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Chapitre 5: Émotion et expression non verbale
PSYC 0030-1: Psychologie des émotions2ième année Baccalauréat
Blairy Sylvie, Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education
Les expressions faciales des émotions
Le sourire de la joie - le froncement des sourcils dans la colère – les grimances du dégoût.
contraction de nombreux muscles faciaux par des nerfs moteurs
Le système moteur sous-cortical et le système moteur cortical
Expression faciale volontaire – expression faciale spontanée
Relation entre expression faciale et émotion
comportement participant au déclenchement du processus émotionnel
comportement servant à la communication des états émotionnels et des intentions
Les expressions faciales des émotions
le rôle de l’expression faciale dans la genèse de l’émotion
L’ hypothèse de la rétro-action faciale (facial feedback)
La double relation entre le visage et l’expérience émotionnelle est bien connue:
Hypothèse de la rétroaction faciale
Darwin (1872) James ( 1884)Tomkins (1962, 1980) Izard (1971) Ekman (1973)Rôle central du visage dans l’expérience
émotionnelle
Hennenlotter (2009). Etude fMRI.
Hypothèse controversée.Buck (1985)Fridlund (1991)
Hypothèse de la rétroaction faciale
Définition de Lanzetta & McHugo (1989)Si le patron musculaire facial contribue causalement à
l’expérience subjective d’une émotion, alors la production d’une expression faciale ou sa modulation influencera l’expérience subjective émotionnelle.
Trois hypothèses sur le rôle causal (spécifications différentes du rôle)
Hypothèse de la nécessité Hypothèse de la suffisance Hypothèse de la continuité
Hypothèse de la rétroaction faciale
Etude de Keillor, Banet, Crucian, Kortenkamp et Heilman (2002)
Femme avec une paralysie faciale totale exposée à 42 diapositives de l’IAPS (Lang, 1997).
Hypothèse de la nécessité
Hypothèse de la continuité
Lanzetta, Cartwright-Smith et Kleck (1974)
Inhiber ou exagérer la réaction faciale Anticipation et réception d’un choc électrique qui varie en intensité réduire expression de souffrance (juges ne puissent pas évaluer l’intensité du choc) exagérer l’expression de souffrance (juges puissent penser que le sujet souffre fortement)
VD:Mesure de l’expérience subjectiveRED
Résultats en faveur de l’hypothèse de la continuité
Hypothèse de la continuité
Ceschi et Scherrer (2001)
Etude avec 64 enfants âgés de 7 à 10 ans
Sketches joués par un clown
VD: expression faciale codée avec le FACS rapport verbal du sentiment émotionnel ressenti
Hypothèse de la continuité
Simulation d’un sourire:
Tenir un crayon dans la bouche, en le pinçant entre les dents et en évitant que les lèvres ne touchent le crayon.
Strack, Martin et Stepper (1988)
Hypothèse de la continuité
Inhibition du sourire:
Tenir un crayon dans la bouche, entre les lèvres en évitant qu’il ne touche les dents.
Strack, Martin et Stepper (1988)
Information donnée aux sujetsIl s’agit d’une étude destinée à recueillir de l’information sur les difficultés rencontrées par les personnes handicapées lorsqu’elles sont amenées à remplir un questionnaire.
Tâche à réaliserVisionner et évaluer le côté amusant de 4 dessins animésÉvaluer leur propre état émotionnel subjectif
RésultatsLes sujets qui ont simulé un sourire évaluent les dessins animés comme plus plaisants que ceux dont le sourire est inhibérapportent avoir des sentiments émotionnels plus forts
Hypothèse de la continuité
Strack, Martin et Stepper (1988)
Hypothèse de la continuité
Soussignan (2002)
Utilise la même méthode que Strack et al. (1988)
Utilise des clips positifs et négatifs
L’effet modulateur a été démontré uniquement dans la condition positive.
Hypothèse de la continuité
Ito et al. (2006)
Teste si l’expression faciale peut moduler des biais raciaux implicites
Utilise la même méthode que Strack et al; (1988)
Les participants visionnent des visages d’individus blancs et d’individus noirs.
