co-enseignement ulis tfa / cp : quels bénéfices pour les élèves sourds et les élèves...
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RECHERCHE-ACTIONUn co-enseignement ULIS TFA / CP Quels bénéfices pour les élèves sourds et les élèves entendants ?
Ecole Élémentaire Spécialisée des Guiblets – CRETEIL21ème et 23ème circonscription
« Allions l’idéal au réel et créons le possible. » Jean ZAY
Valérie Bourgeat Grégory Sainton
juin 2016
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Cadre de la présentation
05/15
•Proposition du projet à Monsieur l’IEN ASH et à Madame l’IEN de circonscription.
•Autorisation de lancement du projet.
•Présentation du projet aux parents des élèves concernés.
09/15
03/16
•Présentation des résultats préliminaires à Madame l’IEN de circonscription
•Soumission de notre dossier à la CARDIE
06/16
Validation par le Comité de Validation des Expérimentations
Début du projet
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
AU SOMMAIRE…
Constat initial
Le co-enseignement
Premiers résultats
Perspectives
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton 4
~20% d’élèves à besoins éducatifs particuliers dans l’école
Inclusions très nombreuses ; Cycle 3 en priorité ; Trop peu d’inclusions en cycle 2.
Élèves sourds et malentendants Peu d’échanges entre sourds et entendants. Encore peu de culture inclusive.
Ecole des Guiblets en REP Plus grande difficulté dans la maitrise de la
langue (lecture, littérature, vocabulaire) ;
Identité professionnelle des enseignants
Peu ou pas d’échanges institutionnalisés entre les enseignants de classes ordinaires et les enseignants spécialisés ;
L’inclusion est encore balbutiante malgré la bonne volonté de tous.
Attentes et préconisations institutionnelles
• Loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et de la citoyenneté des personnes handicapées.
Généraliser le principe d’accessibilité (dont pédagogigue)
Loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l’école de la République
L’Education Nationale veille à l'inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction.
Référentiel pour l’Education Prioritaire
Priorité 1 : Garantir l'acquisition du "Lire, écrire, parler » (pratique de la co-action)
Priorité 4 : Favoriser le travail collectif de l'équipe éducative
Circulaire ULIS du 21 août 2015 (n°2015-129)
Coordinateur ULIS : personne ressource pour les enseignants des classes où sont scolarisés les élèves […].
Rapport CNESCO de janvier 2016 sur l’inclusion scolaire
Encourager la diversité des méthodes pédagogiques ;
Développer le travail collaboratif entre les différents acteurs.
Constat initial
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Quelles solutions pour répondre aux attentes institutionnelles et au défi éthique de l’inclusion ?
Améliorer l’inclusion
Améliorer l’accessibilité pédagogique
Mieux coopérer entre enseignants
Le co-enseignement, solution possible ?
Constat initial
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
DEFINITION
Le co-enseignement ?
FrançaisPratiques
artistiques
• 2 enseignants (dont un enseignant spécialisé)
• 1 ou 2 classe(s)
• 1 ou 2 groupes classes (CPb + ULIS 2.1)
• Mêmes objectifs pédagogiques
• Inclusion simultanée de 4 élèves sourds ou malentendantsPROJET UNIQUE
EN FRANCE
LES OBSERVABLES
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Le co-enseignement ?
•L'évolution des représentations du handicap
•Une nouvelle forme d’enseignement à deux : développer la collaboration et l’échange
• Bien être des élèves •Engagement des élèves inclus dans des situations d'enseignement avec le CP
•Les progrès de TOUS les élèves dont les élèves en situation de handicap
Gestes professionnels enseignants
Conditions d’inclusion
Vers une école puis
une culture
inclusive ?
Acquisitions des
élèves
ORGANISATION PRATIQUE
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Le co-enseignement ?
• Organisation • 2 enseignants pour 24 élèves (19é CP + 4é ULIS + 1é CE1)
= meilleure prise en charge des élèves. (Dispositif « classe ouverte »)
• Élèves de l’ULIS• Bénéficient de temps d’inclusion importants (>10h par semaine,
volume le plus élevé de toute l’école).• Progressent à leur rythme.• Utilisent LPC ou LSF pendant les séances.
