présentation de futur au présent – dossier complet
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SOMMAIRE
Fondée en Janvier 2012, l’association Futur Au Présent1 travaille auprès des enfants
défavorisés du Sénégal et vise à développer des dispositifs en matière d’éducation et de santé.
Le premier dispositif conçu à cet effet est un Centre d’accueil pour enfants des rues, ouvert
depuis septembre dernier à Ziguinchor, capitale de la Casamance. Simultanément,
l’association construit des Activités Génératrices de revenus (A.G.R.) dont l’objectif est de
financer, à terme, l’action sociale qu’elle met en œuvre et qui, par leur existence, pourront
contribuer au développement local. Elle développe également des travaux de recherche, par le
biais d’un partenariat passé entre l’université de Ziguinchor et l’université Lyon 2, travaux qui
visent à mieux connaitre la réalité sociale du Sénégal et, par là-même, à nourrir son action.
Le travail de l’association s’organise autour de ces trois composantes - social, AGR, recherche – qui
sont conçues comme étroitement articulées les unes aux autres et comme formant ensemble.
Ce dossier réunit :
- Une présentation de l’association (document n°1)
- Une présentation du premier Centre d’accueil (document n° 2)
- Une présentation des premières A.G.R. (document n°3)
- Une fiche-résumé des intentions de recherche (document n°4)
- Un calendrier situant les échéances que se fixe l’association (document n°5)
- Le budget prévisionnel de l’association (document n°6)
Contact :
Futur Au Présent marine.fap@gmail.com
73 rue Greneta daniel.jacquin.fap@gmail.com
75002 Paris
1 Futur Au Présent est une association d’intérêt général à but non lucratif, régie par la loi 1901.
Parution au Journal Officiel le 10 Mars 2012, n° d’annonce : 1111. Identification R.N.A. W751213866. N° de parution : 201 20010, lieu de parution : Paris (Ile de France).
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Document n°1
Présentation de l’association
1/ Historique :
L'association Futur Au Présent est née d'une rencontre entre trois acteurs, engagés
différemment dans le travail social :
Marine Fourié, qui intervient dans les mouvements de défense des Sans Domicile Fixe en
France.
Jean Timothée Ndone Sagne, qui travaille avec l'ONG Enda en Casamance (Sénégal) et
intervient auprès des enfants jeunes travailleurs.
Daniel Jacquin, enseignant chercheur à l'Université Lyon 2, lui aussi investi dans le
mouvement de défense des sans abris en France.
En 2008, Marine, alors élève dans une école de travail social en France, fait un stage à Enda et
rencontre Timothée. Ils travaillent côte à côte pendant quatre mois, Timothée lui fait découvrir
la réalité de Ziguinchor, capitale de la Casamance, et l'un des problèmes qui lui tient le plus à
cœur. Les enfants en situation de rue sont nombreux, poussés à la rue par la pauvreté des
familles, par les maltraitances dont ils sont l'objet, par les effets indirects du conflit armé qui
dure dans la région depuis plus de vingt ans ; mais il n'existe aucune structure pour accueillir
ces enfants errants et livrés à eux-mêmes. Des programmes sociaux sont mis en place mais
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aucun centre d'accueil n'existe, aucun dispositif d'accompagnement et de prise en charge sur le
long terme.
Le projet va murir pendant quatre ans, en France et au Sénégal, au fil des réflexions
qu'échangent les trois fondateurs. Ils cherchent, chacun à leur façon, une réponse au problème
des enfants de Ziguinchor mais réfléchissent aussi à l'action qui est la leur et aux questions,
nouvelles, que lui posent les évolutions des sociétés où ils vivent.
En 2012, ces réflexions croisées aboutissent à la création de Futur Au Présent. Entre temps,
Marine sera devenue Assistante Sociale d'Etat, Timothée poursuit son activité avec Enda,
Daniel auprès des sans abris.
L'intervention de Futur Au Présent consistera, dans un premier temps, à ouvrir des Maisons
d'accueil pour les enfants qui vivent dans la rue et des internats pour les enfants de familles
très défavorisées qui, même très jeunes, sont contraints de travailler et ne peuvent être
scolarisés. L'association, constituée pour répondre à ce besoin, ne s'y limitera pas cependant.
Elle veut en effet se lier avec les autres ONG présentes au Sénégal afin d'agir sur les questions
de l'éducation et de la santé, indissociables de l'action en direction de l'enfance et qui sont,
plus largement, deux questions clé de l'action contre la pauvreté.
Simultanément, Futur Au Présent veut créer des Activités Génératrices de Revenus (A.G.R.)
qui donnent la possibilité, à terme, de contribuer au développement local et permettent, dans
le même mouvement, de financer ses activités sociales. Pour construire ces A.G.R.
l’association fait appel à des experts, qui viennent prendre part au projet. Leur participation
sera décisive pour sa réussite. Ils sont de formation HEC, experts en commerce et marketing
comme Alexandra Legmann et Antoine Pelletier, énarques comme Odile Kirchner, spécialistes
d'agronomie comme Jonathan Kirchner, ils mettent leurs compétences en commun et vont
constituer le cœur de l'équipe AGR. Depuis plusieurs mois, cette équipe travaille sur la
construction d'une unité de production de confitures à partir des fruits locaux, elle a mis en
route un projet de maraichage de légumes à destination du marché intérieur, elle travaille
également sur des projets de riziculture et aviculture. Ces A.G.R. ne pourront produire
pleinement leurs effets que dans un délai de trois à cinq ans. Mais elles sont d'ores et déjà en
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cours de construction et, pour ce qui concerne le financement de ses activités, Futur Au
Présent fera appel à des sponsors publics et privés durant ce délai.
Enfin, l'association va développer un travail de recherche visant à mieux connaître la
Casamance et ses questions sociales. Ces recherches lui semblent nécessaires pour nourrir son
activité. Elle les conduira par le biais d'un partenariat passé entre l'Université de Ziguinchor et
l'Université Lyon 2, qui réunira enseignants et étudiants, sociologues, anthropologues et
économistes. La première recherche, dont la phase exploratoire s’est déroulée durant l’été
2012 et qui se poursuit actuellement, porte sur les inégalités dans le monde de l’enfance en
Casamance.
2/ Nos valeurs :
- Egalité d'abord et avant tout : l’idée que tous les êtres humains sont égaux en droits et en
dignité, cette idée est aujourd’hui admise comme une banalité mais en même temps bafouée
au quotidien dans nos sociétés. Les droits des enfants sont solennellement reconnus dans les
déclarations internationales mais bafoués lorsqu'ils vivent dans la rue ou doivent travailler, les
droits des femmes et des hommes le sont tout autant lorsqu' ils subissent une pauvreté qui est
synonyme de servitude. L’égalité n’est pas pour nous un vain mot, c’est une valeur essentielle,
nous voulons travailler, là où nous sommes, pour la faire vivre pratiquement.
- Réciprocité : FAP a été créé par des sénégalais et des français, l’association n’a sans doute
pu être créée que parce qu’une relation de réciprocité s’est établie entre les fondateurs. Ce
parcours ne doit rien au hasard : nous croyons, fondamentalement, qu’entre des acteurs venus
de mondes différents – pays en développement d’un côté, pays développés de l’autre – la
relation ne peut être féconde que si elle est faite de réciprocité. Ce qui suppose de part et
d’autre attention et volonté de comprendre. Au moment où nous sommes entrés de plain pied
dans la mondialisation, la réciprocité est aussi une valeur essentielle pour nous, elle est un fil
conducteur de notre action.
- Responsabilité : parce que nous sommes égaux en droits, quelle que soit la région du monde
où nous vivons, nous sommes tous et chacun responsables à l’égard d’autrui. Le sort de
l’autre nous concerne, le fait qu’il soit ou ne soit pas privé de son droit à vivre dignement
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nous concerne, nous ne pouvons pas nous exonérer de cette responsabilité ; de même, nous
concernent le sort de celles et ceux qui viendront après nous et le fait de leur léguer un monde
habitable : de cette responsabilité non plus nous ne pouvons pas nous exonérer. Créer des
dispositifs sociaux pour les enfants , travailler au développement local, à la mise en valeur des
ressources locales et y travailler selon les principes du développement durable est pour nous
la traduction pratique de cette responsabilité, essentielle encore, et qui oriente notre action.
3/ Nos principes :
- La proximité au terrain, le fait de fonder notre travail sur des connaissances vérifiées et
actualisées, sur l’évaluation des expériences pratiques, le fait d’adopter une approche
pragmatique qui préfère la connaissance et l’expérimentation à l’idéologie, ces principes sont
déjà chose pratique dans notre travail et le resteront.
- La participation active de tous les acteurs concernés par chaque dispositif social, chaque
A.G.R., est un principe cardinal à nos yeux. C’est aussi une condition de réussite ; dans
chacune de nos activités, ce principe d’action sera tout à la fois le préalable et le souci
constant qui guidera les initiatives que nous prendrons.
- Le rassemblement des énergies qui œuvrent dans un même sens nous semble également être
un impératif ; la dispersion des forces, la concurrence parfois de structures pourtant proches,
sont des obstacles à la lutte contre la pauvreté. Participer aux réseaux constitués, favoriser le
travail commun est une préoccupation qui dès aujourd’hui anime notre action.
L’association Futur au Présent est constituée de 3 équipes :
Equipe Centres d’accueil enfants des rues
Responsables :
Jean Timothée Ndone Sagne
Travailleur social. Jusqu’à la fondation de FaP, était Chargé de Projets auprès d’Enda-jeunesse action.
