débat d’orientation des finances publiques 2020 · indicateur synthétique de confiance des...
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Débat d’orientation des finances publiques 2020
Albéric de Montgolfier, rapporteur généralCommission des finances
Mercredi 10 juillet 2019
Un scénario de croissance qui demeure crédible
La croissance s’est limitée à 0,3 % au premier trimestre 2019 et pourrait être pénalisée par la faiblessedu commerce mondial
3
Source : commission des finances du Sénat (d’après les données d’exécution de l’Insee)
Croissance trimestrielle du produit intérieur brut (PIB)
(taux d’évolution en volume)
Source : commission des finances du Sénat (d’après les données d’exécution de l’Insee)
Évolution de la prévision de demande adressée à la France en 2019
(taux d’évolution en volume)
0,9
0,70,6
0,7
0,3
0,20,3
0,40,3
2018
T1
2018
T4
2017
T3
2017
T1
2018
T2
2019
T1
2017
T2
2017
T4
2018
T3
4,7
2,7 2,7
2,0
Pstab 2018 Pstab 2019 Insee(juin 2019)
Banque de France
(juin 2019)
Les dernières enquêtes de conjoncture sont toutefois bien orientées
4Source : commission des finances du Sénat (d’après les données de l’Insee)
Indicateur synthétique de confiance des ménages en France Indicateur du climat des affaires en France
Source : commission des finances du Sénat (d’après les données de l’Insee)
(indicateur normalisé de moyenne 100 et d’écart-type 10) (indicateur normalisé de moyenne 100 et d’écart-type 10)
111
102
106
85
90
95
100
105
110
115
mar
s 20
14ju
in 2
014
sept
. 201
4dé
c. 2
014
mar
s 20
15ju
in 2
015
sept
. 201
5dé
c. 2
015
mar
s 20
16ju
in 2
016
sept
. 201
6dé
c. 2
016
mar
s 20
17ju
in 2
017
sept
. 201
7dé
c. 2
017
mar
s 20
18ju
in 2
018
sept
. 201
8dé
c. 2
018
mar
s 20
19ju
in 2
019
105
87
101
80
85
90
95
100
105
110
mar
s 20
14ju
in 2
014
sept
. 201
4dé
c. 2
014
mar
s 20
15ju
in 2
015
sept
. 201
5dé
c. 2
015
mar
s 20
16ju
in 2
016
sept
. 201
6dé
c. 2
016
mar
s 20
17ju
in 2
017
sept
. 201
7dé
c. 2
017
mar
s 20
18ju
in 2
018
sept
. 201
8dé
c. 2
018
mar
s 20
19ju
in 2
019
Inchangé, le scénario de croissance du Gouvernement reste crédible
5
Source : commission des finances du Sénat
Comparaison des prévisions de croissance pour l’année 2019
Comparaison des prévisions de croissance pour l’année 2020
Source : commission des finances du Sénat
(taux d’évolution du PIB en volume) (taux d’évolution du PIB en volume)
1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,31,4
Consensus forecast
InseeCommission européenne
OCDE FMI Banque de
France
1,3 1,31,4 1,4 1,4
1,51,4
FMIConsensus forecast
Banque de
France
OCDE
1,4
Commission européenne
GouvernementGouvernement
Une trajectoire budgétaire dégradée
• Alors que le coût des mesures annoncées à la suite du grand débat national est estimé à 6,4 milliards d’euros par le Gouvernement en 2020, lemontant des compensations pris en compte dans la trajectoire actualisée est limité à 4 milliards d’euros.
• Le Gouvernement n’a toutefois pas répondu sur la nature exac te des mesures de compensation sous-jacentes , se contentant d’indiquer àce stade que « les pistes de financement concernent notamment la révision de certaines niches fiscales et sociales les plus inefficientes », « desmesures de maitrise de la dépense toutes administrations publiques confondues » et « le décalage à 2023 de la suppression intégrale de la taxed’habitation ».
