droniou (2015). eexploration de la perception du réseautage par les immigrants économiques
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PROJET DE RECHERCHE
Titre : exploration de la perception du réseautage par les immigrants économiques
dans leur intégration socioprofessionnelle au Québec
Katia Droniou, étudiante à la maîtrise en carriérologie
Université du Québec à Montréal
Avril 2015
1
CHAPITRE 1
PROBLÉMATIQUE
Le Canada s’est construit sur des vagues successives d’immigration depuis le début
de la colonisation (Legault et Rachédi, 2008). Depuis 1962, le Canada a mis en place
une immigration plus sélective, en instaurant un système de pointage pour identifier
des candidats à l’immigration susceptibles de participer au développement
économique du pays (Legault et Rachédi, 2008). Selon Citoyenneté et Immigration
Canada, en 2014 le Canada prévoyait accueillir 164 500 immigrants au titre de
l’immigration économique et le Québec 31 900 immigrants au titre de cette catégorie
(http://www.cic.gc.ca/francais/ministere/media/avis/2013-11-01.asp). Cette catégorie
d’immigration, représentant la majorité des immigrants reçus au Canada et au
Québec, est composée de personnes scolarisées et expérimentées, sélectionnées en
fonction de ces éléments prédicteurs d’une insertion réussie sur le marché du travail
(Palardy et Filip, 2014). Cependant, le taux de chômage des immigrants reçus
demeure supérieur à celui des natifs canadiens, même pour les personnes diplômées
d’études postsecondaires. En 2014, le taux de chômage de l’ensemble des immigrants
reçus au Québec était de 10,8 % et de 17,4 % pour les immigrants reçus depuis moins
de cinq ans, alors que le taux de chômage des natifs québécois était de 5,8 %
(Statistique Canada http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-
som/l02/cst01/labor89a-fra.htm). En 2012, le taux de chômage des personnes
immigrantes reçues au Québec, détenant un diplôme d’études postsecondaires obtenu
en Europe et aux États-Unis, était de 7,8 % et de 15,1 % pour les diplômés des autres
régions du monde, alors que le taux de chômage des natifs québécois diplômés
d’études postsecondaires était de 5 % (Boudarbat et Connolly, 2013).
Certains obstacles rencontrés par les immigrants qualifiés pourraient expliquer leurs
difficultés d’intégration sur le marché du travail au Québec, notamment la non-
2
reconnaissance des acquis, la discrimination à l’embauche et la méconnaissance des
méthodes de recherche d’emploi (Béji et Pellerin, 2010; Chicha, 2010; Eid, 2012;
Touré, 2012; Bégin et Renaud, 2012).
La non-reconnaissance des acquis et des diplômes, notamment par les ordres
professionnels qui régissent les professions réglementées, amène les immigrants à
modifier leur choix de carrière et à occuper des emplois pour lesquels ils sont
surqualifiés (Kilolo-Malambwe, 2013). La probabilité d’occuper un emploi exigeant
un niveau de scolarité inférieur à leurs qualifications est plus grande chez les
immigrants que chez les natifs : en 2012, en moyenne quatre immigrants sur dix
occupaient un emploi pour lequel ils étaient surqualifiés, contre trois natifs sur dix
(Kilolo-Malambwe, 2013). Cet écart demeure dans le temps puisqu’environ 20 % des
participants de l’étude occupent un emploi pour lequel ils sont surqualifiés, pendant
leurs trois premières années de résidence au Québec (Bégin et Renaud, 2012).
De plus, les stéréotypes présents chez certains employeurs engendrent une
discrimination à l’embauche, malgré la législation en vigueur, notamment la Charte
des droits et libertés de la personne, qui rend cette pratique illégale. La discrimination
à l’embauche s’effectue dès la lecture du CV par les employeurs potentiels, les
personnes ayant un nom à consonance canadienne et des expériences professionnelles
au Canada auraient en moyenne deux fois plus de chances d’être invitées à une
entrevue que les personnes ayant un nom à consonance étrangère (Oreopoulos,
2011).Une discrimination systémique, basée sur des comportements et des règles
préjudiciables aux personnes immigrantes, existe au Québec (Chicha, 2013).
