ak1990_17_7-8_360-362 (1)

Upload: lucia

Post on 06-Jul-2018

219 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 8/17/2019 AK1990_17_7-8_360-362 (1)

    1/3

    Ann. Kinésithér.,

    1990,

    t.

    17, nO 7-8, pp. 360-362

    © Masson, Paris, 1990

    MÉMOIRE

    Évaluation comparative ymphoscintigraphique du drainage

    lymphatique manuel et de la pressothérapie sur l œdème du

    membre supérieur secondaire au traitement d une tumeur

    mammaire

    J.-C. FERRANDEZ 1), J.-M. VINOT 2), D. SERIN 3)

     1) Kinésithérapeute,

    2

    bis. rue Velouterie, F84000 Avignon. Unité de traitement intensif de l œdème, clinique Saint-Luc, F30400

    Villeneuve-les-Avignon•.  2) Médecin, service de Médecine nucléaire, c H Avignon •.  3) Médecin, clinique Sainte-Catherine, Avignon

    Le drainage lymphatique manuel

      2, 14),

    et la pressothérapie   3, 4, 21) font partie de

    l arsenal thérapeutique des traitements physi

    ques dans la réduction des œdèmes. Le

    problème de la réduction des lymphœdèmes

    des membres est posé par l évacuation de la

    phase liquidienne, mais aussi par celui de la

    résorption des protéines 20,

    9,

    10) stagnant

    dans le milieu interstitiel, et non récupérées

    par la voie lymphatique. L injection d un

    colloïde marqué au Technétium 99 permet

    d obtenir une approchefonctionnelle du pro

    blème de la lymphostase

     1, 4, 11 .

     ntroduction

    L apparition d un œdème du membre supé

    rieur, séquelle radicochirurgicale du traitement

    d une tumeur mammaire fait l objet, à présent

    d un traitement médical et physique satisfaisant

      6 , 7), le traitement physique passe par l associa

    tion du drainage lymphatique manuel, de la

    pressothérapie et de la mise en place de

    contentions 19). Selon les équipes, ces 3 phases,

    sont utilisées avec plus ou moins d i ntensité, les

    auteurs rapportent leur expérience dans une

    étude préliminaire portant sur 40 patientes ayant

    un œdème du membre supérieur, pour lesquelles

    Tirés à part: J.-c.

    FERRANDEZ, à J adresse ci-dessus.

    sont comparés les clichés lymphoscintigraphi

    ques, après drainage lymphatique manuel et

    pressothérapie.

    Matériel et méthodes

    LA LYMPHOSCINTIGRAPHIE

    Il s agit d un examen réalisé dans un service de

    médecine nucléaire 15, 16, 17). Il consiste en l injection

    dans l interstitium d une solution de colloide dont la taille

    permet une résorption et une élimination exclusivement

    par voie lymphatique. Il n appartient pas au kinésithéra

    peute de discuter de l emploi de telle solution, ni de celle

    du marqueur radio-actif. Néanmoins, il faut savoir que

    l étude de la fonction lymphatique nécessite d utiliser un

    marqueur qui, injecté en sous-cutané, se draine par voie

    lymphatique et non veineuse, et qui, par ailleurs, ne se

    fixe pas irrémédiablement aux ganglions. Lors de leur

    traversée, ils doivent les injecter, mais doivent pouvoir

    s en échapper.

    Il est clair que, pour juger de la différence d efficacité

    par la lymphoscintigraphie entre 2 techniques, soit le

    drainage lymphatique, soit la pressothérapie, il faut se

    munir d un cliché de référence qu elles sont sensées

    modifier. Il paraît intéressant de réaliser un cliché qui

    donne une représentation de l activité spontanée du

    système lymphatique du membre à étudier sans que le

    kinésithérapeute ou une autre technique ne soit rentrés

    en jeu. En ce qui nous concerne, nous réalisons un cliché

    dit

    précoce,

    une demi-heure après l injection de colloïde

    marqué. Pendant cette demi-heure, la patiente effectue des

    exercices actifs du membre supérieur. On connaît le rôle

    de l activité musculaire sur les filaments de Leak et la

    motricité de la pompe lymphatique. Le cliché précoce avec

  • 8/17/2019 AK1990_17_7-8_360-362 (1)

    2/3

    une demi-heure de mobilisation donne une représentation

    de la jonction lymphatique de la vie courante.

