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Parcours découverte et art de vivre
Terre de légendes et de décors sauvages, la Breta-
gne évoque pour nous une évasion au grand air,
entre terre et mer, culture et nature, far et crusta-
cés. Trop vaste pour être visitée en un seul voyage,
cette région est aussi très diversifiée et pleine de
surprises. De cités d’art et d’histoire en villages de
charme, de ports pittoresques en forêts mystérieu-
ses, de rivages déchiquetés en baies tranquilles
ou encore d’île en île, la Bretagne suscite toujours
l’émerveillement. Et l’envie d’y revenir, encore et
encore. Pour mieux vous immerger dans la cultu-
re et le quotidien des Bretons, vous pourrez aussi y
vivre des «Expériences bretonnes» en compagnie
d’un pêcheur, ostréiculteur, Chef, artisan, conteur
de légendes et autres locaux qui vous feront parta-
ger leur passion, leur pays.
Et puisqu’il est impossible de tout vous faire décou-
vrir en une fois, nous vous emmenons de Rennes au
Finistère, puis sur les côtes d’Armor et sur l’île de Bré-
hat. Un parcours aussi varié que superbe, ponctué
par quelques bonnes adresses où poser ses valises.
Point de départ: Rennes, capitale bretonneSi, en Italie, tous les chemins mènent à Rome, en Bre-
tagne, ils peuvent aisément commencer à Rennes, une
ville animée qui mérite largement «le détour».
Autrefois, la Vilaine coupait la cité en deux, géographi-
quement, mais aussi socialement. Au nord: le centre
historique, la cathédrale, les marchands et les familles
aisées. Au sud: le petit peuple, les défavorisés. L’es-
sentiel des choses à visiter se situe donc toujours au
nord de la Vilaine, canalisée au 19e s., mais la situa-
tion a changé: les institutions culturelles se concentrent
aujourd’hui sur la rive sud autour des Champs Libres,
une vaste construction ultra moderne rassemblant le
Musée de Bretagne, L’Espace des Sciences, qui inclut
le Planétarium, et la Bibliothèque. Les cinémas, gale-
ries et autres espaces d’exposition s’y sont multipliés,
comme les restaurants, boutiques et cafés branchés,
notamment autour des Halles.
Mais revenons sur la rive droite, sans devoir enjamber
le moindre pont, puisque, dans cette partie de la ville,
la Vilaine coule désormais sous les pavés de la longue
place de la République. Commençons la balade à deux
pas de là, devant l’Office de Tourisme, installé dans
l’ancienne chapelle (St-Yves) d’un hôpital détruit au 19e
siècle. Dans la salle d’exposition dédiée à l’histoire de la
ville, on peut encore en admirer la charpente d’origine,
les vieilles poutrelles sculptées et le sol de schiste pour-
pre. Nous sommes au cœur du quartier sauvegardé,
dont les constructions médiévales à pans de bois ont
survécu à l’incendie de 1720 qui détruisit 900 maisons
et changea radicalement le visage de la cité. On fit alors
appel à Jacques Gabriel, qui redessina le centre-ville
en traçant au cordeau de grandes avenues bordées
2•www.lejournaldelevasion.be
de bâtiments classiques, tranchant totalement avec les ruelles tortueuses,
étroites et pavées du «Vieux Rennes». La balade dans cette ville jeune (sur
les 210.000 habitants, 60.000 sont étudiants!) et animée n’est donc jamais
monotone.
Les plus anciennes maisons, datées du 15e au 17e s., se concentrent essen-
tiellement autour de la cathédrale St-Pierre, rebâtie à trois reprises. La façade
classique actuelle (16e-17e) est plutôt massive, sans doute par crainte qu’elle
ne s’écroule, comme le fit sa version précédente. L’intérieur, lui, affiche un sty-
le plus éclectique, résultat des modifications entreprises après la Révolution.
C’est là que venaient se faire couronner les Ducs de Bretagne, après avoir
franchi la Porte Mordelaise, toujours debout, juste en face de la cathédrale,
entre les murs d’un reste de l’enceinte du 15e s.
Nous arrivons ensuite Place des Lices, où se déroulaient autrefois les tournois
et les joutes. Aujourd’hui, la place accueille le marché du samedi, l’un des
marchés alimentaires les plus importants de France, que complètent deux
jolies halles de style Baltard, installées au 19e s. Un peu plus haut, sur les deux
petites places où se tient (toujours le samedi) le marché aux fleurs, les terras-
ses de café envahissent les pavés dès les beaux jours. Les places St-Michel
et St-Anne, la rue St-Michel sont remplies de restaurants et de bistrots et sont
les «places to be» de Rennes. Au fil des rues environnantes, on découvre les
plus anciennes maisons de la ville, la basilique St-Sauveur, chère au cœur des
Rennais, puisqu’elle abrite Notre-Dame des Miracles qui aurait sauvé la ville
au 12e s. et arrêté l’incendie de 1720 aux portes de l’église. Depuis, la statue
fait toujours l’objet d’une grande dévotion…
La rue qui borde la basilique fait la «frontière» avec le quartier classique et ses
bâtisses de granit. Les rues rectilignes croisent les deux places royales. Sur
l’une d’elles se dresse l’un des joyaux de la ville: le Parlement breton, com-
mencé au milieu du 16e s., mais dont les travaux ne prirent fin qu’au début du
18e s. Les salles furent aussi somptueusement décorées que le château de
Versailles, mais, en 1994, un incendie ravagea le bâtiment qui fut restauré à
l’identique. La Grande Chambre, elle, fut aux ¾ épargnée, ce qui permet d’en
admirer les superbes peintures qui en décorent le plafond à caissons de bois
sculptés, le parquet d’origine, la tapisserie de la Manufacture des Gobelins,
qui occupe tout un mur, et les deux petites loges suspendues, d’où l’on pou-
vait discrètement suivre les débats.
L’autre place royale se trouve à deux pas et abrite, cette fois, l’Hôtel de Ville,
bâti après 1720, et le théâtre, qui date de 1832, mais est en totale harmonie
avec son voisin. Du centre de l’esplanade, on aperçoit la percée de la porte
monumentale du Palais du Commerce, qui ouvre sur la «rive» sud.
