxicologue, expert médical de l’Institut européen de formation en santé (IEF Santé) et chargé d’enseignement de toxicologie (DU de toxicologie médicale et urgences toxicologiques) à la Faculté de médecine de Montpellier. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages et articles de toxicologie médicale et de pharmacologie clinique.
editions.lavoisier.fr
Actusoins • portrait
Merlin Descours
en 7 dates :
2003 : décide d’arrêter ses études.
Il est en seconde,
2004 : intègre la Protection Civile
et devient secouriste et formateur
bénévole,
2007 : devient formateur salarié en
gestes d’urgences et en prévention
des risques professionnels,
2012 : passe le DAEU (équivalent
du baccalauréat),
2013 : Passe 6 concours d’entrée
en IFSI. Est reçu dans 5 instituts,
2014 : organise une manifestation
contre la FHP, qui prévoyait de
supprimer les stages pour les ESI
dans les établissements privés.
Contacté par la FNESI, il est alors élu
vice-président en charge des affaires
sociales.
2015 : est élu secrétaire général
de la FNESI
Merlin,un étudiantengagé Merlin Descours est étudiant en soins infi rmiers
en deuxième année, à Marseille. Il est aussi
le secrétaire général de la Fédération nationale
des étudiants en soins infi rmiers (FNESI).
Ce rôle de représentant des étudiants lui tient
à cœur. Pour la bonne cause.
ACTUSOINS • 50 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • portrait
Cela faisait longtemps qu’ActuSoins n’avait pas mis
en lumière le parcours d’un étudiant. Alors, quand
la question s’est posée de savoir qui pourrait faire
l’objet d’un portrait pour le numéro d’été, cela a été assez
rapide.
Il fallait trouver un étudiant représentatif de sa génération.
Un étudiant impliqué, qui aime ses études et qui est dési-
reux d’apprendre sur ses lieux de stage, tout simplement.
Mais, pour le petit plus du portrait, il fallait aussi que cet
étudiant soit animé par un quelconque engagement et qu’il
ait un parcours un peu atypique, histoire d’éveiller la curio-
sité des lecteurs.
C’est une interview téléphonique de Merlin à propos du
positionnement de la FNESI sur les bourses d’études attri-
buées aux étudiants ainsi que sur leurs conditions de vie,
qui a déclenché la rencontre.
Le jeune homme défendait la cause étudiante, et il le faisait
bien. Il l’expliquait bien même. Il n’était qu’en deuxième
année d’études, et il se montrait d’une maturité surprenante
et maîtrisait parfaitement certaines problématiques liées à
la profession infirmière.
Curiosité oblige, quelques mois plus tard, rendez-vous était
pris sur son lieu de stage, au CHU de la Conception, à
Marseille.
Lors du face-à-face, Merlin, d’emblée, parle de la FNESI.
« Tout est arrivé un peu par hasard. Certaines occasions se
sont présentées et je les aies saisies », explique-t-il.
Pour tracer son engagement, il n’hésite pas à remonter le
temps. « En commençant mes études, je ne connaissais
pas la FNESI, et jamais je ne me serais douté qu’un jour
j’organiserais des manifestations ou que je représenterais
une promotion, puis une académie, puis l’ensemble des
étudiants en soins infirmiers français ».
Se battre pour la cause étudianteSon tout nouveau rôle de Secrétaire général de la FNESI lui
tient vraiment à cœur. Et s’inscrit dans une suite logique de
parcours. Car jusqu’en mai, Merlin était vice-président en
charge des affaires sociales de la fédération.
Il s’occupait, entre autres, de se battre pour que des
bourses d’études soient accordées aux étudiants en soins
infirmiers. « Nous avons fait réévaluer les montants dans
certaines régions pour qu’ils soient à la hauteur de ce que
touchent les étudiants des autres filières », explique Merlin.
« Car malheureusement, aujourd’hui encore, les études en
soins infirmiers ne sont pas reconnues comme des études
universitaires, et donc ne donnent pas les mêmes droits ».
Merlin s’est aussi chargé des relations avec les conseils
régionaux, pour une meilleure traçabilité des différentes
subventions allouées aux IFSI. Avec la FNESI, il effectue en
ce moment un travail sur la réforme territoriale et la fusion
des régions, car ce sont elles qui financent la formation et
les aides sociales.
« C’est l’occasion de faire évoluer les droits et les condi-
tions de vie et d’étude des étudiants », explique Merlin. Il
a aussi contribué à une grande enquête sur la précarité de
l’emploi infirmier et sur le vécu et le ressenti des étudiants
dans leur formation. « C’est un peu comme avoir un minis-
tère », ajoute-t-il en riant.
Quand il est en stage, Merlin ne parle pas de cette fonc-
tion, qu’il mène de façon annexe à ses études. « Je suis un
étudiant comme un autre. C’est vrai que tout cela demande
beaucoup de temps. Je me fais parfois remarquer par mes
absences que certains ne comprennent pas toujours, mais
j’ai la chance d’avoir des étudiants et des professionnels
assez ouverts autour de moi ».
Engagé, responsaable et autonome« J’apprends énormément. Cette fonction représente un vrai
développement de compétences, de connaissances, d’ou-
verture et de réflexivité pour moi. À l’IFSI, on nous demande
d’être responsables, autonomes et réflexifs, et bien, je mets
en pratique ! », explique le jeune homme, souriant.
Merlin n’a pas encore déterminé quel sera son parcours en
sortie d’IFSI. Poursuite d’études vers un master ? Service de
réanimation ?
« Plus j’avance dans mes études et dans mes stages, plus
j’acquiers de la maturité et des connaissances. Ce par-
cours m’apporte tellement, humainement. Du coup, je suis
de plus en plus indécis sur mes choix futurs. Chaque stage
représente une découverte qui me plaît et qui remet en
question ma motivation première quand je suis entré en
IFSI, à savoir de travailler dans des services d’urgences ».
Pour déterminer son choix, peut-être que le jeune homme
misera sur « l’occasion qui se présentera », comme il l’a
toujours fait jusqu’à présent, y compris pour son élection au
bureau national de la FNESI.
Car à l’époque, c’est bien parce qu’il a été « contacté »
par la fédération, qu’il s’y est engagé. Et si « pourquoi
pas ? » devenait la devise de Merlin ? n
MALIKA SURBLED
LA FNESI EN QUELQUES MOTSLa FNESI est une association non partisane et indépendante de tout syndicat. Elle a été reconnue par le ministère de la Santé comme la seule structure représentant les étudiants en soins infirmiers en France.
ACTUSOINS • 51 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • en images
L’Africa Mercy,A Tamatave, le plus grand port de Madagascar, les habitants ont vu arriver l’Africa Mercy,
propriété de l’ONG Mercy Ships au mois d’octobre 2014. A son bord, 350 à 400 volontaires
de trente pays opèrent et traitent gratuitement les patients malgaches.
Parmi les pathologies soignées, on compte cataractes,
pieds bots, becs de lièvre, jambes arquées, tumeurs
bénignes maxillo-faciales, noma, fistules… Des opéra-
tions quasi « miraculeuses » : les aveugles voient, les infirmes
marchent… Ce sont surtout des opérations qui permettent
aux patients de réintégrer une société qui les ostracise en
raison de ces malformations ou handicaps. Certaines pa-
thologies ne sont pas plus prévalentes en Afrique que dans
les pays occidentaux, mais dans les pays riches, elles sont
prises en charge dès le plus jeune âge. D’après Roland
Decorvet, directeur exécutif de l’Africa Mercy, la situation
sanitaire à Madagascar, après cinq ans de transition poli-
tique et d’arrêt des aides internationales, est comparable à
celle de pays comme le Liberia ou la Sierra Leone dans les
années 2000, après les guerres civiles.