Les obstacles rencontrés par les immigrants dans leur intégration sur le marché du
travail se situent donc dès les premières étapes de leur recherche d’emploi (Béji et
Pellerin, 2010). Un élément majeur préconisé pour la recherche d’emploi au Québec
est le recours à un réseau socioprofessionnel actif permettant d’avoir accès au marché
caché de l’emploi qui regroupe la majorité des postes à pourvoir qui ne seront jamais
3
affichés sur les canaux classiques de recherche d’emploi (Emploi Québec http://empl
oiquebec.gouv.qc.ca/fileadmin/fichiers/pdf/Publications/00_emp_guiderecherche-
emploi.pdf). Les entreprises recrutent principalement par leurs relations, par les
personnes recommandées par leurs employés et en cherchant dans leur banque de
candidatures récentes, le poste à pourvoir ne sera donc pas affiché et accessible au
grand public (Cardinal, 2004).
La création d’un réseau socioprofessionnel et son utilisation demeurent des obstacles
dans les démarches de recherche d’emploi des immigrants (Bernier, 2012; Béji et
Pellerin, 2010; Touré, 2012). Ces recherches identifient la difficulté de créer un
réseau professionnel, en particulier pour les immigrants récemment arrivés et dont le
réseau privé est encore limité, et la compréhension erronée de ce que signifie le
réseautage professionnel. Bernier (2012) s’est intéressée au rôle du réseau social dans
le processus d’intégration socioprofessionnelle des immigrants. Les recherches citées
précédemment portent donc essentiellement sur la façon dont les immigrants utilisent
ou non le réseautage, les difficultés qu’ils rencontrent pour créer et utiliser leur réseau
professionnel, ainsi que les résultats qui en découlent pour leur intégration sur le
marché du travail. La recension des écrits n’a pas permis de trouver de recherches
portant spécifiquement sur la façon dont les immigrants perçoivent le réseautage et
les facteurs qui influencent cette perception. La présente étude portera donc sur ce
sujet, ce qui devrait permettre non seulement d’analyser la question du réseautage
chez les immigrants sous un nouvel angle, pour une meilleure compréhension du
phénomène, mais également d’enrichir la pratique des intervenants en employabilité
en les sensibilisant à la perception des immigrants à ce sujet, pour offrir un soutien et
un accompagnement mieux adaptés aux besoins de cette clientèle.
La présente étude tentera d’apporter des réponses à la question suivante : quelle
perception du réseautage ont les immigrants économiques dans leur intégration
socioprofessionnelle au Québec ?
4
CHAPITRE 2
CADRE DE RECHERCHE
Ce chapitre portera sur la définition des quatre concepts qui sous-tendent cette
recherche, puis sur une recension des écrits relativement à la question de recherche
exposée précédemment, et enfin sur une synthèse des écrits et sur les questions
spécifiques de recherche.
2.1 Définition des concepts
2.1.1 La perception
En psychologie cognitive, la perception est un concept de catégorisation basée sur un
processus consistant à ordonner les éléments recueillis par la personne dans son
environnement grâce à quatre de ses sens : la vue, le toucher, l’ouïe et l’odorat (Salès-
Wuillemin, 2006). La catégorisation des données recueillies est non seulement
subjective, mais évolue en fonction de la situation dans laquelle se trouve la personne
puisque les données recueillies et les catégories pour les ordonner sont les produits de
la perception (Salès-Wuillemin, 2006).
La perception est un comportement orienté vers un but qui est de donner du sens à ce
qui entoure la personne, en lien avec les besoins de la personne et ce qu’elle perçoit
comme étant la réalité (Postman et Bruner, 1948). La démarche de perception est
teintée et filtrée par les schèmes intellectuels et culturels propres à chaque être
humain (Beji et Pellerin, 2010). Ces schèmes influencent la perception des
informations reçues par un immigrant et son interprétation de la pertinence ou non de
ces informations (Beji et Pellerin, 2010). Dans le cas d’une personne immigrante, la
compréhension et l’incompréhension de ce qui l’entoure mettent en relief la présence
5
de deux cadres de référence : le cadre de référence apporté avec soi et le cadre trouvé
sur le lieu d’immigration (Legault et Rachédi, 2008). La présence de ces deux cadres
de référence engendre fréquemment ce que les auteurs nomment un choc culturel qui
est « une réponse psychologique et psychosomatique aux expositions à un
environnement non familier » (Legault et Rachédi, 2008, p.52). Le contact avec cet
environnement non familier est marqué par des idées préconçues, façonnées par la
culture d’origine de la personne et son « répertoire d’évidences » (Legault et Rachédi,
2008, p.52). Les idées préconçues vont alors conditionner la perception qu’aura
l’immigrant de la situation nouvelle dans laquelle il évolue (Legault et Rachédi,
2008).
