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8/4/2019 2003.04: RAPPORT DU CONSEIL D’ETAT sur la réponse à deux interpellations concernant le projet de la Ville de Lausanne de création d’un local d’injection
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AVRIL 2003 INT99/INT/116)
RAPPORT DU CONSEIL D’ETAT AU GRAND CONSEIL
sur la réponse à deux interpellations concernant le projet de la Ville deLausanne de création d’un local d’injection
TABLE DES MATIERES
1. INTRODUCTION.......................................................................................2
2. BREF HISTORIQUE DU DISPOSITIF VAUDOIS EN MATIEREDE TOXIOMANIE.....................................................................................3
2.1 Fonds « toxicomanie »............ ............................................................ ..3
2.2 Evaluation du dispositif ............................................................ ............4
2.3 Priorités gouvernementales 2002-2003 ................................................ 5
3. SITUATION DANS LES CANTONS........................................................5
4. RÉPONSE DU CONSEIL D'ETAT A L’INTERPELLATIONODILE JAEGER SUR LA POLITIQUE DU CONSEIL D’ETATEN MATIERE DE TOXICOMANIE, SUITE A UN PROJET DE
LOCAL D’INJECTION POUR TOXICOMANES A LAUSANNE.......75. REPONSE DU CONSEIL D'ETAT À L’INTERPELLATION MICHEL
GOLAY CONCERNANT LA DÉMISSION DE LA MUNICIPALITÉDE LAUSANNE FACE À SA RESPONSABILITÉ EN MATIÈRE DEGESTION DES PROBLÈMES DE DROGUES.....................................12
6. CONCLUSION ........................................................... ..............................14
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La Commission devait notamment examiner quelle est l’efficacité d'un tel projet
sur les risques liés à une injection effectuée sans une hygiène irréprochable ainsi
que son impact sur la population toxicomane d'un canton comme le nôtre quis’étend sur un grand territoire.
C’est dans ce contexte que deux interpellations ont été déposées ; il s’agit de
celle de la députée Odile Jaeger et celle du député Michel Golay suite au projet
de local d’injection de la ville de Lausanne.
Compte tenu de la similitude du thème traité, le présent rapport permet de
répondre aux questions des deux interpellateurs dans le délai fixé par le Grand
Conseil pour la réponse à l’interpellation Michel Golay, soit d’ici au 30 avril
2003. Ce document permet d’être complet sur la problématique évoquée tout enévitant les redites de deux interpellations dont les réponses seraient présentées
séparément.
2. BREF HISTORIQUE DU DISPOSITIF VAUDOIS EN MATIERE DETOXIOMANIE
Dès 1995, le Conseil d’Etat a développé sa politique en matière de prévention et
de lutte contre la toxicomanie sur la base des orientations définies par la
Commission et a progressivement mis sur pied un réseau thérapeutique visant la
prise en charge complémentaire et différenciée de la personne toxicodépendante
en y consacrant une augmentation de budget de plus de 4 millions de francs. Il a
créé ainsi principalement 4 centres d’accueil successivement à Lausanne,
Yverdon, Morges et Montreux et une unité cantonale de sevrage à Cery.
2.1 Fonds « toxicomanie »
1997 a vu également la création d’un Fonds destiné à la prévention et la lutte
contre les toxicomanies. Il est alimenté par les valeurs patrimoniales confisquées
ainsi que par le produit des créances encaissées dans le cadre du trafic illicite destupéfiants.
Le Conseil d’Etat décide de l’affectation des montants disponibles, après avoir
pris l’avis de la Commission. Il finance ainsi des projets ponctuels ou de courte
durée (maximum trois ans). De ce fait, les décisions du Conseil d’Etat
concernant les attributions du Fonds interviennent plus régulièrement que celles
qui engagent le budget ordinaire, ces dernières n’étant opérées en principe
qu’une fois par année.
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Ainsi, dès 1999, une importante variété de projets en matière de prévention,
traitement et répression a été soutenue par le Conseil d’Etat grâce au Fonds.
Tous les projets soutenus ont eu pour but de compléter efficacement et de lamanière la plus large et la plus cohérente possible le réseau déjà en place.