Toujours au Nord, mais côté Est de la cité, le Parc du Thabor faisait autrefois
partie d’une abbaye. Confisqué aux moines à la Révolution, il s’est mué en parc
public et abrite notamment un jardin à la française, un très beau jardin botani-
que et une impressionnante roseraie. Un bel endroit pour faire une pause…
Pour découvrir d’autres aspects de la ville, l’Office de Tourisme
organise tout au long de l’année, mais surtout en été, des visi-
tes guidées classiques ou thématiques (Rennes insolite, Trésors
cachés…). Vous trouverez les horaires, thèmes et tarifs sur le site
www.tourisme-rennes.com
REN
NES
B
on
ne
s a
dre
sse
sHôtel de Nemours: un petit hôtel de charme en centre-ville
Installé à deux pas des Halles, des restau-rants, boutiques et galeries de la rive sud de Rennes, ce petit hôtel, très «tendance» dans sa décoration, est très bien situé pour visiter les principales curiosités de la ville. Air conditionné et wifi dans les 29 chambres très confortables. Tarifs: àpd 82€ pour une cham-bre double, sans le petit déjeuner (9,5€/per-sonne). Prix promotionnels sur le site.
www.hotelnemours.com
Rennes Attitude: des appartements à thème en plein cœur de Rennes
Les appartements chambres d’hôtes de 26 à 30 m2 se compo-
sent d’un salon avec une petite cuisine équipée, d’une chambre
avec lit double et d’une salle de douche. Situés à deux endroits
centraux de la ville, ils profitent d’une excellente localisation,
d’une déco contemporaine et originale et de services dignes
d’un hôtel. Différents thèmes inspirent la déco des 5 logements,
tous pleins de charme: romance, enfance, chocolat, tendance,
esprit cabane. Tarifs: 99€ par nuit ou 160€ par week-ends (2
nuits). Prix dégressifs à partir de 7 nuits.
https://sites.google.com/site/chambrehotesrennes/
Domaine de Cicé-Blossac: un resort 4* à 10 min. de Rennes
... avec golf 18 trous et spa. On vous y propose des forfaits intéressants, tel le «Week-end du Do-maine», pour 84,5€ par personne incluant 1 nuit en chambre double au Cicé-Hôtel, le petit déjeuner buffet, 2 modelages détente de 30 min. et 1 séan-ce hammam en duo. Autres forfaits sur le site:www.domainedecice.com
Week-ends découvertes proposés par l’Office de Tourisme de Rennes
www.tourisme-rennes.com propose une liste d’hébergements, ainsi que des forfaits sym-pas, dont un week-end découverte à partir de 44€ par personne incluant un City Pass, une nuitée et le petit déjeuner.
Pour découvrir ces forfaits, cliquez ici
Les Demeures de Marie: des chambres d’hôtes d’exception à 5 km de Rennes
Cette maison d’hôtes pleine de charme, instal-
lée dans un cadre champêtre et arboré, pro-
pose 5 suites et chambres raffinées, décorées
avec goût et élégance, comme tout le reste de la
belle bâtisse de pierres, dont l’origine remonte
au 13e s. Marie-Paule et Christophe ont pensé
au bien-être de leurs hôtes, qui disposent d’un
sauna, d’un jacuzzi extérieur, d’un très beau sa-
lon et de plusieurs espaces de détente permet-
tant de s’isoler dans des petits coins discrets du
jardin, sur une terrasse, dans un salon couvert,
sur des chaises longues… Ils ont également
concocté des séjours pour les amoureux, avec
dîner aux chandelles, champagne, hammam ou
jacuzzi et prêt d’une 2CV cabriolet pour une
journée de balade!
Autre concept très sympa: toute la déco (ou
presque) de la maison est à vendre. Vous pour-
rez donc acquérir les chandeliers, les coussins,
les draps de lit ou de bain, une horloge mu-
rale, les lampes de chevet de votre chambre ou,
pourquoi pas, un meuble qui vous aura séduits.
Côté petit déjeuner et table d’hôtes, les repas
sont aussi copieux que gastronomiques. Par
beau temps, le petit déjeuner vous sera servi
dans le jardin, dans l’un des petits coins discrets
où vous souhaiterez peut-être vous isoler ou sur
la terrasse de votre chambre mezzanine.
Une très belle adresse, pour la beauté et le
charme de l’endroit comme pour la gentillesse
de l’accueil et l’originalité des séjours.
Tarifs: à partir de 89€ pour une chambre double;
àpd 125€ pour une suite et 145€ pour la suite
mezzanine, qui occupe un pavillon attenant à la
maison. Tarifs dégressifs à partir de 2 nuits.
Contacts: 0033 (0)7 86 42 99 38
www.lesdemeuresdemarie.com
FINISTERE
Autour des Monts d’Arrée
En quittant Rennes par la N164, un petit détour vous mènera à Huelgoat
et aux Monts d’Arrée, les plus hautes «montagnes» de Bretagne, au cœur
du Parc Naturel régional d’Armorique, qui s’étend jusqu’aux extrémités
de la presqu’île de Crozon, en englobant également 60.000 hectares ma-
rins et des îles. Première halte de ce parcours, au pied du versant sud
des monts: Huelgoat, dont la forêt abrite d’énormes rochers érodés et
moussus, créant des paysages étranges et un peu inquiétants, propices
aux contes, qui, d’ailleurs, y sont nombreux. De là à prétendre que les
lieux sont peuplés de farfadets et korrigans, il n’y a qu’un pas, évidem-
ment franchi. Une balade à travers ces bois énigmatiques vous mènera
donc du Chaos du Moulin (un ancien moulin et de gros blocs de granit
y bordent le lit d’une rivière tumultueuse), visible de la route, à la Grotte
du Diable (un gouffre dans lequel la fille du roi Ys précipitait, dit-on, ses
amants d’un soir), à la Roche Tremblante (100 tonnes de roche en équi-
libre improbable), à la Grotte du roi Artus et autres endroits nimbés de
légendes. Depuis le petit pont qui enjambe la rivière, à l’extrémité du lac
que borde le village, la vue sur le chaos minéral qui jalonne la rivière est
déjà très beau!
Continuez ensuite la route vers Pleyben, en marquant un arrêt dans
le village de Lannedern pour son adorable enclos paroissial, dont le
calvaire porte une originale statue de saint Edern chevauchant un cerf.
Dans l’église, on trouve le tombeau du saint homme (toujours avec son
cerf) et de beaux bas-reliefs polychromes racontant sa vie à la manière
d’une BD.
Autre bel enclos paroissial: à Brasparts, dont l’église, commencée au
16e s. et classée Monument historique, abrite de jolies et anciennes sta-
tues de la Vierge «dans tous ses états» (version Miséricorde, Piéta,…). A
remarquer aussi, dans ce pays de légendes: la représentation de l’Ankou,
la mort, au coin de l’Ossuaire, bâti au 16e s. dans un coin de l’enclos.
