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ranica Antigua, vol. XLV, 2010
doi:
10.2143/IA.45.0.2047II9
MARHASI ET LA CIVILISATION DE L'OXUS
PA R
Henri-Paul FRA NCF ORT * Xavier TRE MB LAY **
(*CNRS ArScAn. Asie Centrale, Nanterre **Universi t de Cologn e)
Abstract: MarhaSi and the Oxus Civilization (BMAC) are proposed to be identi-
fied on the basis of textual and archaeological evidence dating of the Akkadian,
Ur III and Isin-Larsa periods, between ca. 2300 and 1750 BC. Part I is a fresh
review of all the literary sources mentioning the kingdom of MarhaJSi in the
Mesopotamian documents in various languages. Part II discusses the archaeo-
logical evidence from Eastern Iran and Central Asia, regarding the location this
kingdom and its relationships with the Indus Civilization. Iran, and Mesopotamia.
Agreeing that Marhasi is located East of Elam, both parts conclude however that
the identification of Marhasi with the Kerman or Baluchistan province of Iran
pro pou nde d by P. Steink eller and F. Vallat is not only insufficiently estab lished ,
but does not fit well with the archaeological evidence as well as with some texts
(esp. Narm-Sn's royal inscriptions,Enki and Ninhiiriag and the Curse ofAkkad
and therefore propose a better alternative, the Central Asian Oxus Civilization.
As the first part also points, it is as a matter of fact possible that the very name
Margiana may derive from Marha^i. In the third part, the whole evidence about
the language of the Oxus civilization is gathered; the evidence from the personal
names seems to point towards an Eastem variant of Hurrian.
Key words: Marhasi . Oxus Civil isat ion, BMAC, Bronze Age, Central Asia,
Bactria, Margiana, chlori te, lapis lazuli , leopard, tul ip, trade routes, Elam,
Meluhha, Gonur Depe. Dashly Tepe, Kerman, Jiroft, Tepe Yahya, Hurrian, Urar-
tian, Akkad. Ur III, RimuS. Iranian, loanwords in Indo-Irunian, Mesopotamian
onomastics,
Enki and Ninhurag,
Indo-Iranian migrations towards India and the
Near East.
' La premire partie (honnis l'introduction) et la troisime ont t rdiges par
Xavier Tremblay, l'introduction liminaire (chap. I A) et le second chapitre par Henri-
Paul Francfort; l'article en son entier exprime des convictions com munes. Grand m erci
Michael Jursa (Universit de Vienne) pour son aide.
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5 2 H,-P. FRANCFORT - X. TREMBLAY
I Le toponyme
MarhasU
av
Mouru
et le nom de la Margiane
A .
Introduction
Voici un quart de sicle, P. Steitikeller^ a publi un article fondateur
dans lequel, reprenant les sources cuniformes mentionnant le pays de
M arhasi, il proposait de ne plus le localiser en M sopotam ie du nord, mais
de le chercher l est, au- del de T E lam. A l aide des informations textuel-
les et archolog iques sa dispo sition, il proposa it de situer M arhasi en Iran
du sud-est, dans le Kerman. Cependant, les dcouvertes archologiques
effectues depuis vingt-cinq ans en Asie centrale et en Iran conduisent les
auteurs rouvrir le dossier et proposer une identification alternative de
M arhasi , cette fois avec la C ivilisation de l O xus (ou B actro-M argian
Archaeological Complex
alias
B M A C ). Les dcouvertes et les fouil les de
la valle du H alil R oud (Jiroft), ainsi que celles faites en M argian e de m an -
dent pour cela d tre com prises dans le contexte des relations internationa-
les de ces priodes, de la M sopotam ie l Indu s.
L es argum ents de Steinkeller po ur situer M arhasi l est d E lam et
A nsan, c est-- dire dans l E st de l Iran ou l est du plateau Iranien, sont
corrects et il nous sem ble imp ortant d en rsum er les points les p lus
saillants. L e pays de M arhasi ou B arahsi (akk. Parahum ) se rencontre da ns
les sources d poq ue akkadienne, d U r III et P alobabylonienne (Isin-
Larsa). Ces sources sont dtailles et discutes plus bas (I).
Selon une inscription akkadienne, Naram-Sin tait en possession de la
totalit du pays d E lam ju sq u M arhasi et du pays de Subartu (la M so-
potamie du nord) jusq u la Fo rt des C dres Amanus) infra, iv). Le
royaume de Kindattu, roi simaskien d E lam et adversaire d Ibbi-S in,
s tendait d A raw a, la porte d E lam (probablement Urua dans le N O de
la Susiane) ju sq u la frontire de M arhaSi {infra, xx i i). D autres sources
confirment la localisation orientale , par rapport l Iran centra l, de M arhaSi,
pays d o proviennent des pierres semi-prcieu ses et divers anima ux et
plantes exotiques, ainsi que son association constante avec des contres
lointaines (M akkan, M eluhha = la C ivilisation de lT ndu s). P . Steinkeller
s or ientai t donc vers eastem Fars and K erm an .
C ette localisation gnrale est confirme par les contacts que M arhasi a
entretenus avec la M sopotam ie. L es textes prsentent M arhai comm e une
Steinkeller 1982.
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MARHAl 53
puissance politique majeure qui contrlait la partie orientale du plateau
Iranien et qui agissait comme un intemidiaire entre d un ct la Msopo-
tamie et l Elam , l ouest, et de l autre Meluhha, l est. Les plus anciennes
mentions de ce pays datent du rgne de Sargon (2334-2279) infra, 0).
Pendant sa campagne en Elam, qui vraisemblablement ne dpassa gure la
Susiane, ce souverain vainquit l arm e du frre du roi de MarhaSi{infra,
ii).
Sous RimuS (2278-2270), le conflit se poursuivit. Le roi de Marhasi et
son gouverneur, allis Zahara, Elam, Kupin et Meluhha furent vain-
cus;
RimuS se targue m me d avoir arrach les racines de MarhaSi du
pays d EIam
{infra,
iii). Marhasi apparat encore sous le rgne de Naram-
Sin (2254-2218) infra, xxvi, xxxii) et sous celui de Kindattu qui dsigne
la frontire de M arhasi comm e l extrm it la plus orientale de son em pire
infra,xxii), tout comme le fait Hammourabi
{infra,
xxiv). Dans la 18me
anne de son rgne, Sulgi (2094-2047), donna sa fille en mariage un roi
de MarhaSi dont nous ignorons le nom {infra ix). Sous Amar-Sin (2046-
2038), Su-Sin (2037-2029) et Ibbi-Sin (2028-2004), des missaires du roi
de Marhasi voyagrent et sjournrent en Msopotamie {infra,x x ix).
Les textes d Ur III mentionnent des dtachements de soldats de MarhaSi
servant comme troupes d lite en Msopotamie {infra,xix). Aprs Ur III,
Ilum-muttabbil de Der, alli de Marhasi, prtendit avoir dfait les armes
d Annan, Elam et Simaski {infra,xxiii). Dans la trentime anne de son
rgne, Hamm urabi (1792-1750), se dit victorieux des armes d Hlam
jusq u la frontire de Marhasi
{infra,
xxiv). Plus tard, les sources his-
toriques cessent de citer Marhasi, ce qui indique soit que ce royaume cessa
d exister, soit que les contacts avec la M sopotamie prirent fin. P. Stein-
keller date l apoge de l influence politique du royaume de Marhasi de la
priode akkadienne ancienne, mais M arhaSi continua d tre un key Ira-
nian power to at least as late as post-Ur III times. La mention date de
Tan 30 du rgne d Ham murabi (1762) peut donc donner un terminus rai-
sonnable.
Rcemment, P. Steinkeller^ a de nouveau abord la question, croyant
renforcer l identification au Kerman en reprenant, entre autres, la question
de la mystrieuse pierre-duhsia de Marhasi, qu il prend maintenant pour la
chlorite et non plus pour l agate comme il le faisait auparavant. Il donne
ensuite une nouvelle vue d ensem ble des contacts historiques entre Marhasi,
Steinkeller 2006.
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5 4 H.-P. FRANCFORT - X. TREMBLAY
Makkan et la Babylonie. l 'exception notable de F. Vallat, qui tient pour
le Baloutchistan iranien *, de nombreux auteurs se sont rallis Tidentifi-
cation de Marhasi au Kerman. Ainsi en est-t-il de Timothy Potts, dans sa
synthse des rapports de la M sopotamie avec rO ri e n t\ Daniel Potts , dans
divers crits**, limine l'hypothse du Kerman comme pouvant tre le pays
d'Aratta et finit par tenter une identification de la Civilisation de l'Oxus
avec Simaski' ' . Pierre Amiet, pour sa part, a suggr dernirement trs
prudemment que Marhasi pourrait plutt tre la rgion de Shahdad'*. La
question est donc mre pour un nouvel examen, d'autant plus que Tqui-
valence Marhai = Kerman commence paratre comme admise et allant
de soi dans des textes destins au grand public, qui ignorent les dcouver-
tes de l 'archologie de TAsie centrale. C'est pourquoi l 'hypothse de
Marhasi = Civilisation de l 'Oxus doit tre expose sans plus attendre.
B.
Attestations anciennes du toponyme
Dans la littrature et la gographie msopotamiennes du premier mill-
naire, Marhasi dnommait, ct de Makkan et Meluhha, un pays fabu-
leux et lointain, proverbialement connu pour ses btes fauves et ses mines.
Son nom du reste a survcu jusqu' nos jours, via le syriaque K'ivxJtDt;^
marqslt (var. rc'ivji.xctj maqsta) puis l 'arabe, dans la dnomination de la
marcasite, sulfure de fer FeSs- Jusqu'au rgne d'Hammourabi l 'ore du
XVIIP sicle avant l 're vulgaire cependant^,Marhasi dsigna indubitable-
ment une contre prcise et relle, quoiqu'extrieur l 'orbite des empires
du croissant fertile. La fonne de ce toponyme varie pourtant considrable-
ment dans les sources ^.
*
Vallat 1993.
^ Potts 1994b.
* Po tts 2004 ; P otts 2002 .
' Potts 2008 b.
^ Amiet 2007; voir auparavant: Amiet 1986b: 137; 148.
La mention dans l ' inscription sumrienne M DP XX VIII n 9 de Kurigalzu II d'E lam
Ku-ii-gal-zu
I
u.gal kis
I
sag-giS-ra
I MS-EREN *^' I 'NIM -m[a]-/>-/o I
[mii\-na-qir
I
[Mar]-ha-S Ku rigalzu, roi du monde , qui a abattu Suse et l 'E lam, qui a ruin M arhai )
est une simple rminiscence l i t traire des inscriptions vieil-accadiennes de Sargon I et de
Rlmu (Schei l , MDP XXVIII . 11; Steinkel ler 1982: 263 n. 99) .
' Dan s les traductions, M arhaSi est uti lis uniform ment.
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MARHASI 55
0 .
Prdynastique
Le topony me M arhai n'est pas att est (l ' inscription de Luga lanne-
mundu d'Adab (xix) est un apocryphe vieux-babylonien'^): la liste de pays
blate MEE n 44 ne dpasse pas Ebla et Dilmun; les inscriptions
d'E-anatum de Lagas, qui chantent ses victoires avec une jactance gale
celle des Sargonides, ne vont pas outre Suse (stle des Vautours RIM 1:1
(E I) 9.3.1 v V 3 ' su-sin'' l 'Elam et Misime {Meaa/ipia Arr.. Ind.
XXXIX 2, pninsule de Busehr'^). Il y a donc des raisons de penser
que
les premiers contacts avec le MarhaSi eurent Heu sous Sargon.
r . Inscriptions royale s de la dyn astie d'A cc ad (vieil-accadien)' *
(i) RIM 1:2 (E 11) 1.1.8 7 et 1 1 9 7 [s]ag.gis.ra [ N I M
Ba-ra-ah-sim^'
Sargon (/. 2334-2279 a.C.n.'^) C7 v XI 41-43 (b9 XI 40-42) = C7 v XII
5-7 (b9 XII 1-3)
=
sag.gig.ra NIM
Ba-ra-'ah -srrf'
C13 r XV 56-58
(b l5 B 29-31) = R M 1:2 (E II) 1 2 17 sag.giS.ra NfiM ] 'Ba'-r
[rt-rt/-.vY/' '] Rm us (/-. 22 78 -2 27 0) O5 5-7 ( a3 ; UET I pl. II n 9p ar .) =
RIM 1:2 (E II) 1.2.9 [s]ag.gis.ra
N [[M' '' ]
'Bcr-r[a-ah-siini^'] Rmus C7
a 5-7 (= blO.3 6, b7 XX IV 57) conq uran t de l 'Elam et du M arha si
R M 1:2 (E II)
1 2 12=13
6-9 i-nu
NIM^' M
Ba-ra-'ah'-sm''' sag.gis.ra-/
Rm us Ol 7-9 (al 7-9 ; vase BE I pi. IV n 5par.)=0 2 7-9 (a 2.9; UE T
I pi. D n tOpar.) qua nd il eut conquis PElam et le M arh asi = '
[]-sm
O3.9 (a4.9, RIM 1:2 (E II) 1 2 14; BE I pl. V n 10).
