etude cpf priorisation des besoins des eaf au burkina faso
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Vision et axes
prioritaires de la
Confédération
Paysanne du Faso
(CPF)
Rapport final
novembre 2010
Centre d’Etudes, de Documentation
et de Recherche Economiques et
Sociales
www.cedres.bf
Partenaires techniques et financiers Réalisation
01 BP 2978 Ouagadougou 01
Tel/Fax. +226 50 30 18 44
Email : cpf@fasonet.bf Burkina Faso
POLITIQUE AGRICOLE AU BURKINA FASO
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2
Préambule Le présent rapport prend appui sur :
- La vision stratégique de la Confédération Paysanne du Faso ; - Les conclusions de l’Atelier de Dakar les 13 et 14 juillet 2010 sur les instruments de
politiques agricoles dans le cadre de l’ECOWAP/PDDAA - Les documents cadres du PROSDRp et du PNIA - Les conclusions de la Table ronde du 22 juillet pour la signature du pacte PNSR ;
Il a bénéficié des apports et conseils :
- Des membres de la Cellule d’Analyse des Politiques Economiques et d’Etudes Prospectives (CAPEP) ;
- De l’accompagnement du responsable Justice Economique de Intermon OXFAM - Des services techniques du Ministère de L’Agriculture, de l’Hydraulique et des
Ressources Halieutiques (MAHRH ;
L’objet fondamental de ce rapport est donner la vision de la Confédération Paysanne du Faso en matière de politique agricole au Burkina Faso. Il s’agit, pour les petits producteurs, de faire ressortir les besoins prioritaires à soumettre à l’attention des autorités compétentes pour leur prise en compte et aux PTF pour financement. Il se veut aussi un document d’informations sur les processus et politiques en cours pour les leaders paysans afin de leur permettre de s’approprier les visions de leurs organisations et de mieux dessiner le schéma de leur contribution à l’analyse et à la formulation des politiques agricoles. En définitive et au-delà des TDRs, ce document se veut un cadre et un outil définissant les voies et modalités d’un développement global de la CPF.
3
REMERCIEMENTS
Nous formulons nos sincères remerciements à tous ceux qui, ont, d’une manière ou d’une
autre, apporté leur contribution à la réalisation de la présente étude. Nos remerciements
vont particulièrement:
Le président de la CPF pour sa disponibilité,
Le Secrétaire permanent, Monsieur Sanwidi Maurice,
Monsieur Ouandaogo Issiaka pour son appui technique et ses conseils,
Tout le personnel de la CPF et leurs partenaires techniques et financiers pour les
facilités accordées,
Tous les membres de la CPF, pour leur disponibilité à répondre à nos questions et
leur participation.
4
SIGLES ET ABREVIATIONS
AGRA Alliance pour la révolution verte en Afrique
ASPHF Agro-Sylvo-Pastoral Halieutique et Faunique
CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEDRES Centre d’Etudes, de Documentation et de Recherche Economiques et Sociales
CNRS Centre National de Recherche Scientifique
CPF Confédération Paysanne du Faso
ECOWAP Politique Agricole des Etats membres de la CEDEAO
EF Exploitation Familiale
FONDMA Fonds de Développement de Modernisation de l’Agriculture
MAHRH Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques
MARP Méthode accélérée de Recherche Participative
MECV Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie
MRA Ministère des Ressources Animales
NEPAD Nouveau partenariat économique pour le développement de l’Afrique
OMD Objectif du Millénaire pour le Développement
OP Organisation Paysanne
OSC Organisation de la Société Civile
OXFAM Comité d’Oxford de Lutte de Contre la Famine
PAPISE Plan d’Action et Programme d’Investissement du Secteur Elevage
PDA Plan Décennal d’Actions de l’environnement
PDDAA Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine
PISA Programme d’Investissement du Secteur Agricole
PNIA Programme National d’Investissement Agricole
PNSR Programme National du Secteur Rural
PROSDRp Programme Sectoriel Développement Rural productif
PTF Partenaire Technique et Financier
SCADD Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable
SDR Stratégie de Développement Rural
SPONG Secrétariat Permanent des ONG
TDR Termes de Référence
5
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .............................................................................................................. 3
SIGLES ET ABREVIATIONS .................................................................................................. 4
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................ 5
INTRODUCTION ................................................................................................................ 6
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE ....................................................................... 6
1.1. CONTEXTE ........................................................................................................................... 6
1.2. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS .......................................................................................... 7
1.3. METHODOLOGIE ................................................................................................................... 7
1.4. DIFFICULTES RENCONTREES ..................................................................................................... 7
II. REVUE DES POLITIQUES AGRICOLES DANS LE CONTEXTE ECOWAP/PDDAA .................... 8
2.1. AU NIVEAU INTERNATIONAL/REGIONAL ..................................................................................... 8
2.2. CONTEXTE NATIONAL ............................................................................................................. 9
2.2.1. La SDR comme cadre de référence............................................................................ 9
2.2.2. Le processus PNSR ................................................................................................... 10
III. VISION ET ORIENTATION POLITIQUE AGRICOLE DE LA CPF .......................................... 13
3.1. VISION STRATEGIQUE DE LA CPF : L’AGRICULTURE FAMILIALE ....................................................... 13
3.1.1. Revue de concepts ................................................................................................... 13
3.1.2. Défendre l’agriculture familiale : pourquoi ? .......................................................... 15
3.2. VISION ET ACTIONS PRIORITAIRES : PROGRAMME STRATEGIQUE .................................................... 25
3.2.1. Les grands principes du programme ....................................................................... 29
3.2.2. Les grands axes prioritaires .................................................................................... 29
VI. ANALYSE DE LA PORTEE DU PROGRAMME ................................................................. 30
4.1. COHERENCE AVEC LES POLITIQUES AGRICOLES ........................................................................... 30
4.2. CONTRIBUTION A L’ECONOMIE BURKINABE ............................................................................... 31
V. DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME .................................................................... 33
5.1. PRINCIPE DE BASE ................................................................................................................ 33
5.2. DISPOSITIF ET MECANISMES DE PILOTAGE ET DE SUIVI EVALUATION ................................................ 34
5.3. PLAN DE TRAVAIL – FINANCEMENT .......................................................................................... 35
5.4. MESURES D’ACCOMPAGNEMENT ............................................................................................ 42
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................................... 43
ANNEXES 1 ..................................................................................................................... 45
6
INTRODUCTION
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE 1.1. Contexte
En Afrique de l’Ouest, l’agriculture et l’élevage sont caractérisés aujourd’hui par un niveau
de performance générale relativement faible. La conséquence immédiate est
l’augmentation des importations, qui sont passées de 3,2 milliards de dollars US en 1994-
1996 à 7,1 milliards entre 2004 et 2006, soit un taux d’accroissement de 221%.
La crise alimentaire de 2008 et aujourd’hui les crises environnementales répétitives ont
attiré l’attention des autorités en charge de la question agricole sur les risques liés à une
grande dépendance extérieure et a suscité de nombreuses initiatives. Toutefois, ces
initiatives relèvent le plus souvent d’action conjoncturelle et donc n’appréhendent qu’en
partie les enjeux structurels de l’agriculture.
A travers la mise en place de l’ECOWAP/PDDAA et l’élaboration de plans
d’investissement nationaux et d’un plan régional, la CEDEAO et le NEPAD tentent de
remédier à ce problème. Ces instances proposent à chaque Etat de mener une étude
approfondie sur les facteurs de croissance potentiels et sur les mesures à mettre en place
pour les favoriser. Dans le même ordre d’idée, elles proposent une implication réelle de
tous les acteurs (Administration, PTF, OSC, OP…) pour la définition de politique plus
pertinente qui prennent en compte les préoccupations de tous. Dans ce contexte, les
Organisations paysannes doivent se donner les moyens (humains, matériels et financiers)
de fournir une contribution de qualité si elles veulent voir les préoccupations intégrées
dans les politiques formulées.
C’est notamment dans cette perspective que la Confédération Paysanne du Faso (CPF) a
œuvré et a bénéficié, en 2010, d’un appui grâce à l’appui de Intermon Oxfam et du
Gouvernement de Extramurada.
L’objectif de cette aide est de renforcer les capacités des leaders centraux et locaux
(hommes et femmes) des Organisations paysannes membres de la CPF à travers des
formations, des ateliers, des accompagnements par des personnes ressources et
l’établissement d’alliance stratégique pour leur permettre de pouvoir suivre et évaluer les
politiques agricoles mises en œuvre, notamment dans le cadre des processus
ECOWAP/PDDAA et PNSR.
De façon spécifique, le projet d’appui vise entre autres à renforcer les capacités d’analyse
et de proposition des leaders paysans et paysannes de la CPF au niveau national et
décentralisé en vue de réaliser des rencontres de plaidoyer et de media en faveur de
l’exploitation agricole familiale qui constitue 80% de la population. Toutes les actions et
stratégies développées dans le projet s’inscrivent dans le cadre de la campagne Justice
Economique lancée au Burkina en octobre 2008 à Bama dans la province du Houet.
