présentation des auteurs du mémoire étudiant
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L‘Avenir de l’agriculture
Mémoire étudiant de l’Université Laval
Par les :
Étudiants des 1er, 2e et 3e cycles de la faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) de l’Université Laval
Présenté à la :
Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois
Septembre 2007
Montréal
2
Tables des matières
Tables des matières.....................................................................................................................2
Présentation des auteurs du mémoire étudiant............................................................................3
Avant-Propos..............................................................................................................................4
Mise en contexte.........................................................................................................................5
1. Les politiques agricoles...........................................................................................................61.1 Constats socio-économiques des politiques actuelles...............................................6
1.1.1 Soutien aux agriculteurs et développement régional.................................71.1.2 Relève et établissement..............................................................................8
1. 2 Constats environnementaux des politiques actuelles...............................................91.2.1 La multifonctionnalité..............................................................................111.2.2. La rémunération pour les biens et services environnementaux (BSE) et les bonnes pratiques agricoles...........................................................................121.2.3 Les différentes interventions publiques en environnement.....................13
2. La commercialisation, la consommation et la cohabitation..................................................162.1 Constats...................................................................................................................16
2.1.1 L’accès à l’information............................................................................162.1.2 L’alimentation et la consommation locale...............................................182.1.3 Le commerce de gros et de détail en alimentation...................................192.1.4 Agriculteurs-Consommateurs..................................................................19
3. La recherche en agriculture...................................................................................................203.1 Appui à la R&D à la ferme.....................................................................................203.2 Recrutement de nouveaux chercheurs....................................................................22
Bibliographie (politique et environnement)..............................................................................24
Bibliographie (commercialisation, consommation)..................................................................25
Bibliographie (recherche).........................................................................................................27
3
Présentation des auteurs du mémoire étudiant
La Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) est composée d’environ
1500 étudiantes et étudiants des 1er, 2e et 3e cycles. Les différents programmes qui y sont
offerts touchent tous les volets de la filière agroalimentaire. Au premier cycle, il s’agit des
programmes d’agronomie, d’agroéconomie, de science et technologie des aliments, de
consommation, de génie agro-environnemental, de génie alimentaire et de nutrition.
Pour la rédaction de ce mémoire, un comité composé d’une trentaine d’étudiants de tous les
cycles d’étude a été créé à l’automne 2006. Cinq tables rondes thématiques, certaines avec la
participation d’invités, ont été organisées à l’hiver 2007. De plus, un questionnaire en ligne a
été mis à la disposition des étudiants. Ce mémoire a été adopté à l’Assemblée générale de
l’Association générale des étudiants en agriculture, alimentation et consommation
(AGETAAC) et au Conseil d’administration de l’Association des graduées et gradués en
agriculture et alimentation (AGAA), soit les associations étudiantes représentant les trois
cycles de la Faculté. Les résultats de ces consultations sont ici présentés.
Pourquoi nous écouter et quel est l’esprit de ce mémoire ? Nous serons les intervenants de
toute la filière agroalimentaire qui devront composer avec les décisions découlant de cette
Commission. Malgré les limites de l’exercice collectif, notre mémoire est issu d’un consensus
d’étudiantes et d’étudiants qui ont à cœur l’avenir de notre secteur et qui se sont donné une
vision commune. Ce mémoire propose des orientations, certes inachevées, mais qui auront le
mérite, nous l’espérons, de faire cheminer la réflexion.
4
Avant-Propos
Voici les principes généraux à partir desquels notre mémoire s’articule et qui, selon nous,
devraient présider à l’élaboration de toutes politiques futures. Ces objectifs et visions de
l’agriculture ont été à la base des propositions faites dans ce mémoire.
Occupation du territoire : Diversifier les modes d’occupation du territoire québécois.
Multifonctionnalité : Reconnaître et valoriser les fonctions de l’agriculture autres que la « production de denrées alimentaires ».
Développement durable : Justifier les retombées économiques, environnementales et sociales de nouvelles politiques et de nouveaux programmes.
Consommation locale : Favoriser les circuits courts de mise en marché et la consommation de produits locaux, donc d’abord et avant tout en provenance du Québec.
Écoconditionnalité : En complémentarité avec la réglementation, utiliser des mécanismes économiques dans les politiques publiques pour l’atteinte des objectifs environnementaux.
Principe de précaution : Respecter le principe de précaution en agriculture.
Qualité totale : Développer le concept de souveraineté alimentaire qualitative par rapport à quantitative. Il s’agit de garantir la « qualité totale » du produit, c'est-à-dire le produit lui-même et les conditions environnementales et sociales dans lesquelles celui-ci a été fait.
