organisme professionnel tableau n° 57de : 204, rond-point...
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Cette �che est consacrée à deux tableaux distincts :
• “ A�ections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travailconcernant le genou, la cheville et le pied ;• “ Lésions chroniques du ménisque ”.
Elle fait partie d'une série destinée aux entreprises (salariés et employeurs), médecins dutravail, coordonnateurs SPS (sécurité et protection de la santé) et membres desCHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) pour leur permettrede mener au mieux leurs actions de prévention en matière de santé sécurité au travail.
Elle fait la synthèse des situations de travail à risque et donne des pistes de prévention.Elle peut être une aide précieuse à la rédaction des plans particuliers de sécurité etde protection de la santé (PPSPS).
La signi�cation des mots signalés par un astérisque* est exposée dans un glossairesitué en �n de �che.
Tableau n° 57 : A�ections périarticulaires
provoquées par certains gesteset postures de travail
"Genou, Cheville et pied"
Tableau n° 79 : Lésions chroniques du ménisque
Fiche de sécuritéH2 F 19 02
Nous ne traiterons dans cette �che que les a�ections périarticulaires concernant “Genou,cheville et pied”. Deux autres �ches concernant ce tableau sont déjà publiées :“ Épaule, coude”, “ Poignet, main et doigt ”.
Organisme Professionnelde Prévention du Bâtimentet des Travaux Publics
Tour Amboise204, rond-point du Pont de Sèvres92516 BOULOGNE-BILLANCOURT CEDEXTél. : 01 46 09 27 00Tél. : 08 25 03 50 50Fax : 01 46 09 27 40http://www.oppbtp.fr
I – DÉFINITION DE LA NUISANCEET DU RISQUE
Les a�ections périarticulaires, dites aussi “ pathologies d’hypersoll icitation ” ou “ troubles musculo-squelettiques ” (T.M.S.) touchent les structures anatomiquessituées autour des articulations : ligaments, tendons, bourses séreuses*, nerfs,muscles.
Edition novembre 2002.
2
FICHE N°H2 F 19 02
II – OÙ TROUVE-T-ON LE RISQUE?QUELLES SONT LES
PROFESSIONS EXPOSÉES?
Tous les métiers du B.T.P. sont susceptiblesd’exposer les salariés à ces pathologies.
Toutes les professions qui exigent un travailen position accroupie ou agenouillée, prédis-posent aux lésions des genoux, par suite deleur surcharge fonctionnelle (voir tableau ci-contre).
III - MÉCANISMES PHYSIOPATHOLOGIQUES
Ne seront étudiés que les éléments ana-tomiques en rapport avec les pathologiescitées.
III.1. Le genou
Le genou est l’articulation entre lefémur en haut, le tibia en bas et la rotu-le en avant.
Il exécute des mouvements de flexion-exten-sion dont l’amplitude totale est de 150°. Dansla flexion, il y a association d’un mouvementde roulement et d’un mouvement de glissement.
Les pathologies reprises par le tableauconcernent essentiellement les ménisques,les bourses séreuses, les tendons, lesligaments et le nerf sciatique poplitéexterne (schéma 1).
Exemples defacteurs de risques(gestes et postures
en cause)
• Travaux en position
accroupie, genoux
fléchis ou en posi-
tion agenouillée.
• Travaux avec plan-
cher de travail
inadapté obligeant
à se rehausser sur
la pointe des pieds.
Métiers concernés
(listes non
exhaustives)
Second oeuvre
• Carreleurs.
• Plombier, chauffagiste.
• Couvreur.
• Poseur de revête-
ment de sol.
• Applicateur d’étan-
chéité.
• Paveur - applicateur.
d’asphalte.
Dans une moindre
mesure
- Peintre-tapissier.
- Electricien..