De Brasparts, une petite route grimpe vers la Montagne Saint-Michel
(et sa chapelle), qui culmine à 380 mètres et offre une vue panoramique
sur la région des monts d’Arrée et ses multiples paysages faits de vallées
encaissées, de cultures, vergers et pâturages, de landes, collines boisées,
bocages et d’un curieux alignement mégalithique de près de 90 menhirs
formant la «Noce de Pierre». La légende raconte que des noceurs fêtant
un mariage un peu trop arrosé auraient été changés en statues de pier-
re pour avoir refusé de céder le passage à un prêtre portant l’extrême-
onction à un mourant. Un vaste marais tourbeux, le Yeun Elez, également
visible depuis le sommet du mont, n’a pas meilleure réputation. Couvert
de brume, il peut paraître lugubre et nous faire plus aisément croire qu’il
renferme bel et bien l’entrée des enfers que lui attribuent les légendes
locales! Un bien bel endroit, en tout cas, pour randonner…
8•www.lejournaldelevasion.be
La presqu’île de Crozon, au cœur du Parc Naturel régional d’Armorique
La presqu’île de Crozon était peu touristique avant que
les randonneurs cheminant sur le GR34 et autres chemins
côtiers ne contribuent à faire connaître la beauté sauvage
de ce bout de terre s’enfonçant en croix dans la mer. A
chacune des extrémités, une pointe battue par les vents
offre de magnifiques paysages de falaises déchiquetées,
que prolongent, à la Pointe de Pen Hir, des îlots pointus se
suivant à la queue leu-leu. Autres belles vues: l’île Vierge,
depuis le GR34, près de Saint-Hernot, et la grande plage
aux eaux turquoise de la Palue, où un courant puissant
interdit la baignade.
Arrêt indispensable également à Morgat, une jolie station
balnéaire dotée d’une large et agréable plage, de grottes
marines (les plus petites sont accessibles à marée basse)
et doublée d’un port de plaisance. Le port de Camaret-
sur-mer, lui, aligne des maisons et restaurants colorés le
long du quai, face à la Tour Vauban (17e s.) et à la chapelle
N.-D. de Rocamadour (16e s.), installées de l’autre côté
de la rade. Ancien port langoustier et sardinier, Camaret
vit aujourd’hui plus du tourisme estival que de la pêche.
Quelques-uns des beaux bateaux construits sur place et
qui, autrefois, partaient de longs mois pêcher au large du
Maroc et de la Mauritanie, gisent encore dans une sorte de
cimetière marin sur la grève du Sillon, au pied de la Tour
Vauban. Le port attire aussi les artistes et de nombreux
ateliers ouverts au public jalonnent les ruelles du bourg,
dont les plus anciennes se trouvent derrière la «façade»
des maisons bordant le quai et ajoutées au 20e s. lorsqu’on
a gagné du terrain sur la plage pour agrandir le village.
La Bretagne est l’une des régions du monde les plus riches
en vestiges mégalithiques, en termes de nombre (on parle
de 50.000 vestiges) comme de diversité. Si l’on connaît
sans doute mieux le site de Carnac, dans le Morbihan, le
Finistère n’est pas en reste, avec ses dolmens et menhirs
parsemant les campagnes et forêts, mais aussi les falaises
et bords d’estuaires. A Camaret, à la sortie du village (en
direction de la Pointe de Pen Hir), vous verrez, par exem-
ple, des alignements de menhirs (Lagatjar) plantés sur un
plateau dunaire…
10•www.lejournaldelevasion.be
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Chambres d’hôtes insolites: Kastell Dinn, près de Morgat
Pas loin du Cap de la Chèvre, dans le petit ha-meau de Kerlouantec, à environ 3 km de Mor-gat, Patricia et Pierre proposent 3 chambres à thème de charme (grenier, bateau ou plage) dans leur jolie maison de pierres et 3 chambres d’hôtes insolites, installées dans le jardin et en-tièrement restaurées et décorées par les sym-pathiques propriétaires: une caloge, une quille en l’air et une romantique et douillette roulotte tzigane. La caloge, un bateau de pêche tradi-tionnel que Pierre a retourné et couvert d’un toit de chaume, comme le faisaient les pêcheurs pauvres auxquels il servait d’habitation, est tout spécialement originale, avec sa cabine de pilo-tage reconvertie en douche et ses sièges sus-pendus par des cordages, façon balançoires. La quille en l’air servait aussi de maison aux familles démunies. La barque renversée faisait office de toiture à une petite construction généralement de pierre, comme ici. Egalement dans le jardin, la cuisine et les tables de l’«Abri du pêcheur» sont à la disposition des hôtes pour les petits déjeuners ou pour préparer leurs repas. Tarifs (pour 2 personnes): 50, 55 ou 60€ pour les chambres dans la maison; 65€ pour la quille en l’air ou la roulotte et 80-90€ pour la caloge, hors petit déjeuner (6€ par personne).Infos et réservations:
www.gite-rando-bretagne.com/gite_kastell.htm.php
Ty Natur: des roulottes écologiques
Autre idée sympa de logement: une roulotte-gîte confor tablement aménagée pour accueillir 4 à 5 per-sonnes. Les deux roulottes sont installées dans un décor paysager naturel, pas très loin du GR34 et de son sentier côtier. La mer et une plage de sable fin se trouvent à 500 mètres…Apd 85€ en basse saison pour 2 pers. et 95€ pour 4.www.ty-natur.fr
La côte des Abers, des phares et des légendes
Passé Brest, ce parcours longe le littoral par la Route
Touristique au départ de la Pointe Saint-Mathieu,
un endroit magnifique planté d’un phare (1835), d’un
sémaphore toujours en activité, d’une jolie chapelle
et des ruines majestueuses d’une abbaye bénédic-
tine bâtie entre le 11e et le 13e s. pour abriter, dit-on,
une relique de saint Mathieu. La cohabitation singu-
lière de ces bâtiments installés au bord des falaises
contribue, avec le paysage, à faire de cet endroit l’une
des plus belles pointes de Bretagne. On peut visiter
un petit musée et accéder au sommet du phare d’où
la vue, par beau temps, porte au-delà de la presqu’île
de Crozon et jusqu’aux îles de Sein, Molène et Oues-
sant, vers lesquelles on embarque depuis le port du
Conquet, quelques kilomètres plus loin. Sur le quai
du Drellac’h, des massives maisons médiévales don-
nent au Conquet des allures de port fortifié, souvenir
des pillages dont il fut plusieurs fois victime au Moyen
Age, avant d’être presque totalement détruit au 16e s.
