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1PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
GRAND DIJON PLAN LOCAL D’URBANISME INTERCOMMUNAL
HABITAT DÉPLACEMENTS
RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC TERRITORIAL ET ENVIRONNEMENTAL
FÉVRIER 2017
2PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
Le diagnostic territorial et environnemental
Le « diagnostic territorial et environnemental » constitue le premier
volet du rapport de présentation, où sont traités conjointement ce qui
relève d’un « état initial de l’environnement » et d’un « diagnostic urbain
/ habitat / déplacements ».
Dans un esprit de synthèse et de transversalité, il doit permettre
d’identiier les grands enjeux qui vont guider l’élaboration du Projet
d’Aménagement et de Développement Durables (PADD), mais également
d’anticiper le volet opérationnel et règlementaire : ce qui doit être
préservé, ce qui doit être transformé, les dynamiques à poursuivre, les
tendances à inléchir.
Le diagnostic est organisé autour de six parties, organisées en trois
chapitres qui correspondent à trois «points de vue » :
• Vue d’en haut : comprendre le territoire, ses dynamiques passées et en
cours, vers quoi il se dirige : c’est le premier chapitre «DIJON CAPITALE»
qui regroupe :
1. LES DYNAMIQUES DE DÉVELOPPEMENT
2. LES DYNAMIQUES DE PEUPLEMENT ET L’HABITAT
Il permet d’appréhender les atouts et les fragilités du territoire pour
demain.
• A vue d’œil : les masses, les ensembles, les qualités et les fractures.
L’identité du territoire par le prisme du paysage, de ses lieux, de ses
formes et fonctions. Ce qui crée un «PAYSAGE À VIVRE» que l’on
comprend au regard des dynamiques abordées dans le premier chapitre.
Il se compose des parties :
3. LE SOCLE PAYSAGER
4. LES FRAGMENTS URBAINS
Il permet d’identiier ce qui doit être préservé, ce qui peut, ce qui doit
évoluer.
• Voir demain : les réponses possibles aux déis du développement
durable. C’est le fonctionnement du territoire, ses cycles courts sur le
temps long, l’interaction entre les « dynamiques » et le « socle » des deux
premiers chapitres, qui forme un «ÉCOSYSTÈME URBAIN» . Il aborde :
5. LES DÉPLACEMENTS
6. LE MÉTABOLISME
Il cadre les enjeux sur ce qui doit mieux fonctionner, ce qui doit être
anticipé pour le futur.
3PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
LE PLUI-HD : UNE NOUVELLE DÉFINITION DE L‘URBANISME À L’ÉCHELLE INTERCOMMUNALE
LE PLUI-HD : UN POINT DE CONVERGENCE DES POLITIQUES TERRITORIALES
Le Grand Dijonnouvelle dé�nition
LE PLUi au coeur de sa galaxie
PLH
PDU
SRU Grenelle I & II
COP
21
ALUR
UN CADRE
RÉGLEMENTAIRE
ÉVOLUTIF
UNE
COMPATIBILITÉ
ET UNE
ARTICULATION
DES
DÉMARCHES
ET
PROTECTIONS
À INTÉGRERUNESCO
PLAN DE GESTION
DES ENJEUX
PLANÉTAIRES SCOTDU DIJONNAIS
ZNIEFF
AOC RLPI
NATURA2000 AVAP
SRCAE
SRCE
SDAGE
PCAET
PEB
PPRN
Le Grand Dijonnouvelle dé�nition
plan locald’urbanisme intercommunal
Habitat - Déplacement
PPRT
SLGRISAGE
PROJET DE
TERRITOIRE
PROTOCOLE
DE KYOTO
4
1. LES DYNAMIQUES DE DÉVELOPPEMENT
CHAPITRE 1
DIJON CAPITALEAppréhender les leviers de l’attractivité de la capitale régionale
Les dynamiques de développement reposent sur une imbrication de différents leviers qui
ont autant attrait à l’économie, au cadre de vie, qu’à la conduite de politiques publiques
structurantes. Il s’agit dans cette section d’appréhender les transformations récentes, les
mutations en cours et les perspectives d’avenir du territoire.
DE LA CAPITALE À LA MÉTROPOLE : UN STATUT QUI ÉVOLUE, UNE STATURE QUI SE CONFIRME
• Dijon, capitale d’une nouvelle grande région depuis le 1er
janvier 2016 en passe de devenir Métropole en janvier 2018.
• Un bassin d’emploi conséquent (429 240 hab.) et une
polarisation de l’espace régional : le Grand Dijon joue un rôle
moteur dans une région essentiellement rurale et composée de
villes moyennes.
• Une localisation stratégique, au centre d’un triangle Paris-
Lyon-Stasbourg, à l’articulation de grands axes d’échanges à
l’échelle nationale et européenne :
- un atout pour le développement économique et l’implantation
d’entreprises extérieures,...
- mais une position qui génère également des « lux sortants »
(post-études, navettes domicile-travail,...) avec un jeu
concurentiel entre métropoles à appréhender.
• Un bon niveau des indicateurs économiques, sociaux et
environnementaux comparé aux autres agglomérations :
- Un niveau de vie supérieur à la moyenne et de plus faibles
disparités sociales qu’ailleurs, qui se lisent notamment au travers
un taux de chômage maîtrisé, des revenus médians élevés ainsi
qu’un bon niveau de formation. Des indicateurs cependant moins
élevés sur les emplois des fonctions métropolitaines supérieures
et le poids de l’économie productive (non-présentiels).
- Des atouts en matière de qualité de vie, tant du point de vue
de la qualité de l’air que de la fréquentation des transports en
commun.
- Mais un taux de croissance démographique relativement faible,
avec un taux de croissance annuel oscillant entre 0,1 et 0,2%
au cours de la dernière décennie, qui remonte cependant ces
dernières années à 0,3%. Le Grand Dijon dispose d’un solde
migratoire moins négatif que celui des agglomérations de taille
similaire de l‘Est français.
• Une expérience communautaire capable de viser l’exellence
urbaine et environnementale : le Grand Dijon a mené ces
dernières années des politiques urbaines, qui, quelle que soit leur
échelle, ont participé à une profonde transformation du territoire,
notamment dans le domaine des transports, de l’urbanisme, du
développement économique, du cadre de vie et de l’environnement.
Le Projet de Territoire et le PLUI-HD : une nouvelle étape de la
coopération intercommunale porteuse de développement.
• Des équipements et établissements de rang métropolitain :
- un « pôle d’enseignement supérieur » de 34 000 étudiants.
Si 2/3 des étudiants intègrent l’Université de Bourgogne, de
nombreuses grandes écoles spécialisées complètent l’offre en
formation. Dijon capte 60% des étudiants bourguignons, attire
environ 3200 étudiants d’aires urbaines extérieures (Paris, Lyon,
Troyes, Chaumont) et autant d’étudiants étrangers.
- un « pôle santé », au rayonnement régional et dont la présence
s’est renforcée récemment (le Pôle Santé Valmy en 2014, le
CHU « François Mittérand » en 2015, l’hôpital privé de Valmy en
2017).
- un « pôle commercial », à fort rayon de chalandise, avec une
vitalité des trois grands centres commerciaux (le Grand Marché,
la Toison d’Or, le Pôle commercial Sud). Ces centres commerciaux
périphériques viennent concurrencer l’offre commerciale du
centre-ville de Dijon, qui, si elle reste signiicative, marque un
certain inléchissement (-10% de C.A. en 2015). Toutefois cette
analyse est à relativiser car les fonctions du centre-ville évoluent
vers une offre de services et de loisirs.
- un « pôle culturel, sportif et événementiel » , dont la gamme
et les capacités sont en progression continue depuis les années
2000 avec de nombreux projets structurants (l’Auditorium, le
Zénith, la rénovation du Parc des expositions et des congrès, la
revalorisation du complexe sportif de Saint-Apollinaire, le stade
d’athlétisme et la piscine olympique, la rénovation du stade
de football Gaston Gérard, la requaliication de la piscine du
Carroussel, le Consortium, le FRAC Bourgogne, la rénovation en
cours du Musée des Beaux-Arts et le Cèdre à Chenôve).
• Un projet phare : la Cité internationale de la Gastronomie et
du Vin, pour laquelle de nombreuses retombées économiques sont
attendues, notamment pour le secteur du tourisme. Ce grand projet
va en effet «donner corps» à la double classiication au patrimoine
mondial de l’Humanité de l’UNESCO dont bénéicie le territoire
(le Repas gastronomique des Français en 2010, les Climats du
vignoble de Bourgogne en 2015) et à son récent passage en Zone
Touristique Internationale (ZTI).
5
DES SUPPORTS DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
IDENTIFIÉS
• Une main-d’œuvre qualiiée et un bon niveau de l’emploi
Plus de 136 000 emplois étaient recensés sur le territoire en
2013 avec un taux de concentration d’emploi élevé : le Grand Dijon
attire des actifs de l’extérieur, mais surtout pourvoit en emploi sa
population active. Les emplois sont en grande majorité salariés
(93%) et en progression parmi les professions intermédiaires et
les cadres, en léger recul dans les catégories socioprofessionnelles
des employés et des ouvriers.
Le Grand Dijon connaît sur le temps long une croissance signiicative
du nombre d’emplois, à l’inverse des tendances à l’échelle de la
région : entre 2000 et 2015, le Grand Dijon a gagné 1400 emplois
salariés alors que la Bourgogne en a perdu près de 18 900.
La qualité de la main-d’œuvre est reconnue par les acteurs
économiques, elle s’appuie sur une offre de formation diversiiée
et de bon niveau ; 40 % des actifs de 15 à 29 ans détiennent au
moins un diplôme de premier cycle de l’enseignement supérieur.
L’emploi public représente une part signiicative (30% contre
22% au niveau national) portée par les fonctions administratives
et les grands établissements d’enseignement et de santé. La
baisse prévisible et durable des emplois publics pourrait avoir un
impact important, du fait de leur effet amortisseur lors des chocs
conjoncturels.
• Un tissu économique diversiié et des ilières d’excellence
L’économie de l’agglomération dijonnaise repose à la fois sur des
établissements de taille intermédiaire (les 50 plus gros employeurs
concentrent 24 % de l’emploi marchand) et sur une répartition
assez équilibrée entre secteurs d’activités. Cela lui permet à la fois
d’être moins vulnérable à la défaillance d’un grand établissement
et de ne pas être dépendant d’un nombre limité de ilières.
