impacts de la libéralisation commerciale sur la performance de l… · 2.2 l'algÉrie et le fonds...
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UNIVERSIT DU QUBEC MONTRAL
IMPACTS DE LA LIBRALISATION COMMERCIALE SUR LA
PERFORMANCE DE L'APPROVISIONNEMENT EN FOURNITURES
MDICALES: LE CAS DU CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE
CONSTANTINE (ALGRIE)
MM01RE
PRSENT
COMME EXIGENCE PARTIELLE
DE LA MAITRISE EN ADMINISTRATION DES AFFAIRES
PAR
LIECE KHALFAOUI
SEPTEMBRE 2009
-
UI\JIVERSIT DU QUBEC MONTRAL Service des bibliothques
Avertissement
La diffusion de ce mmoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a sign le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles suprieurs (SDU-522 - Rv.01-2006). Cette autorisation stipule que conformment l'article 11 du Rglement no 8 des tudes de cycles suprieurs, [l'auteur] concde l'Universit du Qubec Montral une licence non exclusive d'utilisation et de publication de la totalit ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pdagogiques et non commerciales. Plus prcisment, [l'auteur] autorise l'Universit du Qubec Montral reproduire, diffuser, prter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entranent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] [ses] droits moraux ni [ses] droits de proprit intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la libert de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possde un exemplaire.
-
la mmoire de ma mre et mon pre qui nous ont rcemment quitts
Pour tous leurs soucis et leur impatience au sujet de ce mmoire alors qu'ils taient
en vie. Pour leurs sacrifices et leur bont particulire
-
REMERCIEMENTS
En premier lieu, je tiens de faon trs particulire remercier le Dr Yvon Bigras,
professeur l'UQM et directeur de mon projet de recherche, pour sa disponibilit,
son aide et ses conseils qui m'ont t nombreux et importants. Je remercie le Dr Yvon
Bigras spcialement pour le soutien et le secours qu'il m'a apports un moment
particulier o je me suis heurt des problmes difficiles relis ce travail de
recherche. Je lui prsente toute ma gratitude et ma reconnaissance.
Je remercie galement tous mes professeurs prcdents l'UQAM et HEC
Montral pour leur aide et leur enseignement prcieux. Je citerai particulirement Dr
Sandra Dow, Dr Pater Twarabimenye, Dr Jean Pasquro, Dr Line Ricard, Caroline
Maujonnet et Hary Takur. Je remercie aussi les membres suivants du personnel du
centre hospitalier universitaire de Constantine, le secrtaire gnral du CHU Mr
Abdesselem Rouabhi, Mr Ahcene Beniou au service d'approvisionnement, Mr
Hamza Tniou au service de l'ORL et Mme Nora Boukerrou au service de chirurgie
thoracique qui ont particip mon tude, pour leur coopration remarquable et leur
disponibilit me fournir toutes les informations et les donnes ncessaires pour ma
recherche. Merci Tahar Boudjedaa pour son aide et ses conseils prcieux.
Je remercie Suzanne St-Onge, Julie et Martin Hudon pour leur amiti et leur agrable
compagnie durant mes annes d'tude l'UQAM. Mes profonds remerciements
s'adressent aussi mes trs chers amis de Casablanca, Mohcne Benjelloun et sa
femme Fatima pour l'ambiance familiale qu'ils m'ont toujours procure Montral.
Mes plus profonds remerciements vont enfin toute ma famille, spcialement mon
pre alors en .vie et mes deux frres ans, Hamza et Rachid, qui m'ont
financirement permis d'tudier et de vivre au Canada dans les conditions les plus
favorables, et m'ont vit ainsi les tracas du monde de travail. Sans oublier mon frre
cadet Khaled que j'aime beaucoup.
-
TABLE DES MATIRES
TABLE DES MATIRES iv
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES FIGURES ix
RSUM x
INTRODUCTION 1
1. CHAPITRE 1: PRSENTATION DE LA RECHERCHE 5
1.1 JUSTIFICATION DU THME DE RECHERCHE 5
1.2 LA PROBLMATIQUE MANAGRIALE 8
1.3 LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 9
2. CHAPITRE II: REVUE DE LA LITTRATURE 11
2.1 LA LIBRALISATION COMMERCIALE ET LES PAYS EN
DVELOPPEMENT. 11
2.1.1 Les effets de la libralisation commerciale sur les pays en
dveloppement. 11
2.1.1.1 tudes macroconomiques 11
2.1.1.2 tudes microconomiques 17
2.1.1.3 Dbat et tudes critiques 19
2.2 L'ALGRIE ET LE FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL. 24
2.2.1 La gestion politique de l'conomie algrienne 24
2.2.2 L'Algrie et le FMI: d'J,tes et chiffres 29
2.2.3 Programme d'ajustement structurel entre 1994 et 1998 31
2.2.4 Mesures du P.A.S directement lies au secteur de la sant 34
2.3 L'APPROVIONNEMENT HOSPITALIER 38
2.3.1 Les activits logistiques d'un tablissement de sant 38
2.3.2 L'environnement du service d'approvisionnement. .40
2.3.3 La dynamique de la chane d'approvisionnement.. 45
-
v
2.3.4 Le processus d'approvisionnement: niveau oprationneL .49
2.3.5 La performance de l'approvisionnement hospitalier 53
2.3.5.1 La mesure de la performance 54
2.3.5.2 Les indicateurs de performance 56
3. CHAPITRE III : CADRE CONCEPTUEL. 64
3.1 DFINITION DES CONCEPTS 64
3.1.1 La libralisation commerciale 64
3.1 .2 L'approvisionnement 66
3.1.3 La performance 67
3.2 CADRE D' ANALySE 68
3.2.1 volution du service d'approvisionnement. 68
3.2.2 Performance de l'approvisionnement dans le contexte
d'ouverture commerciale 71
4. CHAPITRE IV: PROBLMATIQUE DE LA RECHERCHE 74
4.1 QUESTIONS DE RECHERCHE 74
4.2 PROPOSITIONS DE RECHERCHE (HyPOTHSES) 76
5. CHAPITRE V: MTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 84
5.1 CHOIX DU TYPE DE RECHERCHE 84
5.2 CHANTILLONAGE 86
5.3 LA COLLECTE DES DONNES 89
5.4 L TNSTRUMENT DE MESURE 92
5.5 L'ANALYSE DES DONNES 95
5.6 SYNTHSE DE LA MTHODOLOGIE 97
6. CHAPITRE VI : PRSENTATION ET ANALYSE DES
RSULTATS 99
6.1 PRSENTATION DU SERVICE D'APPROVISIONNEMENT 100
6.1.1 L'tablissement: le centre hospitalier universitaire de
Constantine 100
-
VI
6.1.2 Le service d'approvisionnement. 102
6.1.2.1 Structure l02
6.1.2.2 Budget financier , 104
6.1.3 Les approvisionnements en fournitures mdicales: Catgories et
classification 108
6.1.4 Le processus d'approvisionnement II 0
6.1.4.1 Le processus d'approvisionnement avant
la libralisation commerciale II 0
6.1.4.2 Le processus d'approvisionnement aprs
la libralisation commerciale 114
6.2 DISCUSSION SUR LES CINQ PROPOSITIONS DE RECHERCHE.. 118
6.2.1 Synthse des entrevues 118
6.2.2 Analyse de l'volution du processus d'approvisionnement.. 126
6.2.2.1 volution du processus au niveau des oprations
internes 126
6.2.2.2 volution du processus au niveau des oprations
externes 128
6.2.3 Analyse des impacts de l'environnement interne et externe
sur le SA 132
6.2.3.1 L'augmentation du nombre des fournisseurs 132
6.2.3.2 La diversification de l'offre 137
6.2.4 Analyse des effets sur la performance des approvisionnements 143
6.2.4.1 Effets sur l'efficience des approvisionnements 143
6.2.4.2 Effets sur l'efficacit des approvisionnements 148
6.2.4.3 Effets sur le niveau de service 151
6.2.5 Synthse sur les cinq propositions de recherche 154
-
vu
7. CHAPITRE VII: LIMITES ET CONTRIBUTIONS DE LA
RECHERCHE 157
7.1 LIMITES DE LA RECHERCHE 157
7.2 CONTRIBUTIONS DE LA RECHERCHE .158
7.3 AVENUES DE RECHERCHES FUTURES 159
CONCLUSION 160
BIBLIOGRAPHIE 164
ANNEXES 175
-
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 Classification des indicateurs de mesure de la perfonnance 62
Tableau 3 Questiormaires, services interviewer et questions et propositions de
Tableau 5 Crdits pour quipements vs budget de fonctionnement gnral du
Tableau 7 Liste des persormes interviewes et leurs postes de travail occups,
Tableau 2 Objectifs, questions et propositions de recherche 82
recherche '" 93
Tableau 4 tude de cas unique: Centre hospitalier universitaire de Constantine 97
CHU 104
Tableau 6 Les dpenses en fournitures mdicales du CHU de Constantine 105
dates, heures, 1ieux et dures des entrevues 120
Tableau 8 Principaux changements dans le processus d'approvisiormement 130
Tableau 9 Validation des propositions de recherche 154
-
Figure 1
Figure 2
Figure 3
Figure 4
Figure 5
Figure 6
Figure 7
Figure 8
LISTE DES FIGURES
Activits logistiques d'un tablissement de sant 39
L'environnement du service d'approvisionnement. 41
La chane d'approvisionnement dans le secteur de la sant .46
Cadre de mesure de la performance de la chane d'approvisionnement.. .. 57
Cadre conceptuel , 72
Structure du service d'approvisionnement 102
Fonctionnement du processus d'approvisionnement avant la
libralisation du commerce extrieur 110
Fonctionnement du processus d'approvisionnement aprs la
libralisation du commerce extrieur. 114
-
RSUM
L'ordre conomique mondial actuel contraint la majorit des conomies en dveloppement changer leurs politiques conomiques. L'un des plus importants changements fait en ce sens est la libralisation de leur commerce extrieur. Cependant, plusieurs tudes dmontrent que les effets et les consquences de cette mesure macroconomique importante ne sont pas les mmes pour chaque pays concern, ceci selon que ce dernier l'applique avec prcaution ou de faon htive et prcipi te.
