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15 janvier 2015 - Département Finances 1 Les conséquences de la baisse des dotations de l’État SOMMAIRE L’AMF a engagé au début de l’été 2014 une action collective, avec les communes et les intercommunalités, afin d’alerter solennellement les pouvoirs publics de l’impact des contributions demandées aux collectivités sur les territoires, les habitants et les entreprises. L’AMF a adressé à l’ensemble des maires et présidents d’intercommunalité une motion de soutien à ses demandes, à savoir : le réexamen du plan de réduction des dotations de l’État, l’arrêt immédiat des transferts de charges et des mesures normatives, sources d’inflation de la dépense, la réunion urgente d’une instance nationale de dialogue et de négociation pour remettre à plat les politiques publiques nationales et européennes impactant les budgets des collectivités locales. A ce jour, ce sont plus de 15 000 motions de soutien dont 430 votées par des EPCI apportées à l’action engagée par l’AMF. Il ne s’agit pas de remettre en cause la participation des collectivités locales au redressement des comptes publics mais d’alerter le Gouvernement sur les conséquences pour la cohésion sociale et la situation économique nationale de l’ampleur de l’effort demandé. Il s’agit également d’appuyer la demande - commune à toutes les associations d’élus - d’alléger durablement les contraintes pesant sur l’action locale et stimulant la dépense publique locale.

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15 janvier 2015 - Département Finances 1

Les conséquences de la baissedes dotations de l’État

SOMMAIRE

L’AMF a engagé au début de l’été 2014 une action collective, avec les communes etles intercommunalités, afin d’alerter solennellement les pouvoirs publics de l’impactdes contributions demandées aux collectivités sur les territoires, les habitants et lesentreprises.

L’AMF a adressé à l’ensemble des maires et présidents d’intercommunalité unemotion de soutien à ses demandes, à savoir :

le réexamen du plan de réduction des dotations de l’État, l’arrêt immédiat des transferts de charges et des mesures normatives, sources

d’inflation de la dépense, la réunion urgente d’une instance nationale de dialogue et de négociation pour

remettre à plat les politiques publiques nationales et européennes impactant lesbudgets des collectivités locales.

A ce jour, ce sont plus de 15 000 motions de soutien dont 430 votées par des EPCIapportées à l’action engagée par l’AMF.

Il ne s’agit pas de remettre en cause la participation des collectivités locales auredressement des comptes publics mais d’alerter le Gouvernement sur lesconséquences pour la cohésion sociale et la situation économique nationale del’ampleur de l’effort demandé. Il s’agit également d’appuyer la demande - commune àtoutes les associations d’élus - d’alléger durablement les contraintes pesant surl’action locale et stimulant la dépense publique locale.

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I - Les collectivités locales et plus particulierement le bloc communal,assument l’essentiel de l’effort

1) L’effort pèse essentiellement sur les collectivités locales

Le plan d’économies de 50 milliards est réparti de la façon suivante :

Pour 2015, sur 3,67 milliards d’euros, la baisse des dotations pour le seul bloc local s’élèvera à2,071Md€, soit 56,4% de l’effort total.

L’examen attentif des objectifs de réduction du déficit public fait apparaître un objectif deréduction des dépenses chiffré à 11,5 milliards d’euros à l’horizon 2017, soit une réduction desdépenses de l’État équivalente à la réduction des recettes des collectivités locales (loi deprogrammation des finances publiques 2014).

Comme cela a été le cas en 2014, le Programme de stabilité prévoit explicitement que lacontribution des collectivités correspondra en totalité à une diminution des concours financiersde l’État, soit une chute de ces concours de 11 Md€.

Après un gel depuis 2010, le secteur local connait une diminution nette de ses recettestandis que les dépenses des autres administrations ne seront soumises qu’à unemoindre progression.

Pourquoi cette différence ?

Les collectivités locales vont donc fournir un effort beaucoup plus important que l’État et lesadministrations sociales (dont l’accroissement des dépenses sera seulement contenu) etcontribueront seules à une réduction nette du déficit de l’État. Alors que c’est essentiellementl’Etat et les administrations sociales qui pèsent sur les comptes de entreprises, ce sonttoutefois les collectivités locales qui seules connaîtront une baisse nette de recettes.

