pionnier du web: timezone, l'interview exclusive d'un pionnier du
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Sous la Loupe:BREGUET
JOURNAL SUISSE
D’HORLOGERIEPAGESSPÉCIALES
NO 118 - AOÛT - SEPTEMBRE 2012 / EUR 7.– / CHF 12.–
HEURE SUISSE EST SUR IPAD
S U I S S E
Couv BreguetFr/all_H99_Ebel_FR 21.08.12 19:45 Page1
www.tagpress41.info
MEDIA CLIPPING
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SOMM
AIR
EHEURE
118numéro
p .5_EDITOHEUREDe grâce, des vacances sans montre!
p .8_ACTUHORLOGÈREVicenTerra, une assemblée générale peu ordinaire, p. 8TAG Heuer et le Jura, premières pierres posées, p. 8Spirit of GT, de belles mécaniques… sur le parking, p. 9Concours de Chronométrie 2013, le compte à rebours, p. 9Red Carpets en vert, en noirs obscurs ou sur fond de grande bleue, p. 10
p .14_LANCEMENTSHEUREChoix subjectif saupoudré de modèles inédits.
p .26_NOUVEAUTÉSHEUREPeter G. Rebeiz fait entrer Parmigiani Fleurier chez Harrods, p. 26 Evilard Watch, une historique de 1948 sur fond de nid d’abeille, p. 28 190e anniversaire, la Bovet Amadeo® Fleurier Rising Star, p. 30
p .32_SOUSLA LOUPEBreguet. La marque Breguet fait revivre la Reine de Naples. Deux cents ans d’énigme historiqueentourent cette pièce commandée à Abraham-Louis Breguet par Caroline Murat, néeBonaparte. Resurgira-t-elle un jour au détour d’un héritage? Les horlogers d’aujourd’hui en ontfait, en 2002, une collection qui vient de s’enrichir du modèle Cammea, entièrement dédié auxarts plus que millénaires du camée. Sous la forme d’une exposition itinérante historique,Breguet lui offre aussi une épopée contemporaine dont la dernière escale, dans le courant del’automne, sera le golfe de Naples. Jamais respect de la tradition n’aura à ce point côtoyé espritd’invention. En souvenir de celui que l’horlogerie considère comme son maître incontesté.
p .36_MARCHÉHEURE Interlaken: Cho Dong Hee, le nouveau visage qui bouscule les équilibres, p. 36Maurice Goldberger, du déstockage autorisé à la distribution, p. 38
p .40_MÉDIASCOMMUNICATIONPhénomène: l’horlogerie fait la cour au ballon rond, p. 40Interview exclusive, un pionnier du web à confesse, p. 46Portfolio: Stéphane Daniel Schlup, chasseur d’exaltations, p. 50
Oublions un instant nos smartpho-
nes et autres tablettes pour nous
replonger dans une époque où
l’accès au World Wide Web (www) était
réservé à une minorité motivée mais
surtout équipée en conséquence.
Toute connexion à la Toile débutait
invariablement par les grésillements
quasi surnaturels d’un modem aux
allures de grille-pain. Finalement, après
une patiente attente, on accédait à un
monde dans lequel la recherche était
dominée par Altavista.com et où les
contenus se limitaient principalement à
du texte et à de rares images.
En 1994, c’est de cette «soupe originelle»
qu’émergea Timezone.com, à la manière
d’une génération spontanée, déterminée
à explorer et exploiter les possibilités de
ce nouveau biotope nommé internet et
quasiment dépourvu de barrières ou
autres règles d’utilisation.
DE LA MÉFIANCE ÀL’ÈRE PARTICIPATIVETout commence à Singapour, dans les
locaux de Tai Hong Hung Ltd, à l’époque
le plus important des distributeurs Rolex.
Intrigué par le potentiel d’exposition de
ce nouveau médium et animé par la
même inconscience du danger que celle
des pionniers de l’atome, Lee Wee Wah
fait développer Timezone.com avec la
ferme intention de vendre des montres
via ce site internet. Cette approche
visionnaire ne tarda pas à se heurter à la
désapprobation catégorique de la
marque à la couronne, qui lui signifia
promptement de mettre fin à cette
pratique.
