afrique traditionnelle et contemporaine sélection de
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Sous l’arbre à palabres
Afrique traditionnelle et contemporaine
Sélection de livres, DVD et CD
7 novembre 2015
Littérature :
Amkoullel, l’enfant peul : mémoires, tome 1
Amadou Hampâté Bâ (Mali), Éditions Actes Sud, 1991
Mémoires d'un témoin de son siècle et de son peuple : l'histoire
de la colonisation africaine vue par un enfant du Mali. Servi par
la prodigieuse mémoire des peuples de tradition orale, l'auteur
revisite les souvenirs d'une enfance et d'une adolescence
bousculée par les évènements familiaux et politiques.
Sur les traces d’Amkoullel, l’enfant peul Amadou Hampâté Bâ (Mali), Éditions Actes Sud, 1998
Le long de la boucle du Niger, de Bandiagara où il a grandi à
Bamako où il a commencé sa carrière, le récit, agrémenté de
photos, de plusieurs années de formation d'un des grands sages
d'Afrique.
Une si longue lettre Mariama Bâ (Sénégal), Éditions Serpent à Plumes, 2001
28 lettres que la narratrice, Ramatoulaye Fall, adresse à sa
meilleure amie, Aïssatou Bâ. Décrit la condition des femmes en
Afrique en abordant des sujets sensibles : la polygamie, le
difficile effacement de certaines traditions, l'absence de droits
pour les femmes, leur place en politique, et surtout l'éducation
sexuelle due aux filles et l'affirmation de la valeur de leur corps.
Un chant écarlate Mariama Bâ (Sénégal), les Nouvelles Éditions Africaines, 1980
Récit d'un mariage mixte entre un jeune Sénégalais et une
Française qui met en lumière les injustices des traditions.
La grève des Bàttu Aminata Sow Fall (Sénégal), Éditions Serpent à Plumes,
2001
Les mendiants, lassés d'être persécutés par le pouvoir et
éloignés de la ville, décident de faire grève. Et la vie devient
impossible car tout bon puissant se doit de faire des offrandes.
Chacun prend alors le bus pour aller faire ses dons aux
mendiants. Satire des riches et des puissants.
L’enfant noir
Camara Laye (Guinée), Éditions Pocket, 2007
Classique de la littérature africaine, cet ouvrage raconte la
jeunesse de l'écrivain dans un village de Guinée. Il y évoque la
vie de ses parents, puis son passage à l'âge adulte avant son
départ pour la ville.
L’enfant noir Bande dessinée
Textes Camara Laye Adaptation, dessins et coloriage Camara Anzoumana
Esprit libre junior, 2010
Musique :
Toumani & Sidiki Toumani Diabaté (Mali), 2014
Toumani Diabaté est un artiste rare. Il a reçu une acclamation
universelle pour ses précédents disques et a collaboré avec d’autres grands artistes respectés comme Taj Mahal, Damon
Albarn, Björk et Ali Farka Touré. Producteur de hip-hop connu dans son pays natal le Mali, Sidiki Diabaté est lui-même un joueur de kora
accompli, faisant évoluer facilement les 700 ans de tradition avec son style unique et moderne. Toumani et Sidiki est un dialogue éblouissant, entre père
et fils, conduit à travers la kora. Les collaborations entre père et fils sont assez rares, mais les liens entre Toumani et Sidiki sont particulièrement profonds et
évocateurs.
Mali Denhou Boubacar Traoré (Mali), 2011
Parmi les trésors de la musique mandingue, aucune autre voix
que le sienne ne mêle avec une authenticité aussi émouvante, les limons du fleuve Niger à ceux du Mississippi. Son jeu de
guitare autodidacte unique doit beaucoup à la kora dont il s'est inspiré. Mais, on y trouve également des couleurs et un phrasé qui rappellent
ceux des grands bluesmen du sud profond : Blind Willie McTell, Robert Johnson ou Muddy Waters.
Moffou
Salif Keïta (Mali), 2002
“Cet album est imprégné de la vie de tous les jours“. Moffou
propose une musique ressourcée, construite sur des sonorités acoustiques, baignant dans une clarté mélodique. Certains
verront en Mouffou le retour aux sources du musicien. Les autres, plus attentifs, seront touchés de découvrir dans ces chansons un
volume de feu et de fraîcheur que cet homme, décrit comme coléreux et
revanchard, a pu emmagasiner.
