1887 10 22 l'idée ouvrière
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PREMIÈRE.ANNÉE, N° 7 c r-N o;, ;è M iïlr im ESDu;22;ÀU;2d^p^y|È|^|^ _
Nous rappelons a la pressé Bourgeoise et à la population Hâvraise, que nous mettons à leur dïspositiorï
une colonne de notre journal— né pouvant faire plus vu son exiguïté
—pour y réfuter nos idées ,
et nos théories. Les articles devront être signés; et seront publiés iii-extënso.'
Nous prions nos amis et dé-
positaires qui ne nous ont pasencore soldé, de bien vouloiradresser le produit dé leur venteâ rADMINISTÏtATElïR.
M EETI NG
DE PROTESTATION
Nos amis de la Ligue des Aoti-'
patriotes vont organiser un meeting&Paris pour protester contre les tor-
tures que nos gouvernants font su-
bir aux détenus politiques. A ce su-
jet ils nous prient d'ouvrir une sous-
cription dans Vidée Ouvrière pourles aider dans leur propagande.
Nous nous associons aux compa-
gnons de Paris, et Vidée Ouvrière
fait appel à tous les travailleurs
conscients, pour les aider dans ces
justes protestations. Ii n'est pas un
coeur humanitaire, qui ne s'indignecontre cette façon cynique de se dé-
barrasser des hommes qui ont la
franchise de dire tout haut ce quetout le monde pense tout bas.
Il faut que tout ce qui se fait
dans l'ombre j entre ces murs infects
et puants, soit porté à la connais-
sance du peuple.Il faut que le monde entier sache
que dans les prisons de notre soi-
disant république, les détenus poli-
tiques sbfït traités comme autre-
fois l'Inquisition traitait les héréti-
ques. Si le bûcher n'existe plus ni
là torture, nos bons bourgeois ontinventé d'autres procédés, quiMs^sent bien .loinderrière'eux les atro-v"cités des Doges de; Venise, La faim,la privation d'air, les: tortures
physiques et morales, sont trop
mesquines pour la nouvelle aristo-
cratie financière.
POUR LES DÉTENUS 1
Souscription pour l'organisation d'un
Meeting de protestaion contre les
tortures quesubissent léscon-
damnés politiques
Vidée Ouvrière '. . . . 1 fr.Une Révoltée ... . Ofr. 10
Une Révolutionnaire consciente. . Ofr. 25
Total.... lfr.35
Toutes les souscriptions qui nousseront adressées, nous les ferons
parvenir à la Ligue des Anti-Patri-otes.
LA CURÉlï
Nous assistons à un bien ignoble
spectacle, depuis que la bourgeoi-sie préside à nos destinées. Il était
de mode au lendemain de la chute
de l'empire de flétrir lés honteë de
cet infâme régime et de lui opposerles vertus républicaines. Charlata-
nisme pour faiïe gpber au peuple la
nouvelle pilule. Tout gouvernementest corrupteur, par ce là seul qu'ilest gouvernement. . *
Comme la République actuelle
n'est rien autre que l'empire, avec
étiquette: différente; un avilissement
moral, une corruption inouïe, une
vergogne sans égale, devait être le
terme logique de son développement.Ainsi est-il de tous les gouverne-
ments, qu'ils soient de droit divin
où de droit populaire, qu?|ls émanent; de la sainte ampoule ou du suffrage
universel; tous s'ëhfeïrènt dans la
fange,> '/""
Sans remonter au delà du XIXe
siècle, sans rappeler les turpitudes; du règne de Louis XV qui précédée: rent la révolution de 1789 et 1893;;j la demi douzaine de gouvernementsque la France a subis depuis 80 ans
; tous sans exception sont tombés; sous le haut le coeur de dégoût queleur crapulerie inspirait au peuple.
Aujourd'hui toutes les formes du
gouvernement on t été mises à l'essai";, toutes sô sont trouvées aussi défee^!tueuses; entraînant les mêmes maux,lDéjà la vcritique' expérimentale du'peuple avait réduit a. l'absurde les .
\ gouvernements de forma esBentàëlïfe ,nient autoritaire, ceux de droit divin
Elusoù moins mitigé : la monarchie
ourbonnienne fait rire, les d'Orlé-ans sont ignobles; les Bonaparteinfâmes. Les partisans de ces fer-mes antidiluviennes ont des appétitsde grands sauriens qu'ils voudraientsatisfaire, c'est là toutes leurs con-victions.
