sabrina amrani dossier de presse show zoulikha bouabdellah
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Dossier de presseExposition Mirage de Zoulikha Bouabdellah
En quelques mois, l'histoire a changé de camp. Elle s'écrit désormais au
sud, de l'autre côté de la Méditerranée où, après les révolutions tunisienne
et égyptienne, la guerre civile en Libye et en Syrie, la contagion révolution-
naire gagne désormais jusqu'au Bahreïn et au Yémen. Et tandis qu’au
Maroc, le pays s'engage dans une réforme politique qui se veut inédite,
l'Algérie promet de son côté le renforcement du processus démocratique.
Qu'adviendra-t-il de tout cela ? Nul ne peut le dire avec certitude, dit
l’artiste. Restent, comme toujours dans une révolution, les images élevées
au rang d’icônes. Bouabdellah a trouvé la sienne: ": cette photographie
d'un mirage des forces de Khadafi. Touché de plein fouet, il pique du nez
vers le sol libyen. Le crash n'est pas encore visible mais il est déjà signifié
et signifiant : le dictateur n'est plus invincible», conclut Zoulikha.
Cette image, choisie pour la série Mirage (I, II, III, IV et V) et pour le tripty-
que "Is your love darling just a mirage? (zellige)", "nous renvoie en outre
À propos de Mirage.
“Is your lovedarling just a mirage?”. 2011
Zoulikha Bouabdellah est française et algérienne, bien qu’elle ne soit née
ni en France ni en Algérie mais à Moscou où ses parents étudiaient. Son
histoire personnelle et son travail se développent entre différentes cultu-
res juxtaposées, croisées et confrontées dans le temps: Zoulikha et sa
famille émigrent en France, en provenance d'Algérie, au début des
années 90. A cette époque, l'Algérie est dans une période de guerre
civile.
Mais avant cette confrontation, le jeune Zoulikha vit ces contradictions au
quotidien. Le monde de femmes voilées dans lequel elle grandit se con-
vertit chaque soir en une galerie de tableaux orientalistes sexy et de
sculptures classiques représentant des femmes nues. Cette collection
cachée au public appartient au fonds du Musée des Beaux Arts d'Alger et
l'artiste, fille de la directrice, traverse ses galeries tous les jours, pour
rejoindre son domicile situé dans le musée même.
Le contraste et la synthèse impossible entre un monde extérieur puritain
et répressif, où les représentations iconiques sont interdites, et cet autre
monde dans lequel Zoulikha découvre une liberté esthétique et sexuelle
au travers de formes artistiques , constituent un des éléments fondamen-
taux de son langage, une incessante recherche de liberté qui transcende
les obstacles religieux, politiques, moraux ou formels.
Zoulikha Bouabdellah explore constamment les interstices entre «eux et
nous», entre le Nord et le Sud, l'Europe et l'Afrique, le christianisme et
l'islam et fondamentalement l'écart entre les hommes et les femmes,
l’abîme entre le visible et le non-dit, la fracture entre le plaisir et la douleur.
L'artiste se concentre souvent sur les contributions arabes et islamiques
à l'astrologie, les mathématiques, la religion et l'esthétique, avec une
capacité à forger de nouvelles définitions; Les expressions et motifs se
Sabrina Amrani est à l’origine de ce nouvel espace d'art contemporain à
Madrid. Cette Française, d'origine algérienne et de formation sociologue,
propose une galerie marquée par un mot: le dialogue, voir et écouter les
autres. Par conséquent, la galerie Sabrina Amrani se démarque par des
propositions qui invitent à la réflexion sur l’individu, les sociétés et
l'espace. "Réflexions politiques ou sociales toujours individuelle: celle
l'artiste même», déclare Amrani.
La galerie représente José Luis Bongore, Elvire Bonduelle ou Zoulikha
Bouabdellah, entre autres. Se croiseront dans cette espace des artistes
consolidés et émergents, de différentes nationalités, car selon la galeris-
te, «ni l'art, et encore moins le dialogue, n’ont de frontières".
Toutefois, Sabrina Amrani reconnaît que le projet accordera une attention
particulière aux nouvelles voix qui émergent de la scène artistique
d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
répètent, se lient, se superposent afin de nous révéler de nouvelles signi-
fications, nous suggérant ainsi l'interaction de deux cultures. Avec la série
"Two Lovers" le mot amour, si souvent employé dans l'art arabe, prend la
forme de deux amants s’essayant au Kamasutra.
C’est avec Walk on the sky - Pisces, que Zoulikha a remporté le prix Art
Dubai Abraaj Capital Prize en 2009, la plus haute distinction artistique du
Moyen Orient. Avec ce travail ambitieux, en trois dimensions, Bouabde-
llah représente la constellation Pisces à partir de la conception de
l'astronome Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), dont les études de Ptolé-
mée sont la base des connaissances actuelles dans ce domaine.
La pièce fait usage de l’étoile polygonale, un symbole classique de l' art
et l'architecture arabe à travers les âges. L’espace se referme avec un sol
composé de miroir: le même que la reine de Saba traversa lors de sa
rencontre avec le Roi Salomon qui souhaitait satisfaire sa curiosité, incré-
dule, face à la rumeur des chevilles velues de la Reine. Cette référence,
présente dans la Bible et le Coran, et la contribution d'al-Sufi à la connais-
sance de l'homme, reflète le dialogue entre les cultures présentes dans le
travail de l'artiste.
Avec ces œuvres, l'artiste assure ne pas rechercher la subversion, même
si elle reconnaît que "la transgression est une composante essentielle de
la modernité, qui nous permet de s'écarter des sentiers battus, modifier
les codes et regarder au-delà". Cependant, le travail de Bouabdellah se
veut subtil et nous offre une vision positive du conflit sous-jacent.
En quelques mois, l'histoire a changé de camp. Elle s'écrit désormais au
sud, de l'autre côté de la Méditerranée où, après les révolutions tunisienne
et égyptienne, la guerre civile en Libye et en Syrie, la contagion révolution-
naire gagne désormais jusqu'au Bahreïn et au Yémen. Et tandis qu’au
Maroc, le pays s'engage dans une réforme politique qui se veut inédite,
l'Algérie promet de son côté le renforcement du processus démocratique.
Qu'adviendra-t-il de tout cela ? Nul ne peut le dire avec certitude, dit
l’artiste. Restent, comme toujours dans une révolution, les images élevées
au rang d’icônes. Bouabdellah a trouvé la sienne: ": cette photographie
d'un mirage des forces de Khadafi. Touché de plein fouet, il pique du nez
vers le sol libyen. Le crash n'est pas encore visible mais il est déjà signifié
et signifiant : le dictateur n'est plus invincible», conclut Zoulikha.
