régime de l'obligation
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NOTION ET CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS
I Dfinition et caractres de lobligation
A Dfinition
Lien de droit entre deux ou plusieurs personnes en vertu duquel lune, le
crancier, peut exiger dune autre, le dbiteur quil accomplisse une
prestation ou une abstention en sa faveur. Du ct actif on lappellecrance et du ct passif dette. Pour le crancier, lobligation constitue un
droit patrimonial, cest--dire un bien.
B Caractres de lobligation
LIEN DE DROIT : le lien de droit est sanctionn par la contrainte lgale
(contrairement aux obligations naturelles). Son excution force en justice
peut tre exige. Si le dbiteur ne sexcute pas, une nouvelle obligation
revient sa charge : celle de rparer le dommage caus par linexcution(responsabilit civile).
UN RAPPORT DE DROIT PATRIMONIAL : lobligation peut tre value
financirement et ce titre fait partie du patrimoine qui est un
ensemble de droits et dobligations compos dun actif et dun passif
indfectiblement rattach tout sujet de droit. Elle soppose en ce sens
toute obligation juridique gnrale (ex : respecter un panneau de
signalisation) qui ne fait pas natre de droits lgard dun crancier
particulier.
UN DEBITEUR ET UN CREANCIER : lobligation est un lien entre un dbiteur
qui doit la prestation et un crancier qui la reoit. Ce droit sexerce sur
tout le patrimoine du dbiteur (droit de gage gnral) et non sur lun
des biens en particulier. Le crancier ordinaire ne dispose pas de droit de
suite ou de prfrence.
II Classifications des obligations contractuelles
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A - Classement des obligations selon leur objet1/ Obligation de donner, livrer, de faire et de ne pas faire
- Art 1136 CC : obligation de donner = celle de transmettre un droit
de proprit sur unbien, pris dans le sens abstrait de donner un droit de proprit, distinct de
lobligation de livrer ledit bien. Obligation discute en doctrine. Dans les
contrats ayant pour objet la transmission dun droit de proprit, ce
transfert a lieu immdiatement sauf clause contraire.
- Art 1138 CC : obligation de livrer celle de remettre matriellement
la chose, simple obligation de faire pouvant dcouler de lobligation de
donner.
- Obligation de faire : accomplir une prestation. Engagement de raliser un
acte positif.
- Obligation de ne pas faire : engagement de sabstenir dune action.
Comme lobligation de faire, elle se rsout en principe par des DI (art 1142
CC mais article trs rarement appliqu actuellement).
2/ Obligations montaires et obligations en nature
Deux distinctions : les obligations montaires sont soumises la
dprciation montaire. Le crancier a intrt sen protger avec une
clause dindexation.
De plus, linexcution dune obligation montaire se rsout par la
saisie puis la vente par le crancier dun bien du patrimoine du dbiteur.
Le produit de la vente sert le payer : lobligation montaire ne change
pas dobjet. En revanche pour les obligations de faire ou de ne pas faire,
lexcution force ntant pas toujours possible, lobligation en nature peutse transformer en obligation pcuniaire par lattribution de DI.
3/ Classement des obligations selon leur intensit
Obligation de moyens (le dbiteur sengage mettre tout en uvre pour
parvenir au rsultat) et obligation de rsultat (le dbiteur sengage
parvenir un rsultat dtermin).
Cf responsabilit contractuelle
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B Classification des obligations selon leurs modalits
- Obligation pure et simple, terme ou conditionnelle cf rgime des
obligations
C - Classification des obligations selon leur source
- Obligations naissant dun acte juridique (par un contrat) : obligations
contractuelles.
Responsabilit contractuelle.
- Obligations naissant dun fait juridique : obligations dlictuelles et quasi-
dlictuelles (imprudence). Responsabilit extracontractuelle (dlictuelle ou
quasi-dlictuelle).
- Obligations quasi-contractuelles : paiement de lindu, enrichissement
sans cause, gestion daffaire. Responsabilit quasi-contractuelle.
Cette classification a t critique : la loi est la seule source de toutes les
obligations, peu importe quelle mane dun acte juridique ou dun fait
juridique. De plus la distinction entre dlits et quasi-dlits na strictement
aucune incidence. Enfin, lexistence de la catgorie des quasi-contrats a
t trs critique et aujourdhui son domaine est trs rduit.
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LES MODALITES DES OBLIGATIONS
Les modalits du rapport dobligation lui-mme ou modalits strictosensu : le terme et la condition.
Les obligations plurales : pluralit de sujets ou pluralit dobjets.
LES MODALITES DU RAPPORT DOBLIGATION
1. LE TERME
Art. 1185 1188 CC
Le terme est un vnement futur de ralisation certaine (contrairement
la condition) auquel est subordonne soit lexigibilit, soit lextinction
dune crance.
I Notion de terme
A Diffrences quant leffet de lvnement
Terme suspensif La survenance du terme suspensif rend lobligation
exigible. Jusqu cette date, lobligation existe mais son exigibilit est
suspendue larrive du terme. Ainsi, un acheteur peut ntre tenu de
payer quau terme dun certain dlai.
Terme extinctif La survenance du terme extinctif met fin lobligation.
Ainsi dans un contrat excution successive dure dtermine comme
le bail, le contrat prend fin et les parties sont libres pour lavenir (sans
rtroactivit) de leurs obligations une certaine date prdtermine.
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B Diffrences quant la date de lvnement
Par un raccourci on qualifie de terme certain ou dincertain mais le terme
existe de faon certaine. Ce qui peut tre incertain est la date qui marque
la survenance de ce terme. A la survenance du terme, le terme est dit
chu .
Terme certain La date du terme est connu davance car elle est
dtermine : il sagit soit
dune date prcise, soit une rfrence dans un contrat excution
successive un certain nombre de priodes prdfinies.
Terme incertain La date de survenance du terme est incertaine, mme si
on sait que lvnement lorigine du terme est certain. Ex : dcs dunepersonne, fin des travaux.
II Sources du terme
A Terme conventionnel
Forme du terme Le terme peut tre exprs ou tacite. La nature de
lobligation prvue ou le contexte qui prside la formation du contrat
impliquent lexistence dun terme suspensif.
Bnficiaire du terme conventionnel - Cest souvent les parties qui le
prvoient : terme conventionnel. Art. 1187 CC : Le terme est toujours
stipul en faveur du dbiteur, moins quil ne rsulte de la stipulation, ou
des circonstances, quil a aussi t convenu en faveur du crancier.
Nanmoins, le terme peut tre stipul au profit des deux parties ou
seulement du crancier.
Si le terme est stipul en faveur du dbiteur, il peut y renoncer et payer
avant terme. Rciproquement, le crancier ne peut rclamer lexcution
avant terme.A contrario, si le terme est stipul en faveur du crancier, le
crancier peut y renoncer et demander lexcution.
B Terme judiciaire
(art 1244-1 1244-3 CC)Cf le dlai de grce dans le paiement forc
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C Terme lgal
Le terme lgal est un dlai de grce lgal ou moratoire qui est une
mesure temporaire porte gnrale, rpondant des
circonstances exceptionnelles (guerre, crise conomique).
Le moratoire peut concerner tous les dbiteurs (loi du 5 aot 1914) ou
bien juste une certaine catgorie dentre eux (loi du 11 dcembre
1963 pour les rapatris dAlgrie, art. 455 CCqui concerne la tutelle. Le
tuteur a un dlai de 6 mois pour employer les capitaux liquides du
mineur). Le moratoire peut aussi ne concerner quune certaine catgorie
de dettes (baux, prix des fonds de commerce).
III - Les effets du terme
- Lorsque le terme est extinctif, lobligation steint la survenance du
terme sans effet rtroactif.
- Sil est suspensif, 2 phases distinguer :
Avant le terme 1. Lobligation existe. Le dbiteur peut djsexcuter :
Si le dbiteur paie avant terme, il ne peut en obtenir restitution :
art 1186 CC.
Le crancier peut prendre des mesures conservatoires de protection
de son droit.
Si il sagit dune obligation de livrer un corps certain, les risques de
force majeure psent sur le crancier de cette obligation, car il est devenu
propritaire du bien ds le jour du contrat : art 1188 CC.
2. Lobligation nest pas exigible (art 1188 CC). Consquences :
pas dexcution force de lobligation
les dlais de prescription ne peuvent commencer courir
le crancier ne peut opposer au dbiteur la compensation de sa
crance.
Survenance du terme - Lobligation devient exigible :
le dbiteur doit excuter son obligation
le crancier peut poursuivre le dbiteur ou obtenir lexcution force.
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IV Lextinction du terme
Echance (voie naturelle) : le terme est teint son chance (il est chu)
Renonciation au bnfice du terme : seul le bnficiaire peut y renoncer.
Sil est au bnfice du dbiteur et du crancier, la renonciation doit tre
commune.
Dchance du terme : causes tenant en des vnements faisant perdre
la confiance du crancier envers le dbiteur. Si le crancier na plus
confiance, il ne peut plus y avoir de crdit.
Diminution des srets accordes au crancier du fait du
dbiteur : art 1188 CC.
La dchance nest pas de plein droit, elle doit tre dcide par le
juge.
Faillite du dbiteur : la dchance du terme est de plein droit
en cas de :
- jugement arrtant un plan de cession
- jugement ouvrant ou prononant la liquidation judiciaire
2. LA CONDITION
Cest un vnement futur et incertain dont dpend lexistence de
lobligation. La stipulation est frquente et utile : cest un mcanisme
permettant de limiter les risques pour celui qui sengage. Ex : On sengage
acheter un appartement si on obtient sa mutation dans telle ville ou sion obtient les prts par la banque.
I Varits et validit de la condition
A Extriorit par rapport la volont du dbiteur
Lvnement doit tre alatoire. La ralisation de la condition ne doit pas
dpendre exclusivement de la volont du dbiteur. Le code civil distingue3 types de conditions :
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a) La condition casuelle : art 1169 CC. Elle est celle qui dpend
totalement du hasard (ex : dcs du donataire avant le donateur). Elle
est valable.
b) La condition mixte : art 1171 CC. Elle dpend la fois de la volont
dune partie ou de celle dun tiers et dun autre vnement
extrieur (ex : don quelquun sil pouse telle personne ou achat dun
bien sous condition dobtention dun prt). Elle est valable.
c) La condition potestative : art 1170 CC. Elle dpend de la volont dune
partie exclusivement. Une telle condition est nulle selon larticle 1174 CC
lorsquelle est potestative de la part du dbiteur. En revanche, elle estvalable si elle dpend de la volont du crancier.
