alternatives magazine - numéro 18 - voyage au cœur du combustible nucléaire
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REPÈRES
60%Tel est le niveau de la dépendance de l’Italie vis-à-vis du gaz pour produire son électricité.C’est pour accroître son indépendance énergétique, « produire de l'énergie à grande échelle et de manière sûre, à des coûts compétitifs et dans le respect de l’environnement » que, au mois de mai, le ministre italien du Développement économique, Claudio Scajola, a indiqué que son pays allait s’engager dans la construction de centrales nucléaires de nouvellegénération. L'Italie avait renoncé au nucléaire lors d'un référendum organisé en 1987.
C’est la puissance de la première éolienne flottante qui sera construite l’an prochain au large de la Norvège par la compagnie pétrolière norvégienneStatoilHydro. Des éoliennes off-shore existent déjà dans de nombreux endroitsau monde, mais elles sont statiques, car amarrées au fond de la mer. Une éolienne flottante, qui peut être facilement déplacée, permet de positionner la turbine dans des eaux plus profondes, souvent plus venteuses.
2,3 MW
Dans son prochain rapport, Energy TechnologyPerspectives, 2008, l’AIE se focalise sur les moyens de parvenir à réduire de moitié nos émissions de CO2 d’ici à 2050. La première piste concerne l’amé-lioration de l’efficacité énergétique, qui peut être
réalisée à un coût négatif. La seconde porte sur la réduction desémissions dans la production d’énergie, un secteur qui nécessiteraitune totale « décarbonisation ». Avec la croissance actuelle desbesoins en électricité, cela exigerait qu’entre 2010 et 2050, 38 centralesà charbon et 20 centrales à gaz soient équipées chaque année d’unsystème de captage et de stockage du CO2. Outre cela, nous devrionsconstruire 26 centrales nucléaires par an, en même temps que 17000 éoliennes… Enfin, il nous faudrait diviser par huit l’intensitéen carbone dans les transports. Ce dernier objectif est assurément le plus complexe et le plus coûteux, du fait d’une croissance trèssoutenue et d’un potentiel d’amélioration limité, essentiellementfondé sur les technologies actuelles.L’investissement pour parvenir à un tel changement est gigantesque.Nos premières analyses l’évaluent à 50 milliards de dollars, dans les conditions d’utilisation actuelles. La « décarbonisation » dans l’énergie justifierait un coût à la tonne de CO2 de 50 dollars et nousamènerait à 200, voire 500 dollars, pour améliorer en profondeur le secteur des transports. Avec, en plus, un volontarisme politique et des transformations sur le plan technologique d’une ampleurinégalée. Cela induirait une véritable révolution énergétique afin de modifier radicalement la manière dont nous produisons et utilisons l’énergie. ■
C’EST D’UNE RÉVOLUTION DONT NOUS AVONS BESOIN
L’ÉDITODE NOBUO TANAKA,Directeur exécutif de l’AIE (Agence internationale de l’énergie)
2012C’est à cet horizon que l’indication de la performance énergétique des biens immobiliers dans les petites annoncesdeviendra obligatoire en France. Le bâtiment est le secteur économique le plus gros consommateur d'énergie en France. Il représente 42,5 % de la consommation d'énergie finale et génère 23 % des émissions nationales de CO2.
SOMMAIRE
L’ESSENTIELRecherche, environnement, transport…
L’actualité de l’énergie au crible d’Alternatives.
alternatives2e trimestre 2008
Directeur de la publication: Michel-Hubert Jamard.Rédaction: Thierry Piérard, Virginie Lepetit.Crédits photos : Taillat, Lesage, Geoffray, Pauquet/AREVA (couv., p. 4, 6, 7, 9), OCDE/AIE (p. 3),M. Bennett Kress & Associates (p. 9), 4 Vents (p. 9),Franck Beloncle (p. 10), StatoilHydro (p. 14),D. Gys/Réa (p. 15), C. Van Der Eecken/Réa (p. 16),Caccuri/ Contrasto-Réa (p. 16), Studio Pons/Photononstop (p. 17), CERN (p. 18), J. Rezac/Réa (p. 20)Illustrations: Mr Suprême (p. 11), A. Dagan (p. 12).Conception et réalisation: : 7951
Les opinions exprimées dans ce magazine ne reflètent pas nécessairement celles d’AREVA et n’engagent que leur auteur.
ISSN 1637-2603Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978 modifiée par la loi du 6 août 2004, toute personne dispose d’un droit demodification ou de suppression des données personnelles la concernant.Ce droit peut être exprimé par voie postale auprès de T.M.S.
Certification papier (novatech gloss) : pâte FSC de source mixte et ECF(sans chlore), ISO 9706, ISO 9001, ISO 14001 conforme à la directive98/638 CE relative à la teneur en métaux lourds, contact alimentairenorme 89/109/CEE. Encres utilisées dites écologiques (100 % végétales).
© 2008 AREVACOM
www.areva.com
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DÉCRYPTAGE
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PERSPECTIVES
Europe : à quand un marchéunique de l’énergie ?
L’Europe de l’énergie n’existe pas… encore. Quantité de normes et de procédures diffèrent d’un pays à l’autre, les interconnexions entre réseaux demeurent insuffisantes…Comment surmonter ces difficultés pour créer un véritableespace Schengen de l’énergie ? Jean-Marie Chevalier, coauteur d’un rapport sur la question réalisé dans le cadredu Conseil économique et social, livre son point de vue.
KIOSQUE Une sélection d’ouvrages
et de sites Internet pour approfondir
les thèmes abordés dans ce numéro.
Énergie et climat : le plan de Bruxelles mis à l’épreuve
Très ambitieuses, les mesures pour réduire les émissions
de gaz à effet de serre présentées début 2008 par
la Commission européenne se heurtent à deux obstacles:
une incontestable frilosité des industriels et l’absence
de réponse à la question cruciale de leur financement.
ÉLECTRON LIBRE
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Capter et stocker le C02
C’est une voie prometteuse pour combattre
le réchauffement climatique: récupérer le gaz
carbonique produit par l’industrie et l’enfouir
en profondeur. Des processus complexes sur le plan
technique… et encore coûteux. Revue de détail.
DOSSIER
VOYAGE AU CŒURDU COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE 04
L’énergie est notre avenir,économisons-la!
V
12En couverturePastilles de combustible nucléaire, Romans (France)
✔
Demande énergétique en progression, ressources naturelles en baisse, émissions degaz à effet de serre menaçantes: pas facile de résoudre une équation pourtant vitalepour la planète. La relance du nucléaire observée dans plusieurs pays peut apporterune partie de la solution. L’occasion de plonger au cœur de cette industrie en décou-vrant les différentes « vies » du combustible nucléaire.
ressources conventionnelles non encoredécouvertes (« pronostiquées » et/ou « spécu-latives »), qui équivaudraient à 10 millions detonnes. Le niveau des réserves dépend du prixque l’on souhaite consentir pour les récupérer.Or, le cours de l’uranium a beaucoup augmentéces dernières années : il a été multiplié parquinze entre la fin de l’année 2001 et l’année2007, passant de 19 $/kg à près de 300 $/kg. Il est donc devenu rentable d’exploiter de nouveaux gisements.
Une répartition des réserves équilibréeÀ l’inverse de la répartition inégale des réserves d’hydrocarbures (70 % des réservesde pétrole et 40 % des réserves de gaz se trouvent au Moyen-Orient), la répartition rela-tivement équilibrée des réserves d’uranium dans le monde permet aux exploitants de centrales nucléaires d’être peu exposés aux �
Les besoins mondiaux en énergie vont augmenter, sousla pression conjuguée de lacroissance démographique, de l’accès du plus grand nombre à l’énergie et du développement économique.
Le nucléaire est l’une des solutions quipermettent de répondre à ce défi sans émettrede gaz à effet de serre. On ne parle le plus souvent du nucléaire que pour évoquer les centrales ou les déchets, sans savoir que cene sont que deux éléments d’une longue chaîne.La filière nucléaire est structurée par les diffé-rentes étapes du cycle du combustible, qui sontregroupées en deux grandes phases: l’« amont »et l’« aval » du cycle, encadrant la phase de production d’électricité en réacteur.
1. L’extraction et la conversionde l’uraniumL’uranium est extrait de mines à ciel ouvertou de galeries souterraines. Généralement,les roches extraites contiennent peu de mine-rais. La concentration en uranium naturel est de l’ordre de 0,2 à 2 %; il atteint 14 %dans quelques mines exceptionnelles auCanada. Des opérations de concentration sontalors effectuées sur l’uranium naturel, qui est
transformé en oxyde d’uranium (U3O8). Leminerai est broyé, puis dissous dans l’acidesulfurique pour obtenir une poudre jaune,appelée yellow cake (ou uranium concentré),qui comporte en moyenne 80 % d’uranium.Le yellow cake contient encore des impure-tés diverses qui le rendent inutilisable enl’état. Il est purifié lors des opérations deconversion de l’uranium en hexafluorure d’uranium (UF6).