7
C’est dans cette dynamique que la présente étude-accompagnement trouve toute sa
justification. Au-delà des simples conclusions en termes de résultats et de stratégie, il s’agit
d’accompagner le OP à travers un partenariat stratégique pour leur permettre d’analyser
les mesures prises, de les critiquer et au cas échéant de faire prendre en compte leurs
visions et préoccupations grâce au plaidoyer. C’est donc une étude multidimensionnelle
avec une vision plus large
1.2. Objectifs et résultats attendus
A travers cet appui-conseil qui débouche sur une vision de politique agricole du petit
producteur, les principaux objectifs étaient les suivants (cf. TDRs en annexe) :
Faire connaître le PNIA, le PROSDRp et le Processus PNSR aux leaders paysans
Appuyer les leaders à définir des critères de priorisation des axes du Programme
National du Secteur Rural.
Appuyer les leaders à hiérarchiser les investissements prioritaires par axes à soumettre au
gouvernement et aux bailleurs de fonds ;
Identifier les mesures ou instruments de politiques agricoles à adopter pour garantir un
succès à la mise en œuvre du programme national du secteur rural.
1.3. Méthodologie
Afin d’aboutir aux résultats escomptés, la présente a pu combiner plusieurs approches :
l’analyse documentaire, l’interview des bénéficiaires, la priorisation par un approche
participative basée sur la méthode MARP1 et la participation à certains ateliers et tables
rondes facilité par INTERMON OXFAM et ses partenaires.
L’analyse documentaire a permis de réaliser la revue des politiques agricoles qui a servi de
base de discussion avec les personnes rencontrées. Grâce à l’approche participative, il a été
possible d’informer les leaders sur les grandes politiques passées et celles en cours, d’avoir
leur appréciation et ensuite d’obtenir leur vision pour le futur en matière de politiques
agricoles.
La participation aux ateliers nationaux et sous régionaux ont permis quant d’assurer
réellement la fonction d’accompagnement en restant aux cotés de la CPF mais aussi de
mieux cerner les enjeux auquel la CPF doit faire face dans le processus actuel.
1.4. Difficultés rencontrées
En termes de difficultés, il faut noter surtout le problème de clarté des TDRs reçu dès le
départ. C’est seulement après certaines rencontres avec la CPF et avec de Intermon
1 Méthode accélérée de Recherche participative
8
Oxfam que les missions sont devenues plus claires. Par ailleurs, le processus PNIA ayant
bloqué pour conduire à un nouveau processus (fusion PNIA-PROSDRp), les TDRs ont été
revus pour tenir compte de la nouvelle situation. Ce qui est d’ailleurs normal. Le processus
devrait être dynamique pour s’intégrer au mieux à la nouvelle situation.
Il y’a aussi l’indisponibilité de certains leaders paysans qui étaient le plus souvent en
mission de représentation. Enfin, il faut noter aussi la coïncidence de l’étude avec la
Semaine du Débat Economique du CEDRES qui a entrainé une perturbation importante
dans le canevas initial proposé.
II. REVUE DES POLITIQUES AGRICOLES DANS LE CONTEXTE ECOWAP/PDDAA
2.1. Au niveau international/régional
Les réflexions menées dans le présent document s’inscrivent dans un contexte marqué par
la mise en œuvre du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine
(PDDAA), basée sur la Déclaration de Maputo (2003), ainsi que par la Politique Agricole
des États membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest
(ECOWAP), adoptée en Janvier 2005 à Accra, et de la Déclaration de Paris sur l’’efficacité
de l’’aide de la même année.
Le PDDAA a pour vocation de promouvoir des réformes dans le secteur agro-sylvo-
pastoral, en servant de guide aux Gouvernements afin de répondre à la demande sociale de
bien être, tout en stimulant la croissance et en posant les fondements d’un
développement durable. Il se veut un cadre de planification factuel ayant pour base : le
savoir, le développement des ressources humaines et le partenariat. Au Burkina Faso, la
mise en œuvre du PDDAA vise à répondre aux priorités du développement agricole par la
promotion des investissements dans les domaines suivants :
la gestion durable des terres et l’adaptation aux changements climatiques par les
communautés;
l’amélioration de la gestion de l’eau pour toutes les activités productives ;
le développement durable des exploitations agricoles ;
le développement des filières et la promotion des marchés ;
la gestion améliorée des autres ressources partagées ;
la prévention et la gestion des crises alimentaires (y compris du cheptel) et autres
calamités naturelles ;
le renforcement du cadre institutionnel du secteur agro-sylvo-pastoral.
La Politique Agricole des États membres de la Communauté Économique des États de
l’Afrique de l’Ouest, (ECOWAP), a pour objectif global de « contribuer de manière
durable à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement
économique et social et à la réduction de la pauvreté dans les États membres ». Prenant en
compte la diversité structurelle du secteur, la Politique Agricole des pays membres de la
CEDEAO s’inscrit dans la perspective d’une agriculture moderne et durable, fondée sur
l’efficacité et l’efficience des exploitations familiales et la promotion des entreprises
9
agricoles grâce à l’implication du secteur privé. Elle vise également à promouvoir une
agriculture productive et compétitive sur le marché intra-communautaire et sur les
marchés internationaux permettant d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de
procurer des revenus décents aux populations».
Tout le e processus lancé au niveau régional dans ce contexte se résume par la figure ci-
après. Ce processus devrait permettre de passée de la situation à une situation améliorée
pour chacun des pays concerné.
En ce qui concerne la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide publique au
développement, à laquelle le Burkina Faso adhère depuis sa signature en 2005, elle met
l’accent sur l’appropriation, l’alignement, l’harmonisation, et la gestion axée sur les
résultats de programmes communs, mis en œuvre dans le cadre de la coopération
internationale.
2.2. Contexte national
2.2.1. La SDR comme cadre de référence
D’abord, il faut noter que la Stratégie de Développement Rural, adoptée en 2003, constitue
le cadre de référence de l’action publique pour le secteur rural. Elle traduit la vision à long
terme du Gouvernement, pour un développement économique et social des populations.
Ce document contient les orientations stratégiques suivantes :
10
accroître, diversifier et intensifier les productions agricoles, pastorales, forestières,
fauniques et halieutiques ;
renforcer la liaison production/marché ;
accroître et diversifier les sources de revenus ;
améliorer l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement ;
assurer une gestion durable des ressources naturelles ;
renforcer les capacités des acteurs et créer un cadre institutionnel favorable ;
promouvoir l’approche genre en vue d’améliorer la situation économique et le
statut social des femmes et des jeunes en milieu rural.
La Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) 2011-2015
en cours d’élaboration ambitionne de faire du « Burkina Faso, un pays ayant amorcé un
développement économique et social accéléré dans la perspective de la vision 2025 ».
Ainsi, en ce qui concerne l’agriculture, l’élevage et l’environnement, l’avant projet de la
SCADD relève comme enjeux et défis : le développement des infrastructures agricoles et
pastorales, la promotion d’unités de transformation des produits agro-sylvo-pastoraux,
halieutiques et fauniques (ASPHF), la modernisation de l’agriculture et de l’élevage et
l’amélioration de la contribution du secteur de l’environnement, à partir d’un appui
prioritaire aux exploitations familiales.
2.2.2. Le processus PNSR
Prenant en compte les contextes cités ci-dessus, ainsi que les orientations de la SCADD et
les réformes majeures engagées par le Gouvernement en matière de décentralisation et de
finances publiques, le PNSR constituera le cadre de référence de planification et de mise
en œuvre de l’ensemble de l’action publique en matière de développement rural dans les
domaines relevant de la compétence des ministères sectoriels, à savoir l’agriculture,
l’hydraulique, les ressources halieutiques, les ressources animales, l’environnement et le
cadre de vie tel que prévu dans les décrets respectifs.
Le domaine particulier de l’eau potable et de l’assainissement sera également pris en
compte, dans la mesure où le Programme National « Approvisionnement en Eau Potable et
Assainissement » arrive à terme en 2015.
Les grandes orientations nationales retenues pour le développement rural résultent des
débats, menés lors de la revue conjointe du secteur des 15 et 16 juillet 2010, qui a réuni
les représentants de l’ensemble des acteurs du secteur.
Pour le PNSR, les orientations prioritaires suivantes ont été retenues en vue de
promouvoir un développement durable :
L’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans un contexte des
changements climatiques ;
11
L’augmentation des revenus des populations rurales fondée sur la facilitation de
l’accès aux marchés (local, national, régional, international), la modernisation des
exploitations familiales, la professionnalisation des acteurs, la transformation des
produits, la diversification et la promotion des filières agro-sylvo-pastorales,
fauniques et halieutiques et l’émergence d’un secteur privé dynamique;
La gestion durable des ressources naturelles et l’amélioration du cadre de vie;
Le développement du partenariat entre les acteurs du secteur rural selon les rôles et
responsabilités définis et le renforcement de leurs capacités.
Elaborés en concertation entre tous les acteurs, à partir des missions dévolues aux
institutions sectorielles, les programmes ministériels qui composeront le PNSR, serviront
de cadre de priorisation des investissements en indiquant les résultats attendus de la mise
en œuvre des différentes actions prévues dans les programmes ministériels ainsi que les
moyens financiers à mobiliser pour pouvoir réaliser ces actions.
Les plans d’actions des programmes ministériels seront chiffrés dans un premier temps à
l’horizon 2020, et ensuite au-delà, afin d’avoir une estimation globale des moyens à
mobiliser pour atteindre l’ensemble des objectifs retenus. Les budgets opérationnels seront
préparés annuellement dans le cadre de l’élaboration des Budgets Programmes ministériels
triennaux glissants.
Pour plus de clarté et de manière synthétique, en termes d’évolution politique et de
contenu, on peut résumer le processus PNSR par le schéma suivant.