La condition potestative de la part du crancier: sa validit ne pose pas
de problme car une obligation peut exister mme si le crancier na pas
encore manifest son dsir den exiger lexcution. Ainsi la vente lessai
est considre comme une vente sous condition suspensive de lagrment
de la chose par lacheteur.
La condition potestative de la part du dbiteur: elle est nulle selonlarticle 1174 CC. Nuance : dans certains cas qui ne correspondent pas
des conditions mixtes, la ralisation de la condition ne dpend pas non
plus totalement de la volont du dbiteur. Sous-distinction opre par la
doctrine et la jurisprudence :
La condition simplement potestative : elle dpend non
seulement de la volont du dbiteur, mais aussi de faits extrieurs qui
vont la dterminer. Ex : je vous vends ma maison si
je suis mute dans une autre ville. Elle est valable.
La condition purement potestative : elle est laisse
lentire discrtion du dbiteur. Elle est nulle car il ny a pas
dengagement srieux. Porte : elle est de nature entraner la nullit
du contrat en entier car, ds lors quune obligation est nulle, elle
affecte lautre co-contractant qui se trouve dpourvu de cause.
B Condition possible
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Certes, la condition est un vnement incertain. Malgr tout, sa ralisation
doit tre possible.
Si la ralisation est impossible ds lorigine :
- la condition est nulle : art 1172 CC- la convention elle-mme est nulle mais seulement lorsque la condition
tait essentielle dans lesprit des parties (cause impulsive et
dterminante).
Si la ralisation, possible lors de la conclusion du contrat, ne lest
plus, la condition est caduque. Mme sort que si elle tait la cause
impulsive et dterminante de la convention.
= la possibilit de la condition sapprcie au moment de la conclusion du
contrat.
C Condition licite
La condition doit tre conforme la loi, lordre public et aux
bonnes murs.
Lillicit de la condition entrane soit la nullit de la convention dans son
entier, soit uniquement celle de la condition selon quelle a t ou non unecause impulsive et dterminante pour les parties.
II - Les effets de la condition
La condition est ralise lorsque lvnement est arriv dans le dlai
prvu. Dans le cas o aucun dlai ntait fix, larticle 1176 CC dispose
que la condition peut toujours saccomplir et quelle nest rpute dfaillieque quand il est devenu certain que lvnement narrivera pas (rgle
symtrique larticle 1177 CC quand lobligation est contracte sous la
condition quun vnement narrive pas).
Les effets sont en principe automatiques et rtroactifs. Ils diffrent
selon que la condition est suspensive ou rsolutoire.
A - Condition suspensive
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La condition suspensive est un vnement futur et incertain dont dpend
la naissance de lobligation. 3 situations :
a) Lobligation nexiste pas encore : (situation pendante
conditione)
Le crancier ne peut en exiger le paiement.
Si le dbiteur paie, il a pay lindu et peut donc rclamer le
remboursement (contrairement au terme).
Lobligation est imprescriptible et le dlai ne commencera courir que
du jour o lobligation sera exigible.
Mais le droit du crancier est en germe : possibles mesures
conservatoires (art. 1180 CC)Ce droit potentiel est transmissible de sorte que les hritiers vont
recueillir dans leur patrimoine ce droit potentiel et ventuel. Art. 1179
CC. La jurisprudence est venue prciser que ce droit peut tre transmis
entre morts et entre vifs.
b) La condition se ralise :
Lobligation devient pure et simple. La preuve de la ralisation de
lvnement incombe celui qui linvoque (crancier). Le contrat est rput efficace depuis sa conclusion et, ce, de manire
rtroactive.Art. 1179 CC : la condition accomplie a un effet rtroactif
au jour o lengagement a t accept. Effet : consolider rtroactivement
les droits du crancier.
Consquences : si paiement anticip il ny a plus dindu car la condition
sest ralise. Sil y a un changement de lgislation dans lintervalle, cette
lgislation nouvelle ne sappliquera pas puisque cest la lgislation au jour
de la conclusion du contrat qui sappliquera.Cette rtroactivit nest pas dordre public et les parties peuvent y droger
pour prvoir que le contrat sera form au jour de la conclusion du contrat.
c) La condition ne se ralise pas :
La condition est rpute navoir jamais exist.
Art. 1178 CC : la condition est rpute ralise lorsquen fait
cest le dbiteur qui a empch la ralisation de cet vnement
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Civ. 3me 12 janvier 2010 - l'acqureur peut renoncer au bnfice d'une condition
suspensive dfaillie lorsque celle-ci est dans son intrt exclusif
B - Condition rsolutoire
La condition rsolutoire qui est un vnement futur et incertain dont
dpend la disparition de lobligation.
a) Situation pendante conditione :
Le droit du crancier existe et produit tous ses effets.
Possible excution force.
En cas de vente sous condition rsolutoire, lacqureur devient
immdiatement propritaire mais son droit est menac danantissement.
b) La condition se ralise :
Si la condition rsolutoire se ralise, se produit alors lextinction, la
disparition de lobligation qui va avoir un effet rtroactif. Les droits
consentis des tiers sont rtroactivement anantis. Civ. 3me 22septembre 2010 : vente d'un immeuble sous la condition suspensive du non exercice
du droit de premption d'un tiers. La condition est ralise quand la dcision de
premption a t annule par une juridiction car l'annulation a un effet rtroactif.
Facult pour les parties de droger cet effet rtroactif. Facult pour le
juge de faire effet rtroactif.
c) La condition ne se ralise pas :
Lorsque la condition rsolutoire dfaille, les droits du crancier sont
dfinitivement consolids. Il ny a plus de menace de rsolution. Tout
se passe comme si les parties ont contract purement et simplement.
C Rtroactivit et droits des tiers
La rtroactivit na pas un caractre absolu pour ne pas remettre en cause
des droits consentis des tiers.
1. Elle ne simpose pas aux parties qui peuvent lcarter.
2. Les actes conservatoires et en gnral les actes
dadministration accomplis pendante conditione sont maintenus
malgr laccomplissement de la condition.
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3. Les actes de disposition menacent plus largement les tiers mais deux
systmes de protection : art 2276 CC en matire mobilire et en matire
immobilire protection par la publicit foncire.
LES OBLIGATIONS PLURALES
Une obligation est plurale quand elle a plus dun objet (pluralit dobjets)
ou plusieurs sujets (dbiteurs ou cranciers : pluralit de sujets).
3. LA PLURALITE DOBJETS
Jusqu prsent, on tait dans lhypothse dans laquelle lobjet de
lobligation tait unique. L, lobjet de lobligation est complexe car il y a
plusieurs prestations accomplir. Ces obligations sont dites complexes
lorsque le dbiteur sest engag plusieurs choses ou une chose parmi
plusieurs.
Obligations conjonctives. Le dbiteur de lobligation doit excutercumulativement plusieurs prestations pour un mme crancier. Il
ne peut se librer quen fournissant lensemble des prestations.Ex : Lorsque le dbiteur sest engag fabriquer une marchandise et la livrer. En cas
dchange de choses de valeurs ingales, un cochangiste fournira lautre partie non
seulement la chose mais en plus une somme dargent appele soulte.
Obligations disjonctives. Ce sont celles qui comportent une
pluralit dobjets qui ne sont pas tous dus par le dbiteur aucrancier. 2 sortes : le code civil nen envisage quune sorte et la
jurisprudence en a invent une autre dont le domaine est assez
rduit.
Obligations alternatives (art 1189 1196 CC). Il y a plusieurs
prestations mais le dbiteur a le choix entre les diffrentes
prestations et il doit en excuter une seule. En principe, ce droit
doption appartient au dbiteur. Art. 1190 CC : le choix appartient au
dbiteur sil na pas t accord au crancier par une clause
expresse. Art. 1189 CC : le dbiteur est libr par lune des choses
excutes.
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Ex : Contrat de donation dans lequel le dbiteur sengage nourrir et loger le
donataire ou lui verser une rente viagre.
Obligations facultatives. Lobligation na quun seul objet qui est
celui que le dbiteur doit normalement accomplir. Mais il peut seul
dcider de se librer en fournissant une autre prestation.Ex : Rescision pour cause de lsion. Lorsque la lsion est tablie, le dbiteur peut
racheter la lsion pour chapper la nullit.
Le but de cette distinction entre obligations alternatives et facultatives
est de confrer aux obligations facultatives un rgime particulier. Lart.
1192 CC nonce une solution applicable aux obligations alternatives :
si lune est annule ou impossible, lautre devient pure et simple.
A la diffrence, si lobligation est facultative, le dbiteur est libr
pour le tout si annulation ou impossibilit de lobligationprincipale. En effet, un seul objet est d et lautre nest quune
facult de paiement.
4. LA PLURALITE DE SUJETS
Les liens peuvent tre de nature diffrente :
- Cas dans lesquels les obligations sont conjointes (hypothse normale de
droit commun).
- Cas dans lesquels les obligations sont solidaires.
- Cas dans lesquels les obligations sont in solidum.
- Rgime particulier en cas de pluralit de sujets en prsence dune
obligation indivisible
I - Les obligations conjointes
Elles correspondent lhypothse ordinaire. En pratique, les praticiens ne
comprennent rien: conjointement et solidairement FAUX car ce sont
deux modalits de lobligation diffrentes.
Dfinition - Lobligation conjointe est une obligation qui, comportant
plusieurs cranciers ou plusieurs dbiteurs, se divise activement (entre
plusieurs cranciers) ou passivement (entre plusieurs dbiteurs) entre
les diffrents sujets.
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Application - Il arrive que les obligations naissent conjointes. Ex : Un vendeurvend son automobile 2 concubins. Les 2 acqureurs sont tenus conjointement de la
mme obligation.