Cette image, choisie pour la série Mirage (I, II, III, IV et V) et pour le tripty-
que "Is your love darling just a mirage? (zellige)", "nous renvoie en outre
aux idéaux de la révolution." Avec ces pièces Bouabellah soulève des
questions: «Vont-ils inspirer la suite de l'histoire ou, agités comme des
promesses jamais tenues, rester à l'état de mirages, images plus ou
moins déformées d'un idéal bien réel ? Entre ce qui est déjà là (la révolu-
tion) et ce qui doit advenir (la démocratie), j'ai trouvé en l'avion militaire
Mirage la représentation visuelle parfaite de l'idée du visible et du non
visible.
Dans l'exposition conçue pour Sabrina Amrani, l'idée prend la forme d'une
composition géométrique inspirée par le répertoire artistique arabe. Tout
comme les concepts qui sous-tendent la tradition du zellige, les pièces
Mirage donnent à voir « l'insaisissable dans une expérience qui dépasse
la contemplation et pousse aux interprétations. Comme le passage de
l'avion lui-même difficilement perceptible – un phénomène physique de la
réfraction voulue par les constructeurs de cet appareil –, les formes du
Mirage se combinent en une série de mouvements rythmiques que l'oeil
ne peut saisir avec précision. Elles convoquent acteurs et spectateurs de
l'histoire dans l'absence de certitudes qui caractérisent chaque épisode
révolutionnaire», explique Bouabdellah.
L'installation Algol est la représentation schématisée de la constellation de
Persée. Le nom Algol vient de l'arabe "al Ras -Ghul" littéralement "la tête du
démon". Les Grecs de l'Antiquité voyaient en cette étoile l'oeil de Méduse,
créature à la tête couverte de serpents dont le regard changeait en pierre
quiconque osait le défier. Composé de gyrophares et de balises lumineu-
ses, Algol est une lecture mythologique de la tyrannie, un work in progress
destiné à dresser la carte des étoiles mortes de la dictature.
L'exposition est complétée par Donne moi ma liberté défait mes chaînes,
il s’agit d’une déviation du sens originel de la phrase chantée par Oum
Kelthoum. Le cri d'une femme enchaînée par l'amour et désireuse de “Is your lovedarling just a mirage?”. 2011
Zoulikha Bouabdellah est française et algérienne, bien qu’elle ne soit née
ni en France ni en Algérie mais à Moscou où ses parents étudiaient. Son
histoire personnelle et son travail se développent entre différentes cultu-
res juxtaposées, croisées et confrontées dans le temps: Zoulikha et sa
famille émigrent en France, en provenance d'Algérie, au début des
années 90. A cette époque, l'Algérie est dans une période de guerre
civile.
Mais avant cette confrontation, le jeune Zoulikha vit ces contradictions au
quotidien. Le monde de femmes voilées dans lequel elle grandit se con-
vertit chaque soir en une galerie de tableaux orientalistes sexy et de
sculptures classiques représentant des femmes nues. Cette collection
cachée au public appartient au fonds du Musée des Beaux Arts d'Alger et
l'artiste, fille de la directrice, traverse ses galeries tous les jours, pour
rejoindre son domicile situé dans le musée même.
Le contraste et la synthèse impossible entre un monde extérieur puritain
et répressif, où les représentations iconiques sont interdites, et cet autre
monde dans lequel Zoulikha découvre une liberté esthétique et sexuelle
au travers de formes artistiques , constituent un des éléments fondamen-
taux de son langage, une incessante recherche de liberté qui transcende
les obstacles religieux, politiques, moraux ou formels.
Zoulikha Bouabdellah explore constamment les interstices entre «eux et
nous», entre le Nord et le Sud, l'Europe et l'Afrique, le christianisme et
l'islam et fondamentalement l'écart entre les hommes et les femmes,
l’abîme entre le visible et le non-dit, la fracture entre le plaisir et la douleur.
L'artiste se concentre souvent sur les contributions arabes et islamiques
à l'astrologie, les mathématiques, la religion et l'esthétique, avec une
capacité à forger de nouvelles définitions; Les expressions et motifs se
Sabrina Amrani est à l’origine de ce nouvel espace d'art contemporain à
Madrid. Cette Française, d'origine algérienne et de formation sociologue,
propose une galerie marquée par un mot: le dialogue, voir et écouter les
autres. Par conséquent, la galerie Sabrina Amrani se démarque par des
propositions qui invitent à la réflexion sur l’individu, les sociétés et
l'espace. "Réflexions politiques ou sociales toujours individuelle: celle
l'artiste même», déclare Amrani.
La galerie représente José Luis Bongore, Elvire Bonduelle ou Zoulikha
Bouabdellah, entre autres. Se croiseront dans cette espace des artistes
consolidés et émergents, de différentes nationalités, car selon la galeris-
te, «ni l'art, et encore moins le dialogue, n’ont de frontières".
Toutefois, Sabrina Amrani reconnaît que le projet accordera une attention
particulière aux nouvelles voix qui émergent de la scène artistique
d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
répètent, se lient, se superposent afin de nous révéler de nouvelles signi-
fications, nous suggérant ainsi l'interaction de deux cultures. Avec la série
"Two Lovers" le mot amour, si souvent employé dans l'art arabe, prend la
forme de deux amants s’essayant au Kamasutra.
C’est avec Walk on the sky - Pisces, que Zoulikha a remporté le prix Art
Dubai Abraaj Capital Prize en 2009, la plus haute distinction artistique du
Moyen Orient. Avec ce travail ambitieux, en trois dimensions, Bouabde-
llah représente la constellation Pisces à partir de la conception de
l'astronome Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), dont les études de Ptolé-
mée sont la base des connaissances actuelles dans ce domaine.
La pièce fait usage de l’étoile polygonale, un symbole classique de l' art
et l'architecture arabe à travers les âges. L’espace se referme avec un sol
composé de miroir: le même que la reine de Saba traversa lors de sa
rencontre avec le Roi Salomon qui souhaitait satisfaire sa curiosité, incré-
dule, face à la rumeur des chevilles velues de la Reine. Cette référence,
présente dans la Bible et le Coran, et la contribution d'al-Sufi à la connais-
sance de l'homme, reflète le dialogue entre les cultures présentes dans le
travail de l'artiste.
Avec ces œuvres, l'artiste assure ne pas rechercher la subversion, même
si elle reconnaît que "la transgression est une composante essentielle de
la modernité, qui nous permet de s'écarter des sentiers battus, modifier
les codes et regarder au-delà". Cependant, le travail de Bouabdellah se
veut subtil et nous offre une vision positive du conflit sous-jacent.
