développement social et affectif psy5221 5. développement psychosexuel (deuxième partie)
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Développement social et affectifpsy5221
5. Développement psychosexuel
(deuxième partie)
Stade oral
Entre l’âge de 0 et 2 ans
Conflit : Sevrage psychologique
Source : Bouche et peau
Objet : Soi-même et le sein maternel (d’abord indifférenciés)
Mode relationnel : Fusionnelle
Plaisir : Lié à l’action de téter et d’incorporer
Angoisse : Destruction, morcellement
Stade anal
Entre l’âge de 2 et 3 ans
Conflit : Contrôle, apprentissage de la propreté
Source : Muqueuses ano-rectales
Objet : Mère (ou donneur de soins principal)
Mode relationnel : Anaclitique
Plaisir : Rétention & Expulsion
Angoisse : Séparation, abandon, vacuité (être vide; sans valeur)
Stade phallique
Débute vers l’âge de 3 ans
Conflit : Identité de genre
Source : Érotisme urétral, organes génitaux
Objet : Parent auquel s’identifie l’enfant
Mode relationnel : Génital
Plaisir : Uriner, se masturber (souvent en public)
Angoisse : Castration
Complexe d’Oedipe
Entre l’âge de 3 et 5 ans
Inspiré du mythe grec
L’enfant veut avoir la relation privilégiée que le père a avec la mère
Processus de triangulation Mère - Père - Enfant
L’Oedipe (bien résolu) permet à l’enfant d’avoir confiance en lui
et en son identité sexuelle
Complexe d’Oedipe
Entre l’âge de 3 et 5 ans
Conflit : Identification
Source : Organes génitaux
Objet : Parent du sexe opposé, puis parent du même sexe
Mode relationnel : Génital
Plaisir : Masturbation
Angoisse : Castration
Période de latence
Entre l’âge de 5 et 10 ans
Période d’accalmie pulsionnelle
Ce n’est pas un stade
L’enfant s’investie dans des activités autres
que sexuelles (jeux, sports, études)
Adolescence : stade génital
Entre l’âge de 10 et 12 ans jusqu’à…
Les manques de l’enfance ressortent
L’objet d’amour se fait à l’extérieur de la famille
Déparentalisation de la sexualité
Les conflits de l’ensemble des stades peuvent être
rejoués
« La seule façon de décrire [ le développement psychique ] a nul autre pareil, c’est d’affirmer que tout stade antérieur de développement subsiste à côté du stade ultérieur né de lui ; la succession implique une coexistence, bien que toute la série des transformations découle des mêmes matériaux.
L’état psychique initial peut bien, des années durant, ne passe manifester ; il n’en subsiste pas moins, tant et si bien qu’ilpeut un jour redevenir la forme d’expression des forces psychiques, voire la forme unique, comme si tous les développements ultérieurs avaient été annulés, ramenés en arrière. »
-Sigmund Freud, Essais de psychanalyse
Le devenir adulte, d’après Jacques Lacan :
3 structures de personnalité :
Psychotique
Perverse
Névrotique
Pour Lacan, le sujet est pris avec une énergie responsable d’un état de tension dans l’organisme : la pulsion de mort. Cette tension ne peut pas être évacuée complètement par les voies physiques. Afin de se débarrasser de cette tension, on peut s’adresser à l’Autre. Ce faisant, on donne à celui-ci le pouvoir d’abus. Ce risque est le seul moyen d’atteindre la satisfaction.
Structures de la personnalité
D’après Jean Bergeret :
À l’âge adulte, chaque individu structure sa personnalité
autour de l’un ou l’autre des stades
Ainsi :
Oral >>> structure psychotique >>> contact à la réalité Anal >>> a-structure état-limite >>> identité / dépendance Oedipe >>> structure névrotique >>> conflits moraux
AngoisseRelation
d’objetDéfenses
principales
PSYCHOTIQUE Morcellement FusionnelleDéni, hallucination,
délire
ÉTAT-LIMITEAbandon (perte
d’objet)Anaclitique
Clivage, projection,
passage à l’acte
NÉVROTIQUE Castration GénitaleRefoulement,
rationnalisation, isolement de l’affect
La « normalité » vs le pathologique
La normalité repose sur le fait d’être compensé ou non
(i.e., être équilibré/déséquilibré) dans sa structure
On peut donc avoir une structure psychotique mais être normal
Compensation = Équilibre dans la structure
Comment favoriser la compensation ?
