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Actes des Journées Actes des Journées A-SUDA-SUD
habitats habitats précairesprécaires vulnérabilités & politiques publiques vulnérabilités & politiques publiques
Autour de chercheurs et professionnels du
développement, seront mises en débat différentes
expériences et problématiques liées aux questions
de développement urbain et d’amélioration de développement urbain et d’amélioration de
l’habitatl’habitat. Plus largement, nous questionnerons
la pertinence et les perspectives qu’offrent les
approches comparatives Nord-Sud et Sud-Sudapproches comparatives Nord-Sud et Sud-Sud,
dans un contexte mondial où la précarité urbaine
devient majoritaire.
La journée se termine par la projection du film projection du film
« Villa el Salvador. Les bâtisseurs du désert »« Villa el Salvador. Les bâtisseurs du désert », du
réalisateur Jean-Michel Rodrigo.
Pour poursuivre le débat, une exposition collective exposition collective
« Villes et Quartiers de création populaire, Habitats « Villes et Quartiers de création populaire, Habitats
précaires »précaires » se tiendra à l’ENSAPLV au deuxième
semestre 2010.
L’organisation des journées A-SUD (Architecture et L’organisation des journées A-SUD (Architecture et
Situations Urbaines de Développement) bénéfi cie du Situations Urbaines de Développement) bénéfi cie du
soutien du Bureau de la Recherche Architecturale Urbaine soutien du Bureau de la Recherche Architecturale Urbaine
et Paysagère du Ministère de la Culture.et Paysagère du Ministère de la Culture.
Ces journées s’appuient sur une collaboration entre l’Ensa-Ces journées s’appuient sur une collaboration entre l’Ensa-
Paris La Villette, Centre SUD, et l’U.M.R. LAVUE (Laboratoire Paris La Villette, Centre SUD, et l’U.M.R. LAVUE (Laboratoire
Architecture Ville Urbanisme Environnement).Architecture Ville Urbanisme Environnement).
JOURNEE N°2JOURNEE N°2Le 23 Juin 2010
ARCHITECTURE ETARCHITECTURE ETSITUATIONS URBAINES DE DÉVELOPPEMENTSITUATIONS URBAINES DE DÉVELOPPEMENT
habitats précaireshabitats précaireshabitatshabitats précairesprécaires vulnérabilités & politiques publiquesvulnérabilités & politiques publiques
A-SUDA-SUD Architecture et Situations Architecture et Situations Urbaines de DéveloppementUrbaines de Développement
Pertinence et perspectives Pertinence et perspectives d’une approche comparative ? d’une approche comparative ?
A l’échelle mondiale, urbanisation accélérée et changements des périmètres institutionnels ont favorisé une reprise
et une diversifi cation des formes d’habitat précaire et de mal-logement. On prend comme point de départ le
constat fait par le dernier rapport de l’ONU : « Les habitants des bidonvilles constituent 78,2% de la population
urbaine des pays les moins développés et un tiers des citadins de la planète. (…) 85% des habitants des villes du
tiers-monde ne possèdent aucun titre de propriété légal ».
La médiatisation poussée du phénomène « taudis », bidonville ou slum, avec l’ouvrage récent de Mike Davis faisant
suite aux rapports de Un-habitat ou le récent forum urbain de Rio, doit amener à réinterroger les catégories
habituelles par lesquelles l’architecture et les sciences de l’urbain questionnent et analysent l’habitat précaire. La
génération d’architectes formés par John Turner n’a guère trouvé de disciples dans les années 1990 et 2000, et le
vocabulaire de l’intervention publique oscille entre régularisation, politique du bulldozer ou du déni, et le vocabulaire
de l’urgence et du jetable. La conception de solutions adaptées suppose tout au moins une évaluation en amont,
qui peut être déclinée en réinterrogeant les programmes classiques de restructuration urbaine et les programmes
d’intervention basés sur la résorption de l’habitat insalubre.
. Dans ce contexte, quels sont et peuvent être les apports des professionnels de la ville et de l’espace habité
: architectes, urbanistes ? Comment réfl échir à des formes alternatives d’habitat tenant compte de la diversité
des besoins, des modes de vie et des ressources existantes ? Comment intégrer la logique de la survie et de
l’immédiateté dans les projets ? Comment intégrer aux processus en place des innovations sur le montage, les
matériaux, les programmes ?
. Comment est utilisée la connaissance des formes d’habitat populaire non-aidées : auto-construction, occupations
temporaires, logements très sociaux, expériences de squats, logements locatifs privés, aides à l’autopromotion,
coopératives, détournement de bâtiments ? La production aidée de logement à destination des classes populaires
s’inspire-t-elle de ces initiatives « d’en bas » et, si oui, comment ?
. Dans les pays qui tentent de réduire la production de l’habitat sous-équipé et précaire (l’Inde, le Brésil, le Vénézuela,
le Maroc, ...), les montages d’opérations, les types de fi nancements mobilisés et même les formes de participation
engagées n’ont rien à envier à la démocratie participative à la française. Comment donc relire les expériences de
résorption de camps, de quartiers précaires, de zones d’insalubrité en France en fonction de ce capital d’expériences
au sud ?
In fi ne, alors que les politiques de lutte contre l’habitat précaire apparaissent souvent comme des impasses, on
s’interrogera sur les vertus du comparatisme pour dégager des enseignements relatifs tant aux succès et pistes
d’innovation qu’aux diffi cultés rencontrées. Le comparatisme est-il d’aucun secours pour comprendre des situations
contrastées et infl uer sur les politiques publiques ? Comment les gouvernements locaux, les coopérations
internationales, les mouvements sociaux s’emparent-ils des savoirs et quelles mutualisations se sont construites ces
dernières années pour forger de nouveaux cadres de pensée ou modes opératoires ? Quels sont les réseaux actifs
sur ces questions, comment sont-ils entendus ? Enfi n, cette journée interrogera la place respective des productions
d’étudiants, des initiatives habitantes et de l’expertise dans l’adoption de cadres institutionnels, de programmes ou
de projets mettant en œuvre le droit à la ville et la prévention des vulnérabilités dans le logement.
Agnès DebouletAgnès Deboulet (Ensa Paris La Villette)
PrésentationPrésentationAgnès Deboulet Agnès Deboulet (Ensa Paris La Villette) : Quand dire n’est pas faire : un demi-siècle de propositions sur l’habitat
précaire.
SEANCE 1SEANCE 1
Président de séance : Victor Brunfaut Victor Brunfaut (Ecole d’Architecture de la Cambre, Bruxelles)
Discutants : Luis LopezLuis Lopez (Ensa Paris La Villette), Agnès Deboulet Agnès Deboulet (Ensa Paris La Villette)
Pertinence et uPertinence et usage de la sage de la ccomparaison et du comparatisme (nord-omparaison et du comparatisme (nord-sud, sud-sud)sud, sud-sud)Jean-François TribillonJean-François Tribillon (Juriste, urbaniste, Act-consultants) : Proposition de quelques hypothèses de travail
pouvant servir en toutes circonstances (ou presque) dans le champ de l’habitat et de la ville, au Sud.
Diana MitlinDiana Mitlin (IEED, Londres) : Citizen-led upgrading: lessons from experience (south africa, india and slum
dwellers mouvements in perspective).
Question foncière, croyances dans la régularisation : un retour sur Question foncière, croyances dans la régularisation : un retour sur expériences expériences Véronique Dupont Véronique Dupont (Directrice de recherche IRD, U.M.R. Développement et Sociétés) : Politiques
d’éradication des slums à Delhi et Mumbai : démolition, relocalisation et réhabilitation.
Licia ValladaresLicia Valladares (Professeur de Sociologie, Université Lille I) : Les diff érents programmes de transformation
des favelas en quartiers. Quoi de neuf?
SEANCE 2SEANCE 2
Président de séance : Phillippe Revault Phillippe Revault (Architecte, Act-consultants, Ensa Paris La Villette) Discutants : Monique BertrandMonique Bertrand (Géographe-urbaniste, directrice de recherche IRD, UMR Développement et Sociétés), Virginie Rachmuhl Virginie Rachmuhl (Responsable de programmes de développement
urbain, GRET)
Le programme Villes sans Bidonvilles au MarocLe programme Villes sans Bidonvilles au MarocJulien Le TellierJulien Le Tellier (Géographe, chargé de mission, Plan Bleu, PNUE/PAM) : Stratégie de développement
humain, politiques du logement et instruments d’ingénierie sociale au Maroc.
Marta PappalardoMarta Pappalardo et Emmelyne PerotEmmelyne Perot, (Architectes, Ensa Paris La Villette), avec Jean-François Tribillon Jean-François Tribillon
(Juriste, urbaniste, Act-consultants) : L1intégration de l1habitat informel dans les politiques urbaines au
Maroc, l1exemple du SDAU d1Oujda.
La production d’habitat social comme alternativeLa production d’habitat social comme alternativeVirginie Rachmuhl Virginie Rachmuhl (Responsable de programmes de développement urbain, GRET), Christophe Hennart Christophe Hennart
(Responsable du pôle Accès aux services essentiels, GRET), Armelle Choplin Armelle Choplin (Maitre de conférences, Univ.
Marne la Vallée) : Agir par projet pour fabriquer la ville ? Retours sur l’expérience du programme Twize
en Mauritanie.
TABLE RONDE : Que peut l’architecture pour la ville précaire?TABLE RONDE : Que peut l’architecture pour la ville précaire?Victor Brunfaut Victor Brunfaut (Ecole d’Architecture de la Cambre, Bruxelles), Mina SaidiMina Saidi, (Institut Français de Recherche
en Iran), Marc Bourdier, Phillippe RevaultMarc Bourdier, Phillippe Revault, Merril SinéusMerril Sinéus, Varinia TaboadaVarinia Taboada (Ensa Paris La Villette).