De nouveaux gisements vont être exploitésSelon l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN),les besoins mondiaux annuels en uranium s’élevaient à 67320 tonnes au 1er janvier 2005.Insuffisante, la production mondiale couvre un peu moins des deux tiers de la consom-mation. L’épuisement des stocks et la haussede la demande rendent nécessaire l’exploita-tion de nouveaux gisements.Quant aux ressources, elles sont de différentsordres. Les ressources identifiées, « ressourcesraisonnablement assurées » et ressources « inférées », autrement dit les gisements décou-verts, étudiés et correctement évalués, étaientestimées au 1er janvier 2005 à environ15 millions de tonnes, soit plus de 200 ans deréserve au rythme de consommation actuel.L’OCDE et l’AIEA distinguent également les
Un tour d’horizon sur l’un des enjeux liés à l’énergie
/ NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES04
Yellow cake: la première transformation du mineraiAprès concassage et broyage, le minerai d’uranium subit plusieurstraitements chimiques destinés à augmenter la teneur en uranium à 80 %. C’est ce que l’on appelle le yellow cake.
DOSSIER
Une demande énergétique en constante progression, des ressources naturellesqui, elles, diminuent, des émissions de gaz à effet de serre menaçantes pournotre environnement: pas facile de résoudre une équation pourtant vitalepour la planète. La relance du nucléaire observée dans plusieurs pays peutapporter une partie de la solution. L’occasion de plonger au cœur de cette industrie en découvrant les différentes « vies » du combustible nucléaire.
05NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES /
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À la fin 2006, 438 réacteurs étaient en servicedans 31 pays, représentant environ 371 GW de
puissance installée. À cette même date, 29 réac-
teurs étaient en construction et 62 en commande
ou en projet. Dans le monde, les réacteurs à eau
légère dominent le marché. Les deux grands
types de réacteurs à eau légère sont les réacteurs
à eau bouillante (REB) et les réacteurs à eau
sous pression (REP). L’eau d’un circuit primaire,
en contact avec les gaines du combustible, est
maintenue sous pression pour éviter l’ébullition.
La chaleur récupérée est transférée à un circuit
d’eau secondaire qui produit de la vapeur. Celle-
ci fait tourner une turbine qui entraîne l’alterna-
teur produisant de l’électricité. L’eau du circuit
secondaire est condensée, refroidie et recyclée.
91 nouveaux réacteurs sont actuellement en construction ou en projet
Trois pays contrôlent 60 % de la production d’uraniumCLASSEMENT DES PRINCIPAUX PAYS PRODUCTEURSD’URANIUM (en tonnes)
Source: AREVA 2007.
VOYAGE AU CŒUR DU COMBUSTIBLENUCLÉAIRE
Rang Pays Production %1 Canada 9481 23 %
2 Australie 8611 21 %
3 Kazakhstan 6637 16 %
4 Russie 3413 8 %
5 Niger 3155 8 %
6 Namibie 2881 7 %
7 Ouzbékistan 2300 5 %
8 États-Unis 1800 4 %
9 Chine 950 2 %
10 Ukraine 900 2 %
Total Top 10 40128 95 %Autres 1572 4 %
Production mondiale 41700 100 %
NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES / 07
DOSSIER
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� risques géopolitiques. Les pays industria-lisés de l’OCDE, principaux utilisateurs del’énergie nucléaire, possèdent environ 40 % desréserves mondiales d’uranium. L ’Australie vienten tête (avec 23 % des réserves totales mon-diales), suivie du Kazakhstan (18,5 %), duCanada (9,5 %), de l’Afrique du Sud (8,6 %),des États-Unis (7,5 %), de la Russie (5,8 %),de la Namibie (5,6 %) et du Niger (5 %).
2. L’enrichissement de l’uranium et la fabrication du combustibleL’uranium naturel est un mélange de deux isotopes (ou atomes) : l’U238 et l’U235, dans des proportions respectives de 99,3 % et0,7 %. Seul l’uranium 235 subit facilement le phénomène de la fission à l’origine de laproduction d’énergie dans le cœur du réac-teur nucléaire. Pour fonctionner, les réacteursà eau (technologie employée pour 85 % desréacteurs dans le monde) requièrent un ura-nium plus riche en U235. L’enrichissementconsiste à augmenter la proportion d’U235
jusqu’à une valeur comprise entre 3 et 5 %.
Des techniques toujours en évolutionDeux techniques sont utilisées dans le monde:la diffusion gazeuse et l’ultracentrifugation (voir « mot à mot » page 9). En France, depuis1978, on utilise la technologie de la diffusiongazeuse. Ce procédé, pénalisant par sa forteconsommation en électricité, est en cours deremplacement par la technologie de l’ultracen-trifugation, qui en consomme environ cinquantefois moins. La première production est prévueau premier semestre 2009 dans l’usine GeorgesBesse II d’AREVA.L’uranium, enrichi sous forme gazeuse (UF6),est ensuite transformé sous forme solide (U02)en pastilles qui sont introduites dans de longstubes métalliques pour former des crayons,lesquels sont à leur tour réunis et maintenusà l’aide de grilles pour former un assemblage.Ces assemblages sont placés à l’intérieur de lacuve du réacteur, côte à côte, selon une dispo-sition généralement cylindrique. Ils forment lecœur du réacteur.
3. Le recyclageDans un réacteur, les assemblages de combus-tibles libèrent de l’énergie grâce à la fission des noyaux d’atomes. Au cours du temps, la proportion d’atomes fissiles s’amenuise
alors que la quantité de produits de fission augmente. Le combustible devient de moins en moins réactif et finit par ne plus produired’énergie: quand il est usé, il doit être remplacépar du combustible neuf.Le traitement du combustible usé consiste à séparer les matières valorisables (uranium etplutonium) des déchets ultimes, qui serontconditionnés. Sur 100 kg de combustibles usés,on récupère ainsi environ 95 kg d’uranium, 1 kg de plutonium, le reste étant constitué deproduits de fission et des actinides mineurs (ces deux dernières catégories constituant lesdéchets ultimes qui seront vitrifiés).Une partie de l’uranium issu du traitement descombustibles usés est recyclée sous forme decombustibles, le reste est entreposé. Le pluto-nium permet de fabriquer un autre type decombustible: le MOX, mélange d’oxydes d’ura-nium et de plutonium (voir « Zoom » page 7).Ces opérations de traitement et de recyclageaccroissent l’indépendance énergétique des pays qui y ont recours, en valorisant le potentielénergétique des matières (uranium et pluto-nium) et en économisant des ressources fraîches d’uranium. En outre, ces étapes du cycle ducombustible permettent de réduire le volumeet la radiotoxicité des combustibles usés. Lemarché de l’uranium a connu des tensionscroissantes, avec une offre augmentant moinsvite que la demande. Même s’il s’est infléchices derniers mois, le prix de l’uranium n’avaitfait que progresser pendant quatre ans. Lesperspectives de cours restent orientées à �
Dans un réacteur alimenté en uranium faiblement
enrichi, le plutonium est un sous-produit
obligatoire des réactions nucléaires. En même temps
qu’il est responsable de l’essentiel de la toxicité
du combustible usé, le plutonium contient beaucoup
d’énergie potentielle. Le combustible MOX (Mixed
oxide fuel) est un mélange d’environ 93 % de poudre
d’uranium appauvri et de 7 % de poudre d’oxyde
de plutonium. En France, 20 réacteurs de 900 MW
sur les 28 exploités de même puissance
fonctionnent avec un cœur chargé à 30 %
de combustible MOX. Il existe deux usines
de fabrication dans le monde: l’usine Melox d’AREVA
à Marcoule et celle de Sellafield, en Grande-Bretagne,
exploitée par BNFL/BNG. Au Japon, la construction
d’une usine est en projet à Rokkasho-Mura.
ZOOMDu plutonium au MOX
1. Exploitation du minerai d’uranium Mine à ciel ouvert de Somaïr (Niger)
2. Conversion de l’uraniumUsine de conversion de l'UF4 en UF6, site du Tricastin (France)
3. Enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse Usine Georges Besse, site du Tricastin (France)
4. Fabrication du combustibleContrôle visuel d’un assemblage, Romans (France)
5. Chargement d’un réacteur Centrale nucléaire de Civaux
6. Traitement du combustible uséEntreposage des combustibles usés en piscine,
établissement de La Hague (France)
7. Fabrication de combustibles MOXTri des pastilles, site de Melox (France)
8. Vitrification des déchets ultimes Coulée de verre dans un atelier de vitrification
des déchets radioactifs
Les huit vies du combustible
Filière nucléaire : une structure de coûts très particulière
Les énergies fossiles sont très exposéesaux fluctuations des prix du combustible. À l’inverse, les fluctuations du cours del’uranium ont peu d’incidence sur le coût de l’électricité d’origine nucléaire. En effet,
le prix du combustible intervient faiblement
dans l’équation économique : de l’ordre de
7 % au lieu de 70 % pour le gaz et 55 % pour
le charbon, selon l’université de technologie
de Lappeenranta (Finlande). Même à 40 dollars
la livre d’uranium, on resterait largement en
dessous de 10 % du coût du kilowattheure
(kWh). Dans le coût de production du kWh
électronucléaire des réacteurs à eau légère,
les dépenses d’investissement (y compris
celles liées au démantèlement) représentent
environ 60%, contre en moyenne 20 % pour les
dépenses d’exploitation et de maintenance, et
approximativement 20 % pour les dépenses
liées au cycle du combustible. À cet égard,
dans le coût du cycle du combustible, 90 %
des dépenses sont liées aux opérations de
l’amont et 10 % à celles de l’aval.