2.2 Evaluation du dispositif
Par ailleurs, chaque deux ans, depuis 1996, le Conseil d’Etat reçoit un rapport
d’évaluation du dispositif vaudois en matière de prévention et de lutte contre la
toxicomanie.
Selon le rapport de l’IUMSP pour la période 1998-2000, le visage de la
toxicomanie dans le canton peut être décrit ainsi : la consommation d’héroïnesemble s’être stabilisée mais l’engouement pour des produits cannabiques ou
des drogues légales paraît s'accentuer, notamment chez les jeunes. En ce qui
concerne le nombre d’overdoses, ce dernier paraît se stabiliser voire même
diminuer. Dans les centres à bas seuil, on observe que la consommation par
injection diminue et que la population prise en charge a vieilli. Son insertion
sociale semble équilibrée. Par ailleurs, si l’on considère que la situation au
niveau de la transmission du VIH s’est stabilisée, il faut rester extrêmement
vigilant car le problème de l’hépatite C touche près de 50% des usagers des
centres. Dans ce domaine, le concept cantonal en matière de distribution dematériel stérile a pour but d’améliorer cette situation. Par ailleurs, les problèmes
posés par la polytoxicomanie et la consommation grandissante de cocaïne
deviennent alarmants. En conclusion, le rapport 1998-2000 montre que les
objectifs visés par la politique vaudoise en matière de prise en charge des
personnes toxicodépendantes sont globalement atteints. Le dispositif renforcé
mis en place en 1996, s’est amélioré grâce à la réflexion constante des différents
milieux concernés. Il s’agit de maintenir son niveau d’efficacité en tenant
compte des multiples facettes que les problèmes de toxicodépendance peuvent
arborer et d’adapter la chaîne thérapeutique aux formes récentes deconsommation.
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2.3 Priorités gouvernementales 2002-2003
Sur cette base et après préavis de la Commission, le Conseil d’Etat dans saséance du 8 avril 2002 a défini ainsi les priorités de politique en matière de
prévention et de lutte contre la toxicomanie :
1. Accentuer la collaboration entre les différents centres de prise en charge des
toxicomanes
2. Orienter le travail de proximité vers une activité de prévention secondaire
(population à risque on en début de consommation)
3. Accentuer l’effort de prévention contre les risques d’extension des infections
par le Sida ou l’hépatite (par exemple, distribution de seringues)4. Renforcer la réinsertion sociale et professionnelle des toxicomanes
5. Renforcer la prévention et la prise en charge des jeunes consommateurs,
notamment les 14-18 ans.
La Commission a travaillé sur cette base depuis lors pour orienter les actions du
Conseil d’Etat. Sa réflexion concernant les locaux d’injection s’inscrit justement
dans le cadre de la troisième priorité fixée par le Conseil d’Etat, ci-dessus.
Par ailleurs, dans le domaine de la répression, l’opération STRADA lancée en
2000 a permis de renforcer sensiblement la chaîne pénale en matière de luttecontre le trafic de stupéfiants. Le Conseil d’Etat se prononcera sur la
pérennisation du dispositif mis en place à cet effet, après avoir reçu l’évaluation
de la Commission cantonale à ce sujet.
3. SITUATION DANS LES CANTONS
Plusieurs cantons suisses font déjà l'expérience d'un local d'injection; Berne est
pionnière en la matière et l'ouverture du local d'injection date de 1986 ; Bâle,
Bienne, Genève, Schaffhouse ou Zürich en disposent aussi. Les évaluations
relatives à ces structures - dont aucune n’a un caractère scientifique et qui ne
reposent que sur des rapports et des données fragmentaires fournies à la demande
de la Commission - tendent à montrer que la transmission des règles du "bon
usage" aux toxicomanes permettent une amélioration globale de leur état de santé,
notamment par une meilleure protection ou prévention du VIH; les locaux
d'injection sont également parfois le dernier lien social de la personne
toxicodépendante. Par contre, il paraît avéré que l’on ne peut faire un lien entre la
diminution du nombre de décès par overdoses et la prescription d’héroïne, ainsi
qu’à la mise à disposition de locaux d’injection. En effet, comparés aux cantons
qui développent de tels programmes, l’évolution constatée dans le Canton de Vaud
est la plus positive.