Etat18 Md€, soit 36%

Collectivités locales11 Md€, soit 22%

Assurance maladie10Md€, soit 20%

Protection sociale11 Md€, soit 22%

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Le tableau ci-dessous récapitule l’évolution des dépenses de l’État à l’horizon 2017. En 2017, labaisse des dépenses de l’État s’élève ainsi à 11,52 Md€, soit quasiment le montant de lacontribution exceptionnelle des collectivités locales au déficit de l’État.

Évolution des dépenses de l’Étaten milliards d’euros

2014 2015 2016 2017Transferts aux collectivités locales 56,86 53,20 49,53 45,86Soit en écart à 2014 - 3,67 - 7,33 - 11,00Total des dépenses de l’État hors charge de la dette etpensions

287,00 282,81 280,81 275,48

Soit en écart à 2014 - 4,19 - 6,35 - 11,52

2) Le bloc communal se voit imposer l’effort cumulé le plus lourd : 15,8 Md€ sur28 Md€

Montant de la baisse pour le bloc communal : 15,8 milliards d’euros

Sur la période 2014-2017, la baisse cumulée de la dotation globale de fonctionnement (DGF) dubloc communal constitue au total un prélèvement sur recettes de 15,8 milliards d’euros, soit56,4% des 28 milliards.

Le bloc communal subit ainsi l’essentiel du prélèvement alors qu’il réalise plus de 63%des investissements publics locaux avec seulement 4,1% de la dette nationale.

Baisse des dotations du bloc communal

Pour 2015, sur 3,67 Md€ de prélèvement pour l’ensemble des collectivités locales, le bloccommunal contribuera pour un montant de plus de 2 Md€ soit 56,4% de l’effort total.

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Contribution des collectivités locales à la réduction du déficit de l’État :3,67 Md€ en 2015

En outre, l’AMF souscrit à l’analyse de la Cour qui indique que l’effort des départements et desrégions ont été compensés par d’autres mesures financières, « Compte tenu de cette légèreaugmentation nette des transferts financiers de l’État, il convient de relativiser la contributionglobale en 2014 des collectivités territoriales à l’effort de redressement des comptes publics ».

L’AMF précise que le bloc communal a été le seul contributeur net à la réduction dudéficit de l’État.

3) Un objectif fragile

La réduction des concours financiers a pour objectif la réduction du déficit de l’Etat. Cetteréduction des dotations permet un affichage immédiat de réduction des dépenses devant l’UnionEuropéenne puisque cette dépense est immédiatement compressible.

Mais la réduction du déficit de l’Etat ne sera effective que si les collectivités locales nerecourent pas à l’emprunt. En effet, il convient de rappeler que le recours à l’empruntannihilerait de fait la réduction des 11 milliards dans les critères de Maastricht. C’est aussi lacrainte exprimée par le FMI dans son Bulletin du 5 juillet 2014.

De même, un recours à l’accroissement de la fiscalité pour compenser le prélèvementcontreviendrait à l’objectif de réduction des prélèvements obligatoires.

II - Les contraintes structurelles du bloc communal

1) La rigidité des dépenses du bloc communal

a. L’inflation des normes imposées par l’Etat fait enfler la dépense

Plusieurs facteurs extérieurs aux collectivités - facteurs sur lesquels elles n’ont pas lamaîtrise - jouent à la hausse sur les dépenses locales :

l’impulsion de politiques publiques par l’Etat impliquant une participation des collectivitéslocales (construction de nouveaux logements sociaux, accès des territoires au haut-débit,rénovation thermique des bâtiments publics, mise en accessibilité des équipements…. Quelleque soit leur légitimité, ces réformes ont un coût qui soulève un réel défi de financement pourles collectivités).

les mesures normatives décidées au niveau national voire européen génèrent une haussedes dépenses qui s’imposent aux collectivités.