• Élèves de CP• Bénéficient de l’aide apportée aux élèves de l’ULIS.• Profitent d’une initiation à la LSF et au LPC par imprégnation.
• Variation des modalités d’enseignement à deux (6 configurations)
• Préparations en commun des activités • Meilleure prise en compte des besoins éducatifs particuliers.• 3 (à 4) niveaux de différenciations pour TOUS les é. selon
activités.
OD
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Premiers résultatsOBSERVATIONS - 1
Acquisition des compétences de CP dans les domaines du français.
• 2 élèves initialement sans conscience phonologique décodent des textes.
• 1 élève décode plus aisément sans fluidité.• 1 élève lit avec fluidité.
Aide aux élèves de la classe ordinaire.
• Les adaptations aux élèves sourds aident les élèves entendants en difficulté.
• Tous les élèves entendants sont entrés dans la lecture (à des niveaux variables).
Indicateurs Résultats observés (à préciser)
Motivation des élèves à aller en inclusion
• Pas de difficulté pour aller en inclusion• La présence du référent est un plus. 2 enseignants référents
désormais.• Amélioration de la participation en classe.• Accroissement (encore faible) des échanges entre les E.
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
OBSERVATIONS - 2Indicateurs Résultats observés (à préciser)
Améliorer le regard des élèves sur le handicap change (tolérance, respect).
L’objectif ne semble pas atteint chez tous les élèves qui doivent faire preuve de patience avec les élèves malentendants qui ont besoin de plus de temps pour réceptionner les informations et y répondre.
(Faire découvrir la surdité aux élèves en période 5)
Premiers résultats
Accroitre le rôle social de l’inclusion (pour les élèves et les parents).
Les élèves des deux classes ont accru leurs échanges au cours de l’année, notamment dans la cour.
(Exemple : organiser un goûter entre tous les parents, apprendre les mêmes jeux de cour en début d’année)
Vers une culture inclusive ?
Les élèves entendants s’initient à la LSF et au LPC et ils sont sensibilisés quotidiennement à la surdité.
Pièce de théâtre qui inclue un peu de LSF et film d’animation interprété en LSF et sous-titré
Se « co-former » entre enseignants.
Développement de la culture de la collaboration.Échanges sur la surdité et ses effets chez les élèves.
Meilleures connaissances sur les stratégies d’apprentissages.
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
PerspectivesCo-enseignement ULIS/CP
Bilan du projet très positif en terme d’inclusion des élèves sourds et malentendants, d’apprentissages de TOUS les élèves, de coopération entre enseignants.
Ce projet montre que les élèves de cycle 2 peuvent aussi être inclus, la structure particulière de cette école permet d’innover en termes
d’inclusion (au-delà des résistances internes aux changements). qu’une coopération entre enseignants spécialisés et ordinaires est
très profitable pour les élèves inclus (et pour les enseignants eux-mêmes) : Apprendre ensemble !
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
PerspectivesD’AUTRES CO-
ENSEIGNEMENTS ? D ’ a u t re s f o rm e s d e c o - e n s e i g n e m e n t s o n t p o s s i b l e s :
D’autres domaines disciplinaires ; D’autres modalités ; D’autres volumes horaires ; Avec d’autres élèves… en situation de handicap (ou non) ; Éventuellement, pas nécessairement avec un enseignant spécialisé.
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
PDMQDC
Perspectives
• PDMQDC : Plus de maitres que de classes• Poste définit dans le cadre de la loi de refondation de l’école de 2013
• Son rôle ? • Prévenir la difficulté scolaire• Remédier à la difficulté scolaire
• Objectifs = cycle 2 •Favoriser l'acquisition des instruments fondamentaux de la connaissance •Apporter de la méthodologie.
• Modalités•Souple mais…•Co-intervention préconisée
Circ
• En éducation prioritaire• Nous avons droit à un maitre supplémentaire depuis 2 ans.
MERCI DE VOTRE ATTENTION
Questions ?...
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
ANNEXES
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Préconisations du CNESCO
Fo r m e r l ’ e n s e m b l e d e s é l è v e s a u h a n d i c a p ; D é v e l o p p e r l e t r a v a i l c o l l a b o r a t i f e n t r e l e s d i ff é r e n t s
a c t e u r s ( e n s e i g n a n t s ) ; Fo r m e r l e s e n s e i g n a n t s à l ’ é v a l u a t i o n d e s é l è v e s e n
s i t u a t i o n d e h a n d i c a p ; E n c o u r a g e r l a d i v e r s i t é d e s m é t h o d e s p é d a g o g i q u e s .