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Nombre de décès par overdose constatés dans les cantons de 1997 à 2002
Vaud Genève Bâle Berne Zürich Suisse
1997 17 7 15 32 56 241
1998 21 8 18 34 58 210
1999 16 6 19 32 45 181
2000 10 14 16 36 50 205
2001 14 15 Donnée indisponible 17 64 198
2002 10 20 13 18 50 158
Les diverses expériences montrent également que les rapports avec les voisinages
directs des locaux d'injection ne sont pas toujours évidents; toutefois, il apparaît
que grâce au travail des équipes socio-médicales ces problèmes obtiennent une
résolution satisfaisante.
Un tel local en pleine ville peut paraître une bonne solution dans un canton/ville
comme Genève qui voit sa population toxicomane occuper principalement le
centre de la ville. Toutefois, il est évident qu'un local d'injection ne représenterait
pour le canton de Vaud qu'une résolution très partielle des problèmes liés à
l'injection compte tenu de son territoire étendu. Le canton de Bâle a remédié à ceproblème en créant trois locaux d'injection dont deux au centre et un à la
périphérie de la ville. A l'instar de Bâle, le canton de Zürich a diversifié les
endroits de prise en charge avec possibilité de s'injecter; sur sept centres à bas
seuil, six proposent un espace d'injection. Une solution moins coûteuse avait été
envisagée avec un local mobile dans un bus aménagé à cet effet. Cette idée,
étudiée notamment à Genève, a été rejetée pour les raisons suivantes : des
conditions d’hygiène irréprochables ne peuvent être assurées dans un bus et de
plus, l’espace à disposition dans un véhicule est trop contigu pour assurer la
tranquillité après l’injection et l’intervention nécessaire en cas d’overdose. Enfin,le caractère itinérant du bus représente une difficulté pour les personnes
toxicodépendantes à se rappeler les lieux et horaires.
C'est sur cette base que la Commission a pu apporter un avis spécifique sur la
question. Le Chef du Département de la santé et de l'action sociale a également
souhaité soumettre ce sujet au débat du Conseil consultatif pour la prévention et la
lutte contre la toxicomanie (ci-après : le Conseil consultatif) qui s'est réuni à cet
effet le 24 octobre 2002. Le fruit de leurs débats vient d'être transmis au Conseil
d'Etat.
La présente position du Conseil d'Etat tient compte de l'ensemble de cette
information .
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Autre conséquence de ce silence : cette permissivité n'entraînerait-elle pas
l'ouverture d'autres "shootoirs" dans le canton, avec toutes les nuisances que cela
engendrerait?
Dès lors, je poserai les questions suivantes au Conseil d'Etat :
Quelle est la position du Conseil d'Etat face au projet d'ouverture d'un local
d'injection à Lausanne? N'est-elle pas contraire à la politique menée par le
canton jusqu'ici?
Quelles sont les raisons de son silence? Manquerait-il de moyens pour intervenir?
Ne craint-il pas une augmentation de la consommation de drogue à Lausanne et
également dans le canton? En permettant cette ouverture, ne risque-t-on pas de voir augmenter encore le
trafic de drogues à Lausanne et nuire au bon résultat de la lutte contre la
toxicomanie constatée en 2001 et surtout réduire à néant toutes les mesures prises
par l'opération Strada 02?
Le silence et la permissivité de l'Etat ne vont-ils pas entraîner à long terme
l'ouverture d'autres locaux d'injection dans le canton avec tous les risques que
cela entraînerait? »
Réponse :
Question 1 :
Quelle est la position du Conseil d'Etat face au projet d'ouverture d'un local
d'injection à Lausanne? N'est-elle pas contraire à la politique menée par le
canton jusqu'ici?