La Voix de la révolution
Sory Kandia Kouyaté (Guinée), 2013
Année de l’indépendance guinéenne, 1958 marque aussi l’apogée de la carrière de Sory Kandia Kouyaté, "la voix d’Or du
Mandé". Le gouvernement se tourna naturellement vers lui et en fit l’ambassadeur musical du pays. Il devint ainsi "la voix de la révolution",
et représenta la Guinée aux Nations Unies, partout en Afrique et même au-delà du rideau de fer. Il est le lien entre les chanteurs traditionnels mandingues et
l’extraordinaire modernité de la musique africaine.
Sénégal Ismaël Lô (Sénégal), 2006
Après Dabah en 2001, Ismaël Lô signe son retour sur la scène internationale avec Sénégal, un album dédié à sa chère patrie
où l’on retrouve tout aussi bien des titres très personnels que son grand succès mondial Tajabone. Plus folk et soul que les autres artistes de
son pays, il apporte un son nouveau, un tempo plus cool, proche du
rhythm’n’blues.
The Lion Youssou N’Dour (Sénégal), 1989
Parmi les musiciens africains qui ont émergé sur la scène internationale, le Sénégalais Youssou N'dour occupe une place
à part. Héritier par sa mère d'une fameuse dynastie de griots, il est avant tout un chanteur traditionnel aux influences
culturelles multiples : peule, toucouleure, wolofe... Célébré dès son enfance pour ses qualités vocales, Youssou devient l'un des chanteurs favoris des clubs
luxueux fréquentés par les élites locales, avant de délaisser leurs genres favoris - jazz et salsa - pour faire la promotion d'un style purement sénégalais
: le Mbalax. Avec son orchestre «Super Étoile», Youssou N'dour a fait le tour du monde, gagné des disques d'or, côtoyé des rock stars comme Peter Gabriel,
Higelin ou Paul Simon, sans jamais s'éloigner de ses racines. Mieux : il a transformé sa musique en une véritable entreprise nationale au service de
nombreuses initiatives humanitaires panafricaines.
La Kora du Sénégal (chant et poésie d’Afrique Noire)
Lamine Konte (Sénégal), 1988
Décédé en 2007, Lamine Konte a créé un accompagnement
musical sur les écrits des chantres de la littérature négro-africaine (Aimé Césaire et Leopold Sedar Senghor entre
autres), brodant constamment autour de la partie chantée. Il fut l'un des premiers artistes à offrir une vision moderne de la kora.
In the heart of the moon (avec Toumani Diabaté & Ry
Cooder)
Ali Farka Touré (Mali), 2005
Les deux musiciens maliens Ali Farka Touré et Toumani Diabaté ont signé l’un des plus beaux albums de l’année 2005 avec In
the heart of the moon, dialogue instrumental entre la guitare du premier et la kora du second. Leurs improvisations musicales sont le témoin
de la réunion de deux traditions, celle plus noble et traditionnelle des griots
mandingues de Toumani, et celle nomade et rurale d’Ali, et de deux
générations (Ali est de 15 ans l’aîné de Toumani). L’occasion d’affirmer une nouvelle fois que la musique fait fi de toutes ces différences.
Cinéma :
Kini et Adams Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso), 1997
Deux amis veulent quitter la brousse pour trouver du travail en ville. Pour réaliser leur rêve, ils consacrent tout leur temps
et leur argent à remettre en état une vieille voiture. L'arrivée miraculeuse d'un chantier va leur donner les moyens de leur
ambition. Leur amitié va-t-elle survivre à la rivalité qui grandit entre eux?
Karim et Sala Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso), 1991
Karim est un jeune paysan de douze ans. Depuis la disparition mystérieuse de son père, Ousmane, il vit avec
Issa, un oncle tyran, avec lequel sa mère Aïsha s'est remariée. Karim travaille la terre avec ses parents et vend au
marché quelques poulets ou calebasses. Sala, douze ans, est citadine et fille de gens aisés. Elle vient seulement au village
pour y passer des vacances. Les deux enfants se rencontrent.