Marine Fourié Assistante de Service Social Jusqu’à la fondation de FaP, était responsable d’une association intervenant auprès des SDF
en France.
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Equipe A.G.R.
Responsables :
Alexandra Legmann Diplômée HEC Cadre dirigeant d’une grande entreprise de l’industrie agro-alimentaire.
Antoine Pelletier Diplômé HEC Cadre dirigeant d’une grande entreprise de l’industrie Cosmétique.
Odile Kirchner Diplômée ENA Administrateur civil au Ministère de l'économie et des finances, ancienne cadre dirigeante
d’une grande entreprise de l’industrie automobile.
Jonathan Kirchner Ingénieur diplômé de VetAgro Sup – Master Politique Internationale et Aide au
Développement (Norwegian University of Life Sciences)
Spécialisé en Ingénierie du Développement Territorial.
Equipe recherche
Responsables :
Doudou Dièye GUEYE Enseignant chercheur – Département de sociologie Université de Ziguinchor.
Daniel Jacquin Enseignant chercheur – IETL, Chaire Egalité, Inégalités et Discriminations Université Lyon 2.
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Document n° 2
Création d'un centre d'accueil pour
enfants en situation de rue
Ziguinchor / Sénégal
Durée du projet : Trois ans renouvelables.
Population bénéficiaire : Enfants des rues de Ziguinchor.
Objectif général : Sortir de la rue les enfants qui y « vivent », les accueillir dans un lieu sûr
et adapté à leurs besoins, les réinsérer socialement.
Résultat attendu: Réduire le nombre d’enfants en situation d’errance dans les rues de
Ziguinchor.
Budget du projet : 249 344 148 francs CFA, soit 380 679 € pour trois ans.
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Contexte et justification du projet
1/ Le Sénégal :
Quelques chiffres sur le Sénégal tout d'abord :
- Une personne sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté ;
- Le taux d’alphabétisation est de 39% ;
- L’espérance de vie est de 57 ans ;
- En 2010, sur l’indice de développement humain, le Sénégal était à la 144ème
place
sur 1692.
Le Sénégal, pays sahélien, est situé à la pointe ouest la plus avancée de l’Afrique. D’une
superficie de 196 722 km², il est limité au nord par la Mauritanie, à l’est par le Mali, au sud
par la Guinée et la Guinée Bissau, à l’ouest par la Gambie et l’Océan Atlantique.
2Sources : Unicef, Banque Mondiale, Agence Nationale Statistique et Démographique (ANSD).
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La population du Sénégal est très jeune : 54,7% ont moins de 20 ans3. Estimée à 9 858 000
4
habitants en 2002, au Recensement Général de la Population et de l’Habitat, la population
sénégalaise s’accroît au rythme de 2,5 % par année. Ainsi, elle compte aujourd’hui, selon les
dernières projections de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, 12
171 265 d’habitants.
Cette population est inégalement répartie sur le territoire national : le pays connait l'un des
taux d’urbanisation les plus élevés en Afrique subsaharienne (46,8%) et de fortes
concentrations dans les agglomérations du centre, de l’ouest et du nord, où résident près de
40% de la population.
L’Etat Sénégalais a ratifié l’ensemble des textes juridiques internationaux protégeant
l’enfant : la Convention des Droits de l’Enfant, la Charte Africaine des Droits et du Bien-être
de l’Enfant, la convention 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants, etc. Outre
la Constitution, ces textes sont complétés au niveau national par un arsenal juridique assez
important ; entre autres exemples : la loi 2004-37 du 4 décembre 2004 qui oblige les parents à
scolariser leurs enfants, le code de la famille, le code de procédure pénale ou le code du
travail.
Au regard de ce qui précède, tout laisse croire que les enfants bénéficient d’une entière
protection. Cependant, une simple observation dans les rues des grandes villes comme Dakar,
Saint Louis ou Ziguinchor, une revue de la presse et de la littérature disponible, révèlent les
conditions d’exploitation, les abus, les maltraitances et les violences que subit une large part
des enfants.
2/ La Casamance et la ville de Ziguinchor :
La Casamance, dont la capitale est la ville de Ziguinchor (lieu du projet), est l’une des régions
les plus pauvres du pays. C'est une région enclavée géographiquement puisqu’elle est
quasiment « séparée » du reste du Sénégal par la Gambie, mais également enclavée en termes
de développement. Les investissements y sont plus faibles que dans les autres régions du
pays.
3 Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) 2002, page 15, ANSD..
4 RGPH 2002 p. 12
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Pendant plus de vingt ans, du début des années 80 à 2004, cet enclavement s’est en quelque
sorte cristallisé dans le conflit armé qu’a déclenché le Mouvement des Forces Démocratiques
de Casamance (MFDC) qui revendiquait l’indépendance de la région. Celle-ci a été et reste
encore fortement marquée par cette quasi guerre civile localisée qui a fait plus de cinq cent
victimes et des dizaines de milliers de déplacés. Un cessez le feu a été signé en 2004 et
semble respecté. Hormis quelques incidents, très circonscrits, et des actes de brigandage dont
les auteurs se réclament du MFDC, la région n’a pas connu de nouveaux affrontements depuis
2004. Mais ces incidents sporadiques et ces actes de brigandage lui donnent la réputation
d’être une région peu sûre.
Les populations de la région sud du Sénégal ont payé un lourd tribut à la crise casamançaise.
Le conflit a installé une pauvreté accrue dans la plupart des ménages et contribué à dégrader
les conditions de vie de l’enfance. On constate un accroissement du nombre d’enfants
déscolarisés ou analphabètes, en raison principalement du déplacement massif des populations
rurales du fait de la crise qui sévissait dans la région. Généralement localisées dans les
quartiers périphériques de la ville, ces enfants vivent dans des familles d’accueil aux
conditions de vie déjà très éprouvantes. La scolarisation des enfants passe au second plan face
aux préoccupations alimentaires. Livrés à eux–mêmes, les enfants sont conduits, faute
d’école, à errer dans les rues où ils courent toutes sortes de dangers. Ils n’ont pas, ou peu,
accès aux soins de santé du fait de leur coût très élevé pour leurs familles.
Dans les villages comme en ville, la pauvreté des familles et les violences intrafamiliales
poussent les enfants vers des conditions de vie extrêmes. Ils sont amenés, très jeunes, à
travailler ou se retrouvent en situation de rue, les filles deviennent « petites bonnes » ou sont
exploitées dans les restaurants. Leur quotidien est peu enviable : charge de travail lourde,
rémunération dérisoire, manque de respect.
Schématiquement, on pourrait décrire de la façon suivante l’origine des différents enfants que
l’on trouve dans les rues de Ziguinchor :
Les enfants talibés internes, vivant avec leur marabout :
Originaires pour la plupart des pays voisins et de milieux ruraux, ils sont facilement
repérables dans la rue (aux carrefours, vers les marchés, les mosquées, devant les entrées de
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magasins ou de banques etc …), à la quête quotidienne de nourriture et d’argent, tant pour
leur propre survie que pour l’entretien de leur marabout. L’ONG Human Right Watch les
estime, dans son dernier rapport sur le Sénégal, à au moins 50 0005. Ils sont souvent victimes
de maltraitances et d’exploitation.
Les enfants travailleurs :
Ils sont précocement actifs dans le secteur informel où ils exercent de petites activités : petit
commerce (vente de menthe, d’eau, denrées alimentaires, fruits, etc.), cireurs, charretiers, etc.
ou employées de maison pour les filles. D’après le DSRP II6 environ 32,5% des enfants de 10
à 14 ans ont entamé leur vie professionnelle. Les petites filles entre 10 et 14 ans sont
employées comme domestiques ou vendeuses de denrées alimentaires, pour contribuer au
soutien des ménages pauvres. Des femmes et jeunes filles pauvres quittent leur village
d’origine en quête d’un travail et sont alors exposées à l’exploitation, aux agressions ou à la
prostitution.
Les enfants en rupture familiale :
Ils choisissent en général la rue pour échapper à différentes sortes de violences (physiques,
morales …). Ils peuvent provenir :
Des écoles coraniques lorsqu’ils y sont victimes de maltraitances ou parce que le
marabout exige une somme d’argent importante par jour ;
Des familles, suite à des mauvaises relations entre enfant et parents ou autres
membres de la famille.
Les enfants issus de familles les plus démunies :
Ce sont les enfants désœuvrés (déscolarisés ou non scolarisés), laissés à eux-mêmes dans leur
quartier parce que leurs parents, pauvres, n’ont pas les moyens de les mettre dans des
structures éducatives ou de formation professionnelle (coût des fournitures scolaires, des frais
d’inscription, etc.). Ces enfants sont exposés à de nombreux dangers : drogue, prostitution,
banditisme, etc.
5 Human Right Watch, Rapport annuel Sénégal, Avril 2010 page 29
6 Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté, tome II, p. 11
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Problèmes identifiés et besoins
1/ Problèmes identifiés :
Le problème des enfants des rues est commun à toutes les grandes villes du Sénégal, comme il
l’est dans tous les pays en voie de développement. A Ziguinchor, plusieurs raisons se
conjuguent pour expliquer le phénomène comme on vient de le voir : pauvreté, conflits
intrafamiliaux et violences mais aussi conflit armé. Près de 30 000 personnes ont été
déplacées, parmi lesquelles beaucoup d’enfants qui se sont retrouvés livrés à eux-mêmes et
ont échoué à Ziguinchor, la ville exerçant une attraction forte dans l’ensemble de la région.
