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en partenariat avec le
Federal European Register of Osteopaths
PROMOTION 2019 Mémoire n°*
Présenté et soutenu publiquement à Paris le ??* septembre 2019
Par
Chloé TORCHEUX-FAVRE
pour l’obtention du Diplôme en Ostéopathie (D. O.)
Prurit chronique et ostéopathie : influence d’un traitement ostéopathique sur les principaux organes libérateurs d’histamine
Directeur de mémoire Prénom NOM (DO, Enseignant IDO) Co-directeur Dr. PAVLOVIC-GANASCIA MIRA, Dermatologue Président de Jury* Prénom NOM, titre éventuel Assesseurs* Prénom NOM, titre éventuel Prénom NOM, titre éventuel
en partenariat avec le
Federal European Register of Osteopaths
PROMOTION 2019 Mémoire n°*
présenté et soutenu publiquement à Paris le ??* septembre 2019
par Chloé TORCHEUX-FAVRE
pour l’obtention du
Diplôme en Ostéopathie (D. O.)
Prurit chronique et ostéopathie : impact d’un traitement ostéopathique
sur les principaux organes libérateurs d’histamine
Directeur de mémoire Prénom NOM, titre éventuel (DO, Enseignant IDO) Co-directeur Dr. PAVLOVIC-GANASCIA MIRA, dermatologue Président de Jury* Prénom NOM, titre éventuel Assesseurs* Prénom NOM, titre éventuel Prénom NOM, titre éventuel
Remerciements A ma dermatologue qui me suit depuis l’enfance Dr. PAVLOVIC-GANASCIA MIRA, et qui m’a été d’une aide précieuse lors de ma recherche, merci d’avoir pris du temps pour m’expliquer, me conseiller, m’orienter. A ma famille, en particulier mon frère souffrant de troubles dermatologiques qui m’a inspiré cette étude. Et enfin, à mes camarades de promotion et amies, Alixia DELAGNEAU, Noémie NADJAPOOMIRI, Victoria LE BORGNE, Carolyne DUPIN, Marie ETORI, Estelle TAILLANDIER, REINIEVILLE Clarisse, sans qui certains aspects de ce mémoire n’auraient jamais pu être abordés.
Sommaire Introduction ................................................................................................................. 7
1. Principales causes et étiologies du prurit : l’histamine .................... 10 1.1. Définition .......................................................................................................... 10 1.2. Bases physiologiques de la signalisation des démangeaisons dans le système nerveux : importance de l’histamine ......................................................................... 16
2. Anatomophysiologie générale des principaux émonctoires ............. 23 2.1. Fonctions dermatologiques et différents types de lésions : physiologie du principal émonctoire du corps ................................................................................... 23 2.2. Le foie, deuxième principal émonctoire du corps ........................................... 27
3. Matériel et méthode .............................................................................. 30 3.1. Objectif, cadre et durée de l’étude ................................................................... 30 3.2. Matériel et population choisie .......................................................................... 30 3.2. Méthode ............................................................................................................. 31
4. Analyses statistiques ............................................................................ 34 4.1. Caractéristiques de la population ..................................................................... 34 4.2. Etude sur le Dermatoly Life Quality Index ...................................................... 38 4.3. Etude sur la fréquence de démangeaison ......................................................... 39
5. Discussion ............................................................................................. 40 5.1. Discussion technique ......................................................................................... 40 5.2. Discussion ostéopathique ................................................................................. 41
Conclusion .................................................................................................. 42 Glossaire ..................................................................................................... 44 Annexes ...................................................................................................... 45 Bibliographie ............................................................................................. 52 Table des matières ..................................................................................... 54 Tables des illustrations ............................................................................. 56
« Le devoir du praticien n’est pas de guérir le malade mais d’ajuster une partie ou l’ensemble des systèmes afin que les fleuves de la vie puissent s’écouler et irriguer les
champs desséchés »
Andrew Taylor Still (Autobiographie p.184)
7
Introduction
Le prurit est un symptôme qui peut provoquer un inconfort significatif dans la vie
d’un patient. C’est une sensation cutanée, localisée ou généralisée conduisant au
grattage ; plus communément appelée démangeaison. Souvent mis de côté, c’est
pourtant le symptôme le plus fréquent des consultations dermatologiques. Il provoque
des démangeaisons qui peuvent engendrer une inflammation ainsi que des lésions
cutanées et de possibles infections secondaires de la peau.
Selon le Collège National des Enseignants de Dermatologie, il est définit comme
« une sensation qui provoque le besoin de se gratter ». Il concerne uniquement la peau
et certaines muqueuses ou semi muqueuses et peut être physiologique (prurit diffus sans
lésion cutané appelé aussi « prurit sine materia »). En revanche, il devient pathologique
lorsqu’il induit des lésions de grattage qui incitent à consulter. En effet, le prurit n’est
associé qu’à certaines pathologies dermatologiques, il sera donc utile de différencier les
lésions dermatologiques à l’origine du prurit, et les lésions secondaires (appelées lésions
de grattage) concernant les pathologies non dermatologiques prurigineuses.
Le service de dermatologie du CHRU de Brest a mené l’enquête courant 2015, et a
découvert que près d’un tiers des Français de tout âges et de sexes opposés avait eu des
démangeaisons au cours des sept derniers jours de cette étude, principalement au niveau
de la tête, du dos, des jambes, des bras, et pour plus de la moitié en fin de journée. Ce
nombre considérable témoigne de l’importance de ce signe dans la vie des patients.
On ne connaît pas exactement sa physiologie, mais on sait néanmoins qu’il peut
être déclenché par divers stimuli dont un léger toucher, des vibrations, des fibres de
laine ou encore par de multiples pathologies, qu’elles soient dermatologiques ou non.
Récemment, l’existence de neurones sensoriels périphériques spécifiques responsables
de la médiation de cette démangeaison a été démontré. On différencie ces neurones, et
ceux responsables du toucher léger ou de la douleur grâce à un récepteur spécifique.
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En revanche, ce qui est certains aujourd’hui, c’est que le prurit est provoqué par un
grand nombre de médiateurs chimiques et de mécanismes différents. Le médiateur le
plus significatif est l’histamine, molécule synthétisée et emmagasinée dans les
mastocytes de la peau (cellules faisant partie des globules blancs), ainsi que dans les
cellules entérochromaffines de l’estomac (qui libèrent de l’histamine lorsqu’elles sont
stimulées par la gastrine). Elle est connue généralement pour son rôle de médiation dans
la réponse allergique immédiate.
On connaît également diverses étiologies parmi lesquelles on peut citer : le prurit
dermatologique provoqué par des processus inflammatoires ou pathologiques (urticaire,
eczéma), le prurit systémique lié à des maladies des organes autre que la peau
(cholestase), le prurit neuropathique, lié à des troubles du système nerveux central ou
périphérique (sclérose en plaque), le prurit psychogène, lié à des pathologies
psychiatriques, ou encore le prurit médicamenteux lié à une réaction allergique ou à un
déclenchement direct de libération d’histamine (morphine le plus souvent).
Le prurit est donc un élément handicapant dans la vie quotidienne des patients,
pouvant la rendre infernale et ne bénéficie d’aucun traitement spécifique ni d’aucun
centre d’expert. Quand se gratter tourne à l’obsession, il faut trouver une solution et
lorsque la cause n’est pas explicite, il faut chercher à bloquer la voie nerveuse à
l’origine de ce phénomène (d’après le Dr. Laurent MISERY, chef du service de
dermatologie et de neuroscience ainsi que chercheur au CHRU de Brest).
C’est pourquoi, nous allons nous intéresser dans ce mémoire à ces différentes
étiologies et plus particulièrement à la libération et au catabolisme de l’histamine afin
de mettre en place des techniques ostéopathiques viscérales sur les émonctoires du
corps, ainsi que des techniques structurelles sur le rachis en lien avec les ganglions
thoraciques des dermatomes atteints afin de voir s’il est possible d’avoir un impact sur
la fréquence de grattage de ces patients et ainsi sur leur qualité de vie. Nous
chercherons à démontrer ce que l’ostéopathie peut apporter à la libération d’histamine.
Peut – elle réduire les démangeaisons ? Sera-t-il possible, à terme, de bannir les
antihistaminiques ainsi que les crèmes dermato corticoïdes ?
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Un émonctoire est définit comme une classe de fonctions anatomiques et de
dispositifs cliniques servant à l’élimination des déchets. En anatomie, cela désigne un
organe ou une partie d’organe qui permet à l’organisme d’éliminer ses déchets, ses
sécrétions surabondantes ou nuisibles. Parmi ces organes on cite en particulier le foie,
les intestins, la peau, les poumons, le pancréas et les reins. Nous verrons les relations
entre ces derniers et la libération d’histamine qui permettent une élimination des déchets
préférentiellement par le système tégumentaire.
Dans un premier temps, nous analyserons la physiologie et les différentes sortes de
prurit en se concentrant sur la transformation de l’histamine ; nous nous intéresserons
ensuite aux différentes caractéristiques du système tégumentaire et hépatique
(principaux émonctoires du corps par lesquels s’exprime le prurit), pour enfin détailler
notre protocole ostéopathique centré sur le test des organes responsables de libération
d’histamine, afin de déterminer si on peut améliorer la qualité de vie des patients
atteints de démangeaisons en travaillant sur ces structures. La globalité d’un traitement
ostéopathique est-elle suffisante à la prise en charge d’un prurit chronique ? Par quels
biais l’ostéopathe peut-il agir pour réduire voire abolir les démangeaisons ?
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1. Principales causes et étiologies du prurit : l’histamine
1.1. Définition
Le prurit est une sensation cutanée localisée ou généralisée qui provoque le
besoin impérieux de se gratter et comportant deux grandes étiologies : les pathologies
dermatologiques et les pathologies non dermatologiques prurigineuse (« Sémiologie
médicale », p.407). Chaque personne se gratte plusieurs fois par jour sans que cela
n’entraîne de problème majeur ; le prurit devient pathologique lorsqu’il induit des
lésions de grattage ou lorsqu’il gène le sommeil et la vie quotidienne.