Den Muso (la jeune fille) Abderrahmane Cissé (Mali), 1975
Sékou est renvoyé de l'usine parce qu'il a osé demander une
augmentation. Chômeur, il sort avec Ténin, une jeune fille muette, il ignore qu'elle est la fille de son ancien patron,
Malamine Diaby. Ténin se retrouve enceinte et subit la colère de ses parents. Elle se retrouve alors confrontée brutalement
à la morale de sa famille, et à la lâcheté de Sékou, qui refuse
de reconnaître l'enfant…
La petite vendeuse de soleil Djibril Mambety Diop (Sénégal), 1998
La Petite Vendeuse de Soleil est l’ultime film de Djibril Diop
Mambety, le deuxième volet, après Le Franc, d’une trilogie
inachevée : Histoires de petites gens. Bel hommage au
courage des enfants de la rue, ce conte nous entraîne dans les
rues de Dakar, sur les pas d’une fillette qui découvre la dureté
du monde. Avec Sili, on se confronte certes à la cruelle réalité, la pauvreté, les
bidonvilles, les petits métiers de vendeurs de rue. Mais, loin de tout
misérabilisme, on perçoit aussi le formidable élan vital de tous ceux qui
peuplent ce film généreux.
5 décembre 2015
Littérature :
Americanah Chimamanda Ngozi Adichie (Nigéria), Éditions Gallimard, 2014
Ifemelu et Obinze, lycéens issus de milieux favorisés, tombent
amoureux l'un de l'autre. Leur pays, le Nigeria, est sous le joug d'une dictature militaire et ils rêvent de partir en Amérique.
Leur expérience de l'exil se révèle plus compliquée que prévu : Ifemelu découvre le racisme de l'Amérique, tandis qu'Obinze vit
un cauchemar en Angleterre. Quinze ans plus tard, ils se retrouvent au Nigeria.
Hibiscus pourpre Chimamanda Ngozi Adichie (Nigéria), Éditions Anne Carrière, 2004
Le père de Kambili et de Jaja, riche notable, est admiré par la communauté d'Enugu pour son courage politique mais c'est
aussi un fondamentaliste catholique qui conçoit l'éducation de ses enfants comme une chasse au péché. Un coup d'Etat vient
secouer le Nigeria, et les deux enfants sont envoyés chez leur tante, où ils découvrent un foyer plein de rires et de musique. Premier roman.
Autour de ton cou Chimamanda Ngozi Adichie (Nigéria), Éditions Gallimard,
2013
Ces 12 nouvelles racontent le Nigeria d'aujourd'hui, essentiellement à travers des destins de femmes. Elles
illustrent les troubles sociaux et politiques qui poussent les jeunes à la délinquance (Cellule un), les tensions ethniques et
religieuses (Une expérience intime), la répression de 1967 (Fantômes), la réalité de l'émigration vers l'Amérique (Le tremblement).
Aké, les années d’enfance
Wole Soyinka (Nigéria), Éditions Belfond, 1984
Avec Aké, nom du village où le narrateur a vécu son enfance,
l'enfant africain retrouve enfin sa mémoire et la littérature universelle s'enrichit d'un des chefs-d’œuvre de
l'autobiographie.
Tout s’effondre Chinua Achebe (Nigéria), Éditions Actes Sud, 2013
Roman qui rend hommage à l'Afrique précoloniale à l'aube de sa décomposition. Dans le village ibo d'Umuofia (Nigeria),
Okonkwo, fils d'un père lâche et oisif, est un fermier prospère, qui veille sur ses trois épouses et ses huit enfants. Il a gagné la
confiance des anciens par sa sagesse. Mais les missionnaires,
puis les colons britanniques vont bouleverser l'existence de tout son peuple.
Petit Piment Alain Mabanckou (Congo), Édtions du Seuil, 2015
L'histoire de Petit Piment, un jeune orphelin de Pointe-Noire, au
Congo, effectuant sa scolarité dans une institution d'accueil catholique. Il profite de la révolution socialiste pour s'évader.
Adolescent, il commet toutes sortes de larcins puis trouve refuge auprès de Maman Fiat 500, tenancière de maison close,
et de ses dix filles.
Jazz et vin de palme Emmanuel Dongala (Congo), Éditions Serpent à Plumes,
1996
Huit nouvelles, sur fond de la désillusion des jeunes États
africains qui nous emmènent de la Révolution de Brazzaville jusqu'aux boîtes de jazz de New-York.