Mesure des biais raciaux via Implicit Association Test (IAT)
Résultats en faveur de l’effet de la rétroaction faciale
Hypothèse de la continuité/suffisance
Dimberg et al. (2011)
La technique de l’action faciale volontaire (Dimberg, 2002)
Expression naturelle contrairement à la méthode utilisée par Strack et al. (1988) - Laird (1974) – Tourangeau et Ellsworth (1979)
Les sujets ne sont pas conscients du véritable objectif de l’étude. Temps de l’expression (critiques Laird, 1974).
Phase 1: soulever les joues à chaque imagePhase 2: froncer les sourcils à chaque image
12 images: 4 joie – 4 colère – 4 neutre
Evaluation de l’aspect plaisant et déplaisant du stimulus
Hess, Kappas, Mc Hugo, Lanzetta et Kleck (1992)
Différences individuelles dans l’évaluation des stimuli inducteurs d’émotion
Teste en même temps l’hypothèse de la suffisance et celle de la continuité
Joie-tristesse-colère et tranquillité
Technique d’induction d’émotion: imagerie mentale « se souvenir d’un épisode de sa vie durant lequel il a éprouvé… »
Hypothèse de la suffisance
Hess, Kappas, Mc Hugo, Lanzetta et Kleck (1992)
Le sujet doit réaliser 3 tâches différentesRessentir les 4 émotionsExprimer les émotions en essayant de ne pas les ressentirExprimer clairement et ressentir et les 4 émotions
Etat émotionnel demandé: le sujet presse un bouton pour le signaler
Enregistrement du temps de latenceREDRCEMG de 4 sites faciauxExpérience émotionnelle subjective
Hypothèse de la suffisance
Hess, Kappas, Mc Hugo, Lanzetta et Kleck (1992)
Temps de latence (TL): Comparaison des conditions
Hypothèse de la suffisanceDans la condition exprimer en essayant de ne pas ressentir: les sujets devraient
quand même ressentir le sentiment émotionnel associé à l’expression
Hypothèse de la suffisance
Résultat: Dans la condition exprimer en essayant de ne pas ressentir , les sujets ont rapporté avoir ressenti le sentiment émotionnel associé à l’expression.
Résultat en faveur de l’hypothèse de la suffisance
Hypothèse de la suffisance
Dimberg et al. (2011)
La technique de l’action faciale volontaire (Dimberg, 2002)
Phase 1: soulever les joues à chaque imagePhase 2: froncer les sourcils à chaque image
12 images: 4 joie – 4 colère – 4 neutre
Evaluation de l’aspect plaisant et déplaisant du stimulus
Visages neutres: sourire vs froncement des sourcils. Pas de différences.
Résultats pas en faveur de l’hypothèse de la suffisance.
Confirmation de l’hypothèse? Les avis sont mitigés
Rapports de méta-analyses sur la rétro-action faciale (Manstead, 1988; Matsumoto, 1987):
Bon support pour l’hypothèse de la continuité
11,76% le total de la variance de l’expérience émotionnelle rapportée qui peut être attribuée à l’expression faciale.
Hypothèse de la rétroaction faciale
Quelle est la nature de l’information provenant du visage?
Comment cette information crée-t-elle l’expérience émotionnelle?
Deux mécanismes Des processus cognitifs sont responsables de cet effet: la
perception de sa propre expression faciale génère l’émotion (Bem, 1967, 1972; Laird, 1974, 1984)
La médiation cognitive n’est pas nécessaire, les mécanismes physiologiques sont suffisants pour générer les réactions affectives. La conscience de l’expression n’est pas nécessaire (Ekman et al., 1983; Izard, 1977; Tomkins, 1962).
Toutefois, Il n’existe pas une zone unique du cerveau dédiée à des programmes affectifs innés
Les mécanismes de la rétroaction faciale
Quelle est la nature de l’information provenant du visage?
Comment cette information crée-t-elle l’expérience émotionnelle?
Expérience de Strack et al. (1988): les sujets n’ont pas conscience de la signification émotionnelle de leur expressions
Les mécanismes de la rétroaction faciale
Résultats en faveur de l’hypothèse de la continuité.
Ils suggèrent que les processus cognitifs impliqués dans la reconnaissance de la signification émotionnelle d’une expression faciale ne sont pas nécessaires pour influencer l’expérience émotionnelle subjective.