C’est également le principal signe fonctionnel en dermatologie, mais il faut
savoir que de nombreuses maladies peuvent provoquer un prurit en l’absence de tout
problème et de toute lésion de peau. Il peut être associé à des lésions de la peau ou ne
s’accompagner d’aucun autre signe : prurit « sine materia ». La physiopathologie est
complexe. En effet, le prurit peut parfois venir d’une défaillance dans les voies de
transmission (système nerveux central ou système nerveux périphérique). De plus,
l’histamine est souvent impliquée mais pas systématiquement.
Le diagnostic est clinique et repose majoritairement sur l’interrogatoire. Il est
conforté par l’existence de lésions cutanées non spécifiques consécutives au grattage de
type : excoriations et stries linéaires, voire ulcération ; prurigo (papulo-vésicules
excoriées ou croûteuse, nodules) ; lichénification (peau épaissie, grisâtre, recouverte de
fines squames dessinant un quadrillage) ; surinfection (impétigo, pyodermite).
Les diagnostics différentiels font partis des autres sensations cutanées qu’il faut
différencier, à savoir :
- Les dysesthésies : sensations désagréables, non douloureuses
- Les paresthésies : sensations anormales, gênantes, mais non douloureuses à type
de fourmillement, picotement, engourdissement
- La douleur
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1.1.1. Prurit localisé
Elément majeur de nombreuses pathologies dermatologiques, le prurit localisé est
souvent le signe principal du début de l’évolution de ces maladies. Il peut être du :
- Aux piqûres d’insectes ou aux irritations de contact avec les végétaux : causes
fréquentes de prurit saisonnier
- Mycoses de la peau (candisoses, dermatophytoses) : généralement au niveau des
plis cutanés
- Pédiculoses, dermatose séborrhéique, psoriasis du cuir chevelu, état pelliculaire
simple : prurit du cuir chevelu
- Gale : prurit face antérieure du corps prédominant aux espaces entres les doigts
- Mycose vaginale
- Fistules et fissures anales, hémorroïdes
- Parasitoses tropicales
- Prurit psychogène : diagnostic d’élimination
1.1.2. Prurit diffus sans signe cutané
En dehors de la femme enceinte et du sujet âgé qui seront traités à part dans une
sous partie, ce type de prurit doit faire évoquer de nombreuses maladies que nous allons
présenter par ordre de fréquence :
- De nombreux médicaments : cause à rechercher en premier, les démangeaisons
sont provoquées via une cholestase hépatique par rétention de sels biliaires.
- L’insuffisance rénale chronique : particulièrement au cours de dialyse, le prurit
est ici d’origine plurifactorielle
- La rétention de sels biliaires (« cholestase ») constitue une des causes les plus
fréquentes de prurit généralisé avec les médicaments. Plusieurs problèmes
peuvent la provoquer : cirrhose biliaire primitive (cholestase intra-hépatique) ;
cancer des voies biliaires ou de la tête du pancréas (cholestase extra-hépatique) :
le prurit est souvent insomniant.
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- La maladie de Hodgkin : tout prurit nu et chronique chez un adulte jeune doit
faire évoquer et rechercher cette pathologie car le prurit y est fréquent et
parallèle à l’évolution.
- La polyglobulie de Vaquez : le prurit survient au contact de l’eau, surtout en cas
de bain chaud
- Les maladies de la thyroïde : cas particulier de l’hyperthyroïdie de Basedow,
dans l’hypothyroïdie le prurit est du à la sécheresse de la peau.
- Les parasitoses internes
- Une origine paranéoplasique
- Des facteurs environnementaux : agents végétaux, laine de verre, produits
antiseptiques, variations de températures ou d’humidité.
- Certaines maladies neurologiques dues à des lésions cérébrales ou médullaires
dans la sclérose en plaque ou dans le zona.
1.1.3. Prurit diffus avec signes cutanés
Le problème dans les lésions cutanées est l’analyse. En effet, l’analyse de la lésion
permet le diagnostic, il faut néanmoins trouver des lésions qui n’ont pas été modifiées
par le grattage, ce qui est généralement plus complexe.
- Les petites lésions pleines, en relief
- Les plaques ou nodules prurigineux
- Les papulo-vésicules
- Les vésicules disséminées
- Les vésicules plus localisées
- Les bulles
- Les mycosis fungoïdes
- Les dermatoses généralisées « érythémateuses » et « squameuses »
- Lésions multiples et polymorphes
Ces lésions seront détaillées dans la partie sur le système tégumentaire.
13
1.1.4. Prurits spécifiques : exemple de la femme enceinte et du sujet âgé
• Les démangeaisons au cours de la grossesse
Elles sont généralement dues à une rétention de bile à l’intérieur du foie
(cholestase intra hépatique, appelée cholestase gravidique) provoquant un prurit
généralisé sévère, surtout dans les paumes des mains et sous les voûtes plantaires. Très
grave pour la femme enceinte, il faut l’envoyer rapidement aux urgences.
• Les démangeaisons chez le sujet âgé
Ici le prurit a une origine multifactoriel, on le décrit comme « sénile » car il
associe souvent une sécheresse de la peau avec la prise de différents médicaments, ainsi
qu’à des altérations des terminaisons nerveuses ce que nous allons étudier
postérieurement dans ce mémoire. Ce prurit est particulièrement gênant pour l’état
psychiatrique du sujet car généralement il est insomniant et altère donc l’humeur du
patient.
Les risques du celui-ci sont principalement dus aux lésions de grattages. En
effet, de fortes démangeaisons risquent de provoquer des lésions pouvant ensuite se
surinfecter avec des bactéries présentes normalement à la surface de la peau
(streptocoques, staphylocoques) et provoquer des abcès ou un impétigo.
Attention, lorsque le diagnostic n’est pas mené à son terme, il est facile de passer
à côté de causes rares mais graves comme un lymphome ou une leucémie, il est donc
important de prendre très au sérieux certaines formes de prurit. Lorsque tous ces
diagnostiques sont éliminés, nous pouvons prétendre à un traitement ostéopathique. En
effet nous pouvons, en fonction de la vie du patient (antécédents médicaux,
chirurgicaux, traumatiques et familiaux et surtout signes fonctionnels) préparer un axe
de traitement à viser métabolique pour entrainer l’élimination de l’histamine.
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1.1.5. Traitements actuels proposés
Il faut autant que possible privilégier un traitement étiologique. Dans un premier
temps il s’agit de traiter la dermatose spécifique révélée par le prurit, puis de traiter la
cause interne.
La prise en charge actuelle est symptomatique avec un changement et/ou un
respect de certaines règles hygiéno-diététiques : hydratation de la peau, hygiène
quotidienne avec des bains de maximum dix minutes en évitant l’eau très chaude, éviter
les vêtements serrés et en tissu synthétique pour privilégier le coton, un régime
alimentaire équilibré en évitant certains aliments comme les arachides et certains fruits
secs ainsi que les aliments riches en histamine, éviter également les surfaces pouvant
accumuler poussière ou acariens, facteurs déclencheurs d’allergies. L’ostéopathe peut
également intervenir à ce niveau, en proposant d’éviter certains aliments allant stimuler
les organes responsables de la libération d’histamine par exemple.
Le traitement le plus connu consiste en l’application de crèmes dermato-
corticoïdes, utilisées en cas de lésion de grattage mais inutiles en cas de prurit isolé.
Elles permettent d’enrayer l’inflammation quand elle existe mais ne doivent être
utilisées que temporairement. Pour traiter la xérose cutanée, les émollients (exemple de
la Cold Cream, ils permettent de reconstituer la couche cornée superficielle de la peau)
et les savons sur-gras seront les plus efficaces. Les antihistaminiques quant à eux, sont
prescrits presque systématiquement pour effet placébo, mais restent souvent sans effet
en l’absence d’allergie. D’autres médicaments, qui agissent plus haut dans la
transmission du message nerveux sont parfois utilisés comme le Naltrexone®, un
traitement contre l’alcoolisme chronique, efficace dans les prurits hépatiques, ou
certains psychotropes neuroleptiques, antidépresseurs ou anxiolytiques, qui agissent
également sur la composante anxio-dépressive de la souffrance générée par un prurit
intense chronique. En agissant « plus haut », ces traitements se rapprochent de l’action
ostéopathique, de par la recherche de la cause, mais également de par la globalité.
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D’autres moyens seront discutés avec le spécialiste impliqué dans les cas
rebelles, comme par exemple la photothérapie (traitement par UV, effets
antiprurigineux par destruction des terminaisons libres nerveuses, mais transitoire), la
crénothérapie, les techniques de relaxation, mais également l’ostéopathie, qui arrive
encore aujourd’hui un peu tard dans l’axe de traitement des dermatologues. C’est
pourquoi nous allons démontrer dans ce mémoire qu’il peut être nécessaire d’accéder à
un traitement ostéopathique dès les premiers signes de démangeaisons afin d’éviter des
futures lésions de grattage, et surtout pour améliorer la qualité de vie du patient.
1.1.6. Vers l’ostéopathie
Nous avons vu que le prurit se produisait de manière assez globale dans notre corps,
via différents mécanismes et différents organes (de même que la libération d’histamine).
Cette manière va de pair avec l’ostéopathie qui constitue un traitement sur la globalité
du patient. C’est pourquoi cette approche pourrait constituer une solution à ce fléau. En
effet, en fonction des dysfonctions retrouvées chez nos patients, nous mettrons en place
un traitement adapté au fonctionnement de son corps en essayant d’agir sur un ou
plusieurs des mécanismes de libération de l’histamine.
Plusieurs études ont déjà été réalisées mais majoritairement sur une pathologie
spécifique (cf Maxime COPPOLANI, « Influence d’un traitement viscéral
ostéopathique sur la dermatite atopique », IDO 2017 ou encore Ingrid DEME,
« Eczéma et ostéopathie », IDO 2017) avec un axe de traitement bien définit (ici le
viscéral). Dans ce mémoire, nous voulons appliquer notre globalité ostéopathique à la
dermatologie grâce aux liens entre la structure et la fonction en corrigeant des
dysfonctions en liens avec la physiologie du prurit.
16
1.2. Bases physiologiques de la signalisation des démangeaisons dans le système
nerveux : importance de l’histamine
1.2.1. Définition et décarboxylation
L’histamine est une amine naturelle et une cytokine, essentiellement connue
pour son rôle important dans l’hypersensibilité immédiate et la réaction inflammatoire.