5
Mise en contexte
Les recommandations issues des commissions Héon (1956) et April (1968) ont permis de
mettre en place l’essentiel des piliers sur lesquels reposent encore aujourd’hui les politiques
agricoles du Québec. Ainsi, plusieurs réussites peuvent être constatées aujourd’hui,
notamment en ce qui a trait à l’augmentation du niveau de vie des agriculteurs et à la
modernisation de l’agriculture. En effet, l’augmentation de la productivité et la diminution des
coûts alimentaires ont eu pour effet de libérer une importante force de travail, permettant au
Québec de combler un certain retard et de construire un État et une économie moderne en très
peu de temps. Ainsi, la modernisation de l’agriculture répondait à un besoin de société.
Aujourd’hui, plusieurs politiques agricoles issues de cette époque sont remises en cause par
divers intervenants. D’importants problèmes, notamment ceux liés à la cohabitation en milieu
rural, à la pollution d’origine agricole et à la diminution du nombre de fermes, ont effrité le
soutien populaire au modèle agricole dominant. De plus, malgré un soutien important de la
part des gouvernements, il semble que ce modèle ne réussit plus à générer de façon stable des
revenus permettant aux agriculteurs de maintenir un niveau de vie suffisant.
Nous croyons profondément en l’avenir de ce secteur. Par contre, plusieurs indices portent à
croire que nous en sommes, en quelque sorte, aux limites du modèle agricole actuel. En effet,
l’environnement dans lequel l’agriculture et l’agroalimentaire évoluent présentement diffère
grandement de celui dans lequel la plupart des politiques actuelles ont vu le jour.
Ainsi, sans renier les gains importants faits par l’organisation actuelle des politiques agricoles,
nous croyons qu’il faut faire preuve de la même audace que ce qui a prévalu à une autre
époque afin de redéfinir la place de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans la société. En
effet, puisque les besoins de la société changent, il nous semble normal que l’agriculture et
l’agroalimentaire évoluent avec ceux-ci…
Ce mémoire se veut donc notre contribution à la réflexion en cours sur l’avenir de
l’agriculture et de l’agroalimentaire au Québec et se répartira en trois grandes sections. Tout
d’abord, une section primordiale traite des politiques agricoles et de l’environnement. Une
section sur la consommation et la commercialisation suit. La question de la recherche en
agriculture et agroalimentaire est abordée en troisième lieu.
6
1. Les politiques agricoles
1.1 Constats socio-économiques des politiques actuelles
Les politiques agricoles actuelles du Québec ont fait leur apparition progressivement au
cours des dernières décennies. Dans un but de stabilisation des revenus et d’équité
sociale, divers outils de soutien des prix et soutien des revenus dont la gestion de l’offre
et l’assurance-stabilisation des revenus agricoles (ASRA) furent mis en place. La crise du
revenu sans précédent qui sévit en agriculture malgré les sommes importantes consacrées
aux politiques de soutien nous amène à questionner le bien-fondé de certaines
orientations et formes d’aides.
L’ASRA fait aujourd’hui face à des déficits chroniques totalisant un manque à gagner de
près d’un milliard de dollars pour un budget annuel de l’ordre de 260 M$ (FADQ,
2006a), affichant ainsi ses limites économiques. Ce type d’aide (subvention par unité de
production pour améliorer les revenus), en plus d’être insoutenable économiquement,
semble faire en sorte d’augmenter la tolérance à l’endettement des fermes, situation
problématique du monde agricole québécois. Par ailleurs, en soutenant qu’un nombre
limité de productions, il a entraîné une pression sur la qualité de l’environnement. En
effet, les productions soutenues n’encouragent pas la culture de nouvelles espèces, de
meilleures rotations et par conséquent, il y a une utilisation massive d’intrants.
En ce qui concerne le nombre de fermes au Québec, il est en constante diminution alors
que la taille et la capitalisation de celles-ci ne cessent d’augmenter. De plus, le transfert
de telles entreprises devient difficile à réaliser, et représente un incitatif supplémentaire
au démantèlement. La Financière agricole du Québec (FADQ), par le biais de son
Programme d’appui financier à la relève agricole, ne favorise pas l’agriculture à temps
partiel en offrant une subvention considérablement moindre que pour celle à temps plein.
Or, offrir un réel soutien qu’à un seul type de relève agricole n’est pas suffisant pour
stabiliser la diminution du nombre de fermes et favoriser l’occupation du territoire. À cet
égard, malgré le fait que la Commission de la protection du territoire agricole du Québec
(CPTAQ) semble avoir réussi à protéger le territoire agricole, l’application stricte de la
7
loi sur le zonage agricole rend difficile le succès de l’agriculture à temps partiel et les
activités para-agricoles.
1.1.1 Soutien aux agriculteurs et développement régional
Au cours des dernières années, les demandes de la société auprès des agriculteurs se sont
multipliées. On peut penser, par exemple, à l’occupation et l’aménagement du territoire,
où l’on constate que les demandes de la population envers le secteur agricole vont au-delà
de la simple fourniture de denrées alimentaires. La diversité et la durabilité sont au cœur
de leurs réclamations.