Les grandes orientations relatives à toutes ces politiques sont reprises en annexe.
12
Période Cadre - Contexte politique
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Source : Compilation de l’auteur
OMD PNSA (1997) NEPAD (Abuja)
PDDAA(Maputo)
CSLP
ECOWAP
SDR
AGRA
Revol. Verte
SCADD
PNIA
Approche programme sectoriel
Déclaration de Paris
GDPF
PROSDRp
Programme National du Secteur Rural
Croissance, emploi,
durabilité
PA
PIS
E
PIS
A
PD
A
MR
A
MA
HR
H
MEC
V
13
III. VISION ET ORIENTATION POLITIQUE AGRICOLE DE LA CPF
3.1. Vision stratégique de la CPF : l’agriculture familiale
En matière de vision stratégique, la conception du développement agricole de la CPF pour
le Burkina Faso est claire et fondée sur deux notions fondamentales : l’agriculture familiale
et la souveraineté alimentaire. Pour mieux comprendre cette position, il sied de comprend
le contenu donné à ses deux concepts.
3.1.1. Revue de concepts
L’agriculture familiale :
Le terme « agriculture familiale » couvre un vaste éventail de situations souvent très
différentes. De ce fait, certains auteurs proposent d’utiliser plutôt le terme au pluriel
(agricultures familiales) pour tenir compte de la diversité des systèmes et contextes
(Belières et al., 2002). L’organisation et la pratique des systèmes agricoles varient
fortement selon les zones agro-écologiques, les pays, ainsi que les différents groupes
socioculturels.
Mais, en dépit de cette diversité, il existe certaines caractéristiques clés propres à
l’agriculture familiale, liées au rapport particulier entre la structure et la composition du
ménage, ainsi que les biens et activités agricoles qui y sont associés. Ce rapport influe
fortement sur la manière dont les décisions sont prises concernant le choix des cultures,
l’organisation de la main d’œuvre familiale et sa répartition pour les différentes tâches, la
gestion des terres et autres biens agricoles (Belières et al.opcit).
Les exploitations familiales se caractérisent en outre par un ensemble d’activités
impliquant diverses productions végétales et animales, la pêche, la chasse et la cueillette,
le commerce et l’artisanat, de même que la migration saisonnière à plus long terme
(Zoundi, 2003).
Il faut noter qu’au sein de l’exploitation familiale, l’accès aux terres et aux biens agricoles
s’acquiert généralement par héritage ou autres arrangements sociaux, tels que des prêts. Il
importe donc d’éviter de voir l’exploitation familiale comme une unité économique isolée
uniquement dédiée à l’agriculture et dépendant exclusivement de ses propres ressources.
Dans la plupart des régions d’Afrique de l’Ouest, la production agricole repose sur la main
d’œuvre familiale qui, bien que souvent non rémunérée, possède l’assurance d’une
contrepartie sous forme de droits et des avantages à plus long terme. Ceci procure un
avantage compétitif certain par rapport à l’agriculture commerciale, car c’est durant les
périodes de crise (sécheresse, inondations, autres calamités) où le rendement du travail
reste particulièrement faible, que la main d’œuvre familiale reste le plus disponible et le
plus engagé, malgré un faible niveau de « rémunération » de son effort.
14
En outre, étant une partie du système, les travailleurs familiaux ont un degré de
motivation généralement plus élevé que celui d’un salarié agricole (Djulfeldt. 2005).
Toutefois on remarque que ce système subit des transformations de plus en plus profondes
consécutives à l’éclatement des grandes concessions familiales et des centres de décisions,
de l’évolution des valeurs socioculturelles renforcée par une ouverture de plus en plus
marquée du milieu rural vers l’extérieur, de la pression économique, etc. Contrairement
aux entreprises commerciales, les exploitations familiales tendent à posséder des
superficies de terres relativement réduites. Lorsqu’on fait le tour de la question, il est aisé
de constater que cette opposition entre exploitations familiales et exploitations agricoles
commerciales (agrobusiness) est omniprésente.
En écoutant la CPF et les leaders paysans rencontrés, c’est cette opposition qui retient
l’attention. Des analyses faites de données d’enquête, il apparaît que pour la CPF,
l’exploitation familiale est tout simplement celle qui s’oppose à l’agrobusiness (entreprise
rurale, exploitations commerciales).
Même s’il est difficile de dégager un concept précis, les caractéristiques mises en évidence
permet de donner de manière caractérielle la conception d’exploitation familiale qu’on les
leaders de la CPF (cf. Tableau n°1).
Tableau 1 : Tableau comparatif de l’exploitation familiale et commerciale
Caractéristiques Exploitation familiale Exploitation commerciale (agrobusiness, entreprise rurale)
Rôle de la MO2 du ménage Très important Quasi nul
Liens avec la communauté Elevé Quasi nul très souvent
Objectifs Consommer, Stocker, Vendre Vendre, Acheter, Consommer
Degré de diversification Elevé : diversification
importante pour faire face au
risque
Faible : spécialisation
Niveau de flexibilité Elevé Faible
Taille de l’exploitation Réduite (1 à 2ha) Grande (au-delà de 100ha)
Accès à la terre Héritages, arrangements
sociaux
Achat
Connexion au marché Faible Très élevée
Niveau d’équipements Faible Elevé
Source : Compilation de l’auteur
De ce tableau, on peut retenir que l’exploitation familiale dans la conception de la CPF
désigne toute unité agricole faiblement spécialisé dont la fonction principale est de
produire pour sa consommation propre (critère d’objectif, de connexion au marché) sur
des superficies relativement petites (critères de taille de l’exploitation) essentiellement à
partir d’une main d’œuvre familiale en générale non rémunérée (critère de la MO, du
niveau d’équipement).
2 Main d’œuvre
15
Bien qu’assez claire, cette définition nécessite la précision de certain critère comme celui
de la taille. Jusqu’à quel niveau l’on, peut retenir qu’une exploitation est de petite taille ?
Dans tous les cas, cette définition est limitative si l’on considère l’objectif final de la CPF.
A terme, avec la vision de modernisation, l’agriculture familiale devra être détachée de
toute contrainte ou limite de taille et d’équipement.
Elle devra être vue donc en fin de compte comme une exploitation agricole dirigée par
une famille quelque soit les moyens utilisés et la taille de l’exploitation. Cette vision
intègre mieux l’esprit de modernisation ici visée.
La souveraineté alimentaire :
Contrairement au concept précédent, le contenu du concept de souveraineté alimentaire
est assez clair dans le plan stratégique du CPF.
La souveraineté alimentaire désigne le droit pour tout peuple de produire, de se nourrir et
de vivre décemment des fruits de sont travail, la liberté de vendre ses produits sur tous les
marchés sans contrainte de dumping.
Ce concept va donc au-delà de la sécurité alimentaire de plus en plus en vu comme
perspective très limitée de la problématique de l’alimentaire.
En faisant une analyse profonde de la combinaison des concepts, il apparaît clairement que
la philosophie de la CPF et ses membres est dynamique et repose sur le principe de la
valorisation de l’existant. Et si le fait une analyse historique de la question, on se rend vite
compte que les processus et les politiques qui ont boosté le développement agricole
européen et plus récemment celui de certains pays asiatiques reposent sur cette
philosophie. La pertinence de la vision de la CPF en ce qui concerne l’agriculture familiale
ne souffre d’aucune ambiguïté comme l’atteste de nombreuses analyses réalisées en
Afrique et particulièrement en Afrique de l’Ouest.
Dans le contexte actuel, au Burkina Faso, il apparaît selon nos investigations que les
exploitations familiales sont perçues comme traditionnelles et archaïques, à l’inverse d’une
agriculture capitaliste qui serait le reflet de la modernité et du progrès. Cette vision
moderniste de l’agriculture semble détourner les préoccupations politiques et les fonds
publics vers ce que l’on appelle agrobusiness ou entreprise rurale. Pourtant, lorsque l’on
fait référence aux études et développements faits sur la question, de nombreux arguments
militent en faveur du développement agricole fondé sur l’exploitation familiale.
3.1.2. Défendre l’agriculture familiale : pourquoi ?
En situant la question dans une perspective historique, il faut dire que plusieurs pays ont
expérimenté l’installation de l’agrobusiness comme modèle d’impulsion de l’agriculture.
Parmi ces pays on peut citer la chine, l’ex URSS, l’Italie etc. Par rapport aux résultats, une
16
revue de la littérature montre que chacune de ses expériences se sont soldées par des
échecs cuisants. La question mérite donc bien une profonde analyse comme le veut la CPF
à travers cette étude.
De manière fondamentale, on retient des analyses des auteurs qui ont réfléchi sur le sujet
que quatre grands arguments militent en faveur de la défense de l’exploitation familiale.
1. Les exploitations familiales créent des emplois durables et contribuent fortement à la réduction de l’exode rurale
Dans les pays en voie de développement comme le Burkina Faso, les exploitations
familiales sont de véritables pourvoyeuses d’emplois.
Par son fonctionnement, l’agriculture familiale optimise la main d’œuvre familiale
disponible. Les arbitrages au sein de l’exploitation visent à rentabiliser au mieux la force
de travail présente.
