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Post on 23-Apr-2020
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Affective Utopia
Ângela Ferreira Kiluanji Kia Henda
Sammy Baloji & Filip De Boeck Luis Camnitzer
Paulo NazarethGrada Kilomba
Reynier Leyva NovoAlfredo Jaar
Une proposition de : Bruno Leitão et Mónica de Miranda, directeurs de Hangar, Lisbonne.
Edité par KADIST : Émilie Villez, Sophie Potelon, Martina Sabbadini, Élodie Royer, assistées par Anthony Ohannessian, Juliette Hage, Katia Porro.Textes : Bruno Leitão et Mónica de MirandaRelecture et traduction française : IDIOMATIQUESConception graphique : Maëlle BrientiniMontage : Corégie Expo, Samah Slim
L’exposition a reçu le soutien de :El Apartamento, La Havane, Cuba
KADIST remercie :Les artistes : Sammy Baloji, Filip De Boeck, Luis Camnitzer, Ângela Ferreira, Alfredo Jaar, Kiluanji Kia Henda, Grada Kilomba, Reynier Leyva Novo et Paulo Nazareth.Les prêteurs : Galerie Imane Farès, Paris, France (Imane Farès, Line Ajan) ;Alexander Gray Associates, New York, USA (Alex Santana, Alejandro Jassan) ; Solomon R. Guggenheim Museum, New York, USA (Richard Armstrong, Indira Abiskaroon, Tracey Bashkoff, Amara Antilla) ; Galeria Filomena Soares, Lisbonne, Portugal (Mafalda Franco) ; kamel mennour, Paris, France (Lorenza Brandodoro) ; Galleria Fonti, Naples, Italie (Luigi Giovinazzo) ; El Apartamento, La Havane, Cuba ; Goodman Gallery, Le Cap, Afrique du Sud (Emma Laurence) ; Mendes Wood Gallery, São Paulo, Brésil / New York, USA / Bruxelles, Belgique (Matthew Wood, Renato Silva, Rafaella Tamm, Matheus Yehudi).Et aussi :Twenty Nine Studio & Production ; Dominique Malaquais ; Julie Perrier ; Tanguy Gatay ; Fundación Jumex Arte Contemporáneo, Mexico, Mexique (Begoña Hano) ; Laure Poupard ; Michelle Sanchez ; Moses Leo ; Galleria Continua, San Gimignano/Beijing/Les Moulins/La Havane ; Villa Vassilieff, Paris, France (Camille Chenais) ; gb agency, Paris, France (Églantine Mercader) ; l’équipe de Hangar.
19 bis - 21 rue des Trois Frères 75018 Paris. +33 (0)1 42 51 83 49 kadist.org
Cette publication est réalisée à l’occasion de l’exposition :
Affective Utopia 08.02.19 – 21.04.19
À Lisbonne, Hangar produit des expositions comme des espaces d’engagement public qui stimulent les interactions sociales, où les visiteurs sont plus que de simples spectateurs. Hangar est à la fois un centre d’expositions, un foyer de résidences ainsi qu’un pôle d’études artistiques. C’est également un lieu d’enseigne-ment, de conférences et de conversations qui unifie les situations géographiques et stimule le développement de pratiques artistiques et théoriques. Son programme artistique est centré sur les problématiques Sud/Nord, avec comme point de départ la position spécifique de Lisbonne, à la fois historiquement et géographiquement. Les artistes présentés dans Affective Utopia ont tous travaillé avec Hangar à travers des résidences, des conférences ou des expositions. Délocalisé à KADIST le temps de l’exposition, le projet de Bruno Leitão et Mónica de Miranda déploiera cet engagement dans un autre contexte et pour un autre public.
L’utopie est devenue un concept controversé, scindé entre la foi en une société idéale, l’expérience de la dystopie et le façonnement imaginaire de mondes alternatifs comme champs de possibles. De plus, la hantise des entreprises utopiques échouées conduit à tenter de les parfaire, donc à construire une nouvelle expérience du lieu, de l’espace et du temps. À l’origine, la république athée de Thomas More fut décrite dans son roman de 1516, Utopia, sous la forme d’une île imaginaire du même nom. Depuis, le mot a désigné toute aspiration à une société parfaite, un idéal pour un mouvement social qui revendique un changement des conditions existantes. Depuis une dizaine d’années, l’art contemporain a assisté à un retour de la pensée utopique, et cette exposition reflète ces développements récents.
Les artistes exposés évoquent des façons de penser et de pratiquer l’utopie sous des angles variés. Le concept comporte deux perceptions contradictoires : l’aspiration à un monde meilleur, et l’acceptation que cette forme ne peut exister que dans notre imagination. Affective Utopia reflète cette ambivalence et interroge la possibilité pour l’art d’être un outil critique pour repenser le champ social et les concepts d’appartenance, de foyer et de diaspora, liés à la géographie affective.