En ce sens, un modèle d’aide dégressif aux producteurs en fonction de l’expérience
(nombre d’années) et de la taille de l’entreprise pourrait servir de principe de base à la
réduction graduelle du budget de l’ASRA. Les contraintes internationales justifient cette
position, les aides liées masquant les signaux du marché devant êtres graduellement
abolies pour cause de distorsions selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Nous suggérons que des programmes de paiements directs impliquant des conditions
économiques, sociales et environnementales, substituent graduellement puis
complètement l’ASRA. Par exemple, nous pourrions tirer profit de certains aspects des
contrats territoriaux d’exploitation (CTE) mis en place en France. Nous considérons que
la décentralisation de la gestion du monde agricole est à prôner tenant compte des
spécificités régionales. En ce sens, la Politique nationale de la ruralité nous apparaît
comme une voie à privilégier dans l’orientation des politiques de soutien aux agriculteurs
et de développement régional. La décentralisation et l’absence d’orientation productiviste
vers un nombre limité de productions favoriseraient beaucoup plus l’innovation tout en
rémunérant le caractère multifonctionnel de l’agriculture. Ainsi, nous demandons :
Que des politiques décentralisées et flexibles, telles que la Politique nationale de
la ruralité, soient favorisées afin d’encourager l’innovation et la diversification
8
de notre agriculture via le transfert graduel des fonds publics engagés dans
l’ASRA;
Que les politiques et programmes futurs tiennent davantage compte des
conditions et des engagements internationaux.
1.1.2 Relève et établissement
L’amélioration du Programme d’appui financier à la relève agricole de la FADQ
permettrait de pérenniser le nombre d’exploitations agricoles, de favoriser l’innovation
sectorielle, de diminuer la charge financière et d’augmenter l’accès à la terre. Il est
important de mentionner le rôle prédominant de la formation agricole dans l’amélioration
des programmes d’aide. Ainsi, une différence significative des subventions versées en
fonction du niveau de formation devrait inciter les jeunes à poursuivre leurs études.
De plus, nous considérons que l’amélioration du Programme d’appui financier à la relève
agricole par l’assouplissement de la définition de l’agriculture à temps partiel (revenu
brut agricole annuel attendu d’au moins 50 000 $ pour les trois premières années ;
FADQ, 2006b) et par le développement de l’agriculture sous toutes ses facettes
(impliquant autant les activités strictement agricoles que para-agricoles, telles que
l’agrotourisme) seraient bénéfiques à l’agriculture québécoise. Une bonification de la
subvention au démarrage à temps partiel, soit 20 000 $ sur deux exercices financiers pour
un niveau 3 (qui correspond au diplôme d’études professionnelles ou une formation
équivalente reconnue) et une certaine garantie d’accès à un financement pour les petites
entreprises agricoles (au même titre que pour l’achat d’une maison) stimuleraient le
dynamisme régional en plus de favoriser l’occupation du territoire. Ces mesures,
associées à une vision élargie de la CPTAQ dans la gestion du territoire agricole,
permettraient l’essor d’activités liées à la fonction touristique des fermes, telles que la
9
restauration et l’hébergement, qui ne sont pas favorisées par la réglementation actuelle
(Zins Beauchesne, 2006). Ainsi, nous proposons :
Que l’agriculture à temps partiel soit favorisée par un meilleur accès au
financement et à une aide au démarrage afin de stimuler le dynamisme régional
et favoriser l’occupation du territoire;
Que la CPTAQ offre plus de flexibilité à l’établissement d’activités para-
agricoles, telles que l’agrotourisme.
1.2 Constats environnementaux des politiques actuelles
Au cours des dernières décennies, l’intensification des pratiques agricoles s’est traduite
par une pression accrue sur l’environnement. Au Québec, ces pressions se sont
particulièrement manifestées au niveau de la contamination de l’eau, de la dégradation
des sols et de la détérioration des habitats et de la biodiversité (MENV, 2003).
Ainsi, les politiques agricoles mises en place au Québec au cours de cette période ont eu
des impacts environnementaux divers. Le tableau 1, inspiré de Boutin (2004), évalue les
principaux programmes agricoles en vigueur au Québec en fonction de leurs impacts
environnementaux, ainsi que leur classification selon le système des boîtes en vigueur à
l’OMC. Afin de constater l’importance accordée à ces programmes, les sommes investies
par le MAPAQ et la Financière agricole du Québec (FADQ), pour l’année 2005-2006,
sont également mentionnées.