Projection du fi lm de Jean-Michel Rodrigo : Projection du fi lm de Jean-Michel Rodrigo : « Villa el Salvador. Les bâtisseurs du désert », 2009.« Villa el Salvador. Les bâtisseurs du désert », 2009.En présence de Alexis SierraAlexis Sierra (Maitre de conférence en Géographie, U.M.R. Prodig, Univ. Cergy Pontoise)
habitahabitahabitatshabitats précairesprécaires vulnérabilités & politiques publiquesvulnérabilités & politiques publiques
A-SUDA-SUD Architecture et Situations Architecture et Situations Urbaines de DéveloppementUrbaines de Développement ats précairesats précairesPrésentationPrésentation
Quand dire n’est pas faire : un demi siècle de propositions sur l’habitat Quand dire n’est pas faire : un demi siècle de propositions sur l’habitat précaire précaire
Agnès Deboulet Agnès Deboulet (Ensa Paris La Villette)
Cette journée d’études a été mise en place dans le but de donner l’occasion aux chercheurs et professionnels de
l’architecture, de l’urbanisme et des sciences de l’urbain de réfl échir et d’échanger sur les pratiques professionnelles
dans les situations d’habitat précaire et sur les politiques publiques, qui accompagnent ces interventions.
Un premier constat centralpremier constat central est à l’origine de cette journée : l’extrême rapidité des transitions sociodémographiques
et urbaines dans les pays du Sud et la diversifi cation des formes d’habitats précaires. Ils constituent aujourd’hui
la majeure partie de l’habitat urbain, et se généralisent sur la plupart des continents. Le second constat est celui
d’une prise au sérieux de ces sujets par la communauté scientifi que comme par la société civile organisée et des
croisements de plus en plus fructueux entre ces deux pôles. Ainsi du forum urbain de Rio qui a réuni 13 000
personnes en 2010.
L’origine de cette réfl exion date de 40 ans, dans le Pérou des quartiers de squatters, autour de John Turner. Le
contexte a considérablement changé compte-tenu de l’ampleur de l’urbanisation précaire qui accompagne un
mouvement d’urbanisation généralisée. La signifi cation sociale de cet habitat, sa place et son rôle doivent être
réinterrogés au vu de leur massifi cation qui accompagne l’explosion urbaine sans précédent et la métropolisation.
Les quartiers d’habitat précaire ne sont plus aujourd’hui ces secteurs « marginaux », à l’écart de la ville mais de facto
partie prenante des transformations urbaines majeures, d’où la pression internationale sous forme d’injonctions à la
régularisation. Cependant on observe de grandes contradictions dans ces opérations entre des régularisations très
ciblées et des évictions dans les grandes métropoles internationales. En dépit des injonctions, rares sont les pays où
une plus grande sécurité foncière a pu être mise en place.
Le deuxième point central deuxième point central de cette journée concerne les alternatives à la ville précaire : comment sont pensées les
analyses, les innovations mises en places ? Que fait-on des connaissances infra légales ? Comment les remet-on
dans un contexte de savoir ?
L’objectif est de rentrer dans le détail des programmes pour réfl échir sur les possibilités du comparatisme, les manières
dont les locaux s’en emparent, et pour comprendre comment les programmes, montés par les mouvements sociaux
sont aujourd’hui repris et prolongés…Dans cette optique, comment donner à voir la diversité des réfl exions au Sud
et également au Nord ? La diffi culté réside dans l’hétérogénéité croissante des situations et des politiques. Quels
sont les moyens aujourd’hui pour inventer alors qu’il est diffi cile d’avoir une politique inclusive pour ces quartiers
qu’édiles et professionnels continuent souvent à ignorer, à mépriser, en dépit de leur centralité nouvelle. Quartiers «
aléatoires », anarchiques… Les mots sont porteurs d’une violence politique, importante dans la vision comparative.
Quels sont les moyens pour réfl échir et penser aux interventions urbaines en évitant le leurre de l’intervention par
« expériences » cumulées, le piège de la standardisation des procédures et des formes ? Cette journée suggère
précisément l’usage d’une méthode de montée en généralités et non de généralisation. Comparer, c’est également
prendre en compte les particularismes locaux, en dépit de statut foncier et de situations économiques à peu près
similaires.
On s’intéressera également à la façon dont la ville intègre ces programmes et à l’inverse la façon dont programmes
s’inscrivent dans une réalité urbaine et fabriquent des nouveaux territoires (S. Allou interview à Echogéo, 2010) : il
s’agit là de replacer l’accès aux équipements urbains, la densifi cation, la préservation des espaces agricoles dans un
ensemble de politiques urbaines, parfois faiblement coordonnées… Finalement, une question nous taraude : comment
passer du traitement singulier à la mise en place d’un programme plus généralisé sur la sécurité foncière ?
Enfi n, la pauvreté, thème transversal de cette journée, sera abordée avec le programme « Ville sans bidonville » au
Maroc. Nous allons essayer d’observer le renouvellement des pratiques, pour une population souvent stigmatisée et
peu légitimée en reprenant la préoccupation de F. Navez-Bouchanine : comment éviter qu’il y ait trop de perdants ?
Les organisateursorganisateurs de cette journée sont :
- Centre SudCentre Sud,, créé il y a 4 ans est un centre qui a pour vocation de mettre en synergie
chercheurs et professionnels et mettre à disposition de la matière à destination des
étudiants sur les questions de vulnérabilités
- Journée A SUDJournée A SUD, cadre dans lequel s’inscrit cette journée, est réalisée avec le soutien
du BRAUP du Ministère de la Culture
- L’Ecole d’Architecture de Paris La VilletteEcole d’Architecture de Paris La Villette, qui a une tradition dans
l’enseignement sur ces questions de développement et organise un grand
nombre de coopérations et workshops avec les pays du Sud
- L’Unité Mixte de Recherche LAVUEUnité Mixte de Recherche LAVUE
A-SUDA-SUD
habitahabitahabitatshabitats précairesprécaires vulnérabilités & politiques publiquesvulnérabilités & politiques publiques
A-SUDA-SUD Architecture et Situations Architecture et Situations Urbaines de DéveloppementUrbaines de Développement ats précairesats précairesSéance 1Séance 1
Pertinence et usage de la comparaison et du comparatisme (nord-sud, sud-sud)Pertinence et usage de la comparaison et du comparatisme (nord-sud, sud-sud)
Proposition de quelques hypothèses de travail pouvant servir en toutes Proposition de quelques hypothèses de travail pouvant servir en toutes circonstances (ou presque) dans le champ de l’habitat et de la ville, au Sud.circonstances (ou presque) dans le champ de l’habitat et de la ville, au Sud.
Jean-François TribillonJean-François Tribillon (Juriste, urbaniste, Act-consultants) :
Face au constat de répétition des commandes des maitres d’ouvrages, on a tous rêvé d’un système comparatif des
villes du Sud global, et d’une typologie des situations urbaines et des solutions mises en place. Le maître d’ouvrage
compte sur l’expérience acquise pour aller plus vite et moins cher. Le risque serait d’aller vers un « livre de recettes
» toutes prêtes qui priverait de réfl exion sur le fond et gommerait les spécifi cités de chaque cas. Ce qui semble plus
pertinent serait d’essayer de réunir les questions qui sont fondatrices d’une bonne analyse, et qui portent moins sur
le contenu que sur la qualité des interrogations.
La première diffi culté est que toute action urbaine a pour principal objectif de cacher la réalité sociale et urbaine.
Toutes les villes sont aujourd’hui en concurrence pour attirer des capitaux, donc l’urbanisme sert à rassurer les
potentiels investisseurs. Le bidonville est donc devenu un objet inadmissible en ville, à éradiquer, sans forcément
prendre en compte les raisons de sa formation. Pour le professionnel, il faut, au-delà de ce maquillage urbain, réussir
à comprendre le fonctionnement de la ville ; et faire comprendre au commanditaire que la démolition n’est pas une
politique de l’habitat suffi sante.
La seconde est celle de la légalité. Une minorité importante de la population n’a pas les moyens de construire sa
maison dans le système légal imposé. Elle s’eff orce de construire de manière « honorable », en singeant la ville
légale. Les autorités n’ont pas la capacité d’accepter le processus de production de cet habitat, qui ne remplit pas
tous les critères des règlements d’urbanisme, mais peuvent se retrouver obligées de l’accepter une fois réalisé.
Le troisième constat est celui du quartier populaire, non pas comme bidonville, mais comme extension de l’existant.
On assiste aujourd’hui à la montée d’une classe sociale, que les autorités présentent comme telle, car elle a accédé à
une échelle de revenus moyenne. Pour l’Etat, c’est la façon dont cette classe moyenne, accède à l’habitat qui en fait
la légitimité, même si leur « reste à vivre » est quasiment égal à zéro. Certaines familles refusent ce système pour
leur deuxième poste de budget : l’éducation, afi n de pallier au manque public. Il y a toutes les apparences d’une
classe moyenne naissante mais qui est victime de l’image qu’on lui prête et à qui on refuse les caractéristiques de
la classe moyenne européenne (engagement politique, associatif, etc.). Ce n’est pas une classe moyenne, c’est une
classe du milieu.
Aujourd’hui, il y a un rapprochement net et fertile entre chercheurs et professionnels, car les professionnels refusent
de se cantonner au niveau spatial et sont intéressés par la compréhension des phénomènes et conséquences
sociales.