Restait une autre forme de gou-vernement, le parlementarisme. Lesamis du peuple, (d'ailleurs bourgeois)qui rêvaient de faire son bonheur etne cherchaient que le leur, prônè-rent ce système ; il leur permettaitde jouir autant qu'an autre en y à*
joutant l'inestimable avantage d'êtretotalement les maîtres ; à la richessequ'ils détenaient précédemment ilsajoutaient le pouvoir5 tous leursvoeux étaient réalisés.
'
Dès lors disaient-ils, avec ce puis^sant levier, le suffrage universel;plus n'est besoin au peuple de re-,courir à ses muscles pour se; faire
! rendre justice. La route de l'huma-nité au lieu d'être couverte dé ron^ces et.d'épines, sera un grand bou-leyaçd tout macadamisé, peut-êtremême pavé en bois;
Mais combien la réalité devait-êtredifférente de ce mensonge intéressé
que lés farceurs du libéralisme fai-saient bonacement avaler au peuplé !Nous le savons aujourd'hui.
Depuisdi* sep antvno^s assis-
LIDÉE OUVRIÈRE-
tons à des saturnales qui remettenten mémoire les plus mauvais joursde l'histoire des peuples.
Et d!abord quels seront nos maî-
tres, ou style officiel, ceux,qui au-
ront la lourde tâche de s'occuper de
nos intérêts ? Centres gauches, op-
portunistes et radicaux se ,,dispu-tent la timbale ; tous gaurets avi-
des de se gorger à l'auge gouverne-mentale grognent à qui mieux mieux.
Ils ont les dents longues et vou-
draient s'engraisser au plus -vite,craignant que dans" quelques heuresd'autres ne viennent prendre leur
place.Ils fcmt beaucoup de bruit, les di-
vers clans s'invectivent mutuelle-
ment, afin d'amuser la galerie, qui
distraite, les laisse s'emplir ventre
et poches. Ils ne sont d'accord quesur Un point, la Curée.
Les purs des purs, ou du moins
ceux qui se donnent tels* ne valent
pas mieux que lès autres. Des plusmodérés au plus intransigeants, une
idée séiilë 1§s domine, gruger le
peuple. La bande des Lefebvre-Ron-
cier, desWilson,desMarsoulan, des
Caffarel et Cic, est légion.Au peuple de voir s'il veut garder
longtemps encore celte vermine quile ronge. Il lui suffirait d'un brin de
bonne volonté pour s'en débarras7ser. Espérons que, écoeuré,, il, se
mettra à la besogne, et ce jour-là ne
s'amusera pas à nettoyer les éca-
rtes d'Augias avec dés plumeaux.Quant a nous nous rappelerons le
mot d'Anarcharsis Cloots : France
débarrasse-toi des individus !>et,
l'appropriant à la circonstance nous
dirons : France débarrasse-toi de
la gale !
Al X MALHEUREUX
Venez,vousaccabl'ssous le fahi des misères,Nouspublionsledroitde vibre en travaillant,Nousdonnon*,ôvertusqu'enfermentlesGlossairesTonsensinexpliqué*fier, fraternel,vaillantlLa faute est-aileà nom, ditet tortionnaire»,Si l'êtreinsatiableaffamela cité?Si tantdchaillonntuxprèsdesmillionnairesVouscrtent: fiendtsl*pain,purcrainteo'tcharité!
Toutautreestnotrevoix,lesberceauvetlescrèchesN!ontrim à redouterdenosdésirsardents,Nousfêtomlespéranceendes oasisfraîches,Semeurs,laterreàtous,nosvoeuxsontfécondants!Commevousbuthérons,nous partonsla cognéeOàfarbredoittomberfour d'utiles travaux;Pourrehausserta vigneet ton sangterreignée,Nousversonsta liqueurendesbanquetsnouveaux,
Quandnousallonsainsivert d'autresdestinées,QuandPOUSdisons:Mortelslevez-vousradieuxl
Sanctifiezlavie; etde vas maisonnéesChassezlesImposteurs,l'êgosme,te*ditux,Plusdesoldatscruelssortis4evo%entrantes,Plusd'otjrts.plusdegueux,plusdetombalssan~
| (liants,|
Peuplesc'esttropsouffrir,nonplusdefunérailles,Laterreestpourlespeuplcsccquut lechênegland.,
L E X T R E
;'• D/E>/P;/Â Ri S.
