introductiond1n7iqsz6ob2ad.cloudfront.net/document/pdf/5385aa44e11c5.pdfla pisciculture marine du...
Post on 16-Mar-2020
0 Views
Preview:
TRANSCRIPT
Aquaculture Tunisienne
Introduction :
La pisciculture marine du loup et de la dorade est l’une des principales
activités aquacoles en Méditerranée et notamment en Tunisie. Apparue
depuis les années 80, ce secteur contribue à une production nationale en
produit de la mer qui ne cesse d’augmenter. Cette activité est loin d’être
simple à gérer, car elle fait intégrer de nouvelles techniques et
technologies poussées qui sont en train d’évoluer avec une vitesse
importante. Ceci est du à la demande croissante en poissons et aux
exigences du consommateur.
Parmi les références les plus cités pour désigner l’aquaculture en Tunisie
pour la production de loup et de la dorade, figure la société Aquaculture
Tunisienne.
L’étude réalisée au sein de cette station piscicole, a permis de décrire les
modalités d’élevage intensif en bassins sur terre. L’opportunité figure en
découvrant les techniques d’élevages couvrant le cycle complet du
poisson allant de l’œuf à l’œuf puisque la société dispose de sa propre
production en alevins.
Une autre particularité qui peut être cité, est la présence d’une usine à
oxygène qui fournit une alimentation adéquate de ce gaz, considéré
comme primordial pour l’élevage intensif.
En ce qui suit, on va rapporter les différentes observations et
manipulations qui ont été faites concernant les techniques d’élevage de
poissons avec un focus sur le système d’oxygénation en bassin.
Ce rapport comporte alors deux principales parties, la première présente
des principes générales pour l’élevage du loup et de la dorade en
abordant certaines normes techniques, zootechniques, et sanitaires.
La deuxième partie aborde une problématique spécifique au système
d’élevage intensif dans les bassins, qui est le suivi et l’amélioration de
l’oxygénation. Cet intrant est considéré comme capital pour assurer la
croissance des animaux et notamment la couverture des besoins liés à la
1
Aquaculture Tunisienne
digestion. On s’est intéressé au coté technique de ce facteur tout en
considérant les aspects économiques qui lui sont liés.
Partie A : Techniques d’élevage :
I. Présentation générale :
Présentation de la société : crée en 1988, c’est une société aquacole
tunisienne, première ferme spécialisée dans la reproduction élevage et
commercialisation du Loup et de la Dorade Royale. Depuis l’œuf
jusqu’à la livraison, la traçabilité rigoureuse et instantanée constitue la
base d’un système intégré de qualité et de sécurité alimentaire, la
ferme est déjà certifiée ISO. Système d’élevage : pisciculture marine en bassins sur terre, élevage
on-shore intensif. Description du site aquacole : le site est éloignée de toutes activité
humaine industrielle ou agricole, ce qui offre une eau indemne de
toutes contamination chimique ou microbiologique.
Différents compartiments de l’entreprise : écloserie, nurserie, unité de
prégrossissement, unité de grossissement (1et 2), unité de
conditionnement, unité de dépôt d’aliment, laboratoire d’analyse des
pathologies etc. (voir plan de la société).
II. Les espèces élevées :
La maitrise parfaite de l’activité aquacole nécessite la connaissance de
certaines caractéristiques biologiques comme le cycle de reproduction en
milieu naturel, ainsi que la connaissance du biotope et du régime
alimentaire pour regrouper la bonne nutrition et les conditions optimales
de croissance.
2
Aquaculture Tunisienne
La Daurade : Nom arabe : warka ; Nom latin :sparus aurata ; Famille :sparidés
o Cycle sexuel (naturel) :
Ponte éclosion sevrage stade 1g stade 5g stade350g stade 700g
(-3j) (0j) (70j) (80g ) (110j) (2ans)(40mois)
o Régime alimentaire :
Les larves sont zooplanctanophage les adultes, elles se nourrissent de
mollusques bivalves de petits poissons, de crustacé d’échinodermes et de
vers.
Le Loup : Nom arabe : Karouss ;Nom latin :diecentrachus labrax ;Famille :Sérranidés
o Cycle sexuel (naturel) :
Ponte éclosion sevrage stade 2g stade 25g 350g500g 750g
(-4j) (0j) (75j) ( 120j ) (6mois ) (22mois)(25mois) (40mois)
o Régime alimentaire :
Un poisson essentiellement carnivore, les larves sont zooplanctanophage .
Au fur et à mesure de la croissance il s’alimente des crustacés, des
céphalopodes et des poissons.
III. Les Unités d’élevage :
1. L’écloserie :
La structure écloserie permet un gain de croissance considérable par
rapport aux sujets restés en milieu naturel. Plusieurs phases du cycle de
production y sont pratiquées : maintien du stock de géniteurs, incubation
et élevage larvaire.
L’écloserie de l’Aquaculture Tunisienne produit annuellement de 20
millions d’alevins dont 10millions utilisées pour sa propre exploitation, et
3
Aquaculture Tunisienne
10millions vendus aux fermes aquacoles au voisinage. L’écloserie est
composée de quatre modules ou unités :
1.1 Unité de reproducteurs :
Les reproducteurs proviennent au début du projet du milieu naturel, des
cotes mauritaniennes pour l’Aquaculture Tunisienne, par la suite, sont
issus d’élevage (gauges de qualité). Les géniteurs sont placés à une
charge de 2.5 à 4.5Kg/m3 , et sont alimentés avec des granulés et des
aliments naturels. Pour le cas de la dorade, son hermaphrodisme, impose
un taux de renouvellement régulier de la classe d’age la plus élevée du
cheptel soit 20 à25% de celui-ci.
Les femelles des deux espèces pondent des ovules de petite taille(1mm)
et ont une fécondité élevée de l’ordre de 500 000 œuf/kg de femelle.
L’ovulation nécessite une supplémentassions hormonale chez le bar et
souvent chez la dorade. La période de ponte peut être avancée ou
retardée par manipulation de l’environnement photopériode et
température.
Les œufs viables sont récoltées en surface, et seront traités et mis en
incubateurs avec une densité de 5milles œufs/l. la qualité des œufs est
très importante, naturellement il faut des œufs de bonne qualité pour
avoir une descendance à profit immunitaire important. Comme toute sorte
d’industrie, l’Aquaculture Tunisienne, vise le cout et la qualité, sinon toutes
pertes par des interventions néfastes peut va influencer la qualité de la
descendance et la production.