2.1.2 Le réseautage
Plusieurs recherches citées dans ce projet ont porté sur le concept de réseautage ainsi
que sur les liens sociaux-professionnels et le capital social qui sont des concepts
étroitement reliés. La définition suivante du réseautage regroupe les éléments
principaux identifiés dans les recherches recensées :
Le fait de se constituer un réseau de relations personnelles et professionnelles et
de savoir en tirer profit, notamment sur le plan professionnel. Le réseautage
réunit un ensemble de relations qui organisent, alimentent et utilisent leurs
contacts pour recueillir et partager des informations pertinentes aux intérêts de
chacun » (Gauthier, 2004, p.13).
Le réseau représenterait donc une communauté non hiérarchisée dans laquelle les
membres bénéficient des mêmes droits et avantages et partagent des relations solides
et significatives (Gauthier, 2004). Le capital social comprend non seulement la
relation sociale, mais également l’étendue du réseau des liens entretenus par la
personne, c’est-à-dire le nombre de personnes qui composent ce réseau, ainsi que la
qualité des liens entretenus (Bourdieu, 1985, cité dans Xue, 2008). Le capital social,
6
composé des réseaux sociaux entretenus par la personne, constituerait un élément
important dans « l’appariement de l’immigrant avec le marché du travail » (Xue,
2008).
Une personne peut entretenir deux types de liens avec son réseau : des liens forts qui
caractérisent un réseau dense, basé sur la quantité de temps, l’intensité émotionnelle,
la confiance mutuelle et les services réciproques qui caractérisent ce réseau et des
liens faibles qui caractérisent un réseau moins dense (Granovetter, 2008). D’autres
chercheurs vont définir le réseau en établissant une différence entre réseaux formels
et réseaux informels (Hily et al., 2004; Cardinal, 2004). Les réseaux informels sont
constitués de liens tissés sur des bases parentales, biologiques ou encore spirituelles,
liens apparentés à une communauté naturelle puisqu’ils ne nécessitent pas que la
personne adhère volontairement à ce réseau pour en faire partie. Les réseaux formels
font appel à une organisation structurée des liens, dans le cadre d’une association
notamment, à laquelle les personnes adhèrent de façon volontaire (Hily et al., 2004).
2.1.3 Les immigrants économiques
La catégorie des immigrants économiques se définit ainsi :
Catégorie d’immigration qui regroupe les immigrants qui ont été sélectionnés
par le Québec en raison de leurs caractéristiques socioprofessionnelles, de leurs
compétences et de leur capacité à contribuer à l'économie. Les immigrants
doivent se destiner à une activité économique : selon le cas, occuper un emploi,
gérer une entreprise ou investir. (Palardy et Filip, 2014, p.5).
Le choix de porter la recherche sur cette catégorie d’immigration repose sur deux
raisons. Tout d’abord, la majorité des immigrants reçus en 2014 au Canada et au
Québec le sont au titre de cette catégorie. De plus, l’objectif de la recherche étant
d’explorer la perception du réseautage dans le processus d’intégration
7
socioprofessionnelle, les immigrants de cette catégorie devraient être plus
particulièrement concernés par cette question. En effet, une forte majorité d’entre eux
exprimaient une volonté d’intégration sur le marché du travail lors de leur processus
d’immigration, dans une étude menée de 2009 à 2013 (Palardy et Filip, 2014).
2.1.4 L’intégration socioprofessionnelle
L’intégration socioprofessionnelle se définit comme : « l’intégration de l’individu sur
le marché du travail correspondant à ses attentes, notamment en matière d’adéquation
entre emploi et qualifications » (Beji et Pellerin, 2010, p.563). Ces auteurs ajoutent
que le succès du processus migratoire se mesure, pour les immigrants, par rapport à la
vitesse à laquelle ce processus d’intégration se fait, à partir de leur arrivée au Québec.
L’intégration socioprofessionnelle ne se limite pas à l’insertion des immigrants en
emploi (Beji et Pellerin, 2010; Abou, 1988), mais comprend également l’insertion
dans les structures économiques, sociales et politiques du pays d’accueil.
L’intégration comporterait trois niveaux (Abou, 1988). Tout d'abord, le niveau
d’intégration de fonctionnement est atteint lorsque la personne immigrante peut
communiquer dans la langue du pays d’accueil et subvenir à ses besoins de façon
autonome. Ensuite, le niveau d’intégration de participation se mesure au rôle actif
joué par la personne dans la société d’accueil, notamment par son implication
syndicale, politique ou sociale. Enfin, le niveau d’intégration d’aspiration est atteint
lorsque la personne immigrante choisit « de lier son avenir et celui de ses enfants aux
projets d’avenir du groupe comme membre à part entière de la société » (Abou, 1988,
p.128).