À l’inverse, sur une exploitation capitaliste, les arbitrages se font en fonction de la
rentabilité des investissements. Le propriétaire n’investira dans l’exploitation agricole que
si la rentabilité du capital y est supérieure à celle offerte par d’autres secteurs de
l’économie (immobilier, finance, industrie, commerce). La main d’œuvre n’est qu’un
facteur pris en compte dans ses coûts de production. Le propriétaire peut aussi choisir de
se passer d’une main d’œuvre nombreuse et s’orienter vers la moto-mécanisation, alors
même que la région connaît un chômage de masse. Plusieurs raisons peuvent être à
l’origine d’un tel choix : moindre coût de la mécanisation par rapport aux charges
salariales, gestion difficile de la main d’œuvre, rapidité de l’exécution et maîtrise du
travail.
Elles réduisent l’exode rural et contribue à la lutte contre le chômage massif
Le chômage massif ou le sous-emploi que connaissent la plupart des pays en
développement entraîne un coût d’opportunité3 du travail agricole quasi nul9. Les
agricultures familiales permettent d’employer cette main d’œuvre abondante en
intensifiant le travail sur l’exploitation et grâce à la solidarité familiale. Cependant,
lorsqu’une agriculture de type capitaliste est favorisée au détriment de l’agriculture
familiale, il y a très souvent concurrence pour la terre et les ressources naturelles qui sont
privatisées, concentration foncière et accélération de l’exode rural. Les enfants
d’exploitants, ou les exploitants eux-mêmes, sont alors contraints à migrer vers les villes,
malgré les faibles perspectives d’emploi.
3 Un coût d’opportunité du travail proche de zéro signifie que le travailleur ne renonce pas
à des revenus supplémentaires en faisant cette activité. En effet, les salaires et la quantité
d’emplois offerts en dehors de l’agriculture sont très faibles et ne constituent pas une
incitation à changer d’activité. Si le coût d’opportunité augmente, alors il peut avoir
intérêt à changer d’activité afin de maximiser ses revenus.
17
Cet exode rural prend des proportions plus ou moins importantes suivant les pays et les
régions en fonction du soutien apporté, par les gouvernements à l’agriculture capitaliste au
détriment des agricultures familiales. Il en résulte à la fois une accélération de l’exode
rural, et la croissance anarchique des centres urbains qui connaissent de grandes difficultés
pour absorber les populations migrantes. Malgré leur croissance économique, les grands
centres urbains ne sont pas en mesure d’offrir un emploi productif à tous ces nouveaux
citadins, condamnés à un chômage plus ou moins déguisé.
En terme politique économique, sans un soutien fort aux agricultures familiales, il ne sera
pas possible de garantir un emploi et un revenu aux populations des pays en
développement en forte croissance démographique. Dans le contexte d’une agriculture
familiale soutenue, lorsque les centres urbains deviennent demandeurs de main d’œuvre
pour leur développement, alors les salaires offerts peuvent attirer les populations rurales
les moins productives (du moins, aux revenus les plus faibles) : le coût d’opportunité du
travail augmente, aussi bien à la campagne qu’en ville. L’exode rural a bien lieu mais il est
plus progressif et se fait davantage par choix que par défaut.
2. Le développement des exploitations familiales contribuent à la réduction de la pauvreté et des inégalités
De la capacité des exploitations familiales à réduire la pauvreté
Selon le rapport 2008 de la Banque Mondiale, les trois quarts des pauvres des pays en
développement vivent en zone rurale, soit 883 millions de personnes. Toute action
permettant d’améliorer les revenus des ruraux a donc un impact fort sur la réduction de la
pauvreté. Le rapport démontre l’efficacité du développement agricole pour lutter contre la
pauvreté : la croissance dans ce secteur est deux à trois fois plus efficace pour réduire la
pauvreté que la croissance enregistrée dans les autres secteurs de l’économie.
Lipton (2005)4 affirme que les gains de productivité de certaines agricultures familiales des
pays d’Asie du Sud-Est ont joué un rôle crucial dans la réduction de la pauvreté de masse
dans les années 1980. Malgré ce constat, les gouvernements et les bailleurs continuent de
porter l’essentiel de leurs appuis vers l’essor d’exploitations qu’ils considèrent comme «
modernes », c’est-à-dire souvent capitalistes (grandes superficies, efficacité, forte maîtrise
technique)5. Pour ces décideurs, ce type d’exploitation serait le moteur du développement
économique de la région ou du pays et, à terme, devrait permettre de réduire la pauvreté.
Mais les inégalités inhérentes à ce type de développement doivent être prises en compte.
Les bénéfices issus des gains de productivité sont généralement réservés au seul
propriétaire et la main d’œuvre locale en profite rarement. Cela accentue les inégalités de
revenus à l’intérieur de la société. De plus, ces gains de productivité sont souvent en partie
4 Lipton M., The Family Farm in a Globalizing World, IFPRI, 2005. 5 Par exemple, dans les intentions du gouvernement sénégalais, le développement de l’agriculture passe
nécessairement par de grandes exploitations créées avec des capitaux étrangers dont la production est
destinée au marché européen (Afrique agriculture, février 2008).
18
le résultat d’aides du gouvernement ; il est donc regrettable que des transferts fiscaux
augmentent les revenus d’une partie de la population déjà favorisée, au lieu de servir le
plus grand nombre, c’est à dire les agriculteurs familiaux.
Capacité productive des exploitations familiales
D’un point de vue économique, les exploitations familiales offrent (si elles sont soutenues)
un modèle de développement plus efficace que l’appui aux grandes exploitations.
L’argument mis en avant au profit de l’agriculture capitaliste est sa plus grande
productivité par travailleur. Cela est possible grâce à la mécanisation ou au choix de
systèmes de production extensifs (élevage extensif par exemple). D’où un faible nombre
d’actifs par hectare dans ce type d’exploitation.
À l’inverse, les agricultures familiales maximisent le travail familial sur la surface dont
elles disposent ; le foncier qui est la ressource rare est donc optimisé. Les revenus dégagés
par actif sont souvent plus faibles, mais la surface cultivée est, elle aussi, faible. Le résultat
est une productivité par hectare plus élevée pour ces petites exploitations grâce à des
techniques plus intensives et des choix de cultures mieux adaptés à la disponibilité en
main d’œuvre. De plus, les économistes ruraux ont montré les déséconomies d’échelle
engendrées par les structures trop grandes (souvent gérées de manière capitaliste) alors
que les plus petites exploitations s’avèrent être plus efficaces sur le plan économique. Cette
relation inverse entre taille et rendements vaut aussi pour les pays développés, comme l’a
démontré Rosset (1999)6.
Sur une superficie donnée (une parcelle, une région, un pays), les agricultures familiales
produisent donc davantage de richesse (PIB) que l’agriculture capitaliste. Et cette
production de richesse se fait de manière plus équitable, en utilisant intensivement la
main d’œuvre, ce qui est avantageux en cas de taux de chômage élevé.
Tableau 2 : Performance des exploitations selon leur taille et le niveau de mécanisation
Caractéristiques de
l’exploitation 1 Tracteur
Au moins 2
paires de
bœufs
Une paire de
bœuf Manuel
Taille de l’échantillon
(Nbre de cas étudiés)
25 15 15 17
Nbre de personnes par
exploitation
31,2 15,3 9,9 7,9
Superficie agricole totale
(ha)
34,8 15,9 9,2 3,8
Total jours de travail/ha 88 89 77 40
Revenus financiers de
l’agriculture FCFA
1 018 000 436 000 312 000 71 000
Revenus financiers de 29 000 27 000 34 000 19 000
6 Rosset P., The multiple functions and benefits of small farm agriculture, Food First, 1999.
19
l’agriculture FCFA/ha
Revenus financiers de
l’agriculture
FCFA/personne
33 000 29 000 32 000 9 000
Revenus financiers de
l’agriculture FCFA/travail
journalier
372 320 407 223
Source : construction de l’auteur, données de 1994
Figure 1 : Performance des exploitations selon leur taille et le niveau de mécanisation
Les exploitations familiales favorisent l’innovation par l’investissement des revenus
L’objectif de l’agriculture capitaliste étant essentiellement de parvenir à rentabiliser ses
investissements, le moyen qu’ont trouvé les gouvernements pour que ce secteur innove est
de faciliter ses investissements. Par exemple, les banques publiques brésiliennes accordent
facilement des prêts à très long terme aux grands propriétaires terriens, ces prêts étant
rarement remboursés : il s’agit bien d’une subvention de l’agriculture capitaliste, qui est
d’ailleurs très coûteuse. Les rééchelonnements de dettes de l’agrobusiness portent sur
plusieurs centaines de milliards de Reais.
À l’inverse, contrairement à l’agriculture capitaliste, les agricultures familiales investissent
sur l’exploitation même si les taux de rentabilité ne sont pas aussi élevés que dans les
autres secteurs de l’économie. En cas de bonne récolte ou de prix de vente élevés
entraînant une hausse des revenus, la famille investira le surplus de trésorerie sur
l’exploitation car c’est à la fois le lieu de vie et de travail. Ces investissements seront
souvent directement ou indirectement productifs et permettront une amélioration des
capacités ou des modes de production. L’amélioration des systèmes de production
20
familiaux n’est donc pas soumise à la rentabilité du capital mais à la capacité
d’investissement des producteurs.
