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CAP SUR LA SANTE MENTALE DES FEMMES
EN CHAUDIÈRE-APPALACHES :
LES PROBLÈMES ET LES BESOINS EXPRIMES
Réseau des groupes de femmes de Chaudière-Appalaches
Larose
WA ao9 L3.64 1993
Septembre 1999
INSPQ - Montréal
3 5567 ÔC
S A N T É C O M
CAP SUR LA SANTE MENTALE DES FEMMES
EN CHAUDIÈRE-APPALACHES :
LES PROBLÈMES ETJglUBiSOINS EXPRIMÉS
Institut national d e s a n t é publique ^ g g 4635, avenue C h r i s t o p ^ C o t o b p ^ a a
Montréal (Quebec) H2J3j
T é l . : ( 5 1 4 ) 5 9 7 - 0 6 0
pèseau aes groupes de femmes de Chaudière-Appalaches
Septembre 1999
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La réalisation de ce projet a été rendue possible, grâce à une subvention conjointe du ministère de ta Santé et des Services sociaux et de la Régie régionale de Chaudière-Appalaches dans le cadre du Programme de subventions en santé publique.
Publication réalisée par les services Connaissance/surveillance/recherche et Planification/évaluation de la Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation. de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaud ière-Appalaches
Reproduction autorisée à des fins non commerciales avec mention de la source. Toute reproduction partielle doit être fidèle au texte utilisé.
© Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches pour le Réseau des groupes de femmes de la région de la Chaudière-Appalaches, 1999
ISBN : 2-89504-068-0
Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 1999 Bibliothèque nationale du Canada
SILENCE DE FEMME
bes mots veulent surgir b'un profond silence
o^O Mais Us se nouent quelque part (J Entre le coeur et le corps;
Comme s'ils ne savaient plus bans quelle langue s'exprimer.
Comme s'ils ne croyaient plus Qu'on veuille les écouter.
bans ce corps qui vieillit Reposent les désirs et la fougue de l'amant Et les traces de l'enfant porté tendrement, Mais à propos de ce vin qui mûrit bans la fraîcheur et l'alchimie du temps, Quelqu'un m'avouera-t-il un jour
L'ivresse qu'il a suscité dans l'amour!
bans ce pays des hommes Il m'aura fallu livrer tendresse et bataille Pour continuer ce qu'une autre avait commencé. Je savais à peine que j'étais femme Que déjà mon destin s'écartelait Entre les tâches à l'aurore et la fatigue au couchant, Entre la crainte de l'oppresseur et la fragilité de l'innocent.
Je n'avais pas demandé b'être femme, ni homme, ni bête, Je ne voulais vivre que des jours paisibles. Partager des projets réalisés dans la complicité. Partager des choses simples et raffinées, be ces choses pouvant nous faire évoluer bans la reconnaissance de ce que chacun valait Et d'avoir fait ce qui devait être fait.
Non, je n'ai pas demandé b'être femme, homme ou bête, Mais je voudrais aujourd'hui avoir la certitude Que ces valeurs et ces rêves latents Auront fait se lever quelques combattants Et que cette vie à laquelle j'aurai crue Va/ait bien la peine d'être vécue et défendue.
biane Langlois Avril 1999
PRESENTATION
Cette recherche a été réalisée dans le cadre d'une subvention accordée au Réseau des groupes de femmes de Chaudière-Appalaches par le Programme de subvention en
Santé publique. La gestion de celle-ci fut assumée par le Centre de Référence pour ^ les femmes de la région de l'Amiante inc..
y La réalisation de cette recherche s'est effectuée en collaboration avec la Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation (DSPPE) de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches
(RRSSSCA), laquelle a mandaté Diane Langlois en tant qu'agente de recherche attitrée pour sa réalisation et la rédaction du rapport.
Les partenaires associés furent le Réseau des groupes de femmes de Chaudière-Appalaches, notamment les maisons d'hébergement,, les centre-femmes et le Conseil du statut de la femme et puis les CLSC. La Commission régionale en santé mentale a également appuyé cette initiative depuis ses débuts.
Enfin, cette recherche s'est réalisée avec le soutien d'un comité aviseur, rassemblant différents partenaires associés à la Régie régionale ainsi que de l'Université LavaI. Ce comité avait entre autres responsabilités d'effectuer certaines validations, de tisser les Hens avec les auditoires cibles et de faire en sorte que le déroulement du projet demeure le plus près possible des valeurs et des préoccupations des groupes concernés. Les membres qui ont siégé sur le comité furent :
MF* Manon A Hard M™ Claire Catellier
M"e Francine Chamberland-Vien M™ Jocefyne Coté MF* Lyne Jobin
MDiane Langlois M™1 Lucie Larose M. Marc-André Nadeau M™ Jacinthe Poulin
M. André Prévost M™ Sandra Shee M. Jean-Pierre Vigneault
Conseillère, Ùirection de l'organisation des services, RRSSSCA Coordonnatrice, services Connaissance/surveillance/recherche et Planification/évaluation (CSR/PE), ÙSPPE, RRSSSCA, nov.1998-... Représentante du Réseau des groupes de femmes de Chaudière-Appalaches Représentante des Centres beaux de services communautaires Représentante de la Commission en santé mentale, agente de planification et de programmation, ÙSPPE, RRSSSCA Agente de recherche pour fe projet, CSR/PE, ÙSPPE, RRSSSCA Agente de recherche, CSR/PE, ÙSPPE, RRSSSCA, avril1998à... Professeur, sciences de l'Education, Université Laval Représentante des services de santé mentale du CHBE et du CLSC La Guadeloupe Coordonnâtes, services CSR/PE, ÙSPPE, RRSSCA, oct. 1997à mai 1998 Bureau régional, Conseil du statut de h femme de Chaudière-Appalaches Coordonnâtes par intérim, services CSR/PE, ÙSPPE, RRSSSCA, mai 1998-oct. 1998
REMERCIEMENTS
D'abord et avant tout, nos remerciements sincères à toutes les participantes à la recherche
f > pour leur soutien, leur collaboration et leur apport quant à la connaissance de la santé
\ mentale des femmes de la région de la Chaudière-Appalaches. Un merci tout spécial également
I aux membres du comité aviseur qui tout au long du projet ont soutenu, orienté et enrichi le
f projet de leurs commentaires et expertise.
\ Enfin, d'autres personnes ont apporté leur contribution à cette recherche. Mentionnons entre
n autres. Chantai Beaudet, Annie Bourassa, Lucie Roy, Simon Tremblay, Louise Paré, Jean-Luc
L Parenteau, François Desbiens et Denis Olivier. Enfin, un merci tout spécial à Julie Gilbert pour
\ son soutien constant tout au long de la rédaction de ce rapport et également pour la qualité de
i f la mise en forme et de la présentation du document.
Que ces personnes acceptent ici, nos remerciements sincères/
TABLE DES MATIÈRES
Présentation i"
Remerciements - v
Table des matières vit
Liste des tableaux et de la carte xi
Liste des graphiques: xiii
Liste des abréviations xv
Introduction 1
1. Eléments de contexte de la santé mentale des femmes 3 1.1 Quelques concepts de santé mentale à retenir 4
1.2 Les déterminants de la santé et du bien-être 5
1.3 La santé mentale des femmes 6
1.3.1 Les conditions de vie des femmes 7 1.3.2 Les milieux de vie et l'environnement social 11
1.3.2.1 Le milieu familial et social 11 1.3.2.2 Le milieu de travail 12 1.3.2.3 La conciliation des divers milieux 13
1.4 Les conditions de vie des femmes en Chaudière-Appalaches 15
1.5 Les objectifs poursuivis par cette recherche 18
2. La méthodologie 19 2.1 La démarche de consultation auprès des femmes 19
2.1.1 La technique du groupe nominal 22 2.1.2 La priorisation des problèmes de santé mentale et des besoins de
services 23
2.2 Les données populationnelles et sociodémographiques 25
2.2.1 L'estimation et les projections du bureau de la statistique du Québec (BSQ) 25
2.3. Les données de l'Enquête sociale et de santé 1992-1993 et autres enquêtes 26
Hotlb GLb maliÀMù
2.3.1 L'estimation de la prévalence des troubles mentaux dans la région du Bas-Saint-Laurent 26
2.3.2 L'Enquête de statistique Canada sur la violence faite aux femmes 28
2.4 Les données sur la criminalité 28
2.4.1 Les données relatives aux infractions 29 2.4.2 Les données relatives à la violence conjugale 29
2.4.2.1 Les auteurs présumés et taux d'actes de violence conjugale 29 2.4.2.2 Les femmes victimes de violence conjugale..... 30
3. Les résultats des consultations des femmes de la région 31 3.1 L'identification des problèmes de santé mentale 31
3.2 Les besoins de services identifiés 34
3.2.1 Les résultats régionaux 34 3.2.2 Les particularités sous-régionales 37
A. L'ampleur des problèmes de santé mentale des femmes et leurs conséquences 47
4.1 L'ampleur de la violence faite aux femmes en Chaudière-Appalaches 48
4.1.1 Les femmes victimes d'actes violents 49
4.1.2 L'ampleur de la violence conjugale 52
4.1.2.1 Les conséquences sur la santé mentale des femmes 56
4.2 L'ampleur des agressions sexuelles 58
4.2.1 Les conséquences des agressions sexuelles 59
4.3 Les femmes et l'indice de détresse psychologique 60
4.4 Hospitalisations pour troubles mentaux 64
4.4.1 Les décès par suicide 65
CONCLUSION 71
BIBLIOGRAPHIE 75
- vili -
3alh/ (Lu» maiiàm
U LISTE DES ANNEXES 83
ANNEXE 1 Les tableaux complémentaires 85
ANNEXE 2 La consultation de mars 1998 et les questions nominales 99
ANNEXE 3 Lettre type d'invitation pour la consultation de février 1999
et envoi postal 103
ANNEXE 4 La grille de priorisation des problèmes de santé mentale 107
ANNEXE 5 Une estimation des troubles mentaux, région du Bas-Saint-Laurent 123
- ix -
LISTE DES TABLEAUX ET DE LA CARTE
Tableau 1 Les facteurs de risque et les problèmes reliés aux conditions de vie des femmes 10
Tableau 2 Quelques-uns des facteurs de risque et des problèmes reliés aux milieux de vie des femmes 14
Tableau 3 Données démographiques et socio-économiques des femmes, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1991 et 1996 17
Tableau 4 Femmes rencontrées lors des consultations, technique du groupe nominal, par sous-territoires, 1998-1999 20
Tableau 5 Participantes à l'exercice de priorisation pour les besoins et les services en santé mentale des femmes, sous-territoires et région de la Chaudière-Appalaches, 1999 21
Tableau 6 Résultats de la priorisation des problèmes de santé mentale pour la région de la Chaudière-Appalaches et les sous-territoires, 1999 32
Tableau 7 Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, région de la CHAUDIÈRE-APPALACHES, 1999 36
Tableau 8 Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire du LITTORAL, 1999 41
Tableau 9 Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire de AAONTMAGNY-LTSLET, 1999 42
Tableau 10 Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire de L'AMIANTE, 1999 43
Tableau 11 Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire de BEAUCE-ETCHEMINS, 1999 44
Tableau 12 Auteurs présumés, selon le sexe, pour des crimes avec violence région de la Chaudière-Appalaches, 1997 49
Tableau 13 Taux de femmes victimes de violence par cent mille individus, contexte conjugal et non conjugal, selon le sexe, 12 ans et plus et les catégories d'infractions, le Québec, 1997 50
J j a L (La taMuuvx, d do, la, oa/JU
Tableau 14 Nombre et taux de femmes victimes de violence conjugale par cent mille femmes, contexte conjugal, 12 ans et plus et les catégories d'infractions, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997 51
Tableau 15 Nombre et taux de femmes victimes de violence conjugale par cent mille femmes, contexte conjugal, selon l'âge, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997 52
Tableau 16 Nombre d'auteurs présumés de violence conjugale, contexte conjugal, selon la relation avec la victime, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997 54
Tableau 17 Pourcentage de population totale desservie par les corps policiers, participant à la déclaration d'actes de violence conjugale, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1988-1997 55
Tableau 18 Synthèse des études portant sur la violence conjugale et la santé et le.bien-être des femmes 57
Tableau 19 Quelques indicateurs sur les femmes. Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993 63
Carte 1 Carte des sous-territoires de consultation, pour la santé mentale des femmes, région de la Chaudière-Appalaches 19
- xii -
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 Taux (par cent mille hommes de 12 ans et plus) de perpétration par les auteurs présumés d'actes de violence conjugale, conjoints et ex-conjoints, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1988-1997 54
Graphique 2 Prévalence de détresse psychologique élevée, selon le sexe, région de la Chaudière-Appalaches, 1987 et 1992-1993 61
Graphique 3 Taux comparatifs par suicide pour 100 000 personnes, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, de 1975-1977 à 1995-1997 .' 66
Graphique 4 Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, selon les régions du Québec; moyenne 1995-1996-1997 67
Graphique 5 Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, selon le sexe, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, moyenne 1995-1996-1997 68
Graphique 6 Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes selon l'âge, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, moyenne 1995:1996-1997 69
Graphique 7 Indices comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes selon les municipalités régionales de comté (AARC), région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, moyenne 1995-1996-1997.... 70
LISTE DES ABRÉVIATIONS
BSQ Bureau de la statistique du Québec C-DIS Computer Assisted Diagnostic Interviewer Schedule CHBE Centre hospitalier Beauce-Etchemins CHSLD Centres d'hébergement et soins de longue durée CISC Centre local de services communautaires cms Conseil National du Bien-Etre Social CS F Conseil du statut de la femme CS MQ Comité de la santé mentale du Québec CSRPE Services de Connaissance/surveillance/recherche et
Planification/évaluation CTSSM Comité de travail sur les services de santé mentale DIS Diagnostic Interview Schedule DES Diplôme d'études secondaires DSM-111-R Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux DSM-1V Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (version 1995) DSPPE Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation DUC Déclaration uniforme de la criminalité ESS Enquête sociale et de santé, 1992-1993 MSP Ministère de la Sécurité publique MSSS Ministère de la Santé et des Services sociaux PQ Le Québec PROS Plan régional d'organisation des services PSBE Politique de la santé et du bien-être QAA Questionnaire auto administré. Enquête sociale et de santé RCA Région de la Chaudière-Appalaches RRSSS Régie régionale de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches
INTRODUCTION
Cette recherche sur les problèmes de santé mentale des femmes et les besoins de services exprimés
pour la région de la Chaudière-Appalaches s'adresse d'abord à l'ensemble des femmes de la région
puisqu'elle s'est principalement intéressée aux difficultés et aux problèmes qu'elles rencontrent à
certains moments de leur vie. Elle vise une meilleure compréhension de leur vécu.et une offre de
services plus appropriés à leurs besoins. La recherche concerne également les intervenantes du
réseau communautaire qui accueillent ces femmes régulièrement et qui souhaitent développer, outre
l'écoute, le soutien et les services qu'elles leur offrent déjà, de nouveaux services qui répondraient
mieux à leurs besoins et ce, en collaboration avec le réseau de la santé et des services sociaux.
Enfin, les intervenants et intervenantes sont également interpellés par cette recherche puisque les
constats qui s'en dégagent permettent d'identifier des améliorations dés services existants et des
pistes de développement de nouveaux services pour maximiser le succès des interventions sur la
santé mentale des femmes.
De plus, cette recherche comporte une part d'originalité puisqu'elle a été construite et réalisée avec
les femmes utilisatrices de services des quatre sous-régions du territoire, de concert avec les
intervenantes. Cest donc dans une démarche de planification que les femmes ont pu identifier
ensemble, les principaux problèmes de santé mentale auxquels elles sont confrontées et proposer
certaines avenues quant au développement de services plus adéquats.
Les résultats de la consultation régionale des femmes sont complétés par l'investigation des
problématiques identifiées, notamment par l'exploration des données disponibles pour évaluer
l'ampleur de ces problèmes dans la région de même que leurs conséquences sur la santé mentale.
Ainsi, ce rapport comporte deux volets. Un premier fait état des résultats de la consultation
régionale. Le deuxième porte sur l'ampleur de certains problèmes identifiés ainsi que sur les
conséquences de ceuxrci sur la santé mentale des femmes. ®
j C H A P I T R E l f e /
ÉLÉMENTS DE CONTEXTE DE LA SANTÉ MENTALE DES
FEMMES
Depuis les années 1970, un long chemin a été parcouru par les femmes du Québec et leurs actions
ont trouvé écho, à certains égards, auprès des instances décisionnelles. A cet égard, le rapport du
comité de travail sur les services de santé mentale fait état des différentes actions que le
gouvernement a initiées, actions dont nous ne citerons que les plus récentes soient : l'adoption des
premières Orientations triennales en matière de condition féminine du gouvernement du Québec
(1987), la publication de la Politique en matière de condition féminine (1993), le dépôt de la Politique
d'intervention en matière de violence conjugale (1995) et le dépôt du rapport du groupe de travail
sur les agressions à caractère sexuel. Les agressions sexuelles : STOP(1995).
La Politique de santé mentale (1989), l'implantation des plans régionaux d'organisation de services
(PROS), notamment ceux en santé mentale, les travaux du Comité de la santé mentale du Québec
(CSMQ) et la Politique de la santé et du bien-être (PSBE, 1992) ont également contribué à tracer les
grandes orientations sur lesquelles l'ensemble des intervenants et intervenantes des milieux sociaux,
de la santé et communautaire ont orienté et appuyé leurs actions. Dans la foulée des différentes
préoccupations que ces changements ont suscitées, les services à la clientèle demeurent au premier
plan de celles-ci.
Les femmes représentent une forte proportion de la clientèle desservie par les services en santé
mentale. Cet état de fait se confirme par les informations fournies dans la littérature et les données
socio-sanitaires, lesquelles démontrent que plusieurs problématiques touchent plus particulièrement
les femmes. I l s'explique en grande partie par les conditions de vie, les inégalités, de même que par
les responsabilités et les rôles sociaux qui incombent généralement aux femmes; Dans le contexte de
la transformation des services de santé mentale, il est important d'avoir un portrait plus précis pour
soutenir le développement de services adaptés aux besoins des femmes.
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Cette recherche vise la documentation des troubles transitoires de la santé mentale des femmes de
la région de la Chaudière-Appalaches. D'abord, parce que leur importance est peu connue, tant dans
la région qu'au Québec. D'autre part, parce que les taux d'hospitalisation pour troubles mentaux dans
la région sont particulièrement élevés et que ce sont les femmes qui sont le plus souvent
hospitalisées pour des problèmes de santé mentale1. En conséquence, cette étude vise à préciser
l'importance des problèmes transitoires de santé mentale dans la région et à identifier les besoins de
services en santé mentale. Enfin, elle s'inscrit dans la foulée de la réorganisation régionale du réseau
de services en santé mentale.
Cependant, on ne saurait aborder les résultats de cette recherche sans préciser préalablement ce
que l'on entend par troubles transitoires de santé mentale et pourquoi l'on se préoccupe plus
spécifiquement de la santé mentale des femmes. De plus, il apparaît tout aussi pertinent de
présenter les femmes de la région Chaudière-Appalaches en prenant connaissance des conditions
socio-économiques dans lesquelles elles évoluent. Enfin, ce chapitre se termine par l'énoncé des
objectifs de la recherche.
l . l QUELQUES CONCEPTS DE SANTÉ MENTALE À RETENIR
Afin de bien comprendre ce dont on parle lorsqu'il est question de santé mentale, nous nous référons
à la définition retenue par le Comité de la santé mentale du Québec (CSMQ) :
« La santé mentale, définie brièvement comme l'état d'équilibre psychique d'une personne à un moment donné, s'apprécie, entre autres, à l'aide des éléments suivants : le niveau de bien-être subjectif, l'exercice des capacités mentales et la qualité des relations avec le milieu. {...]. La santé mentale est liée tant aux valeurs collectives dominantes dans un milieu donné qu'aux valeurs propres à chaque personne. Elle est influencée par des conditions multiples et interdépendantes telles que les conditions économiques, sociales, culturelles, environnementales et politiques. Toute condition qui nuit à l'adaptation réciproque entre la personne et son milieu [...} constitue un obstacle À la santé mentale. A l'inverse, toute condition qui facilite cette adaptation réciproque [...] favorise et soutient la santé mentale. Dans cette perspective, la santé mentale peut également être considérée comme une ressource collective, à laquelle contribuent tout autant les institutions sociales et la communauté entière que les personnes considérées individuellement. » (Blanchet et autres 1993 : 7-8)
1 Bourassa (1997): 2-3
- 4 -
fch/mmiù c c / m i t / i l / b cL la* irwnlalb (La jo/m/mMr
La Politique de santé mentale (1989), définit trois types de clientèles en santé mentale selon l'intensité de leur problème :
« Les personnes qui présentent des troubles mentaux sévères, généralement persistants, associés à de la détresse psychologique et à un niveau d'incapacité qui interfère de façon significative dans leurs relations inter personnel les et leur compétence sociale de base. On désigne habituellement ces personnes sous l'appellation " malades mentaux chroniques
« les personnes qui vivent des troubles mentaux transitoires, d'intensité variable, sources d'une détresse psychologique importante, qu'une aide appropriée, prodiguée au moment opportun, peut ramener à leur niveau de fonctionnement psychologique et social antérieur;
« les personnes dont la santé mentale est menacée, c'est-à-dire susceptibles de développer des problèmes de santé mentale parce qu'elles vivent des situations ou affrontent des conditions de vie qu'elles jugent intolérables. À court ou à moyen terme, ces conditions affectent leur équilibre psychique, étant donné leur vulnérabilité. » (MSS5 1989 : 21-22)
Ainsi, la clientèle atteinte de troubles transitoires de santé mentale correspond aux deux dernières
définitions mentionnées. On peut ainsi retenir que ces troubles peuvent être aigus ou diffus, qu'ils
sont néanmoins circonscrits dans le temps et ne relèvent pas d'un trouble chronique physique ou
psychologique. Mentionnons également que la Politique de santé mentale reconnaît certains groupes
dont la santé mentale serait tributaire de conditions de vie sociale, culturelle ou économique
déficientes ou qui seraient particulièrement exposés à la violence, au suicide, etc..
1 . 2 LES DÉTERMINANTS DE LA SANTÉ ET DU BIEN-ÊTRE
Le MSSS, dans sa Politique de la santé et du bien-être démontre que des facteurs communs sont à l'origine de la plupart des problèmes et que certains groupes de personnes peuvent en être davantage affectés. Les facteurs communs suivants, sont identifiés comme déterminants de la santé et du bien-être :
• « les facteurs biologiques;
• les habitudes de vie [...];
• les milieux de vie, c'est-à-dire la famille, l'école ou le milieu de travail et
l'environnement social, plus spécifiquement le réseau social et les rapports
hommes-femmes;
• l'environnement physique;
• les conditions de vie, c'est-à-dire le revenu, la scolarité, le logement et l'emploi;
• le système de services. » (MSSS 1992 :133)
Êfômmta Ja cwnlwiU d& ta, \a/r\h, rnmtalo, (La, jwm/nw»
Ces déterminants de la santé, dans la mesure où ils présentent des conditions favorables ou
optimales, renforcent la santé. En revanche, les conditions défavorables qui s'y retrouvent
constituent des facteurs de risque lesquels peuvent entraîner des problèmes de santé.
Le CSMQ propose, spécifiquement pour la santé mentale, la définition suivante des déterminants :
« [Les déterminants de la santé mentale] XI s'agit des grandes conditions2 qui favorisent ou non l'incessante négociation entre l'individu et son environnement. » (Robichaud et autres 1994 : 95)
Cette définition telle que précisée par le CSMQ et l'identification des déterminants de la santé du
MSSS fournissent une grille d'analyse pour aborder les problèmes de santé mentale identifiés dans
cette recherche, sans perdre de vue toutefois que ces déterminants demeurent interdépendants et
interagissent entre eux. Enfin, une lecture des problèmes de santé mentale des femmes sous la
lunette de ces concepts, permettra dans les prochaines lignes de mieux comprendre en quoi et
comment les femmes sont plus spécifiquement touchées par certains problèmes.
1 .3 LA SANTÉ MENTALE DES FEMMES
I l est reconnu que parmi la clientèle utilisant des services de santé et sociaux, les femmes
représentent la plus forte proportion de la clientèle. Cet état de fait est étayé par les enquêtes de
santé et l'analyse des données socio-sanitaires. Cela s'explique partiellement par les valeurs sociales,
mais également par les conditions de vie, les inégalités sociales, de même que par les rôles sociaux
assumés par les femmes. À cet égard, Guyon [ 1996] s'exprime ainsi :
« Dans toutes les statistiques sur la santé des populations, les plus grandes variations observées, tant sur le plan de la morbidité, de la mortalité que de l'incapacité, concernent les différences entre les groupes d'âge. L'appartenance à un sexe constitue la seconde grande catégorie discriminante. Les femmes présentent une prévalence plus grande de symptômes, de problèmes chroniques mineurs et de maladies que les hommes, elles consultent plus souvent qu'eux les services de santé et consomment plus de médicaments. Pourtant, leurs taux de mortalité sont moins élevés que ceux des hommes et ce, à tous les âges. Ces données ne sont pas nouvelles, mais leur persistance continue à nous interpeller [...]. » (Guyon 1996 :1)
2 Conditions familiales, économiques, sociales..
£témmk> ayrdwdb ta \a/rdé, mmialb (LA j/wvrrm,
Pour cet te étude, un survol succinct sur les déterminants3 (Blanchet 1998 : 8-13) portant sur la
santé mentale e t du bien-être, permet de cibler, en concordance avec le ministère de la Santé et des
Services sociaux, une part importante des problèmes au niveau de deux déterminants soient :
• les conditions de vie;
• les milieux de vie et l'environnement social.
Afin de cerner les problèmes et les obstacles que rencontrent les femmes à l'intérieur de ces
déterminants, voici certaines des situations particulières auxquelles elles se confrontent.
1.3.1 LES CONDITIONS DE VIE DES FEMMES
Le revenu constitue la ressource première permettant de répondre à l'ensemble des besoins
essentiels. Par ailleurs, l'adéquation entre la suffisance du revenu et l'accessibilité à un emploi
adéquatement rémunéré est également conditionnelle au niveau de scolarité atteint. Le revenu et le
logement, la scolarité et l'emploi constituent donc les assises qui permettront aux individus de
répondre, tout au cours de leur vie, à leurs besoins essentiels.
I l a été par ailleurs maintes fois démontré que les conditions de vie ont un ef fet direct sur la santé.
A ce propos, le CS M Q dans son livre Les liens entre la pauvreté et la santé mentalè affirme que :
« Plusieurs grandes découvertes de notre siècle ont permis de mettre en évidence le fait que l'amélioration substantielle des conditions de vie a permis d'accroître considérablement l'espérance et la qualité de vie des populations [Bozzini et ai 1981], et ce, davantage que les seuls soins curatifs, même si ces derniers ont joué un rôle important [McKeown, 1976a et b; Eisenberg, 1984, Mechanic 1982, tous trois cités dans Kleinman, 1988a' Navarro, 1986, cité dans Kleinman, 1988b : 61]. Cela permet d'entrevoir l'existence de conditions ou de facteurs plus globaux pouvant contribuer à améliorer ou au contraire à détériorer la santé des individus [Bozzini et al. 1981]. » (Robichaud et autres 1994 : 94)
Les conditions de vie difficiles sont donc associées, selon les circonstances, au chômage ou à toute
autre situation privant la personne de l'accès à un revenu suffisant telle par exemple, vivre sur la
sécurité du revenu ou disposer d'une faible scolarisation, lesquels limitent le choix d'emplois bien
3 En effet, outre les déterminants retenus dans la présente étude, les capacités et compétences de vie personnelle (biologiques ou psychologiques), l'environnement physique, les habitudes de vie et les comportements, de même que l'organisation des services peuvent également influer sur les conditions individuelles ou sociales de santé mentale (Blanchet 1998, 8).
£U/rrwrdb db o/yrJ/t/xi/i, d& !AL iam Trwrdale, (LA j/i/m/nWi,
rémunérés. Toutefois les femmes, par leurs rôles de mère, d'épouse ou conjointe et de travailleuse
se retrouvent souvent placées dans des contextes qui leurs sont spécifiques. En effet , on peut
penser ici aux femmes qui quittent temporairement le marché du travail pour éduquer leurs enfants
et qui se retrouvent quelques années plus tard placées face à une réintégration difficile au marché
du travail (avec peu d'expérience cumulée de travail rémunéré et face à un choix d'emplois peu
rémunérateurs). On peut penser également aux femmes qui prennent la décision de se consacrer
entièrement à leur famille, se plaçant en situation de dépendance économique face au conjoint et qui,
devant un divorce ou une séparation, la mort ou encore la maladie du conjoint, se retrouvent dans des
conditions de vie précaires. À cet égard, la pauvreté dans laquelle une forte majorité de mères de
famille monoparentale se retrouve est largement documentée. Enfin, il y a ces femmes qui assument
à la fois travail et maternité mais qui, dépendant du degré d'implication du conjoint au foyer, peuvent
se retrouver dans des situations difficilement conciliates entre les exigences de la famille et celles
du travail, en plus de devoir assumer une double tâche.
Les situations les plus courantes dans lesquelles les femmes se retrouvent sont étroitement reliées
au choix de vivre leur maternité (Dunnigan, Gravel 1992 : 18) et d'assumer l'éducation de leurs
enfants et ce, quelles qu'en soient les circonstances. Leur choix est conditionné à la fois par leurs
valeurs personnelles et le rôle social et culturel que la collectivité leur accorde. Cependant, il
apparaît que la maternité, dans les conditions sociales actuelles, demeure précaire pour la sécurité
économique des femmes puisque cette sécurité s'appuie, à priori, sur deux éléments qui s'avèrent
aujourd'hui de plus en plus aléatoires à savoir :
• la qualité et la durabilité des relations de couple;
• l'engagement formel, entre conjoints, du partage des coûts financiers générés par l'éducation des enfants et le maintien de cette responsabilité partagée en toute circonstance.