Steinketler 1982: 255 n. 71 .
'- Gterbock 1934: 40 i 11; 41 ii 10; 12; 15; 22; 42 iii 29'; 43 iv 10'; 27 ; RIMT;i
( E l )
1 1 8p
31.
'^ Steinkeller 19: 243.
''' Les inscriptions d'Accad sont cites d'aprs AAK sauf mention contraire.
'* La chronologie moyenne de J.A. Brinkman. adopte ici la suite d'AAK 49. RIM 1:1
p.
4 (plus nettement que dans le tome antrieur 1:3/2 p. 3). semble corrobore par la den-
drochronologie (Manning-Kromer-Kuniholm-N ewton 20 01 : 2534, corrigeant les conclu-
sions antrieures de Kuniholm-Kromer-Latini-Manning-N ewton 1999: 780 ; la datation
rvise est appuye par le matriel complmentaire analys par Kuniholm 2003 et Kun-
holm-N ewton-Griggs-SulIivan 2005. Coup-d'il d'ensemble N ewton-Kuniholm 2004, not'
170 3; 171 5 sur la rtractation de 2001). Selon la chronologie brve, il faudrait
retrancher soixante et un an toutes les datations des rois d'Accad ou d'Our; selon la
longue, ajouter cinquante-cinq ans.
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H.'P,
FRANCFORT
- X.
TREMBLAY
(ii) RIM 1:2 (E II) 1.1.8 i-r
/7/-[/] '^
GR.N[TA] Ba-ra-ah-s[ffi^'], Da-gu
a-ra-ah-snf^^K.. Si-[ia]-'ga''- GIR.N[TA]
Ba-ra-ah-sr)f-\
, ^ di.kud
Ba-ra-ah-snf
Sargon C7 v XII 22-27 et 42-47
(b9 XII 18-23 et 38-43) U lul gouv erneur de M arahsi, Dagu, le frre
du r [o i ] de Marahsi . . . S idgau gouvemeur de Marahsi , Kumdubu
juge de M arahfSi (cits ple-mle avec des dpouilles d'A w an et de
Suse, sans doute donc des otages); RIM 1:2 (E II) 1.1.9 b'-e' Si-id-ga-'iC
G 1 R . N [ T A ] Ba-ra-ah-snf^ . . , Kum-du-' 'I^, d l i . k u d Ba-ra-ah-snf^]
Sargon C13 r XVI 26-28 et 36-38 (bl6 30-32 et 40-42) mmes
otages.
(iii) RIM 1:2 (E II) 1.2.6 1-18, 24-42, 48-60
Ri-mu-us
LUGAL kig m kas.
sudun A-'ha^-al-ga-mas
^LUGAL
Ba-ra-ah-srtf^ is^^-ar. Za-ha-ra^^
NiM'^' (ClO.13-14 = *TMH 193.10-11 ajoute 'Gu'-pi-in^' [Me]-luh-
ha^) in qh-li Ba-ra-ah-snf-^a-na kas.sudun ip-hu-ru-ni-im-m a iS^-
ar... E-m ah^-si-n[i] LUGAL NIM^ ' 5 [U.DU8.A]
k-la-ma [...] NIM*^'
Su.DUg.A Si-id-ga- GR .NTA Ba-ra-ah-snn au.DU.A H 5ir-GA-Pi
GR.NTA
Za-ha-ra^^
SU.DUy.A in
ha-'ri-ti^ A-ua-an^^ Su-si-inf^ in
^Qb-l-tim ...
'suhus^
Ba-ra-ah-sunf-^ in
kalam NIM*^'
i-s-uh-ma
Rtnus C6.1-18, 24-42, 48-60 (b7 XXII 35 ' -5r , XXII 58-XXIII 23 e t
37-42) R im us , roi de l 'univ ers, demeu ra victorieux dans la bataille
avec Abalgamas roi de Marhasi . Le Zahara, TElam (CIO = *TMH 193
ajoute: le Gupin et le M eluh ha ) avaient rassembl leurs troupes au
tnilieu ' du Marhasi, mais IRmus] resta victorieux... i l f it
prisonnier Emahsitii roi d'Elam et tous les l ...] d'Elam. II fit prisonnier
Sidgau, gouvemeur de Marahsi et SarGAPi, gouvemeur de l 'Elam
entre Awan et Suse sur le fleuve Qabltum... i l extirpa de l 'Elam les
racines de Marhasi '^ .
Parallle abrg RIM 1:2 (E H) 1.2.7 1-29
Ri-mu-us
LUGAL
kis m kas.
sudun A-^b^-al-ga-mas ^LUGAL Ba-ra-ah-sm^ iy^-ar Si-id~ga-
GR.NTA-5M Su.DUjj.A in A-ua-an^^
Su-si-inf^
in ^Qh-l-tim. bi~ru-
tm in a-sa-ar uru al-su-nu is-pu-uk. suhus Ba-ra-ah-sm*^' in kalam
i-z-uh-ma
Rm us C 8.1-29 (b 11 XXV 41-XXV I 3) R im us, roi
'^ Aussi RIM 1:2 23-26; 52 sq.; 56 sq.
' ' Deux lectures possibles du mme signe; Hirsch, AfO X X lut
b ,
A A K 181 ; 188 et
RIM 1 :2 (EU) 1 1 8 s 1,
hum.
Pour des raisons linguistiques (cf. ch. III.6.4), ATu/m/H est
prfrable.
'** C'est--dire, selon la proposition de Steinkeller 1982: 257, il chassa l 'occupant ou
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MARHASI 57
de l 'univers, demeura victorieux dans la bataille avec Abalgamas roi de
Marhai, faisant prisonnier Sidgau son gouverneur, entre Awan et
Suse sur le fleuve QablTlum. Il amoncela des cadavres de leurs [troupes]
au milieu de la ville; il [extirpa] de l'Elam les racines de Marhasi
Colophon de CIO.44 sq. (RIM 1:2 (E II) 1.2.8 a 4-5): sag nam.ra.ak
Ba ra ah sunf^ pice s du butin de M arh asi
(iv) RIM 1:2 (E II) 1.4.25 6-10 kalam
N[M^'
k-li-sa~nia a-ti-ma Ba-ra-ah~
sunf
Narm-Sin {r . 2254-2218) C3.6-10 (b4 v I 7-10; IRSA IIA4d)
les armes de l 'Elam ju squ'a u M arhai . Or N arm-Sn at teignit et
vainquit le Magan en une cam pagne o il n'e st pas question du M arhaSi:
RIM 1:2 (E II)
1.4.13
ii 1-4
M-gan^^
sag.i.ra ''
Ma-ni-u\m] EH.M-
gan ^^ u.DUH.[A] N arni-Sin O3 ii 1-4 conquit le M agan
et captura Manium, prince de Magan . Il ressort donc que le Marhai,
quoique plus l 'Est que l 'Elam, n'tait pas situ entre l 'Elam et le
Magan,
(v ) nisbe^ ethonymique 30 L AL 1 ba-ra-alh-si-] M DP XIV n 18.13
(Suse) 29 M arhasites , 40 Z D as-an Ba-ra-ah~si- M DP XIV 81 n 23
r 1-2 40 de farine pour (le) Marhasite*^ (Su se, prob able m ent
du rgne de N arni-Sin).
2. Documents sumriens de l 'poque d 'Accad
(vi) udu Mar-ha-si ITT I 1232 mo uton de M arha si : II 5811 (p. 48)
(vii)
dum u.iu.gal M ar-ha-^i i-gen-na-a
N i 518 (tablette de N ippour indite,
datant de N arm-S in et cite par Gelb 1965: 60) L 'infan t du roi alla
en MarhaSi
(vii) [xsu m x] sa Mar-ha-si-ne PBS IX 100 (Suse; cit Steinkeller 1982:
259 n. 90) /? bottes d'oign ons aux M arhaSites
(viii) 31 ZID
har-si
gur si-s A-ga-de-e-ki
a-na ' 'AN-NU IGI-GAR
Mar-ha-i.
iS'kum SiD kalam, Si^-ga-zi im-hur a-rah s-ni-i Scheil 1925: 153 (sans
loc.,p.e. Suse) 31 vrais boisseaux de fine farine d'am idon nier d'A cca d
pour Annu, inspecteur de Marhasi. Fourniture du Bureau officiel du
pays;
reu par SiSgazi , au second mo is . L 'inspe cteur de M arhai
dont ils agit ici est de toute vidence un fonctionnaire subalterne, sans
doute affect une escouade de mercenaires (cf. xix) ou une colonie
immigre.
Adjectif dnominatif de relation, en grammaire smitique.
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5 8 H.-p.FR NCFORT- X.TREMBL Y
3.
Attestations sous la troisime dynastie d'Our (sumrien)
3.1.
Ambassadeurs et mercenaires marhasites (cf. Steinkeller 1982:: 260-
261)
Mar ha Si
(ix) mu li-iR XGDV-gi(,-da-^u dumu-SM lu.gai nani-nin M ar-ha-Si^^ ha-fl
RL A II 141 .35 cette an ne [la 18'' de rgne de Sulgi. second roi de la
IIP dynastie d'Our, soit 2077 a.C.n.] Ligir-idasu, la fille du roi, devint
reine de MarhaSi
[viz.
pousa un roi de Marhasi]
(x ) l-kin-gi^-a Mar-ha-si^^ aga.tis.MM mar-ha-si^'-ta RTC 237 r 1-3 (IIP
dynastie d'O ur) l 'en vo y de M arhasi, soldat, venant de l 'Elam et de
Marhasi : semble bien indiquer que l 'Elam tait sis entre Marhasi et la
Msopotamie
(xi)Ar-ui-l-tik-pi LV.M ar-ha-si d 'Arwiluk pi, l 'hom me [= le
roi] de Marh asi attests dans la premire anne de rgne d 'Am ar-Su ena
(troisime souverain de la troisime dynastie d'Our, r. 2046-2038: MLC
36) du cinquime (MLC 36, indit, cit Steinkeller 1982: 261 n. 95) au
huitime mois (CSTJR 235.3). Le nom attest en ki dum u Ar-tif-u^-
[uk-pi] L.Mar-ha-si^' Mar-ha-si'^'-se
CST JR 235.1 -4
dbourss pour le Marhasite, le fils du roi Arwilukpi de Marhasi, est lu Ar-si- ou Ar-pt-ku-uk-pi dan s les tablettes de la
mm e srie MV N I 124.9; XV 194.2; 4 par Glassner 20 05 : 12. Dans le
fac-simil de MVN I 124.9 pi. XXVIII, je lis Ar-pi-lxuk-pi, avec liga-
ture par manque de place des signes lu et uk et reste donc fidle la
lecture traditionnelle du nom.
(xii) Ba-ri-a-sunf luMar^ ^-ha-si^^-ta -im-gin-na-a Schneider 1930 24.4 =
Leg rain 1 91 3: 31 8.3 d bo urs s pour Baria^ 'Vbir-
l 'hom m e venant de Marhasi, quand il arriva de l (troisime anne de
rgne d'Amar-Suena, soit 2044)
a. Vel legendum B a-ri-a-hi-ir.
(xiii)
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MARHAl 5 9
(xiv)
Li-ba-na-as-kU f^-p l-kin-gi^-a Li-ba-nu-ug-sa-b a-aS
PDT I 126:4; RA VIII 1911, 191 n" 111.11 sq., Goetze 1953: 104,
CSTJR 466 , M VN III 142, XI 146; XIII 635 . etc. (autres attestations
Scharlach 2005: 25) "Lipan-askupi, l 'envoy de Lipan-uksapas, gou-
verneur de MarhaSi", attest la cinquime et la sixime anne de rgne
d'Amar-Suena (an 5.VIIL11- an 6.Vin.3, soi t 2042-2041)^'
(xv)
La-gij'ip i-kin-gi^-a lu M ar-ha-si^^
UET IX 204 II 4, var.