8
2.2 Recension des écrits
2.2.1 Place du réseautage dans les démarches de recherche d’emploi au Québec
Selon les études recensées, le réseautage est une méthode de recherche d’emploi
particulièrement utilisée au Québec. Cette méthode est notamment enseignée au sein
des Clubs de recherche d’emploi, créés au Québec en 1984, qui fondent la démarche
de recherche d’emploi sur la mise à profit des relations personnelles et
professionnelles du chercheur d’emploi (Fournier, 2004). Le recours au réseautage est
préconisé dans les méthodes de recherche d’emploi au Québec comme étant une porte
d’entrée à privilégier pour s’intégrer sur le marché du travail, étant donné que plus de
la moitié des postes à pourvoir ne seront pas affichés sur les canaux usuels de
diffusion tels que les journaux, les agences pour l’emploi et internet (Limoges et al.,
2008). Ces auteurs préconisent une superposition des réseaux (réseau familial, réseau
géographique et personnes d’influence), afin d’augmenter l’efficacité de cette
méthode, car le réseau ne se limite pas aux personnes de l’entourage proche, mais
s’étend également aux personnes que l’entourage connaît. Les liens faibles seraient
plus efficaces dans une démarche de recherche d’emploi, liens basés sur des contacts
occasionnels (Granovetter, 2008; Bernier, 2012). Ces liens apporteraient des contacts
plus variés susceptibles de fournir de nouvelles informations, ce qui est moins
probable en ayant recours uniquement aux liens forts entretenus avec les personnes de
l’entourage proche (Granovetter, 2008).
L’importance de consacrer des efforts au réseautage, non seulement dans le cadre de
la recherche d’emploi, mais également dans une perspective de développement des
affaires, a fait ses preuves (Cardinal, 2004). Le réseautage doit être combiné à
d’autres outils pour être pleinement efficace, notamment un CV adapté au poste
recherché et des diplômes et des expériences professionnelles pertinents (Cardinal,
2004). Le réseautage n’aide pas à trouver directement un emploi, même si cela peut
se produire, mais il est surtout utile pour obtenir des informations sur les postes
9
disponibles, pour en connaître davantage sur le domaine d’emploi visé et pour
contacter des personnes influentes (Cardinal, 2004).
Cependant, le fait que les entreprises continuent de recruter principalement par le
biais du réseautage défavorise les immigrants qui n’ont pas un accès aisé au
réseautage (Touré, 2012). La majorité des travailleurs dans les entreprises
canadiennes n’étant pas issus de l’immigration, ils seront moins enclins à recruter un
immigrant, ce qui ne favorise pas chez les immigrants la création de contacts
professionnels et l’accès aux réseaux socioprofessionnels (Touré, 2012).
2.2.2 Difficultés de création d’un réseau socioprofessionnel chez les immigrants
La difficulté de pénétrer les réseaux socioprofessionnels au Québec constitue un
obstacle à l’intégration des immigrants sur le marché du travail, dans un emploi
correspondant à leurs qualifications (Renaud et Fortin, 2004; Chicha, 2010). La
création d’un réseau, alors que la personne vient d’arriver et a un cercle de
connaissances restreint, voire inexistant, rend l’exercice difficile (Touré, 2012). Le
réseautage peut alors être perçu comme une démarche à long terme, et non un moyen
rapide et efficace de trouver un emploi (Touré, 2012). De plus, créer des liens avec
des Québécois natifs semble être difficile et conduit les immigrants à s’intégrer dans
des réseaux ethniques de leur communauté d’origine ou d’autres communautés
immigrantes (Arcand et al., 2009; Bernier, 2012). La compréhension du type de lien
avec les personnes faisant partie du réseau est culturelle (Bernier, 2012). Les
immigrants dont la culture d’origine est collectiviste se heurtent à une vision plus
individualiste et utilitaire du lien à l’autre au Québec, ce qui engendre des chocs
culturels et des difficultés pour établir et maintenir un lien durable (Bernier, 2012).