Le taux d’éclosion des œufs viables est de 80% en absences de problèmes
sanitaires et surtout de problème techniques. Le coté présomptif exige la
satisfaction de deux axes pour déterminer la qualité de la descendance :
le régime alimentaire et les conditions d’élevage.
1.2 Unité de phytoplancton et de zooplancton :
La culture de proie repose sur l’association algues- rotifère-artémia
désigné sous le non d’eau verte
4
Aquaculture Tunisienne
les phytoplanctons ne sont jamais donnés directement aux larves de
poissons, c’est un produit enrichissant servent comme première
nourriture aux zooplanctons (Rotifères et artémia) qui vont constituer les
premières proies des larves de poissons..C’est le premier maillon de la
chaine trophique. Des aliquotes de la solution mère de souche d‘algues
(isochryisis) stockées au laboratoire sont mise en culture dans des
conteneurs de taille et de formes variables, placée à l’intérieur sous
éclairage contrôlé.
Figure 1 : unité de phytoplancton : unité annexe au sein de l’écloserie
Les rotifères sont importés ou cherchés à l’état sauvage, l’écloserie n’a
pas réussit jusqu’à maintenant à faire l’élevage des rotifères.
Quand à l’Artémia, c’est surtout les cestes qui sont utilisées, qui sont
importés des états unis ou de la chine, puisqu’il n’ya pas d’industrie
suffisante en Artémia en Tunisie.
1.3 Unité de l’Elevage larvaire :
Après l’éclosion, les larves, dont le poids est de 5µg, sont collectées mis
dans un climat favorable et dans un endroit protégé. L’élevage larvaire
dure entre 35 et 55jours, soit une moyenne de 45 jours.
Il s’agit d’un circuit fermé, l’eau utilisée doit être absolument,
microbiologiquement, et chimiquement traitée. En effet les poissons et
particulièrement les larves ont une capacité immunitaire très faible en
antibiotiques.
5
Aquaculture Tunisienne
L’eau doit tout d’abord passer par des bassins de décantation pour
sédimenter tout ce qui est macro éléments, puis elle passe par des filtres
à cartouche de 2 à 3 microns.
Avant de passer au bassin d’élevage, on doit neutraliser l’eau pour ne pas
influencer le PH des eaux d’élevage.
Pour d’autre raisons techniques on a intérêt à chauffer l’eau pour
accélérer la croissance (T.opt=25°C) désormais on joue sur le paramètre
de température considéré comme fondamental pour tout métabolisme.
Figure 2 : Unité d’élevage larvaire
La nutrition ne commence qu’à prés 5 à 4jours après l’éclosion (les cas
extrêmes 2 à 8jous).
Les larves n’acceptent pas d’entré des aliments inertes du type granulé
fins et il faut avoir recours à des proies vivantes. La taille des proies doit
être en rapport avec la taille de la bouche qui se situe entre 35 et 100µm.
1.4 Unité de sevrage et de nurserie :
L’opération de sevrage et nurserie peuvent s’effectuer séparément ou en
même temps.
Le Sevrage : c’est le remplacement progressif de l’aliment vivant par
l’aliment inerte . il dure 30jours.
6
Aquaculture Tunisienne
La Nurserie : on peut même parler d’écloserie-nurserie., cette étape dure
45jours, dans des conditions précises de densité, de température, et de
renouvellement d’eau. En fin de cette étape les larves atteignent un âge
de 120jour (4mois), soit un poids de 2g.
2. Unité de Pré-grossissement (UPG) :
C’est le lieu ou s’effectue le grossissement des petits poissons sortants de
l’ecloserie. Les poissons sont triées en lots homogènes et transportés vers
des bassins type race-ways.
On dénombre dans cette unité 135 bassins de dimensions suivantes :
130 bassins de 36 m3 (18 ;2 ;1) ; 5 bassins de 72 m3 (18 ;4 ;1)
Il s’agit d’un circuit ouvert, où des paramètres et des protocoles doivent
être appliqués :
Un taux de renouvellement horaire est de un renouvellement par 15
minute, soit un débit de allant de 2,4 m3/minute à 0,7 m3/minute selon la
taille des poissons.
gg
Les poissons introduits en ces unités ont un poids initial moyen de 2g pour
aboutir à la fin du pré grossissement à des individus de 30g. Mais pour des
raisons économiques on est obligé parfois de placer des poissons de poids
de 0,5g et ceci selon la charge des bassins de l’écloserie et selon l’espace
disponible dans l’UPG. Une charge importante dans l’écloserie peut
entrainer une mortalité massive du à l’excès de l’ammoniac et
Figure 3 : les bassins d’élevage de l’unité de prégrossissement
7
Aquaculture Tunisienne
l’augmentation du PH de l’eau, c’est pourquoi le transfert vers l’UPG est la
meilleure alternative même si sa nécessite un suivi particulier. La charge
finale ne doit en aucun cas dépasser les 50kg/m3.
le calcul du nombre initial à introduire afin d’aboutir à la charge
recherchée se fait comme suit :
CI= (Charge finale envisagée*volume du bassin )/poids moyen
3. unité de Grossissement :
Les poissons sont transportés dans leurs sites définitifs, des race-ways. on
distingue deux unités de grossissements :
Grossissement 1 (G1) : qui comporte 89 bassins de 300m3 de dimension
(50 ; 6 ; 1)
Grossissement2(G2) ou extension :comporte 80 bassins de 200 m3 de
dimension (40 ; 4 ; 1,25)
Figure 4 : les bassins type raceway de l’Unité Grossissement
En ce qui suit , on va traiter les différents modalités d’élevage et de
contrôle pour le grossissement des poissons en particulier dans le secteur
de grossissement 2 ou extension qui présente certaines particularités par
rapport à l’unité de grossissement 1.
IV. Normes d’élevage :
8
Aquaculture Tunisienne
1. Approvisionnement en eaux : Calculs des besoins en eau :
Pour optimiser l'investissement et la rentabilité, les calculs comprennent:
Le calcul du débit en fonction des besoins en O2 et des déchets et
polluants émis par la biomasse en élevage.
Durant le stage on a pu calculer le débit d’eau au niveau des bassins au niveau
de chaque unité.
Pour l’unité G2, la disposition des bassins en cascade, permet d’alimenter
seulement la moitié des bassins soit un nombre de 40, ce qui a permis
d’avoir un apport important d’eau distribué au poisson. Le débit moyen
estimé varie entre 75 à 90 l/s.