    A chaque ét lpe du protocole que nous allons décrire,

    chaque cliché lymphoscintigraphique sera en fait constitué

    par deux images. La première, réalisée pendant un temps

    de saisie d'image de 5 minutes, est centrée sur une région

    allant des points d'injection jusqu'au tiers inférieur du

    bras, elle cible donc plus particulièrement le territoire de

    tout l'avant-bras (13). Cette image est réalisée de face,

    la patiente assise, le membre reposant à l'horizontale sur

    une table.

    Une deuxième image est réalisée, la patiente en position

    anatomique, se tenant debout face à la gamma-caméra.

    Cette image est centrée sur la partie supérieure du thorax,

    incluant le creux sus-claviculaire, la région stemale, le

    creux axilaire et le bras jusqu'au niveau du coude. Elle

    renseigne sur les éventuelles injections des ganglions

    axillaires, sus-claviculaires, mammaires ainsi que les voies

    « trans »(9).

     éthodes

    Toutes les patientes ont reçu une injection de nano

    colloïde marqué au Technétium 99 dans les deux espaces

    interdigitaux situés entre le 1er et le

    2e

    rayon, ainsi qu'entre

    le

    4e

    et le

    5e•

    Trois groupes de patientes ont été séparés :

    Groupe

     

    comprenant 28 patientes pour lesquelles la

    séquence a été réalisée de la manière suivante :

    - cliché précoce réalisé une demi-heure après l'injection;

    - cliché réalisé après une demi-heure de drainage

    lymphatique manuel.

    Groupe II

    comprenant 12 patientes parmi le groupe 1

    et qui ont eu en définitive, la comparaison des trois clichés

    suivants :

    - cliché précoce réalisé une demi-heure après l'injection;

    - cliché réalisé après une demi-heure de drainage

    lymphatique manuel;

    - cliché réalisé après une demi-heure de compression

    pneumatique étagée

    à

    pression égale

    à

    50 mmHg

    (TP 35 Eureduc).

    Groupe III

    comprenant 8 patientes, pour lesquelles la

    séquence a été la suivante : .

    - cliché précoce réalisé une demi-heure après l'injection;

    - cliché réalisé après une demi-heure de compression

    pneumatique étagée identique au groupe II ;

    - cliché réalisé après une demi-heure de drainage

    lymphatique manuel.

     ésultats

    CRITÈRES D' AMÉLIORATION

    Nous avons appelé « améliorées » par une

    technique, toutes les images qui, comparées à

    la précédente, mettaient en évidence :

    Ann. Kinésithér. 1990 t. 17, nO 7-8 361

    - un remplissage plus important des collec

    teurs ;

    - un niveau de progression du colloïde plus

    avancé dans le membre;

    - une injection de ganglions non visibles précé

    demment ou objectivement plus marquée par lecolloïde;

    - un nombre de ganglions injectés plus

    important;

    - une disparition du trajet des lymphatiques,

    signant une progression vers le secteur proximal.

    Les améliorations sont mises en évidence par

    les tableaux

    l à

    IV.

    T BLE U

    1. - Efficacité du D.L.M sur le groupe 1 N   28).

    Amélioration de l'avant-bras

    90

    Amélioration du bras

    82

    Injection ganglions axilaires

    60

    Injection ganglions sus-claviculaires

    25

    Injection ganglions mammaires externes

    6

    Injection ganglions mammaires internes

    6

    Injection ganglions axillaires contra-

    10

    atéraux

    T BLE U Il. - Résultats de la pressothérapie après D.L.M

     n

     

    12).

    Amélioration avant-bras

    25

    Amélioration bras

    12,5

    Amélioration ganglions

    25

    T BLE U III. -

    Efficacité de la pressothérapie n  

    8)

    Amélioration avant-bras

    60

    Amélioration bras

    25

    Amélioration ganglions

    37

    T BLE U IV. - Efficacité du D.L.M après pressothérapie

     n   8)

    Amélioration avant-bras

    37

    Amélioration bras

    25

    Amélioration ganglions

    12

  • 8/17/2019 AK1990_17_7-8_360-362 (1)

    3/3

    362 Ann. Kinésith ér. 1990 t. 17 nO 7-8

     onclusion

    Le drainage lymphatique manuel semble, de

    toute évidence, avoir l efficacité la plus marquée

    sur la montée des colloïdes le long du membre

    supérieur ainsi que sur l injection des ganglions.

    Cette observation est à mettre en relation avec

    la finesse du traitement manuel et bien entendu,

    les stimulations ponctuelles sur les zones gan

    glionnaires. Il semble également être le seul à

    être capable de stimuler et de favoriser l ouver

    ture des anastomoses contra-latérales.

    On connaissait à la pressothérapie la vertu de

    déplacer les phases liquidiennes des œdèmes (3).