L'Algrie est un exemple idal de pays en dveloppement qui a adopt cette mesure de faon acclre. Le libre change s'est install pendant l'anne 1994 avec une rapidit qui a immdiatement gnr des nouveaux contextes et conditions plus difficiles pour le fonctionnement microconomique des institutions algriennes publiques et prives. La question se pose alors sur la capacit des dirigeants d'adapter l'ensemble de leurs ressources aux nouvelles exigences de l'environnement et aussi sur leur pouvoir de rorienter les impacts de ces changements conjecturels vers l'intrt ultime de leurs entreprises. C'est en ce sens que nous effectuons notre tude.
Cette tude propose l'examen analytique de l'volution du processus dans lequel la fonction approvisionnement s'accomplit, ainsi que l'valuation des effets survenus sur sa performance dans la nouvelle conjoncture du march conomiquement ouvert.
Sur des bases thoriques, nous nous sommes fix des objectifs de recherche et nous avons conu un cadre d'analyse et une mthodologie de recherche prcise, ceci afin de raliser une tude sur l'approvisionnement en fournitures mdicales du centre hospitalier universitaire (CHU) de Constantine. Les rsultats que nous avons obtenus dmontrent effectiv.ement que le processus gnral d'achat assiste une volution importante qui se traduit sous plusieurs formes. On note les restructurations organisationnelles, l'implication de nouveaux intervenants dans le processus et le retrait d'autres intervenants qui y participaient pralablement.
Par ailleurs, le niveau de la performance des approvisionnements en fournitures mdicales est influenc par ces changements importants causs par l'application de la libralisation commerciale. Notre tude dmontre la baisse des cots gnraux des approvisionnements, la hausse de l'efficacit des oprations d'achats et l'amlioration du service offert par les services d'approvisionnement aux units de soins internes. Cette amlioration de service porte seulement sur le plan managrial et non pas sur le plan technique.
Mots cls: Libralisation commerciale. Algrie. Approvisionnement. Performance
-
INTRODUCTION
Pendant plus des deux tiers du sicle prcdent, on retrouve parmi les particularits
qui faonnent les conomies en voie de dveloppement celui du monopole publique.
On cite, ce titre, le cas du monopole conomique algrien.
Le monopole public algrien s'est toujours caractris par le fait que c'tait l'tat qui
devait prendre en charge des tches prioritaires que personne ne pouvait ou n'avait le
droit de faire sa place, telles que la ralisation des infrastructures conomiques et
sociales, leur gestion et leur exploitation et l'appropriation de toutes les activits qui
leur sont rattaches. En plus, en Algrie comme presque dans tous les autres PVD l,
l'tat exerait des rles de puissance publique que personne ne pouvait exercer sa
place tels que la planification de l'conomie, l'instauration de la rglementation, le
contrle par la fiscalit et le contrle du commerce extrieur.
En ce sens, le monopole tatique du commerce extrieur en Algrie se manifestait
dans le cadre d'un strict contrle des changes. Celui-ci, instaur paralllement
l'tatisation de l'industrie, a entran pnuries et marchs noirs. Le commerce
intrieur pour sa part, tait contrl par des centrales d'achats; il tait sujet de
frquentes ruptures des stocks dans beaucoup d'organisations conomiques du pays.
Au dbut des annes 90, suite la cnse conomique du pays, les institutions
financires internationales, qui sont le FMI2 et la Banque Mondiale, ont accept
d'accorder leurs prts financiers l'tat algrien pour soutenir son conomie en
dtresse, ceci la condition de reformer son conomie en adoptant des mesures
macro-conomiques stabilisatrices.
1 PVD : Pays en Voie de Dveloppement 2 FMI: Font Montaire International
-
2
La libralisation commerciale tait l'une des principales mesures macro-conomiques
prises dans cette perspective, et le commerce extrieur du pays fut alors concrtement
libralis en 1995. (Nashashibi, K., et al. 1998).
Selon les crits, l'ouverture commerciale n'est pas elle seule un remde aux
conomies faibles. Cependant, il semble qu'elle soit une consquence majeure du
dveloppement car il y a peu de pays qui se sont dvelopps de manire durable sans
que leurs conomies ne soient ouvertes aux changes internationaux.
Conformment aux apports thoriques sur la libralisation commerciale dans les
PVD, l'augmentation de l'offre des biens et services tait l'un des effets le plus
saillant sur les marchs libraliss. Celle-ci s'est effectivement installe de faon
importante et probablement incontrlable dans certains secteurs conomiques de ces
pays.
Il est noter que dans ce contexte, quel que soit le secteur d'activit, l'un des volets
les plus affects dans la gestion des organisations est celui des approvisionnements.
Le mode d'acquisition des biens et services dans des marchs conomiquement
ouverts joue un rle dcisif dans le succs des entreprises et des institutions, qu'elles
soient prives ou qu'elles demeurent tatiques aprs les rformes conomiques. Les
gestionnaires responsables des oprations d'approvisionnement doivent relever le dfi
de faire face aux pressions exerces par les facteurs de l'environnement internes et
externes leurs organisations sur leurs activits. Parmi ces pressions citons les
nouvelles rglementations instaures dans le cadre de l'ouverture des marchs et
surtout le facteur fournisseurs qui a galement un impact important dans ce cas.
Ces dirigeants des services d'approvisionnement ont galement le dfi d'adapter au
maximum leurs ressources intellectuelles et financires aux nouvelles conditions des
marchs afin d'assurer l'efficience et l'efficacit de leurs oprations d'achat ainsi que
-
3
d'assurer une gestion optimale de leurs activits internes en concordance avec les
autres points de services dans leurs tablissements. En d'autres termes, il s'agit
d'assurer la bonne performance dans leurs activits d'approvisionnement, ceci inclut
galement une bonne gestion de leurs partenariats avec les fournisseurs privs sur des
marchs rendus extrmement concurrentiels par l'ouverture commerciale.
De faon gnrale, la comptition dsormais accrue sur le march, les nouvelles
rglementations introduites dans le contexte de l'ouverture conomique et la
multiplication des besoins internes des tablissements engendrent invitablement des
changements majeurs, des restructurations massives et des rationalisations de la part
de ces institutions dans leurs propres services et activits d'approvisiolU1ement.
Pour toutes ces raisons, nous avons choisi de poser notre attention sur le cas riche des
institutions de sant. Leurs SA3, ayant dcid de relever le dfi d'tre la hauteur de
ces mutations des marchs, adaptent leurs expertises et leurs faons de faire aux
nouvelles circonstances de l'environnement afin d'atteindre le niveau de performance
requis pour le succs de leur mission de base qui est la gestion des
approvisionnements en quipement et fourniture mdicale.
Le prsent document se divise en huit chapitres. Le premier chapitre traite de la
prsentation de la recherche; il prsente la justification du thme de la recherche, la
problmatique managriale et les objectifs de la recherche effectue. Le deuxime
chapitre porte sur la revue de la littrature o une synthse des grandes dimensions
thoriques en rapport avec le thme de la recherche est prsente. Dans le chapitre
trois, on expose le cadre conceptuel qui trace de faon prcise l'orientation gnrale
de notre analyse en se basant, toutefois, sur les apports abords dans la synthse de la
littrature. Dans le chapitre quatre, on met au point la problmatique de notre
3 SA : Service d'approvisionnement
-
4
recherche en dressant clairement des questions et des propositions de recherche. Le
cinquime chapitre comprend la description dtaille de la mthodologie entreprise
pour effectuer la recherche. Une explication minutieuse de ses diffrentes
composantes lui est rserve. Le chapitre six contient le traitement des rsultats, en
commenant par les rsultats descriptifs et en passant ensuite ceux issus des
analyses tires de l'application de notre mthodologie de recherche. Au chapitre sept,
base du contenu de l'ensemble de notre tude, on explique plus ou moins les limites
de cette dernire, sa contribution en tant que travail de recherche, et on propose la
fois des avenues possibles que nous-mmes, ou d'autres chercheurs, pourront
entreprendre dans l'avenir. Enfin, le huitime chapitre comprend la conclusion
gnrale qui rcapitule l'ensemble des rsultats par rapport la problmatique de
base et clture l'ensemble de l'tude.
-
1. PRSENTATION DE LA RECHERCHE
1.1 JUSTIFICATION DU THME DE LA RECHERCHE
partir de son indpendance au dbut des annes 60, l'Algrie avait une conomie
marque principalement par la nationalisation des secteurs cls et par la cration
d'entreprises publiques ainsi que la mise en place d'un processus de planification
centralise. Chaque entreprise publique avait son propre plan annuel. Les ministres
concerns approuvaient ces plans et contrlaient les importations. La fixation des prix
de vente et les programmes d'investissement sur des priodes pluriannuelles taient
tudis, approuvs et mis en uvre par ces ministres.
Comme beaucoup d'autres pays en dveloppement, l'Algrie adoptait des politiques
conomiques protectionnistes caractrises par une stratgie de substitution aux
importations. Ainsi, les secteurs conomiques et socio-conomiques algriens ont t,
pour leur majorit, lgalement ralentis par le monopole public.
Cependant, suite au choc ptrolier de 1986, et suite aussi aux priodes d'instabilit
sociopolitique au dbut des annes 90, le pays sombre dans une crise
socioconomique intense. C'est ce moment l qu'il se rapproche du Fonds
Montaire International pour conclure un premier accord d'ajustement structurel,
accord en vertu duquel le pays engage des rformes structurelles importantes qui lui
permettent le passage l'conomie de march. La composante principale de ces
rformes tait un programme de libralisation commerciale accompagn d'une
dvaluation montaire (Nashashibi et al., 1998)
-
6
Ds lors, l'Algrie a opt pour son intgration l'conomie mondiale travers deux
processus, savoir l'ouverture de son commerce extrieur et son engagement dans le
cadre des accords de commerces internationaux. Autrement dit, l'tat engage un
processus de dmonopolisation du commerce extrieur . Ceci s'accomplit par une
leve de toutes les barrires non tarifaires (suppression des listes de produits prohibs
l'importation et des autorisations pralables) et la simplification du tarif douanier en
ramenant les taux des droits douaniers des niveaux fixs nettement plus bas.