L'agitation en faveur dès condam-nés à mort de Chicago commence à
prendre ici bonne tournure. De tousles groupes de révolutionnaires lesanarchistes seuls et quelques grou-pes indépendants ont tenu à affirmerleur solidarité avec les américains.
Dimanche a eu lieu le premiergrand meeting ; il s'est ténu salle
Fayié, près dé 3i00Ô personnes, y:assistaient. Dans désdiscours éner-
giques et colorés, les divers orateurs
qui se sont succédés ont démontrel'identité de l'exploitation dans tousles pays.
Un compagnon a lu la défense de
Spies^ ou mieux l'accusation qu'illance à ses bourreaux. Avec une ar-
gumentation serrée il met en ïumièrël'affreuse misère des travailleurs des
Étàts'-Unis, l'exploitation inexorablesous laquelle il leur faut courber latète. Cette lecture a été accueillie
par un tonnerre d'applaudissements.A la sortie, les camarades s'étaient
donnés rer.dez-vous salle des Trois-
Lions, 86, boulevard de Belleville,pour s'entendre afin d'organiser unautre meeting. Ils restèrent deuxheures dans l'établissement de cinqà sept, au nombre de 350,. Petit à pe-
; tit, la salle se vidé, il n'y avait plusqu'une cinquantaine de compagnonsquand un ami entra annonçant à
ceux;qui restaient, que l'on assom-mait les camarades sur le boule-vard.
Le fait était monstrueusement e-xact ; sans provocation aucune unebande de 50 sergots environ s'étaitruée sur uue demi-douzaine d'anar-
chistes qui ne songeaient qu'à ren-trer chez eux.
Il parait que les assommeurs de
Gragnon cherchaient le compagnonMéreaux, le gérant du -Révolté. Ilsont une manière à eux de chercher
quelqu'un.Les camarades sortent de l'éta-
blissement pour porter secours àleurs amis.
Un groupe de jeunes gens, voyantle développement de police, crie :« Mort aux vaches ! Mort aux ser-
gots ! » Ceux-ci,-alors, se précipi-tent, sabre au clair, sur tous les pas-sants.
Méreaux, qui était sorti avec eux
fût dès qu'il parut sur le pas de la
porte, désigné par un mouchard auxassassins qui se précipitent sur lui
le sabre au clair. Il fait quelques pas
pour se dégager, mais serré do près
par les poursuivants, il n'a que le
temps de tirer deux coups de revol-
ver. Les agents effrayés s'effacent
contre le mur. Méreaux, s'attendant
$ une riposte de leur part, recula de
d̂eux*ou/êois pas ëttqmba au milieu
Mes ajgèntsVqui étaient embusqués
derrière lui. Si notre §mi avait enconscience de la situation, il pouvaitse sauver en poursuivant sa rpùteet faisant feu sur les agents q&) luiavaient livré passage. ; ; ?Vtl<sLorsque ces derniers furent maî-
tres, de lui, ils le frappèrent de plu-sieurs conps de sabre à la tête, au
ventre, etc.Parmi les compagnons, plusieurs
ont été gravement atteints ; entreautres; un jeune homme de 18 ans
qui atteint au bas ventre, s'est af-faissé. Il a fallu le transporter chezlui dans une voiture.
*Quant aux assassins de Gragnon,il n'y en a eu que deux trop légère-ment blessés.
I_E HAVRE
On nous transmet la note suivante :
Camarades de Vidée Ouvrière,
Il se passe en ce moment au Hâr-vr» un fait incroyable. Une maisonde Paris Jenselme et Ciovient d'en-
treprendre des travaux. Sa pre-mière besogne a été de diminuerle prix de l'heure. Non contente de
cela, elle bafoue les règlements de-
puis longtemps établis par ies ou-vriers et hommes compétents, mem-
bres de la chambre de commerce.Nous ne pouvons comprendre que ,l'on vienne de la capitale des Arts
pour faire marcher des travailleurs
,en arrière.
Nous comprenons l'indignationde nos amis, et nous leur feronsseulement remarquer que ce fait est
général, que l'exploiteur d'où qu'il
soit, cherche par tous les moyenspossibles à rendre la situation destravailleurs de plus en plus précaire.Quand aux contrats que les ou-
vriers ont fait pour tâcher de semettre en garde contre les préten-tions de ceux qui les exploitent, ils
peuvent être certains que les patrons,n'en tiennent aucun compte, car la
féodalité mercantile la pire des aris-
tocraties, envahit la société et fait
rétrograder la civilisation. Le capi-tal écrase, absorbe la petite indus-
trie, le petit commerce, les petites,fortunes : un peuple de citoyens se
transforme à vue d'oeil eh un peupled'esclaves.