La-a-qi-i-ip
"L q p, envoy du roi de M arh asi ", cit le huitime m ois de la troi-
sime anne d'Ibb-Sin (r. 2028-2004)
(xvi)Ba-na-na l-kin-gi^-a lu
Ma r-ha-i '
A UC TII 154 = AU AM 73.0467:2
(de la troisime anne de Su-Sin, soit 2035 a.C.n.) "envoy du roi de
Marhasi" ; 5 udu niga Ba-na-n[a lu] Mar-ha-si^ Utmg ^-s gin-n; m-a
ba-gar So llberger 1957 n" 5.15-16 (prime anne d'Ibb-S in 2028 -2004 )
"5 moutons gras pour Banana, l 'homme de MarhaSi, quand il alla
Uru k; Us furent charg s dans son ba tea u" .
Ba-na-na lu Mar-ha-Si^^
'
1
kal saka ^ sig^.%a^
zi d
'2^ kal sa^ kas.sig^, 5 'sila'' zid ninda uzu
'
KAXME
eme-bata ki lu Mar^'-ha-si^^ gub-ba-me-^s ' 2~bn kas.Sigs, sag zd.gu.
sig^} 10 sa gi ^A-ri-du-buk ' dumu-ni 5 sila kas.sig^... Kenrick 72 =
Chicago A 2790 I 18'-25' (depicta apud Buccellati 1966 pi. XI n" 22),
d . Go etze 19 53 : 106 r" I 1 5 '-2 2' et Ow en 19 93 : 142 n*" 5 I 18 -25
(6*"
anne de u-Sin, soit 2032 a.C.n.) "Banana, l 'homme de MarhaSi: un
bouc, un demi farine; 2 boucs,
un demi
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6 0 H.-P . FRANCFORT - X. TREMBLAY
ii .
Ma-ra-ak-si
(xvii)
Ma-ra-ah-si^'
RTC 385 r 6
(xviii) muMa-ra-ah-sF-me R T C 385 r 4 c 'es t Elam et M arhaSi
iii.
Va-ra-ah-si
II est possible de suivre entre 2047 et 2041 les cantonnements et la
pourvoir ie de la br igade d ' Elamites de Marhasi (NIM
Mat -ha-[siY^
-me)~^ dirige par le ca pitaine juni or Sim(m )u Si-mu dumu nu-handa
HSS IV 69.8-12), et qui constituait d'vidence une troupe d'lite Our-**,
(xix)
Si-im-mu lu a--ra-ah-sF
H SS IV 87.9 (La gas, 48^ et ultime anne
du rgne de Sulgi, soit 2047) Sim mu , homm e de M arhasi reut des
provisions Kinunir; puis son dtachement
{aga-s Mar-ha-si)
en obtint
d'autres qua nd il alla Marhasi {Marar-ah-si^^-s du-ni HSS IV 69,
loc. cit .); la deuxime anne du rgne d'Aram-Suena, i l reut trente-six
moutons un par soldat Drehem (TUNY rf 345 IV 26-30), sem-
ble-t-il l 'occasion de la fte des M arha sites (ezen lu Mar-ha-Si'^^-
ke^-ne
ELP 1252, 44'^' '), soixante la cinquime anne; ils taient l'po-
que sous les ordres du gnral Abuni
{ugula
A-hu-ni). P lusieurs de ces
soldats portaient des nom s lamites
{Ma -as-hu-un-da-i, Ha -ri-is-hu-un-
dah, i~il-ha, Da -hu-un-ba-an ELP 1252).
3.2. Envois de MarhaSi
(XX) RIM 1:3/2 (E III/2) 1.5.4 p. 373 sq. 1. 9-13 et 16-18 Inscription d'Ibbi-
Sn 1 ^ur GN -a M e-Iu h-h a^' M [ar-h]a'-si*^''-[ta] I gun -s mu -n a-a b-
tm-ma-ni IU am^-si-lum-b\ I 'mu'-dim I . . . 1'^ 'urGN^-a-ba Ih-ldjab^
I mu-b [i-i]m U E T VIII 37 9-13 et 16-18 fit une statue du
fauve ocell^** de M eluhh a en voy en prsent par le M ar ha si .. . L e nom
de ce fauve ocell tait Qu'il attrape
(xxi)sum-sikil
Mar-ha-si
ITT II 3802 r 9' (pl. 53) tulip e' ' ' de M arhas i
^- Cette dnomination pourrait faire croire que le MarhaSi et l'Elam taient l'poque
unis. En fait, les noms ethnonymiques de rgiments n'indiquent gure qu'une provenance
gographique vague ou traditionnelle: le rgimentRoyal Cravafe (croate) ne comprenait
pas que des Croates, lesGardes Suisses ne sont pas tous suisses. Notre rgiment n avait
peut-tre de marhasite que le nom.
^^
Cf. Steinkeller 1982: 261 sq. et n. 97
^^ indit, cit par Steinkeller 1982: 261 sq.(loc . cit. n.prcdente)
-^ Probablement un flin, cf. seconde partie, 3.2, et premire partie, 5.e (xxx).
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MARHASI
61
4 . Hymne sumrien de la premire dynastie d'Isin (XX^ s. a.C.n.)
(xxii) Hymne d'Isbi 'erra Ba-si-mi^^ gaba a-ab-ba-[ta] zag
Za-ab-^a-[ i*^'-S]
A-ra-wa*^^
sag-kul
mwii'^^-ma-ia]
zag Mar-lia-si[^^-^] Van Dijk 1978:
193 sq. II 22-25 (Ni 1740 + CBS 14051 II 22-25) corr. Steinkeller 1982:
240 n. 11 Iles terres du roi d'Elam Kindattu s 'tendaient] de Pasim e
sur le bord de mer jusqu' Zabsali et d'Arawa, la porte de l 'Elam, jus-
que la frontire du M arh asi (texte tablissant clairem ent que MarhaSi
se trouvait l 'Est de l 'Elam, cf. Steinkeller 1982: 244-247).
5.
Textes vieux-babyioniens
a. Documents royaux de Babylonie
(xxiii) RIM 1:4 (E IV) 12.2.1-2 p. 677-679 ma-hi-is ga-ga-ad um-m a-an
An-Sa-an^ NIM^ Si-mas-ki-im ri-is Ba-ra-ah-si-im CTBM XXI 1.9-
16 (= VAB I 176
n
2 a 15 sq.; masse) = ma-hi-is ga-ga-ad um-m a-an
An-.sa-an^* Si-mas-ki-im ri-is Ba ra [ali si inf MR C O 239 = IM
58 33 3 16-22 (Edzard 1959, pi. 3, cf. p. 26) victorieux sur les armes
d'AnSan, Elam [deficit sur la tablette de Bagdad] et imaki, alli du
M arh as i (ca. 200 0 a.C.n., avant Iddindagan d'Isin'^'*).
(xxiv) ugnim NiM-ma ^' zag Mar-ha-si^'-ta Su-hir/ Gu-ti-unf s-nun-na^'
Ma-al-gi/ ' nam-dugud-bi i-im-zi-zi-es-ni RLA II, 180.132 (indiction
de la trentime anne de rgne d 'Hammourabi, soit 1763 a.C.n.)
< anne o Hammourabi dfit > les troupes de l 'Elam jusqu' la fron-
tire du Marhasi qui s 'taient souleves en nombre, avec celles de
Subartu, du Guti, d' Esnunna et du Malgm .
b.
Contrats
(XXV) ^ Ma-ar-ha-hr VS XIII 13.14 ville de M arhaSi (?)
c. Rcit historique
(xxvi) Rcit de la coalition contre Narm-Sin ^Hu-up-Sum-ki-pi LUGAL
Mar-ha-Si Gray son -S ol lberger 1976: 112 texte G 3 3 (= RA XV I,
163.39) H up su m kip i, roi de MarhaSi = f...]-^^^ LUGAL Mar-ha-Si
Grayson-Sollberger 1976: 115 Texte L I 14' ' . . .en, roi de Marhasi .
^ Pour la datation v. Edzard 1957a: 73, qui cependant semble comp rendre, com mettant
un contre-.sens sur ri-is (= rsum 'aide, alli ), que le MarhaSi figurait pamii les vaincus.
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6 2 H. -P . FRANCFORT- X. TREMBLAY
Dans ce dernier passage, le roi vaincu de Marhasi (i . 14') est enumer
aprs les pays de Guti , Kakmum, LuUm, Hahh (moyen-Euphrate) ,
Turukkum, KaneS, Amurr, Dr, des Kassites , de Meluhha, d 'Aratta
(1. 2 '-13') ; sous une l igne de changement de rubrique f igurent (1. 15'-2r) ,
tout l 'Elam , GiSgidulIa (prs de Nippour; RGTC 159?), Ninnu (Ninuwa,
mod. Koyuncuk), Armanum (Alep?) et Hana (Terqa, au nord de Mari) . I l
n'est pas apparent que l'ordre des toponymes soit significatif, et la ligne
sparant le Marhasi de l 'Elam et le conjoignant des toponymes du haut
Euphrate, semble fautive; du reste, le scribe a dittographi l 'Elam.
Si nanmoins Tordre imite la gographie, le MarhaSi serait intermdiaire entre
l 'Elam et TAratta, pays fameux pour son lapis-lazuli (et en partie fabuleux), vers
lequel le trafic se faisait en partie par la mer et que le Baudhyana SrautasQtra
XVIII 44 cite comme l 'un des trois peuples
Gndhrayas Parsavo Aratt
G a n d -
hris, Parsus (peuple iranien homonyme des Perses, des Parthes, des Pachtounes)
et Ara ttiens qui ne participrent pas la migration des Ku rus vers l 'Est^ , tous
indices compatibles avec l 'identification avec le Sistan . II peut sembler que la
localisation du MarhaSi en Carmanie (Steinkeller 1982: 254) convienne le mieux
l 'ordre des toponymes. Cependant, du fait du dsert du Lut, la route de terre la
plus facile entre l 'Iran occidental et le Sistan est le dtour via l 'Arie et l 'Aracho-
sie par la valle du Hatumant- > Hlmand; par l passren t les Sass anide s.
L'Aratta disparat des rles msopotamiens aprs Narm-Sin (r . 2254-2218): sa
mention sur le cylindre A de Gouda XXVll 2 = RIM 1:3 (E IU) 1.1.7 XXVII 2
est purement littraire.
d. Slection de textes littraires sumriens
(xxvii) Maldiction d'Accad 20-24 (d. Cooper 1983; Falkenstein 1965)
M ar-Iia-si^^ li-um-ma gur-ru-d
I
'^ ^^ugu^-bi am-si-mah'' b-za-za -ma-
am^ bad-r
Sa sila dagal-la-ke^ ts-ba tag-tag-ge -d
ur-gi-^ ur-nim
dar'^ kur-ra udu-a-lum SG.BU-SI ku Hnanna-ke^ nu-im-Si-ku-ku
a. Falkenstein^'^^am-si-mah
b. Falkenstein
u^ ma am
c. Falkenstein (ms. A)kuru
afin que MarhaSi rappart dans les tablettes
{seil,
les contacts cono-
miques reprissent], les singes, les lphants, les zbus [ou les buffles
^^ Witzel 1995: 320 sq.
^' Vallat, RG TC X I, cxxxv; B la^ek 200 2: 2 16, qui mentionne la ville
' Apa^a
Ptol.
VI 10.3 en Margiane prs de l'Hyrcanie et de la Caspienne, trop loigne nanmoins.
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MARHAl 63
d'eau?] et d'autres animaux exotiques se ctoyer
dans les places, fauves de grande taille, lions, ibex, moutons longue toi-
son, Inanna ne prit pas de sommeil
(xxviii) Enki et Ninursa B II 1-29 (d. Attinger 1984: 12-13) Tu-'uk~ri-is'
'... Me-luh-ha^y.. Mar-ha-si^^.. M-gan^\.. ah-ha^K.. za-lam-at^ .. .
NiM^'...
i/n* UET VI 1 II 1-29 La Mazandaran(?-^2j, l'Indus, le
Marhasi, le Makran, le pays de la mer [Oman, connu par ses sites de
Hili,Bat et Maysar vers 2400 av. J.C, ou tout pays au sud de la pnin-
sule arabique, voire l'Afrique; en vient l'bne], le pays des tentes
[Arabie ou erihum sur la cte de Carmanie? il livre de la bonne laine
chine],
l'Elam, Our . Hormis le
Tukrif^,
les pays semblent simple-
ment tre rangs d'Est en Ouest, du plus lointain au centre, sans gard
leur position au nord ou au sud du golfe persique; le Marhasi serait
alors situ entre le Sind et le Makran pour un observateur embarqu
ngligeant i'loignement du rivage bien plus l'est donc que la
Carmanie pace Steinkeller 1982: 255.