Les patients sont accueillis dans un hangar face au bateau avant d'être admis dans l'hôpital à bord.
Le Dr Gary Parker, spécialiste en chirurgie maxillo-faciale, en pleine opération d'ablation de tumeur bénigne dans la joue d'une jeune patiente. Le Dr Parker habite avec sa famille depuis 28 ans sur ce navire aux allures de petite ville, qui compte un café, un supermarché, une banque, une académie pour l’éducation des enfants et même une piscine sur le pont le plus haut. Les volontaires comme le Dr. Gary Parker payent leur séjour sur le navire, de 300 à 500 $ par mois. Le personnel local, notamment des accompagnateurs-traducteurs, sont « défrayés » l’équivalent d’un peu plus du salaire minimum.
ACTUSOINS • 52 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • en images
un navire-hôpital pour tous
Félicie, infirmière à Tamatave, reçoit une formation par Susanna Entz, infirmière canadienne de 29 ans. Former du personnel local fait partie des missions des Mercy Ships pour aider le système de santé sur le long terme.
Elise, 30 ans, kinésithérapeute française, aide Erissa, 9 ans, à marcher avec ses nouveaux plâtres. Conséquence, entre autres de la malnutrition, Erissa aurait été handicapée à vie avec ses jambes arquées. Des mois de rééducation seront nécessaires.
Textes et photos : © Juliette Robert/Haytham Pictures
ACTUSOINS • 53 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • en images
C’est l’heure de la détente. Tous les après-midis, les infirmiers et accompagnateurs locaux transportent les patients qui le souhaitent prendre l'air sur le pont n°7 et jouent avec les petits patients.
ACTUSOINS • 54 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • en images
L’ONG Mercy Ships et ses volontaires ne font pas mystère
de leur religion chrétienne. Mais loin d’un évangélisme pro-
sélyte, l’organisation s’attache à soigner sans distinction de
religion, sans obligation de pratique, et à accueillir des vo-
lontaires de toutes confessions, même si, pour un engage-
ment à long terme, un responsable admet qu’ils demandent
un « engagement spirituel », quelle que soit la religion. Pour
les volontariats de moins d’un an en revanche, la seule
contrainte est celle de la vie en communauté et de la pro-
miscuité dans les étroites cabines.
Le plus grand navire hôpital du monde continuera sa mis-
sion à Madagascar jusqu’en juin 2016. n
Moment studieux pour le médecin généraliste Annette Koning, volontaire allemande qui passe trois mois à bord.
ACTUSOINS • 55 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • soignants d’ailleurs
À New York,Dans la grosse pomme, Kimberly n’est pas une infi rmière comme les autres.
Multi-casquettes, elle offi cie en salle de réveil, enseigne à l’université et supervise
le système informatique de gestion des dossiers médicaux.
Avec ses lunettes, qui lui donnent l’air sérieux,
Kimberly Kenney, est certainement la plus geek des
infi rmières de New York. Voici plus de deux ans,
lorsque le New York University Langone Medical Center, un
des meilleurs hôpitaux des États-Unis a installé un nouveau
système informatique de gestion des dossiers médicaux,
elle a été choisie pour aider à sa mise en place.
Un nouveau rôle qui surprend encore la jeune femme de
36 ans. Elle est devenue la spécialiste d’Epic, du nom de
ce vaste programme qui recueille les données médicales
de plus de 50 % des patients américains.
© David Breger
Kimberly :
ACTUSOINS • 56 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • soignants d’ailleurs
« Tout ce qui était sur papier est désormais informatisé : les
soins administrés, les informations d’assurance de paie-
ment… Epic est développé à travers tout le pays et permet
un accès immédiat aux données des patients. N’importe
quel professionnel de santé impliqué dans le parcours de
soin peut y interagir. », explique Kimberly, qui n’avait aucune
compétence en informatique et a dû apprendre sur le tas.
L’informatique pour optimiser le parcours du patientFormée à l’utilisation du logiciel, elle aide les équipes infir-
mières à s’en servir, répond aux questions techniques et fait
le lien avec l’entreprise qui a créé Epic. « Je participe aux
réunions avec les administrateurs de l’hôpital qui veulent
faire évoluer le programme. Et comme je suis tous les jours
sur le terrain, je fais remonter les demandes des infirmières.
Par exemple : on implante en ce moment dans Epic un sys-
tème de gestion des lits qui permet de voir quand un patient
est prêt à être transporté d’un service à un autre. Ça va
plus vite, évite les paperasses, les documents perdus et les
coups de fil. Les patients sont contents aussi car ils n’ont pas
envie d’attendre des heures. »
Kimberly semble ravie de ce nouveau rôle, qui lui permet
de découvrir une autre facette du métier et de son hôpital,
mais aime lâcher ses ordinateurs pour changer de cas-
quette et « redevenir une simple infirmière », en salle de
réveil, où elle travaille depuis 8 ans, après avoir passé
5 ans en service de transplantation.
« Il y a un service général et un service pour les patients qui
ont subi une intervention à cœur ouvert, donc je vois de tout,
des cas très différents et c’est toujours une surprise. Même
s’ils ne restent parfois que quelques heures, j’aime connaître
mes patients. L’équipe médicale est aussi très soudée et on
apporte beaucoup d’importance ici au travail de groupe. »
Lorsqu’elle retrouve l’hôpital, Kimberly travaille comme ses
consœurs américaines durant trois journées de 12 heures
(avec une pause d’une demi-heure) et une journée supplé-
mentaire une fois par mois. Ces horaires varient bien en-
tendu selon les hôpitaux et les services. « J’aime bien ce
rythme car il me permet d’avoir pas mal de jours de repos,
même si les journées sont longues », confie Kimberly.
Quatre années d’études, puis un masterOriginaire de Long Island, près de New York, rien ne pré-
destinait Kimberly à devenir infirmière : « En grandissant,
je voulais être institutrice. Personne n’est dans la médecine
dans ma famille », sourit-elle. Mais après un volontariat
dans un service de néo-natalité effectué pendant qu’elle est
au lycée, elle trouve sa vocation.
Aux États-Unis, il y a aujourd’hui deux diplômes principaux
permettant d’exercer la profession et obtenir la licence infir-
mière : « l’associate degree » qui s’obtient en deux ans et
le « baccalaureate degree » en quatre ans, mais de plus en
plus d’hôpitaux privilégient les infirmières ayant suivi la for-
mation la plus longue. C’est cette voie qu’a suivi Kimberly.
Une fois diplômée, elle commence à travailler au New York
University Langone Hospital en service de transplantation,
puis se lance dans la poursuite d’un master. Ses horaires lui
permettent d’y consacrer ses jours de repos. Elle présente
alors une thèse sur la façon dont les infirmières en soins in-
tensifs gèrent le stress du travail, une fois rentrées chez elle.