- …
Gros œuvre :
- Chapiste
- Charpentier
- …
Avant
Fémur
Tendon quadricipital
Rotule
Ligament adipeux
CapsuleGraisse sous-rotulienne
Ménisque externe
Bourse séreuse
Tendon rotulien
Tibia
Ligament croiséantéro-externe
Schéma 1
Genou, coupe sagittale paramédiane externe
Source : Précis d’anatomie - Atlas 9ème éditionJ.B. Baillière - R.Grégoire - S.Oberlin
Ligament croisépostéro-interne
• S'y ajoutent
différents facteurs :
- facteurs sportifs
(football, ski, sauts,
basket, etc.),
- facteurs physio-
pathologiques
(laxité ligamentaire,
insuffisance
musculaire, troubles
statiques (genu
valgum*)…,
- et surtout, les
entorses anciennes.
3
FICHE N°H2 F 19 02
III.1.1. Les ménisques :
• Description (schémas 2 et 2 bis)
Ils forment des coussinets fibrocartilagi-
neux entre le fémur et le tibia. Ils ont
trois fonctions :
- augmenter la stabilité articulaire
comme une "cale".
- répartir les contraintes de pression sur
une plus grande surface : rôle d'"amor-
tisseur".
- améliorer la lubrification du genou en
répartissant le liquide synovial.
Les ménisques sont mobiles. Ils sont
mal vascularisés et, de ce fait, cicatri-
sent difficilement.
• Lésions chroniques du ménisque
Il s’agit :
* soit de lésions chroniques du
ménisque interne dont les facteurs de
risques sont en particulier :
- blocage en se relevant après une
flexion prolongée,
- antécédents d’entorse du ligament
latéral interne.
* soit de lésions chroniques du ménisque
externe survenant aussi parfois dans un
contexte de facteurs aggravants :
- coups directs sur la face externe du genou,
- rotation interne forcée,
- malformations congénitales du ménisque
externe.
Par ailleurs, des accidents aigus des
ménisques peuvent survenir, par exemple au
cours d’un mouvement d’extension brusque
et maladroit où le fémur peut venir écraser
le ménisque qui n’a pas glissé assez vite.
Le traumatisme est la cause déterminante
des lésions méniscales :
- traumatisme unique = rupture méniscale
d'emblée (ski),
- traumatismes répétés (les plus fréquents),
où la rupture se fait en plusieurs temps, chez
les sujets jeunes et sportifs.
Mais il existe aussi des cas de rupture ménis-
cale spontanée chez des gens de moyenne
d'âge supérieure à celui des ruptures
traumatiques. Ces cas sont liés au surmenage
professionnel des ouvriers qui travaillent
accroupis.
Schéma 2
Source : Kapandji I.A. La physiologie articulaireLe membre inférieur, Tome 2, Paris, Maloine, 1985, 270 p
Schéma 2 bis
Source : Kapandji I.A. La physiologie articulaireLe membre inférieur, Tome 2, Paris, Maloine, 1985, 270 p
Fémur
Ligaments croisés du genou
Ménisque médial
Capsule
Epine du tibia
Tibia
Ménisque latéral
Capsule
Echancrureou fosse intercondylienne
ou tubercules intercondyliens
Cornes du ménisque latéral
Ligament transverse du genou
Ménisque latéral (en C très fermé)
Ligament ménisco-fémoral(se dirige vers le croisé postérieur
Corne antérieuredu ménisque médial
Ménisque médial(en C très ouvert)
Corne antérieure du ménisque médial
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FICHE N°H2 F 19 02
III.1.2. Les mécanismes d’hypersollicitationdu membre inférieur :
L’hypersollicitation conduit à la souffrancedes tissus du genou soumis à une utilisationexagérée ou à une répétition de cadencesexcessives sans pauses suffisantes.
Il s’agit de lésions microtraumatiques dont larapidité d’apparition et l’intensité des symp-tômes sont augmentés par :
- le degré d’utilisation du genou (pratique desport : football, ski…),- l’âge et le sexe du sujet,- la chaleur, le froid, les vibrations,- des troubles métaboliques : élévation del’acide urique, du cholestérol ou déshydrata-tion,- les antécédents traumatiques (entorses,…),- la morphologie du genou (genu varum*,replis synoviaux d’origine embryonnaire appelés plica*, …).
III.1.2.1. Les tendons
Nous ne décrirons que ceux dont l’atteinteest mentionnée et réparée au titre du tableaun° 57 des maladies professionnelles du régimegénéral.