3. Contrairement à la conception très perceptible de certains responsables en charge de la question, les exploitations peuvent nourrir les populations
Les exploitations familiales sont un levier pour la souverainété alimentaire
En premier lieu, l’agriculture familiale permet à la famille de l’exploitant d’assurer au
moins une partie de son alimentation de manière autonome. Cet aspect est loin d’être
négligeable alors que le nombre de personnes sous-alimentées dans les pays en
développement était estimé à plus de 820 millions en 20067, dont les trois-quarts vivaient
en zone rurale : il s’agit bien souvent de producteurs agricoles dont le travail ne suffit pas à
nourrir convenablement leur famille, faute de soutiens adaptés. Ces producteurs sont alors
incités à quitter le monde agricole pour les centres urbains où ils trouvent une nourriture
importée bon marché, mais qui favorise une dépendance alimentaire. Cette dépendance
peut s’avérer risquée en cas de hausse brutale des prix mondiaux.
En donnant les moyens à ces agriculteurs de produire une nourriture suffisante pour
subvenir aux besoins de leur famille et dégager des revenus, les États peuvent améliorer la
sécurité alimentaire de leur population sans aggraver leur facture alimentaire.
L’ouverture des pays en développement aux échanges de denrées agricoles ne permettra
pas d’y réduire l’incidence de la sous-alimentation car les populations souffrant de la faim
ne sont pas solvables. Le manque de sources de revenus en milieu rural empêche une
partie de ces populations d’acquérir une nourriture qui est souvent disponible. L’Inde
disposait encore récemment de stocks de plusieurs millions de tonnes de céréales alors que
200 millions d’Indiens étaient sous-alimentés (Sharma, 2005)8. De même, au niveau
mondial, la baisse des prix des céréales entre le milieu des années 1990 et 2006 et
l’ouverture des barrières douanières se sont accompagnées d’une hausse du nombre de
personnes sous-alimentées.
Alors qu’il peut sembler paradoxal que la majorité des personnes souffrant de la faim dans
les pays du Sud se trouvent en zone rurale, il s’agit d’une opportunité pour les
gouvernements de ces pays car ces populations sous-alimentées peuvent rapidement
améliorer leur condition si on leur donne les moyens d’augmenter leur production
agricole.
Le tableau ci-après montre que l’AF peut atteindre des taux de croissance appréciable si les
moyens nécessaires sont mobilisés en leur faveur.
Figure 2 : Evolution de la production par habitant des principales cultures, 1961-63 à
1997-99
7 FAO, La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, 2007 8 Sharma D., Whose livelihoods are we talking about ?, ICT, 2005.
21
Pays Cultures Evolution (%)
Côte d’Ivoire
Riz, maïs, millet sorgho
Manioc, Igname, Banane
plantain
+ 131,2
+ 30,5
Ghana
Riz, maïs, millet sorgho
Manioc, Igname, Banane
plantain
+ 59,8
+ 66,3
Mali
Riz, maïs, millet sorgho
Manioc, Igname, Banane
plantain
- 1,2
+ 76,3
Niger
Riz, maïs, millet sorgho
Manioc, Igname, Banane
plantain
- 24,2
Sénégal Doliques + 33,3
Source : AF, Bara GUEYE (Réf. Bibliographie)
À l’inverse, en important une nourriture dont le prix est instable ou en favorisant la
production d’une agriculture capitaliste, les gouvernements tendent à aggraver la
situation.
Les exploitations familiales peuvent approvisionner les marchés locaux
La forte croissance démographique de la plupart des pays en développement et
l’urbanisation progressive de ces derniers posent la question de la capacité des
exploitations familiales à répondre à cette hausse de la demande.
Dans les faits, les agriculteurs familiaux ont prouvé leur capacité à augmenter leur
production pour répondre à cette demande, dans un premier temps en augmentant les
surfaces cultivées, puis en optant pour des techniques plus intensives, dès lors qu’ils ont les
moyens suffisants pour investir.
Par exemple, au cours des vingt dernières années, les pays enclavés sahéliens (où
l’agriculture familiale est prédominante) ont connu une croissance de la production
céréalière équivalente à celle de leur population, maintenant un taux d’auto-
approvisionnement céréalier constant9.
Au niveau de la CEDEAO, la production vivrière est passée de 59 millions de tonnes en
1980 à 212 millions de tonnes en 2006 (Blein et al., 2008)10. Selon les auteurs de cette
étude, « partout où la production a bénéficié d’un minimum d’incitation (introduction de
meilleure techniques de production, prix suffisamment rémunérateurs et sécurisation des
9 15 Blein, Soulé, Faivre-Dupaigre et Yérima, Les potentialités agricoles de l’Afrique de l’Ouest, FARM, 2008. 10 Ibid.
22
débouchés), elle a réalisé des prouesses indéniables que ce soit pour les cultures de rente,
ou les cultures vivrières (le riz dans la zone office du Niger, la tomate au Sénégal) ».
Les exploitations familiales peuvent être aussi performantes pour l’exportation
Pour de nombreux États en développement, l’agriculture est un moyen essentiel d’obtenir
des devises étrangères ; ces États favorisent alors le développement des cultures
d’exportation. Du fait de leur flexibilité et de leur capacité d’alternance entre cultures
vivrières et cultures commerciales, les exploitations familiales sont à même de fournir les
marchés internationaux en cultures de rente. Alors que l’agriculture capitaliste exige des
investissements importants et est pénalisée par sa relative inertie, les agricultures
familiales peuvent adapter leurs cultures d’une année sur l’autre en fonction des prix et
des capacités de commercialisation. Pour cela, elles doivent évidemment disposer d’une
information fiable et des moyens de produire et de commercialiser adaptés.
De nombreux exemples illustrent l’efficacité des agricultures familiales dans la production
de cultures commerciales. En Afrique de l’Ouest, après des tentatives de confier les
cultures du coton, de l’arachide et du cacao à des grandes entreprises ou plantations
privées, la puissance coloniale s’est adressée aux petits exploitants. Au moment des
indépendances, le choix a été fait de confirmer les agriculteurs familiaux dans leur rôle de
fournisseur des marchés d’exportation avec des programmes de stabilisation des prix et de
financement des investissements.
En Amérique latine, l’importance des exploitations capitalistes dans les productions
commerciales tendrait à prouver leur supériorité pour approvisionner les marchés
d’exportation. Mais il faut souligner les soutiens dont dispose l’agriculture capitaliste et qui
faussent la concurrence avec l’agriculture familiale : facilité du crédit (qui s’apparente
souvent à des subventions déguisées), immenses propriétés issues de la période coloniale
ou acquises à très bas prix et main d’œuvre très bon marché. Malgré cela, les agricultures
familiales parviennent à gagner des parts de marché concernant les cultures
d’exportations. Au Honduras, le secteur paysan est devenu le principal producteur de café
grâce à une politique de soutien de la filière fondée sur l’accès au crédit pour les
producteurs familiaux et la recherche en milieu paysan.
Les spécificités des agricultures familiales font que celles-ci sont à la fois capables d’assurer
la sécurité alimentaire des personnes qui en dépendent directement (parfois plus de la
moitié de la population nationale), de fournir des marchés locaux et nationaux en forte
croissance, et de rapporter des devises internationales en produisant des cultures
d’exportation.
4. Les exploitations familiales constituent les formes d’organisation et d’exploitation qui gèrent au mieux les ressources naturelles
Leur mode d’exploitation favorise la préservation des ressources naturelles
23
Les investissements consentis dans les exploitations capitalistes favorisent une
spécialisation de la production afin d’optimiser le capital immobilisé grâce à des économies
d’échelle (un seul lourd investissement sur une grande surface, plutôt que plusieurs petits
investissements sur de petits surfaces). Cela se traduit par une tendance à la monoculture
sur de très grandes parcelles ou d’immenses unités d’élevage intensif. Ce type de pratique
limite les transferts entre les cultures et l’élevage (résidus de récolte servant à
l’alimentation des bêtes et fumier pour la fertilisation) et a des conséquences négatives sur
l’environnement : baisse du taux d’humus dans les sols, pollution des rivières (par les
effluents d’élevage et le lessivage des sols), faiblesse de la biodiversité, prolifération de
nuisibles liés à la plante cultivée.
L’agriculture familiale de type paysan, de par son caractère patrimonial, entretient un lien
fort entre les familles et leur terroir, et donc une plus grande préoccupation autour de la
préservation de la fertilité et des ressources naturelles et une meilleure gestion de
l’agrobiodiversité. Cependant, la pression démographique et la déstructuration des
systèmes traditionnels de gestion des ressources provoquent souvent la surexploitation des
ressources naturelles et la dégradation des sols.
Esther Boserup11, Mary Tiffen12 et Georges Rossi13, entre autres, ont cependant démontré
que les agricultures familiales étaient capables, par des investissements importants (de type
terrasses par exemple), de surmonter les crises liées à la forte pression démographique en
passant à un niveau de productivité supérieure. La dynamique que connaît le Fouta
Djalon, entre pression démographique et préservation du milieu par l’évolution des
techniques culturales, illustre bien cet argument.
Dynamisation de l’espace rural
Par le maintien d’une population sur le territoire, par les interrelations qu’elles
entretiennent avec les autres acteurs de la chaîne agricole et alimentaire, les agricultures
familiales contribuent particulièrement au dynamisme économique des territoires ruraux.
