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« La nécessité de produire plus et mieux invite à ré� échir à des formes d’agriculture plus durables. »
Plus de 100 cartes et infographies pour comprendre les enjeux actuels d’une agriculture de plus en plus mondialisée.
• Comment assurer la sécurité alimentaire d’une population mondiale qui atteindra près de 10 milliards de personnes en 2050 ?
• Le grand dé� des agriculteurs : produire toujours davantage tout en préservant l’environnement.
• Le rôle et la puissance des « poids lourds » de l’agriculture mondiale : Chine, Inde, Brésil, États-Unis et Union européenne.
• Face aux fermes géantes gérées par des agroholdings, quel avenir pour les exploitations familiales ?
• Les nouvelles agricultures : le bio, les agricultures urbaines…
Cet ouvrage entièrement mis à jour répond sans a priorià la question éthique, socioéconomique et géopolitique : commentse nourrir et nourrir le monde en 2050 ?
— Jean-Paul Charvet, professeur émérite en géographie agricole et rurale, est membre de l’Académie d’agriculture de France.
Claire Levasseur, géographe-cartographe indépendante, a conçu et réalisé les cartes de cet atlas.
Prix France : 19,90 €ISBN : 978-2-7467-4804-0
9:HSMHOG=\Y]UYU: En couverture : © Zane Llewellyn / EyeEm / Getty Images
Imprimé et broché en France
J.-P
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Atl
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re
ISSN : 1272-0151
www.autrement.com
Atlas de
l’agriculture
Jean-Paul Charvet
Mieux nourrir le monde
TROISIÈME ÉDITION
9782746748040_AtlasAgriculture_Couv.indd Toutes les pages 24/10/2018 17:21
Atlas de l’agriculture
01_03_AtlasAgriculture-Reed2018-BAT.indd 1 24/10/2018 13:42
© Éditions Autrement 2018www.autrement.com
ISBN : 978-2-7467-4806-4ISSN : 1272-0151Dépôt légal de la présente édition : décembre 2018Dépôt légal de la deuxième édition : mars 2012Dépôt légal de la première édition : septembre 2010Imprimé et broché par Pollina (France).Achevé d’imprimer en 2018
Tous droits réservés. Aucun élément de cet ouvrage ne peut être reproduit, sous quelque forme que ce soit, sans l’autorisation express de l’éditeur et du propriétaire, les Éditions Autrement.
01_03_AtlasAgriculture-Reed2018-BAT.indd 2 24/10/2018 13:42
Atlas de l’agriculture
Jean-Paul CharvetCartographie : Claire Levasseur
Éditions AutrementCollection Atlas/Monde
Nouvelle édition mise à jour
01_03_AtlasAgriculture-Reed2018-BAT.indd 3 24/10/2018 13:42
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6 INTRODUCTION
9 LES DÉFIS DU PRÉSENT ET DU FUTUR 10 Sous-nutrition et surnutrition dans le monde
12 Systèmes alimentaires et agroalimentaires
14 Déficitsetexcédentsencéréales,en2017-2018 16 Lesespacesagricolesdanslemonde 18 Terrescultivableseteau: desressourcesdeplusenplusrares
20 Terrescultivables: mainbassesuruneressourcestratégique
23 FACTEURS D’ÉVOLUTION DE LA DEMANDE ALIMENTAIRE 24 Transitionnutritionnelleetconsommationdegrains 26 Urbanisationetévolutionsdel’offre et de la demande alimentaire
28 Accroissementsdémographiquesetdéfisalimentaires 30 Descarburantsvertsaujourd’huienquestion 32 Laqualitédesnourrituresterrestres 34 LaconsommationalimentairedesFrançais
37 L’ACCROISSEMENT DE LA PRODUCTION ALIMENTAIRE 38 Larévolutionverte 40 Leblé,céréalemondiale 42 Produiredelaviande,uneactivitéendébat 44 Laitetproduitslaitiers,entrepénuriesetexcédents
47 DES ÉCHANGES INTERNATIONAUX QUI AUGMENTENT 48 L’accroissementdeséchanges deproduitsagricolesetagroalimentaires
50 Mondialisationetinstabilitéaccruedescours 52 Le«complexesoja»dominelesoléagineux 54 Agriculturesetchangementsclimatiques
ATLAS de
l’agriculture
Brés
il : e
sti
mé 15 000
Italie- 21
Pologne- 17
Hongrie - 9
Syrie- 8
Espagne- 7,8
Ouganda+19
Cuba+16
BurkinaFaso+14
Nigeria+11 Thaïlande
+13
Source : World bank, 2018.
Évolution des superficiesde terres arables,1961-2015,en pourcentage du territoire
1510
52 1
DiminutionAugmentation4 000 km
P18-19 L’évolution des superficies cultivées dans le mondeFichier : “P18-19Superficies”
Château-Gontier
Pontivy
Brest
MontoirSaint-Nazaire
Le Havre
Dieppe
Lillebonne
Dunkerque
Limay
Verdun
Le MériotMorains
Bucy-le-Long
BazancourtOrigny-Sainte-Benoite
Eppeville-Ham
Vitrolles
Lezoux
Lapalisse
SèteBram
Bordeaux
Lacq
SouppesToury
Chalandray
Artenay
Lillers
Mesnil-St-Nicaise
Grand-Couronne
TriturationSites Diester
FILIÈRE BIOÉTHANOLCapacité de production :14 millions d’hectolitresNombre d’emplois :9 000
FILIÈRE BIODIESELCapacité de production :2 millions de tonnesNombre d’emplois :20 000
Raffinage et/ouconditionnementhuiles végétales
Estérification
Prétraitement graissesanimales huiles usagées
Source : Le Journal des énergies renouvelables, n° 240, 2017.
Coproduits du sucre
Sites Bioéthanol
Coproduits d’amidon
Autres
P31 Les usines productrices de biocarburants en FranceFichier : “P31UsinesBio”
États-Unis11 938
Mexique1 925
Brésil9 550
Chine7 260
Coréedu Sud JaponTurquie
1 382
Australie2 149
Argentine2 830
Unioneuropéenne
7 900
Inde4 250
Pakistan1 780
Russie1 315
MERCOSUR
AMÉRIQUEDU NORD UNION
EUROPÉENNE
MOYEN-ORIENTET AFRIQUEDU NORD
610
543
940
130
230
290
230
385
270
270
1 230
410
940
5544
58
34
45
13
45
AFRIQUE SUB-SAHARIENNE
OCÉANIE
ASIE DUSUD-ESTINDE
ASIE
Source : USDA, 2018 et Institut de l’élevage (IDELE), 2017.