Dès lors se posa la question de l’utilité de
cet espace et c’est naturellement que la
reconversion s’orienta vers un concept
participatif. Deux étudiants furent
recrutés pour transformer l’échoppe
bannie en forum sur inscription. Les
débuts furent confidentiels et le site
servait principalement de point de
ralliement pour les aficionados
singapouriens. Les contributions avaient
lieu sur un forum unique, où s’empilaient
les conversations sans distinction de
marque ou encore de thématique.
EXCLUSIF: TIMEZONE.COM, PIONNIER DU WEB
Créé au milieu des années 90, Timezone.com trône en patriarche du web horloger participatif. Avec son actuel directeur général, William Rohr – alias Massena –, retour sur la genèse et l’expansion de l’un des premiers forums de l’internet balbutiant. Propos recueillis par Marco Gabella / Watchonista.com
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MÉDIA
SCOM
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William Massena Rohr, directeur général de Timezone.com, aujourd’hui propriété d’Antiquorum.
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UNE ROLEX MUTILÉE,SCANDALE ET POPULARITÉDans la seconde partie des années 90, la
démocratisation progressive de l’accès à
internet permet à Timezone.com de voir
son nombre de membres augmenter et
s’internationaliser. En 1997, le site est
racheté pour 80 000 dollars américains
par Richard Paige, propriétaire d’un
magasin de montres à San Francisco.
C’est le début de l’âge d’or de Timezone,
qui voit sa popularité s’accroître notam-
ment grâce aux légendaires articles de
Walt Odets, un psychanalyste haut en
couleur qui passait ses nuits à démonter
des montres. Richard Paige confie à Odets
une Rolex Explorer en lui demandant de
l’analyser sous toutes les coutures. Le
résultat a fait beaucoup de bruit, car la
montre fut littéralement détruite pour les
besoins de la revue.
Contributeur de la première heure,
William Massena Rohr se souvient de cet
épisode puisqu’il rejoint Timezone.com
en 1994 avant d’y jouer un rôle plus stra-
tégique dès 1998. Avec James Dowling,
l’actuel rédacteur en chef, ils sont parmi
les premiers membres non singapouriens
inscrits sur le forum. Lors du salon
Baselworld 2012, il a accepté de livrer en
exclusivité son témoignage d’observateur
privilégié. Interview.
DOIS-JE VOUS APPELER WILLIAM ROHR
OU WILLIAM MASSENA? A QUOI RIME
CETTE DOUBLE IDENTITÉ? Mon vrai nom
est William Rohr, Massena est le nom
d’un maréchal de l’époque napoléonienne
que j’utilise comme pseudonyme, en
grand fan de cette période. Au milieu des
années 90, j’étais banquier et je postais
mes contributions sur Timezone.com
sous le nom de Rohr. Jusqu’au jour ou, en
lui tendant ma carte de visite, un interlo-
cuteur m’a dit: «Vous, vous aimez Rolex!»
Il avait lu mes interventions sur le forum.
A l’époque, nous n’avions aucune idée de
l’exposition que nous avions sur internet.
Depuis ce jour, j’ai choisi de prendre le
pseudonyme de Massena pour garder une
certaine distance.
VOUS REJOIGNEZ TIMEZONE.COM DÈS
SES DÉBUTS, PUIS VOUS VIVEZ DE L’INTÉ-
RIEUR LA PÉRIODE DE LA BULLE SPÉCULA-
TIVE DU «DOT COM». COMMENT C’ÉTAIT,
VU DE L’INTÉRIEUR? En 1998, Richard
Page a recruté Michael Disher, journaliste
à Watch Time pour professionnaliser
Timezone.com et ce dernier m’a demandé
de lui prêter main forte. Nous avons
entrepris de séparer le forum unique et,
dès 1999, les deux premiers forums de
marques voyaient le jour avec IWC et
A. Lange & Söhne, animés respective-
ment par Michael Friedberg et Peter
Chong. Aujourd’hui, Timezone compte
47 forums de marques et une dizaine sur
des thèmes horlogers. A l’époque, il est
vrai que tout ce qui touchait de près ou
de loin à internet était fortement évalué
en raison des prédictions surréalistes des
marchés. C’est dans ce climat de folie que
Timezone a été racheté, fin 1999, par
Ashford.com.