Une étude d’Ongwen et Wright (2007) pour le projet Ecofair Trade souligne que les
activités économiques des petites exploitations agricoles ont des retombées positives sur le
reste de la société car elles sont mieux intégrées à l’économie locale. Les auteurs affirment
que « maintenir le paysan dans son pays, c’est maintenir trois autres emplois car ce sont les
commerces, l’école et les services qui répondent ». En ce sens, l’agriculture familiale ne
relève pas seulement le défi de l’emploi, mais également celui de maintenir des
populations entières en milieu rural.
À l’inverse, une étude de cas sur les plantations industrielles d’huile de palme en Indonésie
montre que ces exploitations ne créent aucune valeur ajoutée dans la zone de plantation à
11 Boserup E., Évolution agraire et pression démographique, Flammarion, 1970. 12 Tiffen M., Mortimore M., Gichuki F., More people, less erosion, John Wiley, Chichester, 1994. 13 Rossi G., L’ingérence écologique, CNRS, 2000 ; Rossi G., Castellanet C., Rodary E., Conservation de la
nature et développement, l’intégration impossible ?, Gret-Karthala, 2003.
24
Kalimantan. Les usines de transformation sont en effet situées à Java, en Malaisie ou en
Hollande. Kalimantan sert donc essentiellement à fournir de la terre, sans pouvoir prendre
part au développement économique induit par l’huile de palme.
D’une manière synthétique, il faut retenir qu’un nombre relativement important
d’analyses et de réflexion reconnaissaient à l’exploitation familiale, les caractéristiques
avantageuses ci-dessus évoquées même si elles sont parfois analysées sous des angles
différents (cf. Annexe)
Malgré ces arguments convergents issues d’analyses différentes, certains tenants de la
thèse de la "modernisation" de l’agriculture en Afrique de l’Ouest continuent d’opposer
agriculture commerciale (agrobusiness) et agriculture familiale (exploitation familiale) et à
présenter cette dernière comme archaïque et frappée d’un certain immobilisme. La
principale critique formulée à l’encontre de l’agriculture familiale tient à la double
incapacité des économies ouest africaines à réduire leur dépendance envers les
importations de produits alimentaires et à maintenir leurs exportations en constante
augmentation (Mortimore M., 2003).
Cependant, au regard des conclusions de la majorité des études menées sur le sujet, à notre
avis, cette situation est davantage la résultante des politiques nationales inadaptées que de
l’incapacité structurelle des exploitations familiales à se développer. La dichotomie entre
ces deux formes d’agriculture est d’autant plus artificielle que leur différence tient
davantage à leur organisation (rôle de la main d’œuvre familiale, degré d’ancrage
communautaire, système de transmission des ressources d’une génération à une autre, etc.)
qu’à leur degré d’ouverture au marché et leur capacité de répondre aux incitations
économiques.
L’expérience a déjà montré que les petits producteurs africains sont des agents
économiques qui sont disposés à investir de façon importante dans l’agriculture si les
conditions à la fois politiques et institutionnelles (accès aux crédits, sécurité foncière,
marché, infrastructures, etc.) sont réunies. De ce fait, le lien entre agriculture familiale et
agrobusiness pourrait être placé sur le plan de la complémentarité que de l’exclusion.
Mais, si il doit y avoir exclusion, la littérature actuelle montre que pour des pays comme le
nôtre caractérisé par la fragilité des écosystème, la pauvreté, le chômage, l’exode rural et la
faiblesse de la capacité financière de l’Etat, l’agriculture familiale "modernisable" à moyen
et long termes demeure le meilleur choix politique.
Cependant, pour réussir de telles politiques, il importe d’avoir à l’esprit que l’exploitation
est caractérisée par un certain nombre de facteurs qui constituent pour elles des
contraintes importantes :
La raréfaction croissante des terres et leur valorisation rapide : La plupart des petits
exploitants ouest-africains possèdent des droits fonciers par le biais de procédures
coutumières, sans détenir de titre officiel. En conséquence, ces droits fonciers peuvent
se révéler vulnérables face à des groupes d’intérêt plus forts à la recherche de terres,
25
capables de faire valoir leurs intérêts devant les pouvoirs publics par le biais de
procédures officielles. D’où l’importance de la sécurisation foncière.
L’analphabétisme et la faible scolarisation de nombreux ruraux, en particulier les femmes : cette situation fait que ces derniers disposent de peu de moyens face au
secteur officiel, que ce soit dans le domaine de la commercialisation, des organisations
de producteurs ou des contacts avec les pouvoirs publics. Les faibles niveaux
d’alphabétisation peuvent également entraver l’accès aux nouvelles technologies et aux
pratiques novatrices, ainsi qu’à une gestion plus efficace de l’entreprise agricole. Il
s’agit là d’une contrainte qui souligne l’importance du renforcement des capacités dans
le secteur.
La faible valeur accordée au statut de paysan : ce qui pousse les enfants issus de
ménages agricoles à faire tout pour échapper à une vie de dur labeur perçue comme
peu rémunératrice. Ce faible statut se traduit également par un manque de
considération face aux connaissances et modes de vie locaux, tels que la médecine
traditionnelle, l’artisanat local ou les savoirs endogènes sur la végétation et les sols.
Cette contrainte soulève un problème de valorisation à la fois l’acteur et de ses
activités.
La faible organisation des petits producteurs agricoles : elle constitue un grave
problème dans un contexte caractérisé par une rapide et forte intégration des systèmes
de commercialisation et de production. Alors que les entreprises parapubliques
jouaient autrefois un rôle important en tant que fournisseurs d’intrants et de crédits,
ainsi qu’acheteurs de certaines cultures, la plupart des gouvernements ont été
contraints à dissoudre ces organisations et à en privatiser les fonctions. En l’absence
d’un mouvement coopératif bien développé, les petits agriculteurs possèdent très peu
de pouvoir de commercialisation organisé ou de capacités à négocier avec les
fournisseurs d’intrants et les acheteurs des produits agricoles. La faiblesse
organisationnelle ici évoquée traite à la fois des problèmes d’accès aux intrants, aux
financements et au marché avec. Il aussi le grand problème de gouvernance.
3.2. Vision et actions prioritaires : programme stratégique
En termes de programme stratégique de base, la vision de la CPF devant être pris en
compte dans le PNSR peut être synthétisée par le cadre ci-après. Le tableau y relatif décrit
les axes prioritaires, les activités et un certain nombre d’instruments.
26
Vision stratégique Axes prioritaires Actions/activités Instruments
L’Exploitation Familiale
(EF) comme modèle de
développement agricole
1.1. Valorisation et
modernisation de l’EF
1.1.1. Renforcer les capacités des petits
producteurs organisés en EF
- Fonds de Modernisation
et Développement
Agricole (FONDMA)
- Plan annuel de formation
1.1.2. Travailler à l’élaboration et à
l’application du statut de l’EF
1.1.3. Réduire la vulnérabilité des producteurs
organisés en EF
- Document de plaidoyer
1.2. Positionnement du modèle
dans le processus PNSR
1.2.1. Approfondir les analyses pour mieux
cerner l’EF au BF
- Policy brief (L’Etat des
lieux sur l’EF et
importance en
stratégique matière de
politique agricole)
1.2.2. Initier des analyses des performances
comparées de l’EF et l’Agrobusiness
1.2.3. Développer des initiatives marketing et
communication
- Policy brief (revenus
générés par les chaines
productives liées à l’EF)
- Plan de communication
La Souveraineté
alimentaire
2.1. Sécurisation foncière 2.1.1. Elaborer et veiller à l’application
effective des textes en la matière
2.1.2. Sécuriser les parcours et couloirs de
passage du bétail
- Réformes foncières
applicables
27
Vision stratégique Axes prioritaires Actions/activités Instruments
2.1.3. Identifier les zones réservées à
l’agriculture et les zones pastorales
2.1.4. Mettre en place des comités de gestion et
de suivi décentralisés
2.2. L’accès aux intrants et autres
inputs agricoles
2.2.1. Identifier les sources possibles de
financements
2.2.2. Définir des mécanismes de financements
appropriés sur la base des expériences
existantes
2.2.3. Garantir la sécurité des
approvisionnements
- Fonds de Modernisation et
Développement Agricole
(FONDMA)
- Subvention indexée sur la
superficie et le niveau de
production agricole
- Aides directes à
l’équipement des petits
exploitants (taux bonifiés)
2.3. Accès aux financements des
équipements et des
investissements
2.3.1. Identifier les sources possibles de
financements
2.3.2. Définir des mécanismes de financements
appropriés sur la base des expériences
existantes
2.4. Gestion durable des terres et
de l’eau
2.4.1. Valoriser et moderniser les techniques de
production agricole
- Fonds de Modernisation et
Développement Agricole
(FONDMA)
2.5. L’accès au marché 2.5.1. Améliorer la qualité des produits
- Aides indirectes à la chaine
des valeurs (prix planchers,
28
Vision stratégique Axes prioritaires Actions/activités Instruments
2.5.2. Développer la filière transformation des
produits locaux
2.5.3. Définir une politique visant la promotion
de la consommation des produits locaux
2.5.3. Développer les initiatives marketing et
de communication
2.5.4. Régulation des marchés et stabilisation
des prix
2.5.5. Renforcer les capacités de petits
exploitants face au développement du marché
mondial
prix garantis)
- Plan de communication
- Fonds de Modernisation et
Développement Agricole
(FONDMA)
29
3.2.1. Les grands principes du programme
Le présent programme repose sur trois grands piliers tirés de la philosophie de la CPF en
matière de développement agricole :
- Promouvoir l’exploitation familiale comme modèle de développement agricole ;
- Moderniser les exploitations existantes par l’accroissement des capacités des petits
producteurs et par la mise en place d’un mécanisme garantissant l’accès durable aux
moyens de production ;
- Atteindre la souveraineté alimentaire.