Si aucun secteur ne domine particulièrement, de nombreuses
ilières d’excellence sont présentes sur le territoire, associant
grands groupes, recherche et accompagnement des entreprises :
- « Agro-alimentaire, Agro-environnement, Foodtech » : une
ilière intégrée, « de la fourche à la fourchette » et du laboratoire
de recherche à l’usine. Filière innovante de 2300 emplois, elle
est soutenue entre autres par le Pôle de Compétitivité Goût-
Nutrition-Santé Vitagora, et le Technopôle AgrOnov.
- « Industrie Santé Dispositifs médicaux » qui possède
plusieurs pôles d’excellence ainsi qu’une expertise unique en
pharmacoimagerie avec le Groupement d’Intérêt Économique
PHARMIMAGE. Ce secteur compte 2 800 emplois.
- « Mécanique, électrique et électronique » qui représente le
premier secteur industriel de la communauté urbaine (5 700
emplois).
- « Eco-emballage Conditionnement» qui s’est fortement
développé en lien avec l’agro-alimentaire et la pharmacie, et qui
regroupe 2 700 emplois.
- « Economie Verte » et « Economie Numérique » : deux ilières qui
présentent un fort potentiel de développement et d’innovation.
• Une offre foncière signiicative dédiée aux activités avec
des opérations récentes et en développement :
- Le projet Valmy, dont la phase 3 va considérablement augmenter
l’offre en immobilier tertiaire avec la création d’un centre d’affaire
de près de 130 000 m².
- Le parc d’activités Beauregard, (55 ha commercialisables).
Sa vocation mixte, avec des tailles de parcelles diversiiées, lui
assure un certain succès dans les commercialisations en cours.
- Le projet de l’Ecoparc Dijon Bourgogne est le plus conséquent
(120 ha commercialisables) et allie accueil de grandes entreprises
productives, développement tertiaire et spécialisation autour de
l’économie verte.
- Quatre autres secteurs sont en cours d’achèvement et
développent des approches thématiques autour des ilières
d’excellence : le technopôle Agronov de Bretenière, le Marché de
l’Agro dédié au secteur agroalimentaire et au développement de
la Foodtech, le parc d’activités biotechnologique de Mazen-Sully
axé sur les dispositifs médicaux et la recherche, enin, le pôle
Novarea orienté sur l’innovation industrielle et biotechnologique.
L’ensemble des zones en cours d’aménagement représente
une surface de plus de 300 ha, répondant aux besoins estimés
à l’horizon 2030 du PLUi-HD... auxquels s’ajoutent 300 ha
supplémentaires de zones à urbaniser à vocation économique au
sein des documents d’urbanisme communaux.
LA MIXITÉ DES FONCTIONS EN QUESTION
La question de la mixité des fonctions revêt différents enjeux :
• du point de vue de l’armature du territoire, si 50% de
la population active travaille dans sa commune de résidence,
l’équilibre emploi-population concerne principalement Dijon et les
communes de la première couronne. Les communes de la seconde
couronne sont essentiellement résidentielles, ce qui pose la
question du « travail » comme élement contribuant à la vitalité et
au lien social dans les plus petites communes.
• du point de vue urbain, avec un urbanisme des zones d’activités
de qualité inégale et des enjeux de requaliication et de couture
urbaine, notamment le long de l’entrée Sud et sur les petits
secteurs d’activité enserrés dans les tissus urbains des communes.
• du point de vue de l’économie métropolitaine, avec des
implantations tertiaires et des secteurs de l’innovation à la
recherche d’un « effet vitrine » aux abords des grands axes (Valmy,
Mirande)... tandis que l’offre en centre-ville, notamment aux abords
de la gare reste timide malgré quelques signes de renouveau.
• du point de vue des enjeux environnementaux, avec
des projets en cours et des zones à urbaniser à long terme qui
témoignent d’un mouvement vers la périphérie. Ce qui pose à la
fois la question des déplacements et de la consommation des
espaces agricoles et naturels.
6PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
CAP NORD
Centre de congrès
Cité de la Gastronomie
VALMY
ECOPARC
BEAUREGARD
AGRONOV
ZA EXCELLENCE
ZA DE MAGNY
EUROPA
Les localisations des grands équipements et des principaux lieux
d’activités, considérés comme les «générateurs du développement»
ont un impact sur le fonctionnement du territoire. Elles déinissent
une armature (des pôles et des arcs) qui structure à la fois le
quotidien (les déplacements) et les synergies métropolitaines
(proximité des acteurs économiques et des établissements, effet
vitrine...). A cet égard, deux dynamiques sont constatées :
1/ Deux arcs métropolitains établis et en cours de
structuration :
- Autour du centre-ville de Dijon, qui concentre l’essentiel des
institutions, des lieux culturels et événementiels. Un arc qui
se renforce sur son entrée sud, avec la Cité internationale de la
Gastronomie et du Vin et une amorce de renouveau tertiaire (Tour
Sygma, Arsenal), mais qui reste malgré tout timide, notamment dans
son articulation avec le secteur de la Gare qui dispose d’un potentiel
de développement stratégique.
- Autour de la rocade, ceinturée des grandes zones d’activités et des
Portes Métropolitaines Nord et Est. Ces dernières cumulent grands
équipements et renouveau économique (centre tertiaire, ilières de
l’innovation). Leurs localisations sont stratégiques, au croisement
des grandes infrastructures routières et des axes du tram. Au
sein de cet arc, l’entrée Sud apparait plus en retrait et moins dotée
d’établissements structurants.
2/ Un développement des zones économiques en lien avec les
grandes infrastructures routières, principalement entre la rocade
et l’autoroute. Elle témoigne d’un déplacement vers la périphérie
des «générateurs de développement», également «générateurs
de déplacements». Ce qui pose à la fois les questions des modes
d’accès à ces zones d’emplois et de la mixité des fonctions, avec
notamment un développement de l’offre tertiaire «hors ville».
GRANDS ÉQUIPEMENTS ET ACTIVITÉS : UNE ARMATURE URBAINE EN MOUVEMENT
Administratif / institutionnel
Santé
Université / formation
Culture / événements / congrès
Sport / loisirs
Enseignement secondaire : lycées
Commerce
GRANDS ÉQUIPEMENTS
Zones d’activités existantes
Dont zones d’activités récentes
Zones d’activités en cours (313 ha env.)
Zones d’activités projetées (298 ha env.)
ZONES D’ACTIVITÉS
Les Polarités Métropolitaines :
- le Centre Ville de Dijon (de la Cité de la Gastronomie à Clémenceau)
- les Portes métropolitaines (autour des Portes de Mirande à l’est, de l’ensemble Valmy -Zenith- Toison d’Or à l’ entrée nord)
Les arcs métropolitains structurants
ARMATURE
Une logique de développement vers la périphérie et les infrastructures
7
2. LES DYNAMIQUES DE PEUPLEMENT ET L’HABITAT
Conforter les dynamiques démographiques et adapter l’offre de logement à l’exercice des choix résidentiels
Les dynamiques de peuplement et d’habitat résultent des équilibres qui s’opèrent au
il du temps entre l’attractivité exercée par Dijon Capitale d’une part, au regard de ses
atouts et de son dynamisme économique et d’autre part, des évolutions que connaissent
simultanément les composantes de l’offre résidentielle, les attentes et les choix des
ménages, et enin des données d’évolution démographique d’ensemble qu’elles soient
locales ou nationales.
CHAPITRE 1
DIJON CAPITALE
LES DYNAMIQUES DEMOGRAPHIQUES
Dijon, une ville de 157 738 habitants en 2014*, dans une
agglomération, le Grand Dijon de 256 113 habitants en 2014 et
une aire urbaine de 380 236 habitants.
Mais des évolutions différenciées : une croissance démographique
modérée et continue pour Dijon et une reprise notable pour le reste
du Grand Dijon.
Les rythmes de croissance des différents territoires ne convergent
pas, mais divergent moins nettement depuis quelques années.
Globalement, le solde naturel porte la croissance, même s’il est en
diminution au il des années. Le solde migratoire reste déicitaire,
mais est en léger redressement,
Dijon est marquée par le poids singulier de sa population jeune et
étudiante. Mais celle-ci est peu encline à rester dans le Grand Dijon.
Dijon perd surtout des ménages dont la tranche d’âge se situe
autour de l’entrée dans la vie active ou à l’arrivée des enfants. Mais
sa périphérie n’en « proite » pas : le reste de l’agglomération se
caractérise par un déicit dans les tranches d’âge d’entrée dans la
vie active, ce qui suggère qu’il n’y a pas un desserrement du cœur de
l’agglomération vers sa première couronne.
En revanche, on note une progression certaine des populations
sexagénaires (effet « papy-boom»), mais pas des septuagénaires. La
« séniorisation » qui affecte tous les territoires est plus accentuée
dans le Grand Dijon à sa périphérie que dans la ville centre (la part
des séniors passe de 18 à 22% à Dijon en 15 ans, de 17 à 26% dans
le reste du Grand Dijon).
La taille des ménages relète la propension de la périphérie du
territoire à être plus « accueillante » pour les familles que la ville
centre, (1,81 pour Dijon, 2,27 pour le reste du Grand Dijon) même si
Dijon centre connaît ces dernières années un certain redressement
consécutif à une forte perte (- 2000 enfants et jeunes adolescents
entre 1999 et 2008, + 1000 entre 2008 et 2013).
Les couches « moyennes ou supérieures » sont certes plus présentes
à Dijon que dans le reste du territoire, mais pas dans des proportions
très déséquilibrées. Les écarts sont plus afirmés pour les ménages
d’ouvriers ou de retraités moins nombreux dans la ville centre.
La démographie des communes
Le Grand Dijon compte 24 communes dont plus de 60 % des
habitants résident dans la ville centre. La première couronne
dijonnaise est composée pour l’essentiel de communes approchant
ou dépassant les 10 000 habitants qui ensemble accueillent près de
30 % de la population du Grand Dijon. Enin la deuxième couronne du
Grand Dijon est quasiment exclusivement composée de communes
de 1000 à 1500 habitants.
Cette géographie de l’installation humaine de type radioconcentrique
ne signiie cependant pas que l’urbanisation puisse être interprétée
comme ayant progressé en tache en ignorant les réalités des
paysages et des noyaux de centralité de différentes échelles
constitutifs de l’identité du Grand Dijon.
Il est d’ailleurs important de noter que l’appartenance à une
strate de taille des communes ne détermine pas mécaniquement
son évolution démographique. Plusieurs communes de grande
couronne connaissent une assez grande stabilité ou une évolution
très mesurée depuis quinze ans. D’autres communes en première
couronne (Chenôve notamment) ont pu connaître une diminution de
population avant d’enregistrer depuis cinq ans une stabilisation de
nouveaux gains. À l’inverse, des communes de première couronne
sont en croissance continue et forte (par exemple Saint-Apollinaire).