Quels que soient les motifs et les trajectoires suivies, ces enfants ont en commun de vivre et
de dormir dans la rue, d’être exposés à ses dangers, d’être sans ressources et de n'avoir accès à
aucun service social de base, à commencer par l'éducation et la santé. En raison de son
instabilité et de sa mobilité, le phénomène n’est pas quantifiable avec exactitude7. Mais toutes
les estimations convergent pour dire que ce sont entre 250 et 400 enfants qui sont concernés
sur la seule ville de Ziguinchor et que le phénomène est ancien et persistant.
2/ Population bénéficiaire :
La population bénéficiaire du projet est constituée par les groupes d’enfants vivant jour et nuit
dans les rues de Ziguinchor. Ces enfants passent leur journée à mendier ou à faire de petits
travaux : porteurs, laveurs de voitures, cireurs ambulants, rechargeurs de briquets jetables etc.
Ils se regroupent la nuit à la gare routière ou dans d’autres lieux pour y dormir.
Tout ceci décrit une situation qui n’est pas spécifique à Ziguinchor mais dont les traits
marquants y sont particulièrement prononcés.
7A titre d’exemple, dans une étude réalisée il y a 20 ans, l’Unicef estimait que cette population était de 50 000 à
100 000 enfants à Dakar ; ENDA Sénégal les estimait pour sa part à 20 000.
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3/ Besoins concrets :
A la différence d’autres villes, il n’existe actuellement à Ziguinchor aucun lieu qui ait pour
mission d'accueillir ces enfants. La Casamance paie ici la situation « d’entre deux » où elle se
trouve : le conflit armé n’a pas été assez spectaculaire pour susciter l’attention de l’opinion
internationale et, par voie de conséquence, la venue massive d’organisations humanitaires.
Mais, dans le même temps, l’insécurité qui sévirait encore dans la région reste un facteur
dissuasif et limite la venue d’organisations pouvant se consacrer à la question. La présence
d’ONG y est sensiblement plus faible que dans les autres régions du pays.
Il y a donc un manque à ce sujet, qui se fait cruellement sentir. Manque en effet une structure
permettant d’accueillir ces enfants jour et nuit, manque également la constitution d’équipes de
travailleurs sociaux qui puissent se consacrer exclusivement à la prise en charge quotidienne
de cette population.
Lors d'un stage de quatre mois effectué au sein d'une ONG à Ziguinchor en 2008, puis lors
d'un séjour d’un mois en 2011, nous avons pu constater que les travailleurs sociaux sont
démunis face à cette population, faute de dispositifs d’intervention et de structure adaptés. Ces
observations comme nos échanges avec eux, ainsi qu’avec les bénévoles ou salariés
d’organisations présentes localement, montrent que les besoins comme la demande sont
particulièrement forts.
Ce projet a donc été élaboré à partir d'une demande formulée par les acteurs locaux et maintes
fois exprimée lors de notre travail sur le terrain à leurs côtés. C'est avec eux qu’il a été
imaginé puis travaillé comme il l’est aujourd’hui.
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Présentation du projet
1/ Localisation :
La ville de Ziguinchor compte 275 000 habitants8, elle est découpée en 26 quartiers.
Sur le plan social, la population se répartit à grands traits de la façon suivante :
- Le long du fleuve, les quartiers Boudody, Escale, Goumel rassemblent les catégories aisées
(ou les moins défavorisées) de la population : expatriés notamment et fonctionnaires.
8Source : ANSD
15
- Depuis le nord-est (Colobane) jusqu’au sud-ouest (kandialan) un gros croissant de lune
inclut les quartiers pauvres ou très pauvres (allant des quartiers périphériques jusque
Soucoupapaye, Djiringho, Kansaoudi): chômage massif, population d’ouvriers, souvent
journaliers, de paysans, de pêcheurs ou de « petits métiers ». Les familles déplacées se
trouvent à la périphérie de ces quartiers.
- A l’intérieur de ce croissant, des quartiers sensiblement moins pauvres d’une part (Boucotte
centre, est, sud) : population de petits commerçants et petits artisans. Des quartiers de « mixité
sociale » d'autre part (Néma, Tilène) où l’on trouve des fonctionnaires, des expatriés mais
aussi des ouvriers, des paysans et des familles déplacées, parfois des populations en exode
saisonnier venant de Guinée Bissau.
Les lieux d’échange sociaux se concentrent autour d’un minuscule centre ville (à l’intérieur de
l'Escale), du marché central (Boucotte centre) et de la gare routière (à la jonction de l’Escale
et de Goumel).
La Maison d'accueil sera située à Boucotte, l'un des quartiers centraux de la ville où les
enfants ont pour habitude de se regrouper durant la journée.
2/ Objectif général :
L’objectif général consiste à sortir de la rue les enfants qui y « vivent », les accueillir dans un
lieu sûr et adapté à leurs besoins, les réinsérer socialement.
Ce qui suppose :
- Constituer une (puis des) équipe(s) de travailleurs sociaux dont la mission consistera à aller
à la rencontre de ces enfants dans la rue afin de parler avec eux, créer une relation de
confiance avec eux, les accompagner, les soigner (bobologies).
- Accueillir les enfants dans une structure adaptée, leur offrir un accompagnement social et un
accès à l’éducation, à la santé ainsi qu’aux loisirs ; organiser le retour dans leur famille
lorsque celui-ci est possible.
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3/ Objectifs spécifiques :
Les objectifs spécifiques que nous voulons atteindre sont les suivants :
- Les enfants disposent d'un lieu où ils pourront dormir, manger, se laver, se vêtir, se soigner
et s’amuser.
- Les enfants retrouvent leur famille ou un environnement adapté à leur épanouissement.
- Les enfants en âge scolaire bénéficient de cours d’alphabétisation, de rattrapage scolaire
et/ou d'une inscription à l'école.
- Les enfants sont orientés vers des structures spécialisées lorsque c'est nécessaire.
4/ Principales activités du projet :
Le centre d’accueil sera pris en charge par une équipe de travailleurs sociaux constituée d’un
éducateur spécialisé et d’un animateur qui travailleront sous la responsabilité d’une Assistante
sociale (Directrice du programme) et d’un travailleur social référent responsable du Centre.
L’ensemble de l’équipe est sénégalaise, mis à part la directrice du programme (française).
Leurs activités consisteront à :
- Etablir le contact et tisser des liens avec les enfants vivant dans les rues de la ville
(intervention de rue et à la gare routière).
- Accueillir les enfants, les prendre en charge et les accompagner socialement.
- Rechercher la famille de l’enfant afin de vérifier si un retour en famille est possible et,
lorsque c’est le cas et le désir de l’enfant, l’organiser.
Durant l’hébergement des enfants dans le centre, il s’agira, en premier lieu, de les nourrir, de
les vêtir et de leur donner accès à des loisirs, le but étant de leur garantir des conditions de vie
décentes et l’accès à « une vie d’enfant ».
Mais la tâche des travailleurs sociaux concernera tout particulièrement:
- Le domaine de l’éducation: selon les cas (chaque fois spécifiques, compte tenu des parcours
et trajectoires individuels des enfants) des cours d’alphabétisation seront dispensés au sein du
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centre d’accueil, des parcours de rattrapage scolaire seront organisés lorsque la nécessité s’en
fait sentir pour préparer une éventuelle reprise de scolarisation et enfin les enfants pour
lesquels cela sera possible immédiatement seront scolarisés et accompagnés dans cette
scolarisation. Chaque membre de l’équipe aura donc pour tâche, chacun suivant sa fiche de
poste, d’accompagner ces parcours éducatifs dont la place sera de première importance.
L’animateur consacrera 100% de son temps de travail à cette tâche. Le coordinateur social et
l’éducateur spécialisé, quant à eux, y consacreront 40% de leur temps. La responsable de
programme viendra en appui sur 20% de son temps de travail (estimations prévisionnelles
fondées sur l’expérience d’autres structures travaillant dans le même domaine et auprès de la
même population).
Dans le même sens, et parce que cette dimension éducative apparait décisive dans le travail à
accomplir au sein du centre, les travailleur sociaux proposeront quotidiennement aux enfants
des activités à finalité pédagogique. Ils veilleront aussi, et surtout, à ce que les modes
d’organisation de la vie quotidienne, les modes de relations instaurés entre enfants comme
entre enfants et adultes soient ordonnés selon des règles, normes et façons de faire qui seront
elles-mêmes éducatives et participeront d’une resocialisation de l’enfant, nécessaire après
l’expérience de la rue.
- Le domaine de la santé qui désigne, au moins, deux registres : celui de l’état de santé au
sens strict des enfants, état de santé souvent alarmant en raison des pathologies multiples qui
proviennent de l’expérience de la rue. Le travail du Samu-social par exemple, à Dakar, en
témoigne amplement tout comme les descriptions faites par les praticiens. L’équipe du centre
aura pour mission de repérer très tôt, dès leur admission dans la structure d’accueil si possible,
ces problèmes de santé et de définir les réponses qu’ils appellent, depuis la simple
consultation médicale jusqu’à l’organisation d’un parcours de soins lorsque celui-ci se révèle
nécessaire. Il y a, de ce point de vue, une mission de veille sanitaire dont chaque travailleur
social sera investi.