D'autant plus nous produisons,d'autant plus nous sommes pauvres:et quand après avoir longtemps tra-
vaillé, longtemps produit, nous
n'avons rien à manger, le capita-liste profite de la circonstance pourdiminuer les salaires et dire aux ou-
vriers on ne travaille plus. C'est le
rôle des Caffarel, aux ouvriers à avi-
ser à se passer d'eux.
Nous consacrerons prochaine-ment un article à, ce sujet,...la ques-tion mérite toute; notre attention;nous donnerons donc satisfaction
LIDËE OUVRIERE IIÏÎ
aux ouvriers qui ont bien voulunous faire cette communication.
Nous avons reçu une plainte desouvriers du port au sujet du procé-dé dont se font les bordées du ma-tin. On n'observe pas les règlements,et on ne 'tient aucun compte de leursréclamations.
Nous prions nos amis du port denous renseigner sur les heures et la
façon dont on lés malmène, quandnous aurons reçu ces renseigne-ments, nous nous ferons un devoir
de.consacrer un article spécial à ce
sujet.Néanmoins nous sommes assurés
que leurs employeurs ne tiendrontaucun compte de leurs protesta-tions ; mais ils verront que nousfaisons tout ce que la presse ou-vrière peut faire, et ils comprendrontque le temps des protestations est
passé, et que le seul moyen d'obte^-nir ce que l'on demande, c'est demettre à exécution ce que l'on
pense. Une bonne tricotée de boisvert vaut mieux que cent protesta-tions, et avancera f heure où nousn'aurons plus ces iniquitds à com-battre.
»« «
Dimanche prochain, conférence
publique salle Franklin, à 3 h. du
soir, sur la caisse civile de retraite,les prévoyants de l'avenir ; par M.
Julien, avocat-député de Loir-et-Cheret M. Duehemin, membre du comitécentral. Sous la prèsidunce de M.
Georges Martin, sénateur de la Seine.
Entrée 25 centimes.
LES VESSIES SONT-ELLES DES
LANTERNES ?
C'est pourtant ce que voudraient
nous faire croire les bourgeois Ha*vrais. Déjà ils nous avaient gratifiéd'un congrès mutualiste, mais cettefois la question est ^changée, c'estsur les prévoyants de l'avenir qu'ilsvont tabler,, nçiiusne* manqueronspas d'aller entendre ce qu'ils vont
proposer pour améliorer le sort désouvriers. Ils ne diront pas que noussommes de parti pris leurs adver-
saires, que nous taisons ce qui ëstscontraire à notre manière de voirles choses: Non, nous ^cherchons'a lumière, nous prenons ce qui estbon sanë regarder d'où nous vient1e progrès. Et ptris nous voudrions"
que tous les travailleurs se rendis-sent à ces conférences, car nous
sommes certains qu'après, avoir en-tendu les conférences bourgeoisesles ouvriers sortiront écoeurés ; etcomment en serait-il autrement ?
Voilà des députés, des sénateurs
qui ont tout ce qui faut, à qui' rienne manque pour être heureux. Voi-là des individus qui vont nous dire
que nous devons penser à l'avenir,que pour éviter; là misère, il fautfonder des caisses de secours, etsurtout respecter les institutionsétablies ; que là seulement est lastabilité du travail.
Tout çà messieurs les gouver-nants c'est très beau sur le papierou dans une conférence, mais de làà la pratique il y a loin., C'est trèsheau de ciré aux ouvrier» de fairedes économies, mais encore faut-ilau moins que chacun ait son néces-saire. ,i ,
C'est un peu audacienx de venirdire à des hommes,' supprime unmorceau de pain à chaque repas,donnez un peu moins de fromage àvos enfants, et par ce •
moyen vousarriverez àêtre heureux sur vos vieux
jours. Vous savez bien pourtant quenous manquons de tout, qu'à la
maison le buffet et la huche sont
vides, que nos enfants sont piedsnus, que nos femmes^ se meurentd'anémie faute de no'urriture suffi-sante. Ah ! vous ne connaissez pas
"•
toutes les tortures physiques etmorales que les esclaves de l'usineet des champs 'endure chaque jour,sans quoi vous n'oseriez pas vous
moquer de la classe la plus inté-.ressante et la plus laborieuse, deceux qui produisent tout, meurentde froid et de faim en face de l'a-bondance qu'ils ont créée. -
Mais nous ne voulons pas anti-
ciper sur le sujet de votre confé-
rence, nous attendrons que vous
ayez dcveloppé votre programmeéconomique.