3.2.2. Les grands axes prioritaires
Dans le cadre du processus d’élaboration de programmes opérationnels pour le
développement agricole et dans le souci d’intégrer sa vision au PNSR, la CPF a identifié
sept thèmes sur lesquels il importe de travailler durant la période 2010-2015.
Ces options thématiques qui devront soutenir les investissements dans le secteur agro-
sylvo-pastoral sont :
1. La valorisation et modernisation de l’EF 2. Le positionnement du modèle dans le processus PNSR 3. La sécurisation foncière 4. L’accès aux intrants et autres inputs agricoles 5. L’accès aux financements des équipements et des investissements 6. La gestion durable des terres et de l’eau 7. L’accès au marché
Ces options thématiques sont organisées au sein de trois programmes cadres qui sont :
I. Promotion d’un cadre institutionnel de l’exploitation familiale et modernisation de
la petite exploitation :
Ce programme inclus la valorisation, la modernisation de l’EF, le positionnement
dans le PNSR comme modèle, la sécurisation foncière et la gestion durable des
terres et de l’eau.
II. Développement des filières agricoles et promotion des marchés
Ce programme est axé sur les questions, de la recherche, de l’amélioration et de
valorisation des produits agricoles et d’accès au marché.
III. Financement de l’exploitation familiale
Il prend en compte l’accès aux financements des équipements et des
investissements et le financement des intrants.
30
VI. ANALYSE DE LA PORTEE DU PROGRAMME 4.1. Cohérence avec les politiques agricoles
En reprenant les axes prioritaires telles que retenus ici, il est aisé de constater qu’ils sont
en cohérence avec les grandes politiques actuelles en matière de développement agricole,
notamment le PNSR en cours d’élaboration.
L’insertion de la vision de la CPF dans ce programme devrait donc pouvoir se faire sans
problème majeur. Le défi c’est la disponibilité des moyens (humains, matériels et
financiers) de cette insertion.
A travers le tableau ci-dessous, les puces en V permettent de marquer les relations de
cohérence entre priorités de la CPF et priorités PNSR. Les marques montrent que les
priorités retenues dans les deux cas ont une forte convergence.
Tableau 3 : Tableau d’analyse de la convergence priorités CPF et axes prioritaires PNSR
Axes prioritaires du programme CPF Axes prioritaires PNSR14
1 2 3 4
La valorisation et la modernisation de l’EF
Le positionnement du modèle dans le processus PNSR
La sécurisation foncière
L’accès aux intrants et autres inputs agricoles
L’accès aux financements des équipements et des
investissements
La gestion durable des terres et de l’eau
L’accès au marché
Source : Auteur
Sur la base de ces constats, on peut conclure que les priorités ici contenues sont en phase
avec la SDR, le PNIA et le PROSDRp dont le PNSR est issu.
14 Axes prioritaires su PNSR
1. L’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans un contexte des changements climatiques ;
2. L’augmentation des revenus des populations rurales fondée sur la facilitation de l’accès aux marchés (local, national, régional, international), la modernisation des exploitations familiales, la professionnalisation des acteurs, la transformation des produits, la diversification et la promotion des filières agro-sylvo-pastorales, fauniques et halieutiques et l’émergence d’un secteur privé dynamique;
3. La gestion durable des ressources naturelles et l’amélioration du cadre de vie; 4. Le développement du partenariat entre les acteurs du secteur rural selon les rôles et responsabilités
définis et le renforcement de leurs capacités
31
C’est dire donc que les conclusions du PNIA par rapport aux sources de croissance et à
l’analyse de la contribution de la croissance agricole à la croissance économique du
Burkina Faso et à la réduction de la pauvreté sont également valables ici. 4.2. Contribution à l’économie burkinabè
Ici, il s’agit d’apprécier la portée que les priorités retenues par la Confédération Paysanne
du Faso pourraient avoir pour l’économie burkinabè. Comme mentionné plus haut, dans la
mesure où une forte convergence est constatée entre les priorités retenues, les résultats
d’analyse des sources de croissance établis dans le cadre de l’élaboration du PNIA en 2009
restent valables. Les analyses sont faites à partir de deux grands concepts en matière de
politique économique que sont : la croissance économique et la réduction de la pauvreté.
D’abord, en faisant le tour de la question, il apparaît que l’agrobusiness ne représente
aujourd’hui que 12% du secteur agricole en termes de valeur ajoutée dans nos pays.
Partant de cette hypothèse, il est possible d’estimer, dans la croissance induite par
l’ensemble du secteur agricole, la part de l’agriculture familiale. Cette approche a un
double avantage, elle est fondée sur l’existant et permet ainsi très rapidement d’apprécier
la contribution de l’EF.
A partir de modèles robustes, l’analyse de la contribution des différents secteurs et sous
secteurs à la réduction de la pauvreté révèle qu’au Burkina Faso, la contribution à la
réduction de la pauvreté due à la croissance agricole serait d’à peu près 50 % plus grande
que la contribution due à la croissance des secteurs non-agricoles.
Partant de l’hypothèse vraisemblable que l’agrobusiness ne représente que 12% du secteur,
on montre dans les 50%, 44 points reviennent à l’agriculture familiale. Seulement 6 points
peuvent être attribués à l’agrobusiness (Figure 3).
Figure 3 : Contribution comparée de l’agriculture familiale et de l’agrobusiness dans la réduction de la
pauvreté
0 10 20 30 40 50
Agrobusiness
Agriculture
familiale
Agriculture familiale
Agrobusiness
Source : Auteur, à partir de la modélisation du PNIA
Ce résultat se confirme d’ailleurs par de nombreux résultats comme ceux de l’étude
commanditée par le Ministre de l’Agriculture du Brésil en 2004 sur les revenus générés
32
par les chaines productives liées à l’agriculture familiale dans le cadre de la mise en œuvre
de sa politique agricole (www.mda.gov.br).
Elle montre que l’agriculture familiale crée plus de richesse de l’agrobusiness. Il ressort
notamment de cette étude que la participation moyenne de l’agriculture familiale au
revenu sectoriel (23,5%) était 2,5 fois supérieure à la moyenne nationale (9,3%).
Figure 4 : Contribution comparée de l’EF et de l’Agrobusiness au Brésil en 2004
Source : Enquête MA, Brésil 2004
Une réduction de la pauvreté de 1 pourcent - aux niveaux rural et national – peut être
attribuée pour à peu près trois-cinquième à la croissance du secteur agricole (Figure 5).
Figure 5 : Contribution de la croissance agricole à la réduction de la pauvreté (%)
0
10
20
30
40
50
60
70
Agricole Non-Agricole
Pour
cent
(%)
Niveau national
Niveau rural
Source : PNIA
En considérant ces 3/5, on montre que la réduction de la pauvreté de 1% qui est
mentionnée est expliquée seulement à 7,2% par l’agrobusiness. La qualité totalité (92,8%)
de l’impact de l’agriculture actuelle sur la pauvreté peut être attribuée aux activités des
exploitations familiales.
33
Figure 6 : Contribution comparée de l’agriculture familiale et de l’agrobusiness à la réduction de 1% de la
pauvreté
0 20 40 60 80 100
Agrobusiness
Agriculture
familiale
Agriculture familiale
Agrobusiness
Source : Auteur, à partir de la modélisation du PNIA
Ainsi donc que le confirme de nombreux résultats sur la question, l’agriculture familiale et
ses besoins prioritaires constituent aujourd’hui le meilleur atout en termes de politiques
agricoles pour les pays africains de manière générale et pour le Burkina Faso en
particulier.
Ce type d’exploitation comporte de nombreux avantages qui veulent qu’elle soit au pire
des cas développée et modernisée en même temps que la mise en place d’une politique
d’agrobusiness. Dans le cas où un choix exclusif doit être fait, l’agriculture familiale doit
être retenue comme l’on fait la plupart des pays aujourd’hui développés.
V. DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME 5.1. Principe de base La mise en œuvre cohérente de l’ensemble des activités ici visées doit être conçue comme
un programme avec trois (3) sous programmes :
I. Promotion d’un cadre institutionnel de l’exploitation familiale et modernisation de
la petite exploitation :
Ce sous programme inclut la valorisation, la modernisation et le positionnement de
l’EF dans le PNSR comme modèle, la sécurisation foncière et la gestion durable des
terres et de l’eau.
II. Développement des filières agricoles et promotion des marchés
Ce sous programme est axé sur les questions de recherche, d’amélioration et de
valorisation des produits agricoles et d’accès au marché.
III. Financement de l’exploitation familiale
Il prend en compte l’accès au financement des intrants et au financement des
équipements et des investissements.
34
5.2. Dispositif et mécanismes de pilotage et de suivi évaluation
La mise en œuvre du présent programme s’appuiera sur une gouvernance spécifique
autour de la Confédération Paysanne du Faso.
Un comité de dix (10) membres qualifiés, présidé par le Président ou par SP de la CPF
veillera à l’application effective de la mise en œuvre de la feuille de route donnée plus bas.
En outre, il évaluera le programme et établira un rapport annuel sur son exécution. Il a
également pour rôle d’initier toute action corrective en cas de nécessité.