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QUEL AVENIR pour le cycle du combustible américain ?Alternatives: Comment se caractérise le cycle du combustible nucléaireaux États-Unis?Dorothy R. Davidson:Le nucléaire produit actuellement20 % de l’électricité, et la grandemajorité des centrales devraitfonctionner pendant encore plu-sieurs décennies. Une trentainede réacteurs supplémentairesdevraient par ailleurs être construits. Dans ce contexte,l’industrie nucléaire s’interrogesur la meilleure façon de gérer à terme les combustibles uséssur les plans de la rentabilité et de la sécurité. C’est pourquoile Department of Energy a demandé aux industriels de définir les conditions d’unestratégie de gestion intégrée du combustible permettant de produire une énergie sûre, fiableet respectueuse de l’environne-ment, en phase avecl’accélération de la demandemondiale d’énergie. Aujourd’hui, le cycle du combustible aux États-Unis secaractérise par l’entreposage sursite du combustible usé et par lestockage géologique des déchetsultimes. D’où l’initiative prési-dentielle pour GNEP (GlobalNuclear Energy Partnership), quivise à répondre à la croissancede la demande d’énergie, àréduire les volumes de combus-tibles usés dans le futur et àlimiter les risques de prolifé-ration. Au-delà, GNEP vise àdévelopper la coopération inter-nationale pour une utilisation
pacifique et sécurisée dunucléaire dans le monde, auregard du développement durable.
Comment l’INRA répond-elleaux objectifs du programmeGNEP?D. R. Davidson: L’INRA s’estconstituée autour d’industriels2,afin de proposer au gouverne-ment américain le meilleur destechnologies nucléaires améri-caines, françaises et japonaises.Nous nous appuyons en effet surprès de cinquante ans d’expéri-ence dans la gestion commercialedu cycle du combustible enconformité avec les réglementa-tions de l’AIEA3 et d’Euratom. Nous bénéficions également dequarante ans d’expertise dans la conception et la constructionde réacteurs à eau légère et deréacteurs refroidis au sodium.Cette expertise constitue la basedes études pour la conception,le financement et le calendrierde mise en œuvre de deux équi-pements majeurs: d’une part, le CFTC4, un centre de retraite-ment des combustibles usés,d’autre part, l’ARR5, le futurréacteur avancé, pour convertirles déchets à vie longue en déchets à vie courte, tout en produisant de l’électricité.
Où en est ce programme à l’heure actuelle?D. R. Davidson: Avec l’INRA,nous en sommes arrivés auxconclusions suivantes:• la technologie de recyclagepermettant de ne pas séparer
le plutonium pur est mature et disponible; • la taille des installations derecyclage dépendra du marchédu traitement du combustibleusé issu des réacteurs à eaulégère et des réacteurs refroidisau sodium;• l’industrie possède la capacitéde construire des réacteursrefroidis au sodium, mais il reste à la R & D de prouverleur rentabilité par rapport aux réacteurs à eau légère;• le développement de ces réac-teurs sera d’autant plus rapidequ’il s’appuiera sur la R & D de programmes internationaux;• il est souhaitable que lesÉtats-Unis mettent sur pied une autorité de tutelle quisupervisera la stratégie de gestion du combustible usé;• il existe déjà un modèle validépour le recyclage du combus-tible, compatible avec unfinancement privé et assorti de garanties appropriées.Enfin, dans la continuité de cettepremière phase, l’INRA poursui-vra ses études sur l’évaluationdu business model du recyclage,sur les améliorations à apporterau réacteur avancé, ainsi quesur les procédures d’autorisationd’exploitation de ce réacteur et d’un centre de recyclage. ■
1. Le Dr Davidson est également Vice-PresidentNuclear Energy, AREVA, Inc.2. AREVA, Mitsubishi Heavy Industries Ltd.(MHI), Japan Nuclear Fuel Limited (JNFL), URS Washington Division, Babcock & WilcoxTechnical Services, et Battelle Energy Technology.3. Agence internationale de l’énergie atomique.4. Consolidated Fuel Treatment Center.5. Advanced Recycling Reactor.
Dr Dorothy R. Davidson 1, spécialiste du combustible
nucléaire, est chargée des relations avec le Department
of Energy (DoE) en tant que chef de projet au sein
de l’INRA (International Nuclear Recycling Alliance), dans le cadre des études sur la fermeture du cycle
du combustible aux États-Unis.
AVIS D’EXPERTDR DOROTHY R. DAVIDSON
/ NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES 09NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES /08
DOSSIER
� la hausse. Le surenchérissement du prix del’uranium a conduit certains grands pays às’engager ou, tout au moins, à réfléchir auxpossibilités de traiter et de recycler le combus-tible. L’exemple français, déjà transposé auJapon qui, depuis 2005, dispose d’une usine presque identique à celle de La Hague, va êtrereproduit dans les années à venir. Les États-Unis et la Chine ont à leur tour décidé en 2007d’investir chacun dans la construction et l’ex-ploitation d’une usine de recyclage.
4. La gestion des déchetsLe devenir des combustibles usés fait l’objetde débats. Deux stratégies s’opposent: les consi-dérer comme des déchets ultimes (c’est l’optionchoisie, par exemple, par la Suède, la Finlande,l’Espagne et le Canada)– dans ce cas, on parlede gestion à cycle ouvert – ou les traiter pouren récupérer les matières recyclables (96 % descombustibles usés) – il s’agit alors de cyclefermé. La France et d’autres pays, comme leJapon, le Royaume-Uni, la Russie ou la Chine,traitent leurs combustibles usés.Les États-Unisy avaient renoncé il y a vingt-cinq ans, mais ilss’y intéressent à nouveau.Le classement détaillé des déchets est assezcomplexe (voir tableau). En croisant la radio-activité des déchets et leur durée de vie, ondénombre cinq catégories. Les déchets de trèsfaible activité (TFA) et de faible ou moyenneactivité à vie courte (FMAVC) concentrent plusde 90 % des déchets produits en France depuisle début du programme nucléaire. Ils sont constitués des résidus du traitement des mine-rais: ferrailles, gravats… et résultent aussi de
l’exploitation et de la maintenance des centralesnucléaires. Les déchets FMAVC sont compac-tés et mis en fûts métalliques quand leurradioactivité est faible. Lorsque celle-ci est plusimportante, les déchets sont enrobés dans dubéton ou des résines, et confinés dans desconteneurs en béton.
Des solutions multiplesEn France, des solutions définitives sont déjàopérationnelles pour les déchets radioactifs detrès faible activité et de faible ou moyenne acti-vité à vie courte. Ils sont stockés en surface dansdeux centres situés dans l’Aube (Champagne-Ardenne) et dans la Manche. Le débat porteessentiellement sur la gestion à long terme desdéchets à vie longue, hautement radioactifs etnon recyclables. Ils sont constitués des gainesentourant le combustible, des combustibles usésquand ils ne sont pas retraités et des produitsde fission (voir « Zoom » ci-contre).La loi du 28 juin 2006 précise que les trois voies
CYCLE OUVERT/CYCLE FERMÉ :Le cycle du combustible est dit « fermé »
s’il comprend le traitement du combustible usé
et le recyclage des matières fissiles. Il est dit
« ouvert », ou « à un seul passage », lorsque
le combustible usé est directement stocké
en tant que déchet.
ISOTOPE : Élément dont les atomes possèdent le même
nombre d’électrons et de protons, mais
un nombre différent de neutrons.
SÉPARATION-TRANSMUTATION:Le but de la séparation est de récupérer,
d’une part, les actinides mineurs (les actinides
sont des éléments radioactifs qui tirent
leur nom d’un métal lourd, l’actinium, car
ils possèdent des propriétés chimiques voisines)
et, d’autre part, les produits de fission.
La transmutation consiste en un bombardement
neutronique des noyaux lourds d’actinides
mineurs, qui fissionnent en des noyaux
plus légers.
ULTRACENTRIFUGATION : Avec cette technique, des cylindres ou « bols »
sont installés en série. En tournant à très
grande vitesse, ils séparent les molécules
d’hexafluorure. Les plus lourdes, contenant
l’isotope 238, sont rejetées vers les parois
du bol, et les plus légères, contenant l’uranium
235, restent au centre. D’un bol à l’autre,
la proportion de molécules légères,
radioactives, grandit et le mélange s’enrichit.
mot
à m
ot
de recherche prévues par la loi Bataille de 1991sont complémentaires, mais indique que lestockage réversible en formation géologiqueprofonde est la solution de référence. Il estprévu qu’une nouvelle loi soit votée, au plustard en 2015, pour définir les conditions de laréversibilité. Tout en privilégiant le stockagegéologique profond, la loi de 2006 prévoit d’examiner de manière plus approfondie lesdeux autres voies possibles: l’entreposage desdéchets en surface et subsurface, et la diminu-tion de leur radioactivité par la séparation-transmutation (voir « mot à mot » ci-contre). De l’extraction du minerai d’uranium à la ges-tion et au recyclage du combustible usé,chaque étape du cycle est elle-même un pro-cessus industriel complet et complexe. Entrele début et la fin du cycle, il s’écoule plusieursdécennies. Éclipsé par les autres aspects decette industrie, le temps est aussi l’une desparticularités de cette source d’énergie dura-blement fiable et non émettrice de CO2. ■
On produit en France environ 1kilogramme de déchets
radioactifs par habitant et par an. Sur ce kilogramme,
990 grammes reviendront au niveau de la radioactivité
naturelle dans moins de trois cents ans, mais 10 gram-
mes garderont une radiotoxicité élevée pendant très
longtemps. Une famille de quatre personnes alimentée
pendant vingt-cinq ans en électricité d’origine
nucléaire générerait 12 cm3 de déchets à haute activité
et à vie longue.