Dans cette étude, des mécanismes moteurs physiologiques semblent être responsables des effets de la rétroaction faciale
Les mécanismes de la rétroaction faciale
Expérience de Strack et al. (1988)
Application clinique de la perspective théorique de Bem
Expérience de chercheurs japonais avec des femmes souffrantde dépression profonde (cf. Philippot, 2007)
Données en faveur de la théorie de l’auto-perception
Les mécanismes de la rétroaction faciale
D’autres phénomènes de rétro-action: la rétroaction posturale et la rétro-action respiratoire
la rétro-action posturale
la rétro-action respiratoire
Expérience de Stepper & Strack (1993)
Recherches dans différents laboratoires et à chaque fois des effets semblables aux effets de rétro-action faciales ont été observés
Expériences de Philippot, Chapelle & Blairy (2002)
Expérience de Bourgeois, Couture, Herrera, Blairy, Hess et Philippot (1995)
L’expression vocale
L’expression vocale des émotions
Darwin (1872)Moins étudiée que les efe
mêmes sujets de recherche: encodage et décodage de l ’émotion
difficultés dans la mesure des paramètres vocauxdifficultés d ’enregistrement des comportements vocaux dans
des contextes naturels
La manipulation des composantes vocales pour confectionner et manipuler des stimuli vocaux est difficile (Kappas et al., 1991)
La rétroaction vocale
le comportement vocal contribue au déroulement de l’émotion
(Hatfield, Cacioppo et Rapson, 1994)
Effet modulateur comparable à celui de la rétroaction faciale
donne du poids à l ’hypothèse de l ’intervention de l ’ensemble du système expressif émotionnel dans la mécanique de l ’émotion
L ’encodage des expressions vocales émotionnelles
Les états émotionnels affectent le système vocal
Les paramètres acoustiques utilisés Scherer (1989):
la forcela hauteur et ses variationsle tempo
Emotion Hauteur/niveau Hauteur/variabilité Force TempoJoie Elevé Forte Elevée RapideColère Elevé Forte Elevée RapidePeur Elevé Forte ? RapideMépris Bas ? Elevée LentEnnui Bas ? Faible LentTristesse Bas Petite Faible Lent
Indicateurs vocaux des états émotionnels
D’après Scherer (1989)
Le décodage des expressions vocales
La voix peut générer des informations concernant l ’état émotionnel.
Les stimuli utilisés varientmotssyllabes sans significationsextraits de texte et même de conversations complètes
Notre acuité de reconnaissance de la catégorie émotionnelle peut aller jusqu ’à 60% (catégories usuelles en expressions faciales)
Les stimuli employés sont des simulations (sons synthétisés) La validité écologique est sujette aux critiques
Étude de la voix en psychopathologie
Dépressions et schizophrénies
le niveau d ’intensité de la voix est réduitmonotonie de la voix (pas de chute en fin de phrase)le tempo est lent dû à la lenteur d ’articulation et à la durée
des pausesObservations cliniques
caractéristiques trop vagues pour être utilisées comme critères diagnostiques
L’expression faciale et la communication des émotions
J’espère que tout va bien pour toi
J’espère que tout va bien pour toi !
Les manifestations émotionnelles reflet direct d’un état émotionnel (expression
spontanée) est médiatisée par des règles de manifestation,
règles d ’expressivité (display rules)- expression volontaire, contrôlée.
Les processus de décodage est une appréhension directe de l ’état émotionnel
de l ’autre est médiatisé par des règles de décodage
(connaissances du récepteur à propos de la situation de l ’émetteur). Les attentes.
Les processus de communication non verbale
Est ce que les expressions faciales émotionnelles sont les mêmes pour tous les membres
de l ’espèce humaine ?
Darwin (1872) « The Expression of Emotions in Man and Animals »
Les problèmes méthodologiques des études de Darwin (la formulation des questions)
Les recherches en sciences sociales entre 1920 et 1960
Les recherches dans les années 70. Ekman et Friesen (1971); Izard (1971).
Les méthodes utilisées
La méthode des composantesPermet l’étude des composantes des expressions
faciales émotionnelles. Facial Action Coding System (FACS) Paul Ekman
La méthode des jugesPermet de déterminer si l’expression émotionnelle est
universellement produite.