L’instance psychique affectée par une décompensation est le Moi. La décompensation est attribuable à un choc affectif ou à une angoisse élevée et persistante.
L’origine du choc ou de l’angoisse est multiple et peut impliquer le monde interne de l’individu de même que l’environnement externe.
La menace extérieure
Stresseurs environnementaux
Agression physique ou verbale
Drame familial
Crise politique, économique
Guerre
Désastre naturel
Etc.
La pulsion
Débordements sexuels et agressifs
Impulsivité
Intolérance à la frustration
Échecs de mentalisation
Etc.
La moralité
Conflits avec l’Idéal du Moi / Surmoi
Honte
Peur de l’échec
Culpabilité
Sentiment d’impuissance
Etc.
Ainsi, l’équilibre psychique de l’individu peut être perdusuite à des pressions internes (venant du Ça et/ou du Surmoi)et/ou externes (stresseurs environnementaux).
L’angoisse éprouvée altère le fonctionnement du Moi aupoint où le contact à la réalité est momentanément perdu. Le Moi ne peut alors plus remplir ses fonctions de base. Le jugement, entre autres, est affecté au point où la vie de l’individu peut être en péril. Les pistes d’intervention sont nombreuses et diversifiées. Ultimement, le but revient au même : permettre au Moi de serenforcer et de jouer à nouveau son rôle.
Intervention
Il est d’abord essentiel d’abaisser l’angoisse à un niveau qui permet le travail thérapeutique
Plus précisément, on peut :
Soustraire l’individu à certains de ses stresseurs
Offrir le soutien nécessaire pour étayer le Moi
Diminuer les motions pulsionnelles
Ce n’est que par la suite qu’il est possible d’intervenir sur la dynamiquepsychique et d’instaurer, éventuellement, des défenses plus efficaces
Risques et difficultés
Créer un état de dépendance envers le traitement
Régler la crise, mais pas le « problème »
Amputer la souffrance ET le potentiel
Orienter la guérison en fonction de critères normatifs
Évolution des styles adaptatifs
George E. Vaillant :
Étude longitudinale entre 1944-1975
Mécanismes d’adaptation (ou de défense)
-Processus mentaux, la plupart du temps inconscients
-Servent à résoudre un conflit dans l’un ou l’autre de 4 dimensions :
a) le monde réelb) les pulsionsc) les interdits intériorisésd) les personnes importantes
D’après les résultats de l’étude de Vaillant, les mécanismes d’adaptation évolueraient au cours de la vie (l’âge adulte n’est donc pas une période de stagnation) dans le sens d’une plus grande maturité.
La conception de Vaillant modifie les perspectives d’intervention, car on a longtemps considéré la post-enfance (surtout l’âge adulte) comme une période de stagnation avant le déclin de la vieillesse.
Typologie des mécanismes d’adaptation
Vaillant distingue 18 mécanismes d’adaptation, répartis en 4 niveaux :
Niveau I - Les mécanismes psychotiques (0 à 5 ans)
Niveau II - Les mécanismes immatures (3 à 17 ans)
Niveau III - Les mécanismes névrotiques (âge adulte)
Niveau IV - Les mécanismes matures (âge adulte)
La typologie qui suit reprend la même subdivision que celle de Vaillant. Par contre, certains mécanismes ont été ajoutés (références : Psychologie pathologique, théorique et clinique, de Jean Bergeret, et Psychoanalytic Diagnosis, de Nancy McWilliams). Il s’agit de ceux marqués d’un astérisque(*).