Figure 5 : système de bassin en cascade
Prise d’eau :
Le système mis en place par l’aquaculture Tunisienne présente une
alimentation d’eau par pompage complémentaire à une prise d’eau
gravitaire.
L’origine des eaux fournies aux bassins est un point situé à peu pré de
300metres par rapport à la cote. La quantité d’eau est véhiculée par une
canalisation sous marine en premier lieu suivant le champs de la gravité,
soit du niveau 0,(niveau de la mer) jusqu’au niveau -4m. Un bassin de
collecte des eaux est situé juste au dessous de la station de pompage.
Cette dernière assure une prise d’eau jusqu’au niveau +2 par rapport au
niveau de la mer. Ainsi, les bassins situés à un niveau de +1 peuvent être
alimentés par de l’eau de mer selon une nouvelle prise gravitaire.
9
Aquaculture Tunisienne
Il faut noter que le système de pompage utilise une quantité énorme
d’électricité, et que la ferme dispose de son propre groupe électrogène
utilisé en cas de rupture électrique. Ceci suggère que le pompage doit
être impérativement continu pour garantir la survie du poisson et son
bien être.
La société dispose de deux stations de pompage. L’une des deux stations
présente sept pompes, en hélice, de débit de 1200l/s chacune ; dont deux
sont utilisées pour alimenter l’unité de pré grossissement et cinq autres
sont utilisées pour alimenter l’unité extension.
Ainsi pour l’unité G2, l’alternance de fonctionnements des pompes
permet de faire fonctionner à un instant ‘t’ seulement, 3pompes/5
fonctionnels ce qui permet d’avoir un débit moyen de 3600 l/s.
Circuit d’eau :
Une fois l’eau est pompée, les quantités sont véhiculées par un canal
d’alimentation principal.
Cette canalisation est de forme sub_triangulaire ayant une largeur de 3m
en amont devenant plus étroite, de 0,5m seulement, en aval. En amont du
canal, le débit est déjà important. En aval, le rétrécissement de la largeur
permet de compenser la quantité d’eau déjà prise par les bassins en
amont. Ainsi le débit de distribution est maintenu constant à tous les
niveaux de la canalisation.
Le même système est adapté pour l’évacuation des eaux de sorties. Ces
dernières, étant chargées en MES mais surtout en matières organiques
sont par la suite véhiculées jusqu’à une structure jouant le rôle de bassin
de décantation : il s’agit d’une lagune artificielle qui a été crée pour
collecter les eaux de rejets. Elle présente également une digue en son
milieu, qui permet un cheminement prédéfini des eaux, un temps de
séjours plus long et donc une décantation plus efficace avant l’évacuation
définitive dans la mer.
10
Aquaculture Tunisienne
Figure 6 : prise et distribution d’eau , de gauche à droite : systéme de
pompage des eaux ; canalisation principale de distribution de l’eau au bassin ;
entrés d’eau au niveau du bassin
2. Maitrise de la charge : tri et transfert : Le transfert :
Le transfert des poissons, se fait d’un bassin à un autre au sein de la
même unité d’élevage, ou bien d’une unité à une autre
Vu que cette tache est relativement stressante pour les poissons, il est y’a
nécessiter d’anesthésier les poissons à transférer. L’anesthésie doit
permettre d’immobiliser complètement les poissons. Elle atténue le stress
de la manipulation et limite les lésions traumatiques.
Le produit le plus utilisé est le phénoxy_éthanol. La concentration de cet
alcool est de l’ordre de 2ml/l voir plus, ou moins, selon la charge et le
poids du poisson.
Mais il faut faire, attention à la sur-anesthésie, où la durée peut être trop
longue, et éviter les éventuelles surdosages. En particulier pour la dorade
considérée comme sensible à l’action de ce produit.
Le tri :
Trier les poissons selon leurs tailles permet d’éviter le problème de
cannibalisme.
Le bassin ou on va effectuer l’opération de tri doit être balayé et propre
pour éviter le stress, et les poissons doivent être à jeun et anesthésiés par
le phénoxyéthanol.
11
Aquaculture Tunisienne
La tache s’effectue en utilisant une table de tri , machine à trois canaux
avec un tapis roulant en milieu qui sert pour transporter les poissons. Les
tables sont de trois dimensions différentes : petit, moyen et grand.au fur
et à mesure que le tapis chargé avance, les poissons tombent selon leurs
tailles, dans les trois récipients correspondants. Les récipients sont
communiqués par des canalisations à des bassins d’élevage.
3. Entretien des bassins :
Cette opération a pour but d’éviter l’accumulation des déchets comme la
MES et la matière organique issue de l’aliment non digéré ou tout
simplement de l’aliment non consommé .ces facteurs représentent une
source de contamination et de prolifération des bactéries et des
microorganismes pathogènes. Le balayage a pour but également de
diminuer la teneur en substance toxiques telle que l’ammoniac et le H2S
qui sont à l’origine de stress métabolique.
En périodes estivales ou la température ne cesse d’augmenter et le
métabolisme énergétique du poisson est important, le balayage se fait
comme le présente le tableau suivant :
Tableau 1 :tableau récapitulatif de la fréquence de balayage des bassins selon
l’espèce et selon le poids
loup doradePoisson de 250/350 g B*/4jours B*/3 jours
Poisson de 50 g B*/2jours B*/2 à 3 jours*balayage
Les observations sur le terrain ont montré que les bassins de la dorade
sont plus propres que celle du loup ce qui ne nécessite pas une fréquence
de balayage importante. Toutefois, le balayage est primordial pour la
dorade et se fait chaque 3jours pour pouvoir effectuer le traitement par le
formol.
Le balayage se fait comme suit :
12
Aquaculture Tunisienne
Baisser le niveau de l’eau dans le bassin pour augmenter la vitesse
de la sortie et faciliter l’évacuation des déchets transportés. Grattage des parois pour enlever les algues et les salissures
biologique Grattage du fond pour enlever la matière décantée Nettoyage du filtre d’aspiration de l’eau de la pompe à O2.4. L’abattage :
Avant la pêche il faut s’assurer que les poissons soient à jeun pendant 48h
(ou 24h pendant l’été), juste le temps nécessaire pour faire évacuer les
contenus stomacaux.
Le protocole est simple, on procède par baisser le niveau de l’eau du
bassin de moitié pour faciliter la manipulation. Une barrière métallique à
filet sera placé à certaine distance par rapport à l’amont du bassin , il
s’agit à peu prés des trois premières mètres. Ceci permet de concentrer et
de piéger les poissons à capturer.