Aujourd'hui en Algrie, le commerce extrieur est entirement libre et s'accomplit
dans le respect des rglementations et des procdures bancaires et douanires4.
En ce sens, beaucoup de grandes entreprises du secteur public algrien se retrouvent
dans un environnement en grande mutation. Les gestionnaires et les dirigeants de ces
entreprises se voient devant l'obligation de changer leur mode de gestion et de
l'adapter aux diffrentes nouvelles variables de l'environnement pour accomplir de
faon adquate leurs tches.
On note que le contexte conomique algrien, comme pour toutes les conomies
mergentes, est fondamentalement diffrent et souvent plus complexe que celui des
pays dits avancs cause de la forte dpendance des entreprises algriennes envers
le march international quant l'accomplissement de certaines de leurs fonctions de
base. Parmi les problmes que cela soulve, citons la difficult d'acqurir les matires
et les produits ncessaires leurs activits oprationnelles, autrement dit, la difficult
d'accomplir de la meilleure faon qui soit leur fonction d'approvisionnement en
produits et fournitures qui proviennent des marchs trangers.
4 http://www.mincommerce.gov.dzl?mincom=dgce
-
7
La loi relative au monopole de l'tat sur le commerce extrieur a t instaure en
1968 puis mise jour en 1988. Elle stipulait que tout approvisionnement en produits
provenant d'au-del des frontires pour le bnfice des secteurs publics, en matires
premires ou en produits finis, ne devait tre effectu que directement par les services
du secteur public concern. Autrement dit, elle proscrivait formellement le recours
tout intermdiaire commercial comme les revendeurs, les distributeurs, les courtiers
et les commissionnaires ou assimils5. Le cas chant, d'autres lois du code pnal
seraient entreprises pour des fins de poursuites judiciaires. Les institutions de sant
algriennes n'chappent pas cette logique. Pendant les dcennies 70 et 80,
l'approvisionnement hospitalier algrien fonctionnait donc sous l'gide du monopole
public.
L'tendu de cette priode du monopole public sur des fonctions internes aux
institutions, telle que l'approvisionnement hospitalier en fournitures mdicales
trangres, a instaur un certain fait d'apprentissage et de routine de gestion chez les
dirigeants dans leur mode de gestion et leur faon de faire avec les partenaires
internationaux. Toutefois, on note que suite la libralisation du commerce extrieur
applique en 1994 par l'abolition du monopole de l'tat, ces centres hospitaliers,
dsormais laisss eux-mmes pour dployer leurs propres stratgies
d'approvisionnement, se voient confronts quotidiennement cette question de plus
en plus difficile rsoudre en raison de facteurs internes et externes. Les facteurs
internes sont comme l'inexprience et le manque des qualifications du personnel face
la nouvelle complexit de gestion, le manque de ressources financires et
l'utilisation des systmes d'information trs mal adapts. Citons parmi les facteurs
externes les critres de slection des fournisseurs multiplis sur le march et de leur
position monopoliste, la dpendance totale vis--vis du systme bancaire et les
ruptures frquentes de l'approvisionnement perturbant le fonctionnement de l'hpital.
5 Loi n 88-29 du 19 juillet 1988 relative au monopole de l'Etat sur le commerce Extrieur.
-
8
Les gestionnaires se retrouvent contraints de matriser ces variables internes et
externes l'organisation dont les retombes sont encore problmatiques et fatales
pour leurs stratgies d'opration.
C'est dans cet esprit que s'inscrit cette recherche. Nous avons choisi de l'orienter
autour de la problmatique gnrale de l'approvisionnement hospitalier en fournitures
mdicales en provenance des marchs trangers. Le caractre distinctif de cette
recherche est celui d'aborder la problmatique sous l'angle de passage de la politique
monopolistique de l'tat la libralisation du commerce extrieur.
1.2 LA PROBLMATIQUE MANAGRIALE
Le centre d'intrt de cette recherche se situe dans la fonction d'approvisionnement
des centres hospitaliers algriens en fourniture mdicale face au passage la
libralisation commerciale. Par consquent, notre problmatique managriale trouve
son ongme dans le champ de pratique d'un gestionnaire du serVIce
d'approvisionnement d'un centre hospitalier face aux enjeux, au poids et l'ampleur
de ses responsabilits dans ce nouvel environnement. L'objectifmanagrial que nous
avons choisi se rapporte principalement la performance de la fonction
approvisionnement du centre hospitalier.
Objectif managrial : Assurer et amliorer la performance du processus
d'approvisionnement en fourniture mdicale dans un
centre hospitalier algrien dans la nouvelle conjoncture
de libralisation commerciale.
Les gestionnaires du service d'approvisionnement se voient alors devant la charge de
rsoudre le problme managrial suivant:
-
9
Problme managrial : Dans le nouveau contexte du march ouvert et de
l'largissement de l'offre, comment assurer et amliorer la
performance de l'approvisionnement en fournitures
mdicales dans un centre hospitalier algrien?
Il est certain que la maximisation de la performance dpend majoritairement des
comptences dont disposent les gestionnaires du service d'approvisionnement. Mais
il est important de signaler qu'actuellement cette fonction se pratique dans un
contexte diffrent de celui de l're du monopole public, et pour rpondre
efficacement leur problmatique managriale, ces dirigeants doivent, tout en tenant
compte des nouveaux dfis de la libralisation commerciale, ajuster leurs choix
stratgiques pour raliser efficacement leur mission d'assurer, en temps et lieux, et
cot conomique acceptable, les produits mdicaux indispensables au fonctionnement
de leur centre hospitalier.
1.3 LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Pour tablir des bases de rponse la problmatique managriale dcrite ci-dessus,
notre recherche s'est engage vers deux objectifs principaux (OR) :
ORI: Comprendre l'volution du processus d'approvisionnement en fourniture
mdicale en passant du monopole tatique la libralisation du commerce
extrieur.
OR2: Vrifier les effets de la libralisation commerciale sur la performance de
l'approvisionnement en fourniture mdicale.
-
10
Nous VIsons alors distinguer les lments qui caractrisent le changement du
processus d'approvisionnement suite l'ouverture commerciale, comme nous
cherchons galement valuer les impacts de cette ouverture commerciale sur la
perfonnance de ce processus.
Ainsi, dans le cadre de notre problmatique on peut discerner deux tendances
thoriques principales: les changes commerciaux internationaux qui font rfrence
la libralisation commerciale et la logistique hospitalire. On traitera chacune dans la
revue de la littrature que l'on retrouve dans la section qui suit.
-
2. REVUE DE LA LITTRATURE
2.1 LA LIBRALISATION COMMERCIALE ET LES PAYS EN
VOIE DE DVOLOPPEMENT
Les deux dernires dcennies ont t marques par des multiples efforts de la part des
pays en voie de dveloppement pour la libralisation de leurs conomies. Le but
essentiel de vouloir libraliser leur commerce extrieur n'est autre que leur
intgration dans l'conomie mondiale. Dans la plupart des cas, ces efforts se sont
reposs sur trois axes importants en matire de politique conomique, savoir :
l'adoption des Programmes d'Ajustement Structurel (P.A.S), l'adhsion
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et la signature des Accords de Iibre
change (A.L.E) avec les pays industrialiss. Cette libralisation des changes a
chang le cours conomique et social de plusieurs de ces pays.
2.1.1 LES EFFETS DE LA LIBRALISATION COMMERCIALE SUR LES
PAYS EN DVELOPPEMENT
Nous allons ici apprhender les divers effets principaux d'ordre conomique et
managrial de cette mesure importante sur les conomies en dveloppement, soit des
effets qui relvent du plan macroconomique ou microconomique.
2.1.1.1 TUDES MACROCONOMIQUES
Les effets de la libralisation commerciale sur les pays en dveloppement ont t
abondamment tudis au cours des dernires annes. Suite la croissance
conomique exprimente par les pays asiatiques au cours des annes 60 et 70, la
mise en place de programmes de libralisation commerciale dans les autres pays en
-
12
dveloppement est devenue prioritaire et essentielle pour une majorit d'conomistes.
Devant ce courant dominant et les opportunits proposes par les organisations
internationales, la majorit de ces pays qui avaient jusqu'alors adopt des politiques
conomiques protectionnistes et de substitution aux importations, ont mis en place
des programmes d'ouverture commerciale. Les effets de ces programmes restent
toujours un sujet controvers. D'une part, certaines tudes, et qui sont les plus
nombreuses, ont dmontr clairement l'influence positive de la libralisation
commerciale sur la croissance des variables conomiques tels que la productivit et
l'emploi, voire la croissance conomique en gnral (Krueger, 1978; Rodrik 1995;
Santos-Paulino 2005; Navaretti et al., 2002). D'autre part, les rsultats dcevants de
nombreux pays, particulirement en Afrique subsaharienne, ont remis en question
certaines politiques de libralisation mises de l'avant au cours des annes 80 dans le
cadre des programmes d'ajustement structurel (Stiglitz 2004; Chossudovsky, 2004).
Dans sa revue de littrature sur l'industrialisation et le commerce international,
Rodrik (1995) identifie 4 principaux arguments en faveur de la libralisation
commerciale.
1) Meilleure allocation des ressources
En permettant une meilleure allocation des ressources, la libralisation commerciale
rduit les inefficacits statiques. Elle permet aux firmes d'tre plus concurrentielles et
leur fournit des incitatifs pour accder aux marchs locaux et internationaux. Les
entreprises non efficaces doivent baisser leurs cots et amliorer leur productivit
pour viter de se retrouver dans le secteur informel. Krueger (1978) appuie fortement
cette argumentation sur l'allocation des ressources en ajoutant que l'inefficacit
statique est au cur des proccupations des nouveaux investissements pour que ces
derniers soient initialement efficaces sur les marchs locaux.