Parfois, les obligations deviennent conjointes par suite dun vnement en
cours dexistence. Art. 1220 CC : en cas de dcs du crancier ou dudbiteur, la crance ou la dette se divise de plein droit entre les hritiers
hauteur de ce que la loi prvoit.
Effets - Lobligation va se diviser entre les sujets : juxtaposition
dobligations, chacune tant diffrente, spare lune de lautre.
Consquences :
1. Chaque crancier ne peut rclamer quune partie de la crance - sapart et chaque dbiteur nest tenu que pour sa part dans la dette. Si
un dbiteur est insolvable, le crancier ne peut rclamer aux autres plus
que leur part. En principe la division se fait par part virile sauf disposition
lgale ou clause contraire.
2. La mise en demeure adresse par un crancier un dbiteur ne vaut
que pour ces deux personnes.
3. Linterruption de la prescription ne profite quau crancier qui la faite
et ne nuit quau
dbiteur lgard duquel elle a eu lieu.
4. Lextinction ou la nullit de lobligation lencontre dun des sujets
laisse intacte lobligation lgard des autres.
II - Les obligations indivisibles
Art. 1217 1225 CC. Lindivisibilit est une qualit sattachant lobjetde lobligation et qui rend son excution partielle impossible. Lobligation
indivisible est celle non susceptible de division, ne pouvant faire
lobjet dexcution partielle mais elle doit porter sur le tout.
2 sources possibles dindivisibilit :
Elle peut tre naturelle ou appele objective. Cest lorsque la
nature de lobjet de lobligation nest pas susceptible dexcution
partielle. Il ne peut sagir de lobligation sur une somme dargent
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mais de lexcution dune prestation de service, lexcution dune
obligation de ne pas faire. Art. 1217 CC.Ex : obligation de livrer un animal vivant, obligation de ne pas faire
Le contrat. Lindivisibilit peut tre conventionnelle ou
artificielle lorsquelle rsulte de la volont des parties qui
entendent confrer lobligation un caractre indivisible. Le
paiement dune somme dargent sera une obligation indivisible. Art
1218 CC.
Lindivisibilit peut tre expresse ou mme tacite ds lors quelle rsulte
dune volont certaine des parties. Art. 1221 (5). On peut aussi dduire
lindivisibilit du but recherch par les parties.
Intrt - Les parties stipulent que lobligation est indivisible et solidaire
trs frquemment afin dobtenir les avantages cumuls de la
solidarit et lindivisibilit. Art 1223 CC.
Ex : 2 dbiteurs A et B sengagent solidairement verser au crancier la somme de 100.
Le fait de stipuler que lobligation sera solidaire produit a priori les mmes effets. Si lun
des 2 dbiteurs (B) dcde, il y a une division entre les co-hritiers du dbiteur (art 1220
CC). Ainsi si elle est seulement solidaire et que B dcde en laissant 2 enfants C et D, le
crancier ne peut rclamer contre C et D qu 50. En stipulant aussi lindivisibilit,
lobligation transmet ce caractre de lobligation aux hritiers et le crancier peutrclamer 100 euros chacun des hritiers.
Lindivisibilit ne prsente pas dintrt en prsence dun crancier et dun
dbiteur qui ne dcde pas. A noter que, aux termes de lart. 1244, le
crancier est en droit de refuser un paiement partiel.
Effets Ils ressemblent ceux de la solidarit.
1. En cas de pluralit de cranciers dune obligation indivisible, chacun
peut exiger lepaiement intgral de lobligation. Le crancier qui a toutperu doit remettre aux autres la part qui leur revient. Sauf disposition
lgale ou conventionnelle contraire, les parts des cranciers sont gales.
2. En cas de pluralit de dbiteurs, chaque dbiteur est tenu de payer
la totalit. Celui qui a tout pay dispose dun recours contre son dbiteur.
Sauf disposition lgale ou conventionnelle contraire, les dettes des
dbiteurs sont gales.
3. Aux termes de lart. 1224, un crancier seul ne peut consentirune remise de dette.
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4. Linterruption de la prescription lgard dun co-dbiteur dune
obligation indivisible joue lgard de tous les autres et profite tous
les cranciers.
Deux diffrences :
* Lindivisibilit se manifeste en cas de dcs du crancier : pas de
division de plein droit.
* Les effets secondaires de la solidarit ne sappliquent pas en
principe en cas dindivisibilit, au motif que, tant lie la nature de
lobjet, lindivisibilit ne repose pas la diffrence de la solidarit, sur une
ide dintrts communs entre les dbiteurs et de reprsentation
rciproque. Ceci vaut sauf disposition lgislative contraire (ex : la
prescription).
III - Les obligations solidaires
La solidarit a pour objectif dempcher le fractionnement de
lobligation entre sujet passif et sujet actif bien que la division soit
possible. Lobligation divisible par nature ne se divise pas par la volont
des parties ou de la loi. A la diffrence des obligations indivisibles,
lobligation se fractionne en cas de dcs dun dbiteur ou dun crancier.
2 sortes dobligations :
- solidarit active : modalit sappliquant plusieurs cranciers.
- solidarit passive : modalit sappliquant plusieurs dbiteurs.
A - La solidarit active
Dfinition - Hypothse de plusieurs cranciers solidaires entre eux. Art.
1197 CC 1199 CC. Il y a solidarit active lorsque existent plusieurs
cranciers.Par exemple, les titulaires dun compte joint sont cranciers de la banque.
La solidarit ne se prsume pas, il faut une stipulation expresse de
solidarit active. A dfaut, lobligation est conjointe.
Rgime :
1. Chacun des cranciers a le droit de demander le paiement total de la
crance.
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2. Le paiement fait lun dentre eux libre le dbiteur lgard de tous.
Le dbiteur choisit son crancier sauf sil est poursuivi par lun deux
auquel cas il paie celui qui la poursuivi. Art. 1198 CC.
3. Effets secondaires : dcoulent du fondement mme de la solidarit. Ilsreposent sur lide de reprsentation mutuelle, lintrt commun de
recouvrement et de conservation de la dette. La mise en demeure, la
demande dintrts ou linterruption de la prescription faite par un
crancier profite aux autres.
Exception : Art. 1198 al. 2 CC : Nanmoins la remise qui nest faite
que par lun des cranciers solidaires, ne libre le dbiteur que
pour la part de ce dernier.
4. Le crancier qui a reu paiement doit remettre chacun des autres
cranciers la part
laquelle ils ont droit. La dette se divise et la rpartition se fait part
gale sauf convention spciale.
B La solidarit passive
Art. 1200 et svt du CC : Il y a solidarit de la part des dbiteurs,
lorsquils sont obligs une mme chose, de manire que chacun puisse
tre contraint pour la totalit, et que le paiement fait par un seul libre lesautres envers le crancier.
Cest une technique trs courante qui permet au crancier dviter la
division des poursuites et de se prmunir contre linsolvabilit de lun de
ses dbiteurs.
1/ Les sources de la solidarit passive
Art. 1202 CC : La solidarit ne se prsume point ; il faut quelle soit
expressment stipule. Al. 2 : Cette rgle ne cesse que dans les cas o
la solidarit a lieu de plein droit, en vertu dune disposition de la loi.
a) La solidarit conventionnelle
Art 1202 CC. Ncessaire clause expresse dans le contrat. Mais elle nest
pas soumise un
formalisme spcial : pas besoin quapparaissent les termes de
solidarit ou dobligations solidaires dans le contrat. Il suffit que lavolont soit clairement exprime.
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Prsomption en matire commerciale (usage de la jurisprudence) : la
solidarit se prsume et il faut une stipulation expresse qui carte la
solidarit.
b) La solidarit lgale
Elle est prvue dans de nombreux cas que lon regroupe sous 3 ides
principales :
Situation de codbiteurs unis par une communaut dintrts.
- Art 1887 CC : lorsque plusieurs personnes ont emprunt ensemble la
mme chose, elles sont engages solidairement envers le prteur.- Art 2002 CC : lorsquun mandataire a t constitu par plusieurs
personnes pour une affaire commune, chacune delles est tenue
solidairement envers lui de tous les effets du mandat.
Responsabilit : beaucoup de dispositions lgislatives.
- Art. 1384 al. 4 du CC : responsabilit des parents du fait de leur enfant
mineur.
- Art. 1386 du CC : responsabilit du fait des btiments.- Quand plusieurs personnes sont condamnes pour une mme infraction.
- En matire de tutelle, si le conjoint sest immisc dans la gestion du
patrimoine, il est solidairement responsable avec lui de cette gestion.
Renforcement du crdit :
- Art. 220 CC : Les poux pour les dettes contractes pour lentretien du
mnage et lducation des enfants.
- Les poux sont solidairement tenus pour le paiement de limpt sur lerevenu et la taxe dhabitation.
- Art. 515-4 al. 2 CC : PACS solidaire, les coacqureurs dune chose
assure sont solidairement tenus des paiements des primes.
2/ Les effets de la solidarit passive
Les effets sont les mmes, identiques. Les effets doivent tre envisags
du rapport crancier/dbiteur et entre co-dbiteurs.
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a) Effets dans les rapports entre le crancier et les dbiteurs
solidaires
1. Effets principaux
Unit dobjet : il ny a quune dette do 3 consquences principales
Le crancier peut exiger de chacun des co-dbiteurs la totalit de la
dette.
Le paiement effectu par un des dbiteurs libre tous les autres.
Le dbiteur poursuivi peut opposer toutes les exceptions relatives
la dette (prescription, nullit tenant la cause, lobjet de lobligation, la
forme de lacte), cest--dire les exceptions communes.
Pluralit de liens : chaque dbiteur est tenu en vertu dun lien distinct
de celui des autres do plusieurs consquences
Le crancier peut poursuivre tous les dbiteurs jusqu complet
paiement.
Les dbiteurs peuvent tre tenus diffremment. Par exemple, lun
nest oblig que
conditionnellement, tandis que lengagement de lautre est pur et simple,
ou si lun a pris un terme qui nest point accord lautre.