Une cage à filet surmonté par une grue porte une quantité de poisson qui
sera mise dans des bacs, contenant un mélange d’eau et de glace.
L’abattage dure une à deux heures par jour selon la quantité demandé
par le marché.
Figure 7 : opération d’abattage ou pêche
V. Normes zootechniques :
1. Mode d’alimentation et distribution :
Les performances d’élevage, notamment la croissance sont liées à la
qualité et à la composition de l’aliment, mais peut être encore plus au taux
de distribution de cet aliment. Il faut donc aussi prendre en considération
13
Aquaculture Tunisienne
le comportement, le phénomène de compétition, de dominance et de
cannibalisme. Jusqu’à présent on a pu estimer théoriquement les besoins
nutritionnels d’une manière quantitative et qualitative, mais le
comportement du poisson vis-à-vis à l’aliment distribué reste cependant
imprévisible.
L’appétit du poisson peut varier considérablement entre un jour et un
autre, voir entre une heure et une autre pendant la même journée. Il n’ya
pas de règle précise. Pour éviter de sou-alimenter ou de sur-alimenter il
est nécessaire de nourrir à satiété à tous les repas. En règle générale,
distribuer un nombre limité de repas par jour , le nombre exact étant
déterminé par la température de l’eau , mais jamais moins que 1 et jamais
plus que 6. A la fois un nombre de repas trop limité ou trop élevé, cause
une réduction de la croissance . En plus, trop de repas entrainent une
augmentation de la compétitivité et des lots de poissons moins homogène
en poids final. En cas d’un nombre de repas insuffisant, la capacité de
l’estomac peut limiter l’ingestion des aliments.
Des facteurs comme la vitesse de nourrissage (en Kgd’aliment/tonne de
poisson/minute), le nombre de repas, et la durée de chaque repas ont tous
un effet important sur l’efficacité avec la quelle les poissons se
nourrissent.
Par ailleurs, alimenter avec une vitesse suffisante est important. D’une
manière générale il convient de nourrir avec une vitesse d’environ
1kg/Tonne de poisson/minute
Il est par suite nécessaire de déterminer la quantité d’aliment distribuée à
chaque ration ou chaque jour, pour ceci il faut connaître : Le nombre de
poisson, le poids, le taux de croissance, le débit, la température et le taux
d’oxygène.
2. Nature et composition de l’aliment :
La composition de l’aliment distribué doit satisfaire à la fois aux besoins
nutritionnelles et énergétiques.
14
Aquaculture Tunisienne
Les protéines figurent parmi les principaux constituants pour la texture de
la chaire du poisson. Les besoins en protéines pour Sparus aurata sont de
40-55% et sont de40-69% pour le Dicentrarchus labrax .
L’aliment doit apporter, en effet les AAE (acide aminés essentiels) que le
corps est incapable de synthétiser, ou produit en quantités insuffisantes
pour les besoins physiologiques de la croissance.
L’aliment destiné pour le loup doit contenir les 9 AAE essentiels pour sa
croissance et survie, alors que celui de la dorade doit contenir que 4 AAE ;
Ainsi, pour des raisons de gestion économique on peut se permettre de
donner l’aliment du loup à la dorade.
Figure 8 : nature de l’aliment distribué au bassin de grossissement
En se basant sur les fiches techniques des aliments (voir annexes) on a pu
choisir trois gammes parmi plusieurs afin de comparer leurs constituants
analytiques alimentaires selon les besoins nutritionnels et énergétiques :
Type 1 :Aliment type Neo Supra AlG4 pour les plus petits ; début de
grossissement (5g)
Type2 : Aliment type Neo start 2 pour les poissons de 15 à 30g
Type 3 : Aliment type Neo Growner Extra marin 4 pour des poissons de
200g
15
Aquaculture Tunisienne
type 1 type2 type 30
10
20
30
40
50
60
70
protéine brute
matière grasse
sucre celuulose
phosphore total
cendre brute
Figure 9 : teneur en constituant analytique en % de l’aliment extrudé
La relativité des compositions alimentaires est généralement la même.
Cependant, les constituants analytiques essentiels diffèrent selon
l’exigence de chaque groupe d’âge. Les plus petits sont beaucoup plus
exigeants en protéines, alors que chez les poissons les plus âgés,
l’utilisation importante des protéines peut provoquer une augmentation de
l’excrétion azotée (ammoniac en particulier). La nutrition des poissons a
donc évolué vers une substitution des protéines par les lipides dont la
dégradation, comme pour les glucides, conduit à l’excrétion de gaz
carbonique (CO2).
3. Indicateurs zootechniques :
Taux de nourrissage : c’est la "quantité d'aliment sec distribuée en
fonction de la biomasse en élevage" elle varie selon les élevages et le
poids des animaux. Pour l’unité de grossissement, on estime ce taux à
2,5% (24-26°C) pour les poissons de plus que 200 g .
Les taux de conversion varient entre 1,9 et 3. L’Aquaculture
Tunisienne a même réussit à avoir un taux de conversion de 1,3%.ceci est
16
Aquaculture Tunisienne
du aux modalités de gestion, à la qualité des lots, à la bonne qualité
d’aliment commercial.
La croissance dépend des facteurs extrinsèques (paramètres
physico-chimique du milieu, alimentation, qualité du milieu, etc.) et des
facteurs intrinsèques (qualité des poissons, espèce, performance, etc.
Dans les mêmes conditions d'élevage et avec le même type
d'alimentation, la croissance dépend essentiellement de l'espèce et de la
performance des lots.
La croissance peut être calculé comme suit ;
Taux de croissance = ( PM /PM*poids ancien) *100
avec ; PM =(Poids moyen * nombre) –(Pm *poids ancien )
On note que le taux de croissance pour la dorade est généralement plus
élevé que celui du loup, mais le taux de survie pour la dorade est inférieur
par rapport au taux de survie du loup. Les mortalités pour la dorade sont
estimées à 5% alors que celle du loup varie entre 1 et 2% dans les
conditions normales.
VI. Normes sanitaires :
1.Suivis sanitaires : Le laboratoire de l’aquaculture tunisienne offre un
suivi sanitaire seulement des pathologies causées par les parasites. Tout
autre problème bactérien ou viral qui nécessite des diagnostics et des
tests plus poussés se font sur des échantillons envoyés à d’autres
laboratoires privés.