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13
2) Progrs technologiques et augmentation de la productivit
La libralisation commerciale encourage le dveloppement industriel, les progrs
technologiques et la croissance conomique. L'auteur explique que l'effet thorique
de la libralisation commerciale sur la productivit est positif. Ceci rejoint l'accord de
la majorit des autres auteurs sur l'importance de la diffusion des connaissances
technologiques comme source de la croissance de la productivit. Tybout (2000)
mentionne que pour les conomies en dveloppement, de faon gnrale, la
libralisation commerciale facilite le transfert des technologies travers les liens
commerciaux et les relations d'affaires avec les clients internationaux, galement par
l'importation des technologies trangres et par la concurrence avec les firmes
internationales.
Plusieurs auteurs tels que Rodrik (1995) et Tybout (2000) ont montr que la
libralisation commerciale a un effet positif sur la croissance de la production. Rodrik
(1995) et Santos-Paulino (2005) notent que la majorit des tudes empiriques ont eu
des rsultats comparables au sujet des effets positifs de la libralisation commerciale
sur la productivit.
3) Rponse aux chocs externes
Chacune des conomies ouvertes ou protectionnistes est susceptible de faire face
d'importants chocs externes. Sur ce point, Balassa (1971), dmontre suite une tude
trs dtaille sur le secteur manufacturier de la Norvge, de l'Argentine et du Chili,
que la libralisation commerciale, bien qu'elle n'empche pas les firmes d'tre
affectes par des chocs extrieurs, donne des outils, en particulier par ses incitations
l'exportation, pour traverser plus aisment les crises conomiques. L'auteur a procd
l'tude de plusieurs cas de pays en dveloppement qui pratiquent diffrentes
politiques de dveloppement macro-conomiques. Il affirme que les pays qui
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14
travaillent pour promouvoir continuellement leurs exportations, contrairement ceux
qui ont une politique protectionniste, ont vu leur part de march mondiale augmenter
en pleine conjoncture de crise conomique globale. L'auteur conclut que ce sont ces
pays en particulier qui tirent, dans certains cas, bnfices des crises conomiques.
Sachs (1985) confirme les rsultats de Balassa qu'il illustre avec une analyse
comparative des pays asiatiques et sud-amricains, alors que certains pays asiatiques
n'ont pas soufferts des problmes d'endettement suite au choc du dbut des annes 80
parce que ces pays, contrairement au pays d'Amrique du Sud, taient fortement
prsents sur les marchs de l'exportation.
4) Diminution des rentes conomiques
Plusieurs pays, qui ont leurs industries sous une stratgie de substitution aux
importations, retirent des rentes conomiques anormalement leves (Krueger, 1974).
La libralisation commerciale cause une diminution des rentes de certaines firmes
cause des prix qui baissent et des conomies d'chelles que les firmes locales
ralisent en ayant accs un march plus large.
Une tude du FMI montre que dans le contexte de certains secteurs conomiques tel
que celui de l'agriculture, les pays en dveloppement sont les plus bnficiaires de la
libralisation commerciale par rapport aux pays industrialiss. L'argument est que
mme si l'accs amlior aux marchs des autres pays prsente des avantages, c'est la
libralisation de leur propre march qui est le plus profitable. Pour les pays
industrialiss, les principaux avantages proviendraient de la libralisation de leurs
marchs agricoles. Les pays en dveloppement gagneraient tout autant libraliser
leurs industries de transformation et leur agriculture. Cependant, le groupe de pays
faible revenu bnficierait le plus de la libralisation des marchs agricoles que les
pays industrialiss, en raison de l'importance relativement plus grande de l'agriculture
dans ces pays (FMI, 2001).
-
15
Cependant, la libralisation commerciale ne fonctionne pas en vase clos et d'autres
politiques doivent l'accompagner pour obtenir des rsultats optimaux. Krueger (1998)
mentionne que la dtermination du taux de change est une composante essentielle
pour y arriver. Sous une stratgie de substitution aux importations, les firmes n'ont
pas librement accs aux devises trangres, mais suite la libralisation commerciale,
elles peuvent les transiger librement au taux de change nominal. Par consquent, un
mauvais ajustement du taux de change peut crer des dsquilibres rsultant en des
fluctuations non voulues de la valeur de la monnaie et mme une rimposition de
certains tarifs. Une mauvaise adquation du taux de change tait la cause principale
de l'chec de l'ouverture commerciale des Philippines la fin des annes 50
(Krueger, 1978)
Krueger (1998) ajoute en ce sens que les reformes fiscales et l'abolition du contrle
des prix accompagnent gnralement les politiques de libralisation commerciale de
faon diminuer les avantages fournis en trop certaines industries et de faon se
rapprocher des prix internationaux. D'autres facteurs contribuant aux succs de la
libralisation ont t abords galement par une tude de l'Organisation de
coopration et de dveloppement conomique (OCDE, 200 1). L'tude voque les
analyses de Rodrik (1995) qui rappellent que l'investissement est en tte des raisons
du miracle asiatique o l'ouverture commerciale a affich son plus grand succs. Ceci
s'explique par de fortes incitations investir, augmentant la fois la demande
d'importation de biens d'quipement et l'offre de biens d'exportation permettant de
les payer.
Selon l'tude, Rodrik (1995) a largi son argumentation en allant de l'investissement
aux conditions politiques et sociales. Il explique que la variable critique qui fait la
diffrence entre les pays forte croissance et les pays faible croissance est leur
capacit grer les tensions et les conflits. Les institutions qui grent les conflits sont
fortes dans la majorit des pays en dveloppement comme chez leurs partenaires
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16
industrialiss, et l'vidence, ces institutions pourraient avoir une interaction forte
avec l'ouverture, car celle-ci reprsente une source importante de changement; en
fait, elle est tributaire du changement pour dployer ses effets positifs. Autrement dit,
une ouverture russie pourrait ncessiter un bon mcanisme de rsolution des conflits.
Berthlemy et al. (1997) concluent, avec des tudes purement conomtriques
ralises au centre de dveloppement de l'OCDE, que l'ducation galement est un
facteur qui favorise la libralisation des changes pour aller jusqu'au bout de ces
russi tes. Cette recherche confirme ces rsultats en se basant sur l'tude d'un
chantillon comprenant 83 pays et six priodes entre 1960 et 1990. Elle suggre que
la contribution de l'ducation la croissance dpend du taux d'ouverture
commerciale. Ce rsultat peut s'expliquer par la variation, lie d'une part aux
changements de la demande de capital humain induits par les changes et d'autre part
aux changements de l'offre relative de facteurs et de la rmunration des facteurs qui
sont amplifis dans les conomies fermes. Les distorsions qui en rsultent dans
l'affectation du capital humain aux diverses activits conomiques sont susceptibles
d'influer sur le taux de croissance. Les auteurs mentionnent dans leur tude ce qui
suit:
En ouvrant leur conomie, les pays en dveloppement peuvent
tirer pleinement partie de leurs dotations en capital humain lors du
processus de convergence. En revanche, en prsence d'un rgime
commercial ferm, il y a peu de chances pour qu'un niveau
d'ducation lev suffise, seul, amorcer un processus de
convergence. Lorsque la transmission des connaissances
susceptibles d'tre acquises est freine par les barrires
commerciales, la productivit marginale du capital humain dans le
processus d'apprentissage est susceptible de diminuer, d'o un
taux de convergence relativement faible
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2.1.1.2 TUDES MICROCONOMIQUES
La majorit des auteurs mentionns jusqu' prsent se rfrent aux tudes
macroconomiques pour valuer le constat positif de la libralisation commerciale sur
la croissance conomique et la productivit dans les pays en dveloppement. En fait,
il y a peu d'tudes microconomiques sur le sujet compte tenu du manque
remarquable de donnes prcises sur les performances des firmes dans ces pays. On
attribue particulirement ce manque de donnes la faiblesse accentue des systmes
d'information mis leur disposition.
Les recherches existantes se sont essentiellement penches sur la relation entre la
libralisation commerciale et certains indicateurs de performance tels que les profits,
l'efficacit technique et la productivit (Tybout, et al. 1991 ; Navaretti, et al. 2003).
Malgr les difficults mthodologiques dans ces tudes, EI-Agraa (1989) a pu relever
des impacts positifs internes en faveur de la libralisation commerciale l'gard des
entreprises des pays en dveloppement. Il avance que dans des industries installes
suite au libre change, telles que celles produisant les pices de rechange et les
accessoires pour produits finis, les entreprises assistent une efficience plus grande
dans la production, rendue possible par l'accroissement de la spcialisation en accord
avec la loi de l'avantage comparatif. El-Agraa continue expliquer que des
changements affectant la fois la valeur et la quantit des facteurs de production
surviennent suite des avances technologiques, ce qui gnre des conomies
externes qui influencent les structures des cots internes de certaines entreprises
locales. Il ajoute que des niveaux de production plus levs, dus une meilleure
exploitation interne des conomies d'chelles, sont rendus possible par un
agrandissement de la demande dans les marchs que ces entreprises desservent.
Les conomies d'chelle sont sans doute l'argument le plus souvent prsent
concernant ce sujet. Ce qui a t avanc par El-Agraa sur ce point est appuy par les
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18
apports de Rollet (1987) quand il affinne que l'ouverture des frontires conscutive
la participation des pays dans le libre change favorisait, grce l'largissement des
marchs desservis, l'exploitation des conomies d'chelles conduisant ainsi une
rduction des cots de production et une plus grande efficacit de l'appareil
productif des entreprises. L'auteur explique, en allant plus profondment dans des
analyses microconomiques, que l'largissement des marchs, suite aux
libralisations commerciales mondiales ou du moins rgionales, permet d'exploiter ce
qu'il appelle les conomies de dimension et d'tre la source des gains de
productivit. Ces conomies apparaissent bien entendu au niveau des units
techniques de production. Pour chaque activit existe une taille minimale d'efficacit
o il est possible de rduire substantiellement les cots de production et d'accrotre
les gains de productivit grce l'augmentation des units et l'allongement des
sries de production. 11 ajoute que l'augmentation de la taille des entreprises, qui en
rsulte, accrot les possibilits d'accs aux marchs des capitaux ainsi que les
possibilits de raliser des conomies sur leur approvisionnement en matires
premires et en consommations intermdiaires. L'auteur soutient son point de vue en
expliquant qu' tout ceci s'ajoute les effets d'apprentissage Iearning by doing et les
conomies d'chelles dynamiques puisque le dveloppement de la production permet
progressivement l'acquisition de connaissances agissant directement sur la
productivit.