    Réalisée à une pression égale à 50 mmHg, avec

    le matériel de notre expérimentation, elle appa

    raît avoir objectivement une efficacité sur la

    migration du colloïde. Néanmoins, cette amélio

    ration est retrauvée dans un nombre de cas

    proportionnellement inférieur ainsi qu avec une

    intensité moindre.

    Considérées parfois à tort comme concur

    rentes, les deux techniques du drainage lympha

    tique manuel et de la pressothérapie peuvent être

    utilisées conjointement, à condition que les

    règles de bon sens relatives à la perméabilité des

    racines soient respectées.

     éférences

    1. BAULIEU F., BAULIEU J.-L., SECCHI Y., DABIENS J.,

    BARSOTTI J., ITTI P. - « Factorial analysis of dynamic

    Iymphoscintigraphy

    »,

    in Lower limb Iymphoedema,

    Nuc/ear Med. communie. 1989, la 109-119.

    2. BOUCHET J.-Y . - « Le drainage lymphatique manuel n.

    Méd. Sud-Est, mai 1985, pages n° XXI, hors série, pages

    29, 32.

    3. BRUN J.-P. -

    « Le drainage lymphatique pneumatique. Une

    nouvelle méthode de traitement de l œdème du membre

    supérieur après cancer du sein traité n. M.C.V., septembre

    1983,

    nO

    36.

    4. COMET. - « La Iymphoscintigraphie des membres » J

    Imagerie méd. 1983, 2, 209-217.

    5. DAVID et coll. - « Sequential pneumatic compression for

    Iymphoedema ».

    Arch. Surg. 1985 120 116-119.

    6. FERRANDEZ J.-C. - « Le point sur le traitement de

    lymphoœdèmes des membres

    n

    in Kinépresse, avril 1986

    p.6.

    7. FERRANDEZ J.-C. - « Lymphocedème du membre supé

    rieur secondaire au traitement d u ne tumeur mammaire.

    Étude statistique des résultats du traitement physique »

    Soc. Fr. Cancérol. privé 1988, 7, 65-73.

    8. FERRANDEZ J.-C. -

    «

    Curage axillaire et réduction de

    l œdème du membre supérieur

    n.

    6e journée nationale de

    kinésithérapie respiratoire et cardio-vasculaire, Paris, mars

    1989.

    9. FOLD . - « Insuffisance du système lymphatique

    »,

    in

    Circulation d échange et de retour. Laboratoire Boots Da

    cour, 1984.

    10. FOLD . - « Traitement physique complexe de la stase

    n

    Boots-Decour, 1984. _

    11. FRANÇOIS A., RICHARD C, BOUCHET J.-Y., COMET M.,

    FRANCO A. -

    «

    Mode d action du drainage lymphatique

    chez lespatients porteurs d œdèmes chroniques des membres

    inférieurs

    n.

    Congress International Society of Lymphology,

    Wienn, octobre 1987.

    12. HIDDEN G. - « Anatomie des veines et des lymphatiques

    des membres n in circulation d échange de retour. Éditions

    Boots-Dacour, 1984.

    13. HIDDEN G. - «Physiologiede la drculation lymphatique n

    Anato. clini., 1979, 331-345.

    14. LEDUC A. - « Le drainage lymphatique théorie et prati

    que n Masson, Paris, 1983.

    15. PARTSCH. - « Imagerie des vaisseaux lymphatiques de la

    peau avec la lymphographie indirecte ». Circulation

    d échange et de retour, Boots-Dacour, 1984.

    16. PECKING A. - « Approche de la fonction lymphatique par

    la Iymphoscintigraphie

    ».

    ActuaL angiol.

    1989, 14, 9.

    17. PECKING, LEDOSSAL,CLUSAN, DESPREZ-CURELY, LASRY

    LECLERC DU SABLONS,GUÉRIN. -

    «

    Comportement d un

    colloïde radio-actif injecté dans le tissu interstidel de

    l homme n Boots-Decour, 1984.

    18. ROZTOCIL K., PREROWSKY 1., OLIVIA 1. - « The effects

    of intermittent compression on blood and Iymph fiow rate

    in the lower limba

    ».

    Vasa 1979, 8, 346.

    19. STEMMER R. - « Le traitement compressif en pathologie

    lympho-veineuse

    n

    Boots-Decour, 1984, p. 188 à 197.

    20. TAYLOR AUBREY E. - « Capillary fiuid filtration »

    Circulation res. 1981, 49, 557-575.

    21. TISSOT J. -

    « Le drainage pneumatique

    n. Congrès du

    Groupement Européen de Lymphologie, Montpellier, 1986.