• Tendon de la patte d’oie
Ce tendon est la terminaison de plusieurs
muscles sur le haut du tibia (schéma 3) :
- le muscle couturier,
- le muscle droit interne venu de la face
interne de la cuisse,
- et le muscle demi-tendineux permettant la
flexion de la cuisse sur le bassin.
• Tendon du quadriceps
Le tendon du quadriceps est la terminaison
du quadriceps juste au-dessus de la rotule.
• Tendon rotulien
Le tendon rotulien est dans la continuité du
tendon du quadriceps, juste en-dessous de
la rotule.
Ces tendons sont directement sensibles aux
mouvements répétit ifs et aux postures
défavorables.
En effet, les fibres d’un tendon peuvent se
déchirer lorsque ce dernier est soumis à des
tensions répétées.
Le tendon devient épais et irrégulier, ce qui
entraîne une inflammation. “ Tendinite ” est
le terme général qui désigne l’inflammation
d’un tendon. Selon le cas on parle de :
- tendinite sous quadricipitale,
- tendinite rotulienne,
- tendinite de la patte d’oie.
Schéma 3 Schéma 4
Source : Netter-Franck H., atlas d’anatomie humaine, Novartis, New Jersey, Maloine,1999, 514 pages.
Muscle de la face interne du genou
Muscle de la face externe du genou
5
III.1.2.2. Les bourses séreuses permettentle glissement des tissus superficiels surles surfaces osseuses
Elles comprennent en particulier (schéma 5) :
- une bourse prérotulienne entre la rotule etla peau, qui protège la zone d’appui du genouet est particulièrement exposée aux micro-traumatismes comme l’agenouillement, ainsiqu’aux pressions et frottements- une bourse sous-rotulienne superficiellesituée en avant du tendon rotulien.
Ces deux bourses peuvent être le siège d’inflammations ou d’hygromas.
III.1.2.3. Le Nerf sciatique poplité externe(schéma 6)
Le nerf sciatique poplité externe passe dansle creux poplité (en arrière du genou). Dansson trajet, il est contre le col du péroné et, àce niveau, peut être le siège de compressions(exemple : position accroupie prolongée).Celle-ci provoque une faiblesse musculaire,des picotements, un engourdissement, dansson territoire d’innervation.
III.1.2.4 Les ligaments du genou
FICHE N°H2 F 19 02
Quadriceps
Jumeaux Fémur
L.L.I.
L.L.I. : Ligament latéral interneL.L.E. : Ligament latéral externeL.C.P. : Ligament croisé postérieurL.C.A. : Ligament croisé antérieur
Les ligaments du genou
Source : Netter. Franck H, Atlas d’anatomie humaine,Novartis, New Jersey, Maloine, 1999, 514 p.
L.L.I.
L.C.P.
L.C.A.
L.C.P.
Tendon dumuscle poplité
Tibia
Péroné
Schéma 6
Nerf sciatique
Nerf sciatiquepoplité externe
Zone de compression du nerfsciatique poplité externe
Bourse séreuse
Capsule
X
X
X Muscle Poplité
Bourse séreusesous-quadricipitale
Bourse séreuseprérotulienne
Bourse séreusesous-rotulienne
profonde
Bourse séreusesous-rotulienne
superficielle
Les bourses séreuses dessinées ci-dessus sont : - la bourse sus-rotulienne aussi nommée sous-quadricipale quicommunique parfois avec l’espace capsulaire,- la bourse séreuse prérotulienne située entre le plan cutané et la rotu-le,- la bourse séreuse sous-rotulienne superficielle entre la peau etle tendon sous-rotulien,- la bourse séreuse sous-rotulienne profonde située entre le tendon sous-rotulien et le tibia,
et les bourses séreuses comprises entre le chef externe des jumeaux etla capsule articulaire, le ligament péronier externe et le biceps ou letendon poplité, et le tendon poplité et le condyle externe du fémur.
La lettre X indique le siège d’une communication possible avec lacapsule articulaire.