Production de viande bovine,en milliers de tonnes
Exportations, en milliers de tonnes
En 2017 En baisse par rapport à 2016
4 000 km
P43 Production de viande bovine dans le monde Fichier : P43Bovine
9
23
37
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5
57 AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE 58 Lesretombéesdel’agricultureproductiviste 60 Pollutionsliéesauxinstrantsutilisésenagriculture 62 Lesagriculturesdurables 64 L’agriculturebiologiquedanslemonde, dansl’UEetenFrance
66 Agriculturesurbaines 68 Ladiffusionmondiale desplantesgénétiquementmodifiées(PGM)
70 Agriculteursetpaysansdumonde
73 POLITIQUES ET ACTIONS 74 Politiqueagricolecommune(PAC): versunenouvelleréforme
76 LesÉtats-Unis: puissanced’uneagricultureetd’unepolitiqueagricole
78 Lesagriculturesbrésiliennes 80 Lesagriculturesafricaines 82 Sécuritéetsouverainetéalimentaires enIndeetenChine
84 Exemplesdeterritoiresruraux en Allemagne et en Italie
86 Exemplesd’évolutionsdansl’espaceruralfrançais 88 Évolutionscontrastéesdesespacesrurauxfrançais
91 CONCLUSION
ANNEXES 92 BIBLIOGRAPHIE 94 GLOSSAIRE 95 INDEX THÉMATIQUE
Bandar SeriBegawan
KuchingMALAISIE
INDONÉSIE
Île de Bornéo
BRUNEI
Balikpapan
Sandakan
Source : Libération, 8 juin 2018.
Forêt intacte en 2016
Zone déforestéeentre 1973 et 2016
Plantation de palmiersà huile en 2016
200 km
P53 Déforestation à BornéoFichier : “P53Bornéo”
Irlande
Royaume-Uni
Pays-Bas
Belgique
Lux.France
(métropolitaine)1 537 351
Portugal
Espagne2 018 802
Autriche
Slovénie
Allemagne1 135 941
Danemark
Suède
Finlande
Estonie
Lettonie
Lituanie
Pologne
République tchèqueSlovaquie
Hongrie
Roumanie
BulgarieCroatie
Grèce
ChypreMalte
Italie1 796 333
Source : Eurostat, 2016.
500 000
200 000
100 000
50 000
24
Surfaces en bioen 2016, en hectares
17,4
de 8 à 11
de 5 à 8
de 2 à 5
de 0 à 2
SAU en bio ou enconversion en 2009,en pourcentage de la SAU
500 km
P65 L’agriculture biologique dans l’Union européenneFichier : “P65Europe”
Pas trouvé les données pour la SAU...
Mali
NigeriaBénin
Cameroun
Mauritanie
Sénégal
Sierra Leone
LiberiaTogo
Guinéeéquatoriale
Congo
Angola Zambie
Afriquedu Sud
Zimbabwe
Républiquedémocratique
du Congo
Républiquecentrafricaine
SoudanÉrythrée
Éthiopie
Ouganda
Rwanda
Tanzanie
Mozambique
Madagascar
Malawi
Côted’Ivoire
12
129
2
6
7
1 21
16
0,1
11
Source : Une nouvelle ruralité émergente.Regards croisés sur les transformations rurales africaines, Cirad, 2016.
plus de 20 000
de 10 000 à 20 000
de 7 000 à 10 000
de 1 000 à 7 000
moins de 1 000
Part des acquisitions chinoisesdans le total des acquisitions, en %
Existant
Acquisitions chinoisessuperficies en hectares
Centre de démonstration agricole
Extension prévueProgrammé
1 000 km
P80 Acquisitions foncières et centres de démonstrationagricole chinoisFichier : “P80Acquisitions”
47
57 73
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6
Source : FAO, Annuaire statistique, 2017 (www.fao.org/statistics).
plus de 60de 25 à 60de 10 à 24,9moins de 10
Absencede données
Part de la populationactive agricole dans lapopulation active totale,en 2017, en pourcentage
Moyenne mondiale en 2017 : 26 % 4 000 km
P06 Part de la population active agricole dans la population active totale en 2017Fichier “P06PopulationAct”
Source : D’après Wageningen,Economic Research et FAO, 2018.
Diminution
Évolution de la production agricole mondialed’aujourd’hui à 2050 en relation avec lechangement climatique
Augmentation4 000 km
P06 Evolution de la production agricole à l’horizon 2050par rapport au schéma de référence de la FAOFichier “P06Evolution”
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Avec quelles agricultures nourrir le monde en 2050 ?
Malgré l’ampleur des évolutions économiques et sociales survenues depuis l’époque de Denis Diderot l’agriculture demeure encore de nos jours l’activité économique la plus répandue sur notre planète et certainement la plus vitale d’entre elles. Actuellement près du tiers de la
population active mondiale travaille encore dans l’agriculture et si l’on ajoute aux agriculteurs les personnes employées dans les acti-vités situées en amont de la production agricole (production d’in-trants, de matériels…, mais aussi recherche et enseignement) et dans celles situées en aval de celle-ci (dans les industries agro- alimentaires, la commercialisation des denrées alimentaires, la res-tauration…) ce sont plus de 50 % des actifs de la planète qui de-meurent mobilisés pour la satisfaction de nos besoins alimentaires.
UNE SITUATION ALIMENTAIRE MONDIALE QUI S’EST AMÉLIORÉE DE FAÇON INÉGALEConsidérée de façon globale, la situation alimentaire mondiale s’est sensiblement améliorée au cours des dernières décennies : le nombre de personnes sous-alimentées est passé sur notre pla-nète d’environ un milliard au début des années 1990 (soit 19 % de la population mondiale d’alors) à 790 millions en 2015 (soit 11 % de la population mondiale actuelle).Cette amélioration est toutefois intervenue de façon très inégale selon les pays et les continents : si elle a été très nette en Asie, et plus particulièrement en Chine, la situation alimentaire de l’Afrique subsaharienne, de l’Afrique du Nord et des pays du Proche-Orient s’est en revanche dégradée depuis les années 1990. En outre, les statistiques publiées par la FAO pour l’année 2016 ont fait appa-raître un renversement (momentané ?) de tendance qui s’est confirmé en 2017 avec un chiffre de 820 millions de sous-alimentés au niveau mondial à cette date, soit une progression de 35 millions par rapport à 2015. Parallèlement, la division de la population de l’ONU a récemment revu à la hausse ses projections démogra-phiques sur le moyen et le long terme : son hypothèse moyenne de projection pour 2050 s’établissait jusque-là autour de 9 milliards de personnes. Elle a été actualisée à près de 10 milliards alors que le chiffre de 8,5 milliards de Terriens devrait être atteint dès 2030. La question alimentaire demeure plus que jamais une des ques-tions majeures de l’actualité. Ceci d’autant plus que parmi les 815 millions de personnes sous-alimentées, plus des 2/3 sont des agriculteurs.
AVEC QUELLES AGRICULTURES NOURRIR LE MONDE ?Devant de la croissance actuelle et à venir de la demande alimen-taire et la nécessité de produire mieux et davantage se pose la question des agricultures qui sont et seront appelées à répondre à ce défi. Elles se caractérisent à plus d’un titre par une grande diversité. D’où l’importance des choix politiques qui seront effec-tués en favorisant certaines d’entre elles plutôt que d’autres.Leurs techniques de production vont aujourd’hui du low tech mobilisant des outillages rudimentaires au high tech d’agricultures
4.0, faisant de plus en plus appel aux systèmes informatiques.Pendant que des agricultures demeurent essentiellement vivrières ou de subsistance d’autres sont en revanche largement tournées vers des marchés régionaux, nationaux mondiaux.Les relations de ces agricultures à la « nature » apparaissent quant à elles plus ou moins protectrices – ou destructrices – des environne-ments dans lesquels elles se trouvent pratiquées, ce qui pose la question de l’élaboration de politiques agricoles plus « inclusives », intégrant des dimensions environnementales et territoriales, et pas seulement « agricolo-agricoles ».Les structures économico-sociales d’organisation de la production agricole font enfin apparaître de très grands contrastes avec une opposition majeure entre des micro-exploitations familiales sou-vent peu productives largement majoritaires à l’échelle mondiale et des exploitations géantes mobilisant plusieurs milliers, voire parfois des dizaines de milliers d’hectares et dotées de moyens importants. Alors que les premières demeurent très peu intégrées aux marchés, les secondes le sont très largement.À l’avenir les terres cultivées de la planète sont-elles appelées à être principalement mises en valeur par 100 000 à 150 000 exploitations géantes et agro-holdings à salariés ou, comme aujourd’hui, encore très largement par plus d’un million d’exploitations de taille petite ou moyenne, et de dimension le plus souvent familiale ?