Séance 1Séance 1Président de séance : Victor Brunfaut Victor Brunfaut (Ecole d’Architecture de la Cambre, Bruxelles)
Discutants : Luis LopezLuis Lopez (Ensa Paris La Villette), Agnès Deboulet Agnès Deboulet (Ensa Paris La Villette)
Pertinence et usage de la comparaison et du comparatisme Pertinence et usage de la comparaison et du comparatisme (nord-sud, sud-sud)(nord-sud, sud-sud)
Citizen-led upgrading: lessons from experience (south africa, india and slum Citizen-led upgrading: lessons from experience (south africa, india and slum dwellers mouvements in perspective)dwellers mouvements in perspective).
Diana MitlinDiana Mitlin (IEED, Londres) :
Cette étude porte sur des programmes d’actions d’amélioration citoyenne, celui de Durban en Afrique du Sud, et
un autre initié en Inde par un groupe de sans abri. Ces deux groupes, qui présentent un activisme social très intense,
ont mis en place un système de consommation collective par le biais d’une organisation informelle qui permet de
pallier aux défi ciences de l’état. Il ne sera fait état dans ce compte-rendu que du cas sud-africain.
Le contexte de Durban :Le contexte de Durban :
On y trouve deux mouvements sociaux importants : la FedUP et l’Abahlali baseMjondolo (AbM). Elles ont deux
approches très diff érentes : pour l’une la collaboration avec l’Etat et pour l’autre la confrontation afi n de permettre
l’accès au logement. Malgré un investissement de l’Etat de deux millions de dollars pour la création d’unités et
d’infrastructures, le retard en matière de stock de logements augmente car le logement informel est détruit lors
des programmes d’amélioration.
La coproduction concerne plusieurs secteurs : la planifi cation, le dessin, la construction, l’évaluation, la politique, et
l’amélioration de la consommation collective et des services. Mais les mouvements sociaux doivent faire face à cinq
échelons de pouvoirs : les conseils, les villes, les provinces, l’Etat et les bureaucrates. Ils doivent négocier avec les
politiques, tenir compte de lobbyings, faire face à des confl its politiques locaux. Se pose alors la question de leur
légitimité vis-à-vis du pouvoir et entre elles pour se positionner comme un interlocuteur crédible.
Le Global Shack dwellers movement, et les slums dwellers Le Global Shack dwellers movement, et les slums dwellers
movements movements :
L’expérience Indienne du SDI (slum dwellers international, http://
www.sdinet.org/) en matière d’amélioration des installations
informelles a débuté en 1998 avec un mouvement de sans abri,
organisés très localement, puis rejoint par un mouvement de
femmes (Sister Hood). Leur priorité est de répondre au besoin en
logement et d’obtenir une sécurité foncière en négociant avec la
municipalité. Ce mouvement regroupe environ 1 600 ménages
occupant une zone adjacente d’un quartier riche, ce qui provoque
des tentatives d’évictions malgré les promesses municipales. La
diffi culté pour ce mouvement est de dépasser le scepticisme des
participants, car beaucoup ont été trompés auparavant. Le vrai défi est de réussir à trouver des accords pour que
les personnes les plus aisées du groupe ne poussent pas à des investissements individuels ou trop cher pour les
personnes les plus pauvres.
Questions d’ouvertures :Questions d’ouvertures :
-Quelle est la forme du statut foncier ? Est-ce un développement du droit ? Sont-ils imposés ? A quel échelon
aborder les infrastructures ?
-Le succès du mouvement a attiré l’intérêt du gouvernement qui les subventionne. Quid de leur autonomie ?
-Beaucoup des besoins de base sont les mêmes partout, comment travailler avec un gouvernement ambivalent. Ici,
le gouvernement accepte que les habitants restent dans les habitations de fortune (shacks), ce qui est inenvisageable
dans les pays plus ambitieux d’Asie.
Comment rendre capable un leadership à la négociation ? Comment rendre compte des diff érents besoins d’un
quartier informel, dont l’imagerie reste associée à la pauvreté ?
Greenwell C, Windhoek, NamibiaGreenwell C, Windhoek, Namibia
habitahabitahabitatshabitats précairesprécaires vulnérabilités & politiques publiquesvulnérabilités & politiques publiques
A-SUDA-SUD Architecture et Situations Architecture et Situations Urbaines de DéveloppementUrbaines de Développement ats précairesats précairesSéance 1Séance 1
Question foncière, croyances dans la régularisation : un retour sur expériencesQuestion foncière, croyances dans la régularisation : un retour sur expériences
Discussion :Discussion :
a) Sur le constat de la nature répétitive voire standardisée des commandes, s’agit-il d’une constante ?
Pour J.-F. TribillonJ.-F. Tribillon, on retrouve ce phénomène dans toute l’Afrique de l’Ouest, ainsi que la formation de la
classe moyenne qui se fabrique son habitat avec les moyens qu’elle trouve à sa disposition. Pour l’une des
intervenantes, il y a une distinction à émettre entre certains quartiers où la politique de l’habitat a encore sa
place et d’autres complètements exclus. Il a également été fait remarquer qu’à travers les diff érents mots pour
parler de ces quartiers, c’est la population ou la légalité qui est en cause. Au Maroc, la question de la légalité
se pose, pour J.-F. TribillonJ.-F. Tribillon, comme un signe d’impuissance de l’Etat à produire la ville.
b) Pour D. MitlinD. Mitlin, le plus grand défi est de savoir comment travailler avec le formel et l’informel, la
distinction est très destructive. La diff érence de formalisation dans le travail par exemple, permet d’accéder
à un meilleur niveau de vie. Il y a une balance informel/formel. Ce qu’on voit, c’est que quand la solution
vient de l’extérieur, la communauté se sent exclue. La diffi culté est donc de trouver et de donner les moyens
à une communauté pour être suffi samment forte pour porter et proposer des solutions. V. BrunfautV. Brunfaut a
fait remarquer les spécifi cités culturelles de la culture anglo saxonne avec la participation et l’intervention
de groupes et réseaux présentée par D. MitlinD. Mitlin, qui est absente du contexte francophone par exemple au
Maroc. Il a été demandé si l’émergence de ces mouvements via les forums internationaux, etc…, peuvent
avoir une infl uence ailleurs en terme de délégation de pouvoir, comme en Namibie ; et si cette expérience
est envisageable ailleurs. Pour D. MitlinD. Mitlin, la contestation urbaine a des similarités, il y a d’autres groupes qui
intéressés pour répliquer cette méthodologie, pour partager, mais il y a une incompréhension entre les
groupes. La diffi culté est d’impliquer l’Etat pour accéder aux services de bases, et pour changer les lois. Les
problèmes résident dans les engagements et la négociation.
Question foncière, croyances dans la régularisation : un retour sur Question foncière, croyances dans la régularisation : un retour sur expériencesexpériences
Politiques d’éradication des slums à Delhi et Mumbai : démolition, relocalisation Politiques d’éradication des slums à Delhi et Mumbai : démolition, relocalisation et réhabilitation.et réhabilitation.
Véronique Dupont Véronique Dupont (Directrice de recherche IRD, U.M.R. Développement et Sociétés) :
En Inde, le terme slum recouvre deux types de défi nition et réalités : i) selon la loi d’urbanisme de 1956, les slums
sont des îlots d’immeubles impropres à l’habitation, des taudis ; ii) slums désignent aussi les groupements d’habitat
précaire, des bidonvilles, sur des terrains occupés illégalement (squatter settlements). Cette intervention est une étude
comparative des politiques d’éradication des squatter settlements à Delhi et à Mumbaï. Toutes deux métropoles en
voie de globalisation, Delhi est la capitale administrative de l’Inde,
tandis que Mumbaï est la capitale économique. L’importance de la
présence des quartiers de squatt dans ces deux villes s’explique par
quatre facteurs principaux: une très forte pression démographique
et foncière suite à la partition de l’Inde en 1947 et à l’affl ux de
réfugiés, l’accueil d’une immigration économique importante, les
défaillances des politiques publiques de planifi cation urbaine et de
logement, et l’ineffi cacité des politiques d’éradication des slums.
En 1998 la population des slums de Delhi était estimée à 3 millions,
soit 27% de la population, concentrée sur 5% de l’aire urbaine.
Pour la ville de Mumbaï, des estimations de 2001 donnaient une
population de 6.5 millions dans les slums, soit 54% de la population, regroupée sur 8% du territoire municipal. Ces
chiff res montrent l’extrême inégalité de l’accès au foncier dans ces villes. Le statut des terrains occupés varie : publics
à 52% à Mumbaï sur trois niveaux institutionnels diff érents ; et à Delhi, essentiellement publics dont 84% sur les
terrains de la Delhi Development Authority, ce qui résulte du monopole de cette administration sur les acquisitions
de terrain depuis le début des années 1960.
-Face à l’ampleur et à la persistance des slums, les pouvoirs publics ont mis en place quatre types d’interventions: i)
les démolitionsdémolitions avec ou sans compensation ; ii) l’amélioration des conditions de viel’amélioration des conditions de vie par la fourniture de services de
base ; iii) la réhabilitation in-situ la réhabilitation in-situ ; iv) la relocalisation la relocalisation avec ou sans relogement. Les principes communs des politiques
publiques vis-à-vis des slums dans les deux villes sont : l’éviction au nom de l’intérêt public ; le principe d’éligibilité
des familles aux programmes de relocalisation ou réhabilitation basé sur une date butoir d’installation dans le slum,
ce qui limite l’intérêt de ces programmes; des lotissements de relocalisation essentiellement en périphérie.