Réponse :
Suite aux investigations de la Commission et du Conseil consultatif, la position
fondamentale du Conseil d'Etat n'a pas changé sur cette question par rapport à sa
position de 2001 communiquée à la Municipalité de Lausanne. Il demeure donc
opposé à l'ouverture d'un "espace de consommation de stupéfiants" (c'est-à-dire un
local d'injection); le projet de la capitale vaudoise est en contradiction avec la
philosophie sous-tendant la politique cantonale en matière de prévention et de lutte
contre la toxicomanie. En effet, le soutien du canton à une structure permettant
l'injection constituerait un message politique des plus ambigus. Une telle structure
pourrait apporter une certaine amélioration de la prise en charge pour un petitnombre de toxicomanes. Elle contribuerait, par contre, à perturber sensiblement les
actions de prévention à la consommation que le Conseil d’Etat entend intensifier
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que l'accent doit être porté en priorité sur d'autres projets qui permettront au
dispositif de rester pertinent. Dans le cadre financier très strict prévu par le Conseil
d’Etat dans son programme de législature, il entend concentrer son effort financierpour soutenir les structures résidentielles dans le domaine des dépendances et pour
lesquelles le financement de l'OFAS diminue drastiquement. Rappelons à ce sujet
qu’un crédit supplémentaire de Fr. 3,4 millions a dû être demandé en 2001 à cet
effet et que l’Etat a dû mettre à son budget 3,4 et 2,5 millions, respectivement en
2002 et 2003. Par ailleurs, il souhaite soutenir particulièrement la prévention et la
prise en charge des toxicomanes les plus jeunes et les efforts de réinsertion socio-
professionnelle.
Question 2 :Quelles sont les raisons de son silence? Manquerait-il de moyens pour
intervenir?
Réponse :
Le Conseil d'Etat n'avait pas lieu d'intervenir après l'échange de correspondance
sur la question avec la Municipalité de Lausanne. Dans une lettre du 31 octobre
2001, la Municipalité de Lausanne prenait acte de la position cantonale qu'elle
regrettait; elle n'a depuis pas demandé formellement de nouvelle position ducanton. De plus, comme cela a été expliqué (voir réponse à la question 1 et
introduction) le canton ne peut s'opposer légalement à la volonté lausannoise de
mise en place d'un local d'injection.
Question 3 :
Ne craint-il pas une augmentation de la consommation de drogue à Lausanne
et également dans le canton?
Réponse :
Compte tenu des expériences des autres cantons, cette situation ne semble pas
s'être vérifiée et aucun canton ne fait état d'une recrudescence du "tourisme" de
l'injection. Pour ce qui est de la consommation dans le canton, il est difficile de
prévoir si elle va aller en augmentant du fait de la présence de ces locaux; on peut
en revanche être certain qu'elle ne contribuera pas à la réduire.
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Question 4 :
En permettant cette ouverture, ne risque-t-on pas de voir augmenter encore letrafic de drogues à Lausanne et nuire au bon résultat de la lutte contre la
toxicomanie constatée en 2001 et surtout réduire à néant toutes les mesures prises
par l'opération Strada 02?
Réponse :
On ne peut imaginer que l'ouverture d'un ou plusieurs centres d'injection puisse
remettre en question les résultats des opérations Strada I et II; par contre, on peut
envisager que cela pourrait avoir une influence sur l'augmentation du trafic aux
alentours de ces lieux d'injection, lesquels réaliseraient alors le paradoxe de
rassembler, à l'intérieur l'assistance officielle à la consommation et, à l'extérieur,
les forces mises en œuvre pour la combattre.
Il s'agirait avant tout pour la ville de Lausanne, cas échéant, d'évaluer, après une
période de fonctionnement du/des local/aux, les conséquences et les résultats de
cette mise en œuvre. Si une recrudescence des trafics de drogue autour du/des
local/aux était avérée, il serait de la responsabilité de la ville de considérer les
mesures à prendre pour juguler cette situation. Il va de soi que le canton serait très
attentif à ce sujet et prendrait les mesures de son ressort, d'entente avec la ville deLausanne, pour faire face à toute dégradation de la situation liée à ces locaux.
Question 5 :
Le silence et la permissivité de l'Etat ne vont-ils pas entraîner à long terme
l'ouverture d'autres locaux d'injection dans le canton avec tous les risques que
cela entraînerait?