Elle est produite dans l’organisme par décarboxylation de l’histidine (par l’histidine
carboxylase) puis stockée dans les granules métachromatiques en concentration deux à
dix fois plus élevée dans le mastocyte que dans le basophile. La fraction circulante est
rapidement métabolisée par le foie, filtrée par le rein et retrouvée dans les urines avec
ses métabolites. Cette voie est prédominante chez le sujet sain et remplacée par la voie
de la diamine oxydase (DAO) quand celle-ci est présente au niveau placentaire,
intestinal et rénal. Il en existe aujourd’hui deux types : l’histamine cellulaire et
l’histamine alimentaire.
Image 1 - Décarboxylation de l'histidine pour donner l'histamine
(Source : www.frontiersin.org)
17
1.2.2. Rôle de l’histamine
Elle correspond à un médiateur chimique présent dans toutes les cellules de
l’organisme et en plus grande partie dans les poumons, le foie et la peau, principaux
émonctoires du corps sur lesquels nous tenteront d’agir lors de cette étude. On en
retrouve également dans les reins, l’hypothalamus et l’estomac. Elle intervient donc
dans la sécrétion gastrique, dans la régulation de la vigilance et dans certaines
manifestations allergiques.
Lorsqu’elle est libérée, elle se lie à des récepteurs nerveux de la peau provoquant
la sensation de démangeaison. La sensation est ensuite transmise par des fibres
nerveuses différentes de celles qui conduisent les sensations douloureuses au cerveau,
appelées fibres de type C. Ces fibres conduisent au faisceau spino-thalamique,
permettant une activation au niveau du cortex préfrontal et le gyrus cingulaire.
Il a également été montré par des chercheurs de Saint Louis, que le grattage provoque
une douleur qui stimule la production de sérotonine censée contrôler la douleur.
Image 2 - Schéma des voies du prurit depuis les « prurirecepteurs » cutanés jusqu'au cerveau
(Source https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2014/12/medsci20143012p1123/medsci20143012p1123.html)
18
Dans la cellule gastrique et le système nerveux principalement, le
renouvellement de l’histamine est rapide car elle est libérée continuellement. On aura
donc une action différente en fonction de sa libération (« Pharmacorama »):
- A la périphérie : des cellules basophiles et les mastocytes peuvent libérer
beaucoup d’histamine lors des réactions antigène-anticorps et sous l’influence de
médicaments ou de produits toxiques. Les cellules de type entéro-chromaffine
de l’estomac libèrent de l’histamine lorsqu’elles sont stimulées par la gastrine.
- Au niveau du système nerveux central : la régulation de la libération d’histamine
au niveau des synapses du système nerveux central est mal connue, mais on sait
que l’activation des récepteurs H1 pré-synaptiques l’inhibe.
Image 3 - Synapse histaminergique
(Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histamine)
19
1.2.3. Effets et récepteurs histaminergiques
Une fois l’histamine libérée, elle agit sur différents systèmes en se fixant sur des
cellules spécifiques. Il existe au moins deux types de récepteurs histaminiques post-
synaptiques appelés H1 et H2, des récepteurs H3 surtout pré-synaptiques, présents
notamment dans le cerveau et des récepteurs H4 décrit plus récemment. (Le rôle des H1
et H2 sont aujourd’hui les mieux connus). Ces quatre types de récepteurs comportent
tous sept hélices transmembranaires et sont couplés aux protéines G.
Effets de l’histamine
Type de récepteurs Localisations Fonctions
H1
Muscles lisses - Inotrope positif
- Chronotrope positif
(effet sinusal)
Endothélium - Dilatation (retardée
et durable)
- Dilatation aux
niveaux coronaires
Système Nerveux Central Relâchement
H2
Paroi de l’estomac Régulation de la sécrétion
de HCL-
H3
Autorécepteurs pré-
synaptiques des neurones
centraux
Inhibe la libération
d’histamine, acétylcholine,
noradrénaline,
sérotonine…
H4
Cellules
hématopoïétiques
périphériques et de
la moelle osseuse
- Chimiotaxie des
éosinophiles et
mastocytes à
l’histamine
- Libération des
lymphocytes T Tableau 1 - Les quatre types de récepteurs histaminergiques (source : Wikipédia – Histamine)
20
Le principal responsable du prurit est la libération d’histamine au niveau de la
peau à partir d’un certain nombre de cellules circulantes dans le sang (mastocytes,
neutrophiles, polynucléaires). Une fois libérée, l’histamine se lie aux récepteurs nerveux
de la peau, constituant la frontière extrême du système nerveux, et provoque ainsi le
prurit. Après avoir pris connaissance des multiples trajets et fonctions de l’histamine, le
but de notre traitement ostéopathique, sera d’essayer de la bloquer avant qu’elle ne
parvienne aux récepteurs tégumentaires.
1.2.4. Histaminomimétiques
Dans ce mémoire, nous cherchons à limiter l’action de l’histamine en travaillant
sur les émonctoires du corps. Nous allons ici lister les substances capables de mimer
cette action afin de les placer dans les critères d’exclusion de notre protocole.
Le seul agoniste « histaminergique » commercialisé aujourd’hui est la
Bétahistine (SERC® Cp 8 mg, BETASERC® Cp 24 mg, Bétahistines génériques) qui est
un faible agoniste H1 utilisé pour ses propriétés vasodilatatrices dans le traitement des
syndromes de Ménière (vertiges, acouphènes, surdité). La bétahistine est aussi un
agoniste H3 qui pourrait diminuer la libération d’histamine au niveau des synapses
histaminergiques du système nerveux central. Un autre médicament utilisé dans le
traitement des vertiges est l’acétyl-leucine (TANGANIL® Cp In); son efficacité semble
modeste et son mécanisme d’action inconnu.
Un certain nombre de substances, y compris de médicaments, (voir Activateurs
de la libération) peuvent provoquer une libération d’histamine endogène pouvant être à
l’origine de manifestations pathologiques : sensation de chaleur, céphalée, tachycardie,
hypotension artérielle. Ces substances sont appelées « histamino-libératrices ».
21
1.2.5. Influence des organes émonctoires sur la libération d’histamine
L’histamine est une molécule présente dans de nombreuses cellules de
l’organisme, d’où la difficulté de trouver le point de départ de sa libération afin de
l’empêcher d’être activée et d’éviter ses effets désagréables tel que le prurit.
Dans la majorité des cas, ce sont les globules blancs qui la contiennent lorsque
l’organisme est en contact avec une substance envers laquelle il est hypersensible,
présent en grande quantité dans l’intestin grêle, ayant un rôle majeur dans l’immunité
mais également dans le foie. L’histamine a également une action digestive en stimulant
la sécrétion de suc gastrique, ce qui implique donc l’estomac dans notre protocole de
test malgré qu’il ne soit pas considéré comme un émonctoire. Nous notons ici
l’importance de l’étage sus-mésocolique dans la libération d’histamine, qui nous
amènera à tester ces organes en particulier dans notre protocole.
Elle se trouve aussi dans les cellules hématopoïétiques périphériques de la
moelle osseuse qui nous induira vers un test ostéopathique du foie de par sa fonction de
réservoir sanguin. Ensuite, nous nous orienterons vers un testing des reins de par sa
corrélation avec les prostaglandines et les réactions inflammatoires qui se traduisent par
les lésions dermatologiques, mais également par la filtration du rein de la portion
circulante de l’histamine lors de sa décarboxylation. De plus, elle est stockée dans tous
les émonctoires, il peut ainsi sembler judicieux de s’intéresser aux poumons, qui en
contiennent également.
Pour finir, elle joue un rôle primordial dans les fonctions d’éveil et de sommeil
au niveau neurologique, mais également dans l’attention et la vigilance ainsi que dans la
prise alimentaire et/ou la prise de poids, sous le contrôle de l’hormone mélatonine. De
part cette action neurologique et via l’hypothalamus il serait intéressant d’élucider les
mécanismes du système nerveux central passant par ces organes, et responsable de la
démangeaison, ce qui n’est pas l’objet de ce mémoire.
22
1.2.6. Aliments riches en histamine
Nous avons vu précédemment que l’histamine était impliquée dans la prise de poids
et/ou dans la prise alimentaire. Nous avons cherché les aliments riches de cette dernière.
En effet, elle est d’une part produite par l’organisme et d’autre part fournie par
l’alimentation. Certains aliments sont très concentrés en histamine, et d’autres
augmentent sa libération par l’organisme. Par conséquent, il faudrait donc les éviter
pour réduire la fréquence de grattage. Nous en avons listé quelques-uns ci-dessous :
- Le chocolat
- Les fromages fermentés (gruyère, brie, roquefort)
- Le blanc d’œuf
- La charcuterie
- Certains poissons (harengs marinés, conserve de poisson, poissons fumés)
- Le gibier faisandé
- La levure de bière et d’autres aliments fermentés (vin, bière, liqueur)
- Certains légumes : avocats, choux (choucroute ++), épinards, lentilles, haricots,
petits poids
- Certains fruits : figue, raisin, tomates
- Les noix
- La farine de blé
Cette liste n’est pas exhaustive, seuls les principaux allergènes y sont listés. On note
également que les aliments dont la nature ou le processus de préparation et la
fermentation ne sont pas recommandés pour les personnes souffrantes de prurit, car les
aliments fermentés augmentant la libération d’histamine. Il faut donc privilégié les
aliments pauvres en histamine (cf Annexe 6). L’augmentation rapide du taux
d’histamine peut aussi être occasionnée par un effort physique, un stress émotionnel
soudain, des fluctuations hormonales (les femmes développent souvent des allergies
avant le début de leurs règles). Il faudrait ainsi prendre en compte tous ces facteurs.
Informations recrutées d’après la communauté d’intérêts suisse de l’intolérance à
l’histamine (https://www.histaminintoleranz.ch/fr/therapie.html) et sur Wikipédia.
23
2. Anatomophysiologie générale des principaux émonctoires
Comme nous avons déjà vu, un émonctoire est une classe de fonctions anatomiques
servant à l’élimination des déchets, et à l’évacuation des sécrétions de l’organisme
(d’après le centre national de ressources textuelles et lexicales). En anatomie, cela
désigne un organe ou une partie d’organe qui permet à l’organisme d’éliminer ses
déchets, ses sécrétions surabondantes ou nuisibles. Parmi les émonctoires, figurent le
foie, les intestins, les poumons, le pancréas et les reins. On considère aussi les divers
canaux qui servent également à cette élimination (anus, narines, urètre). Nous verrons
en détails les deux principaux à savoir la peau et le foie.