BEAUCOUP D’HISTOIRES CIRCULENT SUR
LES DIVERS RACHATS DE TIMEZONE.COM,
AVEC DES CHIFFRES PARFOIS HALLU-
CINANTS… QUELLE EST LA RÉALITÉ?
Ashford.com a racheté Timezone.com
pour 3 millions de dollars, la moitié en47
C’est dans les locaux de Tai Hong Hung Ltd, revendeur Rolex à Singapour, que fut créé Timezone.com. © Watchonista.com
William Massena: «Certaines manufactures ont préféré quitter le forum comme annonceurs, car
elles n’acceptaient pas ce qui s’écrivait à leur sujet.»
$ # "" ! #
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cash et l’autre en titres. On est loin des
100 millions de dollars auxquels beau-
coup croient. C’est une information
erronée qui vient d’une confusion avec
le montant de la levée de fonds effec-
tuée par Ashford.com, qui investissait à
l’époque dans diverses sociétés internet.
Ce rachat a fait beaucoup de tort à
Timezone, car certains modérateurs et
contributeurs, lesquels agissaient béné-
volement, ne comprenaient pas que de
l’argent soit généré ainsi. En 2001,
Ashford.com a fait faillite, comme
beaucoup des sociétés de l’époque qui
avaient misé sur internet. Le site a
ensuite été racheté pour quelques cen-
taines de milliers de dollars par un col-
lectionneur californien, Joseph Lam.
Finalement, en 2007, Timezone est
vendu à Antiquorum pour un montant
resté confidentiel mais bien loin des
élucubrations que l’on peut lire ou
entendre ici ou là.
AUJOURD’HUI, TIMEZONE.COM EST L’UN
DES PLUS IMPORTANTS FORUMS HORLO-
GERS. QUEL EST SON REVENU MODÈLE ET
COMMENT GÉREZ-VOUS LE FAIT D’AVOIR
DES RELATIONS PÉCUNIAIRES AVEC LES
MARQUES HORLOGÈRES? Timezone.com
se finance principalement par la location
d’espaces publicitaires sur le site. Les
modérateurs ne sont pas rétribués pour
leurs contributions et les marques ne
payent pas pour avoir un forum. Cela
nous permet de garder le maximum
d’indépendance sur le contenu, même s’il
est clair que les modérateurs doivent
gérer parfois certaines pressions de la
part des marques. Certaines manufactures
ont préféré quitter le forum comme
annonceurs, car elles n’acceptaient pas
ce qui s’écrivait à leur sujet. Sinon, il n’y
a pas d’employés, à l’exception d’une
directrice administrative qui s’occupe de
gérer la facturation de la publicité et les
frais de déplacement des modérateurs,
lesquels leur sont remboursés. La société
gagne de l’argent, ce qui permet
d’organiser des événements et d’investir
sur le développement du site.
VOUS ÊTES PRÉSENTS SUR L’INTERNET
HORLOGER DEPUIS DE NOMBREUSES
ANNÉES. QUEL REGARD PORTE SUR
VOUS LA GÉNÉRATION MONTANTE DES
JEUNES CONTRIBUTEURS? C’est assez
drôle, mais certains d’entre eux, des
blogueurs américains en particulier, me
regardent comme si j’étais leur grand-
père. Pour eux, c’est un peu comme si
j’avais fait les deux guerres mondiales et
que j’étais toujours là pour témoigner
d’une époque qui leur paraît lointaine
mais qui, pour moi, a débuté il y a à peine
vingt ans…
Timezone.com voit sa popularités’accroître suite aux mémorables
articles de Walt Odets, un psychanalyste haut en
couleur qui passait ses nuits à démonter des montres.
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MÉDIA
SCOM
MUN
ICAT
ION
Capture d’écran, la homepage de Timezone.com.
TIMEZONE.COM EN BREF
1994: Création de Timezone.com.
2007: Rachat par Antiquorum.
Quelques chiffres: 102 000 membres
inscrits, 2500 interventions par jour
en moyenne, 6 500 000 interventions
depuis 2004, 5 000 000 de visiteurs
uniques en 2011, 11 000 000 pages
vues par mois en moyenne, 36 modé-
rateurs.
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THE END
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