16
Extrait du dossier de synthèse de la conférence du CNESCO et du CIEP « école inclusive pour les élèves en situation de handicap : accessibilité, réussite scolaire et parcours individuels », janvier 2016)
Constat initial
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
CONFIGURATION
ORGANISATION DETAILLEE
Le co-enseignement ? - annexe
Pré-requis indispensables
Obtenir l’adhésion des parents au projet. S’assurer que les élèves d’ULIS ont un niveau de communication
suffisant.Les enseignants Une enseignante de classe normale et un enseignant spécialisé option A
(handicap auditif).Les classes Une classe de CP et une classe d’ULIS TFA.
Les élèves Dispositif « classe ouverte »
19 élèves de CP + 1 élève de CE1 en grande difficulté 4 élèves d’ULIS TFA
Domaines enseignés
Environ 10h/semaine
Lecture, production d’écrit, vocabulaire, grammaire et orthographe ; Pratiques artistiques et histoires des arts ; Sport (ponctuellement).
Aspects matériels Principalement dans la classe de CP mais selon la configuration d’enseignement, les deux classes sont utilisées.
Supports d’apprentissages uniformes entre les classes.Aspects organisationnels
Négociation de l’emploi du temps avec autres classes d’inclusion. Négociation pour les prises en charge du centre de soins (SSEFS).
Les autres élèves de l’ULIS
Tous en inclusions ou en soins (orthophonie, psychomotricité, psychologie, LPC… ) pendant le co-enseignement.
Retour
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
CONFIGURATION
PROFIL DES ELEVES
Le co-enseignement ? - annexe
Élèves Age Type de surdité Difficultés particulièresA. 6 ans Surdité profonde bilatérale
(Bi-implantation cochléaire) --
B. 7,5 ans Surdité sévère (Contours bilatéraux)
Surdité sévère + troubles de la mémoire et de l’attention + dyspraxie visuo-spatiale
C. 7,5 ans Surdité moyenne + cophose(Contour gauche)
Surdité moyenne + cophose + trouble de l’attention.
D. 7,5 ans Surdité profonde(implant cochléaire)
Surdité profonde + trouble de l’attention et de la mémoire.
1 seul élève peut être inclus dans une situation « classique » avec AVS.
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
CONFIGURATION
CONFIGURATIONS
Enseignement partagé
Les deux enseignants
aident
Un enseigne, l’autre aide
Enseignement en atelier
Enseignement alternatif
Enseignement parallèle
Un enseigne, l’autre observe
(D’après Toullec-Thery et Marlot, rapport du comité nationale PDMQDC)
Le co-enseignement ? - annexe
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
CONFIGURATIONS
Le co-enseignement ?- annexe
Configuration Description Type de séancesLes deux enseignants délivrent le même contenu
• Séance de découverte de phonologie (+LPC).• Passage de consignes (+ LSF).• Découverte des illustrations d’un album.
Les deux enseignants aident les élèves indistinctement.
• Production d’écrit après passage des consignes. ()
Un enseigne, l’autre aide
• Pour reformuler, pour assurer la compréhension, pour faire de la rétroaction sans interrompre le fil de la séance.
Enseignement alternatif
•Découverte de texte en littérature.
Enseignement en atelier
•Systématisation et réinvestissement en phonologie.• Lecture en ateliers.
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton 21
EFFICACITE DU CO-ENSEIGNEMENTAuteurs, année Conclusions
Marawski et al, 2009 Le co-enseignement peut avoir un impact positif sur les performances scolaires des élèves à BEP, notamment en langue d’enseignement et en lecture.
Rea et al, 2002 Les élèves avec troubles d’apprentissages en co-enseignement obtiennent de meilleures moyennes dans les branches principales.
Fontana, 2005 Influence significative en mathématiques et sur l’estime de soi des élèves du secondaire.
Hang et Rabren, 2009 Au primaire et au secondaire, les résultats en co-enseignement sont meilleurs que l’année dernière alors qu’ils ne bénéficiaient pas de co-enseignement.