(xxix) L'inscription apocryphe dc Lugalannemundu d'Adab (ca. 2500
a.C.n. d'aprs la liste des rois), dite par Gterbock 1934: 40-47,
contient de nombreuses allusions au MarhaSi:
I U [ud\-ba Mi-gir-'^En-ltl ensi Mar-ha-si PBS V 75 I 12 = BE VI:2
n 130 v 11 le roi Migir-Enlil du Marhasi [se souleva contre
m o i ] .
II 10 Mar-ha-si''' uru-ki-g PBS V 75 II 10 Marhasi, la ville bien
a i m e
m 29'-30' sukkal.mah KUR- '-^EREN-ZI NIM* 'Mar-[ha-si^^ Gu-ti-um^^
su-bir^Y^
I
MAR.TU
Su-ti-u[nf
^^'^-an-na-bi]
I
l-dis-m [...] dis-ni gU4
nigu-m TA[...] --nam-zu-sc PBS V 75 III 29'-30 ' Les vice-rois de
Suse-^,de l'Elam, du Marhasi, des Gutiens, Subarens, des Amontes, des
Sutens et du pays d'Eanna: chacun [ ... reoit
uel sim.]
un taureau gras
dans la maison de la connaissance ^ sukkal.mah] ''' EREN-rt
NIM '
Mar-ha-si Gu-ti-um^^ I 1su-bir^^ MAR.TU Su-ti-um*^^ *^^ ^-an-na-bi I
Le TukriS tait sis au sud de la Caspienne {Steinkeller 1982: 265; Moorey 1995)
plutt qu'au nord du MarhaSi (Gelb 1944: 57). Le TukriS est entre MarhaSi et l'Elam dans
la gographie de Sargon (si tant est qu'il faille considrer ce texte comme authentiquement
vieil-accadien).
-^ moins que les voyageurs de la Msopotamie au Mazandaran et la Parthie soient
passs par la Margiane et aient rebrouss chemin pour contourner l'Elbourz.
' * Le pays du cdre
KUR/ '^ 'EREN
est Suse. cf. RGTC XI, 270, comme le Haut pays
NIM 'est l'Elam.
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6 4
H.-P.
FRANCFORT- X. TREMBLAY
[...]-da-ne-ne-a ^^^gu-za.k4-sigi-j-ga i-dr-dr-ru-ne-es VBS V 75 IV 10'-
12'
= 27 '- 2 8' L es vice-rois de Suse, de l 'Elam , du M arhasi, des Gu tiens,
Subarens, des A morites, des Sutens et du pays d'a nna sigeaient [ . .. ]
dans un trne
d'or .
Le titre de
sukkal-mcih,
qui ne convient qu'aux sou-
verains de Suse et d'Elam, est ici tendu tous les ennemis d'Isin.
e . Nisbe parasaiil > nbab.paras 'marhasite' (pour la forme du radical
cf . xxxi et J . -M. Durand, ARM XXI, 33 n. 3)
(xxx) lex. nbab. Hh XIV 84 ur mar-ha-si ^': ka-lab
pa-ra-si-e
( M S u m . L .
V III:2 13.84) fauve de M arh asi: ch ien [en fait tout carna ssier]
marhasi te
(xxxi) lex. Hh XVI 27 ^'^4du8-si-a mar-ha-i^': MINpa-ra-si-i ( M S u m . L . X
5.27) ' lapis- lazu l i de M arhasi ' : d ito marhasi te = Hh XV I R S 22
^^4du8-si-a:
du-su-
( M S u m . L . X 3 8 . 2 2 )
=
prH h X VI VB 16 N A M U -
s[i]-a (MSum.L. X 51.16) = prHh XVI Ni 14 ^^4dug-gi-a (MSum.L. X
55.14)
Ce nisbe est encore attest en (xxxix), (xliii) et (xlviii) avec
m
ini-
tiale d'aprs la fonne dominante du toponyme ainsi qu'en (liii-lvi) et
peut-tre (lix) au nom d'instrument de musique
parahsitum
' marha-
ite'
(fminin substantiv) et en l'attestation ambigu (lvii), dans les deux
dernires formes avec conservation du h mdian.
6 .
Texte hittite
(xxxii)
-Ti-is-sliYen-ki
LUGAL KUR ^ Pa-ra-si KBo III 13 v 12'
=
B O T U '
III (rcit de la coalition contre N arm -Sin, C T H n 31 1, d. H rozny
1929,
Gterbock 1938: 67-73) T issenki , roi de M arhas i .
7 .
Les objets^ ^ dnommes d'aprs Marhasi
La pierre la plus prise venant de Marhasi tait la duh-Si-a que M. Franc-
fort rappelle qui tait une pierre fine et dure bleu-vert (voir la seconde
partie, section 1.2), donc non la chlorite, mais peut-tre la turquoise ou le
lapis-lazuli (section 3.1) et qui sera ici appele par commodit lapis-
lzuli sans vouloir en aucune manire exclure une identification avec
''' Les dtiomitiations de minerais sont donnes sous toutes rserves. MarhuSiien
particulier, en dpit de la continuit tymologique, ne doit pas dsigner notre marcasite
(Steinkeller 1982: 251 n. 50); la traduction est donc donne ici entre guillemets.
-
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MARHAl 65
la steatite, la diorite, la malachite, la turquoise ou la serpentine, ni mme
prjuger que les Msopotamiens tablissaient entre les pierres les mmes
distinctions que nous -. mais d'autres pierres taient directement nommes
d'aprs le Marhasi .
7 . 1 .
Le lapis-lazuli duh-si-a
(xxxiii) 1 ' 'MuR-s-a
Pa-ra-ah-si
ARM XXV 259.4 ' lapis- lazuli de
MarhaSi '
Cf. (xxxi).
7.2. La cornaline sensu lato
(xxxiv) lex. nbah. ^'^^gug Ma [r-ha-siy. sa-an-du pa-ra-Si-i cornaline de
M arhai: cornaline ma rhasi te Hh XVI 129 = M Sum .L. X, 8.129
(ctoyant la cornaline de Dilmun et Meluhha).
(xxxv) mbab. ^*'>zMar-ha-Si SXG-, l 'obsidien ne jaspe de M arhaSi Ins-
cription d'Agum II (neuvime roi cassite) Rawl. V 33 ii 36; iii 9.
(xxxvi) nbab. ^-'GUG' [ Z ] tak-pat ' ' '^J^GUG Mar-h[a-si MU-M a corna-
l ine jaspe comm e l 'obsidienne est appele cornaline de M arhas i STT
n 108.9.
(xxxvii) nbab. ''^4GUG
SIG
tak-[p]at ^4GUGMar-ha-i MU.N[I ] - H la corna-
line jaspe de vert est appele cornaline de M arh as i STT n 109.9 =
BAM IV n^' 378 II 8' sq.
(xxxviii) nbab. ' ^^GUG Mar-ha-si cornaline de M arhasi CTBM XXIII
pl. 37 IV 9; BAM IV 366 ii 22 (VAT 13802); 376 iv 5 (VAT 8260);
Yalva 1965; 335 ii 39.
(xxxix) '^''iGUG Mar-ha-si-tu la cornaline marhaSite Oppenheim 1970;
5 3 N 1 .
7 '
7.3. La marcasi te (cf. AH W 61 lb, CA D M :I 281)
En raison de la divergence de voyelle mdiane {a
t
u), J.-M. Durand,
ARM XXI, 33 n. 3 spara la marcasi te marhusa i)- du pays de MarhaSi
en y voyant la pierre du pays de MarhuS. Cette solution n'est pas recom-
rnandable, pour quatre raisons;
(1) La voyelle mdiane du toponyme M^r/ii/ n'est pas stable; elle est
rhas
en sumrien, rahs en viel-accadien, ra s (probablement pour [r^]) en
para (xxx-xx xii). De ces variations une syllabe mdian e absente ou de
timbre rduit peut tre infre;
rhu^
pourrait tre une autre transposition
de ce son ou de ce groupe tranger tant au sumrien qu' l 'accadien.
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6 6 H.-P. FRANCFORT ^X. TREMBLAY
(2) L e toponyme
Marhasi
forme un nisbe (xxx-xxxi)
parasai
ou (liii-lvii)
et (lix)
parahsai,
et le toponyme
Marhus
de M. Durand, (xlviii)
marhu-
sai.
Le paralllisme de formation est frappant, d'autant que (xxxi)
parasai
tout comme
marlmsai
sont employs comme lithonymes. La
variation de l'initiale
pim
est typique du nom du
MarhaSi.
(3) Le toponyme
fMarhus
est invent pour l'occasion: il n'apparat en
aucune autre source.
(4) M. Durand doit supposer que les formes en
-a -
sont dues un quipro-
quo quand la pierre venant du pays de M arhus a t comprise date
rcente comme venant du pays de M arhasi. O r l'identification
marhus
- Marhasi
ou
marhas
est atteste ds l'poque palobabylonienne,
dans les prcurseurs de Nippour de l'entre 282 du lexique Hh XVI
(xli),
dans ceux en vieux-babylonien tardif du lemme Hh XVI 270 (xlvii)
et peut-tre Mari mme (l). Mme s'il peut advenir qu'un toponyme
rare soit, mme lorsqu'il existe encore, remplac par un plus familier^^,
confondre deux produits est rare dans le ngoce, qui requiert un voca-
bulaire prcis ft-il tymologiquement ine xa ct - ; il est donc impro-
bable que la pierre du
Marhus
ait pu tre mprise pour celle du
Marhasi
une poque o les contacts taient encore suivis.
Sum. marhuSa doit donc tre considr comme une variante du topo-
nyme
Marhasi.
i. sum.
marhusa,
v-nbab.
marhus
(xl) lex. vacc. en sum.
mar-hu-sa
MAD III, 182 sq. (Ur III)
(xli) Hh XVI 282 ^'^bur
m ar-hu-sum:
u (MSum.L. X 12.282 = Schileico
1914:
293 r 46) ' calice en m arcasite': idem = Hh X VI R S 226
' 'bur
m ar-hu-sum:MIN
(M Sum.L. X 45.226) 'calice en marcasite :
dito = prHh XVI Ni 119 ^^^bur
mar-hu-Sa,
var.
^ ^Mar-ha-Si
(MSum.
L X 58.119);
prHh \Q desinit.
(xlii) tablettes comptables ^^^bur
mar-hu-sum
UET III 693.2; TCL II 5529
r 4 ( p l . 3 1 )
'^ Par exemple le titre de Louis X V in en migration,
comte de l hle,
est-il acorch en
comte de Lilleet la toile d'y^rschot {ascotau XVI*^ s.) devint-elle e.uot sous l'influence de
l'Ecosse et de Vcot.L esSzkler de Transylvanie (de szck district') ont t latiniss en
Skules.
Le bois d'eucalyptus se vend sous le nom d'acajou btard ou d'Indo nsie, le bois
d'araucaria commeParanapine;de telles dnominations bafouent la botanique, mais sont
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MARHASI 67
(xliii) (nisbe) lex. nbab.mar-hu-su- M Sum .L X 67 v 24 (= Stone l ist
BM 38385)
(xliv) nbab. 2 bi-'i-il-ti-ME sa ^^^mar-hu-su AnO r. VIII 36.3 deu x alabas-
trons en marcasi te '
(xlv) vbab. en sum. LU.GAL.mu
^' ^mar-hu-Sa
ba.gum:
blum ana [^*4MIN]
izziz'>maLug al-e XIII 37 m on seign eur a pris sa part (Prt, infixe
-ta-) de la marcasi te et . . .
(xlvi) lex. nbab./bab. tardif
[ ^^^mar'-yhu:
Su TC L VI 36 v 46 (= Scheil,
RA XV, 115) 'm arca s i t e ' : i dem
ii . sum. marhusa, vb. niarhaSum
(xlvii) lex. [Hh XVI 270] = Hh XVI RS 217 ^^mar-ha-s'luni]: MIN
(MSum .L. X 45.217) m arcas i te: d i to = prHh XVI VB
ha-[sum] (MSum.L. X 52.112) = prHh XV I Ni 114
(MSum.L. X 58.114 =S LT n^179 III 28).
iv. nisbe marhuM
(xlviii) Mari GSg/marhusaim/: 1 s-ap-pu-um sa ^^'^mar-hu-se-a-im A RM
XX I n 222 15 1 une coupe en ma rcasi te; 32-33 2 GAL sa ^ '^mar-
hu-Si-a-im,
GAL
m[a -k\a-al-tum sa ma r-hu-Si-im deu x vases en m ar-
casi te , un vase manger en m arca si te ; 35-36 13 Si-iq-qa-tum
^^'^mar-hu-Se-em, 2 GAL S-ap-pu sa ^'^'^mar-hu-se-em
treiz e fioles en
marcasi te, deux vases en marcasi te .
iv . mar-ha-Si
Mar-hu-su tait au moins ressenti par les lexicograp hes baby loniens
comme driv du toponyme, puisque des passages parallles permutent les
deux dsignations:
(xlix) nbab.