Or, au rythme où se vit l'éclatement des couples4 et des familles et face au désengagement financier
de certains pères de famille, en situation de séparation ou de divorce, des femmes se retrouvent
dans des situations où elles doivent assumer seules leurs besoins de subsistance et ceux de leurs
enfants. I l s'agit là d'une transformation sociale radicale tant des rapports hommes-femmes que des
valeurs et rôles sociaux. Pour certaines femmes, il s'agit là d'une voie pavée vers la précarisation et
la pauvreté. Ainsi, « Au Canada, une [...] étude fait ressortir le fait que 58 % des femmes divorcées
4 « Selon les données les plus récentes, presque un mariage sur deux se termine par une rupture. » (Gauthier et autres 1997:42)
Eh/mQ/nU de, awdt/jjU da lœ w/nl/b rrwntalb du»
et 71 % des femmes séparées ayant la garde des enfants vivent au-dessous du seuil de pauvreté [J.C.
Richardson et coll., 1988, cités dans Les femmes et fa pauvreté..., CNBS, 1990], » (Guberman et
autres 1993 : 4 3 )
Le soutien de l'indépendance économique des femmes, par la stabilisation du revenu pourrait
constituer, une garantie leur permettant d'envisager la maternité avec une certaine sécurité
financière -sécurité relative au degré de scolarité atteint (pour leur garantir des revenus
suffisamment élevés)- afin d'assumer leurs besoins de subsistance et ceux de leurs enfants. Mais
encore, la possibilité de pourvoir seule à ces besoins porte en soi un niveau élevé d'exigences pour les
femmes. Or, souvent les femmes assument seules ce fardeau dans des conditions de vie difficiles. À
ce propos, le CSMQ aff irmé que :
« Les conditions de vie difficiles reliées au logement et au revenu sont plus débilitantes pour la santé mentale que les crises aiguës [de stress reliées aux événements stressants]. [Brown, Bhrolchain et Harris, 1975; Belle, 1982; McLoyd, 1990] Cest l'impossibilité de prévoir l'avenir, l'insécurité et les problèmes reliés à l'argent qui semblent constituer les facteurs de risque les plus importants pour la santé mentale [Dill et Feld, 1982; Paltiel]. » (Robichaud et autres 1994 : 116)
Au terme de cette section sur les conditions de vie, tous les éléments convergent : la pauvreté
s'avère un facteur de risque fondamental entraînant de lourds coûts aux plans personnel, familial et
social. Ces coûts se répercutent sur la santé mentale des femmes et de leurs proches. Enfin, la
pauvreté agit en synergie avec les autres facteurs de risque associés aux conditions de vie difficiles.
En e f fe t :
« La pauvreté est [...] un puissant indicateur de problèmes de santé mentale [Perreault et coll., 1988; Tousignant et Kovess, 1985; Veroff et coll., 1981]. Selon des caractéristiques récentes, 60 % des adultes vivant dans la pauvreté sont des femmes. Le groupe le plus susceptible de vivre dans la pauvreté se compose de familles dirigées par une femme : 57 % de ces familles vivent au-dessous du seuil de pauvreté. » (Guberman et autres 1993 : 44)
En résumé, parmi les facteurs de risque (tableau 1) que génèrent des conditions de vie
difficiles pour les femmes citons notamment : la pauvreté, l'isolement, le manque de
revenus et d'emploi ainsi que la faible scolarité. Par ailleurs, le CâMQ démontre que les
conditions de vie stressantes, l'absence ou la faiblesse du soutien social e t l'incapacité de
faire face constituent un trio infernal qui aggrave les conséquences de la pauvreté sur la
santé mentale. (Robichaud et autres 1994 :114)
£K/RRWRDB (L CWNL/XL (L la UI/RDÉ, MMTALB (La JWRRVM/zA
Tableau 1
Les facteurs de risque et les problèmes reliés aux conditions de vie des femmes
DETERMINANT CONDITIONS DE VIE
FACTEURS DE RISQUE PROBLEMES
Valeurs : domination, dépendance, violence, consommation Rôles sociaux : déséquilibre Rapports hommes/femmes Inégaux
CONDITIONS DE VIE
Pension alimentaire non versée Ressources financières limitées Conditions de vie stressantes Soutien de famille (monoparentaiité) Dépendance économique du conjoint Limites financières pour faire face Précarité des emplois Faible scolarité inégalités salariales Perte d'emptol / chômage Réduction des activités sociales et des relations interpersonnelles
Pauvreté (augmente autres facteurs de risque)
Insécurité face à l'avenir Essoufflement moral Désespoir Idées suicidaires Frustrations multiples Effritement de l'estime de soi Sentiment d'impuissance Infériorisa tion Perte de confiance en ses compétences Instabilité émotive, irritabilité Détresse psychologique
Source : adaptation et synthèse de Roblchaud et autres 1994 : 96, Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
Pour ne nommer que quelques conséquences de ces facteurs sur la santé mentale, signalons : la
dévalorisation personnelle, une baisse d'estime de soi et du sentiment de compétence, la honte, la
marginalisation, le sentiment d'impuissance et de perte de contrôle sur les aspects essentiels de sa
vie. Quant à l'impact de la pauvreté chez les femmes, Dunnigan (1992) fait ressortir différents
constats dont les suivants :
• la maternité est un facteur étroitement lié à la pauvreté des femmes (p. 18);
• la surreprésentation des femmes chez les pauvres se maintient pour tous les
groupes d'âge et les écarts entre les sexes tèndent à s'agrandir des plus jeunes
vers les plus vieux (16);
• dans leur appartenance à tous les groupes socialement défavorisés, les femmes
sont les plus durement atteintes par la pauvreté (20);
-10 -
StwrwnU d/b c<ynlt/ihb de, ta, bamfab mo/rdale, (La jwm/rrviA
• l'enjeu quotidien des femmes défavorisées : survivre à l'exclusion, à la précarité,
à l'impuissance et à la dévalorisation (21).
Dunnigan (1992) démontre également que les femmes démunies présenteront un moins bon indice de
santé globale, consulteront davantage les médecins généralistes et seront hospitalisées plus souvent.
Les conditions de vie s'avèrent donc un déterminant fondamental pour la santé mentale des femmes.
1.3.2 LES MILIEUX DE VIE ET L'ENVIRONNEMENT SOCIAL
La cellule familiale, le marché du travail et par extension la société, constituent les deux principaux
milieux de vie où évoluent les femmes, milieux qui comportent une large part de conditions favorables
ou non à leur santé mentale. Les rapports hommes-femmes colorent très fortement le vécu des
femmes dans ces différents milieux de vie.
Parmi les facteurs de risque les plus fréquemment rencontrés, nommons des rapports de domination
et de contrôle, le sexisme, la discrimination et la violence que subissent certaines femmes (que ce
soient par les agressions sexuelles, le harcèlement, la violence conjugale, voire même les homicides).
De plus, la division sexuelle des tâches, malgré les changements et les quelques améliorations des
dernières années, génère également des situations discriminantes à plusieurs égards pour les
femmes. Ainsi, cette section traitera des femmes en milieu familial, en milieu de travail et des
difficultés de concilier les deux.
1.3.2.1 LE MILIEU FAMILIAL ET SOCIAL
La violence envers les femmes est un phénomène reconnu comme associé à des attitudes de contrôle
et de domination. En ef fe t , l'usage de la violence constitue autant un mode de fonctionnement qu'un
moyen pour obtenir l'assujettissement de la femme et pour |e maintenir par la suite. On pourrait par
ailleurs affirmer que même si la domination n'implique pas obligatoirement la violence, elle implique
minimalement la mise en place de moyens, de règles et d'attitudes afin d'en jeter les assises et de
maintenir le contrôle dans un contexte donné.
Guyon (1996), dans son livre berrière les apparences cite les données d'enquête de Statistique Canada sur la violence faite aux femmes d'où elle rapporte que :
&U/rrwnh, d& cwnlviit, Ja la, ^a/nh, nwrdah, cLa j&m/frwA
« [...] près de 20 % des homicides sont le fait d'époux qui s'en prennent à leur conjointe et, dans la majorité des cas, il s'agit de maris qui tuent leur femme. [...] 52 % des Canadiennes de 18 ans et plus disent avoir déjà été, depuis l'âge de 16 ans, victimes de violence masculine; chez les Québécoises, cette proportion se situe légèrement en deçà (47 %). Si l'on considère la prévalence au cours des 12 mois précédant l'enquête, 9,8 % des Canadiennes, comparativement à 6,9 % des Québécoises, auraient subi au moins un acte de violence de la part d'un homme, connu ou inconnu. [...] Pour les femmes québécoises, 25 % ont déjà subi de la violence de la part d'un conjoint ou d'un ex-conjoint [...] et 21 % [d'entre elles] disent avoir déjà subi une attaque sexuelle brutale au moins depuis l'âge de 16 ans. » (Guyon 1996 : 151-155)
Pour sa part, le Comité de travail sur les services de santé mentale o f f e r t s aux femmes (CTSSM),
dans son document écoute-moi quand je parte,i présente la situation des femmes violentées en ces
termes :
« Il est bien connu que les femmes victimes de violence conjugale peuvent hésiter longtemps avant de porter plainte contre leur conjoint et de le quitter, par peur des représailles ou du suicide du conjoint, par dépendance économique, par crainte de briser leur famille ou de priver leurs enfants de leur père. En plus de l'effet ressenti des actes de violence proprement dits, de tels dilemmes, marqués par la rareté de solutions satisfaisantes, influencent profondément la santé psychologique des femmes et de leurs enfants. » (CTSSM 1997 : 29)
Un nombre important de femmes subissent de la violence et leur sécurité, tant économique, physique
que psychologique, s'avère grandement menacée. De plus, la responsabilité que les femmes se donnent
de maintenir ou de protéger le plus longtemps possible la cellule familiale s'avère ici encore
sous-jacente aux valeurs sociales et personnelles qu'elles ont intégrées. Tous ces aspects viennent
donc colorer la santé mentale des femmes.
1.3.2.2 LE MILIEU DU TRAVAIL
Pour une portion importante des femmes, une façon de se sortir de la pauvreté, sera de se créer une
place sur le marché de l'emploi. Cependant, et on le constate encore, ce sont les femmes que l'on
retrouve dans les secteurs les moins rémunérés ou encore, les plus précaires.
Les constats d'une recherche (Gingras et Lépine 1995) effectuée à Montréal auprès de 5 7 5
travailleurs et travailleuses5 ont mis en évidence des sources importantes de stress et de tension qui
empêchent de concilier travail et famille dont : la rigidité des heures de travail et les horaires
5 « L'échantillon se compose à 59 % de femmes et à 41 % d'hommes provenant de trois grandes entreprises syndiquées de la région de Montréal, des secteurs des communications (privé), de l'énergie (parapublic) et de la santé (public). Un autre groupe témoin représentant 35 milieux de travail différents a contribué à enrichir le volet quantitatif de la recherche. » (Gingras et Lépine 1995 : 5)
ëlwrrwnjû (U cwdwdb la* t/j/rdè* mmlalt* c L a jwrrvmoA
variables de certains milieux, la difficulté d'Harmoniser l'horaire de travail entre conjoints et les
courses matinales et de fin de journée. Toutefois, les horaires variables6 ont été identifiés comme
l'un des plus grands facteurs de perturbation du milieu familial. De plus, devant les différentes
difficultés de concilier famille et travail, Gingras et Lépine (1995) ont relevé les constats suivants :
« La moitié des répondants et des répondantes de notre échantillon ont un indice moyen de détresse psychologique deux fois plus élevé (42 % chez les hommes et 56 % chez les femmes) que ce que l'on retrouve dans une population équivalente selon l'enquête de Santé Québec. [...] Ainsi, après les téléphonistes, c'est au centre hospitalier qu'on note le plus haut taux de détresse psychologique {...}. Les réponses [aux questionnaires et aux entrevues] indiquent un état de santé général, surtout mental, déplorable. Le mot « fatigue » revient constamment et dans la plupart des cas, il s'agit de fatigue mentale (celle qui mène au « burn-out »). » (Gingras 1995 :11)
Ces mêmes auteurs font ressortir quelques facteurs explicatifs de la fatigue ressentie par les
travailleurs et travailleuses notamment les charges excessives qui empêchent de répondre aux
demandes de façon satisfaisante, les attitudes plus ou moins ouvertes des supérieurs, l'absence ou
non de mesures de conciliation offertes par l'employeur, le manque chronique de sommeil relié aux
activités domestiques et familiales et un faible revenu particulièrement relié aux chefs de famille
monoparentale.
1.3.2.3 LA CONCILIATION DES DIVERS MILIEUX
Outre la discrimination, le sexisme et la violence au travail, la conciliation des responsabilités
familiales avec celles du travail constitue aussi une source de difficultés importantes pour les
femmes.
Cependant, d'autres facteurs de risque à la santé mentale des femmes reliés à la conciliation des
divers milieux restent à considérer ici. I ls sont reliés à la division des tâches dans le couple, dans la
famille, au travail et enfin, en société (tableau 2). Bien que quelques hommes s'impliquent davantage
qu'avant au niveau des tâches domestiques et des enfants, il n'en demeure pas moins qu'un grand
nombre n'ont pas franchi ce pas. Ainsi, les responsabilités familiales des femmes, jumelées avec
celles rencontrées au travail peuvent entraîner à moyen terme soit un épuisement important, soit des
problèmes qui nécessitent le recours à des soins de santé voire même l'hospitalisation.
6 On traite ici des horaires variables tels que vécus en milieu hospitalier ou dans certains corps d'emploi. En fait, il s'agit du travail sur les chiffres.
SK/MMD/I, (L CWNLWCLB (L TA* UWH, IRWNLAH, (LA J/WWVIA ^ j j j i
Tableau 2
Quelques-uns 7 d e s facteurs de risque e t d e s problèmes reliés aux milieux de vie d e s f e m m e s
DÉTERMINANT LES MILIEUX DE VIE
FACTEURS DE RISQUE PROBLÈMES
LE COUPLE Rapport de domination, contrôle Perte d'estime de soi Division sexuelle des tâches Fatigué, épuisement et surtâche Détresse psychologique Violence conjugale. Stress post-traumatique agressions sexuelles et homicide Peurs, anxiété
Idées suicidaires
LA FAMILLE
LE MARCHÉ DU TRAVAIL
AU TRAVAIL ET EN SOCIÉTÉ
RÉSEAU SOCIAL
Dysfonctionnement familial Dislocation de la famille Séparation / divorce Absence de conjoint (monoparentalité) ou de soutien Événements stressants
Difficultés de réintégrer le marché du travail Difficultés de concilier les tâches familiales et professionnelles Double- tâche, tâches multiples Statuts précaires d'emplois Inégalités des chances de promotion
Harcèlement sexuel Violence verbale et psychologique au travail Agressions sexuelles Sexisme Discrimination, domination Événements stressants
Faiblesse ou absence de de soutien social Insatisfaction des rapports interpersonnels
Tentatives de suicides Somatisation Dépression Incapacités Abus d'alcool Abus de médicaments Hospitalisations
Stress, nervosité Colère Troubles du sommeil États dépressifs Anxiété Problèmes d'adaptation
Stress Nervosité Fatigue Épuisement Bum Out
Victimisation Dépression Dévalorisation Stress post-traumatique Peurs
Détresse psychologique Ennui Infériorisation
Sources : Robichaud et autres 1994;.Guberman et autres 1993; Garyépy et Lamoureux 1997 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
Voyons maintenant comment se caractérisent les conditions de vie des femmes de la région de la
Chaudière-Appalaches, pour conclure ce chapitre par les objectifs de la recherche.
En effet, sont ici exclus les autres déterminants (biogénétiques, habitudes de vie, organisation des services et conditions de vie [ce dernier étant traité au point précédent] et donc, les facteurs de risque qui y sont liés tels : la fragilité personnelle, bio-psycho-sociale, les valeurs et autres éléments du système social ainsi que l'organisation des services).
-14 -
êtwwrdh (L* owiIq/lU dh leu sonfe irwrdoJ& (La jwm/m/iA
1 . 4 LES CONDITIONS DE VIE DES FEMMES EN CHAUDIÈRE-APPALACHES
Les données utilisées (tableau 3) proviennent essentiellement du recensement de Statistique Canada
1996 sauf en ce qui a trait aux groupes d'âge (tirés des estimés et projections du BSQ, version
1995), des familles (compilation spéciale du Conseil du statut de la femme) et des personnes vivant
sous le seuil de faible revenu (recensement de 1991). Elles permettent d'illustrer brièvement les
conditions de vie des femmes de la région.
Selon les estimés, en 1999, on dénombre 158 654 femmes âgées de 15 ans et plus vivant en
Chaudière-Appalaches. Elles sont majoritairement âgées (36 %) entre 25 et 44 ans, suivies par celles
âgées entre 45 et 64 ans (29 %). À elles seules, elles représentent 65 % de la population féminine
âgée de 15 ans et plus.
Pour plusieurs femmes de la région, on note une faible scolarisation puisque près de 39 % de celles-ci
(58 480) n'ont pas complété leurs études secondaires comparativement à 36 % au Québec. Ce sont
21 % des femmes de la région (31 595) qui ont atteint un diplôme d'études secondaires (DES).
Ensemble, ces femmes disposant au plus d'un DES comptent pour 60 % de la population féminine.
Régionalement, ce sont 27 % des femmes qui possèdent un diplôme d'études collégiales ou un cours
technique (le Québec, 26 %), alors que 13 % des femmes de la région ont accédé à des études
universitaires (au Québec on en dénombre 19 %).
Selon le recensement de 1996, plus de 63 % (94 660) des femmes de la région vivent avec un
conjoint comparativement à 59 % au Québec. Par ailleurs, 23 % des femmes sont célibataires et
13 % sont veuves ou divorcées (au Québec, respectivement 25 % et 16 %).
Pour la région, on dénombre 71 255 familles avec au moins un enfant. Dans les familles biparentales,
un peu moins du cinquième de celles-ci comptent 3 enfants ou plus8. Par ailleurs, sur les 13 185
familles monoparentales (18,5 % des familles), 79 % (10 435) de celles-ci relèvent des femmes. Pour
ces familles monoparentales avec chef féminin, les deux tiers ont un enfant à charge et un autre
tiers deux enfants. Enfin 890 femmes (8 %) ont la responsabilité de 3 enfants et plus.
8 Pour les données détaillées (selon le nombre d'enfants) des familles, consulter l'annexe 1.
- 1 5 -
Stè/mm]/), cL omi/i/IL, <L ta, ta/rdi, mmlalt, (La, je/m/moù
Comme au Québec, en 1996, ce sont 54 % des femmes âgées de 15 ans et plus qui sont actives sur le
marché de l'emploi et 46 % qui sont inactives. De ces femmes actives dans la région, 49 % sont
occupées alors que 9 % sont au chômage. Les deux tiers (66 %) des femmes occupaient un emploi à
temps plein9 et un autre tiers (34 %) à temps partiel (le Québec, respectivement 69 % et 31 %).
L'Enquête sociale et de santé permet de qualifier la situation des femmes de la région, sur le marché
du travail. La majorité des femmes en emploi (52 %) travaillent dans des bureaux et des commerces
et 10 % comme ouvrières spécialisées. Le quart (26 %) des autres femmes travaillent comme
professionnelles ou cadres et 10 % comme contremaîtres. Comme pour le Québec, près de trois
femmes sur cinq fréquentant le marché du travail considèrent avoir une faible autonomie
décisionnelle au travail.
Enfin, en 199110, 16 % des femmes de la région (28 400) vivaient sous le seuil de faible revenu. De
celles-ci, 15 890 sont considérées comme très pauvres puisque disposant de moins de.75 % du seuil
de faible revenu.
Q Les données relatives au travail des femmes dans la région sont fournies également dans l'annexe 1. 10 Voir en méthodologie, les données du géocodage.
-16 -
CtémwiJa Jjb omiL/lL (U la* ui/rdé, rrwnlcdb (La Jwrrvm/iA
Tableau 3
Données démographiques et socio-économiques des femmes, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1991 et 1996
FEMMES RÉGION LE QUÉBEC CARACTÉRISTIQUES Nombre % Nombre %
1. GROUPES D'ÂGE, 1999 15-24 ans 26 627 16,8 490 078 15,5. 25-44 ans 56 701 35.7 1 179 380 37.3 45-64 ans 46 593 29,4 923 061 29,2 65 ans et + 28 733 18.1 567 765 18,0 Total, 15 ans et plus 158 654 100,0 3 160 284 100,0
SCOLARITÉ DES FEMMES, 1996 Sans certificat d'études secondaires 58 480 39,1 1 042 755 35,8 Secondaire complété 31 595 21.1 555110 19,0 Collégial et technique 39 810 26.6 752 920 25,8 Études universitaires (avec ou sans diplôme) 19 505 13.1 565 975 19,4 Total 15 ans et plus 149 390 100,0 2 916 760 100,0
ÉTAT MATRIMONIAL1 DES FEMMES, 1996 Célibataire jamais mariée 34 030 22.9 718 915 24,8 Mariée, conjoint absent 2 545 1,7 77 355 2.7 Mariée, conjoint présent 92115 62,1 1 640 535 56.6 Veuve 12 645 8.5 262 910 9.1 Divorcée / séparée 6 910 4.7 197 265 6.8 Total 15 ans et plus 148 385 100,0 2 896 980 100,0
RÉPARTITION DES FAMILLES, 1996 Total des familles avec au moins 1 enfant 71 255 100,0 1 286 130 100,0 Total des familles blpàrentales 58 070 81,5 976 875 76.0 Total des familles monoparentales 13 185 18,5 309 255 24,0
Familles monoparentales, chef féminin 10435 79,1 252 435 . 6V
TAUX D'ACTIVITÉ DES FEMMES, 1996 Active (/15 ans et plus* 100) 81 265 54.3 1 592 105 54,6
Occupée (/15 ans etplus*100) 73 655 49,2 1 413 830 48, Chômeuse (/Active* 100) 7 590 9,3 178270 11,
Inactive 68190 45.6 1 324 655 45,4 Total 15 ans et plus 149 615 100,0 2 916 760 100,0
6. FEMMES VIVANT SOUS LE SEUIL DE FAIBLE REVENU, 1991 Sous le seuil de faible revenu 28 400 15,8 722 945 21,1
Moins de 75 % du seuil (très pauvre) 15 890 8,8 459 935 13,4 75% à 99% du seuil (pauvre) 12 495 7,0 263 010 7,7
Au dessus du seuil de pauvreté 151 355 84,2 2 710 385 78,9 Total sexe féminin, dans les ménages 179 760 100,0 3 433 330 100,0
Cette variable est obtenue par addition de municipalités ce qui rend particulièrement vulnérable au biais d'arrondissement Sources : BSQ; projections dè population de 1999 pour les groupes d'âge (version 1995) et Statistique Canada 1996
pour les indicateurs 2, 3, 5. Statistique Canada 1991 et Tremblay et autres (1997: 33) pour l'indicateur 6. L'indicateur 4 relève d'une compilation spéciale pour le Conseil du statut de la femme, BSQ.
Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
-17 -
SK/rrwrdA (L c/yrdo/CL (L LŒ ÏA/rdb rrwrdahb (LB JA/M/NW*
En résumé, une port importante des femmes de la région est peu scolarisée et vit en couple. Un
peu plus de la moitié d'entre elles sont néanmoins sur le marché du travail dont trois femmes
sur quatre oeuvrent dans des bureaux et commerces ou comme main-d'oeuvre spécialisée. La
région compte 18 % de familles monoparentales dont 79 % d'entre elles ont une femme comme
soutien de famille. Ce sont 890 familles monoparentales ayant une femme à leur tête qui ont
trois enfants et plus à leur charge. Enfin, une femme sur six dans la région vit dans la
pauvreté (16 %).
Ces quelques éléments de contexte de la santé mentale et de conditions de vie des femmes dans la
région étant posés, voyons plus précisément quels sont les objectifs visés par cette étude.
1 .5 LES OBJECTIFS POURSUIVIS PAR CETTE RECHERCHE
En Chaudière-Appalaches, le réseau des groupes de femmes et les partenaires régionaux de la
Commission administrative en santé mentale sont conscients que le développement des services doit
répondre aux besoins spécifiques des clientèles afin de maximiser les interventions et
conséquemment, l'amélioration de la santé de la population. Dans la poursuite de l'implantation et du
développement des services de santé mentale, les partenaires en sont rendus à se pencher sur les
besoins de services des clientèles souffrant de troubles transitoires et celles dont la santé mentale
est menacée. À cette étape, le réseau des groupes de femmes, comme les membres de la commission
régionale en santé mentale ont senti la nécessité de mieux camper les besoins de services spécifiques
aux femmes de la région, et ce, en fonction de l'ampleur des problèmes qu'elles vivent.
Toutefois, la situation des femmes de la région étant peu connue, de même que l'ampleur des
problèmes de santé mentale, les objectifs visés par cette recherche ont été formulés comme suit :
• circonscrire la problématique de la santé mentale chez les femmes de la région, plus précisément chez les femmes âgées entre 18 ans et 65 ans;
• mesurer l'ampleur des différents problèmes de santé mentale; • déterminer les caractéristiques des femmes de fa région concernées par ces
problèmes et en faire ressortir les facteurs de risque; • identifier les besoins des femmes de la région par rapport au réseau des services
en santé mentale. $
-18 -
CHAPITRE 2 /
LA MÉTHODOLOGIE
Cette section présente la méthodologie spécifique utilisée pour documenter les problèmes de santé
mentale des femmes de la région, ainsi que les bases d'information selon leurs limites et certains
éléments d'interprétation. La première section discute de la démarche de consultation auprès des
femmes. Les sections subséquentes traitent des données populationnelles et sociodémographiques,
des données de l'Enquête sociale et de santé ainsi que de l'enquête de Statistique Canada sur la
violence faite aux femmes. La dernière section présente les sources d'information sur la criminalité.
2 . 1 LA DÉMARCHE DE CONSULTATION AUPRES DES FEMMES
Cette démarche avait pour but de circonscrire la problématique de la santé mentale chez les
femmes âgées entre 18 et 65 ans de la région Chaudière-Appalaches en mesurant, dans un premier
temps, la perception de l'importance de ces problèmes par les femmes elles-mêmes. Elle visait
également, dans un second temps, à identifier les besoins de services qui étaient susceptibles de
mieux répondre à leurs besoins. Les femmes furent rencontrées dans quatre sous-territoires de la
région soit : le Littoral, Montmagny-L'Islet, L'Amiante et Beauce-Etchemins.
Carte 1
Carte des sous-territoires de consultation, pour la santé mentale des femmes,
région de la Chaudière-Appalaches
Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
bh rrwJfuxbdoyw,
La méthodologie spécifique à cette collecte d'informations est présentée ici en fonction de deux
consultations qui ont eu lieu, l'une en mars 1998 et l'autre en février 1999. Signalons d'abord que
cette consultation s'est effectuée auprès de femmes de la région : d'une part, des utilisatrices et
d'autre part, des intervenantes des services de santé et sociaux ou d'organismes communautaires.
Elles ont été sélectionnées et groupées en fonction des quatre sous-territoires de consultation ainsi
que de leur expérience et expertise quant à la santé mentale des femmes.
Le tableau suivant détaille la participation des femmes lors des consultations visant respectivement,
en mars 1998, l'identification des problèmes de santé mentale, leurs causes ainsi que les besoins de
services puis, en février 1999, la priorisation des problèmes et des besoins de services.
Tableau 4
Femmes rencontrées lors des consultations, technique du groupe nominal, par sous-territoires, 1998-1999
Terr i toires 1o r c consul ta t ion, b 2cmo consu l ta t ion ,
ident i f icat ion des problèmes, pr ior isat ion des problèmes
causes et besoins de serv ices. et beso ins de services,
mars 1998 février 1999
Amiante 13 13
Littoral 12 8
Montmagny 10 8
Beauce-Etchemins 12 6
Total 47 35
Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
Comme mentionné précédemment, les femmes sélectionnées pour participer à la recherche le furent
parce qu'elles intervenaient auprès des femmes pour diverses problématiques ou encore, elles furent
référées par les intervenantes des organismes communautaires11. On remarque que 47 femmes ont
participé à la première consultation visant l'identification des problèmes et besoins de services en
santé mentale. Lors de la seconde consultation de priorisation, ce sont 35 participantes que l'on
dénombre. Notons que pour cette seconde rencontre, les femmes devaient déjà, en principe, avoir
participé à la première rencontre. Compte tenu du temps écoulé, certaines femmes n'ont pu être
rejointes, d'autres ne purent venir en raison de maladie et enfin il fut impossible d'en rejoindre
quelques-unes.
11 Mentionnons entre autres : les maisons d'hébergement, les centres de référence pour les femmes, l'unité Domrémi, La Croisée, etc. Notons qu'aucune des femmes référées n'était en situation de crise lors des consultations.
-20 -
la, mM/xbJayM,
Le prochain tableau détaille la composition des groupes lors de la seconde rencontre. Le quart des
participantes avaient bénéficié des services. En ce qui a trait aux intervenantes, ce sont plus de
56 % de celles-ci qui provenaient du milieu communautaire. Enfin, on peut remarquer que la
participation est variable selon les sous-territoires. En effet , la participation des femmes de
L'Amiante compte pour 37 % de l'ensemble des participantes alors que celle de Beauce-Etchemins est
de 17 %. Ces éléments de la constitution des groupes pourront influer ou du moins teinter certains
résultats.