10
2.2.3 Rôle du réseautage dans l’intégration socioprofessionnelle des immigrants
Le réseau familial sert de réseau d’information et de références et consiste en une
ressource essentiellement utilitaire pour des références sur le marché du travail, le
logement ou encore l’éducation des enfants (Legault et Rachédi, 2008). Au Québec,
le bénévolat et le réseautage sont présentés comme des outils reconnus pour faciliter
l’intégration sociale des immigrants, voire comme les clés de l’insertion
socioéconomique, même si aucune étude ne semble démontrer les effets réels de ces
outils (Vatz Laaroussi, 2004). D’autres auteurs vont plus loin en indiquant que les
réseaux sociaux ne joueraient pas un rôle majeur dans l’intégration des immigrants
d’origine maghrébine (Arcand et al., 2009). Les difficultés rencontrées par les
immigrants d’origine maghrébine ne seraient pas liées à un manque de réseau, mais
au peu d’impact de ces réseaux dans le processus d’intégration (Arcand et al., 2009).
La façon dont les immigrants traitent l’information transmise par leur réseau est
importante pour comprendre l’impact de ces réseaux sur leur cheminement (Béji et
Pellerin, 2010). Le recours au réseau ethnique, c’est-à-dire les relations au sein de la
communauté du pays d’origine, est fréquent chez les immigrants puisqu’il s’agit d’un
réseau accessible relativement facilement et qui occupe une place importante pour le
soutien moral et financier au cours du processus d’immigration (Béji et Pellerin,
2010). Cette source d’information risque de devenir la seule source d’information
utilisée et les informations transmises peuvent être décalées par rapport à
l’information pertinente qui devrait permettre d’augmenter les chances d’intégration
socioprofessionnelle des immigrants (Béji et Pellerin, 2010).
En effet, les chercheurs parlent d’effet miroir de la communauté plutôt que de levier à
l’insertion, le miroir pouvant être déformant et refléter les obstacles et les possibilités
de façon biaisée (Arcand et al., 2009). Ces auteurs notent que certains immigrants
vont se distancer de leur communauté, considérant qu’il s’agit d’un exemple à ne pas
suivre. Les personnes ayant vécu des difficultés d’intégration vont transmettre leurs
11
perceptions et leurs expériences aux nouveaux arrivants, ce qui engendre des biais et
des écarts informationnels (Béji et Pellerin, 2010). Les informations transmises
peuvent alors véhiculer des difficultés d’intégration sur le marché du travail qui
correspondent à la réalité de la personne qui en témoigne, mais qui ont pour principal
effet de décourager les nouveaux immigrants (Touré, 2012). De plus, les immigrants
sont soumis à une importante quantité d’informations qui nourrit une « infobésité »,
rendant la recherche d’information pertinente particulièrement difficile (Béji et
Pellerin, 2010). La transparence et la convergence des informations transmises aux
immigrants favoriseraient leur intégration socioprofessionnelle (Béji et Pellerin,
2010).
Le schéma en annexe 1 résume les étapes franchies par les immigrants d’origine
maghrébine dans leur processus d’insertion socioéconomique au Québec, et le rôle
des réseaux sociaux dans ce processus (Arcand et al., 2009). Ce schéma met en
évidence l’impact du capital social et des réseaux pré-migratoires de l’immigrant dans
son processus d’insertion socioéconomique, mais aussi le rôle joué par la société
d’accueil grâce aux programmes de soutien et d’aide à la recherche d’emploi et grâce
à l’accès des immigrants à des réseaux sociaux extracommunautaires, donc en dehors
de leur communauté d’origine.
2.2.4 Perceptions du réseautage chez les immigrants
Selon la recension des écrits effectuée dans le cadre de ce projet, aucune recherche
n’a porté spécifiquement sur la perception du réseautage par les immigrants.
Certaines recherches, portant sur l’utilisation du réseautage par les immigrants, ont
fourni quelques éléments reliés à la perception. Cardinal (2004) aborde la perception
du réseautage sous l’angle du « piston » et des « postes politiques » qui signifient
l’obtention d’un poste par un candidat grâce à ses contacts et non à ses compétences.
Cardinal (2004) confirme que cette méthode a eu cours au Québec et en Europe, mais
12
qu’elle est désormais fortement contestée par les gestionnaires en ressources
humaines en raison de l’impact financier de recruter une personne incompétente, ce
que les entreprises ne peuvent pas se permettre dans un contexte économique
extrêmement concurrentiel. Cependant, cette perception négative du réseautage
demeure présente chez certains immigrants et freine le recours à cette méthode dans
leurs démarches de recherche d’emploi (Bernier, 2012). En effet, le réseautage est
associé au favoritisme, au piston et à la corruption pour certains participants à l’étude
de Bernier (2012), en raison de l’utilisation des réseaux sociaux dans leur pays
d’origine. Le réseautage serait donc pour ces personnes un terme plus neutre, mais
porteur de la même signification que la corruption ou le favoritisme, soit obtenir un
emploi non par ses compétences, mais grâce à ses relations (Bernier, 2012). Gauthier
(2004) nomme le refus de nombreuses personnes de faire partie d’un réseau de
contacts en raison de leur perception que des jeux de pouvoir se jouent dans ces
réseaux et que l’opportunisme, les manœuvres politiques et la manipulation y
règnent.