Les exceptions. Le dbiteur ne peut invoquer que les exceptions
inhrentes la dette ou les exceptions qui lui sont purement
personnelles. Mais il ne peut pas invoquer les exceptions personnelles
des autres dbiteurs : art 1208 al 2 CC.
Les moyens de dfense personnels du dbiteur sont dintensit variable.
Certains sont attachs la personne et sont purement personnels. Ils ne
profitent quau dbiteur concern. Dautres exceptions ont un rgimehybride et sont dites simplement personnelles : la libration dun
dbiteur a pour effet de diminuer le montant de la dette totale de la part
qui lui incombait. Les codbiteurs peuvent se prvaloir de cette exception
pour cette part. Ainsi lorsque le crancier consent une remise de dette, il
ne peut agir contre les autres que dduction faite de la part de ceux
auxquels il a fait la remise. Id pour la compensation.
2. Effets secondaires
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Ide de simplifier laction du crancier.
1. Linterruption de la prescription, la mise en demeure et la
demande dintrts forme par le crancier lgard dun dbiteur
sapplique aux codbiteurs.
2. Si un jugement est rendu contre un dbiteur, il est opposable aux autres
(solution jurisprudentielle).
3. Art. 552 CPC : lappel interjet lun des co-dbiteurs s tend aux
autres.
4. Art. 2051 CC (contre-lettre) : la transaction peut intervenir entre un co-dbiteur et le crancier. La transaction faite par un des intresss ne lie
pas les autres. La jurisprudence adopte la position contraire et tendleffet de la transaction tous les autres
b) Effets dans les rapports des codbiteurs entre eux
1. Le dbiteur qui a pay pour les autres a un recours en
contribution leur encontre
Le recours peut avoir un fondement personnel au titre du mandat
ou de la gestion
daffaires. Il prsente lavantage pour le dbiteur de rclamer en plus de
la part de chacun, les intrts moratoires qui vont jouer de plein droit au
jour o la somme est paye.
Le recours peut avoir un fondement subrogatoire (codbiteur
solvens) : cela permet dinvoquer les srets ou privilges dont bnficiait
le crancier. Mais le dbiteur ne peut obtenir dintrts.
2. Effets
- Celui qui a pay ne peut bnficier de la solidarit : son action se
divise de plein droit entre dbiteurs. Il ne peut donc rclamer la totalit
lun des dbiteurs restant.
- Si un des codbiteurs se trouve insolvable (art. 1294 al. 2 du CC), la
perte se rpartit entre les codbiteurs solvables.
IV - Les obligations in solidum
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- Cest une solidarit imparfaite car il ny a pas deffets secondaires. Elles
visent rintroduire une forme de solidarit entre dbiteurs lis par
des obligations de sources ou de causes distinctes, mais par le
mme dommage, afin de tenter damliorer le sort des victimes.La diffrence avec les obligations solidaires est que, lorsquil y a une
obligation in solidum, il y a plusieurs obligations indpendantes nes de
sources diffrentes mais qui, dans le mme temps, tendent procurer au
crancier la mme satisfaction donc elles ne peuvent sadditionner. Il y a
plusieurs dettes et une seule crance (originalit).
La nature juridique des obligations in solidum reste une nigme car il
sagit dune cration jurisprudentielle contournant larticle 1202
CC. La solidarit selon cet article ne se prsume pas. Cest une invention
jurisprudentielle destine crer une solidarit l o la loi ne lavait pas
prvue.
A Le domaine de lobligation in solidum
Responsabilit civile (domaine essentiel dapplication). En dehors
des cas o la loi dicte une solidarit entre les coresponsables, la
jurisprudence a institu une obligation in solidum chaque fois que
plusieurs personnes ont caus un mme dommage.Civ. 1re 19 novembre 2009 : responsabilit d'un notaire pour avoir fait perdre des
coindivisaires un fonds de commerce accapar en fraude de leurs droits par le locataire-
grant, mme si l'insolvabilit de ce dernier, condamn des DI, n'est pas dmontre.
Cest la thorie de la causalit intgrale : chaque coresponsable est tenu
pour le tout. Cour
de cassation : lobligation in solidum sapplique quelle que soit la
nature de la responsabilit encourue (fautive ou non), mme si lun
des co-responsables est tenu dune responsabilit pour faute et lautre
dune responsabilit sans faute ou encore mme si lun est tenu duneresponsabilit de nature dlictuelle et lautre dune responsabilit
contractuelle.
Obligations alimentaires. Les poux contractent ensemble
lobligation dentretenir, de nourrir et dlever leurs enfants. Lart.
205 du CC : les enfants doivent des aliments leur pre et mre et
ascendants qui sont dans le besoin. Chacun est tenu
personnellement de lobligation dans son intgralit.
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Responsabilit contractuelle : dans les groupes de contrats
(responsabilit in solidum de larchitecte et de lentrepreneur envers
le matre de louvrage).
B Le rgime de lobligation in solidum
Lobligation in solidum est proche de lobligation solidaire. La Cour de
Cassation juge que sil y a qualification errone (qualification dobligation
in solidum la place dobligation solidaire et inversement), cette erreur
de qualification entre lune et lautre ne peut donner lieu
cassation donc la Cour de Cassation refuse de casser un tel arrt. Elles
diffrent sur un point : pas deffets secondaires.
1/ Effets principaux
Lobligation in solidum produit les mmes effets que lobligation solidaire.
- Sagissant du droit de poursuite du crancier, la victime peut
sadresser lun ou lautre des coresponsables pour lui rclamer la
rparation des prjudices. Chacun des codbiteurs peut tre amen
rgler la dette. La victime ne peut ainsi souffrir de linsolvabilit de lun
des coresponsables. Elle sadressera au plus solvable.
- Lobligation in solidum joue dans les rapports entre le responsable et son
assureur. Le paiement fait par lun des dbiteurs va librer tous les
autres. La victime ne peut cumuler les diffrentes rparations.
- Art. 1294 al. 3 CC : Le dbiteur solidaire ne peut pareillement opposer
la compensation de ce que le crancier doit son codbiteur. Lorsque les
conditions de la compensation sont runies, lautre ne peut invoquer la
compensation qui existe dans les rapports entre crancier et codbiteur.
Cette rgle doit-elle tre tendue lobligation in solidum ? Cour de
Cassation 19 juillet 1982 : Si lobligation solidaire et lobligation in
solidum ont pour effet de contraindre le dbiteur au paiement du tout, la
rgle exceptionnelle de lart. 1294 al. 3 ne peut tre tendue lobligation
in solidum qui reste soumise au droit commun. La Cour de Cassation
reconnat lautonomie de ce mcanisme qui se distingue de lobligation
solidaire.
2/ Effets secondaires
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Il est de tradition de dire que lobligation in solidum ne produit pas deffets
secondaires. Les actes accomplis entre le crancier et un codbiteur nont
pas deffet contre les deux. La mise en demeure de lun ne vaut pas pour
lautre. Mme chose pour la prescription.
Si les effets secondaires sexpliquent par lide de faciliter la tche du
crancier, alors pourquoi ne sappliquent-ils pas ici ? La jurisprudence
dcide que les effets secondaires ne sappliquent pas sauf si la loi
en dcide autrement.
C - Lexistence dun recours entre codbiteurs
Ce recours existe et na jamais t contest. Celui des codbiteurs quiindemnise la victime peut se retourner contre lautre.
Le fondement juridique est incertain. Le recours la subrogation
lgale napparat pas totalement satisfaisant. La subrogation existe
lorsque le dbiteur a pay plus que sa part alors que tenu avec dautres.
Ici, il tait personnellement tenu pour le tout alors comment expliquer le
recours contre lautre coresponsable ? Explication par lide dquit.
En revanche, lorsque cest lassureur qui a pay pour le tout, on a unfondement contractuel puisque gnralement le contrat le prvoit.
Quelle va tre la part contributive de chacun des co-dbiteurs? Lorsquil y
a plusieurs responsables dun mme dommage, la Cour de Cassation ne
pose aucune rgle imprative car elle abandonne cette prrogative aux
juges du fond qui vont le dcider. Dans le jugement, figure la rpartition
selon la gravit respective des fautes qui joue y compris lorsque les
coresponsables ont vu leur responsabilit engage sur un fondement
tranger la faute. La faute reste trs prsente au stade de lacontribution de la dette. Celui qui va supporter le plus est celui qui a
commis une faute.
LE TRANSFERT DES OBLIGATIONS
Une obligation bien qutant un rapport de droit intangible entre deux ouplusieurs personnes, a une valeur pcuniaire lui confrant une place
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lactif du patrimoine du crancier en au passif de son dbiteur. Elle peut
ainsi tre cde avec lintgral du patrimoine de lintress comme en cas
de dcs, ou bien isolment avec la cession de la crance.
1. LA CESSION DE CREANCE
Dfinition - Elle est appele transport de crance. Cest la convention par
laquelle un crancier appel le cdant transmet sa crance un co-
contractant appel cessionnaire. A aucun moment, on a demand au
dbiteur cd son accord : accord transfr du cdant au cessionnaire.
Art 1689 1695 CC
Quels sont les intrts pratiques?
Mobilisation de la crance. Cela va permettre au cdant dtre pay
immdiatement dune crance qui est terme moyennant un prix
moindre.
Permettre la ralisation dun paiement. Elle joue le rle dun
instrument de paiement. Ex. : A est dbiteur vis--vis de B. Il peut
lui cder la crance quil dtient contre C.
Elle pourrait permettre de jouer un rle de garantie puisque le
dbiteur peut transfrer sa crance sur un tiers son propre
crancier. Cette crance doit alors lui tre restitue sil paie la dette
lchance. Cest une cession fiduciaire. Toutefois la
jurisprudence est rticente reconnatre la cession de crance
comme une garantie de paiement : Civ. 1re 19 dcembre 2006.
Il y a plusieurs types de cessions de crance. Il y a la cession de crance
civile (prvue par le CC). A ct, on a les modes simplifis de cessions decrance.