Tableau 5
Participantes à l'exercice de priorisatlon pour les besoins et les services en santé mentale des femmes,
sous-territoires et région Chaudière-Appalaches, 1999
Littoral Montmagny- L'Amiante Beauce- Total Pourcentages L'Islet1 Etchemlns %
Femmes utilisatrices 2 2 3 2 9 25,7
Intervenantes ftotaH 3 fi 10 4 23 fiS 7 Communautaire 1 3 7 2 13 56.5
Réseau de santé 2 3 3 2 10 43.5
Par la poste2 3 Nil Nil Nil 3 8,6
TOTAL 8 8 13 6 35 -
PniiRwntflaA total 7?.9 27.9 37.1 17.1 100.0 1 : Au plan communautaire, Il y avait une Intervenante et deux bénévoles. 2 : Pour ces répondantes, il ne nous est pas possible actuellement de déterminer s'il s'agissait d'Intervenantes ou de femmes utilisatrices de services.
Production : RRSSSCA, DSPPE (CSR/PE), 1999
Ces femmes ont été invitées puis consultées en fonction de trois questions, lesquelles portaient sur
l'identification des problèmes de santé mentale des femmes de la région, des causes puis sur les
besoins de services. Voyons maintenant, le déroulement des consultations d'abord en décrivant la
technique du groupe nominal puis en détaillant la procédure de priorisation.
-21 -
2.1.1 LA TECHNIQUE DU GROUPE NOMINAL
Lors de la première consultation, la technique utilisée a été celle du groupe nominal. En e f fe t , celle-
ci a pour avantage de permettre de bénéficier d'expériences et d'expertises diversifiées, elle est
pertinente en situation de priorisation, elle favorise également l'obtention d'un spectre assez large
d'idées et enfin, il s'agit d'une méthode structurée de recueil d'information (Pineault et Daveluy
1990). Cette technique vise la consultation d'un minimum de 8 personnes et d'un maximum d'une
quinzaine de personnes pour chacun des groupes des sous-territoires12. L'hétérogénéité des groupes
est souhaitable, afin d'obtenir le spectre le plus large possible d'opinions livrées.
Concrètement, les participantes recevaient les questions une semaine avant la consultation. Elles
étaient invitées à y répondre par écrit, avec des énoncés courts, clairs et précis. I l y a lieu de noter
ici que les questions étaient acheminées aux participantes avec leur lettre d'invitation. Les personnes
pouvaient, si elles le désiraient, consulter d'autres personnes de leur entourage sur les réponses
qu'elles souhaitaient fournir lors de la rencontre de groupe.
Lors de la consultation en groupe, sous la gouverne d'un animateur, chacune des femmes à tour de
rôle offrait un élément de réponse à la question jusqu'à l'épuisement des idées sur le sujet. Ces
personnes furent ainsi appelées à répondre à trois questions (page suivante), sans qu'il y ait
discussion à court terme. Les énoncés des participantes étaient reçus par l'animateur et transcrits.
Le dédoublement de réponses devait être évité autant se faire que peut, k la fin de la rencontre, une
période de discussion favorisait la clarification des énoncés, de même que l'ajout ou la suppression
d'éléments. Le temps de ces rencontres fut d'une durée moyenne de trois heures par site.
Toujours selon cette technique, la qualité de la question est primordiale. La validation s'est
effectuée d'abord avec un sous-groupe13 du comité aviseur sur la santé mentale des femmes puis,
Le ratio Intervenantes / clientèle désiré ne fut pas fixé cependant, le tableau 5, en décrit ta participation à la seconde rencontre. Les personnes ressources furent déterminées à partir des commissions et des comités bipartites. Pour chacune des sous-régions la répartition devait en principe s'effectuer grosso modo comme suit :
2 femmes des Centres femmes 2 femmes des CLSC 2 femmes des Centres hospitaliers 2 de l'éducation aux adultes 2 des services de toxicomanie 2 des maisons d'hébergement.
Source : Procès-verbal du comité aviseur sur la santé mentale des femmes, 26 janvier 1998. 19 Composé de Lyne Jobin, Diane Langlois, Francine Chamberland-Vien et MaroAndré Nadeau.
-22 -
avec l'ensemble du comité lors de la rencontre du 9 février 1998. Par la suite, chacune des
représentantes des sous-régions validait ces questions auprès de quelques femmes de leur territoire.
A la suite de ce premier exercice de consultation, les résultats ont été compilés, regroupés puis
étape, un sous-groupe du comité aviseur a oeuvré à la mise en forme et la validation des
regroupements et les ont soumis au comité aviseur. Notons également qu'à cette étape, et compte
tenu de la recension des écrits sur les facteurs de risque à la santé mentale des femmes, il a été
déterminé d'exclure les réponses concernant les causes des problèmes, celles-ci n'apportant pas
d'éléments supplémentaires de compréhension. Ainsi, cette question ne fera pas partie de la seconde
consultation.
2.1.2 LA PRIORISATION DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE ET DES BESOINS DE SERVICES
L'exercice de priorisation -étape finale du groupe nominal- pour sa part, a fait partie de la seconde
consultation. Celle-ci s'est tenue en février 1999 avec les mêmes groupes de femmes14.
14 Certaines femmes n'ont pu être présentes lors de la dernière consultation dans deux sous-régions du territoire soit en Beauce et sur le Littoral. Voir le tableau 4 portant sur les consultations.
insérés à l'intérieur d'une grille de priorisation élaborée aux fins d'une seconde consultation. À cette
-23 -
Lors de la seconde série de rencontres, une grille de priorisation, incluant les regroupements de la
première collecte de données ainsi qu'un texte descriptif de chacun des problèmes et services
identifiés15 a été distribuée aux femmes, lesquelles devaient annoter individuellement leurs réponses,
sans qu'aucune discussion ne s'effectue avant l'exercice. Toutefois, après l'exercice, les femmes de
certaines sous-régions ont librement choisi d'échanger entre elles notamment sur les objectifs de la
recherche et ses retombées.
La grille comportait deux sections soit l'une sur les problèmes de santé mentale et l'autre sur les
besoins de services. Les femmes étaient invitées à prioriser (en cotant les problèmes de 1 à 5, 1
étant le plus important) les problèmes de santé identifiés (ceux-ci au nombre de 14) selon quatre
éléments :
• ampleur du nombre de femmes touchées par le problème;
• ef fet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme;
• impact du problème sur l'environnement social et familial;
• nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme.
Le traitement des données a été effectué sur le logiciel SPSS. La première section comptait
quatorze problèmes de santé mentale sous lesquels figurait une cote reliée aux quatre critères
d'évaluation. Ces cotes s'étendaient de 1 à 5, soient du plus important au moins important. À ces
cotes fut attribuée une échelle inverse de valeurs (1 étant égal à la valeur 5 et inversement, 5
détenant la valeur 1). Un total des quatre critères fut effectué pour chaque problème de santé
mentale. Le total le plus élevé correspondait à l'item le plus important. Ainsi, on a pu évaluer le degré
d'importance des problèmes de santé mentale les uns par rapport aux autres et les prioriser.
Pour ce qui est de la priorisation des besoins de services, cette grille comportait cinq
regroupements : 1. la promotion et sensibilisation, 2. le développement de services, 3. la consolidation
et l'amélioration des services, 4. l'approche souhaitée dans les services et enfin, 5. l'accessibilité des
services et leurs orientations. Sous chacun des regroupements étaient listés une série d'actions (au
minimum 10 actions étaient proposées) pour lesquelles les femmes devaient identifier les cinq plus
importantes, en ordre croissant.
15 Cette grille de priorisation peut être consultée dans l'annexe 4. Cet outil a été construit aux fins de cette recherche et les descriptions des problèmes de santé mentale sont basées sur les informations fournies dans le DSM-1V-R.
-24 -
Pour cette section des besoins de services, la moyenne a été compilée pour chacun des énoncés. La
valeur 0 a été accordée lorsqu'un item n'avait pas été sélectionné, la valeur 1 pour un item qui avait
obtenu le 5e rang, 2 pour le 4erang, etc. De cette façon, les items les plus importants ont eu les
moyennes les plus élevées. Les compilations pour les regroupements sont indépendantes les unes des
autres et ne peuvent donc être comparées entre regroupements.
2 . 2 LES DONNÉES POPULATIONNELLEÂ ET S0CI0DÉM06RAPHIQUES
Les fichiers à la base des données sociodémographiques sont produits par Statistique Canada et ont
été traités en fonction des groupes d'âge. Les données sur la province de Québec sont également
présentées au besoin. Les années de référence utilisées s'échelonnent de 1991 à 1997. Dans les
autres cas, l'année est précisée au bas des tableaux.
Les données de population se basent essentiellement sur le recensement de Statistique Canada de
1996. Notons comme limite que les données sont arrondies. Cet arrondissement16 peut entraîner une
perte de précision pour de faibles nombres ou lors de l'addition de plusieurs chiffres déjà arrondis.
Aussi, certaines différences peuvent être notées d'un tableau à l'autre. Enfin, des variations liées à
l'échantillonnage peuvent influer sur les données économiques de même que pour les recensements
partiels.
2 .2 .1 L 'ESTIMATION ET LES PROJECTIONS DU BUREAU DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC ( B S Q )
Le Bureau de la Statistique du Québec (BSQ) produit des estimés et des projections de population
pour les années entre les recensements. Ces estimés et projections sont produits selon trois
scénarios de croissance populationnelle (faible, moyen et fort) et permettent d'ajuster les
populations de base comme dénominateurs. Le scénario moyen, produit en 1995, a été celui retenu
pour l'estimation des femmes par groupes d'âge en 1999. Avant 1991, nous parlons d'estimés alors
qu'après, on parle de projections démographiques. Comme il s'agit essentiellement d'estimés et de
projections, ces données diffèrent des données de recensement.
16 Plus les données deviennent raffinées (ou précises), plus les quantités en cause risquent d'être limitées. Aussi, les réserves d'utilisation augmentent et ce, tant pour protéger l'anonymat que pour préserver l'exactitude des tendances. « Afin de protéger le caractère confidentiel des renseignements fournis (...), Pes données] ont fait l'objet d'un arrondissement aléatoire qui supprime toute possibilité d'associer des données statistiques à une personne facilement reconnaissable. Selon cette méthode, tous les chiffres, y compris les totaux, sont arrondis de façon aléatoire (vers le haut ou vers le bas) jusqu'à un multiple de 5 et dans certains cas, de 10). » (Statistique Canada 1993: 45)
- 2 5 -
2.3 LES DONNÉES DE L'ENQUÊTE SOCIALE ET DE SANTÉ 1992-1993 ET AUTRES ENQUÊTES
Des données de l'Enquête sociale et de santé sont utilisées en raison de leur pertinence comme
source d'information pour évaluer l'ampleur des problèmes de santé des femmes de la région. De plus,
certaines données non publiées de l'Enquête sont également utilisées à partir de l'accès privilégié à la
banque de données dont nous disposons. I l y a également lieu de signaler ici que la région de la
Chaudière-Appalaches dispose, pour la dernière enquête, d'un échantillon représentatif de 747
ménages. Ces ménages représentent un total de 2 042 individus17.
Les données de l'Enquête sociale et de santé, comme toutes les enquêtes de ce genre ont des limites,
comme par exemple celles relatives à l'échantillon. Les données présentées dans les enquêtes de
Santé Québec (1987 et 1992-1993) sont tirées d'échantillons de la population du Québec. A cet
égard Bellerose et autres (1994 : 9) souligne que : >
« Les résultats provenant de cet échantillon ont été pondérés selon l'âge, le sexe et la région sociosanitaire afin qu'ils soient représentatifs de la population québécoise. (...). Le seuil de signification statistique a été fixé à 1 % pour tous les tests au Québec [et à 5 % pour la région], et seules les variations significatives seront mentionnées dans le texte (...). »
D'autres limites sont relatives aux outils d'enquête utilisés. Ainsi, la qualité des données repose sur
l'exactitude des réponses ou encore, sur le caractère subjectif de celles-ci. Aussi, pour certaines
questions, des éléments tels que la désirabilité sociale, la mémoire discriminante du répondant ou la
capacité relative d'évaluer le temps peuvent introduire certains biais. De plus, les renseignements
portant sur les membres du ménage et rapportés par un tiers peuvent manquer de précision.
2.3.1 L'ESTIMATION DE LA PRÉVALENCE DES TROUBLES MENTAUX DANS LA RÉGION DU BAS-SAINT-LAURENT
Jumelée à l'Enquête sociale et de santé (ESS), la région du Bas-Saint-Laurent entreprenait à titre
expérimental18, en 1992-1993, une enquête visant l'estimation des prévalences (à vie et pour une
année) des problèmes de santé mentale dans cette région. Seule étude de ce type disponible
actuellement au Québec, cette enquête devrait être reprise par Santé Québec avec un échantillon
représentatif pour la province, en 1999.
17 Pour une analyse de l'ensemble des données régionales de l'Enquête sociale et de santé 1992-1993, il est possible de consulter (Roy .1996).
18 En effet, il s'agit de la seule étude de ce type disponible au Québec et la seconde au Canada.
-26 -
Jjx/ rrwthwbdw^
Pour la région du Bas-Saint-Laurent, a été sélectionné un sous-échantillon19 de celui de l'ESS,
comprenant 523 personnes20 âgées de 15 ans et plus vivant dans 305 ménages privés21. Par ailleurs,
l'outil de collecte utilisé a été une traduction validée du « Computer Assisted Diagnostic Interviewer
Schedule (C-DIS)22 » lequel répertorie certains troubles mentaux du DSM-111-R et permet de
connaître la présence de symptômes, leur fréquence, leur sévérité ainsi que leur-durée. I l s'agit d'un
outil diagnostic populationnel des troubles mentaux.
Outres les effets de plan qui diminuent la précision des données, parmi les limites signalées dans
cette étude mentionnons:
/
« [qu'] une première touche la précision des estimations liée à la taille de l'échantillon et à l'effet de plan [surtout pour les troubles peu fréquents], une seconde catégorie sont inhérentes aux biais d'information (rappel [notamment pour les prévalences à vie], désirabilité sociale, fiabilité de l'instrument) alors qu'une troisième découle de biais de sélection (couverture de la population [ne couvre pas l'ensemble de la population23 et les exclusions (hôpitaux, Centres d'accueil, prisons, etc.) sont particulièrement importantes en ce qui a trait aux troubles mentaux]) et des taux de réponse. » (Légaré : 1995 : 50) Signalons également que l'échantillon fut pondéré en fonction de 4 critères d'ajustements : « la probabilité de sélection, le taux de réponse, la censure et la post-stratif ication. » (Légaré 1995 : 23).
 l'annexe 5, figurent les estimations de prévalence -à vie et pour une année- des troublés mentaux
de la population du Bas-Saint-Laurent. Nous espérions utiliser les résultats de cette recherche, dans
la mesure où les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Chaudière-Appalaches auraient été
comparables. I ls ne peuvent cependant pas être appliqués à la région puisqu'on note une différence
significative entre les groupes d'âge de la population des deux régions, (re: Chi carré et intervalles
de confiance, Bernard : 283-286)
19 Pondéré selon l'âge et le sexe. 20 Ce sous-échantillon de l'ESS fut déterminé par un échantillon en grappe stratifié pour la région (Légaré 1995:21). 21 Selon la définition de Statistique Canada, « correspond à l'ensemble des individus demeurant de façon permanente à l'intérieur
d'une unité d'habitation (logement, maison). Un ménage peut compter une ou plusieurs personnes. » (Légaré 1995 : 21). Cependant, sont exclus les réserves indiennes, les CHSLD, les Centres d'accueil, les prisons et autres lieux d'hébergement collectifs.
22 Cet instrument fut développé à Baltimore puis traduit par Blouin en 1991 et enfin validé pour cette enquête (Légaré 1995 : 18-20). Comme limite, il est souligné qu'il ne s'agit pas d'un Instrument de diagnostic médical et qu'il peut-être moins sensible en début de maladie (symptômes plus diffus). Enfin, il ne retient que les diagnostics les plus courants dans une population.
23 « Les résultats dé cette étude ne s'appliquent qu'aux individus vivant dans les ménages privés de la région du Bas-Saint-Laurent. » (Légaré 1995 : 52)
-27 -
JJL irwthodid&yM
2.3.2 L'ENQUÊTE DE STATISTIQUE CANADA SUR LA VIOLENCE FAITE AUX FEMMES
Cette enquête canadienne sur la violence faite aux femmes fut menée en 1993, sous l'égide de
Statistique Canada. Elle avait pour objectifs24 de documenter la nature et l'ampleur de la violence
faite aux femmes ainsi que les craintes qui. y sont associées afin d'orienter l'action. L'enquête s'est
effectuée par entrevues téléphoniques, assistées par ordinateur. L'échantillon de femmes (18 ans et
plus) des dix provinces était sélectionné en fonction de trois strates géographiques : région de
Montréal, autres régions métropolitaines de recensement (Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et
Hull) et les autres régions. Au total, 12 300 entrevues furent réalisées dont 1 921 au Québec. Enfin,
une batterie de tests furent effectués afin de vérifier l'exactitude des réponses et leur validité.
Les formulations de questions se basaient sur les définitions des termes « agression sexuelle » et
« voies de fait » du Code criminel de. même que de celle de « harcèlement sexuel » d'après la Loi
canadienne sur les droits de la personne et le Code canadien du Travail.
2 . 4 LES DONNÉES SUR LA CRIMINALITÉ
Le ministère de la Sécurité publique compile annuellement des données sur la criminalité au Québec.
Sont couverts par ces données les types d'infractions et de contrevenants au Code criminel de. même
qu'aux Lois fédérales, provinciales ainsi qu'aux règlements municipaux25. Ces données sont
répertoriées par les services de police municipaux, de la Sûreté du Québec ainsi que par la
Gendarmerie royale du Canada. Elles le sont pour la région de la Chaudière-Appalaches et la province,
de 1988 à 1997.
Au plan des limites spécifiques à cette source d'information, on y rapporte que l'incidence déclarée
ne représente qu'une fraction de la criminalité réelle, tant adulte que juvénile. De plus, le niveau de
déclaration peut varier selon la disponibilité policière, la tolérance relative des policiers, l'application
plus ou moins rigoureuse de politiques elles-mêmes sujettes à des changements. Par ailleurs, c'est le
lieu de délit qui est retenu et non pas le lieu de résidence. Seul fe délit le plus grave est retenu, ce
qui entraîne une sous-estimation de crimes moins graves. Enfin, un contrevenant peut faire l'objet de
plus d'une arrestation par an.
24 Pour Information, Guyon 1996: 332- 334. Les lois fédérales sur les stupéfiants, sur les aliments et drogues et autres (sur les jeunes contrevenants, etc.). Lois provinciales de juridiction pénale et criminelle et de liberté sous caution. Lois municipales, soit tout ce qui relève de la juridiction municipale (contraventions, règlements, etc.) (Code criminel, 1996).
-28 -
hh rn^Jh^lot^iA
2.4.1 LES DONNÉES RELATIVES AUX INFRACTIONS
Les taux d'infractions sont calculés par rapport à l'ensemble de la population. Le nombre
d'infractions26 est plus élevé que le nombre de contrevenants. Seulement 30 % des infractions au
Code criminel et 70 % des infractions aux lois et règlements sont solutionnées27 au Québec. Ainsi,
une proportion importante d'infractions demeure non solutionnée et donc, ne peut être attribuée à
une classe d'âge spécifique ou à un sexe particulier.
2.4.2 LES DONNÉES RELATIVES À LA VIOLENCE CONJUGALE
Ces données sont publiées par le ministère de la Sécurité publique et couvrent notamment les
auteurs présumés ainsi que les victimes de violence conjugale.
2.4.2.1 LES AUTEURS PRÉSUMÉS ET TAUX D'ACTES DE VIOLENCE CONJUGALE
Les premières ont trait aux Statistiques sur la violence conjugale, publiées par la Direction des
affaires policières et de la sécurité incendie, ministère de la Sécurité publique, à. l'aide du
Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC). I l est important de retenir ici que ces
données excluent les crimes ou la violence faite aux femmes, lorsque ces crimes sont commis par
d'autres personnes que le conjoint ou l'ex-conjoint ou un ami intime28. Ces données sont très sensibles
à l'attention portée par les policiers à ce type de crimes. Enfin, les informations portant sur les
auteurs présumés ne concernent que les crimes résolus. Retenons qu'il ne s'agit que de la violence
conjugale rapportée et non pas de la violence conjugale dans son ensemble. Enfin, seul le crime le plus
grave est retenu ce qui sous-estimerait des crimes considérés comme moins graves (ex. agression
versus meurtre).
26 Les deux dernières éditions des statistiques sur la criminalité (1993 et 1994) font état de l'évolution des infractions solutionnées et des contrevenants sur une période de dix ans. Ce dossier est particulièrement intéressant et permettrait donc d'établir ta relation entre les infractions solutionnées et les contrevenants. Cependant, les données de la Gendarmerie royale du Canada en sont absentes. Ainsi, nos chiffres ne peuvent directement se comparer au chapitre de l'évolution de la criminalité, de 1987 à 1994, partie 4.
27 Une infraction peut-être réalisée par des jeunes de moins de douze ans de même qu'une seule infraction peut-être le fait de plusieurs personnes.
28 Ces données ne sont pas comparables à celles publiées antérieurement par ce même ministère. En effet, sont seuls considérés les cas de violence conjugale (donc par conjoint ou par ex-conjoint). En sont exclus les crimes ou la violence faite aux femmes mais perpétrés par des enfante, d'autres membres.de la famille élargie ou des inconnus. Ainsi, seule est mesurée la violence conjugale déclarée et non ta violence faite aux femmes.
2.4.2.2 LES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGALE
De la même source que mentionnée précédemment, et incluant conséquemment les mêmes réserves,
ces données sont partielles et non comparables avec les précédentes. Également produits à partir du
DUC, sont fournis des renseignements sur le nombre de victimes de crimes violents de toutes
catégories. Si l'on excluait le crime « proférer des menaces », ces données seraient certainement
sous-estimées.
Les données sur la violence conjugale incluent celles sur les femmes victimes de voies de fait de
même que celles victimes de violence conjugale. Dans ce dernier cas sont également présentées des
informations quant aux auteurs présumés. ®
-30-
[CHAPITRE $ W
LES RÉSULTATS DES CONSULTATIONS DES FEMMES
DE LA RÉGION
Les consultations auprès des femmes des quatre sous-territoires de la région de la Chaudière-
Appalaches a permis d'une part de circonscrire ta problématique de la santé mentale touchant
spécifiquement les femmes et, d'autre part, d'identifier les différents services susceptibles de
répondre de façon appropriée à leurs besoins. Enfin, un exercice de priorisation a permis d'établir
l'ordre d'importance que les femmes utilisatrices de services et les intervenantes accordent aux
problèmes29 et aux besoins exprimés. Ce chapitre en rapporte donc les principaux résultats.
3 . 1 L'IDENTIFICATION DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE
Les différents problèmes transitoires30 de santé mentale qui ont été identifiés31 et qui concernent
les femmes de façon plus spécifique sont au nombre de quatorze (voir le tableau 6). On se rappellera
que dans un premier temps, les femmes avaient été invitées à. identifier les problèmes de santé
mentale. Ceux-ci ont fait l'objet d'une liste suivie d'une courte description (annexe 4, tableau 1). Au
moment de l'exercice de priorisation, les participantes devaient établir l'ordre d'importance des
problèmes en fonction de 4 critères clairement identifiés lesquels étaient formulés comme suit :
• l'ampleur du nombre de femmes touchées par le problème;
• l'effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle des femmes;
• l'impact du problème sur l'environnement social et familial des femmes;
• la nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme.
Les problèmes régionaux identifiés et priorisés sont présentés au tableau ci-joint selon l'ordre
d'importance des résultats obtenus. Au plan régional, parmi les cinq premiers problèmes de santé
29 Voir les détails de cette démarche dans le chapitre sur la méthodologie. 30 Pour la définition des troubles transitoires, voir le premier chapitre. 31 Le lecteur est invité à prendre connaissance des courtes descriptions des problèmes qui figurent sur la grille de priorisation, à
l'annexe 4.
Lia wauUqJa (La cwnAuilahwiA (La 4 m m cU ta, ûaùvn,
jugés les plus impor+onts figurent : la violence faite aux femmes, les états dépressifs, les difficultés
d'adaptation, le manque d'estime de soi et les toxicomanies. Viennent ensuite quatre autres
problèmes soient : les états anxieux, le stress et la nervosité, les troubles paniques et les états de
stress post-traumatiques. Enfin, viennent s'ajouter certains troubles tels ceux : de la personnalité,
psychosomatiques, alimentaires, ceux du comportement et enfin, les troubles obsessifs/compulsifs.
Le fait que la violence ressorte comme problème principal pour la région peut surprendre. Parmi les
tentatives d'explications fournies, furent mentionnées : la possibilité d'un biais dû au mode de
sélection des répondantes, des services développés en regard de cette problématique plus nombreux
que pour les autres problèmes de santé mentale, les campagnes de sensibilisation sur ce sujet et
enfin, une définition très large de la violence32. Enfin, il est possible que la tolérance sociale fasse
également ressortir une plus grande sensibilité à ces problèmes. Néanmoins, ce sont ces problèmes
de violence dont sont victimes les femmes qui ressortent comme priorité des consultations. Par
ailleurs, de l'avis du comité aviseur, ce qui est généralement observé parmi la clientèle, ce sont
surtout les états dépressifs.
Tableau 6
Résultats de la priorisation des problèmes de santé mentale pour la région de la Chaudière-Appalaches et les sous-territoires, 1999
PROBLÈMES
Total régional <N=35I
L*Amlante «N-131
Littoral IN=81
Montmagny-L'lstet 1 N=8ï
Beauce-Etchemin fN=6)
PROBLÈMES Rang Pointage
obtenu Rang Pointage
obtenu Rang Pointage
obtenu Rang Pointage
obtenu Rang Pointage
obtenu Violence (victimes) 1 624 2 221 1 140 1 148 1 115 États dépressifs 2 583 3 218 3 12é 3 132 2 107 Manque d'estime de soi 3 577 4 207 4 123 3 132 1 115 Difficulté d'adaptation 4 571 1 227 8 115 7 124 3 105 Toxicomanie 5 564 5 201 2 129 5 127 2 107 États anxieux 6 541 5 201 7 117 4 129 4 94 Stress / nervosité 7 526 6 198 9 114 6 126 7 88 Troubles de panique 8 512 8 179 12 109 2 133 5 91 Stress post-traumatique 9 508 7 183 5 119 6 126 10 80 Troubles de la personnalité 10 492 8 179 11 110 9 113 6 90 Troubles psychosomatiques 11 486 10 174 5 119 10 108 8 85 Troubles alimentaires 12 476 11 169 10 111 10 108 7 88 Troubles de comportement 13 474 12 166 11 110 8 114 9 84 Troubles obsessifs / comDuIsffs 14 469 9 176 6 118 11 100 11 75
Note : Lorsque les pointages obtenus étaient similaires, le même rang leur a été attribué. Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE). 1999
32 Laquelle regroupe tant les expressions verbales, physiques, psychologiques ou sexuelles de la violence ainsi que les contextes de violence conjugale, familiale ou sociale.
- 32 -
AI- IMOUOJA (LA C^NAUUAII/YNA (LA IMMTA (L, LA WAÙ
Comme on peut le constater, le nombre de participantes est variable selon les sous-territoires ce qui
fait que les résultats de l'Amiante par exemple peuvent teinter davantage le résultat régional que
celui de Beauce-Etchemins. Néanmoins, dans cette étude qualitative et malgré les précédentes
réserves, subsistent suffisamment de convergences pour esquisser à grands traits, les problèmes de
santé mentale des femmes de la région de la Chaudière-Appalaches.
Par ailleurs, certaines différences dans la priorisation des problèmes de santé mentale peuvent être
observées selon les sous-territoires quant aux principaux (5 ou 6) problèmes retenus.
Ainsi, dans l'Amiante, ce sont les problèmes d'adaptation qui prédominent, suivis de près par les
problèmes de violence faite aux femmes et les états dépressifs. Le manque d'estime de soi ainsi que
les toxicomanies et les états anxieux suivent.
Sur le Littoral les femmes ont priorisé la violence, les toxicomanies, les états dépressifs et le
manque d'estime de soi qui se suivent d'assez près. Viennent par la suite les états de stress
post-traumatiques et les troubles psychosomatiques.
Dans la sous-région de Montmagny-l'Islet, on identifie d'abord des problèmes de violence puis des
troubles de panique, qui figurent au deuxième rang. Les états dépressifs et le manque d'estime de soi
arrivent ex aequo om troisième rang. Enfin, suivent les états anxieux et les toxicomanies.
En ce qui a trait à la région Beauce-Etchemins, la violence et le manque d'estime de soi sont égaux au
premier rang. Suivent les états dépressifs et les toxicomanies au second rang. Par la suite et en
ordre décroissant, on retrouve les difficultés d'adaptation, les états anxieux et les troubles de
panique.
I l est possible de prendre connaissance des quelques autres variations sous-territoriales quant à
l'ordre d'importance accordé aux autres problèmes. Néanmoins, selon la perception des femmes
consultées, les problèmes de santé mentale présentés constituent ceux circonscrivant la santé
mentale des femmes en Chaudière-Appalaches.
CÙA 'UI/^JLQJA (LA C&NAUMALÙYNA (LA LTW/IM CL LA* WNI&N,
3 . 2 LES BESOINS DE SERVICES IDENTIFIÉS
Cette section présente en deux temps, les besoins de services identifiés par les femmes de la région.
Une première lecture globale détaille les résultats pour l'ensemble de la région. Par la suite est
développée une brève analyse par sous-territoires de consultation.