Aujourd’hui, malgré ses dimensions modestes, le nou-
veau port est réputé pour la pêche au tourteau et
abrite une flotte d’une quarantaine de bateaux. Sur les
hauteurs, le bourg, lui, vit aussi au rythme des saisons
touristiques, avec ses ruelles pavées et animées, ses
terrasses de cafés et ses boutiques…
Prochain arrêt intéressant: Lanildut, niché au creux
de l’Aber Ildut et premier port goémonier d’Europe.
En saison (de mai à octobre), les chalutiers y font la file
pour débarquer leur cargaison d’algues (le goémon)
dans les camions-bennes qui les mènent dans les
usines de traitement où ces énormes lamelles seront
ensuite transformées en aliment pour bétail ou en en-
grais. La vue des grues plongeant dans la cale des ba-
teaux pour en extraire d’énormes mottes dégoulinan-
tes est aussi étonnante qu’impressionnante! Le long
de la grève, de jolies maisons de pierre ont presque
les pieds dans l’eau, mais les plus belles se trouvent
dans le quartier de Rumorvan, où de riches capitaines-
marchands les firent bâtir aux 17e et 18e s.
Après Lanildut, la Route Touristique continue à suivre la
côte déchiquetée et offre plusieurs beaux panoramas,
notamment juste avant d’arriver à Trémazan, où l’on
aperçoit au loin le phare de Corn Carhai et les écueils
des roches de Portsall qui causèrent le naufrage de
l’Amoco Cadiz, en 1978. Portsall, dont les plages de
sable blanc ont heureusement perdu toute trace de
pétrole, est un petit port de pêche où l’énorme ancre
échouée de l’Amoco Cadiz rappelle le triste souvenir
de la plus grande marée noire du 20e siècle.
Plus loin, un détour de la route à la sortie de Saint-
Pabu vous débarque au bord de l’Aber Benoît, dans
un petit coin pittoresque où flottent quelques bateaux
de pêche. Mais si le paysage est joli, celui qui borde
l’Aber Wrac’h a la réputation d’être le plus photo-
génique. Et, de fait, après un petit arrêt, à l’ouest de
Landeda, pour une balade sur la belle plage longeant
les dunes de Ste-Marguerite, la Route Touristique
file à l’est, au bord de la Baie des Anges, en offrant
une superbe vue sur l’entrée de la ria, mais aussi sur
les phares, qui, au large, indiquent la présence de l’île
Vierge et de quelques autres îlots.
D’autres sites, ports et villages méritent un petit dé-
tour, notamment pour voir le château de Kergroadez,
14•www.lejournaldelevasion.be
le menhir de Kerloas ou le tumulus de Guen-
noc, et à Saint-Renan, pour ses maisons
à pans de bois, sa jolie place médiévale et
son grand marché (le samedi). Mais s’il est
un site à ne pas manquer, c’est Meneham,
qui clôture en apothéose ce parcours côtier,
avec ses impressionnants blocs de granit
semés un peu partout dans les dunes, sur
la plage et dans l’eau. Une petite maison
semble coincée entre deux gigantesques ro-
chers, un peu à l’écart du hameau, lui-même
à l’abri de ces rocs titanesques.
L’histoire de ce lieu étrange remonte au 17e s.,
quand Louis XIV fit installer le long des cô-
tes des forts et autres installations militaires
vouées à la fois à protéger le littoral et à
mettre fin aux méfaits des naufrageurs. Car,
à l’époque, pêcheurs et paysans vivaient
pauvrement et voyaient dans cette prati-
que une source de revenus et… de bois de
chauffage, puisqu’ils n’avaient pas le droit
de couper celui des forêts environnantes,
réservé à leurs riches propriétaires. Certains
n’hésitaient donc pas à allumer des feux
censés simuler des phares et diriger ainsi
les bateaux tout droit sur les écueils. C’est
ainsi que la maison des douaniers et «la ca-
serne» de Meneham virent le jour, protégées
du vent et des regards indiscrets par d’énor-
mes masses de granit. Un hameau vint plus
tard compléter les installations, avec ses
maisonnettes basses au toit de chaume.
Seule la toiture de la baraque du corps de
garde est en pierre pour éviter que, à cha-
que relève du gardien, les voisins n’en pro-
fitent pour venir arracher le chaume et les
poutres et en faire du bois de chauffage.
Etrange et chaotique, l’endroit, récemment
restauré, est magnifique, avec sa plage plan-
tée de rocs arrondis par le vent qui lui donnent
un petit air de Seychelles, le climat tropical
en moins. Pour ceux qui souhaiteraient s’y
attarder, on y trouve un gîte d’étape (www.
gite-meneham.fr) et une auberge servant une
cuisine du terroir, où l’on organise aussi des
petits concerts de musique bretonne (www.
aubergedemeneham.com)…
Aber et amer…« Aber » est le mot breton (en celte, aber signifiait
«estuaire») désignant une ria, une vallée fluviale en-
vahie par la mer à marée haute. Sur le territoire
français, la championne des abers est la Bretagne,
où ils sont tout par ticulièrement nombreux dans
cette par tie du Finistère. Les plus connus sont
les Abers Ildut, Benoît et Wrac’h, qui, en breton,
se nomment Iltud, Benniged et Ac’h., mais la seule
rade de Brest en compte déjà plusieurs…
A ne pas confondre avec « amer », qui, lui, désigne
un signal fixe voué à guider les marins de jour (car il
n’est pas éclairé, contrairement à un phare ou à un
sémaphore). Il peut avoir des formes très diverses,
comme une petite tour ou même un clocher doté
d’un signe par ticulier et donc identifiable (peint en
noir, par exemple).
16•www.lejournaldelevasion.be
Autour de Roscoff…
Prochaine escale: Roscoff, classée «Petite Cité de Ca-
ractère» au cœur du Pays du Léon, dont les châteaux,
églises prestigieuses et enclos paroissiaux prouvent
la prospérité passée, due, notamment au commerce
des toiles de lin. Le sol fertile a, de tout temps, fait de
cette région une importante zone agricole. Aujourd’hui
encore, on y traverse un peu partout des champs d’ar-
tichauts, de choux et d’oignons.