Krueger (1978) identifie quant lui quatre effets de la libralisation conunerciale qui
se dvoilent directement sur les marchs locaux: 1) un degr plus lev des capacits
d'exploitation et d'utilisation des marchs; 2) une disponibilit plus importante de la
main-d'uvre qui accompagne l'ouverture; 3) les corporations industrielles qui
produisent davantage d'offres d'emploi; et 4) la concurrence qui en rsulte sur les
marchs domestiques et qui mnent une croissance rapide des principaux facteurs
de productivit.
-
19
Distinctement des auteurs cits, Krueger (1978) finit par aborder le secteur des
services, un secteur que vraisemblablement les tudes sur la libralisation
commerciale n'ont pas beaucoup trait. Il explique que si les services sont moins
imports que les biens tangibles, l'importance des niveaux d'importation et
l'tablissement de l'offre trangre dans les autres secteurs pourrait librer les
ressources qui trouveraient alors l'emploi dans le secteur des services.
2.1.1.3 DBAT ET TUDES CRITIQUES
Malgr tous les faits abords et qUI permettent d'affirmer que la libralisation
commerciale est profitable pour les pays les moins dvelopps, elle soulve
cependant chez eux des proccupations qu'il convient de prendre en compte.
Winocur (2000) a effectu une tude sur la zone de libre change des Amriques qui
implique l'change commercial entre des pays dont la plupart sont en voie de
dveloppement et o participent galement les tats-Unis et le Canada. Selon ses
constatations, la libralisation du commerce dans ces contextes intra-continental
pourrait entraner des cots levs d'ajustement et la ncessit d'acclrer la reconversion
industrielle. L'auteur explique que, pour les pays de cette rgion, ces cots peuvent tre
d'autant plus levs que les tarifs douaniers sont hauts, que les structures de prix sont
diffrentes et que les marchs financiers et de travail sont segments. Par ailleurs, le
risque de faillite menace plusieurs entreprises dans le secteur de l'agriculture cause de
la suppression des subventions gouvernementales aprs que ce secteur soit libralis. De
plus, la mme tude mentionne qu'un risque majeur de drglementation et
d'instauration de rgles plus strictes dans le secteur du travail pourrait survenir suite
la ncessit de changer certaines politiques internes sur les rglements de ce secteur.
Une tude du FMI (2006), faite sur l'intgration des pays pauvres dans le systme
commerciale mondial, appuie celle de Winocur. Elle souligne qu'en plus des
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20
problmes touchant les agriculteurs et les ouvriers suite l'ouverture commerciale,
ces pays craignent les consquences qui pourront avoir lieu sur la balance des
paiements, les comptes budgtaires et les termes de l'change. Leurs craintes
concernent principalement les points suivants: la baisse ventuelle des recettes
d'exportation si l'rosion des prfrences met celles-ci en concurrence avec les
produits exports par des producteurs moindre cot, la perte de recettes publiques
en cas d'limination des tarifs douaniers sur les importations et enfin la hausse des
prix mondiaux des produits alimentaires imports si les subventions agricoles sont
supprimes, ce qui conduisait justement la faillite des entreprises locales tel qu'il a
t comment par Winocur (2000).
Bouzidi (2007) ajoute qu'une simple libralisation du commerce extrieur sans
prparation srieuse va avoir pour les pays du sud des effets budgtaires dsastreux. Il
nous fait comprendre qu'avec la diminution des tarifs douaniers et le dmantlement
tarifaire que prconisent les institutions financires et commerciales internationales,
les recettes fiscales gnres par le commerce extrieur, qui reprsentent 30% des
recettes de l'tat dans les pays du Sud contre 1% au Nord, vont considrablement
diminuer. Ces baisses des recettes fiscales qui font suite la libralisation
commerciale reprsentaient pour un pays tel que l'Algrie 100 milliards de dinars par
an (l,5 milliard CAD). L'auteur souligne les rpercussions de l'ouverture la
concurrence des produits industriels europens par les pays du Maghreb. Ces derniers
pouvaient perdre une moyenne annuelle de 1,7% de leur PIB suite l'entre des
produits europens.
Malgr l'aspect conomique des tudes qu'on vient d'aborder, on note que la plupart
des crits critiques sur la libralisation commerciale penchent davantage sur les
dimensions sociales dans les pays en dveloppement. la fin des annes 90, les
politiques d'ouverture commerciales ont t contestes en raison de leurs impacts
sociaux dans ces pays. En consquence, un courant alter mondialiste se structure, et
-
21
au cur des dbats se retrouvent des questions telles que l'impact de ces reformes sur
la pauvret des populations, les ingalits sociales, la distribution du revenu et les
rpercussions sur le march de travail. Ces dbats sont trs importants pour les pays
en dveloppement puisque les luttes contre la pauvret et les dsquilibres sociaux
sont au centre des proccupations des politiques publiques.
Stiglitz (2004) critique profondment la libralisation commerciale gre par le FMI.
Il avance que celle-ci ne peut tre bnfique que si elle est ralise correctement.
Dans son ouvrage, il affirme que cette mesure en particulier rend trs facile la
destruction de l'emploi quand les industries inefficaces dans ces pays disparaissent
sous la pression de la concurrence internationale et ceci conduit la pauprisation des
populations. Stiglitz critique galement le trait du commerce ingal qui a tant t
jug comme facteur majeur de l'chec de l'ouverture commerciale dans plusieurs
pays en dveloppement. Ceci consiste en l'exigence par les pays du nord de librer le
commerce des produits qu'ils exportent, alors que, simultanment, ils continuent
protger chez eux les secteurs que la concurrence des pays en dveloppement aurait
pu menacer.
En ce sens, Chossudovsky (2004) rejoint Stiglitz dans son opinion et avance qu'en
ralit le libralisme se dote d'une face dangereusement cache qui est la cause de
l'appauvrissement des peuples en Afrique, en particulier ceux de la rgion Est du
continent. Il explique que plusieurs de ces pays se sont vus obligs par leurs
cranciers occidentaux de libraliser leur commerce extrieur et de privatiser grand
chelle la majorit de leurs services publics, leurs institutions financires ainsi que
leurs exploitations agricoles et les usines appartenant l'tat. Ces mesures ont men
aux licenciements de fonctionnaires, notamment d'enseignants et de travailleurs de la
sant, au gel des salaires et la rvision du droit du travail afin de permettre aux
entreprises de l'tat de se dbarrasser des travailleurs en surnombre. Cette situation
dans les pays d'Afrique de l'Est a conduit la gnralisation de la corruption et
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22
l'achat des actifs de l'tat par des intrts trangers. De tout ceci il en rsulte que les
conditions sociales et conomiques se dtriorent. Chossudovsky explique en plus
que pour certains pays l'ouverture commerciale nuit aux secteurs cls de leurs
conomies. Dans le secteur des crales, la libralisation du march a eu pour effet de
dstabiliser l'conomie paysanne et de dtruire la scurit alimentaire. L'argument est
que, suite au "dumping" des excdents craliers de l'Union europenne et des tats
Unis sur les marchs intrieurs de ces pays, la faillite est le sort de milliers
d'agriculteurs et, qu'en quensquence, la famine frappe des millions d'habitants.
Les apports de Stiglitz et Chossudovsky sont appuys par ceux de Daugareilh et
Sindzingre (2001). Dans leur recherche publie par le Conseil conomique et social
des Nations Unies, ils rappellent leur tour les effets ngatifs des rformes lies la
libralisation, soit des effets sociaux en matire de conditions de vie. L'ouverture
contribue l'accroissement des taux de pauvret et elle induit au moins des poches de
pauvret dans les secteurs d'activit ne bnficiant pas de l'augmentation de la
demande internationale cre par l'ouverture commerciale. Les auteurs ajoutent aussi
que la libralisation a galement des effets sur la distribution des revenus, et mme si
elle gnre des gains pour les conomies au niveau agrg, elle peut accrotre les
ingalits.
Le march du travail n'chappe pas cette logique. Daugareilh et Sindzingre (2001)
expliquent encore que les rformes de l'ouverture commerciale peuvent ngativement
affecter les prdictions positives des thories traditionnelles du commerce
international. Leur point de vue est que ces mesures condamnent les activits
auparavant protges par leurs tats et s'avrant non comptitives, et donc dtruisent
des emplois et sont gnratrices de chmage. Cette situation s'applique dans de
nombreux secteurs industriels des pays d'Afrique subsaharienne qui se sont vus
incapables de faire face la concurrence internationale lors des premires rformes
pendant les alUles 80.
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23
Notre survol de la littrature montre que la majorit des tudes ralises portent
essentiellement sur le plan macroconomique et moins sur le plan microconomique
des entreprises. De plus, peu d'tudes ont t faites spcifiquement autour des
impacts de l'ouverture commerciale sur certaines fonctions internes des entreprises,
telle que l'approvisionnement. C'est pour cette raison que notre recherche trouve son
origine essentiellement dans le manque d'crits qui entoure la problmatique de
l'approvisionnement sous l'ombre d'une libralisation commerciale nouvellement
adopte.
-
24
2.2 L'ALGRIE ET LE FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
Avant d'entamer la prsentation de l'ensemble des rapports de l'tat algrien avec le
Fonds montaire international, nous dresserons un bref portrait sur la gestion
politique de son conomie. Nous sillonnerons son histoire en passant de la
nationalisation des hydrocarbures l'industrialisation du pays, la cration du
monopole public, la crise conomique, aux rformes structurelles et enfin
l'amlioration progressive de l'conomie.
2.2.1 LA GESTION POLITIQUE DE L'CONOMIE ALGRIENNE
Les annes de la crise socio-politique et conomique qu'a vcu l'Algrie pendant les
deux dernires dcennies ont suscit plusieurs analystes algriens et trangers
tudier l'volution des situations sociales, politiques et conomiques du pays.