Ce qui nous semble un comblec'est que quand l'on p réconise l'ér
pargne aux autres, l'on donne un
banquet somptueux.
HONFLÉUR
(suite)*
Ces hommes après avoir fait leur
service de' nuit autour des quais,viennent travailler de jour au chan-
tier. Gela se comprendra facilement,au prix que l'état les paie, ils hé
,peuvent subvenir à leurs besoins;'Voici les quelques renseignements'que nous avons recueilli:
Paied'unbrigadier. . . 87fr. parmol».- Gabeloudei*classe '. . 84 »
Gabeloude2*classe . . 76 »Gabelouude3*classe . . 68 »
Et dire que les écrivassiers de,tout acabit; se faisant les plats va-lets de la presse bourgeoise, prêts à.
toute ~sale besogne qui pourrait dé-
*Voirle n»4 deVidéeOuvrière.
Feuilleton de L'IDÉE OUVRIERE— 6 —
ENTRE PAYSANS
(Traduit de VItalien)
Maisils peuvent la perdredela mêmema-nièrequ'ilsl'ontacquise. Jusqu'ici dans cemonde,les hommes«esont fait laguerre' lesuns auxautres; ils ont cherché à s'enlevermutuellementlepain dela boucheet chacund'euxs'estestimeheureuxs'ila pu soumettresonsemblableet s'en servir comme d'unebêtedesomme.Maisil est temps de mettreuntermeàcettesituation.A se fairela guerreon ne gagnerien, et l'Hommen'a récolté detout celaquelamisère, l'esclavage,le crime,Iaprô'ititùtïoset, de temps à autre, de cessaignéesquis'appellentguerreset révolutions.S'ils Voulaient,au contraire, se mettre d'ac-cord, »aimeret s'aiderles uns les autres, onne verraitplusces malheurs; il n'y auraitplus degensquipossèdentbeaucouppendantqued'autresn'ont rien et l'on ferait en sortequetoussoientausti bienquepossible.
Je saisbienqueles riches quise sontha-bituési commanderet à vivresanstravailler,ne veulentpasentendreparlerd'un change-
mentde système.Nous agironsen consé-quence.S'ilsveulentenfin comprendre,qu'ilne doitplusy avoir de haine et d'inégalitéentre leshommes,et que tousdoiventtravail-ler, tant mieux; si aucontraireils prétendentcontinuer&jouirdis fruits de leuis violen-ceset desvolscommispar euxou par leurspères,alorstantpispour eux: ;ils ont prisparforce tout,ce qu'ils possèdent; par?laforceaussi nous le leur enlèverons.Si lespauvressavents'entendre,ils sont lés plusieits. ..._.,;..>; './..'
Jaoquei. —Maisalors;quandil n'y auraplusde messieurs,'commentferat-on pourvivre?Quidonneraà travailler*
Pierre. —Quellequestion? Maisvousvo-yeztous lesjourscommentcela se passé :c'estvousquipiochez,semezet fauchez,c'estvousqui bâtiezlegrainet le portezdans lecrenier,c'est vousqui faitesJevin,l'huileetle fromage,et vousme demandezcommentonferapourvivresans lés messieurs? Da-mandez-moiplutôt comment les messieursferaientpourvivresi nous n'étions pas là,nous pauvres imbéciles,travailleursde lacampagneet de la ville, qui peinons»i lesnouriret--àlesvôtiret qui leur laissonspren-drenosBilesafinqu'ifspuissentse divertir.
Il y a un moment,vous vouliezremercierlespatronspareequils VousfontVivre,yousnocomprenezdoac pas que cesonteuxquiviventdevotretravailet quechaquemorceai
de painau'iUmangentest enlevé à vos en-levéà \oi enfants? quechaquecadeauqu'ilsfontà leursfemmesreprésentela misère,lafaim,le froid,peutêtre mêmela prostitutionpourles vôtres?
Qu'est-ce que produisent les messieursTRien.Donctoutce qu'ilsconsommentesten-levéauxtravailleurs.