Le second registre concerne davantage les dommages psychologiques dont ces enfants sont
l’objet, à propos desquels l’expérience montre qu’ils sont souvent profonds et qui relèvent en
fait de la santé psychique des enfants. Pour employer le langage courant, ces enfants sont
« abimés » psychiquement et il s’agit de travailler à leur reconstruction personnelle ou
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d’amorcer celle-ci. Pour accomplir cette mission, les travailleurs sociaux (éducateur
spécialisé, coordonateur social et responsable de programme), interviendront de façon
individuelle tout d’abord, en organisant des entretiens en tête à tête visant à se donner un
temps d’écoute avec chacun d’entre eux pour évaluer situation, problèmes et protocoles à
mettre en place. Cette même mission s’organisera de façon collective d’autre part : il s’agit
des temps de parole et d’échange, dont l’expérience là encore montre qu’ils contribuent à la
reconstruction de la santé psychique des enfants dès lors qu’ils sont régulés par une présence
adulte. Ces missions, leur analyse et leur restitution à l’équipe occuperont au moins 40% de
leur temps de travail quotidien (évaluation prévisionnelle).
Ces deux domaines, éducatif et sanitaire, doivent à nos yeux faire l’objet d’une attention toute
particulière au sein de la structure d’accueil.
Il s’agira, dans le même temps, de travailler avec les services de l’Assistance Educative en
Milieu Ouvert (AEMO)9 afin de retrouver la famille d’origine pour essayer d’y rendre
possible un retour de l’enfant. Si les recherches aboutissent et si ce retour s’avère possible
sans dommages pour l’enfant, celui-ci retournera dans sa famille et ne sera donc hébergé que
temporairement dans le Centre d’accueil. Si les recherches n’aboutissent pas ou si le retour se
révèle dangereux pour lui, il sera pris en charge durablement et scolarisé. L’ensemble du
processus se déroulera en étroite concertation avec les administrations et les juridictions
concernées.
De même, afin que l’enfant soit protégé et que l’association le soit également, chaque enfant
accueilli au centre sera immédiatement signalé aux services de l’AEMO et du Tribunal. Ce
dernier pourra alors délivrer une ordonnance provisoire de placement de l’enfant. Ces
procédures ont été élaborées au cours de discussions précises avec le responsable de l’AEMO
et le Président du Tribunal de Ziguinchor. Il y a là une nécessité, l’association devant et
souhaitant agir dans le respect le plus strict des lois et règlements en vigueur et souhaitant
également travailler en étroite concertation avec les autorités concernées.
9 L’AEMO est le service du Ministère de la justice chargé d’intervenir auprès des enfants qui sont en rupture
sociale et/ou familiale.
19
5/ Résultats attendus :
Les résultats attendus correspondent à ce qui est mentionné plus haut (« principales
activités ») et qui peut être résumé simplement : sortir les enfants de la rue et les accueillir
dans un lieu sûr afin de les réinsérer socialement, de leur rendre leur vie d’enfant et s’ils le
souhaitent de renouer des liens avec leur famille lorsque les conditions le permettent.
La réalisation de ce projet exige une phase de mise à l’épreuve du terrain et de « rodage » : le
plan de travail est défini, il faut prendre le temps de vérifier les conditions de sa mise en
œuvre pratique et de faire les rectifications, les ajustements et les « réglages » qu’appelleront
le travail de terrain et l’évaluation régulière dont il fera l’objet. Cette phase s’étendra sur la
première année (septembre 2012-été 2013).
En l’état actuel des choses, il n’est pas possible de quantifier avec précision les résultats
attendus. Il n’existe en effet pas de points de repères autorisant une évaluation précise du
nombre d'enfants des rues à Ziguinchor. Mais les acteurs et partenaires estiment que le
programme pourra prendre en charge entre 100 et 150 enfants sur trois ans (une part
significative de ceux qui se regroupent à la gare routière). Il est donc probable que les 18
places offertes par ce premier centre seront rapidement occupées (et régulièrement réoccupées
au fil des départs que produiront les retours en famille).
Cette estimation se fonde sur des expériences similaires mais réalisées ailleurs (et la ville a ses
spécificités, nous l’avons dit). Il sera donc possible de l’affiner au cours de la première
année ; l’un des objectifs que se fixe l’association est de construire, en se fondant sur le
terrain et les besoins qu’il révèlera, les catégories et les indicateurs permettant de mesurer le
travail accompli.
6/ Description des opportunités, obstacles, forces et faiblesses :
Deux types de risques ou d’obstacles peuvent se présenter :
20
- Ceux qui tiennent aux enfants eux-mêmes ; la principale difficulté tiendra à l’instabilité
issue de l’expérience de la rue et aux traces que laisse cette expérience. Le travail des
éducateurs spécialisés et des intervenants extérieurs (psychologues, travailleurs sociaux …)
consistera à y faire face pour que ces enfants puissent se reconstruire.
- Ceux qui tiennent à l’environnement ; l’environnement immédiat d’une part : quelles que
soient les précautions prises avec le voisinage, il reste toujours une part d’incertitude sur les
réactions.
7/ Partenaires sociaux et institutionnels :
Ce projet, préparé depuis l’été 2011, se construit avec les partenaires suivants :
- ENDA Ziguinchor et Dakar10
: Le soutien d’ENDA est important, de deux points de vue : en
raison de ce que représente l’ONG au Sénégal, tout d’abord, comme dans toute l’Afrique;
d’un point de vue pratique d’autre part : l’ONG est depuis l’origine partie prenante du projet
de centre d’accueil et participe activement à sa réalisation. En ce sens, FAP et ENDA ont
passé un accord de collaboration relatif à la gouvernance administrative et financière de FAP.
L’ONG accompagnera l’association dans ce domaine et y exercera une responsabilité
conjointe avec FAP : celle-ci vise à faire en sorte que l’expérience d’ENDA puisse bénéficier
à FAP, lui serve de « tuteur » durant les premières années et garantisse une gestion financière
et une transparence optimales.
- Le Mouvement Africain des Enfants Jeunes Travailleurs (MAEJT) : le partenariat avec le
MAEJT (et tout particulièrement l’AEJT de Ziguinchor) est effectif depuis la phase
préparatoire commencée à l’été 2011 (diagnostic, travail pratique de recherche de Maisons
etc.). Ce partenariat prend la forme d’un travail commun depuis l’été 2012. Il est précieux en
raison de la densité des réseaux de relations que le mouvement a tissés dans les quartiers et
dans l’ensemble de la région.
10
ENDA est l’acronyme de ENvironnement, Développement, Action. C’est l’une des grandes ONG africaines
(qui s’étend aujourd’hui vers l’Asie et l’Amérique latine). Son action consiste en services qu’elle crée et met à
disposition de populations cibles (agriculteurs, femmes, jeunes etc …) ou de structures existantes à l’intérieur
desquelles elle intervient
21
D’autre part, un accord de principe, qui doit être formalisé après les débuts de l’activité, a été
passé avec :
- L’Unicef dont le soutien pratique consistera en principe en une contribution financière.
- Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) qui a une antenne locale à Ziguinchor. Le
soutien du PAM pourra concerner l’aide alimentaire (s’apparentera à ce que pourrait offrir une
banque alimentaire même si cette banque ne dispose pas de tous les aliments qui seront
nécessaires pour nourrir les enfants).
Pour ce qui concerne les partenaires institutionnels, le programme se déroulera en
concertation permanente avec les différentes autorités concernées (politiques et
administratives) :
- L’AEMO, citée plus haut, qui dépend du Ministère de la Justice ;
- La Direction départementale du Développement communautaire et la Direction
départementale de l’action sociale (Ministère de la famille, de l’enfant et de la petite
enfance) ;
- La Mairie de Ziguinchor.
22
Stratégie et approches des interventions
L’approche de l’association est fondée sur les droits de l’enfant. Elle se fonde sur les
instruments juridiques protégeant les enfants en mettant l’accent sur la responsabilité de tous
les acteurs, à savoir l’Etat et les communautés.
Les principaux axes stratégiques d’intervention sont:
ACTIONS DIRECTES:
Réponses immédiates aux besoins essentiels d’éducation et de protection des enfants grâce à
un accompagnement psychosocial et à l’accès à une éducation de base de qualité.
PLAIDOYER:
Etroite collaboration avec les autorités locales et administratives pour une meilleure prise en
compte de la situation des enfants de la rue dans les politiques nationales
MOBILISATION COMMUNAUTAIRE:
Comme moyen d’intervention pour garantir un réel impact des actions.
PARTICIPATION DES ACTEURS:
Plus particulièrement des enfants et des parents aux différentes actions en leur faveur.
23
Collaboration avec d’autres structures
Mener à bien ce programme suppose de travailler en collaboration régulière et continue avec
les autres structures qui, au Sénégal, s’occupent des enfants des rues. En ce sens, des contacts
ont déjà été établis avec les trois principales organisations qui travaillent sur Dakar : Village-
Pilote, le Samusocial et l’Empire des enfants. Avec chacune, un travail commun sera réalisé
qui portera notamment sur :
- La communication et la recherche d’informations sur les familles d’enfants « migrants
saisonniers ». Lorsqu’un enfant des rues de Ziguinchor nous indiquera que sa famille est à
Dakar, au nord du Sénégal ou en Mauritanie, les structures mentionnées mèneront le (ou
participeront au) travail de recherche visant au retour de l’enfant dans sa famille ; la même
démarche sera mise en œuvre par FAP lorsqu’un enfant des rues de Dakar indiquera que sa
famille est en Casamance ou en Guinée-Bissau.
- La prise en charge du retour en famille, lorsque celui-ci est possible, sera organisée
conjointement : lorsqu’un enfant des rues de Ziguinchor rentrera sur Dakar ou vers le nord,
FAP prendra en charge ce retour jusque dans la capitale et les structures mentionnées y
prendront le relai ; symétriquement, lorsqu’un enfant rentrera en Casamance ou vers la
Guinée-Bissau, ces structures prendront en charge le retour jusqu’à Ziguinchor et FAP y
prendra le relai.