Il y a dabord en droit commercial pour les crances commerciales
des modes simplifis de cessions de crances conus pour les titres
ngociables (titres porteurs, titres nominatifs et titres ordre). Jusquen
1981, la cession de ces titres se faisait par la remise du titre : inscription
sur un registre dtenu par la personne morale. La loi du 30 dcembre
1981 permet la dmatrialisation des valeurs mobilires : virement
de compte compte. Ex. : Billet ordre : par simple endossement, lacrance est transfre.
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Effets : - inopposabilit au cessionnaire des exceptions que le cd avait
lgard du cdant
- la garantie du cdant lgard du cessionnaire est souvent plus
forte quen droit commun
Pour les crances professionnelles (crances nes loccasion dune
activit professionnelle), il y a aussi des modes simplifis de cession de
crance : loi du 2 janvier 1981 dite loi Dailly. Il sagit pour
lentreprise de mentionner sur un bordereau une liste de toutes les
crances dont elle dispose avec mention obligatoire des clients
(identification prcise). Cette liste sera ensuite fournie la banque
pour obtenir ou garantir un crdit.
Pas besoin de notification ou dacceptation des clients cds.
Effets : - transfert de plein droit des crances entre les parties
- le dbiteur ne peut opposer la banque les exceptions
personnelles dont il disposait lgard du cdant
- le cdant est garant solidaire des cranciers cds
ltablissement de crdit
I - Les conditions de la cession de crance
A - Lobjet de la cession
Il faut que la crance existe pour quil y ait cession de crance. Si
elle sest teinte, pas de cession de crance possible.
La crance doit tre cessible. Il y a des crances par nature
incessibles : celles qui sont dans le mme temps insaisissables. Ex :
Pensions alimentaires (la crance alimentaire ne peut tre cde un autre crancier),prestations de scurit, salaires en dessous dun
certain seuil, contributions aux charges du mariage.
Sur les caractres de la crance :
Il nest pas ncessaire que la crance soit exigible : crance
terme et crance conditionnelle peuvent tre cdes.
Il est possible de cder une crance litigieuse (=ventuelle).
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Peut-on cder une crance future? OUI. La jurisprudence a tranch
dans un arrt Civ. 1re 2 mars 2001 (identification).
B - Les formalits de la cession
Conditions de forme - La cession est un contrat consensuel : pas de
forme particulire quant sa validit. Dans les rapports entre cdant et
cessionnaire : le seul change des consentements suffit rendre parfaite
cette cession dans labsolu.
Il nest pas impossible que ce transfert ait lieu titre gratuit. Pour les
donations, il faut un acte authentique.
Opposabilit de la cession aux tiers Les tiers la cession sont le dbiteur
cd, les cranciers du cdant ou encore un autre cessionnaire.
La cession doit avoir t notifie au dbiteur cd : Art. 1690 CC
Formalits trs contraignantes car il existe 2 modes de publicit :
al I : signification par voie dhuissier ( linitiative du cdant ou du
cessionnaire)
OU al. 2 CC : acceptation du dbiteur par acte authentique. Cestun procd trs peu employ (mode marginal dinformation). Dans cet
art., ce terme est de nature induire en erreur : le dbiteur ne donne pas
son consentement la cession de crance mais il atteste seulement quil a
eu connaissance de lexistence de cette cession intervenue.
La jurisprudence la considrablement assouplie : elle est venue dire que
lopposabilit de la cession au cd peut intervenir dans tout acte de
procdure informant de lexistence de la cession. La jurisprudence
est venue admettre que lacceptation du dbiteur par un simple acte sousseing priv rend opposable la cession.
Avant-projet Catala : la cession est opposable aux tiers ds ltablissement de lacte de
cession mais au dbiteur cd seulement compter de la notification qui lui en est
faite.
Porte de lopposabilit aux tiers :
- Pour le dbiteur cd : avant la formalit de larticle 1690 CC, lecdant demeure en apparence son crancier et tout paiement effectu
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au cdant est opposable au cessionnaire et libratoire pour le
cd. Le cessionnaire ne peut exiger un nouveau paiement du dbiteur
bien quil soit son vritable crancier. Mais en revanche, le paiement fait
au cessionnaire par le dbiteur avant la formalit de la signification
ou de lacceptation est valide et non indu (sauf fraude du dbiteur).Aprs la formalit de 1690 CC, le cd ne peut plus se librer que dans les
mains du cessionnaire sous peine de payer deux fois.
- Pour les cranciers du cdant: jusqu laccomplissement de 1690 la
cession est inopposable et ils peuvent saisir la crance cde qui leur
gard est reste dans le patrimoine du cdant.
- Conflit entre plusieurs cessionnaires : (cas o la crance a t
cde plusieurs fois) cest le premier qui a respect 1690 CC lemporte.
Limite : elle tient lexistence dune collusion frauduleuse entre le cdant
et le cessionnaire. Elle est toujours difficile prouver.
II - Les effets de la cession de crance
A Transfert de la crance avec tous ses attributs
Le cessionnaire va devenir titulaire de la crance originelle et nondune crance nouvelle : pas de novation. Une crance civile restera
civile mme pour un cessionnaire professionnel.
Cette crance a t cde avec tous ses accessoires. Les srets
resteront : si la crance est affecte dune clause compromissoire,
elle sera transmise.
Civ. 2me 17 dcembre 2009 -HELIOT c: Soc. Wox : l'action en
responsabilit est considre comme un accessoire de la crance
Notre crancier devient titulaire de la crance pour son montant
nominal, mme si le cessionnaire a pay la crance un prix
infrieur (aspect spculatif).
Le cd peut opposer au cessionnaire toutes les exceptions
quil aurait pu opposer au cdant. On exprime cette ide par
ladage nemo plus juris (nul ne peut transmettre plus de droits
quil nen a).
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--> Com. 12 janvier 2010 : le dbiteur peut opposer au cessionnaire
toutes les exceptions inhrentes la dette mme si elles sont
invoques postrieurement la signification. Il s'agissait en l'espce
de l'exception d'inexcution invoque par un locataire au cessionnaire des
loyers car le cdant, le bailleur, n'avait pas lui-mme rempli sesobligations (travaux dans le local lou). La crance cde est transmise
avec ses accessoires positifs, mais galement ce qui la fragilise ds
lors que le fait gnrateur de cette fragilit est antrieur la
cession. Le fait dont se prvaut ici le locataire existait bien au moment de
la cession.
Le cd peut invoquer la nullit de la crance.
Il en est de mme pour la remise de dette consentie avant la cession.
Le dbiteur cd va pouvoir opposer lexception de compensation
(extinction des 2 dettes). Elle ne peut tre oppose au cessionnaire que si
elle est accomplie avant la cession. Si les conditions de la compensation
lgale sont runies avant la cession, il y a transmission automatique donc
la dette steint. En revanche, si les conditions de la compensation lgale
sont accomplies aprs la cession, le cd ne peut lopposer au
cessionnaire.
Exception linopposabilit de la compensation lgale intervenue aprs la
cession : le dbiteur peut tout de mme lopposer au cessionnaire si lesdettes rciproques sont connexes (condition pose par la
jurisprudence).
B Nouveau lien de droit entre le cessionnaire et le
cdant
Des obligations analogues celles dune vente sont cres (si cession
titre onreux).
1. Paiement du prix de la cession par le cessionnaire au cdant.
2. Obligation de dlivrance : le cdant doit remettre au cessionnaire le
titre ou lacte de crance.
3. Le cdant doit au cessionnaire une garantie dviction prvue aux art.
1693 1695 CC (comme en droit commun de la vente) / disposition
dordre public. La garantie ne joue que quant lexistence de la crance
au jour de la cession. Si elle vient disparatre aprs, le cessionnaire
naura pas garantie. Cest une garantie lgale de droit minimum.
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Une garantie conventionnelle de fait pouvant tendre cette garantie la
solvabilit du dbiteur est possible.
2. LA CESSION DE DETTE
- La cession de dette : cette substitution intervient dun dbiteur un
autre et ce dbiteur (repreneur) va donc se voir transfrer la dette.
- Notion controverse. Dans le Code civil, on ne parle aucun moment
de cession de dette (id pour la cession de contrat). Sagit-il dun oubli ?
Pour les rdacteurs du Code civil, il tait inconcevable quon puisse cderune dette titre particulier. Les auteurs se demandent si, malgr ce
silence, on ne pourrait envisager une cession de dette.
- Dans la cession de dette on substitue un dbiteur un autre. La cession
nest possible quavec laccord du crancier : le crancier doit accepter le
repreneur. En effet, cette condition se justifie par limportance pour le
crancier accorde la solvabilit de son dbiteur.
- On distingue deux types de cessions de dettes :
La cession de dette imparfaite : elle ne libre pas le cdant. Le
crancier a toujours la possibilit de recourir contre le dbiteur initial,
cest--dire contre le cdant. Parfois cette hypothse est prvue par le
lgislateur :
La cession de dette parfaite : elle est libratoire mais elle ne peut
tre que conventionnelle. Elle rsulte dun accord cdant-cessionnaire-crancier. La dette est transfre avec tous ses accessoires au
cessionnaire.
Techniques alternatives imparfaites : la stipulation pour autrui, dlgation
imparfaites.
3. LA CESSION DE CONTRAT
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Dfinition - Il sagit dune cession globale des crances et des dettes.
Cette cession globale nest rductible ni une cession de crance, ni
une cession de dette, ni mme aux deux.
La cession de contrat est galement une notion controverse. Peut-on
cder un contrat ? Cest difficile envisager de point de vue juridique car
cest imposer un changement de dbiteur un crancier. De plus le
contrat est-il un lien de droit ou un bien ?
Hypothses lgales - Les cessions de contrat conventionnelles sont
impossibles concevoir. Ce nest possible que lorsque la loi le prvoit.
Dispositions prvues en matire de baux dhabitation : les art. 1717
1743 CC prvoient une cession de bail (cession force). Lorsque le
bailleur propritaire vend le local quil loue, il sopre de manire force
une cession de bail.
Art. L 121-10 du Code des assurances : il prvoit quen cas
dalination dune chose assure, il y a transfert de plein droit du contrat
dassurance lacqureur de la chose assure.
Projets de rforme :Lavant-projet Catala et leprojet de la Chacellerie consacrent et encadrent tous deux la
cession de contrat.