ZOOMLa mesure de la radiotoxicité
Emballage de transport de combustibles usés.
✔
Catégorie de déchet Volume % % du volume total de la radioactivité
Très faible activité 108219 m3 11,1 % - 0
Faible et moyenne activité
– vie courte 778322 m3 79,6 % 0,07 %
Faible activité
– vie longue 44559 m3 4,5 % 0,01 %
Moyenne activité
– vie longue 45359 m3 4,6 % 3,87 %
Haute activité
– vie longue 1639 m3 0,2 % 96,05 %
Source: Andra 2004.
˜
@�Des sites qui permettent d’aller plus loinsur le nucléaire :•Agence internationale pour l’énergie atomique
(AIEA): www.iaea.org• Agence nationale pour la gestion des déchets
radioactifs (Andra): www.andra.fr• Commissariat à l’énergie atomique (CEA):
www.cea.fr•www.laradioactivité.com : un site qui explique
simplement ce phénomène, depuis sa découverte
jusqu’à ses nombreuses applications (Andra)
• Société française d’énergie nucléaire (SFEN):www.sfen.org
• World Nuclear Association:www.world-nuclear.org
Un site opposé au développement de l’énergie nucléaire :•Greenpeace: www.greenpeace.org/france
Plus de 90 % des déchets ont une très faible activité ou une durée de vie courteRÉPARTITION DES VOLUMES DE DÉCHETS PRODUITS EN FRANCE DEPUIS 1974, DÉBUT DU PROGRAMME NUCLÉAIRE
✔ Andra, centre de stockage FMA de l’AubeCe site accueille l’ensemble des déchets de faible
ou moyenne activité à vie courte. Son exploitationdevrait s’achever autour de la décennie 2050.
ÉLECTRON LIBRE
����
NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES /11/ NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES10
EUROPE: À QUAND UN MAR CHÉ UNIQUE DE L’ÉNERGIE ?
L’idéal serait de créer un seul réseau européen de transport. Une seule entreprise de réseau impliquerait forcément un seul régulateur et un marché unique européen.”
de surcapacités. C’est urgent ! Cetobjectif a bien été identifié par lesinstances européennes et fait par-tie des mesures prioritaires publiéesen janvier 2007. Mais des mesuresaux décisions, la mise en place desinterconnexions prend du temps.
Les marchés nationaux de l’énergie sont encorepeu concurrentielsQuant au fonctionnement des mar-chés eux-mêmes, il est insatisfaisant.Les marchés électriques européenssont d’une complexité extraordinaire,opaques. Un opérateur électriquepuissant peut encore y exercer un vrai pouvoir de marché. Cela implique une surveillance accrue, à l’instar des marchés boursiers.Dans le gaz, la problématique est différente. Ce secteur est en muta-tion. Depuis cinquante ans en Europe,le réseau de gaz naturel a été conçupour livrer un point fixe, le consom-mateur, directement depuis un autrepoint fixe, le gisement. Mais le réseau gazier d’aujourd’hui évolue:il devient plus dense, plus serré, plusmûr. Avec l’arrivée du gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de la Norvège, du Qatar ou de l’Égypte, et les pipelines en construction de-puis de nouveaux pays producteurs,les points d’entrée se multiplient.
ZOOMLesinterconnexionsélectriquesCe sont les points de connexion aux frontières de deuxpays. Elles définissentleur capacité à échan-ger de l’électricité.Physiquement, avec des lignes à très hautetension et des équipe-ments dédiés; et,commercialement, avec des mécanismesd’enchères mis en placeen Europe depuis 2004.La France est ainsi reliée au Royaume-Uni,à l’Allemagne, auBenelux, à la Suisse, à l’Italie et à l’Espagne.Mais, à certaines fron-tières, les capacitésmanquent. Entre laFrance et l’Espagne par exemple. Le renforcement de cetteinterconnexion, un projet d’intérêt euro-péen, devrait enfinavancer: un nouveautracé reliant Figueras à Perpignan doit être proposé par les ges-tionnaires de réseauxfrançais et espagnolavant la fin du mois de juin.
“
C’est un mouvement très lent, maisréel, qui va créer une vraie concur-rence entre les fournisseurs de gaznaturel.
L’idée de stockages mutualisés commence à faire son cheminLe problème qui subsiste est celuidu stockage du gaz. Le réseau a étéconçu par et pour les opérateursnationaux, et les points de stockagedétenus par ces opérateurs repré-sentent un avantage compétitif detaille, inaccessible aux petits opé-rateurs, car trop cher. Mais l’idée destockages mutualisés fait son che-min. Tout comme dans l’électricité,je pense que l’on aboutira à un ges-
tionnaire de transport totalement indépendant, capable d’investir à l’échelle européenne.Ces gestionnaires de réseaux indé-pendants sont déjà en cours decréation : peu à peu, les énergéti-ciens, comme les Allemands EONet RWE, songent à vendre leurs ré-seaux de transport. Mais il faudraitaller plus loin, accélérer le mouve-ment : l’idéal serait de créer un seulréseau européen de transport. Uneseule entreprise de réseau implique-rait forcément un seul régulateur etun marché unique européen.Dans tous ces domaines, ce qui ralentit la mise enœuvre d’un mar-ché unique, c’est le foisonnementde règles et de modalités natio-
L’Europe de l’énergie n’existe pas… encore. Quantité de normes et de procéduresdiffèrent d’un pays à l’autre ; les interconnexions entre réseaux demeurent insuffisantes. Et certains marchés, celui du gaz en particulier, fonctionnent comme au bon vieux temps des monopoles nationaux. Nous avons besoin d’un véritable espace Schengen de l’énergie. Voici quelques pistes pour l’ouvrir.
@�• Une politique de l’énergie pourl’Europe. Les mesures préconiséespar la Commission européenne et publiées le 10 janvier 2007 :http://europa.eu/scadplus/leg/fr/lvb/l27067.htm
• Le troisième paquet législatif européen pour les marchés électriques et gazierspublié le 19 septembre 2007 : en anglais : http://europa.eu/scadplus/leg/fr/lvb/l27078.htm
No u s avo n s besoin d’unmarché uniquede l’énergie,d’un espaceSchengen del’électricité et
du gaz. C’est nécessaire pour quela concurrence joue vraiment sonrôle, qu’elle amène les fournisseursà se battre sur les prix, qu’elle sti-mule l’innovation. Mais nous en sommes loin. Les marchés res-tent largement nationaux. Cela dit,sur tous les sujets clés, régulation, réseaux, complexité des échanges…,l’électricité a une longueur d’avancesur le gaz.Pour l’énergie électrique, ce qui frappe, c’est le manque cruel d’inter-connexions, ces points d’échangeentre les réseaux nationaux. C’estpourtant une condition sine qua nonde la mise en place d’un véritablemarché continental. Quand les réseaux sont interconnectés, ils deviennent solidaires, et l’électri-cité peut circuler sans obstacle d’un pays à l’autre. Il est alors possibled’arbitrer les prix, de faire jouer laconcurrence, comme c’est déjà lecas entre la France et le Benelux.Pour que les échanges soient vrai-ment fluides à l’échelle européenne,il faut plus d’interconnexions, voire
Jean-Marie Chevalier est professeur
à l’université Paris-Dauphine,
où il dirige le Centre de géopolitique
de l’énergie et des matières premières
(CGEMP). Il est aussi directeur
au CERA (Cambridge Energy ResearchAssociates) à Paris. Auteur
de nombreux articles et ouvrages,
il a remis au Premier ministre,
en octobre 2007, un rapport intitulé
« Gaz et électricité, un défi pour
l’Europe et la France », réalisé avec
Jacques Percebois, au sein du Conseil
d’analyse économique.
L’AVIS DE JEAN-MARIE CHEVALIER
nales. Il est urgent de rapprocher les normes, les standards, les pro-cédures, les règles des différentspays européens, de renforcer l’indépendance des gestionnairesde réseaux. Dans chaque pays, ils doivent disposer des mêmes compétences et des mêmes péri-mètres d’action. Les associationseuropéennes comme l’ERGEG1, quiréunit les régulateurs européens et l’ETSO2, qui rassemble les ges-tionnaires de réseaux de transport,vont avoir un grand rôle à jouerdans cette harmonisation.Certes, les choses vont plus lente-ment que prévues au départ, maisd’ici une bonne dizaine d’années,on devrait parvenir à un marchéunique de l’électricité. Pour le gaz, ce sera sans doute un peu plus long. ■
Gaz et électricité : un défi pour l’Europe et pour la France, Jean-Marie Chevalier et Jacques Percebois,La Documentation française.Les batailles de l’énergie, Jean-Marie Chevalier, Folio Gallimard.
1. European Regulators' Group for Electricity and Gas.2. European Transmission System Operators.
CO2
CO2
CO2
CO2
CO2
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gaz
15
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Installations industrielles captant le CO2C’est sur ces sites que doit s’opérer la séparation du CO2 des autres composants issus de la combustion.
Transport par bateauÀ l’instar du gaz naturelliquéfié, le C02 acheminé par voie maritime est chargésur un méthanier sous formeliquide afin d’en diminuerle volume.
Veines de charbon non exploitéesLe CO2 vient se substituer au méthanenaturellement présent dans le charbon,lequel méthane peut être extrait pour être commercialisé par les entreprises gazières.Aquifères salins profonds
(on-shore ou off-shore)Ces nappes phréatiques contenant de l’eau saumâtre constituent le plus grand réservoirde stockage (10000 milliards de tonnes),et le mieux réparti. Ce qui facilite leur rechercheà proximité des lieux d’émission.