L’OFFRE RÉSIDENTIELLE ET LES ÉQUILIBRES SOCIAUX
DÉMOGRAPHIQUES
Une offre résidentielle très différenciée entre la ville centre
et le reste du Grand Dijon et plus encore avec le reste de l’aire
urbaine explique largement, au-delà des éléments favorisant le
choix résidentiel que sont les services offerts attractifs de la ville
centre, les observations que l’on peut faire sur les répartitions
démographiques des ménages à Dijon, dans le Grand Dijon ou dans
l’aire d’inluence de Dijon.
Le parc de logements de Dijon intra-muros est marqué par la relative
absence de maisons dans la ville. Inversement, la part du logement
collectif est faible dans le reste de l’aire urbaine. La situation est
plus équilibrée dans le reste du Grand Dijon avec une répartition à
parité entre les maisons et les appartements, même s’il y aurait lieu
d’introduire des distinctions entre les communes qui entourent la
ville centre.
Il faut d’ailleurs noter que si l’on a assisté sur ces cinq dernières
années à un tassement de la part des très petits logements parmi les
résidences principales, en revanche l’essentiel des accroissements
de résidences principales en périphérie concerne les plus grands des
logements. Les écarts sont en train de se creuser structurellement.
* résultats du recensement publiés au 1er janvier 2017
8
L’enjeu de la diversiication des formes urbaines et peut-être plus
encore d’invention de produits intermédiaires entre la maison et le
collectif au cœur de l’agglomération, est devenu crucial pour freiner
les risques de départ, vers la lointaine périphérie, de ménages qui ne
trouvent pas le produit auxquels ils aspirent ou qui ne le trouvent pas
dans des conditions abordables.
La question du locatif libre, combinée à celle de la typologie des
logements, semble appeler une attention particulière. Le cœur de
Dijon est certes pourvu de logements locatifs, mais leur taille ne
permet pas d’y loger des familles. L’accueil des familles est un enjeu
important, il faut sans doute se dire que la politique de l’accession
abordable est à développer pour l’accueil des familles mais que le
locatif libre offre aussi une étape dans la trajectoire résidentielle des
ménages qui peut se révéler importante pour ixer les populations.
Toutefois si l’offre locative libre est faible en dehors de Dijon, l’offre
locative sociale y représente 22 % des résidences principales, même
s’il y a de grandes différences à introduire entre les communes qui
entourent la ville centre. On doit aussi noter un effort important
de la ville centre pour renforcer la présence de logements à loyer
modéré (LLM) au cours des années écoulées. On sait d’ailleurs que les
objectifs ixés par le PLH en la matière ont été globalement atteints.
On peut également noter que la part des familles parmi les ménages
demanderait à être différenciée. Plusieurs communes ou quartiers
de la périphérie de Dijon montrent des parts de ménages avec
familles qui résultent aussi d’une part plus importante de familles
monoparentales, c’est notamment le cas pour les communes ou
secteurs de Dijon qui ont sur leur territoire un Quartier Politique de
la Ville.
Le schéma concentrique évoqué ici se constate de manière patente
si l’on considère la part des logements vacants en forte proportion
dans l’hyper centre et dans la ville centre et en proportion dégressive
en s’éloignant de Dijon. Toutefois, il importe aussi de noter que si le
phénomène reste manifeste, les données ont évalué au il des quinze
dernières années, la vacance a diminué dans la ville centre et elle a
légèrement augmenté en périphérie.
LA PRODUCTION DE LOGEMENTS ET LE MARCHÉ IMMOBILIER
S’agissant des typologies, la construction de logements des dernières
années sur le Grand Dijon est caractérisée par :
- un poids accru du logement collectif, qui représente en moyenne
90 % du volume des logements,
- une orientation du marché en faveur de logements de taille petite
et moyenne (T2 et T3) qui représentent près de 60% des logements
livrés entre 2010 et 2015.
- une part signiicative des unités de «résidences», majoritairement
à destination des étudiants et dans une moindre mesure
à destination des «séniors». Au total, 20% des demandes
d’autorisation concernaient cette catégorie sur Dijon en 2015.
Il est observé un écart entre les logiques d’extensions urbaines des
communes périphériques et la stratégie de reconquête urbaine de
Dijon, où la totalité des logements réalisés ces dernières années
s’est effectuée au sein du tissu urbain existant. Cette recomposition
urbaine est portée à la fois par la réalisation d’écoquartiers et le
renouvellement de la ville sur elle-même rendu possible par l’eco-
Plu, notamment autour des axes du tram. Au total, ce sont près de
7000 logements qui ont été «autorisés» en dehors de toute logique
d’étalement urbain, représentant 64% du volume des logements
l’agglomération sur la période du PLH 2009-2014. Dans les autres
communes, la part dédiée à la recomposition urbaine oscille entre 20%
et 30% de l‘offre nouvelle en logement, principalement localisée en
première couronne. La grande majorité des nouveaux logements des
communes périphériques ont ainsi été réalisés au sein d’opérations
en extension urbaine, principalement sous forme d’habitat individuel,
bien que la diversiication des typologies bâties s’accentue avec une
progression de l’habitat groupé et du logement collectif.
Près de la moitié des logements autorisés dans les communes
(hors Dijon) entre 2009 et 2015 sont localisés au sein d’opérations
d’ensemble et de périmètres d’aménagement, principalement sous
forme de Zones d’Aménagement Concerté (ZAC) ou d’Association
Foncière Urbaine (AFU). La situation est plus contrastée à Dijon. La
ville dispose encore de périmètres opérationnels liés à l’achèvement
et à la réalisation en cours des écoquartiers, mais la majorité des
opérations de logements est localisée dans le «diffus», s’inscrivant
dans une logique de densiication «à la parcelle» des faubourgs.
Au regard des permis de construire entre 2009 et 2015, 79%
des logements autorisés sont situés en dehors des périmètres
opérationnels à Dijon.
Par ailleurs, sur l’ensemble du territoire, il est constaté pour les
opérations importantes, des délais de réalisation assez longs. Il peut
se passer deux ans entre l’autorisation de construire et la in de la
construction.
Le marché immmobilier
S’agissant de l’accession, les prix continuent de progresser à un
rythme d’environ 0,7% par an dépassant maintenant les 3200 €/m2
à Dijon et 3000 €/m2 pour l’ensemble du Grand Dijon. L’acquisition
d’un T4 nécessite des revenus environ deux fois supérieurs à celui
de sa location dans le neuf comme dans l’ancien. Le prêt à taux
zéro orienté principalement vers l’ancien jusqu’à la in des années
2010 est en forte baisse, le niveau concernant le neuf étant même
inférieur dans le début des années 2010 à celui connu à la in de
celles-ci avec un volume tombant à 100 par an. Le niveau de loyer
un peu en dessous de 11 €/m2, dans le parc locatif privé est en léger
tassement, même s’il reste plus élevé que dans des agglomérations
de taille comparable.
LE BILAN DU PLH ET L‘ACTUALISATION DES OBJECTIFS
L’objectif de production de logements neufs annuels était établi sur
la période 2000-2015 à 1700 logements par an a été globalement
atteint et l‘objectif de production de logements à loyer modéré (40
%) a été respecté. Le bilan met cependant en alerte sur la dificulté à
remplir les objectifs en matière d’accession abordable. Si ces objectifs
sont maintenus et même ampliiés, les conditions de leur réalisation
devront être étudiées avec soin. La même remarque vaut pour la
mobilisation de l’existant.
La prolongation des objectifs du 2ème PLH pour la période 2017-
2020, prend compte de l’enjeu de l’amélioration de l’attractivité
résidentielle du territoire, notamment vis-à-vis des ménages actifs et
vise une croissance démographique de 0,3% par an, correspondant à
1900 logements/an, dont :
- 1700 logements/an en production neuve,
- et 200 par mobilisation du parc existant
9PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
+ 18,6%
+ 0,9 %
+ 1,5 %
+ 1,9 %
Aire urbaine (hors GD)Dijon
reste du Grand Dijon
Grand Dijon
Gain de population 1999-2013
Aire urbaine (hors GD)
Reste Grand Dijon
Dijon
Grand Dijon
1999-2008(9 ans)
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
2008-2013(5 ans)
+12 723 +8 438
+1 438 +1 427
- 290
+1 180GD +1 148
GD +2 607
Une périurbanisation, moins accentuée sur la période récente
Evolution de la population 1999 / 2008 / 2013
Les populations des communes et leur evolution récente
ÉVOLUTION ANNUELLE DE LA POPULATION
ENTRE 2009 ET 2014(% de la population totale)
Diminution
Entre 0 et 1,9%
Entre 2 et 5%
Supérieure à 5%
Evolution en valeur absolue2009 / 2014
54
Population en 2014(population totale)
14 200
10PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
LA CONSOMMATION D’ESPACE ET LES ZONES À URBANISER
FOCUS
A l’échelle du SCOT, l’évolution de la tâche bâtie
Le territoire du Grand Dijon (le Pôle Métropolitain) connait une évolution moins marquée de «la tâche batie» que
l’ensemble des autres communes du SCOT avec 286 ha supplémentaires entre 2006 et 2014, contre 500 ha pour les
autres communes. Quel que soit l’échelon territorial, le développement urbain a été moins soutenu sur la période 2010-
2014 que sur la période 2006-2010 : la périurbanisation se poursuit, mais ralentit. La croissance de la tache bâtie diminue
ainsi de moitié pour les communes extérieures au Grand Dijon. Au sein du Grand Dijon apparait une différence assez
nette entre :
- Dijon, qui stoppe son expansion urbaine au proit d’une stratégie de renouvellement urbain,
- sa première couronne, qui poursuit son développement, mais à un rythme moins soutenu
- et la seconde couronne pour laquelle la tendance inverse peut être constatée avec une logique d’extension urbaine
poussée par la construction de nouveaux quartiers résidentiels.
La consommation des espaces agricoles, naturels et forestiers s’analyse au travers du changement des destinations
de ces espaces en direction de la catégorie des «espaces artiicialisés». Elle représente sur la période 2006-2014 un
total de plus de 270 ha et concerne principalement les terres agricoles (216 ha). La consommation d’espace est en forte
réduction entre les deux périodes d’analyse, passant de 186 ha entre 2006 et 2010 à 84 ha entre 2010 et 2014, soit
un rythme annuel qui diminue de 46,5 ha par an à 21 ha/an. Sur l’ensemble de la période 2006-2014, le rythme de la
consommation des espaces agricoles, naturels et forestiers est de 33,75 ha par an.