2.1. Fonctions dermatologiques et différents types de lésions : physiologie
du principal émonctoire du corps
2.1.1. Définitions et différentes couches de la peau
La peau est l’émonctoire le plus vaste, avec deux mètres carrés en moyenne de
surface et 4,5 à 5 kg de masse (Tortora, p.133). Elle constitue plus qu’un simple
revêtement car elle effectue plusieurs tâches indispensables à la survie comme le
maintien de la température corporelle, la protection, la perception, l’excrétion, et
l’immunité ; c’est également un réservoir sanguin important grâce au derme et à ses
nombreux vaisseaux. Elle permet également la synthèse de la vitamine D, et est
essentielle pour éliminer les déchets (cellules mortes, bactéries, etc) via la transpiration
et la sécrétion de sébum. On peut donc la considérer comme un organe à part entière
puisqu’elle est composée de tissus réunis pour faire fonctionner un système : le système
tégumentaire.
Elle est constituée de plusieurs parties, de la plus superficielle à la plus profonde
on retrouve : l’épiderme, le derme et l’hypoderme. Associés à ces couches se trouvent
les dérivés épidermiques composés des poils, des glandes et des ongles, ayant une
importante fonction de protection.
24
L’épiderme a pour rôle essentiel la protection de la peau grâce aux
kératinocytes, sa coloration grâce aux mélanocytes, ainsi que l’immunité par les cellules
de Langerhans (cellules responsable de l’activation de notre système immunitaire). Il est
lui-même divisé en quatre ou cinq couches en fonction des régions du corps. Le derme,
contient énormément de vaisseaux sanguins et prend la fonction de réservoir de sang. Il
est également composé de fibres collagènes et élastiques, de fibroblastes, de
macrophages et d’adipocytes s’organisant pour donner une consistance à notre peau :
dure, mole, souple etc… L’hypoderme, ou tissus sous-cutané constitués de tissus
conjonctifs aréolaire et principalement adipeux.
Image 4 - Les différentes couches de la peau
(Source : Tortora p. 134)
Lorsqu’il existe une altération de la barrière épidermique, la peau ne joue pas
son rôle de protection, et laisse s’évaporer l’eau. Elle est donc sèche : elle laisse entrer
plus facilement les allergènes qui peuvent déclencher une réaction inflammatoire.
25
A la une de sa position dans le corps humain, la peau est clairement l’organe le
plus vulnérable face aux infections, aux maladies, aux blessures, aux microbes, et à tous
types de lésions possibles. Elle est également la partie la plus visible, et par conséquent
le reflet indéniable de nos émotions, et de toutes leurs manifestations physiologiques
constituant toutes les affections dermatologiques, qu’elles soient pathologiques ou non
(rougeurs, transpiration excessive, ou mimiques par exemples). La peau est donc un
organe tenant une place très importante chez l’Homme, qui en prendra soin pour en
ressortir son meilleur aspect, cette dernière étant à son image.
2.1.2. Lésions en fonctions des couches
Nous avons vu précédemment qu’une des principales fonctions de cet organe est
l’élimination des déchets par la transpiration et la sécrétion de sébum. Ces éliminations
peuvent provoquer certaines lésions dermatologiques de plusieurs types telles que les
macules, les papules, les plaques, les nodules, les vésicules, les bulles, les pustules, les
squames, les croûtes, les érosions, les ulcères, les pétéchies, le purpura, l’atrophie, les
cicatrices, et, les télangiectasies (https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-
dermatologiques/prise-en-charge-du-patient-atteint-de-troubles-
dermatologiques/description-des-lésions-cutanées-élémentaires).
Ces lésions sont également déterminées en fonction de leur configuration (linéaire,
annulaire, nummulaire, en cocarde, serpigineuse, réticulée, herpétiforme, zostériforme),
leur consistance (verruqueuse, lichénification, induration, ombiliquée, xanthomes), leur
topographie et leur distribution (isolée ou multiple, aléatoire ou structurée, symétrique
ou asymétrique) ainsi que leur couleur (peau rouge, orange, jaune, violette, ongles verts,
reflets bleus argentés et gris, lésions cutanées noires). Selon le Collège National des
Enseignants de Dermatologie, on classe ces lésions en deux catégories :
26
• Les lésions élémentaires primitives
- Lésions visibles : macules ou tâches qui peuvent être rouges (érythémateuses),
brunes (pigmentaires) ou achromiques (dépigmentées)
- Lésions palpables et visibles (surélevées par rapport à la peau saine voisine,
contenu liquide ou solide) : liquide (vésicule, bulle et pustule) et solide (papules,
nodules, végétations)
• Les lésions élémentaires secondaires
- Les lésions visibles : squameuses (pellicules cornées se détachant facilement qui
se situent généralement sur une peau rouge), les croûtes (coagulation d’un
exsudat à la surface de la peau)
- Les lésions palpables et visibles : cicatrices (surélevées par rapport à la peau
saine), atrophie ; sclérose ; érosion ; ulcération (déprimées par rapport à la peau
saine)
Elles peuvent également entraîner ou être dues à un prurit qui est parmi les rares
signes fonctionnels à avoir une valeur d’orientation indiscutable. Communément appelé
« démangeaison », nous rappelons ici que le prurit est le principal signe fonctionnel en
dermatologie parmi la douleur et l’hyperhidrose (signifiant une sudation excessive).
2.1.3. Relations entre systèmes immunitaire et tégumentaire
Nous avons vu que défense et protection étaient considérées comme deux des
principales fonctions de la peau, ce qui nous permet donc de mettre en lien le système
tégumentaire avec le système immunitaire : nous pouvons par exemple citer l’acidité de
la peau qui empêche la croissance des micro-biotes, l’épiderme qui constitue une
barrière physique pour les microbes (avec les muqueuses et les sécrétions de mucus, les
poils et les cils), mais également par sa composition en acide gras insaturés (tissus
adipeux) qui crée une substance antibactérienne. (Tortora, chapitre 22 le système
lymphatique)
27
2.2. Le foie, deuxième principal émonctoire du corps
Glande la plus volumineuse de l’organisme, représentant environ 1,4
kilogrammes chez l’adulte en moyenne, qui constitue par sa dimension et ses propriétés
anatomiques, le deuxième organe émonctoire du corps après la peau, le foie se situe
dans la loge sous phrénique droite et déborde de la ligne médiane vers la gauche, parfois
jusqu’à l’appendice xiphoïde. (Tortora page 993).
2.2.1. Anatomie
• Généralités
Organe clef de l’organisme, on peut le considérer comme « carrefour » de la cavité
abdominale, étant en liens à gauche avec l’estomac, la rate et le pancréas ; et à droite
avec le colon droit et la vésicule biliaire avec laquelle il est relié directement via le
pédicule hépatique commun. La limite supérieure est constituée par le 4ème ou le 5ème
espace intercostal, et la limite inférieure est constituée par le rebord chondro-costal
droit. En haut la limite est constituée par le diaphragme, en haut et postérieurement on
retrouve le pôle supérieur du rein et la glande surrénale droite ainsi que de gros
vaisseaux médians (aorte, veine cave), le rachis lombaire, et l’œsophage abdominal.
L’élément important parmi ses nombreux moyens de fixité correspond au petit
omentum (anciennement appelé petit épiplon), grosse nappe fibreuse qui unit le foie à
l’œsophage abdominale, à l’estomac et à la première partie du duodénum (D1). Il
contient sur son bord libre, le pédicule hépatique constitué de la veine porte, l’artère
hépatique propre, les conduits hépatiques et le conduit cystique.
La deuxième particularité au niveau du foie est sa vascularisation, constituée de
deux types et ayant des fonctions différentes :
- Fonctionnelle par la veine porte
- Nourricière par l’artère hépatique propre et l’artère cystique
28
• Unité fonctionnelle : le lobule hépatique
Les lobes du foie (au nombre de deux, droit et gauche) sont fait de nombreuses
unités fonctionnelles appelées les lobules. Ce sont des formations polyédriques
constituées de cellules épithéliales spécialisées : les hépatocytes. Celles-ci forment des
plaques irrégulières, ramifiées, reliées les unes aux autres et disposées autour d’une
veine centrale. Chaque angle du polyèdre est occupé par un espace porte qui contient
une branche de l’artère hépatique, une branche de la veine porte, et un ou deux canaux
biliaires.
Les hépatocytes délimitent des sinusoïdes où le sang circule et converge vers la
veine centro-lobulaire. Ces sinusoïdes contiennent des phagocytes fixes (les cellules de
Kupffer), qui détruisent les leucocytes et les érythrocytes usés, les bactéries et autres
substances étrangères qui se trouvent dans le sang veineux provenant du tube digestif
(les veines centro-lobulaires forment les veines sus-hépatiques).
Ces informations nous sont précieuses et sont donc prises en compte dans notre
protocole de test, de par ses fonctions et comme énoncé antérieurement, le foie est un
carrefour qui emmagasine de nombreuses informations. Il pourra par la suite,
éventuellement, « s’il n’arrive pas à les éliminer » faire sortir du corps par la peau en
formant, soit des lésions dermatologiques, soit une coloration différente de celle connue
habituellement (par exemple la plus connue concernant le foie est la couleur jaunâtre
due à l’ictère).
Cette particularité de carrefour nous amène en ostéopathie, à le placer au centre du
protocole de test. En effet, grâce à ses nombreuses fonctions, beaucoup d’éléments sont
en lien malgré qu’ils ne soient pas reliés directement…
29
2.2.2. Physiologie, les principales fonctions hépatiques
Si sa fonction première est de purifier le sang, à lui seul il réalise plusieurs
centaines de fonctions dont le but est de conserver l’équilibre du corps. Pour ce qui est
de sa fonction d’épuration, il récupère et transforme de nombreux déchets pour les
rendre inoffensifs avant leur élimination vers la bile. Parmi ses nombreuses fonctions on
retrouve :
- Réservoir de sang : 1500 ml/min
- Synthèse protéique, lipidique, glucidique, de corps cétonique
- Stockage de métaux (fer, cuivre, zinc), vitamines (A, B, B12), glucides,
protéines (très peu), lipides
- Détoxification : cycle de l’urée, conjugaison de la bilirubine non conjuguée de
par sa riche vascularisation
- Métabolisation : médicaments et toxiques
- Rôle immunitaire
- Activation de la vitamine D
- Synthèse de sels biliaires
Le foie élimine les toxines et les déchets par la bile. Il est sans conteste l’émonctoire
le plus important, car non seulement il filtre et élimine les déchets, mais il est également
capable de neutraliser de nombreuses substances toxiques et cancérigènes.