3.2.1 LES RÉSULTATS RÉGIONAUX
Lors de la première étape de consultation, plusieurs besoins de services ont été identifiés. Par
ailleurs, des lacunes importantes dans les services ont été signalées ce qui a entraîné la proposition
de plusieurs éléments de solution, tant au niveau de l'identification de nouveaux services à
développer qu'au niveau des actions qu'il y aurait lieu de mettre de l'avant. La compilation globale de
cette consultation s'est donc effectuée par regroupements à savoir :
• l'accessibilité des services ou les orientations à privilégier;
• l'approche souhaitée dans ces services;
• la consolidation et l'amélioration des services;
• les besoins de développement de services;
• les besoins de services en promotion/prévention.
Lors de l'exercice de priorisation, à l'intérieur des différents regroupements présentés, les femmes
devaient identifier cinq services qui leur semblaient plus importants que les autres puis, dans un
deuxième temps, elles se devaient d'identifier l'ordre d'importance qu'elles accordaient aux choix
effectués. Le tableau 7 présente la compilation de ces résultats au niveau régional, selon l'ordre de
priorisation pour chacun des regroupements, dont voici une brève présentation.
Au niveau de l'accessibilité et des orientations que l'on souhaitait voir privilégier, mentionnons la
sensibilisation des décideurs à l'impact des coupures budgétaires sur les difficultés sociales des
femmes et la diminution des contraintes bureaucratiques au niveau des services. On souhaite
également une accessibilité accrue aux services33 notamment par une diminution de la bureaucratie
et de la hiérarchie dans les organisations. Enfin, l'on considère que l'on doit accroître la vigilance
quant aux attentes et aux besoins de la clientèle.
33 Par exemple, que la politique des services ne se limite pas à la population des territoires puisque certaines personnes évitent de consulter dans leur CLSC du fait qu'intervenants et clientèle se connaissent souvent personnellement en milieu rural.
- 34 -
jjih WUJIOIA, (LA oynAulhdi^nA (LA
En ce qui a trait à l'approche souhaitée dans les services, on a signalé l'importance que les médecins
réfèrent leur clientèle au besoin et associent leurs traitements aux autres services alternatifs en
place. L'importance d'être « pro-actifs » au niveau des interventions a été également soulevé,
notamment avant que n'éclatent les crises. Ressort également la nécessité du partage de la
connaissance des ressources entre elles pour une plus grande complémentarité des services. A ce
propos, il est déploré le fait que sous le sceau de la confidentialité, certains semblaient éviter la
collaboration. L'approche globale demeure celle que les femmes privilégient, entre autres pour éviter
qu'on ait à rencontrer trop d'intervenants. Par ailleurs, on souhaite que les informations fournies aux
femmes lors de la prestation des services soient rapides et transparentes, particulièrement en ce
qui a trait aux diagnostics et aux références.
Concernant l'amélioration et la consolidation des services, il ressort comme essentiel de consolider
les ressources existantes et d'améliorer la concertation et la complémentarité entre les services. De
plus, la nécessité d'un soutien immédiat aux clientèles dans le besoin a été réaffirmé mais on a insisté
sur l'importance d'un suivi à moyen terme, lequel pourrait être effectué avec les groupes d'entraide.
Enfin, on souligne la nécessité de favoriser l'information auprès du réseau d'aide naturel, d'appuyer
et de maximiser davantage leur contribution.
Au niveau du développement des services, on observe que l'implantation de maisons d'hébergement
et de dépannage pour les situations de crise est un service jugé comme particulièrement important à
développer tout comme les services de répit pour les parents notamment pour ceux qui ont la charge
d'enfants souffrant de maladie chronique ou tout autre cause potentielle d'épuisement des parents.
Le manque de transport a souvent été déploré également pour la clientèle vivant en milieu rural,
situation perçue comme diminuant l'accessibilité aux services. Enfin, plusieurs femmes ont déploré le
fait qu'il existe peu de groupes de soutien pour les personnes souffrant entre autres d'agoraphobie,
d'anorexie ou de boulimie.
Sur le plan de la sensibilisation et de la promotion, les femmes croient qu'il y a lieu d'accentuer
l'information, la prévention et la formation auprès des femmes afin d'augmenter leur potentiel, leur
capacité d'intervenir sur leur vie, d'accentuer l'identification précoce des états dépressifs et
d'augmenter la sensibilisation de la population face à la violence subie par des femmes. On trouve
aussi que les services existants sont peu connus et qu'il y aurait lieu de rejoindre la population en
ciblant les lieux pertinents pour la rejoindre selon les problèmes en cause. La promotion de la
demande d'aide dans la population est jugée pertinente afin de prévenir l'aggravation des problèmes
ainsi, la dédramatisation des situations problématiques pourrait constituer une stratégie pour
favoriser la demande de services.
Vï/^/yn
La wauUoIa (La o&NAUUALI&nA (La JMWVIA (L la, u^wwi/
Tableau 7
Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, région de la Chaudière-Appalaches, 1999
Sous-sectlons et Items retenus Moyenne1
L'accessibilité des services et les orientations * 1) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales 2,49
et leur impact sur les femmes; 2) Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de démarches et 2,40
hiérarchie d'Intervenants; 3) Développer des services adaptés aux besoins de la clientèle plutôt qu'à la burèaucratie; 2,31 4) Éviter les limites territoriales des services offerts à la clientèle des CLSC en milieu rural car les gens évitent 1,60
de consulter certains intervenants du fait que tout le monde se connaît; 5) Être attentif aux besoins de la personne : ou on en donne plus que la clientèle en demande ou pas assez 1,51
face aux attentes.
L'approche souhaitée dans les services 1 ) Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical à des services alternatifs, 2,60
ceci avec un suivi concerté et multidisciptinaire; 2) Développer des Interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises; 2,46 3) Que les intervenants connaissent les services des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité des 2,20
services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre intervenants; 4) Favoriser une approche globale dans les services et éviter les multiples intervenants; 1,91 5) Viser une Information rapide, directe et transparente aux premières personnes concernées, soient les 1,69
femmes, notamment sur les diagnostics et les références.
La consolidation et l'amélioration des services 1 ) Consolider les ressources communautaires déjà existantes; 2,37 2) Améliorer la concertation et la complémentarité des services; 2,00 3) Faire des références rapides aux bonnes ressources et une évaluation adéquate des problèmes; 1,83 4) Offrir un soutien Immédiat avec suivi à moyen terme avec les groupes d'entraide; 1,69 5) Augmenter l'information auprès des proches et des aidants naturels. 1,29
Le développement de nouveaux services 1 ) Développer des maisons d'hébergement et de dépannage pour les situations de crise; 2,06 1 ) Développer des services de répit parental; 2,06 2) Offrir du transport en milieu rural afin de favoriser l'accès aux services; 1,89 3) Développer des services pour les femmes de type « Centre multi-services »; 1,66 4) Développer des groupes de soutien notamment pour les personnes souffrant d'anorexie, de boulimie et 1,49
d'agoraphobie.
La promotion et la sensibilisation 1 ) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des femmes; 2,80 2) Être « pro-actif » dans l'identification précoce des problèmes, notamment les états dépressifs, afin d'éviter 2,54
l'aggravation des problèmes; 3) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence; 2,31 4) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu et cibler les lieux 2,00
pertinents d'information et les moyens concrets pour rejoindre la population; 5) Promouvoir la demande d'aide tout en démystifiant et dédramatisant les situations problématiques. 1,63
1 Les chiffres qui figurent ici représentent les cinq moyennes les plus élevées de cotation du regroupement. Note : lorsque que les moyennes étaient ex eequo, un même ordre de priorité leur a été accordé.
Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
- 3 6 -
LIA ÛMIÎICJA (LA, uw\AuîloJk/ynA, cbû h/m/rrviA, db ta/ tagà
3.2.2 LES PARTICULARITÉS SOUS-RÉGIONALES
Considérant que le développement des services, notamment ceux des CLSC et des organismes
communautaires, s'est effectué en regard des disparités locales et des besoins spécifiques de leur
population, des différences sous-territoriales se dessinent au niveau des besoins de services ou
encore en regard des correctifs à apporter. Les lignes suivantes dégageront certaines de ces
différences des résultats régionaux selon chacun des regroupements34. Toutefois, afin de faciliter
l'utilisation de ces résultats, sont présentés en encadrés35, le service priorisé pour chacun des
regroupements. Enfin, des tableaux détaillés pour chacun des sous-territoires sont présentés à la fin
de ce chapitre soit respectivement les tableaux 8 à 11 pour le Littoral, Montmagny-L'Islet, L'Amiante
et enfin, pour Beauce-Etchemins.
Les services priorisés par des femmes du Littoral,
par regroupements
Pour les femmes du Littoral, bien qu'au plan de IfocsassibjlSti (Et Û23 orientations, on reconnaisse
nécessaire la sensibilisation des décideurs aux impacts des coupures budgétaires sur les femmes,
elles se distinguent par l'importance (2e rang)
accordée à l'élaboration d'une éthique
journalistique (Régie et organismes) auprès des
media, entre autres pour éviter d'aggraver la
victimisation des femmes lors d'événements ; 1. Sensibiliser les décideurs aux effets des . . . . , , . « | coupures budgétaires dont l'augmentation des
dramatiques rapportes dans les media. Au niveau ! d i f f i cu|tés SOCiales et leur impact sur les femmes et
développer une éthique journalistique auprès des media (RRSSSCA). 2. Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical aux autres services dans les milieux de vie des femmes, avec un suivi concerté et multidisciplinaire. 3. Consolider les ressources communautaires déjà existantes. 4. Développer des ressources qui favonsent l'accès
de thérapies ' â u marché du travail. 5. Accentuer l'information, la prévention et la
professionnelles et de relation d'aide, plus de formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel das femmes.
personnel intervenant en CLSC au niveau des !
services psychosociaux et qu'il y ait une amélioration du soutien aux employées en milieu de travail.
des cppresfogg seuha i t ée s , les femmes du littoral
voudraient d'une part, que l'on trouve une
alternative à la médication et d'autre part, que l'on
travaille à consolider la solidarité entre femmes.
Sur le plan de la ^«©tocbt ta on
souhaite qu'il y ait plus
34 Rappelons-le, ces regroupements sont dans l'ordre : 1. accessibilité des services et orientations; 2. approche souhaitée dans les services; 3. amélioration et consolidation des services; 4. développement des services; 5. et sensibilisation et promotion.
35 Ceux-ci ont paru sous le titre Cap sur la santé mentale des femmes en Chaudière-Appalaches.
-37 -
£qa wauUoJa (La (wnAuttali/yriA cLa JA/m/m/iA (L la, iè^ùyn
Pour ce qui est du il est notamment souligné ^développement de services favorisant
l'accès des femmes sur le marché du travail, d'un Centre-femmes genre « multi-services » dans la
région et enfin, le développement de groupes de parole et d'information sur les droits des femmes.
Enfin, sur le plan de la promotion ®t dk h sensibilisation, on considère qu'il y a lieu de démystifier les
problèmes des femmes par de l'information et de la sensibilisation
A Montmagny-llslet, on croit également que pour favoriser Paccessibilifé d@s services, il y a lieu de
diminuer sensiblement les contraintes bureaucratiques qui alourdissent les démarches de la clientèle.
En terme titqsppodis souhaitée, il y aurait lieu de
Les services priorisés par des femmes de Montmagny-Llslet, par regroupements
1. Développer des séivicès adaptés aux besoins de la clientèle plutôt qu'à la bureaucratie. 2. Éviter les rapports de supériorité/infériorité dans les rapports thérapeuthes/co.nsUltants ainsi que l'approche, culpabilisante (utiliser plutôt l'approche féministe). 3: Consolider les ressources communautaires. 4. Développer des services visant le développèment des habiletés ^parentales, des services de. répit parental et centres « multi-services » pourjes femmes. 5. Accentuer l'information, Ja, prévention et la formation.pour augmenter le pouvoir et le potentielles femmes.
promouvoir davantage l'utilisation des médecines
douces ou alternatives et d'éviter les rapports de
supériorité dans le cadre des consultations. Pour
te <gmmMdatfar» outre les éléments
soulignés pour la région, mentionnons le
développement de soutien face aux deuils. Quant
au dimi@jpp®mmt dm §@rviœ$t la principale
recommandation porte sur te développement des
habiletés parentales ainsi que l'accès au transport
en milieu rural. Enfin, en ce qui trait à la
promotion ©t h §«ifeiflig@ti@F&, la promotion et
l'accès financier aux médecines douces
constituent une recommandation originale des recommandations des femmes de Montmagny-L'Islet.
- 38 -
J£aa 1#auUoJa (La (wnAuîiah/w\A (La ja/m/rrwA (L, ta, wpùyn,
Pour ce qui est de h H m M î e n dm $@rv»c©s dans l'Amiante, on considère qu'il y a lieu d'aller au
devant des clientèles et de décentraliser la prestation des services. On souhaite aussi, au niveau de
>, que soit davantage Les services priorisés par des femmes de
L'Amiante, par regroupements
utilisée l'alternative à la médication pour éviter la
surmédicalisation. Sur le plan de l 'méOomtm
Û2ê on souhaite que les références se
fassent rapidement auprès des bonnes
ressources et que l'évaluation des problèmes soit
adéquate. Le besoin identifié comme plus
spécifique dans le dévsSojïpëflTOsnî de nouveaux
11. Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de démarches et hiérarchie d'intervenants. 2. Que les intervenants connaissent les services des uns et des autres pour améliorer la continuité. Que la confidentialité ne soit pas prétexte pour éviter la collaboration.
« 3. Faire des références rapides aux bonnes services est celui d o f f r i r des services visant le ressources et une évaluation adéquate des
développement des habiletés parentales. Sur le i ^ S p p e r des services de répit parental.
plan de la promotion, les services souhaités sont !5- Accentuer l'identification précoce de problèmes, comme les états dépressifs, afin d'éviter leur
similaires aux résultats de l'ensemble de la j aggravation.
région.
Les femmes consultées dans le sous-territoire de Beauce-Etchemins se distinguent aussi, face aux
opîgwfafîisns des services souhaités. Ainsi, il serait apprécié que les intervenants du réseau
s'impliquent dans l'amélioration des programmes sociaux et d'adapter les services aux besoins de
clientèle. En ce qui a trait à i'opproeh® souhai tés
dans les services, on espère que les rapports de
supériorité soient évités dans les consultations
au profit d'une approche féministe. On souhaite
aussi que soient «iià@iréâ te portant
Les services priorisés par des femmes de Beauce-Etchemins., par regroupements
1. Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures : S U P |e soutien o f fer t aux employées en milieu de budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales et leur impact sur les femmes. travail et qu'il y ait davantage de personnel pour 2. Viser une information rapide, directe et transparente aux femmes, notamment sur les o f f r i r les services psychosociaux en CLSC. Dans diagnostics et références. 3. Consolider les ressources communautaires ! existantes. 4. Développer des maisons d'hébergement et de j dépannage pour les situations de crise. d'information sur les droits des femmes, on 5. Accentuer l'information, la prévention et la
formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des ; souligne la nécessité de démystifier les
femmes. problèmes des femmes notamment par de
le cadre d@ nouveaux s®pvâe@s, en identifiant les
besoins de développer des groupes de parole et
l'oi et de la sensibilisation.
-39 -
LA WAUUQJA (LA OMAuUaii&nh (LA IwmAA cU (a
Les pages suivantes présentent pour chacun des sous-territoires, le détail des besoins de services
priorisés. Les pointages y sont fournis à t i t re indicatif et ce, afin de saisir l'importance
relative des écarts, dans un même regroupement. Cependant, il importe de ne pas comparer les
pointages entre regroupements puisqu'il n'y a pas eu de priorisation à cet effet.
vixp/yn
-40 -
Îâa iM/uIIoJa cLa ctynAuUcdi&nA, cLa tt/m/nw* cU la* ibaù
Tableau 8 Priorisation des besoins de services par regroupements,
les cinq premiers services retenus, sous-territoire du Littoral, 1999
Sous-sections et Items retenus Moyenne1
L'accessibilité des services et les orientations 1) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales 2,25
et leur impact sur les femmes; 1 ) Que la Régie régionale travaille à susciter une éthique jounalistique auprès des médias afin qu'ils 2,25
n'enveniment pas certains problèmes (idées aux agressseurs, suicide, sentiment de victimisation des femmes);
2) Éviter les limites territoriales des services offerts à la clientèle des CLSC en milieu rural car les gens évitent 2,13 de consulter certains intervenants du fait que tout le monde se connaît;
3) Que le réseau s'implique dans l'amélioration des programmes sociaux touchant les femmes et veille à ce 2,00 que cesse le harcèlement des clientèles (ex. : le bien-être social);
4) Développer des services adaptés aux besoins plutôt qu'à la bureaucratie. 1,75
L'approche souhaitée dans les services 1 ) Sensibiliser les médecins pour qu'Us réfèrent et associent leur traitement médical à des services alternatifs, 3,13
ceci avec un suivi concerté et multidisciplinaire; 2) Développer des interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises; 2,50 3) Que les intervenants connaissent les services des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité des 1,75
services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre intervenants; 3) Utiliser des solutions alternatives à ta médication pour.éviter la surmédicalisation; 1,75 4) Créer, concrétiser et consolider la solidarité entre les femmes. 1,63
La consolidation et l'amélioration des services 1 ) Consolider les ressources communautaires déjà existantes; 3,00 2) Offrir davantage de thérapies professionnelles et de relation d'aide; 2,25 3) Offrir un support immédiat avec suivi à moyen terme avec les groupes d'entraide; 1,62 4) Engager plus d'intervenants pour répondre aux besoins en CLSC; 1,50 5) Améliorer le support aux employées en milieu de travail. 1,38
Le développement de nouveaux services 1 ) Développer des ressources qui favorisent l'accès au marché du travail; 2,38 2) Développer des services pour les femmes de type « Centre multi-services »; 2,13 3) Développer un Centre - femme dans la région; 2,00 4) Développer des maisons d'hébergement et de dépannage pour les situations de crise; 1,88 5) Développer des groupes de parole et d'information sur les droits des femmes. 1,75
La promotion et la sensibilisation 1 ) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des femmes; 3,63 2) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence; 3,13 3) Être pro-actif dans le dépistage des problèmes, notamment les états dépressifs, afin d'éviter l'aggravation 2,88
des problèmes; 4) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu et cibler les lieux 1,38
pertinents d'information et les moyens concrets pour rejoindre la population; 5) Démystifier les problèmes des femmes par l'information et la sensibilisation. 1,25
1 Les chiffres qui figurent ici représentent les cinq moyennes les plus élevées de cotation du regroupement. Note : Lorsque que les moyennes étaient ex eequo, le même ordre de priorité leur a été accordé. Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
- 41 -
hiA wauUoJa (La c&nAuUaltiynA (La j/t/m/m/iA (L, la, lé^ùyn,
Tableau 9
Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire de Montmagny-L'lslet, 1999
Sous-sections et items retenus Moyenne 1
L'accessibilité des services et les orientations 1) Développer des services adaptés aux besoins de la clientèle plutôt qu'à la bureaucratie; 2,88 2) Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de 2,63
démarches et hiérarchie d'intervenants; 3) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés 2,50
sociales et leur impact sur les femmes; 4) Éviter les limites territoriales des services offerts à la clientèle des CLSC en milieu rural car les gens 2,13
évitent de consulter certains intervenants du fait que tout le monde se connaît; 5) Être attentif aux besoins de la personne : ou on en donne plus que la clientèle en demande, ou pas 1,63
assez face aux attentes.
L'approche souhaitée dans les services 1 ) Éviter les rapports de supériorité/Infériorité dans les rapports thérapeutes/consultants et une approche 3,00
culpabilisante (par exemple, en utilisant l'approche féministe); 2) Développer des interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises; 2,63 3) Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical à des services 2,38
alternatifs, ceci avec un suivi concerté et multidisdplinaire; 4) Que les Intervenants connaissent les services des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité 1,88
des services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre Intervenants; 5) Favoriser une approche globale dans les services (éviter les multiples intervenants); 1,38 5) Viser une information rapide, directe et transparente aux premières personnes concernées, soient les 1,38
femmes, notamment sur les diagnostics et les références.
La consolidation et l'amélioration des services 1 ) Consolider tes ressources communautaires déjà existantes; 2,50 2) Améliorer la concertation et la complémentarité des services; 2,38 2) Faire des références rapides aux bonnes ressources et une évaluation adéquate des problèmes; 2,38 3) Offrir un support immédiat avec suivi à moyen terme avec les groupes d'entraide; 1,50 4) Offrir davantage de thérapies sur le deuil avec suivi. 1,13
Le développement de nouveaux services 1 ) Développer des services visant le développement des habiletés parentales; 2.25 1 ) Développer des services de répit parental: 2.25 1 ) Développer des services pour les femmes de type « Centre multi-services »; 2,25 2) Offrir du transport en milieu rural afin de favoriser l'accès aux services; 2,00 3) Développer des groupes de support notamment pour les personnes souffrant d'anorexie, de boulimie et 1,25
d'agoraphobie.
La promotion et la sensibilisation 1 ) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des 2,38
femmes; 2) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu et cibler les lieux 2,25
pertinents d'information et les moyens concrets pour rejoindre la population; 3) Promouvoir l'utilisation des médecines douces et en faciliter l'accès financier (formule à développer); 2,13 4) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence; 1,88 4) Être « pro-actifs » dans l'identification précoce des problèmes, notamment les états dépressifs, afin 1,88
d'éviter l'aggravation des problèmes; 4) Promouvoir la demande d'aide tout en démystifiant et dédramatisant les situations problématiques. 1,88
1 Les chiffres qui figurent Ici représentent les cinq moyennes les plus élevées de cotation du regroupement. Note : Lorsque que les moyennes étaient ex eequo, le même ordre de priorité leur a été accordé. Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
-42 -
ixA, WAuUalb cLa> comàuMxdtiwA, (Les* jfi/m/meA de, f a ta^wvjv
Tableau 10
Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services rétenus, sous-territoire de L'Amiante, 1999
Sous-sections et Items retenus Moyenne1
L'accessibilité des services et les orientations
1 ) Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de démarches et 2,92 hiérarchie d'intervenants;
2) Développer des services adaptés aux besoins de la clientèle plutôt qu'à la bureaucratie; 2,38 3) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales 1,85
et leur impact sur les femmes; 3) Être attentif aux besoins de la personne : ou on en donne plus que la clientèle en demande, ou pas assez 1,85
face aux attentes;
4) Aller au devant ou vers les clientèles : se déplacer, décentraliser les services. 1,69-
L'approche souhaitée dans les services 1) Que les intervenants connaissent les services des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité des 3,15
services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre intervenants; 2) Favoriser une approche globale dans les services et éviter les multiples intervenants; 2,92 3) Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical à des services alternatifs,' 2,85
ceci avec un suivi concerté et muttidisciplinaire; 4) Développer des interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises; 2,31 5) Utiliser des solutions alternatives à la médication (surmédicalisation). 1,92
La consolidation et l'amélioration des services
1 ) Faire des références rapides aux bonnes ressources et une évaluation adéquate des problèmes; 2,77 2) Améliorer la concertation et la complémentarité des services; 2,54 3) Consolider les ressources communautaires déjà existantes; 1,69 4) Offrir un support immédiat avec suivi à moyen terme avec les groupes d'entraide; 1,69 5) Augmenter l'information auprès des proches et des aidants naturels. 1,62
Le développement de nouveaux services
1 ) Développer des services de répit parental; 2,92 2) Développer des malsons d'hébergement et de dépannage pour les situations de crise; 2,38 2) Offrir du transport en milieu rural afin de favoriser l'accès aux services; 2,38 3) Développer des groupes de support notamment pour les personnes souffrant d'anorexie, de boulimie et 1,69
d'agoraphobie; 4) Développer des services visant le développement des habiletés parentales. 1,33
La promotion et la sensibilisation
1 ) Être « pro-actifs > dans l'identification précoce des problèmes, notamment les états dépressifs, afin d'éviter I'aggravatioi8,08 des problèmes;
2) Accentuer l'Information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des femmes; 2,31 3) Promouvoir la demande d'aide tout en démystifiant et dédramatisant les situations problématiques; 2,15 4) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence; 2,08 5) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu et cibler les tieux 1,92
pertinents d'information et les moyens concrets pour rejoindre la population.
1 Les chiffres qui figurent ici représentent les cinq moyennes les plus élevées de cotation du regroupement Note : Lorsque que les moyennes étaient ex sequo, le même ordre de priorité leur a été accordé.
Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE). 1999
-43 -
La wauUoIa (La G&nAiJlali&nÀ (La jwrrvrrviA (L la, LÀ^ùyn,
Tableau 11
Priorisation des besoins de services par regroupements, les cinq premiers services retenus, sous-territoire de Beauce-Etchemins, 1999
Sous-sectJons et items retenus . Moyenne1
L'accessibilité des services et les orientations
1) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales et leur impact sur les femmes;
4.17
2) Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de démarches et hiérarchie d'intervenants;
2,50
3) Développer des services adaptés aux besoins de la clientèle plutôt qu'à la bureaucratie; 2,17 4) Être attentif aux besoins de la personne : ou on en donne plus que la clientèle en demande, ou pas
assez face aux attentes; 1,83
5) Que le réseau s'implique dans l'amélioration des programmes sociaux touchant les femmes et veille à ce que cesse le harcèlement des clientèles;
1,67
5) Que la Régie régionale établisse un ratio sur le nombre d'intervenants requis selon la population desservie afin de mieux répondre aux demandes de services.
1.67
L'approche souhaitée dans les services
1) Viser une information rapide, directe et transparente aux premières personnes concernées, soient les femmes, notamment sur les diagnostics et les références;
3,00
2) Développer des interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises; 2.50 3) Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical à des services
alternatifs, ceci avec un suivi concerté et multidisclpllnaire; 1,67
3) Éviter les rapports de supériorité/infériorité dans les rapports thérapeutes/consultants et une approche culpabilisante (par exemple, en utilisant l'approche féministe);
1.67
4) Que les intervenants connaissent les services des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité des services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre intervenants;
1.17
La consolidation et l'amélioration des services
1 ) Consolider les ressources communautaires déjà existantes; 2,83 2) Améliorer le support aux employés en milieu de travail; 2,33 3) Engager plus d'intervenants pour répondre aux besoins en CLSC; 2,17 4) Offrir un support immédiat avec suivi à moyen terme avec les groupes d'entraide; 2,00 4) Augmenter l'information auprès des proches et des aidants naturels. 2,00
Le développement de nouveaux services
1) Développer des maisons d'hébergement et de dépannage pour les situations de crise; 3,17 2) Développer des groupes de support notamment pour les personnes souffrant d'anorexie, de boulimie 2,00
et d'agoraphobie; 3) Développer des groupes de parole et d'information sur les droits des femmes; 1,67 4) Offrir du transport en milieu rural afin de favoriser l'accès aux services; 1,50 4) Développer des services pour les femmes de type « Centre multi-services ». 1,50
La promotion et la sensibilisation
1 ) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des 3,33 femmes;
2) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu et cibler les lieux 2,67 pertinents d'information et les moyens concrete pour rejoindre la population;
3) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence; 2,33 4) Être « pro-actifs » dans l'identification précoce des problèmes, notamment les états dépressifs, afin 1,63
d'éviter l'aggravation des problèmes; 5) Démystifier les problèmes des femmes par l'information et la sensibilisation. 1.50 1 Les chiffres qui figurent ici représentent les cinq moyennes les plus élevées de cotation du regroupement. Note : Lorsque que tes moyennes étaient ex eequo, te même ordre de priorité leur a été accordé.
Source : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE). 1999
-44 -
Ai- WAUIIOIA (LA owtàuîhxiÀwnA (LA jwm/m/zA cU la tâyi&ri
Au terme de cette recherche ressortent des problèmes et des besoins de services en santé mentale
spécifiques aux femmes de Chaudière-Appalaches. Bien que le portrait régional offre une vue
d'ensemble des problématiques, l'analyse met néanmoins en lumière certaines particularités
territoriales tout aussi pertinentes pour l'action.
Dans fensemble, on peut conclure que cette démarche de consultation s'avère, de toute
évidence, une source d'information particulièrement riche tant au niveau des propositions
apportées dans l'amélioration des services offerts aux femmes qu'au niveau du développement
de nouveaux services et d'activités de promotion et de prévention. Les particularités
sous-territoriales mises en lumière par cette consultation permettront d'adapter davantage les
propositions d'organisation de services aux sous-territoires concernés, en tenant compte des
services déjà existants et des problèmes qui ont été identifiés.
Le prochain chapitre tente de préciser l'ampleur des principales problématiques priorisées par les
femmes à savoir la violence faite aux femmes, les états dépressifs ainsi que des éléments concernant
le manque d'estime de soi, les difficultés d'adaptation et les toxicomanies.
-45 -
^CHAPITRE 4 j j >
L'AMPLEUR DES PROBLEMES DE SANTE MENTALE DES FEMMES ET LEURS CONSÉQUENCES
Ce chapitre tente de documenter certains des problèmes identifiés comme prioritaires lors des
consultations des femmes de la région de la Chaudière-Appalaches. Rappelons que parmi les
principaux problèmes au plan régional, on retrouvait notamment la violence dont les femmes sont
victimes, les états dépressifs, le manque d'estime de soi, les problèmes d'adaptation ainsi que les
toxicomanies. On retrouve donc dans un premier temps, les données sur la violence faite aux femmes
ainsi que sur les agressions sexuelles. Par ailleurs, les données sur l'indice de détresse
psychologique36 seront analysées. Enfin, seront rapportées, les informations concernant les idéations
suicidaires ainsi que les suicides pour compléter l'information des autres problématiques.