Chaib-Chrif (1998) explique comment, au dbut de l'indpendance, l'conomie
algrienne tait base essentiellement sur l'agriculture avant que le ptrole ne
devienne la principale ressource du pays. L'conomie de ce dernier s'est en effet
base sur les rentes ptrolires aprs la nationalisation des hydrocarbures en fvrier
1971. Cet vnement historique pour les algriens a donn lieu, dans les dix annes
suivantes, aux premiers plans de dveloppement qui se sont concentrs
principalement sur l'industrie, l'urbanisation, l'ducation et la sant. Cependant, la
nationalisation des hydrocarbures et l'tatisation des rentes ptrolires ont conduit
l'laboration d'une stratgie de commerce extrieur profondment critique. Blin
(1990) estime que les richesses naturelles faisaient de l'Algrie un pays
conomiquement trs extraverti6 qui orientait ses richesses vers les marchs de
6 Extraversion: c'est le fait pour une conomie d'tre principalement oriente vers l'extrieur pour son approvisionnement, et presque toujours pour ['coulement de certains de ses produits, cause du anque d'intgration intra-sectorielle (Blin, 1990).
-
25
l'exportation aux pays dvelopps. L'auteur dcrit cette situation d'enclave ptro
exportatrice qui domine l'conomie du pays et qui renforce son extraversion au lieu
de la modrer. Il continue critiquer fortement cette stratgie en soulignant qu'elle
alimente la dpendance conomique aux pays industrialiss en payant les
importations de leurs productions avec les rentes des mmes exportations
d'hydrocarbures qui leurs sont destines, soit un cercle vicieux qui ne fait que
renforcer la domination de ces pays industrialiss. Hireche (1989) justifie tout de
mme cette stratgie d'extraversion de l'conomie algrienne, car elle nous fait
comprendre que mme si les richesses n'taient pas destines pour la transformation
industrielle locale, elles servaient directement au financement de l'industrialisation du
pays partir de leurs rentes. En ce sens, Hireche (1989) explique galement que le
processus d'industrialisation algrien aprs l'indpendance a t essentiellement
orient vers l'implantation prioritaire d'industries de base, soient, la sidrurgie, la
chimie, l'extraction minire, les matriaux de construction, l'lectronique et l'nergie.
Sadi (2005) appuie les affirmations de Hireche (1989) et affirme que le plan algrien
de dveloppement tait effectivement bas sur l'industrialisation dans le but
d'appliquer une stratgie de substitution aux importations. Cette dernire repose sur
des politiques visant dvelopper les industries locales afin de limiter la dpendance
conomique.
Le plan d'industrialisation conomique est par ailleurs l'origine de la naissance du
secteur public algrien. Sadi (2005) souligne que suite cette stratgie conomique,
et devant l'absence et l'insuffisance du capital priv, le gouvernement en vigueur a
multipli la cration d'entreprises publiques qui dominent les industries lourdes et
irriguent travers leur production l'ensemble de l'conomie, crant ainsi un vraI
capitalisme d'tat qui se maintient depuis une trentaine d'annes.
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26
Le monopole public algrien a contrl le secteur industriel sous la forme juridique
de grandes entreprises nationales, ainsi que le secteur des services sous la fonne de
socits nationales. Avec un systme de gestion centralis et planifi, l'tat s'est
assign travers de nombreux ministres le rle de rgulateur, de crateur de
richesses et de principal employeur (Sadi, 2005). Il contrle galement le secteur de
la distribution intrieure qui concerne autant les produits d'importation que les
produits fabriqus par le secteur industriel public; une partie de la distribution de
dtail est toutefois cde aux petits distributeurs prives (Benissad, 1979). Selon
Belmihoub (2005), ces dcennies algriennes se caractrisaient par la forte
domination de l'administration publique. Il dcrit comment l'ensemble des
institutions publiques n'tait pas de nature favoriser l'esprit d'initiative ni imposer
un dfi pour l'amlioration continue de la qualit des services offerts la population.
Le secteur public dtenait ainsi les industries lourdes de base et contrlait galement
l'importation des industries petites et lgres. Benhouria (1980) qualifie l'Algrie,
pendant ces aImes fastes du monopole public, de march d'exportation en
continuelle expansion pour les pays industrialiss cause de sa capacit de paiement
favorise par les rentes d'hydrocarbures. Selon l'auteur, ces rentes ont t galement
orientes de faon massive pendant les annes 70 vers l'approvisionnement du besoin
en technologies modernes et de pointe l'usage des industries nationales dj
tablies. Ce transfert technologique ne pouvait tre satisfait que par les grandes firmes
du monde occidental. En ce sens, les principaux pays exportateurs vers l'Algrie
pendant cette priode d'industrialisation taient principalement l'Allemagne, l'Italie,
la Grande Bretagne, le Japon, l'URSS, les tats-Unis et le Canada pour les produits
agricoles, mais la France restait la puissance industrielle dont l'conomie algrienne
dpendait le plus (Kramer et Fauerbach, 1978).
Chaib-Cherif (1998) lucide de faon globale l'chec du modle d'industrialisation
adopt par l'Algrie qui n'est apparu qu'en l'anne 1986. 11 explique que les rentes
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27
d'hydrocarbures tant les seules sources pour supporter les industries nationales et les
importations, cela laissait l'conomie du pays assujettie aux prix internationaux du
ptrole d'autant plus que les secteurs hors nergie ne reprsentaient que 5% des
exportations totales. Selon l'auteur, cette inefficacit et cette forte dpendance ont fait
subir l'conomie du pays des profondes rpercussions suite aux chocs, ptrolier et
financier, survenus en 1986. Quand le prix du ptrole a considrablement baiss de 26
$ 12 $, cela faisait chuter les recettes d'exportation de 10,16 milliards de dollars en
1985 7,8 milliards de dollars en 1986. Et galement, quand il y a eu la forte hausse
des taux d'intrt rels sur le march financier international, cela a alourdi
considrablement le cot de la dette extrieure publique du pays.
Ce n'est que suite ces conditions de crise que les pouvoirs publics, afin de soutenir
l'conomie fragilise du pays et ranimer leur plan d'industrialisation, ont eu recours
aux crdits des institutions financires internationales (Chaib-Cherif, 1998). Les
accords stand by et le programme d'ajustement structurel7 se ralisent alors avec le
Fonds montaire international et la Banque mondiale. Le P.A.S visait principalement
la croissance conomique en mettant en oeuvre la libralisation commerciale, la
rduction du chmage, la convergence de l'inflation, la restructuration des entreprises
publiques et la restauration de la viabilit de la balance de paiement en assurant des
niveaux adquats en rserves trangres. Ces mesures ont t programmes sous
l'angle important d'affaiblir les cots traditionnels du P.A.S sur les segments les plus
vulnrables de la population (Nashashibi et al., 1998)
La libralisation commerciale tait l'une des mesures les plus signifiantes sur laquelle
se basaient les accords du gouvernement algrien avec les organisations
internationales, essentiellement avec le FMI. Sur le plan conomique, Zabouri (1994)
prcise que la libralisation du commerce extrieur algrien s'est repose
7 On utilisera ci-aprs la notion de P.A.S pour dsigner le programme d'ajustement structurel.
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essentiellement sur trois processus, soient, le dsengagement de l'tat de la gestion
des entreprises travers notamment une rduction sensible du secteur public, le
dmantlement des monopoles conomiques et la sparation des leviers de rgulation
administrative fiscal et montaire. Sadi (2005) souligne que dans le cas algrien, la
privatisation des entreprises publiques tait la forme importante de toute politique de
dsengagement de l'tat. Effectivement, dans les mesures prises, il y a d'abord eu
l'instauration d'un cadre lgal pour la privatisation des entreprises publiques.
Nashashibi et al. (1998) expliquent que cette mesure de taille consistait autoriser
lgalement la vente des entreprises publiques et de privatiser les capitaux et les
quotes-parts. Cette mesure s'appliquait aussi celles qui ne pouvaient tre vendues
totalement un niveau suprieur 49%. Les auteurs prcisent qu'entre 1994 et 1997,
on a enregistr la liquidation de 827 des 1300 entreprises publiques locales qui taient
juges non fructueuses. Ils soutiennent encore qu'afin de baisser la dpendance
conomique aux exportations des hydrocarbures, l'tat a effectivement renonc
50% des restrictions sur les exportations en dehors des hydrocarbures et il a
galement procd la libralisation des importations des quipements industriels et
professionnels usags et l'limination des exigences sur les importations de certains
biens qui taient soumis des contrles douaniers renforcs.
En effet, il faut admettre que depuis la fin des annes 90 des rsultats conomiques
positifs ont t enregistrs et sont probablement imputables la politique de
stabilisation macroconomique opre: une reprise de la croissance et une matrise
de l'inflation a t note, le solde budgtaire est pass de dficits excdents d'une
anne l'autre et le solde extrieur courant est marqu par une volution favorable au
cours des annes (Nashashibi et al. 1998). La rserve officielle de change atteint les
dix milliards de dollars en 2000 pour passer quatre vingt milliards de dollars la fin
2006, soit un niveau record entran principalement par la baisse du volume de la
dette extrieure, par la stabilisation du dinar algrien et videmment par
-
29
l'augmentation en valeur des exportations des hydrocarbures au courant des dernires , 8
annees .
Il faut cependant noter que, malgr les effets positifs des mesures de stabilisation et
d'ouvertures commerciales ralises, plusieurs tudes, telle que celle du Conseil
National conomique et Social (CNES, 1999), soulignent les effets ngatifs que le
P.A.S des institutions financires internationales a caus sur le plan social en
Algrie.
Mais, suite aux progrs conomiques continues, la stabilisation sociale progressive
et l'amlioration remarquable de la perception internationale de son niveau du
risque socio-conomique, l'Algrie opre actuellement des accords de coopration
conomique importants avec l'ensemble de l'Union Europenne et ngocie depuis
des annes son intgration l'Organisation mondiale du commerce (OMe).