^mar-hu-u-S
= ^mar-ha-Si STT n 108.98
Aussi en (xli).
Du reste mar-ha-Si est aussi employ seul comme lithonyme en vieux-
baby ionien:
(1) vbab.
^^mar-ha-Si
VAB II n 25
52 .
(li) Mari as-sum mar-ha-si AR M XIII n 22.50 au sujet de la m arc asite
(contex te lac unaire, cf. la note 1 de l'd iteur p. 42 , mais la ligne pr-
cdente il est question 'uh-hu-zi 'plaqu* , si bien qu 'il doit bien
s agir
de la pierre).
(lii) mb ab. ( X V s.) mar-ha-Se Inventaires de Qatna I 94 {kunukkti mar-
ha-e 'cylindre en marcasi te ) ; 101; 137; 176; 204; 220; 372; 374;
-
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6 8 H. -P . FRANCFORT - X. TRFMBLAY
7.4. L'instrument de musique parahsitu
Attest frquemment, mais uniquement Mari, il doit
s agir
d'un type
de lyre (cf. J.-M. Durand, ARM XXI, p. 368).
(lui) Mari
pa-ra-ah-si-tim
AR M XX I n 298.12 = XX III n 213.25; - ^V
ra-ah-^e-tum I e-nu-tum n lyres de M arhaSi; biens m eubles ),
n 580.16 (fin de section d'un inventaire); Mari 5489 (inventaire indit
du butin envoyer Assour aprs la prise de Mari par Samsi-Addu,
mentionn par D. Charpin 1983: 212).
(liv)
^ ^pa-ra] ah-si~ti im
ki-ir-ra-sa ^' i[is.nu,,.gal ly re de M arhai
avec sa guirlande en m arbre AR M X X V n 76 8 .14 ' (coll. Durand,
NABU III, 1989, 30). La forme avant le suffixe pronominal en ki-ir-
ra-sa peut tre un accusatif adverbial kirra (cf. GAG 200 I47b) avec
ititrusion de la forme dcline au lieu du thme en -/' comme il serait
rgulier (vbab.
kirrsu
UET V 88.10, cf. GAG 86 65 h qui cite des
exceptions ds le vbab.). Une autre possibilit est un pluriel kirrtula,
lequel cependant n'est attest qu'en nbab. au lieu du rgulier kirrJ
tum.
(Iv) Mari / ki-ru sa
pa~ra~ah-si-tim
is.nu,,[.gai] ARM XXV n* 200.2
(lecture J.M. Durand, NABU III 1989, 30). L'diteur H. Limet inter-
prtait le nisbe comme topony miqu e: un vase de M arhaSi , soit avec
le complment de lecture une jarre en marbre de M arha si . La colla-
tion nouvelle, qui permet de lire les mots qui suivent pa-ra-ah-si-tim,
ainsi que le parallle avec (liv) induisirent M. Durand, suivi par M.
Birot, ARM XXVII, p. 48 et le Chicago Assyrian Dictionary P 45
traduire une guirlande de lyre de M arhai en m arb re , l'ornem ent
tant alors dtach de son support. tant donn que le nisbe
parasaijll
marhusai
dsigne diffrentes pierres, rien n'interdit nanmoins de
comprendre le texte comme H. Limet.
(Ivi) I*as-sum d u m u - m i l-din- su en mi-nar \ ^ sa be-li is-pu~ra-am I' 10
^ ^^pa-ra-ah-si-tum i-na qa-tum -u i-ba-as-si-ma
I
^^^pa-ra-ah-si-tam
es-se-tam -se-p-is-ma
I'-
at-ru-s-si...
A R M X X V II
n 1
au sujet de
la fille d'Iddi-sn, la musicienne, au sujet de laquelle mon seigneur
m'avait crit, comme il n'y avait pas de lyre de Marhasi disponible,
j 'a i fait fabriquer une lyre de MarhaSi neuve et je l'ai tendue .
7.5.
M arbre de M arhai?
Cf. (Iv).
-
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MARHASI 69
7.6. Bois de MarhaSi?
Tel que l, l 'inve ntaire (lvii) AR M XX V n ' 43 2 ' 2 gin igi-4-ga l 8 Se
KU-GI P sa hi-il-ti I' ki-ir-ri-it ^'^^pa-ra-ah-si-im \ a-na uh-hu-uz
i Si id
1
^^^Sa-la-ma-al-gi-imsignifie 2 si d e s
V
et 8 grains d'or de la
taxe,
des rinceaux de bois marhasite pour le placage du ct d'un ... , ce
qui indiquerait l 'existence d'une autre matriau venant de Marhasi, un bois
si Ton en croit le dterminatif. CAD P 45 s.u. suggre cependant une
emendation ' '^^pa-ra-ah-si-im, y reconnaissant derechef le nom de
l'instrum ent de mu sique un e guirlande de lyre m arhasite pour le pla-
cage du ct d'un .. . . L'exp ression guirland e de lyr e peut se rfrer
la fornie de la guirlande (cf. les adjectifs
yr
et
harpe)
ou un remploi
d'un placage ornant une lyre pour un autre objet.
7.7. Cuivre de Marhasi?
Le rattachement de l 'attestation suivante est douteuse tant donn
l'incertitude du rfrent et la vocalisation aberrante. L'ide que le Marhasi
ait pu livrer du cuivre n'en est pas moins sduisante: d'une part en effet,
le Turkmnistan constitua un des premiers centres d'extraction du cuivre
ds le VP millnaire (cf. seconde partie); d'autre part. Mari lait un impor-
tant importateur et rexportateur d'tain venu d'Elam et du plateau iranien
(ARM VII 293 sq. 87.1 avec la n. 1; 336-338 115-116). L 'airain de
MarhaSi' serait com parable, ou identique au cuivre de m on tag ne ri sad
ARM VU 53 n 135.2
(lviii) Mari mar-hi-sum ZABAR AR M VT 43 n 115.6 airain de M arhaS i-
ou miroi r en m arhaS i te ' .
7.8. Vtements la mode de MarhaSi?
(lix) Pour OBTR212: 2, 6, 8 gu
pa-ra-AM-si-tum
M. J .-M. Durand. ARM
XXX. 2009, 71 propose une cinjecture gu '^pa-ra-ah'-Si-tum 'chemise
la mode du Marhasi '.
7.9. Appellatifs rapprochs tort ou douteusement du toponyme MarhaSi
i. Le brle-parfums marhcisu
(Ix) Ougarit UA'^mar-ha-su sa sam-na PRU III 186 41 le brle-parfum en
pierre huile
(Ixi) Mari mar-ha-si-im AR M X XI n'* 15.12
M. J.-M. Durand a relev la correspondance de ce terme avec Thbreu
Lev. 7,9 'pole': l 'analyse qu'il avance avec dfiance (un nom
-
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7 0
H.-P.
FRANCFORT- X. TREMBLAY
d agent en
ma-
de la racine
rhs
courir ) se trouve dj dans le dictionnaire
de Koehler et Baumgartner su. (I 600); elle force moins le sens que
M. Durand ne le pense.
L unit de racines signifiant courir et fumer se rencontre aussi en indo-euro-
pen, ou Vd euh2 fumer {Buco
fmus
vd.
dhm-
lit.
damai
apr.
dumis
vsl.
dytnb (*dymh), vav.dta- selon Humbach 1976,hitt. tiihhae- tousser, panteler,
s 'brouer ' , antuuahhaslantuhsas ' h o m m e '
'rage, humeur
> vha.
tmn ' tourbil lonner '
et
vaoKipxv
Hsch.,W pco 'fumer' >zDf(7j, Tvipcv ' t rombe ' , va.
dhian,
nba.
doof
' stupide'>vha.
tohn
trefou >
toben
'jubiler, gesticuler, sauter de joie'.Enoutre,
non seulement leneutre sigmatique *d''uh2-os-, mais aussison paronyme *d''u-os-
driv
de la
racine fondam entale courir' revt
le
sens
de
'fum e'
lit.
dsas
'asthme,
touffement', tchque dech, GSg dciiu, bulg.
dbx
'souffle', ainsique lesdrivs
vrddhi sur le locatif *d''u-es: va. dws 'stupide, fou , mha.dws 'insens', litt ,
' ennubl ' ;
le
pendant smantique 'agitation'
se
retrouve
en l a t . / H / / P ,
quosdam
daemones quos dusios GalU nuncupant
St. Augustin.
Civit.
Dei
XV,23; lat . /wnc/ .
ii. pariShi
Hormis ventuellement (Iviii), il n existe pas de variante du lithonyme
syllabe mdiane
his^^:
malgr le renvoi en AHW 833b, rien ne permet
-
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MARHAl 71
d'affirmer que le terme de signification inconnue (lxii)
anum ma... ana II
p-ri-is-hi altapar II p-ru-us-ha \ki-i] ma-si-me-e [ib]-as-si su--[bi-la\
Maintenant: j 'ai demand par cri t du
parishu-,
envoie-moi autant de
parislm-
qu 'il y en a de disp on ible PRU IV 214 7-9 (RS 17.152 7-9),
galement attest en (lxiii) par(,-ri-iS-hi Or. Ant. XX III 164.9, dsigne la
marcasite; CAD P-191 y voit un emprunt hourrite, ce qui ne permet pas
d'en percer le sens, mais demeure probable tant donn l 'existence d'un
suffixe hourrite
-oOxe
(en cuniformes
-us-he)
en des noms d'ustensiles et
de matriels^^.
(lxiv) Mari / ME 32 (ABAN) ( G l .D U B ) pa-ar-hi-[s\i AR M VII n 246.2
n. 25 132 plaquettes de m arcasite (J. Bottro, AR M VII 300
87.9)
doit probablement tre lu / ME 32 NA *pa-ap-pa -ar-ta-l\i] ' '132 toiles
en pappartalu^
avec J.-M. Durand, ARM XXI, 32 n. 3.
C. Restitution de la prononciation originelle
Quoique les variations orthographiques du toponyme soient connues
depuis Gelb 1944: 35 n. 90, seules deux explications en ont t avances
jusqu ' i c i :
(1) La reconstitution *mbarahs de RGTC I, 25 (1980) est un compromis
des deux graphies les plus frquentes, vacc. Ba-ra-ah-sum et sum. Mar-
ha-Si,pos sans justification, quand bien mm e l 'existence d'occ lusive s
prnasalises h (ou labiovlaire // ') et d ( ct g de reconnu depuis
longtemps) a t avance non sans raison en sumrien pour rendre
compte de la restriction de ^ la position devant voyelles d'avant et de
quelques doubles lectures de signes' ^. Une alternance
pIm
semblable se
rencontre au toponyme sum.
Misime
(depuis E-anatum RIM 1:1 ( E l )
9.3.5 IV 16; RG TC I 122) / accadien
Ba iime
(insc. de Man-istf5u d.
Hirsch a 3 A XIV 17; RGTC I 27) mais rien ne prouve que cette con-
cidence soit significative.
(2) Steinkeller 1982: 237 sq. n. 2 observe avec raison que Barahsum ou
Barahsum, indclinable ^', tait la forme v ieil-acc adie nne , MarhaSi la
3 Speiser 1941: 132 sq. 175.6; Bush 1964: 112 6.3.9 ( Nuzi et Alalah); Wegner
2000:
50.
' SoUberger 1959: 336 sq. n. 3; Civil 1972: 222; 1973a. 61; 1973b, 31; 1976: 149;
Steinkeller 1982: 238 n. 2 rem.; dni quelque peu dsinvolte chez Black 1990: 117.