Nous ne détaillerons pas les autres émonctoires dans cette étude car leur rôle dans le
catabolisme sur l’histamine ainsi que les liens ostéopathiques sont moindres ; malgré
qu’elle soit stockée dans tous et filtrée par le rein nous avons choisi de nous concentrer
sur les deux principaux émonctoires dans ce mémoire.
30
3. Matériel et méthode
3.1. Objectif, cadre et durée de l’étude
L’objectif de ce mémoire est d’évaluer le bénéfice et l’efficacité d’un traitement
ostéopathique concernant les principaux organes libérateurs d’histamine sur la qualité
de vie des patients souffrants de démangeaisons. Le résultat voulu serait une diminution
de la fréquence de grattage ainsi qu’une augmentation de l’intervalle entre les crises, par
conséquent, d’une future disparition des lésions dermatologiques secondaires aux
démangeaisons en traitant les différentes structures anatomiques en lien avec les
différentes étiologies du prurit (hors pathologies dermatologiques).
3.2. Matériel et population choisie
3.2.1. Critères d’inclusion
Les pathologies dermatologiques prurigineuses sont extrêmement fréquentes
durant l’enfance, dû à l’immaturité du système immunitaire entre autres, mais se
soignent généralement très bien et disparaissent à l’âge adulte.
Le plus handicapant est donc lorsque ces pathologies persistent à l’âge adulte.
La participation des enfants à notre protocole aurait été trop compliquée, réduisant ainsi
considérablement mon panel de patient déjà peu élevé. Les critères d’inclusion de cette
étude sont donc :
- Age minimum 18 ans
- Prurit d’origine dermatologique diagnostiqué par un médecin
- Prurit chronique (> 3 mois)
- Ne pas changer leur habitude lors des crises (crèmes autorisées)
Le protocole a été réalisé sur quatre patients, deux femmes et deux hommes, l’âge allant
de 19 à 55 ans.
31
3.2.2. Critères d’exclusion
Les patients ne pouvaient pas participer à cette étude s’ils présentaient les contres-
indications suivantes (contres indications aux manipulations viscérales) :
- Pathologies organiques des émonctoires (non dermatologiques)
- Lésions ouvertes, ulcéreuses, infectées ou surinfectées
- Antécédents de chirurgie abdominale ou thoracique récente (< 6 mois)
- Femme enceinte
- Pathologies connues : maladie chronique inflammatoire de l’intestin,
endométriose, cirrhose, hépatite, pancréatite
- Des signes de suspicion : d’appendicite, de grossesse extra-utérine, de
pyélonéphrite, de pneumothorax, de lithiase rénale ou biliaire, de salpingite,
d’ulcère perforé, de rupture ou torsion de kystes
- Prise de substances « histamino libératrices »
3.2. Méthode
3.2.1. Déroulement
Les séances étaient au nombre de deux à intervalle d’un mois d’écart, et réalisées en
hiver (sur les mois de janvier et de février) car la peau est plus sèche à cause du froid, et
donc les démangeaisons plus fréquentes. Nous avons demandé si les sujets bénéficiaient
d’un régime alimentaire particulier puis nous avons effectué :
Le protocole de test décrit ci-dessous en annexe ainsi qu’un bref examen
dermatologique ont été effectués pour caractériser les lésions. Il a été emprunté au
Collège des Enseignants de Dermatologie De France. Il commence par une inspection :
le patient, déshabillé, était examiné dans un endroit correctement éclairé (en lumière du
jour). L’ensemble du revêtement cutané est examiné, sans omettre les plis et les régions
palmo-plantaires, ainsi que les cheveux, les ongles et les muqueuses externes. La
palpation n’a pas été effectuée car elle se fait par un dermatologue (elle se fait à main
nue et permet d’apprécier le relief superficiel d’une lésion simple comme par exemple
une papule ou son infiltration comme un nodule).
32
3.2.2. Mesure de l’évolution
Nous avons utilisé une échelle officielle de la société française de dermatologie,
le Dermatology life quality index (cf annexe numéro 1). Ce questionnaire simple permet
d’évaluer le retentissement de leur démangeaison sur leur vie en quelques minutes. Il est
constitué de dix questions notées chacune de 0 à 3 :
0 : Pas de répercussion sur la vie
1 : Légère répercussion
2 : Beaucoup de répercussion
3 : Empêche de travailler
Plus le score est élevé, plus la qualité de vie est altérée :
- 0 ou 1 : aucun effet sur la vie du patient
- 2 à 5 : petit effet sur la vie du patient
- 6 à 10 : effet modéré sur la vie du patient
- 11 à 20 : effet très important sur la vie du patient
- 21 à 30 : effet extrêmement important sur la vie du patient
Nous avons également utilisé une évaluation orale et subjective de la fréquence
de grattage entre chaque séance, en demandant la fréquence d’utilisation des crèmes
dermato-corticoïdes et également la quantité de stress durant la période traitée (malgré
qu’elle ne soit pas objectivable) dans le but de savoir combien de temps le patient s’est
gratté au cours des trois mois constituant le traitement (mesuré en minutes par jour).
L’inspection générale de la peau entre chaque séance permettait également de
voir si les lésions dermatologiques avaient évoluées.
33
3.2.3. Protocole de test
• Inspection de la peau
Observation de la couleur, de la densité, de la sécheresse, des plaques, des lésions et de
leurs limites ainsi que leur topographie en ajoutant une palpation si nécessaire
• Tests ostéopathiques viscéraux des principaux émonctoires en lien avec la
libération d’histamine :
- Le foie, par sa fonction de réservoir sanguin important ainsi que son rôle dans
l’immunité
- L’intestin grêle, de par son rôle dans l’immunité (globules blancs)
- Les reins, par leur fonction endocrine concernant les prostaglandines et leur
fonction de filtration de la portion circulante de l’histamine lors de sa
décarboxylation
- Estomac, par les régulations des sucs gastriques via l’histamine
• Tests ostéopathiques biomécaniques des structures en liens :
- Rachis : surtout les vertèbres thoraciques ainsi que les dermatomes en rapport
avec les ganglions thoraciques concernant les organes mais également les
vertèbres cervicales pour l’émergence du nerf phrénique et lombaires pour
l’innervation sympathique des reins (cf Annexe numéro 4)
- Diaphragme, car il constitue la limite supérieure des organes viscéraux testés,
qu’il contient le passage des nerfs phréniques, et que sa mauvaise mobilité
entrainera des dysfonctions viscérales pouvant altérer la libération d’histamine
3.2.4. Protocole de traitement
Le traitement de chaque patient s’est effectué en fonction des résultats trouvés lors
du protocole de test. Chaque dysfonction a été traitée avec des techniques enseignées
durant les cinq années d’études à l’Institut Dauphine d’Ostéopathie (structurelle,
musculaire, Barral, viscérale, fasciale), adaptées en fonction des patients (cf Annexe 5).
34
4. Analyses statistiques
Les données statistiques ont été produites sur Excel et via le site internet
BiostatTGV. L’étude est considérée statistiquement significative si la p-value du test de
Stutent est inférieure à 0,05, que le test soit apparié ou non apparié. De plus, les
résultats ont été prélevés à trois moments différents : avant la première séance, après la
première séance d’ostéopathie, et après la deuxième séance (un mois après la première).
T0 (avant-première séance) T1 (après première séance) T2 (après 2ème séance)
4.1. Caractéristiques de la population
Etant donné le faible échantillon de patient, la parité homme/femme nous a paru
essentielle. La population choisie est donc constituée de deux hommes et de deux
femmes souffrant de démangeaisons depuis plus de trois mois et âgé de 19 à 55 ans,
tous les quatre envoyés par la dermatologue. Pour les sous parties suivantes, nous
dresserons d’abord le profil global du patient, puis nous évoquerons brièvement les
dysfonctions ostéopathiques retrouvées aux différentes étapes du protocole.
4.1.1. Patient 1
Il s’agit d’un homme, âgé de 19 ans, ayant un régime alimentaire hyper-protéiné
et un diagnostic d’eczéma effectué par un dermatologue (depuis nourrisson) et toujours
d’actualité, traité par crème dermato-corticoïde lors des crises. On note également une
allergie au pollen. Lors des tests nous avons trouvé les dysfonctions suivantes : à T0
nous les retrouvons au niveau des reins, du foie, de l’intestin grêle, de la T7 en rotation
droite, du diaphragme en inspiration, de l’estomac hypertonique, de la T6 en rotation
droite, de la C4 en rotation gauche et de la L1 en rotation gauche.
35
A T1, nous retrouvons des dysfonctions au niveau du rein, du foie, de l’intestin
grêle, de la T7 en rotation gauche, de l’estomac et de la L1 en rotation également. A T2,
nous ne retrouvons plus que le rein, l’estomac, la L1 en rotation gauche et la T7.
4.1.2. Patient 2
Il s’agit d’une femme âgée de 24 ans, ayant un régime alimentaire normal et
équilibré ainsi qu’un eczéma diagnostiqué pendant l’enfance par un dermatologue et
traité par crème dermato-corticoïde lors des crises. On note également chez ce patient
une allergie au pollen. Lors des tests nous avons trouvé les dysfonctions suivantes : à T0
nous les retrouvons au niveau du foie, de l’intestin grêle, de l’estomac, de la T7 en
rotation droite, de la T6 en rotation droite, du diaphragme et de la C4 en rotation
gauche.
A T1, nous retrouvons des dysfonctions au niveau du foie, de l’intestin grêle, de la
T6 en rotation gauche, et du diaphragme. A T2, nous ne retrouvons plus que le foie et la
T6 en rotation gauche.