Ancienne cité corsaire, Roscoff, réputée pour son cen-
tre de cure de thalassothérapie, est un port de pêche
et de ferries, où l’on embarque pour l’Angleterre ou
l’île de Batz, que l’on rejoint en 10 minutes de tra-
versée. La vieille ville se blottit au bout du quai, entre
le port et l’église Notre-Dame de Kroaz-Baz (16e s.),
alignant de vieilles demeures de granit dans quelques
rues étroites où se concentrent les boutiques et les
hôtels. Certaines demeures remontent au 16e s., com-
me les deux «maisons de Marie-Stuart», qui se «dis-
putent» l’honneur d’avoir accueilli la future épouse de
François II, alors qu’elles n’étaient pas encore bâties
quand la souveraine écossaise débarqua à Roscoff.
Un peu plus loin, l’église Notre-Dame de Kroaz-Baz
mérite une visite, pour les caravelles dessinées dans la
pierre des façades et pour son plafond aux poutres de
bois polychromes et sculptées, terminées par de jolies
sculptures naïves qui ressemblent à s’y méprendre à
des proues de navires…
Autre visite intéressante à faire à Roscoff: le petit mu-
sée de la Maison des Johnnies. Il évoque ces mar-
chands ambulants, qui, au 19e s., partaient plusieurs
mois en Grande-Bretagne faire du porte-à-porte pour
vendre leurs tresses d’oignons rosés et, à force de vi-
vre à l’anglaise, en revenaient changés (d’où leur sur-
nom…).
En passant par Saint-Pol-de-Léon, son imposante
cathédrale et sa grande chapelle N.-D. du Kreisker, on
arrive à Carantec, une charmante station balnéaire
doublée d’un port ostréicole. Le bourg, planté sur une
hauteur, est mignon, mais le lieu le plus beau se trouve
à la Grève Blanche. Une petite route y part vers l’ado-
rable îlot Callot et ses superbes plages. Mais atten-
tion à la marée haute, qui noie totalement la chaussée
et risque donc de vous isoler plusieurs heures sur ce
bout de terre peuplé d’à peine quelques maisons…
www.lejournaldelevasion.be•19
A la frontière du Finistère et des Côtes d’Armor, Locqui-
rec offre, depuis le port, un panorama magnifique sur la
profonde baie de Lannion, bordée de plages immenses.
La meilleure façon d’en découvrir toute la beauté est de
suivre le Sentier des Douaniers, qui longe le littoral en
passant par des points de vue extraordinaires, comme
à Guimaëc, où les falaises dépassent une centaine de
mètres, et entre Locquirec et Plestin-des-Grèves, le
long d’une gigantesque étendue de sable, en passant
devant quelques manoirs idéalement situés…
Depuis Carantec, un petit détour permet de découvrir
le très bel enclos paroissial de Doigt-Saint-Jean, doté
d’un superbe porche voûté (15e s.) et d’une très roman-
tique fontaine moussue à triple vasque, dont l’eau aurait
des vertus miraculeuses. L’église, épargnée par la Ré-
volution, fut bâtie pour conserver dignement la relique
de l’index de saint Jean-Baptiste, ramenée de Norman-
die au 15e s. La légende raconte que, subtilisé par les
Anglais, le doigt serait revenu tout seul dans la chapelle
qui l’abritait alors, inaugurant une série de miracles qui
lui valurent la construction d’un édifice plus grand au
début du 16e s., la venue de nombreux pèlerins et un
grand pardon célébré le dernier dimanche de juin…
Bon
ne
s ad
resse
s Cô
te d
es A
be
rs & R
osc
off
Hostellerie de la Pointe St-Mathieu
Cet hôtel de charme et de caractère, membre des Re-lais du Silence, profite d’une situation superbe, face au site de la Pointe St-Mathieu. Ses 25 chambres, spa-cieuses, lumineuses et décorées avec goût, ont vue sur le grand large, le phare et l’abbaye. Au restaurant, le Chef propose une cuisine de la mer fine et inventive à base de produits de saison: homard, lotte, langous-tine, sole, palourde… Prix: àpd 80€ pour 2 personnes, hors petit déjeuner. Sur le site, vous trouverez également des offres de séjours thématiques.Plus d’infos: www.pointe-saint-mathieu.com
Hôtel Chez Janie, à Roscoff
16 chambres et un appar tement habillés de blanc, gris et rouge, lumineux et modernes, cer taines avec vue sur le por t et la mer. Une adresse sympa et «his-torique» (les Johnnies s’y retrouvaient avant d’embar-quer pour l’Angleterre vendre leurs tresses d’oignons rosés), classée à juste titre «Petit hôtel de charme», qui mérite plus que ses 2 étoiles! Tarifs: «vente flash» àpd 69€ la chambre double, sans oublier les offres et forfaits publiés sur le site de l’hôtel…www.chezjanie.com
Hôtel le Brittany, à Roscoff
Ce 4 étoiles membre des Relais et Châteaux propose des chambres élégantes dans un beau manoir de pier-res, face à la mer, l’île de Batz et le por t de Roscoff. Le restaurant gastronomique y ser t une cuisine tout aussi raffinée imaginée à base de produits du terroir par le Chef, étoilé au Michelin. Les tarifs démarrent à 140€ la chambre double, sans le petit déjeuner.www.hotel-brittany.com
Hôtel la Résidence, à Roscoff
Situé à deux pas du centre historique de Roscoff et à 100 mètres du vieux por t et du bord de mer, cet hôtel de charme propose des chambres modernes, calmes et confor tables, mais sans vue sur la mer. Tarifs: àpd 59€ en basse saison et 69€ en haute saison, hors petit déjeuner (9,5€ par personne).www.hotelroscoff-laresidence.fr/
CÔTES D’ARMOR
Perros-Guirec et la Côte de Granit Rose
La commune de Perros-Guirec s’étend sur 10 km et
compte quelque 8000 habitants, un chiffre qui se mul-
tiplie par 5 en haute saison. C’est en général par le port
que l’on aborde la ville, un port capable d’abriter 850
bateaux, mais qui, étant tributaire des marées, com-
me ailleurs en Bretagne Nord, garde des dimensions
modestes. Par contre, ici, un bassin à flot permet aux
embarcations de ne pas s’échouer à marée basse…
A ses côtés, un port miniature permet aux enfants de
naviguer à bord de petits bateaux électriques, à deux
pas du Musée historique et de ses personnages de
cire. De là, la route de la Corniche longe la côte et ses
trois plages, dont celle de Trestrignel, bordée par le
GR34 et surplombée par de belles villas de pierres du
début du 20e s., qui se multiplient le long de la route
menant à la Grande Plage. La vue s’étend jusqu’aux
Sept Iles, qui forment la plus grande réserve ornitho-
logique de France. Au loin, l’une d’elles semble cou-
ronnée d’un dôme blanc, constitué, en réalité, par des
milliers de Fous de Bassan. Des excursions en bateau
font le tour des îles en faisant une halte de 45 minutes
sur l’île aux Moines, la seule escale autorisée.