• Le montant des compensations pérennes serait dès lors limit é à 1,4 milliard d’euros , puisque le Gouvernement inclut dans son estimationde 4 milliards d’euros le décalage à 2023 de la suppression intégrale de la taxe d’habitation, qui se traduit par une moindre baisse desprélèvements obligatoires de 2,6 milliards d’euros en 2022.
• Le report à 2023 de la suppression complète de la taxe d’habit ation pèsera néanmoins sur la prochaine majorité gouvernem entale , quin’aura d’autre choix que d’achever la suppression de la taxe d’habitation.
� Il n’est pas acceptable que le Gouvernement prenne des mesur es sans en assumer le coût budgétaire , ce qui n’est pas sans rappeler lespratiques de la précédente majorité.
Le coût des mesures annoncées à la suite du grand débat national n’est pas intégralement compenséet sera en partie reporté sur la prochaine majorité gouvernementale
7
L’absence de compensation intégrale des annonces postérieures au grand débat national creuse ledéficit de 0,1 point et l’endettement de 0,2 point par rapport au programme de stabilité d’avril 2019
8
Évolution de la trajectoire de redressement du solde public entre 2017 et 2022
(en points de PIB)
Source : commission des finances du Sénat
Évolution des objectifs budgétaires du Gouvernement pour la période 2017-2022
(en points de PIB)
+ 0,3
- 0,3
- 1,2
- 1,3
- 3,5
- 3,0
- 2,5
- 2,0
- 1,5
- 1,0
- 0,5
0,0
0,5
2018 2019 2020 2021
Pstab 2018
DOFP 2020
PLF 2019
Pstab 2019Note : l’absence de neutralisation de la mise en place de Francecompétences conduirait à une moindre réduction du poids de ladépense publique et des prélèvements obligatoires dans le cadre duPLF 2019, du Pstab 2019 et du DOFP 2020.
Source : commission des finances du Sénat
7,8
4,0
1,1
5,8
3,5
1,01,6
2,9
1,41,4
2,9
1,4
Réduction du poids des prélèvements
obligatoires
Réduction de l’endettement
Réduction du poids des dépenses
publiques
- 0,2
Pstab 2018
DOFP 2020
PLF 2019
Pstab 2019
L’inflexion de la part des prélèvements obligatoires dans la richesse nationale devrait se poursuivre,sans pour autant retrouver le niveau d’avant-crise
9
Note de lecture : l’absence de neutralisation de la mise en place de France Compétences aboutirait àaugmenter le taux de prélèvements obligatoires de 0,2 point supplémentaire en fin de période.
Source : commission des finances du Sénat
Évolution anticipée de la part des prélèvements obl igatoires dans le PIB
(en points de PIB)
42,3
43,9
45,2
43,8
40,0
40,5
41,0
41,5
42,0
42,5
43,0
43,5
44,0
44,5
45,0
45,5
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
+ 1,5 pt
- 1,4 pt
Le choix de reporter le redressement des comptes publics apparaît singulier à l’échelle européenne
10Source : commission des finances du Sénat
Évolution prévisionnelle du taux d’endettement sur la période 2017-2022
Source : commission des finances du Sénat (à partir des donnéesd’exécution, de la trajectoire gouvernementale et des prévisions d’avril 2019du FMI pour les autres pays de la zone euro)
(en points de PIB potentiel) (en points de PIB)
Comparaison de la réduction du déficit structurel requise par les règles budgétaires
européennes avec celle prévue
0,6 0,6 0,6 0,6 0,6
0,2
0,1 0,1
0,3 0,3
0,1 0,10,0
0,4
0,3
20192018 2020 20222021
- 17
- 15
- 15
- 14
- 12
- 9
- 5
- 4
- 1
+ 5
Espagne
Belgique
Irlande
Portugal
Autriche
Allemagne
Pays-Bas
Finlande
France
ItalieAjustement structurel prévu par le Gouvernement dans le DOFP
Ajustement structurel minimum requis
Ajustement structurel prévu par le Gouvernement dans le Pstab
Une trajectoire budgétaire dont la crédibilité interroge
Aussi modeste soit-elle, l’amélioration des comptes publics prévue par le Gouvernement n’estnullement garantie, dès lors que l’effort d’économies est concentré sur la fin du quinquennat et restetrès peu documenté
12
Note : les effets de la création de France Compétences sur lacroissance de la dépense ont été neutralisés, afin de ne passous-évaluer les économies à réaliser en 2019 et 2020.