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A titre d’exemple, la Cour des Comptes évaluait le coût des normes nouvelles imposées auxcollectivités à 1,3 Md€ en 2012 et le mouvement ne s’est toujours pas arrêté. Sur la période2013 - 2016, le coût pour les collectivités des mesures présentées à la Commission consultatived’évaluation des normes (CCEN), pour l’essentiel liées aux textes d’application du Grenelle etaux textes relatifs à la fonction publique, s’élèvera à plus de 2 Md€, sans même que soient prisen compte dans cette estimation :

le coût de la réforme des rythmes scolaires, désormais évalué à environ un milliard d’eurospar an,

le coût de la revalorisation de la rémunération des fonctionnaires de catégorie C, le coût de la hausse de la TVA (peuvent être impactés par exemple les services des

déchets, de l’eau et de l’assainissement).

Malgré les initiatives déjà prises (création de la CCEN notamment), l’inflation des normesperdure et les politiques publiques nationales continuent de stimuler la dépense locale.

Avec des ressources en chute et des dépenses soumises à une pression à la hausse, c'est doncà un effet de ciseau d'une ampleur sans précédent auquel les collectivités locales vont devoirfaire face.

b. Taux d’inflation des dépenses du bloc local

Cependant, les budgets locaux continuent d’être soumis à un effet de ciseaux sur leursdépenses de fonctionnement. En effet, outre les charges transférées par l’Etat évaluées à 1,3Md€ par an par les Rapports de la Cour des Comptes, les éléments constituant la dépenses descollectivités locales (énergie, contrats de services, matériels, GVT, etc.) subissent une inflationplus importante que l’inflation hors tabac calculée par l’INSEE. Ainsi, l’indice de prix desdépenses communales1 est plus dynamique que l’inflation hors tabac.

Ainsi, l’indice des prix des dépenses communales reste supérieur à l’inflation hors tabac :

ANNEEIndice des prix des

dépenses communales

Revalorisationdes bases

fiscales

Inflation horstabac

2006 3,50 % 1,80 % 1,6 %

2007 3,70 % 1,80 % 1,5 %

2008 3,70 % 1,60 % 2,8 %

2009 2,60 % 2,50 % 0,1 %

2010 0,60 % 1,20 % 1,5 %

2011 1,80 % 2,00 % 2,1 %

2012 1,40 % 1,80 % 1,9 %

2013 0,50 % 1,80 % 0,7 %

2014 1,40 % 0,90 % 0,3 %

Cet indice révèle que la progression des dépenses supportées par les budgetscommunaux résulte de la hausse mécanique des prix et des décisions gouvernementalesen matière par exemple de frais de personnel (point d’indice fonction publique, taux de lacontribution CNRACL).

1 L’indice de prix des dépenses communales reflète le prix du « panier » des biens et services constituant la dépense communale.Son évolution permet donc d’évaluer la hausse des prix supportée par les communes, indépendamment des choix effectués entermes de niveau de dépenses. L’analyse de la dynamique de cet indice spécifique confirme que les acteurs publics subissent surlongue période une « inflation » plus vive que celle des ménages en raison des spécificités de la dépense publique communale.L’indice des prix des dépenses communales est consultable sur le site www.amf.asso.fr

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Evolution de la DGF, du panier du maire et des bases fiscales

2) La mutualisation permettra de contenir les dépenses mais pas de compenserla baisse

Les élus entendent utiliser tous les leviers d’action disponibles afin de réduire la dépense locale.En plus de la poursuite des processus déjà engagés pour limiter les coûts de gestion (gestionprévisionnelle des effectifs et des compétences, développement des services achats pouroptimiser la dépense, valorisation du domaine, rationalisation des investissements…), ils sontprêts à poursuivre le double mouvement :

de mutualisation de l’action locale (par la mise en commun des services et des personnels auniveau d’un territoire intercommunal),

de rationalisation des structures locales (rationalisation de la carte intercommunale,syndicats, etc.).