Son diplôme, obtenu en 2010, lui permet désormais d’en-
seigner en université, un jour par semaine. « Je travaille
dans des laboratoires de simulation, ou on apprend aux
étudiants les gestes basiques : administrer des médica-
ments, stériliser les instruments… », explique-t-elle.
« baccalaureate degree » : 20 000 dollars à rembourserPar chance, Kimberly avait obtenu une bourse de son hô-
pital et son master ne lui aura coûté que 5 000 $, mais de
manière générale, les études sont très chères aux États-Unis.
Un « baccalaureate degree » coûte 20 000 $ par an et un
master 42 000 $ en totalité. En conséquence, les salaires
sont élevés et une infirmière diplômée en début de carrière
à New York peut gagner 75 000 $ par an. Un chiffre à
relativiser toutefois car il faut prendre en compte les taxes
(entre 30 et 40 %), le remboursement d’un prêt étudiant et
le coût de la vie et du logement à New York.
Kimberly n’habite d’ailleurs pas à Manhattan, où les loyers
sont hors de prix, mais dans le Queens, un des arrondis-
sements de New York. Alors qu’elle attend très prochai-
nement un bébé, cette femme active a un peu ralenti ses
activités après le travail, mais trouve du temps, malgré ses
différentes fonctions infirmières, pour sortir et voir des amis,
une vie de New-Yorkaise, presque classique en somme. n
DAVID BREGER / YOUPRESS
“De plus en plus d’hôpitaux privilégient les infirmières ayant suivi
la formation la plus longue.
”
geek et supernurse
ACTUSOINS • 57 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • soigner autrement
Depuis deux ans, les services d’orthopédie et de
rhumatologie du CHU de Nantes offrent à leurs patients
un accompagnement musical. Effet escompté ? Soulager
et détendre les patients pendant la dispense de soins.
Infi rmières, cadres, aides-soignantes ou encore masseurs-
kinésithérapeutes sont concernés par ce dispositif. « Nous
avons mis des affi chettes sur les murs de la salle d’attente
pour les consultations, et au-dessus des lits en hospitalisation
pour informer les patients », explique Christelle Rollande,
infi rmière. Si en consultation les patients sont rapidement
informés de ce service, en hospitalisation « on se laisse 24h
à 48h pour les prévenir car lorsqu’ils arrivent, ils reçoivent
tellement d’informations qu’ils oublient parfois ce que nous
leur avons proposé », ajoute l’infi rmière.
L’idée d’utiliser la musique est née du constat que dans les
services de patients âgés, les troubles cognitifs sont majo-
rés par l’hospitalisation et la douleur, entraînant l’appari-
tion de syndromes confusionnels à des degrés divers. « Les
aides-soignantes ont fait savoir qu’elles utilisaient spontané-
ment la télévision ou la radio, afi n d’avoir un support so-
nore rendant moins central le caractère douloureux du soin
de nursing », raconte Muriel Basty, également infi rmière au
CHU de Nantes.
Dispositif musicalL’équipe s’est donc réunie pour proposer un outil musical
plus adéquat, facile à utiliser et à déplacer. Deux chaînes
hi-fi sont désormais disponibles par unité. L’équipe a aussi
créé des CD et toute la musique est transférée sur les ordi-
nateurs dans les box.
Photo DR
ACCOMPAGNEMENT POUR MIEUX VIVRE LES SOINS
ACTUSOINS • 58 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • soigner autrement
MUSICAL « Nous avons suivi une formation avec un musicothérapeute
qui nous a donné des notions de base par rapport aux
neurotransmetteurs qui éloignent le stress et l’inquiétude,
rapporte Christelle Rollande. Il nous a expliqué qu’au début
des soins, il fallait utiliser une musique entraînante pour pro-
gressivement écouter une musique plus lente », expliquent
les deux infi rmières.
La musicothèque propose une quantité de styles de musique
allant de la variété française à la musique classique, en
passant par le jazz, la variété des années 2000 ou encore
la musique du monde et la musette.
Une fi che d’évaluation standardisée jointe au dossier du
malade a été élaborée pour décrire le degré de douleur
et l’état psychologique du patient avant et après le soin.
Elle permet aussi une traçabilité des choix musicaux par pa-
tient qui peut lui-même choisir sa musique. « Quand les pa-
tients sont déments, nous choisissons la musique pour eux,
souligne Muriel Basty. Et si la musique n’a pas fonctionné,
nous l’inscrivons également sur la fi che car cela permet de
s’adapter pour la prochaine prise en charge. »
Effets bénéfi quesLa musique produit un effet aussi bien sur le patient que
sur le soignant. « Le soin est vraiment différent », constatent
les deux infi rmières. « Pour les bains, la musique a un effet
calmant et apaisant pour les patients déments, ajoute Muriel
Basty. Idem pour les soins longs comme la toilette au lit. »
Les patients et les soignants en profi tent, c’est une relation
particulière qui se met en place. Avec la musique, l’esprit du
patient s’est déplacé sur le support musical, l’endorphine est
libérée et il est donc moins centré sur la douleur. « Tout le
monde n’y est pas réceptif mais cela vaut le coup d’essayer
car pour ceux chez qui cela fonctionne, les soins se déroulent
beaucoup mieux, avec moins d’anxiété », explique Christelle
Rollande.
L’impact est également positif pour les soignants surtout dans
un contexte de tension dans les services. La qualité des soins
est améliorée car le soin est mieux réalisé sur un patient dé-
tendu. Cela se constate aussi au niveau des gestes réalisés
par les soignants, notamment pour les infi ltrations, les panse-
ments ou encore la pose de plâtre. « Si on utilisait davantage
la musique en amont du soin, est-ce qu’on ne pourrait pas
diminuer les anxiolytiques et les antalgiques ? » s’interroge
Christelle Rollande. Et de conclure : « L’accompagnement
musical, c’est comme l’hypnose, ce sont des pratiques qui
débutent et qui tâtonnent. »
Une évaluation du projet mené par le premier groupe formé
par le musicothérapeute va être réalisée à partir de l’ana-
lyse des fi ches d’évaluation et des témoignages des soi-
gnants, des patients et de leur famille. Un deuxième groupe
est actuellement en cours de formation afi n d’étendre le
dispositif à d’autres soignants et de le généraliser.
LAURE MARTIN
ACTUSOINS • 59 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
JOURNÉES Prenons soin de nos aînés
16 & 17 NOVEMBRE2015 PARMI LES INTERVENANTS :sociologue, auteur.
Eric Minnaert, anthropologue. éducateur physique, auteur.
école du Toucher-massage, auteur. Françoise Boissières,
psychologue. cadre de santé.
kinésithérapeute, auteur. art-thérapeute.
D’AUTOMNE
organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu
PROGRAMME DPC N°40881500019
Actusoins • vos droits
“ JE SUIS IDE, AI-JE LE DROIT DE PRÉPARER DES MÉDICAMENTS À PARTIR D’UNE RETRANSCRIPTION DE LA PRESCRIPTION ORIGINALE ?