Ekman, Sorenson et Friesen (1969)Photographies d ’efe à des étudiants américains, japonais,
brésiliens, chiliens et argentins. 30 photographies –14 personnes-6 émotions (joie, tristesse, colère, peur, surprise et dégoût)
Pour chaque photo, choisir le terme émotionnel qui convient le mieux à l ’expression faciale.
Izard (1968)Sujets appartenant à 9 pays: États-unis, Angleterre, Allemagne, Suède, France, Suisse, Grèce, Japon et divers nations d ’Afrique. Huit émotions (excitation, joie, surprise, angoisse, dégoût, colère, honte, peur)
Ekman et Friesen (1971)
Habitants de Nouvelle-Guinée (n=189), aucun contact avec des missionnaires ou des commerçants, ne comprenant ni ne parlant l’anglais. Groupe découvert depuis 14 ans.
MéthodePhotographies de visages avec une efeHistoires simples dont le contenu exprime une émotion3 photographies pour chaque histoire
Peu d’erreur dans les associations - Confusion peur - surprise
Filmés + présentation de leurs visages à des sujets USA
Aucune difficulté à reconnaître les émotions - Confusion peur - surprise
Quelques conclusions
Les individus posent pour exprimer une émotion.Comportements spontanés
La nature des mécanismes assurant cette universalité apparente reste toutefois à préciser
Ce qui peut varier en fonction des cultures se sont les règles d’expression
sexe, âge, rôle, contexte social
Les critiques émises par Russell (1994)
analyse la méthodologie des recherchesprétend qu’il faut nuancer très fortement la thèse de
l ’universalité l ’utilisation d’étudiants universitaires la nature et le choix de ces stimuli la méthode de présentation des stimuli faciauxle jugement émotionnel d ’expression faciale dépend de la
présentation préalable d’autres expressions.
la procédure de collecte des réponses: choix forcé à partir d’une liste imposée et restreintes de termes indiquant des catégories émotionnelles
Boucher & Carlson (1980) Reconnaissance par chance: la probabilité avec laquelle un
terme émotionnel est sélectionné par chance dans une liste de 6 termes est de 16.6%
Les réactions vigoureuses d’ Ekman (1994)
Les scores de reconnaissance à l’intérieur et au travers des cultures sont supérieurs aux scores « chance »
Les études de Frank et Stennett (2001): est-ce que la méthode du choix forcé crée artificiellement un accord entre les observateurs?
Terme correct inclus –exclus + « aucun terme »6 émotions de base et 4 autres termes plausibles (ex:
excitation)
Quelle est l’importance de la culture dans la reconnaissance des expressions ?
Devons-nous conclure des études sur l’universalité des expressions faciales émotionnelles que toutes les expressions faciales sont innées?
NON
1. Le niveau d’exactitude, même s’il est supérieur à la chance, varie avec la culture
Elfenbein & Ambady (2002) Haidt & Keltner (1999)
Importance de la culture
Les cultures occidentales : 78-95 %Les cultures non-occidentales: 63-90%Les cultures isolées: 30-95%
Données de Ekman (1973)
2. Le biais “ avantage in-group”
3. Les display rules (3 règles fondamentales selon Ekman)
Théorie neuroculturelle d’Ekman (1972, 1994): place importante aux dimensions culturelles. Sa position n ’est pas l ’universalisme extrême.
Universalité versus relativisme culturel
Points de vue intégrés dans une perspective interactioniste: les déterminants biologiques et sociaux/culturels sont pris en compte
Quelle information est véhiculée par l’expression faciale ?
Emotion vs. Intentions et Motivations sociales
1. Emotion –expression view (Ekman, Manstead, Cameras)
2. Behavioral Ecology view (Fridlund) : la fonction de communication sociale. Importance du contexte social
Hypothèse de travail: Les EFE sont plus souvent montrées dans des situations interactives
Les études de Fridlund (1991, 1992)
Quelle information est véhiculée par l’expression faciale ?
Emotion vs. Intentions et motifs sociaux
L’impact spécifique du contexte social peut –être modulé par différents facteurs et leurs interactions:
1. La familiarité entre celui qui exprime et l’audience2. La valence de la situation émotionnelle3. L’intensité de l’émotion induite
Les études de Jackobs et al., (1999, 2001); Hess et al. (1995); Lee et Wagner (2002)
Quelle information détermine la reconnaissance de l’émotion ?