Sur les diff érences, on constate, sur une cinquantaine d’années, un impact relatif plus signifi catif de la politique
d’éradication des slums à Delhi. En outre, les programmes y sont plus restrictifs qu’à Mumbaï, sans relogement
ni régularisation du droit d’occupation dans les bidonvilles existants, et la participation fi nancière demandée aux
ménages éligibles est plus élevée.
Concernant les diff érentes coalitions d’acteurs, deux logiques s’aff rontent : administrative à Dehli avec un rôle
prédominant des institutions fédérales dans le développement urbain et une intervention particulièrement marquée
de la Cour Suprême de justice ; économique à Mumbaï, où la Banque Mondiale a exercé une infl uence notable, à
côté du rôle majeur du lobby fi nancier et immobilier et, depuis 1991, des partenariats privés-publics initiés par le
gouvernement.
Le Le slumslum de Dharavi à Mumbai de Dharavi à Mumbai
habitahabitahabitatshabitats précairesprécaires vulnérabilités & politiques publiquesvulnérabilités & politiques publiques
A-SUDA-SUD Architecture et Situations Architecture et Situations Urbaines de DéveloppementUrbaines de Développement ats précairesats précairesSéance 1Séance 1
Question foncière, croyances dans la régularisation : un retour sur expériencesQuestion foncière, croyances dans la régularisation : un retour sur expériences
Enfi n, si le judiciaire tendait à protéger des évictions jusque dans
les années 1990, on assiste ensuite à un durcissement progressif
des jugements : les populations des slums sont traitées comme
des coupables d’installations illégales, sans considération pour leur
condition et sans les reconnaître comme des victimes des échecs
des politiques publiques de logement. A Delhi en particulier, la
prédominance du judiciaire limite l’impact des ONG ; on trouve par
ailleurs, à l’origine de nombreuses démolitions, des associations de
résidents. En revanche, à Mumbaï, on note une organisation et une
mobilisation accrues des habitants des slums sous l’action d’ONG
et d’activistes, ainsi qu’une implication croissante des ONG dans
les projets de réhabilitation et de relogement.
Questions pour ouvrir le débatQuestions pour ouvrir le débat
- Les programmes de réhabilitation ou de relocalisation peuvent-ils pallier les défaillances cumulées des politiques
publiques de logement envers les groupes défavorisés ?
- Les changements politiques fréquents sont-ils un facteur du manque de cohérence des politiques vis-à-vis des
slums ?
- La participation du secteur privé et/ou des associations et ONG dans les programmes de relogement est-elle une
solution possible ou une voie ouverte aux dérives (corruption, confusion des rôles, non respect de l’environnement) ?
Les diff érents programmes de transformation des favelas en quartiers. Quoi de Les diff érents programmes de transformation des favelas en quartiers. Quoi de neuf ?neuf ?
Licia Valladares Licia Valladares (Professeur de Sociologie, Université Lille I) :
Le programme Favela Bairro est un programme phare de la municipalité de Rio de Janeiro. Il s’agit d’une expérience
de réhabilitation des quartiers pauvres. La plupart des favelas sont centenaires et réparties partout dans la ville :
il y en a plus de 2 000 dans la municipalité de Rio de Janeiro, avec de grandes diff érences entre les favelas très
consolidées et les invasions encore très précaires. Le problème de ségrégation y est très net, et les favelas stimulent
un grand débat public sur les questions du déplacement, du relogement ou du maintien sur place, en lien avec le
débat sur les violences urbaines (assimilées aux favelas).
Le programme, lancé il y a 15 ans avec le fi nancement de la Banque Inter Américaine, est conçu comme un
programme de réhabilitation sur place suite à l’échec du programme d’éradication. Le postulat, basé sur une vision
duale de la ville, est que l’accès aux services publics, l’aménagement urbain, et l’accès à la propriété, permettront aux
favelas de se transformer en Bairro. Le fi nancement par une banque internationale permet d’avoir une continuité dans
le temps, de suivre une politique internationale: intégrer l’habitat précaire dans la ville, avec l’idée que le logement
peut être un biais de développement. Ce programme, considéré comme Best Practice et attestant d’un changement
paradigmatique, a reçu plusieurs prix, et est très étudié et médiatisé. Ce n’est pourtant pas le premier qui vise la
réhabilitation sur place. Il y eut le programme d’urbanisation en 1968, d’électrifi cation en 1969, … Il n’est pas neuf et
obéit à une « recette » : la valorisation d’une image positive (des habitants, du quartier, …) également véhiculée par
les trafi quants et paradoxalement par les agences de tourisme. Cela profi te aux architectes car beaucoup d’études
ont été commanditées par la Banque Mondiale. Cependant ce programme pose plusieurs problèmes. L’inscription
au niveau local est remise en cause par le spoil system, qui implique le changement de tous les acteurs à chaque
nouvelle élection. Le second est celui de la participation restreinte des habitants, malgré la rémunération d’ONG. Il
La relocalisation d’un La relocalisation d’un slum slum au nord -est de Dehli, au nord -est de Dehli,
moins d’un an après l’opérationmoins d’un an après l’opération
y a peu de mouvements sociaux, de revendications, et les associations sont souvent contrôlées par les trafi quants.
On constate, de manière récurrente, une négociation entre les fonctionnaires de la ville de Rio et les trafi quants
des favelas. De plus, la qualité de ce qui a été produit a été sévèrement critiquée, la municipalité a déléguée des
compétences à des privés qui ont sous-traité pour économiser. Et seule une cinquantaine sur les 1 000 favelas de
Rio est concernée par le programme, ce qui implique une concurrence et une accentuation des inégalités entre
favelas. Enfi n, le programme a bousculé le marché foncier local, augmentant le coût de la vie dans les favelas, et
créant une gentrifi cation avec une revente aux couches « moyennes ».
Questions restantes :Questions restantes :
- Comment résoudre la question de la régulation foncière ? Il y a fi nalement peu d’interventions sur la question de
la propriété du sol.
- Que fait-on des « impresarios » des favelas qui construisent pour louer ?
- Pourquoi continue-t-on à considérer les favelas selon le registre de la communauté ? Dans le cadre du programme,
il est plus valorisant de mettre en avant de l’unité plutôt que d’admettre les diff érents et divergences d’intérêts. Les
intérêts soulevés dans le programme viennent des associations de résidents non représentatifs que l’on n’a pas
intérêt à délégitimer.
- Pourquoi l’oubli et la non prise en compte des expériences antérieures ? Les chercheurs vont-ils tomber dans le
même piège que les acteurs et représentants politiques ?
Discussion :Discussion :
Pour L. LopezL. Lopez, les deux dernières interventions sont un peu dans un jeu de miroirs dans le temps et les problèmes.
Elles ne sont pas comparables dans l’histoire, le point commun serait la densité, mais on voit que dans les slums en
Inde la population joue un rôle plus mineur dans la prise de décisions. Les favelas seront-ils l’avenir des slums ? Et
est-ce souhaitable ? Il y a un socle social existant même si il est relativisé par L. ValladaresL. Valladares. A. DebouletA. Deboulet signale que
ce sont tout de même les mouvements sociaux qui ont participé à la mise en place de programmes à Mumbaï,
mais V. Dupont V. Dupont pense qu’on peut aussi y voir un signe de désengagement de l’Etat.
Le point commun aux cas indien et brésilien se retrouve selon L. LopezL. Lopez dans l’intervention d’organismes internationaux
à l’échelle locale. En Inde, on constate l’importance des acteurs et contextes dans les modes d’interventions, avec un
mélange d’autoritarisme politique et économique.
Quelles sont les ressources des habitants pour participer et comment les mobilisent-ils ? Quel est le rôle de la
structure sociale dans la défi nition des politiques sociale mais aussi de la considération des slums comme des
nuisances urbaines ?
L’aspect paradoxal du programme du Brésil est que d’une certaine manière, c’est une réussite, en termes de nouvelles
logiques : gentrifi cation, impresarios … Les problèmes sont les eff ets pervers induits. Concernant la participation,
il n’y a pas de mouvements dans lesquels la mobilisation peut durer longtemps. Cette démobilisation peut être
considérée comme un facteur de réussite du programme, car il aurait pu provoquer plus de résistances.
Pour V. DupontV. Dupont, les habitants des bidonvilles sont victimes des préjugés à l’encontre des basses classes et castes, et
dans certains cas des Musulmans. Ces populations sont également perçues comme des immigrants, qui pourraient
repartir dans leurs lieux d’origine. On retrouve la problématique de l’émergence d’une classe moyenne qui revendique
sa place et son confort (et un certain modèle de ville) et va très loin dans la confrontation. Le rôle de la société civile
ne se fait pas toujours en soutien aux bidonvillois, notamment à Dehli.
habitahabitahabitatshabitats précairesprécaires vulnérabilités & politiques publiquesvulnérabilités & politiques publiques
A-SUDA-SUD Architecture et Situations Architecture et Situations Urbaines de DéveloppementUrbaines de Développement ats précairesats précairesSéance 2Séance 2
Le programme Villes sans Bidonvilles au MarocLe programme Villes sans Bidonvilles au Maroc
Séance 2Séance 2Président de séance : Philippe Revault Philippe Revault (Architecte, Act-consultants, Ensa Paris La Villette)(Architecte, Act-consultants, Ensa Paris La Villette)
Discutants : Monique Bertrand Monique Bertrand (Géographe-urbaniste, directrice de recherche IRD, (Géographe-urbaniste, directrice de recherche IRD,
UMR Développement et Sociétés), UMR Développement et Sociétés), Virginie Rachmuhl Virginie Rachmuhl (Responsable de programmes (Responsable de programmes
de développement urbain, GRET)de développement urbain, GRET)
Le programme Villes sans Bidonvilles au MarocLe programme Villes sans Bidonvilles au Maroc
Stratégie de développement humain, politiques du logement et instruments Stratégie de développement humain, politiques du logement et instruments d’ingénierie sociale au Marocd’ingénierie sociale au Maroc
Julien Le Tellier Julien Le Tellier (Géographe, chargé de mission, Plan Bleu, PNUE/PAM) :
Il y a, au Maroc, une dynamique de l’habitat spontané qui représentait 500 000 foyers comptabilisés en 2004. L’étude
porte sur l’INDH (Initiative Nationale pour le Développement Humain) et le programme Ville sans Bidonvilles, deux
programmes ambitieux lancés dans une logique de développement du pays. Ils apportent des résultats critiqués et
controversés car ils ont été peu évalués ; de plus, l’observation de terrain montre la réapparition de bidonvilles aux
confi ns des grandes agglomérations.