- Le travail de réflexion sur les programmes d’accueil mis en œuvre. Le Samusocial a créé un
réseau de cinq associations œuvrant dans ce domaine, le réseau Nandité, et FAP y participera
dès que l’ancienneté de son action le lui permettra (un délai de deux ans d’activités est requis
pour une telle participation). Mais, durant ce délai, des échanges informels et réguliers seront
instaurés avec ces trois structures : FAP est intimement convaincu de la nécessité d’un tel
travail et de la nécessité d’un réseau, tel que Nandité, pour que l’échange d’expériences et la
confrontation d’approches éventuellement distinctes puissent nourrir le travail de chacun.
24
Durabilité du projet
Les centres d’accueil que FAP va ouvrir doivent être pérennes et stables: il y a là un impératif
compte tenu de la population concernée et de la forme d’engagement que prend l’association
à son égard en ouvrant le premier centre. L’association est consciente de cet impératif et
entend y répondre ; le partenariat qu’elle établit avec d’autres structures et sa participation à
des groupes de travail institutionnalisés en sont une illustration. Elle est consciente également
que le problème des enfants des rues ou des enfants en très grande précarité appelle un travail
au long cours, ce problème s’aggravant dans le monde comme le montrait récemment encore
un rapport de l’Unicef11
.
Des activités génératrices de revenus (A.G.R.) ont vocation à contribuer au développement
local mais aussi à financer les centres d’accueil : les profits qu’elles dégageront sont conçus
pour servir à les financer. L’équipe A.G.R., ses experts et ses praticiens, travaillent à faire en
sorte que les A.G.R. puissent, à terme, dégager suffisamment de bénéfices pour financer les
activités de l’association de façon pérenne.
Deux types d’A.G.R. sont en réflexion ou en cours de mise en place :
- Certaines sont tournées vers le marché intérieur du Sénégal : maraîchage, riziculture et
aviculture. Une expérimentation maraîchage est déjà en cours dans la région de Dakar.
Ces A.G.R. ont pour but de générer des revenus à moyen terme et d’intégrer l’association
à des réseaux industriels et commerciaux.
- D’autres sont tournées vers un marché d’export à destination de l’Europe et de la France
plus particulièrement, de façon à dégager la plus grande valeur ajoutée possible : la
transformation des fruits en confitures, fruits séchés ou autres dérivés comme le vinaigre
de mangue sont pour l’instant les pistes les plus sérieuses. Un partenariat avec un
distributeur français qui produit des denrées de ce type au Togo est en cours de
négociation. Les revenus de ces A.G.R. seront plus conséquents que les précédents et,
générés à plus long terme, demanderont un temps de mise en place plus important compte
tenu des investissements et infrastructures qu’elles nécessitent.
Dans le délai qui nous sépare de l’autofinancement, FAP recherchera des subventions
publiques et privées pour financer ses activités. Les actions de communication seront donc
11
« Les enfants dans un monde urbain » - La situation des enfants dans le monde, rapport UNICEF 2012.
25
primordiales dans cette première phase. Ce sont des dons privés, faits par des personnes
connaissant le travail antérieur des fondateurs, qui permettent à l’association d’ouvrir le
premier Centre et d’en assurer la première année d’existence. Le budget triennal global,
impliquant la rénovation d’un lieu pour accueillir les enfants et les coûts de fonctionnement,
s’élèvent à 380 679 €. Sur cette somme, l’association dispose d’ores et déjà de 100 000 €.
Système de suivi & évaluation interne
L’exécution du projet comprendra un mécanisme de planification et d’évaluation qui
fonctionnera à deux niveaux :
- Une planification globale de l’activité constituera la feuille de route à suivre sur une durée
moyenne d’un an et déterminera les objectifs à atteindre sur cette période ainsi que les étapes
à franchir pour les atteindre ; dans ce cadre, sera établi un calendrier trimestriel qui affinera
les rythmes et les modalités selon lesquels chacun de ces objectifs pourra être rempli.
- Une organisation hebdomadaire du travail au sein de l’équipe de travailleurs sociaux
permettra de programmer les activités devant être réalisées la semaine suivante et le suivi de
celles réalisées la semaine précédente.
D’autre part, un système de suivi sera mis en place afin d’évaluer le travail accompli et les
résultats qu’il produit. Il s’agira de collecter les données permettant d’analyser le travail de
l’équipe, notamment: vérifier si les objectifs ont été atteints (et, si ce n’est pas le cas, pour
quelles raisons), évaluer l’impact des activités sur les populations concernées et vérifier si cet
impact correspond aux prévisions (et à nouveau, si ce n’est pas le cas, pour quelles raisons),
analyser les effets inattendus et/ou les obstacles rencontrés par l’équipe pour chercher les
moyens de les surmonter.
Pour produire les résultats voulus, ce suivi devra être assuré par des experts indépendants. Les
missions de suivi seront organisées une fois par an au minimum et chaque fois qu’un
programme aura atteint son terme ou l’une de ses étapes majeures, FAP-France aura la
responsabilité de constituer l’équipe d’experts.
26
Document n° 3
Les centres d’accueil que FAP va ouvrir doivent être pérennes et stables: il y a là un impératif compte
tenu de la population concernée et de la forme d’engagement que prend l’association à son égard en
ouvrant le premier centre. L’association est consciente également que le problème des enfants des rues
ou des enfants en très grande précarité appelle un travail au long cours, ce problème s’aggravant dans
le monde comme le montrait récemment encore un rapport de l’Unicef 12
Les activités génératrices de revenus (A.G.R.), ont vocation à contribuer au développement local mais
aussi à financer les centres d’accueil : les profits qu’elles dégageront auront pour but de les financer.
L’équipe A.G.R., ses experts et ses praticiens, travaillent à faire en sorte que les A.G.R. puissent, à
terme, dégager des bénéfices permettant de financer les activités de l’association de façon pérenne.
Parmi ces AGR, les premières sont tournées vers un marché d’export à destination de
l’Europe et, plus particulièrement, la France de façon à dégager la plus grande valeur ajoutée
possible: la transformation des fruits en confitures, fruits séchés ou autres dérivés comme le
vinaigre de mangue sont les pistes les plus sérieuses qui sont actuellement examinées. Les
études préparatoires indiquent une possibilité de revenus très conséquents mais demandent un
temps de mise en place également conséquent compte tenu des investissements et
infrastructures qu’elles nécessitent.
Les secondes sont tournées vers le marché intérieur: il s’agit du maraîchage, de l’aviculture et
de la riziculture. Les revenus seront moins importants mais elles permettent d’intégrer
l’association à des réseaux d’acteurs qui œuvrent à un développement endogène du pays.
Ce document a pour objectif la présentation des trois principales A.G.R. en cours: La création
d'une unité de transformation de fruits, la mise en place d’une activité de maraîchage et
d’aviculture.
12
« Les enfants dans un monde urbain » - La situation des enfants dans le monde, rapport UNICEF, Février 2012
27
A.G.R. Transformation de fruits
Ce premier axe de développement est tourné vers l’export. Il est issu d’une évaluation
de terrain réalisée à l’automne 2011 par une responsable de notre équipe. Cette
évaluation a permis d’identifier, parmi les opportunités existantes, l’une de celles qui
semblaient les plus porteuses, A partir de 2012, un plan de travail a été élaboré afin
de construire cette A.G.R.
28
Objectifs principaux :
1 - Développement local / valorisation des ressources ;
2 - Financement des Maisons d’accueil pour enfants des rues.
Opportunités identifiés :
Il existe en Casamance une grande réserve de fruits sauvages et cultivés (mangues, oranges
amères, bissap, papaye, etc…) qui est peu ou pas exploitée : par manque d’organisation, de
matériel, de connaissances techniques et surtout d'infrastructures (routières notamment).
Certaines études, menées conjointement par des associations de producteurs locaux et des
associations européennes (PADER/EWA, coopération Autrichienne), font état de 60% de
perte de mangues par pourrissement sur les arbres.
Il existe, également, dans cette région du Sénégal des pratiques locales de transformation de
fruits en confiture et en vinaigre. De multiples coopérations étrangères ont notamment financé
la mise en place de GIE de femmes pour cette activité. Ces structures et activités existantes
nous permettent d'avoir des produits de qualité, qui pourront être présentés aux partenaires
distributeurs, cela diminue par ailleurs les problèmes d’acceptance du projet, qui auraient pu
être liés à l'introduction de nouvelles pratiques. De plus, différentes infrastructures existantes
ne sont plus en fonctionnement aujourd’hui après l’arrêt de leur production ce qui faciliterait
l’acquisition d’un lieu et de matériel. Enfin des projets comme Kolda Anasame d'AVSF,
depuis 2009, qui concerne la valorisation de produits agricoles grâce au commerce équitable
et biologique, ou le Projet de valorisation des produits de l'agriculture et de l'élevage
(ProVAEC) depuis 2010, sont autant de contacts et d’expériences avec lesquels nous pourrons
collaborer et construire la pérennité de l'unité de transformation.
La situation de Ziguinchor, capitale de la Casamance, est également un facteur d'opportunité.
En effet, cette ville possède un aéroport dont des liaisons aériennes pourraient bientôt être
ouvertes avec l'Europe, elle possède également un port avec de nombreuses liaisons vers
l'Europe via Dakar et surtout des possibilités de leviers financiers très importants avec un
SMIC avoisinant les 120€/mois. Différents projets structurels internationaux sont en cours de
mise en œuvre dont le dragage du fleuve Casamance afin d’y faire passer des bateaux de
marchandises plus importants.