Schéma 7
Schéma 5
6
FICHE N°H2 F 19 02
Il existe des ligaments latéraux et des liga-ments antérieurs et postérieurs qui sont desdépendances musculaires et un ligamentadipeux qui relie la rotule au tibia.
Ces ligaments sont souvent lésés lors desentorses du genou.
III.2. Le tendon d’Achille
Ce tendon est la fusion de 2 lames terminalessuperposées de 2 muscles postérieurs de lajambe (les jumeaux) (schéma 8).
Il étend avec force le pied sur la jambe, per-mettant notamment de se mettre sur la pointedes pieds.
IV – PATHOLOGIE :SANTÉ AU TRAVAIL
IV.1. Pathologie chronique du ménisque –tableau n° 79
Le genou droit est plus souvent atteint que legauche.
Le ménisque interne est le plus souvent touché:70 à 75% des cas.
Dans 95% des cas, il s'agit d'une rupture lon-gitudinale (en anse de seau).
IV.1.1.- Diagnostic clinique :
Les ruptures méniscales les plus typiques semanifestent par un symptôme essentiel : leBLOCAGE EN FLEXION (45% des cas).
Il s’agit d’une douleur très aiguë accompa-gnée d'un "claquement" et d'une réactionsynoviale* : le genou ne peut plus s'étendre etse présente en position demi-fléchie.
Toute tentative d'extension de la jambeprovoque une vive douleur. Ce blocageaigu est caractéristique.
Le déblocage est tout aussi brutal et s'ac-compagne aussi d'un autre claquement(spontané ou après manipulation).
Il existe cependant des formes sans blocageavec douleur, gonflement, sensation dedérangement interne du genou, dérobementà la marche en terrain accidenté.
L'examen du genou devra donc être minutieuxet complet après un interrogatoire, essentielafin d’orienter le diagnostic.
L’examen clinique comporte différentesmanœuvres permettant d’orienter le diagnosticqui sera confirmé par des examens complé-mentaires.
Jumeaux (mollet)
Jumeaux (mollet) : partent de la partieinférieure du fémur, se terminent surl’os du talon par le tendon d’Achille.Plient le genou, soulèvent le talon dusol.
Tendon d’Achille
Schéma 8
Source : “Le corps humain”Fonctionnement et Anatomie
Illistrations : Patricia J. Wynne
IV.1.2.- Diagnostic radiologique :
Les clichés standards sont réalisés sousdifférentes incidences
L’arthrographie
Elle consiste en plusieurs clichés après l’in-jection d’un produit de contraste dans l’arti-culation.
L'IRM (Imagerie par résonance magnétique)
Il s’agit d’un examen permettant de visualiserdes coupes de l’articulation (horizontales ouverticales).
IV.1.3. L’arthroscopie (voir traitement)
IV. 1.4. Traitement des lésions méniscales :
• soit aucun.
Il est possible de laisser en place unménisque déchiré s'il n'est pas gênant. Enparticulier lorsqu'il accompagne une rupturedu ligament croisé antérieur où la priorité està la réparation de ce ligament.
• soit suture méniscale si elle est possible ouméniscectomie* sous arthroscopie.
Tout dépend de l'importance des douleurs etde la gêne fonctionnelle.
L'arthroscopie est effectuée en salle d'opéra-tion, sous anesthésie (générale ou péridurale)à l’aide d’un arthroscope. Il s’agit d’un petittube muni d’un système optique et d’un sys-tème d’éclairage, couplé à une caméra vidéominiaturisée, reliée à un écran de télévisioncouleur qui, dans un premier temps, permetde faire l’état des lieux, d’explorer la cavitéarticulaire, les ménisques, les cartilages, lesligaments croisés, la synoviale… puis d’effec-tuer les gestes thérapeutiques nécessaires.
Les suites de ces interventions sont habituel-lement simples :
- reprise immédiate de la marche avec appui ;
- pas de plâtre, pas d'attelles, pas de cannes ;
- reprise sportive de la 4e à la 6e semainepost-opératoire.