Certaines stratégies sont déployées afin d’appréhender l’espace et le lieu en relation avec le sentiment subjectif d’appartenance. Une cartographie orientée vers le sud, sert de guide pour se déplacer à travers les lieux, stimulant ainsi une pratique de décolonisation de la pensée. Les artistes combinent l’expérience de l’espace réel et des stratégies fictionnelles, la fragmentation et la mobilité pour produire une perception de leurs géographies affectives respectives. L’impulsion utopiste nourrit des pratiques artistiques qui aspirent au progrès social, racial ou politique et aux libertés individuelles, et génère simultanément un champ élargi de conventions curatoriales et artistiques.
Affective Utopia se déroulera en trois chapitres et conférences publiques. L’exposition présentera des rencontres artistiques qui se métamorphoseront d’un champ d’investigation au suivant et au gré du
remplacement des artistes et des œuvres. L’acte de recadrage des concepts déploiera une forme d’enquête active. Ceci implique la conception d’une pratique comme stimulation d’interactions sociales, comme une incarnation de la production du savoir dont la matérialité est aussi importante que sa discursivité. La fin de l’exposition sera totalement différente de son début. En réalité, ce sera une vaste exposition dans un petit contenant. Cela renforcera l’idée d’une discussion continue et permettra au public d’imaginer toutes les œuvres sous forme d’un dialogue.
Bruno Leitão et Mónica de Miranda
Concrete Utopia rassemble trois artistes et un chercheur : Ângela Ferreira, Kiluanji Kia Henda, Sammy Baloji et Filip De Boeck. Ce premier chapitre instaure un dialogue entre des œuvres qui reflètent la mythification de l’utopie et le champ des possibles qu’elle génère. Il crée un espace pour revisiter des évènements historiques et leurs récits, tout en proposant de nouvelles manières d’interroger les épistémologies hégémoniques à travers l’ironie et l’humour. Des réflexions se tissent autour des attentes et des lacunes de projets ayant trait à l’identité nationale, l’architecture et l’engagement public, ainsi que des programmes spatiaux qui donnent un sens nouveau à l’espace, la politique ou la vie sociale. Les œuvres s’écartent du langage colonial et créent des manières nouvelles et inattendues de vivre la ville.
Premier chapitre 8 février – 3 mars
Concrete Utopia
Sammy Baloji &Kiluanji Kia Henda
Ângela Ferreira
Filip De Boeck
L’œuvre de Kiluanji Kia Henda, Icarus 13, The First Journey to the Sun [1] raconte l’histoire fictive d’une mission spatiale angolaise en direction du soleil. Comme dans le programme américain, elle se réfère à une figure mythique, celle d’Icare : ce simple mortel qui tenta de voler et dont les ailes de cire fondirent lorsqu’il s’approcha trop du soleil, provoquant ainsi sa chute libre et son destin tragique. Jouant avec le concept du pouvoir au travers de projets et d’architectures grandioses, Kiluanji Kia Henda en montre les contradictions évidentes et souligne la nécessité de regarder le passé d’un œil critique, comme une forme de potentiel pour le futur.
Study for a monument to Jean Rouch’s Super 8 workshops in Mozambique (nr. 3) [2] d’Ângela Ferreira commémore un épisode remarquable de son pays d’origine, le Mozambique :
1 – Kiluanji Kia Henda, Icarus 13, The First Journey to the Sun, 2007 Courtesy l’artiste et Galleria Fonti, Naples
Sammy Baloji &Kiluanji Kia Henda
Ângela Ferreira
Filip De Boeck
où Jean Rouch et une équipe de réalisateurs ethnographes répondirent à un appel à collaborations du Center for Communication Studies (CEC de l’université Eduardo Mondlane à Maputo) pour établir des liens entre des zones rurales et urbaines. Ils arrivèrent à Maputo en 1976 et organisèrent une série de workshops de film Super 8, à l’université et dans de multiples communautés rurales.Les films réalisés à Maputo furent projetés dans
des villages communaux des zones rurales. Pendant la journée, les étudiants filmaient la vie dans les villages ; les séquences étaient ensuite montées et projetées en ville. La pièce d’Ângela Ferreira est également une référence au « cinéma underground » de Robert Smithson.
2 – Ângela Ferreira, Study for a monument to Jean Rouch’s Super 8 workshops in Mozambique (nr. 3), 2011 Courtesy Galeria Filomena Soares, Lisbonne
La vidéo The Tower – A Concrete Utopia [3] de Sammy Baloji et Filip De Boeck offre, sous la forme d’un essai visuel, une réflexion sur le legs de l’architecture coloniale au Congo. Cette vidéo sur la ruine, mais aussi sur l’au-delà, se présente sous forme d’une visite guidée d’un bâtiment remarquable dans la municipalité de Limete, Kinshasa, en construction depuis son acquisition en 2003 par son propriétaire, le « Docteur ». Offrant un témoignage sur les structures auto-construites, l’œuvre montre l’équilibre fragile entre l’utopie et la dystopie, incarné d’une manière quasi-performative.