Les documents d’urbanisme communaux et les zones à urbaniser
La grande majorité des 24 documents d’urbanisme des communes du Grand Dijon ont connu une réactualisation récente.
Si deux Plans d’Occupation des Sols (POS) sont encore applicables, la grande majorité des communes est passée sous
le régime du Plan Local d’Urbanisme (PLU), notamment dans leur version «grennelisée» lorsqu’ils ont été élaborés ou
révisés récemment.
La réactualisation des documents d’urbanisme et leur mise en compatibilité avec les orientations du SCOT a conduit à de
nombreux rétrozonages des zones à urbaniser (Bretenière, Fénay, Quetigny, St Apollinaire, Plombières, Hauteville-lès-
Dijon, Crimolois, Sennecey, Neuilly-lès-Dijon), principalement vers un zonage agricole et dans une moindre mesure vers
un zonage naturel.
La consommation des espaces agricoles, naturels et forestiers
Changement de destination des
espaces :
entre espaces agricoles et espaces artiicialisés
(en ha)
entre espaces naturels et espaces artiicialisés (en ha)
entre espaces forestiers et espaces artiicialisés (en ha)
Total consommation d’espace agricole, naturel et forestier (en ha)
2006-2010 2010-2014 2006-2010 2010-2014 2006-2010 2010-2014 2006-2010 2010-2014 2006-2014
Cœur urbain 13,67 8,23 6,89 5,86 0,6 1,98 21,16 16,07 37,23
1ère couronne 76,24 29,48 23,36 18,11 1,49 0,06 101,09 47,65 148,74
2ème couronne 52,27 31,38 8,62 -12,42 3,15 1,53 64,04 20,49 84,53
CA GRAND DIJON 145,06 71,1 39,37 11,55 5,44 3,69 186,04 84,21 270,25
Source : Indicateur de suivi SCOT du Dijonnais / changements de destination des espaces
11PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
Les extensions urbaines en cours et projetées représentent
une supericie totale de 847 ha.
L’objectif de modération du rythme de la consommation des
espaces agricoles, naturels et forestiers que le PLUi va acter lors
de l’élaboration du Projet d’Aménagement et de Developpement
Durables implique d’aborder la question des extensions urbaines
à venir. Elle peut dans un premier temps être abordée selon les
deux équations suivantes :
1/ A considérer un rythme de la consommation identique que sur
la période récente (33,75 ha/an), les 847 ha des zones à urbaniser
en cours et projetées, équivalent à une urbanisation pour les 25
ans à venir (à partir de 2014/2015, soit à l’horizon 2039/2040)
2/ A considérer, l’horizon du PLUi à 2030, les 847 ha constituent
une potentielle accélération de la consommation d’espace : soit
52,9 ha/an (847 ha sur 16 ans, à partir de 2014 ain de prendre
en compte les opérations/extensions «en cours»)
313 ha
90 ha 146 ha
298 ha
ACT
IVIT
ÉS
RÉ
SID
EN
TIE
LLE
S
EN COURS
EN COURS
403 ha
ACT
IVIT
ÉS
61
1 h
aR
ÉS
IDE
NT
IELL
ES
23
6 h
a
PROJETÉES
444 ha
LES EXTENSIONS URBAINES EN COURS ET PROJETÉES : 847 ha
PROJETÉES
Extensions activités Extensions résidentielles
en cours en cours
projetées projetées
LES EXTENSIONS URBAINES EN COURS ET PROJETÉES
Les surfaces prises en compte concernent uniquement les zones à urbaniser en
extension urbaine (hors zones incluses dans les tissus urbains existants) qui sont en
cours d’aménagement ou projetées. (hors zones et secteurs achevés)
12
3. LE SOCLE PAYSAGER
Une approche intégrée du paysage et de la biodiversité
Le paysage constitue le cadre de vie des habitants, leur environnement quotidien. Il
est en perpétuelle évolution au gré des dynamiques sociales et urbaines. Les éléments
naturels du paysage sont également les milieux d’accueil de la biodiversité dans toute sa
richesse et le support de la trame verte et bleue du territoire. Le paysage constitue une
part forte de l’identité du Grand Dijon, comme un marqueur et un bien commun, qu’il est
important de préserver et répond aux exigences de qualité dans la fabrique de la ville et
dans les éléments constitutifs du cadre de vie.
CHAPITRE 2
PAYSAGES À VIVRE
LE SOCLE PHYSIQUE
• Le territoire du Grand Dijon présente une structure
morphologique contrastée, entre un plateau et une plaine
séparés par une côte viticole.
Mais cette structure simpliiée du relief en trois entités
morphologiques (plateau, côte, plaine), offre en réalité des
situations beaucoup plus variées, à la base de la diversité des
paysages du Grand Dijon :
- Le plateau est entrecoupé de vallées profondément
encaissées, souvent asséchées (comme à Flavignerot en limite
d’agglomération). Des émergences à près de 600 m aux sommets
aplanis et aux pentes raides, comme le Mont Afrique et les «plains»
situés plus à l’ouest de l’agglomération, témoignent de l’érosion
d’une couche géologique ancienne (calcaire du Jurassique).
- La côte, très présente au sud de l’agglomération, s’étiole en
traversant Dijon, surtout perceptible grâce à des buttes témoins
(tasselots), et se fond dans le versant du Suzon au nord.
- Quant à la plaine, elle est en réalité constituée de plusieurs
entités : fonds plats des vallées alluviales, petits coteaux, plaines
et bas-plateaux ondulées, ... dont les formes ont été dessinées par
les cours d’eau et le chevelu des ruisseaux.
• Dans cette géographie, les cours d’eau jouent un rôle structurant,
notamment l’Ouche, qui sculpte le paysage de l’agglomération et,
doublé du canal de Bourgogne, constitue un «il conducteur» du
territoire.
LES GRANDES ENTITÉS DES PAYSAGES NATURELS ET AGRICOLES
• Une plaine Ouest qui présente des visages diversiiés, se
distinguant par leur parcellaire, leurs structures végétales, leur
topographie, ... On peut ainsi déinir quatre paysages agricoles
distincts dans la plaine : les coteaux composés, la plaine céréalière
ondulée, les grandes cultures sur fond plat et la plaine céréalière
boisée.
• Des paysages spéciiques et délicats, à haute valeur paysagère et patrimoniale :
- la côte viticole entrecoupée de vergers,
- les prairies et jardins de la vallée de l’Ouche à l’ouest,
- les cultures et vergers en clairières sur le plateau.
• Une valorisation du terroir et de nouvelles approches agricoles
Le patrimoine et les paysages agricoles du territoire, sont mis en
valeur par un certain nombre de démarches et dynamiques : le
classement UNESCO des Climats de Bourgogne, les AOP et IGP....
Par ailleurs, des actions de redéveloppement des cultures viticoles
sont menées (replantations de vignes par les communes, projets sur
les terres classées en AOC aujourd’hui utilisées pour l’agriculture
ou situées en zone urbaine …) et des démarches sont menées en
faveur des modes de culture durables, comme au domaine de la
Cras.
LES INTERACTIONS ENTRE VILLE ET PAYSAGE
• Une logique d’implantation liée au relief et à l’eau mais une expansion urbaine qui tend à faire disparaître le socle géographique
L’implantation des sites des villes et villages du Grand Dijon a
suivi des logiques différentes, en fonction de l’intérêt que pouvait
représenter une position élevée, le passage d’une rivière, un terroir
agricole à valoriser.
L’expansion urbaine s’est parfois affranchie des contraintes
imposées par la pente et le passage des cours d’eau, faisant
disparaître par endroits le socle physique de l’agglomération.
• Des ensembles agricoles sous pression
Avec la croissance urbaine de l’agglomération dijonnaise au siècle
dernier, l’imbrication entre la ville et ses espaces agricoles est
devenue plus rigide, rendant progressivement l’accès à certains
espaces dificile :
- coupures par les infrastructures (chemin de fer, autoroutes, ...)
- opérations d’urbanisation dans la plaine agricole,
- implantations d’équipements métropolitains (station d’épuration,
aéroport, ...)
Certains secteurs ont ainsi été presque complètement isolés au
cœur des espaces urbanisés, constituant des continuités agricoles
fragiles à l’intérieur de l’agglomération. Leur existence est souvent
liée à des contraintes liées aux infrastructures qui ont limité leur
urbanisation (Plan d’Exposition aux Bruits de l’aéroport, servitudes
autoroutières...). La question du devenir de ces «hinterland»
agricoles se pose au regard de leur potentiel d’aménité pour les
urbains tout proches, ainsi que de leur potentiel agronomique.
13
• Les lisières urbaines : une urbanisation qui durcit parfois ses limites au contact de l’espace agricole
Les villes et villages du Grand Dijon ont pu développer une relation
équilibrée avec leurs franges agricoles, avec des écrins végétaux,
constitués de pré-vergers et parcelles maraîchères faisant la
transition vers les jardins privés, qui ont été maintenus autour de
plusieurs villages. Certaines extensions urbaines récentes vers
l’espace agricole ont mis en œuvre de véritables reconstitutions de
lisières, préservant une bande en bordure de village pour accueillir
plantations et aménagements de loisirs.
La relation entre la ville et les étendues de plaine cultivée peut
cependant parfois être abrupte : certains quartiers récents semblent
parfois oublier le paysage agricole qui leur fait face : limite constituée
par des murs, absence de transition par des plantations en limite
(dans les jardins ou à l’extérieur), maisons tournant le dos à l’espace
agricole ...
• Une valorisation du socle paysager, véritable atout pour le cadre de vie :
- L’important relief présent notamment sur toute la partie ouest
du Grand Dijon, permet d’offrir des vues remarquables sur tout le
territoire, qui mettent en scène le paysage.
- Des itinéraires de découverte des paysages parsèment le territoire.
Les combes, en particulier, constituent des espaces d’une qualité
paysagère remarquable, qui viennent ensuite se prolonger comme
des coulées vertes au coeur des quartiers de franges urbaines.
- Les bords de l’Ouche, du Canal de Bourgogne et du Lac Kir, qui
offrent des espaces de promenade et de loisirs. Cette trame beue
est cependant mise en valeur de manière hétérogène, selon les sites,
l’environnement, les accès.
• La nature en ville, support de fonctions écologiques, mais également de qualité de vie (lien social, bien-être et santé, loisirs...)