La «Grande Plage» est la plus animée des trois pla-
ges de Perros-Guirec. On y trouve le casino, plusieurs
restaurants et commerces, l’embarcadère pour une
croisière vers l’archipel des Sept îles ou vers l’île de
Bréhat, des tas d’activités nautiques, quelques hôtels
et le centre de thalassothérapie jouxtant le Grand Hôtel,
le premier hôtel de Roscoff, érigé à la fin du 19e s., alors
que, grâce à l’arrivée du train, le tourisme démarrait
dans la région…
La Corniche continue ensuite sa route vers la Côte
de Granit Rose en passant en surplomb du Sentier
des Douaniers. Sur une hauteur, un belvédère offre un
superbe panorama sur les deux plages précédentes
et les rochers rosés de la Pointe de Ploumanach, le
«quartier» sans doute le plus authentique de Perros-
Guirec. Classé Grand Site naturel, Ploumanach pré-
sente le même chaos minéral que Meneham, sinon
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que, ici, le granit de ces immenses blocs de roche est
rose et flamboie comme du charbon ardent sous les
rayons du soleil couchant. Carré et massif, le phare de
Men Ruz, emblématique du paysage breton, est planté
sur un tas de rochers, à deux pas de la plage, où un
petit oratoire (12e s.) dédié à saint Guirec est isolé sur
son îlot à marée haute. Depuis le phare, la vue sur
cette côté éclatée est superbe! Sous l’eau aussi, sans
doute, puisque Ploumanach est un site de plongée ré-
puté exceptionnel…
Depuis la plage, le Sentier des Douaniers conduit au
port de Ploumanach, où les bateaux sont ancrés à des
bouées, au milieu du bassin. La pêche, ici, n’est plus
qu’artisanale et le port accueille surtout les plaisan-
ciers. Deux moulins à marées, assez typiques de la
Bretagne, y ont été installés au 14e s. et reconstruits
au 18e. Ils sont à la retraite depuis 1932, mais l’un
d’eux peut se visiter.
Les carrières de granit rose, elles, sont toujours en
activité, dans le quartier de La Clarté. La Maison du
Littoral (installée près du phare de Men Ruz) y orga-
nise, sur réservation, des visites guidées d’autant plus
intéressantes que ce sont les carriers eux-mêmes qui
font office de guides. Les pierres extraites localement
servirent notamment à la construction de la jolie cha-
pelle Notre-Dame de La Clarté, commencée au 14e s.,
mais plusieurs fois remaniée ensuite. A l’intérieur, trois
maquettes de navires ont été suspendues au plafond
en guise d’ex-voto offerts en remerciement à la sainte
patronne des marins, dont la statue de bois est exhi-
bée en procession durant le pardon du 15 août.
A l’arrière du port s’étend la Vallée des Traouïéro, elle
aussi parsemée de gros blocs de granit et de quelques
grottes. Antre des korrigans et autres personnages lé-
gendaires, elle sert de décor à des balades contées
nocturnes, pour mieux frissonner de peur à la simple
lueur des torches électriques…
Pour connaître les visites guidées et
autres activités organisées à ou au dé-
part de Perros-Guirec: Office de Tourisme
(21 place de l’Hôtel de Ville):
tél: 0033(2)96232115.
www.perros-guirec.com
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L’île de Bréhat
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es Hôtel Saint-Guirec (de La Plage)
Idéalement situé sur la plage de Ploumanach, ce Lo-gis de France 3 cheminées propose des chambres lumineuses entièrement rénovées en 2009 dans une déco contemporaine. Wifi gratuit. Cer taines chambres ont un balcon équipé et vue sur la mer. Le restaurant profite de la même vue imprenable et présente une car te basée sur les produits de la mer, avec, au menu, plateaux de fruits de mer, filet de bar rôti, cassolette de St-Jacques au gingembre, pot au feu de la mer à la bretonne... Tarifs : àpd 120€ pour une chambre double avec vue mer, en basse saison, sans le petit déjeuner (9€ par personne). De juin à septembre, la ½ pension est requise (àpd 90,5€ par personne).www.hotelsaint-guirec.com OU www.logisdefrance.com
Le Castel Beau Site
Profitant de la même superbe situation, face à la plage de Ploumanach, cet hôtel 4* de 33 chambres tournées vers la mer a opté pour une déco très de-sign qui contraste avec la façade austère du bâti-ment. Le restaurant est réputé pour sa cuisine raf-finée et propose des cours de cuisine autour d’un produit de saison. Tarifs: àpd 160€ en basse saison et 200€ en haute saison pour une chambre double, sans le petit déjeuner (15€ par personne).www.castelbeausite.com
Les Costans
Entre la mer et ses jardins, Les Costans est un hôtel 3* de charme installé sur la Corniche de Perros Gui-rec, avec vue imprenable sur la mer et les 7 îles. Des chemins y mènent aux plages de Trestraou et de Tres-tignel ou permettent de rejoindre le GR34, pour par tir à la découver te de la Côte de Granit Rose. Les cham-bres, qui se déclinent en plusieurs types, ont vue sur la mer ou sur le jardin, avec ou sans balcon, mais tou-tes avec une ambiance différente. Profitant d’un beau panorama, le restaurant ser t des produits de la mer ou du terroir, évoluant selon le marché et les saisons. Tarifs: àpd 85€ pour une chambre double «classique» côté jardin et àpd 110€ pour une chambre supérieure vue mer, sans le petit déjeuner (13€/pers.).www.hotel-les-costans.fr
L’île de Bréhat inspire depuis longtemps les artistes:
Chagall et bien d’autres encore ont peint ses paysa-
ges sans cesse changeants, au gré des saisons, des
lumières et des marées. Au sud, la douceur du climat
y fait pousser palmiers, mimosas, aloès et autres plan-
tes méridionales, tandis que le nord de l’île, plus plat et
battu par les vents, est couvert de landes, d’ajoncs, de
fougères et de bruyères. Pourtant, Bréhat tout entière
ne fait guère plus de 3,5 km de long sur maximum 1,5
de large…
Hors saison, 350 habitants occupent les jolies maisons
de pierres aux jardins abondamment fleuris. En été, la
population monte jusqu’à 6000 personnes! Autant dire
qu’il vaut mieux faire la traversée depuis l’Arcouest
(Paimpol) au printemps ou en automne pour apprécier
pleinement le charme à la fois sauvage et bucolique de
cette île, entièrement vouée aux piétons et aux vélos.