LA NÉCESSITÉ DE PRODUIRE À LA FOIS PLUS ET MIEUXLa nécessité d’orienter la production agricole vers des formes d’agricultures plus durables s’impose de plus en plus, en particu-lier dans le cas des agricultures « productivistes » ; ceci alors que les agricultures doivent également s’adapter aux changements climatiques pour lesquels elles figurent à la fois parmi les causes et parmi les victimes. Toutefois, pour pouvoir continuer à produire toujours davantage, des protections adaptées vis-à-vis des fluctua-tions devenues très marquées des cours mondiaux des principaux produits agricoles apparaissent indispensables : c’est le rôle des politiques agricoles développées au niveau des États.
DES CARTES POUR MIEUX S’INFORMER ET POUR MIEUX COMPRENDREUn des intérêts des cartes est de pouvoir transmettre un grand nombre d’informations sous des formes synthétiques. La collection de cartes présentée dans cet atlas a pour ambition d’apporter un maximum d’éléments de réflexion sur un thème qui concerne non seulement les agriculteurs eux-mêmes, mais aussi l’ensemble des citoyens-consommateurs que nous sommes tous.
« L’agriculture est le premier, le plus utile, le plus étendu
et peut-être le plus essentiel de tous les arts. »
Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers
Denis Diderot
INTRODUCTION
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LES DÉFIS DU PRÉSENT ET DU FUTUR
88
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9
LES DEFIS DU PRESENT ET DU FUTURLa sécurité alimentaire est aujourd’hui très loin d’être assurée de façon permanente et pour tous sur notre pla-nète. A-t-elle des chances de l’être davantage à moyen et à long terme, alors que le nombre de bouches à nourrir passera à près de 10 milliards en 2050 ?Confrontée à une progression régulière de la demande, liée à cet accroissement démographique ainsi qu’à l’ur-banisation croissante de la population mondiale et aux évolutions des régimes alimentaires, l’offre de produits alimentaires ne parvient à progresser que de façon irrégu-lière dans le temps et inégale dans l’espace. Le défi lancé à l’ensemble des agriculteurs de la planète consiste à produire davantage, mais en respectant davan-tage l’environnement, dans un contexte où les principales ressources dont ils disposent – l’eau, l’énergie et, de façon encore plus fondamentale, les terres agricoles – sont devenues des facteurs de production de plus en plus rares et chers.
9
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LES DÉFIS DU PRÉSENT ET DU FUTUR
10
Sous-nutrition et surnutrition dans le monde
LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE SELON LA FAO
L’Organisation des Nations unies pour l’ali-mentation et l’agriculture (ou FAO pour « Food and Agriculture Organization ») a proposé une définition de la sécurité alimen-taire qui fait aujourd’hui l’objet d’un large consensus. Pour la FAO, la sécurité alimen-taire est atteinte lorsque « tous les êtres hu-mains ont, à tout moment, un accès
physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive, leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires afin de mener une vie saine et active ».Ainsi définie, la sécurité alimentaire com-porte donc des dimensions à la fois quan-titatives, qualitatives et culturelles. Elle prend en compte les habitudes et les éven-tuels interdits alimentaires propres aux
diverses populations et aires culturelles de notre planète. Tout en s’appliquant à l’en-semble des êtres humains, quels que soient leur sexe, leur âge, leur appartenance eth-nique ou religieuse, ou encore le niveau de leurs revenus, la sécurité alimentaire en-globe toutes les périodes de l’année, et tout particulièrement celle de la « sou-dure » entre deux récoltes.
Si l’on se limite à l’observation des moyennes mondiales, la consommation alimentaire quotidienne du Terrien « moyen » est passée de 2 500 kilocalories (kcal) dans les années 1960 à près de 3 000 actuellement ; soit nettement plus que les 2 500 kcal considérées comme nécessaires et suffisantes par les nutritionnistes pour un adulte placé dans des conditions d’activités « moyennes ». Toutefois, le nombre de personnes sous-alimentées après avoir diminué est reparti à la hausse en 2016 pendant que celui les personnes suralimentées n’a pas cessé de progresser. En outre, deux milliards de personnes, dont les personnes en situation de sous-nutrition sur le plan quantitatif, demeurent victimes de malnutrition, c’est-à-dire de déficits alimentaires d’ordre qualitatif, dont en protéines d’origine animale.
Source : FAO, Annuaire statistique, 2014-2016 (www.fao.org/statistics).
51,9 à 62,4
40,1 à 45,5
14,2 à 39,3
7,3 à 13,4
0,4 à 6,9
Absencede données
Rapportée à lapopulation totale,en pourcentage
0,114
Nombre de personnessous-alimentées,en millions
1538
133
190
4 000 km
P10 La sous-nutrition dans le mondeFichier “P10SousNutrition”
LA SOUS-NUTRITION DANS LE MONDE
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11
LA SOUS-NUTRITION AFFECTE SURTOUT LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT
Entre le début des années 2000 et 2015 la sous-nutrition a reculé en Amérique du Sud et en Asie du Sud (où l’Inde occupe une place importante) et très fortement ré-gressé en Asie du Sud-Est et en Asie de l’Est (en particulier en Chine). En revanche elle a progressé au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne et à Madagascar. En Chine plus de 150 millions de personnes – soit la moitié de la popula-tion chinoise sous-alimentée – ont été sor-ties de la faim. La Chine, en relation avec une nette amélioration des niveaux de vie d’une grande partie de sa population a été à l’origine de plus des deux tiers du recul mondial de la faim. Dans l’autre géant dé-mographique et agricole de la planète que constitue l’Inde le recul de la sous-alimen-tation n’a concerné qu’environ 20 millions de personnes. Les émeutes de la faim du printemps de 2008 qui avaient éclaté dans une trentaine de pays dont une vingtaine de pays africains avaient souligné la dégra-dation de la sécurité alimentaire en Afrique. Elles avaient été le fait de populations ur-baines très pauvres touchées par l’envolée des cours mondiaux des grains et en parti-culier du riz importé.