”Dans la situation exposée, le médecin réa-
lise la prescription d’origine, puis lorsque
la prescription doit être renouvelée, l’infirmière
la recopie pour préparer les médicaments. On
supposera toutefois que la prescription est ava-
lisée a posteriori par le médecin.L’article R. 4311-7 CSP est clair : l’infirmier ap-plique les prescriptions médicales contenues dans les protocoles établis par le médecin prescripteur, et cette prescription doit être écrite, qualitative, quantitative, datée et signée par le médecin pour la réalisation de certains actes par l’infirmier. Cela est logique, puisque la prescrip-tion est une prérogative qui n’appartient qu’aux professions médicales.La difficulté tient au fait qu’en agissant de cette manière, l’infirmière réalise concrètement le re-
nouvellement de la prescription puisqu’elle la rédige de sa main. Certes, elle s’appuie pour ce faire sur la prescription initiale, mais réglementai-rement, il s’agit de deux prescriptions totalement distinctes qui doivent l’une comme l’autre être ré-alisées par le médecin. Le fait qu’il s’agisse d’un renouvellement à l’identique n’y change rien, de même que le fait de faire avaliser après coup cette prescription, d’autant plus si la signature du médecin intervient alors que le traitement a été administré, pendant ce laps de temps une complication peut toujours se produire.En recopiant la prescription initiale, l’infirmière peut également commettre une erreur. D’autre part, si cette retranscription constitue la seule trace au dossier de la prescription, il faut savoir, qu’en cas de litige, les experts judiciaires nom-
més par le tribunal examinent attentivement le dossier médical.Il est donc tout à fait possible, en cas de litige, qu’un expert relève une similitude d’écriture entre une prescription et d’autres mentions figurant au dossier et portées par un infirmier. Même si la signature du praticien figure bien sur ladite pres-cription, elle sera considérée comme douteuse, avec toutes les conséquences médico-légales que cela suppose.Enfin, il est à signaler que l’arrêté du 6 avril 2011 relatif au management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et aux médica-ments dans les établissements de santé précise dans son article 13 consacré au circuit du médi-cament que « la retranscription des prescriptions n’est pas autorisée ».
JURISTE MACSF
“ JE SUIS INFIRMIÈRE EN LIBÉRAL. QUELLE EST MA RESPONSABILITÉ QUAND L’ORDONNANCE EST ILLISIBLE OU LA PRESCRIPTION INCOMPLÈTE ?
”Selon l’article R. 4127-34 du code de la
santé publique (CSP), le médecin doit « for-
muler ses prescriptions avec toute la clarté in-
dispensable, veiller à leur compréhension par
le patient et son entourage et s’efforcer d’en
obtenir la bonne exécution ». Sa responsabilité
peut donc être engagée lorsqu’il rédige une or-
donnance illisible ou incomplète.Mais cette responsabilité n’exclut pas celle de l’infirmière libérale qui exécute la prescription. En effet, l’article R. 4312-29 du CSP prévoit que « l’infirmier ou l’infirmière applique et res-pecte la prescription médicale écrite, datée
et signée par le médecin prescripteur, ainsi que les protocoles thérapeutiques et de soins d’urgence que celui-ci a déterminés. Il vérifie et respecte la date de péremption et le mode d’emploi des produits matériels qu’il utilise. Il doit demander au médecin prescripteur un complément d’information chaque fois qu’il le juge utile, notamment s’il estime être insuffisam-ment éclairé ».Enfin, selon l’article R. 4312-26 du CSP, « l’in-firmier ou l’infirmière agit en toute circonstance dans l’intérêt du patient ».S’il existe un doute sur la prescription, l’infir-mière peut et doit donc obtenir des précisions
auprès du médecin. Bien que ne disposant pas elle-même du pouvoir de prescrire, elle est cen-sée vérifier la pertinence de la prescription, au moins sur la forme, et ne peut donc exécuter aveuglément une prescription qui lui semblerait imprécise.En cas de refus de la part du médecin de revoir sa prescription, il est préférable pour l’infirmière de refuser d’exécuter la prescription, en le consignant dans le dossier médical du patient.
JURISTE MACSF
ENVOYEZ-NOUS VOS QUESTIONS SUR [email protected]
ACTUSOINS • 60 • 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
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66 –
12/
2014
Actusoins • se former
Infirmiers sapeurs-pompiers :une formation méconnueIls sont infirmier(e)s en Ehpad, en pédiatrie ou aux urgences, et veulent devenir aussi
infirmiers sapeurs-pompiers. Par complémentarité ou comme continuité, la formation
Pisu leur permet d’afficher cette double casquette.
Vite, aidez-moi, j’ai trop mal ! » Une jeune femme à
terre vient de chuter et se plaint de violentes dou-
leurs à la hanche. Elle garde son sérieux, mais ne
peut s’empêcher un petit mot complice aux sapeurs-pom-
piers et infirmiers présents sur place. Car Mélanie, 26 ans,
n’est pas une « vraie » victime, mais une infirmière en exer-
cice de simulation. Elle suit la formation Pisu (Protocoles
infirmiers de soins d’urgence), passage obligé pour les
infirmiers qui exerceront comme volontaires au Sdis.
Parmi les autres stagiaires infirmiers, Nicolas, 27 ans, déjà
familier de l’urgence, puisqu’il exerce au Smur du Havre.
Ce dernier joue son propre rôle au sein de cette simulation
hivernale. Il débarque donc sur les lieux de l’« accident »,
calme, mesuré, se présente, se renseigne auprès des pom-
piers déjà présents sur la situation. Sous le regard concen-
tré de Franck Pilorget, son formateur, qui prend minutieuse-
ment des notes. Trente minutes après, l’exercice est terminé.
Il est l’heure de réaliser un débriefing.
« Qu’en pensez-vous ? » demande Franck Pilorget à ses sta-
giaires. Les élèves semblent convaincus de la prestation de
Nicolas. Sauf sur un point : la « patiente » évaluait certes
son mal à 5, mais elle se tordait de douleur. « En effet,
tu aurais sans doute pu la mettre sous morphine », estime
Franck. Il note positivement son attitude non paniquée, un
gros plus, et la pertinence de ses questionnements. Ce petit
exercice fait suite à une semaine de théorie (Pisu 1), qui
sera complétée, en juin, par une semaine de cas pratiques
(Pisu 2). Pendant cinq jours, les stagiaires ont reçu une série
de cours, avec des pharmaciens, des médecins, pour com-
pléter leurs connaissances. À la fin, une évaluation écrite
permet à Franck Pilorget de mettre leurs connaissances à
l’épreuve.
Apporter une première réponse médicaleFranck Pilorget est un homme occupé, qui se partage entre
ses fonctions professionnelles au CHU de Rouen, où il
exerce comme infirmier anesthésiste, celle de président de
l’Association des infirmiers sapeurs-pompiers (Anisp) et ses
« loisirs » comme volontaire sapeur-pompier. Ce travailleur
infatigable est aussi chargé de la formation au Sdis. Plu-
sieurs facettes bien distinctes mais une même volonté d’ap-
porter la meilleure prise en charge possible au malade.
À ses yeux, il est dommage que la formation d’infirmier
sapeur-pompier (ISP) soit encore trop peu méconnue. Selon
lui, « c’est une solution peu chère, à l’heure où les écono-
mies sont de mise dans le secteur de la santé, et surtout
efficace. » Mais qui, parfois, fait grincer des dents. « Cer-
tains pensent que nous cherchons à remplacer les médecins
urgentistes, mais pas du tout, rappelle bien Franck Pilorget.
Je pense que l’ISP est un bon système. C’est un intervenant
«
© Natacha Soury
Exercice de simulation dans le cadre de la formation Pisu.