Source : commission des finances du Sénat (estimation réalisée à partirdu tendanciel d’évolution de la dépense publique retenu par la Courdes comptes dans son rapport sur la situation et les perspectives desfinances publiques 2017)
Économies à réaliser pour respecter l’objectif d’évolution de la dépense publique
(en milliards d’euros)
14 Md€ 28 Md€
43 Md€
62 Md€
0
20
40
60
80
2018 2019 2020 2021 2022
19 Md€
Comparaison des prévisions de solde public du FMI et du Gouvernement
Source : commission des finances du Sénat (d’après la trajectoiregouvernementale et les prévisions du FMI d’avril 2019)
(en points de PIB)
- 3,1
- 2,1
- 1,7
- 1,3
- 3,3
- 2,4 - 2,5 - 2,5
- 3,5
- 3,0
- 2,5
- 2,0
- 1,5
- 1,0
- 0,5
0,02018 2019 2020 2021 2022
X 2
Gouvernement
FMI
Le FMI anticipe que le déficit 2022 sera identique
au déficit 2018.
Une stratégie budgétaire contestable
La France bénéficie de conditions de financement historiquement favorables qui pourraient permettrede retrouver rapidement des marges de manœuvre budgétaires ou d’investir pour redresser lepotentiel de croissance de l’économie
14
Source : commission des finances du Sénat (d’après les documentsbudgétaires et les données de l’Agence France Trésor)
Comparaison des prévisions de remontée des taux longs et de l’exécution
Différentiel entre le taux d’intérêt apparent sur la dette et la croissance nominale en France
Source : commission des finances du Sénat (d’après les données d’exécutionde l’Insee et les prévisions du programme de stabilité 2019)
(niveau de l’OAT à 10 ans en fin d’année, en pourcentage) (en points)
-8,0
-6,0
-4,0
-2,0
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
198
0
198
2
198
4
198
6
198
8
199
0
199
2
199
4
199
6
199
8
200
0
200
2
200
4
200
6
200
8
201
0
201
2
201
4
201
6
201
8
202
0
202
2
Effet « boule de neige » favorable
Effet « boule de neige » défavorable
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Exécution
Mais le Gouvernement choisit de financer des mesures de pouvoir d’achat à crédit sans préparerl’avenir, pour un coût qui peut aujourd’hui être évalué à 25 Md€ en 2023
15
Note méthodologique : l’effet sur le déficit public 2023 des mesures « gilets jaunes » de fin d’année dernière ne comprend pas les mesures qui correspondent selon le Gouvernement à l’anticipation d’engagementsinitialement séquencés sur la période 2019-2022 (prime d’activité, désocialisation des heures supplémentaires). Le montant des compensations n’inclut pas le report de la baisse de l’impôt sur les sociétés qui, s’il permet defaire des économies en milieu de quinquennat, est neutre à compter de 2022. Il inclut en revanche les nouvelles compensations prévues au titre des mesures issues du grand débat national, pour un montant de 1,4 milliardd’euros, correspondant au montant global des compensations intégré par le Gouvernement à la trajectoire budgétaire 2017-2022 actualisée (4 milliards d’euros), minoré de l’économie temporaire lié au report d’un an de lasuppression complète de la taxe d’habitation (2,6 milliards d’euros), ce dernier étant sans effet sur le déficit 2023.
Source : commission des finances du Sénat (d’après les chiffrages du Gouvernement et de la Cour des comptes)
Estimation de l’effet sur le déficit 2023 des nouve lles annonces présidentielles depuis le programme d e stabilité 2018
(en milliards d’euros)
1,1 1,9
11,6
0,4
Défiscalisation heures sup.