D’autres perceptions du réseautage émergent, notamment sur le manque d’efficacité
du réseautage étant donné le nombre restreint de personnes qui composent ce réseau
et la situation économique précaire de ses membres qui ne favorise pas l’échange
d’informations pertinentes (Bernier, 2012). Ces perceptions favorisent le recours à
des méthodes formelles de recherche d’emploi, telles que la consultation de sites
internet spécialisés en recrutement ou la participation à des programmes
d’employabilité (Bernier, 2012).
La recherche menée par Bauder (2005) indique que les immigrants originaires d’ex-
Yougoslavie sont plus réticents à faire appel à leur réseau pour leur recherche
d’emploi que les immigrants d’origine sud-asiatique. Un conseiller en emploi ayant
participé à cette étude explique que les immigrants d’origine sud-asiatique ont recours
à leur réseau ethnique, tout au long de leur parcours d’intégration au Canada, pour
obtenir de l’information, s’entraider et obtenir un emploi au sein de leur communauté.
13
Concernant les immigrants d’ex-Yougoslavie, le réseautage, tel qu’il existe au
Canada, est un concept non familier, car la façon de trouver un emploi dans leur pays
d’origine est basée sur les qualifications de la personne et sur le recours à des réseaux
professionnels institutionnalisés, et non sur des réseaux sociaux ou personnels. Le
manque de connaissance des pratiques régissant le marché du travail au Canada
constitue un obstacle important pour les nouveaux immigrants dans leur intégration
sur le marché du travail (Bauder, 2005).
2.3 Synthèse des écrits, lacunes dans les connaissances et contribution de cette
étude
Les recherches recensées démontrent l’importance du réseautage dans l’intégration
socioprofessionnelle au Québec et ouvrent la porte à l’exploration de la perception du
réseautage chez les immigrants. Le réseautage est perçu négativement par certains
immigrants, en raison notamment de leur expérience et de la connotation reliée au
réseautage dans leur pays d’origine (Bernier, 2012). De plus, la perception du manque
d’efficacité du réseautage semble présente chez plusieurs participants aux études
recensées. Cependant, ces études ne précisent pas les facteurs susceptibles
d’influencer la perception et la compréhension qu’ont les immigrants du réseautage.
Ces études ont exploré en partie la perception des immigrants quant au réseautage,
mais n’ont pas procédé à une analyse ciblée pour identifier et comprendre ce qui
influence cette perception. L’objectif de cette recherche est donc d’explorer et de
comprendre comment les immigrants, reçus au titre de la catégorie économique,
perçoivent le réseautage dans leur intégration socioprofessionnelle et les facteurs qui
influencent cette perception.
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2.4 Questions spécifiques de recherche
Cette recherche propose de répondre aux questions suivantes :
Que signifie le réseautage pour les immigrants économiques ?
Quels sont les facteurs pouvant influencer leur perception du réseautage ?
Quels sont les enjeux engendrés par la perception qu’ont les immigrants
économiques du réseautage ?
15
CHAPITRE 3
MÉTHODOLOGIE
Ce chapitre porte sur le devis de recherche, la description des participants, les
instruments de mesure utilisés, le déroulement de la recherche et se termine par la
description de la méthode d’analyse des données.
3.1 Devis de recherche
La présente recherche sera menée en utilisant des données qualitatives qui
permettront d’induire et de comprendre le vécu subjectif des participants quant à leur
perception du réseautage. En effet, une recherche qualitative « s’intéresse à la
complexité d’un phénomène et à la façon dont les personnes perçoivent leur propre
expérience à l’intérieur d’un contexte social donné » (Fortin, 2010, p.268).
L’approche de recherche utilisée sera une approche descriptive interprétative qui est
une démarche inductive visant à rendre compte de la complexité des phénomènes
humains, pour comprendre le sens donné par la personne à sa situation et pour
découvrir les éléments composant le phénomène à l’étude (Gallagher, 2014). Cette
approche correspond bien à l’objectif de la présente recherche d’explorer la
perception du réseautage chez les immigrants et les facteurs susceptibles d’influencer
cette perception.
La méthode de collecte des données sera une entrevue semi-dirigée. Ce moyen
permettra de recueillir les informations utiles pour comprendre la signification du
phénomène de la perception du réseautage, du point de vue des participants (Fortin,
2010).