Hormis de rares engins agricoles et les deux voitures
électriques communales, seuls le médecin et le garde-
champêtre ont droit à un vélomoteur.
Malgré ses dimensions modestes, Bréhat est la plus
grande île de l’archipel, qui en totalise 96, îlots inclus.
Beaucoup sont immergées à marées hautes et sont
donc plantées d’une tourelle servant d’amer aux ba-
teaux qui risqueraient d’y faire naufrage. Certaines îles
sont des propriétés privées et l’une d’elles est même
occupée par une ferme et cultivée.
Habitée dès le néolithique, Bréhat est formée de deux
îles réunies par un pont-chaussée que fit édifier Vau-
ban, en même temps qu’un fort et une batterie côtière.
Depuis, ces ouvrages défensifs ont été remplacés par
la Citadelle, bâtie entre 1860 et 1862 et aujourd’hui
occupée par un centre d’art et d’artisanat du verre.
Souvent convoitée pour sa position stratégique, l’île
connut pas mal de vicissitudes historiques et changea
plusieurs fois de mains. Au 15e s., ses marins s’aven-
turèrent jusqu’à Terre-Neuve. Au 17e s., elle était un
repaire de pirates, puis on s’y adonna aux trafics en
www.lejournaldelevasion.be•27
tout genre, une fois la paix revenue avec l’An-
gleterre (d’où la présence, sur les côtes de l’île,
de trois petites tours de guet destinées à dé-
courager les trafiquants…). Il faudra attendre
le 19e s. pour que Bréhat, enfin prospère, attire
les écrivains et les peintres, puis les années
1900 pour y voir débarquer les premiers tou-
ristes. Aujourd’hui, à part une petite agriculture
et la pêche aux crabes, homards ou araignées
expliquant les nombreux casiers signalés par
des bouées flottant au large des rivages, ce
sont ces visiteurs saisonniers qui assurent l’es-
sentiel des revenus des commerces locaux,
concentrés dans Le Bourg, le «centre» de l’île.
C’est donc là que vous trouverez le syndicat
d’initiative, les restaurants et boutiques, en de-
hors de l’hôtel-restaurant du Port Clos, le prin-
cipal hébergeur de Bréhat, qui compte aussi
plusieurs chambres d’hôtes.
L’île se découvre donc uniquement à pied ou
en vélo (location au Port Clos: 6€ pour 2h,
10€ pour ½ journée et 13€ par jour). Comp-
tez 1h30 de balade pédestre entre le port et
le Phare du Paon, à l’extrémité nord-est. Mais
plusieurs circuits (non balisés) permettent en
une journée de sillonner l’île de part en part. Au
fil des promenades, on découvre de superbes
paysages, des jardins étonnants, des côtes
déchiquetées plantées de phares, d’un séma-
phore et de plusieurs amers. Jolies maisons
de pierres, chapelles, croix, anciens moulins à
vent et un très beau moulin à marées (Birlo, à
l’ouest de l’île sud) ponctuent également les
balades, sans oublier les grèves et la plage de
Guerzido, bien à l’abri des vents derrière sa
«barrière» rocheuse.
D’un des trois embarcadères du Port Clos
(utilisés selon la hauteur de la marée), vous
pourrez aussi embarquer à bord d’une des
«Vedettes de Bréhat» pour un tour de l’île de
45 minutes, le temps de découvrir les élevages
expérimentaux d’huîtres et de moules, mais
aussi d’autres îles et îlots de l’archipel, dont
l’îlot Lavrec, qui fut habité par les moines dès
le 5e s. Il y reste d’ailleurs toujours les vestiges
d’une abbaye…
Infos sur les horaires et tarifs des traversées
Arcouest-Bréhat: www.vedettesdebrehat.com
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EXPERIENCES BRETONNES
Tourisme Bretagne a eu l’excellente idée de mettre en place dif-
férentes «Expériences bretonnes» permettant de «vivre» autrement
et plus authentiquement la Bretagne en participant à des activités,
traditionnelles ou insolites, en compagnie de Bretons passionnés
et dans tous les coins de la région. Quelques exemples…
• Pique-nique à bord d’un vieux gréement, à Cancale: cette
balade gourmande démarre par un petit déjeuner en plein air à la
pointe du Grouin, suivi par une balade de 3h à bord d’un bateau
traditionnel, l’An Durzunel, pour découvrir les beautés cachées de
la baie tout en dégustant des produits de la mer et en participant
aux manœuvres du voilier…
• Explorer les parcs à huître avec Ivan, dans le Golfe du
Morbihan: pour tout savoir sur le métier d’ostréiculteur et sur les
huîtres en général. Vous irez donc «taper l’huître» vêtus de combi-
naisons, avant de la déguster, à bord de la traditionnelle barge à
fond plat…
• Cap sur les Sept îles à bord d’un vieux gréement, au dé-
part de Perros-Guirec: c’est à bord du Saint-Guirec, que Denis
le Braz vous emmènera faire le tour des îles formant la plus grande
réserve ornithologique de France, tout en vous faisant participer
aux manœuvres de navigation et en vous offrant café et brioches.
Ensuite, escale à l’île aux Moines pour un déjeuner partagé face
à la Côte de Granit Rose, suivi d’un petit tour de l’île, guidé par
Denis, qui raconte comment des moines gallois ont conquis les ha-
bitants de la côte et pourquoi La Pérouse recrutait ses équipages
dans les environs… Passionnant et superbe!
• Rencontre avec les sauveteurs en mer de la SNSM: au port
d’Armor, à Saint-Quay-Portrieux, vous rencontrerez un équipage
de sauveteurs en mer et vous pourrez même embarquer sur leur
vedette pour apprendre bien des choses sur les missions de ces
bénévoles pas comme les autres. Aussi étonnant qu’intéressant!