Comment piéger le C02?Avant d’être piégé, le C02 doit être séparé des autres constituants
(azote, soufre…) issus des processus industriels de combustion
d’hydrocarbures, de charbon, de gaz ou de biomasse. Acheminé par
pipeline à la verticale de son lieu de stockage, il est ensuite injecté
à une profondeur minimale de 800 mètres. C’est là qu’il atteint un état
dit « supercritique » qui le rend plus dense et moins volumineux.
Gisements épuisés d’hydrocarburesL’injection sous pression de CO2 permet de dissoudre lanappe d’hydrocarbures restants, d’en diminuer la viscosité.Cela facilite la récupération assistée de pétrole (ou de gaz)sur ces sites en fin de vie et peut ainsi donner un intérêtéconomique à l’opération. L’inconvénient de ces gisementsest d’être éloignés des sites industriels émetteurs de CO2.
/ NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES
Un guide pour mieux comprendre un phénomène naturel, une technique, un mécanisme…VV DÉCRYPTAGE
Pour lutter contre son accumulationdans l’atmosphère, le captage et le stockage géologique du CO2
offrent une possible alternative en attendant la généralisation
d’énergies non émettrices. Sont concernéesen priorité les sources fixes et massives (voirschéma ci-dessous), qui font l’objet d’expéri-mentations en vraie grandeur pour piéger le CO2 avec des technologies disponibles et à des coûts acceptables.
Les technologies de récupérationsont encore très coûteusesPiéger le CO2 à sa source nécessite de le séparer des autres constituants (vapeur d’eau,azote, soufre) issus des processus de combus-tion industriels d’hydrocarbures, de charbon,de gaz naturel ou de biomasse. Trois techno-logies paraissent, à l’heure actuelle, les pluspropices pour y parvenir. Elles sont dévelop-pées principalement dans les régions où sedéroulent également les expérimentations de stockage géologique: États-Unis, Japon etEurope.• Le captage postcombustion par lavagedes fumées en sortie, le plus courammentau moyen de solvants aminés. Cette tech-nologie s’adapte facilement aux installationsexistantes, mais elle s’applique à des volu-mes de fumées importants à basse pressionet à faible concentration de CO2. C’estaujourd’hui la solution la plus mature, mais elle génère un surcoût de 50 à 70 %du kilowattheure électrique.• L’oxycombustion, qui consiste à rem-placer l’air par de l’oxygène pur. Laconcentration du CO2 dans les fumées peutalors atteindre 90 %, facilitant ainsi son
captage par un système cryogénique en sortie. Cette voie est également coûteuse,et surtout gourmande en énergie… Elleconvient en priorité aux installations nouvelles.• Le captage en « précombustion », où l’ontransforme avant usage le combustible fossileen un gaz de synthèse, mélange de monoxydede carbone (CO) et d’hydrogène. En réagis-sant avec de l’eau (étape dite « de shift-conversion »), le CO se transforme en CO2 et il y a production d’hydrogène. L’hydrogène seul est ainsi utilisé comme combustible« propre » (n’émettant pas de CO2) pour produire de l’électricité ou de la chaleur.Une fois capté, le CO2 peut alors êtretransporté vers les sites de stockage, pargazoduc sous haute pression pour la voieterrestre ou par méthanier pour la voie mari-time, comme le GNL, c’est-à-dire à pressionmodérée et en phase liquide pour en réduirele volume. Les États-Unis disposent du plusgrand réseau de canalisations terrestrespour le transport de quelque 50 millions de tonnes de CO2 par an, issues de la récupé-ration assistée du pétrole ou d’émissions d’origine industrielle. Mais la dimensiontotale du réseau mondial affecté à cettetâche, inférieur à 3000 km, témoigne del’insuffisance des infrastructures.
Trois types de réservoirs souterrains sont aujourd’hui testésPour le stockage géologique profond du CO2,trois options prédominent. Dans tous les cas, le CO2 est injecté au-delà de 800 mètresde profondeur, dans un état « supercritique »(plus de 31 °C et 74 bars de pression), où il se densifie et diminue de volume.
• Les aquifères salins profonds – Le stockagedans ces nappes phréatiques contenant del’eau saumâtre offre le plus grand potentiel envolume (jusqu’à 10000 milliards de tonnes,l’équivalent de plusieurs siècles d’émissionsmondiales de CO2), ainsi que la meilleurerépartition sur le globe. Ce potentiel et cetterépartition facilitent leur recherche à proximitédes sites d’émission. Ainsi, en mer du Nord,sur le site de production de gaz naturel deSleipner, le CO2 extrait du méthane (où il estprésent en proportion de 4 à 10 %) est direc-tement réinjecté sous le plancher sous-marin,à plus de 1000 m de profondeur. Chaqueannée, un million de tonnes est ainsi enfouidans le sous-sol des eaux norvégiennes, aulieu d’être dissipé dans l’atmosphère. Il fauten revanche mieux caractériser et étudier lecomportement de ces aquifères à long termeavant de les qualifier de manière sûre.�
NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES / 1312
Tous les secteurs produisent du CO2
Répartition par types d’activités des sources d’émission de CO2 dans le monde61 % des émissions de C02 dues à l’utilisation de combustibles fossiles proviennent de sources fixes et massives (production d’énergie et industrie), là où il est le plus aisé de les piéger. Source: AIE, 2003.
Productionélectrique
39%
Industrie
22%
Résidentiel
10%
Tertiaire 4 %
Agriculture 2 %
Transport
23%
CAPTER ET STOCKER LE CO2C’est une voie prometteuse pour combattre le réchauffement climatique: récupérer le gaz carbonique produit par l’industrieet l’enfouir en profondeur. Des processus complexes sur le plantechnique… et encore coûteux. Revue de détail.
� • Les gisements épuisés ou en déclind’hydrocarbures (gaz, pétrole) – Outre unmilieu géologique bien connu, ces réservoirsnaturels, on-shore et off-shore, bénéficientd’une étanchéité prouvée, sous réserve quel’on s’assure de l’intégrité des nombreux puitsqui les traversent. Mais leur répartition géographique n’est pas idéale, car ils sont, pardéfinition, éloignés des installations indus-trielles émettrices de CO2. Leur utilisationnécessite donc des moyens ou des infras-tructures onéreux pour y conduire le CO2
(canalisations terrestres ou immergées, métha-niers…). De plus, les volumes disponibles(environ 930 milliards de tonnes estimées) ne sont pas à la hauteur des besoins. L’injection sous pression de CO2, pour la récupé-ration assistée de pétrole (ou de gaz), offre enrevanche d’intéressantes possibilités. Les Cana-diens l’expérimentent actuellement sur le sitepétrolier de Weyburn, dans la Saskatchewan.Du CO2, provenant d’une usine américainevoisine de gazéification du charbon – est in-jecté sous pression. Il se dissout dans la napped’hydrocarbure et en diminue la viscosité, cequi facilite sa récupération. Le CO2 mélangéau pétrole est ensuite séparé après traitementet réinjecté dans le gisement souterrain.• Les veines de charbon non exploitées – Celles-ci permettent de profiter de « l’affinité »du charbon pour le CO2 – ce dernier prenant la place du méthane naturellement présentdans le charbon. Le méthane – du gaz naturelpar définition – peut alors être extrait et valo-risé par les entreprises gazières qui l’injectentdans leurs réseaux de gazoducs vers des uti-lisateurs industriels et domestiques. Le projeteuropéen RECOPOL, en Pologne, expérimente,depuis 2001, la faisabilité de l’injection de CO2
dans des veines du bassin houiller de Silésie.
Cependant, la faible perméabilité de ces vei-nes nécessite de vérifier la possibilité d’injecterd’importantes quantités de CO2 sans multi-plier les puits d’injection, ce qui risqueraitd’augmenter d’autant les risques de fuites. Lescapacités mondiales de stockage estimées(40 milliards de tonnes) sont par ailleurs largement insuffisantes. Mentionnons enfin deux pistes supplémen-taires, même si la première a été écartée en raison des incertitudes de son impact surl’écosystème marin et sur la durée de réten-tion du CO2. Il s’agit d’abord du stockageocéanique profond, sous forme de « lacs » de CO2, au-delà de 1500 m minimum. Plusintéressante serait enfin la séquestration miné-ralogique par réaction avec le calcium et lemagnésium présents dans le sous-sol. Autre-ment dit, la transformation du CO2 en unminéral, une roche carbonatée, comme laroche calcaire qui est insoluble et donc parfaitement stable à long terme.