Vieux-babylonien (xxiv)Ba -ra-ah-si-im^ CTBM XXI 1.16, en fonction degnitif
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7 2 H.-P . FRANCFORT- X. TREMBLAY
sumrienne peu prs stable et que la norme littraire palobabylo-
nienne adopta la forme sumrienne; (xxiii)
Ba ra ah si inf^
C T B M X X I
1.16 et (xxxiii)Fa-ra-ah-si A R M X X V n 259.4 semblent tmoigner de
la rmanence de la prononciation vieil-accadienne (avec volution rgu-
lire
s> s)
dans la langue parle (ou, ce qui revient au mme, dans des
textes archaques ou priphriques). Cependant l 'auteur se range la
reconstruction de RGTC I, 25. Ce faisant, il suppose que le toponyme
tait d'abord sumrien et que Barahsum en est une adaptation acca-
dienne. Il arrive qu'un peuple dsigne des aubains par un nom qu'il a
lui-mme forg: par exemple vrusse NembCb > byz. NB/JT^OI, russe
nMeif
'al lemand; nordique' , l i t t , 'muet ' ;
Wales > Galles
et
Wallonie,
welche
'pays tranger' en diverses langues germaniques;
Picti
'peuple
peint' et virl.
Cruithin
'hommes aux formes' (sd. ' tatous') pour dsi-
gner les Celtes d'Ecosse antrieurs l 'invasion des Scots ou AiSionE
'au visage brl par le soleil '; un sous-type est constitu par les traduc-
tions, comme lithuanien Karaliaucius de Knigsberg, etc. De tels noms
d'invention choient rarement des peuples loigns: relevons les
IJvyfiaoi et les tribus amrindietines Gros-Ventre, Cu r-d Alne, Pieds-
Noirs.
Bien plus souvent, la dsignation d'un peuple tranger voisin ou
lointain est emprunte, ce peuple mme
{tudesque, Arabe, hongrois
< On-Uyyur, nom ancien de la confdration dont faisaient partie les
Magyars), une partie, partbis inm e, d'icelui {Mexique; Tchouktche
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MARHASI 73
bois de brsil >port,b razil > Brsil gothique Amanrich >it . Amerigo > Am-
rique
ou lat.
Columbus
(nom thophore se rfrant au S. Esprit) >
Colombie.
Columbus
etc., aux
Iles Seychelles. Maurice
ou
Bourbon
ou encore en
pas-
cuan la langue de Vile de Pques dcouverte ce jour-l.
Le nom sumrien Marhasidoit avoir t em prunt,
*baraxS
n'ayant pas
une consonance sumrienne, parce que si la squence
/
se rencontre' rien
n'indique qu'elle ait pu exister en finale'*\ En ce cas, l'argumentation de
Steinkeller implique que le toponyme fut emprunt en sumrien, puis conti-
nua son existence propre en Msopotamie sans influence externe,
de la mme faon que les Anglais continuent appeler les Allemands
Germans
en maintenant le nom latin
Germani
ou que notre nom
Japon
perptue la dnomination chinoise du sud du VF sicle d'un pays
aujourd'hui dnommNihon.Contre cette vue militent trois considrations
d'ingal moment: primo le toponyme n'est pas attest avant Sargon et il
est licite de supposer que, mme si le lapis-lazuH et probablement l'tain
taient rgulirement achemines d'A sie Centrale ds le IV^ millnaire, des
relations politiques avec le pays lointain qu'tait le Marhasi ne furent inau-
gures que par l'imprialisme et la puissance d 'Accad: la forme accadienne
pourrait avoir prcd la sumrienne. Secundo Barahsum ne diffre pas
seulement par son initiale de M arhasi si bien que l'hypothse d'un emprunt
Exemples de groupes hSen sumrien: ehih-Se-giS-igloskupsu 'farine de ssame';
duh-sag
'fine avoine',
zh.zh-
s'enfuir en tous sens '.
''' La confiance passive de maint cuniformiste dans l'apparence de l'crit (ainsi Thom-
sen, 1984: 117 233 saute-t-elle de double consonants in final position would be impos-
sible to express in the writing, ce qui est un fait, and moreover are contrary to the
phonetic system of Sumerian.quodesi demonstrandum et le scepticisme d'Edzard 2003:
22 occultent une littrature abondante sur le sujet, qui relve des alternances de lectures de
signes ou des graphies variables du prsum mme mot indiquant que les radicaux
sumriens pouvaient revtir des fonnes (C(C))V(C(C(C))), (C(C)')VC(C(C))V(C), ainsi
peut-tre que C(C)VC(C)VCV, dont le syllabaire fix par les Accadens ne transcrivait
certaines que malaisment: des syllabes ouverture et coda polyconsonantique taient
permises, la diffrence du smitique (dj comme possibilit Poebel 1923: 32 et de faon
latente dans l'exemple d'apocope
lihir ra S
>ns.
Ubir ra aS
[helbir]' relev chez
Falkenstein 1959: 26; Civil 1982: 10; Yoshikawa 1988: 501; 505 sq.; Selz 1992: 140 n.
10 et 1995: 255 n. 13; systmatiquement Boisson 1997 [dj rdig en 1991]. 34-39 et
Schretter 1993: 11-26. dont la liste aux p. 16-23 n'inclut que des exemples possibles et
non avrs). En revanche non seulement aucun matriel ne corrobore l'assomption par
Boisson de mots simples de forme CVCVCC (Schretter, 1993:
27).
mais encore Taliemance
bien connue entre CVCVC et CVCV (Poebel 1923: 18-21; Falkenstein 1959: 29; 1960:
305;
Thomsen 1984: 42) semble indiquer une finale consonantique faible et amissible, ce
qui n'est gure compatible avec des groupes consonantiques.
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7 4 H.-P. FRANCFORT
-
X. TREMBLAY
lettr perd de sa vraisemblance. Tertio, Steinkeller nglige les variantes
(xvii-xviii)
Marahsi,
(xix)
Uarahsi,
(xxiv)
Barahsim,
tliv)
Parahsim,
(xxx-xxxii) Parasilu- et les nisbes (xxx-xxxi) parasai, (liii-lvii) et (lix)
parahsai,
(xliii) et (xlviii)
marhusai
qui battent en brche la norme
sumrienne sans doute sous l 'effet des marchands, envoys et autres gens
de guerre qui frayaient avec le pays rel. L'autorit des scribes n'tant
ainsi pas absolue,Barahsum sera bien plutt un corchement du toponyme
tranger indpendant de Marhasi qu'une altration lettre d'icelui dans la
solitude des critoires.
Quoique le matriel cit dans la premire section doive beaucoup
Steinkeller 1982: (complt par RGTC I-III et VI), son interprtation dif-
frera donc en tout: loin d'tre linairement drives du seul sumrien, les
variantes du toponyme adaptaient indpendamment les uns des autres la
forme originale: le sumrien Marhasi, quoique la plus frquente, n'est pas
ncessairement la plus fidle sa source.
L'initiale est m en sumrien (emprunt en babylonien) et dans le nom
de la marcasite (xxxix-xlix),
p ^^
en (xxx-xxxiii)paras et dans le nisbe
^parahsai
dont le nom de l'instrument de musique (liii-lvi)
parahsitum
n'est qu'une substantivat ion, u enfin en (xix) Ua^-ra-ah-si. M et ij plai-
dent pour une fricative ou une approximante labiale, de fait rendue par m
en no-babylonien'^'' et en lamite ^*^;p indique une sourde: le champ des
possibilits pour l 'initiale est alors * f, * p, *l\),
f*
(nasale sourde) ou
encore *A/(fricative labiovlaire sourde nasalise).
La variation la mdiane entre rahs (vacc. i-iv Barahsum, xxiii
Barahsu-, xvii-xviii Marahsi, xix Uarahsi, liv Parahsim, lui et lii-lvi para-
hsitu-), rhas {Marhasi), rhus
(xl-xlviii) ,
ras
(xxx-xxxii et xxxiv),
ventuellement
rhis
(lviii) implique un groupe consonantique
*/VV
uel
sim. (des reconstructions telles que *ryz,
*/''-
ne pourraient tre distin-
gues par la graphie) dans la langue source, parfois simplifi (xxx-xxxii)
ou maths en babylonien. Cette reconstitution semble exclue par la
^ Les exemples vieil-accadiens {-v), o le signeha-est ambigu, attestent aussi cette
prononciation.
^^ von Soden. AkS 4 6-7 et signes 3: 35: 193: 248: 287.
Paper 1955: 18 3.3.2.3: 35 sq. 3.15.2-3; Mayrhofer 1973: 85-87 avec liste
d'exemples; 105.
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MARHASI 75
scripio plena mdiane de (xlix) ^^^^mar-hu-u-S; seulement cette entre de
lexique no-babylonienne n'a gure d'autorit et peut reproduire une pro-
nonciation scolaire.
L'absence de graphies telles que War-hus ou -\Ba-ra-ha-asavant le no-
babylonien (xlv), la forme des nisbe marhusai (xliii, xlviii), marhasai
(xxxix) parasai (xxx-xxxi, xxxiv) et parahsai (lui, lv-Ivii) tmoignent
d'une voyelle finale relle et pleine; l 'hsitation entre um indclinable
(i-iv, xli, xlvii, douteusement Iviii), u (nbab. slt.; xliv, xlix), / (vi-xxix,
xxxii-xxxviii, xli, xlix-li), e (mbab.: iii) et a (xl sq., xlv, xlvii et devant
le suffixe des nisbes) en des formes indclinables pourrait indiquer une
voyelle moyenne plutt ferme comme */, * ou
/ ,
moins probablement
5 ,
A , 3.
L'hypothse que la forme en -/ ft due un transmetteur lamite o la nale
-// se serait dlabialise est exclue par la chronologie, cette volution phontique
n'tant atteste qu'en moyen-lamite****, bien aprs les premires attestations du
loponyme.
Le nom du pays devait donc ressembler *''/0/juu7;vv.v'V//,- A quelle lan-
gue appartenait-il? L'exemple de l 'extraction de nos toponymes enseigne
que le cha m p des possibilits est infini, ma is les candida ts les plus pro bables
a priori sont le sumrien parl, l 'lamite (langue de truchement) et la langue
du Marhasi mme, le marhasite. alias comme la seconde partie l 'ensei-
gnera le p alo-margien. L'hypo thse d'un e origine sumrienne ou la-
mite (mais non ncessairement d'un truchement lamite) tombe du fait que
* /0/xiiarxs^^/i/,,^ contient des sons inconnus du sumrien et de l'lamite
(com me la fricative labiale sourde n asalise ou non^ et la voy elle -/) et
enfreint certaines des rgles phonotactiques sumriennes (comme / devant
une ou plusieurs consonnes ) et lamites (com me la rduction de la voye lle
finale atone -/ en -e^~). Tout laisse donc penser que *^/0/JU2rxr^///^ tait
la dsignation indigne du Marhasi.
' Grillot-Susini-Roche 1987: 10.
-' ' Pour le sumrieti. cf. Civil 1973: 32 7.4.5. En lamite. vp./est rendu par lam.
ach.
p:
Mayrbofer. OnP 67; 102 avec renvoi aux exemples 2.247: 2.243: 2.253: 2.255 et
4.2.39. L'alternance m/u travestit plutt une approximante
tj/,
transcrite m dans les con-
ventions no-babyloniennes, qu'une fricative//ace Khacikjan 1998; 8 2.3.3.
^' Schretter 1993: 23.
Grillot-Susini 1994: 10; KhaEikjan 1998: 10.
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7 6
H . P .
FRANCFORT
-
X. TREMBLAY
D,
Le nom iranien de la Margiane
tant admis depuis longtemps que le Marhasi se trouvait l'est de
l'Elam, la question mergea naturellement de savoir si ce toponyme avait
survcu, l'instar du Magan (>
MaKai,
actuel
Makran
ou de Suse (>
Xzistan . Ainsi Hrozy 1929: 71 relia-t-il Marhasi Prsa, le nom de la
Perside, ou
Parsua
au nord du lac d'Ourmia. Mais la Perside fut le noyau
de l'Elam jusque l'poque no-lamite; son nom avant l'arrive des Perses,
l'Ansan, n'est pas mystrieux**\ L'Ourartou quant lui, silencieux au IIP
millnaire, n'avait aucun contact direct avec l'A wan , le
ronland
le plus au
nord de l'Elam. Or le Marhasi tait encore plus oriental que le Simaski, cet
autre mem bre de la ttrarchie lam ite, sis en C armanie voire au Sistan *.