• Qui fera la meilleure crêpe? Direction la crêperie Fleur de Blé
noir. C’est là que Monique et son billig (large plaque circulaire en
fonte sur laquelle on étale la pâte à crêpe à l’aide d’un rozell, sorte
de petit râteau en bois attend les participants). Vu le poids de l’en-
gin, pas question de faire sauter les crêpes. Il faut donc un tour de
main bien particulier que Monique se propose d’enseigner, avant
la séance de dégustation, accompagnée d’un petit kir breton. Une
expérience sympa et très gourmande…
• La Côte de Granit Rose 100% nature: sur le site de Plouma-
nach, à Perros-Guirec, Marie, jeune guide nature passionnée, nous
fait découvrir le chemin des douaniers et son incroyable richesse
naturelle. Parés de jumelles, nous observons le ballet des oiseaux.
Nous découvrons également des herbes aux vertus médicinales
et autres secrets de plantes, avant la pause pique-nique, face à la
mer. Une balade pleine d’enseignements, pour petits et grands…
• Une incroyable journée de pêche: au Guilvinec, embarquez
(très tôt) pour une longue journée de pêche côtière avec Johan,
patron du Kan Atao. Une expérience humaine, sincère et forte pour
découvrir la Bretagne autrement.
• Pêche à pied sur la presqu’île de Crozon: voici une idée gé-
niale pour s’initier aux plaisirs de la pêche à pied tout en prenant
un grand bol d’air. Point de chute: chez Joël et Martine, dans un
hameau de 2 belles maisons de pierres qu’ils ont entièrement restau-
rées. Après quelques nécessaires explications, direction l’estran et
un impressionnant panorama pour une longue séance commentée
de pêche à pied. De retour au gîte, un petit atelier cuisine s’organise
et nous enseigne, par exemple, comment cuisiner les couteaux et
les bigorneaux. Vient alors la dégustation de ce fabuleux plateau de
fruits de mer. Une occasion rare de savourer des huîtres sauvages!
• Frissons dans la nuit, dans la Vallée des Traouïero: ou une
balade contée à la tombée du jour dans une vallée mystérieuse
de Perros-Guirec. Le chaos granitique de l’endroit se prête super-
bement aux légendes, racontées par Yann et chantées par Manu.
Dans ce repaire naturel de korrigans, sirènes et contrebandiers,
Yann convie Rozenn, Jean sans peur, Marmiton, Margot, le Meu-
nier du Crac’h à le rejoindre. Avec ce petit peuple imaginaire, les
promeneurs s’enfoncent 2h durant dans le crépuscule des gorges
tapissées de mousse. Original en diable!
• Tester le Stand Up Paddle à Perros-Guirec: si vous ne
connaissez pas encore ce sport, c’est l’occasion de s’y essayer le
long de la Côte de Granit Rose, au départ de la plage de Trestraou,
avec Alexis Deniel pour coach. Dans son école de surf, des combis
de toutes les tailles attendent les participants. Une fois enfilée, il ne
reste plus qu’à empoigner sa planche et sa pagaie direction la plage
pour une première leçon au sec! Puis, la balade démarre. Debout
sur la planche, on admire les criques et les îlots, les gigantesques
rochers de la côte. Une peu banale randonnée debout sur l’eau!
Pour découvrir toutes les expériences bretonnes:
www.tourismebretagne.com
30•www.lejournaldelevasion.be www.lejournaldelevasion.be•31
GASTRONOMIE BRETONNE
Terre de tradition, la Bretagne compte une grande di-
versité de terroirs et bon nombre de spécialités, qui ne
se résument pas aux emblématiques crêpes, galettes
et far bretons. Quelques exemples:
• Les moules de bouchot (élevées sur des pieux dans
la baie du Mont-St-Michel), à déguster, entre autres,
à Cancale, en version marinière, à la crème, au cidre,
aux lardons…
• Les huîtres, accompagnées de citron, de vinaigre
et échalotes, de pain de seigle et de beurre salé, se
cultivent dans plusieurs endroits de Bretagne, dont
Cancale et le Golfe du Morbihan. Chaque cru a ses
spécificités et goûts propres. A vous de choisir!
A déguster à tout prix: les plateaux de fruits de mer,
composés de langoustines, tourteaux ou araignées,
huîtres, crevettes, palourdes, bigorneaux, bulots… Un
régal!
• Poissons, viande et volaille: si les premiers semblent
évidents, on oublie souvent que la Bretagne est aussi
une région d’élevage de porcs (on les retrouve sous
forme de rillettes, andouilles et autres cochonnailles
et servent, entre autres, à la préparation du kig ha
farz, une sorte de pot-au-feu breton), bovins, volaille
et moutons (dont le fameux «pré salé» de la baie du
Mont Saint-Michel!)
• Le beurre salé, utilisé en cuisine, sert aussi à la
confection de délicieux caramels!
• Desserts typiques: le far breton (un flan moelleux
à base de farine de froment et d’oeufs, de sucre, de
beurre et de lait, avec des pruneaux ou des pommes et
raisins) et le kouign aman (un gâteau de pâte feuilletée
confectionné avec beaucoup de beurre salé) restent
les principales vedettes, avec les crêpes, évidemment.
•Cidres, bières bretonnes (plusieurs brasseries et mi-
cro-brasseries en Bretagne) et chouchen (à base d’eau
et de miel fermenté, cette spécialité s’apparente à l’hy-
dromel et se consomme à l’apéritif ou en digestif).
Les cartes de nombreux restaurants déclinent tous
ces produits en version traditionnelle et/ou gastrono-
mique, combinant bien d’autres produits du terroir.
Bon appétit!
Pour tout savoir sur les labels «Tables et Saveurs de
Bretagne», «Restaurants du Terroir» et «Crêperies
gourmandes» mis en place en Bretagne pour permet-
tre aux visiteurs de distinguer des adresses répondant
à des critères de qualité: cliquez ici
Quelques bonnes adresses...
• Le comptoir des Halles, à Rennes:
www.lecomptoirdeshalles.com
• La crêperie St Georges, à Rennes: ou la
crêpe autrement:
www.creperie-saintgeorges.com/
• Saveurs et Marée, Port de Morgat (Crozon):
www.saveurs-et-maree.com
• Le mutin gourmand, presqu’île de Crozon:
http://mutingourmand.free.fr/restaurant.htm
• Restaurant les Alizées, à Roscoff:
www.les-alizes-roscoff.com/
• Le Bélouga: www.lagapa.com
Pour plus d’infos sur la Bretagne et pour organiser votre voyage:Comité Régional du Tourisme Bretagne
www.tourismebretagne.com
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