Réponse :
D’une part, il n'y a ni silence ni permissivité du Conseil d'Etat puisque celui-ci a
pris position dans plusieurs courriers adressés à la Municipalité de Lausanne.
D’autre part, l'ouverture de telles structures par d'autres Municipalités est peu
probable, notamment du fait de leur coût et de leur utilité limitée.
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5. REPONSE DU CONSEIL D'ETAT A L’INTERPELLATIONMICHEL GOLAY CONCERNANT LA DEMISSION DE LAMUNICIPALITE DE LAUSANNE FACE A SA RESPONSABILITEEN MATIERE DE GESTION DES PROBLEMES DE DROGUES
Rappel de l'interpellation
Le 19 janvier 2003, je déposai une simple question (articles 139 et 140 de la loi
sur le Grand Conseil). Elle a été enregistrée par le Président du Parlement
vaudois le 21 janvier 2003. Vu son importance, tout compte fait, je dépose, en
des termes parfaitement identiques une interpellation (articles 141 à 144 de la
même loi). Je demande qu’elle soit mise à l’ordre du jour de la séance du 4
février 2003 en raison du fait que je dépose le présent document sur le Bureau
de Monsieur le Président du Gand Conseil ce 28 janvier 2003. Dès lors la
réponse à ma simple question précédente n’est pas nécessaire, la détermination
sur cette interpellation étant suffisante.
Les médias nous ont informés des intentions qu’a la Municipalité de Lausanne
d’ouvrir un local d’injection. Une telle intention, si elle se révèle, n’est autre
chose que l’encouragement à ceux qui sont déjà dans le circuit des
consommateurs et ceux -beaucoup plus grave encore- qui y viendront « grâce »aux facilités offertes.
C’est ignoble, d’autant plus qu’il est dans l’intention de la Municipalité
lausannoise d’engager d’autres communes à prendre en charge financièrement
cette idée immorale. Il me paraît indispensable que le Conseil d’Etat empêche,
s’il en a le pouvoir, une telle stupidité. Zürich fait ceci et voilà que les
Lausannois copient. Il y a mieux à faire.
Si, comme on croit le savoir, le Gouvernement vaudois ne soutient pas ce
projet, encore faut-il lui donner des armes pour contraindre les irraisonnablesà faire marche arrière et à les empêcher d’agir de la sorte.
Ainsi que la Loi sur le Grand Conseil le permet, j’ai l’honneur de requérir du
Conseil d’Etat qu’une réponse nous soit donnée d’ici au 31 mars 2003 et remercie le Gouvernement de l’examen qu’il voudra bien faire de la présente
intervention et de la réponse qu’il donnera.
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6. CONCLUSION
Le projet d’un local d’injection ne paraît donc pas judicieux sur le plan du
principe. Le soutien du canton à une telle structure constituerait en effet unmessage politique des plus ambigus perturbant l’action de prévention qu’il entend
développer dans le canton, notamment auprès des plus jeunes.
Il se pose, toutefois, la question de la mise sur pied d'un projet spécifique qui
permettrait de faire face, de manière efficace et cohérente avec la politique
cantonale menée jusqu'ici, à la recrudescence d’infections par le Sida ou l’hépatite
engendrées notamment par la consommation de drogue par voie intraveineuse.
La création d'une équipe mobile de prévention, se rendant dans les endroits privés
et publics où il est recouru à l'injection pour y apporter des informations et desconseils sanitaires ainsi que de prévention, pourrait s'avérer une solution
complémentaire au concept cantonal en matière de distribution de matériel stérile
et ceci à coût bien moindre. Bien que la ville de Lausanne ait un projet en vue dans
ce domaine, elle ne l'a pas formellement fait connaître à la Commission, à ce jour.
La Commission devra étudier cette nouvelle option, et soumettra le cas échéant,
une proposition au Conseil d'Etat allant dans ce sens et consolidant la cohérence et
l’efficacité du dispositif de prise en charge vaudois déjà existant.
Ainsi adopté, en séance du Conseil d’Etat, à Lausanne, le 7 mai 2003.
Le président : Le chancelier :
J.-Cl. Mermoud V. Grandjean
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