Supposonsque demain tous les ouvrier»deschampsdisparaissent; il n'y aura ,plu*>
personnepourtravaillerla terre et tout lamondémourrade faim.Queles cordonniers
'
disparaissent,eton ne feraplusdesouliers; •
queles maçonsdisparaissent,on ne pourraplusfairede maisonset .ainsi de suite. Quechaqueclassede travailleursvienne à man-
querl'une aprèsl'autre, avecelle disparaîtraune branchede la productionet1hommede-vra sepriverdesobjets utilesounécessaires.
Maisquel préjudiceressentira-t-oude ladisparitiondesmessieurs? ce serait commesi disparaissaientlessauterelle». "':
Jacques. —Oui,c'estbiennous,en effet,-
quiproduisonstout, mais comneot feraije,moi,pourproduiredu blé,si je n'aini terre,ni animaux,nisemence. ,'
'XÀ-'9uiwt)i';.?.'
IV lu IDEE OUVRIERE
naturer les travailleurs, viennentencore vous baver dans leurs feuil-les que si les travailleurs ne peu-vent subveniràleur nécessaire, c'estparce qu'ils se livrent à la débauche.Comme si avec de pareils salaires,un travailleur peut taire des extra,même fut-il célibataire; étant donnéles dépenses par mois en prenantunemoyenne:
Nourriture . . . 60 fr.Chambre . . . 9Entretien. . . . 8
Total. 77 fr.
Et lorsque l'on a besoin d'un mor-ceau neuf i pour se le payer, il faut
déménager à la cloché de bois, oubien planter un drapeau à son tro-
quet. Courage messieurs les exploi-teurs, continuez à affamer ceux quiproduisent tout et qui manquent de
tout, jusqu'au jour où conscients
d'eux-mêmes, ils vous feront rendre
gorge de toutes les richesses qu'ilsont produit.
Dans ce bagne industrie], il s'est
passé des faits qui méritent d'être
signalés. Un jeune surveillant connusous le nom de Guignol et fils de
l'exploiteur, se promène toujours.avec une canne à la main ; lorsqu'ilrencontre les apprentis en train de
{"ouer,il s'en sert pour les frapper.
À père pas, plus humain, que son
fils, craignant probablement quecela tournât mal contré lui, défen-dit à ce fléau de porter unie canne.
Depuis il se promène sur les chan-tiers les mains vides, mais il estnon moins exécrable.
(A suivre).
: ÊGiiôs DE LA^SEÉAMI:'
FRANCEf
Amiens (Somme). Si nous vousfaisions cônnaiire toutes les iniqui-tés dont lés travailleurs sont enbûche dans le bagne dit « les An-
glais, » ce serait inutile pour lesidées que nous préconisons, maisles faits qui viennent de se passersont tellement féroces, que noussommes obliges de sortir de notre
tactique qui est de mentionner«seulement » ce qui a trait à laREVOLTE. ,,.
Un garde chiourme du nom de
Savoye profitant de sa force phy-sique s'est rué comme un sauvagesur ujn pauvre malheureux possé-dant bieo la volonté de résister parla violence à ce goujat, niais lèsforcés lui faisant défaut, i| n'a purosser cet individu d'importance.
Nous tenons à faire savoir à ce
drôle, que ce que le camarade n'a
pu faire,, d'autres pourraient biens'en Charger:,
Pas besoin de vous dire que d'a-
près l'énergie que notre camarade afait preuve, son renvoi fut fait im-
médiatement.*
*..+..-.Calais (Pas-de-Calais). — Lundi
17, avait lieu ici, une réunion d'ou-vriers et d'ouvrières sans travail.
Environ 600 personnes, plus une
quinzaine de femmes, s'y étaient ren-dus.. ..'''.
La séance est onverte sans nom-mer dé bureau. Après quelques dis-cours prononcés par des compa-gnons, un denpsamis demande auxassistants c S'il faudra un fouet, pour« les. éveiller ? Voas mourez de faim« chez vous ; vos enfants vous de-« mandent du pain et vous ne poù-« vez leur en donner. Que faudra-rt-« il. donc pour vous faire sortir de« de votre torpeur ? »
Puis on décide, de sommer les pa-trons de reprendre les ouvriers sanstravail où sinon d'agir plus énergi-quement.
C'est par là que Ton eut dû com-mencer !