IV.2. Syndrome de compression du nerfsciatique poplité externe
(Tableau n° 57-D)
La compression du nerf sciatique poplitéexterne se traduit par :
- une douleur de la face antéro-externe de lajambe et de la face dorsale du pied,- une diminution de la sensibilité (hypoesthé-sie) de la face antéro-externe de la jambe etdu dos du pied,- une parésie* des releveurs du pied, le sujetne peut relever les orteils vers la jambe,- une sensation de faiblesse latérale de lacheville (prédisposant aux entorses).
Examen complémentaire :L’électromyogramme confirme le diagnostic.
Electromyogramme (E.M.G .) :Courbe obtenue par l ’enregistrementgraphique des courants électriques liés auxcontractions musculaires
Traitement :Le traitement initial est médical (infiltrations)puis, parfois, chirurgical.
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FICHE N°H2 F 19 02
Fig. 1 Radiographie d’un genou normal
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FICHE N°H2 F 19 02
IV.3. Hygroma du genou (Tableau n° 57-D)
Aigu ou chronique, il s’agit d’une inflamma-
tion des bourses pré-rotulienne ou sous-rotu-
lienne (bursite*) prenant parfois un volume
considérable et survenant lors de travaux
comportant de manière habituelle un appui
prolongé du genou (figure 2).
Dans sa forme aiguë, il se caractérise par :
- un gonflement douloureux ;
- des signes inflammatoires en avant de la
rotule (rougeur, chaleur), alors que la mobili-
sation du genou est normale.
Le traitement :
- médical : anti-inflammatoires ;
- il nécessite parfois l’évacuation du liquide
par ponction ;
- exceptionnellement incision – drainage ;
Dans sa forme chronique, il se caractérise
par :
- une douleur et un gonflement prérotuliens
persistants.
Le traitement est souvent chirurgical (ablation
de la bourse séreuse).
C’est une affection volontiers récidivante.
IV.4. Tendinite de la patte d’oie ou tendinite
des ischio-jambiers
(Tableau n° 57-D)
Il s’agit de l’irritation de l’insertion tendineuse
des muscles de la patte d’oie (couturier, droit
interne, demi-tendineux).
Elle se manifeste par une douleur de la face
interne du genou située à la partie supéro-
interne du tibia. La flexion du genou contre
résistance réveille la douleur.
IV.5. Tendinite sous quadricipitale et rotu-
lienne (Tableau n° 57-D)
Elle se manifeste par une douleur au pôle
inférieur de la rotule survenant à la marche, à
la montée ou à la descente des escaliers et
lors de la flexion en charge du genou.
L’examen retrouve une douleur à la palpation
et lors de l’extension contrariée de la jambe
sur le genou. Il existe souvent un épaississe-
ment du tendon.
Les examens complémentaires comportent :
- la radiographie,
- l’échographie,
- et éventuellement l’I.R.M.
Les traitements :
• Médical :
- anti-inflammatoires,
- les infiltrations ont un effet très positif dans
les tendinites de la patte d’oie.
• Kinésithérapie avec physiothérapie : étire-
ment passif.
Genoux atteints d’hygromaFigure 2
9
IV.6. Tendinite du tendon d’Achille (Tableaun° 57-E)
Le tendon d’Achille peut être le siège :- de lésions dégénératives (tendinites nodu-laires), séquelles de micro-ruptures,- de péri-tendinites (inflammation touchantles gaines tendineuses),- de tendinites d’insertion sur le calcanéum.
Les atteintes tendineuses du corps du tendond’Achille se manifestent par une douleur, leplus souvent unilatérale, du tendon d’Achille,s’aggravant progressivement en quelquesjours.
L’examen clinique, comparatif avec l’autrecôté, cherche 3 signes :- la douleur à la palpation du tendon, avecparfo is un empâtement ou un aspect nodulaire,- la douleur à l’étirement passif du tendon(lors de l’accroupissement, talons au sol),- la douleur à la contraction musculaire de la jambe.
Non traitée, la tendinopathie évolue vers la récidive ou la chronicité.
La rupture tendineuse est la complicationmajeure. (les antécédents de tendinopathiesont retrouvés dans 10% des ruptures).