10
Tableau 1 : Évaluation des principaux programmes agricoles au Québec et leur effet sur l’environnement
Programme Forme de soutien Effet sur l’environnement
Sommes investies, MAPAQ et FADQ (2005-2006)
ASRA Paiement au titre de la production Dommageable 260,8 M$
Assurance-
récolte
Paiement selon la superficie cultivée
avec effet « verrouillage »1
Faiblement
dommageable
29,8 M$
Remboursement
de taxes
foncières
Paiement selon la superficie cultivée
sans effet de verrouillage
Plutôt neutre 95,6 M$
Gestion de l’offre Soutien des prix avec restriction de
la production
Plutôt neutre
PCSRA Paiements selon le revenu global Plutôt neutre 112,4 M$ (à cette somme s’ajoutent 181,3 M$ transférés du gouv. fédéral)
Prime-Vert Paiements agro-environnementaux Bénéfique 26,7M$
Total 525,3M$
Source : Adapté de Boutin (2004), MAPAQ (2006) et FADQ (2006c)
Ainsi, on peut constater qu’une partie importante des sommes investies par le MAPAQ et
la FADQ ont un impact dommageable ou faiblement dommageable sur l’environnement,
particulièrement en raison du programme de l’ASRA. D’autre part, les sommes
consacrées à des programmes agricoles ayant un effet bénéfique sur l’environnement
semblent représenter une très faible partie des fonds publics investis en agriculture.
Rappelons que les paiements agro-environnementaux, en plus d’avoir des effets
bénéfiques sur l’environnement, sont situés dans la boîte verte à l’OMC. Cette situation
les rend ainsi beaucoup moins vulnérables que les politiques classées dans la boîte rouge,
ce qui est certainement un aspect important à considérer dans les perspectives
d’élaboration de politiques futures. En conséquence, nous demandons :
1 L’effet de « verrouillage » correspond à des « mesures de soutien qui sont offertes uniquement pour certaines productions ou encore si elles sont accès sur l’usage d’intrants particuliers » (Boutin, 2004).
11
Que les impacts environnementaux soient pris en considération lors de
l’élaboration de tous programmes et politiques agricoles, et que l’évaluation de
ces impacts soit rendue publique;
Que les fonds publics consacrés à l’agriculture puissent, dans une très forte
proportion, engendrer un effet bénéfique sur l’environnement, ou, à tout le
moins, un effet plutôt neutre. Les fonds publics consacrés à des programmes
ayant un effet dommageable pour l’environnement devraient être
progressivement réalloués vers des programmes ayant un effet bénéfique sur
l’environnement.
1.2.1 La multifonctionnalité
La notion de multifonctionnalité de l’agriculture, telle que définit par l’Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE), consiste à reconnaître qu’au-
delà de sa fonction première qui consiste à produire des denrées alimentaires et à fournir
des matières premières, l’activité agricole peut contribuer à la viabilité socio-économique
des zones rurales et procurer des avantages environnementaux, tels que la conservation
des sols, la gestion durable des ressources naturelles et la préservation de la biodiversité
(OCDE, 2001).
À l’échelle de l’Amérique du Nord, le territoire agricole du Québec peut se comparer à
un grand jardin, tel que mentionné par le professeur de l’Université Laval Guy
Debailleul. En conséquence, il nous semble difficile d’envisager seulement l’avenir de
l’agriculture au Québec dans des productions de masse qui, d’un côté, offre bien sûr la
sécurité alimentaire à la population québécoise, mais où les contraintes liées à notre
climat et à notre géographie seront toujours compensées par des fonds publics permettant
de rendre nos produits concurrentiels sur les marchés étrangers. Ainsi, favoriser la
diversification de notre production avec des produits à valeur ajoutée et non seulement
12
favoriser les productions de masse font aussi partie de la multifonctionnalité à
reconnaître.
Puisque la rémunération pour la production de biens et services environnementaux
(BSE), explicitée un peu plus loin, représente une application de la multifonctionnalité,
nous proposons :
Que la notion de multifonctionnalité de l’agriculture soit reconnue par le
gouvernement du Québec;
Que cette reconnaissance se traduise par des programmes permettant de rétribuer
les producteurs agricoles pour la fourniture de biens et services environnementaux;
Que ces programmes reçoivent un financement adéquat afin de susciter une
adhésion importante de la part des producteurs.
À titre indicatif, notons qu’en France, ces paiements représentent environ 3 % du revenu
des producteurs, alors qu’ils représentent environ 14 % en Suisse (Gouin et Royer, 2005).
Rappelons que les paiements agro-environnementaux sont considérés comme ayant des
effets bénéfiques sur l’environnement. Ainsi, les fonds publics, présentement alloués à
des programmes ayant des effets dommageables sur l’environnement, pourraient être
redirigés progressivement vers des paiements agro-environnementaux permettant de
rétribuer la production de biens et services environnementaux (BSE).
1.2.2. La rémunération pour les biens et services environnementaux (BSE) et les bonnes pratiques agricoles
Les bonnes pratiques agricoles sont définies comme étant un ensemble de pratiques
élaborées par les services publics ou un ordre professionnel et qui se justifient d’un point
de vue environnemental et économique (OCDE, 1998; Nolet, 2004). Ainsi, nous
proposons :
13
Que la rétribution pour biens et services environnementaux soit établie en
fonction de la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles.
À titre indicatif, nous énumérons ici quelques pratiques qui, selon nous, représentent de
bonnes pratiques agricoles pouvant éventuellement faire l’objet d’une rémunération. À
l’instar de ce qui s’est fait à l’étranger (ALUS, 2006; DEFRA, 2006), nous suggérons que
la valeur de la rétribution soit calculée en fonction des coûts d’opportunité du producteur.