Déroulé de l'activité :
29
La première étape de cette AGR est de trouver un partenaire distributeur et de construire un
accord ensemble, ce qui est en cours de négociation. Pour remplir cet objectif déterminant, un
travail de rédaction de pré-projet a été effectué. Il comprend l'identification des activités
possibles, une étude de marché de la confiture et des fruits séchés, le positionnement
marketing du/des produits, la rédaction d'un business plan et la création d'un diaporama de
présentation. Les cibles qui ont été privilégiées sont les marques MDD avec une gamme de
produit qualité supérieure et/ou commerce équitable type Monoprix Gourmet ou Naturalia et
les petites unités de production de confitures qui sont dans une logique similaire à la nôtre.
La deuxième étape de la mise en œuvre de cette AGR consistera à réaliser un travail de
diagnostic terrain (entre un et deux mois). Cette phase permettra d'évaluer les modalités de
faisabilité et donc de valider le pré-projet réalisé en France au cours de l'année 2012. Elle
permettra également de faire un audit précis des infrastructures et des ressources qui sont
disponibles ou accessibles dans la région de Ziguinchor.
Enfin, il faudra planifier la construction de l'unité de transformation ou la réfection des
infrastructures trouvées, identifier les circuits de collecte des fruits et recruter l'équipe de
travail afin d'être prêt à lancer la production au début du printemps 2013.
Budget prévisionnel :
Les investissements en bâtiments et en matériel seront pris en charge par des partenaires
financiers sénégalais et internationaux. Hormis les frais de construction, les investissements
devraient avoisiner 40 000€ dont 23 000€ pour un pick up et 12 000€ pour une chambre froide
et 5 000€ pour le matériel divers (balances, bassines à confiture, réchauds à gaz, entonnoirs,
louches, couteaux, matériel informatique et de télécommunication).
Les frais mensuels de fonctionnement devraient s'élever à 25 000/30 000€ (frais de transport
non compris) pour une production de 20 000 pots par mois, soit 6 tonnes de confiture.
Personnes concernées :
Cette activité devrait créer 15 à 20 emplois dans l’unité, auxquels il convient d’ajouter ceux
des producteurs et cueilleurs qui seront rémunérés de façon à garantir un rapport travail/
rémunération qui leur permette de vivre décemment, comme le suppose l’éthique du
commerce équitable.
Partenaires France :
30
Le principal partenaire de ce projet est le réseau de distribution. D'un point de vu financier,
mais aussi du point de vue de l’expertise, du fonctionnement et des débouchés commerciaux.
Partenaires Sénégal :
Ce projet, préparé depuis l’été 2011, dispose dès à présent des soutiens suivants :
- ENDA-Acas (Ziguinchor) et Dakar : ENDA13
soutient le projet Maisons d’accueil pour
enfants et y interviendra. Il serait particulièrement intéressant de pouvoir travailler avec le
secteur agriculture de ENDA-Acas sur cette A.G.R. Au-delà des contacts informels qui ont eu
lieu, c’est à partir de l’examen de la situation locale qu’il faut maintenant envisager les choses
avec les acteurs ;
- Le Mouvement Africain des Enfants Jeunes Travailleurs (MAEJT) : son soutien est déjà
effectif, il est précieux en raison de la densité des réseaux de relations que le mouvement a
tissé dans les quartiers et dans l’ensemble de la région (il pourra constituer un vivier pour le
recrutement des salariés et des collecteurs) ;
- Des contacts exploratoires sont en cours avec les responsables du projet Kolda Anasame
mené par AVSF, et avec Pape Tahirou KANOUTE Ingénieur agronome qui a été élèves à
Agrosup Dijon et qui est aujourd’hui chargé des affaires économiques de Usoforal pour
l’activité de vinaigre de mangue.
Par ailleurs, Sonko ABATINA, ingénieur agronome, chef de production dans une entreprise
agroalimentaire qui produit des jus à base de fruits locaux nous aide en nous fournissant des
informations ;
Enfin, le programme se déroulera en concertation avec les différentes autorités
administratives concernées, les acteurs économiques (Chambre de commerce, coopératives de
producteurs etc …) et associatifs.
Ressources humaines :
Afin d'assurer un bon fonctionnement de l'unité de transformation et l'acheminement des
produits vers le transporteur international :
- Deux collecteurs/transporteurs ayant une formation leur permettant d'évaluer la bonne
qualité des fruits et leur origine (biologique ou conventionnelle)
13 ENDA est l’acronyme de ENvironnement, Développement, Action. C’est l’une des grandes ONG africaines
(qui s’étend aujourd’hui vers l’Asie et l’Amérique latine). Son action consiste en services qu’elle crée et met à
disposition de populations cibles (agriculteurs, femmes, jeunes etc …) ou de structures existantes à l’intérieur
desquelles elle intervient (sur des domaines tels que l’éducation ou la santé par exemple).
31
- Sept cuisinières (3 chargées de l’épluchage, 2 de la cuisine proprement dite, 2 du
conditionnement)
- Un directeur d'exploitation, contrôlant également la qualité des produits finis
- Un comptable, responsable des ressources humaines, administrateur
- Une femme de ménage
- Un gardien
L'ensemble du personnel sera sénégalais, mis à part le coordonateur de la mise en place de
l’usine.
32
A.G.R. Maraîchage et Aviculture
Le deuxième axe de construction des A.G.R. est tourné vers le marché intérieur du
Sénégal. Cet objectif a pris forme à partir de discussions avec des acteurs de la
société sénégalaise qui veulent œuvrer, depuis la société civile, au développement de
leur pays et sont engagés depuis plusieurs années dans des initiatives de
développement social et économique. La convergence de leurs préoccupations, de
leurs initiatives et du projet FAP les a conduits à rejoindre l’association pour lui
apporter le soutien que représentent leur connaissance du terrain et leur expérience
pratique.
Les discussions préparatoires ont eu lieu depuis Mai 2012 afin de déterminer les
domaines où ces A.G.R. feraient sens pour le projet F.A.P. et seraient à même de
générer des ressources sur le long terme. Trois domaines ont été retenus : le
maraîchage, la riziculture et l’aviculture.
La venue de notre ingénieur agronome au Sénégal, depuis début octobre, permet à
présent de préciser les évaluations et d’envisager les conditions de mise en œuvre de
chacune de ces activités. Les deux premiers domaines concernés sont le maraîchage
et l’aviculture.
33
Maraîchage
Objectifs principaux :
1 - Développement local / participer à l’effort visant à assurer une autosuffisance alimentaire
du pays ;
2 - Financement des Centres d’accueil pour enfants des rues.
Opportunités identifiées :
Le maraîchage occupe une place telle dans l'économie sénégalaise que le gouvernement l'a
intégré à l'ensemble Agriculture et agro-industries de la Stratégie de croissance accélérée,
mise en œuvre depuis quelques années par les pouvoirs publics et le secteur privé, pour
réaliser des taux de croissance élevés. L’un des principaux freins au développement de cette
agriculture légumière est l’acquisition de terres. En effet, la majorité des exploitations
acquièrent leurs terres par héritage (90 à 95% dans la région des Niayes14
) ou par achat à
grands frais entrainant de la spéculation foncière. Afin d’endiguer ce problème et dans le
cadre de sa stratégie nationale, l’Etat sénégalais procède en cette fin d’année 2012 à des
attributions et à des locations de terres dans la région du Delta du fleuve Sénégal.
La région du delta est particulièrement propice au maraichage et à la riziculture de par la
disponibilité des ressources en eau et par la qualité de son sol riches en limons et en argiles
modérément sensibles à l’érosion.
S’appuyant sur cette politique d’Etat et sur leur expérience, les acteurs qui nous ont rejoint
préparent actuellement la mise à disposition de terres qui permettra de construire cette
activité.
Déroulé de l'activité :
Des trois activités retenues, le maraîchage est l’une des plus significatives mais c’est aussi
celle qui comporte la part d’aléas la plus forte, contrairement à l’aviculture (aléas d’ordre
climatique en raison de la variabilité des pluies dans cette région, mais aussi commerciaux en
raison d’une volatilité des prix sur le marché en fonction du type de légume choisi). Pour être
à même de faire face à ces aléas et préparer cette A.G.R. sur des fondements sains, une
14
Paroles de Guèye rapportées dans « Sénégal : des milliers de producteurs vivent du maraichage », Souleymane FAYE publié par IPS (Inter Press Service News Agency) aout 2012
34
expérimentation est initiée depuis Aout 2012 dans la région de Dakar. Cette expérimentation
est réalisée sur deux hectares appartenant à l’un des acteurs qui nous ont rejoint et porte sur
une mise en culture de piments, aubergines et tomates. Elle vise à examiner chaque étape du
processus, de la préparation initiale des terres à la vente des produits, pour évaluer les
difficultés et obstacles qui peuvent se présenter à chacune de ces étapes et définir les moyens
à mettre en œuvre pour les surmonter. Le groupe d’acteurs de Dakar a confié la conduite
pratique de cette expérimentation à un technicien agro-pastoral, qui a été embauché à cette
fin. Notre ingénieur agronome va rejoindre ce groupe et l’équipe ainsi formée va poursuivre
l’expérimentation : les premières plantations ayant été réalisées en Aout dernier, celle-ci va se
poursuivre jusqu’au printemps. Les évaluations portent actuellement sur les vitesses de
croissance, les besoins en eau, les techniques pour diminuer les besoins en produits
phytosanitaires et la charge de travail en fonction des grandes phases de la croissance des
plants, elles porteront ensuite sur les deux temps forts que sont Novembre 2012 et Mars 2013
pour l’écoulement des produits. Ces évaluations sont un préalable en ceci qu’elles permettront
de définir précisément les conditions de lancement et de mise en œuvre de cette A.G.R.