LEXTINCTION DE LOBLIGATION
Art. 1234 du CC : Les obligations steignent par le paiement, par la
novation, par la remise volontaire, par la compensation, par la confusion,
par la perte de la chose, par la nullit ou la rescision, par leffet de la
condition rsolutoire et par la prescription.
Cette liste est critique :
1. Elle est inexacte : la nullit, la rescision et leffet de la condition
rsolutoire ne sont pas des causes dextinction de lobligation car elles ont
un effet rtroactif : lobligation est considre comme nayant jamais
exist.
2. Elle est incomplte : pas prise en compte du dcs du dbiteur.
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3. Elle est htroclite : aucune classification. Ce qui est propre aux
obligations contractuelles:
Nullit ou rescision : ce ne sont pas de vritables causes dextinction
de lobligation mais un anantissement du contrat servant de
support lobligation. Condition rsolutoire : ce nest pas une vritable cause dextinction
de lobligation mais une modalit dexcution. Incertitude sur son
existence.
Perte de la chose : circonstance rendant impossible lexcution
dune excution contractuelle.
- Le mode dextinction normal de lobligation est son paiement. Certaines
causes dextinction vont entraner la satisfaction du dbiteur, directe
(titre I) ou indirecte (titre II). Dautres causes dextinction existent sans lasatisfaction du dbiteur (titre III).
LEXTINCTION DE LOBLIGATION AVEC PAIEMENT
DIRECT
Notion - Le paiement a plusieurs sens (courant et juridique). Au sens
courant, il sagit du versement dune somme dargent, cest--direlexcution dune obligation montaire. Au sens juridique, il dsigne
lexcution dune obligation, quelque en soit lobjet.
Art 1219 avant-projet Catala : excution de la prestation due .
Nature juridique - Les auteurs se sont interrogs sur la nature juridique du
paiement : acte ou fait juridique? Classiquement, le paiement est envisag
comme un acte juridique (unilatral ou conventionnel). Intrt : la
preuve
Thorie classique : acte juridique. Justifications :
Recherche de la capacit du solvens
Volont du dbiteur le plus souvent
Participation active du crancier qui reoit les travaux du dbiteur
Pour BENABANT, le paiement est la juxtaposition de deux actes
unilatraux : celui du crancier et celui du dbiteur.
Nicole CATALA : Thse en 1961 sur la nature juridique du
paiement. Le paiement est un fait juridique. En effet, leffet extinctif de
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lobligation par le paiement est un effet de la loi. Il y a une extinction de
plein droit et les parties ne peuvent convenir des modalits et conditions
de lextinction de lobligation.
- Il existe 3 types de paiements directs : le paiement spontan, le
paiement par subrogation personnelle et le paiement forc. La subrogation
personnelle est effectue par un tiers et nlimine pas la dette. Elle sera
donc envisage de manire spare.
1. LE PAIEMENT PUR ET SIMPLE
I Les conditions du paiement
A - Les parties au paiement (art 1235 1242 CC)
Il sagit du solvens et de laccipiens qui ne sont pas ncessairement
respectivement le dbiteur et le crancier.
1/ Lauteur du paiement : le solvens (art 1236 1238 CC)
a) La personne du solvens
Principe - Le solvens est le plus souvent le dbiteur ou son
reprsentant.
Attnuation : art 1236 CC
Al.1: Le solvens peut tre une personne intresse (cooblig ou
caution).
Al. 2 : Le solvens peut tre un tiers non intress. I l y a 3
situations o le tiers va payer
sans tre subrog dans les droits du crancier :
Intention librale : donation indirecte. Civ. 1re 12 mai
1982 : aucun recours contre le dbiteur vritable
cause dextinction de lobligation.
Gestion daffaire : une personne peut agir sans intention
librale et simmiscer dans les affaires dautrui. Il ny pas de
recours contre le dbiteur. Le solvens dispose dune action
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en rptition de lindu fonde sur la gestion
daffaires.
Situation o le solvens (le tiers) a pay par erreur. Il dispose
dune action en rptition de lindu fonde surlenrichissement sans cause. La jurisprudence dcide
que cest au solvens de prouver que les conditions de
lenrichissement sans cause sont runies. A dfaut de la
preuve dun paiement par erreur rapporte par le solvens, il
sagit dune vritable cause dextinction de lobligation :
Civ. 1re 30 mars 2004.
Situation du crancier :art 1237 CC. En principe, Le crancier ne peut pas
refuser le paiement dun tiers au motif quil ne sagit pas du dbiteur, saufsil a intrt ce que lobligation soit remplie par le dbiteur lui-mme :
cas des contrats conclus intuitu personae.
b) Les qualits du solvens
Art 1238 CC. Le solvens doit tre propritaire de la chose et tre
capable de laliner.
Le pouvoir de payer - Le paiement avec la chose dautrui est nul (art
1238 CC). Il sagit dune nullit relative invocable par les 2 parties.
Le lgitime propritaire ne peut pas invoquer la nullit mais il dispose de
laction en revendication (avec toutes ses limites, art 2276 CC).
Exception : ce paiement est valable sil porte sur une somme dargent
ou autre chose qui se consomme par lusage et que le crancier la
consomme de bonne foi (al. II). Consquences : pas daction en nullit
ni de restitution de la chose objet du paiement.
La capacit de payer Si le solvens incapable est le dbiteur, il aura
accompli un acte dadministration : son paiement est en principe valable,
sauf sil lui est prjudiciable auquel cas il bnficiera dune nullit de
protection.
Si le solvens incapable nest pas le dbiteur, il aura accompli un acte
dappauvrissement. Le paiement fait par un incapable qui nest pas le
dbiteur est nul (art. 1125 du CC): seul lincapable peut invoquer la
nullit et non laccipiens (nullit relative). Le solvens peut disposer enoutre dun recours contre le dbiteur vritable fond sur la gestion
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daffaires ou lenrichissement sans cause (mais pas lintention
librale).
2) Celui qui reoit le paiement : laccipiens (art 1239 1242 CC)
a) La personne de laccipiens
Art. 1239 CC : Le paiement doit tre fait soit :
au crancier. Laccipiens est le crancier actuel (et non originaire),
cest--dire le crancier au jour du paiement. Le crancier actuel nest pas
le crancier initial dans 3 cas : subrogation dans les droits du crancier
initial, cessionnaire de crance, hritier.
quelquun ayant pouvoir de lui. Laccipiens peut tre un
mandataire conventionnel (par contrat). Le mandat tacite est admis.
quelquun qui soitpar justice ou par la loi recevoir pour lui.
Cela peut tre des reprsentants lgaux (Loi / parents pour un mineur) ou
un mandataire liquidateur (Justice / faillite).
La personnalit de laccipiens est importante ce qui diffre de la personnedu solvens o larticle 1237 CC o la personne du solvens est indiffrente
pour le crancier.
b) La capacit de recevoir paiement
Art 1241 CC - Laccipiens doit tre capable de recevoir le paiement. Le
paiement fait au crancier nest point valable lgard des incapables.
Rgles de capacit particulires. Crainte que le crancier dilapide les
fonds.
Consquences : un mineur est incapable de recevoir paiement
dans le cas dun majeur sous tutelle, le tuteur est seul
capable de recevoir les fonds avec le contreseing du
subrog tuteur.
Limite : le paiement est valable si le dbiteur prouve que la chose paye
a tourn au profit du crancier.
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c) Les consquences juridiques dun paiement la mauvaise
personne
Principe : Qui paie mal, paie 2 fois. Ainsi celui qui effectue le paiement
auprs dun tiersnest pas libr lgard du crancier.Ex : Civ. 3me 29 septembre 2010 : paiement de loyers par un locataire un notaire
n'ayant pas reu pouvoir du bailleur pour accepter le paiement
2 tempraments :
Art. 1239 al. II. Le paiement est libratoire si le crancier le
ratifie ou sil en a profit. Ratification : laccipiens a finalement
encaiss les sommes remises au crancier.
Art. 1240 CC (thorie de lapparence). Deux conditions : labonne foi (cas du paiement fait un hritier apparent) et une erreur
lgitime. Le vritable crancier peut alors intenter une action sur le
fondement de lenrichissement sans cause auprs de
laccipiens.
B - Lobjet du paiement (art 1243 1246 CC)
1/ Les rgles communes toutes les obligations
a) Limmutabilit de lobjet du paiement ou paiement de la
chose due uniquement
Art. 1243 CC : Le crancier ne peut recevoir une autre chose que celle
qui lui est due. Cest le principe de limmutabilit du paiement. Il
sapplique mme si la valeur de la chose offerte est gale ou mme
suprieure la prcdente. Pourquoi ? caractre obligatoire du lien decrance et force obligatoire du contrat.
art 1245 CC : si la chose est un corps certain, le dbiteur est libr par
la remise de la chose dans ltat o elle se trouve au moment de la
livraison. En cas de dtrioration entre le moment de lengagement et le
moment de la livraison, il est libr si celles-ci ne proviennent pas de son
fait, de sa faute ou des personnes dont il est responsable, ou bien
quavant elles il na pas t mis en demeure.
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art 1246 CC : si la chose est une chose du genre, autre quune somme
dargent, le dbiteur pour tre libr ne sera pas tenu de la donner de la
meilleure espce, mais il ne pourra loffrir de la plus mauvaise.
Exception : il sagit dune rgle de protection donc il peut y renoncer.Soit il y renonce et le dbiteur est libr, soit il ny renonce pas et ce
paiement nest pas libratoire.
b) Lindivisibilit du paiement ou paiement intgral
Art. 1244 CC: Le dbiteur ne peut forcer le crancier recevoir en partie
le paiement dune dette, mme divisible. Cest le principe dit de
lindivisibilit du paiement. Certaines dettes sont divisibles par nature :
le crancier est en droit de refuser un paiement fractionn. Pourquoi ?caractre obligatoire du lien de crance et force obligatoire du contrat
Exceptions :
Accord du crancier. Le crancier peut accepter un paiement
partiel.
Parfois, cest la loi qui impose au crancier qui impose au crancier
daccepter le paiement partiel : Effets de commerce : le porteur
ne peut refuser un paiement partiel. Cas de la lettre de change et dubillet ordre.