La mutualisation des services et personnels, déjà mise en œuvre dans de nombreusescollectivités depuis plusieurs années, a été facilitée par la mise en place d’outils juridiques quin’existaient pas jusque-là, avec la loi du 16 décembre 2010 (loi de réforme des collectivitésterritoriales). D’autres mécanismes souples de mutualisation doivent aussi être rendus possiblesentre communes et entre EPCI.

Au niveau du bloc communal, le mouvement de rationalisation est engagé depuis 1999 et lescommunes et leurs structures intercommunales ont déjà montré leur mobilisation et leurcapacité d’adaptation.

L’AMF reste chef de file du processus de mutualisation entre communes etintercommunalités dans le cadre de la modernisation de l’action publique. C’est avec leprésident de l’AMF que la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, MaryliseLEBRANCHU a confié à deux inspections générales (IGF et IGA) le soin de réaliser une étudesur ce sujet. Menée dans le cadre de la modernisation de l’action publique (MAP), cetteévaluation montre que le processus de mutualisation n’est pas synonyme systématiquementd’économies.

-10,00%

-8,00%

-6,00%

-4,00%

-2,00%

0,00%

2,00%

4,00%

6,00%

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Indice des prix ds dépensescommunales

Revalorisation des bases fiscales

Evolution de la DGF descommunes

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Il convient de mesurer à leur juste valeur les économies pouvant être dégagées par lamutualisation. Si elle est pertinente pour les services supports des collectivités, elle ne pourrapas toujours être étendue aux services de proximité tels qu’une crèche, une école, un service demaintien à domicile, un centre de loisir… Or, c’est pourtant dans ces services que résident lesprincipaux effectifs. C’est pourquoi la mutualisation permettra de contenir les dépensesmais pas de compenser la baisse.

En parallèle, la proposition de loi sur les communes nouvelles, actuellement en discussionau Parlement, témoigne d’une volonté de réforme des élus locaux dans ce domaine.

Enfin, la concertation, la gestion de proximité et la libre détermination du bon niveau d’exercicedes compétences entre les communes et l’intercommunalité (intérêt communautaire) doiventêtre préservées car elles sont les gages d’un développement économique et social économesen deniers publics.Ces éléments doivent guider l’ensemble des réformes envisagées. L’intercommunalité à marcheforcée peut coûter cher, car elle ne produit pas nécessairement d’économies d’échelles, maispeut aboutir à une surenchère des services. Seule l’intercommunalité fondée sur la concertationentre tous les acteurs permet d’éviter cet écueil.En cette situation de crise, la commune et son intercommunalité de projet sont des acteurs deproximité en prise directe avec les réalités du terrain, avec la crise économique, le chômage.

III - Baisse prévisible des investissements

1) Une baisse des investissements estimée à 30% entre 2013 et 2017

15,8 milliards de prélèvement sur recettes, c’est une année de recettes réellesd’investissements. La marche est donc bien trop haute. L’ajustement se fera d’abord par labaisse, voire l’arrêt de la commande publique Ces dépenses sont en effet immédiatementcompressibles : les nouveaux projets ne seront pas réalisés cette année, les programmespluriannuels d’investissement risquent d’être étendus dans le temps, les rénovations, les ZAC etautres aménagements reportés à plus tard.

Un risque systémique pèse sur l’investissement et sur l’économie du pays puisque le bloclocal est le premier maître d’ouvrage du territoire avec plus de 63% des investissementspublics locaux à lui seul.La réduction des dotations de l’Etat risque d’avoir un effet domino sur l’économie nationale etla question de pose de savoir si la réduction aussi drastique des dotations de l’Etat ne finira paspar coûter plus cher au pays en termes de baisse de la croissance et d’augmentation duchômage.

Or, une baisse de 10 % des dépenses d’équipement des collectivités = 0,2 point decroissance en moins.

Analyse conjointe de l’AMF et de la Banque Postale (étude sur les finances des communeset des intercommunalités – Bilan et projections 2015-2017 - Novembre 2014)L’étude estime la baisse des investissements à 7,4% en 2014 pour le bloc communal et unemême baisse en2015. La baisse serait encore plus forte pour les communes avec -10,2% en2014 quand les groupements enregistreront une baisse de 5,6%.