La détection des parasites, principalement de la Trichodina oodinum,
Monogène et Cryptocharion, se fait par simple autopsie. Le prélèvement
le plus approprié s’effectue à partir de la partie branchiale, zone où les
échanges entre le corps et le milieu aquatique sont les plus importants. Le
prélèvement du tissu se fait soit à partir de l’arc branchial ou par grattage
des lames branchiales.
17
Aquaculture Tunisienne
La proportion du tissu sera observée par la suite entre lame et lamelle au
microscope optique .
Le diagnostic est très fréquent en été jusqu’au début de l’automne,
période ou les parasites se manifestent d’une manière rapide et fréquente
à cause de l’augmentation de la température de l’eau. Cependant, le
diagnostic peut être différent entre un bassin de loup et celui de la dorade
en raison de la différence de sensibilisation de l’espèce vis à vis à un tel ou
tel parasite.
Figure 10 : prélèvements des branchies pour le diagnostic des parasites.
2.Traitements : Le traitement le plus utilisé dans la pratique est
l’utilisation des bains de formol. Ce traitement est de deux sortes :
préventif ou curatif.
Pour le traitement préventif, seulement pour les bassins de la dorade, une
dose modérée de formol est utilisée (200 ppm) chaque 3jours. Cette
espèce est très sensible aux pathologies.
Le traitement préventif doit se faire également dans d’autres cas.
Généralement après chaque manipulation stressante pour le poisson
contribuant ainsi à le rendre plus vulnérable aux maladies (transfert,
échantillonnage, pêche…) et ceci est valable pour la dorade que pour le
loup. Quand au traitement curatif, la dose doit être plus importante (200
à350ppm) car, il s’agit dans ce cas, d’une intervention à une
manifestation de pathologies.
18
Aquaculture Tunisienne
Protocole et dosage : Il faut s’assurer que le bassin soit clos ; on arrête
tout apport en eau et toute sorte de sortie. On calcule la dose du formol
à injecter dans le bassin selon le niveau de l’eau.
Exemple : pour un traitement préventif de 200 ppm fait, dans un bassin
de grossissement de l’unité G2 , et pour une dénivellation de 95cm ; le
volume de l’eau dans le bassin sera : 0,95 *40*4 = 152 m3
La quantité de formol à verser dans ce bassin sera donc :152*0,2 =30,4 l
Le traitement dure généralement une heure (voir fiche technique)
Partie B : Suivi et amélioration technico-économique du système d’oxygénation :
En pisciculture intensive, un apport d'oxygène suffisant constitue un
facteur essentiel au succès de l'élevage. En effet, un approvisionnement
insuffisant affecte considérablement la capacité de production de
l'élevage. La taille de l'élevage, l'alimentation et la résistance aux
maladies sont autant de facteurs clés qui ont un impact décisif sur le
succès de l'élevage et qui dépendent directement de la teneur en
oxygène.
L’oxygène de l’air (qui n’est que de21% des gaz atmosphériques) ne peut
passer vers l'eau qu'à partir du moment ou l'eau présente un déficit en
oxygène par rapport au maximum qu'elle peut contenir (saturation).Dans
les conditions ou il ya absence de machinerie d’oxygénation, cette
dissolution peut se faire, mais elle ne peut être suffisante qu’à
5%seulement de la charge contenu dans le bassin.
D’autre part, la dissolution de l’oxygène atmosphérique, est d’autant plus
difficile quand la température de l’eau augmente. Elle dépend également
de la pression atmosphérique.
Il est alors plus rentable d'utiliser de l'oxygène pur afin d'atteindre la
saturation en oxygène optimale pour les poissons
I. Estimation de la consommation en oxygène selon
les besoins biologiques :
19
Aquaculture Tunisienne
La demande en oxygène des poissons est proportionnelle à leur activité
métabolique.
L’oxygène est consommé rapidement et doit être renouvelé de manière à
ce que la concentration dans l’eau se maintienne au-dessus de 65 % de la
saturation. Les systèmes d‘oxygénations fournissent la plus grande partie
des besoins en oxygène des poissons. Dans une entreprise piscicole
intensive, elle comble généralement plus de 80 % de la demande en
oxygène. Le reste provient de l’oxygène déjà présent dans l’eau neuve à
l’entrée de la station
Cette demande importante en oxygène se manifeste principalement
durant la saison estivale.
i. Estimation de la consommation à partir de la consommation
d’aliment : il est plus
facile de comptabiliser les flux d’aliment distribués que les flux d’oxygène,
c’est qu’il existe une relation l’aliment ingéré et la quantité d’O2
nécessaire pour sa combustion.
ii. Estimation de la consommation selon l’espèce :. Pour ceci on dispose
de formules
d’estimation de consommation d’oxygène pour le loup et la dorade selon
les abaques de LIAO universellement utilisées en ce contexte (voir
annexes ). La température et poids individuels sont les principales entrées
pour effectuer ces calculs.
Avec la masse du poisson exprimée en kg, T en °C et MO2 en mg/kg/heure.Les paramètres a, b et c sont des constantes dépendant de la température, des condition d’alimentation(à jeun ou nourri) et de la nage (nage forcée ou modérée)
MO2 = C x Masse A x TB pour le loup
MO2 = C x Masse A x 10B pour la dorade
20
Aquaculture Tunisienne
0 50 100 150 200 250 300 350 400 4500
100
200
300
400
500
600
700
20°C
22°C
24°C
26°C
28°C
30°C
Figure 11 : Consommation de l’oxygène en fonction du poids et latempérature : Abaque pour le bar nourri à T° entre 20 et 30 °C d’après le
Modèle Ifremer (1992)
i. coût en O2 de la production :
Pour produire 1kilo de poisson il faut entre 1 et 2 kg d’aliment (selon la
technicité d’élevage) et compter 0,5 à 1kg d’oxygène. Lorsque cet
oxygène est intégralement prélevé dans l’eau entrante, il faut exploiter
100 à300 m3 d’eau par kilo de poisson produit.
II. Bilan d’oxygénation en bassin type race-way :
Pour un race-way, la concentration de l’O2 en sortie de bassin résulte des
apports de l’eau entrante d’une part, et de la consommation d’O2 de la
faune résidente d’autre part
Le bilan est simple à écrire
Q : débit d’eau ;CO2 concentration de l’oxygène à la sortie et à l’entrée
Dans un raceway , la concentration d’Oxygène décline de manière
schématiquement linéaire au fur et à mesure qu’on s’éloigne de l’arrivée
d’eau. Un aérateur ou oxygénateur est idéalement placé au point ou la
concentration d’O2 passe au dessous de la valeur donnée.