Concernant les sources d'information présentées au chapitre méthodologique, rappelons néanmoins
quelques points spécifiques. L'évaluation de l'ampleur de la violence envers les femmes est plutôt
sous-évaluée, d'une part parce que les femmes victimes de violence interpellent rarement les
ressources policières et d'autre part parce que la violence s'exerçant dans le domaine de la vie
privée, l'intervention sociale est directement tributaire de la déclaration des faits37. Le ministère de
la Sécurité publique, lequel fournit chaque année les relevés statistiques des crimes commis sur la
base des données policières, est particulièrement sensible à cette situation. On peut penser
toutefois que les femmes de la région Chaudière-Appalaches présentent des attitudes de déclaration
similaires à celles des autres femmes québécoises.
Par ailleurs, l'analyse des données régionales de l'Enquête sociale et de santé (1992-1993), comparées
à celles du Québec, confirme, plus souvent qu'autrement, bien des similitudes quant aux habitudes et
aux problématiques de santé des deux groupes de population.
36 Cet indice apparaissant pertinent comme indicateur pour les problématiques d'états dépressifs, de manque d'estime de soi et potentiellement d'adaptation sociale. 37 Les femmes connaissant le plus souvent leur agresseur, la déclaration peut compromettre potentiellement la sécurité familiale.
£ A/MJJ/UÂA, (LA JYUMÈ/MXA (L M/RDÉ, TIWRDAJU (LA JMVNVIA ET LUAA C&NAMJUMCEA
I l faut tenir compte des limites de collecte de certaines données et considérer que la dernière
enquête de Statistique Canada38 (1993) sur la violence faite aux femmes, notamment auprès d'un
échantillon représentatif (1921 entrevues) des femmes du Québec, constitue une source
d'information importante.
Enfin, seront explorées certaines études régionales quant aux hospitalisations pour troubles
mentaux et décès par suicide.
Voici d'abord quelques données fournies par le ministère de la Sécurité publique sur l'ampleur des
crimes avec violence commis envers les femmes dans la province et la région. A celles-ci seront
juxtaposées quelques données de Statistique Canada.
4 . 1 L'AMPLEUR DE LA VIOLENCE FAITE AUX FEMMES EN CHAUDIÈRE-APPALACHES
Signalons qu'au Québec, en 199739 pour les « crimes avec violence » commis contre la personne, on
dénombre un taux d'infractions de 6,3 par 1 000 habitants. Les crimes avec violence impliquent les
homicides et les tentatives de meurtre, les infractions d'ordre sexuel40, les voies de fait41, les
enlèvements et les vols qualifiés. Dans la région de la Chaudière-Appalaches, le taux d'infractions
pour les crimes commis contre la personne correspond à 2,8 par 1 000 habitants. Ce taux s'avère le
plus bas des 17 régions administratives du Québec, suivi de près par la région du Centre du Québec
(3,1 / 1 000 h) et celle du Bas-St-Laurent (4,0 / 1000 h)42.
Par ailleurs, 94 % des crimes avec violence sont résolus, donc solutionnés, en Chaudière-Appalaches.
Ce sont particulièrement les voies de fait sur la personne et les infractions d'ordre sexuel qui
présentent les plus hauts pourcentages de résolution dans un ordre respectif de 97,5 % et de 70 %
(MSP 1998: 28).
38 Pour les détails concernant l'échantillon et les limites de l'enquête, consulter la section méthodologique. 39 Ministère de la Sécurité publique, Statistiques 1997, Code criminel, Autres lois fédérales. Lois provinciales : 18. 4 0 Puisque les agressions sexuelles sont incluent dans les voies de fait, cette catégorie comprend entre autres les contacts
sexuels, l'incitation à des contacts sexuels, l'exploitation sexuelle par une personne en situation d'autorité et l'inceste. Il est important de savoir Ici que les voies de fait incluent les agressions sexuelles en conformité au Code criminel.
4 2 Ministère de la Sécurité publique, Statistiques 1997, Code criminel, Autres lois fédérales, Lois provinciales, : 18.
Tableau 12
Auteurs présumés, selon le sexe, pour des crimes avec violence, région de la Chaudière-Appalaches, 1997
Hommes Femmes Garçons
Filles
565 50 70
73,4 % 6,5% 9,1 %
Hors cour 12 73
1,6% 9,5%
Total 770 100,0 %
Source : adaptation de MSP 1998:48. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
Toujours en 1997, les crimes violents ont été perpétrés43 par des adultes dans une proportion de
80 % et de 20 % par des jeunes. Ces auteurs sont de sexe masculin dans 82,5 % des cas et de sexe
féminin44 dans 8 %.
4.1.1 LES FEMMES VICTIMES D'ACTES VIOLENTS
En 1997 au Québec, les taux de victimes d'actes violents sont comparables selon le sexe. I ls
correspondent à 821 pour 100 000 femmes et à 867 pour 100 000 hommes45 de tout âge (Isaacs
1998 : 1).
Cependant au Québec, en 1997, comme le montre le tableau suivant, les actes violents les plus
fréquents dont les femmes âgées de 12 ans et plus sont victimes, sont d'abord les voies de fait (taux
de 445 pour cent mille femmes), de subir des menaces (170) et les vols qualifiés (133). Les taux de
femmes victimes de harcèlement criminel (61 pour cent mille femmes) et d'agressions sexuelles (75
pour cent mille) s'avèrent beaucoup plus élevés que chez les hommes (respectivement 22 et 14 pour
cent mille hommes)46.
43 Les auteurs présumés (contrevenants). 44 II y a lieu de noter ici que pour les crimes commis par les jeunes et solutionnés hors cours, l'information selon le sexe n'est pas
disponible. Ils comptent pour 9,5 % des auteurs présumés. 45 Les données statistiques du ministère de la Sécurité publique sur la Violence conjugale 1997 permettent une lecture distincte
des agressions sexuelles et des voies de fait à cause de l'utilisation du formulaire révisé du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC).
46 Isaacs 1998: 3.
-49 -
£ a/mphu/i dm, jyvMrnw* db wrdb me/niaJL de& jwm/mAh U Luaa, otynAb^umM
Tableau 13
Taux de femmes victimes de violence par cent mille individus, contexte conjugal et non conjugal,
selon le sexe, 12 ans et plus et les catégories d'infractions, le Québec, 1997
Catégories d'infractions Femmes Hommes
Meurtre ou tentative de meurtre 3,5 9,5 Agression sexuelle 75,0 13,9 Voie de fait 444,6 549,1 Enlèvement ou séquestration 13,4 11,2 Vol qualifié 132,7 159,7 Harcèlement criminel 60,9 22,4 Proférer des menaces 170,3 196,2 Autres crimes avec violence 8,2 9,7
TOTAL 908,7 971,8
Source : adaptation Isaacs 1998 : 3. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
Ce sont les jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans (taux de 1 909 pour cent mille femmes de ce groupe
d'âge) qui sont le plus à risque d'être victimes pour l'ensemble des crimes violents commis envers les
femmes, suivies par celles âgées de 25 à 29 ans (taux de 1 545 pour cent mille femmes de ce groupe
d'âge) (Isaacs 1998 : 3).
Pour la région, en 1997, pour les femmes victimes de crimes avec violence (contextes conjugal et non
conjugal réunis) on obtient un taux de victimisation de 409 par 100 000 femmes (Isaacs 1998 : 24).
De ces femmes, il y a eu 337 femmes victimes de violence conjugale pour un taux de 203 pour cent
mille femmes (Isaacs 1998 : 62). Ainsi, les crimes commis à leur endroit se répartissent également
entre ceux commis dans un contexte conjugal (50 %) et non conjugal (50 %).
-50 -
Tableau 14
Nombre et taux de femmes victimes de violence conjugale par cent mille femmes, contexte conjugal, 12 ans et plus et les catégories d'infractions,
région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997
Meurtre ou tentative
Agression sexuelle
Voie de fait
Enlèvement ou séquestration
Harcèlement criminel
Proférer des menaces
0,6 58 1,8 16 9,6 250 7,7
227 136,8 7 877 244,1 1,2 172 5,3
31 18,7 1 057 32,8 60 36,2 2145 66,5
TOTAL 337 203,1 11 559 358,3
Source : adaptation Isaacs 1998:62, 24 et 7. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
Comme on l'observe au tableau précédant, en 1997, tous les taux sont nettement inférieurs à ceux du
Québec sauf en ce qui a trait aux agressions sexuelles. En 1996, les taux de victimes d'agression
sexuelle étaient de 13,4 pour le Québec et de 3,6 pour la région. En fait, ces taux sont d'autant plus
variables que les nombres en cause sont petits néanmoins, la vigilance sur ce sujet s'impose.
Considérant cependant que tous les actes violents ne sont pas déclarés, notamment les cas de
violence envers les femmes, il serait important de considérer ici l'enquête de Statistique Canada
(1993) dont Louise Guyon (1996) nous rapporte les principaux constats47 à savoir : que : « [...] 6,9 %
des québécoises [âgées de 18 ans et plus] auraient subi au moins un acte de violence de la part d'un
homme connu ou inconnu [au cours des 12 derniers mois de l'enquête, au Canada, 9,8 %] » (154).
Celle-ci met également en lumière des différences importantes selon l'âge et le milieu. Ce sont les
jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans qui déclarent le plus (22 %) de violence subie, l'ordre étant
décroissant pour les autres groupes d'âge. Par ailleurs, selon le milieu, les femmes qui ont subi cette
violence (156-157) déclarent dans une proportion de 7,6 % en milieu urbain et de 3,8 % en milieu
rural.
47 Cette enquête n'étant pas disponible en document mais seulement sur une banque de données dont les coûts sont forts élevés, nous nous référons à Louise Guyon (1996) qui en rapporte les principaux constats dans son document : Derrière les apparences, Gouv. du Québec, MSSS.
- 5 1 -
£ a/mpLu/v (La jyvMwm, cL vrdè, rrwrdalb cLa j/n/m/mxA ti Lu/ia amw^u^ricto
4.1.2 L'AMPLEUR DE LA VIOLENCE CONJUGALE
Au Québec, en 1997, le taux de victimisation des femmes dans un contexte conjugal est de 358 par
100 000 femmes (tableau 15) et de 203,1 pour la région. On peut remarquer au tableau ci-dessous,
que tes taux sont inférieurs pour la région pour tous les groupes d'âge
Tableau 15
Nombre et taux de femmes victimes de violence conjugale par cent mille femmes, contexte conjugal, selon l'âge,
région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997
Groupes d'âge Région Le Québec
Nombre Taux Nombre Taux
12-17 ans 14 82,1 370 130,4 18-24 ans 51 267,9 2 461 733,1 25-29 ans 50 445,3 1 924 778,1 30-39 ans 138 439,1 4 136 649,7 40-49 ans 66 213,1 1 944 328,1 50-59 ans 12 56,8 523 122,6 60-69 ans 5 31,6 133 41,6 70 ans et plus ** 5,2 68 17,7
TOTAL, 12 ans et plus 337 203,1 11 559 358,3
" : indique un nombre inférieur â 5. aux fins de préservation de la confidentialité.
Source : adaptation Isaacs 1998: 62,et 7. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
Pour la région, les groupes d'âge les plus à risque de violence conjugale sont, par ordre d'importance,
les femmes âgées entre 25 et 29 ans puis entre 30 et 39 ans et enfin, celles âgées entre 18 et 24
ans. Au Québec, ce sont les jeunes filles âgées de 18 à 24 ans qui viennent au second rang.
Dans la région, selon les catégories de crimes, on se rend compte que ce sont les femmes de 30 à 39
ans qui sont plus à risque (ou déclarent davantage) pour les voies de fait et les agressions sexuelles.
Les femmes de 25 à 29 ans se démarquent pour ce qui a trait aux menaces reçues. Quant aux
femmes âgées de 18 à 24 ans, elfes sont particulièrement touchées par le harcèlement criminel.
Lorsque l'on observe la situation des jeunes filles de moins de 18 ans, on constate que les principaux
- 5 2 -
£A/MJJJWA> (LA JYUDDWUTA (L VMFA, VWRDJAH, (LA JFI/M/M/IA A/ IUI/IA AYNAM^WRWFO
crimes violents dont elles font l'objet sont dans l'ordre, les voies de fait (taux 52,8 par 100 000) et
les agressions sexuelles (taux de 17,6, annexe 1).
En Chaudière-Appalaches, pour 1997, 50 % des crimes commis envers les femmes ont été perpétrés
dans un contexte de violence conjugale (39 % au Québec) impliquant au total 337 victimes et 333
auteurs présumés. L'ordre d'importance des crimes commis à leur endroit, selon les taux enregistrés
par catégorie de crimes, sont les voies de fait (136,8 ), les menaces (36,2) et le harcèlement criminel
(18,7) (tableau 14).
Par ailleurs, au Québec en 1997, alors que les conjoints sont les premiers responsables -auteurs
présumés- de voies de fait (58 %), de meurtres et de tentatives de meurtres ainsi que d'agressions
sexuelles, les ex-conjoints seraient plutôt associés aux affaires de harcèlement criminel (83 %), aux
menaces (67 %) et aux enlèvements et séquestrations (42 %). Pour leur part, les amis intimes
comptaient pour 28 % des cas d'agressions sexuelles (Isaacs 1998 : 11). Par ailleurs, il apparaît
également qu'il y a eu consommation d'alcool ou de stupéfiant seulement dans 13 % des cas de
violence conjugale alors que dans un contexte « non conjugal », ce serait environ 6,5 %. (Isaacs
1998:15).
Ainsi que présenté au tableau suivant, sur les 333 auteurs présumés de crimes violents commis
envers les femmes de la région, 46 % étaient des conjoints et 41 % des ex-conjoints. Les amis
intimes ont compté pour 13 % des crimes commis. Ce qui distingue la région de la Chaudière-
Appalaches de la province sur ce point est que les ex-conjoints comme les amis intimes sont
davantage associés aux voies de fait sur les femmes alors qu'au Québec, ils sont plutôt associés aux
menaces (Isaacs 1998 : 61).
-53 -
£ Q/MJDAU/B (LA JYWTTH/MXA (L JA/NFAT, MMTCJU (LA JFI/M/M/TA CI FAUAA G&NABYWMCAA
Tableau 16
Nombre d'auteurs présumés de violence conjugale, contexte conjugal, selon la relation avec la victime,
région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997
Terr i toire Con jo in t Ex-
con jo in t
A m i
in t ime
Tota l
Région de la Chaudière-Appalaches
Nombre 153 138 42 333 Pourcentage 45,9% 41,4% 12,6% 100%
Le Québec
Nombre 4 989 4 505 1 231 10 725
Pourcentage 46,5 % 42,0 % 11,5% 100%
Source: adaptation Isaacs 1998:11-12et62. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
Régionalement, l'évolution de la violence conjugale, présenté une augmentation de 1988 à 1991. À
partir de 1992, suite à une légère baisse, les taux ont fluctué entre 88 par 100 000 hommes, pour
atteindre leur sommet de 126,6, en 1997. Cependant, les taux régionaux sont nettement inférieurs à
ceux de la province et ce, de manière constante (graphique 1).
Graphique 1
Taux (par cent mille hommes de 12 ans et plus) de perpétration par les auteurs présumés d'actes de violence conjugale,
conjoints et ex-conjoints, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1988-1997
Taux pour cent mille hommes Agés de 12 ans et plus
300,0
250,0
200,0
150,0
100,0
50,0
0,0
/I
^Région de la Chaudière-Appalaches S Ç i 5 - - - - . 8-
* f f
Source : adaptation Isaacs 1998: 62 et 21. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
-54 -
AMPLWA (LA FYVMÈ/RRM, (L VMH, WWRDALB (LA JA/M/M/IA VL LUAA AYRVM^WTMMA
On peut penser qu'il y a un lien entre le nombre de déclarations de violence conjugale et les endroits
où il y a davantage de policiers. Cependant, la couverture policière des territoires de la région ne
pourrait qu'en partie expliquer cet état de fait. D'abord, on constate qu'entre 1988 et 1991 (tableau
17), années où on enregistre une augmentation constante des déclarations de violence conjugale, la
proportion de la population couverte par les services policiers a quant à elle diminuée durant ces
mêmes années passant de 89 % à 85 %. Entre les années 1992 et 1996, la proportion de la population
desservie par les policiers n'a variée qu'entre 85 % et 87 %. Néanmoins, on constate au cours de ces
mêmes années, un mouvement de hausse et de baisse de crimes commis parallèle à celui de la
couverture policière. Par contre, en 1997, les services policiers ont couvert 100 % de la population
régionale.
Tableau 17
Pourcentage de population totale desservie par les corps policiers, participant à la déclaration d'actes de violence conjugale,
région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1988-1997
Terr i to i res 1988 1989 1990 1991 1992 - 1 9 9 3 1994 1995 1996 1997
Chaudière-Appalaches 89,5 89,9 80,0 85,4 85,8 88,5 86,7 87,4 87,4 100,0
Le Québec 94,4 93,5 91,6 89,7 91,5 93,7 93,7 96,1 96,0 99,5
Source : adaptation Isaacs 1998: 62 et 21. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
Les données que nous venons d'explorer concernent les actes de violence conjugale officiellement
dénoncés. Toutefois, nous savons que même si la région de la Chaudière-Appalaches enregistre
officiellement moins de crimes violents que les autres régions, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit
d'une problématique reconnue comme étant sous-déclarée.
Pour en connaître davantage, parcourons les données de l'enquête de Statistiques Canada (1993) sur
la violence conjugale sous la lunette de Louise Guyon (1996). L'enquête de Statistique Canada fait
ressortir que lorsque les femmes demandent de l'aide, seulement 14 % des femmes canadiennes
interpellent les policiers48. L'enquête de Statistique Canada rapporte aussi que 3,4 % des femmes
québécoises vivant en couple ont subi de la violence conjugale [physique ou psychologique] au cours
des douze mois précédant l'enquête49.
48 Guyon 1996:164. 49 Idem : 160.
-55 -
£ Q/mpffiAJA d/iA p^Mè/nWi, t/o iwrdb rrwrdalb deb jmwwA, it (AUAA GMMMjumceA
Ainsi, notre region comporte moins de cas de violence conjugale qu'au Québec, cependant, on
atteint un sommet en 1997. À défaut de la couverture policière pour expliquer ta situation, on
se rappelle néanmoins, comme le souligne Statistique Canada que le caractère rural de la région
constitue un des éléments d'explication. Néanmoins, avec 337 femmes vivant des situations de
violence dans un contexte conjugal e t autant qui en vivent dans un contexte non conjugal, ce
sont près de 700 femmes de la région qui sont affectées en 1997, par ces problèmes de
violence.
4.1.2.1 LES CONSÉQUENCES SUR LA SANTÉ DES FEMMES
Les conséquences de la violence conjugale sont majeures pour les femmes lesquelles sont atteintes à
la fois dans leur santé physique et mentale. Guyon (1996) synthétise les résultats de diverses
recherches sur la question. Les problèmes les plus couramment recensés sont :
« [..., Pour la violence conjugale] les maux de tête, l'insomnie, la fatigue générale jusqu'à la dépression, les pensées suicidaires, voire le suicide. [..., Pour les femmes hébergées] des symptômes de dépression et d'anxiété, [..., Victimes, un an après l'hébergement] des périodes de grande nervosité, d'irritabilité, de dépression, de confusion et de perte de mémoire. [...] une plus grande prévalence de divers troubles de santé chroniques tels que des maux de tête, de l'arthrite ou du rhumatisme, des maux de dos, des troubles digestifs et ainsi de suite. » (Guyon 1996 :152)
Quant aux séquelles physiques des femmes suite aux voies de fait, l'auteure rapporte des
hématomes, des fractures, des hémorragies internes et la perforation du tympan. On peut également
songer aux séquelles pour les femmes et le foetus lors de grossesses ainsi qu'aux hospitalisations et
même décès prématurés conséquents. Enfin, au plan physique, Moisan et Bonfati (1994 : 34)
rapportent que « [...] la violence conjugale est probablement la cause la plus importante des blessures
graves subies par les femmes, dépassant les accidents d'automobiles, les agressions pour vol
(mugging) et les viols réunis » avec les répercussions qui s'en suivent, notamment dans les urgences
d'hôpitaux.
Les recherches démontrent aussi qu'il existe des liens significatifs entre la violence conjugale et la
détresse psychologique, les idées et tentatives de suicide. Par ailleurs, les femmes qui ont une
perception d'un état de santé insatisfaisant ainsi que la perception d'un revenu insuffisant
représentent une proportion importante de femmes qui subissent de la violence conjugale. Gariépy et
Lamoureux (1997) dans leur étude faite auprès des femmes victimes de violence dans les
JL*ampUu/it cLa pw&twwA Ja ^o/oJa m/i/nlale, (La ja/m/rwtA vl teu/iA
Lauren tides, présentent un tableau synthèse de quatre études portant sur la santé des femmes
victimes de violence conjugale.
Tableau 18
Synthèse des études portant sur la violence conjugale et la santé et le bien-être des femmes
Etude 1 Étude 2 Étude 3 Étude 4
Auteurs
1990 Rimouski Chénard et al. 110 femmes
ex-hébergées
1986-1987 Québec Jean et al.
264 femmes hébergées
1983-1984 Montréal
Kérouac et al. 123 femmes hébergées
1989 Québec Rinfret-Raynord
et al. 181 femmes en
intervention
Santé physique
- Troubles digestifs - Anémie - Ulcères gastriques
et duodénaux - Maux de tête - Maux de dos - Bronchite - Emphysème
- Consultations professionnelles
- Consommation de médicaments
- Troubles digestifs
- Troubles du sommeil
- Maux de tête - Problèmes
gynécologiques
- Accès de fatigue chronique
- Douleurs musculaires
- Anémie - Troubles du sommeil - Douleurs variées
- Problèmes de santé chroniques et récents
- Insomnie et fatigue
Santé mentale
- Troubles mentaux - Grande nervosité - Irritabilité - Dépression - Confusion - Perte de mémoire - Idéations
suicidaires
- Anxiété
- Dépression
- Anxiété
- Troubles nerveux et dépressifs
- Tendance à la somatisation
- Psychotisme - Anxiété - Dépression
- Somatisation - Symptômes de
détresse psychologique
Santé sociale
- Insatisfaction face aux relations avec enfants, conjoint vie et vie sociale
Source : Gariépy et Lamoureux 1997 : annexe, page 20. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
La violence conjugale af fecte bien sûr les femmes mais également leurs enfants qui peuvent
également subir des sévices et qui sont les témoins de la violence que subit leur mère. I ls sont plus
sujets aux troubles mentaux et certains développent des problèmes chroniques de santé tels :
problèmes respiratoires (asthme, bronchite, etc.), allergies, affections cutanées dans une mesure
supérieure à celle des autres enfants (Moisan et Bonfati 1994 : 34).
-57 -
£ (LA PWLBMTA <L SA/RDÈ, IRWRDALB (LA J&M/MJIA TI IWAA G&NAKPWNMA
Les coûts sociaux de la violence conjugale sont énormes. Pour la femme et les enfants, le soutien et
le support s'imposent. Pour certaines, ce seront les coûts juridiques ou de justice impliqués (divorce,
cour, etc.) qui prédominent alors que pour d'autres ce seront les frais médicaux ou médicamenteux.
Enfin, que dire des journées de travail perdues. Toutes ces femmes subissent ou se sortent du
cercle de la violence avec des séquelles très importantes, tant au plan personnel et psychologique que
familial et social.
4 . 2 L'AMPLEUR DES AGRESSIONS SEXUELLES
En 1997, toujours dans les Statistiques sur la violence conjugale, pour le Québec, on dénombre
quelques 3 600 femmes victimes d'agressions sexuelles. Le taux de ces victimes est de 89 pour
100 000 femmes de tout age50. Pour ces québécoises, on retient que les taux les plus élevés
d'agressions sexuelles concernent les jeunes filles âgées de 12 à 17 ans (taux de 390 pour cent
mille), celles de moins de onze ans (174) et enfin, celles âgées de 18 à 14 ans (160). Pour les autres
groupes d'âge, les taux décroissent sensiblement (Isaacs 1998 : 2-3).
Dans un contexte conjugal, comme mentionné précédemment (tableau 14), dans la région, le taux
d'agression sexuelle était de 9,6 pour cent mille femmes comparativement à 7,7 pour le Québec.
Cependant, les petits nombres en cause (16) invitent à une grande prudence dans l'interprétation de
l'information. Rappelons qu'en 1996, le taux régional était de 3,6 alors qu'il était de 13,4 pour le
Québec.
Par ailleurs, Tourigny et Lavergne51, estiment que la majorité des taux de prévalence qui ressortent
des différentes recherches pour les femmes victimes de viols depuis l'adolescence varient entre
14 % et 25 %. Pour les agressions sexuelles52 chez les femmes, ils se situent entre 35 % et 50 %.
Selon l'enquête de Statistique Canada (1993), Guyon rapporte que :
« [...] 21 % des [femmes] québécoises, comparativement à 24 % pour l'ensemble des
Canadiennes, disent avoir subi une attaque sexuelle brutale 53 au moins une fois depuis l'âge de
16 ans. » (Guyon 1996 :155)
50 Le taux pour les femmes âgées de 12 ans et plus est de 75 pour cent mille femmes. 51 GOUVERNEMENT DU QUÉBEC 1995 : 25.
52 Incluant le viol et les tentatives de viol. L'auteur inscrit la note suivante : « par quiconque, y compris le conjoint; cette variable n'inclut pas les attouchements sexuels. »
- 58 -
LampLu/i (LA pwifa/mAA (L wnfa, TrwrdaJU JAA d, hu/iA c&nAÂyumMA
Enfin, toujours scion Statistique Canada, 3 % des québécoises ont été victimes d'une agression
sexuelle au cours des 12 mois précédant l'enquête. .Ce sont 34 % des-femmes au Québec qui auraient
été victimes d'une agression sexuelle depuis l'âge de 16 ans. Enfin, 21 % des québécoises furent
victimes d'attaques sexuelles, 20 % d'attouchements inopportuns. Six pour cent ont subi les deux
types d'agression (Gouvernement du Québec 1995 : 26).
4.2 .1 LES CONSÉQUENCES DES AGRESSIONS SEXUELLES
Selon la littérature, parmi les différentes sources de violence, l'agression sexuelle est de loin celle
qui présente les conséquences les plus graves sur la santé mentale des femmes. L'inceste est
également inclus dans les crimes d'agression sexuelle et à ce propos, on relate qu'une agression
sexuelle à l'âge adulte, jumelée au souvenir d'une situation d'inceste durant l'enfance aggrave d'autant
plus les séquelles.
Le groupe de travail provincial du MSSS oeuvrant sur les agressions à caractère sexuel signale à ce
propos que :
« Parmi ces conséquences, flash back, panique, cauchemars, amnésie, dissociation, habitent la vie de ces adultes, qui sont également perturbés dans leurs émotions, leur identité, leur sexualité. [...] [Le rappel de l'inceste] conduit également à des mécanismes d'adaptation (fuite, toxicomanie...) et à vivre des relations interpersonnelles teintées de méfiance, de la peur de l'intimité. Les agressions à caractère sexuel sont de plus en plus considérées comme étant à la base des troubles de la personnalité: » (Gouvernement du Québec 1995 : 57)
Même en ce qui a trait aux victimes d'agressions qui n'auraient pas subi l'inceste, les séquelles sont
également for t importantes. A ce propos, Guyon cite Kouzam et Rousseau [1993] :
« [...] les victimes les plus atteintes physiquement sont celles qui sont agressées par leur conjoint ou ex-conjoint ou, dans quelques cas, par un individu extrêmement violent. [...] l'essence de ce que vit une victime d'agression à caractère sexuel est un état de stress post-traumatique tel que décrit dans le DSM III-R, c'est-à-dire une maladie de la terreur incontrôlable. » (Guyon 1996 :153)
Guyon rapporte aussi un entretien avec un spécialiste de l'intervention qui tout en confirmant l'état
de stress post-traumatique des victimes, affirme que cet état ne diminue pas avec le temps.
-59 -
I omjJ/UÀ/u cbh ptolfa/nw» de, wwife nwnlale, cUa, ja/m/nm, il hu/iA ayMM^um/xA
L'inccstc pour sa part, comporte des conséquences encore plus néfastes. Guyon rapporte aussi les
propos suivants de l'entretien précédent, plus spécifiquement sur l'inceste :
« A moyen ou à long terme, on retrouve chez les victimes divers problèmes de santé mentale : •
troubles phobiques, dépression, anxiété, automutilation, toxicomanies, anorexie, tentatives de
suicide, troubles de la personnalité pouvant aller jusqu'à la dissociation (personnalité multiple).
On relève également fréquemment des difficultés dans les relations interpersonnelles, des
problèmes sexuels et de la somatisation. » (Guyon 1996 :153-154)
À ces conséquences s'ajoutent des possibilités de lésions, de blessures, de grossesse, de même que
des risques de contracter une maladie transmissible sexuellement.
Ces différentes observations sur les conséquences des agressions sexuelles sur les victimes sont
effarantes et on ne peut que s'inquiéter sur l'ampleur des agressions sexuelles qui peuvent se
perpétrer dans notre milieu.
4 . 3 LES FEMMES ET L'INDICE DE DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE
Comme les problèmes de santé identifiés par les femmes de la région touchaient en ordre
décroissant les états dépressifs, le manque d'estime de soi et les difficultés d'adaptation, nous
croyons que l'indice de détresse psychologique constitue un indicateur pertinent pour documenter
ces problèmes. I l s'agit d'un indice mesurable et précurseur d'un problème de santé mentale. Cette
section présente quelques informations quant à l'indice de détresse psychologique des femmes de la
région, comparativement au Québec. Ces données sont tirées de l'Enquête sociale et de santé (1992-
1993).