2.2.2 L'ALGRIE ET LE FMI: DATES ET CHIFFRES
Les conditions difficiles que vivait le pays se sont amplifies lors de la nouvelle chute
des prix du ptrole en 1994. De plus, les impacts du conflit civil croissant que le pays
vivait pendant cette priode ont conduit l'conomie au bord d'une crise de balance
des paiements. Aussitt, en rponse cette situation, les autorits qui taient pendant
longtemps rfractaires l'ide de passer toute sorte d'accord soit pour de nouveaux
endettements soit pour le rchelonnement des anciens, ont eu recours finalement, en
mai 1994, au soutien financier du Fonds Montaire International en acceptant un
programme d'ajustement structurel qui visait une transformation radicale du mode de
fonctionnement de l'conomie algrienne.
8 www.algerie-dz.com/article7242.html
-
30
Un accord Stand by a d'abord t conclu en mai 1994. Il sera suivi d'un autre
accord portant sur trois ans et contenant les grandes mesures que devaient prendre les
autorits algriennes pour oprer la restructuration conomique. L'accord stand by,
d'une dure d'un an (mai 1994-avril 1995), consistait en l'application d'un
programme de stabilisation conomique pour l'amlioration de la croissance et la
rduction du chmage. Pour soutenir ce programme, le FMI avait accord, en mai
1994 un prt de 457 millions de DTS9 (environ 701 millions $US) (FMI, 2006). Ce
premier accord a t labor en tenant compte des contraintes essentielles de
l'conomie algrienne, qui sont le poids excessif de la dette extrieure et les
dsquilibres financiers internes et notamment le dficit du trsor (FMI, 2006).
La seconde tape de l'ajustement structurel tait marque par l'accord sign avec le
FMI le 22 mai 1995 portant sur un crdit total d'environ 1 169,28 millions de DTS,
(environ 1 795 millions $US) au titre du mcanisme largi de crdit (FMI, 1995). Ce
crdit sera dcaiss sur trois ans (1995-1998) l'appui d'un programme
gouvernemental de rformes et d'ajustement structurels. Il vise dans ses grandes
lignes le rtablissement des quilibres macro-conomiques. On note que ce nouvel
accord de mai 1995 a permis un second rchelonnement de la dette algrienne
auprs du Club de Paris en juin 1995 et auprs du Club de Londres en mai et juillet
1996.
Le 26 juin 1996, le FMI approuve encore un crdit l'Algrie qui quivalait
174,62 millions de DTS (prs de 252 millions $US) dans le cadre de la facilit de
financement compensatoire des imprvus (CCFF)10. La situation tait cause par un
9 Le droit de tirage spcial (DTS) est un avoir de rserve international. Sa valeur est dtermine en fonction d'un panier des principales monnaies internationale. 1 DTS = 1,45186 $US au 31 juillet 2005 (ABC du FMI, 2005)
10 Le programme compensatoire CCFF fournit des ressources des membres pour couvrir des excs dans des cots d'importation qui sont temporaires et qui surgissent suite des vnements au-del de leur contrle.
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31
excs dans le cot d'importation des crales pendant des priodes prolonges
d'augmentation exceptionnelle dans les prix mondiaux de grain au courant de l'anne
1995 (FMI, 1996). Enfin, le 23 juillet 1997, l'Algrie accepte les conditions de
l'article IV du FMI et signe un accord pour se soumettre aux obligations gnrales de
ses termes qui consistent reconnatre que le but essentiel du systme montaire
international est de fournir une structure qui facilite l'change des biens, des services
et des capitaux parmi les pays membres, et que chaque pays membre est tenu de
collaborer avec le Fonds et les autres membres pour assurer un systme financier et
montaire stable et efficace sous l'gide des conditions bien prcises de cet article
(IMF, 1997).
2.2.3 PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL ENTRE 1994 ET
1998
Avant d'entamer une description dtaille des mesures prises dans le cadre du
programme d'ajustement conclu avec le FMI entre 1994 et 1998, nous rappelions que
la vision de base de ce dernier tait essentiellement anti-inflationniste et qu'elle
reposait sur des ajustements budgtaires plus que sur toutes autres mesures. Chaib
Cherif (1998) explique de manire gnrale les volonts du FMI, et il souligne que
l'un des principaux enjeux du programme est la volont de rduire l'inflation tout en
rduisant le dficit budgtaire et que cela tait d'autant plus dlicat dans un pays ou
l'tat contrle la quasi-totalit de l'activit conomique et financire. L'auteur
explique qu'il ne suffisait pas seulement d'examiner les comptes du gouvernement,
mais l'ensemble du secteur des administrations et des entreprises publiques pour
apprcier l'tendue de l'intervention de l'tat. Pour ce faire, le programme
d'ajustement structurel proposait d'amliorer les recettes fiscales et, terme, de
gnrer une pargne grce aux revenus tirs de la privatisation des entreprises
publiques. De plus, en demandant de nouveau la sparation du trsor public de la
banque centrale, le FMI russissait relativement bien imposer un mcanisme de
-
32
financement du budget de l'tat fond uniquement sur l'activit conomique. La
dvaluation du dinar et le relvement des prix internes des carburants devaient
permettre au gouvernement d'augmenter le niveau des recettes budgtaires. Inscrite
l'ordre du jour du programme d'ajustement, la rforme fiscale n'tait pas
srieusement mise en application tant que les relations taient troites entre l'tat et
les milieux d'affaires.
En ce sens, le FMI avance que l'objectif principal de la politique fiscale, pendant les
annes 1995 jusqu' 1998, est celui d'tablir trs rapidement un bas niveau
d'inflation en liminant le dficit budgtaire et en gnrant des excdents budgtaires,
et que cela serait accompli travers des rformes plus accentues du systme fiscal
en se concentrant sur un largissement important de l'assiette fiscale et une
restructuration des dpenses budgtaires (lMF, 1995). La publication ajoute que la
ralisation des objectifs d'inflation du programme exigerait aussi une gestion
rigoureuse de la liquidit domestique, la sparation de la banque centrale d'avec la
trsorerie de l'tat ainsi que l'limination des restrictions sur la dtermination des
taux d'intrt en augmentant le rle du march dans la dtermination de ces taux. On
supposait que ces politiques rduiraient considrablement l'inflation et conduiraient
des taux d'intrt rels positifs. On ajoutait que l'objectif macro-conomique pour ces
annes tait une acclration de la croissance conomique relle de 1,1 % 5.3% et
une rduction du taux d'inflation 10.3 % qui tait alors de 35.1 % au dbut de
1994.
Nashashibi et al.(l998), dans une tude sur le FMI, prsentent une synthse dtaille
sur les diffrents volets de l'ajustement structurel prescrit dans le cadre de l'accord du
FMI avec l'tat algrien durant la priode de 1994 1998. Les auteurs identifient
quatre objectifs majeurs qui structurent le programme d'ajustement mis en place en
1994 pour l'conomie algrienne:
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33
1) Promouvoir un taux lev de crOIssance conomique en absorbant
l'augmentation excessive dans la force de la main-d'oeuvre et rduire ainsi
progressivement le chmage.
2) Assurer une convergence rapide de l'inflation vers le taux qui prdomine en
gnral dans les pays industrialiss.
3) Affaiblir le cot transitionnel de l'ajustement structurel sur les segments les
plus vulnrables de la population.
4) Restaurer la viabilit de la balance des paiements en assurant des niveaux
adquats en rserves trangres.
Les auteurs expliquent qu' la poursuite de ces objectifs, l'Algrie dcidait de rduire
les contraintes immdiates qui provenaient de son haut niveau d'endettement externe
grce un rchelonnement complet de sa dette qui tait alors estime plus de 17
milliards de dollars. Ce rchelonnement, accord par le FMI, s'tendait sur les trois
annes du programme qui s'en suivaient soit de mai 1995 mai 1998 (IMF, 2006).
Cela serait complt par un montant additionnel de 5,5 milliards de dollars dans le
cadre du programme exceptionnel de support de la balance de paiement par le FMI et
d'autres institutions internationales et rgionales, ainsi que d'autres bailleurs de fonds
bilatraux. La disponibilit de ces financements externes a caus un changement
majeur dans la balance de compte courant externe du pays, ce qui menait la
transformation du 1,9 % de surplus du P en 1993 un dficit de 4,3 % de P en
1994.
Suite ces observations, Nashashibi et al. (1998) soulignent que dans le cadre de
l'ajustement, une stratgie supplmentaire a t aussitt mise en oeuvre afin de
stabiliser encore la situation conomique. Elle consiste principalement:
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34
1) au ralignement des prix relatifs et l'abolition des restrictions sur le
commerce extrieur afin d'allger les pnuries dans bon nombre de produits
de base ainsi que par la mise en uvre d'une meilleure allocation des
ressources.
2) baisser les dpenses publiques et resserrer la politique montaire de faon
augmenter la demande globale et amener, avec le temps, l'ajustement de la
balance interne et externe.
3) l'tablissement de mcanismes, institutionnel et de march, ncessaires pour
une transition d'un ordre de march trop centralis une conomie de march
diversifie.
Les auteurs prsentent la liste des mesures prises pour redresser l'conomie du pays:
1. Mesures dans le rgime de change
2. Libralisation des changes et du commerce extrieur
3. Libralisation des prix
4. Rformes dans les entreprises publiques et dveloppement du secteur
priv
5. Politique montaire et reforme du secteur financier
6. Mesures touchant les finances publiques
7. Mesures modifiant le filet de la scurit sociale et les questions sociales
2.2.4 MESURES DU P.A.S. DIRECTEMENT LIES AU SECTEUR DE LA
SANT
En Algrie, il y a eu peu d'analystes qui se sont penchs sur l'tude de l'conomie de
la sant. Le Professeur Oufriha, avec quelques chercheurs qui l'assistaient, est parmi
les rares chercheurs qui ont men des tudes sur l'impact des reformes d'ajustement
structurel sur le secteur de la sant. Nous nous concentrerons sur ses apports et sur
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35
ceux de ses collaborateurs afin de cerner les principales rformes appliques dans le
secteur de la sant sans toutefois approfondir les aspects conomiques de ces
rformes.