Concentration de l’O2(mg/l)
: Consommations = Q*(CO2 entrée – CO2
21
Aquaculture Tunisienne
Longeur du bassin
Figure 12 : bilan de distribution et d’injection d’oxygéne le long d’un raceway
III. L’oxygène dans l’eau : diffusion et dissolution et
indicateur d’oxygénation :
L’animal aquatique respire un milieu considérablement plus dense que
l’air et doit dépenser beaucoup d’énergie mécanique pour pomper l’eau.
Cette énergie respiratoire mise en jeu par les muscles bucco-operculaires
représente de 5 à 30% de l’énergie totale d’un poisson. Cette énergie est
d’autant plus importante en milieu déficitaire en oxygène dissous. Pour
cela, l’oxygène d’aération/oxygénation doit assurer la dissolution et la
distribution équitable des eaux oxygénées à toute l’unité d’élevage.
Le principal indicateur, le plus significatif et le plus utilisé, est le taux de
saturation exprimé en pourcentage. :
Avec : Csat :concentration obtenue à saturation avec l’air et sous la pression
atmosphérique locale. ; Ct concentration del’O2 au moment t
Ce %de saturation est directement affiché par l’oxymétrie, ou la sonde.
C’est une donné qui détermine l’opportunité de démarrer ou d’arrêter le
matériel d’oxygénation.
L’état de saturation (équilibre oxygène liquide) dépend de la salinité, de la
température et de la pression il est de ml/l ou de 6,5 mg/l à la pression
standard et à 30°C.
saturation
oxygénatio
consommatioaération
Seuil
%saturation = Ct /Csat *100
22
Aquaculture Tunisienne
On ne peut pas distinguer à l’œil une eau sursaturée en eau insaturée en
Oxygène : les eaux blanches en pied de cascade ne sont pas une preuve
de forte concentration en gaz dissous car il s’agit d’une émulsion de gaz
non dissous qui rend l’eau opaque.
IV. Technologies d’oxygénation : mesure, suivi et
régulation :1. Les sondes galvaniques La méthode la plus répandue pour mesurer
l’oxygène en
continu est l’utilisation de sondes galvaniques ou polarographiques
situées au niveau de chaque bassin. Dans ces sondes, la présence
d’oxygène induit un courant dans une solution d’électrolytes entre une
anode et une cathode situées derrière une membrane perméable à
l’oxygène. Ces sondes présentent de grands avantages tels que leur
facilité d’utilisation et permettent des mesures en continu. Les résultats
sont exprimés en pourcentage de saturation.
2. Un système de surveillance et de régulation : La valeur
enregistrée par la sonde peut
être ensuite transmise par courant électrique et converti en valeur
numérique vers un récepteur logiciel qui visualise les fluctuations de
l’oxygène par un ordinateur.
Ce diapositif de régulation régule l'alimentation en oxygène tant au
niveau de la pression que de la quantité. Il est construit de manière à
fonctionner économiquement et sans panne. Il est également pourvu d'un
système de contrôle de la pression, qui déclenche une alarme acoustique
lorsque la teneur en oxygène diminue ( <40%) ou augmente (>120%).
Le surdosage permanent représenterait non seulement un surcoût inutile,
mais entraînerait également une réaction négative des poissons
(diminution des globules rouges et sensibilité accrue aux maladies)
3. Unité d’oxygène industriel : Il s’agit d’oxygène pur stocké sous
haute pression en cylindres ou oxygène liquide en citerne de stockage
isolée (sous vide). L’usine fait que
23
Aquaculture Tunisienne
l'oxygène liquide est porté à l'état gazeux au moyen d'un vaporisateur
atmosphérique et est ensuite acheminé via un dispositif de régulation
vers le système d'oxygénation.
Un Stockage d'urgence de l'oxygène est un autre système qui permet
d'approvisionner les poissons en oxygène pendant quelques temps en cas
de rupture de courant. Ce stockage d'urgence peut se faire à partir de
cylindres d'oxygène supplémentaires. L'unité de stockage est incluse dans
l'ensemble, en fonction de la consommation d'oxygène par heure.
Figure 13 : usine à oxygène et cylindre de stockage.
4. Réseau de canalisation d'oxygène : allant de l’usine à oxygène
jusqu’aux réacteurs 5. Réacteur (ou pompe) à oxygène : c’est une machine installée au
niveau du bassin ;
Sorte d’enceinte compacte et résistante à la pression, peut contenir et
mélanger intimement les gaz et l’eau admis simultanément. Ces
réacteurs sont obligatoirement alimentés par une pompe qui génère et
entretient la pression interne. Le réacteur installé est de type fermé, à
système ‘ ‘Aquatector’.
En mélangeant intimement de l’air à de l’eau, la quantité d’oxygène
présente dans l’eau atteint un maximum : c’est ce qu’on appelle la
concentration de saturation. Cette valeur est régie par plusieurs
paramètres : la pression atmosphérique, la température et la salinité. Ce
mélange eau-oxygène dissous, sera par la suite diffusé sous pression par
un diffuseur.
24
Aquaculture Tunisienne
Figure 14 : disposition des réacteur d’oxygène et des diffuseur au niveau des
bassins de grossissement
6. Les diffuseurs d’oxygène :
L’oxygénation est un processus d’échanges gazeux conditionnés par le
différentiel des pressions partielles entre les gaz présents dans l’eau et
dans l’air ambiant. Pour un même différentiel de pressions partielles entre
les deux milieux, un système d’oxygénation sera plus efficace s’il accroît
les surfaces d’échange ou de contact et le temps de ces échanges. (la
dissolution).Dans un système par diffusion d’air, il y aura une plus grande
part d’oxygène injectée dans l’eau si les bulles ou microbulles sont les plus
petites possibles. Des bulles plus petites augmentent la surface des
échanges air-eau et, généralement, le temps pour remonter vers la
surface est un peu plus long. Cependant, la diffusion dans l’eau de très
petites bulles ou microbulles d’air requiert l’utilisation de diffuseurs ayant
une plus grande perte de charge (résistance au passage de l’air), lesquels
nécessitent, pour un débit d’air équivalant, une plus grande pression et
une plus grande puissance des compresseurs.
En ce qui suit on va s’intéresser aux propriétés de la diffusion en utilisant
des dispositifs différents.