« L'indice de détresse psychologique54 " tente d'estimer la proportion de la population ayant
des symptômes assez nombreux ou intenses pour se classer dans un groupe très probablement
à risque d'être à un niveau de détresse psychologique qui nécessite une intervention [...]. "»
(Roy 1996:69)
« Ce type d'indice- demeure important dans la mesure où les multiples échelles de santé
mentale estiment mal la présence de troubles mentaux, [...] toutefois, l'indice ne permet pas de
déterminer la prévalence des problèmes de santé mentale au sein de la population. I l peut
« L'indice de détresse psychologique retenu par Santé Québec est dérivé du Psychological Symptom Index (PSI) élaboré par llfeld (1976-1978). L'échelle originale de 29 questions a été réduite à 14 questions, et ce, tout en respectant de façon adéquate le construit de l'échelle de détresse psychologique et en conservant une fiabilité acceptable (Préville, 1992). Les 14 questions utilisées (...) font référence à la semaine ayant précédé l'enquête et portent sur la fréquence de divers symptômes ressentis associés aux états dépressifs, aux états anxieux, aux troubles cognitifs et à l'irritabilité. » (Roy 1996: 69)
- 60 -
I'a/rroplw/v CLM, pwtdwwA, cU $a/rd& rrwntai/i, (Lb ^vm/m/iAr tui/iA cwiwyumcM,
néanmoins être utilisé comme outil de surveillance de l'état de santé mentale de la population
non institutionnalisée de 15 ans et plus au regard de la Politique de h santé et du bien-être visant une réduction des problèmes de santé mentale d'ici l'an 2 000. » {ibid)
Les résultats de l'Enquête sociale et de santé (1992-1993) démontrent des niveaux élevés de
détresse psychologique (26,5 %) semblables à ceux de la province (26,3 %). Tout comme pour le
Québec, on observe que pour la région :
« [...] le niveau de détresse psychologique affecte davantage les femmes : 30,2 % d'entre
elles ont un niveau élevé de détresse psychologique (22,8% chez les hommes). On observe le
même phénomène au Québec. » (Roy, 1996 : 71 et graphique suivant)
Graphique 2
Prévalence de détresse psychologique élevée, selon le sexe, région de la Chaudière-Appalaches, 1987 et 1992-1993
1987 1992-1993
Sources : Bourassa 1996 : 24, Roy 1996: 72. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches. DSPPE ((CSR/PE), 1999
Comme au Québec, de 1987 à 1992-1993, cet indice de détresse psychologique a augmenté de 40
soit significativement55 pour l'ensemble de la population âgée de 15 ans et plus ainsi que pour les
femmes. Ce qui surprend, c'est l'ampleur de cette augmentation chez les femmes de la région (8,4 %)
comparativement au Québec (6,6 %) (Roy 1996 : 70-71).
55 Différence significative entre 1987 et 1992-1993, (p<0,05).
-61 -
CI A/MJÂWA, (LA P/UMÀ/TMA (L TA/RDJT, MMLAHB (LA ^/RRNNEA JI UUAA AWAMJUMCEA
En 1992-1993, dans la région, l'indice de détresse psychologique élevée varie significativement56
selon les groupes d'âge. Elle est particulièrement élevée chez les personnes âgées entre 15 et 24 ans
(30,6 %) puis, chez les personnes de 45 à 64 ans (30,1 %). Cest également ce dernier groupe d'âge
qui se démarque le plus de la,province (23,7%) (annexe 1).
Enfin, l'indice de détresse psychologique augmente au fur et à mesure qu'il y a diminution de la
satisfaction de sa vie sociale (58,2 %) ou lors d'un faible niveau de soutien social (39,5 %). Plus
spécifiquement pour les femmes, celles qui ne se perçoivent pas en bonne santé ont un niveau plus
élevé de détresse psychologique (49 %) ( Roy, 1996 : 73 et annexe 1). Enfin, la détresse
psychologique serait plus élevée auprès de consommateurs d'alcool et de drogues (Bourassa 1996 :
20).
56 Roy 1996 : 70.
-62 -
£ a/mpltu/b (La p^MÈ/m^A (L wmh, MMIOJU (La jwm/mAA d, (ui/ia wyn/Ji^wi/nMA
Tableau 19
Quelques indicateurs sur les femmes, Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,
1992-1993
Est imat ion RÉGION QUÉBEC
INDICATEURS du nombre total % %
DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE ÉLEVÉE 42.516 30,2 30,4
CONSOMMATION D'ALCOOL ÉLEVÉE (INDICE CAGE)
RISQUE FAIBLE RISQUE ÉLEVÉ "
11,562 8,3 7,4"
7,1 7,4
POLYUSAGE CONSOMMATION ALCOOL ET DROGUE
CONSOMMATION DE MÉDICAMENTS PRESCRITS 77,928 AUTOMÉDICATION 68,478
CAPACITÉS LIMITÉES 17,870
POIDS CORPOREL INSUFFISANT 23,501
PERCEPTION ÉTAT DE SANTÉ DÉFICIENT ET DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE 16 652
8,4'
42,2
37.1
9,6
19.2
48,8
11.0
41,0 35,4
9,3
16,2
48,9
INDICE DE SOUTIEN SOCIAL FAIBLE 23,684 15,9
Source : Roy 1996: 36 et données inédites Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
18.1
* Coefficient de variation entre 15 et 25 % : interpréter avec prudence.
** Coefficient de variation plus grand que 25 % : estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
Ce bref survol des constats sur les facteurs associés à un niveau de détresse psychologique
élevé permet de comprendre l'importance des problèmes des femmes. Ce que l'on retient, c'est
une hausse importante -de l'ordre de 4 0 %- de la détresse psychologique qui af fecte
principalement les femmes, les personnes âgées de 15 à 24 ans et celles âgées de 45 à 64 ans.
Par ailleurs, cette détresse, associée à d'autres facteurs tels la perception d'une santé
déficiente, à l'insatisfaction de la vie sociale ou le manque de soutien, augmente.
- 63 -
£ ompttiHA, JAA jyvÂh/nwx da ia/nlk> vwrdoJU dm ja/m/nm, J, IUI/IA c&nAMjumceA>
Revenant à l'Enquête sociale et de santé, dans la région, une personne sur onze (9 %, le Québec :
8.3 %), âgée de 15 ans et plus, a déjà songé au cours de sa vie, se suicider. De celles-ci, 2,5 % ont
déjà réalisé une tentative (PQ : 3,7 %). Enfin, au cours des douze mois précédant l'enquête, ce sont
4 % des répondants (le Québec : 3,9 %) qui ont songé au suicide (ceci correspondrait à près de
15 000 personnes) (Roy 1996 : 80 et 158 et annexe 1).
Toujours selon la même enquête mais selon l'analyse provinciale (Santé Québec 1995a : 235), on
remarque que la déclaration de la présence d'idées suicidaires diminue sensiblement avec l'âge, tant
pour les idées à vie qu'au cours des douze mois précédant l'enquête. Le pourcentage de ces idées
selon le sexe, sur un an, est sensiblement le même (hommes : 4,0 %; femmes : 3,9 %). Par contre, en
ce qui a trait aux tentatives de suicide à vie, on remarque un écart significatif entre les hommes
(2,8 %) et les femmes (4,5 %), ainsi qu'une diminution significative des pourcentages avec l'âge ( lâ /d:
239-240).
4 . 4 HOSPITALISATIONS POUR TROUBLES MENTAUX
Les conséquences des troubles mentaux se traduisent notamment en termes de qualité de vie perçue
par la personne elle-même et son entourage immédiat. S'il n'y a pas d'intervention adéquate, au bon
moment97, ces troubles peuvent s'aggraver et dégénérer en affectant la vie sociale, le travail et la
famille. A la limite, les hospitalisations de longue durée et les suicides peuvent venir colorer le
tableau des conséquences de la souffrance humaine.
L'étude de Bourassa (1996) révélait certains points concernant les hospitalisations pour troubles
mentaux. Bien que les définitions de troubles mentaux soient différentes de celles de la présente
étude58, il apparaît pertinent de rappeler certains faits qui s'en dégagent. Ainsi :
• Les femmes de la région sont plus nombreuses que les hommes à être hospitalisées pour troubles
mentaux (femmes : 644,7/100 000, hommes : 498/100 000).
• Dans la région, les hospitalisations pour troubles mentaux touchent surtout les personnes
âgées de 75 ans et plus.
57 En effet, seule une portion de porteurs de troubles mentaux consultent et de ceux-ci, moins de la moitié seront diagnostiqués à cet effet (Légaré 1995:2).
58 La recherche de Bourassa couvre l'ensemble des troubles mentaux donc, autant les troubles transitoires que persistants de santé mentale.
-64 -
È'AMFIHUA, (LA PMÏLTÈ/NM, cL \ASNH, INMIALA (LA JO/M/MAA U LUAA OYNA^UMCAA
• Les taux moyens régionaux d'hospitalisation pour troubles mentaux sont plus élevés que
ceux du Québec. « L'écart-est plus important chez les femmes que chez les hommes et
nettement supérieur chez les 65-74.ans. »
• Ce sont 77 % des hospitalisations pour troubles mentaux, qui ont pour diagnostics des
psychoses (44 %) et des troubles névrotiques (32 %).
• Cest pour les hospitalisations pour les troubles névrotiques, que la région (205,1/100 000)
se démarque le plus de la province (129,7/100 000). '
• « Comme pour l'ensemble des troubles mentaux, les hospitalisations pour psychoses et
troubles névrotiques sont à la hausse au cours des cinq années étudiées [1989-1990 à
1993-1994]. » (Bourassa 1996 : xxiii-xxiv. Faits saillants)
Ainsi, pour la région, on note un plus grand nombre d'hospitalisations pour troubles mentaux
régionalement qu'au Québec. Ces hospitalisations semblent en augmentation et touchent surtout
les femmes.
4.4.1 LES DÉCÈS PAR SUICIDE
On se rappellera ici, à propos des suicides, que la région de la Chaudière-Appalaches a des taux
standardisés, significativement plus élevés que la province, tant en ce qui a trait à la mortalité qu'aux
hospitalisations pour tentatives de suicide (Langevin et Tremblay 1998 : 110 et 103, 1993-1994 à
1995-1996). Bien que les décès par suicide soient significativement plus élevés, pour les hommes que
pour les femmes (respectivement, hommes RCA : 39,9+; PQ : 29,9; et femmes, RCA : 9,7, PQ : 7,4), il
n'en demeure pas moins que le taux est légèrement plus élevé pour les femmes de la région que pour
celles du Québec (ibid: 111).
Une perspective évolutive permet de constater que les taux de mortalité par suicide dans la région
augmentent depuis 1975-1977 pour culminer en 1995-1997. Fait encore plus troublant, l'écart entre
la région et la province s'accroît également.
-65 -
£ a/MJJ/TAÀ/H (LA psioMè/RRUIA db w/nlb rrwnlalb (LA jn/M/M/IA af lui/\A AWAM^WI/RMIA
Graphique 3
Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,
de 1975-1977 à 1995-1997
Sources: Bourassa 1996: 75 et Beaudet 1999 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE ((CSR/PE), 1999
Autre constat59, pour la période de 1995 à 1997, la région de la Chaudière-Appalaches se situe au
troisième dernier rang quant aux taux de suicides parmi l'ensemble des régions du Québec (graphique
4). En effet, elle obtient un taux de mortalité de 26,3 pour 100 000 personnes, comparativement au
Québec60 qui affiche un taux de 18,7. Ainsi, en moyenne, dans la région, ce sont 101 suicides par an
que l'on dénombre.
59 Les données qui suivent, sur le suicide furent diffusées dans le cadre de la semaine de prévention du suicide par Beaudet (1999). Notons que quelques adaptations y sont apportées pour les besoins de la présente étude.
60 Notons que le Québec est l'une des provinces (après le Yukon et les Territoires du Nord Ouest) où les taux de suicides sont les plus élevés du Canada. De 1994 à 1996, les taux québécois sont en augmentation et respectivement de 17,7,19,0 et 19,9 alors qu'au Canada ils sont respectivement de 12,9,13,3 et 13,5. Par ailleurs, les décès par suicide au Québec comptent pour 37 % des décès canadiens pour cette cause. Enfin, de 1971 à 1996, au Québec, les taux de suicides ont augmenté de 54 % pour les femmes et de 100 % chez les hommes. (Charbonneau 1999 :1-4)
-66 -
a/mphuA, (LA jy^MÈ/mAA (L TA/rdâ m/wd/dt, (LA jwm/MAA il LUAA C&NAMJMNVIA
Graphique 4 Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes
selon les régions du Québec, moyenne 1995-1996-1997
Montréal-Centre Montérégle
Laval OutaouaJs
Lanaudère Lauren tides
Saguenay-Lac-St-Jean GaspésIe-îles-de-la-Madelelne Mauricie et Centre du Québec
Québec Bas-Si-Laurent
Estrie
Chaud ère-Appalacti es Côte-nord
Abitibi-Témlscamingue
10.0 15,0 20,0 25.0 Taux comparatifs par 100 000 personnes
Source : Danielle St-Laurent, MSSS, Direction de l'analyse et de la surveillance, 1999. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
Le prochain graphique (5) présente les suicides selon le sexe. Tout comme au Québec et au Canada,
on remarque que les femmes recourent moins fréquemment à cet acte ultime que les hommes (dans
un rapport d'une femme pour quatre hommes). Cependant, les femmes de la région se suicident
davantage que celles du Québec. Les taux globaux ainsi que ceux pour les hommes présentés au
graphique 5, sont significativement plus élevés qu'au Québec. Pour la région, en nombre moyen, ils
représentent annuellement 79 hommes et 22 femmes. Au Québec, chez les femmes, ce sont celles
âgées de 40 à 50 ans qui ont les taux de suicide les plus élevés en 1996 (femmes de 40 à 44 ans :
18,1; femmes de 45 à 49 ans : 18,5 (Charbonneau 1999 : 4).
-67 -
£ a/mpfauA, (LIA, P^othmeA de, $A/RDÉ, MMLAJU (LA ^e/m/RNEA et UAJAA VWF\AM^u/WJVIA
Graphique 5
Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes selon le sexe, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,
moyenne 1995-1996-1997
Tau» comparatHa par 100 000 peraonnea
40.0
30,0
20.0
10,0
Chaud.-App. {Nbre) (Nbre)
lpChaudière-Appalachoa •UQuttacl
79.0 1100.7
22.3 294,3
Total 101.3 1399.0
J f f Le signe plus (+) indique une différence significative entre la région et le Québec.
Source : MSSS, fichier des décès Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
Notre étude portant sur les femmes âgées de 15 à 64 ans, il est intéressant de noter les
fluctuations des suicides selon l'âge. Les taux les plus élevés de suicides se retrouvent chez
personnes âgées de 40 à 49 ans (région : 43,6; PQ : 28,6). ftégionalement, ils sont suivis par les
personnes âgées de 30-39 ans (36,7) et les 50-59 ans (33,0). Sauf pour les moins de 19 ans, la région
de la Chaudière-Appalaches affiche des taux significativement supérieurs à ceux du Québec dans
tous les groupes d'âge (graphique suivant).
-68-
L AMPLO/À/B (LA PA/STTWWA (U WRD& ME/RDAJU " (LA JA/M/RMA <IL LUAA UMMJI^UMWIA
Graphique 6
Taux comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes selon l'âge, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,
moyenne 1995-1996-1997
comparatifs par 100 000 personnes
50.0
40.0
10.0
0.0 0-19 ans _2D=2£ana_ 30-39 ans 4tW9ans 30-59 ans 60 et olus Total
Chaud.-App.(Nbre) Le Québec (Nbre)
6.7 117.3
14.0 237,3
23.7 348.0
27.0 332.0
13.7 188,7
16.3 171.7
101,3 1395,0
Le signe plus (+) indique une différence significative entre les personnes du groupe d'âge de la région et celui du Québec.
Source : MSSS, fichier des décès Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
Un dernier point d'observation des taux de suicides se fera au plan géographique. Le nombre de
décès par suicide correspondant à de petits chiffres lorsqu'il est réparti selon les AARC, un indice
comparatif de mortalité a été calculé afin d'être en mesure de comparer les MRC entre elles. La
population du Québec, utilisée comme référence, a donc ainsi une valeur d'indice égale à cent (100,0)
(Beaudet 1999).
En effet, sur les trois années observées (1995-1996-1997), les AARC de Montmagny (indice
comparatif de 246,5 pour cent mille personnes) et de l'Amiante 187,1 se démarquent
significativement, tout comme la région, quant à l'indice comparatif d'avec la province (100,0). Ces
variations de l'indicecomparatif par MR C sont présentées au graphique suivant.
-69-
£ ampluj/o (LA pM&h/m#A cU VMIIâ mmloJU (LA jti/m/mQA ÎL IAUAA c m ^ u m c ^
Graphique 7
Indices comparatifs de mortalité par suicide pour 100 000 personnes selon les MRC, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,
moyenne 1995-1996-1997
Desjardins
L'Islet
Les Chutes-de-la-Chaudière
Les Etchemins
Robert-Cliche
Chaudiôre-Appalaches
Lotbinière
Beauce-Sartigan
La Nouvelle-Beauce
Bellechasse
L'Amiante
Moritmagny
60,0 100,0 160,0 200,0 250,0 Indice comparatif de mortalité pour 100 000 personnes
•fr Le signe plus (+) Indique une différence significative d'avec le Québec.
Source : MSSS, fichier des décès Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
Ainsi, ou terme de cette section, on retient que les suicides sont nettement plus élevés dans la
région comparativement au Québec. Bien que les suicides soient surtout le fait des hommes, les
taux régionaux pour les femmes sont également plus élevés -presque significativement- que
ceux du Québec. Sachant que le Québec a des taux de suicide particulièrement élevés
comparativement au Canada et que la région dispose de taux plus élevés que la province, la
situation ne peut qu'être fort préoccupante sur ce sujet.
Ce que l'on retient de ce chapitre également, c'est que les femmes sont plus sujettes à l'indice
de détresse psychologique et aux hospitalisations pour les troubles mentaux, en général. Bien
que moins présentes quant aux suicides complétés, elles sont cependant plus nombreuses à
nourrir des idées de ce type que les femmes du Québec.
-70-
CONCLUSION
Le but de cette étude visait à mieux connaître les problèmes de santé mentale des femmes dans la
région de la Chaudière-Appalaches et les besoins de services et en fin, se faire une idée plus précise
des problèmes de santé mentale identifiés.
Des femmes de la région (femmes utilisatrices de services et intervenantes), regroupées en quatre
sous-territoires soit ceux du Littoral, de Montmagny-L'Islet, de L'Amiante et de Beauce-Etchemins
furent consultées avec la technique du groupe nominal, pour répondre à ces questions.
Comme bilan régional, au premier rang ressortent les problèmes liés à la violence61 subie laquelle
regroupe tant les expressions verbales, physiques, psychologiques ou sexuelles ainsi que les
contextes de violence conjugale, familiale ou sociale. Aux second, troisième, quatrième et cinquième
rangs se démarquent respectivement les états dépressifs, le manque d'estime de soi, les difficultés
d'adaptation et la toxicomanie (consommation abusive d'alcool, de drogues ou dé médicaments).
Suivent dans l'ordre, les états anxieux, le stress et la nervosité, les troubles de panique ou encore,
les stress post-traumatiques. Les derniers problèmes mentionnés concernent divers troubles : de la
personnalité, psychosomatiques, alimentaires, de comportement et enfin obsessifs/compulsifs.
En ce qui a trait aux besoins de services exprimés par ces femmes, on obtient, priorisés pour la
région les éléments suivants. Pour l'accessibilité des services et les orientations souhaitées
mentionnons la sensibilisation des décideurs à l'impact des coupures budgétaires sur les difficultés
sociales des femmes. I l est également souhaité une diminution des contraintes bureaucratiques au
niveau des services. Pour l'approche souhaitée dans les services, est signalée l'importance que les
médecins réfèrent leur clientèle au besoin et associent leurs traitements aux autres services dans
les milieux de vie des femmes.
Concernant l'amélioration et la consolidation des services, il ressort comme essentiel de consolider
les ressources existantes. La concertation et la complémentarité entre intervenants et
intervenantes mériteraient des améliorations. Au niveau du développement de services, on observe
que l'implantation de maisons d'hébergement et de dépannage lors de situations de crise est un
service jugé comme particulièrement important à développer tout comme les services de répit pour
61 Cependant notons que les services sur la violence sont structurés davantage que pour les autres problématiques de santé mentale, de sorte que la sensibilité à ce type de problème pourrait également en être accrue.
les parents notamment pour celles et ceux qui ont la charge d'enfants souffrant de maladie
chronique ou tout autre cause potentielle d'épuisement des parents.
En ce qui a trait à la sensibilisation et la promotion, les femmes croient qu'il y a lieu d'accroître
l'information et la formation auprès des femmes afin d'augmenter leur potentiel et leurs capacités
d'intervenir sur leur vie, d'accentuer l'identification précoce des états dépressifs et d'augmenter la
sensibilisation de la population face à la violence que subissent les femmes.
Enfin, en ce qui a trait à l'ampleur des problèmes de santé mentale des femmes dans la région de la
Chaudière-Appalaches voici.quelques-uns des faits glanés dans le dernier chapitre.
Dans la région, en 1997, les taux de femmes victimes de violence sont respectivement de 909 par
cent milles femmes (de 12 ans et plus) pour la région et de 972 pour le Québec. Elles sont, dans la
région, surtout victimes de voies de fait (taux de 445 pour cent mille femmes), de menaces (170) et
de vols qualifiés (132). Cest par rapport aux victimes de harcèlement criminel (61) et d'agressions
sexuelles (75), que les femmes se démarquent des hommes (respectivement (22 et 14 pour cent
mille hommes). Retenons que les femmes sont victimes à 50 % de violence conjugale et de 50 % de
violence dans un contexte non conjugal.
En ce qui a trait aux 337 femmes victimes de violence conjugale en 1997, on obtient un taux régional
de 203 pour cent mille femmes comparativement à 358 au Québec. La violence conjugale se
manifeste surtout auprès des femmes âgées de 25 à 29 ans (taux de 445 pour cent mille femmes),
de celles âgées de 30 à 39 ans (439) et des jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans.
L'observation de la criminalité quant à la violence conjugale permet de constater que de 1988 à 1997,
les taux régionaux d'auteurs présumés (conjoints et ex-conjoints) sont constamment et sensiblement
inférieurs à ceux du Québec. Cependant, une tendance à la hausse semble se dessiner pour culminer
en 1997.
En ce qui concerne les femmes victimes d'agressions sexuelles, celles-ci comptent pour 11 % des
crimes avec violence et pour un taux de 75 pour cent mille femmes. Tout comme et peut-être même
plus que la violence conjugale, ces données sont nettement sous-estimées. Retenons que selon
Statistique Canada (1993), ce sont 34 % des femmes au Québec qui auraient été victimes d'une
-72-
agression sexuelle depuis l'âge de 16 ans. Selon la même étude, 21 % des québécoises auraient subi
des attaques sexuelles.
Les femmes sont davantage sensibles à l'indice de détresse psychologique que les hommes.
Cependant, le fait le plus saillant régionalement, c'est l'augmentation de plus de 8 % entre 1987 et
1992-1993 de femmes qui déclarent une détresse psychologique élevée selon l'Enquête sociale et de
santé (1992-1993). Cette augmentation touche la région et la province.
Toujours selon Santé Québec, une persçnne sur onze a eu des idéations suicidaires au cours de sa vie
(région : 9 %; PQ : 8,3 %). Notons qu'au provincial, un écart significatif était noté quant aux
tentatives de suicide entre les femmes (4,5 %) et les hommes (2,8 %). Par ailleurs on remarque que
les pourcentages diminuent significativement selon l'âge.
On note pour la région, un plus grand nombre d'hospitalisations pour l'ensemble des troubles mentaux
qu'au Québec. Les hospitalisations pour les névroses et les psychoses semblent en augmentation et
touchent surtout les femmes (Bourassa 1996).
Quant aux décès par suicide, bien que ceux-ci soient plus fréquents chez les hommes, il n'en demeure
pas moins que les taux régionaux sont supérieurs à ceux du Québec depuis 1975-1977 et que l'écart
entre la région et le Québec s'accroît jusqu'en 1995-1997. Comparativement aux autres régions du
Québec, la région de la Chaudière-Appalaches arrive au troisième rang des régions du Québec ayant
les plus tristes records. Le taux régional, de 1995 à 1997 est de 26,3 pour 100 000 personnes
comparativement au Québec (18,7). Autre fait à signaler, c'est que le taux régional de 11,7 pour cent
mille femmes est presque significativement plus élevé que celui du Québec (7,7).
Bien que partiel, ce bilan de la santé mentale des femmes de la région de la Chaudière-Appalaches
met à jour divers aspects de la détresse vécue par celles-ci. Rappelons que les conditions de vie des
femmes ont un impact important sur leur manière de percevoir la vie et de composer avec les
problèmes de santé mentale qui peuvent les affecter. Par ailleurs, le fait d'assumer divers roles, de
devoir les concilier, augmente les facteurs de vulnérabilité susceptibles d'entraîner des problèmes
d'adaptation et par extension de santé mentale.
-73-
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-79 -
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Les tableaux complémentaires
Tableau 1 : Répartition des enfants jamais mariés dans la famille de recensement des ménages privés, selon le nombre d'enfant et la structure de la famille, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1996
Tableau 2 : Familles monoparentales avec au moins un enfant de moins de 18 ans, MR C de la région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1991-1996
Tableau 3 : Population de 15 ans ou plus ayant travaillé en 1995, surtout à temps plein et surtout à temps partiel, selon le sexe, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1996
Tableau 4 : Pourcentage de femmes âgées de 15 ans et plus, selon la catégorie professionnelle. Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993
Tableau 5 : Pourcentage de femmes âgées de 15 ans et plus, selon le niveau d'autonomie décisionnelle au travail, Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993
Tableau 6 : Population par groupes d'âge, région de la Chaudière-Appalaches, 1991-1999
Tableau 7 : Infractions au Code criminel et aux lois et règlements (sauf circulation), nombre réel d'infractions et taux, services de police municipaux. Sûreté du Québec et Gendarmerie royale du Canada, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997
Tableau 8 : Taux de femmes victimes de violence conjugale, par cent mille femmes, selon l'âge, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997
Tableau 9 : L'indice de détresse psychologique élevé selon le sexe, l'âge, et quelques indicateurs liés significativement à l'indice, Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993
Tableau 10 : Les idées suicidaires au cours de la vie, au cours des douze derniers mois et les tentatives de suicide (parasuicides), chez les quinze ans et plus. Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993
Cap' Mi/o ta wvnfe rrwrdalt, (La jmvrrviA vn, CkauxliÀAA~ , JJAL (LA Q/N/RWIAA
Tableau 11 : Nombre et taux comparatif de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, selon le sexe et l'âge, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, moyenne 1995-1996-1997
Tableau 12 : Indice comparatif de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, selon les MRC, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, moyenne 1995-1996-1997
ANNEXE 2 : La consultation de mars 1998 et les questions nominales
ANNEXE 3 : Lettre type d'invitation pour la consultation de février 1999 et envoi postal
•i
ANNEXE 4 : La grille de priorisation des problèmes de santé mentale
Tableau 1 : Les troubles transitoires de santé mentale des femmes retenus dans la région de la Chaudière-Appalaches, extrait de la grille de priorisation, 1998
Tableau 2 : La grille de priorisation des problèmes de santé mentale et des besoins de services
ANNEXE 5 : Une estimation des troubles mentaux, région du Bas-ôaint-Laurent
Tableau 1 : Estimation de la prévalence des troubles mentaux, population générale et des femmes et période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993
Tableau 2 : Estimation de l'ensemble des troubles mentaux chez les femmes, selon le groupe d'âge et la période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993
Tableau 3 : Estimation du nombre de troubles mentaux par individu, selon la période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993
Tableau 4 : Estimation des troubles mentaux des femmes, selon la période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993
-84-
Annexe 1
Les tableaux complémentaires
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 RÉPARTITION DES ENFANTS JAMAIS MARIÉS DANS LA FAMILLE DE RECENSEMENT DES
MÉNAGES PRIVÉS, SELON LE NOMBRE D'ENFANT ET LA STRUCTURE DE LA FAMILLE,
RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1996
TABLEAU 2 FAMILLES MONOPARENTALES AVEC AU MOINS UN ENFANT DE MOINS DE 18 ANS, M R C DE LA
RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1991-1996
TABLEAU 3 POPULATION DE 15 ANS OU PLUS AYANT TRAVAILLÉ EN 1995, SURTOUT A TEMPS PLEIN ET
SURTOUT A TEMPS PARTIEL, SELON LE SEXE, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE
QUÉBEC, 1996
TABLEAU 4 POURCENTAGE DE FEMMES ÂGÉES DE 15 ANS ET PLUS, SELON LA CATÉGORIE
PROFESSIONNELLE, ENQUÊTE SOCIALE ET DE SANTÉ, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-
APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1992-1993
TABLEAU 5 POURCENTAGE DE FEMMES ÂGÉES DE 15 ANS ET PLUS, SELON LE NIVEAU D'AUTONOMIE
DÉCISIONNELLE AU TRAVAIL, ENQUÊTE SOCIALE ET DE SANTÉ, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-
APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1992-1993
TABLEAU 6 POPULATION PAR GROUPES D'AGE, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES, 1991-1999
TABLEAU 7 INFRACTIONS AU CODE CRIMINEL ET AUX LOIS ET RÈGLEMENTS (SAUF CIRCULATION), NOMBRE
RÉEL D'INFRACTIONS ET TAUX, SERVICES DE POLICE MUNICIPAUX, SÛRETÉ DU QUÉBEC ET
GENDARMERIE ROYALE DU CANADA, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC,
1997
TABLEAU 8 TAUX DE VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGALE, PAR CENT MILLE FEMMES, SELON L'AGE, RÉGION
DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1997
TABLEAU 9 L'INDICE DE DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE ÉLEVÉ SELON LE SEXE, L'AGE, ET QUELQUES
INDICATEURS LIÉS SIGNIFICATIVEMENTÀ L'INDICE, ENQUÊTE SOCIALE ET DE SANTÉ, RÉGION
DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1992-1993
TABLEAU 1 0 LES IDÉES SUICIDAIRES AU COURS DE LA VIE, AU COURS DES DOUZE DERNIERS MOIS ET LES
TENTATIVES DE SUICIDE (PARASUICIDES), CHEZ LES QUINZE ANS ET PLUS, ENQUÊTE SOCIALE
ET DE SANTÉ, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, 1992-1993
TABLEAU 1 1 NOMBRE ET TAUX COMPARATIF DE MORTALITÉ PAR SUICIDE POUR 100 000 PERSONNES,
SELON LE SEXE ET L'AGE, RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES ET LE QUÉBEC, MOYENNE
1995-1996-1997
TABLEAU 1 2 INDICE COMPARATIF DE MORTALITÉ PAR SUICIDE POUR 100 000 PERSONNES, SELON LES
MRCI RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPÀLACHES ET LE QUÉBEC, MOYENNE 1995-1996-1997
Cap wi/ LA M/RDB MMTALB (LA ^/M/M/IA W> C/wuwfeac.-APPALAJJWA
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Tableau 1
Répartition des enfants jamais mariés dans la famille de recensement des ménages privés, selon le nombre d'enfant et la structure de la famille,
région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1996
Type de familles Chaudière-Appalaches Ensemble du Québec nombre % nombre %
Total des familles avec au moins un enfant : 71 255 100,0 1 286130 100,0
Familles blparentales 58 070 81,5 976 875 76,0
1 enfant 20 370 35,1 382 420 39,1 2 enfants 25 035 43,1 . 419225 42,9 3 enfants et plus 12 665 21,8 175 230 17,9
Familles monoparentales .13185 18,5 309 255 24,0
chef féminin 10435 79,1 252435 81,6 1 enfant 6 380 61.1 156 535 62,0 2 enfants 3165 30,3 73 745 29,2 3 enfants et plus 890 8,5 22 155 8,8
chef masculin 2 750 20,9 50 820 18,4 1 enfant 1 865 67,8 39 200' 69.0 2 enfants 730 26,5 14 245 25,1 3 enfants et plus 155 5,6 3 375 5,9
Source : Statistique Canada. Recensement 1996, compilation spéciale préparée pour le Conseil du statut de la femme, Bureau de la statistique du Québec.