La Banque Postale indique que cette prévision est fondée sur : le contexte économique contraint et l’atonie des recettes fiscales, la baisse des dotations.

Ainsi, les investissements enregistreraient une baisse de 30% de 2013 à 2017.

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Analyse de la Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales (L’évolution des financeslocales à l’horizon 2017 ; rapport d’information de MM. Philippe DALLIER, Charles GUENÉ etJacques MÉZARD, fait au nom de la délégation aux collectivités territoriales novembre 2014).Le rapport conclut notamment que « la baisse des 11 Md€ ferait de l’impasse financière lasituation de droit commun des collectivités, et que le retour des dépenses de fonctionnement aurythme de l’inflation ne suffira pas »

Pour les collectivités qui ont peu de marge sur les investissements, ce sont les services à lapopulation qui seront immédiatement impactés.

Prospective réalisée à partir des taux de progression envisagés par l’Etat : épargne àzéro en 2017

L’AMF a réalisé une prospective sur les comptes des collectivités du bloc communal à partir desévolutions envisagées par l’Etat.

Ainsi, deux hypothèses d’évolution des dépenses ont successivement été envisagées parl’Etat : une hypothèse d’évolution dans le projet de loi de programmation des finances publiques

2014-2019 de 1,20% en 2014, 0,3% en 2015, 1,8% en 2016 et 1,9% en 2017 ; une hypothèse d’évolution des dépenses plus importante dans le texte voté avec 1,20% en

2014, 0,5% en 2015, 1,9% en 2016 et 2% en 2017.

Si l’on suit les projections les plus sévères pour les collectivités locales, c’est-à-direcelles qui prévoient l’augmentation la plus faible des dépenses telles qu’établies parl’Etat dans le projet de loi de programmation des finances publiques : le bloc communal dans son ensemble se retrouve avec une épargne nette nulle en 2017, les investissements locaux enregistrent une baisse de 30% entre 2013 et 2017.

2) Les impacts sur le tissu économique

Les interventions des collectivités accompagnent également les entreprises dans les territoires :le développement de services publics pour les salariés, l’aménagement de l’espace, lesdispositifs d’allègements fiscaux…, sont autant d’outils contribuant à favoriser l’accueild’entreprises et de commerces, et par conséquent à soutenir l’emploi.

a. Montant des dépenses des communes et des EPCI, en faveur du tissu économique

près de 21 Md€ pour l’aménagement, les services urbains et l’environnement, plus de 12,5 Md€ pour la culture, le sport, la jeunesse, plus de 7,8 Md€ pour l’enseignement et la formation, plus de 3 Md€ d’interventions sociales et de santé, plus de 3 Md€ d’actions en faveur des familles, plus de 1,3 Md€ d’action en faveur du logement, près de 2,2 Md€ d’actions économiques.

en milliards d'euros 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Dépenses réelles de fonctionnement hors intérêts

de la dette81,70 3,30% 84,40 1,20% 85,41 0,30% 85,67 1,80% 87,21 1,90% 88,87

Recettes de fonctionnement -Ponction DGF 102,60 1,66% 104,30 0,10% 104,41 -0,97% 103,40 -0,96% 102,40 -0,91% 101,47

dont impôts et taxes 58,90 2,89% 60,60 1,30% 61,39 1,30% 62,19 1,30% 62,99 1,30% 63,81impôts locaux 48,10 3,95% 50,00 1,30% 50,65 1,30% 65,85 1,30% 85,60 1,30% 111,28

autres impôts indirects et taxes 10,80 -1,85% 10,60 1,30% 10,74 1,30% 10,88 1,30% 11,02 1,30% 11,16

dont concours de l'Etat 28,00 -1,07% 27,70 -3,21% 26,81 -7,53% 24,79 -8,14% 22,77 -8,61% 20,81dont DGF 23,50 0,43% 23,60 -3,56% 22,76 -9,10% 20,69 -10,02% 18,62 -10,83% 16,60