LA PROGRESSION DU NOMBRE DE PERSONNES SURALIMENTÉES
En 2016 l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénombré dans la population adulte (personnes âgées de plus de 18 ans) de la planète plus d’1,9 milliard de per-sonnes (soit 39 % de la population mon-diale) en situation de surpoids dont plus de 650 millions (soit 13 % de la population mondiale) étaient considérés comme obèses. Compte tenu du fait que le surpoids et l’obésité touchaient également une partie des populations plus jeunes, ces deux situations à risques multiples pour la santé concernaient près de 2,3 milliards de Terriens. Les personnes obèses demeurent bien plus nombreuses dans les pays riches que dans les pays pauvres, avec des chiffres particulièrement élevés pour des pays comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni ou l’Allemagne. Mais leur nombre augmente également dans les pays émergents, en particulier en Chine et au Mexique. Dans les pays riches, l’obésité affecte davantage les populations pauvres. En revanche, dans les pays en voie de dé-veloppement, ce sont plutôt les popula-tions riches et nouvellement riches qui se trouvent touchées.
L’INDICE DE MASSE CORPORELLE (IMC)
Il correspond à « P » divisé par « t » au carré (t2) ; « P » étant le poids mesuré en kilogrammes et « t » la taille mesurée en mètres. L’OMS considère qu’une personne est en situation de surpoids si cet indice est com-pris entre 25 et 29,9. Elle est obèse à partir de 30 et au-delà. En revanche, les personnes dont l’IMC est inférieur à 17 souffrent d’une dénutrition marquée.
VerbatimAvec 2 milliards de personnes victimes de malnutrition, dont 800 millions souffrent en outre de sous-nutrition, et plus de 2 milliards de personnes suralimentées, plus d’un Terrien sur deux n’a pas l’alimentation
convenant à une situation de bonne santé.
Source : FAO, Annuaire statistique,2011-2013 (www.fao.org/statistics).
plus de 100de 80 à 100de 70 à 80de 60 à 70de 50 à 60
moins de 50
Absencede données
Consommationde protéines,en grammes parpersonne et par jour,2011-2013
96
Estimation dunombre depersonnes obèses,en millions
38,2
20
10510,20,02 4 000 km
P10-11 La surnutrition dans le mondeFichier : “P11Surnutrition”
Je n’ai pas trouvé les données sur le nombre de personnes obèses
LA SURNUTRITION DANS LE MONDE
08_21_AtlasAgriculture-Reed2018-Partie2-BAT.indd 11 24/10/2018 15:24
LES DÉFIS DU PRÉSENT ET DU FUTUR
18
Terres cultivables et eau : des ressources de plus en plus rares
UNE PROGRESSION LIMITÉE DES TERRES CULTIVÉES
Les terres cultivées (« arable lands » et « permanent crops ») couvrent un peu plus de 1500 millions d’hectares, soit 10 % des terres émergées. Selon la FAO elles ont pro-gressé de 250 millions d’hectares depuis le début des années 1960, ce qui correspond à une moyenne de 4,5 millions d’hectares par an, mais actuellement les défriche-ments d’espaces forestiers se seraient ra-lentis et leur progression ne serait plus que de 2 à 3 millions d’hectares par an. Si les dé-frichements qui se poursuivent en Indonésie, dans les « Campos Cerrados » du Brésil ou en Afrique subsaharienne portent sur 12 à 13 millions d’hectares par
an, dans le même temps de 9 à 10 millions d’hectares sont perdus chaque année en différents points de la planète par érosion, salinisation ou épuisement des sols ainsi que du fait des étalements urbains. Ce contexte de croissance très modérée contribue à expliquer que l’on relève une nette croissance des prix des terres agri-coles dans bien des régions du monde.Il pose aussi la question des « réserves » de terres cultivables, c’est-à-dire de l’impor-tance effective des terres qui ne sont pas encore cultivées, mais qui seraient suscep-tibles de l’être. Certaines estimations les situent entre 500 millions et un milliard d’hectares, ce qui semble très optimiste compte tenu de protections désormais mieux assurées des espaces forestiers et des sérieux problèmes écologiques in-duits par la mise en culture d’anciens ter-rains de parcours, en particulier dans un contexte de réchauffement climatique. En outre ces estimations qui reposent princi-palement sur l’analyse d’images satelli-taires demeurent insuffisantes pour ren-seigner sur les conditions techniques, économiques et sociales dans lesquelles pourraient effectivement se développer de nouveaux « fronts pionniers » agricoles.
VerbatimLa nourriture
du Terrien « moyen » était produite sur 0,45 hectare
en 1960 et sur 0,25 hectare en 2000. En 2050, il faudra
pouvoir le faire sur 0,15 hectare, soit
1 500 m2.
Brés
il : e
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mé 15 000
Italie- 21
Pologne- 17
Hongrie - 9
Syrie- 8
Espagne- 7,8
Ouganda+19
Cuba+16
BurkinaFaso+14
Nigeria+11 Thaïlande
+13
Source : World bank, 2018.
Évolution des superficiesde terres arables,1961-2015,en pourcentage du territoire
1510
52 1
DiminutionAugmentation4 000 km
P18-19 L’évolution des superficies cultivées dans le mondeFichier : “P18-19Superficies”
L’ÉVOLUTION DES SUPERFICIES CULTIVÉES DANS LE MONDE, DE 1980 À NOS JOURS
LA RARÉFACTION DES RESSOURCES EN EAU
La carte des pays qui se trouvent en situa-tion de stress, voire de pénurie hydriques coïncide très largement avec celle des ré-gions arides et semi-arides de la planète. Toutefois, même dans les pays où la moyenne nationale apparaît de niveau suffisant, existent de vastes régions où les déficits en eau sont très marqués. C’est en particulier le cas en Australie, dans le nord-est du Brésil, dans les régions de Chine du Nord ou dans l’Ouest américain. Des tech-niques sophistiquées, dont l’irrigation au goutte-à-goutte largement utilisée en Israël, permettent de réaliser des écono-mies d’eau très sensibles, mais elles im-pliquent des investissements importants. L’eau peut être considérée comme un don du ciel, donc de Dieu, et devoir être gratuite. Son accès et son utilisation cor-respondent toutefois à des services de plus en plus complexes et onéreux alors que les citadins disposent de façon géné-rale de moyens bien plus importants que les agriculteurs pour financer leurs consommations d’eau.
Au cours des cinq dernières décennies les superficies occupées par les terres cultivées ont assez peu progressé sur notre planète : leur progression a été dix fois moins rapide que celle la population mondiale. Les défrichements importants d’espaces forestiers qui ont été enregistrés dans le monde tropical en Amérique latine, en Afrique et en Asie se sont trouvés pour une bonne part compensés par des reculs de terres agricoles. Ceux-ci ont été engendrés par l’érosion et la dégradation des sols et également par des étalements urbains (« urban sprawls ») conquérants accompagnant la métropolisation croissante de la planète. Pour l’accès à l’eau également la compétition est devenue de plus en plus vive entre villes et campagnes.
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19
Brés
il : e
sti
mé 15 000
Italie- 21
Pologne- 17
Hongrie - 9
Syrie- 8
Espagne- 7,8
Ouganda+19
Cuba+16
BurkinaFaso+14
Nigeria+11 Thaïlande
+13
Source : World bank, 2018.
Évolution des superficiesde terres arables,1961-2015,en pourcentage du territoire
1510
52 1
DiminutionAugmentation4 000 km
P18-19 L’évolution des superficies cultivées dans le mondeFichier : “P18-19Superficies”
L’ÉVOLUTION DES SUPERFICIES CULTIVÉES DANS LE MONDE, DE 1980 À NOS JOURS
Ressource en eau douce par État en 2011(m3/habitant/an)
1 000 1 700 40 0004 000
Pas de données
10 000
Pénur ie S t ressSource : FAO, Aquastat, 2014.