Annulation fiscalité écologique
Chèque énergie et prime à la conversion
Annulation partielle CSG
15 Md€
Suppression du reliquat de la taxe
d’habitation
7,9 Md€
1,5
5,0
Mesures post-grand
débat national
Baisse impôt sur le revenu
6,5 Md€
Réindexation retraiteset minimum contributif
- 1,50
- 1,40
Compensations
- 0,65
Économies niches +mesures transversales
GAFA
Économies État
3,55 Md€
25,9 Md€Mesures
« gilets jaunes » de fin d’année dernière
Il s’agit d’un travers ancien : (i) la France n’a jamais su profiter des phases hautes du cycle économiquepour infléchir sa trajectoire d’endettement
16
Note de lecture : la hausse de 43 points du ratio d’endettement de la France entre 1995 et 2017 tient pour 19 points à l’orientationdiscrétionnaire de la politique budgétaire (accumulation de déficits primaires corrigés du cycle), pour 17 points à un effet « boule de neige »défavorable (différentiel intérêt-croissance positif), pour 6 points à l’ajustement stock-flux et pour 1 point à l’effet du cycle économique.À l’inverse, l’orientation discrétionnaire de la politique budgétaire a contribué à réduire l’endettement en Allemagne et en Italie.
Source : commission des finances du Sénat (calculs réalisés à partir de la base de données AMECO de la Commission européenne)
Décomposition de l’évolution du ratio d’endettement entre 1995 et 2017
(en points de PIB)
+ 6
+ 8 + 11+ 1
+ 59
+ 3+ 17
- 50
+ 19+ 19
- 3
- 24
France AllemagneItalie
+ 43 pts de PIB
+ 14 pts de PIB
+ 9 pts de PIBEffet de l’orientation discrétionnaire de la politique budgétaire(solde primaire corrigé du cycle)
Ajustement stock-flux
Effet "boule de neige" (différentiel intérêt-croissance)
Effet du cycle économique (solde conjoncturel)
Il s’agit d’un travers ancien : (ii) si la France détient le record de l’OCDE en matière de dépense publique, elleest proche de la moyenne pour les dépenses utiles à la croissance et ces dernières tendent à se réduire
17
Source : commission des finances du Sénat (d’après : Études économiques del’OCDE sur la France, 2019) ; Perspectives de l’OCDE sur la science latechnologie et l’industrie - base de données ; OCDE, Regards sur l’éducation2018)
Classement de la France au sein de l’OCDE pour différentes catégories de dépenses
Évolution du poids de différentes dépenses dans la richesse nationale entre 1995 et 2016
Source : commission des finances du Sénat (d’après les données de l’Insee)
(en points de PIB)
+ 1,8
- 0,9 - 0,9
- 0,1
- 1,0
Financement public de la
R&D
Investissement public brut
Dépense publique
totale
Investissement public net
Dépense intérieure
d’éducation
Classement OCDE
Part dans le
PIB
Écart au pays comparable
le plus dépensier
Année de référence
Dépense publique totale
1ère 56,4 / 2017
Investissement public
13ème 3,4- 1,2 pt (Suède)
2017
Financement public de la R&D
8ème 0,8- 0,2 pt (Corée)
2015
Dépense publique en matière d’éducation
11ème 3,4- 1,2 pt
(Norvège)2016
La divergence avec l’économie allemande est un symbole des dysfonctionnements actuels
18
Source : commission des finances du Sénat (à partir des donnéesd’exécution, de la trajectoire gouvernementale et des prévisions d’avril 2019du FMI pour l’Allemagne)
Comparaison de l’évolution prévisionnelle du ratio d’endettement depuis 2006
(en points de PIB)
40
50
60
70
80
90
100
2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
Allemagne
France
48 pts
Seuil maastrichtien de 60 % du PIB
Évolution anticipée du montant annuel des intérêts payés par la France et l’Allemagne à
leurs créanciers
Source : commission des finances du Sénat (à partir desdonnées d’exécution, de la trajectoire gouvernementale et desprévisions d’avril 2019 du FMI pour l’Allemagne)
(en milliards d’euros)
65 Md€
19 Md€
48 Md€44 Md€
20222006
25 Md€
France
Allemagne
Débat d’orientation des finances publiques 2020
Albéric de Montgolfier, rapporteur généralCommission des finances
Mercredi 10 juillet 2019
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