GLANES
L'Europeattend, follicite,h fondationd'unenouvellesociété.Le vieux systèmeest à bout•t le nouveau n'est point assis, et ne le serapas, sans de longues et furieusesconvulsionsencore. NAPOLÉONI"
(IfémorioJdeSU-Bélène)
A la Bévuedite Comique
Une foisparvenus, ces gens-li haïssent lepeuple, parcèquele peupleleur rappelle1ori-
Î'intidont ils rougissent; impitoyablespour
'affreusemisèredes masses, ils 1attribuent&la paresse,à la débauche,parce quecette ca-lomniemet à l'aise leurbarbare égoïsme.
EugèneSUE.
SOUSCRIPTION
EN FAVEUR DU JOURNAL
(suite)-Liste H" 20. Laigle,Lambert,lacitoyenne
Berthier, chacun0 fr.25 Lion Renard, Am-broisin Inouïs,Mort à tons les bourgeoisduHavre, chacun 0 fr. 40. La cito\enue .LouisBlanc, Joulie, chacune0 fr. 50. Pour le nou-veau-né, Jerrino, chacun0 fr. 30. Excédentd'écot, 0 fr.70 Anonymes,0 fr. 10et 0 fr 7o.
Total... 4fr. 20
Liste; N° 110. Lecorchenr, Forestier,unanarchiste, chacun0 fr. 35. Un anti-payeur,Broco:révolutionnaire,un inconnu,Raymond,tin grand Rony, chacun 0 fr. 15. Unanarcho,
,Briere ruedes3 couronnes,Toucbard,chacun0 fr. «0. Unaffreux,0 fr,30. Un quia soute-nu SimonSrënsetqùi en a assez,un Pied-Plat,Gautr», EmeTynede Joug, chacun 0 fr: 10.T. 0 fr. 3». Total... 3 fr. 35
Total...? fr 85
Listesprécédentes....75fr. KO
Montantjnàqu'à ce jour de là Souscriptionperniancntepuurledéoetoppenicntdujournal3/' 50
Total général.... 86 fr. 83
(à suivre).
' Voit les'À*% 4^8,et 6 aelldtt Ouvrière,
pour le (léyeloppewent du journat
Trochû,3 fr.
PETITE CORRESPONDANCE
B>,àAzày-sur-G'er,F.à Amienc,M. à Ar-meniièrep,M. à Guii-e,reçu tuni>rtset man-dats.
COMMUNICATIONSET CORRESPONDAN-CES
La Liguedesanti-patriotes,sectionde St-De-nis, à envoyé 5 fr. au comp. Jahh. Produitd'une collectefaite à la fêtede familledes h~bres-penseurssocialistes.Verbe par le comp*V. Pièrrét.
Le groupe dé Qt-Denis a envoyé1 fr.àu;conop.Leboucher. Produit d'Unecollecteau* 'onttpatriotes,Verséparle coinp.Piérret. '];)
CONVOCATIONS
Tous lesdimanchesà 8 h. salle Mercier,6,placeThiers,soiréefamilialeet chantante,or-ganisée par la Liguedesanti patriotet,et lesPieds-Plats,
Leservicedequelquesnumérosd'essaiserafait.:d toiitepersonnequi nousen fera là demàndèf!oudontonnousferaparvenirl'adresse.
'
Adresserfondset correspondancesà fADMI-NISTRATEURderidée Ouvrière 25,rue de»Gattons,LeHavre.
Nousne saurionstrop recommanderaux ca-maradesdenousadresserleurs copiespour lemardimatinau "plustard ; pour les convoca*(tonset communication»urgentes,le mercredi.
EN VENTEDANS NOS BUREAUX:
Evolution et Révolution. Élise»Rtelug.- 0. *9
Dieu et l'EUt. ificfcdBakounine...6. 60.Entre Paysan*, (a*édition) 0. 10Lee Produits de la terre..... 0. ift,
. Les Produits de l'industrie..... 0. 05Portrait de Michel Bakounine (pho-
tographie) Ô. 5oLa « Révolte * Journal hebd6ma>
daire paraissant le samedi le n» 0. 05
ON DEMANDE ££Z
S'adresser aux bureaux de l'Idée
Ouvrière, 25, rue des Galions, tous
les jours de 7 h. du matin, àX h. .du.
soir.
Pour paraîtreprochainement:
Pourquoi et comment Je suis
COMMUNISTE ANARCHISTE
Par un JeuneRévoltéde Sairil-Denis
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