26-27_DisponiblitéMonde
LA RESSOURCE EN EAU DANS LE MONDE
4 000 km
LA RESSOURCE EN EAU DOUCE DANS LE MONDE
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FACTEURS D’ÉVOLUTION DE LA DEMANDE ALIMENTAIRE
34
La consommation alimentaire des Français
UNE UNIFORMISATION PARTIELLEOn peut relever une certaine tendance à l’uniformisation de la consommation ali-mentaire à l’échelle de l’Hexagone ; la-quelle est liée aux campagnes publicitai-res nationales qui mettent en valeur certains produits ou modes de restaura-tion et au fait que les Français achètent plus des trois quarts (record mondial !) de leur alimentation en supermarché ou hy-permarché, alors que les plus jeunes fré-quentent de plus en plus les établisse-ments de restauration rapide.Toutefois, sans même parler des produits de terroir volontiers consommés le week-end, certaines habitudes alimentaires héri-tées d’une longue histoire demeurent pré-sentes. Dans le domaine des corps gras, malgré les progrès de la margarine et le
très fort recul de l’utilisation de saindoux, on continue à consommer davantage de beurre en Bretagne et dans le Grand Ouest et davantage d’huile, en particulier d’olive, dans le Midi méditerranéen.
DES MODES DE CONSOMMATION ENCORE CONTRASTÉS
Malgré la forte concentration de la grande distribution alimentaire, les modes de consommation alimentaire des Français
demeurent contrastés selon les catégories socioprofessionnelles, les niveaux de reve-nus et les niveaux d’éducation.La consommation de fruits frais. Globa-lement en augmentation, ce qui consti- tue un bon point sur le plan diététique, elle est plus importante chez les cadres, les professions intellectuelles supérieures et les professions intermédiaires que dans les autres catégories socioprofessionnelles. Quant aux retraités, ils consomment da-vantage de fruits transformés par les in-dustries agroalimentaires et de jus de
VerbatimMoins contrastée
sur le plan géographique qu’elle ne l’était jadis
au niveau des anciennes provinces, l’alimentation
des Français demeure encore différente selon les catégories
sociales et les niveaux d’éducation.
Dans le prolongement du processus de « transition alimentaire », la consommation alimentaire des Français a continué à évoluer de façon sensible au cours des dernières décennies. Ainsi, alors que la consommation de pain et de pommes de terre a régressé, celle des fruits et légumes, des viandes, des volailles et des œufs, ainsi que des produits laitiers, a progressé. Ces évolutions, en relation avec celles des modes de vie – en particulier ceux des femmes – et des niveaux de vie, ont été accompagnées d’un développement toujours plus marqué de la consommation de produits transformés et préparés par les industries agroalimentaires.
Évolution de la consommation des principaux produits alimentaires, en kilos ou en litrespar personne, en France, de 1970 à 2007
Volai
lles
Fromag
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Légu
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rais
Poiss
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Œufs
Bœuf
Pommes
de terr
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Bière
Pain
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305 %
160 %
39 %33 %
22 % 19 % 18 %
- 12 %- 25 % - 26 %
- 33 %- 46 % - 68 %
- 76 %
Eau
min
éral
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Yaou
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Vin
cour
ant
Sucr
e
Source : « Les nouveaux modes de vie », hors-série Capital, décembre 2009-janvier 2010.
P34 Les menus des Français à partir de 1970Fichier : “P34Menus”
ÉVOLUTION DES MENUS FRANÇAIS DEPUIS LES ANNÉES 1970
Source : O. Guyotjeannin, Atlas de l’histoire de France,Paris, Autrement, 2005.
Beurre
Saindoux
Huiles
P34 La France alimentaireFichier : “P34Alimentaire”
LA CONSOMMATION TRADITIONNELLE DE MATIÈRE GRASSE
22_35_AtlasAgriculture-Reed2018-Partie2-BAT.indd 34 24/10/2018 13:51
35
fruits que les autres catégories de la po-pulation française.La part des repas pris hors du domicile. Les niveaux d’éducation jouent un rôle très sensible dans les modes d’alimentation
des Français. Plus le niveau d’éducation est élevé, plus la part des repas pris hors du domicile s’accroît et occupe une place im-portante dans le budget consacré à l’ali-mentation. Ceci peut être également mis
en relation avec le fait que le niveau des revenus est plus ou moins proportionnel au niveau d’éducation et que la mobilité des personnes s’accroît avec les revenus. À l’opposé, l’autoconsommation et l’ap-port du jardin familial continuent à occu-per une certaine place, même limitée, pour les plus modestes. Les agriculteurs ne sont pas les seuls à cultiver des jardins : il y a aussi des jardins « ouvriers ». En plus de la permanence d’habitudes alimentaires régionales, le « locavo-risme » français a aujourd’hui tendance à progresser. Les « locavores », des per-sonnes dont le niveau de vie (et culturel) est souvent élevé, cherchent à s’approvi-sionner en denrées alimentaires directe-ment auprès d’agriculteurs locaux. Les associations pour le maintien d’une agri-culture paysanne (AMAP), qui ont fait leur apparition en France au début des an-nées 2000, sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses. La demande de produits alimentaires vendus au travers de ces cir-cuits courts est si forte que l’offre locale a parfois du mal à suivre. Toutefois, en ef-fectuant les trois quarts de leurs achats de produits alimentaires dans les grandes surfaces, les Français augmentent la consommation de produits agroalimen-taires standardisés, dont les origines sont souvent lointaines.
-30-10 0 10 20
Pourcentage des postes de dépenses alimentaires entre 2006 et 2011
-20
-10
0
10
20
Pourcentage dechaque postede dépenseau budgetalimentation
PLUS
MOINS
DIMINUTION AUGMENTATION
Huiles etgraisses
Sucre, confiserie
Lait, œufsfromages
Légumes,pommesde terre
Eaux,boissons, jus
Fruits
* Pour les « vins, champagne », les Franciliens consacrent unepart de leur budget alimentation de 5 % supérieure à celledes Français. En revanche, la tendance est à la baisse dece poste de dépense avec une diminution de 8 %entre 2006 et 2011.
Poissons etfruits de mer
Vins, champagne*
Autres produits alimentaires
Café, thé,cacao
Spiritueux, liqueurs
Bières
Viandes
Pain etcéréales
Source : IAURIF, 2017.
Dépenses, euros par an
1 000800400100
P35 Comparaison Île-de-France/Francedes dépense alimentaires et leur évolution 2006-2011Fichier : “P35DepensesAlimentaires”Source : www.lexpress.fr, 21 mai 2009.
Par convention : un restaurant 1 étoile vaut 1 pointun restaurant 2 étoiles vaut 2 pointsun restaurant 3 étoiles vaut 3 points
Nombre de points pardépartement
Paris
Paris(104 points)
de 20 à 50 et plus (Paris)
de 10 à 19
de 5 à 9
de 0 à 4
P35 La France gastronomiqe selon MichelinFichier : “P35Gastronomique”
LA FRANCE GASTRONOMIQUE SELON MICHELIN GASTRONOMIE SUR LA ROUTE DES VACANCESLa géographie de la gastronomie, telle qu’on peut l’établir à partir du célèbre guide Michelin, fait ressortir Paris et les grandes agglomérations urbaines – lieux de concentration de populations à haut pouvoir d’achat –, certaines régions touristiques majeures, ainsi que les régions de vignobles de renommée internationale.