Le captage représente 70 %du coût de l’ensemble du processusLe processus de la filière – captage, compres-sion, transport, stockage – peut actuellementse chiffrer jusqu’à 42€ (environ 63 $) la tonnede CO2. Un coût supérieur au prix plancherdes 30€ (environ 45 $), auquel se négocieactuellement la tonne de CO2 sur le marchédes quotas d’émission. Ce sont les technolo-gies du captage qui nécessitent le plusd’optimisation de ce point de vue. En coursd’expérimentation dans le cadre de projetsnationaux et européens (voir « Zoom »), ellesconstituent en effet un enjeu économique
considérable, car elles représentent 70 %du processus complet de captage-transport-stockage du CO2.La sécurisation du stockage géologique à long terme est un critère décisif au regard dela densité et des volumes enfouis. L’existencede nombreux gisements naturels de CO2 et leretour d’expérience sur des sites de stockagepionniers permettent de préciser les règles à respecter pour stocker sur plus de mille ansen toute sécurité. Un projet de directive euro-péenne a été publié en janvier 2008 par laCommission européenne et va être débattudans les prochains mois au Conseil et au Parlement européens. Il fixe les conditions d’attribution de permis de stockage de CO2,sur la base de bonnes caractérisation et évaluation du site et d’un plan de surveillanceadapté faisant appel à des techniques géophysiques, géochimiques et biologiques.Se posera enfin, sans nul doute, l’acceptabilitépar les opinions publiques de la présence de ces réservoirs souterrains appelés à durer et sur lesquels certains commencent à s’interroger… ■
DÉCRYPTAGEVV PERSPECTIVES
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Très ambitieuses, les mesures pour réduire les émissions de gaz à effetde serre présentées début2008 par la Commissioneuropéenne se heurtent à deux obstacles: une incontestable frilositédes industriels et l’absencede réponse à la questioncruciale de leur financement.
Un éclairage sur les tendances énergétiques futures
La Commission européenne a pré-senté fin janvier un important trainde mesures sur l’énergie et le climat. Elle a même qualifié ceplan d’« historique ». Il prévoit
notamment de réduire la consommation d’énergie, d’augmenter lapart des énergies renou-velables et d’accroître l’ef-ficacité énergétique. Maisles textes présentés sontcontestés.
Le nucléaire est exclu du texte de l’Union européenneL’objectif principal est la diminution d’aumoins 20 % des émissions de gaz à effet deserre d’ici à 2020, par rapport aux niveauxde 1990. Bruxelles a même promis une baissede 30 % si un accord international est trouvé.Les États devront s’assurer que leur consom-mation énergétique contient au moins 20 %d’énergies renouvelables d’ici à 2020 (moyenne
des 27 pays), contre 8,5 % en 2005 (voirtableau page 17). Les directives proposentune répartition des efforts entre les 27 paysen utilisant comme critère le produit intérieurbrut (PIB) par habitant pour ne pas péna-liser les pays les plus pauvres de l’Union.
La France devrait ainsi porter de 10,3 à 23 % lapart des énergies renouve-lables dans son total. « LaFrance est dans une situa-tion particulière du fait de l’énergie nucléaire », asouligné fin janvier lasecrétaire d’État française à l’Écologie, Nathalie Kos-ciusko-Morizet. « La France
a demandé que les particularités de son système de production et de consommationd’énergie soient mieux prises en compte », a-t-elle rappelé. La Commission européennene considérant pas l'énergie nucléaire commeune énergie renouvelable, sa contributionéventuelle à la réduction des émissions carbonées n'est pas comptabilisée. La France�
14 / NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES��
(( ((
La Francedoit plus que
doubler la part des énergies
renouvelables dans son bilan.
“”
✔ Bruxelles, 23 janvier 2007Présentation du plan énergie climat dans le domaine dela politique énergétique européenne par Neelie Kroes,commissaire à la Concurrence, Andris Piebalgs, commissaire à l’Énergie, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et Stavros Dimas, commissaire à l’Environnement.
ÉNERGIE ET CLIMAT :le plan de Bruxelles mis à l’épreuve
À LIRE
✔ Le site précurseur de Sleipner en mer du NordLe projet de Sleipner constituele premier exemple commercialde stockage de CO2 dans un aquifère salin profond. Le champ de Sleipner est situéen mer du Nord, au large de la Norvège, et est exploitépar StatoilHydro, la plus grande compagnie pétrolière du pays.
ZOOML’Europe au cœur des programmes internationauxDe nombreux projets d’étude de la filière captage et
stockage du CO2 sont entrés dans une phase active.
Citons notamment CASTOR (CO2 from Capture
to Storage), projet européen qui intègre toute
la chaîne capture-transport-stockage du CO2 et qui
s’intéresse par extension au stockage de l’hydrogène,
puis CO2GeoNet, réseau d’excellence sur le stockage
du CO2, qui regroupe les principaux organismes
géologiques européens (www.co2geonet.com).
• La capture et le stockage géologique du CO2.Réduire les émissions de gaz à effet de serre -
Les enjeux des géosciences (2005) – Éditions du BRGM.
• Capter et stocker le CO2 dans le sous-sol. Une filière
technologique pour lutter contre le changement climatique.
Les enjeux des géosciences (2007) – Éditions du BRGM.
• Limiter les émissions de CO2 pour lutter contre le réchauffement climatique. Enjeux, prévention
à la source et séquestration – Éditions BRGM –
document public (278 pages).
✔Italie, site industriel de production chimique IlvaLe plan d’action énergétique prévoit, à partir de 2013, le paiement de « permisde polluer » par les industries les pluspolluantes de l’Union européenne.
� a toutefois recommandé de ne pas se limi-ter aux seules énergies renouvelables mais depromouvoir les énergies « à faibles émis-sions de carbone », dont l'énergie nucléaire.Dans le domaine des transports, les bio-carburants (éthanol, biodiesel) devront composer 10 % du carburant total consommé par les véhicules des Européens en 2020, uneambition dénoncée par beaucoup commeirréaliste, voire dangereuse pour la planète(voir Alternatives n° 16). « Nous proposonspour la première fois de l’histoire de promou-voir des biocarburants durables », a plaidéle commissaire à l’Énergie, Andris Piebalgs.Pour s’inscrire dans les ambitions environ-nementales de l’Union européenne, ces carburants extraits de produits agricolesdevront générer une économie de 35 % d’émissions de gaz à effet de serre par rap-port à l’essence ou le gazole. En outre, ils nedevront pas être fabriqués avec des matièrespremières émanant, par exemple, de forêtsvierges ou de zones naturelles protégées.
Coût de ce plan : 90 milliards d’euros en 2020Il s’agit du « paquet de mesures le plus com-plet au monde » en matière de climat, pourun coût estimé à « 3 euros par semaine et parpersonne » d’ici à 2020, a déclaré José ManuelBarroso, le président de la Commission euro-péenne. Les importations de pétrole et de gazseraient réduites de 50 milliards d’euros, soit 0,3 % du PIB. Brandissant le rapport deNicolas Stern, qui a tenté de calculer les prixdes conséquences du réchauffement climatique(entre 5 et 20 % du PIB mondial), le prési-dent de la Commission estime que le « coût
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PERSPECTIVES
/ NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES16��
de l’inaction » serait, de toute façon, plus élevéque les mesures présentées. Pour l’Europe, lecoût de ce plan d’action est estimé à 0,6 % duPIB, soit 90 milliards d’euros en 2020. Les crédits d’émissions de CO2, obtenus grâceaux mécanismes de Kyoto, ramèneraient cepourcentage à 0,45 % du PIB.
Les industriels devront acheterleurs quotas d’émissions de CO2L’une des mesures phares du projet de laCommission européenne consiste à faire payer, à partir de 2013, aux industries les pluspolluantes de l’Union européenne des « permis de polluer » jusqu’ici gratuits. Lesecteur de la production d’électricité, notam-ment les centrales au charbon, au gaz et aupétrole, d’où provient une grande partie desémissions de CO2, va devoir intégralementpayer pour obtenir ces « droits à polluer »,vendus aux enchères à compter de cette date.Les autres secteurs d’activité concernés, comme les industries de l’aluminium et les pro-ducteurs d’ammoniaque, ainsi que le transportaérien, rentreront « graduellement » dans cesystème payant, a souligné la Commission. Son président, José Manuel Barroso, a néan-moins précisé que s’il n’y avait pas d’accordinternational sur le climat (notamment avec lesÉtats-Unis et les pays émergents) pour réduire
les émissions de CO2, l’Europe «agirait ». Concrè-tement, les industries les plus « énergivores »obtiendraient, dans ce cas, « gratuitement »leurs permis de polluer, et les importateurs deproduits concurrents non européens seraientobligés de les acheter.
Sept pays membres ontdemandé des clarifications« Aucun État membre ne juge son objectif intolérable », a jugé José Manuel Barroso.« Je dirais qu’au moins 20 pays membressur 27 acceptent à ce stade leur objectif natio-nal », a tempéré le commissaire à l’Énergie,Andris Piebalgs, sans nommer les contesta-taires… En fait, les réactions des dirigeantsdes 27 pays ont été mitigées. Sept pays del’Union européenne ont réclamé, fin février,des précisions sur les futurs permis de polluerde l’industrie lourde européenne, qui risquent,selon eux, d’affaiblir leurs entreprises. « Nos
industries ont besoin de clarification concer-nant leur contribution à la lutte contre le changement climatique », ont plaidé les minis-tres chargés de l’Industrie de l’Autriche, del’Allemagne, de la France, de la Finlande,du Luxembourg, de la Hongrie et de la Répu-blique tchèque. Dans leur lettre communeenvoyée à la présidence slovène de l’Unionet au commissaire européen à l’Industrie,Günter Verheugen, ces pays soulignent que« la planification d’investissements à moyenet long termes exige dès que possible de la certitude sur le futur système ». Les risquesparticuliers auxquels sont confrontées certai-nes branches industrielles – qui doiventréduire la pollution tout en faisant face à laconcurrence d’exportations de pays moinsvertueux – devront être analysés « avant 2011 »,notent-ils. Ils rappellent que, dans ce cadre,« la détermination de l’Union européenne »à établir des règles de concurrence non déloya-les, éventuellement à travers une forme detaxe carbone sur les importations non euro-péennes, est « fondamentale ». « Nous devonsêtre attentifs à ne pas affaiblir unilatéralementla compétitivité de nos entreprises et la sécu-rité de l’emploi de nos travailleurs en mettanten place ces mesures », ont argué les sept gouvernements. « Nous ne pouvons accepterla délocalisation d’emplois et de centres deproduction liée à des coûts accrus pour réduireles émissions de CO2 », ont-ils ajouté.