La deuxième étape consistera tout d’abord à finaliser le choix des terres et les accords
nécessaires à leur mise à disposition ; la prospection et les démarches sont d’ores et déjà en
cours mais les accords formels n’interviendront qu’à l’issue de la phase d’expérimentation.
Dans le même temps, il s’agira de déterminer les lieux qui serviront d’infrastructure de
stockage pour l’engrais, les équipements et les produits ; deux possibilités existent concernant
ces lieux, possibilités qui font elles aussi l’objet de prospection actuellement : il s’agira soit de
construire ces infrastructures, soit d’acquérir des bâtiments existants et, le cas échéant, de les
rénover. Enfin, et dans le même temps toujours, il s’agira de recruter les salariés agricoles.
La troisième étape sera celle du lancement de la production. Elle doit être portée par l’équipe
qui est au travail aujourd’hui sur l’expérimentation et concernera l’ensemble du processus,
depuis l’achat de matériel, de semences et de produits phytosanitaires jusqu’à l’écoulement
des produits.
Budget prévisionnel :
Pour une culture de 10 hectares de légumes diversifiés, les premières estimations indiquent un
investissement initial de 6 700 € en matériel et infrastructures et une moyenne de 5 000 € par
hectare pour un an d’exercice. Ces estimations seront vérifiées et réexaminées, notamment au
35
regard de la phase expérimentale, le business plan définitif devant être présenté avant la fin de
l’année 2012.
Personnes concernées :
Cette activité demande une main d’œuvre assez importante puisque elle utilise peu de
traitements chimiques pour le désherbage et n’utilise aucune motorisation, ceci afin de
développer une production respectueuse de l’environnement et diminuer, par ailleurs, les
apports financiers. Selon les estimations réalisées, quatre ouvriers agricoles seront nécessaires
pour chaque hectare mais leur charge de travail, inégale tout au long de l’année, entrainera des
mouvements d’une production à l’autre en fonction des besoins. Le nombre d’emploi directs
créés par cette activité dépendra des surfaces que l’association pourra prendre en charge
comme de celles qui lui seront attribuées : une vingtaine si la production commence sur 5
hectares, une quarantaine dans l’hypothèse de 10 hectares. Un responsable de production
supervisera les travaux d’exploitation ; la supervision de l’ensemble de l’activité, quant à elle,
qui implique la commercialisation, les conseils agronomiques et la comptabilité seront
effectués par l’équipe actuellement constituée autour de Dakar. Les rémunérations de chacun
permettront de garantir un rapport travail/ rémunération qui seront cohérents avec les
principes de l’association, c'est-à-dire selon une éthique qui rejoint celle du commerce
équitable.
36
Aviculture
Objectifs principaux :
1 - Développement local / répondre à un besoin sur un marché aujourd’hui déficitaire ;
2 - Financement des Maisons d’accueil pour enfants des rues.
Opportunités identifiées :
L’aviculture est au Sénégal un secteur en expansion depuis une dizaine d’années. Différents
accords commerciaux avec l’Europe et notamment avec la France, ont fragilisé la production
intérieure de poulet de chair, entrainant des reconversions vers la production d’œufs. Mais le
marché sénégalais, malgré l’augmentation du nombre d’exploitations, reste déficitaire en ce
qui concerne ces ovoproduits, ce qui oblige le Sénégal à importer des œufs des pays voisins.
Selon un rapport de la F.A.O.15
, une forte capacité d’investissement et une bonne organisation
dans l’écoulement des produits sont les deux conditions à réunir pour que cette production
génère des revenus stables et suffisamment conséquents pour assurer sa pérennité. En effet,
les matières premières (principalement l’aliment) sont coûteuses à l’achat, les débouchés
commerciaux sont multiples, l’état des infrastructures a des conséquences importantes.
Mais pour ce qui concerne le premier aspect des choses, il faut noter qu’en dépit d’une hausse
des prix des denrées alimentaires au niveau mondial, le prix des céréales, principal aliment
des poules, est resté relativement stable en 2012. Il faut noter également que la consommation
d’œufs est très importante au Sénégal et, comme nous le disions, que la demande reste, pour
une part, non satisfaite. On peut donc raisonnablement envisager une activité avicole dont le
rapport investissements / bénéfices soit satisfaisante pour l’association.
Comme pour le maraîchage, le groupe de Dakar est prêt à mettre à disposition de l’association
des équipements existants afin d’amorcer le démarrage d’une A.G.R. aviculture. L’expérience
acquise dans ce domaine par l’un des acteurs concernés, qui exerce dans ce secteur depuis
plusieurs années, est un atout notable : outre qu’il permet de réduire le volume des
investissements nécessaires au lancement de la production, il offre la possibilité de bénéficier
15
Dr. El Hadji Traore, 2006 réédité en 2008, Revue du secteur agricole pour l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture.
37
de l’expertise des employés, des circuits de distribution existants et de mieux connaitre la
réalité pratique de cette activité au Sénégal.
Déroulé de l'activité :
Dans un premier temps, l’équipe A.G.R. de FAP a travaillé avec le groupe de Dakar afin de
vérifier la pertinence stratégique et économique de cette activité. Cette étape impliquait de
prendre connaissance et de discuter les détails de la stratégie de production proposée. Ces
discussions doivent être finalisées avant la mi-novembre 2012.
Une fois l’accord formulé, la deuxième étape consistera à lancer la production. Ce qui
désigne : l’achat des poules et des aliments, la mise en marche du hangar, la contractualisation
avec les réseaux de distribution qui achèteront la production. Une fois l’achat réalisé, un délai
de deux mois est nécessaire pour atteindre une maturité de ponte qui est synonyme de vitesse
de croisière de la production. Celle-ci sera maintenue pendant une durée de 18 à 24 mois. En
fin de cycle de la bande de poule, elles seront revendues afin de financer la prochaine bande.
Budget prévisionnel :
La mise à disposition des équipements par le groupe de Dakar fait que le budget prévisionnel
est réduit à 8 300€ puisqu’il ne sera pas nécessaire de construire les infrastructures. Les seuls
investissements nécessaires au lancement de la production seront donc l’achat des poules, les
frais vétérinaires, l’achat d’aliments et de litières.
Une fois la maturité atteinte, les frais de fonctionnement mensuels avoisineront les 2 500€ et
seront amortis par les ventes d’œufs réalisées au cours du mois.
L’estimation des bénéfices nets dans le business plan encore en travail, approchent les
15 000€ sur 18 mois d’exercice.
Personnes concernées :
Dans une première phase, cette activité devrait créer 1 emploi direct consacré au travail dans
le poulailler, sachant que la supervision de l’activité sera assurée par les acteurs dakarois et
l’ingénieur agronome de FAP. Nous parlons de première phase parce qu’il s’agit ici d’un
volume de 1000 poules, qui constitue le point de départ de l’activité, l’objectif étant
d’atteindre un volume de 3 à 5000 poules à moyen terme, qui serait réparti pour des raisons
pratiques entre Dakar et Ziguinchor.
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Les emplois indirects soutenus par cette activité concernent les interventions vétérinaires, la
production des aliments et la commercialisation des œufs. Ici encore, Les rémunérations de
chacun permettront de garantir un rapport travail/ rémunération qui seront cohérents avec les
principes de l’association, c'est-à-dire selon une éthique qui rejoint celle du commerce
équitable.
39
Document n° 4
Recherche inégalités dans le monde de
l’enfance en Casamance
L’objectif de cette recherche est d’approfondir les connaissances sur les conditions de vie et
l’expérience sociale des enfants issus de milieux défavorisés en Casamance.
Il s’agit d’analyser :
- La nature et la portée des inégalités existantes, qui produisent différentes « catégories »
parmi les enfants selon leur milieu d’origine et/ou leur histoire, notamment celle qui est
directement liée au conflit opposant le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance
(MFDC) au pouvoir central et aux ruptures qu’il a provoquées.
- Les conséquences de ces inégalités qui produisent, de fait, des situations de discrimination
dont les enfants défavorisés sont l’objet en matière d’accès à l’éducation, à la santé et aux
biens sociaux de base.
Il s’agira par conséquent d’examiner:
1/ Les déterminants et les modes de construction (socio-économiques, culturels, historiques)
de ces inégalités : la recherche s’appuiera ici sur les travaux existants, les complétera et les
actualisera pour essayer de construire une vue d’ensemble aussi précise que possible.
L’objectif est de recueillir les données permettant de dresser une «carte sociale» du monde de
l’enfance, des inégalités qui le traversent et une typologie des différentes catégories qui en
sont issues.