Niveau I - Mécanismes psychotiques :
Déni : Refuser qu’une chose désagréable existe, ou qu’un événement désagréable se soit produit
Distorsion de la réalité : Reconstruction distordue de la réalité
Hallucination (projection hallucinatoire) : Perception d’élément, d’objet ou d’une personne en l’absence de tout substrat physique; généralement de l’ordre de la persécution et de la menace
Délire* : Construction fantasmatique à laquelle l’individu donne valeur de réalité
Dissociation* : Perte de contrôle de soi accompagné d’une relative inconscience de cet état
Niveau II - Mécanismes immatures :
Projection : Attribution de sentiments à l’autre, ce qui permet de refuserla responsabilité de ses propres sentiments
Fantaisie schizoïde : Pensée magique; refuge dans la fantaisie
Passif-agressif : Agression déguisée qui devrait être adressée à une autres personne mais qui est 1) dirigée contre soi, 2) exprimée indirectement, ou 3) de façon passive
Clivage* : Division en bon / mauvais. Applicable au Moi comme à l’objet
Régression* : Adopter des comportements, des attitudes et des modes de pensée caractéristiques d’un stade antérieur de développement
Niveau II - Mécanismes immatures (suite) :
Psychosomatisation* : Conversion de l’affect dans le corps. L’élément conflictuel est déplacé (symbolisé) dans une partie du corps
Annulation* : Vise à effacer l’inconfort associé à un acte, une pensée ou un comportement
Identification projective* : Projection sur une autre personne d’un élément responsable d’une tension interne. Vise à maîtriser, contrôler et, éventuellement, détruire cet élément indésirable
Passage à l’acte (acting out) : Une tension, au lieu d’être mentalisée (symbolisée, formulée, conflictualisée), est déchargée en acte. Celui-ci
est potentiellement destructeur
Niveau III - Mécanismes névrotiques :
Refoulement : L’affect demeure dans la conscience, mais dévêtu d’une idéation consciente (idée est dans l’inconscient)
Isolement de l’affect : L’idée demeure dans la conscience, mais coupé de l’affect (affect est dans l’inconscient)
Déplacement : Permet de séparer l’affect de l’objet visé en l’orientant sur un autre objet
Formation réactionnelle : L’idée et l’affect demeurent dans la conscience, mais l’idée est associée à un affect diamétralement opposé à l’affect de départ, jugé inacceptable
Niveau III - Mécanismes névrotiques (suite) :
Rationnalisation* : Donner une explication cohérente du point de vue logique et/ou moral à un comportement ou un sentiment, alors que les véritables motifs sont refoulés
Intellectualisation* : Transformer un problème concret auquel on ne veut pas faire face en un problème théorique très abstrait
Dénégation névrotique : Modifie à la fois l’idée et l’affect, en éliminant (dissociant) ce qui ne fait pas l’affaire
Niveau IV - Mécanismes matures :
Répression : Reporter un problème plus tard, dans l’optique de le régler à un meilleur moment
Anticipation : Planifier, organiser logiquement le présent en fonction de l’atteinte de buts futurs
Altruisme: Prendre plaisir à donner aux autres ce qu’on aimerait nous-mêmes recevoir
Humour : Exprimer un problème sous un angle comique afin de dédramatiser une situation
Sublimation : Canalisation des pulsions de manière saine et productive
Références
Bergeret, J. (2004). Psychologie pathologique, théorique et clinique (9e éd.). Paris : Masson.
Fénichel, O. (1979). La théorie psychanalytique des névroses, tome 1. Paris : PUF.
Freud, A. (1973). Le moi et les mécanismes de défense. Paris : PUF.
Freud, S. (1981, 2001). Essais de psychanalyse. Paris : Payot.
Freud, S. (1951). Inhibition, symptôme et angoisse. Paris : PUF.
Houde, R. (1999). Les temps de la vie : le développement psychosocial de
l’adulte (3e édition). Montréal : Gaëtan Morin.
Laplanche, J., & Pontalis, J.-B. (1984). Vocabulaire de la psychanalyse (8e édition). Paris : PUF.
McWilliams, N. (1994). Psychoanalytic Diagnosis : Understanding Personality Structure in the Clinical Process.
New York: The Guilford Press.
Nasio, J. D. (2001). Cinq leçons sur la théorie de Jacques Lacan. Paris: Payot.
Nasio, J. D. (1999). Le plaisir de lire Freud. Paris: Payot.
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