- Rotation de cultures;
- Présence de cultures pérennes;
- Cultures de couverture d’hiver;
- Pratique du semis direct, de la culture sur billons et autres techniques minimisant
l’érosion;
- Récupération des gaz de la structure d’entreposage des effluents d’élevage;
- Mise en place de boisés, de bandes riveraines élargies et de haies brise-vent;
- Remise en fonction de marécages et autres terres humides;
- Compostage, etc.
Aussi, l’agriculture biologique, par le respect de l’ensemble des pratiques reconnues dans
son cahier de charges, représente un mode de production qui nous semble important de
reconnaître et d’appuyer par la recherche et le développement, des services-conseils et
des aides financières appropriées et davantage accessibles.
1.2.3 Les différentes interventions publiques en environnement
L’approche réglementaire et les mesures d’accompagnement ont marqué les principales
interventions gouvernementales visant à améliorer ou à stabiliser l’état de
l’environnement en agriculture (Boutin, 2004). Bien qu’importantes, nous croyons que
ces approches gagneraient à être utilisées en complémentarité avec d’autres outils
permettant d’améliorer l’efficacité des interventions publiques en environnement.
14
L’éco-conditionnalité, qui rend le versement de l’aide publique conditionnel au respect
des dispositions environnementales, nous semble être un outil ayant un très grand
potentiel d’utilisation. L’adoption d’un plan d’action visant l’application progressive de
l’éco-conditionnalité d’ici 2010 par la Financière agricole du Québec (FADQ, 2005) et
l’obligation de produire un bilan phosphore pour être admissible aux aides méritent d’être
soulignées. Cependant, rappelons que la production du bilan phosphore est une norme
réglementaire inscrite au Règlement sur les exploitations agricoles (REA).
Ainsi, nous croyons que l’approche éco-conditionnelle, et les fonds publics s’y
rapportant, devraient s’appliquer majoritairement à des pratiques agricoles allant au-delà
du simple respect des normes environnementales. En conséquence, nous demandons :
Que des moyens supplémentaires soient mis à la disposition des autorités
compétentes afin de mieux faire respecter la réglementation environnementale
par des moyens allant de l’accompagnement à la coercition;
Que l’ensemble de la réglementation environnementale soit soumise à une
approche éco-conditionnelle, telle que prévue dans les orientations
ministérielles de 2004. Le respect de l’ensemble des réglementations
environnementales permettrait le versement d’une partie du soutien
actuellement accordé aux producteurs (le remboursement des taxes foncières
par exemple);
Qu’une partie importante des aides disponibles soit éco-conditionnelle et soit
versée pour des pratiques allant au-delà du simple respect de la réglementation.
Par exemple, les bonnes pratiques agricoles, telles que définies et énumérées
ci-dessus, pourraient servir de base à une approche éco-conditionnelle.
15
Concernant d’autres interventions publiques, nous croyons que certaines expériences,
réussies à l’étranger, mériteraient d’être tentées ici. Par exemple, la vente aux enchères
de contrats de conservation, telle qu’expérimentée avec succès dans plusieurs pays,
notamment en Australie et au Royaume-Uni, permet de maximiser, à partir d’un budget
fixe, les bénéfices environnementaux par dollar investi. Ainsi, les propriétaires fonciers
intéressés soumettent, dans un premier temps, un plan de conservation comprenant un
ensemble de mesure qu’ils s’engagent à réaliser moyennant une rétribution qu’ils
déterminent eux-mêmes en fonction de leur coût d’opportunité. Ce plan est ensuite
soumis à une entité régionale qui, à l’aide d’une grille d’analyse, le classe en fonction de
son ratio coûts-bénéfices. Les contrats de conservation sont ensuite attribués jusqu’à ce
que le budget prévu soit écoulé2.
Également, la vente de permis échangeables pour l’émission de polluants à l’intérieur
d’un territoire géographique, l’émission de phosphore dans un bassin versant par
exemple, a été expérimentée en Hollande et en Australie, mais également en Ontario,
dans le bassin de la rivière Nation.
Malgré les difficultés techniques reliées à la mise en place de projets semblables, il nous
semble important, dans une perspective à plus long terme, d’expérimenter des
mécanismes permettant aux producteurs de diversifier leurs sources de revenus tout en
contribuant à l’amélioration de la qualité de l’environnement. Ainsi, nous proposons :
Que des projets-pilotes basés sur des mécanismes, tels que la vente aux
enchères de contrat de conservation et la vente de permis échangeables, soient
mis en place;
Que ces projets pilotes soient mis en place prioritairement dans des régions
présentant des risques importants de dégradation;
2 Un exemple d’une telle grille d’analyse comparant le ratio coûts-bénéfices de deux projets est disponible sur le site du National Heritage Trust à l’adresse http://www.nrm.gov.au/publications/nrm-mbi/pubs/nrm-mbi.pdf
16
Qu’un suivi rigoureux de l’état de l’environnement puisse être réalisé afin de
comparer les bénéfices environnementaux que de tels projets pourraient
procurer.