Production : RRSSS Chaudière-Appalaches. DSPPE (CSR/PE), 1999
-87-
CAP' MJA, la UI/RDÈ, MMLALB (LA JE/M/MAA MI CKAUAWM,'
&WWIAJ 1
Tableau 2
Familles monoparentales avec au moins un enfant de moins de 18 ans MRC de la région de la Chaudière-Appalaches et le Québec
1991 et 1996
1991 1996 Familles Familles
Familles avec Familles avec monoparentales enfants de monoparentales enfants de avec enfants de moins de 18 avec enfants de moins de moins de 18 ans ans moins de 18 ans 18 ans Variation
nb nb % nb nb % %
L'tslet 305 2 640 11,6 305 2 555 11,9 3,3 Montmagny 450 3 010 15,0 485 2 995 16,2 8,3 Bellechasse 390 3 910 10,0 420 3 725 11.3 13,0 Desjardins 1 125 6 660 : 16,9 1 235 6670 18,5 9,6 Les Chutes-de-la-Chaudière 1 365 11 450 11.9 1 800 12 220 14,7 23,6 Lotbinière 345 3 695 ' 9,3 480 3 740 12,8 ' 37,5 La Nouvelle-Beauce 285 3 460 8,2 405 3 490 11,6 40,9 Robert-Cliche 275 2 630 10,5 345 2 505 13,8 31,7 Des Etchemins 280 2 465 11,4 285 2 395 11.9 4,8 Beauce-Sartigan 880 6 530 13,5 970 6 530 14,9 10,2 L'Amiante 820 6260 13,1 840 5 665 14.8 13,2
Région de la Chaudière-Appalaches 6 520 52 710 12,4 7 570 52 490 14,4 16,6 Le Québec 166 615 928 800 17,9 194 135 947 060 20,5 14.3
Source : Statistique Canada, recensement 1996 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
-88-
Gap- wi/ (a tvo/nh, mmiaJU (LA jo/m/MOA w, Ck(uulwA~AppoLhdiAA
I wrwub
Tableau 3
Population de 15 ans ou plus ayant travaillé en 1995 surtout à temps plein et surtout à temps partiel, selon le sexe,
région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1996
Main-d'oeuvre
féminine Temps Temps plein partiel nombre % nombre %
Temps plein nombre %
Main-d'œuvre
masculine Temps partiel nombre %
Chaudière-Appalaches 54 760 65,8 28425 34,2
Le Québec 1 116 755 69,4 492 020 30,6
94 705 88,1 12 825 11,9
1 687 560 86,0 271455 14,0
Source : Statistique Canada. Recensement 1996, compilation spéciale préparée pour le Conseil du statut de la femme, Bureau de la statistique du Québec.
Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
-89-
Cap m la Mwfab trmdaJ/b Jjm* jx/m/riMA, mi ChaudiÀ/ib—Âpp<da/Jw^j^
AWWJÂJ 1
Tableau 4
Pourcentage de femmes âgées de 15 ans et plus, selon la catégorie professionnelle,
Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993
Catégorie professionnelle Chaudière-Appalaches Le Québec
Professionnelle et cadre supérieur 12,4 13,9
Cadre intermédiaire 13,4 17,6
Bureau et commerce 51,7 52,0
Contremaître 12,6 10,0
Ouvrière spécialisée 9,9 6,5
Source : Enquête sociale et de santé 1992-1993, compilation spéciale. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
-90-
Cdp> Vi/i/ la, WIMHB ME/rdaJb, (LA JFI/M/M/IA V/RU CHOAJ/LWM,—AppalactwA
ATVIWIA, Î
Tableau 5
Pourcentage de femmes âgées de 15 ans et plus, selon le niveau d'autonomie décisionnelle au travail,
Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec,
1992-1993
Niveau d'autonomie décisionnelle au travail Faible Élevé
Chaudière-Appalaches 58,0 42,1
Le Québec 57,3 42,7
Source : Enquête sociale et de santé, 1992-1993. Roy 1996: 44 et 146. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
-91 -
C(ip> wi/ la, \a/rdé, irwntale, Jm, jaMmM, w, Ckand^AA' 1
Tableau 6
Population par groupes d'âge, région de la Chaudière-Appalaches, 1991-1999
Gmurw rffl<w (Vfi an<: 7-11 ans 17-17 Ans 1A-94 nns Ans 3(W) ans 40-49 ans fifVfifl ans Rfï-fi4 ans fifi ans al + 18 ans et
•lus Total 1991 Hommes 16461 15410 17965 17646 15514 34100 27743 16691 7353 17734 136781 188617
Femmes 17713 14667 17188 16262 14786 32896 26458 16825 8120 23519 138866 188434 Total 36174 30077 35153 33908 30300 66996 54201 33516 15473 41253 275647 377051
1992 Hommes 18283 14928 18528 17740 14679 34223 28786 17039 7473 17993 137933 189672 Femmes 17532 14159 17624 16226 14016 32971 27438 17057 8281 24219 140208 189523 Total 35815 29087 36152 33966 28695 67194 56224 34096 15754 42212 278141 379195
1993 htommes 18106 14559 18601 18099 13859 34340 29526 17762 7407 18378 139371 190637 Femmes 17324 13637 17752 16555 13116 33011 28336 17511 8262 24958 141749 190462 Total 35430 28196 36353 34654 26975 67351 57862 35273 15669 43336 281120 381099
1994 Hommes 18023 13959 18772 18347 13228 34154 30420 18530 7337 18726 140742 191496 Femmes 17060 13280 17755 16880 12270 32833 29119 18223 8211 25612 143148 191243 Total 35083 27239 36527 35227 25498 66987 59539 36753 15548 44338 283890 382739
1995 Hommes 12735 13591 18544 18655 12653 33964 31151 19486 7309 19020 142238 192261 Femmes 12028 12807 17536 17191 11654 32424 29998 19038 8111 . 26266 144682 191964 Total 24763 26398 36080 35846 24307 66388 61149 38524 15420 45286 286920 384225
1996 Hommes 17540 13173 18347 18912 12474 33382 31688 20580 7367 19312 143715 192956 Femmes 16562 12499 17254 17434 11413 31808 30556 19894 7996 27019 146120 192597 Total 34102 25672 35601 36346 23887 65190 62244 40474 15363 46331 289835 385553
1997 Hommes 17343 12960 17947 19457 12374 32365 32230 21907 7297 19680 145310 193595 Femmes 16365 12333 16869 17768 11303 30942 31066 21051 7751 27712 147593 193143 Total 33708 25293 34816 37225 23677 63307 63296 42958 15048 47392 292903 386738
1998 Hommes 17060 12916 17345 20039 12400 31376 32695 23157 7337 19939 146943 194159 Femmes 16053 12298 16288 18243 11279 29846 31593 22189 7726 28275 149151 193647 Total 33113 25214 33633 38282 23679 61222 64288 45346 15063 48214 296094 387806
1999 Hommes 16734 13061 16785 20310 12470 30499 32981 24286 7627 20185 148358 194722 Femmes 15697 12259 15753 18548 11423 28748 31931 23327 7865 28733 150575 194083 Total 32431 25320 32538 38858 23893 59247 64912 47613 15492 46918 298933 388805
Source : BSQ, estimés et projections, version 1995 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
Cap yj/i/ la, ia/nlé, vwrdoli, cLa, jwm/rrw>, e/n, Cfimuàè/i&-~Âppalacfw» ATVTWXA 1
Tableau 7
Infractions au Code criminel et aux lois et règlements (sauf circulation), nombre réel d'infractions et taux,
services de police municipaux, Sûreté du Québec et Gendarmerie royale du Canada, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997
1997 Chaudière-Appalaches Le Québec
Nombre Taux%o Nombre Taux%o
Infractions 12 705 32,9 489 992 65,7
Crimes avec violence 1 067 2,8 45124 6,1 Homicides 1 0,0 123 0,0 Tentatives de meurtre 7 0,0 266 0,0
: / Voies de fait 950 2.5 35 469 4,8 / Enlèvements 2 0,0 102 0,0
J / Vols qualifiés 77 0,2 8171 1,1 LU / Autres infr. sexuelles 30 0,1 993 0,1
' Z / Crimes contre la propriété 7 661 19,8 296 458 39,8 S / Introd. par effraction 3 069 7,9 103 764 13,9 / Vols véhicules à moteur 1 065 2,8 51 518 6,9 U . / Vols de plus de 5000$ 61 0,2 3 939 0,5
! w / Vols de moins de 5000$ 3 466 9,0 137 237 18,4 111 \ O \ Autres crimes Code criminel 3 977 10,3 148 410 19,9 o y Recel 73 0,2 2 501 0,3 0
1 \ Fraudes 613 1,6 17 728 2,4 0
1 \ Prostitution 15 0,0 882 0,1 \ Jeux et paris 7 0,0 77 0,0 y Armes offensives 56 0,1 1 018 0,1 \ Vandalisme 1 823 4,7 58 323 7,8
Autres 1 390 3,6 67 881 9,1
* Ces taux sont calculés sur les estimés de population du BSQ. population totale. * Avant 1995, étalent dénombrés les vols de moins ou de plus de 1 000 $. Suite ô un changement au Code criminel, è partir du 15/02/1995. ce montant est porté à 5 000 $.
Nd : non disponible
Source : Ministère de la Sécurité publique. Criminalité et appTication des règlements de le circulation au Québec : statistiques
1997. figure 1.1, tableaux 1.1,1.3.1£ et 1.7. Tiré de Larose (1999) : 129. Portrait de la santé et du bien-être'Volet adaptation sociale, les toxicomanies.
Production : RRSSS Chaudière-Appalaches. DSPPE (CSR). 1999
-93-
CAJ> MA/ LŒ \AMH RRWRDOLB (LA JMMJIA M GH}AJJWUB~ÂPP<DAXÀFIA
ÂrvrwiA 1
Tableau 8
Taux de femmes victimes de violence conjugale, par cent mille femmes, selon l'âge,
région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1997
Catégories d'infractions 12-17 ans 18-24 ans 25-29 ans 30*39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ; 70 ans et
plus Total,
12 ans et plus
Meurtre ou tentative Chaudière-Appalaches 0,0
Le Québec 0.4 0.0
3.0 0,0
3.2 0.0 3.1
3.2 1.9
0.0 1.4
0.0
0.3 0.0
0.3 0,6
1.8
Agression sexuelle Chaudière-Appalaches 17.6
Le Québec ' 16.2 10.5 17.3
17.8 17.0
25.5 9.6
0.0 5.4
4,7 1,9
0.0
0.6
0.0 0,3
9.6 7.7
Vole de fait Chaudière-Appalaches 52,8
Le Québec 72.6 173.4 506,4
293,9 525.7
311,8 448,6
145.3 225,5
18,9 77,6
25.3 29J
5.2. 13,8
136,8 244,1
Enlèvement ou séquestration Chaudière-Appalaches 0,0
Le Québec -4,9 0.0 17.3
8.9 16,2
3.2 5.3.
0,0 2.4
0.0 2.6
0.0
0,3 0.0 0,0
1 . 2
5.3
Harcèlement criminel Chaudière-Appalaches 5.9
Le Québec 10.2 42.0
• 66.4 26.7 69.2
25.5 55.9
29.1 35.3
9.5 12,7
0,0 3.1
0.0 1.3
18.7 32.8
Proférer des menaces Chaudière-Appalaches 5,9
Le Québec 26.1 42,0 122.7
98.0 146.8
73,2 127,1
35.5 57.7
23.7 26.5
6.3 7.5
0,0 2.1
36,2 66,5
Total Chaudière-Appalaches 82,1
Le Québec 130.4 267.9 733,1
445,3 778,1
439.1 649.7
213.1 328,1
56.8 122.6
31.6 41,6
5.2 17.7
203,1 358,3
Avis : pour la région, les taux sont présentés à titre indicatif. En effet, les nombres sont particulièrement petits et donc sujets à de grandes variations d'une année à l'autre. Source : Isaacs 1998: 7-62 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
- 9 4 -
Cap' m la BAWL rrwrdah (LA jti/m/nwA n/n Ck(wAiÀ/IA~AppaladwA AMIvia J
Tableau 9
I L'indice de détresse psychologique élevé selon le sexe, l'âge,
et quelques indicateurs liés significativement à l'indice, Enquête sociale et de santé,
région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1987 et 1992-1993
Caractéristiques Chaudière-Appalaches Le Québec
Années 1987
Femmes Hommes
1992-1993 Femmes Hommes
Âge (1992-1993) 15 à 24 ans 30,6 25 à 44 ans 25,8 45 à 64 ans 30,1
65 ans et plus 14,5 *
Total 26,5
Satisfaction de la vie sociale... Non satisfaits de la vie sociale 58,2 60,4
Indice de soutien social... Faible 39,5 44,3
Perception de l'état de santé (femmes)...
Non satisfait 48,9 52,8
* : Coefficient de variation entre 15 et 25 %, interpréter, avec prudence.
. . . : et indice de détresse psychologique élevé.
Source : Enquête sociale et de santé, 1992-1993, Roy 1996 : 71, 72, 73,156 et ESS : 227. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
21,8 15,8
30,2 22,8
23,8 22,1
30,4 22,1
35.2
27,5
23,7
15,4
26.3
-95-
Gapr \u/v ta M/rda rrwrdalfi, cÙA ja/m/m/iA MI GfwMxliÀ/w,~AppalojJviA^^^ Anrwia 1
Tableau 10
Les Idées suicidaires au cours de la vie, au cours des douze derniers mois et les tentatives de suicide (parasuicjdesj, chez les quinze ans et plus,
Enquête sociale et de santé, région de la Chaudière-Appalaches et le Québec, 1992-1993
Indicateurs Chaudière-Appalaches Le Québec
Idées suicidaires au cours de la vie 9 ,0 8,2
Idées suicidaires au cours des 12 derniers
mois 3 ,9 3,9
Tentatives de suicides au cours de la vie 2 ,5 3,7
Source : Enquête sociale et de santé, 1992-1993, Roy 1996: 78,79, ESS :235, 240. Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR/PE), 1999
-96-
(?ap m la, XMÀà rrwnlalb CLM, -jo/m/nrm, w> ChcwAiM&~J^ Awrwub î
Tableau 11
Nombre et taiix comparatif de mortalité par suicide pour 100 000 personnes, selon le sexe et l'âge,
région de la Chaudière-Appalaches et le Québec moyenne 1995-1996-1997
Chaudière-Appalaches
Hommes Nombre Femmes Total
Taux standardisé Hommes Femmes Total
0-19 ans 5,7 1,0 - • 6,7 9,37 1,80 5,7
20-29 ans 11.3 2,7 14,0 45,49 12,18 29,6(+j
30-39 ans 17,3 6.3 23,7 52,75 -19,75 36,7f+;
40-49 ans 19,0 8.0 27,0 60,31 26,24 43.6C+; 50-59 ans 12,7 1,0 13,7 60,16 4,90 33,0f+;
60 et plus 13,0 3.3 16,3 48,38 9,80 27,0(+) Total 79,0 22,3 101,3 41,28 11.75 26,5(+;
Le Québec
Hommes Nombre Femmes Total Hommes
Taux standardisés Femmes Total
0-19 ans 92,7 24.7 117,3 9,06 2,59 5,9 20-29 ans 200,3 37,0 237,3 38,85 7,56 23,5 30-39 ans 283,7 64,3 348,0 42,57 9,81 26,4 40-49 ans 244,3 87,7 332,0 42,09 15,07 28,6 50-59 ans 141,7 47,0 188,7 35,18 11,43 23,2 60 et plus 138,0 33.7 171,7 26,73 5,01 14,3 Total 1100,7 294,3 1395,0 29,90 7,71 18,7
(+) : indique une différence significative entre la région et le Québec pour le groupe d'âge concerné.
Source : MSSS, fichier des décès Production : RRSSS Chaudière-Appalaches. DSPPE (CSR), 1999
-97-
Cap- tn/u (a, !ya/nJ& irwniaLi, (Lm, ^Q/m/m/zA, m, .Cfuwdiè/iA~Appalaclwb AfVfWIAj 1
Tableau 12
Indice comparat i f de mortal i té par suicide pour 100 000 personnes, se lon les M R C de la région de la Chaudière-Appalaches et le Québec
moyenne 1995-1996-1997
Nombre Taux brut Taux attendu ICM L'Islet 3,3 17,3 18,7 92,5 Montmagny 11.0 47,1 19,1 246,^ Bellechasse 9,3 31,6 18,6 170,4 Les Chutes-de-la-Chaudière 12,0 22,a 19,4 117,1 Desjardins 12,3 15,7 19,6 80,0 Lotbinière 7,3 26,8 18,8 143,0 La Nouvelle-Beauce 8,0 31,1 18,8 165,2 Robert-Cliche 4,3 23,2 18,6 124,7 Les Etchemins 4,0 21,9 18,6 117,3 Beauce-Sartigan 13,7 28,9 18,9 152,7 L'Amiante 16,0 35,7 19,1 187,1™ Chaudière-Appalaches 101,3 26,3 19.1 137,7™ Le Québec 1434,0 19,4 19,4 100,0
(+) : indique une différence significative entre.la région et le Québec pour le groupe d'âge concerné.
Source : MSSS, fichier des décès. Production.: RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
Annexe 2
La consultation de mars 1998
et les questions nominales
Caj> ta/b lev $a/rdâ irwnioJIji, doA> jwrMMh e/n CkduAiÀfiA~rAppaladvtb Arvrwia 2
ETUDE SUR LA SANTE MENTALE DES FEMMES EN CHAUDIÈRE-APPALACHES
PRÉSENTATION DE LA CONSULTATION ET DES QUESTIONS NOMINALES
C O N T E X T E D E LA D É M A R C H E - Une étude est actuellement en cours dans le but de circonscrire la problématique de la santé mentale chez les femmes âgées entré 18 et 65 ans de la région Chaudière-Appalaches. Cette étude vise également à mesurer l'ampleur des différents problèmes de santé mentale et les causes qui y sont associées, à déterminer les caractéristiques de ces femmes et enfin, à identifier les besoins de services en regard de leurs problèmes.
LA C O N S U L T A T I O N - Dans le cadre de la réalisation de cette étude, une consultation de groupe auprès d'intervenant(e)s et de femmes est prévue, soit un groupe par sous-région. Les éléments ressortis de ces consultations serviront à l'élaboration d'un questionnaire téléphonique auquel les femmes de la région seront appelées à répondre.
LA TGN - La technique utilisée pour effectuer cette consultation est la technique du groupe nominal. Cette technique regroupe un minimum de personnes; 15 personnes sont visées pour chacun des groupes en sous-région. Ces personnes seront appelées à répondre aux trois questions ci-jointes, tour à tour, par la présentation d'énoncés courts et compréhensibles, sans qu'il y ait discussion à court terme. Les énoncés des participantes seront reçus par l'animateur puis transcrits sur un tableau par la personne attitrée à cette fin. On procédera ainsi pour chacune des questions. Les différents énoncés, une fois regroupés, puis clarifiés, feront l'objet d'un vote. A la fin de cet exercice, toujours sous la direction de l'animateur, les résultats seront présentés et feront l'objet d'une discussion libre, ceci afin d'en discuter les résultats et de compléter la démarche. Cette technique est simple et déjà connue par plusieurs d'entre-vous. Toutefois, les règles décrites ci-dessus seront respectées avec rigueur. Le temps prévu de ces rencontres est d'une durée moyenne de deux heures.
Les questions ci-jointes sont acheminées aux participantes quelques jours avant les rencontres, compte tenu du temps restreint alloué à la consultation des groupes. Les personnes peuvent, si elles le désirent, consulter d'autres personnes de leur entourage sur les réponses qu'elles souhaitent fournir lors de la rencontre de groupe.
Questions nominales
• D'après vous, quels sont les principaux problèmes de santé mentale qui touchent les femmes de 18 à 65 ans de la région Chaudière-Appalaches ?
• D'après vous, quelles sont les causes de ces problèmes?
• D'après vous, quels services, ou quel type de support, auraient pu aider ces femmes ?
-101 -
Annexe 3
Lettre type d'invitation pour la consultation de
février 1999 et envoi postal
Cap iu/ir la, WSNH, nwrdah, (LA JMVFMA MI CkoAidiÀ/VB~ Âppata/JINA ATVTWXA, 5
L E T T R E T Y P E P R O P O S É E Le 1999
Objet : Convocation à une réunion à votre CLSC (recherche sur la santé mentale des femmes)
Madame,
En mars 1998, vous avez été invitée à participer à une consultation, avec un groupe de femmes, dans le cadre d'une recherche sur la santé mentale des femmes vivant sur le territoire de la région de la Chaudière-Appalaches.
Cette consultation s'est effectuée lors d'une rencontre au CLSC de votre territoire où, en appliquant la technique du groupe nominal, vous avez été invitée à identifier les principaux problèmes de santé mentale des femmes, les principales causes de ces problèmes, ainsi que
. les services requis pour répondre à leurs besoins.
Suite à cette consultation, une compilation des résultats s'est effectuée. Outre le fait que nous nous étions engagées à vous fournir sur papier, les. résultats de la consultation à laquelle vous avez participé, il nous reste une dernière démarche à effectuer avec vous qui est celle de donner un ordre d'importance aux problèmes et aux services qui ont été identifiés. De plus, il est important que cette démarche se fasse avec les mêmes personnes qui ont participées à la première rencontre afin de ne pas biaiser les résultats de la première consultation. .
Vous êtes donc cordialement invitée à une rencontre afin de compléter avec les autres femmes du groupe et l'animatrice en place le document qui a été préparé à cette fin et qui vous sera distribué le jour même. Cette rencontre se tiendra :
le février prochain, à la salle du CLSC.
Votre collaboration, comme votre présence, est très importante pour nous, puisqu'elle nous permettra de mener à bien une étude visant à développer de meilleurs services pour les femmes de la région. D'ici là, veuillez recevoir, Madame, nos salutations les plus distinguées.
NB : Pour toute information supplémentaire vous pouvez contacter : Mme
Tél.
-105-
RÉGIE RÉGIONALE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX CHAUDIÈRE-APPALACHES Ste-Marie le 23 février 99
Objet: Recherche sur la santé mentale des femmes
Madame,
Vous avez été invitée récemment par Mme Sandra Shee, du Conseil du Statut de la Femme, à une rencontre au CLSC Desjardins. Cette rencontre donnait suite à une première consultation, tenue en mars 1998, sur les principaux problèmes de santé mentale des femmes sur le territoire de votre sous-région, consultation en lien avec une recherche effectuée par la Direction de la santé publique, de la planification et de l'évaluation de la Régie régionale.
Comme le savez déjà, cette deuxième consultation devait porter sur une priorisation des problèmes des femmes et des besoins de services identifiés lors de la première rencontre en mars 1998. Puisque vous aviez signalé à Mme Shee votre impossibilité de vous rendre sur place le jour convenu, elle vous avait proposé de vous envoyer cette grille de priorisation afin que vous puissiez la compléter et la retourner par la poste.
Nous vous envoyons tel que convenu la grille de priorisation avec une lettre de retour pré-adressée. Cette grille comprend 2 sections dont une porte sur les problèmes de santé mentale et une autre sur les besoins de services identifiés. Les instructions sont différentes selon la section concernée. Nous vous invitons donc à lire attentivement les instructions qui se trouvent en début de chaque section soit en page 1 puis en page 7.
Pour la section 1, dont l'exemple est illustré en page 1, il est possible que vous puissiez inscrire 2 ou 3 fois le chiffre 1 pour le même problème de santé mentale, puisque les valeurs a, b, c, d sont mesurées de façon distincte. Par contre, pour la section 2 en page 7, le chiffre 1, par exemple, ne peut être utilisé qu'une seule fois par page.
Si toutefois vous êtes incertaine de bien comprendre comment il vous faut procéder, il me fera plaisir de vous donner toutes les informations requises par téléphone au numéro (418) 386-3363
Enfin, considérant le temps requis par la poste pour l'envoi et le retour, vous seriez aimable de nous retourner votre grille complétée le plus rapidement possible.
En vous remerciant à l'avance pour votre collaboration.
Diane Langlois Direction de la Santé Publique (418)386-3363
-106-
Annexe 4
La grille de priorisation
des problèmes de santé mentale
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 LES TROUBLES TRANSITOIRES DE SANTÉ MENTALE DES FEMMES RETENUS DANS LA
RÉGION DE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES, EXTRAIT DE LA GRILLE DE PRIORISATION,
1998
TABLEAU 2 LA GRILLE DE PRIORISATION DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE ET DES BESOINS
DE SERVICES
Cap WA la* \a/rd& mwtaJh, dab jx/m/rwiA o/n GkaA/Am&~ AppalaxJwb Arvrwia ^
Tableau 1
Les troubles transitoires de santé mentale des femmes retenus dans la région de la Chaudière-Appalaches,
extrait de la grille de priorisation, 1998
A - MANQUE D'ESTIME DE SOI Ce problème est généralement repérable par la présence de comportements chez une personne qui sont
manifestement associés à une piètre estime d'elle-même, à des pensées ou paroles dévalorisantes envers elle-
même ou encore à un manque fréquent de confiance en soi. Le manque d'estime de soi est souvent associé à divers
autres problèmes personnels, peut inciter ces personnes à tolérer des situations inacceptables ou irrespectueuses à
leur égard ou encore peut favoriser le développement de problèmes tel l'alcoolisme, etc..
B - STRESS / NERVOSITÉ Parmi les manifestations reliées à ce problème furent nommés les troubles du sommeil, la fatigue nerveuse, la
nervosité et l'incapacité d'une personne à bien gérer son stress.
C-VIOLENCE (victimes) Il est question ici de personnes victimes de la violence d'autrui qu'elle soit récente ou ancienne. La violence subie
peut être associée à un contexte de violence conjugale, de violence familiale ou encore à des circonstances de
violence sociale. Les manifestations de la violence peuvent être verbales, physiques, psychologiques ou sexuelles.
D - STRESS POST-TRAUMATIQUE Les problèmes qui ont été associés aux personnes victimes de traumatismes ou témoin d'un drame furent les
séquelles reliées à tout stress post-traumatique à la suite d'un incendie, d'un accident, d'un cataclysme naturel, d'un
conflit armé, d'un vol, etc..
E - ÉTATS ANXIEUX Les états anxieux font référence à différentes manifestations de l'anxiété. Les personnes anxieuses sont
constamment préoccupées et inquiètes. Un ensemble de situations extérieures peuvent provoquer des crises
d'anxiété ou d'angoisse. Ces crises proviennent d'un sentiment qu'un danger imminent peut survenir; elles sont
caractérisées par une crainte diffuse allant de l'inquiétude à la panique.
F - ÉTATS DÉPRESSIFS Les états dépressifs sont des troubles transitoires accompagnés de perte d'estime de soi, de sentiment d'isolement,
d'épuisement physique et psychologique. Généralement, ces états sont en réaction à des situations de vie difficile ou
à des crises situationnelles tels un deuil, une séparation, une perte d'emploi, un conflit familial, etc. Les états
dépressifs peuvent être accompagnés d'idées et de comportements suicidaires. On peut inclure parmi les états
dépressifs le syndrome prémenstruel, le syndrome post-partum, le « bum out », la détresse psychologique et
l'épuisement.