ACTUSOINS • 62 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • se former
de proximité en complément des pompiers ou des méde-
cins urgentistes, qui peut apporter une première réponse
médicale. Car l’ISP peut exercer en autonomie, sans néces-
sairement avoir besoin de renforts si la situation ne l’exige
pas. Il peut faire des gestes, sur protocoles (comme la pose
d’une voie veineuse périphérique, l’administration de mé-
dicaments, voire intubation trachéale en fonction de leur
formation ndla…) en pleine légalité, selon le code de la
santé publique », précise-t-il. Face aux éventuelles contesta-
tions, il estime que lors d’une simple hypoglycémie, mieux
vaut « envoyer un ISP qu’un médecin urgentiste, qui sera
plus habilité pour faire face à des situations plus graves. »
Une formation pour passionnésParmi les sept apprentis sapeurs-pompiers de cette session,
les profils sont bien différents. Mélanie, qui travaille en libé-
ral, s’intéresse particulièrement au secourisme, et moins aux
soins purs. Elle aime l’idée « d’arriver sur le moment présent
et de prodiguer les gestes adaptés tout de suite. » A ses cô-
tés, Katy, 32 ans. Avec cette formation, elle espère « mieux
comprendre ce qui se passe avant l’arrivée aux urgences »,
exerçant au CHU de Rouen. « Il faut saisir quelle est la
place d’un infirmier dans un milieu pompier », précise la
jeune femme. Quant à Laetitia, 30 ans, mère de deux en-
fants, elle travaille dans un Ehpad, mais est pompier volon-
taire depuis ses 18 ans. « J’attends plus d’autonomie, vu
qu’on assure les premiers soins seuls », explique-t-elle.
La journée se termine. Franck s’apprête à rentrer chez lui.
À ce moment précis, un appel du Sdis. Une urgence. Un
corps sur les rails à la gare d’Yvetot. Aussitôt, Franck em-
barque en courant dans son véhicule, allume le gyrophare
et la sirène, fonce. Trop tard. C’est un suicide. S’il ne peut
pas apporter de soins médicaux, sa parole réconforte
néanmoins une femme, choquée, qui a assisté à la scène.
« Vérifier que la personne peut verbaliser, qu’elle n’est pas
dans le mutisme, et s’assurer qu’elle ne reste pas seule
le soir », voilà ce que vient de faire Franck. À ses côtés,
Laetitia. Une action « surprise », à laquelle elle sera malheu-
reusement de nouveau concernée. Mais la prochaine fois,
en tant qu’ISP autonome. n
DELPHINE BAUER / YOUPRESS
© Natacha Soury
Franck Pilorget, chargé de formation et Nicolas, stagiaire
ACTUSOINS • 63 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • se former
Éducation thérapeutique :comment choisir sa formation ?Diplômes universitaires, certificats de formation, masters, simple initiation ou
sensibilisation… En termes d’éducation thérapeutique, nombreuses sont les formations
proposées sur le marché.
Aujourd’hui, pour une prise en charge optimale, il
n’est plus question de se contenter de « soigner » un
patient atteint d’une maladie chronique. Il faut l’ac-
compagner, le comprendre, réussir à changer ses compor-
tements. « Les soignants formés à l’Éducation thérapeutique
du patient l’(ETP), mènent des entretiens éducatifs avec les
patients. Ils font émerger des besoins qu’ils n’auraient pas
fait émerger sans formation. Ils ont une compréhension du
malade plus globale avec des actions plus adaptées et plus
centrées sur le patient », explique le Dr Hakima Ouksel, res-
ponsable du Diplôme universitaire (DU) ETP à Angers.
Depuis la loi HSPT de 2010, pour mener des actions
d’ETP, un soignant a l’obligation de se former pendant au
moins 40 heures. « Dans la formation initiale des infirmiers,
et même des médecins, il y a malheureusement très peu
de place pour l’éducation thérapeutique », analyse le Dr
Ouksel. Et ce point de vue est partagé par les soignants qui
décident de se former.ETP à l’hôpital universitaire Robert-Debré.
© Francisco. BATISTA/RDB/APHP
ACTUSOINS • 64 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • se former
« On nous a toujours appris à effectuer des prises en charge
globales des patients, sans prendre en compte les souhaits
de ceux-ci. L’éducation thérapeutique, c’est une autre philo-
sophie de soins : c’est une prise en charge du patient dans
la façon dont il vit sa maladie. Le patient devient partenaire
et acteur du soin. Cela change complètement la donne. Il
faudrait que tous les soignants soient formés à l’éducation
thérapeutique, ne serait-ce que pour se comprendre entre
professionnels », explique Céline, infirmière dans un ser-
vice de gériatrie près de Montpellier.
Depuis quelques années, et même si les places sont limi-
tées, l’offre de formations s’est multipliée. « Des formations
de contenus, de niveaux et de pédagogie divers », ex-
plique le Dr Ouksel.
Alors comment choisir sa formation ?« Il faut bien réfléchir au contenu de la formation, regarder
le programme, s’intéresser aux intervenants », conseille le
Dr Ouksel. Certains DU se déroulent sur deux ans, d’autres
sur une année. Les rythmes sont variés, allant de la jour-
née hebdomadaire à la semaine trimestrielle. « Il faut le
prendre en compte, car selon la situation géographique,
cela peut influer sur le choix, » explique la responsable.
« Par exemple, ici à Angers, nous avons des infirmiers qui
viennent de Martinique pour suivre notre DU. Ils peuvent
suivre cette formation car nous avons regroupé les journées
de formation, et espacé les rencontres », ajoute-t-elle.
Outre le côté pratique, les soignants s’attachent à leur de-
venir professionnel, à ce qu’ils feront de cet enseignement.
« Il faut savoir travailler en équipe pour l’éducation thérapeu-
tique. C’est difficile d’être seul et donc difficile à mettre en
place en ville, chez les libéraux. Malgré tout, cela reste pos-
sible », explique le Dr Simon, responsable du DU Éducation
Thérapeutique, prévention et maladies chroniques à Paris.
« Selon ce que le soignant veut faire de sa formation, se-
lon les financements possibles et le temps disponible, il lui
faudra s’orienter vers une simple sensibilisation ou une for-
mation plus complexe », conseille le Pr Simon.
Diplôme Universitaire ou formation certifiante ?Les DU offrent la possibilité d’avoir un diplôme, avec par-
fois l’obtention de crédits d’enseignements (ECTS), pouvant
permettre, dans certains cas, de poursuivre vers des mas-
ters par exemple. « Je voulais suivre un DU pour mener un
vrai travail de réflexion. Le travail universitaire est très inté-
ressant. Il ouvre des portes sur la recherche : méthodologie,
lecture d’articles universitaires, confrontation à la réalité
avec 50 heures de stage… C’est une réelle opportunité
pour les infirmières », explique Céline qui a suivi le DU
Éducation pour la santé des patients et éducation thérapeu-
tique à Montpellier I.
Les DU sont organisés par chaque université, avec des
intervenants multiples, et ne présentent pas de caractère
national. La plupart reposent sur un tronc commun d’en-
seignements généraux dispensés sous forme de cours, de
séminaires, d’ateliers, d’entretiens avec des professionnels
auxquels s’ajoutent, des travaux ou projets de recherche. La
plupart sont accessibles en formation continue, via le plan
de formation de l’établissement. En revanche, pour l’instant
– et c’est ce qui menace leur existence –, ils ne sont pas
« DPC validant ». La sélection se fait sur dossier, voire sur
entretien et les tarifs sont alignés sur ceux de la formation
continue du secteur privé.