L’INDHL’INDH, lancé par le roi en 2005, fait appel aux acteurs publics, avec un rôle éminent des préfectures, ainsi qu’aux
acteurs privés et issus de la société civile, en s’appuyant sur une approche d’individualisme méthodologique où
l’individu « entrepreneur de lui-même » est accompagné afi n de devenir acteur de son développement, afi n de
prendre en charge sa pauvreté.
Les bidonvilles sont perçus comme une menace pour la cohésion sociale. La suprématie du pouvoir préfectoral
(gouverneurs et walis) provoque des tensions, malgré une évolution avec l’allocation de subventions au niveau local,
la création d’agence, de manuels de procédures, … Mais il y a encore peu de suivi et de capitalisation. De plus, l’INDH
est très mal articulé avec le programme Villes sans Bidonvilles.
Le programme Villes sans BidonvillesLe programme Villes sans Bidonvilles, réussite médiatique – en demi teinte – et fi nancière, a créé un eff et de levier
avec plusieurs partenaires du développement (PNUD, Banque mondiale, …) et a permis la création d’un observatoire
de l’habitat insalubre, même si il est encore peu suivi. Il a également ouvert la possibilité d’améliorer les opérations
de recasement, forme de compensation à l’expulsion.
Aujourd’hui, si les objectifs offi ciels du programme n’ont pas été atteints, plusieurs signes montrent les objectifs
non avoués du programme (récupérer des terrains de haute valeur foncière pour de nouveaux projets urbains,
avec des formes d’intimidation des bidonvillois par l’autorité) : la cession du foncier public des promoteurs en
surchauff e, cimentiers en tête, avec des architectes aux ordres, … ; le rôle des opérateurs délégataires des contrats
d’eau et d’électricité dans la restructuration des quartiers clandestins bâtis en dur (sans lien direct avec le VSB) ; et
l’expérimentation de nouveaux instruments et mécanismes fi nanciers censés susciter et favoriser l’accès au logement
des populations défavorisées. Dans les quartiers clandestins, le phénomène de négociation localiste marginalise les
populations habitantes, leur avenir dépendant d’arrangements locaux et des capacités de mobilisation locales. La
maîtrise d’ouvrage Al Omrane a délégué la maîtrise d’ouvrage sociale des opérations de résorption de l’habitat
insalubre à trois types d’intervenants : les acteurs publics, les O.N.G et les bureaux d’étude. Leurs missions sont
d’informer, d’organiser une concertation, d’assister les populations pour leur dossier de relogement, et d’eff ectuer
un accompagnement social post relogement. Dans la réalité, il s’agit surtout de faire accepter aux populations
de participer fi nancièrement au relogement. En amont des programmes, leur point de vue n’est pas intégré, et
en aval, l’accompagnement n’est pas réalisé. Il y a un réel décalage entre le discours social, et la pratique, soit un
accompagnement social minimaliste. De plus, les élus locaux, très sensibles aux déplacements de bassins électoraux,
se sentent écartés de la prise de décisions alors qu’ils auront à gérer les conséquences.
Au fi nal, Al Omrane a préféré se tourner vers des bureaux d’études plus rapides et moins chers, mais entrainant
également des dérives. On constate, aujourd’hui, de nombreux retards voire arrêts dans les travaux, des problèmes
d’apurement du foncier pour le recasement, et une réticence des habitants à être éloignés et à subir de nouvelles
charges liées à la construction et à l’accès à l’eau et à l’électricité. Ce programme marque souvent le passage pour
les habitants d’une économie de subsistance à une économie de consommation à laquelle ils ne peuvent pas faire
face. Enfi n, les ménages insolvables n’arrivent pas à payer leur contribution fi nancière pour accéder au relogement.
Pourtant, la collaboration entre opérateurs techniques et sociaux pourrait être un succès si les opérateurs sociaux
et les habitants étaient consultés en amont.
Aujourd’hui, quelle politique de la ville pour le Maroc ?Aujourd’hui, quelle politique de la ville pour le Maroc ?
Il y a un manque fl agrant de cohérence entre le programme Villes Sans Bidonvilles et l’INDH. La refondation de Villes
sans Bidonvilles devrait être basée sur un programme interministériel qui rassemblerait les diff érentes composantes
du développement urbain.
La politique de logement est centrale au Maroc, mais ne doit pas être exclusive. On reste aujourd’hui dans une
logique de projet au coup par coup : on construit mais on ne fait pas la ville. Il y a d’ailleurs très peu d’interventions
sur les autres composantes du développement.
L’intégration de l’habitat informel dans les politiques urbaines au Maroc, l’exemple L’intégration de l’habitat informel dans les politiques urbaines au Maroc, l’exemple du SDAU d’Oujda.du SDAU d’Oujda.
Marta PappalardoMarta Pappalardo et et Emmelyne PerotEmmelyne Perot, (Architectes, Ensa Paris La Villette), avec , (Architectes, Ensa Paris La Villette), avec Jean-Jean-
François TribillonFrançois Tribillon (Juriste, urbaniste, Act-consultants) : (Juriste, urbaniste, Act-consultants) :
Jean-François Tribillon Jean-François Tribillon
L’équipe composée de M. Pappalardo, E. Perot et moi-même a été consultée pour la réalisation du schéma
d’aménagement d’Oujda, ville frontalière avec l’Algérie. Toute la structure urbaine et économique de cette ville a été
bouleversée suite à la décision de 1994 de fermer cette frontière, avec un appauvrissement de la région. Cette chute
économique a été compensée par une émigration massive (20 à 25%) d’habitants
partis travailler à l’étranger. Ce mouvement a entrainé une internationalisation
de la ville. La ville n’a donc pas à faire à un défi de crise du logement, le centre
subit une grande vacance de logements, suite à la surabondance de production
par les promoteurs et à une majorité de propriétaires travaillant à l’étranger.
Mais environ 20% de la population, restée sur place, est très précaire. Ceux
qui ne trouvent pas de solutions dans les situations légales, viennent dans les
quartiers spontanés en périphérie et bloquent complètement le développement
de l’urbanisation. Quelle est la spécifi cité de ce marché du logement qui se
développe un peu partout et qui est occupé par des gens qui n’ont pas de
considération pour la légalité de leurs pratiques ?
Marta Pappalardo et Emmelyne PerotMarta Pappalardo et Emmelyne Perot
La position d’Oujda est aujourd’hui reconsidérée avec les grands projets
méditerranéens et le projet de réouverture des frontières. La ville souhaite une «
La production d’habitat social comme alternativeLa production d’habitat social comme alternative
Agir par projet pour fabriquer la ville ? Retours sur l’expérience du programme Agir par projet pour fabriquer la ville ? Retours sur l’expérience du programme Twize en Mauritanie.Twize en Mauritanie.
Virginie Rachmuhl Virginie Rachmuhl (Responsable de programmes de développement urbain, GRET), (Responsable de programmes de développement urbain, GRET),
Christophe Hennart Christophe Hennart (Responsable du pôle Accès aux services essentiels, GRET),(Responsable du pôle Accès aux services essentiels, GRET), Armelle Armelle
Choplin Choplin (Maitre de conférences, Univ. Marne la Vallée) : (Maitre de conférences, Univ. Marne la Vallée) :
Virginie Rachmuhl et Christophe Hennart Virginie Rachmuhl et Christophe Hennart
Twize est un programme mis en place par le GRET. La présentation
comportait trois parties : le contexte problématique de la ville, le
dispositif du projet, l’analyse sur la manière dont ce projet a participé ou
non à fabriquer la ville.
La présentation du contexte visait à donner quelques points de repère
sur les dynamiques de développement de la ville et des quartiers
précaires et à montrer en quoi le programme Twize s’est inscrit dans
les pratiques sociales de l’habiter. Nouakchott est une capitale de petite
taille d’un million d’habitants. Les quartiers précaires se sont formés
dans les années 70 principalement du fait des migrations en ville
de populations rurales chassées par la sècheresse. Dans les années 70 et 80 l’action de l’Etat vis-à-vis de ces quartiers
oscillait entre distribution de parcelles – dont la plupart étaient revendues – et opérations « coup de poing » d’éradication
des quartiers les plus précaires dénommés kebbés (dépotoir, déversoir en Hassanya). A partir des années 90 se sont
développées les gazras (qui signifi e usurpé, pris de force), quartiers d’occupation illégale mais qui combinent logements de
type baraques et habitat en dur. En 2008, ces quartiers représentaient entre un tiers et un quart de la population de la ville.
On trouvait également des quartiers lotis sous-équipés.
Le foncier représente un mode d’investissement et d’épargne en l’absence d’autres alternatives. On repère plusieurs types
de stratégies mises en place par les familles qui peuvent parfois se combiner ou varier dans le temps : logiques de survie,
patrimoniales, d’individualisation, de spéculation… La location est fréquente. Elle permet d’assurer un revenu régulier au
propriétaire bailleur et en général loge les plus pauvres, les derniers arrivés ou de jeunes ménages décohabitant.