-109-
Cajy \u/b ta, vinA montait, <La, w, ChabudiÀM~Aj
AwwiAj ^
G - TROUBLES ALIMENTAIRES Les personnes souffrant de boulimie ou d'anorexie présentent des perturbations importantes de conduites
alimentaires lesquelles sont associées à une préoccupation exagérée du volume de leur corps et à l'utilisation de
produits diurétiques ou laxatifs pour tenter de maintenir le poids souhaité. La personne anorexique aura des
conduites visant à maintenir un poids nettement en dessous du poids minimal requis d'une personne et la personne
boulimique vivra des épisodes répétés de frénésie alimentaire suivis d'épisodes de jeûnes rigoureux.
H - TROUBLES PSYCHOSOMATIQUES Les troubles psychosomatiques se rapportent à des troubles physiques qui sont occasionnés, favorisés ou aggravés
par des problèmes psychiques de nature émotionnelle et affective.
I - TROUBLES OBSESSIFS / COMPULSIFS Les principaux troubles obsessifs / compulsifs qui ont été mentionnés furent les problèmes reliés au magasinage et
aux jeux. Les manies peuvent aussi être incluses dans les troubles obsessifs compulsifs tels : une propreté
excessive, se laver les mains fréquemment, le perfectionniste, etc. Les cas de jalousie maladive ont été également
mentionnés ici.
J - TROUBLES DE COMPORTEMENT Ont été énumérés parmi les troubles de comportement : le manque d'habileté sociale, les troubles d'agressivité et de
l'humeur et autres troubles reliés à la colère.
K - TROUBLES DE PANIQUE Les attaques de panique se manifestent par l'apparition brutale d'une appréhension, d'une crainte ou d'une terreur.
Ces attaques entraînent de l'anxiété et un sentiment de malaise intense. Les phobies ont également été énumérées
comme problème. Celles-ci sont des peurs persistantes d'un objet ou d'une situation. Les phobies peuvent entraîner
des réactions anxieuses immédiates jointes à un sentiment de panique.
L - TOXICOMANIE Ces problèmes englobent la consommation abusive d'alcool ou de drogues, la surconsommation de médicaments et
la polytoxicomanie (drogues, médicaments et alcool).
M - TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ Les troubles de la personnalité font référence à des traits de personnalité rigides et inadaptés lesquels sont
responsables de problèmes majeurs de fonctionnement personnel et social. Les traits de personnalité sont des
modalités selon lesquelles on perçoit ou on réagit aux autres et à soi-même.
N - DIFFICULTES D'ADAPTATION Les difficultés d'adaptation mentionnées touchaient principalement les crises situationnelles tels : les conflits
familiaux, les problèmes de couples, les situations de séparation ou de divorce, les problèmes avec les enfants, la
démotivation ou l'épuisement parental.
Source : Grille de priorisation des problèmes de santé mentale, annexe 2 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
-110-
TABLEAU 2
APPLICATION DES CRITÈRES DE PRIORISATION
POUR LA SECTION PORTANT SUR LES PROBLÈMES
DE SANTÉ MENTALE
SECTION 1
LES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE
Dans la section 1 de ce document sont énumérés les 14 problèmes de santé mentale identifiés lors des consultations tenues en mars 1998.
Une brève description des manifestations reliées à ces problèmes figure sous chacun d'entre eux ainsi qu'une échelle de mesure associée à 4 items d'évaluation. Il est question ici de l'ampleur du nombre de femmes touchées par le problème, de ses effets sur leur autonomie, de son impact sur leur environnement immédiat et sur la nécessité ou non qu'une intervention sur le problème débute à très court terme.
II s'agit donc de coter chacun de ces aspects, selon votre perception ou votre évaluation personnelle, en encerclant le chiffre correspondant au degré d'importance de ceux-ci en regard du problème mentionné. Le chiffre 1 étant le degré le plus élevé ou le plus important et le chiffre 5 le moins élevé.
EXEMPLE:
PROBLEME
Description
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme
1 2 3 4 5
1 2 3 4 5
1 2 3 4 5
1 .2 3 4 5
-111-
CAJ> iu/i/ ta, M/NIÉ, mmtatto (LA JA/M/MAK WW CK(WDWAA~ÂPPAJLA/JWA
AWIWIA ^
EXERCICE DE PRIORISATION DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE DES FEMMES
A - MANQUE D'ESTIME DE SOI
Description : Les personnes qui manquent d'estime de soi se perçoivent négativement, ont des pensées ou des paroles dévalorisantes envers elle-même ou encore manque de confiance en leurs capacités personnelles. Le manque d'estime de soi est souvent associé à divers autres problèmes personnels, peut inciter ces personnes à tolérer des situations inacceptables ou irrespectueuses à leur égard ou encore peut favoriser le développement de problèmes tel l'alcoolisme, etc.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
B - STRESS I NERVOSITÉ
Description : Parmi les manifestations reliées à ce problème furent nommées les troubles du sommeil, la fatigue nerveuse, la
nervosité et l'incapacité d'une personne à bien gérer son stress.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
C-VIOLENCE (victimes)
Description : Il est question ici de personnes victimes de la violence d'autrui qu'elle soit récente ou ancienne. La violence subie
peut être associée à un contexte de violence conjugale, de violence familiale ou encore à des circonstances de violence sociale.
Les manifestations de la violence peuvent être verbales, physiques, psychologiques ou sexuelles.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
Capr \UA la iwni/b mmlalb dab l<Q/m/nw» wi CfumdÀJèAa Âppala/JiQA Ân/rwia ^
D - STRESS POST-TRAUMATIQUE
Description : Les problèmes de stress post-traumatique qui ont été identifiés furent ceux conséquent à un accident, à un
incendie, à un cataclysme naturel, à un conflit armé, à un vol, etc. Ils peuvent aussi se manifester chez toute personne témoin
d'un drame.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
E - ETATS ANXIEUX
Description : Les états anxieux font référence à différentes manifestations de l'anxiété. Les personnes anxieuses sont
constamment préoccupées et inquiètes. Un ensemble de situations extérieures peuvent provoquer des crises d'anxiété ou
d'angoisse. Ces crises proviennent d'un sentiment qu'un danger imminent peut survenir; elles sont caractérisées par une crainte
diffuse allant de l'inquiétude à la panique.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
F - ETATS DEPRESSIFS
Description : Les états dépressifs sont des troubles transitoires accompagnés de perte d'estime de soi, de sentiment d'isolement,
d'épuisement physique et psychologique. Généralement, ces états sont en réaction à des situations de vie difficiles ou à des crises
situationnelles tels un deuil, une séparation, une perte d'emploi, un conflit familial, etc. Les états dépressifs peuvent être
accompagnés d'idées et de comportements suicidaires. On peut inclure parmi les états dépressifs le syndrome prémenstruel, le
syndrome post-partum, le bum out, la détresse psychologique et l'épuisement.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
CAP, SUA TA IA/RDÈ, FMRNLALB (LA J^/M/TRUTA E/RO APP<DA/JWA
Awrwifb 4
G - TROUBLES ALIMENTAIRES
Description : Les personnes souffrant de boulimie ou d'anorexie présentent des perturbations importantes de conduites
alimentaires lesquelles sont associées à une préoccupation exagérée du volume de leur corps et à l'utilisation de produits
diurétiques ou laxatifs pour tenter de maintenir le poids souhaité. La personne anorexique aura des conduites visant à maintenir un
poids nettement en dessous du poids minimal requis d'une personne et la personne boulimique vivra des épisodes répétés de
frénésie alimentaire suivis d'épisodes de jeûnes rigoureux.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
H - TROUBLES PSYCHOSOMATIQUES
Description : Les troubles psychosomatiques se rapportent à des troubles physiques qui sont occasionnés, favorisés ou aggravés
par des problèmes de nature émotionnelle ou affective.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5
I - TROUBLES OBSESSIFS / COMPULSIFS
Description : Les principaux troubles obsessifs / compulsifs qui ont été mentionnés furent les problèmes reliés au magasinage et
aux jeux. Les mantes peuvent aussi être incluses dans les troubles obsessifs compulsifs tels : une propreté excessive, se laver les
mains fréquemment, le perfectionnisme, etc. Les cas de jalousie maladive ont été également mentionnés ici.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
CAP M TA* \A/F\T& RRW/IBTAJU DOA> J/TAN/N\AA> WI CHA/UAM/WR~APPALO/JIV*
ATWTWIA 4
J - TROUBLES DE COMPORTEMENT
Description : Ont été énumérés parmi les troubles de comportement : le manque d'habileté sociale, les troubles d'agressivité et
de l'humeur et autres troubles reliés à la colère.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5
K - TROUBLES DE PANIQUE
Description : Les attaques de panique se manifestent par l'apparition brutale d'une appréhension, d'une crainte où d'une terreur.
Ces attaques entraînent de l'anxiété et un sentiment de malaise intense. Les phobies ont également été énumérées comme
problème. Celles-ci sont des peurs persistantes d'un objet ou d'une situation. Les phobies peuvent entraîner des réactions
anxieuses immédiates jointes à un.sentiment de panique.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
L-TOXICOMANIE
Description : Ces problèmes englobent la consommation abusive d'alcool ou de drogues, la surconsommation de médicaments et
la polytoxicomanie (drogues, médicaments et alcool).
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
Cap' MT/V (a IA/NA MMTAH (LA jtm/mxA MI CFUWAIÀ/IA~ ÂppalaJiQA AWWIAJ ^
M - TROUBLES DE LA PERSONNALITE
Description : Les troubles de la personnalité font référence à des traits de personnalité rigides et inadaptés lesquels sont responsables de problèmes majeurs de fonctionnement personnel et social. Les traits de personnalité sont des modalités selon lesquelles on perçoit ou on réagit aux autres et à soi-même.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
N - DIFFICULTES D'ADAPTATION
Description : Les difficultés d'adaptation mentionnées touchaient principalement les crises situationnelles tels : les conflits familiaux, les problèmes de couples, les situations de séparation ou de divorce, les problèmes avec les enfants, la démotivation ou l'épuisement parental.
a) Ampleur du nombre de femmes touchées par le problème 1 2 3 4 5 b) Effet du problème sur l'autonomie fonctionnelle de la femme 1 2 3 4 5 c) Impact du problème sur l'environnement social et familial de la femme 1 2 3 4 5 d) Nécessité qu'une intervention sur le problème débute à très court terme 1 2 3 4 5
Capr wi/ la, **a/rdto nwidolb deA, ^i/m/mM, e/n CkaMAiÀ/w,—ÂjypaldJiAA Awwm 4
SECTION 2
LES BESOINS DE SERVICES
Dans la section 2 sont inscrits les besoins de services identifiés pour les femmes. Ces services sont regroupés dans des pages différentes selon qu'il soit question d'amélioration souhaitée dans les services existants ou de leur accessibilité, de création de nouveaux services ou de nouveaux programmes de prévention, ou encore d'actions et d'orientations à privilégier.
Dans chacune des pages, à droite de la liste des services identifiés, figurent 2 colonnes. Toujours selon votre perception ou votre opinion personnelle, identifier dans la première colonne les 5 services qu'il y a lieu de privilégier par un crochet ( V ), puis indiquer ensuite dans la deuxième colonne, le rang ou l'ordre d'importance (1 à 5) que vous accordez à votre choix, le chiffre 1 étant le plus important.
EXEMPLE:
PROMOTION ET SENSIBILISATION
a) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence;
b) Démystifier les problèmes des femmes par l'information et la sensibilisation;
c) Combattre les stéréotypes et renforcer les bagages de la population;
d) Faire de la promotion auprès de la population en développant une approche par thématique;
e) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu (cibler des lieux pertinents, cibler des moyens concrets pour rejoindre la population);
f) Promouvoir la demande d'aide tout en démystifiant ou dédramatisant les situations problématiques;
g) Être pro-actifs dans le dépistage des problèmes, notamment les états dépressifs, afin d'éviter que les problèmes ne s'aggravent davantage;
h) Élaborer un programme visant la modification des valeurs sociales (standards de performance, standards de productivité, etc...);
i) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des femmes;
j) Promouvoir l'utilisation des médecines douces et en faciliter l'accès financier (formule à développer).
• R A N G
S 5
s 4
s 3
s 2
s 1
-117-
Gap> wi/ la, twrd/b wwrdabi, c J W M / M A A MI AppK^txAiiAi AIMVIA 4
BESOIN DE SERVICES IDENTIFIÉS I TYPE DE SUPPORT
DÉVELOPPEMENT DE SERVICES Y RANG
a) Développer des maisons d'hébergement et de dépannage en période de crise;
b) Développer des groupes de parole et d'information sur les droits des femmes;
c) Développer des groupes de support (anorexiques, boulimiques, agoraphobes);
d) Développer des services de répit parental;
e) Développer des services visant le développement des habiletés parentales;
f) Développer des ressources offrant une approche de type marrainage;
g) Offrir du transport en milieu rural;
h) Développer des ressources qui favorisent l'accès au marché du travail;
i) Développer un Centre de femmes dans la région;
j) Développer des services d'aide matérielle pour les plus démunis;
k) Créer une table de concertation sur les problèmes des femmes;
I) Développer des services pour les femmes de type « CENTRE MULTI-SERVICES »
-118-
Gap WA la w/nJt/B rrwrdaJk (LA jfi/M/RRVIA WJ Ghaudw/VB~AppahadwA A WIWIA
CONSOLIDATION ET AMÉLIORATION DE SERVICES S RANG
a) Améliorer le système de référence et l'appliquer réellement;
b) Faire des références rapides aux bonnes ressourcés et une évaluation adéquate;
c) Améliorer le support aux employées en milieu de travail;
d) Offrir des services d'accompagnement lors de référence d'un service à un autre;
e) Offrir un support immédiat avec suivi à moyen terme avec groupes d'entraide;
f) Engager plus d'intervenants pour répondre aux besoins en CLSC;
g) Consolider les ressources communautaires déjà existantes;
h) Augmenter l'information auprès des proches et des aidants naturels;
i) Augmenter les heures de services > soirs/fins de semaine;
j) Offrir davantage de thérapies professionnelles et de relation d'aide;
k) Augmenter les heures de services des lignes d'écoute;
I) Offrir davantage de thérapies sur le deuil avec suivi:
m) Que «CAVAC» déborde des actes criminels, mais s'ouvre sur l'accompagnement pour toutes démarches à la cour et consolider les ressources similaires;
n) Améliorer la concertation et la complémentarité des services;
o) En région et petits milieux : améliorer et garantir la confidentialité des services : bureau à un endroit stratégique; éviter identification de la cliente à l'intervenant à la place d'attente.
-119-
Gaj> su/i/ la, ba/nlto rrwrdala <La> jam/mtA vn, CfuwulmA^Appaia/JwA, ATVTWLQ, 4
APPROCHE SOUHAITÉE DANS LES SERVICES f RANG
a) Développer des interventions qui offrent de l'aide avant l'éclatement des crises;
b) Favoriser une approche globale dans les services (éviter multiples intervenants);
c) Travailler à éviter la stigmatisation à des groupes, à des problèmes par de la sensibilisation et autres moyens, notamment en milieu rural;
d) Sensibiliser les médecins pour qu'ils réfèrent et associent leur traitement médical à des services alternatifs, ceci avec un suivi concerté et multidisciplinaire;
e) Créer, concrétiser et consolider la solidarité entre les femmes;
f) Éviter les rapports de supériorité / infériorité dans les rapports thérapeutes / consultants et une approche culpabilisante (voir approche féministe);
g) Intégrer les valeurs spirituelles des femmes dans les démarches de service et de support;
h) Utiliser dés solutions alternatives à la médication (surmédicalisation);
i) Viser une information rapide, directe et transparente aux premières personnes concernées (femmes ) diagnostics, références;
j) Que les intervenants connaissent les services mutuels des uns et des autres en vue d'améliorer la continuité des. services et qu'ils n'invoquent pas la confidentialité pour éviter la collaboration entre intervenants.
- 1 2 0 -
Cap la wmhb rrwrdalb dte, jtm/rrwA m, Chaudw/w—AppaLuJifo ARVRWM 4
ACCESSIBILITÉ PES SERVICES / ORIENTATIONS J RANG
a) Éviter les limites territoriales des CLSC en milieu rural, car les gens évitent de consulter certains intervenants parce que tout le monde se connaît;
b) Sensibiliser les décideurs aux effets des coupures budgétaires dont l'augmentation des difficultés sociales et leur impact sur les femmes;
c) Développer des services adaptés aux besoins plutôt qu'à la bureaucratie;
d) Augmenter l'accessibilité des services en diminuant les contraintes bureaucratiques : trop de démarches; hiérarchie d'intervenants;
e) Viser l'équité intra-régionale dans le développement des services;
f) Que le réseau s'implique dans l'amélioration des programmes sociaux touchant les femmes et veille à ce que cesse le harcèlement des clientèles (Ex : Bien-être Social);
g) Que la Régie régionale travaille à susciter une éthique journalistique auprès des médias afin qu'ils n'enveniment pas certains problèmes (idées aux agresseurs, suicide, sentiment de victimisation des femmes);
h) Que la Régie régionale établisse un ratio sur le nombre d'intervenants requis selon la population desservie afin de mieux répondre aux demandes de services;
i) Que le système scolaire améliore ^accessibilité aux services éducatifs; j) Aller au devant ou vers les clientèles : se déplacer, décentraliser les services;
k) Être attentif aux besoins de la personne (on en donne plus que le client en demande ou pas assez face aux attentes);
I) Impliquer les hommes dans les recherches de solutions et de collaboration en ce qui a trait aux rôles et aux problèmes sociaux.
- 1 2 1 -
Cap ut/i la, ba/rdv, mwlaJb dy* j/wvmM* e/n C/WW/WM-jdjDpaiaoW^^^ rurwxjb
PROMOTION ET SENSIBILISA TION y RANG
a) Sensibiliser davantage la population sur les problèmes des femmes dont celui de la violence;
b) Démystifier les problèmes des femmes par l'information et la sensibilisation;
c) Combattre les stéréotypes et renforcer les bagages de la population;
d) Faire de la promotion auprès de la population en développant une approche par thématique;
e) Promouvoir les services existants et en faire connaître leur forme et leur contenu (cibler des lieux pertinents, cibler des moyens concrets pour rejoindre la population);
f) Promouvoir la demande d'aide tout en démystifiant ou dédramatisant les situations problématiques;
g) Être pro-actifs dans le dépistage des problèmes, notamment les états dépressifs, afin d'éviter que les problèmes ne s'aggravent davantage;
h) Élaborer un programme visant la modification des valeurs sociales (standards de performance, standards de productivité, etc ...);
i) Accentuer l'information, la prévention et la formation pour augmenter le pouvoir et le potentiel des femmes;
j) Promouvoir l'utilisation des médecines douces et en faciliter l'accès financier (formule à développer).
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Annexe 5
Une estimation des troubles mentaux,
région du Bas-Saint-Laurent
L I S T E D E S T A B L E A U X
T A B L E A U 1 ESTIMATION DE LA PRÉVALENCE DES TROUBLES MENTAUX, POPULATION GÉNÉRALE ET DES FEMMES
ET PÉRIODE, RÉGION DU BAS-SAINT-LAURENT, 1992-1993
T A B L E A U 2 ESTIMATION DE L'ENSEMBLE DES TROUBLES MENTAUX CHEZ LES FEMMES, SELON LE GROUPE
D'AGE ET LA PÉRIODE, RÉGION DU BAS-SAINT-LAURENT, 1992-1993
T A B L E A U 3 ESTIMATION DU NOMBRE DE TROUBLES MENTAUX PAR INDIVIDU, SELON LA PÉRIODE, RÉGION DU
BAS-SAINT-LAURENT, 1992-1993
T A B L E A U 4 ESTIMATION DES TROUBLES MENTAUX DES FEMMES, SELON LA PÉRIODE, RÉGION DU BAS-SAINT-
LAURENT, 1992-1993
Cap' wi la bamfa, wwrdaSb (Lb ja/m/mM, w* Cfimulma~Âj
ÀtvrwiA 5
Une estimation des troubles mentaux
En 1992-1993, lé région du Bas-Saint-Laurent entreprenait, à titre expérimental62, une enquête visant l'estimation des prévalences (à vie et pour une année) des problèmes de santé mentale dans cette région avec un sous échantillon de l'ESS, comprenant 523 personnes63 âgées de 15 ans et plus vivant dans 305 ménages privés64. Cette enquête fut jumelée avec celle de l'Enquête sociale et de santé (ESS) qui s'effectuait alors dans la région. L'instrument utilisé pour la collecte des données fut le u Computer Assisted Diagnostic Interviewer Schedule (C-DIS)65 " lequel peut répertorier certains troubles mentaux du DSM-111-R et constitue ainsi un outil diagnostic populationnel des troubles mentaux. Dans cette annexe sont repris quelques-uns des faits saillants de l'étude, la seule disponible sur ce sujet au Québec, afin de mettre en lumière l'ampleur des troubles mentaux susceptible de toucher les individus d'une population donnée.
Il y a lieu de signaler préalablement qu'une tentative a été faite d'appliquer l'estimation de la prévalence des troubles mentaux de la région du Bas-Saint-Laurent (Légaré 1995) à la région de la Chaudière-Appalaches, d'autant plus que nous ne disposons d'aucune étude régionale sur les troubles mentaux avant la prochaine Enquête sociale et de santé (1998, à venir). Par ailleurs, les estimations qui s'en dégageaient se devaient d'être utilisées avec prudence et davantage servir à titre indicatif qu'à titre d'estimations réelles. Après vérification (chi carré et intervalles de confiance), il est apparu que les populations étaient significativement différentes selon le critère d'âge. Aussi, ne seront repris dans ce chapitre que les résultats de la région du Bas-Saint-Laurent valides pour cet échantillon ainsi que pour une part de sa région66. Cet exercice ayant pour but de démontrer l'ordre de l'ampleur des problèmes de santé mentale qui ont été recensés.
On retient que de nombreuses études ont démontré des liens significatifs entre les troubles mentaux et certaines caractéristiques socio-économiques notamment l'âge et le sexe, l'occupation, le statut civil, la scolarité et le revenu. Pour sa part, l'enquête de Santé Québec de 1987 associait le niveau de détresse psychologique au sexe, aux personnes moins scolarisées de même qu'à l'inactivité et au faible revenu (Légaré 1995:6).
Ainsi, dans le cas de la région du Bas-Saint-Laurent, on remarque que l'estimation de la prévalence (1992-1993) pour l'ensemble des troubles mentaux répertoriés serait de 27,1 % à vie alors qu'elle se situe à 14,5 sur une période d'un an (tableau suivant). Comme les estimations s'avèrent plus précises sur les
62 En effet, il s'agit de la seule étude de ce type disponible au Québec et la seconde au Canada. 63 Ce sous échantillon de l'ESS fut déterminé de type d'échantillon en grappe stratifié pour la région (Légaré 1995: 21). 64 Selon la définition de Statistique Canada, « correspond à l'ensemble des individus demeurant de façon permanente à l'intérieur
d'une unité d'habitation (logement, maison). Un ménage peut compter une ou plusieurs personnes. » (Légaré 1995 : 21). Cependant, sont exclus les réserves indiennes, les CHSLD, les Centres d'accueil, les prisons et autres lieux d'hébergement collectifs.
65 Cet instrument fut développé à Baltimore puis traduit par Blouin en 1991 et enfin validé pour cette enquête (Légaré 1995 : 18-20). Comme limites il est souligné qu'il ne s'agit pas d'un instrument de diagnostic médical et qu'il peut-être moins sensible en début de maladie (symptômes plus diffus). Enfin, il ne retient que les diagnostics les plus courants dans une population.
66 En effet, étaient excluent de l'échantillon certaines populations susceptibles de connaître des troubles mentaux (ex. prisonniers, clientèle hospitalisée ou en Centre d'accueil, etc..)
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Cap wt/ la ba/rifa, mvrda!b,_(bb ja/m/nm, w, Chaudw/M' Awiwra 5
12 mois précédant l'enquête, notons que l'ensemble des estimations de prévalence sur cette période sont similaires pour les hommes et pour les femmes (respectivement 14,5 et 14,6).
Tableau 1 Estimation1 de la prévalence des troubles mentaux,
population générale67 et des femmes et période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993
Prévatence, Prévalence, population du pour les femmes,du
Bas-St-Laurent Bas-St-Laurent
Troubles couverts % % A vie 1 an À vie 1 an
Total, ensemble des troubles couverts 27,1 14.5 23,2 14,6
Troubles affectifs Épisode dépressif majeur Dysthymic Manie
10,5 7,8 2,8 0,2
6.4 3.4 2.8 0.0
14,1 9,3
Troubles anxieux Trouble obsessionnel compulsif Troubles phobiques Trouble de somatisation Trouble panique
6,3 0,5 5,6 0.0 0,5
3.5 0.5 2.7 0.0 0.4
9.2 5,7
Abus/dépendance à l'alcool ,12.6 5.2 2,8 1.2
Abus/dépendance aux drogues 1.8 0,8
Personnalité antisociale 0.4 0.4
Autres troubles Anorexie mentale Trouble schizophrénique Trouble schizophréniforme Jeu pathologique
0.6 0.0 0.3 0.0 0.4
0.3 0,0 0.3
, 0.0 0.0
Trouble cognltif 0.3 0.3
Pour la population du Bas-Saint-Laurent, l'observation de la prévalence à vie révèle que ce sont surtout l'abus et la dépendance à l'alcool (12,6 %) et les troubles affectifs qui prédominent88 (10,5 %), suivis par les troubles anxieux69 (6,3 %). Les autres troubles s'avèrent beaucoup moins fréquents. Cependant, pour les femmes, ce sont davantage les troubles affectifs et anxieux qui prédominent (14,1 % et 9,2 %).
67 Toujours excluant certains éléments de celle-ci (voir méthodologie et notes précédentes). 68 Avec une majeure en ce qui a trait aux épisodes dépressifs (7,8).
69 Avec une majeure en ce qui a trait aux troubles phobiques (5,6 %).
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Caj> wî/ la rrwntah, chù j/wvnwir vn, Ckcwdma^AppolachtA AIVRWUB 5
La prévalence annuelle, pour sa part, offre un portrait quelque peu différent. Les troubles affectifs prédominent70 (6,4 %) suivis par l'abus et la dépendance à l'alcool (5,2 %) puis les troubles anxieux71
(3,5 %). Les autres troubles demeurent ici encore beaucoup moins fréquents (cf. tableau précédent). Pour les femmes, ce sont toujours les troubles affectifs (9,3 %), suivis par les troubles anxieux (5,7 %) qui sont les plus fréquents. Enfin, les troubles liés à l'alcool sont significativement moindres pour les femmes que pour les hommes.
Toujours selon cette enquête, tant pour les estimations de prévalence à vie qu'annuelle, ce seraient les femmes âgées de 45 à 64 ans qui se démarquent comme déclarant les plus fortes proportions de troubles mentaux.
Tableau 2 Estimation1 de l'ensemble des troubles mentaux chez les femmes,
selon le groupe d'âge et la période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993
Prévalence, chez les femmes du Bas-St-Laurent
% Groupes d'âge À vie 1 an
15-24 ans 25-44 ans 45-64 ans 65 ans et +
14,7 14,7 23.1 12,8 30.2 20,3 20,9 9,8
Tous les âges 23,2 14,6
1 Échantillon de 523 personnes réparties dans 305 ménages privés du Bas Saint-Laurent
Source : adaptation de Légaré 1995 : 74 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
Bien qu'une majorité de l'échantillon de la population ne déclare aucun problème de troubles mentaux, il n'en demeure pas moins qu'on retrouve une estimation de la prévalence annuelle de 12 % chez ceux qui auraient un seul de ces troubles et près d'une personne sur cinquante qui en aurait deux ou plus (tableau suivant).
70 Avec une majeure en ce qui a trait aux épisodes dépressifs (7,8). 71 Avec une majeure en ce qui a trait aux troubles phobiques (5,6 %).
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Cap, la tia/nh, rrwrdalb <LQA je/MMEA vn —
Aiyrm/iÂj 5
Tableau 3 Estimation1 du nombre de troubles mentaux par individu,
selon la période, région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993
Prévalence, par Individu, population du Bas-St-Laurent
% À vie 1 an
Aucun trouble 72,9 85,5 Un trouble 22,1 12.6 Deux troubles ou plus 5 1,9
1 Échantillon de 523 personnes réparties dans 305 ménages privés du Bas Saint-Laurent
Source : adaptation de Légaré 1995: 37 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
Ainsi que mentionné précédemment, ce sont en ordre, tant pour les estimations à vie qu'annuelles, les troubles affectifs qui prédominent chez les femmes, suivis par les troubles anxieux et enfin, et de loin, par la dépendance à l'alcool.
Tableau 4 Estimation1 des troubles mentaux des femmes, selon la période,
région du Bas-Saint-Laurent, 1992-1993
Estimation de la prévalence, femmes, région du Bas-St-Laurent
% À vie 1 an
Troubles affectifs 14,1 9,3
Troubles anxieux 9,2 5,7
Abus/dépendance à l'alcool 2,8 1.2
Total des troubles 23,2. 14,6
1 Échantillon de 523 personnes réparties dans 305 ménages privés du Bas Saint-LaurenL
Source : adaptation de Légaré 1995:40-41 Production : RRSSS Chaudière-Appalaches, DSPPE (CSR), 1999
Ainsi, on retient que les estimations de prévalence annuelle pour les femmes touchent surtout celles âgées de 45 à 64 ans et que ce sont surtout pour les troubles affectifs (dont principalement les épisodes dépressifs) suivis par les troubles anxieux qu'elles sont particulièrement concernées. Enfin, si certaines estimations sont plus faibles (ex. deux troubles ou plus), elles affectent néanmoins, potentiellement, un nombre appréciable de personnes.
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C 13,951 E-2958 Ex.2 L a n g l o i s , Diane
La rosê , Lucie" e t aT. CAP__s_ur_la s a n t é menta le des femmes en Chaudière-Appalaches : l e s p r o -M i m a s e t l a s J i e s j i m s expximas-
DATÏ NOM
C 13,951 Ex.2
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