En quelques mois, l'histoire a changé de camp. Elle s'écrit désormais au
sud, de l'autre côté de la Méditerranée où, après les révolutions tunisienne
et égyptienne, la guerre civile en Libye et en Syrie, la contagion révolution-
naire gagne désormais jusqu'au Bahreïn et au Yémen. Et tandis qu’au
Maroc, le pays s'engage dans une réforme politique qui se veut inédite,
l'Algérie promet de son côté le renforcement du processus démocratique.
Qu'adviendra-t-il de tout cela ? Nul ne peut le dire avec certitude, dit
l’artiste. Restent, comme toujours dans une révolution, les images élevées
au rang d’icônes. Bouabdellah a trouvé la sienne: ": cette photographie
d'un mirage des forces de Khadafi. Touché de plein fouet, il pique du nez
vers le sol libyen. Le crash n'est pas encore visible mais il est déjà signifié
et signifiant : le dictateur n'est plus invincible», conclut Zoulikha.
Cette image, choisie pour la série Mirage (I, II, III, IV et V) et pour le tripty-
que "Is your love darling just a mirage? (zellige)", "nous renvoie en outre
“Slogan”. 2009
recouvrer sa liberté devient ici un slogan révolutionnaire, une formule
universelle à l'usage de tous les opprimés.
Zoulikha Bouabdellah est française et algérienne, bien qu’elle ne soit née
ni en France ni en Algérie mais à Moscou où ses parents étudiaient. Son
histoire personnelle et son travail se développent entre différentes cultu-
res juxtaposées, croisées et confrontées dans le temps: Zoulikha et sa
famille émigrent en France, en provenance d'Algérie, au début des
années 90. A cette époque, l'Algérie est dans une période de guerre
civile.
Mais avant cette confrontation, le jeune Zoulikha vit ces contradictions au
quotidien. Le monde de femmes voilées dans lequel elle grandit se con-
vertit chaque soir en une galerie de tableaux orientalistes sexy et de
sculptures classiques représentant des femmes nues. Cette collection
cachée au public appartient au fonds du Musée des Beaux Arts d'Alger et
l'artiste, fille de la directrice, traverse ses galeries tous les jours, pour
rejoindre son domicile situé dans le musée même.
Le contraste et la synthèse impossible entre un monde extérieur puritain
et répressif, où les représentations iconiques sont interdites, et cet autre
monde dans lequel Zoulikha découvre une liberté esthétique et sexuelle
au travers de formes artistiques , constituent un des éléments fondamen-
taux de son langage, une incessante recherche de liberté qui transcende
les obstacles religieux, politiques, moraux ou formels.
Zoulikha Bouabdellah explore constamment les interstices entre «eux et
nous», entre le Nord et le Sud, l'Europe et l'Afrique, le christianisme et
l'islam et fondamentalement l'écart entre les hommes et les femmes,
l’abîme entre le visible et le non-dit, la fracture entre le plaisir et la douleur.
L'artiste se concentre souvent sur les contributions arabes et islamiques
à l'astrologie, les mathématiques, la religion et l'esthétique, avec une
capacité à forger de nouvelles définitions; Les expressions et motifs se
Sabrina Amrani est à l’origine de ce nouvel espace d'art contemporain à
Madrid. Cette Française, d'origine algérienne et de formation sociologue,
propose une galerie marquée par un mot: le dialogue, voir et écouter les
autres. Par conséquent, la galerie Sabrina Amrani se démarque par des
propositions qui invitent à la réflexion sur l’individu, les sociétés et
l'espace. "Réflexions politiques ou sociales toujours individuelle: celle
l'artiste même», déclare Amrani.
La galerie représente José Luis Bongore, Elvire Bonduelle ou Zoulikha
Bouabdellah, entre autres. Se croiseront dans cette espace des artistes
consolidés et émergents, de différentes nationalités, car selon la galeris-
te, «ni l'art, et encore moins le dialogue, n’ont de frontières".
Toutefois, Sabrina Amrani reconnaît que le projet accordera une attention
particulière aux nouvelles voix qui émergent de la scène artistique
d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
répètent, se lient, se superposent afin de nous révéler de nouvelles signi-
fications, nous suggérant ainsi l'interaction de deux cultures. Avec la série
"Two Lovers" le mot amour, si souvent employé dans l'art arabe, prend la
forme de deux amants s’essayant au Kamasutra.
C’est avec Walk on the sky - Pisces, que Zoulikha a remporté le prix Art
Dubai Abraaj Capital Prize en 2009, la plus haute distinction artistique du
Moyen Orient. Avec ce travail ambitieux, en trois dimensions, Bouabde-
llah représente la constellation Pisces à partir de la conception de
l'astronome Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), dont les études de Ptolé-
mée sont la base des connaissances actuelles dans ce domaine.
La pièce fait usage de l’étoile polygonale, un symbole classique de l' art
et l'architecture arabe à travers les âges. L’espace se referme avec un sol
composé de miroir: le même que la reine de Saba traversa lors de sa
rencontre avec le Roi Salomon qui souhaitait satisfaire sa curiosité, incré-
dule, face à la rumeur des chevilles velues de la Reine. Cette référence,
présente dans la Bible et le Coran, et la contribution d'al-Sufi à la connais-
sance de l'homme, reflète le dialogue entre les cultures présentes dans le
travail de l'artiste.
Avec ces œuvres, l'artiste assure ne pas rechercher la subversion, même
si elle reconnaît que "la transgression est une composante essentielle de
la modernité, qui nous permet de s'écarter des sentiers battus, modifier
les codes et regarder au-delà". Cependant, le travail de Bouabdellah se
veut subtil et nous offre une vision positive du conflit sous-jacent.
Bouabdellah explains the motivations that prompted her to develop
Mirage: "In a few months, history has changed its side. It is now being
written in the south, across the Mediterranean, where after Tunisian and
Egyptian revolutions, civil war in Libya and the rising of Syrian people, the
spreading revolution has arrived to Bahrain and Yemen. And, while Moroc-
co launches unprecedented political reforms, Algeria is committed to
strengthening the democratic process. ¿How will all this end up? No one
can say with certainty", says the artist. Her only certainty at the moment is
that, as in every revolutionary process, images will perdure converted into
icons. Bouabdellah found her own: "a picture of a Mirage aircraft of the
Gaddafi’s Air Force". Shot down in flight by rebel forces, the image
showed the aircraft with its beak pointing towards the Libyan soil. "The hit
didn’t come to be seen but it is significant and significative: the dictator is
no longer invincibile", concludes the artist.
Zoulikha Bouabdellah is French and Algerian although was not born in
France nor in Algeria, but in Moscow, where his parents studied. Her
personal history and her work, developped in the tension between groups
and different cultures that were juxtaposed, crossed and confronted in
time: the family emigrated to France from Algeria when Zoulikha was 16
years old, in the early 90's. At that time, Algeria lived the civil war years.