Steinkeller 2007: 216-219 reconstitue un royaume de Simaki de trs grande
ampleur, couvrant tous les monts Zagros jusqu' la Caspienne. Il n'est pas ques-
tion de mettre en doute la lecture de l'inscription de Su-Sin (2037-2031 a.C.n.)
dite Collection A parce que connue en trois exemplaires (RIM I 3:2 (E 111:2)
1.4.3 p. 301-306 3 II 14-20). qui compare les villes de SimaSki assaillant Our
des criquets voilant de la Caspienne jusqu' l'Ansan. Mais ce texte se rapporte
l'poque d'Ebarat, le pre de Kindattu de SimaSki qui s'empara d'O ur (Steinkeller
2007: 222), c'est--dire une priode d'hgmonie simaskine sur l'Elam. subju-
guant mme l'Ansan (Steinkeller 2007: 225). La carte fournie par Steinkeller
p. 219, o Suse prs le Simaski est coextensif l'Elam, ressemble l'emprise
de la Prusse dans l'Allemagne entre 1866 et 1933: elle trompe sur le sige du
imaski pour ne rvler que son extension maximale.
Le Blouchistan avec lequel F. Vallat identifia dernirement ie Marhasi
(RGTC XI, cxiii-cxvi, suivi par Steinkeller 2007: 219) ne renferme gure
de toponyme ressemblant-^^ du reste, aucun site archologique baloutche
Cf. e .g. Lam berg-Karlovsky 1986: 201 .
^ Cf. (x xii), (xxvi), et (xxviii) et (xx). C'tait la premire opinion de V allat 1980 : 8
(sur les quatre provinces de i 'Elam primitif AnSan son cur, Suse, Awan et Simaki sa
priphrie); figures 4 et 5 (reprise en plat de couve rture). Cf. Lam berg-K arlovsky 1986 :
218. o de faon troublante tous les empires en relat ion avec la Msopotamie ont un nom
babylonien, sauf la Margiane.
Witzel 2003 : 26 n. 103 suggre une identification avec les hydronymes baloutches
commenant par
Mas-
tels que
Maskai.
Non seulement la ressemblance est lointaine, mais
aucun cours d'eau qui ai t reu le nom d'un royaume ou d'un peuple ne m'est connu (alors
qtie l 'inverse survient, ainsi dans la famille
icnissenne
unissant kte, jou ge. cotte, arine.
assane et pumpocol, le
Hainaut
ry > ravec Hbschm ann
895: 248; Hom, inGIP 1:2 50 20.5; Pisowicz 1985: 157 et en plus
grand dtail Markwart 193 1: 45 .
ii.
Back 1978: 38 12 .4; 84 24.3 .2; 133 45.2 .5; 231 n" 209 suppute en
revanche une prononciation Maru(w) issue d'une forme de cas obliques
marguu- avec chute de g devant u. Cette hypothse est moins proba-
ble:
Le driv vrddhi vp.
m''-a-r -g''-\'^
suppo se des cas obliqu es
*mar-
gau-.
Elle ne trouve aucun appui dans les traditions parallles du toponyme:
primo, le ba b. tardif
mar-gu-ma-a-a
ne constitue pas un indice d'un
driv ancien
-fmarguua-,
cf. lam.
mi-i^-du-ma-kas
*Marwuw > *Maru(w) . C e p e n-
dant en magu- >mprs . mgw > arm. movpet (^ mog) >nprs. mhed la
disparition totale de vi' en environn em ent labial ne fut con som m e qu 'en
moyen- perse tardif (cf. H bschm ann, loc. ci t. ; Salemann, in GIP L l ,
260) ,
bien aprs Tpoque de SKZ.
A premire vue, le yod final de mp. mlwy SKZ (et peut-tre en ddwy
By-i Lard 'jour du crateur = cinquime jour du mois' < Daduh)
contrastant d'une part avec mgw mog ' m a g e ' , mrdw Map mard dans
la mme inscription et avec
Isnw
DE 42, 48 (mais
Isny
48 )
Rasn
'jour
de
Rasnu' ne ,
mais
*nihaka~ >nk^^ Mlwy
se prononait donc selon
toute probabilit
4. L'absence d'indication d'une flexion ouverte *Margus, GSg*Margt4ah
en iranien n'est pas sans importance pour l 'interprtation du toponyme
avestique ASgMourum V. 1,5; 7; Yt. 10,14 Mourum Hariiunu^a Gaomda
Suxjm X'iriz,7mca La Margiane-Ariane, le Ga va-Sog diane, la Ch oras-
m i e .
Outre que le pehlevi traduit au Vidvdt par mr}\ leMouru appari
l 'Ariane (Herat) au Yt. 10,14 ne saurait dsigner que la Margiane^.
y
doit s tre amu avant que la rgle de labialisation entre une labiale
{p,f,
M.m) et consonne labialise par une u subsquente^^ ne totnbt en dsh-
rence; en effet, quoiqu'un parallle exact manque,parsuii Y. 68,6 indi-
que qu'un groupe rs au moins n'tait pas labiaiisable. alors que i et r
sparment l'taient (cf. pouru- et moSu 'bientt ') . Cette prcession n'est
cependant gure rvlatrice, puisque la loi de labialisation s'appliquait
encore en avestique tardif postrieurement la rduction de u? en H^*\ et
ne permet pas de dpartager entre les trois explications propo ses; d'au tres
arguments doivent pour ce faire tre invoqus:
i. M orgens tieme 1942: 68 ; Hoffm ann-Forssm an 1996 97 63cf et Can -
tera Glera 1999 y voient la preuve qu'av. rc. y s'amussait devant u.
Cependant les seules preuves sont le toponymeMouru- et l'adjectif ASg m.
raom 'rapide' (vd. ragh-) avec pour fonnes de composition d'une part
rao-raSa- S. 1,25par.'au char rapide ', d'autre partrjuuun rauu.manaijhqm
rjuum rauu.vaatjhqm rauuJm rauu.siiaoS^nanqm Visp . 7,2 agi le
parmi ceux l'esprit agile, agile parmi ceux la parole agile, agile parmi
ceux l 'action agile ,
rauu.fraoSman-
' la fuite pre ste ', alors que les
contre-exemples sont plus nombreux et plus srs:
moyu.thiS-
'qui hait le
Sur l 'acce ntua tion, cf. Kling ensc hm itt 20(X); 21 0-2 13 .
^ L'hy poth se, soutenablea priori, queMouru- prolonge un toponyme ir. com. *maru-
n'ayant rien voir ni avec le vieux-perse Margii-, ni avec les formes moyennes en mai-w-
et ne dsignant pas la Margiane. mais une contre inconnue, homonyme de celle cite
dans le Taitt iriya ranyaka VI,1 Maravah Solitudes (tradit ionnellement identif i aux
Marwar. cf . PW V 569, Tul0090). ou de la vil le medique de
Ma-a-[ru-u-\Sa
DB II 22. est
donc gratuite.
^ Sur le dtail Morgen stieme 1942: 45 ; de Vaan
2003 :
418.
De Vaan 2003 : 414 inflchir selon Tremblay 2005b: 159.
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8 2 H.-P. FRANCFORT
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X. TREMBLAY
donateur lac ' , driyu- 'disciple ' , en concdant Cantera Glera que la
squence yu en ayiriia- < *agru -ia- 'qui rend brehaigne' , siyiriia- frii postrieurement Tamuissement de }devant u. D e
m m e mardya- 'o iseau ' , mar3y- ' p r ' , daraya- s'inscrivent-ils en faux
contre l 'ide que yet pu s'am ur aprs / en environ nem ent non pala tal. Il
est certes possible de restreindre la rgle de chute de } la position aprs
/ et devant u, mais un tel conditionnement serait non seulement singulier
{ad hoc), mais encore sophistiqu.
ii. Bartholomae, in GIP 1:1 163 275; AIW 1147 et avec hsitation
H offmann, 1974: 15 n. 2 = Aufs. 328 n.2 n 'admettent l 'amussement de y
que devant waw, condition appuye par des exemples indiscuts tels que
druj- 'erreur ' -> vav. drDguuant- > av. rc. druuant- 'hrt ique, faux' .
Bartholomae concluait alors une ancienne flexion ouverte *Margus, GSg
*Marguah > proto-av. rc. Maryus, Mouruu, d'o par uniformisation
Mouru-. Cependant le reste de l 'iranien n'appuie pas la restitution d'une
telle apophonie, alors que, dans l 'autre cas de chute nigmatique de y, en
l'adjectif
rao-
'rapide', elle est corrobore: en effet, les premiers termes de
composs rauu^, qui ne se laissent pas expliquer simplement comme une
rfection de rao^, doivent tre une altration pour *rauu- < *rayuu- par les
diascvastes introduisant selon leur habitude - - la fin des premiers me m -
bres de compos. En dehors de l 'iranien, lit . legvas (accentuation mobile
de type IV, donc en pr-lithuanien ^lenguas) ' lger ' et lengvs (vlit. adv.
langwiey Pietkiewicz 236^^, sg iqgwumi Dauka, Postille 219.20, mod.
zemait ique chez Donelai t is, en haut- l i t , chez Daukantas, F. Kurschat ,
Juska) doivent reposer sur un ancien adjectif *lengs, GSg *lengtjs, GPI
l ngv{ La thmatisation d'un adjectif en -Mest en effet inhabituelle ^ en
lithuanien, o cette formation est productive.
* Fraenkel 1947: I I . Dialecte lithuanique (langue littraire base du dialecte de
Wilna). Dauka en revanche crivait en samarte, dialecte central, avec influence de la
langue littraire haut-lithuanienne de Prusse.
^^ Les seuls exemples hormis legvas sont erdvas avec en haut-lit, ta variante ard-
v s 'vaste , o la conservation du d tmoigne d'une rfection tardive d erds (attest
Katannai, rayon de Svencionys), csg *ervs quoique le thme en -u-, driv d'un
thme de prsent (Tremblay 2006: 307 sq.) et sans parallle, ait t cr en balte et
peut-tre asviiisis 'trs pointu (Leskien 1 89 1: 344). T4vas 'svelte' n'est pas compa-
rable p u te L amberterie 1990: 1 184 parce que le thme en -uo - est attest en xavaf
( ct de xavi, xaveai 'poutres', dont ravafo, au lieu de fzvrjf attendu, doit tre
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MARHAl 83
En revanche, l'hypothse considre par Zupitza 1896: 101 et dfendue p r
Schwyzer 1939: 302, selon laquelle le synonyme
.Xa lat. leuis, vsl.Ihgbkh,etc.) la requiert.
Il faut donc reconstituer
un
tbtne iranien ^rg-u-P^
DSg
*rag-u-ai
ct
de*rg-u~s,
GSg
*rafus >
chot.
^rfuka- > rraysga-. La
rfection
de
ragus, ragu-en*raguusa un
parallle
en
celle
de ^parus
'nombreux' . GSg
analogique)
et
virl. tanae anh
ou
*imuo~.
''''
En
protogemianique *hmgra' ' rapide , fort '
(vn.
hipponyme Lungr,
va.
lungor,
vha.
lungar). *len.xia- ' lge r' {> got. leihfs.vn.ttlr,va.lioht. vha.lht > leicht avec pgerm.*gl
>11.
cf. vn.vn,
va. wllu,
vfr.
wichr,nha. Gewicht
de
*weganan "mouvoir"
toch.Anakcu, Bnekciyc "denuit ' .
' "
La
tectale simple
'E}.yEia
et
Xytaxo
se
laisse sans peine claircir
par
l ' analogie
A'Xayqet ./MfjaiwEn aminien lanjk'. lanjac' "poitrine'
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8 4 H.-P . FRANCFOR T - X. TREMBLAY
paraus > pouru, paraoS
Y. 47,4; Yt . 13,9 et
*paru- >
av. NSg f,
pauruua
V. 2,24, Yt. 10,45 (cf. grec
KWVC
< nXfv- *faruu- (initiale analogique e fraijih, fraista- comme en chot .
pharra-) > *far/u- > sogd. C ^r /y^;/emprunt en wax yaf-. Il n'es t pas
rare que des thmes en -u- prsentent une double flexion, ouverte et ferme;
l'origine est le plus souvent une paire d'un substantif neutre dsignant un
lment *CC-u, GSg *CC-u-s, Dsg *CC-u-ei et d'un adjectif de qualit
*Cc-u-s, GSg *CC-u-s, e.g. *plhi-u, GSg *plhi-u-s 'grosse quantit'
-H *plh |-u-s , GSg *plh | u-s 'nom breu x' ' '. tant don n cette frquence des
familles apophoniques en iranien, l 'hypothse d'une flexion ouverte *Mar-
gus, GSg *Marguah ct de ^Margus, GSg *Margaus du vieux-perse ne
peut tre exclue; mais elle demeure jusqu' plus ample inform gratuite,
surtout en un nom propre.
iii. A la diffrence de B artholomae, H offmann 1974 : 15 n. 2 =Aufs. 328
n.2 (/oc. 'Y.) opinait que
Mouru-
ft une forme dialectale, probablement
un emprunt au margien. Schmitt 1984: 203 a inflchi cette hypothse en
attribuant Mouru- non au dialecte iranien vieux-margien, mais un dia-
lecte inconnu, ni avestique, ni margien, en arguant que le vieux-perse Mar-
gus
a t reu du margien, qui donc conservait
g
devant w. R ien n 'es t
moins sr: de mme que le franais, l 'anglais ou l 'allemand ont des noms
indignes pour les principales villes et provinces des pays voisins^'*, le
vieux-perse recourait deux noms pour nombre de provinces, un propre-
ment perse, et un repris au vemaculaire (ou au mde?): ainsi
Apyyai
Strabon XV,721 sqq. ct de vp. f-i^-kf DB I 16 etc. ; Zapyyoi Arrien
6,17,3; Lapyym H dt . 7,67; P oly be . A u nom de la M argiane, une telle
traduction en vieux-perse tait d'autant plus aise que le toponyme avait
^ Modifi d'aprs Sitns-Williams 1983: 49.