La Commission espère un feu vertpour son plan avant la fin 2008Le Parlement et la Commission devront voterces textes le plus rapidement possible si
((((
✔ Industrie chimique aux Pays-BasPour José Manuel Barroso, le « coût de l’inaction »
serait plus élevé que celui des mesures présentées.
Qu’on les appelle « permisde polluer » ou « droits à polluer », il s’agit du marché
des permis d’émissions de CO2,
également appelés « permis
négociables ». Tel un marché
financier, le marché des permis
d’émissions permet la confron-
tation de l’offre et de la demande
de capitaux pour financer
la réduction des émissions
de CO2 des entreprises. La
demande émane de celles
qui ne sont pas parvenues
à réduire leurs émissions en
deçà du niveau fixé par les
quotas alloués et qui doivent
acheter des quotas sur le
marché pour atteindre leur
conformité. L’offre émane des
entreprises qui sont parve-
nues à réduire leurs émissions
en deçà du niveau fixé par les
quotas alloués. Elles cèdent
alors sur le marché les quotas
en surplus et financent ainsi
leurs efforts de réduction
d’émissions de CO2.
Énergies renouvelables: les objectifs par pays en 2020
Pays Part des énergies renouvelables dans la
consommation en 2005
Objectif 2020
Suède 39,8 % 49 %
Lettonie 34,9 % 42 %
Finlande 28,5 % 38 %
Autriche 23,3 % 34 %
Portugal 20,5 % 31 %
Danemark 17,0 % 30 %
Estonie 18,0 % 25 %
Slovénie 16,0 % 25 %
Roumanie 17,8 % 24 %
Lituanie 15,0 % 23 %
France 10,3 % 23 %
Espagne 8,7 % 20 %
Grèce 6,9 % 18 %
Allemagne 5,8 % 18 %
Italie 5,2 % 17 %
Bulgarie 9,4 % 16 %
Irlande 3,1 % 16 %
Pologne 7,2 % 15 %
Royaume-Uni 1,3 % 15 %
Slovaquie 6,7 % 14 %
Pays-Bas 2,4 % 14 %
Rép. tchèque 6,1 % 13 %
Belgique 2,2 % 13 %
Chypre 2,9 % 13 %
Hongrie 4,3 % 13 %
Luxembourg 0,9 % 11 %
Malte 0,0 % 10 %
UE 8,5 % 20 %
Biocarburants: une alternative qui peut « coûter » cherPourcentage des agrocarburantsdans la consommation des carburantsdestinés aux transportsterrestres(chiffres 2004)
Part des terres agricoles qu’il faudrait mobiliser pour que la production d’agrocarburants assure10 % de la consommation de pétrole liée aux transportsterrestres
Brésil 21,6 % 3 %
États-Unis 1,6 % 30 %
Monde 9 %1,3 %
UE 15 72 %0,8 %
l’Europe veut être en mesure de peser lorsdes négociations internationales sur le climat,lors de la prochaine conférence de Poznan(en Pologne) fin 2008, ou au pire lors de lasuivante à Copenhague, fin 2009. Le prési-dent de la Commission européenne espèreun accord du Parlement européen et des Étatsmembres pour la fin de l’année. Il a assuréque les deux pays qui assurent la présidencede l’Union, la Slovénie puis la France, « sontdéterminés à aller vite ». ■
✔ File d’attente sur le tarmac de l’aéroport de ParisLes compagnies aériennes seront elles aussi appelées à payer des « droits à polluer ». @�Pour plus d’informations sur le plan
de la Commission européennehttp://ec.europa.eu/france/pdf/climate-change-memo_fr.pdf
Le mode d’emploi des « permis de polluer »
Source: OCDE, d’après Le Monde, 13 mars 2008.
Source: Union européenne, 2008.
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Il est enfin assemblé. Le grand col-
lisionneur de hadrons (LHC) du
CERN, qui constitue, avec une cir-
conférence de 27 km, le plus grand
accélérateur de particules du
monde, est au complet. Situé près
de Genève, à cheval sur la fron-
tière franco-suisse, à plus de
100 m sous terre, cet équipement
scientifique pourra fonctionner
dès le mois de juin. Dans ce tunnel,
dont les 9 300 aimants supra-
conducteurs sont refroidis à une
température proche du zéro absolu,
les chercheurs examineront à la
loupe les résultats de collision en-
tre protons dans un vide équivalent
à celui de l’espace intersidéral. Ils
espèrent percer les mystères des
phénomènes physiques intervenus
juste après le Big Bang: l’origine de
la masse des particules et leurs
interactions. ■Les Anglais bientôt responsables
CERN: la grande collision des protons va commencer cet été
GAZ
RECHERCHE
ENVIRONNEMENT
L’ESSENTIEL�� KIOSQUE Lire, voir, découvrir
Absolument toute l’actu de l’énergie
LIVRES
Cet ouvrage en deux volumes a pour objectif d’expliquer
la géopolitique et d’appréhender l’avenir de la planète.
Ce second tome décrit les grands marchés énergétiques.
Une part importante est consacrée à l’approvisionne-
ment européen et aux relations Est/Ouest en raison
des énormes réserves gazières de la Russie. Une autre
partie concerne les gros consommateurs mondiaux –
l’actuel (les États-Unis) et les nouveaux (la Chine et l’Inde) – qui, tout en misant
sur les relations Nord-Sud (le Moyen-Orient et l’Amérique du Sud pour les pre-
miers, l’Afrique pour les seconds), s’intéressent de près également
aux zones traditionnellement convoitées par l’Europe.
Une somme sur la planète mondiale de l’énergieLe Monde et l’Énergie. Enjeux géopolitiques (volume 2, Les Cartes en mains)par Samuele Furfari – Éditions Technip – 2007, 424 pages, 45 euros
Gazprom veut tripler la productiondu gisement géant de Shtokman
Le gisement géant de gaz naturel
Shtokman n’est pas encore en exploi-
tation que déjà le gazier russe
Gazprom envisage de tripler sa pro-
duction. Ce champ situé en pleine
mer de Barents, au-delà du cercle
polaire, à 500 kilomètres des côtes
russes, abrite 3 700 milliards de m3
de gaz, soit 2 % des réserves de
gaz naturel de la planète, ou encore
un an de consommation de gaz. Il
sera exploité à partir de 2013 par un
consortium réunissant, sous l’égide
de Gazprom, Total et StatoilHydro.
Iouri Komarov, le président du
consortium, estime que la produc-
tion annuelle de Gazprom devrait
passer de 23,7 milliards de m3
à 71 milliards de m3 en 2020. Ce gaz,
qui sera en partie liquéfié, sera
destiné aux clients occidentaux
de Gazprom. ■
CARTOGRAPHIE
Les émissions de gaz carboniqueen Europe sous surveillance satellite
Le satellite d’observation européen,
ENVISAT, vient de cartographier le
carbone atmosphérique d’origine
humaine à l’échelle régionale. Une
première. Les chercheurs allemands
de l’université de Brême ont traité
et analysé les données recueillies
entre 2003 et 2005 par le capteur
SCIAMACHY, embarqué à bord du
satellite, pour distinguer le CO2 émis
par les activités humaines du CO2
normalement présent dans l’atmos-
phère. D’après leurs résultats, c’est
au-dessus des grandes villes indus-
trielles du nord de l’Europe que la
concentration de CO2 anthropique
(provenant des activités humaines)
est la plus élevée. Au total, on
estime que la combustion d’éner-
gies fossiles, les activités indus-
trielles et les transports libèrent
chaque année 30 milliards de ton-
nes de CO2. Cet excès de gaz, qui
vient s’ajouter au gaz carbonique
normalement présent dans l’atmos-
phère, accentue le phénomène
d’effet de serre et le réchauffement
de la planète. ■
��
19NUMÉRO 18 / ALTERNATIVES /
INTERNET
www.enerzine.comSite en français //
« L’énergie au quotidien », tel est le credo de ce site passionnant qui tient toutes ses promesses. Il semble bienqu’aucune information concernant ce secteur ne lui échappe,
qu’il s’agisse de l’actualité économique, technique, industrielle ou environnementale.On peut s’abonner gratuitement et recevoir chaque jour le portail actualisé.