2. La commercialisation, la consommation et la cohabitation
2.1 Constats
La production de denrées et d’aliments de qualité à bon marché est une mission qui a été
accomplie par les producteurs agricoles au cours du dernier siècle. Cependant, pour les
communautés rurales, la généralisation d’un modèle d’agriculture productiviste aurait
détérioré l’environnement socio-économique (UQCN, 2003). Ainsi, on assiste
aujourd’hui à des conflits de cohabitation et d’acceptabilité sociale en milieu rural en
raison, comme mentionné plus tôt, de la modification des attentes sociétales envers
l’agriculture (CAAAQ, 2007, p. 38).
L’opinion des consommateurs a également évolué et ils demandent maintenant d’avoir
accès à une alimentation saine (Gouvernement du Québec, 2006) et à une information
complète sur les produits consommés (Coutu, 2007). De plus, une préoccupation
grandissante se fait ressentir quant au maintien d’une vigueur économique locale et
régionale (Normand 2004). En proposant de nouvelles interventions touchant le milieu
rural, le commerce et la consommation d’aliments, il est possible de s’attaquer à ces
problématiques et de faire évoluer ces enjeux vers des solutions permettant de répondre à
ces préoccupations.
2.1.1 L’accès à l’information
Le système d’information actuel ne permet pas au consommateur d’exercer entièrement
son pouvoir décisionnel de façon responsable, c’est-à-dire en accord avec ses priorités en
matière de santé, d’équité et de respect de l’environnement (Nakache et Huot 2003). De
plus, on note la nécessité d’un système de contrôle du risque de la chaîne
d’approvisionnement alimentaire (Association des biologistes du Québec 2004). Un
17
système de traçabilité pourrait être envisagé dans d’autres productions que l’élevage de
bovins laitiers et de bovins de boucherie. Dans toutes les productions ciblées, le système
devrait s’étendre sur l’ensemble de la mise en marché incluant la transformation et la
distribution. Pour s’assurer une viabilité à long terme, ce système devra faire preuve de
flexibilité et d’adaptabilité face à d’éventuelles modifications du système agricole ou de
nouvelles exigences. Par exemple en 2008, un système de traçabilité verra le jour dans la
production porcine, de la ferme à l’abattoir (FPPQ, 2007).
Parallèlement au système de traçabilité, il serait souhaitable, tel que le recommande la
Commission de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation de l’Assemblée nationale
(CAPA, 2004), que l’étiquetage des produits issus d’organismes génétiquement modifiés
(OGM) soit obligatoire. Également, il serait souhaitable que la liste complète des
ingrédients entrant dans la fabrication des produits et la provenance de ceux-ci, soit
clairement identifiée. Par exemple, un produit transformé à 60% aux États-Unis devrait
être en mesure de nous informer sur la provenance du 40% manquant (ex : production :
100% Mexique, transformation : 40% Mexique et 60% USA). Ainsi, nous demandons :
Qu’il y ait étiquetage obligatoire de tous les produits composés
d’organismes génétiquement modifiés (OGM) et de leurs dérivés;
Qu’une réglementation pour l’affichage obligatoire de tous les
ingrédients utilisés dans le processus de fabrication des produits sans
discernement pour les ingrédients qui sont présents dans une proportion
inférieure à 1% soit développée au Québec;
Que l’information sur la provenance des produits, et ce, autant pour ce
qui est de la production que de la transformation soit disponible;
Que le système actuel de traçabilité s’étende aux autres productions et
qu’il permette une identification de la ferme à la table inclusivement.
18
2.1.2 L’alimentation et la consommation locale
Il est reconnu que l’alimentation joue un rôle important en ce qui a trait à l’état de santé
(Power, 2005). De plus, le nombre toujours préoccupant de personnes souffrant
d’insécurité alimentaire (McIntyre et Tarasuk, 2002) confirme l’importance de se pencher
sur la question. Ne pas se préoccuper de tels enjeux pourrait entraîner des coûts
importants à l’État (Gouvernement du Québec, 2006; MAPAQ, 2006; Agence de la Santé
Publique de la Capitale-Nationale, 2003).
Dans cette optique, nous croyons qu’il faut adopter une approche fondée sur
l’environnement alimentaire3 en tant que déterminant de la santé, tel que le soutien la
Charte d’Ottawa 1986 pour la promotion de la santé (Organisation mondiale de la santé).
Les études actuelles montrent qu’une offre alimentaire locale favorise l’augmentation du
capital économique et social, la réduction des coûts environnementaux et l’accessibilité à
une alimentation de qualité (Xuereb et Desjardins, 2005), ce qui entraînerait un impact
positif sur la santé. Donc, nous demandons :
Que les alternatives de mise en marché des produits frais et locaux (agriculture
soutenue par la communauté, marchés fermiers, marchés publics) soient
facilitées, et ce, au niveau administratif en diminuant la lourdeur par des
processus rapides (ex. démarrage d’entreprise, certification biologique,
financement).