Le contexte de l’émetteur:
Paradigme “personne-scénario”Paradigme “images candides”Paradigme de “Goldberg (1951)
Le contexte du décodeur:
L’état émotionnel du décodeurLes études de Schiffbauer (1974); Leppänen & Hietanen (2003)
Elle vient de trouver un rat mort dans la cuisine
Elle vient d’apprendre qu’elle a gagné à la loterie
la nature même de l ’émotion
Kirouac et Doré (1982)taux de reconnaissance de 6 émotions (efe)Importance de l ’observation des changements d ’apparence du
visage, provoqués par la contraction de certains muscles faciaux.Photographie= pas de mouvements
Hypothèse: cet élément de comparaison peut améliorer la performance de reconnaissance des sujets.
Différence de sexe ?
Quelle information détermine la reconnaissance de l’émotion ?
Joie Surprise Peur Tristesse Dégoût Colère
S.F m sd
96,407,00
92,0010,83
87,1111,89
83,2711,91
94,187,37
92,509,5
S.H m sd
95,2611,24
92,1111,67
84,2117,45
83,7311,55
88,0414,23
89,4715,12
D.F m sd
97,275,51
93,1815,17
86,3615,67
83,477,36
93,398,95
90,3411,50
D.H m sd
97,357,51
88,2414,50
79,7516,22
84,2313,82
86,3612,51
87,5011,87
Note. m = pourcentage moyen, sd= déviation standard, S= visage seul, D= visageémotionnel + visage neutre, F= femme, H = homme.
forts pourcentages de bonnes réponses= possibilité d ’extraire de l ’information liée à l ’émotion sur la base du seul visage
pas de différences significatives pour le facteur « sexe »
pas de différences significatives pour le facteur « modalité de présentation »: effet de plafonnement
Emotions Echantillon québécois Echantillon américain
Joie m sd
97,001,49
98,901,60
Surprise m sd
91,335,05
95,674,32
Peur m sd
83,117,42
87,225,07
Tristesse m sd
84,2717,86
88,827,95
Dégoût m sd
90,468,15
91,736,05
Colère m sd
90,009,65
90,2512,13
Note.Comparaison des pourcentages de reconnaissance obtenus par K irouac et Doré(1982) à ceux obtenus par Ekman (1976).
La joie est plus facilement identifiée que les autres émotions (saillance du sourire)
existence de patrons de confusion: peur-surprise et dégoût-colèreles mécanismes sous-tendant la confusion restent à cernerprobablement une communauté d ’éléments
Colère Dégoût
Étude de Kirouac, Bernier et Doré (1986)
Quels sont les traits et les mouvements du visage qui déterminent l ’interprétation de l ’expérience émotionnelle?
Reconnaissance de 6 émotionsjoie, surprise, peur, dégoût, colère et tristesse
Selon la portion du visagevisage complet, trois quarts, moitié ou quart
Résultats: 1. Certaines régions faciales sont plus critiquestristesse et peur: la région des sourcils et du frontjoie et dégoût: la région buccale2. Performances très élevées même pour un quart du visage
La joie est plus facilement reconnue que d ’autres émotions comme la colère ou le dégoût.
Pour une reconnaissance correcte de chaque émotion, certains indices faciaux sont plus importants que d ’autres.
Résultats des recherches empiriques
Aspects développementaux de la reconnaissance des expressions
faciales émotionnelles
Aspects développementaux de la reconnaissance des EFE
La discrimination des EFE apparaît très tôt au cours du développement (Haviland & Lelwicka, 1987 ; Nelson, 1987).
La technique de l’habituation: Présenter une expression à plusieurs reprises jusqu’à ce que la durée de
fixation visuelle diminue de façon significative (50% de réduction).
Lorsque le critère d’habituation est atteint, une expression différente est présentée
On considère que le nourrisson discrimine les deux si on observe une augmentation soudaine du temps de fixation visuelle (Gosselin, 2005)
Les études sur les enfants d’un an et moins
3 mois: Discrimination du visage humain parmi l’ensemble des stimuli auquel il a accès.
La discrimination s’affine. Le visage devient une source d’information sur l’état émotionnel.
4 mois: reconnaissance des expressions de joie (Labarbera et al., 1976).
Entre 5 et 7 mois: colère – peur – tristesse.