COMPARAISON ÎLE-DE-FRANCE/FRANCE DES DÉPENSES ALIMENTAIRES ET LEUR ÉVOLUTION 2006-2011
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DES ÉCHANGES INTERNATIONAUX QUI AUGMENTENT
52
Le « complexe soja » est l’ensemble formé par les graines de soja, les tourteaux de soja et l’huile de soja, les deux derniers provenant de la trituration des premières. De façon significative les cours mondiaux de ces trois produits évoluent de concert. La graine de soja, haricot riche en protéines, est à l’origine de plus de 60 % de la production mondiale de graines oléagineuses. Elle est également la plante OGM la plus cultivée sur notre planète. Le soja représente pour certains la grande entreprise agricole capitaliste et la domination des grandes firmes semencières. Le principal concurrent de l’huile de soja est l’huile de palme souvent accusée d’être à l’origine de déforestations massives dans le monde tropical.
Bandar SeriBegawan
KuchingMALAISIE
INDONÉSIE
Île de Bornéo
BRUNEI
Balikpapan
Sandakan
Source : Libération, 8 juin 2018.
Forêt intacte en 2016
Zone déforestéeentre 1973 et 2016
Plantation de palmiersà huile en 2016
200 km
P53 Déforestation à BornéoFichier : “P53Bornéo”
DÉFORESTATION À BORNÉO
Le « complexe soja » domine les oléagineux
LES GÉOGRAPHIES CONTRASTÉES DES ÉCHANGES AU SEIN DU COMPLEXE SOJA
Depuis les années 1970, la production mondiale de graines de soja est passée de 50 à 340 millions de tonnes : elle a prati-quement septuplé, ce qui souligne le
dynamisme de la demande en huiles vé-gétales et en tourteaux d’oléagineux au sein du système alimentaire mondial en relation avec la diffusion de la transition alimentaire (cf. p. 24-25). Le Brésil et les États-Unis sont les deux premiers produc-teurs mondiaux de graines de soja.
Le soja présente, dans le cadre de la mon-dialisation, la capacité d’être produit dans les deux hémisphères (Nord et Sud). Dans ce contexte, les échanges de soja, de tourteaux et d’huile de soja, ont très forte-ment progressé, en particulier depuis les années 1990. Pour les exportations de graines de soja, le Brésil devance désor-mais les États-Unis. Pour les importations, la Chine qui importe environ une centaine de millions de tonnes de soja chaque an-née devance de très loin l’Union euro-péenne. Pour les exportations d’huile, l’Ar-gentine surtout et le Brésil devancent les États-Unis, le principal importateur étant l’Inde. Pour les exportations de tourteaux de soja, les deux grands pays du Mercosur – l’Argentine et le Brésil – se situent très loin devant les États-Unis. L’Union euro-péenne qui en importe de 18 à 19 millions de tonnes par an est le premier importa-teur mondial, très loin devant toute une série de pays émergents où ont été déve-loppés des élevages industriels. La Chine est absente de ce marché d’importation, les Chinois ayant pris l’option de réaliser sur leur sol national la trituration des graines contrairement à ce que souhaite-raient les Argentins et les Brésiliens.Au total, si l’on ajoute graines et tourteaux, l’Union européenne importe pour environ 35 millions de tonnes de produits d’ori-gine OGM alors que la culture de soja OGM y est interdite et qu’elle présente un déficit abyssal dans ce domaine. L’Union européenne se trouve confrontée à de sérieuses difficultés dans sa recherche de protéines non-OGM, y compris sur son territoire en soutenant la production de colza.
LA COMPÉTITION ENTRE HUILE DE SOJA ET HUILE DE PALME
Si le cours mondial de l’huile de soja varie beaucoup sur les marchés à terme de Chicago et de Sao Paulo, de même que celui de l’huile de palme, celle-ci demeure moins chère que l’huile de soja. Elle le doit à la productivité du palmier à huile et à des conditions de production qui ont im-pliqué et qui continuent à impliquer des destructions de forêts tropicales, les deux premiers producteurs mondiaux étant la Malaisie et l’Indonésie. La politique « Zéro déforestation » et « huile de palme durable » à laquelle les firmes transnatio-nales se sont engagées depuis 2010 appa-raît plus ou moins respectée lorsque l’on observe, comme les ONG le font, certaines images satellitaires qui accusent le groupe Wilmar International, le plus important négociant pour l’huile de palme de la pla-
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53
VerbatimAlors que plus de 80 % des superficies mondiales consacrées au soja sont désormais OGM, le marché international du soja et de ses produits dérivés domine
celui des oléoprotéagineux.
États-Unis56 200
Brésil74 650
Unioneuropéenne
14 100
Chine97 000
Japon
Taïwan
Canada
MexiqueÉgypte
Turquie
Russie
Thaïlande
Indonésie
Paraguay
Argentine
Source : USDA, 2018.
Milliers de tonnes,2017-2018
2 300
Exportations
Importations
62 000
P53 Les échanges mondiaux de graines de sojaFichier : “P53GrainesSoja”
États-Unis18 884
Brésil15 600
Unioneuropéenne
18500
Japon
Mexique
Coréedu Sud
Thaïlande
Malaisie
Indonésie
Colombie
Vietnam
Philippines
Paraguay
Bolivie
Argentine28 500
Source : USDA, 2018.
5 000
Milliers de tonnes,2017-2018
3 000
1 500
Exportations
Importations
P53 Les échanges mondiaux de tourteaux de sojaFichier : “P53TourteauxSoja”
États-Unis119 518
Brésil119 000
Chine14 200
Inde9 000
Paraguay10 000
Canada8 000
Argentine37 000
Source : USDA, 2018.
Graines de sojaen milliersde tonnesen 2017-2018
P53 Les principaux pays producteurs de graines de soja en 2008-2009Fichier : “P53ProdSoja”
LES PRINCIPAUX PAYS PRODUCTEURS DE GRAINES DE SOJA EN 2017-2018
LES ÉCHANGES MONDIAUX DE GRAINES DE SOJA EN 2017-2018
LES ÉCHANGES MONDIAUX DE TOURTEAUX DE SOJA EN 2017-2018
2005-2006
2006-2007
2007-2008
2008-2009
2009-2010
2010-201
1
2011-201
2
2012-201
3
2013-201
4
2014-201
5
2015-201
6
2016-201
7
2017-201
8
2018-201
990
100
110
120
130 en millions de tonnes
Sour
ce :
USD
A, 2
018.
P52-53 Évolution des superficies cultivéesde la production et des exportationsde graines de soja.“P52-53SuperficieGrainesS”
ÉVOLUTION DES SUPERFICIES CULTIVÉES DE LA PRODUCTION DE GRAINES DE SOJAnète. L’huile de palme est devenue l’huile végétale la plus produite dans le monde : elle en représente le tiers (70 millions de tonnes contre 55 millions de tonnes pour l’huile de soja en 2017-2018).