Le programme Twize est parti d’un petit projet pilote mis en œuvre à partir de 1998 sous la tutelle du Commissariat aux
Droits de l’Homme, à la Lutte Contre la Pauvreté et à l’Insertion (CDHLCPI) agence de mission transversale dépendant du
Premier Ministre. Le programme visait à tester une approche urbaine intégrée en travaillant sur quatre entrées : l’accès à un
habitat peu cher et proche des pratiques existantes parmi les populations maures, l’accès au crédit habitat et économique,
la formation professionnelle et le développement communautaire. En 2002-2003, le programme Twize a été intégré au
Programme de Développement Urbain mis en œuvre par la Banque Mondiale dans les deux principales villes du pays,
Nouakchott et Nouadhibou, et a connu un important changement d’échelle. Clos en 2008, le programme aura duré 10
ans pour un budget total de 13 M d’euros. Il a constitué un volet d’une politique d’éradication des quartiers informels et
de « modernisation » des villes mauritaniennes. Il ciblait des primo-accédants propriétaires disposant d’un titre foncier,
habitant des quartiers lotis sous équipés.
Le montage fi nancier combinait une subvention à 60% de l’Etat (ce qui est très rare), 10% d’apport direct des habitants,
et 30% par un système de crédit solidaire engageant des groupes de 5 à 10 familles. Le crédit individuel a également été
expérimenté. Le programme visait à être effi cace tant en termes de rythme de construction (construction de 250-300
habitahabitahabitatshabitats précairesprécaires vulnérabilités & politiques publiquesvulnérabilités & politiques publiques
A-SUDA-SUD Architecture et Situations Architecture et Situations Urbaines de DéveloppementUrbaines de Développement ats précairesats précairesSéance 2Séance 2
La production d’habitat social comme alternativeLa production d’habitat social comme alternative
remise à niveau » pour être attractive. L’originalité réside dans le fait que l’on n’est pas en présence de bidonvilles au
sens classique. Il n’y a pas de distinction en terme architectural et urbain entre les quartiers réglementaires et non
réglementaires. Cette disctinction est d’ordre administratif.
Le désengagement de l’Etat et l’absence de pression foncière, expliquent la faible densité et l’étalement urbain de
ces quartiers, sans que cela n’implique de processus d’exclusion interne. Concernant le processus d’installation, les
arrivants suivent un circuit informel, débutant par une installation provisoire dans la médina, certainement le quartier
le plus insalubre d’Oujda. Ils se mettent rapidement en quête d’un logement à acheter, dans les lieux de rencontres
(souks, médinas,…) Ce système est aussi structuré que le formel avec des agents immobiliers, des écrivains publics,
des actes écrits, des prix du foncier…
La ville grossit avec un fonctionnement du quartier en micro villages autonomes. Un programme de politique
sociale a été mis en place, le long de grands axes structurant la ville, des plateformes et complexes socioculturel sont
été régulièrement implantés dans la ceinture.
Présentation de l’un des quartiers étudiés : Ennajd, Présentation de l’un des quartiers étudiés : Ennajd, le but était de voir le but était de voir
comment une politique pouvait avoir un impact important sur un quartier comment une politique pouvait avoir un impact important sur un quartier
non réglementaire. Al Omrane a fourni un plan type pour l’ensemble des non réglementaire. Al Omrane a fourni un plan type pour l’ensemble des
maisons et a construit, entre autres, un équipement socio-culturel, la « maisons et a construit, entre autres, un équipement socio-culturel, la «
plateforme ». Le bidonville de Sidi Yahya d’où venaient les habitants du plateforme ». Le bidonville de Sidi Yahya d’où venaient les habitants du
quartier Ennajd était construit en pierre mais a été détruit pour faire un quartier Ennajd était construit en pierre mais a été détruit pour faire un
projet touristique. Il y reste des habitants qui n’ont pas réussis à entrer dans projet touristique. Il y reste des habitants qui n’ont pas réussis à entrer dans
le processus de recasement : il faut payer la démolition de sa maison, réussir le processus de recasement : il faut payer la démolition de sa maison, réussir
à souscrire le crédit Fogarim. On obtient un droit d’occupation lorsque à souscrire le crédit Fogarim. On obtient un droit d’occupation lorsque
la première façade a été construite donc beaucoup ont juste construit la première façade a été construite donc beaucoup ont juste construit
cette première façade. L’arrêt des travaux n’est pas seulement fi nancier ; cette première façade. L’arrêt des travaux n’est pas seulement fi nancier ;
il correspond à une culture constructive évolutive au fur et à mesure des il correspond à une culture constructive évolutive au fur et à mesure des
besoins. En comparant, le plan type avec les maisons construites, on voit besoins. En comparant, le plan type avec les maisons construites, on voit
que le plan a toujours été modifi é, bien que cela puisse entraîner la démolition. Les modifi cations sont récurrentes que le plan a toujours été modifi é, bien que cela puisse entraîner la démolition. Les modifi cations sont récurrentes
et montrent les diff érences de préoccupations des habitants (usage, réception des espaces, perméabilités) avec ceux et montrent les diff érences de préoccupations des habitants (usage, réception des espaces, perméabilités) avec ceux
des aménageurs (hygiène).des aménageurs (hygiène).
Ces modifi cations ne sont pas seulement lié à des aspects fi nanciers mais surtout à une question de pratiques. Ces modifi cations ne sont pas seulement lié à des aspects fi nanciers mais surtout à une question de pratiques.
L’harmonisation des maisons souhaitée par les pouvoirs publics empiète sur les pratiques. Les plateformes posent L’harmonisation des maisons souhaitée par les pouvoirs publics empiète sur les pratiques. Les plateformes posent
également le problème de légitimité des associations présentes (qui ne doivent pas être politisées ou à vocation également le problème de légitimité des associations présentes (qui ne doivent pas être politisées ou à vocation
religieuse) et relèguent les associations d’habitants et les pratiques à l’informalité.religieuse) et relèguent les associations d’habitants et les pratiques à l’informalité.
La conclusion est qu’une volonté d’apporter des pistes de solutions implique d’essayer de rentrer plus dans les La conclusion est qu’une volonté d’apporter des pistes de solutions implique d’essayer de rentrer plus dans les
pratiques sur le territoire au lieu de délocaliser des plateformes et d’essayer de partir du bas pour élaborer des pratiques sur le territoire au lieu de délocaliser des plateformes et d’essayer de partir du bas pour élaborer des
solutions car les politiques actuelles ne sont pas adaptées.solutions car les politiques actuelles ne sont pas adaptées.
Discussion :Discussion :
Pour la ville frontalière côté algérien, E. PerotE. Perot et M. PappalardoM. Pappalardo parlent d’une grande perméabilité : migrations
journalières, échanges de matériaux, … Concernant l’internationalisation évoquée par J.-F. TribillonJ.-F. Tribillon, on constate
l’arrivée de grands projets, notamment sur la façade maritime. Ils sont associés à des fonds européens autant que
Emiratis et Proche-orientaux, avec un impact en termes de négation de cette ville. En eff et, ce sont des millions
investis sur du neuf au lieu de s’appuyer sur l’existant. J. le Tellier J. le Tellier cite l’exemple une opération de mise à niveau de 10
000 logements peints en gris sur un temps très court pour une visite du roi. Il ajoute qu’il a identifi é sur les étapes
de distribution des lots et les permis d’habiter, dans le programme Villes sans bidonville, une rigidifi cation des règles
et une augmentation des contraintes.
La Kebbé d’El Mina, La Kebbé d’El Mina, Photo Christian ViumPhoto Christian Vium
« modules1 »/mois dans la dernière période), de rapport qualité/
prix des produits logements proposés tout en sécurisant le circuit
fi nancier. En termes de résultats, le projet a permis de construire
5 800 modules (touchant entre 30 et 35 000 personnes) d’un
coût de 2 000 à 2 500 euros, qui se transforment progressivement
par la réappropriation des gens. L’ampleur du projet a permis le
développement de mécanismes et d’outils intéressants et innovants.
Armelle ChoplinArmelle Choplin a été mobilisée pour conduire une étude d’impact du
programme sur la ville. Elle a étudié les dynamiques de « durcifi cation
», la connexion des quartiers, l’inclusion des habitants dans la ville…
Le principal obstacle était l’absence de cartes et de données sur la
ville. L’idée est venue d’un programme expérimental : le survol de la
ville en cerf volant, pour prendre des vues aériennes. Cela a permis de voir les évolutions et transformations intérieures en
comparant avec des photos aériennes de 2000. Le constat est que les maisons ont évolué et que le programme a accéléré
la construction dans les quartiers. Le programme du GRET avait beaucoup été critiqué mais on s’aperçoit que la population
s’est approprié ce module, et quelques fois, on ne peut reconnaitre les maisons Twize des maisons construites par les
habitants sans appui du programme.
Un objectif du PDU et du programme était de limiter la spéculation foncière. L’hypothèse était qu’en aidant les habitants
à construire en dur, cela contribuerait à les fi xer sur leur parcelle. Sur ce plan, le programme a partiellement réussi. En
eff et, aujourd’hui, un module sur trois est loué alors que le programme s’adressait aux propriétaires. Cependant, on peut
considérer que cela a permis d’augmenter l’off re de logement bon marché en ville alors qu’il y a très peu d’off re privée et
une quasi inexistence d’off re publique. On a également reproché au GRET de n’être intervenu que sur le logement et non
sur l’accès aux services de base. On s’aperçoit que le programme a contribué à faire reconnaître la légitimité de ces quartiers.