L’agglomération comporte de nombreux espaces publics (parcs,
jardins, squares,…), accessibles à tous :
- Plus de 220 hectares de parcs et jardins publics ;
- Plus de 250 parcs et jardins aux fonctions diverses (écologiques,
loisirs et détente,…) et prisés par les habitants et les visiteurs
d’agglomération.
Malgré l’offre fournie en espaces verts dans l’agglomération, on
retrouve des inégalités d’accès aux espaces publics de nature en
ville et certains espaces qui sont très minéralisés (zones d’activités,
centre-ville de Dijon...).
UNE RICHESSE REMARQUABLE DE BIODIVERSITÉ
Le territoire offre des espaces d’une grande richesse pour la
biodiversité : milieux forestiers (massifs boisés à l’ouest,…), pelouses
sèches (combes) ou encore milieux aquatiques et humides (vallée
de l’Ouche,…). Cette diversité de milieux naturels constitue un
patrimoine pour le territoire, et un support pour la trame verte et
bleue. Elle est notamment mise en valeur par des périmètres de
protection et d’inventaire de la biodiversité (Natura 2000, ZNIEFF,....).
Un Espace Naturel Sensible (ENS) est en projet sur près de 200 ha, à
cheval sur Talant et Plombières-lès-Dijon.
• Une trame verte et bleue riche, à preserver et à developper
Le territoire présente une trame verte et bleue riche, venant
s’appuyer sur le poumon vert que sont les contreforts boisés sur
toute la partie ouest, auxquels répondent des bosquets de taille
moindre sur tout le territoire et en particulier dans la plaine agricole à
l’est. La trame bleue est principalement organisée autour de l’Ouche,
mais également de ses afluents (le Suzon, …), et des zones humides
du territoire à l’est, en proximité de la vallée de la Tille.
On retrouve ainsi :
- Des réservoirs boisés couvrant toute la partie ouest du territoire,
entrecoupés de pelouses et de cultures de céréales, auxquels
répondent des réservoirs boisés de taille moindre, mais bien présents
sur la partie est du territoire ;
- Des corridors boisés entre ces réservoirs, nombreux à l’ouest et
moins présents à l’est ;
- Des corridors à recréer entre ces deux entités principales,
permettant la traversée de l’emprise urbaine que représente le cœur
d’agglomération dijonnais ;
- Des réservoirs de biodiversité de pelouses, au niveau des combes à
l’ouest, reliés entre eux par des corridors, fonctionnels ou à restaurer
(notamment au nord-ouest, à Daix par exemple) ;
- Quelques réservoirs prairiaux, principalement le long de l’Ouche, et
de potentiels réservoirs à restaurer au nord-ouest du territoire, entre
Daix, Fontaine-lès-Dijon et Ahuy ;
- Des corridors fonctionnels entre ces espaces de prairies, et des
corridors à restaurer ;
- Des réservoirs aquatiques et humides fonctionnels correspondant
aux mares et plans d’eau du territoire, en particulier à l’est (dans la
vallée de la Tille), et au niveau du lac Kir ;
- Des corridors aquatiques et humides fonctionnels : l’Ouche et le
Suzon (en dehors des tronçons en milieu urbanisé) et la Norges, ainsi
que des corridors à restaurer : les tronçons de l’Ouche et du Suzon
en miileu urbanisé, ainsi que tous les petits cours d’eau du territoire,
maillant en particulier la plaine agricole.
• Des obstacles et des points de rupture pour la trame verte
et bleue
Les continuités de la trame verte et bleue sont parfois altérées
par des éléments de fragmentation des habitats, correspondant
à des phénomènes artiiciels de morcellement de l’espace. Divers
éléments peuvent ainsi constituer des éléments fragmentants : les
éléments d’infrastructures, les milieux urbains (franges urbaines,
activités polluantes, pollution lumineuse et sonore, monoculture…).
Des continuités sont également à retrouver au sein de la plaine
agricole.
14PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
DE GRANDS ENSEMBLES AGRICOLES ENTOURANT L’AGGLOMÉRATION
L’OUCHE ET LE CANAL DE BOURGOGNE, UN AXE VERT ET BLEU TRAVERSANT L’AGGLOMÉRATION
0 1 2,5KMN
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LES GRANDES CULTURES SUR FOND PLAT
LA PLAINE CÉRÉALIÈRE ONDULÉE
LES COTEAUX COMPOSÉS
LES PLATEAUX CULTIVÉS EN
CLAIRIÈRE
LES PLATEAUX CULTIVÉS
EN CLAIRIÈRELE FOND DE VALLÉE
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©Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes (sources : ©IGN 2016 - BD-Topo - Open Street Map)
PARC DE LA COLOMBIÈRE
ARBORETUM
ETANG ROYAL
AÉROPORT
LAC KIRLE PORT DU CANAL
CENTRE VILLE DIJON
L’OUCH
E
LE CANAL
Ruptures des continuités vertes
0 200 M 1KMN
15
UNE DIVERSITÉ DES PATRIMOINES
• De grands ensembles patrimoniaux bénéiant de démarches
de protection et de mise en valeur :
- L’Inventaire Général des Monuments Historiques, avec 6 sites, et
74 monuments classés et 7 sites et 154 édiices inscrits.
- Le secteur sauvegardé du centre historique de Dijon.
- L’AVAP de Fontaine-lès-Dijon et les démarches en cours en lien
avec le classement UNESCO sur Marsannay-la-Côte, Chenôve et les
faubourgs entourant le secteur sauvegardé de Dijon.
• Un patrimoine urbain, architectural et paysager qui illustre
les différentes périodes du développement urbain :
- Un riche patrimoine lié aux différents courants architecturaux à
Dijon : immeubles de type «Hausmannien», Arts Déco, maison
bourgeoise et hôtels particuliers, lotissements ouvriers du XXe
siècle, ainsi qu’un patrimoine industriel propice à la requaliication
et support de nouveaux projets.
- Un patrimoine religieux, institutionnel, militaire, dispersé à travers
tout le territoire, avec notamment la présence de nombreux forts
à mettre en valeur.
- Un patrimoine rural composé de l’habitat des bourgs et villages
et de fermes.
- La ville nouvelle de Quetigny, peu considérée comme élement
de patrimoine, mais qui représente par sa cohérence et son
architecture emblématique, un ensemble urbain à valoriser.
LA MOSAÎQUE URBAINE
• Une diversité des morphologies urbaines liée à l’histoire et
aux évolutions des « modes de fabrique de la vile » Les espaces urbains du Grand Dijon sont marqués par une diversité
des formes urbaines autant liée à l’histoire de l’urbanisation qu’aux
évolutions de l’urbanisme dans ses dimensions conceptuelles et
opérationnelles. En résulte une mosaïque de tissus urbains, tantôt
complexe et imbriquée, notamment à Dijon, tantôt segmentée et
bien délimitée s’agissant de l’urbanisation «moderne». Au regard
de la composition et de l’agencement général de l’espace urbain
sont ainsi à noter :
- des ruptures « morphologiques» liées aux grandes zones
d’activités et d’équipements, concentrées principalement autour
de la rocade et du faisceau ferroviaire, qui impactent notamment
les paysages d’entrées de ville ;
- une dissociation assez nette, entre les tissus urbains dijonnais
(et leur articulation) et ceux des autres communes, notamment
la faible présence de lotissements pavillonnaires dans Dijon,
typologie «majoritaire» en périphérie ;
- des grands ensembles collectifs formant des «isolats» dans la
trame urbaine alentour, qualiicatif qui peut parfois également
s’appliquer aux vastes ensembles de lotissements pavillonnaires
dont l’organisation de la trame viaire entraine une perte des
repères ;
- des tissus « vernaculaires », hétérogènes ou peu structurés,
à l’interface entre les noyaux anciens et les trames
«opérationnelles» très structurées (certains axes des faubourgs
dijonnais, tissus diffus intercalés entre bourgs et lotissements).
- des tissus urbains qui évoluent dans la période récente :
écoquartiers et structuration des faubourgs à Dijon, une certaine
diversiication typologique dans les autres communes.
Au sein de la mosaïque urbaine, les tissus urbains sont plus ou
moins réceptifs à l’évolution (renouvellement urbain, densiication)
et donne lieu à des enjeux différenciés (qualité des paysages,
formes d’habitat...)
LES TISSUS URBAINS
• Des tissus anciens à valoriser et dont les fonctions de
repère et de centralité sont à afirmer. Leurs structures et
morphologies varient fortement en fonction des communes. En
dehors de la trame resserrée et étendue du centre historique de
Dijon, certaines communes disposent d’un bourg bien identiié,
d’autres s’organisent sous forme de «villages-rue» ou possèdent
des noyaux anciens plus relictuels, notamment dans les villages
de la plaine. Leur évolution répond principallement aux enjeux
de réhabilitation et d’adaptation du parc ancien, d’intégration
du bâti contemporain, d’urbanisation des dents creuses et des
surépaisseurs à l’articulation des tissus environnants, notamment
dans les communes périphériques.
• Des tissus dijonnais au paysage urbain hétéroclite, avec de grandes variations au sein de la trame bâtie s’agissant des
hauteurs, de l’occupation du sol, des implantations et des interfaces
avec l’espace public. Ils sont composés de faubourgs denses et de
quartiers jardins ordonnancés, mais également d’un entre-deux
« composite », moins ordonné et qualitatif, avec une diversité
de typologies bâties qui constitue un socle réceptif à l’évolution,
notamment au travers de igures intermédiaires. Au sein de cette
trame, des projets contemporains et les écoquartiers renouvellent
le paysage urbain et apportent de nouvelles approches dans la
conception de l’urbanisme.
• Des grands ensembles développés durant les Trente Glorieuses
à la périphérie de la ville constituée. Ils sont caractérisés par un
habitat collectif social sous forme de barres et de tours qui
4. LES FRAGMENTS URBAINS
La présente section traite des espaces urbains dans la diversité
de leurs formes et de leurs paysages : ce qui fonde l’identité des lieux, des rues, des
quartiers, tous ces «fragments» qui associés font ville, font territoire.
Il s’agit également d’appréhender les transformations des espaces et l’évolution
de leurs usages. En partant du « socle urbain » historique, sont successivement
analysés : la trame urbaine et les spéciicités de ses tissus, puis la question des
centralités, des espaces publics et des grands axes.
CHAPITRE 2
PAYSAGES À VIVRE
16
marquent fortement le paysage et peuvent être considérés comme
des enclaves dans le tissu urbain. Ils ont majoritairement fait
l’objet de programmes de rénovation urbaine qui modiient leur
physionnomie.