25
Aquaculture Tunisienne
V. Expérience : Oxygénation ; diagnostic et revis1. Objectif : homogénéiser et rentabiliser l’utilisation de l’oxygène
dans le bassin raceway 2. Principe : comparer l’efficacité de distribution et de la dissolution
de l’oxygène diffusé selon la nature de diffuseurs .Chaque diffuseur
fonctionne à pression d’injection donnée et utilise une quantité
d’énergie sous forme d’électricité. On s’intéresse à rentabiliser
l’utilisation de l’oxygène dissous.
L’expérience a été faite sur le bassin E65 du secteur extension (ou
Grossissement 2). C’est un bassin de loup génération 2008.
Ces essais ont été réalisés dans des conditions expérimentales et selon
une méthode standardisée, afin que l’on puisse comparer adéquatement
les résultats des différents diffuseurs testés. Les conditions sont les
suivants
Tableau n°2 : conception d’un système d’oxygénation par diffusion
Potentiel hydrique Apport en eau:78l/s
Température 24°Cinventaire L’inventaire est composé d’une charge de : 17226 kg De
loup ayant un poids moyen de : 411 gNombre de poisson : 41913 individus
Description du bassin Raceway de volume 200 m3TEO : Teneur naturelle de l’eau en oxygène dissous = 6,75
mg/lOxygène consommé Part de l’oxygène consommé par le poisson : 30% TEO =
2,025 mg/lPression de l’oxygèneau niveau du réseau de canalisation
2bar
26
Aquaculture Tunisienne
Changement du diffuseur :
Chaque 2 jours à 8h.15
Alimentation 100Kg/jours à partir de 10h.30
Le diffuseur déjà installé dans les unités de grossissement est de type
classique (circulaire multipore). On a testé deux autres diffuseurs installés
chacun pendant 48h. Les deux nouveaux diffuseurs sont menus de deux
orifices d’injection. Le premier de diamètre 25mm, le second est de
16mm. On a placé un baromètre installé au niveau du réacteur pour
mesurer la pression de l’oxygène à l’éjection du gaz.
Figures 15 : nouveaux diffuseurs de diamètre 25 mm et 16mm
En chaque régime utilisé on a mesuré :
-Le pourcentage de saturation en trois points du bassin par un oxymétre
manuel. Suivre l’homogénéisation de l’O2 et Diagnostic de l’état
pour assurer le bien être du poisson.
-La consommation d’oxygène en chaque régime, pendant 48h ainsi que la
consommation d’électricité déduite à partir de la durée de fonctionnement
du moteur d’oxygénation. Aboutir à une
meilleure dissolution avec le moindre cout.
1. Homogénéisation de l’oxygène dans le bassin : Mesure et résultats :
Les valeurs de saturation ont été prises en trois points différents du
bassin. :
Point P1 : à 5 mètre de distance par rapport à l’entré de l’eau
27
Aquaculture Tunisienne
Point P2 :à 20mètres de distance par rapport à l’entré de l’eau et à 8
mètres par rapport à la source d’O2 diffusé.
Point P3 : à 5mètres avant la sortie de l’eau.
P1 5m P2 :20m P3 35m
Entré d’eau
40 m
Profil du bassin raceway (40*4*1,25) avec les points de mesures et le dispositif d’oxygénation.
Les mesures ont été prélevées à trois horaires différentes : à 15h (suite au
repas de la matinée et la température est très élevée), à20h (fin de la
journée, éclairement minimal) et à 4h.(à l’aube )
Les résultats (voir annexes) ont permis de tracer les profils d’oxygénation
dans le bassin selon le régime utilisé en trois horaires différentes de la
journée.
Exploitation des résultats et discussion :
Les mesures ont permis de tracer les graphiques suivants :
Sortie
28
Aquaculture Tunisienne
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.50
20
40
60
80
100
120
Linear () D16 Linear (D16) ancien régime Linear (ancien régime)
longeur du bassion P1 P2 P3
% de saturation en oxygéne
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.50
20
40
60
80
100
120
140
Linear () D16 Linear (D16) ancien régime Linear (ancien régime)
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.50
20
40
60
80
100
Linear () D16 Linear (D16) ancien régime Linear (ancien régime)
Figure 16 : courbes représentant la saturation de l’oxygène dans les bassins à
différents horaires de la journée.
29
Aquaculture Tunisienne
On admet qu’un taux de saturation favorable dans un bassin d’élevage
doit être compris aux alentours de 100% (+/-10). La Marge au dessous de
70%est biologiquement inacceptable. En dépensant le minimum
d’énergies pour la respiration, le poisson consomme prés de 30% de
l’oxygène du milieu. Si la disponibilité de l’O2 est très inférieure à 100%
eu départ, l’énergie qui sera utilisée pour pomper l’eau devient très
importante et ceci a pour conséquence de nuire à la croissance du cheptel
.D’autre part , on ne peut pas se permettre non plus d’avoir un
pourcentage de saturation au dessus de 150% . Cet état est
économiquement refusée d’autant plus qu’il peut provoquer des
pathologies ou des embolies gazeuses si dangereuses.
La situation parfaite est d’avoir une saturation entre 100 et 120% en
particuliers dans les premières mètres : Au fur et à mesure que l’eau
avance jusqu’à la sortie, on aura un taux voisin de 90%. Cette situation
offre l’état le plus favorable pour le poisson. La diminution du taux
d’oxygène doit être inaperçue et graduelle. Un taux très élevé en un point
donné (le cas du diffuseur D25) attire les poissons et seront donc
encombrés. Ce cas est considéré stressant et affecte négativement les
performances zootechniques.
L’analyse des trois courbes montre que l’ancien régime, celui du diffuseur
classique, offre une saturation faible par rapport aux autres régimes.
L’utilisation du diffuseur classique est donc exclue.
Pour les deux diffuseurs qui restent, on choisit le cas ou on a la distribution
la plus homogène en particulier dans la deuxième moitié du bassin : on
choisit le mode qui offre la différence de concentration la plus faible entre
le point P1 et P1.
Toutes les courbes correspondants eu régime D25 montre une chute
d’Oxygène à la sortie et une concentration importante en milieu du
bassin : Ce cas ne montre donc pas une homogénéisation.