Par exemple, dans un quartier qui était particulièrement enclavé et où résidaient des exclus des opérations de relogement
de la kebbé d’El Mina2 , la municipalité a fi ni par investir dans la construction d’une route. Concernant ceux qui s’auto
désignaient comme « les sans fi ches, sans photos » (car non ou mal recensés lors de l’opération de la kebbé d’El Mina), A.
Choplin, leur a demandé de faire des cartes mentales de leur situation par rapport à la ville, au début du programme, puis
à la fi n. On peut voir dans leurs dessins que leur représentation de l’accès à la ville s’est nettement améliorée.
Finalement, ce programme a également permis de combattre l’a priori de nomades vivant sous la tente et ne cherchant
pas à s’installer. Aujourd’hui, ces personnes se fi xent sur les parcelles et veulent laisser un bout de Twize à leurs enfants. De
plus, des mouvements sociaux commencent à se faire entendre après cette expérience du GRET, même si c’est encore
très léger.
1 Les propriétaires pouvaient choisir entre l’achat d’une pièce de 5x4 m – dimension usuelle en Mauritanie – ou la construction d’un couple
clôture + latrines. Ce sont ces deux produits logements qui s’intitulaient « modules ».2 Opération de restructuration et remembrement de la dernière grande kebbé de Nouakchott mise en œuvre dans le cadre du PDU entre
2000 et 2008.
Discussion :Discussion :
M. BertrandM. Bertrand relève le glissement du terme d’habitat populaire à celui d’habitat social, au Maroc et dans le programme
Twize, et pose la question de la pertinence de l’habitat social comme entrée et solution. Elle pose également la
question de la contextualisation de la ville par l’entrée Habitat, notamment avec l’aff aiblissement des budgets alloués
par la Banque Mondiale pour le logement en Afrique de l’Ouest. L’action sur le logement des pauvres peut être un
levier pour la réduction de la pauvreté, mais n’est-ce pas l’inverse ? Ou n’est-ce pas préférable ? Elle ajoute, de plus,
que si l’on réduit la question foncière à celle de la régularisation, on occulte la question de la redistribution du sol
entre élite et bailleurs.
Concernant le rôle de l’Etat dans le projet Twize, A. ChoplinA. Choplin a expliqué qu’il avait distribué les terrains, mais que la
pression de la Banque Mondiale a joué un grand rôle dans son implication. Pour V. RachmuhlV. Rachmuhl, cela fait partie des
limites du programme : il y a une lecture insuffi sante des logiques locales, notamment de la dimension politique. Il
n’y a pas eu de liens solides créés avec le Ministère de l’Habitat du fait de la tutelle du CDLCPI et des concurrences
ou des diff érences de vision qui existent au sein de l’administration publique. La question du foncier en Mauritanie
habitats précaires vulnérabilités & politiques publiques
A-SUDA-SUD Architecture et Situations Architecture et Situations Urbaines de DéveloppementUrbaines de Développement habitats précairestbitititbibbithaaaaaahhhhhhhhhh bitbihabhabhabithabithabithabitabababitabithabhabhabithabithabhabhhabiabit pp sseeaaccééssttaattttttttttttttsttttttttttttttttttttttttttttbbbbbbbbbbcbbbbpbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaatatsaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa rriirriiiiiiiiiiriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhabhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh aaaaaaaaaaaaaaaaaaa pbbbbbb eéppbbbbbbbbbbbccbbbbppbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb sseeaaccééssttaatttttttttttttttssttttssttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaatatstatsaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa rriirriiiiiiiiiirriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhhhhhhhhhhhbbhhhhhhhhhhhhhhabhabhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaatataaaaaaaaaaaa ppbbbbbbbbbbbccbbbbppbbbb eeéé Séance 2Séance 2
La production d’habitat social comme alternativeLa production d’habitat social comme alternative
« Quartier Twize », « Quartier Twize », Photo Chantal OvensPhoto Chantal Ovens
villes du monde. Il y a eu des fi lms et présentations. Trois mille hectares sont à urbaniser à Téhéran, ce genre d’expérience villes du monde. Il y a eu des fi lms et présentations. Trois mille hectares sont à urbaniser à Téhéran, ce genre d’expérience
participe à la formation des futurs professionnels car aujourd’hui il devient obligatoire que les bureaux d’études adoptent participe à la formation des futurs professionnels car aujourd’hui il devient obligatoire que les bureaux d’études adoptent
également une approche anthropologique.également une approche anthropologique.
Victor Brunfaut : Victor Brunfaut : Il s’occupe d’un département d’architecture, de développement, et de patrimoine, dans la tradition de B. Il s’occupe d’un département d’architecture, de développement, et de patrimoine, dans la tradition de B.
Huet. Ce département mélange des étudiants de troisième, quatrième et cinquième année. L’équipe d’enseignement est Huet. Ce département mélange des étudiants de troisième, quatrième et cinquième année. L’équipe d’enseignement est
composée de deux architectes et d’un anthropologue. La méthodologie utilisée est celle du projet comme instrument de composée de deux architectes et d’un anthropologue. La méthodologie utilisée est celle du projet comme instrument de
connaissance, pour apprendre à apprendre et à regarder les choses, et à voir le projet comme un contenu de développement. connaissance, pour apprendre à apprendre et à regarder les choses, et à voir le projet comme un contenu de développement.
Envisager le projet d’architecture comme un moment dans le processus de développement de la ville, qui permet de se Envisager le projet d’architecture comme un moment dans le processus de développement de la ville, qui permet de se
distancier par rapport a son environnement propre, les a amenés à considérer leur projet dans la réalité (qui est l’acteur, distancier par rapport a son environnement propre, les a amenés à considérer leur projet dans la réalité (qui est l’acteur,
quel processus, l’architecte dans le processus, …). Le travail sur la ville de Kenitra en parallèle avec un projet sur la Belgique quel processus, l’architecte dans le processus, …). Le travail sur la ville de Kenitra en parallèle avec un projet sur la Belgique
avait pour objectif de rendre proche l’étranger et rendre étranger le proche… La commande de la ville de Kenitra était de avait pour objectif de rendre proche l’étranger et rendre étranger le proche… La commande de la ville de Kenitra était de
réfl échir à la façon de mettre en oeuvre un cadre participatif pour leur projet de ville. On profi te du cadre pour faire travailler réfl échir à la façon de mettre en oeuvre un cadre participatif pour leur projet de ville. On profi te du cadre pour faire travailler
nos étudiants en dehors du cadre.nos étudiants en dehors du cadre.
Varinia Taboada : Varinia Taboada : La Paz et El Alto comptent un million d’habitants. El alto réuni tous les problèmes des villes latino-La Paz et El Alto comptent un million d’habitants. El alto réuni tous les problèmes des villes latino-
américaines. L’atelier dans le cadre du projet Villes d’Amériques Latines cherche à répondre à la fabrication d’un projet américaines. L’atelier dans le cadre du projet Villes d’Amériques Latines cherche à répondre à la fabrication d’un projet
dans un contexte de recherche identitaire et culturelle très forte. Comme travailler l’habitat dans ce cadre précis ? Les dans un contexte de recherche identitaire et culturelle très forte. Comme travailler l’habitat dans ce cadre précis ? Les
échelles traitées englobent le territoire, la ville, le quartier et l’habitat. Ils travaillent par une approche successive des échelles échelles traitées englobent le territoire, la ville, le quartier et l’habitat. Ils travaillent par une approche successive des échelles
du territoire et des cultures locales. El Alto, est une ville fragmentée, alors l’étudiant doit avoir des hypothèses et des du territoire et des cultures locales. El Alto, est une ville fragmentée, alors l’étudiant doit avoir des hypothèses et des
problématiques avant le départ. Le voyage consiste à renforcer des hypothèses, les vérifi er ou les rediriger. Au retour, il y problématiques avant le départ. Le voyage consiste à renforcer des hypothèses, les vérifi er ou les rediriger. Au retour, il y
a deux phases de projet un sur l’urbain et un sur l’habitat. La question sous jacente de ce travail est : « comment l’habitat a deux phases de projet un sur l’urbain et un sur l’habitat. La question sous jacente de ce travail est : « comment l’habitat
précaire peut-il être enrichi par les étudiants » ?précaire peut-il être enrichi par les étudiants » ?
Merril Sinéus :Merril Sinéus : Que peut faire l’architecte pour la ville précaire ? Cinq enseignants des écoles d’architecture, qui ont animé
des ateliers de projets, vont nous présenter un retour sur ces ateliers et analyser les interactions lors du travail de terrain de
ces étudiants.