4.1.3. Patient 3
Il s’agit d’un homme âgé de 55 ans, ayant un régime alimentaire équilibré, prurit
sine materia diagnostiqué par un dermatologue, et prise de dermato-corticoïde lors des
crises. Allergie au pollen notée également au printemps. Lors des tests nous avons
trouvé les dysfonctions suivantes : à T0 nous les retrouvons au niveau du foie, de
l’intestin grêle, de l’estomac, de la T7 en rotation droite et de la T6 en rotation gauche.
A T1, nous retrouvons des dysfonctions au niveau du foie, de l’estomac, de
l’intestin grêle et de la T6 en rotation gauche. A T2, nous ne retrouvons plus que
l’estomac et de la T6 en rotation gauche.
36
4.1.4. Patient 4
Il s’agit d’une femme âgée de 38 ans, ayant un régime alimentaire équilibré, prurit
sine matéria avec prise de dermato-corticoïde lors des crises et allergie au pollen notée.
Lors des tests nous avons trouvé les dysfonctions suivantes : à T0 nous les retrouvons
au niveau de l’estomac, de l’intestin grêle, de la T7 en rotation droite et du diaphragme.
A T1, nous retrouvons des dysfonctions au niveau de l’estomac, de l’intestin grêle et
de la T5 en rotation gauche. A T2, nous ne retrouvons plus que au niveau de l’estomac
et de la T5 en rotation gauche.
4.1.5. Conclusion
On voit nettement que les dysfonctions concernant l’estomac et les vertèbres
thoraciques restent présentes après les deux séances ; ce qui nous amène à penser que
cet organe, via ses sécrétions de sucs gastriques, serait un des plus impliqué dans la
libération d’histamine et par conséquent dans le prurit.
On note également la présence de dysfonctions au niveau de l’intestin grêle chez
les quatre patients étudiés, ce qui montre le rôle des mastocytes dans la libération des
histamines. En revanche, celles-ci ne sont plus retrouvées à la fin des deux séances, ce
qui nous laisse penser que la diminution des démangeaisons mentionnées par les
patients pourrait peut-être venir de la disparation de ces dysfonctions.
Enfin, on remarque la présence de dysfonctions au niveau du foie, des
cervicales, et du diaphragme chez plus de la moitié de la population étudiée, ce qui tend
également comme expliqué précédemment à montrer l’influence de ces structures dans
le prurit. Nous ne parlerons pas des dysfonctions au niveau du rachis lombaire et des
reins, retrouvées uniquement chez notre premier patient, en vue de son régime hyper-
protéiné, nous ne pouvons pas savoir si les reins sont en dysfonction à cause du prurit, à
cause de son régime alimentaire ou bien encore dues à la corrélation des deux.
37
4.1.6. Comparaisons des dysfonctions retrouvées
T0 T1 T2
Foie
Patient 1 Patient 1 Patient 2
Patient 2 Patient 2
Patient 3 Patient 3
Intestin grêle
Patient 1 Patient 1
Patient 2 Patient 2
Patient 3 Patient 3
Patient 4 Patient 4
Estomac
Patient 1 Patient 1 Patient 1
Patient 2 Patient 3 Patient 3
Patient 3 Patient 4 Patient 4
Patient 4
Reins Patient 1 Patient 1 Patient 1
Diaphragme
Patient 1 Patient 2
Patient 2
Patient 4
Cervicales Patient 1
Patient 2
Lombaire Patient 1 Patient 1 Patient 1
Thoraciques
Patient 1 Patient 1 Patient 1
Patient 2 Patient 2 Patient 2
Patient 3 Patient 3 Patient 3
Patient 4 Patient 4 Patient 4
Tableau 2 - Récapitulatif de l'évolution des différentes dysfonctions retrouvées aux différents temps du traitement
38
4.2. Etude sur le Dermatology Life Quality Index
Graphique 1 - Evolution du DLQI au cours du traitement chez les quatre patients
Sur ce graphique, on observe une diminution sur score Dermatology Life Quality
Index (DLQI), tout d’abord après la première séance, puis une seconde diminution après
la deuxième séance. En moyenne, le score DLQI se situe entre 20-25 avant la première
séance alors qu’à la fin des deux séances ce score se situe entre 15 et 8. On a donc une
diminution qui traduit une amélioration de la qualité de vie.
Voici les différentes p-values aux différents temps :
- Entre T0 et T1 : 3,6 x 10-2
- Entre T1 et T2 : 2,8 x 10-2
- Entre T0 et T2 : 2,9 x 10-4
Tous les résultats ci-dessus sont donc statistiquement significatifs d’après le test de
Stutent. (Les résultats sont récapitulés dans l’annexe numéro 8)
39
4.3. Etude sur la fréquence de démangeaison
Graphique 2 - Evolution de la fréquence de démangeaison
Sur ces courbes, on observe une diminution de la fréquence des démangeaisons
sur trois mois, tout d’abord après la première séance, puis une seconde diminution après
la deuxième séance.
Voici les différentes p-values aux différents temps :
- Entre T0 et T1 : 0,02
- Entre T1 et T2 : 0,05
- Entre T0 et T2 : 2,7 x 10-2
Entre T0 et T1 et entre T1 et T2 nous ne pouvons rien conclure quant à ces
résultats. Cependant, entre T0 et T2, ils sont statistiquement significatifs d’après le test
de Stutent. Malheureusement, on ne peut rien déduire de ces résultats car l’évaluation
est basée sur la franchise des patients, ce qui n’est donc pas scientifique.
40
5. Discussion
Le but de ce mémoire était d’objectiver une amélioration de la qualité de vie des
patients qui passait par une réduction considérable de la fréquence de grattage, tout ceci
mesuré par le questionnaire Dermatology Life Quality Index, ainsi que par les
témoignages des patients.
5.1. Discussion technique
Nous avons constaté qu’il y avait un impact ostéopathique sur l’amélioration de
la qualité de vie des patients atteints de démangeaisons grâce à notre questionnaire.
Néanmoins, cette évolution peut être considérée comme étant relative, notamment à la
vue du nombre de patients. Un plus grand nombre de sujet aurait été préférable afin de
pouvoir mettre en place plusieurs groupes, dont un groupe témoin et un groupe placebo
afin de pouvoir comparer. Par manque de temps, ma dermatologue n’a pas pu
m’adresser plus de patients, ce qui nous a amené à une étude de cas et non une étude
randomisée.
Au vu de la positivité des résultats, un plus grand nombre de séance aurait
également été intéressant pour une mesure plus large. Malheureusement, ayant décidé
que le protocole devait être réalisé en hiver (car les peaux sont plus sèches et que les
démangeaisons se manifestent en masse), avec un espace d’un mois entre les séances
afin de laisser agir le traitement, le temps à disposition était trop limité.
De plus, ayant réalisé seule le protocole, les résultats des tests ont pu être
faussés. En effet les tests ostéopathiques ne sont pas ressentis de la même façon par tous
les praticiens. Mon implication dans ce sujet et ma volonté d’avoir des résultats positifs
ont également pu être un biais considérable. Concernant le test du poumon souvent
évoqué, il m’a paru judicieux de me concentrer sur les principaux liens trouvés entre
l’histamine et le prurit de par les autres émonctoires, car celui de stockage dans le
poumon n’était pas réellement prouvé. De plus ne maitrisant pas les tests pulmonaires
en viscéral Barral, il m’a paru préférable de ne pas les pratiquer.
41
Un autre biais considérable, mais pas réellement objectivable était le stress et les
émotions de mes patients au cours de l’étude, qui induisent indirectement ou
directement des lésions dermatologiques.
5.2. Discussion ostéopathique
Lors de cette étude nous avons réalisé un protocole de test centré autour des
mécanismes physiologiques (encore mal connus) du prurit. Cependant, cela va à
l’encontre d’un des grands principes de l’ostéopathie : la prise en charge du patient dans
sa globalité. Afin de normaliser une dysfonction ostéopathique, il est nécessaire d’en
chercher les différentes étiologies possibles et de choisir alors un traitement global
adapté. Or, ici nous n’avons pas pu prouver que c’est l’étiologie choisie qui entrainait la
démangeaison.
De même, le simple fait de poser les mains influant une modification des tissus
du patient, pour un ostéopathe le groupe placébo n’est pas ostéopathique ; et pour une
question d’éthique ma dermatologue ne voulant pas de groupe non traité, il a été mis de
côté lors de cette étude.
Nous en concluons, au vu de l’implication des différents organes traités, que le
mécanisme d’action de l’histamine n’est pas encore totalement élucidé. Nous ne
pouvons pas totalement objectiver notre traitement sur une étiologie, car d’éventuels
mécanismes neurologiques et biochimiques non élucidés aujourd’hui peuvent mimer ou
remplir notre rôle lors de ce traitement.
42
Conclusion
A ce jour, il n’existe pas de publication attestant de l’efficacité des techniques
ostéopathiques sur les problèmes dermatologiques, et encore moins concernant le prurit.
Pour cette raison, il m’a semblé intéressant de fonder ce mémoire sur une des étiologies
possible de ce dernier : la libération d’histamine. Dans notre protocole de test ont été
testées uniquement les structures en lien avec le catabolisme de ce neuromédiateur. Le
but de cette étude était d’améliorer la qualité de vie des patients en réduisant leur
fréquence de démangeaisons par des techniques sur les structures en liens avec la
libération ainsi que la transformation de l’histamine.
Au terme de cette expérimentation nous avons pu constater une diminution de la
fréquence de grattage via le questionnaire de dermatologie. En revanche, le fait d’avoir
travaillé sur les principaux organes ayant un rôle dans le catabolisme de l’histamine,
nous ne pouvons pas savoir lequel a le rôle majeur. Il serait donc intéressant de
travailler sur chaque organe séparément et de mesurer l’influence des techniques
ostéopathiques. Nous avons constaté sur nos résultats que les organes émonctoires
étaient présents au début en dysfonction mais qu’après les deux séances ils n’étaient
globalement plus notables, ce qui tend à prouver que les organes émonctoires auraient
un rôle secondaire en transférant uniquement des dysfonctions plus profondes et en les
rendant visibles, comme le foie en montrant les lésions dermatologiques sur la peau en
la colorant ou la détériorant.