But before that confrontation, the young Zoulikha already lived the contra-
dictions each day, returning from school. The world of covered women in
which she lived at school became a gallery of sensual Orientalist pictures
and classical sculpture depicting naked women: this collection consisted
of funds that the Museum of Fine Arts of Algiers hidden to the public and
that the artist, the daughter of the center's director, could see every day
before entering his home, located in the very museum.
The contrast and impossible synthesis between a puritan and repressive
outside world, where iconic representations are prohibited and this other,
in which Zoulikha discovered a sexual and aesthetic freedom in art forms,
is one of the key elements expression of the artist, along with his relent-
less pursuit of freedom that transcends religious barriers, political, moral
or formal. Zoulikha Bouabdellah constantly explores the interstices
between "them and us" between the North and South, Europe and Africa,
Christianity and Islam and fundamentally, the gap between men and
women, the gap between what is visible and what is not said, the split
between pleasure and pain.
The artist often focuses on Arab and Islamic contributions in astrology,
mathematics, religion and aesthetics with a disturbing ability to forge new
meanings to expressions and recurring motifs which repeat, relate, over-
lap and reveal new and very modern meanings that intuit the interaction
of cultures. So she did with the series Two lovers, in which the word love,
so often recorded in the Arabic art, becomes two lovers that test all Kama-
The promoter of this new space for contemporary art in Madrid is Sabrina
Amrani. French of Algerian origin, she impulses a gallery project marked
by one word: dialogue, to see and to listen to others. Therefore, the
distinctive signs of the gallery Sabrina Amrani are proposals that invite to
think on the individual, the society or space. "Political or social thoughts:
the artist's own, always individually", Amrani said.
The gallery collaborates with artists José Luis Bongore, Elvire Bonduelle or
Zoulikha Bouabdellah, among others. Established and emerging artists of
many nationalities will come together in her space because, as stated by
the gallerist: "Nor art, much less dialogue, have borders." However, Amrani
acknowledges that the project will pay particular attention to the new
voices that are emerging in the Middle East and North Africa region.
sutra postures.
Another of her most recognized work is Walk on the sky – Pisces, which
won the ArtDubai Abraaj Capital in 2009, the highest prestigious award in
the Arab world. In this ambitious work, a three-dimensional design, Zoulikha
embodied the constellation Pisces from conception of the astronomer
Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), whose representations from Ptolemy
studies are the basis of present knowledge in this field. The piece made
use of the polygonal star, one of the symbols most depicted in Arabic art
and architecture throughout the ages, and closed the space with a floor
of mirror: the same that the Queen of Sheba crossed for her encounter
with the King Solomon, that wanted to satisfy his curiosity, not believing
the rumor that her ankles were hairy. This reference, present in the Bible
and the Koran, attached to the contribution to human knowledge of
al-Sufi, reflects the dialogue between cultures present in the work of the
artist.
With these works, the artist ensures is not searching subversion, although
she recognizes that "the transgression is an essential component of
modernity, that allows us to depart from the beaten path and change the
codes to look beyond". However, Bouabdellah’s work seems to look for
the subtlety in the message and a positive view of the underlying conflict.
Mirage œuvre d'art.
“Mirage I”. 2011
“Is your love darling just a mirage?”. 2011
Bouabdellah explains the motivations that prompted her to develop
Mirage: "In a few months, history has changed its side. It is now being
written in the south, across the Mediterranean, where after Tunisian and
Egyptian revolutions, civil war in Libya and the rising of Syrian people, the
spreading revolution has arrived to Bahrain and Yemen. And, while Moroc-
co launches unprecedented political reforms, Algeria is committed to
strengthening the democratic process. ¿How will all this end up? No one
can say with certainty", says the artist. Her only certainty at the moment is
that, as in every revolutionary process, images will perdure converted into
icons. Bouabdellah found her own: "a picture of a Mirage aircraft of the
Gaddafi’s Air Force". Shot down in flight by rebel forces, the image
showed the aircraft with its beak pointing towards the Libyan soil. "The hit
didn’t come to be seen but it is significant and significative: the dictator is
no longer invincibile", concludes the artist.
Zoulikha Bouabdellah is French and Algerian although was not born in
France nor in Algeria, but in Moscow, where his parents studied. Her
personal history and her work, developped in the tension between groups
and different cultures that were juxtaposed, crossed and confronted in
time: the family emigrated to France from Algeria when Zoulikha was 16
years old, in the early 90's. At that time, Algeria lived the civil war years.
But before that confrontation, the young Zoulikha already lived the contra-
dictions each day, returning from school. The world of covered women in
which she lived at school became a gallery of sensual Orientalist pictures
and classical sculpture depicting naked women: this collection consisted
of funds that the Museum of Fine Arts of Algiers hidden to the public and
that the artist, the daughter of the center's director, could see every day
before entering his home, located in the very museum.
The contrast and impossible synthesis between a puritan and repressive
outside world, where iconic representations are prohibited and this other,
in which Zoulikha discovered a sexual and aesthetic freedom in art forms,
is one of the key elements expression of the artist, along with his relent-
less pursuit of freedom that transcends religious barriers, political, moral
or formal. Zoulikha Bouabdellah constantly explores the interstices
between "them and us" between the North and South, Europe and Africa,
Christianity and Islam and fundamentally, the gap between men and
women, the gap between what is visible and what is not said, the split
between pleasure and pain.
The artist often focuses on Arab and Islamic contributions in astrology,
mathematics, religion and aesthetics with a disturbing ability to forge new
meanings to expressions and recurring motifs which repeat, relate, over-
lap and reveal new and very modern meanings that intuit the interaction
of cultures. So she did with the series Two lovers, in which the word love,
so often recorded in the Arabic art, becomes two lovers that test all Kama-
The promoter of this new space for contemporary art in Madrid is Sabrina
Amrani. French of Algerian origin, she impulses a gallery project marked
by one word: dialogue, to see and to listen to others. Therefore, the
distinctive signs of the gallery Sabrina Amrani are proposals that invite to
think on the individual, the society or space. "Political or social thoughts:
the artist's own, always individually", Amrani said.
The gallery collaborates with artists José Luis Bongore, Elvire Bonduelle or
Zoulikha Bouabdellah, among others. Established and emerging artists of
many nationalities will come together in her space because, as stated by
the gallerist: "Nor art, much less dialogue, have borders." However, Amrani
acknowledges that the project will pay particular attention to the new
voices that are emerging in the Middle East and North Africa region.
sutra postures.