Cette proposition va d’ailleurs dans le même sens que l’orientation 4 du rapport de
l’équipe sur l’alimentation et la santé présenté au MAPAQ en mai 2006 qui est énoncé
comme ceci : « Favoriser les échanges entre les consommateurs et les producteurs et
transformateurs en vue d’encourager la consommation de produits frais et de faire
3 L’environnement alimentaire représente « l’environnement dans lequel s’inscrivent les pratiques alimentaires » (Beaudry, Hamelin et coll 2004). Ce concept inclut, entre autres, toutes les infrastructures où les gens peuvent s’approvisionner (des réseaux de productions aux réseaux de distribution), l’offre alimentaire ainsi que toute l’information concernant cette dernière et les messages et recommandations véhiculés en regard de l’alimentation.
19
connaître les produits locaux existant tout en sensibilisant les consommateurs à la saine
alimentation » (MAPAQ - Groupe de travail sur l'alimentation et la santé, 2006).
2.1.3 Le commerce de gros et de détail en alimentation
Durant les dernières années, l’industrie alimentaire québécoise a continué de se
transformer sous l’effet des fusions et des acquisitions dans les secteurs du commerce de
gros et de détail (MAPAQ, 2001). Aujourd’hui, trois géants de la distribution alimentaire
se partagent 95,9% des épiceries et des supermarchés (MAPAQ, 2006). De plus, les
sièges sociaux de ces grossistes tendent à être transférés hors du Québec (ex. : Provigo au
Québec devenu Loblaws à Toronto). Le réel problème de ces modifications dans la
distribution est l’accès des produits québécois à la tablette du détaillant, et par le fait
même, du consommateur québécois à ces produits. Nous nous interrogeons sur le fait que
les pratiques commerciales actuelles pourraient faire en sorte d’exclure une part de
l’agriculture québécoise des grands réseaux de distribution. Nous ne voulons pas
seulement jeter le blâme sur les distributeurs, les producteurs pouvant avoir une certaine
part de responsabilité dans cette situation. Nous observons cependant qu’au niveau des
producteurs, il existe des efforts pour regrouper l’offre et de l’innovation quant à la mise
en marché, par exemple, Nature-bœuf dans le Bas-St-Laurent. Malgré cela, la situation
reste problématique. En conséquence, nous demandons :
Qu’une analyse de la problématique de l’accès des produits québécois au
grand réseau de distribution soit effectuée de manière indépendante, et ce,
autant au niveau des règles et des pratiques commerciales utilisées par les
distributeurs que des pratiques de la mise en marché faite par les producteurs.
2.1.4 Agriculteurs-Consommateurs
Le développement d’une agriculture durable passe par l’établissement d’un dialogue
constructif entre le secteur agricole et la société civile québécoise. Néanmoins, il existe
encore des paradoxes. Aux moyens à mettre en oeuvre pour faciliter la conciliation et la
20
cohabitation des usages en milieu rural comme mentionné précédemment, nous croyons
qu’il est du rôle du gouvernement québécois, des ministères et des organismes de
soulever et d’analyser les contradictions existantes entre les attentes sociales et le modèle
agricole moderne. Par exemple, les consommateurs de viandes de porc sont satisfaits des
prix payés à l’épicerie, mais peuvent parfois être les premiers à contester les odeurs ou les
problèmes de pollution engendrés par la production porcine. C’est un discours
incohérent. Bien qu’il y a des contradictions dans plusieurs autres domaines que
l’agriculture, il est important de se pencher sur la question agricole afin de protéger le
monde rural de plus en plus fragilisé. Pour ce faire, nous proposons :
Que des actions concertées en matière d’éducation soient réalisées afin que le
consommateur et le citoyen prennent conscience de sa part de responsabilité au
modèle agricole québécois actuel.
3. La recherche en agriculture
3.1 Appui à la R&D à la ferme
Les entreprises agroalimentaires québécoises sont aujourd'hui intégrées dans une
économie mondialisée grandissante et sont de plus en plus dépendantes du commerce
international. La concurrence des marchés extérieurs démontre que l'industrie
agroalimentaire québécoise gagne à améliorer sa compétitivité et à innover afin d'assurer
la croissance et la rentabilité du secteur (AAC, 2007). De plus, les entreprises
agroalimentaires font face à de nouvelles attentes des consommateurs en matière de
normes environnementales, de développement économique et régional et de standards de
sécurité alimentaire (MAPAQ, 2007). L'intégration de la recherche et de l'innovation au
sein de ces entreprises devient alors prioritaire.