Baneiji et Dailey, 1995Welch, 2000
Impact significatif du co-enseignement sur les élèves sans besoin éducatif particulier, notamment en lecture.
V. Benoit, V. Angelucci, 2011
Très peu d’analyses quantitatives du co-enseignement.
Le co-enseignement est bénéfique pour TOUS les élèves avec ou sans handicap.
Le co-enseignement ?- annexe
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Le co-enseignement ?- annexeConditions de réussite du co-
enseignementExigences de gestion et d’organisation
Optimiser l’organisation interne pour favoriser la mise en œuvre du projet ; Prévoir un temps important de planification et de préparation en commun (>
au temps individuel de chaque enseignant) ; Assurer un ratio élèves/enseignants satisfaisant pour permettre à TOUS
les élèves en difficulté de progresser grâce au co-enseignement ;
Facteurs individuels et interpersonnels Partager une vision commune du développement de l’enfant, de
l’enseignement ; Assurer un respect mutuel entre les deux enseignants ; Établir une bonne communication et de bons rapports sociaux.
D’après V. Benoit et V. Angelucci, Réflexions autour du concept de co-enseignement en contexte inclusif, ACELF, 2011
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Le co-enseignement ?- annexeOUTILS DE TRAVAIL DES CO-
ENSEIGNANTS
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Le co-enseignement ?- annexeSTRATEGIE POUR ASSURER LA REUSSITE DE
TOUS Les enseignants ont-ils correctement planifié la séance ?
Les enseignants se concentrent-ils autant sur le processus que sur le
contenu ?
Quelles stratégies / modifications sont mises en œuvre pour aider les élèves
en difficulté ?
Quelles adaptations sont mises en œuvre pour aider les élèves en situation
de handicap ?
Quelles stratégies sont utilisées pour engager activement les élèves dans la
tâche ?
Comment les élèves sont groupés ? Est-ce un choix pertinent ?
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Le co-enseignement ?- annexeDEFINIR LE ROLE DE CHAQUE ENSEIGNANT
Est-ce que le rôle de chaque enseignant est défini pour chaque moment de la séance ?
Le rôle de chaque enseignant permet-il d'améliorer le processus d'apprentissage ?
Est-ce que les enseignants varient leurs rôles au cours de la séance ?
Est-ce que chaque enseignant est bien adapté au rôle qu’il assure ?
Les enseignants sont-ils aussi à l’aise avec la forme d’enseignement qu’avec le contenu à enseigner ?
L’enseignant spécialisé travaille-t-il avec les élèves des deux classes ?
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton 26
Extrait de la circulaire 2012-201 : PDMQDC
Le maitre supplémentaire
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
PerspectivesCo-enseignement ULIS/CP : quelles suites
?
I l a u r a i t f a l l u p o u r s u i v re a u m o i n s u n e s e c o n d e a n n é e p o u r :
Suivre la cohorte actuelle pour évaluer plus précisément la plus-value du co-enseignement. Évaluer l’entrée dans la lecture des mêmes élèves d’ULIS les plus faibles. Reproduire l’expérience sur un nouveau groupe d’élèves. Suivre également les résultats des élèves de CP. Généraliser l’utilisation du LPC.
Valérie Bourgeat et Grégory Sainton
L’inclusion scolairePRINCIPES DIRECTEURS POUR L’INCLUSION
La démarche de l’éducation inclusive consiste à chercher comment transformer les systèmes éducatifs et les autres cadres d’apprentissage pour les adapter à la diversité des apprenants. Elle a pour objet de permettre tant aux enseignants qu’aux apprenants de se sentir à l’aise avec la diversité et d’y voir un défi et un enrichissement pour l’environnement d’apprentissage plutôt qu’un problème. L’inclusion s’attache à offrir aux personnes handicapées (sur le plan physique, social et/ou affectif) des chances égales de participation au sein des structures d’enseignement ordinaire, dans toute la mesure du possible, tout en donnant la possibilité d’un choix personnel et en prévoyant une aide ou des infrastructures spéciales pour ceux qui en ont besoin.
Extraits de Principes directeurs pour l’inclusion, UNESCO, p.15, 2005
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