Tremblay 1996: 134-14 0, dveloppant Kuiper 1942 : 29 sqq. Plus gnralement, le
thme degr radical o (apophonie acrostatique) signifie un tre concret, 4U peut tre
neutre ou anim, et qui incame en quelque respect comme une substance concrte le con-
cept fondamental exprim par le squelette consonantique hors apophonie; le thme apo-
phonie protrokintique *Cc-u-s,
GSg
*CC-u-s exprime en revanche la
qualit
(T remblay
2003b: 244 sq. et 253 sq.).
^''Cologne. Raisbonne. Franconie. Rolduc. Naples. Turin. Gnes. Venise. Tamise,
Londres n'ont pas t emprunts l'allemand Kln.Regenshurg Franken, H erzagenrath,
l'italien
Napoli. Torino. Geno va. Venezia.
l'anglais
Thames, London,
mais sont issus
par voie savante ou populaire du latin.
Tremblay 2004a: 131.
-
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MARHASI 85
une tymologie transparente (cf. infraiv). Quoique donc l'argument invo-
qu ne tient pas, le doute quant l'attribution de
Mouru-
l'idiome de
Merv est peut-tre justifi. En effet, alors que mprs. nprs.Marw reprsente
l'volution en Perside de
*Margu-,
la fonne parthe et perse du nord-est
taitMary ou Mury (cf. supra D.2). En adoptant Thypothse la plus co-
nomique, savoir que la prononciation locale de l'poque sassanide per-
ptuait celle de l'poque achmnide et antrieure, la prononciation vieux-
margienne de la Margiane aurait ressembl *Margus ou *Maryus. Le
dialecte inconnu dont viendrait Mouru-, n'tant ni l'avestique, ni le mar-
gien, ni le perse, ni le sogdien, ni le mde, ni le vieux-parthe, ni probable-
ment le chorasmien, ni le bactrien, demeure cependant bien nigmatique.
Le bactrien connat, seulement aprs l're kouchane^^, un amussement de }'
(< viran, g, k intervocaliquej en position faible (*aita(t)-gauna-ka > ayoyyo >
oyyo 'ainsi'; aayiao, aiyitro, aiao 'quelque chose' -lyo
et
-ayo > -vo, -no)
qui rebours sert de bquille rsolvant les hiatus
(*apai~ >kouchan atfa^-> atf > rjyo-et at]yo 'sans') mais non en position
forte en disyliabes aprs l'accent: *draugam > *pd}yo(compos pcoyo/Jiyo) >
poyoet non tpo mensonge ;*iuaka- > i(byoet non t/ 'un'; *nuaka- nou-
veau' > vcoyo{), *dtaka~ > Ayo, diminutif AayoKo 3x; *ni-pka' > vaayo
gage,
otage') ni aprs consonne
(*arga
> apyo valeur'; la suite d'une syncope:
aaropyo
OTopyo, aropoyo 'grand niapyavo
agna t s , atjaxopoyonaOoiaxo'sans les obligations d'un client'; *ahi-urfaiaka-^^
> prjoayo
'commandant'>
prjOayavo > *pi]Oyavo > ptfyavo; zataka- > Cayo).
Rien ne permet d'extrapoler ce traitement tardif l'poque de l'Avesta.
L'hypothse de l'emprunt dialectal se perd elle aussi dans le vague et
l'improbable.
'* Exemples et etymologies tirs de Sims-Williams 2000 sauf mention contraire.
^' L'accentuation vieux-baclrienne semble avoir t fixe sur la dernire voyelle longue
avant la finale (pnultime: *maniaka- > *marya- > paptjyo. paptjio; Optouvo
> Opavo, d'o par analogie Opo au lieu d''*Opoio\ antpnultime: *zaraninaka-
> apiyyo
en or' ;
*zamT-uijaka- >(i/nooijCyo)
ou. dfaut, sur l'initiale (antpnultime:
*paru(Plii^- > noCCo'dette ; ^znaka- > ayyo faon ; *kpunaka- > Kuoyyo vieux';
proantpnultime *u.'ie--pu'ha(ka)- > oiaopoo, oiaopyoo prince , sans affaiblissement
de wi"en W3comme en *ui'^ra- > oiapo > ooopo querelle ). Les prverbes taient
atones {*pati^namaka- > movpyo > nrjvapyo 'chirographe'; *^ramia- > apip- > pip-
'convenir'; *fraznti- > poCivo > *(ppCivo >(papivo descendance'; *par^bara- >
napap-
produire').
' Etymologie Tremblay 2003c: 125 n. 13.
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8 6 H. -P . FRANCFORT
-
X. TREMBLAY
iv. Si l'avestique n'est ni une volution phontique de *Margu-ni un
emprunt un autre dialecte, il est licite de supposer qu'av. Mouru- et la
forme atteste dans le reste de l'iranien
Margu-
sont des adaptations ind-
pendantes d'un toponyme non iranien gutturale faible ou pharyngale,
reprsent dans les sources msopotamiennes par Marhasi
I
Barahsum etc.
Cette hypothse se heurte premire vue l'obstacle que le toponyme
Margest banal en Iran, puisqu'il apparat, outreMervetMary-i rt,dans
la tribu de Mdie
Mpyaaoi
Ptol. VI 2.5 yidya mlryo; du reste
oc est communment considr comme driv d'un neutre sigmatique
2:k-os- du radical deX^ 'niais, lendore' (aussi ichlyonyme).
Plus convaincante est la corrlation avec payoc- ko Hsch., l 'adjectif
germanique va. mure ' qui affaiblit ' , mha. mure 'sans rsistance,
flasque, malandreux. bourbeux', n. ' terre meuble, friable' , selon Heider-
manns 1993: 417 postverbal de vn. morkna 'se faner' (ou d'un verbe fort
disparu), et avec virl.meirc (graphie hypercorrecte; meirg Cormr 536 s .u.
ebron 'fer ') ' rouille' < *merg-ih2, gall, merddwf 'eau s tagnante' , vbret .
mergidhaam i. hebesco, mirl. brn gall, braen 'mou, pourri ' < *mrg-no- ,
galate Hsch. ivxpttov xo (5/'
oivoif ^
epwfia, o Faaxat sf
paaiv
m ou tu re : m ets baign de vin, que les Galates appellente^
ro v < *m rg-to- et drivs imbractum Apicius VIII 359,embractum IX 14
' sauce piquante ' , imbratarium 'sa uc i re ' La Graufesenque*'*, ainsi, avec
une sourde finale (probablement apparue en un verbe athmatique ou au
participe *mi;g-t- > *mrkt-), qu'avec lat.marceo, marcidus 'fan, flasque'
et avec lit. merki merk mefkti 'rouir, tremper', intransitif W//A,7M mirko
mifkti 'tre imbib, madfi, dliq uesc ent' , hydronym e lit. Merkys, letle
merka ' humid i t ' , merce ' sauce ' , tchque zamrknouti 'absorber ' , vsl .
*niorky > ukr. MopoKe ' fange' , bilorusse unpeua ' tourbi re ' , r ivire
polonaise
Morcza.
Le radical Vmerg, qui signifiait premirement 'ramoitir, baigner, chancir', fut
rapproch des racines:
(1 Vmerhj 'broyer, anantir':hitt.marre-enmar ri it taKBo XVTI 44 +1 11'
vh./vh., part.m ar-ra-an4x jh. et manie- enmar ri e it ta ruKBo VI 34 II 3 =
* ' La forme homrique doit tre un compromis entre Xrjxpoc et *Xa/po: produit par
une syllabation *mlh2k-s-r- analogique des lormes degr plein comme le neutre signia-
lique */ii;/.aK*c>.
' Cf. Trem blay 1998: 196 sq. n. 2 1, reprena nt la littrature antrie ure.
** Emend. Weisgerber 1931 pro ioiviov cod.
'* cause de la rpartition gographique (Galatie et Gaule), l'hypothse plausible en
soi
d une
drivation par le grec
e^pir/oj
(Stokes 1885 et sa suite Freeman 2001: 17)
lombe.
-
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8 8 H. -P. FRANCFORT - X. TREMBLAY
StBoT XXII mh. /nh. < *mrh2- i - . louv. marhanu-, fiapaiv 'extnuer'**^; lat.
mortarius
'mort ier ' ; vn .
merja
'bat tre, mietter ' < *morh2-io- , vha.
maro,
marawi ' tendre ' et muruwi ' jeune, dlicat ' , va. mearu ' f in ' auxquels termes
toute nuance de putrfaction ou d'humidit fait dfaut et
(2) "vmerH 'tarder, mrir': vd. ^martr- ' e m p c h e u r ' , mur- 'obstacle ' , lat .
mora 'dlai ' , virl . 3Sg abs.mairid (d'o par dpalatalisation aprs l 'a antcdente
maraith Sg. 203 marg. ; 3Pi rel . mardda et mairte Fl. Pro . 194)
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MARHASI 89
Cependant l 'objection de la transparence tymologique du nom de la
Margiane est loin d'tre dirimante, puisque nombre de toponymes ont t
rtymologiss au cours de leur histoire, partbis au prix d'une altration de
la forme.
Ainsi le village de
Charnoy
fut-il guind en forteresse de
Charleroi,
l'alleu
slave de
Kotwigense
(1069).
Quotwch, Chotuuigensi
(1072-1091) < patronyme
*Xotoviki
(AdN 431-433) est-il dsonnais rvr comme l'abbaye bnite de Dieu
de
Gottweig
alors que le XVIIP s. antiquaire et mcrant y prfrait voir un oppi-
dum goth Gothovicus. le bourg roumain de Sibiu fut-il germanis comme
Siebenbrgen,
au mpris de ce qu'il y et plus de sept villes saxonnes en Transyl-
vanie, et
Jrusalem
est-elle naturellement la sainte
Hirosolyme...
mme si la
finale rsiste Thellnisation. Sancta Eulaliaest devenu St-Eloi dans l'Ain, par
attraction du populaire vque de Noyon,Sa ncta laSainte-Yves,l'vque breton
tant plus connu que la nonne iroise. A premire vue, le gentilice prussien
Thulke
est germanique 'drogman', les toponymes
Weissuhnen
ou encore
Weisee
signifient 'blanche hostie' et 'blanc lac': dans les trois cas, l'origine est bien sr
vieux-prussienne. Tule, Tulike. Tolleke(lith. Toleikis, Thaleikennom de villages
bordant Memel) 'fort, nombreux' d'une part, wyse Elbing 261 (lith. avi^)
avoine d'a utre part (cf. WieynenGerullis 1922: 204 s.u.), *veisa- 'pr' (lith.
Veisiejus
ou encore 'qui sait' enfin (Gerullis 1922: 188 s.u.
Tulen
et 238 43 s.u.
Tulkin, 185 s.u. Treonkaymynweysigis et 198 su. Weyssen). Certains Parisiens
savent encore que larue aux Oursest en faitaux Oues'aux O ies', certains Vien-
nois que la rue des bateleu rs Wipplingerstrae ne reut ce nom qu'aprs l'ins-
tallation de l'htel de ville en 1455; cette rue de la juiverie s'appelait avant son
incendie et sa suppression en 1421 rue des plissiers Wiltwercherstrae.
5.
La question se dplace donc: un toponyme pr-iranien
peut-il , via un nombre assez rduit pour tre vraisemblable de transposi-
tions, avoir t rinterprt comme ^Margus e s N ou es' (et ventuelle-
ment pr-avestique Mar(h)usl)l
5.1.
Le remplacement d'une initiale *}i par iranien *m va de soi, mais
celui
d */
ou * par iran. *m peut galement se comprendre une aussi
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