Another of her most recognized work is Walk on the sky – Pisces, which
won the ArtDubai Abraaj Capital in 2009, the highest prestigious award in
the Arab world. In this ambitious work, a three-dimensional design, Zoulikha
embodied the constellation Pisces from conception of the astronomer
Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), whose representations from Ptolemy
studies are the basis of present knowledge in this field. The piece made
use of the polygonal star, one of the symbols most depicted in Arabic art
and architecture throughout the ages, and closed the space with a floor
of mirror: the same that the Queen of Sheba crossed for her encounter
with the King Solomon, that wanted to satisfy his curiosity, not believing
the rumor that her ankles were hairy. This reference, present in the Bible
and the Koran, attached to the contribution to human knowledge of
al-Sufi, reflects the dialogue between cultures present in the work of the
artist.
With these works, the artist ensures is not searching subversion, although
she recognizes that "the transgression is an essential component of
modernity, that allows us to depart from the beaten path and change the
codes to look beyond". However, Bouabdellah’s work seems to look for
the subtlety in the message and a positive view of the underlying conflict.
“Zelige”. 2011
“Mirage I”. 2011
“Mirage II”. 2011
Bouabdellah explains the motivations that prompted her to develop
Mirage: "In a few months, history has changed its side. It is now being
written in the south, across the Mediterranean, where after Tunisian and
Egyptian revolutions, civil war in Libya and the rising of Syrian people, the
spreading revolution has arrived to Bahrain and Yemen. And, while Moroc-
co launches unprecedented political reforms, Algeria is committed to
strengthening the democratic process. ¿How will all this end up? No one
can say with certainty", says the artist. Her only certainty at the moment is
that, as in every revolutionary process, images will perdure converted into
icons. Bouabdellah found her own: "a picture of a Mirage aircraft of the
Gaddafi’s Air Force". Shot down in flight by rebel forces, the image
showed the aircraft with its beak pointing towards the Libyan soil. "The hit
didn’t come to be seen but it is significant and significative: the dictator is
no longer invincibile", concludes the artist.
Zoulikha Bouabdellah is French and Algerian although was not born in
France nor in Algeria, but in Moscow, where his parents studied. Her
personal history and her work, developped in the tension between groups
and different cultures that were juxtaposed, crossed and confronted in
time: the family emigrated to France from Algeria when Zoulikha was 16
years old, in the early 90's. At that time, Algeria lived the civil war years.
But before that confrontation, the young Zoulikha already lived the contra-
dictions each day, returning from school. The world of covered women in
which she lived at school became a gallery of sensual Orientalist pictures
and classical sculpture depicting naked women: this collection consisted
of funds that the Museum of Fine Arts of Algiers hidden to the public and
that the artist, the daughter of the center's director, could see every day
before entering his home, located in the very museum.
The contrast and impossible synthesis between a puritan and repressive
outside world, where iconic representations are prohibited and this other,
in which Zoulikha discovered a sexual and aesthetic freedom in art forms,
is one of the key elements expression of the artist, along with his relent-
less pursuit of freedom that transcends religious barriers, political, moral
or formal. Zoulikha Bouabdellah constantly explores the interstices
between "them and us" between the North and South, Europe and Africa,
Christianity and Islam and fundamentally, the gap between men and
women, the gap between what is visible and what is not said, the split
between pleasure and pain.
The artist often focuses on Arab and Islamic contributions in astrology,
mathematics, religion and aesthetics with a disturbing ability to forge new
meanings to expressions and recurring motifs which repeat, relate, over-
lap and reveal new and very modern meanings that intuit the interaction
of cultures. So she did with the series Two lovers, in which the word love,
so often recorded in the Arabic art, becomes two lovers that test all Kama-
The promoter of this new space for contemporary art in Madrid is Sabrina
Amrani. French of Algerian origin, she impulses a gallery project marked
by one word: dialogue, to see and to listen to others. Therefore, the
distinctive signs of the gallery Sabrina Amrani are proposals that invite to
think on the individual, the society or space. "Political or social thoughts:
the artist's own, always individually", Amrani said.
The gallery collaborates with artists José Luis Bongore, Elvire Bonduelle or
Zoulikha Bouabdellah, among others. Established and emerging artists of
many nationalities will come together in her space because, as stated by
the gallerist: "Nor art, much less dialogue, have borders." However, Amrani
acknowledges that the project will pay particular attention to the new
voices that are emerging in the Middle East and North Africa region.
sutra postures.
Another of her most recognized work is Walk on the sky – Pisces, which
won the ArtDubai Abraaj Capital in 2009, the highest prestigious award in
the Arab world. In this ambitious work, a three-dimensional design, Zoulikha
embodied the constellation Pisces from conception of the astronomer
Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), whose representations from Ptolemy
studies are the basis of present knowledge in this field. The piece made
use of the polygonal star, one of the symbols most depicted in Arabic art
and architecture throughout the ages, and closed the space with a floor
of mirror: the same that the Queen of Sheba crossed for her encounter
with the King Solomon, that wanted to satisfy his curiosity, not believing
the rumor that her ankles were hairy. This reference, present in the Bible
and the Koran, attached to the contribution to human knowledge of
al-Sufi, reflects the dialogue between cultures present in the work of the
artist.
With these works, the artist ensures is not searching subversion, although
she recognizes that "the transgression is an essential component of
modernity, that allows us to depart from the beaten path and change the
codes to look beyond". However, Bouabdellah’s work seems to look for
the subtlety in the message and a positive view of the underlying conflict.
“Mirage IV”. 2011
“Mirage V”. 2011
“Mirage V”. 2011
Too Many Mirages I. 2011
Too Many Mirages III. 2011 Too Many Mirages IV. 2011
Too Many Mirages V. 201 Too Many Mirages VI. 2011
Too Many Mirages II. 2011
Too Many Mirages VII. 2011
Too Many Mirages IX. 2011
Too Many Mirages VIII. 2011
‘Mirage’ en prensa.
Babelia. El País. 10 Junio 2011
Babelia. El País. 11 Junio 2011
The International Herald Tribune. 17 Junio 2011
Metrópoli. El Mundo. 17 Junio 2011
En quelques mois, l'histoire a changé de camp. Elle s'écrit désormais au
sud, de l'autre côté de la Méditerranée où, après les révolutions tunisienne
et égyptienne, la guerre civile en Libye et en Syrie, la contagion révolution-
naire gagne désormais jusqu'au Bahreïn et au Yémen. Et tandis qu’au
Maroc, le pays s'engage dans une réforme politique qui se veut inédite,
l'Algérie promet de son côté le renforcement du processus démocratique.
Qu'adviendra-t-il de tout cela ? Nul ne peut le dire avec certitude, dit
l’artiste. Restent, comme toujours dans une révolution, les images élevées
au rang d’icônes. Bouabdellah a trouvé la sienne: ": cette photographie
d'un mirage des forces de Khadafi. Touché de plein fouet, il pique du nez
vers le sol libyen. Le crash n'est pas encore visible mais il est déjà signifié
et signifiant : le dictateur n'est plus invincible», conclut Zoulikha.
Cette image, choisie pour la série Mirage (I, II, III, IV et V) et pour le tripty-
que "Is your love darling just a mirage? (zellige)", "nous renvoie en outre
Zoulikha Bouabdellah est française et algérienne, bien qu’elle ne soit née
ni en France ni en Algérie mais à Moscou où ses parents étudiaient. Son
histoire personnelle et son travail se développent entre différentes cultu-
res juxtaposées, croisées et confrontées dans le temps: Zoulikha et sa
famille émigrent en France, en provenance d'Algérie, au début des
années 90. A cette époque, l'Algérie est dans une période de guerre
civile.
Mais avant cette confrontation, le jeune Zoulikha vit ces contradictions au
quotidien. Le monde de femmes voilées dans lequel elle grandit se con-
vertit chaque soir en une galerie de tableaux orientalistes sexy et de
sculptures classiques représentant des femmes nues. Cette collection
cachée au public appartient au fonds du Musée des Beaux Arts d'Alger et
l'artiste, fille de la directrice, traverse ses galeries tous les jours, pour
rejoindre son domicile situé dans le musée même.
Le contraste et la synthèse impossible entre un monde extérieur puritain
et répressif, où les représentations iconiques sont interdites, et cet autre
monde dans lequel Zoulikha découvre une liberté esthétique et sexuelle
au travers de formes artistiques , constituent un des éléments fondamen-
taux de son langage, une incessante recherche de liberté qui transcende
les obstacles religieux, politiques, moraux ou formels.
Zoulikha Bouabdellah explore constamment les interstices entre «eux et
nous», entre le Nord et le Sud, l'Europe et l'Afrique, le christianisme et
l'islam et fondamentalement l'écart entre les hommes et les femmes,
l’abîme entre le visible et le non-dit, la fracture entre le plaisir et la douleur.
L'artiste se concentre souvent sur les contributions arabes et islamiques
à l'astrologie, les mathématiques, la religion et l'esthétique, avec une
capacité à forger de nouvelles définitions; Les expressions et motifs se
À propos deZoulikha Bouabdellah.
Sabrina Amrani est à l’origine de ce nouvel espace d'art contemporain à
Madrid. Cette Française, d'origine algérienne et de formation sociologue,
propose une galerie marquée par un mot: le dialogue, voir et écouter les
autres. Par conséquent, la galerie Sabrina Amrani se démarque par des
propositions qui invitent à la réflexion sur l’individu, les sociétés et
l'espace. "Réflexions politiques ou sociales toujours individuelle: celle
l'artiste même», déclare Amrani.
La galerie représente José Luis Bongore, Elvire Bonduelle ou Zoulikha
Bouabdellah, entre autres. Se croiseront dans cette espace des artistes
consolidés et émergents, de différentes nationalités, car selon la galeris-
te, «ni l'art, et encore moins le dialogue, n’ont de frontières".
Toutefois, Sabrina Amrani reconnaît que le projet accordera une attention
particulière aux nouvelles voix qui émergent de la scène artistique
d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
répètent, se lient, se superposent afin de nous révéler de nouvelles signi-
fications, nous suggérant ainsi l'interaction de deux cultures. Avec la série
"Two Lovers" le mot amour, si souvent employé dans l'art arabe, prend la
forme de deux amants s’essayant au Kamasutra.
C’est avec Walk on the sky - Pisces, que Zoulikha a remporté le prix Art
Dubai Abraaj Capital Prize en 2009, la plus haute distinction artistique du
Moyen Orient. Avec ce travail ambitieux, en trois dimensions, Bouabde-
llah représente la constellation Pisces à partir de la conception de
l'astronome Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), dont les études de Ptolé-
mée sont la base des connaissances actuelles dans ce domaine.
La pièce fait usage de l’étoile polygonale, un symbole classique de l' art
et l'architecture arabe à travers les âges. L’espace se referme avec un sol
composé de miroir: le même que la reine de Saba traversa lors de sa
rencontre avec le Roi Salomon qui souhaitait satisfaire sa curiosité, incré-
dule, face à la rumeur des chevilles velues de la Reine. Cette référence,
présente dans la Bible et le Coran, et la contribution d'al-Sufi à la connais-
sance de l'homme, reflète le dialogue entre les cultures présentes dans le
travail de l'artiste.
Avec ces œuvres, l'artiste assure ne pas rechercher la subversion, même
si elle reconnaît que "la transgression est une composante essentielle de
la modernité, qui nous permet de s'écarter des sentiers battus, modifier
les codes et regarder au-delà". Cependant, le travail de Bouabdellah se
veut subtil et nous offre une vision positive du conflit sous-jacent.
En quelques mois, l'histoire a changé de camp. Elle s'écrit désormais au
sud, de l'autre côté de la Méditerranée où, après les révolutions tunisienne
et égyptienne, la guerre civile en Libye et en Syrie, la contagion révolution-
naire gagne désormais jusqu'au Bahreïn et au Yémen. Et tandis qu’au
Maroc, le pays s'engage dans une réforme politique qui se veut inédite,
l'Algérie promet de son côté le renforcement du processus démocratique.
Qu'adviendra-t-il de tout cela ? Nul ne peut le dire avec certitude, dit
l’artiste. Restent, comme toujours dans une révolution, les images élevées
au rang d’icônes. Bouabdellah a trouvé la sienne: ": cette photographie
d'un mirage des forces de Khadafi. Touché de plein fouet, il pique du nez
vers le sol libyen. Le crash n'est pas encore visible mais il est déjà signifié
et signifiant : le dictateur n'est plus invincible», conclut Zoulikha.
Cette image, choisie pour la série Mirage (I, II, III, IV et V) et pour le tripty-
que "Is your love darling just a mirage? (zellige)", "nous renvoie en outre
Zoulikha Bouabdellah est française et algérienne, bien qu’elle ne soit née
ni en France ni en Algérie mais à Moscou où ses parents étudiaient. Son
histoire personnelle et son travail se développent entre différentes cultu-
res juxtaposées, croisées et confrontées dans le temps: Zoulikha et sa
famille émigrent en France, en provenance d'Algérie, au début des
années 90. A cette époque, l'Algérie est dans une période de guerre
civile.
Mais avant cette confrontation, le jeune Zoulikha vit ces contradictions au
quotidien. Le monde de femmes voilées dans lequel elle grandit se con-
vertit chaque soir en une galerie de tableaux orientalistes sexy et de
sculptures classiques représentant des femmes nues. Cette collection
cachée au public appartient au fonds du Musée des Beaux Arts d'Alger et
l'artiste, fille de la directrice, traverse ses galeries tous les jours, pour
rejoindre son domicile situé dans le musée même.