Les formations certifiantes et les simples sensibilisations,
sont dispensées par des organismes privés. Leur durée et
contenu sont très variables. Les établissements font appel
aux organismes dispensateurs de ces enseignements pour,
en général, former des groupes entiers de soignants. Ils
affichent ces formations sur leur catalogue de plan de for-
mation des établissements. La démarche est souvent moins
personnelle que pour un DU, même si le salarié peut de-
mander à suivre une de ces formations, sans qu’elle lui soit
proposée – par le biais du CPF par exemple –. Ces forma-
tions, pour les organismes reconnus, sont homologuées par
les OGDPC, et sont donc DPC compatibles. En revanche,
aucune équivalence universitaire – donc européenne – ne
sera attribuée. Elles n’ouvrent pas aux travaux de recherche
en soins infirmiers. Dans les deux cas, les formations n’ont
pas de valeur pour une reconnaissance d’État, ni pour une
revalorisation salariale. n
MALIKA SURBLED
TÉMOIGNAGESDr Ouksel, responsable du DU Education thérapeutique du patient à Angers« Les soignants apprennent beaucoup pendant un DU. Ils expriment plutôt des diffi-
cultés après l’enseignement, quand ils ont été les seuls à suivre une formation, avec
des collègues qui ont du mal à les suivre dans leur démarche. Certaines infirmières
racontent que, petit à petit, en montrant ce qu’elles font à leurs collègues, elles arrivent
à faire bouger les choses. En éducation thérapeutique, il ne s’agit pas de travailler que
sur les problèmes techniques bio-médicaux. On peut travailler sur le vécu du patient
par exemple. Ainsi, on arrive à aborder les problèmes techniques plus facilement ».
Céline, IDE depuis 15 ans, a suivi un DU éducation pour la santé des patients et éducation thérapeutique à Montpellier ICe DU a re-donné du sens à ma pratique. C’était une occasion pour moi de réfléchir
à ma pratique professionnelle, à mon métier, à ma façon de travailler dans un hôpital
local où l’infirmière a un rôle de coordination. Il m’a permis de changer ma façon
de travailler avec mes collègues. Je mets plus l’accent sur les souhaits du patient et
nos actions à mettre en place qui vont dans ce sens lors des transmissions. Les trans-
missions deviennent un échange pluri-disciplinaire plus qu’une collection de points
de vue sur le patient de la part des différents professionnels. Le problème pour moi,
comme pour l’instant je suis l’unique infirmière formée dans mon établissement, c’est
d’être « étiquetée » comme étant une coordinatrice, une meneuse de projets. J’aurais
préféré être davantage dans l’action. n
ACTUSOINS • 65 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
Actusoins • agenda
PARAMÉDICAL : LE SALON EMPLOI DES INFIRMIERSLE 16 SEPTEMBRE 2015
Le salon a pour objectif de mettre en
contact direct les établissements recruteurs
et candidats potentiels, dans la perspective
d'une embauche immédiate.
Lieu : Hall C, Espace Champerret, Paris
Informations et inscriptions : http://www.jobrencontres.fr/
1ÈRES RENCONTRES SOIGNANTES EN PSYCHIATRIELE 25 NOVEMBRE 2015
« Comment créer une relation de
soin avec le patient schizophrène ? ».
4 grandes tables rondes autour du
parcours de soin du patient souffrant
de schizophrénie serviront de support
aux échanges.
Lieu : Grand Palais, Lille (59)
Informations et inscriptions : http://www.santementale.fr
CONGRÈS DES INFIRMIER(E)S CLINICIEN(NE)S ET DE PRATIQUE AVANCÉELES 1 ET 2 OCTOBRE 2015
Organisé par l’Association nationale
française des infi rmières et infi rmiers
diplômés et étudiants (Anfi ide), ce 13e
congrès européen francophone portera
sur la qualité des soins, la qualité de vie
et l’expertise dans la pratique infi rmière.
Lieu : Palais des Papes, Place du Palais,
Avignon (84)
Informations et inscriptions : http://www.anfi idecongresavignon2015.fr/
26E COLLOQUE NATIONAL DES CESUDU 9 AU 11 DÉCEMBRE 2015
Colloque
organisé par
l’Association
nationale
des centres
d'enseignement des soins d'urgence. Parmi les
thématiques : Travail d'équipes en soins d'urgence
et place de la simulation, situations sanitaires
exceptionnelles, missions d’éducation en santé…
Lieu : Palais Neptune, Toulon (83)
Informations et inscriptions : http://www.ancesu.fr/
SALON INFIRMIERDU 14 AU 16 OCTOBRE 2015
Parmi les
principaux thèmes :
pluriprofessionnalité
et parcours de soins ;
recherche, pratiques
avancées, nouveaux
métiers ; droit et
responsabilité ; qualité,
gestion des risques et sécurité des soins…
Lieu : Hall 4, Porte de Versailles, Paris.
Informations et inscriptions : http://www.saloninfi rmier.fr/
Salon Infirmier®
201514, 15 et 16 octobreParis, Porte de Versailles, Hall 4
Sous le haut patronage du Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes
www.saloninfirmier.fr www.espaceinfirmier.fr
Organisé parN° d’activité : 11 92 19877 92
et
JOURNÉES NATIONALES D'ÉTUDES
LES RENDEZ-VOUS SANTÉ LAENNECLES 15 ET 16 OCTOBRE 2015
Cette première édition regroupe de nombreuses conférences
et ateliers sur l’interdisciplinarité, la pluriprofessionnalité, la
médecine personnalisée, l’éthique… Objectif : permettre à
l'ensemble des professions de Santé de se rencontrer, d'échanger et de s'informer.
Lieu : Atlantia, Palais des Congrès, La Baule (44)
Informations et inscriptions : http://www.santelaennec.fr/
ACTUSOINS • 66 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
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Nouvelle offre 2015/2016 disponible à partir de juillet 2015
Diplôme UniversitaireAnnée Universitaire 2015 - 2016
Prévention et prise en charge des Escarres3 Modules de 4 jours
Informations sur le site : www.univ-lyon1.fr et www.escarre-perse.com Pré-inscriptions : obtenir l’accord écrit du coordinateur d’enseignement, Dr Dominique Sigaudo-Roussel
envoyer par courrier électronique vos CV et lettre de motivation à :[email protected]
Tél. 04 72 72 26 09 secrétariat ou 04 37 65 29 34 Dr Dominique Sigaudo-RousselInscriptions : sur www.univ-lyon1.fr (spécialités médicales) de juillet à octobre 2015
Module 1 : LYON (Gerland IBCP) décembre 2015Module 2 : LE MANS (Centre de l’Arche) mars 2016
Module 3 : LYON (Gerland IBCP) mai 2016Enseignants encadrants : Pr Marc Bonnefoy, Service de gériatrie, Lyon ; Dr Denis Colin, Centre de rééducation de l’Arche, St-Saturnin ; Dr Brigitte Barois, Qualité-Gestion des Risques, Gonesse ; Pr Jean Louis Saumet, Physiologie vasculaire, Lyon ; Jean-Marc Michel, Service de gériatrie, Colmar ; Dr Yves Passadori, Service de gériatrie, Mulhouse.