Surprise et dégoût ?
Aspects développementaux de la reconnaissance des EFE
Les études sur les enfants d’un an et moins
Description verbale (histoire) ou reconnaissance
A partir de 3 ans (Field & Walden, 1982 ; Stifter & Fox, 1986 ; Zuckerman & Przewuzman, 1979)- l’enfant est capable d’identifier avec un bon niveau d’exactitude l’état émotionnel d’autrui à partir de l’expression du visage.
Amélioration progressive:5-6 ans < 7-8 ans
Différences en fonction des émotions. Surprise moins bien reconnue chez les enfants de 5-6 ans.
Joie-colère-tristesse > peur –surprise -dégoût
Les études sur les enfants de deux ans et demi et plus
Aspects développementaux de la reconnaissance des EFE
Kirouac, Doré et Gosselin (1985): En moyenne à 4 ans niveau avancé et à 6 ans la reconnaissance des EFE atteint
un niveau élevé qui ne sera pas dépassé ultérieurement.
Exactitude 3- 7 ans et rapidité 7 – 10 ans. Vers 10 ans compétences similaires à celles des adultes.
Aucune différence entre les filles et les garçons durant la période étudiée (4 à 9 ans)
Les émotions secondaires, plus complexes, telles que la honte, l’embarras, la fierté, le mépris.
Les capacités continuent de se développer à l’adolescence.
Cameras et Allison (1985); De Sonneville et al., (2002), Goa et Maurer (2009)
Les études sur les enfants de deux ans et demi et plus
Aspects développementaux de la reconnaissance des EFE
Etude de Székely et al. (2011)
808 enfants âgés de 3 ans (garçons et filles)
Joie tristesse colère et peur
Emotion-matching task – emotion – labeling task
Performances différentes en fonction du type de tâche ?
Différences de sexe ?
Confusion tristesse – colère et peur ?
Les études sur les enfants de deux ans et demi et plus
Aspects développementaux de la reconnaissance des EFE
Emotion-matching task tâche non verbale
Emotion-labeling task tâche verbale
Aspects développementaux de la reconnaissance des EFE
Etude de Székely et al. (2011)
Les compétences dépendent – elles de la tâche ?
Mean Accuracies and Standard Deviations on the Nonverbal(Emotion-Matching) and Verbal (Emotion-Labeling) FER Tasks
Matching Labeling
Happy 0.66 (0.29) 0.53 (0.34)Sad 0.59 (0.29) 0.51 (0.33)Angry 0.62 (0.29) 0.55 (0.36)Fearful 0.65 (0.29) 0.44 (0.33)
Aspects développementaux de la reconnaissance des EFE
Etude de Székely et al. (2011)
Y a –t-il des différences de sexe ?
Aspects développementaux de la reconnaissance des EFE
Etude de Székely et al. (2011)
Y a –t-il des confusions plus fréquentes que d’autres ?
Émotion cible: Joie
Les confusions
Etude de Székely et al. (2011)
Les confusions
Émotion cible: tristesse
Etude de Székely et al. (2011)
Les confusionsEtude de Székely et al. (2011)
Les confusionsEtude de Székely et al. (2011)
Troubles associés aux déficits de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
l’autisme (Celani, Battacchi, & Arcidiacono, 1999 ; Hobson, 1986 ; Hobson, Ouston, & Lee, 1989 ; Tantam, Monagham, Nicholson, & Stirling, 1989)
le déficit de l’attention ou hyperactivité (Cadesky, Mota, & Schachar, 2000)
les troubles de l’apprentissage (Axelrod, 1982 ; Bachara, 1976 ; Badian, 1983 ; Holder & Kirkpatrick, 1991)
les enfants maltraités ou négligés –physiquement et/ou moralement (Camras, Ribordy, Hill, Martino, Sachs, Spaccarelli, & Stefani, 1990 ; Pollak, Cicchetti, Hornung, & Reed, 2000 ; Wismer, Fries & Pollak, 2004).
Troubles associés aux déficits de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
Pollak, Cicchetti, Hornung, & Reed, (2000)
Enfants victimes de maltraitance ou de négligence
Enfants négligés: auraient moins d’opportunités d’interagir avec des adultes et reçoivent moins de soutien dans l’apprentissage du décodage des signaux émotionnels.