Poncti on DGF 0,84 2,072 2,072 2,016

Péréquation et compensations fiscales 4,50 -11,11% 4,00 1,30% 4,052 1,30% 4,10 1,30% 4,16 1,30% 4,21

Autres recettes de fonctionnement 11,80 2,10% 12,00 1,30% 12,16 1,30% 12,31 1,30% 12,474 1,30% 12,64

Epargne de gestion 20,90 -4,78% 19,90 -4,55% 19,00 -6,67% 17,73 -14,32% 15,19 -17,01% 12,61Amortissement de la dette 7,6 7,90 8,26 8,55 8,85 9,05

Intérêts de la dette 2,9 3,00 3,1 3,2 3,3 3,4

Epargne nette 10,40 9,00 7,64 5,98 3,04 0,16

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Bien loin de l’image de collectivités dépensières et mauvaises gestionnaires trop souventvéhiculée dans les medias, les collectivités du bloc communal, par leur proximité du terrain, ontun rôle majeur de cohésion sociale et de soutien à la croissance économique.

b. Des aides directes et indirectes

Les collectivités du bloc communal, par leur proximité du terrain, ont un rôle majeur de cohésionsociale et de soutien à la croissance économique.La baisse des ressources impactera les aides du bloc communal au tissu économique. Aidesdirectes et indirectes risquent d’être réduites.

Parmi les aides directes, le bloc communal risque de devoir réduire : les montants des subventions, prêts, avances : participation des communes aux primes de

création d’entreprise, primes à l’emploi, etc… accordées par la région ; sous certaines conditions, les communes peuvent également accorder des subventions à des

associations, ce qui peut générer de l’activité économique ; les garanties d’emprunts accordées, le soutien apporté au développement des pépinières d’entreprises, aux commerces de

proximité via le FISAC2, etc…

Aides indirectes : mise à disposition de locaux, de terrains pour les entreprises, création de ZAC, accès au marché du travail : dans le choix de leur implantation les entreprises regardent

aussi les services mis à disposition de leurs salariés (crèches, écoles, transports). Lescommunes et EPCI garantissent ainsi l’accès de tous au marché du travail : dans le choix deleur implantation les entreprises regardent aussi les services mis à disposition de leurssalariés (crèches, écoles, transports, commerces de proximité).

IV - Les propositions de l’AMF pour préserver l’investissement local

1) Volume et étalement de la contribution

Forte des soutiens recueillis auprès de ses adhérents (soutiens qui continuent d’ailleursd’arriver), l’AMF réitère sa demande formulée dans sa résolution adoptée au 97ème Congrès desMaires et Présidents d’intercommunalités de novembre dernier afin que le montant total de lacontribution imputée aux collectivités soit réajusté à la baisse dès 2016 et étalé dans letemps : cette demande sera portée lors de la prochaine réunion avec le Premier ministreannoncée fin janvier.

L’AMF continue de demander un étalement de la contribution sur plus de trois ans, la réformeterritoriale n’ayant pas encore produit ses effets. Cette demande est en phase avec lesdernières annonces sur la faible croissance économique annoncée pour 2015.

Il est actuellement envisagé de répartir la contribution de 11 Md€ par tiers sur 3 ans, avec desprélèvements de 3,6 à 3,7 Md€ chaque année.

Le Programme de stabilité annonce des mesures destinées, en générant des économies, àaccompagner la diminution des ressources : mesures de rationalisation au sein du bloc communal (loi MATPAM et projet de loi clarifiant

l’organisation territoriale de la République) ; mise en place du Conseil National d’Evaluation des Normes.

2 Le Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce (FISAC) soutient les commerçants, artisans et prestataires deservices qui souhaitent créer, maintenir, moderniser, adapter ou transmettre une entreprise de proximité. Son financement estassuré par l’État, la CCI, la commune ou l’EPCI ; sa gestion est assurée par la commune ou par l’EPCI.

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Or la plupart d'entre elles, en particulier celles concernant la rationalisation territoriale, n'aurontd'effet potentiel sur les dépenses locales qu'à moyen terme, alors que la réduction desressources est immédiate.