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3.2 Participants
Les participants seront des immigrants reçus au Québec au titre de l’immigration
économique. Pour répondre à la question et à l’objectif de cette recherche, il sera
important de recueillir la perception des immigrants récemment arrivés puisque leur
perception du réseautage pourrait changer au cours de leur processus d’intégration au
Québec. L’échantillon sera composé de douze personnes, six d’origine française et
six d’origine algérienne, ayant immigré au Québec au titre de la catégorie
économique depuis deux ans et moins. Le projet portera sur les immigrants
originaires des deux principaux pays de provenance des immigrants accueillis au
Québec en 2013, au titre de la catégorie économique, après la Chine (Palardy et Filip,
2014). L’échantillon étant sélectionné dans une population fortement représentée
dans la communauté immigrante au Québec, cela devrait donc favoriser un
recrutement rapide des participants. L’atteinte de la saturation des données dans une
recherche descriptive interprétative est possible avec cette taille d’échantillon, selon
Gallagher (2014), si l’échantillon présente des caractéristiques homogènes, ce qui est
le cas dans ce projet quant à l’origine ethnique des participants et à la durée
d’immigration. La collecte des données sera faite en français, langue parlée par la
majorité des immigrants originaires des deux pays sélectionnés.
L’échantillonnage sera établi selon une méthode non probabiliste, par choix raisonné,
afin de sélectionner des participants qui répondent aux critères d’inclusion relatifs à la
durée de l’immigration et au pays d’origine (Fortin, 2010). La sélection des
participants se fera en contactant deux organismes montréalais qui offrent notamment
un programme de club de recherche d’emploi aux immigrants récemment arrivés au
Québec : le club de recherche d’emploi Montréal Centre-Ville (CREMCV) et le
centre de recherche d’emploi de l’est (CREEST). Ces organismes proposent des
sessions régulières de recherche d’emploi en groupe, pour une clientèle immigrante,
ce qui permettra d’avoir accès à un grand bassin de participants et de pouvoir
rapidement sélectionner des candidats répondant aux critères d’inclusion énoncés ci-
17
dessus. Les rencontres avec les participants auront lieu avant qu’ils commencent un
de ces programmes, afin de comprendre la perception du réseautage avec laquelle ils
amorcent leurs démarches de recherche d’emploi et avant que le réseautage soit
expliqué dans le cadre du programme.
3.3 Instrumentation
L’entrevue semi-dirigée sera enregistrée grâce à un enregistreur numérique et durera
une heure en moyenne. Elle aura lieu dans les locaux des deux organismes
participants, dans un bureau fermé afin d’assurer le calme et la confidentialité
indispensables au bon déroulement de la rencontre. Un guide d’entrevue sera utilisé
lors de l’entrevue semi-dirigée. Il sera composé de cinq questions visant à identifier la
perception qu’ont les immigrants du réseautage. Certaines questions seront formulées
ainsi :
- Qu’est-ce que signifie le réseautage pour vous ?
- Comment avez-vous développé votre réseau socioprofessionnel dans votre
pays d’origine ?
- Comment avez-vous développé votre réseau socioprofessionnel depuis votre
arrivée au Québec ?
Le guide d’entrevue contiendra également une reformulation des questions et des
sous questions, afin que chaque participant comprenne correctement les énoncés et
réponde aux éléments recherchés dans le cadre de ce projet, tout en favorisant la
standardisation du processus de collecte des données.
Un formulaire sociodémographique sera utilisé pour obtenir des informations
concernant l’âge des participants, le sexe, la date d’arrivée au Québec, le statut
d’immigration, le niveau de scolarité et la profession exercée dans le pays d’origine.
18
La chercheuse tiendra un journal de bord tout au long de la collecte et de l’analyse
des données pour noter les observations faites lors de ces étapes.
3.4 Déroulement
La présente recherche sera réalisée après l’obtention d’un certificat éthique auprès du
comité d’éthique de la recherche pour les projets étudiants impliquant des êtres
humains (CERPÉ) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). L’ensemble des
données recueillies dans le cadre de cette recherche sera conservé dans un endroit
fermé à clé, avec un accès autorisé uniquement à la chercheuse responsable, de
manière à préserver la confidentialité des données et l’anonymat des participants. Les
informations sur les participants seront codées.