Quelques programmes relevant du MAPAQ et permettant le développement de la
recherche en PME sont déjà en place, tels que le Programme de recherche technologique
en agroalimentaire, le Programme de soutien à l'innovation en agroalimentaire, le
Programme de soutien à l'innovation horticole et le Programme de soutien au
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développement de l'agriculture biologique et le Programme d'appui financier aux
associations de producteurs désignées (MAPAQ, 2007).
Le gouvernement du Québec doit continuer de développer des outils et des incitatifs
avantageux pour les divers intervenants du domaine agroalimentaire désirant se regrouper
afin de faire plus de travaux de recherche technologique. L'association de producteurs
et/ou de transformateurs d’un même secteur de production agricole permettrait une
meilleure gestion des ressources disponibles, une diffusion plus large des avancées
technologiques et briserait l’isolement des entreprises qui bénéficieraient de ce type
d’associations. Une action concertée des divers intervenants d'un secteur promet d'être
plus efficace que des actions individuelles. Finalement, la création d’un poste de
conseiller en recherche et développement aux bureaux régionaux du MAPAQ serait
bénéfique pour lier les diverses composantes de la recherche. Cette personne-ressource
aurait comme tâches d’informer les entreprises sur les programmes disponibles, d’offrir
un soutien technique afin de structurer les essais à la ferme, et de diffuser les résultats des
essais appuyés par les fonds publics via le CRAAQ. Aussi, la recherche générée ailleurs
que dans les universités (exemple : IRDA, AAC, etc.) pourrait aussi bénéficier aux
producteurs par l’entremise du conseiller. Ainsi, nous demandons :
Que les programmes québécois soutenant la recherche et l'innovation des
entreprises bioalimentaires soient reconduits et bonifiés, tels que les cinq
principaux programmes relevants du MAPAQ présentés précédemment ;
Que des outils et des incitatifs au regroupement de producteurs ou
transformateurs continuent de se développer pour la recherche et le
développement ;
Que la création d’un poste de conseiller en recherche et développement soit
faite aux bureaux régionaux du MAPAQ.
22
3.2 Recrutement de nouveaux chercheurs
Il est important de former de nouveaux chercheurs compétents afin d’assurer l’avenir de
la recherche en agriculture au Québec, tant dans le secteur public que privé. Cependant,
la recherche est peu compétitive face au marché du travail. Le montant des bourses
offertes par les fonds québécois pour la recherche (FQRNT, FQRSC, FRSQ) aux
étudiants à la maîtrise (15 000 $) est inférieur au salaire obtenu par un agronome
fraîchement diplômé sur le marché du travail, soit 35 724 $ en moyenne en 2003
(CIQ, 2004). Aussi, ces organismes ne représentent pas tous les secteurs de
l’agroalimentaire. Par exemple, il n’existe aucun comité d’évaluation spécifiquement
composé pour évaluer les projets de recherches en agroéconomie. Finalement, trop
d’importance est accordée aux résultats académiques dans la sélection des boursiers.
L’agroalimentaire est une science appliquée, axée sur des résultats concrets. De plus,
l’interdisciplinarité prend de plus en plus d’importance dans les projets de recherche. Les
nouveaux chercheurs doivent posséder le leadership et les aptitudes à la communication
nécessaires afin de cibler les besoins du milieu et communiquer leurs résultats de
recherche. Actuellement, pour l’obtention des bourses de recherche gouvernementales,
les candidats sont évalués seulement sur leurs résultats académiques et leurs aptitudes à la
recherche. Il serait intéressant d’avoir un système d’entrevue avec une ressource locale
(directeur du département par exemple) comme il se fait pour l’admission en médecine
dans les universités québécoises. Cette entrevue permettrait d’évaluer le leadership, la
créativité et l’aptitude à la communication du candidat. Il serait donc possible de
diminuer la cote minimale pour envoyer une demande de bourse, car l’évaluation se ferait
sur d’autres critères tout aussi importants ou révélateurs. Ainsi, on s’assurerait que les
fonds publics appuient la meilleure relève pour la recherche en agroalimentaire.
Dans un autre ordre d’idée, le modèle des bourses à incidence industrielle déjà en place
au fédéral devrait être appliqué au Québec. Ce type de bourse permet l’implication
financière des entreprises privées dans la recherche en même temps que de favoriser des
étudiants plus conscients du monde industriel. Les étudiants, étant obligés d’aller faire un
23
stage dans l’entreprise qui soutient financièrement, profitent d’une expérience très
concrète sur le terrain. Donc, nous proposons :
Que le montant des bourses offertes à la maîtrise et au doctorat soit augmenté afin
de rendre les études graduées plus compétitives par rapport au marché du travail.
Ces montants devraient être révisés tous les ans, afin de permettre une indexation
liée au coût de la vie;
Que les critères d’attribution des bourses d’études supérieures du gouvernement
québécois soient réévalués afin de refléter les réalités de la recherche
d’aujourd’hui;
Que la distribution de bourses à incidence industrielle aux étudiants de cycles
supérieurs soit maintenue et soutenue par les programmes d’attribution de bourses
de recherche pour étudiants gradués déjà en place.
24
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