• Des lotissements pavillonnaires, réalisés par vagues
successives d’opérations, parfois sur des surfaces assez
importantes, et qui constituent la morphologie dominante des
communes périphériques. Les tissus pavillonnaires anciens offrent
des possibilités d’évolution liées au parcours résidentiels et aux
possibilités d’adaptation du bâti. Les lotissements récents sont
plus resserrés et moins réceptifs à l’évolution. Il est observé une
cetaine diversiication typologique dans les opérations récentes, à
poursuivre et à travailler avec soin.
• Un tissu individuel diffus, plus lâche et moins ordonnancé,
situé le long des axes d’entrées de villes et dans l’épaisseur des
bourgs offrant des possibilités d’évolution.
LES CENTRALITÉS ET LES PROXIMITÉS
Au sein des communes du Grand Dijon, la question des centralités
revêt des formes assez différentes :
• Des communes structurées autour de leur bourg ancien,
qui accueille l’essentiel des commerces et des services publics
de proximité,parfois renforcé par des extensions urbaines plus
récentes qui viennent conforter leur polarité avec de nouveaux
équipements ou des commerces en rez-de-chaussée.
• Des communes multipolaires en quête de centralité, dont
le centre historique est de taille réduite et sur lesquels des
projets sont en cours, portant autant sur la densiication et la
recomposition urbaine que sur la constitution d’itinéraires doux
permettant de relier entre-elles les différentes polarités.
• Des communes périphériques marquées par la faible présence ou l’absence de commerces de proximité. La centralité y est
concentrée autour des services publics (la mairie, l’école..) ainsi
qu’aux installations de loisirs de plein air. Ces dernières constituent
les principaux espaces collectifs des communes résidentielles
périphériques, appropriés par la population et contribuant au lien
social (aire de jeux, stade, boulodrome...)
• Des quartiers de grands ensembles, véritables pôles de
proximité en raison de la densité de population et de la réalisation
d’équipements associés lors de leur construction (école, collège,
centres commerciaux de proximité...)
• Dans les quartiers de Dijon, une notion de centralité est plus diffuse, structurés d’un côté par des équipements scolaires et
sportifs disséminés au sein de la trame urbaine et de l’autre par
des commerces de proximité qui ségrennent en ordre dispersé le
long des principaux axes des faubourgs.
LES ESPACES PUBLICS ET COLLECTIFS
La quantité et la qualité des espaces publics présents sur le territoire
du Grand Dijon sont en progression continue. On dénombre par
exemple, depuis 2001, plus d’une centaine d’opérations liées aux
espaces publics au sein de Dijon même, concernant une surface
globale de 95 hectares.
• Les places et placettes sont principalement présentes dans
le centre ancien de Dijon, assez peu dans les autres communes.
Les espaces centraux des communes sont davantage traités sous
forme d’espaces verts, de vastes places végétales parcourues
par des cheminements piétons.. parfois accompagnés de grands
espaces de stationnements au fort caractère minéral.
• Des espaces publics ou collectifs associés aux espaces naturels ou de loisirs, très présents dans l’ensemble des
communes et participant à la qualité du cadre de vie. Cependant,
certains espaces verts présents dans le tissu urbain ont des usages
et fonctions parfois moins déinis et sont moins utilisés. S’ils
participent à la qualité des paysages, ils ne constituent pas pour
autant des «lieux de vie» pour les habitants.
• Les cœurs et pourtours d’îlots, de nature publique ou privée,
constituent des espaces d’interface entre les sphères résidentielles
et collectives, entre le bâti et la rue. Leurs qualités varient en
fonction du traitement des stationnements, des clôtures et de la
végétation.
LES GRANDS AXES ET LES ENTRÉES DE VILLE
Des grands axes et des entrées de ville aux qualités inégales,
relatives au traitement des espaces publics, mais également au
regard de leur articulation avec les tissus urbains alentours :
• Des axes particulièrement qualitatifs sont tout d’abord
identiiables. Souvent récemment réaménagés, ils assurent une
bonne transition :
- au sein des faubourgs de Dijon, notamment en lien avec la
réalisation du tram ou d’amélioration des circulations douces.
- lors de la traversée des communes, alors qu’ils marquaient
autrefois une césure au sein de leur territoire.
- sur des axes interurbains, traversant les espaces naturels et
agricoles, accompagnés de pistes cyclables et de bandes plantées
arbustives ou alignement d’arbres.
• Des segments à améliorer, au caractère essentiellement
routier, souvent localisés sur des espaces d’interfaces entre
tissu résidentiel et tissu d’activité ou sur des axes interurbains
secondaires, marqués par la présence de panneaux publicitaires, ou
caractérisés par un aménagement et une signalisation peu adaptés
à une arrivée en zone urbaine.
• Des coupures dans l’espace urbain avec une discontinuité
dans la lecture du paysage et la circulation des piétions (grandes
intersections, traversée des grandes infrastructures ferroviaires et
de transit.
• Une articulation entre requaliication des voies et
recomposition des tissus urbains est identiiée. Certaines
entrées de ville cumulent une «double peine» avec un tissu bâti peu
qualitatif et lâche et un aménagement de la voirie essentiellement
routier. A cet égard, plusieurs segments présentent un potentiel
signiicatif de recomposition, notamment autour de l’entrée
sud. Il en est de même pour certains segments des boulevards
périphériques de Dijon et de leur articulation avec les axes des
faubourgs vers le centre-ville. Le cas particulier de l’entrée de
Plombières-lès-Dijon est également à signaler, tant le paysage
urbain et routier contraste avec son écrin naturel de qualité.
17PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
Hauteville-lès-Dijon
Quetigny St-Apollinaire
LES TISSUS URBAINS
Des noyaux anciens, qui fondent l’identité des communes Des faubourgs dijonnais qui évoluent
Des quartiers jardins au sein de la trame urbaine
Des grands ensembles emblématiques
Des enjeux de requaliication autour des entrées de ville et des possibilités d’évolution au sein des tissus urbains « composites»
Une trame pavillonnaire étendue, qui évolue dans les opérations récentes
Des écoquartiers qui renouvellent les paysages urbains
Dijon
Dijon Dijon
18
5. LES DÉPLACEMENTS
CHAPITRE 3
ÉCOSYSTÈMES URBAINS
L’évolution des villes montre l’interdépendance étroite entre le développement des réseaux de
transport et celui de l’espace urbain, en termes d’extension, de densiication et d’évolution des
activités urbaines. Les acteurs du développement doivent nécessairement faire face aux enjeux
d’un développement urbain durable. L’élaboration du PLUiHD sur le territoire du Grand Dijon est
novatrice et doit permettre d’intégrer les déplacements pour :
- repenser l’organisation des territoires, favoriser la «ville des courtes distances», offrir un vrai
choix modal aux habitants et réduire l’impact des déplacements effectués en voiture individuelle
- renforcer le lien entre urbanisme et mobilité, en poursuivant la démarche entamée dans le
cadre du Plan de Déplacements Urbains de 2012-2020
LA POLITIQUE DES DÉPLACEMENTS DU GRAND DIJON
Le réseau de transports collectifs du Grand Dijon est
régulièrement positionné en tête dans les classements des réseaux
de transports collectifs en France. Il est le fruit d’une politique des
déplacements ambitieuse mise en place à partir des années 1970.
Face aux nouveaux enjeux urbains (périurbanisation, évolution
des modes de vie,...) le Plan de Déplacements Urbains de 2001
marque le début d’une nouvelle période durant laquelle les
transports collectifs et les modes actifs sont considérés comme
une alternative crédible à l’usage de la voiture individuelle.
Le réseau est donc adapté en 2004 avec une hiérarchisation du
réseau et la mise en place de lignes à haut niveau de service, les
Lianes, qui desservent les sites majeurs et les quartiers à forte
densité du territoire.
En 2008, un projet de transport en commun en site propre constitué
de deux lignes de tramway est acté. En 2012, les deux lignes sont
mises en service : T1 relie désormais Dijon Ville à Quetigny et T2
circule entre Chenôve et Valmy. Le réseau de transports collectifs
se restructure profondément autour d’elles, mais aussi autour
de 5 Lianes, d’une ligne de contournement du centre-ville, de 13
lignes de bus complémentaires, d’une navette en cœur de ville de
Dijon et d’une palette de services complémentaires et novateurs
(lignes Flexo et Proxi). Les lignes de bus desservant les communes
directement depuis le centre-ville de Dijon sont modiiées pour
être rabattues sur les stations de tramway.
La mise en service du tramway et la restructuration du réseau de
transports collectifs sont alors les maillons les plus visibles d’une
politique des déplacements plus vaste encore, visant à coordonner
le développement des modes alternatifs à la voiture avec une
maîtrise des lux automobiles C’est dans le cadre du Plan de
Déplacements Urbains, PDU, adopté en 2012 que l’ensemble de la
politique est décliné.
Le PDU 2012-2020, toujours en vigueur à l’heure de ce PLUi,
reprend ces évolutions et organise leur renforcement. Le document
permet notamment de déinir des orientations plus afirmées
encore pour l’organisation des mobilités sur le territoire du Grand
Dijon, en identiiant les objectifs suivants :
• renforcer et améliorer la performance des réseaux de transports
en commun ;
• impulser une politique de stationnement incitant au report
modal ;
• agir pour construire une agglomération cyclable et marchable ;
• participer à la mise en concurrence des politiques publiques
notamment l’articulation entre les déplacements et les projets
d’aménagement urbain.
Ainsi, la gestion de la circulation automobile a été repensée en
lien avec la mise en service du tramway (en 2012) et de la Liaison
Nord (en 2014), permettant ainsi de prolonger la rocade au nord
de Dijon. La rocade ainsi complétée assure un rôle de protection
eficace du centre de Dijon, qui permet une véritable maîtrise des
lux de circulation. Grâce à cela, l’espace public dijonnais a pu être
redistribué, contribuant au développement des modes alternatifs
à la voiture.
Avec la mise en service du tramway, une nouvelle étape a été
franchie avec la requaliication de l’espace public et l’aménagement
de nouveaux itinéraires en faveur des vélos, zones piétonnes,
zones 30 et 282 km d’aménagements cyclables ont été ainsi créés
dans l’agglomération, ainsi que de nouveaux services (vélostations
Vélodi et DiviaVélo).
Le développement des mobilités douces, l’optimisation de la
desserte en transports collectifs, l’amélioration de la circulation
des lignes de bus, le développement de l’autopartage et du
covoiturage,… sont autant d’actions qui visent à proposer à
l’usager un système de transport basé, non pas sur un seul mode,
mais sur une combinaison de modes de déplacements, sur une
complémentarité entre les modes.
C’est d’ailleurs dans ce sens que deux projets structurants vont
se mettre en place en 2017 : la DSP «Mobilité» et le projet
«Prioribus».
Ainsi, l’ensemble des modes de déplacements a connu des
évolutions importantes dans le Grand Dijon, bénéiciant de 2
franches impulsions politiques via les Plans de Déplacements
Urbains, notamment celui de 2012. Au travers de sa transformation,
en Communauté Urbaine, et l’intégration de nouvelles compétences
en voirie et stationnement, le Grand Dijon a pu montrer sa capacité
à faire face aux déis d’une métropole moderne, en mouvement,
consciente de son empreinte écologique et de l’impact de la
mobilité sur ses espaces publics et sa qualité de vie.
LA MOBILITÉ DANS LE GRAND DIJON EN 2016
Sur le territoire du Grand Dijon, un habitant fait en moyenne 3,6
déplacements tous modes et tous motifs par jour selon les résultats
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de l’Enquête Déplacements Grand Territoire (EDGT) 2016. C’est une
valeur relativement comparable à celles d’autres agglomérations
comme Strasbourg (2009) et Nancy (2013). Sur un jour moyen,
environ 810 000 déplacements sont réalisés sur le territoire du Grand
Dijon par les habitants.
Le nombre de déplacements tous modes et tous motifs varie selon le
secteur concerné. Le nombre de déplacements dans Dijon Centre est
moins élevé que dans les autres secteurs. Plus les secteurs pris en
compte sont éloignés de Dijon, plus le nombre de déplacements par
personne et par jour augmente.
Les déplacements sur le territoire du Grand Dijon se répartissent de
la manière suivante :
- 50% des déplacements journaliers sont des déplacements qui sont
effectués dans la ville de Dijon, soit 430 000 déplacements par jour ;
- 25% des déplacements sont des déplacements entre la ville de Dijon
et les autres communes du Grand Dijon, soit 190 000 déplacements
par jour ;
- 25% des déplacements sont des déplacements entre les communes
du Grand Dijon, Dijon exclu.
Les résultats de l’Enquête Déplacements Grand Territoire mettent en
évidence des parts modales sur le Grand Dijon de l’ordre de :
• 53% pour la voiture individuelle ;
• 13% pour les transports collectifs ;
• 33% pour les modes actifs, dont 30% pour la marche et 3% pour
le vélo.
Sur les déplacements entre zones urbaines denses, la part modale
des transports collectifs est élevée. Ainsi, sur les déplacements entre
Dijon et la première couronne (il s’agit des communes de Fontaine-
lès-Dijon, Talant, Saint-Apollinaire, Quetigny, Longvic et Chenôve),
dont la plupart sont desservies par une ligne de transports collectifs
à haut niveau de service, la part modale des transports collectifs est
de l’ordre de 17%. Entre Dijon et Chenôve, elle atteint même 23%.
LES TRANSPORTS COLLECTIFS
Le réseau de transports collectifs qui a été restructuré en 2012 avec
la mise en service du tramway, la réorganisation des lignes bus et
une tariication harmonisée, connaît une fréquentation en hausse
constante. Les vitesses commerciales des lignes de bus sont à la
baisse mais vont faire l’objet d’améliorations grâce au programme
Prioribus à venir.
Différents types de desserte complémentaires s’adaptent aux
particularités du territoire et notamment aux secteurs où l’eficience
du réseau de transports collectifs est plus dificile, mais une
optimisation/adaptation de l’offre de transports collectifs est à
déinir, notamment sur les lignes qui sont peu fréquentées, et une
complémentarité des types de services et des modes de déplacements
à développer pour la desserte de certains secteurs du territoire.
Le territoire est desservi par plusieurs gares, ce qui est atout, mais le
rôle dans la desserte du territoire est encore limité (en dehors de la
gare de Dijon-Ville).
L’INTERMODALITÉ
L’intermodalité correspond à la pratique successive de différents
modes de transport au cours d’un même déplacement. Selon l’EDGT
2016, 3 % des déplacements se font entre deux modes mécanisés
(dont plus de 60% en correspondance entre un transport collectif
urbain).
Les principaux pôles d’intermodalité formels sur le territoire du Grand
Dijon sont :
• la gare de Dijon-Ville
• les places Darcy et République
• les parkings-relais Valmy (190 places), Piscine Olympique (243
places), Zénith (800 places)
En revanche il n’existe aucun P+R au sud de l’agglomération en lien
avec le tramway T2 à Chenôve.
Globalement, l’intermodalité entre le réseau automobile et le réseau
de transports collectifs se fait autour de la rocade (N274) au niveau de
ses échangeurs et principalement autour du tramway et de la majorité
des Lianes. Il existe donc un potentiel pour créer de nouveaux lieux
d’intermodalité en lien avec ces lignes structurantes,
Les gares sont également des lieux d’intermodalité (Porte Neuve,
Ouges, Neuilly-lès-Dijon) ainsi que les aires de covoiturages oficielles
et informelles ; bien que leur nombre et leur rôle soient aujourd’hui
encore assez marginaux.
LES MODES ACTIFS (MARCHE ET VÉLO)
La marche est le mode de déplacement le plus utilisé sur le Grand
Dijon et principalement pour des déplacements de proximité. Si des
zones apaisées se sont développées dans certaines communes,
l’étalement urbain et parfois une absence de services, de commerces
de proximité ne favorisent pas la marche à pied.
Le réseau cyclable se développe et l’usage du vélo augmente
progressivement, mais certains tronçons sont encore manquants pour
avoir un maillage continu et lisible.
Si la concentration de la population autour du centre-ville de Dijon
est favorable pour les déplacements à vélo (entre 2 km et 5 km)
le topographie incite moins à sa pratique sur certains secteurs
(communes Ouest notamment).
LE RÉSEAU ROUTIER
Les charges de traic ont évolué depuis la mise en service du tramway,
l’extension des zones piétonnes et la création de la LINO, avec une
diminution des lux à l’intérieur de la rocade et une augmentation des
lux empruntant la rocade. Par ailleurs, la motorisation des ménages
indique une tendance globalement à la baisse et le covoiturage tend
à se développer au niveau de l’ensemble des communes.
Si les conditions de circulation sont plutôt bonnes, quelques points
durs subsistent aux heures de pointe sur la rocade (secteur des
Longènes, giratoire d’Ahuy, échangeur de Valmy, …) et certains axes.
LE STATIONNEMENT
Le stationnement est globalement non réglementé à l’exception du
centre de Dijon et de zones bleues sur certaines communes.
Les principaux problèmes de stationnement concernent le
rabattement sur certaines stations de tramway, les secteurs proches
des grands équipements et les nouveaux quartiers résidentiels. Les
normes de stationnement privé liés aux logements et aux bureaux
induisent parfois du stationnement sur voirie non désiré.
En revanche, les parkings publics en ouvrage du centre de Dijon sont
assez inégalement occupés.
20PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
Source : EMD 2015/2016, CEREMA
Années où
sont
survenues
les
principales
évolutions
du réseau
20022004
(1ères Lianes)
2007
2012 (mise en service
du tramway
2014Evoluti
on entre 2012
et 2014
Nombre de lignes
31 28 39 42 45 + 7%
Longueur des lignes
(en km)308 250 438 538 544 + 1%
Fréquentation (total
des voyages, en
milliers)
34'547 35'317 34'822 33'810 45'305 + 34%
PKO par habitant
4'728 5'020 4'613 4'478 5'334 + 19%
L’évolution de l’offre TC du réseau Divia entre 2002 et 2014
Sources : Transports collectifs urbains - Evolution 2002 - 2007, CERTU, 2008. Annuraire statistique des transports collectifs urbains de province - Evolution 2009 - 2014, CEREMA, 2015.
142
o
o
o
142
o
o
o
142
o
o
o
Motifs de déplacements des usagers
Source : EDGT 2016, CEREMA
Les origines-destinations des déplacements
Source : ichier de l’EDGT 2016
La répartition modale des déplacements
EMD 2009 EMD 2015 EVOLUTION
Modes actifs 241 749 247 846 6 097 (+2,5%)
TC 96 434 106 306 9 872 (+10,2%)
Voiture conducteur
363 147 345 861 - 17 285 (-4,8%)
Voiture passager 46 865 75 908 29 042 (+62%)
Total des déplacements des habitants du Grand Dijon
765 717 782 649 16 931 (+2,2%)
21
CHAPITRE 3
ÉCOSYSTÈMES URBAINS
6. LE MÉTABOLISME DU TERRITOIRE
Le présent chapitre vise à mettre en exergue les performances
environnementales du territoire, dont le fonctionnement au quotidien lié aux différentes
activités qui s’y exercent (déplacements, activités économiques, habitat…) mobilise de
multiples ressources (eau, énergie…) mais l’impact aussi en termes de pollution de l’eau,
des sols, de l’air ou encore de production de déchets. Au-delà de ce système entrant-
sortant qu’il apparaît primordial d’optimiser, la qualité de l’environnement et du cadre de
vie est impactée par ce fonctionnement territorial en termes de risques et de nuisances
liés aux activités ou aux déplacements. Ce fonctionnement peut aussi être perturbé par la
vulnérabilité du territoire face aux risques naturels.
DES USAGES IMPORTANTS DE L’EAU À SATISFAIRE
En 2013, ce sont 283 millions de m3 d’eau qui ont été prélevés
sur le territoire du Grand Dijon d’après les données de la BNPE. Ce
volume très important s’explique par les prises d’eau nécessaires
au fonctionnement du Canal de Bourgogne et qui représentent
97,5% des prélèvements totaux. Les autres usages se répartissent
comme suit:
- Alimentation en eau potable : 6,8 millions de m3 ;
- Industrie : 213 671 m3 soit seulement 3% des prélèvements ;
- Irrigation : 159 974 m3 pour 2,2% ;
- Loisirs.
La majorité de ces prélèvements s’effectue sur les ressources
souterraines, excepté pour l’alimentation en eau des canaux. L’eau
potable prélevée sur le territoire ne représente qu’une part de l’eau
effectivement consommée dont la majeure partie est prélevée au-
delà des limites intercommunales.
Les performances du réseau d’adduction en eau potable se sont
globalement améliorées ces dernières années grâce à de nombreux
travaux effectués permettant ainsi de réaliser des économies de
la ressource en eau distribuée. De même, la consommation d’eau
par habitant a connu une baisse signiicative depuis une dizaine
d’années.
Les prélèvements agricoles, qui ont diminué ces dernières années
en raison de l’arrêt de cultures particulièrement consommatrices
liées à l’industrie sucrière, sont aujourd’hui stabilisés. Ils peuvent
cependant être particulièrement impactant. L’agriculture sollicite
en effet la ressource en eau dans les périodes les plus sensibles en
termes quantitatifs, au moment des étiages.
DES DÉFIS EN MATIÈRE D’ÉCONOMIE D’ÉNERGIE
En 2010, près de 6 330 GWh d’énergie inale ont été consommés
au sein du Grand Dijon, soit un ratio de 26MWh par habitant (35
MWh pour la région Bourgogne). Cette énergie, produite à 96 % par
des énergies nucléaires (électricité) ou fossiles (charbon, ioul, gaz
naturel) induit d’importantes émissions de gaz-à-effet de serre qui
s’élèvent à 1,7 millions teqCO2 en 2009.
Comptabilisant près de 70 % des consommations énergétiques
inales, les secteurs résidentiels et tertiaires apparaissent comme
les principaux postes émetteurs sur le territoire (hors-fret) à
l’origine de 75 % du total des émissions de gaz à effet-de-serre.
Avec près de 50 % de logements construits avant 1949, le Grand
Dijon est caractérisé par un parc bâti ancien dont 80 % a une
consommation annuelle supérieure à 231 kWh/m² et la précarité
énergétique touche 17 % des habitants du Grand Dijon.
Le Grand Dijon s’est engagé dès 2009 à réduire les consommations
d’énergie et les émissions de gaz à effet-de-serre, notamment
à travers l’élaboration du Plan Climat Energie Territorial (PCET)
Illico² 2011-2020 et des politiques urbaines orientées vers le
développement durable (déplacements, écoquartier, actions sur
le parc ancien,...). Le Grand Dijon est reconnu comme un acteur
engagé dans la transition énergétique à travers les labels Citergie
de l’ADEME et Territoire à Energie Positive pour la Croissance Verte
(TEPCV) qui lui ont été decernés.
UN POTENTIEL DE PRODUCTION D’ÉNERGIES RENOUVELABLES
Malgré une légère réduction des consommations d’énergie sur
le territoire depuis quelques années, le taux d’indépendance
énergétique du territoire du Grand Dijon, estimé à 3 %, reste
inférieur à la moyenne du territoire bourguignon (10%).
Le Grand Dijon, à travers son Plan Climat Energie Territorial (PCET),
s’est ixé pour objectif une augmentation de 20% des énergies
renouvelables dans le mix énergétique du territoire.
Le territoire dispose d’un grand potentiel de développement des
énergies renouvelables, particulièrement issues des ressources
biomasse et bois qui constituent déjà l’essentiel – soit 93% -
des ressources utilisées. Ces ressources naturelles répondent
notamment aux besoins des deux grands réseaux de chaleur
aménagés.
La récupération des eaux usées et des déchets pour la production
d’énergie sont aussi des démarches innovantes largement
engagées sur le territoire (l’unité de cogénération de Chevigny-
Saint-Sauveur, la station de traitement « eauvitale » de Dijon
Longvic, l’Usine d’Incinération des Déchets Ménagers (UIOM) du
Grand Dijon, le projet à l’étude d’usine de méthanisation....).
Aucune installation de dispositifs éoliens n’est aujourd’hui
recensée sur le territoire. Peu de zones de développement sont
en effet identiiées en notamment en raison de fortes aménités
paysagères et patrimoniales qui contraignent leur installation.
Aussi, le potentiel solaire thermique et photovoltaïque de 1050
KWh/m²/an, ne reste que partiellement exploité au regard des
autres énergies renouvelables.
Dans le contexte de transition énergétique, la poursuite du
développement des énergies renouvelables déjà impulsé
et la diversiication du mix énergétique, en intensiiant le
développement des énergies encore peu représentées, pourront
permettre l’atteinte des objectifs de production d’énergies
renouvelables sur le territoire.
22
UNE PRODUCTION IMPORTANTE DE DÉCHETS VALORISÉE
Environ 86 048 tonnes d’ordures ménagères assimilées sont
collectées sur le territoire en 2015. La collecte d’ordures ménagères
à hauteur de 253 kg/hab./an est supérieure à la moyenne en Côte-
d’Or (228 kg/hab./an. ). Néanmoins, les changements des habitudes
de consommation et les efforts entrepris démontrent des taux
relativement encourageants. Entre 2010 et 2015, le tonnage
collecté d’ordures ménagères et assimilées a baissé de 7,4 % et
la performance de recyclage de 53,21 kg par habitant par an et le
taux de refus de 14% sont exemplaires. Ces chiffres sont marqueurs
d’une politique ambitieuse développée sur le territoire depuis
plusieurs années. Par ailleurs, le Grand Dijon dispose d’équipements
de traitements performants, mais certains dysfonctionnements
viennent impacter le service de collecte des déchets (locaux adaptés
au stockage des déchets, nombre de points de tri nécessaires…).
UNE QUALITÉ DE L’AIR SATISFAISANTE
Le territoire dijonnais présente globalement une qualité de l’air
relativement bonne et préservée. L’indice ATMO pour l’année 2015
montre des indices de qualité bon à très bon 72% de l’année. Les
principaux polluants responsables du déclassement de l’indice sont
d’abord l’ozone, les particules ines puis le dioxyde d’azote.
D’autres polluants ne font pas l’objet de mesures réglementaires.
C’est le cas des pesticides par exemple, pour lesquels des
prélèvements effectués en 2013 par ATMOSF’air Bourgogne
ont montré la présence de molécules dans l’air sur le territoire du
Grand Dijon. Enin, la qualité de l’air peut aussi être dégradée pour
une certaine part de la population par la présence d’allergènes et
notamment de pollens.
En lien avec l’observation de la présence de ces différents polluants
sur l’agglomération, un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) a
été élaboré en 2014. Le Plan de Déplacements Urbains mais aussi
le PCET Illico2 permettent également par leurs différentes actions
d’agir en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air. Le Grand Dijon
est également lauréat de l’appel à projet « Ville respirable en 5 ans »
lancé par l’Etat en 2015.
UNE RESSOURCE EN EAU IMPACTÉE PAR LES ACTIVITÉS DU TERRITOIRE
Les ressources souterraines, notamment celles stratégiques
pour l’eau potable, sont impactées par la présence de polluants
(pesticides, nitrates, solvants chlorés…). Si la qualité chimique des
eaux supericielles est globalement bonne sur l’ensemble des cours
d’eau, leur état écologique est relativement dégradé.
Les pollutions peuvent être d’origine industrielle (déversements
ou pollution diffuse), domestique (défauts des réseaux, surcharge,
ruissellement d’eaux pluviales...), agricole (pesticides et nitrates).
Ces diverses pollutions ont des impacts importants sur la qualité
de l’eau, notamment en termes d’alimentation en eau potable. Un
travail doit ainsi être engagé pour assurer la reconquête de la qualité
des eaux sur les différentes ressources. Toutefois, même s’il reste
ponctuellement des problèmes liés aux pesticides et aux nitrates, les
eaux distribuées sont de bonne qualité et plusieurs protections sont
mises en œuvre (protection des captages).
UN PASSÉ INDUSTRIEL RESTREINT
Le territoire du Grand Dijon ne constitue pas un pôle industriel
historique majeur. Dans ce sens les impacts de ses activités sur
l’environnement et le cadre de vie sont relativement limités :
- 5 établissements industriels inventoriés au titre des risques
industriels majeurs dont 4 sont classés SEVESO dits de « seuil haut ».
- 9 sites BASOL faisant l’objet d’une action des pouvoirs publics à
des stades d’avancement divers (en évaluation, en cours de travaux,
traité avec surveillance…).
- Plus de 100 sites de données BASIAS, potentiellement polluants,
principalement concentrés sur les communes de Dijon, Chenôve et
Longvic.
- Des lux de matières dangereuses (produits inlammables, toxiques,
explosifs ou corrosifs) qui concernent de nombreuses communes
en fonction de l’importance et de la densité des infrastructures de
transport qui les traversent.
DES NUISANCES SONORES LIÉES AUX FLUX ROUTIERS
Le bruit routier est la première source de nuisances sonores sur le
Grand Dijon puisqu’il représente 75% des nuisances recensées. Les
études réalisées ont permis de mettre en évidence que 35% de la
population, soit environ 80 000 habitants, est exposée en journée à
des nuisances sonores supérieures à 65 dB(A). 38 600 habitants et
60 établissements sensibles (hôpitaux, groupes scolaires…) se situent
en dépassements des valeurs limites. Une part de la population est
ainsi particulièrement vulnérable au bruit sur le territoire. Toutefois,
une part importante de la population a également accès au cours
d’une journée à des zones apaisées présentant des niveaux de bruit
inférieurs à 55 décibels.
DES RISQUES D’INONDATION
Les inondations sur le territoire du Grand Dijon peuvent être dues
à des débordements plus ou moins rapides des cours d’eau (Ouche,
Tille, Suzon, Norges…), à des ruissellements d’eau pluviale des
coteaux vers les points bas s’accompagnant parfois de coulées
boueuses, et également de remontées de nappe dans les secteurs
de plaine alluviale où la nappe afleure
La vulnérabilité au risque est particulièrement prégnante sur certains
secteurs, avec 1 612 personnes potentiellement impactées sur 11%
du territoire, en cas de survenue du scénario fréquent d’inondation
par débordement. Face à l’importance de ces risques, des outils
réglementaires et des actions de prévention et de gestion du risque
inondation sont développés sur le territoire (6 Plans de Prévention
des Risques inondation impactant 10 communes).
DES RISQUES DE MOUVEMENTS DE TERRAIN
À PRENDRE EN COMPTE
Le risque de mouvement de terrain par éboulement ou chute de
bloc semble être le plus prégnant, tandis que l’aléa de glissement
de terrain est plutôt faible sur le territoire. Sont également recencés
un risque d’effondrements de cavités souterraines en raison de la
présence de cavités naturelles d’origine karstique, et un risque de
retrait par gonlement des argiles, qui entraîne des désordres sur les
biens et notamment les habitations en induisant des déformations
pouvant aller jusqu’à la issuration du bâti.
23PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
LE GRAND DIJON, UN TERRITOIRE FAVORABLE À LA SANTÉ
Sources : IGN, Grand Dijon, BD Basole (MEDOE)
24PLUI - HD / GRAND DIJON / RÉSUMÉ DU DIAGNOSTIC / FÉVRIER 2017
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