Art 1244-1 CC : dlais de grce. Le juge a le pouvoir dimposer au
crancier le paiement fractionn ne pouvant aller au-del de 2 ans.
Certaines dettes se divisent de plein droit dans certaines hypothses
:
- Art. 1220 CC : il envisage la divisibilit de plein droit de la dette en cas
de dcs du dbiteur puisque les dbiteurs sont tenus hauteur de leurvocation successorale. Hypothse particulire : le dbiteur dcd tait
engag solidairement. Dans ce cas, lobligation du dfunt se divise de
plein droit entre les hritiers mais elle ne fait pas chec la solidarit.
- Art. 2303 CC: lorsquil y a plusieurs cautions, la dette se divise entre
les cautions. Cest une rgle suppltive de volont : les cautions peuvent
renoncer ce bnfice de division (une disposition contraire est possible).
2/ Les rgles spciales aux obligations montaires
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a) Un paiement en euros
Nullit des paiements effectus dans une monnaie autre que leuro. Nullit
des clauses qui imposent un paiement dans une monnaie trangre dansles contrats de droit interne (Civ. 3me 18 octobre 2005).
b) Principe du nominalisme montaire
Principe : le dbiteur ne doit que la somme numrique nonce
dans le contrat, dans le jugement ou dans le texte lgislatif ou
rglementaire. Peu importe la valeur relle de la monnaie. La
jurisprudence veille scrupuleusement lapplication de ce principe. Lesfluctuations de valeur de monnaie sont indiffrentes dun point de vue
juridique. Une dvaluation profite au dbiteur. Pourquoi ? crainte dun
effet inflationniste.
En pratique, cette rgle nest pas dordre public : possibles clauses
dindexation.
Art L 112-1 CMF : validit des clauses dindexation dans les paiements
internes (et plus largement admises dans les paiements internationaux)
mais elles ne doivent pas tre fondes sur le SMIC ou sur le niveau gnral
des prix et des salaires, cest--dire sur des indices gnraux, sauf
pour les dettes daliments ou rentes viagres (art L 112-2 C.Com).
La clause doit tre en rapport avec soit lobjet du contrat, soit lactivit de
lune des parties.
Sanction : la clause est entache de nullit absolue. Cependant, pour
prserver lconomie du contrat, les tribunaux ont tendance la maintenir
en lui substituant un indice valable. Ainsi, dans un contrat de
fourniture entre un producteur de cassis et un fabricant de sirop de fruits,
les parties avaient choisi comme indice gnral les salaires horaires desouvriers toutes catgories. La clause dindexation illicite car gnrale a t
remplace par une rfrence lindice des prix agricoles la production.
Si le choix de lindexation a eu une incidence dterminante sur la
conclusion du contrat, elle est analyse comme une cause illicite
entranant la nullit du contrat.
c) La forme du paiement
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- Le dbiteur peut se librer en espces (sonnante et trbuchante) mais
aussi en monnaiescripturale.
- Parfois, la loi impose un type de paiement particulier :
Lart. 1649 quater B du Code gnral des impts prvoit que toutrglement dun montant suprieur 3000 effectu par un particulier
non commerant doit tre un chque ou un moyen qui laisse une trace
crite sur le compte bancaire du dbiteur (viter le travail au noir).
Art L 112-6 CMF : monnaie scripturale pour les sommes suprieures
1100 euros portant sur les transports, les services et le paiement des
primes ou cotisations dassurance.
- Le crancier peut-il refuser certaines formes de paiements ?
Le crancier est en droit de refuser un paiement par chque car
risque dabsence de provision (dcret 30 aot 1935).
Il ne peut refuser un virement. Il ne peut pas non plus refuser un paiement
en espces sous peine de se voir oppos une amende de la 2nde classe de
contravention (art R 642-2 CP).
- En cas de paiement en billets et pices, il appartient au dbiteur de faire
lappoint : art L 112-5 CMF, Crim. 14 dcembre 2005.
II Lexcution du paiement
A Les circonstances du paiement1/ Le moment du paiement (art 1153 et 1154 CC)
Quand ? Le paiement doit intervenir chance de la dette.
Sil ny a pas de terme, la dette est immdiatement exigible.
En prsence de terme, la paiement lieu chance du terme fix
par contrat Lorsquil y a paiement impos par un jugement, la dette nest
exigible que du jour o le jugement est excutoire, cest--dire
lorsque les voies de recours effet suspensif sont puises. Si le
juge dcide de lexcution provisoire de son jugement, le
paiement est immdiatement exigible.
Certains moyens de paiement posent difficults. Lorsque le paiement est
effectu par chque, le paiement est acquis sous la condition rsolutoire
de son encaissement. Si le compte bancaire est provisionn, le paiement alieu au moment de la remise du chque. A dfaut, il est considr comme
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nayant jamais eu lieu. Quand le paiement seffectue par virement, il est
effectif quand la somme est inscrite sur le compte bancaire du
bnficiaire.
Le dbiteur peut-il payer par anticipation ?
Art 1187 CC : il peut le faire lorsque le terme est stipul uniquement
en sa faveur (Ex. : Prt sans intrt). Lart. 1187 CC pose dailleurs une
prsomption : le terme est toujours prsum tre fait en faveur du
dbiteur.
En cas de prt intrt, Civ. 21 avril 1896 : pas de paiement avant terme
ds lors que les intrts ont t stipuls.
Exceptions : art L311-29 C.Conso : lemprunteur peut toujoursrembourser par anticipation sans indemnit.
art 1244-1 CC : dlais de grce
2/ Le lieu du paiement (art 1247 CC)
Contrat : lieu fix par le contrat
En labsence :corps certain : lieu o tait au temps de lobligation la chose qui en fait
lobjet
somme dargent: Art. 1247 CC : principe du paiement au domicile du
dbiteur : les dettes sont qurables et non portables. Exception
selon la nature de la dette.
Faveur envers le crancier : le paiement des primes dassurance et
des dettes alimentaires seffectue au domicile du crancier.
Crances daliments : domicile du crancier daliment.
3/ Les frais de paiement
Art 1248 CC : ils sont la charge du dbiteur.
Exception : si frais de recouvrement entrepris sans titre excutoire, la
charge du crancier (art 2 de la loi du 9 juillet 1991).
B - La preuve du paiement
1/ Charge de la preuve
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Lart. 1315 CC : Celui qui rclame lexcution dune obligation doit la
prouver. Cet article dicte un principe gnral en matire de preuve
valant pour toutes les obligations.
Art. 1315 al. II : Rciproquement, celui qui se prtend libr, doit
justifier le paiement ou le fait qui a produit lextinction de son obligation.La charge de la preuve pse donc sur le dbiteur ds lors que
lobligation est prouve.
Exceptions :
Lorsque quil sagit dune obligation de ne pas faire, cest au
crancier de prouver le manquement de cette obligation.
Art. 1282 et 1283 CC. Ces rgles sappliquent en matire civile et
commerciale.
Art 1282 CC : remise volontaire du titre original sous seing
priv par le crancier au dbiteur : prsomption irrfragable de
libration.
Art 1283 CC : remise volontaire de la grosse / copie excutoire
par le crancier au dbiteur : prsomption simple de paiement.
NB : pas deffet libratoire si le crancier a t dessaisi de ses documents
de force ou par surprise.
2/ Modes de preuve
a) Ncessit dun crit (art 1341 CC)
- Le code civil reoit le paiement comme un acte juridique, mme si
certaines dcisions de jurisprudence ont admis le paiement comme fait
juridique (Civ. 1re 6 juillet 2004).
- Lcrit prend gnralement la forme dune quittance. Le risque est
lventuelle fraude lgard des tiers. Le tiers peut prouver lantidate par
tout moyen sauf enregistrement. Lenregistrement dun document confre
date certaine ce document.
Lobligation pourra tre prouve par dautres formes dcrit que la
quittance : facture, reu du crancier, ou relev bancaire.
b) Exceptions lobligation dune preuve crite
- Art L110-3 C.Com : lgard des commerants la preuve est libre.
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- Pour les crances de faible importance (inf. 1500), la preuve est
libre (art 1342 CC)
- Art 1348 CC. En cas dimpossibilit morale, la loi admet la preuve
par tout moyen, cest--dire lorsque les rapports entre dbiteur etcrancier sont particuliers.
En cas dimpossibilit matrielle : destruction du titre original par un
vnement de FM.
- Commencement de preuve par crit : il doit maner de la personne
qui peut lopposer en vertu du principe de linterdiction de se constituer
une preuve soi-mme (ex : un dbiteur qui montre ses relevs de compte).
C Les incidents de paiement
1/ Refus de paiement de la part du crancier
- Cest lhypothse dans laquelle le dbiteur est prt sacquitter (volont
de ne pas alourdir sa dette, de librer la caution) et se heurte au refus
du crancier (paiement partiel, divergence sur le montant ou sur la chose
livre). Opposition crancier / dbiteur.
- La loi organise une procdure destine au dbiteur pour se librer
nonobstant le refus du crancier : la procdure doffres relles. Art. 1257
1264 CC et art. 1426 1429 CPC.
Art 1257 CC : un officier ministriel constate loffre de paiement effectue
par le dbiteur au lieu du paiement : lieu dexcution de la convention,
domicile du dbiteur ou personne du crancier.
Art 1258 CC : conditions
1. Loffre doit tre relle, cest--dire pure et simple.
2. Elle doit porter sur la somme exigible, y compris les intrts et
accessoires.
- Deux hypothses :
Soit le crancier accepte loffre auquel cas le paiement est ralis et le
dbiteur est libr. Le PV de lacceptation constitue la preuve de la
libration du paiement.
Soit le crancier refuse loffre et le PV fait mention du refus avec ousans la signature du crancier. Dans ce cas, le dbiteur va alors consigner
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lobjet du paiement la caisse des dpts. La consignation concerne la
chose offerte ou la somme due avec les intrts jusquau jour de la
consignation.
Consquences :1. Le cours des intrts cesse si le dbiteur est dans son bon
droit.