Le formulaire de consentement, remis et expliqué à chaque participant avant qu’il
accepte de participer à la recherche, permettra de s’assurer qu’il prenne une décision
éclairée. Le formulaire sera signé par les deux parties et une copie sera remise au
participant. Le formulaire de consentement aura pour but d’expliquer aux participants
les objectifs, les modalités et les enjeux de la recherche. Il y sera précisé la durée de
l’entrevue semi-dirigée, les avantages et les inconvénients de la participation et la
possibilité de renoncer à participer à la recherche, à tout moment et sans aucun
préjudice. Il sera également précisé que la participation à la recherche ne donnera lieu
à aucune compensation financière et que les données seront conservées dans le
respect de la confidentialité et de l’anonymat.
Une annonce précisant le thème, les modalités de la recherche et les coordonnées de
la chercheuse sera affichée dans les locaux des deux organismes participants. La
chercheuse sera présente, lors des rencontres organisées par ces organismes pour
sélectionner les personnes pouvant bénéficier des programmes d’employabilité, pour
expliquer le but de la recherche. Une rencontre individuelle sera ensuite organisée
19
avec les personnes intéressées par le projet pour confirmer leur accord à participer à
la recherche, pour clarifier les conditions de leur participation et leur faire signer un
formulaire de consentement. Lors d’une seconde rencontre, chaque participant
remplira un questionnaire sociodémographique, puis répondra aux questions dans le
cadre de l’entrevue semi-dirigée.
3.5 Plan d’analyse des données
Les données recueillies lors de l’entrevue semi-dirigée seront traitées selon une
méthode d’analyse thématique, afin de transposer les réponses des participants en
thèmes représentatifs du contenu manifeste exprimé par chacun, liés à la
problématique de ce projet (Paillé et Mucchielli, 2003). Cette méthode d’analyse est
appropriée à une recherche descriptive interprétative (Gallagher, 2014). L’analyse
thématique se déclinera en trois étapes : le repérage des thèmes, leur regroupement, et
l’examen discursif des thèmes abordés. Le corpus discursif sera analysé avec le
logiciel de traitement de données NVIVO, en se basant sur le contenu manifeste
exprimé par chaque participant pour s’assurer d’analyser les dires de la personne et
non les éléments sous-entendus. Le contenu des entrevues fera l’objet d’une
transcription écrite dans le logiciel, sous la forme d’un verbatim qui reprend les dires
de chaque participant. Ensuite, les éléments de chaque verbatim seront analysés et
regroupés par thèmes, selon une démarche de thématisation en continu. Cette
démarche permettra d’identifier des thèmes au fur et à mesure de la lecture de chaque
verbatim, afin de concevoir un arbre thématique contenant les thèmes centraux et les
thèmes associés (Paillé et Mucchielli, 2003). L’examen discursif des thèmes mettra
en relief les différents thèmes identifiés, dans une logique plus interprétative, afin de
nuancer les liens entre ces thèmes, pour parvenir à une discussion des résultats (Paillé
et Mucchielli, 2003).
20
CONCLUSION
Faisabilité de la recherche
Cette recherche requiert peu de moyens financiers. Les instruments de collecte de
données sont créés par la chercheuse. Le logiciel NVIVO et l’enregistreur vocal sont
disponibles sans frais à l’université d’attache de la chercheuse. Des contacts avec les
organismes cités pour le recrutement des participants sont déjà établis, ce qui
facilitera le déroulement de la recherche.
Limite
La chercheuse étant elle-même immigrante, des biais lors de l’analyse des données
pourraient intervenir, renforcés par le fait que le concept de perception fait appel à la
subjectivité de la personne. Pour pallier cette limite, la chercheuse sera assistée par la
directrice de la recherche pour valider les thèmes identifiés et procéder ainsi à un
accord inter juges.
Retombées possibles
Ce projet devrait permettre de sensibiliser les intervenants en employabilité à la
perception du réseautage chez leurs clients immigrants, ce qui favoriserait des
interventions mieux ajustées aux besoins de cette clientèle. Les résultats de ce projet
pourraient contribuer au développement de programmes de soutien à l’employabilité
plus adaptés à la clientèle immigrante. Cela pourrait aider les immigrants à surmonter
certains obstacles liés au réseautage, rencontrés dans leur processus d’intégration
socioprofessionnelle et ainsi favoriser leur pleine réussite sur le marché du travail
québécois. Enfin, cette recherche ouvrirait des possibilités pour de futures recherches
sur la perception du réseautage chez des immigrants d’autres origines que celles
identifiées dans ce projet.
21
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ANNEXE I
Réseaux sociaux et contexte d’installation des nouveaux arrivants d’origine maghrébine
(Arcand et al., 2009, p.396)
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