L’anthropologue en déroute Nigel Barley, Éditions Payot, 2001
L'anthropologue se rend au Nord-Cameroun pour étudier une
modeste tribu montagnarde, les Dowayo. Insaisissables et imprévisibles, ces derniers l'exploitent en lui confiant de
multiples tâches jusqu'à ce qu'il comprenne que l'objet d'observation, c'est lui.
L’ombre des choses Kossi Efoui (Togo), Éditions du Seuil, 2011
Un homme d'une vingtaine d'années s'adresse à un auditoire imaginaire depuis le fond de sa cellule car, en fait, il se cache.
Il raconte son enfance, son histoire, son père revenu brisé du bagne...
Notre quelque part Nil Akikwei Parkes (Ghana), Éditions Zulma, 2014
Yao Poku raconte l'histoire d'une jeune femme qui, de passage,
poursuit un bel oiseau jusque dans la case de Kofi. Ce qu'elle y
découvre entraîne l'arrivée de la police criminelle d'Accra, puis celle du médecin légiste qui, récemment rentré d'Angleterre, se
met à l'écoute d'Oduro, le féticheur. Prix Baudelaire de traduction de l'anglais 2014 (SGDL) pour S.
Fakambi, prix Laure-Bataillon 2014.
L’affaire des coupeurs de têtes Moussa Konaté (Mali), Éditions Métailié, 2015
Des mendiants sont retrouvés décapités dans la ville de Kita.
Le commissaire Dembélé et son adjoint, Sy, sont dépassés. Le commissaire Habib, qui connaît bien la ville et ses coutumes,
est envoyé à leur rescousse. Mais il devra résister aux pressions des notables religieux, qui voient dans l'affaire un
châtiment pour la ville dépravée par la modernité.
Aya de Yopougon Marguerite Aboué-Clément Oubrerie,
Éditions Gallimard, 2005-2010 : 6 tomes parus
En Côte d'Ivoire, dans les années 1970, l'époque est insouciante. L'auteure raconte à travers l'adolescence d'Aya
l'école obligatoire, le travail facile, les hôpitaux bien équipés, l'absence totale de définition ethnique, dans une Afrique sans
guerre et sans famine. Prix du premier album du Festival de la BD d'Angoulême 2006.
Retour du Tchad : expédition sur les traces d’André Gide Joël Alessandra, Pascal Villecroix, Attié Djouid Djar-Alnabi, Éditions La boîte à bulles, 2010
À la découverte du Tchad, sur les traces de l'écrivain
André Gide qui a décrit son périple dans Voyage au Congo et Le retour du
Tchad. Ce récit de voyage illustré dénonce également l'inquiétante baisse des
eaux des fleuves et du lac Tchad et les problèmes environnementaux qui en
découlent.
Musique :
Ester Rada Ester Rada (Éthiopie), 2015
Israélienne originaire d'Éthiopie, elle appartient à la génération
transculturelle ouverte et décomplexée d'aujourd'hui, qui écoute autant le rhythm'n'blues historique que les groove
ancestraux et la pop de qualité. Autant d'influences qui se retrouvent dans ses morceaux énergiques, ciselés dans la fulgurance funk et l'élégance d'une black
music éternelle. Avec Ester Rada, la soul du nouveau millénaire est née.
Motel Bamako Inna Modja (Mali), 2015
Inspirée par le projet de Damon Albarn "Africa express", la chanteuse malienne collabore ici avec Stephen Budd, son co-
fondateur, mais aussi Krazy Baldhead du label Ed Banger à la
réalisation afin d’apporter au projet une touche pop-electro léchée. Ce troisième effort est donc un opus chaleureux et authentique,
véritable road trip moderne inspiré de la vie de citoyenne du monde d’Inna Modja qui court sans cesse entre Paris, New York, Londres et Bamako...
Amanké Dionti Ablaye Cissoko & &Volker Goetze (Sénégal), 2012
L'un, Ablaye Cissoko descendant d'une famille de griots joue de
la kora et chante, l'autre, Volker Goetze trompettiste, parlant la langue de Goethe, est très attiré par les histoires qui éveillent
nos sens. Leurs chemins se sont naturellement croisés au Festival de Jazz de Saint Louis au Sénégal faisant naître un premier album en duo instruit au gré
des écoutes mutuelles, à l'ombre de baobabs centenaires.