Public : Médecins, Pharmaciens, Infirmiers, Masseurs-Kinésithérapeutes, Ergothérapeutes, Diététiciens, Aide-soignants. Capacité d’accueil maximum : 40 personnes
ACTUSOINS • 68 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
OFFRES DE FORMATION
MASTER SANTÉ
Master 1 Soin Humanités SociétéMaster 2 pro, quatre parcours Gérontologie
Master 2 recherche, parcours Soin Humanités Société
Pour qui ?
Pour les professionnels (médicaux, soignants, médico-sociaux, encadrants, administratifs, etc.) et les étudiants.En formation initiale ou continue – VAP & VAE possibles.
Pour quels métiers ?
1/ La recherche SHS en santé.2/ Les fonctions d’encadrement, de recherche, deformation et d’expertise en gérontologie.
M1 Soin Humanités Société
M2 Recherche
SoinsHumanitésSociété
M2 Pro
Gérontologie
M2 Pro
Rechercheet formation
en gérontologie
M2 Pro
Aménagementdes espaces pourpersonnes âgées
M2 Pro
Encadrementdes services etstructures engérontologie
www.shsmed.edu.umontpellier.fr/masterContact : [email protected]
FACULTÉ DE MÉDECINE – UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER
www.shsmed.edu.umontpellier.fr/masterContact : [email protected]
ACTUSOINS • 69 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
OFFRES DE FORMATION
COLLOQUE ANNUEL DU CECCOFPARIS, Espace Reuilly
les 06 et 07 novembre 2015
Le programme sera disponible dès le mois de mai.Pour tout renseignement, contactez le secrétariat du CECCOF
Centre d’Etudes Cliniques des Communications FamilialesAssociation Loi 1901 – Siret 341 734 531 00013 – Code APE 8559A
N° d’organisme de formation : 117 505 606 75Secrétariat : 50 rue de Sévigné – 75003 PARIS
Tél. 01.48.05.84.33 – Télécopie 01.48.05.84.30Internet : www.ceccof.com – email : [email protected]
Lieu d’enseignement théorique etpratique de la psychopathologiel’École a pour objectif de former des praticiens attentifs à l’actualité de la cité d’ajourd’hui, c’est-à-dire :• susceptibles de travailler dans les institutions ou à titre privé ;• ouverts aux recherches qu’appelle la clinique contemporaine ;• soucieux d’une pratique attentive à l’autre et aux conséquenceséthiques qui s’en déduisent.
L’EPhEP propose 3 cursus qui se déroulent sur 2 ans et une3e année professionnelle.
Pour chacun des cursus - général, spécialisé ou professions desanté et travail social -, les conditions d’inscription, volumeshoraires et précisions sur les antennes régionales sont présentésspécifiquement sur le site : www.ephep.com
Pour une éthique de l’accompagnement
éducatif, thérapeutique et social
Nos domaines de formation :
Des formations en activités corporelles, artistiques et culturelles, physiques ou sportives comme médiations dans le cadre du projet de soin.
Des formations pour innover en équipe dans sa pratique.
Le DEJEPS «Activités Physiques et Sportives Adaptées».
Organisme national de Formationde la FFSA
9 rue Jean Daudin - 75015 Paris01 42 73 90 07
http://transformation.ffsa.asso.fr
Toutes nos formations peuvent être réalisées en intra.
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L’ Association de Santé Mentale
du 13ème Arrondissement de Paris
L’ASM 13 organise pour les professionnels des champs sanitaire, social ou
médico-social plusieurs types de formations dans le domaine des troubles
psychiques des enfants, adolescents ou adultes.
DIPLÔME UNIVERSITAIRE«Compétences en soins psychiatriques» - en partenariat avec l’Uni-
versité Paris-Sud 11 et le GHU Bicêtre Paul Brousse. 4 sessions de 3 jours +
1 stage de 5 jours de février à juin 2016.
FORMATIONS - Itinéraires
et dispositifs de soins et de prises en charge
Thérapie familiale, systémique et psychanalytique
COLLOQUES
reconstruction - Samedi 5 décembre 2015
ASM 13 - Département ERP - 76, av Edison - 75013 PARISProgrammes, renseignements et inscriptions sur www.asm13.org
ou par téléphone au 01 40 77 43 18 ou 43 17
ACTUSOINS • 70 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
OFFRES DE FORMATION
SOINS : PRATIQUES, INNOVATION ET RECHERCHE
15/16OCTOBRE 2015PALAIS DES CONGRÈS
ATLANTIA LA BAULE
SANTÉLAENNEC
LES RENDEZ-VOUS
RENCONTRES INTERDISCIPLINAIRES POUR LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ
OD
ONTOLOGIE
PHARMACIE
MAÏEUTIQUE
MÉDECINE
PA
RAMÉDICAL
Renseignements et inscriptions:
POLE FORMATION CONTINUE SANTÉ
Maud Robert-Naquet - 02 53 48 46 19
www.santelaennec.fr
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RECHERCHE ETDEVELOPPEMENT
FORMATIONS 2016
Formation Professionnelle ContinueCertificat NF 214/09/00084.2
Mme, Mlle, M
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N°
Rue
Code Postal
Ville ACTU 06/2015
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organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu
COMPETENCES CLINIQUES• Certificat Clinique en Stomathérapie – Lyon, Paris et Infirmiers Libéraux• Soins aux personnes stomisées (initiation), mastectomisées,
porteuses de plaies chroniques, souffrant de troubles de la continence,présentant une dénutrition.
• Pratiques professionnelles : Douleur, Toucher, DiabèteGERONTOLOGIE
• Assistant de soins en gérontologie• Prendre soin de la personne âgée, prévenir les chutes et la dénutrition• Prendre soin de la personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer• Développer la bientraitance
ORGANISATION DU PARCOURS DE SOINS• Transmissions écrites et orales• Consultation infirmière, Soins ambulatoires, E.T.P., Protocoles de sortie• Tutorat (Infirmière, Aide-soignante)
COMPETENCES EN RELATIONS HUMAINES• Communication, aide et soutien psychologique (malade et famille)• Soins palliatifs• Gestion du stress et de l’agressivité
LE MANAGEMENT PAR LA QUALITE• Profil managérial par les couleurs• Améliorer l’organisation et le management• La conduite de l’entretien professionnel• Intégrer la prévention des risques psycho-sociaux• Les événements indésirables
H.R.Formation
Au service de vos projets et en réponse à vos appels d’offres.Études, Conseils, Accompagnement.
FORMATION ASSISTANT DE SOINS EN GÉRONTOLOGIE
NOS THÉMATIQUES :L’amélioration continue de la qualité des soins et services
Démarches projets - Stratégies de management des équipes
Questionnement éthique et pratiques professionnelles
Communication et pratiques relationnelles pour soigner
Responsabilité professionnelle et pratiques soignantes
Soins à la personne âgée
Aide et accompagnement des personnes en fin de vie
Transmission et écrits professionnels
Transmission des savoirs, organisation apprenante, tutorat
Violence et agressivité
Conduites addictives : connaissances et soins adaptés
Réhabilitation psychosociale
La santé au travail : prévenir l’épuisement professionnel
Catalogue complet sur www.hrformation.comNous contacter : 02 99 68 83 19 ou [email protected]
PRÉPARATION AUX CONCOURS IFCS, IFSI, AS
(PRÉSENTIEL et e-LEARNING)
HR FORMATION est agréé DPC et habilité évaluateur externe par l’ANESM (Nos programmes DPC sont déposés sur la plateforme www.ogdpc.fr).
organisme gestionnairedu développementprofessionnel continu
ODPC habilitéà dispenser des
programmes de DPC
Organisme évaluateur habilité par
Sous le numéro H 2013-03-1143Sous le numéro 1264
ACTUSOINS • 71 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
OFFRES D’EMPLOI
Ouverture d’Agencesen PACA et Rhône-Alpes
(Aix-en-Provence, Lyon, Marseille, Nice)
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AREPA – Acteur majeur du secteur médico-social (1700 salariés - 68 sites), spécialisé dans la gestion de résidences pour personnes âgées, recrute pour ses établissements médicalisés en Ile-de-France et Province des :‘‘Rejoindre l’AREPA,
c’est redonner un sens à la vie...