L’ARGENTINE PRODUIT LE SOJA LE MOINS CHER DU MONDE
Les superficies consacrées à la culture du soja ont été considérablement développée dans la Pampa argentine depuis des dé-cennies : on a pu parler de « sojatisation » de la Pampa. La quasi-totalité du soja ar-gentin est OGM, OGM HT (herbicide tole-rant) autorésistant à un herbicide « total », le glyphosate.L’Argentine parvient à exporter 90 % de ses productions d’huile et de tourteaux de soja grâce à l’addition de plusieurs fac-teurs favorables donnant au soja argentin un réel avantage comparatif. Les condi-tions agronomiques qui sont favorables dans le nord de la Pampa à une double ré-colte annuelle (blé en hiver, soja en été) confèrent un premier avantage. S’ajoutent des structures de production de grande taille dont celles de pooles de siembra ou consorcios de siembra qui mettent en va-leur des dizaines de milliers d’hectares en limitant les coûts de production, mais en aggravant les problèmes de chômage. Ces exploitations géantes sont tout à fait représentatives, comme leurs homolo-gues du Brésil, d’un grand capitalisme agraire. Ces agro-holdings louent sur de courtes périodes les terres qu’ils cultivent et ont très largement recours pour les tra-vaux à des contratistas ou entrepreneurs de travaux agricoles. Des spécialistes du marketing achètent pour eux les intrants nécessaires et organisent de façon opti-male la commercialisation de leurs pro-ductions.Le dernier avantage du soja argentin est d’être produit pour une grande partie à proximité des installations portuaires mo-dernisées de la région de Rosario sur le Rio de la Plata et de profiter… des dévalua-tions successives du peso argentin.
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DES ÉCHANGES INTERNATIONAUX QUI AUGMENTENT
54
Agricultures et changements climatiques
ACTIVITÉS DE PRODUCTION AGRICOLE ET ÉMISSIONS DE GES
L’agriculture participe à l’émission de GES, moins par ses émissions de dioxyde de car-bone (CO2) qui ne représentent que 10 % de l’ensemble de ses émissions que par ses émissions de méthane (CH4) et de pro-toxyde d’azote (N2O).Les émissions de CO2 proviennent principa-lement du labour des terres, d’où l’intérêt des itinéraires techniques « zéro labour » qui sont facilités par l’emploi d’herbicides totaux tels que les glyphosates. Les émissions de méthane proviennent très largement des activités d’élevage et sont res-ponsables de 60 % des émissions de GES
« agricoles ». Elles proviennent de la fermen-tation entérique des ruminants et de la dé-composition des déjections des animaux et des fumures d’origine animale ainsi que des engrais épandus sur les pâturages et/ou les cultures. Dans une moindre mesure – 10 % des émissions de GES, mais plus de 20 % en Asie – les rizicultures inondées ou irriguées se trouvent à l’origine d’émissions de CH4, gaz dont les effets sont bien supérieurs à ceux du CO2 sur le réchauffement climatique. Les fumures – qu’il s’agisse d’engrais fournis par l’industrie ou de fumures d’origine ani-male – se trouvent également à l’origine d’émissions de protoxyde d’azote (N2O), ce qui accroît les effets des émissions de CH4.
Les activités de production agricole sont responsables de 20 % des émissions mondiales de GES (gaz à effet de serre), 24 % si on inclut les déforestations qui leur sont localement liées. Si le réchauffement climatique affecte de façon contrastée les grandes régions agricoles de la planète, l’agriculture n’en a pas moins un rôle important à jouer pour l’atténuer.
P55 Le niveau des mersFichier : “P55Mers”
2000 2020 2040 2060 2080 21000,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Source : GIEC, 5e Rapport, Changements climatiques 2014.
Élévation du niveau moyen des mers à l’échelle du globe, en m
Moyenne sur2081-2100
RCP
2,6
RCP
4,5
RCP
6,0
RCP
8,5
LE NIVEAU DES MERS
Les brûlis des forêts et des savanes comme ceux des résidus des récoltes participent enfin à l’accroissement des émissions de CO2, tout comme l’utilisation de carburants d’origine fossile par les engins agricoles.Au total et malgré les mesures déjà prises pour réduire les émissions de GES, la FAO constate qu’elles continuent à progresser.
LES EFFETS GÉOGRAPHIQUES CONTRASTÉS DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Selon la FAO (FAO, 2016) les émissions de GES d’origine agricole proviennent princi-palement d’Asie (45 % de leur ensemble) où la riziculture est largement dévelop-pée et où les populations agricoles sont nombreuses et dans de moindres propor-tions d’Afrique (15 % de l’ensemble), d’Europe (11 %) ou d’Amérique du Nord (9 %). Pour l’Amérique du Sud ce chiffre est de 17 %.Les modèles qui ont été établis montrent que le réchauffement climatique sera dé-favorable pour les régions tropicales sèches et semi-aride telles celles du Sahel africain et en revanche favorable aux ré-gions tempérées septentrionales. La li-mite de certaines cultures pourrait pro-gresser en direction du nord et les rendements de certaines cultures telle celle de la betterave à sucre pourraient s’accroître. Il conviendrait toutefois de pouvoir prendre en compte les bilans hy-driques de sols (ce que les modèles clima-tiques généraux ne font pas) : un même niveau de réchauffement serait plus aisé à assumer sur des sols limoneux épais tels ceux du nord du Bassin parisien que sur les sols caillouteux et peu épais de la
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Champagne du Berry. En France, on attri-bue au moins pour partie le plafonne-ment actuel des rendements du blé d’hi-ver au réchauffement climatique.Pour les précipitations, les mêmes modèles laissent penser que les évolutions des préci-pitations seront plus favorables dans le ré-gions septentrionales et plus défavorables pour celles situées au sud du Sahara ou en Afrique du Nord et au Proche-Orient et d’une façon plus générale dans les régions
déjà semi-arides de la planète, y compris de celles se trouvant dans les pays riches. Quant à la remontée du niveau moyen des mers que l’on constate aujourd’hui, elle sera particulièrement défavorable au-delà de certains seuils aux parties les plus à l’aval des grands deltas, en particulier des grands deltas asiatiques. Des terres cultivées pour-raient y être abandonnées suite à l’engor-gement et/ou à la salinisation des sols.
P55 La hausse des températuresFichier : “P55Hausse”
Variation moyenne des températures sur la période 1901-2011, en °C
Absence de données–0,6 –0,4 –0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2
Source : Earth System Research Laboratory, National Oceanic and Atmospheric Administration, US Department of Commerce, 2015.
LA HAUSSE DES TEMPÉRATURES
SCÉNARIO PESSIMISTE DE L’ÉVOLUTION DES PRÉCIPITATIONS ENTRE 2000 ET 2100 VerbatimL’agriculture est à la fois
responsable et victime des changements climatiques,
mais de façon inégale selon les régions
PARTICIPATION DE L’AGRICULTURE À L’ATTÉNUATION DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
La préservation des surfaces en herbe et des prairies est favorable à la fixation du carbone dans les sols ainsi que dans la biomasse. Elle est encouragée dans l’Union européenne par la Politique agricole commune.Le développement de la culture de légumi-neuses va dans le même sens ces plantes ayant en outre la vertu de fixer l’azote dans les sols.Les usines de méthanisation qui traitent les déjections animales (mais qui peuvent aussi utiliser du maïs fourrage…) ont l’avan-tage de réduire les émissions de GES et de produire de l’énergie ainsi qu’un sous- produit – le digestat – qui constitue un en-grais de qualité.Notons toutefois que ce type de mesures est bien plus aisé à mettre en œuvre dans les pays riches que dans les pays pauvres.