Après quelques examens complémentaires(radiographies, échographie), le traitementpeut associer :- le repos (repos sportif au moins 1 mois pou-vant être prolongé, ou relatif en respectant larègle de la non-douleur) ;- la prescription de talonnettes visco-élas-tiques et le port de semelles orthopédiques(en cas de trouble de la statique) ;- la kinésithérapie avec physiothérapie (cryo-thérapie, massages, ultrasons, ionisation….) ;- les anti-inflammatoires ;- voire la botte plâtrée pendant 4 à 6semaines en cas d’échec du traitement médical.
V. DÉMARCHES DE PRÉVENTION
V.1 Prévention technique des hygromas du
genou :
La nature des travaux impose aux profession-
nels concernés de travailler régulièrement à
genoux souvent de façon prolongée.
Lorsqu’il s’avère impossible d’éviter le travail
à genoux, la fourniture de protections indivi-
duelles est la seule prévention adaptée.
• L’utilisation de genouillères improvisées,
telles que morceaux de moquette, polystyrène,
carton… est vivement déconseillée. Ces
pratiques, notoirement insuff isantes,
ne permettent pas de réduire les risques de
survenue de l’hygroma du genou.
• Les genouillères en caoutchouc, en plas-
tique ou en mousse enveloppées de cuir,
fixées sur les genoux à l’aide de sangles ou
de bandes, ne sont pas appréciées par les
professionnels qui les utilisent peu car elles
sont encombrantes, pesantes et entravent la
marche et la circulation sanguine,
• Il existe un type de vêtement de travail inté-
grant une plaque de protection qui se loge à
hauteur du genou dans une poche prévue à
cet effet : l’HYGROVET (reconnu E.P.I. de
classe 1), développé par l’I.N.R.S. à la suite
d’essais mécaniques et chimiques effectués
en laboratoire et d’études sur le terrain (voir
encadré).
FICHE N°H2 F 19 02
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FICHE N°H2 F 19 02
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t.
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V.2.Prévention technique des autres
affections du genou :
Les mesures de prévention doivent décou-
ler de l’étude des gestes, des postures et
des aspects biomécaniques du poste. En
voici quelques exemples :
- envisager la robotisation des tâches quand
cela s’avère possible,
- placer le plan de travail à bonne hauteur : pré-
fabrication (en atelier, ou sur chantier),
- utiliser des plates-formes de travail à
ciseaux (cf. Chantiers B.T.P. n° 4, p. 15),
- exécuter des terrassements suffisamment pro-
fonds lors des travaux d’infrastructure du gros
œuvre (travaux en taupe, vide sanitaires etc.),
- organiser le travail lors de la préparation du
chantier afin de diminuer les cadences de
t r ava i l ,
- d i ve r s i f i e r les tâches et introduire des
pauses pour réduire l’hypersollicitation du
genou,
- prévoir la mise à disposition de boissons
fraîches en quantité suffisante car la déshy-
dratation favorise les tendinites.
V.3. Prévention technique des tendinites
achilléennes :
Elle consiste à éviter de travailler sur la poin-
te des p ieds, par exemple en utilisant
un échafaudage adapté à la hauteur du tra-
vail.
V.4. Prévention médicale :
• L’examen médical régulier recherche des
signes de tendinite, d’atteinte méniscale
débutante ou d’hygroma et permet d’alerter
le salarié et l’entreprise sur la nécessité de
prendre rapidement des mesures de préven-
tion. L’étude du poste de travail par le méde-
cin du travail permet d’identifier les postures,
cadences, outils et gestes à risque.
L’encadrement informé (et formé) doit tenir
compte de l’avis du médecin et des préven-
teurs (dont l’OPPBTP). La prévention des
T. M . S . p a s s e p a r c e t t e a p p r o c h e
multidisciplinaire.
V.5. Formation, information des salariés :
La fo rma t i on , en pa r t i cu l i e r l o r s de
l’apprentissage, doit inclure la prévention des
T.M.S. et inciter les jeunes à prendre en
compte le risque (en particulier chez les car-
releurs et les couvreurs).