Nous avons remarqué en revanche que les dysfonctions d’estomac étaient
toujours présentes. On pourrait supposer qu’un traitement visant à la correction de
l’estomac par la suite serait intéressant. On peut sous-entendre ici, malgré que notre
étude ne comporte que quatre patients, que les fonctions gastriques sont profondément
impliquées dans le prurit. On pourrait dans ce cas donner des conseils diététiques
spécifiques pour améliorer ces fonctions.
43
Comme énoncé antérieurement, notre étude était très réduite dans le temps et en
nombre de patient. Il aurait été plus significatif d’étudier les différentes dysfonctions sur
une population plus élevée afin d’évaluer plus précisément le rôle de l’histamine. De
plus, nous avions une mesure subjective avec un questionnaire et donc le bon vouloir
des patients de répondre honnêtement ou non. Dans un futur proche, il serait utile de
mesurer le taux de mastocytes et de gastrine après un traitement ostéopathique afin
d’avoir une mesure objective de notre impact sur la libération d’histamine.
Enfin, pour avoir un réel impact sur ce fléau qui ne trouve pas de solution
durable, nous pensons qu’il faudrait une prise en charge pluridisciplinaire, avec un
ostéopathe mais également un diététicien et un dermatologue afin d’avoir un régime qui
vise à améliorer les performances des hépatocytes et des fonctions gastriques ainsi que
de tous les émonctoires ; mais aussi des conseils pour éviter la xérose et donc ne pas
favoriser le terrain de prurit. Il faudrait également renforcer le système immunitaire,
avec par exemple une prise de pro biotiques mais également de vitamines.
Ce traitement serait global et répondrait encore plus au grand principe de
l’ostéopathie qui est de prendre le patient dans sa globalité. Le facteur perturbant de
cette prise en charge serait le facteur émotionnel, qui ne peut pas être mesuré
objectivement et qui est très difficilement contrôlable…
« Ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, c’est la peau, en tant qu’il se connait. Mais ce qu’il y a de vraiment profond dans l’homme, en tant qu’il s’ignore, c’est le
foie. »
Paul VALERY, 1932 (« L’idée fixe », p. 216)
44
Glossaire
Exanthème : également appelé éruption cutanée, est une éruption érythémateuse
cutanée d’apparition aiguë, le plus souvent transitoire.
Xérose : terme dermatologique pour une sécheresse cutanée excessive. Elle se
caractérise par une peau rêche, qui manque de souplesse.
Dermatose : nom générique désignant les maladies de la peau en général.
Inotropisme cardiaque : désigne la contractilité myocardique, c’est à dire la capacité
des cellules musculaires du cœur à se contracter en réponse à un potentiel d’action ; il
est sous l’influence du système nerveux autonome. L’inotropisme positif agit sur le
système nerveux sympathique (dopamine, adrénaline, noradrénaline) et induit une
augmentation de la contractilité du myocarde ; à l’inverse l’inotropisme négatif agit sur
le système nerveux parasympathique (acétylcholine, Béta-bloquants) et provoque une
diminution de la contractilité du myocarde.
Chronotrope : adjectif, qui associé à un facteur, peut être positif ou négatif. Il
représente la variation de la fréquence cardiaque et est utilisée essentiellement pour
qualifier un médicament ou l’effet d’une molécule. Chronotrope positif signifie qu’il
accélère la fréquence cardiaque.
Chimiotaxie : mouvement non orienté d’une cellule ou d’un organisme en réponse à un
stimulus chimique.
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Annexes
Annexe 1 : Dermatology Life Quality Index (DLQI)
DLQI
DLQI – Dermatology Life Quality Index
Au cours des 7 derniers jours :
1. Votre peau vous a-t-elle démangé(e), fait souffrir ou brûlé(e) ?
3 Enormément 2 Beaucoup 1 Un peu 0 Pas du tout
2. Vous êtes-vous senti(e) gêné(e) ou complexé(e) par votre problème de peau ?
3 Enormément 2 Beaucoup 1 Un peu 0 Pas du tout
3. Votre problème de peau vous a-t-il gêné(e) pour faire des courses, vous occuper de votre maison ou pour jardiner ?
3 Enormément 2 Beaucoup 1 Un peu 0 Pas du tout 0 Non concerné(e)
4. Votre problème de peau vous a-t-il influencé(e) dans le choix de vos vêtements que vous portiez ?
3 Enormément 2 Beaucoup 1 Un peu 0 Pas du tout 0 Non concerné(e)
5. Votre problème de peau a-t-il affecté vos activités avec les autres ou vos loisirs ?
3 Enormément 2 Beaucoup 1 Un peu 0 Pas du tout 0 Non concerné(e)
6. Avez-vous eu du mal à faire du sport à cause de votre problème de peau ?
3 Enormément 2 Beaucoup 1 Un peu 0 Pas du tout 0 Non concerné(e)
7. Votre problème de peau vous a-t-il complètement empêché de travailler ou étudier ?
3 Oui 0 Non 0 Non concerné(e)
Si la réponse est « Non » : votre problème de peau vous a-t-il gêné(e) dans votre travail ou vos études ?
2 Beaucoup 1 Un peu 0 Pas du tout 0 Non concerné(e)
8. Votre problème de peau a-t-il rendu difficile vos relations avec votre conjoint(e), vos amis ou votre famille ?
3 Enormément 2 Beaucoup 1 Un peu 0 Pas du tout 0 Non concerné(e)
9. Votre problème de peau a-t-il rendu votre vie sexuelle difficile ?
3 Enormément 2 Beaucoup 1 Un peu 0 Pas du tout 0 Non concerné(e)
10. Le traitement que vous utilisez pour votre peau a-t-il été un problème par exemple en prenant trop de votre temps ou en salissant votre maison ?
3 Enormément 2 Beaucoup 1 Un peu 0 Pas du tout 0 Non concerné(e)
Score final DLQI : (0-30)
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Annexe 2 : Déclencheurs du prurit
Prurit avec exanthème Localisé Généralisé
- Eczéma - Psoriasis - Mycoses - Lichen Simplex Chronique de
Vidal - Parasitoses (piqûre d’insectes,
pédiculoses, gale etc) - Lichen - Lucite polymorphe
- Eczéma de sécheresse - Dermatite atopique (névrodermite) - Pemphigoïde bulleuse - Psoriasis - Prurigo simplex subaigu - Lymphome cutané T - Toxidermie médicamenteuse - Dermatite herpétiforme de
Duhring - Urticaire/mastocytose - Parasitoses (gale, nématodes) - Lichen (ruber) plan
Prurit sans exanthème
Localisé Généralisé - Diabète - Tumeurs solides - Névropathies : prurit brachio-
radial, notalgia paraesthetica, sclérose en plaque
- Prurit après apoplexie - Prurit de fantôme (après
mastectomie par exemple) - Tumeurs et abcès du cerveau
- Sécheresse de la peau (xérose cutané)
- Métabolique : défaillance rénale chronique, cholestase
- Endocrine : diabète - Lymphomes, leucémie, myélome
multiple - Para-protéinémie - Tumeurs malignes (solides,
carcinoïdes) - Infections (VIH, hépatite C,
parasitoses) - Auto-immune (syndrome de
Sjögren) - Dermatite atopique
Source : www.revmed.ch.com
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Annexe 3 : Lésions de grattage suite à une dermatite atopique chez l’adulte (l’eczéma)
Source : www.infirmiers.com
48
Annexe 4 : Innervations des viscères testés
Organes
Sympathique
(Nerfs spinaux des
ganglions thoraciques)
Parasympathique
Estomac T6 Nerf vague (X)
Intestin grêle T8-T10 Nerf vague (X)
Foie
T7-T9
Nerf vague (X)
Nerf phrénique droit (C3-
C4) pour la capsule
hépatique qui entoure le
foie
Reins T11-L2 Nerf vague (X)
Source : Données trouvées dans le livre de Noël MEI, « la sensibilité viscérale »
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Annexe 5 : Description des techniques utilisées
Pour de cette étude nous avons décidé d’utiliser tous types de techniques, toutes vues au cours des cinq années d’études à l’Institut Dauphine d’Ostéopathie :
- Techniques articulaires pour agir sur le SNA :
§ Technique structurelle HvBA sur les vertèbres thoraciques et lombaires § Technique d’énergie musculaire sur les cervicales basses
- Techniques viscérales mécanique :
§ Technique d’élévation gastrique § Technique de normalisation du cadre duodénal § Technique de normalisation de D2 et du sphincter d’Oddi § Normalisation de la racine du mésentère § Normalisation de la ptose entérique § Grande manœuvre abdominale, patient ptosé ou hypertonique § Technique de décongestion hépatique § Normalisation d’une ptose hépatique § Normalisation d’une ptose rénale § Normalisation des coupoles diaphragmatiques soit en inspiration soit en
expiration
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Annexe 6 : Aliments pauvres en histamine
Aliments pauvres en histamine La viande (fraîche, réfrigérée, congelée)
Le poisson (frais ou congelé) Les fruits frais : melon, myrtille, airelle, litchi, mangue, kaki, cerise, cassis/groseille, abricot, pomme Les légumes frais : salade verte, betterave rouge, potiron, oignon, radis, doucette, piment, carotte, brocoli, pomme de terre, concombre, poireau, courgette, maïs, asperge, ail, rhubarbe Les céréales et les pâtes (pâte à base d’épeautre, de maïs, de riz, pan de seigle sans levain, pain croustillant à base de maïs, de riz, riz, flocon d’avoine, galette de riz, farine de maïs, de riz ou de millet) Le lait et les produits laitiers (hormis les fromages à pâte dure)
Les substituts de lait (lait de riz, lait de coco)
Tous les jus de fruits à base d’agrumes, tous les jus de légumes (hormis le jus de choucroute) Les tisanes
Les bières à fermentation basse, eaux-de-vie claires (vodka, rhum), les vins blancs
Le thé vert
Les protéines : jaune d’œuf
Source :
https://www.santeweb.ch/Sujets_Prioritaires/Alimentation_allergie_intolerance/Maladi
es/Intolerance_l_histamine.html
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Annexe 7 : Règles hygiéno-diététiques sur l’histamine alimentaire à respecter pour limiter la présence d’histamine totale dans l’organisme
Règles hygiéno-diététiques concernant la libération d’histamine Consommer les aliments le plus frais possible, ne pas mangez d’aliments trop mûrs ou d’aliments en conserve. Ils doivent être manipulés selon les règles d’hygiène. Ne pas consommer d’alcool juste avant, pendant, ou juste après le repas ; éviter le vin rouge et la bière blanche. Ne pas manger d’aliments ayant subi un processus de maturation. Privilégiez le poisson frais ou congelé au poisson fumé, séché ou salé. Rincez le poisson à l’eau avant de le préparer (car l’histamine est soluble dans l’eau). La cuisson et la congélation ne modifient pas la teneur en amines biogènes des aliments.