Enfants maltraités: sont exposés à une hostilité importante et à la menace.
Méthode
Après avoir entendu différente histoire dans lesquelles le protagoniste ressentait de la joie, de la tristesse, du dégoût, de la peur ou de la colère, les enfants devaient choisir parmi 3 photographies celle qui correspondait à l’émotion évoquée.
Groupe d’enfants contrôles
Troubles associés aux déficits de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
Pollak, Cicchetti, Hornung, & Reed, (2000)
Résultats
Les enfants négligés ont plus de difficultés que les autres à différencier les expressions émotionnelles. Enfants négligés ont plus souvent recours aux visages tristes.
Les enfants maltraités montrent plus de difficultés dans la reconnaissance des expressions de tristesse et de dégoût. Leur capacité à reconnaître la colère ne diffère pas de celle des enfants contrôles.
Enfants maltraités ont plus souvent recours aux visages en colère
Troubles associés aux déficits de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
Importance de l’expressivité familiale
une expressivité familiale négative forte rend difficile l’acquisition de la compréhension des EFE + déficits dans les aptitudes sociales
une expressivité familiale positive est associée à de meilleures compétences sociales et à des comportements pro-sociaux chez l’enfant
Troubles associés aux déficits de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
Blair & Reed (2000)
Adolescents (11-14 ans) présentant des problèmes affectifs et comportementaux.
Le PSD (Psychopathy Screening Device) évalue les perturbations affectives et interpersonnelles & les problèmes de conduites ou de comportements impulsifs.
Au plus ils ont de problèmes comportementaux au plus ils ont des difficultés à reconnaître les expressions de tristesse et de peur.
La reconnaissance des expressions de surprise – colère – dégoût ne semble pas liée aux problèmes comportementaux.
Troubles associés aux déficits de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
Simonian et al., (2001)
Phobie sociale (9-15 ans) selon les critères DSM
Visages d’adultesLes phobiques sociaux commentent significativement plus d’erreur dans
l’étiquetage des expressions, en particulier pour la joie, la tristesse et le dégoût.
Pas d’influence du genre, ni de l’âge.
Troubles associés aux déficits de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
Melfsen & Florin (2002)
Enfants anxieux socialement
Visages d’adultes et d’enfants (neutre, joie, colère, dégoût, tristesse)
Sujets anxieux = sujets non anxieux.
Les sujets anxieux évaluent plus souvent que les non anxieux les expressions neutres comme étant positives ou négatives.
Troubles associés aux déficits de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
Battaglia et al., (2004)
Enfants « tout-venant » âge moyen 7,5 ans
Mesures d’inhibition comportementale et d’anxiété sociale
Résultats
Un haut degré d’anxiété sociale est prédicteur d’une capacité diminuée à classer les EFE
Troubles associés aux déficits de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
l’alexithymie (Taylor & Bagby, 1988)
les phobiques sociaux (Winton, Clark & Edelman, 1995)
Les patients dépressifs (Bouhuys, 2003)
Syndrome du X fragile (Turk & Cornish, 1998) ou la maladie d'Alzeihmer (Koff, Zaitchik, Montepare & Albert, 1999)
Maladie d'Alzeihmer (Koff, Zaitchik, Montepare & Albert, 1999)
Études sur les populations adultes
Troubles associés aux déficits de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
Maladie de Parkinson (Dujardin, K., Blairy, S., Defebvre, L., Duhem, S., Noël, Y., Hess, U., Destée, A. (2004).
La schizophrénie (Archer, Hay & Young, 1992 ; Kerr & Neale, 1993 ; Kring & Earnst, 2003)
La consommation chronique d’alcool (Kornreich, C., Philippot, P., Foisy, M-L., Blairy,S., Raynaud, E., Dan, B., Hess, U., Noël, X., Pelc, I., & Verbanck, P. (2002)
Études sur les populations adultes
La relation entre la capacité à décoder les EFE et les compétences sociales pourrait être bidirectionnelle
Les personnes présentant de très bonnes relations sociales : plus
d’opportunités pour exercer leur lecture du comportement non verbal
d’autrui, ce qui, en retour, favoriserait de bonnes interactions
interpersonnelles (Boyatzis & Satyaprasad, 1994).
La relation serait bidirectionnelle
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