Selon les aptitudes, au sein de ce comité, un membre devra être désigné pour la
coordination des activités de chacun de ses sous-programmes retenus.
Ces personnes désignées seront les interfaces entre la CPF et l’ensemble des autres acteurs
du secteur, chacun selon son domaine spécifique lors des ateliers, conférences etc. Ce qui
permettra de capitaliser les expériences.
Ils devront faire un compte rendu verbal de leurs activités (résultats, difficultés) lors des
rencontres statutaires du Comité.
Le comité de pilotage se réunit une fois par mois en séance ordinaire. Au besoin, des
séances extraordinaires seront organisées par convocation du président.
Il peut, dans le cadre de ses activités, faire appel à toute compétence pour éclairer une
question.
Le mécanisme de fonctionnement du comité de pilotage peut être représenté comme suit :
Secrétaire permanent CPF,
Secrétaire
Experts externes liés à des
domaines spécifiques,
Autres membres
Président CPF
Président du comité de
pilotage
PTF
Autres membres
35
Les fonctions des membres du Comité sont gratuites. Cependant, toutes les dépenses
engagées dans le cadre des activités devront être remboursées.
5.3. Plan de travail – financement
Il s’agit là d’une feuille de route qui devra permettre une mise en œuvre rapide et efficace
du programme. Les périodes définies font en même temps de cette feuille de route un outil
de suivi et d’évaluation.
Par simplification et dans l’optique d’une exécution aisée, la feuille est complétée par des
propositions de budget devant permettre la réalisation des activités prévues y compris
celles implications l’Etat et les PTF.
36
FFEEUUIILLLLEE DDEE RROOUUTTEE
Année 2010
Programme
Période (mois) Responsable Partenaires
Budget prévisionnel Actions / Activités
J F M A M J J A S O N D FP Etat PTF Total
A Domaine transversal
Mise en place du Comité de pilotage CPF OXFAM PM PM PM PM
Désignation de responsables des sous
programmes CPF OXFAM PM PM PM PM
Renforcement des capacités des membres du
comité CPF Partenaire PM PM PM PM
Elaboration et exécution d'un plan annuel de
formation CPF Partenaire PM PM PM PM
Elaboration et exécution d'un plan annuel de
communication (Marketing) CPF Partenaire PM PM PM PM
Discussion, définition et affinement des
instruments retenus CPF
CEDRES,
OXFAM PM PM PM PM
PM PM PM PM
PM PM PM PM
B
Programme I : Promotion d'un cadre
institutionnel de l'EF et modernisation des
exploitations
PM PM PM PM
Etude comparée des performances de l'EF et
l'agrobusiness CPF Partenaire PM PM PM PM
Plaidoyer pour l'élaboration d'un statut de l'EF CPF CEDRES PM PM PM PM
Plaidoyer pour l'application effective des textes CPF
CEDRES,
CP France PM PM PM PM
37
Programme Période (mois) Responsable Partenaire Budget prévisionnel
Actions / Activités
PM PM PM PM
PM PM PM PM
C Programme II : Développement des filières
agricoles et promotions des marchés
PM PM PM PM
Elaboration d'un programme cohérent
d'amélioration de la qualité des produits et de
soutien au secteur de la transformation CPF Partenaire PM PM PM PM
Plaidoyer pour la mise en œuvre d'instruments
de stabilisation des prix (prix planchers, prix
garantis)
PM PM PM PM
PM PM PM PM
PM PM PM PM
PM PM PM PM
D Programme III : Financement de l'exploitation
familiale
PM PM PM PM
Rédaction d'un document cadre sur la création
du FONDMA
CPF,
CEDRES,
CP France
OXFAM,
PTF PM PM PM PM
Mobilisation des fonds pour la mise œuvre du
Fonds CPF
PM PM PM PM
Plaidoyer pour la mise en place d'instruments
de financement destinés aux petits producteurs
(subventions, aides directes, aides indirectes,
taux bonifiés
PM PM PM PM
Année 2011
A Domaine transversal
PM PM PM PM
Mise en place du Comité de pilotage
PM PM PM PM
38
Programme Période (mois) Responsable Partenaire Budget prévisionnel
Actions / Activités
Désignation de responsables des sous
programmes
PM PM PM PM
Renforcement des capacités des membres du
comité
PM PM PM PM
Exécution d'un plan annuel de formation CPF PTF PM PM PM PM
Elaboration et exécution d'un plan annuel de
communication (Marketing) CPF
Télévision,
Radio
national PM PM PM PM
Discussion, définition et affinement des
instruments retenus
PM PM PM PM
PM PM PM PM
PM PM PM PM
B
Programme I : Promotion d'un cadre
institutionnel de l'EF et modernisation des
exploitations
PM PM PM PM
Etude comparée des performances de l'EF et
l'agrobusiness
PM PM PM PM
Plaidoyer pour l'élaboration d'un statut de l'EF
CPF,
CEDRES PTF PM PM PM PM
Plaidoyer pour l'application effective des textes CPF
PM PM PM PM
PM PM PM PM
PM PM PM PM
C Programme II : Développement des filières
agricoles et promotions des marchés
PM PM PM PM
Elaboration d'un programme cohérent
d'amélioration de la qualité des produits et de
soutien au secteur de la transformation CPF PTF PM PM PM PM
39
Programme Période (mois) Responsable Partenaire Budget prévisionnel
Actions / Activités
Plaidoyer pour la mise en œuvre d'instruments
de stabilisation des prix (prix planchers, prix
garantis
PM PM PM PM
Mise en œuvre du Programme Qualité CPF Partenaire PM PM PM PM
PM PM PM PM
PM PM PM PM
D Programme III : Financement de l'exploitation
familiale
PM PM PM PM
Rédaction d'un document cadre sur la création
du FONDMA
PM PM PM PM
Mobilisation des fondes pour la mise œuvre du
Fonds
PM PM PM PM
Plaidoyer pour la mise en place d'instruments
de financement destinés aux petits producteurs
(subventions, aides directes, aides indirectes,
taux bonifiés) CPF
CEDRES,
CP France PM PM PM PM
Année 2012
A Domaine transversal
PM PM PM PM
Mise en place du Comité de pilotage
PM PM PM PM
Désignation de responsables des sous
programmes
PM PM PM PM
Renforcement des capacités des membres du
comité
PM PM PM PM
Elaboration et exécution d'un plan annuel de
formation
PM PM PM PM
Elaboration et exécution d'un plan annuel de
communication (Marketing)
PM PM PM PM
PM PM PM PM
40
PM PM PM PM
Programme Période (mois) Responsable Partenaire Budget prévisionnel
Actions / Activités
PM PM PM PM
B
Programme I : Promotion d'un cadre
institutionnel de l'EF et modernisation des
exploitations
PM PM PM PM
Etude comparée des performances de l'EF et
l'agrobusiness (approfondissement des
connaissances sur l'EF)
CEDRES,
CPF
OXFAM,
PTF PM PM PM PM
Plaidoyer pour l'élaboration d'un statut de l'EF
PM PM PM PM
Plaidoyer pour l'application effective des textes
PM PM PM PM
PM PM PM PM
PM PM PM PM
C Programme II : Développement des filières
agricoles et promotions des marchés
PM PM PM PM
Elaboration d'un programme cohérent
d'amélioration de la qualité des produits et de
soutien au secteur de la transformation
PM PM PM PM
Plaidoyer pour la mise en œuvre d'instruments
de stabilisation des prix (prix planchers, prix
garantis
CPF,
CEDRES
OXFAM,
PTF, Autres
OP PM PM PM PM
Mise en œuvre du Programme Qualité
PM PM PM PM
PM PM PM PM
PM PM PM PM
D Programme III : Financement de l'exploitation
familiale
PM PM PM PM
Rédaction d'un document cadre sur la création
du FONDMA
PM PM PM PM
41
Mise en œuvre du FONDMA
PM PM PM PM
Plaidoyer pour la mise en place d'instruments
de financement destinés aux petits producteurs
(subventions, aides directes, aides indirectes,
taux bonifiés)
CEDRES,
CPF
OXFAM,
PTF, Autres
OP PM PM PM PM
42
5.4. Mesures d’accompagnement Dans le cadre de la réussite de ce programme, la CPF devra développer une bonne
politique de communication d’abord avec ses membres pour une large adoption et une
appropriation des actions prioritaires prévues.
Ensuite, cette communication devra s’adresser aux autres organisations aussi bien au
niveau national que régional, pour permettre une bonne compréhension de la stratégie et
surtout pour une harmonisation des positions lors des rencontres internationales.
En termes de perspectives de financement, les concertations entre les OP de la sous région
devra converger aboutir à la proposition d’une politique agricole commune reflétant la
philosophie du développement agricole par la promotion des EF et la modernisation des
petites exploitations.
Enfin, il est capital que ce document qui est, en définitive, un programme de
développement d’ensemble de la CPF en termes de capacités mais aussi d’assise de sa
philosophie de développement agricole puisse être présenté aux partenaires techniques et
financiers pour son financement.
Mais dans un contexte de libéralisation, la CPF devra définir des mécanismes devant lui
permettre d’accroître progressivement et jusqu’à un certain niveau, son autonomie
financière.
43
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44
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21-32
ZONGO M., 2010 : La dimension foncière de l’agrobusiness au Burkina Faso ; Etude de cas
dans la province du Ziro, Cahiers du CERLESHS, tome XXV, n°35, janvier 2010
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