Deux autres albums sont issus de cette collaboration : - Sira (2013)
- Djaliya (2014)
Musique de nuit
Ballaké Sissoko & Vincent Segal (Mali), 2015
Six ans après Chamber music, la complicité au long cours entre
les deux hommes, qui n’a cessé de s’enrichir et de s’épanouir au fil de leurs périples, résonne plus que jamais. C’est d’ailleurs
en tête-à-tête, sans le concours d’autres instrumentistes, qu'ils ont cette fois-ci choisi d’unir leurs forces. L’idée de base était, comme pour le
précédent album, de fixer leurs dialogues à Bamako. Le disque est le fruit de deux sessions captées sur le vif, avec un minimum de prises et dévoile ainsi
une même liberté en marche et en actes, où se répondent les esprits des
musiques mandingues, baroques, brésiliennes, jazz, gitanes...
Makes a king The Very Best (Malawi), 2015
La rencontre entre le DJ londonien Radioclit et le chanteur Esau
Mwamwamaya originaire du Malawi. A mi-chemin entre la
dance, le hip-hop ou encore les musiques traditionnelles du Malawi, il y a dans cet album (leur quatrième) une réelle complicité et des
titres prêts à résonner en club.
Black Bazar Black Bazar (Congo), 2012
Produit par Alain Mabanckou, cet album possède un seul mot
d'ordre, revenir aux sources de la rumba. C'est-à-dire évacuer les machines et les programmations qui ont envahi la musique
congolaise et africaine actuelle au point de la dénaturer. En somme, revenir à une musique certes faite pour danser, mais que l'on prend
plaisir à écouter. Deuxième album du groupe : Round 2 (2013).
Gospel journey
Faada Freddy (Sénégal), 2015
Cet album fait sans autre instrument que la voix et des
percussions corporelles, est un subtil mélange des harmonies
vocales d’un Bobby McFerrin et de mélodies pop avec un timbre de voix soul à la Otis Redding.
Cinéma :
Bal poussière Henri Duparc (Côte d’Ivoire), 1988
Riche cultivateur d’ananas dans un village, Alcaly dit « Demi-dieu » est marié à cinq femmes lorsqu'il fait la connaissance de
Binta, une étudiante rebelle renvoyée au village. Obsédé par sa jeunesse et sa beauté il est déterminé à la posséder coûte que
coûte. Il réunit ses coépouses et leur annonce sa décision de prendre une sixième épouse. Binta refuse cette union, que ses
parents approuvent, conquis par les multiples cadeaux de leur futur gendre. Elle finit par accepter à condition de pouvoir faire ce qu’elle veut, et va mettre
la concession familiale sens dessus dessous.
Un homme qui crie Mahamat Saleh-Haroun (Tchad), 2010
Tchad de nos jours. Adam, la cinquantaine, ancien champion
de natation est maitre-nageur de la piscine d'un hôtel de luxe à N'Djamena. Lors du rachat de l'hôtel, il doit laisser la place à
son fils Abdel. Il vit très mal cette situation qu'il considère
comme une déchéance sociale. Le pays est en proie à la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir. Le
gouvernement, en réaction, fait appel à la population pour un "effort de guerre" exigeant d'eux argent ou enfant en âge de combattre les assaillants.
Grisgris Mahamat Saleh-Haroun (Tchad), 2013
Alors que sa jambe paralysée devrait l'exclure de tout, Grigris, 25 ans, se rêve en danseur. Un défi. Mais son rêve se brise
lorsque son oncle tombe gravement malade. Pour le sauver, il décide de travailler pour des trafiquants d'essence… Avec
Grisgris, Haroun propose un film urbain et nocturne, pas loin du thriller qui aborde de nouveau la question de la filiation : est-il besoin d’un
lien biologique pour se sentir fils et redevable ?
Timbuktu Abderrahamane Sissako (Mauritanie), 2014
Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les
dunes, avec sa femme Satima, sa fille Toya et Issan, son berger. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime
de terreur des djihadistes. Fini la musique et les rires, les
cigarettes et même le football… Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour
leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou.