renforcement des capacités pour l’Éducation pour … · 2016-10-18 · s p É c i a l n ° 1 5...
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S P É C I A L N ° 1 5 4
Renforcement des capacités pour l’Éducation pour tous : mettre la politique en pratique
� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Table des matières
Résumé analytique 3
Liste des abréviations 6
Liste des encadrés 7
1. Introduction 8
2. Une approche englobante du renforcement des capacités 11
3. Renforcement des capacités pour l’Éducation pour tous 13
3.1 Rc pour la mise en œuvre des plans d’ept et l’amélioration des résultats d’apprentissage 133.2 Rc et financements supplémentaires pour l’éducation 183.3 Renforcement durable des capacités 213.4 Rc pour le secteur de l’éducation dans les états fragiles 24
4. Conclusion 26
Références 29
Résumé analytique
RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique �
Ce Spécial Renforcement des capacités pour l’Édu-
cation pour tous : mettre la politique en pratique
présente une synthèse des discussions et des prin-
cipaux enseignements d’un forum du même titre
qui a été organisé en octobre 2007 par le Minis-
tère fédéral allemand de la Coopération économi-
que et du Développement. Ce forum s’inscrit dans
le débat sur le renforcement des capacités (RC) et
l’efficacité de l’aide au développement en géné-
ral et la réalisation de l’EPT en particulier. Les dis-
cussions du forum sont parties du consensus for-
mulé dans la Déclaration de Paris sur l’effica-
cité de l’aide et du document du réseau du CAD
de l’OCDE sur la gouvernance « Relever le défi
posé par le renforcement des capacités : évo-
luer vers de bonnes pratiques ».
Cent vingt et un participants venus du monde en-
tier ont dégagé les priorités à respecter pour que
le RC produise les effets escomptés : les gouverne-
ments et les donateurs doivent adopter une ap-
proche systémique du RC transcendant les seules
questions de formation ; les parties prenantes doi-
vent s’entendre sur une définition claire des rôles
et responsabilités en veillant à renforcer la prise en
main des projets par les pays. Avant toutes choses,
la collaboration entre le gouvernement, les dona-
teurs et la société civile (y compris le secteur privé)
est fondamentale pour tirer profit des capacités
existantes et réaliser l’Éducation pour tous (EPT).
RC pour la mise en œuvre des plans d’EPT et
l’amélioration des résultats de l’apprentissage
Il est nécessaire d’appliquer des stratégies sys-
témiques, appropriées localement, de renforce-
ment des capacités à tous les niveaux (tant indivi-
duel, organisationnel, institutionnel que micro,
méso et macro) pour mettre en œuvre les plans
d’EPT et améliorer la qualité de l’éducation :
● Pour accroître la capacité de planifica-
tion de l’éducation, il convient de créer un
cadre permettant une approche efficace et
participative pour l’élaboration des poli-
tiques, la planification ainsi que le suivi et
l’évaluation. Il faut que les systèmes de col-
lecte de données et de surveillance soient
fiables et transparents.
● Les efforts de décentralisation doivent
être soutenus pour assurer l’efficacité de
la planification et l’efficience de la gestion
financière, notamment la répartition sub-
sidiaire des responsabilités, la décentralisa-
tion fiscale et le contrôle de la qualité de la
base vers le sommet. À cette fin, il convient
de développer les capacités des pouvoirs
publics locaux qui devraient eux-mêmes
avoir la possibilité de déléguer des respon-
sabilités aux écoles et encourager l’implica-
tion des organisations communautaires.
● En vue de renforcer les capacités indivi-
duelles, les gouvernements doivent mettre
en place des programmes d’emploi dans le
secteur public pour attirer, former et rete-
nir les personnes qualifiées – du personnel
ministériel aux enseignants. La qualité de
l’éducation repose avant tout sur des ensei-
gnants qualifiés et motivés.
RC et financements supplémentaires pour
l’éducation
Pour que le financement de l’éducation gagne
en efficacité et efficience, les donateurs et les
pays partenaires doivent mieux s’adapter à de
nouvelles modalités de fourniture et d’utilisation
de l’aide :
� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
● Le passage à des approches fondées sur les
programmes plutôt que sur de projets frag-
mentaires confronte les pays partenaires
à des problèmes de capacités de leurs pro-
cessus budgétaires et administratifs. Les
augmentations des niveaux de l’aide doi-
vent aller de pair avec un renforcement du
dialogue sur les politiques et des mesures
de RC aux niveaux macro, méso et micro.
Les pays donateurs devraient s’abstenir
d’utiliser leurs propres systèmes de mise en
œuvre et de suivi et soutenir plutôt la ca-
pacité, l’appropriation et la responsabilité
dans les procédures des pays partenaires.
Si le pays a des difficultés à absorber l’aide,
le mieux est d’exploiter les capacités na-
tionales et locales existantes, ce qui impli-
que une collaboration avec la société civile,
notamment le secteur privé.
● Pour surmonter les contraintes liées à la
capacité d’absorption, les plans sectoriels
en éducation devraient être alignés sur les
politiques nationales globales en matière
de macroéconomie et de développement.
La fiabilité budgétaire et le dialogue inter-
ministériel revêtent une importance par-
ticulière dans ce contexte. De même, la
prévisibilité de l’aide, la ponctualité des
décaissements et l’engagement à long
terme sont de la plus haute importance
dans le secteur de l’éducation. Il est en
outre essentiel de renforcer la capacité de
passation de marchés.
Renforcement durable des capacités
Pour assurer la durabilité des initiatives de renfor-
cement de capacités dans le secteur de l’éduca-
tion, les pays partenaires et les donateurs peuvent
intégrer les programmes de RC aux plans straté-
giques de plus grande ampleur concernant l’édu-
cation et la réduction de la pauvreté. En outre,
ils peuvent promouvoir la coopération entre les
parties prenantes et veiller à ce que ces initiatives
soient impulsées par la demande et axées sur les
effets :
● Le pays partenaire a un rôle de chef de file
essentiel pour assurer la coordination et
la collaboration avec les divers partenaires.
Les partenariats connaissent un succès du-
rable si les différentes parties prenantes
font clairement connaître leurs intérêts et
leurs attentes et si les mécanismes sont
transparents. Les partenariats devraient
être impulsés par la demande et se concen-
trer sur l’expansion des capacités locales
existantes.
● Les réseaux régionaux, en favorisant l’ap-
prentissage entre pairs et les échanges
entre plusieurs parties prenantes, sont
importants pour améliorer la gestion des
connaissances et créer des forums facilitant
les échanges de bonnes pratiques. Qui plus
est, les réseaux régionaux peuvent promou-
voir le leadership et soutenir les efforts de
sensibilisation en mettant les questions
d’éducation à l’ordre du jour des politiques
des pays concernés.
● Le suivi et évaluation (S&E) du RC devrait
être ancré dans une politique nationale
de S&E reposant sur un ensemble de défi-
nitions et d’objectifs. Les systèmes de S&E
actuels devraient être passés en revue pour
découvrir les déficits pour rendre compte,
recueillir, systématiser et analyser les don-
nées dans le secteur de l’éducation. Pour
porter ses fruits, un S&E requiert des in-
dicateurs significatifs, la participation
de parties prenantes extérieures et une
meilleure gestion des connaissances
entre les institutions éducatives, les insti-
tuts de statistiques, les organismes de re-
cherche, les ministères compétents, les
autorités décentralisées et les établisse-
ments scolaires.
RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique �
RC pour le secteur de l’éducation dans les envi-
ronnements fragiles
Les États fragiles se caractérisent par une faiblesse
structurelle grave des politiques et institutions
publiques qui limite la capacité des acteurs natio-
naux à fournir des services d’enseignement. Il est
souvent difficile d’attirer des fonds externes qui
font cruellement défaut, car les donateurs sont
peu enclins à fournir un appui à long terme. Il est
donc très important de relever les défis spécifi-
ques du RC dans les États fragiles. Une réponse
adéquate consiste à intégrer des stratégies de RC
dans l’éducation à des interventions humanitai-
res et à les financer. De plus, il faut concevoir des
approches stratégiques de RC en fonction des réa-
lités du pays concerné pour combler les insuffi-
sances de capacités qui empêchent l’exercice des
fonctions essentielles de l’État. Ces approches doi-
vent être sensibles aux dynamiques de la politi-
que et des conflits. Le concours d’acteurs non éta-
tiques et la recherche expresse des capacités exis-
tantes peuvent contribuer à améliorer la fourni-
ture de services et à créer un environnement plu-
raliste là où les structures étatiques sont faibles et
inefficaces.
Liste des abréviations
� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
ADEA Association pour le développement de l’éducation en Afrique
APD Aide publique au développement
CAD de l’OCDE Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développe-
ment économiques
DSRP Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté
EPT Éducation pour tous
FDPE Fonds de développement de programmes d’éducation
GOVNET Réseau du CAD de l’OCDE sur la gouvernance
IMOA de l’EPT Initiative de mise en œuvre accélérée de l’Éducation pour tous
ONG Organisation non gouvernementale
OSC Organisation de la société civile
PPP Partenariat public-privé
RC Renforcement des capacités
S&E Suivi et évaluation
TIC Technologie de l’information et de la communication
�RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Liste des encadrés
les six objectifs de l’ept du cadre d’action de dakar, 2000 10
omd 2 et 3 concernant l’éducation 10
Rc pour quoi faire ? mise en œuvre de plans de l’ept : expériences du Honduras 14
améliorer la qualité de l’éducation grâce à la décentralisation au malawi 16
capacité d’absorption : une définition 19
amélioration des capacités d’absorption : expériences du Ghana 19
Yémen : les tic au service d’un meilleur s&e 23
environnements fragiles : expériences d’afghanistan 25
Recommandations de classement : le « top 10 » participatif 27
� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
1. Introduction
Dans un développement social et économique
pris en main par les pays partenaires, le secteur
de l’éducation joue un rôle double et complexe
et représente à la fois un défi et une chance pour
le développement durable. Il est à la fois produc-
teur (fournisseur) et consommateur (demandeur)
de capacité – aux niveaux individuel, organisa-
tionnel et institutionnel. Comme le dit avec con-
cision Richard Manning, l’ancien président du
CAD de l’OCDE : « On a besoin de capacités pour
faire fonctionner le secteur de l’éducation et on
a besoin du secteur de l’éducation pour créer des
capacités. »�
1 Richard manning, observations liminaires, « Renforcement des capaci-tés pour l‘éducation pour tous : mettre la politique en pratique », 8 au 10 octobre 2007, Bonn.
Il faut prendre des mesures d’urgence. Il y a encore
72 millions d’enfants non scolarisés ; au niveau
mondial, un adulte sur cinq – dont deux tiers de
femmes – n’a pas de compétences de base en ma-
tière d’alphabétisme. L’éducation est un droit de
l’être humain ; elle est aussi reconnue comme
indispensable au développement économique et
social durable d’un pays. Il ne sera possible de réa-
liser l’Éducation pour tous et d’atteindre les OMD
2 et 3 que si le financement intérieur et extérieur
de l’éducation augmente effectivement dans de
fortes proportions et si les fonds existants sont uti-
lisés de manière efficace et efficiente. Il ne suffit
pas que des ressources supplémentaires parvien-
nent dans les salles de classe et les communautés ;
il est primordial que l’enseignement soit de qua-
lité et pertinent. En même temps, les augmen-
tations du financement de l’éducation doivent
s’inscrire dans le contexte d’une discussion plus
large sur les difficultés rencontrées dans la mise
en œuvre des politiques les plus équitables et des
plans les mieux formulés. À l’augmentation des
financements doit répondre une augmenta-
tion des capacités. Cet équilibre entre l’augmen-
tation du financement et l’amélioration des capa-
cités doit être absolument maintenu pour accroî-
tre l’appropriation et la responsabilité au niveau
des pays et trouver son expression dans des plans
crédibles et leur mise en œuvre durable sous la
conduite des pays intéressés.
Il est également urgent de procéder à des change-
ments non seulement dans la façon générale de
fournir et utiliser l’aide, mais plus spécifiquement
en ce qui concerne l’enjeu du développement des
capacités. Le rapport mondial de suivi sur l’EPT
2008 met en évidence cette priorité politique :
« La volonté d’instaurer de nouvelles modalités
d’aide pour accroître l’efficacité vient également
du sentiment que des décennies de “renforce-
ment des capacités” n’ont pas abouti à un déve-
loppement institutionnel durable, élément néces-
saire à la planification et à la mise en œuvre des
activités de développement. »�
2 unesco. 2007. Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2008. L’éducation pour tous en 2015 – Un objectif accessible ? p. 165. le Rms relève – sur la base d’éléments fournis par le Groupe d’évaluation indépendant de la Banque mondiale – que « le donateur le plus important du secteur de l’éducation lui-même [la Banque mondiale] n’a pas réussi à favoriser la mise en œuvre de programmes efficaces de renforcement des ca-pacités […] ; les efforts de renforcement des capacités au sein des sys-tèmes de gestion de l’éducation ont été fragmentaires et largement inefficaces […]. » ibid., p. 170 – 171.
Ce Spécial : Renforcement des capacités pour l’Édu-
cation pour tous : mettre la politique en pratique re-
présente une synthèse des discussions et des prin-
cipaux enseignements d’un forum du même titre
qui a été organisé à Bonn en octobre 2007 par le
Ministère fédéral allemand de la Coopération
économique et du Développement.�
3 les conclusions et recommandations ont été élaborées dans le cadre de différents ateliers, d’un groupe d’experts et de discussions « aqua-rium » (« fishbowl discussions »), de discussions plénières et de sessions « open space ».
Le Forum est
lié au débat actuel sur le RC et l’efficacité de l’aide
en général et sur la réalisation de l’EPT en particu-
lier. Les discussions du Forum sont parties
�RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
du consensus consacré dans la Déclaration de
Paris sur l’efficacité de l’aide. En effet, le ren-
forcement des capacités est indispensable à l’ap-
plication des principes énoncés dans la Déclara-
tion de Paris : appropriation par les pays, aligne-
ment, harmonisation entre les donateurs, gestion
axée sur les résultats et responsabilité mutuelle.
Le processus de développement durable des ca-
pacités doit être placé sous la conduite des pays
partenaires et soutenu par une aide coordonnée
des donateurs. Tandis que la Déclaration de Paris
a constitué le cadre politique de l’événement, le
document du réseau du CAD de l’OCDE GOVNET
« Relever le défi posé par le renforcement des
capacités : évoluer vers de bonnes pratiques »
en a constitué le cadre conceptuel. Bien que ce
document ne concerne pas spécifiquement le sec-
teur de l’éducation, il fournit un cadre extrême-
ment utile, concis et cohérent pour repenser le
RC comme un processus endogène placé sous la
conduite des pays partenaires qui s’étend à l’en-
semble des niveaux individuels, organisationnels
et institutionnels. Produit dans le cadre du CAD
de l’OCDE, ce document rassemble les expérien-
ces, bonnes ou mauvaises, accumulées par divers
organismes au fil du temps et en extrait la subs-
tantifique moelle sous forme d’un consensus sur
les bonnes pratiques de RC dans l’esprit de la Dé-
claration de Paris.
Dans cette perspective, le Forum a recherché des
avancées concrétisant l’engagement politique
et les bonnes pratiques sur le terrain de l’EPT. Le
Forum était conçu pour faire évoluer le débat en
passant de la question « que faire » à la question
« comment le faire » et pour produire un ensem-
ble de recommandations à cet effet. Tous les mes-
sages principaux de ce document reposent sur ces
recommandations.
Partant d’un ensemble de conditions préalables à
une approche englobante du RC (section 2) tel
qu’il a été mis en évidence par les participants au
Forum, ce document présente les principales re-
commandations concernant l’amélioration du RC
pour l’Éducation pour tous. La question de savoir
comment le RC peut aider à mettre en œuvre
les plans d’EPT et à améliorer les résultats d’ap-
prentissage est traitée à la section 3.1. Il y est
essentiellement question de l’importance que
revêtent la planification sectorielle participative,
la décentralisation et un personnel qualifié et
motivé pour l’amélioration des environnements
d’apprentissage et de la qualité d’enseignement.
La section 3.2 étudie les moyens d’augmenter
l’efficience et l’efficacité des moyens financiers
supplémentaires alloués à l’éducation. Consi-
dérant la mutation des environnements d’aide,
elle examine des questions clés telles que l’aug-
mentation de la capacité d’absorption, l’utilisa-
tion des procédures et instruments des pays par-
tenaires et la création de partenariats multi-par-
ties prenantes pour rationaliser la fourniture des
services. La section 3.3 aborde la question de sa-
voir comment rendre le renforcement des ca-
pacités durable dans le secteur de l’éducation.
Elle se concentre sur le rôle des partenariats, la
coopération régionale et le suivi et évaluation. La
section 3.4 examine sommairement les besoins
de RC spécifiques des États fragiles.
10 RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Les six objectifs de l’Éducation pour tous (EPT)
1. développer et améliorer sous tous leurs aspects la protection et l’éducation de la petite enfance, notamment
des enfants les plus vulnérables et défavorisés ;
2. faire en sorte que d’ici à 2015 tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et ceux appar-
tenant à des minorités ethniques, aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et
gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à son terme ;
3. Répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en assurant un accès équitable à
des programmes adéquats ayant pour objet l’acquisition de connaissances ainsi que de compétences né-
cessaires dans la vie courante ;
�. améliorer de 50 % les niveaux d’alphabétisation des adultes, et notamment des femmes, d’ici à 2015, et as-
surer aux adultes un accès équitable aux programmes d’éducation de base et d’éducation permanente ;
5. éliminer les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire d’ici à 2005 et instaurer
l’égalité dans ce domaine en 2015 en veillant notamment à assurer aux filles un accès équitable et sans res-
triction à une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite ;
6. améliorer sous tous ses aspects la qualité de l’éducation dans un souci d’excellence de façon à obtenir pour
tous des résultats d’apprentissage reconnus et quantifiables – notamment en ce qui concerne la lecture,
l’écriture et le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante.
source : le cadre d’action de dakar : l’Éducation pour tous – tenir nos engagements collectifs. forum mondial sur l’éducation, dakar, sénégal, 26–28 avril 2000. www.unesco.org
OMD 2 et 3 concernant l’éducation
sur les huit omd, deux (les omd 2 et 3) font spécifiquement référence à l‘éducation.
OMD 2 : assurer l‘éducation primaire pour tous
d‘ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d‘achever un cycle
complet d‘études primaires.
OMD � : promouvoir l‘égalité des sexes et l‘autonomisation des femmes
éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d‘ici à 2005, si possible,
et à tous les niveaux de l‘enseignement en 2015, au plus tard.
source : www.un.org/french/millenniumgoals/des enfants les plus vulnérables et défavorisés ;
11RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
2. Une approche englobante du renforcement des capacités
Définir le renforcement des capacités au-delà
de la formation
● Le renforcement des capacités est un concept
difficile à définir. Il va bien au-delà de la for-
mation des individus. Il englobe le dévelop-
pement organisationnel et institutionnel
ainsi que la création d’un environnement
propice. Le RC consiste à développer la ca-
pacité des individus, des institutions et des
sociétés à résoudre des problèmes, faire des
choix en connaissance de cause, fixer des
priorités et bâtir des projets d’avenir.�
� Réseau du cad sur la gouvernance. 2006. Relever le défi posé par le renforcement des capacités : évoluer vers de bonnes pratiques. paris, cad de l’ocde, p. 1� et 15. le renforcement des capacités a de multi-ples appellations : développement des capacités, culture des capaci-tés, amélioration des capacités. l’objectif premier des organisateurs du forum était d’encourager un renouvellement de la réflexion sur le renforcement des capacités dans le secteur de l’éducation en sortant de l’usage limité traditionnel du terme pour s’inscrire dans l’esprit plus systémique des concepts décrits dans ce document. (p. 12)
● Le développement institutionnel com-
porte une amélioration de la communica-
tion et de la coopération entre les princi-
pales parties prenantes nationales dans
un cadre juridique propice. Le développe-
ment organisationnel se rapporte à la ra-
tionalisation et à l’optimisation des structu-
res et processus, ce qui implique d’apporter
des changements à la culture de l’organi-
sation, notamment une définition claire
des rôles, attributions et pouvoirs de dé-
cision. Alors que l’on mesure de mieux en
mieux l’importance du renforcement des
compétences institutionnelles et organi-
sationnelles, le perfectionnement des
connaissances et compétences des indi-
vidus reste une dimension essentielle du RC.
Renforcement de l’appropriation par les pays
● L’appropriation et la prise en main par les
pays sont indispensables à la durabilité du
RC. Pour augmenter l’appropriation, il faut
renforcer le processus, porté par le pays
partenaire, d’identification des besoins en
capacités et de développer une stratégie
nationale de RC au lieu d’être tributaire des
processus techniques pilotés par les do-
nateurs. C’est pourquoi les pays partenai-
res devraient inscrire des objectifs spécifi-
ques de RC dans les stratégies nationales
de développement. Pour renforcer l’appro-
priation, les gouvernements nationaux de-
vraient veiller à ce que les moyens nécessai-
res au RC soient définis et coordonnés avec
les plans sectoriels.
● Pour mettre en œuvre le consensus de la
Déclaration de Paris, tant les pays parte-
naires que les donateurs doivent mieux
concerter leurs efforts. Il faut que les dona-
teurs s’acquittent de leurs engagements et
alignent leurs appuis technique et finan-
cier sur les objectifs et stratégies de RC des
partenaires, utilisent efficacement les ca-
pacités existantes et réduisent les coûts de
transaction, les charges administratives et
la fragmentation.
1� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Renforcer les partenariats
● Les pays partenaires aussi bien que les do-
nateurs devraient adopter une approche
multipartite. Ils devraient donc veiller
à une plus grande implication des par-
ties prenantes du pays partenaire, notam-
ment la société civile, sans oublier le sec-
teur privé. Agissant comme de véritables
partenaires pour le développement, les do-
nateurs devraient s’aligner sur les proces-
sus et priorités des pays et fournir un appui
technique coordonné et efficace en fonc-
tion de leurs avantages comparatifs. L’amé-
lioration des partenariats devrait passer
avant la création de nouvelles institutions.
À partir des conclusions générales sur les moyens
d’améliorer le RC, il est possible de formuler des
approches spécifiques sur la manière de dévelop-
per les capacités dans le secteur de l’éducation et
d’employer le RC pour soutenir un système édu-
catif inclusif, efficace et assurant un bon niveau
de qualité.
1�RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
3. Renforcement des capacités pour l’Éducation pour tous
3.1 RC pour la mise en œuvre des plans d’EPT
et l’amélioration des résultats
d’apprentissage
Le but ultime des initiatives de RC dans le sec-
teur de l’éducation est que tout apprenant puisse
accéder à une éducation de qualité. Comme
l’affirme le rapport mondial de suivi sur l’EPT de
2008, l’Éducation pour tous ne peut pas être réali-
sée sans développer les compétences, les connais-
sances et les capacités à tous les niveaux du sys-
tème éducatif :
« Avec l’augmentation globale des taux de
scolarisation, la difficulté de poursuivre la
progression en attirant les enfants difficiles à
atteindre augmente, nous invitant à recher-
cher des approches plus novatrices, alors que
les interventions visant à améliorer la qualité
et les résultats de l’apprentissage exigent de
plus grandes capacités de gestion. Une aide
adaptée axée sur le développement des ca-
pacités (bien loin de la traditionnelle “assis-
tance technique”) doit donc être la priorité
des priorités si l’on veut réaliser l’EPT. » �
5 unesco. 2007: Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2008. L’éducation pour tous en 2015 – Un objectif accessible ?, p. 191.
Dans le secteur de l’éducation, les besoins de ren-
forcement des capacités se font ressentir à tous
les niveaux – a) institutionnel, création de ca-
dres juridiques pour la planification participative
des politiques et le suivi responsable, b) organi-
sationnel, renforcement des responsabilités et
capacités des autorités publiques locales et des
organisations de la société civile (OSC), c) indivi-
duel, garantie de la disponibilité d’un personnel
enseignant qualifié, ce dernier aspect étant consi-
déré comme un des facteurs critiques pour attein-
dre les objectifs de l’EPT.�
6 ibid., p. 7�.
Dans sa présentation préliminaire, Desmond Ber-
mingham, chef du secrétariat de l’Initiative de
mise en œuvre accélérée de l’EPT (IMOA de l’EPT)�
7 www.education-fast-track.org
a indiqué trois principes à suivre pour que les ini-
tiatives de RC soient fructueuses et durables. Les
efforts de RC devraient 1) être élaborés et pilotés
localement, 2) se déployer à l’échelle de tout le
système et 3) viser à des changements progres-
sifs.�
8 desmond Bermingham, « Renforcement des capacités pour l’éduca-tion pour tous », 8 au 10 octobre 2007, Bonn.
Conformément à ces principes, les pays par-
tenaires devraient s’engager à intégrer des objec-
tifs spécifiques de renforcement des capacités à
leurs stratégies nationales de développement et à
poursuivre leur mise en œuvre.
Renforcement du RC pour une planification
du secteur de l’éducation conduite par les pays
partenaires
● Toute action visant à se rapprocher de taux
nets de scolarisation de 100 % doit égale-
ment assurer des conditions et possibilités
d’apprentissage décentes. À cet effet, il faut
améliorer la capacité des gouvernements
à effectuer l’élaboration des politiques, la
planification, la mise en œuvre, le suivi et
l’évaluation de manière efficace et parti-
cipative. Le resserrement des liens entre
les administrations publiques responsa-
bles de l’éducation et de la protection de la
petite enfance, de l’alphabétisme et de la
santé peut procurer des gains de qualité.
1� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
RC pour quoi faire ? Mise en œuvre de plans d’EPT : expériences du Honduras
la réforme du secteur de l‘éducation au Honduras comprenait différents volets : réforme des programmes
d‘enseignement, restructuration, décentralisation du financement, mais aussi développement d‘un cadre ju-
ridique, un schéma directeur pour les infrastructures et les techniques et, enfin, des plans stratégiques pour
chacune des provinces. des objectifs, à atteindre d‘ici 2015, ont été clairement établis pour la qualité et les ré-
sultats d’apprentissage, les infrastructures et équipements scolaires ainsi que l‘encadrement des enseignants.
pour le secteur de l’éducation, les enjeux et facteurs de blocage identifiés sont les suivants :
les enjeux sont des questions de portée générale telles que la condition féminine, l‘environnement et la ges-
tion des risques, la décentralisation, la compréhension interculturelle, le ViH et le sida.
les facteurs de blocage concernent la stabilité des choix et du contexte politiques, la réorganisation de la
fonction publique, un alignement et une harmonisation réalistes, la capacité à gérer à tous les niveaux, une
structure pour la décentralisation, des programmes d‘évaluation des enseignants, l‘appropriation par les pa-
rents et la participation des syndicats d‘enseignants.
au Honduras, l‘évaluation des capacités institutionnelles implique des audits sociaux des enseignants par
les parents, des bilans conjoints du plan ept et des contrôles externes indépendants.
source : communication de marlon Brevé Reyes, ministre de l‘éducation du Honduras, « Renforcement des capacités pour l‘éducation pour tous », 8 au 10 octobre 2007, Bonn.
● La difficulté à garantir le déblocage fiable
des fonds reste un des principaux points
qui perturbent une planification efficace
de l’éducation. Pour assurer une planifica-
tion et une budgétisation au niveau natio-
nal, il est nécessaire d’améliorer la commu-
nication et la coordination interministé-
rielle. Il convient donc, entre autres, d’amé-
liorer l’efficacité de la coopération institu-
tionnelle entre le ministère de l’Éducation,
le ministère des Finances, d’autres minis-
tères techniques et les administrations de
l’éducation au niveau décentralisé.�
9 Voir section 3.2.
● Avant d’élaborer une planification stratégi-
que du RC, il est indispensable d’évaluer les
besoins et les contraintes de manière systé-
matique et détaillée. Les capacités existan-
tes, dont font partie les connaissances lo-
cales et le savoir local, devraient être re-
connues comme une base précieuse pour
les programmes de RC et utilisées en con-
séquence. Avec l’appui des partenaires de
coopération, les gouvernements devraient
mettre en œuvre les plans d’EPT en tirant
parti des capacités nationales existantes et
en les renforçant, en particulier en coopé-
rant avec les établissements d’enseigne-
ment supérieur et de recherche ainsi qu’avec
les OSC et le secteur privé.
● Une concertation sur la politique à
mener devrait aboutir à une action com-
plémentaire entre le gouvernement, les
donateurs, les acteurs de la société civile et
le monde des affaires et à un engagement
commun à s’aligner sur les priorités na-
tionales. Il en résultera une utilisation plus
efficace des ressources.
1�RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Promotion de la participation de la société
civile
● La participation de la société civile peut
aider à mieux cibler la mise en œuvre des
plans sectoriels et à la rendre plus efficace
et durable, notamment au niveau local. Il
importe donc d’intensifier la participation
des groupes communautaires et d’autres
OSC à la mise en œuvre des programmes
gouvernementaux. En outre, les OSC de-
vraient jouer un rôle plus important dans
le suivi et l’évaluation portant sur l’affec-
tation des ressources, la mise en œuvre des
programmes et les résultats.
● Dans de nombreux pays, les OSC sont loin
d’être des partenaires égaux dans l’élabo-
ration des politiques. Pour accroître la par-
ticipation des OSC, il est nécessaire de créer
des espaces formels permettant une
participation effective à long terme. Un
cadre juridique et administratif devrait être
mis en place pour institutionnaliser leur
rôle, c’est-à-dire garantir l’accès aux infor-
mations sur les objectifs, les budgets, les en-
gagements des donateurs et les dépenses.
L’engagement des OSC dans le secteur de
l’éducation pourrait être financé par l’affec-
tation de fonds sectoriels ou d’autres mé-
canismes tels que le Fonds de développe-
ment de programmes d’éducation (FDPE)
de l’IMOA de l’EPT.
● Pour accroître la participation de la société
civile, il faut aussi prendre des mesures de
RC organisationnelles et individuelles – en
particulier formation aux activités de pro-
motion et aux compétences en matière de
médias et aptitudes à instaurer des dialo-
gues et partenariats avec d’autres parties
prenantes telles que les pouvoirs publics,
les écoles, les enseignants, les communau-
tés locales et les acteurs privés.
Renforcement du RC pour la collecte de don-
nées et le suivi et évaluation (S&E) en faveur
d’une éducation de qualité
● Une mesure fondamentale pour améliorer
la qualité de l'éducation consiste à déve-
lopper la disponibilité systématique d’in-
formations sur les dépenses consacrées à
l’éducation et sur la fourniture des services
ainsi que la capacité de mesurer les résul-
tats d’apprentissage. Pour améliorer les
systèmes de collecte de données, il faut
commencer par mesurer l’intérêt de don-
nées significatives et fiables. Il convient donc
de promouvoir les programmes de sensibi-
lisation concernant l’utilisation de données
par les décideurs et les programmes corres-
pondants de formation technique.
● Il faut mettre en place un cadre permettant
la collecte transparente et responsable des
données. Au niveau national, il faut créer
un cadre juridique pour les systèmes d'in-
formation pour la gestion de l'éducation
sans oublier les crédits budgétaires.
● Des procédures et outils adéquats sont né-
cessaires pour évaluer la qualité des résul-
tats et processus d’apprentissage. Étant
donné que la qualité de la gestion et la
supervision des écoles sont souvent insuf-
fisantes ou inopérantes, il faut mettre en
place des mécanismes d’évaluation et de
contrôle de la qualité. Par conséquent, les
donateurs et les gouvernements devraient
accorder plus d’attention au développe-
ment de capacités pour la collecte de don-
nées et le suivi et l’évaluation au niveau
des administrations nationales et locales et
dans les écoles. Au niveau international, il
faut encourager l’échange de méthodes de
S&E concernant la qualité de l’éducation.
1� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Améliorer la qualité de l‘éducation au Malawi par la décentralisation
le gouvernement du malawi a introduit les changements suivants pour favoriser une décentralisation devant
assurer une éducation de qualité.
1. créer un cadre général pour la déconcentration du secteur. la direction de l’enseignement primaire est
transférée au niveau du district et les autorités du district ont la capacité de gérer les programmes éduca-
tifs de base et peuvent notamment mettre en œuvre des programmes complémentaires en coopération
avec les onG agissant en tant que fournisseurs de services.
2. Recrutement direct du personnel du district ; formations dispensées en fonction des nouveaux rôles et des
nouvelles fonctions (gestion financière, planification de district, inspection et encadrement, recrutement
et affectation d’enseignants).
3. encouragement de la participation des parents à la gestion des écoles primaires.
�. fourniture directe d’une aide financière et de subventions aux écoles.
source : présentation par anthony livuza, secrétaire principal, ministère de l’éducation du malawi, « Renforcement des capacités pour l’éducation pour tous », 8 au 10 octobre 2007, Bonn.
Appui à la décentralisation
● La gestion décentralisée de l’éducation
est cruciale pour que les ressources affec-
tées aux écoles correspondent aux be-
soins. En d’autres termes, la décentralisa-
tion peut faciliter la recherche et la mise en
œuvre de solutions locales aux problèmes
locaux. Pour que le financement et la pla-
nification décentralisés soient efficients
et efficaces, il est essentiel de développer
les capacités des autorités publiques loca-
les. Les capacités à améliorer ici concernent
la gestion financière, la planification et le
suivi. Les stratégies de décentralisation doi-
vent doter les autorités locales des pouvoirs
de décision et des pouvoirs financiers né-
cessaires. Fondamentalement, conformé-
ment au principe de subsidiarité, les auto-
rités nationales devraient confier la gestion
aux autorités locales tout en se réservant la
possibilité de lutter contre les inégalités ré-
gionales et de préserver des intérêts natio-
naux similaires. De même, les autorités pu-
bliques locales délèguent la responsabilité
à ceux qui fournissent les services d’ensei-
gnement.
● Sans l’autonomisation de ceux qui reçoi-
vent les services, la décentralisation court
le risque de reproduire les problèmes du
gouvernement central. Par conséquent, le
RC en faveur des écoles et initiatives com-
munautaires, notamment les associations
d’enseignants, apprenants et parents, doit
s’inscrire dans une stratégie holistique de
décentralisation du secteur de l’éduca-
tion. Ces mesures devraient avoir les buts
suivants : assurer un contrôle de la base
vers le sommet pour exiger la reddition de
compte quant aux dépenses et à la planifi-
cation au niveau local ; renforcer les apti-
tudes à engager des processus de planifica-
tion des politiques ; améliorer les capacités
de collecte de données et d’assurance qua-
lité ; et enfin améliorer le fonctionnement
général des écoles. Pour mettre les écoles
en mesure de gérer leurs affaires de ma-
1�RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
nière efficace et efficiente, il faut leur at-
tribuer un niveau suffisant d’autonomie
financière, par exemple en les dotant de
comptes bancaires, contrôlés de manière
transparente par la communauté locale.
● Transférer la responsabilité de la plani-
fication de l’éducation et de la fourniture
de services au niveau local peut être un
moyen d’améliorer la qualité de l’éduca-
tion et d’accroître l’appropriation pour le
développement du secteur de l’éducation.
Les participants au Forum ont suggéré que,
pour encourager les efforts de décentrali-
sation démocratique, les donateurs pour-
raient s’engager à fournir une partie con-
venue de leurs ressources directement au
niveau local.
RC pour la qualité dans la salle de classe
● Pour parvenir à une éducation de qualité,
les enseignants doivent aider les élèves à
développer leurs compétences cognitives
et leur capacité d’autoapprentissage et à
penser de manière analytique et critique.
Les programmes de formation des ensei-
gnants devraient donc faire une place à
une pédagogie fondée sur l’expérience
et centrée sur les enfants et à une éduca-
tion fondée sur des valeurs qui vise au res-
pect de la diversité, des droits de l’homme,
de la citoyenneté et de la démocratie. Pour
surmonter les goulets d’étranglement au
niveau méso, il faut équiper les instituts de
formation des enseignants et former des
formateurs et d’autres multiplicateurs.
● De même que les fonctionnaires de l’admi-
nistration nationale ou locale doivent être
mieux formés et incités à améliorer leur
travail, les enseignants et les directeurs doi-
vent être motivés par des incitations et des
perspectives d’avancement à travailler là
où ils sont utiles en accordant une atten-
tion particulière aux zones rurales et expo-
sées aux conflits. Des systèmes nationaux
d’emploi devraient être mis en place pour
attirer, recruter, retenir et motiver du
personnel qualifié. Aux Philippines par
exemple, un système de paiement prenant
la forme d’une « prime de sujétion » a été
adopté pour motiver les enseignants qua-
lifiés à travailler dans des environnements
extrêmes ou difficiles.�0
10 exemple tiré de la présentation faite par maria lourdes a. Khan, asian south pacific Bureau for adult education (aspBae ) : « capacity develo-pment & civil society », « Renforcement des capacités pour l‘éducation pour tous », 8 au 10 octobre 2007, Bonn.
En général, la for-
mation du personnel devrait inclure une
gamme appropriée de programmes à tous
les niveaux : formation précédant l’emploi,
cours de recyclage, formation continue,
formation et conseils pratiques, program-
mes de perfectionnement, etc.
● Le RC à l’intention des administrateurs
d’école est un facteur essentiel pour amé-
liorer la qualité de l’éducation. Les admi-
nistrateurs d’école devraient bénéficier
d’une formation continue sur le dévelop-
pement et la gestion des organisations et
la coopération avec la communauté. De
même, les communautés, en particulier les
associations d’enseignants et de parents,
devraient être mises en mesure de mieux
participer à la gestion des écoles pour as-
surer des environnements favorables à
l’apprentissage et accueillants pour les
enfants, de meilleures performances des
enseignants et l’utilisation efficace des res-
sources disponibles.
● Une concertation institutionnelle entre les
gouvernements et les représentants des
groupes défavorisés et marginalisés de-
1� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
vrait être instaurée afin de déterminer les
besoins, les priorités et les solutions per-
mettant de créer des environnements et
programmes d’apprentissage intégrateurs
ainsi que des approches intégratrices de la
planification de l’éducation et de la forma-
tion des enseignants.
● Toutes les parties prenantes peuvent contri-
buer à améliorer la qualité dans la salle de
classe. Les partenariats entre les gouverne-
ments et les acteurs non étatiques peuvent
aider à assurer la qualité dans la formation
des enseignants, la gestion des écoles et la
fourniture de services d’éducation.��
11 Voir unesco. 2007. Rapport mondial de suivi sur l’ept 2008, p. 10� – 105 pour des exemples concrets en inde, afrique du sud et amérique latine.
3.2 RC et financements supplémentaires
pour l’éducation
Les derniers développements amènent à poser
avec acuité la question suivante : quelle est la
meilleure façon d’utiliser les fonds supplémen-
taires injectés dans l’éducation ? En effet, le sec-
teur de l’éducation a bénéficié d’une hausse de
l’aide publique au développement (APD) durant
la période allant de 1999 à 2004.��
12 l’apd destinée à l’éducation a augmenté de 65 % entre 2000 (6,5 mil-liards us$) et 200� (10,7 milliards us$). pour 2005, le rapport relève qu’en 2005 les allocations ont diminué de plus de 2 milliards us$ bien que l’apd totale ait continué à augmenter. unesco. 2007. Rapport mondial de suivi sur l’ept 2008, p. 15� – 155.
Cette augmen-
tation va de pair avec un changement des moda-
lités de fourniture de l’aide extérieure qui redéfi-
nit l’architecture de l’aide internationale en s’at-
tachant à assurer l’efficacité de l’aide. Ce change-
ment est caractérisé par le fait que le financement
de projets et l’aide fragmentée sont délaissés en
faveur d’approches fondées sur des programmes
et faisant appel aux processus budgétaires et ad-
ministratifs des pays partenaires. Ces nouvelles
modalités de mise en œuvre constituent un défi
pour les systèmes nationaux qui doivent faire la
preuve de leur capacité de gestion, de leurs com-
pétences techniques et de leur professionnalisme
particulier à l’échelon national et décentralisé.
Par suite des tendances qui se font jour dans l’aide
au développement dans le secteur de l’éducation,
nombreux sont ceux qui ont pris conscience de
la nécessité de développer les capacités nationa-
les et d’analyser les goulets d’étranglement qui
limitent la capacité d’absorption. Compte tenu
de ces tendances, on se demande comment les
gouvernements, les donateurs, la société civile,
les milieux universitaires et le secteur privé pour-
raient – chacun dans son domaine de compéten-
ces – faire une utilisation efficiente et efficace des
financements affectés à l’éducation et augmenter
la capacité d’absorption.
Adaptation aux nouvelles modalités de l’aide
● Les donateurs doivent adapter leur com-
portement aux nouvelles modalités de
mise en œuvre de l’aide en accordant plus
d’attention à l’amélioration du RC dans
les pays partenaires. En tout premier lieu,
il faut élaborer des politiques bien fon-
dées, faisant l’objet d’une appropriation
nationale, renforcer les capacités techni-
ques et institutionnelles pour la gestion
des dépenses publiques et perfectionner
les compétences administratives et indivi-
duelles. Les donateurs doivent s’abstenir
d’utiliser leurs propres systèmes de mise en
œuvre et de suivi et favoriser les dispositifs
des pays partenaires en soutenant les capa-
cités et la responsabilisation de ces derniers.
Au forum, il a été suggéré que les donateurs
adaptent leurs règles et procédures au
contexte du pays afin de permettre aux
pays de tirer parti des capacités nationa-
les et locales existantes et de s’attaquer aux
problèmes d’absorption.
1�RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Capacité d’absorption : une définition
lors d’une réunion-débat qui s’est tenue durant le forum de Bonn et dont le sujet était « comment tirer le meilleur
parti des financements supplémentaires pour l’éducation ? », pauline Rose, du centre pour l’éducation inter-
nationale de l’université du sussex, a fourni une définition utile de la capacité d’absorption dans le contexte
de l’éducation. la capacité d’absorption a été définie comme « la vitesse à laquelle de nouvelles ressources
financières, humaines et techniques peuvent être utilisées efficacement et affectées de manière adéquate de
sorte que les résultats d’éducation s’améliorent durablement. » logiquement les stratégies nationales de Rc
devraient accroître cette vitesse.
source : Rose, pauline. 2007. Review of absorptive capacity and education in the context of scaling-up aid, p. 1.
Amélioration des capacités d’absorption : expériences du Ghana
en présentant le cas du Ghana, anthony akoto osei, le ministre d’état des finances, a remarqué que, pour être
efficaces, les personnes chargées de gérer les financements importants de donateurs doivent s’impliquer à
long terme dans leur poste et disposer d’une expérience institutionnelle. le manque de ressources humaines
au niveau national, au niveau local et dans les écoles – notamment dans le domaine de la gestion des finan-
ces publiques – peut entraver fortement l’absorption des ressources financières. pour améliorer la gestion des
dépenses publiques, depuis 2006, le Ghana effectue des études de suivi des dépenses publiques dans les sec-
teurs de l’éducation et de la santé.
source : présentation par anthony akoto osei, groupe d’étude « comment tirer le meilleur parti du financement de l’éducation ? » , « Renforcement des capacités pour l’éducation pour tous », 8 au 10 octobre 2007, Bonn.
● Les pays partenaires doivent développer
leurs capacités à gérer les processus de dé-
veloppement ainsi que les contraintes
macroéconomiques. La concertation et
la collaboration entre les divers ministères,
notamment les ministères de l’éducation et
les ministères des finances, permettent d’as-
surer que la planification financière dans le
secteur de l’éducation est compatible avec
une politique macroéconomique natio-
nale saine et prennent en compte notam-
ment les contraintes budgétaires de l’État.
● Le secteur de l’éducation absorbe souvent
une grande partie des dépenses publiques et
des ressources financières extérieures. Pour
être efficace, la gestion du secteur a be-
soin, aux niveaux national et décentralisé,
de spécialistes capables de planifier, budgé-
ter, mettre en œuvre et superviser des poli-
tiques sectorielles en fonction des objectifs
politiques fixés et des résultats souhaités.
Amélioration du RC pour la gestion des finan-
ces publiques
● Le renforcement des capacités à passer
les marchés et à gérer les finances publi-
ques doit être considéré dans une optique
stratégique et holistique pour entraîner des
changements systématiques et assurer la
durabilité, et ce de l’échelon national jus-
qu’à l’échelon de l’école. À cet égard, le RC
devrait aller de pair avec des réformes poli-
tiques et institutionnelles, une formation à
la gestion et la mise en place de procédures
communes et transparentes.
�0 RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Renforcer les partenariats avec la société civile
et le secteur privé
● Les gouvernements devraient prendre l’ini-
tiative d’instaurer des partenariats avec
les principales parties prenantes afin d’as-
surer une fourniture efficiente et efficace
des services dans l’éducation. Voyant le
secteur privé comme un partenaire im-
portant, mais encore relativement négligé
pour la mise en œuvre des plans d’édu-
cation, Tim Unwin, du Forum économi-
que mondial, a suggéré d’offrir au secteur
privé de meilleures possibilités de sou-
tenir le secteur public en matière de ges-
tion, financement et fourniture de services.
Dans cette optique, on pourrait, par exem-
ple, augmenter le nombre de partenariats
public-privé (PPP). Exemples de PPP envisa-
geables : appui à la passation de marchés
pour les manuels, la construction d’écoles,
etc. Un autre exemple de PPP est de donner
aux fonctionnaires la possibilité de déve-
lopper leurs compétences et leur compré-
hension des pratiques de gestion en tra-
vaillant quelque temps dans une entreprise
du secteur privé.
● Gorgui Sow, coordinateur du Réseau afri-
cain de campagne sur l'éducation pour
tous, a souligné la nécessité de renforcer
la participation de la société civile à la
mise en œuvre des politiques éducatives.
Les participants ont suggéré d’affecter 3 %
de l’APD au renforcement des capacités
des OSC. Gorgui Sow a fait valoir qu’en l’ab-
sence de suivi adéquat, les ressources finan-
cières n’atteindraient pas forcément les
écoles, ce qui serait préjudiciable à l’amé-
lioration des conditions d’apprentissage.
Amélioration des décaissements et de la prévi-
sibilité
● La capacité d’absorption peut être limi-
tée par certaines pratiques des dona-
teurs : charges administratives excessives,
aide fragmentée, préférence pour les ap-
proches fondées sur des projets, utilisation
de systèmes parallèles de planification et
de suivi, manque d’ambition en matière
d’harmonisation et d’alignement. Le man-
que de prévisibilité de l’aide impose des
contraintes de planification aux pays béné-
ficiaires. Pour aider à résoudre les difficul-
tés d’absorption dans le secteur de l’éduca-
tion, il est essentiel d’assurer la prévisibilité
de l’aide, la ponctualité des décaissements
et la longue durée des engagements. Cela
est particulièrement vrai quand les gou-
vernements sont fortement tributaires de
financements extérieurs pour le paiement
des salaires des enseignants ou quand le
budget de fonctionnement est réduit à peu
de chose après le paiement des salaires des
enseignants.
● L’harmonisation et l’alignement concer-
nent tout autant l’aide financière que l’as-
sistance technique. Les processus techni-
ques pilotés par les donateurs se concen-
trant sur le transfert de connaissances ou
de modèles d’organisation du Nord vers
le Sud en procédant de manière fragmen-
taire, sans coordination aucune, n’ont
guère de chances d’aboutir à un RC du-
rable. Les donateurs devraient par consé-
quent continuer à étudier les moyens
d’uniformiser l’assistance technique (AT),
notamment par la mise en commun de res-
sources pour l’AT, particulièrement dans un
secteur de l’éducation marqué par l’aug-
mentation du nombre d’approches secto-
rielles.
�1RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
● Les donateurs sont peu enclins à changer
les modalités de leur aide face à des pays
leur semblant souffrir de problèmes ins-
titutionnels et d’un appareil d’État faible.
Lors du forum de Bonn, il a été largement
admis que les augmentations des niveaux
de l’aide doivent aller de pair avec un ren-
forcement du dialogue sur les politiques
et avec des mesures de RC aux niveaux
macro, méso et micro. Il a été recom-
mandé de dresser des programmes de RC
à l’intention des donateurs portant sur
les processus d’harmonisation, les instru-
ments de gestion financière et la concerta-
tion sectorielle.
● Vis-à-vis des pays partenaires, les donateurs
ont l’obligation de fournir l’aide sous une
forme qui cadre avec les plans nationaux
pour l’éducation et qui minimise les coûts
de transaction. Bruno Wenn, de la banque
de développement KfW, a rappelé à la com-
munauté des donateurs qu’elle est tenue
d’améliorer l’alignement, l’harmonisation
et la division du travail en application des
principes de la Déclaration de Paris.
3.3 Renforcement durable des capacités
Birger Fredriksen, consultant de la Banque mon-
diale, ��
13 Birger fredriksen, « Renforcement des capacités pour l’éducation pour tous », 8 au 10 octobre 2007, Bonn.
a consacré une grande partie de sa présen-
tation aux trois principaux défis à relever pour as-
surer la durabilité des stratégies de RC : les capa-
cités techniques, la volonté politique et les sys-
tèmes institutionnels. Les capacités techniques
sont nécessaires pour assurer la collecte et l’ana-
lyse périodique des données servant à formuler
des politiques fondées sur des éléments objectifs,
ces politiques pouvant se décliner ensuite en pro-
grammes de RC sous le contrôle des parties pre-
nantes nationales et locales. La volonté politique
est nécessaire pour prendre les décisions requi-
ses, affecter les ressources de manière adéquate
et dresser et mettre en œuvre un plan global pour
le secteur de l’éducation et inciter les donateurs
à s’aligner sur les objectifs sectoriels. Relever ces
défis appelle l’aide d’organismes extérieurs. Ces
derniers ont pour responsabilité d’apporter des
fonds, de fournir un appui technique de qualité
et d’encourager l’échange de connaissances Sud-
Sud, les efforts régionaux et la coopération pour
un renforcement durable des capacités.
Pendant les débats du forum sur le renforcement
durable des capacités, les questions suivantes ont
été soulevées : (i) comment coordonner les efforts
entre les niveaux sectoriels, techniques, stratégi-
ques et opérationnels ; et (ii) comment intégrer
complètement les principales parties prenantes à
ces dialogues.
Améliorer la coordination et la collaboration
● Les participants se sont accordé à dire que
la coopération interétatique et internatio-
nale est primordiale pour un renforcement
durable des capacités. Les gouvernements
doivent ouvrir la voie à des partenariats
avec la société civile, le secteur privé et les
milieux universitaires en vue de dévelop-
per l’appropriation pour le développement
à tous les niveaux. Les partenariats pour le
renforcement durable des capacités de-
vraient être impulsés par la demande, axés
sur le long terme, intersectoriels et orientés
vers plusieurs parties prenantes. Les parte-
nariats de ce type devraient rechercher des
moyens de mobiliser, renforcer et main-
tenir les capacités existantes plutôt que
de « combler des lacunes » avec du person-
nel extérieur et créer des capacités de ma-
nière ponctuelle à travers des interventions
extérieures. Ces partenariats de dévelop-
pement devraient être des processus dyna-
miques dans lesquels toutes les parties pre-
�� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
nantes ont la possibilité de renforcer pro-
gressivement leurs capacités, leurs moyens
de se faire entendre et leur pouvoir de né-
gociation pour assurer la durabilité.
● Pour garantir la durabilité, il est impératif
d’adopter des approches participatives et
de promouvoir des partenariats qui visent à
développer les communautés en général et
à améliorer la situation des écoles en parti-
culier.
● Adhésion aux principes de la Déclaration
de Paris : les participants au forum étaient
d’accord pour dire que les donateurs doi-
vent (i) impliquer diverses parties prenan-
tes dans les processus de planification, de
mise en œuvre et de suivi, (ii) communi-
quer leurs préoccupations et contraintes
dans un dialogue transparent et (iii) instau-
rer un climat de confiance. Les donateurs
devraient par conséquent améliorer leurs
connaissances et leur compréhension des
contextes sociaux et culturels, des structu-
res institutionnelles et organisationnelles
et du savoir-faire technique qui caractéri-
sent le pays concerné. Il a été recommandé
que les pays partenaires et les donateurs
formulent et fassent respecter ensemble un
« code de conduite » à l’échelon des pays et
des sièges des organismes. En contrepartie,
il est attendu des pays partenaires qu’ils ex-
priment des demandes claires.
● Renforcer durablement les capacités impli-
que de créer des systèmes de gestion des
connaissances pour les gouvernements et
réseaux de multi-parties prenantes et d’ins-
taurer une coopération avec les institutions
scientifiques dans un but de recherche,
d’évaluation systématique, de formation et
de développement organisationnel.
Renforcement du rôle des institutions et ré-
seaux régionaux
● Les institutions et réseaux régionaux sont
des outils précieux de sensibilisation et de
dialogue politique. Ils permettent la diffu-
sion d’informations et le partage de bon-
nes pratiques sur l’EPT ainsi que sur la for-
mation, les études et la recherche. L’inten-
sification de la coopération Sud-Sud aidera
les pays partenaires à étudier la possibilité
de tirer parti, pour leur propre développe-
ment, des expériences que d’autres pays
ont acquises en matière de mise en œuvre
de RC et d’EPT. Pour constituer des réseaux
régionaux, il faut que les pays participants
aient la forte volonté politique de consti-
tuer les cadres institutionnels et organisa-
tionnels dans lesquels se dérouleront les
échanges de connaissances et les activités
conjointes. Les pays partenaires devraient
se demander comment les réseaux régio-
naux peuvent contribuer efficacement au
développement des capacités.
● Les institutions et réseaux régionaux
tels que le réseau KIPUS des enseignants
en Amérique latine et dans les Caraïbes
et l’ADEA, l’Association pour le dévelop-
pement de l’éducation en Afrique, consti-
tuent des forums précieux pour la sensi-
bilisation et la concertation sur les mesu-
res à prendre. Ils favorisent le partage des
bonnes pratiques concernant l’EPT, le RC,
les études et la recherche universitaires et
la diffusion de l’information. Parmi les ob-
jectifs de ces réseaux régionaux figurent
la sensibilisation politique (c’est-à-dire la
mise en avant des questions d’éducation
dans l’ordre du jour politique national),
la fourniture de services et la gestion des
connaissances. Bien qu’il ne soit pas tou-
��RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
jours évident de coordonner efficacement
des partenariats multi-parties prenantes,
certaines initiatives régionales fournissent
des exemples de bonnes pratiques. Elles
méritent d’être plus largement connues et
leurs efforts devraient être mis en relation
avec les politiques publiques.
● Souvent, les pays concentrent leurs actions
sur leurs préoccupations intérieures, si
bien que les initiatives régionales dépen-
dent fortement de l’appui des donateurs. Il
a été recommandé que les partenaires EPT
étudient les moyens de fournir un appui fi-
nancier à une coopération régionale dura-
ble en faveur du RC.
Yémen : les TIC au service d’un meilleur S&E
le Yémen s’est doté d’un système complet de collecte et de présentation des données basé sur le Web. ce sys-
tème remplace les enquêtes traditionnelles et fournit un accès plus économique et plus rapide aux informa-
tions de gestion. les données concernent 15 515 écoles, � 600 000 élèves et 253 000 salariés.
dans le nouveau système, l’appropriation et la responsabilité de la vérification des données est transférée des
départements ministériels centraux aux écoles, districts et gouvernorats. une gestion prudente du changement
et des formations sont nécessaires pour réduire les conflits entre l’ancien et le nouveau système.
la réussite de l’opération est surtout due aux facteurs suivants : au plus haut niveau du s&e national, le ministre
et le vice-ministre, lui ont fourni leur appui, car ils connaissaient l’importance des données et de leur utilisation
dans les prises de décision ; le département informatique a fait preuve de la capacité et de la volonté de déve-
lopper et lancer le système et le système informatique apporte de nombreuses avantages par sa facilité d’uti-
lisation, son efficience et ses capacités de présentation.
source : présentation par Jamal Ghailan, ministère de l’éducation du Yémen, « Renforcement des capacités pour l’éducation pour tous », 8 au 10 octo-bre 2007, Bonn.
Renforcement du suivi et de l’évaluation du RC
● Le suivi et l’évaluation (S&E) est une par-
tie intégrante de l’observation des intrants
et résultats de la stratégie de RC mise en
œuvre par un pays.��
1� le s&e du Rc devrait être considéré comme un élément constitutif de tout cycle de planification ; qui relie la fixation des priorités, le choix des stratégies, l’affectation des ressources ainsi que la budgétisation et la mise en œuvre. le s&e ferme ce cycle en donnant des indications sur différents points : les résultats attendus des interventions de Rc ont-ils été obtenus ? s’ils n’ont pas été atteints, pourquoi ? les inter-ventions de Rc choisies ont-elles contribué à atteindre les objectifs sectoriels (p. ex. Rc pour une gestion efficace des écoles et une amélio-ration des performances des enseignants ; changement des procédu-res administratives publiques, des procédures de gestion et de la poli-tique du personnel) ?
Les participants sont
tombés d’accord pour dire qu’il faudrait ac-
corder plus d’attention au suivi et à l’éva-
luation du RC. Il reste toutefois à trouver
des solutions concernant la mise en place
d’un processus adéquat de suivi et le choix
d’indicateurs appropriés. Pour que le suivi
soit efficace, il importe de s’entendre sur
les définitions, les objectifs et les buts. Il est
donc nécessaire de créer des cadres d’infor-
mation et d’évaluation axés sur les résultats
incorporant des indicateurs significatifs. Il
a été recommandé d’intégrer le suivi du RC
�� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
au plan sectoriel et à l’examen annuel com-
mun et d’y faire participer les parties pre-
nantes extérieures.
● Les systèmes de S&E devraient examiner les
interventions et les intrants du RC et les ré-
sultats à long terme, puis évaluer les rap-
ports de cause à effet. Un système approprié
de suivi et d’évaluation servant à définir les
besoins de RC doit être mis en place dans le
cadre du système de S&E national existant.
● De nombreux pays ont déjà mis en place
des systèmes pour évaluer des stratégies de
développement telles que les DSRP ou les
approches sectorielles. Toutefois, dans bien
des cas, les gouvernements n’ont pas les
capacités suffisantes pour accomplir leurs
fonctions essentielles bien que leur impor-
tance aille croissant avec le passage à l’aide
fondée sur des programmes. Par voie de
conséquence, les donateurs devraient ren-
forcer les capacités nationales des systèmes
de S&E au lieu d’utiliser leurs propres sys-
tèmes de S&E parallèles. Pour que cela soit
réalisable, il est nécessaire que les dona-
teurs harmonisent leurs exigences en ma-
tière de suivi et de compte rendu.
● Comme nous l’avons souligné à la sec-
tion 3.1, la société civile joue un rôle pri-
mordial dans l’appréciation de la fourni-
ture des services d’éducation et des proces-
sus d’élaboration des politiques. Comme
les acteurs de la société civile sont supposés
représenter les bénéficiaires et les utilisa-
teurs des services d’éducation, ils peuvent
fournir des informations utiles sur les effets
directs des résultats d’éducation pour le
S&E du RC.
● Pour porter ses fruits, le S&E requiert une
meilleure gestion des connaissances entre
les institutions éducatives, les instituts de
statistiques, les organismes de recherche et
les ministères techniques au niveau local
et national. Les acquis des expériences de
suivi collaboratif d’actions de RC devraient
être systématisés et diffusés.
3.4 RC pour le secteur de l’éducation dans les
États fragiles
Dans le monde, 72 millions d’enfants ne sont pas
scolarisés, dont 37 % vivent dans 35 États consi-
dérés comme fragiles. Dans ces pays, les salles de
classe sont surpeuplées et délabrées, il n’y a pas
assez de manuels, le temps d’enseignement est
trop court, les taux de redoublement sont élevés,
les taux d’abandon sont élevés, l’assiduité scolaire
est insuffisante et les résultats d’apprentissage
sont faibles. À l’intérieur de ces pays, les dispari-
tés éducatives, notamment selon le sexe, restent
des problèmes critiques.��
15 unesco. 2007. Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2008, p. 2, 95.
Permettre à ces enfants
d’accéder à une éducation de qualité constitue un
besoin pressant qu’il est difficile de satisfaire.
● La fragilité de l’État est complexe et présente
des traits spécifiques dans chaque pays, et il
n’existe pas de solutions standards. Les
États fragiles sont fortement soumis au ris-
que de conflits et d’instabilité politique à
cause des graves faiblesses structurelles qui
affectent les politiques et les institutions de
l’État. Dans les environnements fragiles, les
problèmes de capacités peuvent être simi-
laires à ceux d’autres pays en développe-
ment, bien qu’ils puissent varier en inten-
sité et exiger un train de mesures différent.
En fonction du degré d’instabilité politique
et systémique, les donateurs peuvent opé-
rer à travers différents mécanismes et avec
différents partenaires (acteurs non étati-
ques). Même si les pays concernés pour-
raient tirer avantage d’une aide supplé-
��RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
mentaire, les donateurs sont peu disposés à
augmenter les ressources financières parce
que les États fragiles ne remplissent géné-
ralement pas les critères d’appropriation et
de partenariat. Il est donc très important de
relever les défis spécifiques du RC dans les
États fragiles. Une réponse adéquate
consiste à intégrer des stratégies de RC
dans le secteur de l'éducation à des inter-
ventions humanitaires et à les financer.
De plus, il faut concevoir des approches
stratégiques de RC en fonction des réalités
du pays concerné pour combler les insuffi-
sances de capacités qui empêchent l’exer-
cice des fonctions essentielles de l’État. Ces
approches doivent être sensibles aux dyna-
miques de la politique et des conflits. Le
concours d’acteurs non étatiques et la re-
cherche expresse des capacités existantes peuvent contribuer à améliorer la fourni-ture de services et à créer un environne-ment pluraliste là où les structures étati-ques sont faibles et inefficaces. Les partici-pants au forum ont recommandé de (i) sou-tenir la recherche fondée sur des faits ob-jectifs pour déterminer de quelles manières les premiers investissements dans le RC pour l’éducation peuvent faciliter un « re-dressement » permettant une transforma-tion durable dans des environnements fra-giles et (ii) développer des stratégies d’édu-cation spécifiant des buts clairs et réalistes, alignées sur une stratégie holistique, lo-cale et nationale de RC tenant compte des
particularités des États fragiles.