Les courbes 1 et 3 (celle de 15h et de 4h respectivement) ne sont pas
représentatifs. La courbe la plus significative dans ce cas est celle de 20H,
30
Aquaculture Tunisienne
car les mesures qui ont été prises incluent d’une manière claire d’autres
paramètres autre que la consommation d’O2 par les poissons. 20h
correspond à la fin de la journée, l’activité photosynthétique commence à
diminuer voir s’annuler, et le bilan, respiration-photosynthèse, des
organismes qui sont présents dans le bassin (le biofooling) commence à
changer. D’autre part en cet horaire, après les repas distribués pendant la
journée, la digestibilité est à son maximum. Ceci suggère que l’activité
métabolique qui utilise l’oxygène ne peut pas être significative qu’à ce
moment là .Il est donc plus sage de raisonner concernant l’efficacité des
diffuseurs plus à partir de la courbe2 :
Si on examine de plus prés le comportement de l’oxygène au régime D16,
on remarque une fluctuation du taux de saturation entre 120% et 100%
dans les trois points du bassin. Le diffuseur de diamètre 16mm offre alors
une oxygénation homogène dans le bassin ce qui assure des conditions
de confort pour le poisson (distribution équitable de la biomasse, nage qui
n’est pas forcée etc..).
Le régime du diffuseur D16 a été donc retenu pour assurer une distribution
homogène dans le bassin.
En deuxième lieu, on s’est intéressé à une analyse technico-économique
de ces régimes pour voir leurs rentabilités en se basant sur leur
consommation d’énergie sous forme d’électricité. Dans l’esprit du
manager en pisciculture, un régime techniquement efficace ne sera pas
utilisé si les couts de son fonctionnement sont élevés.
2. Rentabiliser l’utilisation de l’oxygène : Mesures et résultats :
Comme on a déjà signalé, pendant le même intervalle de temps, soit 48h
de fonctionnement des diffuseurs on a pu noter la quantité d’oxygène
diffusée par le moteur en m3, la durée de son fonctionnement par 24h
ainsi que la pression d’injection mesurée par un baromètre. Ceci a été
réalisé pour chaque régime de diffuseur employé.
31
Aquaculture Tunisienne
Figure 17 : schéma montrant l’installation du baromètre au niveau de chaque
diffuseur mesurant la pression d’injection de l’oxygène dans le bassin.
Les résultats sont représentés dans le tableau si dessous.
Tableau n°3 : mesures effectuées de l’oxygène injecté par chaque diffuseur
pendant 24h, de la durée de fonctionnement du moteur et de la pression
d’injection
Exploitation
des résultats et
discussion :
En comparant
les trois régimes de diffuseurs on a pu constater, pour l’ancien régime que
le fonctionnement du moteur est économiquement souhaitable (18h/24h) ,
mais sur le plan technique, l’injection de l’oxygène à 0,6bar, est la plus
faible comparablement aux autres régimes .
Le diffuseur à diamètre 25mm assure une dissolution importante du gaz
dans l’eau, à une pression relativement faible. Ce régime est donc jugé
efficace mais le réacteur dans ce cas fonctionne d’une manière importante
prés de 22h/24h. Ce cas ne peut pas être retenu, car il consomme une
grande quantité d’électricité.
32
Compteurd’O2 (m3)
Compteur d’électricité (h/24h)
Pression du diffuseur (bar)
D25 96,2 21,33 0,5D16 95,7 20 1.1Ancien régime
91,2 18,27 0 ,6
Aquaculture Tunisienne
Quand au diffuseur de diamètre 16mm, on a pu constater, que la diffusion
n’est pas très différentes que celle du régime D25 (différence de 1 m 3
prés), alors qu’il consomme moins d’énergie par rapport à lui. Ceci peut
être expliqué par l’efficacité de la pression au niveau des pores
d’injection : une pression importante de 1,1bar a pu dissoudre une bonne
quantité d’oxygène dans le bassin sans utiliser autant d’énergie comme
c’était le cas pour le diffuseur D25. C’est une solution qui offre un résultat
technique souhaitable avec le moindre coût.
Conclusion de l’expérience :
Le régime d’oxygénation basé sur l’emploi du diffuseur 16mm de diamètre
semble le plus approprié : il offre une meilleure homogénéisation dans le
bassin, donc il minimise le stresse et assure de meilleures performances
croissance.
D’autant plus que c’est un régime qui assure une diffusion importante du
gaz dans l’eau et ceci est du à un paramètre important qui a pu donner
de tels résultats sans avoir recours à consommer beaucoup d’énergie. Ce
paramètre est la pression d’injection, qui dépend de chaque type de
diffuseur.
CONCLUSION
Pour une conclusion prospective, il faut souligner que la gestion de la
production du loup et de la dorade en élevage intensif doit viser à produire
plus, mieux, pendant la durée la plus courte possible afin de minimiser les
coûts de production. Pour aboutir à tous ces objectifs il faut réunir les
33
Aquaculture Tunisienne
conditions reliées la fois aux caractéristiques naturelles du site
particulièrement en ce qui concerne la qualité de l’eau, la maitrise
technique des différentes manipulations d’entretien et de suivi allant de
l’éclosion jusqu’à la commercialisation finale du poisson, ainsi qu’au degré
de mécanisation et des technologies appliquées au système d’élevage.
Parmi les particularités de l’Aquaculture Tunisienne, c’est qu’elle a pu
intégré d’une manière homogène les différents unités de l’élevage, de
conditionnement, de commercialisation, de contrôle qualité, de suivi
sanitaire etc. Ceci a contribué énormément à son succès et à assurer une
production de bonne qualité, mais, l’amélioration de la gestion de
production reste toujours le souci majeur de chaque pisciculteur.
L’oxygénation est l’un des paramètres qu’on cherche à contrôler, et à
rentabiliser son utilisation.
L’oxygénation de l’eau contribue à combler près de 80 % des besoins en
oxygène de la station. Autrement dit, l’oxygénation accroît la production
de la station piscicole ayant un débit d’eau déterminé, d’un facteur
pouvant atteindre 5, sans oxygénation. Le coût énergétique pour oxygéner
représente environ 20 % des frais totaux d’exploitation d’une station
piscicole approvisionnée en eau par pompage. Donc, l’oxygénation de
l’eau accroît significativement la productivité, ce qui justifie amplement les
frais additionnels d’exploitation occasionnés.
Les remarques qui ont été faites dans le rapport confirment les données
bibliographiques. D’autant plus que l’expérience qui a été faite sur le
principe de diffusion de l’oxygène dissout a permis de clarifier certaines
particularités reliées à l’importance du choix du type de matériel utilisé
pour satisfaire les besoins du cheptel à élever.
L’expérience a représenté aussi une bonne initiation professionnelle pour
la gestion de production aquacole, en intégrant toutes sortes de
composantes : techniques, économiques et technologiques.
34
top related