• INFIRMIER D.E H/F – CDI – Temps plein Sous la responsabilité du Cadre infirmier, et en relation avec l’équipe pluridisciplinaire de la résidence, vous participez à l’organisation quotidienne de l’activité de l’équipe soignante, dans un souci de continuité et de qualité de la prise en charge. Au-delà des missions propres dévolues à votre fonction, vous inscrivez votre activité dans une démarche préventive et éducative et créez les conditions d’une prise en charge individualisée. Vous assurez la mise en œuvre des protocoles de soins et des plans de sécurité sanitaire. En lien avec l’équipe et les acteurs du réseau de santé, vous participez à la gestion des relations avec les familles. Diplôme IDE exigé.
• AIDE SOIGNANT H/F – CDI – Temps plein En relation avec l’équipe soignante et pluridisciplinaire de la résidence, vous participez à la prise en charge individualisée des résidents en dispensant les soins requis, dans une démarche éducative et préventive, dans le respect des besoins de la personne. Vous participez au développement d’activités d’animation et de loisirs visant à maintenir le lien social et contribuez à la gestion des relations avec les familles. Diplôme ASD exigé.
• PSYCHOMOTRICIEN H/F – CDI – Temps plein et temps partiel Sous la responsabilité du directeur d'établissement, conformément aux différents décrets en vigueur dans la profession, et au sein d'une équipe pluridisciplinaire, le psychomotricien met en œuvre des activités de rééducation et de stimulation sensorielle auprès des résidents confrontés à des difficultés psychologiques vécues et exprimées de façon corporelle. Diplôme de Psychomotricien exigé. Expérience en gérontologie.
• ERGOTHÉRAPEUTE H/F – CDI – Temps plein et temps partiel Sous la responsabilité du Directeur d'Etablissement, et au sein de l'équipe pluridisciplinaire de la résidence, conformément aux différents décrets en vigueur dans la profession, vous contribuez au traitement des déficiences et/ou handicaps de nature somatiques et/ou psychiques par des actes de rééducation et de réadaptation. Vous sollicitez les fonctions déficientes et les capacités résiduelles afin de maintenir, récupérer ou acquérir la meilleure autonomie possible, à travers la mise en œuvre de techniques de compensation du handicap. Diplôme d’Ergothérapeute exigé. Expérience en gérontologie.
• CADRE INFIRMIER H/F – CDI – Temps plein Sous la responsabilité du Directeur d’établissement, vous avez en charge l’Animation, l’encadrement de l’équipe soignante, le recrutement, la formation, l’évaluation, l’intégration, et l’accueil des stagiaires. Vous organisez et coordonnez la prise en charge des résidents, conformément aux valeurs AREPA, aux projets de vie et de soins de l’établissement. Vous contribuez à la gestion des relations avec les familles et les divers acteurs de la santé, vous êtes garant du respect de la qualité des services dus aux résidents. Vous assurez la mise en œuvre des procédures et des protocoles de soins dans un souci de sécurisation des soins délivrés. Diplôme IDE exigé. Diplôme de Cadre de Santé apprécié.
Pour l’ensemble de ces postes, outre votre formation initiale, ce sont vos qualités professionnelles qui feront la différence : sens de l’écoute, intérêt pour les problématiques sociales et humaines, goût du travail en équipe, rigueur et patience.
Conditions de recrutement : CCN 51 + reprise d’ancienneté + prime. Avantages : Comité d’Entreprise, 1% patronal.Merci d’adresser votre dossier de candidature (CV + LM) à : [email protected]
ACTUSOINS • 72 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
OFFRES D’EMPLOI
Adresser candidature et C.V.VV au :Centre Chirurgical MARIE LANNELONGUEMme CARPENTIERDirection des Ressources Humaines133 avenue de la Résistance92350 Le Plessis RobinsonTél : 01.40.94.87.95E-mail : [email protected]
• Intégration et tutorat • Reprise ancienneté• Temps partiel possible • Possibilité de logement (IADE - IDE)
au cœur de vos ambitions…
CENTRE CHIRURGICALMARIE LANNELONGUECentre hospitalier Privé à but non lucratif participant au Service Public,
hautement spécialisé dans le traitement des pathologies THORARR CIQUES et CARDIO-VASCULAIRESVV
INFIRMIERS(ÈRES) ANESTHÉSISTESpour bloc cardio-thoracique Adulte et Pédiatrique
INFIRMIERS(ÈRES)AIDES-SOIGNANTS(ES)
Pour mieux nous connaître, site internet : www.ccml.fr
recherche (h/f) :
CENTRE HOSPITALIER
Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent - Gentilly
Fondation Vallée
LA FONDATION VALLÉE Centre Hospitalier Infanto-Juvénile situé à Gentilly (94250) à proximité immédiate de Paris
Recherche H/F :
Pour son pôle adolescents :
• Infirmiers plein temps pour ses unités d’hospitalisation moyen et long séjour
• 1 Orthophoniste à 50% - 50% pour ses CMP de Gentilly et Kremlin-Bicêtre
Pour son pôle enfants :
• 1 Cadre de santé faisant fonction en CDD pour son unité de soin et d’observation Dolto et son CMP de Villejuif
• 1 Orthophoniste à 50% - 50% pour ses CMP de Villejuif et Chevilly-Larue
Pour tout renseignement écrire : [email protected]
Les candidatures doivent être adressées à Monsieur le Directeur Fondation Vallée - 7, rue Benserade - 94257 GENTILLY Cedex
ACTUSOINS • 73 • NUMÉRO 17 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2015
OFFRES D’EMPLOI
RG emplois médical SuisseRue de la Maltière 3, CH-2800 Delémont (Suisse)Tél. direct : 00 41 32 424 50 02 ou 50 00 E-mail : [email protected] www.rg-emplois.ch
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Services médecine, chirurgie, gériatrie, psychiatrie, pédopsychiatrie, soins intensifs (certifié(e)s SIAMU), urgences, hémodialyse, IBODE et IADE certifié(e)s, sages-femmes, ergothérapeutes, technicien(ne)s en imagerie médicale.
Egalement parfois des aides-soignantes diplômé(e)s DEAS pour des foyers personnes âgées...
Contrat fixe longue durée (12 mois minimum) ou parfois temporaire, selon la demande. Cadre plaisant, bonnes conditions de travail et d’enga-gement. Nous ne recrutons que des personnes ressortissantes des pays de l’UE et parlant très bien le français. Nous nous chargeons des démarches administratives. Possibilité de logement.
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