Le contraste et la synthèse impossible entre un monde extérieur puritain
et répressif, où les représentations iconiques sont interdites, et cet autre
monde dans lequel Zoulikha découvre une liberté esthétique et sexuelle
au travers de formes artistiques , constituent un des éléments fondamen-
taux de son langage, une incessante recherche de liberté qui transcende
les obstacles religieux, politiques, moraux ou formels.
Zoulikha Bouabdellah explore constamment les interstices entre «eux et
nous», entre le Nord et le Sud, l'Europe et l'Afrique, le christianisme et
l'islam et fondamentalement l'écart entre les hommes et les femmes,
l’abîme entre le visible et le non-dit, la fracture entre le plaisir et la douleur.
L'artiste se concentre souvent sur les contributions arabes et islamiques
à l'astrologie, les mathématiques, la religion et l'esthétique, avec une
capacité à forger de nouvelles définitions; Les expressions et motifs se
Sabrina Amrani est à l’origine de ce nouvel espace d'art contemporain à
Madrid. Cette Française, d'origine algérienne et de formation sociologue,
propose une galerie marquée par un mot: le dialogue, voir et écouter les
autres. Par conséquent, la galerie Sabrina Amrani se démarque par des
propositions qui invitent à la réflexion sur l’individu, les sociétés et
l'espace. "Réflexions politiques ou sociales toujours individuelle: celle
l'artiste même», déclare Amrani.
La galerie représente José Luis Bongore, Elvire Bonduelle ou Zoulikha
Bouabdellah, entre autres. Se croiseront dans cette espace des artistes
consolidés et émergents, de différentes nationalités, car selon la galeris-
te, «ni l'art, et encore moins le dialogue, n’ont de frontières".
Toutefois, Sabrina Amrani reconnaît que le projet accordera une attention
particulière aux nouvelles voix qui émergent de la scène artistique
d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
répètent, se lient, se superposent afin de nous révéler de nouvelles signi-
fications, nous suggérant ainsi l'interaction de deux cultures. Avec la série
"Two Lovers" le mot amour, si souvent employé dans l'art arabe, prend la
forme de deux amants s’essayant au Kamasutra.
“Two Lovers”. 2010
C’est avec Walk on the sky - Pisces, que Zoulikha a remporté le prix Art
Dubai Abraaj Capital Prize en 2009, la plus haute distinction artistique du
Moyen Orient. Avec ce travail ambitieux, en trois dimensions, Bouabde-
llah représente la constellation Pisces à partir de la conception de
l'astronome Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), dont les études de Ptolé-
mée sont la base des connaissances actuelles dans ce domaine.
La pièce fait usage de l’étoile polygonale, un symbole classique de l' art
et l'architecture arabe à travers les âges. L’espace se referme avec un sol
composé de miroir: le même que la reine de Saba traversa lors de sa
rencontre avec le Roi Salomon qui souhaitait satisfaire sa curiosité, incré-
dule, face à la rumeur des chevilles velues de la Reine. Cette référence,
présente dans la Bible et le Coran, et la contribution d'al-Sufi à la connais-
sance de l'homme, reflète le dialogue entre les cultures présentes dans le
travail de l'artiste.
Avec ces œuvres, l'artiste assure ne pas rechercher la subversion, même
si elle reconnaît que "la transgression est une composante essentielle de
la modernité, qui nous permet de s'écarter des sentiers battus, modifier
les codes et regarder au-delà". Cependant, le travail de Bouabdellah se
veut subtil et nous offre une vision positive du conflit sous-jacent.
En quelques mois, l'histoire a changé de camp. Elle s'écrit désormais au
sud, de l'autre côté de la Méditerranée où, après les révolutions tunisienne
et égyptienne, la guerre civile en Libye et en Syrie, la contagion révolution-
naire gagne désormais jusqu'au Bahreïn et au Yémen. Et tandis qu’au
Maroc, le pays s'engage dans une réforme politique qui se veut inédite,
l'Algérie promet de son côté le renforcement du processus démocratique.
Qu'adviendra-t-il de tout cela ? Nul ne peut le dire avec certitude, dit
l’artiste. Restent, comme toujours dans une révolution, les images élevées
au rang d’icônes. Bouabdellah a trouvé la sienne: ": cette photographie
d'un mirage des forces de Khadafi. Touché de plein fouet, il pique du nez
vers le sol libyen. Le crash n'est pas encore visible mais il est déjà signifié
et signifiant : le dictateur n'est plus invincible», conclut Zoulikha.
Cette image, choisie pour la série Mirage (I, II, III, IV et V) et pour le tripty-
que "Is your love darling just a mirage? (zellige)", "nous renvoie en outre
Zoulikha Bouabdellah est française et algérienne, bien qu’elle ne soit née
ni en France ni en Algérie mais à Moscou où ses parents étudiaient. Son
histoire personnelle et son travail se développent entre différentes cultu-
res juxtaposées, croisées et confrontées dans le temps: Zoulikha et sa
famille émigrent en France, en provenance d'Algérie, au début des
années 90. A cette époque, l'Algérie est dans une période de guerre
civile.
Mais avant cette confrontation, le jeune Zoulikha vit ces contradictions au
quotidien. Le monde de femmes voilées dans lequel elle grandit se con-
vertit chaque soir en une galerie de tableaux orientalistes sexy et de
sculptures classiques représentant des femmes nues. Cette collection
cachée au public appartient au fonds du Musée des Beaux Arts d'Alger et
l'artiste, fille de la directrice, traverse ses galeries tous les jours, pour
rejoindre son domicile situé dans le musée même.
Le contraste et la synthèse impossible entre un monde extérieur puritain
et répressif, où les représentations iconiques sont interdites, et cet autre
monde dans lequel Zoulikha découvre une liberté esthétique et sexuelle
au travers de formes artistiques , constituent un des éléments fondamen-
taux de son langage, une incessante recherche de liberté qui transcende
les obstacles religieux, politiques, moraux ou formels.
Zoulikha Bouabdellah explore constamment les interstices entre «eux et
nous», entre le Nord et le Sud, l'Europe et l'Afrique, le christianisme et
l'islam et fondamentalement l'écart entre les hommes et les femmes,
l’abîme entre le visible et le non-dit, la fracture entre le plaisir et la douleur.
L'artiste se concentre souvent sur les contributions arabes et islamiques
à l'astrologie, les mathématiques, la religion et l'esthétique, avec une
capacité à forger de nouvelles définitions; Les expressions et motifs se
Sabrina Amrani est à l’origine de ce nouvel espace d'art contemporain à
Madrid. Cette Française, d'origine algérienne et de formation sociologue,
propose une galerie marquée par un mot: le dialogue, voir et écouter les
autres. Par conséquent, la galerie Sabrina Amrani se démarque par des
propositions qui invitent à la réflexion sur l’individu, les sociétés et
l'espace. "Réflexions politiques ou sociales toujours individuelle: celle
l'artiste même», déclare Amrani.