FICHE N°H2 F 19 02
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FICHE N°H2 F 19 02
VI – ÉVOLUTION DU NOMBRE DE CES MALADIES PROFESSIONNELLES :
VI.1. Affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postures de travail
reconnues au plan national (d’après les statistiques CNAM) Tableau n° 57
Commentaires :
Le nombre de maladies professionnelles touchant le genou reste important surtout
dans le BTP, mais on constate qu’il est en légère diminution (386 en 1999 et 2000).
Actuellement, c’est l’hygroma du genou qui est de loin la maladie la plus fréquen-
te.
Articulationstouchées
Désignation des maladies
* Non précis 1 4 5 11 2 10 3 11 11 29* Syndrome de compression du nerf sciatiquepoplité externe 5 13 3 20 8 25 15 32 19 76* Hygroma aigu du genou 253 404 255 416 292 429 297 416 206 418* Hygroma chronique du genou 108 174 103 156 108 172 91 149 91 130
*Tendinite sous-quadricipale ou rotulienne 19 30 20 29 27 42 17 33 11 26 *Tendinite de la patte d’oie 0 4 0 3 5 8 1 3 2 2
* GENOU
TOTAL GENERAL TABLEAU N°57 1581 13104 1370 10874 1300 8815 1165 7312 1070 6041
Total genou 386 629 386 635 442 686 424 644 440 681
2000
B.T.P. TTES.PROF.
1999 1998 1997 1996
Affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail -(TABLEAU N°57)
B.T.P. TTES.PROF. B.T.P. TTES.PROF. B.T.P. TTES.PROF. B.T.P. TTES.PROF.
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VI.2. Lésions chroniques de ménisque, reconnues au plan national (d’après les statistiques CNAM) Tableau n° 79
Commentaires :
Le tableau permettant la réparation des lésions chroniques du ménisque a été crééen juin 1985. Il ne concernait alors que les travaux exécutés dans les mines.
Les statistiques montrent une stabilité du nombre de cas reconnus à partir de 1996.
Ces chiffres sous-estiment cependant la réalité du risque et l’importance decette pathologie car des lésions méniscales aiguës sont prises en charge au titredes accidents du travail.
VI.3. Affections péri-articulaires concernant “ la cheville et le pied ”
reconnues au plan national (d’après les statistiques CNAM) Tableau n° 57
La tendinite achilléenne est une pathologie fréquente en milieu sportif, mais reste
rare en milieu professionnel.
LESIONS
CHRONIQUES DU
MÉNISQUE
2000
B.T.P. TTES.PROF.
1999 1998 1997 1996
Lésions chroniques du ménisque - (TABLEAU N° 79)
B.T.P. TTES.PROF. B.T.P. TTES.PROF. B.T.P. TTES.PROF. B.T.P. TTES.PROF.
1995
B.T.P. TTES.PROF.
1994
B.T.P. TTES.PROF.
49 98 50 93 52 96 49 75 47 68 35 52 33 43
Articulationstouchées
Désignation des maladies
CHEVILLE
ET PIED
2000
B.T.P. TTES.PROF.
1999 1998 1997 1996
Affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail - (TABLEAU N°57)
B.T.P. TTES.PROF. B.T.P. TTES.PROF. B.T.P. TTES.PROF. B.T.P. TTES.PROF.
Tendinite achilléenne 3 14 3 8 0 9 1 5 0 2
TOTAL GENERAL TABLEAU N°57 1581 13104 1370 10874 1300 8815 1165 7312 1070 6041
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FICHE N°H2 F 19 02
VI – RÉGLEMENTATION
Tableau n° 57 (Régime général)
Affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travailDate de création : 9 novembre 1972Dernière mise à jour : 7 septembre 1991
Désignation des maladies
Syndrome de compression du nerfsciatique poplité externe
Hygromas :
Délaide prise
en charge
7 jours
Liste limitative des travauxsusceptibles de provoquer ces maladies
Travaux comportant de manière habituelleune position accroupie prolongée.
Genou
Cheville et pied
• hygroma aigu des bourses séreuses ou 7 jours Travaux comportant de manière habituelle atteinte inflammatoire des tissus un appui prolongé sur le genou.sous-cutanés des zones d’appui du genou.