P55 Scénario pessimiste de l’évolution desprécipitations entre 2000 et 2010 Fichier : “P55Precipitations”
Évolution de la moyenne des précipitations prévue pour 2081-2100(par rapport à la période 1986-2005), en %
−20 −10−30 01 02 0 30 40 50
Source : GIEC, 5e Rapport, Changements climatiques 2014. Résumé à l'attention des décideurs, 2014.
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POLITIQUES ET ACTIONS
80
Les agricultures africainesQuoique très diverses à de nombreux points de vue, les agricultures africaines se trouvent aujourd’hui confrontées à un ensemble de défis communs. Elles doivent en effet : - produire toujours davantage de nourriture pour des populations – rurales et urbaines – en croissance rapide alors que la situation alimentaire est déjà précaire (cf. p. 10), - créer de nombreux emplois en raison de l’arrivée chaque année sur le marché du travail de très nombreux jeunes, - faire reculer la pauvreté en modernisant et en intensifiant la production agricole, - faire face à des changements climatiques qui touchent plus particulièrement l’Afrique (cf. p. 54-55), - préserver des environnements fragiles alors que la pression sur les ressources en eau et en terres se fait de plus en plus sentir.
1 000 kmSource : Une nouvelle ruralité émergente.Regards croisés sur les transformations rurales africaines, Cirad, 2016.
plus de 70
de 55 à 70
de 45 à 55
de 25 à 45
moins de 25
Population active agricoleen 2013pourcentage du totalde la population active
P81 Importance de la populationactive agricole en 2013Fichier : “P81PopActive”
Format : 98,4 x 102
IMPORTANCE DE LA POPULATION ACTIVE AGRICOLE EN 2013
DES POPULATIONS ACTIVES D’ABORD AGRICOLES ET EN CROISSANCE
La production agricole demeure le prin-cipal secteur d’activité dans la plupart des pays d’Afrique. Le taux de population active employé dans l’agriculture dé-passe souvent les 50 % et même les 75 % dans plusieurs pays du Sahel africain et d’Afrique orientale. Les femmes y tiennent une place importante de même que les activités informelles.Par ailleurs la population africaine dans son ensemble demeure globalement en croissance rapide (cf. p. 28-29) : de 1,2 milliard en 2015, elle devrait passer à 1,7 milliard en 2030 et à 2,5 milliards en 2050. Le Nigeria sera alors plus peuplé que les États-Unis et l’Éthiopie sera pas-sée de 100 à 190 millions d’habitants.
OPPOSITIONS OU SYNERGIES ENTRE CULTURES VIVRIÈRES ET D’EXPORTATION ?
En règle générale les structures d’exploita-tion sont contrastées. De grandes exploi-tations souvent d’origine coloniale et qui occupent autour de 8 % de l’ensemble des terres agricoles s’opposent à des di-zaines de millions de petites exploitations familiales de subsistance. Les premières sont surtout tournées vers des cultures d’exportation (café, cacao, coton, huile de palme…) et les secondes vers des produc-tions vivrières (mil, manioc, igname…). La réalité est en fait plus complexe. Ainsi,
en Côte d’Ivoire, bien des petites exploita-tions familiales pratiquent des cultures d’exportation (cacao, café…) alors que d’autres se sont tournées vers le « vivrier marchand » en écoulant leurs productions de manioc sur les marchés urbains.
Des cultures d’exportation sont souvent encouragées par les gouvernements car celles-ci constituent des sources de revenu importantes dans bien des pays. La com-binaison de cultures commerciales et de cultures vivrières sur de petites exploi-
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tations permet l’adoption de techniques plus intensives et le recul de la pauvreté. Toutefois, au niveau global, le bilan apparaît préoccupant : la balance des échanges nets (valeur des importations diminuée de celle des exportations) n’a pas cessé de se dégrader depuis le début des années 2000 et plus particulièrement depuis les années 2007-2008. Cette ba-lance était à peu près équilibrée au début des années 2000, elle est désormais net-tement déficitaire (FAO, 2018). Si les ex-portations ont nettement augmenté, ce qui traduit un réel dynamisme, les impor-tations, dont celle de riz asiatiques princi-palement destinées aux populations ur-baines, ont progressé encore plus vite.
EFFETS CONTRASTÉS DES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS
Bien des pays africains figurent parmi les principales cibles pour des prises de contrôle de terres agricoles par des en-treprises étrangères : c’est ce que l’on appelle le land grabbing, l’accaparement de terres (cf. p. 20-21).Les entreprises et les pays investisseurs sont pour une large part des pays du Moyen-Orient ou des pays asiatiques dont l’Inde ou surtout la Chine, ce dernier pays ne s’intéressant d’ailleurs pas uni-quement aux terres agricoles. Parmi les pays africains les plus concernés par ce phénomène : le Mali, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, l’Angola, le Mozambique…Ces investissements peuvent être analy-sés sous deux optiques. D’une part ils apportent des opportunités de dévelop-pement et de modernisation aux agricul-tures locales dans le contexte d’opéra-tions « win win » (gagnant-gagnant) ; d’autre part ils mobilisent, pour produire des denrées alimentaires largement des-tinées aux pays investisseurs ou au mar-ché mondial, des terres dont l’utilisation appartenait depuis des siècles, dans le droit coutumier africain qui ne connais-sait pas la cadastration, à des commu-nautés villageoises.
Mali
NigeriaBénin
Cameroun
Mauritanie
Sénégal
Sierra Leone
LiberiaTogo
Guinéeéquatoriale
Congo
Angola Zambie
Afriquedu Sud
Zimbabwe
Républiquedémocratique
du Congo
Républiquecentrafricaine
SoudanÉrythrée
Éthiopie
Ouganda
Rwanda
Tanzanie
Mozambique
Madagascar
Malawi
Côted’Ivoire
12
129
2
6
7
1 21
16
0,1
11
Source : Une nouvelle ruralité émergente.Regards croisés sur les transformations rurales africaines, Cirad, 2016.
plus de 20 000
de 10 000 à 20 000
de 7 000 à 10 000
de 1 000 à 7 000
moins de 1 000
Part des acquisitions chinoisesdans le total des acquisitions, en %
Existant
Acquisitions chinoisessuperficies en hectares
Centre de démonstration agricole
Extension prévueProgrammé
1 000 km
P80 Acquisitions foncières et centres de démonstrationagricole chinoisFichier : “P80Acquisitions”
1 000 kmSource : Une nouvelle ruralité émergente.Regards croisés sur les transformations rurales africaines, Cirad, 2016.
plus de 75
de 50 à 75
de 30 à 50
de 10 à 30
moins de 10
Moyenne 2012-2014pourcentage du totaldes exportations
P81 Part des exportations agricolesdans les exportations totales(moyennes 2012-2014)Fichier : “P81Exportations”
Format : 98,4 x 102
ACQUISITIONS FONCIÈRES ET CENTRES DE DÉMONSTRATION AGRICOLE CHINOIS
PART DES EXPORTATIONS AGRICOLES DANS LES EXPORTATIONS TOTALES
VerbatimBien que confrontées
à de nombreuses difficultés, les agricultures africaines
sont en mouvement.
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