3 – Sammy Baloji et Filip De Boeck, The Tower – A Concrete Utopia, 2016Courtesy les auteurs et Galerie Imane Farès, Paris
Le deuxième chapitre, Art as a Critical Tool, présente les œuvres de trois artistes sud-américains de générations différentes : Luis Camnitzer, Alfredo Jaar et Reynier Leyva Novo. Cette exposition affirme l’art à la fois comme forme de pensée critique et forme d’empathie, en soulignant une connexion entre l’artiste et le public.Cette interrelation complexe stimule des manières
de repenser les structures, les lieux et les idées. Le savoir étant pouvoir, étendre ses frontières par l’utilisation d’un système artiste-œuvre-public en est une redistribution. Des concepts tels que le genre, la décolonisation, et la non-inclusion d’histoires subalternes sont ainsi interrogés.
Art as a Critical Tool
Deuxième chapitre 7 mars – 24 mars Luis Camnitzer
Alfredo JaarReynier Leyva Novo
Art as a Critical Tool
4 – Luis Camnitzer, Lección de historia del arte, Lesson No 6, 2000 Vue d’exposition : « Bajo un mismo sol : Arte de América Latina hoy », Museo Jumex, Mexico, Mexique, 2015. Collection : Solomon R. Guggenheim Museum, New York, USA. Photo : Moritz Bernoully, Courtesy Museo Jumex © Luis Camnitzer/Artists Rights Society (ARS), New York
Luis CamnitzerAlfredo Jaar
Reynier Leyva Novo
L’œuvre emblématique de Luis Camnitzer, Leçon d’histoire de l’art, no 11 [4], décrit poétiquement le moment chaotique de ce que l’artiste considère comme une « fin de l’histoire de l’art » et un nouveau commencement, mais cette fois contrôlé par le public plutôt que par une force hégémonique.
L’œuvre September 15 [5] d’Alfredo Jaar est un objet simple mais efficace qui relie les implications de l’effondrement de Lehman Brothers aux prédictions de Marx deux siècles auparavant. L’enveloppe contient une photographie de la tombe de Karl Marx au cimetière de Highgate à Londres ; celle-ci ne doit être ouverte qu’à la date anni-versaire du 15 septembre, celle de la faillite de la banque nord-américaine.
5 – Alfredo Jaar, September 15, 2009 Courtesy l’artiste et kamel mennour, Paris
Deux œuvres de Reynier Leyva Novo, 12 Wars et A Thousand and One Times Revolution [6], traitent le texte comme un matériau qui génère du sens. L’artiste a créé un logiciel qui analyse la quantité d’encre utilisée dans un texte, afin de révéler le lien troublant entre un traité d’armistice ou de paix et le nombre de victimes de ce conflit. 12 Wars forme une description visuelle qui représente une correspondance d’informations. A Thousand and One Times Revolution considère la contra diction entre les changements opérés par la révolution cubaine et le sentiment que la situation n’a pas évolué.
6 – Reynier Leyva Novo, A Thousand and One Times Revolution, 2009-2018Courtesy l’artiste
The Body as a Political Tool, le troisième chapitre, rassemble les œuvres de Grada Kilomba et de Paulo Nazareth. Les deux artistes utilisent leurs propres corps comme matière première, et se concentrent sur des enjeux de race, d’identité, d’ethnicité, de migration, de genre, de langue et de classe politique. La lutte constante contre la marginalisation, l’objectivation, la fétichisation du corps noir et l’effacement qui s’ensuit, a incité les artistes à se confronter aux questions de représentation dans une scène dominée par la figure blanche et masculine.Au travers de gestes simples et d’une pensée décolonisée,
les artistes attirent l’attention sur les signes sous-jacents des inégalités et leurs racines dans l’Histoire.
The Body as a Political Tool
Grada Kilomba
Troisième chapitre 4 avril – 21 avril
7 – Grada Kilomba, Illusions Vol. II, Oedipus, 2018Courtesy l’artiste et Goodman Gallery, Johannesburg / Le Cap
Paulo Nazareth
The Body as a Political Tool
Grada Kilomba 8 – Paulo Nazareth, Sans titre, de la série Notícias de América, 2011 Courtesy l’artiste et Mendes Wood DM, São Paulo/New York/Bruxelles
Dans la série Illusions [7], Grada Kilomba revisite certains mythes grecs pour explorer les racines profondes de l’oppression culturelle. L’ensemble interroge l’implication des mythes fondateurs dans la racialisation, le sexisme et l’oppression sociale, qui hantent encore nos sociétés.
Notícias de América [8] de Paulo Nazareth est l’aboutis-sement d’un voyage à travers plus de quinze pays des Amériques effectué par l’artiste à pied ou en bus en 2011. L’artiste est parti du Brésil et a accumulé performances, sculptures, dessins et portraits biographiques en film et en vidéo, afin de raconter une histoire d’identités diverses et imbriquées.
Paulo Nazareth
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