• hygroma chronique des bourses séreuses. 90 jours Travaux comportant de manière habituelleun appui prolongé du genou.
Tendinite sous-quadricipale ou rotulienne 7 jours Travaux comportant de manière habituelledes mouvements répétés d’extension ou deflexion prolongées du genou.
Tendinite de la patte d’oie 7 jours Travaux comportant de manière habituelledes mouvements répétés d’extension ou deflexion prolongées du genou.
Tendinite achiléenne 7 jours Travaux comportant de manière habituelledes efforts pratiqués en station prolongéesur la pointe des pieds.
(décret du 3 septembre 1991)
Extrait du tableau n°57 - Régime général
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Tableau n° 79 (Régime général)
Lésions chroniques du ménisqueDate de création : 23 juin 1985 Dernière mise à jour : 3 septembre 1991
BIBLIOGRAPHIE :
E.M.C. : Appareil locomoteur
Concours Médical : Oct. 97 n° 33, pages 2494 et 2499
E.M.C. : Toxico Patho Professionnelle – Tome 2 – 16531 F 10
Délaide prise
en charge
2 ans
Désignation des maladies
Lésions chroniques du ménisque àcaractère dégénératif, confirmées parexamens complémentaires ou au coursde l’intervention curative, ainsi que leurscomplications : fissuration ou rupturedu ménisque.
Liste limitative des travauxsusceptibles de provoquer ces maladies
Travaux comportant des efforts ou des portsde charges exécutés habituellement en position agenouillée ou accroupie.
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FICHE N°H2 F 19 02
DOCUMENTS OPPBTP A CONSULTER :
Fiche de sécurité A2 F 05 : Vêtements de
protection utilisés dans les chantiers et les
ateliers du BTP – choix et utilisation.
Sauvegarde n° 5-94, p 21 à 23 :
“ Une protection anti-hygroma ”
GLOSSAIRE :
* Bourse séreuse : sac rempli de liquide
synovial destiné à faciliter le glissement de
tendons et de muscles.
* Bursite : inflammation d’une bourse séreuse.
* Genu valgum : déformation du membre
inférieur caractérisé par l’obliquité de la
jambe, qui forme avec la cuisse un angle
ouvert en dehors.
* Genu varum : déformation du membre
inférieur caractérisée par ce fait que la cuis-
se et la jambe forment un arc à concavité inter-
ne.
* Méniscectomie : ablation chirurgicale d’un
ménisque.
* Parésie : paralysie partielle.
* Plica synoviale : repli de la membrane
synoviale d’origine embryonnaire.
* Réaction synoviale : inflammation de la
membrane entourant l’articulation, provo-
quant un épanchement liquidien (épanche-
ment de synovie).
* Valgus ou valgum : adjectif – se dit d’un
membre ou d’un segment de membre dévié
en dehors (ex : genu
valgum et pied bot valgus).
* Varus ou varum (pied varus) : adjectif – se
dit d’un membre ou d’un segment de
membre dévié en-dedans (genu varum et
pied bot varus).
Ont participé à cette étude pour l’OPPBTP :
Rédacteurs :
Dr J.F. BoulatC. National
Dr N. CheminC. Régional Limousin-Poitou-Charentes
Dr J.Y. DubréC. Régional Pays-de-la-Loire
A. LebrechIngénieur au Service Technique du ComitéNational
Dr A. PeléC. Régional Bretagne
Dr C. RobertC. Régional Centre
Dr Ghislaine Serrano-DuchaletC. Régional Midi-Pyrénées
Relecteurs :
Dr J.C. AbécassisC. Régional Paris-Ile-de-France
Dr G. ArtusC. Régional Auvergne
Dr J.P. BaudC. Régional Rhône-Alpes
Dr L. GucèveC. Régional Alsace-Moselle
Dr. F. LegrandC. Régional Aquitaine
Dr F. MathaC. Régional Languedoc-Roussillon
Dr G. PéguinC. Régional Sud-Est
Dr A. PoirierC. Régional Normandie
G. DieudonnéIngénieur au Service Technique du ComitéNational
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