Le CEA livre les secretsdu combustible nucléaire
Legouvernementbritannique pourrait
être l’un des pionniers des crédits CO2
individuels. L’idée est d’accorder à
chaque individu un nombre de crédits
CO2 annuels plutôt que d’imposer des
taxes carbone sur les produits les plus
coûteux en énergies fossiles. Dans
ce mode, décrit comme plus égalitaire
par ses défenseurs (notamment David
Miliband, ancien ministre de l’Environ-
nement de Tony Blair, aujourd’hui
ministre des Affaires étrangères de
Gordon Brown), à charge de chacun de
gérer sa consommation, ses moyens
de transport, ses dépenses éner-
gétiques… Les crédits en excès
pourraient être échangés sur un mar-
ché carbone, à l’instar de ce qui existe
aujourd’hui pour l’industrie. Le projet
Carbon Limiteda trois ans pour étudier,
sous l’égide de la RSA (Royal Society
for the Encouragement of Arts, Manu-
factures & Commerce), l’idée d’une
carte carbone individuelle. Et l’idée fait
des émules hors du Royaume-Uni: le
gouvernement irlandais s’intéresse à
la question, et les experts américains
examinent ces solutions de près. ■
La référence en matière de déchets
Le gendarme mondial du nucléairewww.iaea.orgSite en anglais //
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)dépend du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle cherche à promouvoir les usages pacifiques de l’énergie
nucléaire et à limiter le développement de ses applications militaires. Le sitedétaille les missions en cours et les différents programmes auxquels l’Agenceparticipe. Il rend compte des visites effectuées au sein de tous les pays, ceux pour lesquels il n’y a pas de difficultés comme les autres, à commencer par l’Iran… Hormis les activités multiples de l’AIEA, on peut également lire sur le site toutes les informations relatives à l’actualité du nucléaire dans le monde, ainsi que des publications scientifiques et techniques.
Dans un contexte marqué par l’accélération des programmes électronucléaires, cet ouvrage dresse
un panorama de la recherche et du développement menés au Commissariat à l’énergie atomique
dans le domaine du combustible nucléaire, dont la conception et les propriétés influent sur le
comportement du réacteur, ses performances et sa sûreté. Même s’il contribue assez faiblement
au coût du kilowattheure produit par les centrales nucléaires actuelles, sa bonne utilisation
représente un enjeu économique important. Cette monographie technique résume les connais-
sances actuelles sur le comportement du combustible en réacteur, ses limites d’utilisation et les
pistes en recherche et développement.
L’alpha et l’omega des énergies renouvelables !
www.energies-renouvelables.orgSite en français //
Une simple et gratuite inscription permet d’avoir accès à de très nombreuses informations. Celles de la revue Systèmes solaires, en particulier, consacrée à toutes les énergies renouvelables. Autre point fort de ce site, il présente les travaux de l’Observatoire des énergies
renouvelables qui, tous les deux mois, diffuse les chiffres les plus actuels des différentes filières (éolien, photovoltaïque, solaire, thermique…). Enfin, dernier pilier du site, les activités de la Fondation énergies pour le monde, dont la vocation est de fournir de l’énergie aux populations qui en sont privées.
LES SITES POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES SUJETS DE CE NUMÉRO
Les Combustibles nucléaires - Monographie du Commissariat à l’énergie atomique. Coédition Le Moniteur/CEA – 2008, 148 pages, 18 euros
Source: IUP, université de Brême, DLR ESA.
✔ Descente du dernier bouchon du détecteur CMSIl sera assemblé en souterrain avec le reste des pièces de CMS. CMS est l’un des quatre grands détecteurs au LHC (accélérateur de particules) dans lequel les collisions proton-proton auront lieu.
individuellement de leurs émissions de CO2?
« Énergie recyclable, parlons-en ! »www.alternatives.areva.comSite en français //
L’énergie recyclable: un enjeu de société, un sujet passionnant.Comment le nucléaire peut-il répondre à nos besoins? Pourquoiest-ce une énergie recyclable? Quelles sont les modalités de son
développement? Autant de questions qui interpellent, passionnent, mais aussi divisent.
Depuis le 3 juillet, le débat autour des déchets nucléaires (risques, contraintes et solutions) est lancé. Dépêchez-vous d’y participer, le forum est ouvert jusqu’au 18 août.
www.andra.frSite en français et en anglais //
L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs estun établissement public industriel et commercial créé par la loidu 30 décembre 1991. Indépendante des producteurs de déchets
et placée sous la tutelle des ministères en charge de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement, l’Andra est chargée de la gestion à long terme des déchetsradioactifs produits en France. Ici, vous trouverez tout ce que vous avez toujoursvoulu savoir sur les déchets (leur quantité, leur nature, leur localisation…) ou sur la radioactivité.
/ NUMÉRO 9 / ALTERNATIVES04
✔ EGYPTEUm appetebatab civit eratinter fectusconvo cat issuis clientib
ELes pétroles de l’extrême : quelles seront les limites ?Énergies fossiles, les hydrocarbures s’épuisent. Néanmoins, dans un contexte de progrès technologiques,
de baisse des coûts d’exploitation et d’envolée du prix du baril, il devient rentable d’exploiter
le pétrole dit « non conventionnel »: il s’agit des bruts extralourds situés essentiellement au Canada
et au Venezuela. À elles seules, ces huiles lourdes représentent une ressource supplémentaire,
presque équivalente aux réserves actuelles de l’Arabie saoudite. Parallèlement, les compagnies
pétrolières, qui maîtrisent depuis longtemps les forages off-shore, exploitent désormais des gisements
« ultraprofonds » situés à plus de 1 500 mètres de profondeur. Les limites technologiques sont
sans cesse repoussées. Jusqu’à quel point ?
E
ÉCRIVEZ-NOUS :
?@ alternatives @publicorp.fr
Cette rubrique étant la vôtre, vous êtes invité(e) à nous faire part de vos interrogations. Nous y répondrons au fil des prochains numéros.
le prochain numéro… Dans le prochain numéro… Dans le prochain numéro… Dans
Magazine Alternatives // T.M.S. //
BP 71 - 93402 Saint-Ouen Cedex - France
Vos questions… et nos réponses
L’heure d'été consiste à ajusterl'heure locale officielle par rap-port au fuseau horaire standard,généralement d’une heure, pour lespériodes du printemps, de l'été etdu début de l'automne. L’objectifest d’effectuer des économies d’énergie en faisant correspondreau mieux les heures d’activité avecles heures d’ensoleillement pourlimiter l'utilisation de l’éclairage arti-ficiel. Cette mesure est utilisée dansun grand nombre de pays, principa-lement dans les régions tempérées,
où les variations saisonnières deluminosité la rendent pertinente. En France, l’heure d'été a été ins-tituée en 1975 à la suite du choc pétrolier de 1974. Deux estimationsréalisées en 1996 et 2006 chiffrent l’économie d'énergie entre 0,7 et1,2milliard de kilowattheures chaqueannée. Ce dernier chiffre représente4 % des consommations d'éclairageen France, ou encore la consomma-tion totale d'électricité sur une annéed'une ville de 200000 habitants.
Le vrai bilan du changement d’heureDe quelle manière le changement d’heure hiver-été permet-il de réaliser des économies d’énergie, et de quelle importance ? Je souhaite une réponse éclairante!M. Paul Sacla, Perpignan, France
Tout d’abord, merci pour l’acuitéde votre analyse! Lorsque nousavons publié notre article sur lesbiocarburants, il y a quelques mois,le débat n’était pas le même qu’au-jourd’hui. Depuis, on parle de plus en plus des biocarburants de deuxième génération, qui uti-liseront des ressources plusdiversifiées. Plusieurs voies derecherche existent. La première permet d’obtenir du biogazole desynthèse à partir d’huiles végétalesou de graisses animales. Une voieparallèle permettra d’obtenir du bio-gazole à partir de la biomasselignocellulosique des plantes, c’est-à-dire à partir des tiges et des troncs.Quant au biogaz, il est issu de lafermentation de déchets organiquesà l’abri de l’air. Il peut s’agir de
déchets ménagers, de déchets verts,des boues de stations d’épuration,des déjections animales comme leslisiers, de résidus de cultures ou dedéchets agroalimentaires. Le biogazest constitué d’environ 65 % deméthane et de 35 % de gazcarbonique. Il est ensuite utilisécomme combustible pour produirede la chaleur, de l’électricité ou ducarburant. Nous reviendrons pro-chainement sur ces nouvellestechnologies.
Biocarburants: une affaire de générationIngénieur retraité encore très intéressé par les questions éner-gétiques, j’ai été un peu déçu par l’article sur les biocarburants(Alternatives n° 16), même si le titre fait bien état d’un avenir incer-tain. Je vous livre donc ci-dessous quelques réflexions:- Tout d’abord, on voit de plus en plus apparaître l’appellation « agrocarburant » pour tenir compte du fait que leur productionn’a que très rarement les caractéristiques du bio. Pour la pro-duction de céréales, engrais chimiques et pesticides sont la règleet, pour le Brésil, la déforestation a encore cours!- L'article ne fait pas état des agrocarburants de deuxième géné-ration, qui ont l’avantage d’utiliser toute la plante. C'est peut-être encore une technologie balbutiante mais, pour l’Europe, plutôt que de courir après le Brésil ou les États-Unis pour l'éthanol,ce pourrait être un axe de recherche et développement d'avenir.- Une autre possibilité oubliée pour remplacer les combustibles:le biogaz!M. André Guéry (commentaire reçu par e-mail)
INTERACTIF
Suite à notre dernière sélection de sites Web…En Belgique, dans une perspective de développement durable, le SCK*CEN(Centre d’études de l’énergie nucléaire) contribue à la recherche et audéveloppement, à la formation, à la communication et aux services enmatière de sûreté nucléaire et de radioprotection, applications médica-les et industrielles des radiations, fin du cycle du combustible nucléaire.Mme Anne Verledens, Relations presse du SCK*CEN, Mol (Belgique)
Nos excuses pour la présentation erro-née effectuée dans notre numéro 17.Contrairement à ce que nous laissions
entendre, le CEN n’est pas en chargedes applications militaires de l’éner-gie nucléaire.
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