Environnements fragiles : expériences d’Afghanistan
le cas de l’afghanistan illustre la lutte menée pour mettre en œuvre des objectifs politiques dans le secteur
de l’éducation alors que l’instabilité et l’insécurité règnent dans de nombreuses parties du pays. un problème
spécifique vient des écarts de salaires énormes entre le personnel externe sous contrat et les fonctionnaires.
les personnes qualifiées et les experts préfèrent travailler dans les organisations non gouvernementales que
d’occuper des postes irréguliers, mal payés dans des institutions publiques instables. dans bien des cas, les
donateurs portent préjudice au Rc à long terme en exigeant des résultats tangibles.
source présentation par susan Wardak, ministère de l’éducation d’afghanistan, « Renforcement des capacités pour l’éducation pour tous », 8 au 10 octobre 2007, Bonn.
�� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
4. Conclusion
Durant le forum international « Renforcement
des capacités pour l’Éducation pour tous : met-
tre la politique en pratique », 121 participants du
monde entier ont formulé, à l’intention de diffé-
rentes parties prenantes, 30 recommandations
sur la meilleure façon de renforcer durablement
les capacités pour réaliser l’Éducation pour tous.
Les recommandations visaient à améliorer la
coopération internationale, les institutions publi-
ques, les collectivités locales, la société civile, les
organisations communautaires et les écoles. Les
débats et les recommandations se sont concen-
trés sur les questions essentielles suivantes : (1) le
renforcement de l’appropriation par les pays, (2)
une approche globale du renforcement durable
des capacités et (3) le renforcement des partena-
riats. Pour renforcer les capacités en vue d’assurer
une éducation de base de qualité, il faut dévelop-
per les capacités de gestion des écoles, qualifier et
motiver les enseignants, mobiliser la société civile,
améliorer la collecte, l’analyse et l’utilisation des
données et mesurer les résultats d’apprentissage.
Le forum a également fait ressortir qu’il est es-
sentiel d’accorder une attention systémique et
systématique à la question du RC dans le secteur
de l’éducation. Les enseignants et les administra-
teurs d’école ainsi que les fonctionnaires natio-
naux doivent développer leurs capacités indivi-
duelles afin de pouvoir fournir une éducation de
qualité. La société civile et l’administration locale
ainsi que les institutions nationales doivent amé-
liorer leurs capacités organisationnelles afin de
permettre une gestion financière efficace, la four-
niture d’un service de qualité et le suivi. Les ca-
dres institutionnels doivent s’ouvrir à une plani-
fication sectorielle caractérisée par la participa-
tion, l’orientation sur les résultats et la conduite
par le gouvernement, la collaboration avec la so-
ciété civile et un appui cohérent des donateurs.
Le renforcement des capacités pour le secteur de
l’éducation favorisera un développement social
et économique durable seulement si les principes
suivants sont respectés : (1) appropriation – enga-
gement politique et capacité à formuler des poli-
tiques d’éducation intégratrices, (2) alignement
– mise en conformité de l’aide extérieure avec les
paramètres des plans nationaux, (3) harmoni-
sation – mesures des donateurs pour mettre en
œuvre des dispositions communes et augmen-
ter la complémentarité, (4) gestion axée sur les
résultats – fait de définir les objectifs, les indica-
teurs et les actions à mener sur des faits objectifs
et (5) responsabilité mutuelle – partage par tou-
tes les parties prenantes de la responsabilité des
résultats de manière convenue et transparente,
notamment dans le cadre de partenariats multi-
parties prenantes axés sur la demande.
Il est incontestable qu’une éducation de qualité
favorise le développement économique et social.
Un renforcement des capacités amélioré dans le
secteur de l’éducation en particulier est donc es-
sentiel pour atteindre les objectifs internationaux
de développement. L’éducation ne procure pas
seulement des avantages individuels – permettre
aux membres de la société de faire des choix en
connaissance de cause, améliorer les perspectives
professionnelles et accroître les revenus. Elle sert
également à un bien public supérieur par suite
des interactions complexes et multiples des indi-
vidus dans une communauté, sur le marché du
travail et dans les organisations et de leur partici-
pation aux affaires publiques et politiques. Toutes
les parties prenantes peuvent œuvrer à ce que ces
avantages bénéficient à la société en transposant
leurs intérêts et besoins particuliers dans le sens
d’une amélioration de l’accès à une éducation de
qualité.
��RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Recommandations classées : le « top 10 » participatif
À la fin du forum, les participants ont été priés de considérer les 30 recommandations dérivées des ateliers
thématiques et ateliers « open space » et de « voter » pour les 10 qu’il leur paraissait le plus important de suivre.
les recommandations classées en premier n’éclipsent pas les autres. elles indiquent les questions considérées
comme prioritaires pour la promotion d’un renforcement durable des capacités dans le secteur de l’éducation.
Les organisateurs du forum remarquent que certains sujets qui sont ressortis des trois jours de débat (par
exemple le rôle de la société civile) n’ont pas été pris en compte dans cet exercice – ce qui est dû à la nature
participative de cette méthode et au départ anticipé de participants clés (dont des représentants d’ONG).
1. développer la capacité nationale de planification et de gestion financière en organisant une formation
initiale et continue dans des institutions nationales ou régionales spécialisées et en partageant les bonnes
pratiques entre pays.
2. créer un groupe de travail au sein de l’éducation pour tous pour aider les pays à développer des stratégies
intégrant le renforcement des capacités et l’avancement des connaissances dans l’enseignement post-pri-
maire. (lien avec les organismes existants, p. ex. secondary education initiative for africa)
3. Veiller à ce que les moyens nécessaires au renforcement des capacités soient définis, chiffrés et coordonnés
pour chaque activité du plan sectoriel. toutes les ressources sont prise en considération et utilisées. (Res-
ponsabilité : gouvernement avec l’assistance de partenaires de coopération.)
�. les partenaires ept devraient étudier les moyens efficaces de fournir un appui financier à une coopération
ou à des réseaux régionaux durables œuvrant au renforcement des capacités.
5. clarifier les fonctions et les pouvoirs de décision aux niveaux décentralisés en fonction des besoins à l’éche-
lon des écoles et des salles de classe. ces dernières devraient recevoir un appui sous forme de capacités et
de ressources financières, avec des mécanismes de responsabilité adéquats.
6. améliorer la formation des enseignants pour qu’elle fasse une place à la pédagogie active, fondée sur l’ex-
périence et centrée sur les enfants et à l’éducation fondée sur des valeurs (qui vise au respect de la diversité,
des droits de l’homme, de la citoyenneté et de la démocratie).
7. le suivi du renforcement des capacités doit être intégré au plan sectoriel et à l’examen annuel commun et
faire appel aux parties prenantes extérieures (amis critiques).
8. Renforcer la prise en main de l’assurance qualité par les écoles, par une formation des chefs d’établissement
et l’implication de la communauté dans la gestion des écoles.
9. la concertation entre les hauts dirigeants nationaux et les donateurs doit se concentrer sur les moyens né-
cessaires au développement durable des capacités (stabilité du personnel technique formé, gestion du per-
sonnel fondée sur le mérite, libération et renforcement des capacités locales).
10. continuer le processus d’échange sur la qualité de l’éducation : créer une équipe de travail chargée de la
qualité de l’éducation.
�� RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Après plus de trente ans d’expérience de la coopé-
ration technique et financière avec les pays en dé-
veloppement, ce forum international a été riche
d’enseignements pour la coopération allemande
au développement. L’idée du forum est née de
la collaboration de l’Allemagne aux niveaux na-
tional et mondial avec l’IMOA de l’EPT et avec
l’équipe de travail chargée du renforcement des
capacités. Ses résultats continueront d’inspirer les
interventions et les pratiques allemandes dans le
secteur de l’éducation de différents pays et aussi
dans le contexte plus vaste des engagements in-
ternationaux visant à augmenter l’efficacité de
l’aide au développement.
Les recommandations du forum ont été présen-
tées au Groupe de travail sur l’Éducation pour
tous de l’UNESCO en préparation de la réunion
du Groupe de haut niveau sur l’EPT de décem-
bre 2007. La documentation finale du forum sera
mise à la disposition du partenariat IMOA de l’EPT
en vue de délibérations complémentaires sur les
manières d’augmenter l’efficacité du partenariat
pour ce qui est de l’appui au RC au niveau de cha-
que pays. Les conclusions du forum seront égale-
ment intégrées à d’autres discussions transsecto-
rielles multi-parties prenantes dans le cadre des
préparatifs du troisième Forum de haut niveau
sur l’efficacité de l’aide qui se tiendra en septem-
bre 2008 et au-delà.
��RenfoRcement des c apacités pouR l’éduc ation pouR tous : me t tRe la politique en pRatique
Références
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lever le défi posé par le renforcement des capaci-
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Rose, Pauline. 2007. Review of Absorptive Capacity
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tion pour tous – tenir nos engagements collectifs.
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avril 2000.
UNESCO. 2004. Rapport mondial de suivi sur l’EPT
2005. Éducation pour tous — L’exigence de qualité,
Paris, Éditions UNESCO.
UNESCO. 2007. Rapport mondial de suivi sur l’EPT
2008. L’éducation pour tous en 2015 – Un objectif
accessible ? Paris, Oxford University Press.
Publié par
Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement
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Rédaction Temby Caprio, en collaboration avec Geraldine de Bastion et Caroline SchmidtRédaction finale Jutta WagnerResponsables Bernhard KühnDate Novembre 2007
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