L’allongement de la période de contribution et la limitation du prélèvement en début de périodepermettraient de faire concorder de manière plus adaptée le rythme de diminution des recetteset celui de mise en place des mesures génératrices d’économies.

2) Arrêt immédiat des normes nouvelles coûteuses pour les budgets du bloc communal

L’AMF demande que la diminution des concours financiers s’accompagne impérativement demesures supprimant les sources d’inflation de la dépense locale. La réduction des dotations del’Etat implique nécessairement que ce dernier n’impose plus de normes supplémentairesinduisant des dépenses, mais au contraire les réduise.

L’AMF propose la traduction dans les faits du « choc de simplification». En effet, l’Etat ne peutpas contraindre les collectivités à dépenser beaucoup moins tout en augmentant la dépensepublique par des transferts de charges non compensés ou des normes coûteuses. Le poids desnormes nouvelles est estimé à 1,4 milliard d’euros en 2013 selon la Cour des Comptes.

3) Sanctuariser les recettes d’investissements : Fonds d’investissement et FCTVA poursoutenir l’activité

a. Le fonds d’investissement

L’AMF avec le CFL proposent d’affecter une partie de la baisse des dotations à un Fondsd’investissement destiné aux collectivités locales, en évitant une gestion centralisée.

b. FCTVA

L’AMF se félicite du maintien en 2015 du FCTVA hors de l’enveloppe normée des dotations del’Etat, et de l’actualisation de son taux pour tenir compte de la réfaction européenne quirépondent au courrier adressé par l’AMF à M. Manuel VALLS le 3 juillet dernier. Il convient derappeler encore une fois que l’essentiel des dépenses sont assujetties à la TVA, TVA qui n’estni récupérée, ni compensée dès lors qu’il s’agit de dépenses de fonctionnement.

L’AMF attend la réponse de l’Etat sur les deux autres demandes exprimées dans ce courrier :

le raccourcissement du délai de remboursement du FCTVA, la généralisation à toutes les collectivités de son versement l’année même de la dépense.

Rappel :Actuellement, trois régimes de versement coexistent :

- perception du FCTVA en année N : concerne les communautés de communes et d’agglomération,ainsi que les communes nouvelles ; 11 % des attributions de FCTVA (attributions versées en 2011) ;

- perception en N + 1, pour les collectivités bénéficiant du versement anticipé mis en place dans le cadredu plan de relance en 2009 : 69 % des attributions de FCTVA ;

- perception en N + 2 : 20 % des versements de FCTVA.

Cette mesure, en allant jusqu’au bout du dispositif mis en place en 2009 dans le cadre du plan de relance(versement anticipé du FCTVA en n+1) permettrait d’harmoniser les régimes de versement du FCTVA. Sielle génère un coût élevé pour l’Etat sur les années de transition, cette harmonisation serait à terme unesource de simplification de la gestion du FCTVA pour les préfectures et les services de l’Etat.

A l’exception des années 2009 et 2010, les crédits du FCTVA ont toujours été situés en dehors del’enveloppe normée des concours financiers. C’est sur la proposition du rapport Carrez-Thénault sur lamaîtrise des dépenses locales (mai 2010) qu’il a été mis fin, en 2011, à ces deux années dérogatoiresd’intégration du FCTVA dans l’enveloppe.

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CONCLUSION

L'association des collectivités à la définition des objectifs nationaux de financespubliques permettrait aussi de développer les discussions sur l’investissement local

L’AMF s’oppose à la fixation d’un plafond en termes de dépenses des collectivités locales,contraire à l’autonomie, et sans lien avec les réalités locales. Par ailleurs, le plafond dedépense englobe les dépenses d’investissement dans les prospectives gouvernementales, cequi n’est pas souhaitable.L’AMF demande une clarification des relations financières entre l’Etat et les collectivitéslocales.L’AMF réitère à ce titre son souhait de mise en place d’une conférence nationale del’investissement public réunissant l’Etat et les collectivités localesL’AMF demande l’instauration d’un véritable dialogue dans la préparation des décisionsconcernant le bloc local, ainsi que la réalisation préalable d’études d’impact.