Source :
https://www.santeweb.ch/Sujets_Prioritaires/Alimentation_allergie_intolerance/Maladi
es/Intolerance_l_histamine.html
Annexe 8 : Récapitulatif des résultats au DLQI aux différentes temps du protocole
Résultats DLQI (/30)
T0 T1 T2
Patient 1 25 20 16
Patient 2 20 16 10
Patient 3 23 18 14
Patient 4 19 12 8
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Bibliographie Livres Baptiste COUSTET, 2016, « Sémiologie médicale » André CHANTEPIE, Jean François PEROT, Philippe TOUSSIROT, Ostéopathes D.O. 2014, « Cahier d’Ostéopathie n°2 », Ostéopathie Clinique et Pratique 2ème édition Tortora DERRICKSON, 2007, « Principes d’anatomie et de physiologie », 4ème édition FEUILLADE DE CHAUVIN et J.L LEJONC, « Sémiologie dermatologique » D LABAYLE et J. VITAUX, « Sémiologie du foie et des voies biliaires » Olivier LACRAMPE, 2011, « Sémiologie aux ECN » Noël MEI, 1998, « La sensibilité viscérale », Lavoisier Pierre NERVERS, Ostéopathe D.O. 2017, « Sémiologie des altérations des états de santé » Paul VALERY, Philosophe français, 1932, « L’idée fixe » (p.216) Andrew Taylor STILL, fondateur de l’ostéopathie, 2008, « Autobiographie », traduit de l’anglais par Pierre TRICOT, 3ème édition Articles Collège National des Enseignants de Dermatologie, 2010-2011, « Item 329 : prurit » Dr Bruno FROISSART, hépatologue, « Foie et Peau », www.dermagazine.fr Laurent MISERY, Médecine/Sciences, 2014, « Le prurit, des avancées physiopathologiques considérables » Edmond SCHMIED, Catherine SCHMIED, Jean-François DUFOUR, 2006, Institut de Pharmacologie clinique « Le prurit, une approche pratique » Nathalie SZAPIRO-MANOUKIAN, 2015, « Démangeaisons, près d’un tiers des français concernés », étude menée au CHU de Brest
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Mémoires CAPPOLANI Maxime, IDO Paris 2017, « Influence d’un traitement viscéral ostéopathique sur la dermatite atopique » DEME Ingrid, IDO Paris 2017, « Eczéma et ostéopathie » SALMON Noémie, IDO Paris 2015, « Guide de dermatologie pour les ostéopathes » Dr Dominique ZARA, Université René Descartes Paris V, Faculté Cochin Port Royal, 2014-2015, « Prurit Sénile, Etude clinique et prise en charge en EHPAD » Sites internet www.biomnis.fr 30 mars à 17h50 http://campus.cerimes.fr/dermatologie/poly-dermatologie.pdf 24 mars 12h11 www.centre-hépato-biliaire.org 25 février à 14h00 www.centrenationalderessourcetextuelleetlexical.fr 20 février à 10h12 https://www.histaminintoleranz.ch/fr/therapie.html 20 avril à 14h01 https://medicalforum.ch/fr/resource/jf/journal/file/view/article/smf/fr/fms.2006.05925/5b0dd2b524524aafd6ffe8bb14dcbd6bca07963d/2006_31_547.pdf/www.pharmacorama.com 30 mars à 17h30 https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2014/12/medsci20143012p1123/medsci20143012p1123.html 21 avril 14h24 www.sfdermato.org, syndicat des dermatologues 28 février à 15h12 https://www.santeweb.ch/Sujets_Prioritaires/Alimentation_allergie_intolerance/Maladie
s/Intolerance_l_histamine.html le 20 avril à 15h24
www.Wikipédia.org 30 mars 16h14
54
Table des matières
Introduction..............................................................................................................................71. Principales causes et étiologies du prurit : l’histamine........................................101.1. Définition.............................................................................................................................10
1.1.1. Prurit localisé ......................................................................................................... 111.1.2. Prurit diffus sans signe cutané ............................................................................... 111.1.3. Prurit diffus avec signes cutanés ............................................................................ 121.1.4. Prurits spécifiques : exemple de la femme enceinte et du sujet âgé ....................... 131.1.5. Traitements actuels proposés ................................................................................. 141.1.6. Vers l’ostéopathie ................................................................................................... 15
1.2. Basesphysiologiquesdelasignalisationdesdémangeaisonsdanslesystèmenerveux:importancedel’histamine.......................................................................................16
1.2.2. Rôle de l’histamine ................................................................................................. 171.2.3. Effets et récepteurs histaminergiques ..................................................................... 191.2.4. Histaminomimétiques ............................................................................................. 201.2.5. Influence des organes émonctoires sur la libération d’histamine .......................... 211.2.6. Aliments riches en histamine .................................................................................. 22
2. Anatomophysiologie générale des principaux émonctoires.................................232.1. Fonctionsdermatologiquesetdifférentstypesdelésions:physiologieduprincipalémonctoireducorps..................................................................................................23
2.1.1. Définitions et différentes couches de la peau ......................................................... 232.1.2. Lésions en fonctions des couches ........................................................................... 252.1.3. Relations entre systèmes immunitaire et tégumentaire .......................................... 26
2.2. Lefoie,deuxièmeprincipalémonctoireducorps....................................................272.2.1. Anatomie .................................................................................................................. 272.2.2. Physiologie, les principales fonctions hépatiques .................................................. 29
3. Matériel et méthode.........................................................................................................303.1. Objectif,cadreetduréedel’étude................................................................................303.2. Matérieletpopulationchoisie.......................................................................................30
3.2.1. Critères d’inclusion ................................................................................................ 303.2.2. Critères d’exclusion ................................................................................................ 31
3.2.Méthode...................................................................................................................................313.2.1. Déroulement ........................................................................................................... 313.2.2. Mesure de l’évolution ............................................................................................. 323.2.3. Protocole de test ..................................................................................................... 333.2.4. Protocole de traitement .......................................................................................... 33
4. Analyses statistiques.....................................................................................................344.1.Caractéristiquesdelapopulation....................................................................................34
4.1.1. Patient 1 .................................................................................................................... 344.1.2. Patient 2 .................................................................................................................... 354.1.3. Patient 3 .................................................................................................................... 354.1.4. Patient 4 .................................................................................................................... 364.1.5. Conclusion ................................................................................................................. 364.1.6. Comparaisons des dysfonctions retrouvées .............................................................. 37
4.2.EtudesurleDermatologyLifeQualityIndex................................................................384.3.Etudesurlafréquencededémangeaison......................................................................39
5. Discussion.......................................................................................................................405.1.Discussiontechnique............................................................................................................405.2. Discussionostéopathique...............................................................................................41
55
Conclusion.............................................................................................................................42Glossaire.................................................................................................................................44
Annexes...................................................................................................................................45Bibliographie.........................................................................................................................52
Table des matières................................................................................................................54
Tables des illustrations........................................................................................................56
56
Tables des illustrations Image 1 - Décarboxylation de l'histidine pour donner l'histamine.......................................16Image 2 - Schéma des voies du prurit depuis les « prurirecepteurs » cutanés jusqu'au cerveau...........................................................................................................................................................17Image 3 - Synapse histaminergique...................................................................................................18Tableau 1 - Les quatre types de récepteurs histaminergiques................................................19Image 4 - Les différentes couches de la peau.................................................................................24Tableau 2 - Récapitulatif de l'évolution des différentes dysfonctions retrouvées aux différents temps du traitement...............................................................................................................37Graphique 1 - Evolution du DLQI au cours du traitement chez les quatre patients.....38Graphique 2 - Evolution de la fréquence de démangeaison....................................................39
Résumé Le prurit est définit comme le principal signe fonctionnel dermatologique, et désigne une démangeaison liée à une affection cutanée ou générale. Il comporte deux grandes étiologies, d’abord le prurit lié à une pathologie dermatologique, mais également les pathologies non dermatologiques prurigineuses comme l’insuffisance hépatique ou rénale, les infections virales ou encore les cancers. Les dernières recherchent tendent à montrer l’influence dans les démangeaisons de l’histamine par voies nerveuses et biochimique. Néanmoins, les traitements actuels sont très localisés et symptomatiques sans recherche d’étiologie spécifique. L’objectif de ce mémoire est de proposer un traitement ostéopathique sur les organes impliqués (essentiellement sur certains émonctoires) dans le catabolisme de l’histamine. L’objectivation des résultats se fera à l’aide du Dermatology Life Quality Index, (questionnaire sur la qualité de vie des patients atteints de démangeaisons) que les sujets rempliront avant et après les séances ostéopathiques. Nous avons traité deux hommes et deux femmes atteints de prurit chronique. Nous avons pu constater une évolution positive de la fréquence de grattage. Mots clés : démangeaisons, histamine, émonctoires, obsession, qualité de vie Abstract Pruritus is defined as the main dermatological functional sign, and refers to an itch related to a skin or general condition. It has two major etiologies, first the pruritus associated with a dermatological pathology, but also non-pruritic skin diseases such as liver or kidney failure, viral infections or cancer. The latest researches tend to show the influence in the itching of histamine through nerves and biochemical pathways. Nevertheless, the current treatments are very localized and symptomatic without any research of specific etiology. The aim of this thesis is to propose an osteopathic treatment on the involved organs (mainly on certain emunctories) in the catabolism of histamine. The resuls’ objectification is to be done using the Dermatology Life Quality Index (questionnaire on the patients’ quality of life with itching) that subjects fill before and after osteopathic sessions. We treated two men and two women with chronic pruritus. We have seen a positive evolution of the scratching frequency. Key words : itching, histamine, emunctory, obsession, quality of life
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