2. Transfert des risques au crancier.
MAIS la consignation en tant que telle nquivaut pas un paiement :
Aux termes de lart. 1261 CC, le dbiteur reste propritaire de la
chose et peut la rcuprer tant que la consignation na pas t
accepte par le crancier.
Leffet vritablement extinctif ne peut venir que dun jugement
validant la consignation ou si le crancier la accepte : Civ. 3me 2
fvrier 2000.
2/ Opposition au paiement par un crancier du crancier
Il peut arriver quun tiers ait intrt viter quun dbiteur ne paye sa
dette au crancier. Tel est le cas des cranciers du crancier qui peuvent
par une opposition tenter de sauvegarder le droit prfrentiel dont ils
disposent sur la crance, objet du paiement. Leur opposition prend laforme dune saisie conservatoire (peu frquent en pratique).
III Effets du paiement
A Effet libratoire de lextinction de lobligation
Paiement par le dbiteur :
extinction de lobligation du dbiteur : art 1234 CC
libration du dbiteur lgard du crancier
libration des garants et extinction des srets
Paiement de la dette du dbiteur par un tiers : le dbiteur est libr
lgard du crancier mais non envers le tiers qui est subrog dans les
droits du crancier.
B - Limputation du paiement (art 1253 1256 CC)
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Un dbiteur effectue un paiement qui ne suffit pas teindre totalement
sa dette. Quelles dettes vont tre choisies pour teintes? Qui choisit
lordre dimputation des paiements?
Lintrt de cette question est important lorsque le taux dintrt des
dettes est diffrent.
1/ Limputation des paiements en cas de pluralit de dettes
Principe Loi des parties quand elles se sont entendues sur lordre
dimputation des dettes : imputation conventionnelle. A dfaut, art
1253 CC : le dbiteur choisit lordre dimputation dclaration ou
mme volont implicite.
Trois rgles simposent au choix du dbiteur :
Lorsque lune des dettes est dun montant suprieur au paiement et
lautre dette gale ou infrieure, la priorit se fera sur la dette
gale ou infrieure selon le principe que le crancier nest pas
oblig daccepter un paiement partiel.
Si une dette est chue et lautre non, dette chue car le crancier
nest pas tenu daccepter un paiement avant terme.
Thorie de labus de droit : le dbiteur ne peut pas choisir une
imputation dans le cas o lordre serait motiv par la seule volontde nuire au crancier.
En labsence de choix du dbiteur :
Art. 1255 CC : Si le dbiteur na pas dcid de limputation, cest alors au
crancier dindiquer cette imputation sur la quittance. Si personne
nindique sa volont :
Art. 1256 CC: Limputation se fait selon un ordre indiqu par la loi.
Limputation se fait dabord sur la dette chue.
Si le dbiteur est tenu de dettes toutes chues, limputation se
fait dabord sur la dette la plus onreuse (taux dintrt le plus
fort par exemple).
Lorsque les dettes sont toutes chues et toutes onreuses,
limputation se fait sur la plus ancienne.
En cas didentit des dates, limputation est proportionnelle.
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Modification des rgles dans certains cas : liquidation judiciaire,
surendettement du particulier.
2/ Limputation des paiements en cas de dette unique
Cette question se pose lorsque la dette est assortie daccessoires capital,
intrts et frais de paiement.
- Art 1254 CC : le paiement partiel dune dette se fait prioritairement
sur les intrts et pour le surplus sur le capital. En effet, le crancier
ntant jamais tenu daccepter un paiement partiel, sil le fait cela ne doit
pas lui nuire.
La Cour de Cassation a eu une interprtation extensive puisquelle a
tendue cette jurisprudence aux autres accessoires comme pour les fraisde recouvrement : Civ. 1re 7 fvrier 1995.
- Rgle de protection du crancier : celui-ci peut y renoncer.
- Exception en droit de la consommation : art L 313-22 C.Conso
la dette partiellement paye simpute prioritairement sur le capital en
raison dun cautionnement.
2. LA SUBROGATION PERSONNELLE
Dfinition La subrogation est la substitution dune chose ou dune
personne. La subrogation est dite relle quand elle porte sur un bien et
personnelle quand elle porte sur une personne. Le code civil nenvisage
que la subrogation personnelle : art. 1249 svt CC.
La subrogation se dfinit comme lopration par laquelle une
personne (le subrog) qui a pay un crancier (le subrogeant)
exerce les droits et actions de ce dernier contre le dbiteur initial
(le tiers). Cest un mcanisme trs utilis en droit des assurances
puisque lassureur paie la place de quelquun sans quil veuille terme
supporter le poids de cette dette.
La subrogation ne donne pas naissance une opration nouvelle (ce nest
pas une novation) mais elle opre transmission de lobligation dunepartie de lobligation une autre personne subroge. Le solvens paie le
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crancier et peut exercer une action subrogatoire puisquil devient
subrog et a donc rcupr la crance avec tous ses accessoires.
Fonctions La subrogation a gnralement une fonction de garantie ou de
crdit.
Garantie : elle assure un crancier le paiement dune indemnit
par un organisme (assurance, scurit sociale)
Crdit : elle permet une personne de cder sa crance pour
obtenir du crdit, linstar de la cession de crance. Cependant
contrairement cette dernire, la formalit de signification nest pas
exige ce qui induit une utilisation plus importante de la subrogation
personnelle par rapport la cession de crance.
I Les diffrents types de subrogations
A - La subrogation conventionnelle (art 1250 CC)
Art. 1250 CC : La subrogation conventionnelle se ddouble elle-mme en 2
varits qui correspondent 2 situations diffrentes.
1/ Subrogation consentie par le crancier(art 1250 1) CC)
- Le crancier souhaitant tre dsintress par anticipation ou doutant
peut-tre de la solvabilit du dbiteur, se fait payer par un tiers. Dans ce
cas, cest le dbiteur qui est
tranger la convention mais la subrogation lui est de plein droit
opposable.
- Le crancier consent au solvens cette subrogation ; il y a donc un accord
qui intervient. La loi se montre assez stricte quant cet accord.
4conditions :
a ) Un accord de volont exprs entre le crancier subrogeant et le
tiers payeur subrog. Lacte demprunt souscrit pour rembourser la
premire dette et la quittance subrogative dlivre par le crancier pay
doivent tre conclus par acte authentique.Le solvens nest pas en droit de
lexiger. Cet accord se formalise par un crit qui est la quittance
subrogative. Mme si lapparition du terme subrogation dans lacte
nest pas exige, les juges vrifient si la volont subrogatoire des parties
est certaine.
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b) Un accord contemporain du paiement : il ne peut y avoir
subrogation aprs paiement car ce dernier a un effet extinctif. De
mme elle ne peut avoir lieu par anticipation.
c) La subrogation doit tre faite au profit du subrog lui-mme ou de son
mandataire. On ne peut dsigner une tierce personne pour bnficier de
cette subrogation.Ex : Le factoring ou affacturage. Cest la situation o un commerant a plusieurs factures
sur divers clients quil transfre son banquier qui sera crdit du montant de la crance
moyennant le paiement dune commission. Le banquier va payer le montant des factures
et il va tre subrog dans les droits du commerant de sorte quil pourra exercer auprs
des clients de celui-ci le paiement des factures.
d) Un paiement fait par un tiers. Si le solvens est personnellement tenu de
la dette, alors le paiement est pur et simple. Mais la Cour de cassation a
admis dans un arrt Civ. 1re 22 juillet 1982 que la subrogation pouvait
jouer mme si le solvens tait personnellement tenu de la dette, ds lors
quil nen supportait pas le poids dfinitif.
2/ Subrogation consentie par le dbiteur (art 1250 2) CC)
- Un dbiteur emprunte un tiers pour payer son crancier et subroge
ainsi ce tiers dans les droits du crancier qui nest pas partie laconvention.
- Elle est impose par le dbiteur au crancier. Elle intervient mme
linsu du crancier qui lignore car le crancier nest pas ls : aucun
changement pour lui.Ex : Notre dbiteur est un emprunteur avec un taux dintrt qui vient diminuer. Notre
dbiteur emprunteur peut changer de banque et demander une autre banque de
rembourser par anticipation la 1re banque. La banque solvens sera subroge dans les
droits du crancier.
3 conditions :
Une fraude est possible lgard dautres cranciers. Les textes
imposent une formalit particulire : recours un acte notari afin dviter
toute fraude.
Lacte demprunt doit mentionner que la somme a t
emprunte pour le paiement.
La quittance doit indiquer que le paiement a t effectu avec
les fonds emprunts.
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B - La subrogation lgale (art 1251 CC)
- Il existe de nombreuses exceptions lgales qui drogent au principe que
la subrogation ne se prsume pas et ne rsulte pas ipso facto du paiement
par un tiers. Dans ces cas exceptionnels, la subrogation a lieu de plein
droit sans laccord des parties (pas besoin de quittance subrogative).
Larticle 1251 CC vise 5 cas : Les srets
Un crancier paie un autre crancier qui lui est prfrable
raison de ses privilges ou hypothques. Le crancier de rang
infrieur sera alors plac dans la mme situation privilgie que
celui quil a pay.
Lacqureur dun immeuble emploie le prix de lacquisition non
payer le vendeur mais ddommager les cranciers titulaires
dune hypothque sur limmeuble. La subrogation automatique
lui permet dacqurir une sret de premier rang et de se mettre
ainsi labri de toute poursuite.
Rgle gnrale
Celui qui tant tenu avec dautres (a) ou pour dautres (b) au
paiement de la dette, avait intrt lacquitter.
(a) Engagement principal et pour lintgralit de la dette du dbiteur dune
obligation solidaire, in solidum ou indivisible.
(b) Engagement accessoire de la caution solidaire ou non, relle ou non.
Elle est tenue avec le dbiteur de payer la dette de celui-ci.
Civ. 1re 25 novembre 2009 - mme si le solvens et l'accipiens sont tenusd'obligations dont la cause est distincte, il n'est pas ncessaire qu'ils soient tenus d'une
obligation solidaire, indivisible ou in solidum.
Les successions
Lhritier acceptant concurrence de lactif net qui a pay
de ses deniers propres les dettes de la succession. En
principe, un hritier concurrenc
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