Dans son ouvrage sur le sujet, Oufriha (2006) prcise que les reformes structurelles
en matire de sant se traduisent par trois mesures principales: 1) la privatisation, 2)
la matrise des dpenses et les rpartitions diffrentes de la charge globale, et 3) la
contractualisation qui s'inscrivait dans une perspective de rcupration des cots
relis la sant.
1) La privatisation:
La privatisation dans le secteur de la sant a touch la fois le personnel de la sant
et celui des biens de la sant. Le secteur publique lve, partir de 1996, le contrle
total qu'il avait sur l'exercice de l'activit mdicale. L'tat autorise l'installation des
mdecins hospitalo-universitaires titre personnel. Ces derniers sont, dsormais,
autoriss par la rglementation offrir des soins gnraux et spcialiss pour leur
propre compte.
Cheriet (2006) souligne qu'en ralit la mesure de la privatisation dans la sant avait
pour but gnral d'amliorer l'efficacit du systme de soins algrien. Par contre, sur
le plan de l'efficience du systme, Oufriha (2006) souligne le double effet financier
qui tait caus par la privatisation de l'exercice mdical. Ce double effet est celui du
volume entran par l'explosion de l'offre prive faisant son tour exploser les
remboursements aux titres des assurances sociales et celui de report caus par les
paiements des soins reports dfinitivement sur les usagers de la sant. El Ghosli
(2007) affirme que la reforme du secteur de la sant travers la privatisation n'est pas
du tout un dsengagement de l'tat parce que celui-ci a toujours continu jusqu'
prsent subventionner les secteurs sanitaires dans le cadre de son budget annuel de
la sant. Le secteur public est donc constamment dominant et omniprsent.
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36
La privatisation des biens de la sant concerne quant elle la chane
d'approvisionnement des mdicaments et les sources d'approvisionnement en
fournitures et quipements mdicaux. Les reformes prescrivaient la leve du
monopole de l'tat sur les importations, la production et la distribution en gros des
produits pharmaceutiques et quipements mdicaux qui relevaient jusque-l du
monopole public. Cette privatisation des sources d'approvisionnement en
mdicaments et matriel mdical, accompagne d'autres mesures du P.A.S telles que
la libralisation du commerce extrieur et la dvaluation, a conduit une
multiplication des importateurs et des distributeurs des produits mdicaux, ce qui a
par consquent caus l'explosion des prix pratiqus aux tablissements de sant. On
note galement que la production publique des mdicaments s'est affaiblie suite
cette privatisation conjugue l'ouverture du commerce extrieur, mais celle-ci n'a
pas t limine par le secteur priv (Oufriha, 2006).
2) La matrise des dpenses et les rpartitions diffrentes de la charge globale
Cette mesure visait, toujours selon Oufriha (2006), la modification des principes des
remboursements des mdicaments pour qu' partir de cet instant ils soient bass non
plus sur les prix rels mais plutt les tarifs de rfrence dtermins par la caisse de la
scurit sociale algrienne. Ces tarifs taient nettement infrieurs aux prix rels des
mdicaments. Nanmoins, il y a eu allongement de la liste des mdicaments
rembourss 100% et donc offerts gratuitement la population. Dans cette mme
optique des rformes, la rglementation obligeait les importateurs et les distributeurs
produire, mme petite chelle, du matriel et du consommable mdical aprs deux
ans d'exercice dans le but de promouvoir le secteur productif local. Ce dernier reste
toutefois inefficace et insignifiant cause du manque de ressources matrielles et
techniques requises (Oufriha, 2006).
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37
3) La contractualisation
L'objectif de rcupration des cots est principalement celui vis par les reformes du
secteur de la sant. Pour atteindre ce dernier, toujours selon Oufriha (2006), la mesure
principale prise est celle de la mise contribution financire des usagers de la sant.
Cheriet (2006) remonte les dbuts rels de la remise en cause de la gratuit des soins
l'anne 1984, lors de l'introduction d'un ticket modrateur. Il confirme cependant
l'adoption totale de la mesure en 1994 par l'introduction de la participation financire
concrte des malades. L'auteur estime que cette politique de gratuit des soins n'a eu
en ralit que des effets de dsarticulation nfastes sur l'organisation et le
financement du systme de soins. Pour appuyer ses commentaires, Oufriha (2006)
affirme de son cot que l'acquittement des soins appliqu totalement partir 1994 n'a
pas rellement chang les conditions de fonctionnement du secteur public et n'a non
plus port remde ses disfonctionnements. Elle dresse une analyse chiffre qui
indique que l'impact financier de cette mesure tait faible et dcroissant entre 1995 et
2005.
El Ghosli (2007) aborde plutt la mesure de la mise contribution financire des
usagers sous l'angle des conditions qui ont accompagn son application. Il soulve la
problmatique de l'accs aux soins des mnages et prconise que la
responsabilisation financire des mnages dans le financement des soins doit tre
accompagne de l'accs une couverture de soins complmentaires.
Oufriha (2006) souligne finalement que les problmes majeurs qui freinent le bon
fonctionnement des rformes appliques sont bien ceux de financement. Mais cet
auteur ajoute qu'au-del des problmes de financement, il y a ncessit d'une reforme
du systme dans sa double composante publique et prive et d'une plus forte
articulation de ses composantes. Ceci ncessite une meilleure connaissance macro et
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micro d'un systme qui soufre d'une liaison extrmement mauvaise entre le secteur
public et le secteur priv.
2.3 L'APROVISIONNEMENT HOSPITALIER
Pendant les annes 20, deux services internes aux tablissements de sant assuraient
la tche de faire parvenir le matriel et les fournitures hospitalires leurs points de
consommation, ce sont le service des achats et le service de soutien aux activits de
soins. Pendant les annes 60, ces activits se caractrisaient par la forte augmentation
des cots qui a amen les dirigeants des tablissements de sant prendre des
mesures pour liminer le gaspillage en liminant les activits inutiles par le jumelage
des deux services en un seul: le service de gestion du matriel'I (Thorsfeldt, 1988).
2.3.1 Les activits logistiques d'un tablissement de sant
Les tablissements de sant actuels renferment plusieurs activits logistiques. Celle-ci
sont prsentes dans la figure 1 qui est adapte de Chow et Heaver (1994).
Il On utilisera ci-aprs la terminologie du Service d'approvisionnement qui est utilise au Qubec la place de celle de Service de Gestion du Matriel utilise principalement aux tats-Unis.
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Strilisation Gestion
des stocks
/G
Figure 1 : Activits logistiques d'un tablissement de sant
Adaptation de Chow et Heaver (1994)
Ces activits se rpartissent en trois catgories (Chow et Heaver, 1994) :
La gestion des approvisionnements qui fait les acquisitions et assure la gestion
des stocks.
La distribution interne qui assure l'acheminement des produits leurs points
de consommation et qui reprend (gre) les dchets.
Les activits de production qui assurent la disponibilit de produits et des
activits adaptes aux besoins internes de l'tablissement.
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Selon Landry et al. (1998), dans le cas des tablissements de sant du Qubec, le SA
est tenu de planifier, organiser, diriger et contrler toutes les activits d'achats, de
rception, d'entreposage et de rapprovisionnement des produits qui assure leur
distribution aux units de soins. Une telle structure permet de gnrer des conomies
importantes au SA. Toutefois, les mmes auteurs soulignent que plusieurs fonctions
sont assures la fois par diffrents services, selon une tude sur dix services
d'approvisionnement dans dix tablissements de sant au Qubec. Cette tude montre
que seulement deux SA assurent le rapprovisionnement des units de soins. Trois
autres SA ont une fonction de rapprovisionnement des produits gre en mme
temps par une centrale de distribution contrle par les units de soins et le magasin
central du SA. Mais sur l'ensemble des cas, l'tude soulignent qu'aucun SA ne gre
les activits de strilisation.
Quoi qu'il en soit, ce mmoire porte d'avantage sur la facette de la chane externe de
l'approvisionnement et les impacts que celle-ci peut entraner sur la chane interne de
l'approvisionnement. La figure 1 adapte de Chow et Heaver (1994) positionne
l'ensemble des activits logistiques d'un tablissement de sant. Bien qu'une
approche thorique dtaille de l'ensemble de ces activits soit souhaitable, ce qui
suit concerne uniquement l'activit approvisionnement, et en partie galement celle
de la distribution relativement sa fonction de la gestion interne du matriel.
2.3.2 L'environnement du service d'approvisionnement
A l'intrieur comme l'extrieur du milieu hospitalier, le service
d'approvisionnement se confronte plusieurs forces et contraintes, ce qui le contraint
adapter ses ressources et ses stratgies de faon adquate. Afin de cerner les
pressions auxquelles fait face un SA, nous examinerons ses interactions avec son
environnement interne et externe.
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Landry et al. (1998) illustrent dans la figure 2 l'interaction d'un SA avec ses
environnements, interne et externe, qui se caractrisent par trois ensembles
d'intervenants, soit, son propre tablissement, son environnement politique et les
marchs fournisseurs avec lesquels il transige.
Environnement
politique
Fournisseur / distributeur SA
tabl issement de sant
Figure 2 : L'environnement du service d'approvisionnement
Source: Landry et al. (1998)
Ces trois groupes exercent des preSSlOns diffrentes qui demandent au SA de
s'adapter de faon diffrente selon la nature et l'ampleur de ces pressions.
Landry et al. (1998) expliquent qu'un tablissement de sant ragit plusieurs
contraintes extrieures en transmettant les impacts ses services internes. Le SA est
parmi ceux qui sont les plus touchs. La plus importante des problmatiques, en ce
sens, est celle de la rduction budgtaire qui conduit des mesures de rduction de
personnel du SA causant ainsi la perte d'expertise, l'absence des budgets de
formation et la difficult du renouvellement du parc technologique.
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42
Faultrier et al. (2004) donnent un autre aspect la relation du SA avec son
tablissement sans toutefois tre spcifique aux tablissements de sant. Ils
expliquent que la p
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