Philippe Revault : Philippe Revault : Je vais présenter l’étude réalisée en coopération avec les écoles d’architecture de Sarajevo et de Beyrouth Je vais présenter l’étude réalisée en coopération avec les écoles d’architecture de Sarajevo et de Beyrouth
en me centrant sur le cas de la première. Sarajevo est une ville vallée, au développement urbain très marqué par quelques en me centrant sur le cas de la première. Sarajevo est une ville vallée, au développement urbain très marqué par quelques
périodes caractérisées. Elle a connu un urbanisme ottoman au 14ème siècle, qui a duré quatre siècles. Il a construit la ville périodes caractérisées. Elle a connu un urbanisme ottoman au 14ème siècle, qui a duré quatre siècles. Il a construit la ville
aussi bien sur les pans que sur la vallée elle même. Puis, sous l’empire austro hongrois, on retrouve la même connivence aussi bien sur les pans que sur la vallée elle même. Puis, sous l’empire austro hongrois, on retrouve la même connivence
entre pans et vallées. Par la suite, sous Tito (1940-980), un zonage créé sur une bande de 8 kilomètres à pour conséquence entre pans et vallées. Par la suite, sous Tito (1940-980), un zonage créé sur une bande de 8 kilomètres à pour conséquence
une rupture brutale entre l’urbanisme réfl échi légal de la vallée et l’urbanisme illégal qui se fait sur les pentes. Entre 1992 une rupture brutale entre l’urbanisme réfl échi légal de la vallée et l’urbanisme illégal qui se fait sur les pentes. Entre 1992
et 1995, il y a le confl it. Depuis 1995, l’urbanisme se fait dans une grande ignorance de ce qui se passe sur les pentes. Or, et 1995, il y a le confl it. Depuis 1995, l’urbanisme se fait dans une grande ignorance de ce qui se passe sur les pentes. Or,
avec le confl it, une part importante de la population chassée par le confl it s’est installée sur les pentes. Durant le workshop, avec le confl it, une part importante de la population chassée par le confl it s’est installée sur les pentes. Durant le workshop,
on a tenté d’introduire ce thème des pentes autoproduites, il y a eu un gros rejet de la part des deux écoles. Au bout d’un on a tenté d’introduire ce thème des pentes autoproduites, il y a eu un gros rejet de la part des deux écoles. Au bout d’un
an d’expérimentations menées par les étudiants, ce thème commence à être pris au sérieux et étudié.an d’expérimentations menées par les étudiants, ce thème commence à être pris au sérieux et étudié.
Marc Bourdier : Marc Bourdier : Le thème de présentation de la journée était « que peut l’architecte », alors que c’était « que peut Le thème de présentation de la journée était « que peut l’architecte », alors que c’était « que peut
l’architecture » ? Je participe à un échange annuel France - Amérique Latine, un programme de workshops intensifs. A l’architecture » ? Je participe à un échange annuel France - Amérique Latine, un programme de workshops intensifs. A
Caracas, nous avons été invités à travailler sur le thème de l’architecture et de l’urbanisme dans les quartiers auto produits Caracas, nous avons été invités à travailler sur le thème de l’architecture et de l’urbanisme dans les quartiers auto produits
de Caracas. Nous avons pris la décision que la ville informelle ne voulait rien dire. Sur place ce qui nous a frappé le plus, de Caracas. Nous avons pris la décision que la ville informelle ne voulait rien dire. Sur place ce qui nous a frappé le plus,
c’est la complexité et la diversité des situations rencontrées. Aussi, j’ai été étonné de l’introduction sur la tentative de c’est la complexité et la diversité des situations rencontrées. Aussi, j’ai été étonné de l’introduction sur la tentative de
comparatisme. Sur le terrain, il apparait diffi cile de faire des comparaisons de cette diversité : physique, sociale, … Le dernier comparatisme. Sur le terrain, il apparait diffi cile de faire des comparaisons de cette diversité : physique, sociale, … Le dernier
constat est : à quoi servons nous ? Au vu de la qualité de certaines choses bâties … etc. Durant ces cinq années d’échange, constat est : à quoi servons nous ? Au vu de la qualité de certaines choses bâties … etc. Durant ces cinq années d’échange,
la question des quartiers auto produits été présente. Elle a été mise au centre par les locaux ou non, dans ce cas, elle a été la question des quartiers auto produits été présente. Elle a été mise au centre par les locaux ou non, dans ce cas, elle a été
abordée par les étudiants contre la volonté des locaux et en emmenant les étudiants locaux sur ces sites. Aujourd’hui, les abordée par les étudiants contre la volonté des locaux et en emmenant les étudiants locaux sur ces sites. Aujourd’hui, les
universités de ces pays deviennent des lieux d’étude de ces questions. Nous avons joué notre rôle dans ces rencontres en universités de ces pays deviennent des lieux d’étude de ces questions. Nous avons joué notre rôle dans ces rencontres en
laissant des traces.laissant des traces.
Mina Saidi : Mina Saidi : A Téhéran, on a des expériences très positives avec des étudiants, dans le cadre d’une réfl exion sur le schéma A Téhéran, on a des expériences très positives avec des étudiants, dans le cadre d’une réfl exion sur le schéma
directeur, au sujet du parc de logement très dégradé mais avec un tissu social très vivant et très dynamique. Le constat de directeur, au sujet du parc de logement très dégradé mais avec un tissu social très vivant et très dynamique. Le constat de
chercheur était qu’il y avait très peu de connaissances sur les expériences dans d’autres pays. Nous avons fait la proposition chercheur était qu’il y avait très peu de connaissances sur les expériences dans d’autres pays. Nous avons fait la proposition
d’un travail commun entre : l’OUTI/IFRI, chargé de l’encadrement et la recherche; les écoles d’architecture et d’urbanisme d’un travail commun entre : l’OUTI/IFRI, chargé de l’encadrement et la recherche; les écoles d’architecture et d’urbanisme
; des étudiants en anthropologie et des stagiaires étrangers (notamment de la Villette), ce qui très important pour créer ; des étudiants en anthropologie et des stagiaires étrangers (notamment de la Villette), ce qui très important pour créer
des échanges de points de vue et de pratiques. Notre travail était de coordonner ce qui se passait entre bureaux d’études, des échanges de points de vue et de pratiques. Notre travail était de coordonner ce qui se passait entre bureaux d’études,
municipalité et habitants. Les bureaux d’études passaient par la municipalité pour obtenir les infos, les étudiants par les municipalité et habitants. Les bureaux d’études passaient par la municipalité pour obtenir les infos, les étudiants par les
habitants avec une méthode de recherche/action : étude sur le terrain, proposition de mises en oeuvre et en débat, habitants avec une méthode de recherche/action : étude sur le terrain, proposition de mises en oeuvre et en débat,
reformulation. Le but était aussi de faire travailler ensemble étudiants en architecture et en anthropologie, la diffi culté était reformulation. Le but était aussi de faire travailler ensemble étudiants en architecture et en anthropologie, la diffi culté était
qu’au fur et à mesure ils s’uniformisaient et perdaient leurs compétences de base. Ce programme a permis de devenir assez qu’au fur et à mesure ils s’uniformisaient et perdaient leurs compétences de base. Ce programme a permis de devenir assez
solide pour devenir un interlocuteur de la mairie. Les projets d’étudiants sont nés sur le terrain. Il y a eu une présentation solide pour devenir un interlocuteur de la mairie. Les projets d’étudiants sont nés sur le terrain. Il y a eu une présentation
du travail aux habitants. Suite à ces réunions entre la mairie et les étudiants, une habitude s’est crée afi n de développer le du travail aux habitants. Suite à ces réunions entre la mairie et les étudiants, une habitude s’est crée afi n de développer le
dialogue. L’aspect comparatif est également intéressant, on l’a fait entre plusieurs travaux sur Téhéran et aussi sur d’autres dialogue. L’aspect comparatif est également intéressant, on l’a fait entre plusieurs travaux sur Téhéran et aussi sur d’autres
habitahabitahabitatshabitats précairesprécaires vulnérabilités & politiques publiquesvulnérabilités & politiques publiques
A-SUDA-SUD Architecture et Situations Architecture et Situations Urbaines de DéveloppementUrbaines de Développement ats précairesats précairesTable Ronde Table Ronde
Que peut l’architecture pour la ville précaire?Que peut l’architecture pour la ville précaire?
Cette forme de production de l’urbain n’est pas unique à Lima, avec une population qui organise de nouveaux
quartiers et repousse sans cesse les limites de l’agglomération sur ce désert côtier. Villa el Salvador est une ville
dans la ville avec son propre centre et ses marges, notamment sur les dunes de sable, elle compte trois univer-
sités, une zone industrielle, une municipalité propre comme chaque district de Lima. Villa el Salvador fait partie
d’associations internationales de villes de banlieue du monde. Durant la période de 1970-80, on a eu un discours
très politisé qui est aujourd’hui fortement retombé, peut être parce que la passion des années 80 a été cassée par
la période de troubles liés au terrorisme…
Projection du fi lmProjection du fi lmEn présence d’En présence d’Alexis SierraAlexis Sierra (Maître de conférence en Géographie, U.M.R. Prodig. Univ. (Maître de conférence en Géographie, U.M.R. Prodig. Univ.
Cergy Pontoise)Cergy Pontoise)
«Villa el Salvador. Les bâtisseurs du désert» de J.-M. Rodrigo, 2009 «Villa el Salvador. Les bâtisseurs du désert» de J.-M. Rodrigo, 2009
Le colloque _ Comité d’organisation :Le colloque _ Comité d’organisation :
A. Deboulet, Ensa-Paris la villette, H. Béguin, Lab’urba, B. Deluc, Ensa-Paris la Villette, P. Garcia Sanchez, Université
de Nanterres, R. Hoddé, Ensa-Paris Malaquais, K. Mamou, Ensa-Paris la Villette, A. d’Orazio, Ensa Paris-la Villette
Réalisation des documents graphiques :Réalisation des documents graphiques :
Affi che : M. Sinéus, Ensa Paris la Villette
Cahier de Centre Sud : A. Landon, Ensa-Paris la Villette,
Table RondeTable RondeVictor BrunfautVictor Brunfaut (Ecole d’Architecture de la Cambre, Bruxelles), (Ecole d’Architecture de la Cambre, Bruxelles), Mina Saidi Mina Saidi (Institut (Institut
Français de Recherche en Iran), Français de Recherche en Iran), Marc Bourdier, Philippe Revault, Merril Sinéus, Varinia Marc Bourdier, Philippe Revault, Merril Sinéus, Varinia
Taboada Taboada (Ensa Paris La Villette).(Ensa Paris La Villette).
Que peut l’architecture pour la ville précaire ? Que peut l’architecture pour la ville précaire ?
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