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2/ L’expérience sociale des enfants des catégories les plus défavorisées. La recherche
s’intéressera ici tout particulièrement aux enfants des rues, aux enfants jeunes travailleurs et
aux enfants talibés. Elle portera notamment sur :
- Les parcours et les histoires qui ont conduit ces enfants à vivre dans la rue, être confiés
aux écoles coraniques ou devenir jeunes travailleurs ;
- L’expérience au quotidien de ces enfants et leur perception de celle-ci : pour les
enfants des rues, par exemple, il s’agira d’identifier les différents éléments qui
constituent cette expérience (mode de survie ou défense contre les dangers qui lui sont
inhérents mais aussi formation de groupes de pairs et modes de sociabilité juvéniles
propres à cette situation, relation aux institutions, etc.) ; il s’agira également de saisir
comment les enfants perçoivent leur propre condition (regards qu’ils portent sur leur
passé, sur leur quotidien, perceptions de leur environnement, des enfants vivant dans
leur famille et appartenant à des milieux moins défavorisés, images possibles de leur
devenir, etc.).
Sur chacune des catégories concernées, la recherche essaiera de répondre à ces deux types de
questions. Les modalités selon lesquelles les inégalités interviennent comme facteur de
discrimination, en éloignant ces enfants de l’accès à la santé, à l’école et aux biens sociaux de
base. Il s’agira d’une part d’examiner comment la pauvreté et la défection des liens familiaux
issus de la crise produisent, de fait, indépendamment de toute intention d’acteurs quels qu’ils
soient, une situation de discrimination ; d’examiner la nature des obstacles auxquels se
heurtent les enfants, les modalités selon lesquelles ils réussissent ou non à contourner certains
d’entre eux par le biais de réseaux d’interconnaissance et de solidarités communautaires. Il
s’agira également, ici encore, de comprendre si et comment les enfants perçoivent ces
discriminations de fait (images d’eux-mêmes comparativement à ceux qui n’en sont pas
l’objet, images des causes possibles de ces inégalités de condition mais aussi perception de
l’école et importance qui lui est accordée, perception de ce que sont la protection et le soin de
soi, de ce que sont les « droits des enfants », etc.).
3/ Ce qui sera observé en Casamance sera ensuite rapporté à la situation plus générale des
enfants au Sénégal ; il s’agira ici d’examiner si la condition et l’expérience des enfants de
Casamance diffèrent ou non de celle des enfants d’autres régions du Sénégal. En d’autres
41
termes si les conséquences du conflit armé ont créé une situation spécifique et différente des
autres régions du pays pour les enfants des milieux défavorisés.
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Document n°6
Budget prévisionnel
- Les dépenses : elles s’élèvent à 249 344 148 francs CFA (380 122 €) pour trois ans,
soit 83 114 716 francs CFA (126 707 €) pour chaque année ;
- Les ressources :
fonds propres de l’association : 65 595 700 francs CFA (100 000 €), soit
25% environ du budget prévisionnel sur trois ans ;
FAP-France mais aussi FAP-Sénégal recherchent 164 344 148 francs CFA
(250 541 €) les 75% qui leur sont nécessaires afin de boucler le budget du
projet.
Pour garantir la rigueur et la transparence de sa gestion, FAP fera appel à deux Commissaires aux
comptes agréés, l'un au Sénégal, l'autre en France, afin d'examiner et certifier ses comptes
annuels.
Par ailleurs, FAP tiendra à disposition de ses bailleurs ces comptes annuels.
Les donateurs bénéficient d’une réduction fiscale de 66% de leurs dons dans la limite de 20% de
leur revenu imposable.
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BUDGET DETAILLE
Rubriques Montant en Francs CFA Montant en Euros
(conversion depuis le CFA)
frais généraux (détaillés dans le tableau annexé ci-dessous) 9 032 160 13 769
travaux & petites réparations 925 920 1 412
multirisques habitation & RC 350 000 534
cantine centre 21 360 000 32 563 800 CFA/ 1.22 € par repas
vêtements & chaussures 700 000 1 067
médicaments 1 000 000 1 524
hospitalisations - consultations externes 2 500 000 3 811
entretien scooters 450 000 686 150 000 CFA/229€/ scooter/année
carburant scooters 1 080 000 1 646 30 000 CFA/46€/ scooter/mois
assurances 3 scooters 900 000 1 372
vignettes automobile 27 000 41
matériel pédagogique & activités du centre 800 000 1 220 cahiers, crayons, peinture et autres activités
fournitures de bureau 2 500 000 3 811
entretien bureautique 300 000 457
transport équipe mobile (taxi) 144 000 220
tenue de travail (polo) 472 289 720
orientations & retours famille (frais) 2 500 000 3 811
Total Opérations 45 041 369 68 665
Le budget ayant d'abord été établi en Francs CFA, les montants en Euros sont des conversions des montants en Francs CFA. Ceci peut être la cause d'approximations de faible importance, en particulier dans les totaux exprimés en Euros.
1 coordonnateur social 1 951 440 2 975 Salaire net: 150 000 CFA/ 229€
1 animateur 1 141 920 1 741 Salaire net: 75 000 CFA/ 114€
1 cuisinière 721 920 1 101 Salaire net: 50 000 CFA/ 76€
1 ménagère 721 920 1 101 Salaire net: 50 000 CFA/ 76€
1 gardien de jour 541 920 826 Salaire net: 30 000 CFA/ 46€
1 gardien de nuit 541 920 826 Salaire net: 30 000 CFA/ 46€
1 éducateur 1 951 440 2 975 Salaire net: 150 000 CFA/ 229€
1 responsable des AGR (VSI) 3 614 323 5 510
Salaire net: 196 000 CFA/299€ (charges et cotisations sociale française)
1 responsable du programme aide à l'enfance (VSI) 3 614 323 5 510 Salaire net: 196 000 CFA/299€ (charges et cotisations sociale française)
Total charges de personnel 14 801 126 22 564
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caution et frais d'agence loc maison d'accueil 350 000 534
loyer location maison CHU 2 100 000 3 201
loyer maison des volontaires/stagiaires/bénévoles 1 200 000 1 829
marketing - communication - représentation 1 000 000 1 524
documentation 400 000 610
taxis & transports en commun 200 000 305
billet d'avion volontaires et président FAP france 1 672 690 2 550
1 billet aller retour éco par année chacun 850 € (ou 557 563 CFA) x 3
transport de plis (timbres, dhl, coursiers) 300 000 457
frais bancaires & virements 150 000 229
frais fiscaux (timbres,…) 50 000 76
Total administration & frais structure 7 422 690 11 316
matériel divers et imprévus 1 500 000 2 287
deux ordinateurs 1 049 531 1 600
trois scooters 1 800 000 2 744
equipement mobilier CHU (lit, matelas, tables, ustensiles de cuisine…) 8 000 000 12 196
equipement mobilier maison volontaire (matelas, tables...) 3 000 000 4 573
mobilier de bureau (chaises réunion, fauteuils bureau…) 500 000 762
Total investissements de démarage (1ère année) 15 849 531 24 162
TOTAL GLOBAL 83 114 716 CFA 126708 Euros
Annexe: Détail des frais généraux
Détail frais généraux Coût mensuel moyen Coût par année (et détail)
gaz et charbon 60 000 CFA / 91 € 720 000 CFA / 1098 €
eau 150 000 CFA / 229 €
centre d'accueil + maison volontaire 1 800 000 CFA / 2 744 €
électricité 200 000 CFA / 305 €
centre d'accueil + maison volontaire 2 400 000 CFA / 3 659 €
produits d'entretien & ménage 120 000 CFA / 183 €
savon, dentifrice, brosses à dent, javel, serpillières etc 1 440 000 CFA / 2 195 €
fosses septiques 30 000 CFA / 46 € 360 000 CFA / 549 €
charetier 6 000 CFA / 9 €
ramassage des poubelles 72 000 CFA / 110 €
téléphone fixe 100 000 CFA / 152 € 1 200 000 CFA / 1 829 €
internet 23 340 CFA / 36 €
2 abonnements 560 160 CFA / 854 €
téléphones mobiles 40 000 CFA / 61 €
Une carte de 10 000 CFA/ 15€ mois pour 4 TS soit 480 000 CFA / 732 €
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BUDGET ANALYTIQUE
RUBRIQUE Coût en Franc CFA Coût en Euro (conversion depuis le CFA)
Ressources humaines 14 801 126 22 564
Travailleurs sociaux 5 044 800 7 691
Volontaires de solidarité internationale 7 228 646 11 020
Ménagères/cuisinières/gardiens 2 527 680 3 853
Centre d'hébergement d'urgence + équipe mobile 41 434 369 63 166
Frais généraux 8 752 080 13 342
Consommables (cantine, vêtements, matériel pédagogique, téléphonie & internet…) et petit équipement 25 832 289 39 381
Médicaments, consultations, hospitalisations, analyses 3 500 000 5 336
Autres interventions et coûts liés aux l'activités et hébergement 850 000 1 296
Frais de voyage retour en famille (hébergements, repas, coordination…) 2 500 000 3 811
Couts communs et de développement associatif 11 029 690 16 815
Location et frais généraux 4 500 000 6 860
Fonctionnement des véhicules et autres couts de transport 4 329 690 6 601
Conseils légaux, comptables, frais bancaires et démarches administratives+ entretien bureau + frais postaux 800 000 1 220
Activités de visibilité et communication institutionnelle 1 400 000 2 134
Investissements 14 349 531 21 876
Equipement mobilier + bureau+ aménagement 11 500 000 17 532
Achat 2 ordinateurs 1 049 531 1 600
Achat 3 scooters 1 800 000 2 744
Divers & imprévus 1 500 000 2 287
Divers & imprévus 1 500 000 2 287
TOTAL DEPENSES 83 114 716 CFA 126 708 Euros
Le budget ayant d'abord été établi en Francs CFA, les montants en Euros sont des conversions des montants en Francs CFA. Ceci peut être la cause d'approximations de faible importance, en particulier dans les totaux exprimés en Euros.
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