La galerie représente José Luis Bongore, Elvire Bonduelle ou Zoulikha
Bouabdellah, entre autres. Se croiseront dans cette espace des artistes
consolidés et émergents, de différentes nationalités, car selon la galeris-
te, «ni l'art, et encore moins le dialogue, n’ont de frontières".
Toutefois, Sabrina Amrani reconnaît que le projet accordera une attention
particulière aux nouvelles voix qui émergent de la scène artistique
d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
répètent, se lient, se superposent afin de nous révéler de nouvelles signi-
fications, nous suggérant ainsi l'interaction de deux cultures. Avec la série
"Two Lovers" le mot amour, si souvent employé dans l'art arabe, prend la
forme de deux amants s’essayant au Kamasutra.
“Two Lovers”. 2010
C’est avec Walk on the sky - Pisces, que Zoulikha a remporté le prix Art
Dubai Abraaj Capital Prize en 2009, la plus haute distinction artistique du
Moyen Orient. Avec ce travail ambitieux, en trois dimensions, Bouabde-
llah représente la constellation Pisces à partir de la conception de
l'astronome Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), dont les études de Ptolé-
mée sont la base des connaissances actuelles dans ce domaine.
“Walk on the sky -Pisces”. 2009
La pièce fait usage de l’étoile polygonale, un symbole classique de l' art
et l'architecture arabe à travers les âges. L’espace se referme avec un sol
composé de miroir: le même que la reine de Saba traversa lors de sa
rencontre avec le Roi Salomon qui souhaitait satisfaire sa curiosité, incré-
dule, face à la rumeur des chevilles velues de la Reine. Cette référence,
présente dans la Bible et le Coran, et la contribution d'al-Sufi à la connais-
sance de l'homme, reflète le dialogue entre les cultures présentes dans le
travail de l'artiste.
Avec ces œuvres, l'artiste assure ne pas rechercher la subversion, même
si elle reconnaît que "la transgression est une composante essentielle de
la modernité, qui nous permet de s'écarter des sentiers battus, modifier
les codes et regarder au-delà". Cependant, le travail de Bouabdellah se
veut subtil et nous offre une vision positive du conflit sous-jacent.
En quelques mois, l'histoire a changé de camp. Elle s'écrit désormais au
sud, de l'autre côté de la Méditerranée où, après les révolutions tunisienne
et égyptienne, la guerre civile en Libye et en Syrie, la contagion révolution-
naire gagne désormais jusqu'au Bahreïn et au Yémen. Et tandis qu’au
Maroc, le pays s'engage dans une réforme politique qui se veut inédite,
l'Algérie promet de son côté le renforcement du processus démocratique.
Qu'adviendra-t-il de tout cela ? Nul ne peut le dire avec certitude, dit
l’artiste. Restent, comme toujours dans une révolution, les images élevées
au rang d’icônes. Bouabdellah a trouvé la sienne: ": cette photographie
d'un mirage des forces de Khadafi. Touché de plein fouet, il pique du nez
vers le sol libyen. Le crash n'est pas encore visible mais il est déjà signifié
et signifiant : le dictateur n'est plus invincible», conclut Zoulikha.
Cette image, choisie pour la série Mirage (I, II, III, IV et V) et pour le tripty-
que "Is your love darling just a mirage? (zellige)", "nous renvoie en outre
Zoulikha Bouabdellah est française et algérienne, bien qu’elle ne soit née
ni en France ni en Algérie mais à Moscou où ses parents étudiaient. Son
histoire personnelle et son travail se développent entre différentes cultu-
res juxtaposées, croisées et confrontées dans le temps: Zoulikha et sa
famille émigrent en France, en provenance d'Algérie, au début des
années 90. A cette époque, l'Algérie est dans une période de guerre
civile.
Mais avant cette confrontation, le jeune Zoulikha vit ces contradictions au
quotidien. Le monde de femmes voilées dans lequel elle grandit se con-
vertit chaque soir en une galerie de tableaux orientalistes sexy et de
sculptures classiques représentant des femmes nues. Cette collection
cachée au public appartient au fonds du Musée des Beaux Arts d'Alger et
l'artiste, fille de la directrice, traverse ses galeries tous les jours, pour
rejoindre son domicile situé dans le musée même.
Le contraste et la synthèse impossible entre un monde extérieur puritain
et répressif, où les représentations iconiques sont interdites, et cet autre
monde dans lequel Zoulikha découvre une liberté esthétique et sexuelle
au travers de formes artistiques , constituent un des éléments fondamen-
taux de son langage, une incessante recherche de liberté qui transcende
les obstacles religieux, politiques, moraux ou formels.
Zoulikha Bouabdellah explore constamment les interstices entre «eux et
nous», entre le Nord et le Sud, l'Europe et l'Afrique, le christianisme et
l'islam et fondamentalement l'écart entre les hommes et les femmes,
l’abîme entre le visible et le non-dit, la fracture entre le plaisir et la douleur.
L'artiste se concentre souvent sur les contributions arabes et islamiques
à l'astrologie, les mathématiques, la religion et l'esthétique, avec une
capacité à forger de nouvelles définitions; Les expressions et motifs se
Sabrina Amrani est à l’origine de ce nouvel espace d'art contemporain à
Madrid. Cette Française, d'origine algérienne et de formation sociologue,
propose une galerie marquée par un mot: le dialogue, voir et écouter les
autres. Par conséquent, la galerie Sabrina Amrani se démarque par des
propositions qui invitent à la réflexion sur l’individu, les sociétés et
l'espace. "Réflexions politiques ou sociales toujours individuelle: celle
l'artiste même», déclare Amrani.
La galerie représente José Luis Bongore, Elvire Bonduelle ou Zoulikha
Bouabdellah, entre autres. Se croiseront dans cette espace des artistes
consolidés et émergents, de différentes nationalités, car selon la galeris-
te, «ni l'art, et encore moins le dialogue, n’ont de frontières".
Toutefois, Sabrina Amrani reconnaît que le projet accordera une attention
particulière aux nouvelles voix qui émergent de la scène artistique
d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
répètent, se lient, se superposent afin de nous révéler de nouvelles signi-
fications, nous suggérant ainsi l'interaction de deux cultures. Avec la série
"Two Lovers" le mot amour, si souvent employé dans l'art arabe, prend la
forme de deux amants s’essayant au Kamasutra.
C’est avec Walk on the sky - Pisces, que Zoulikha a remporté le prix Art
Dubai Abraaj Capital Prize en 2009, la plus haute distinction artistique du
Moyen Orient. Avec ce travail ambitieux, en trois dimensions, Bouabde-
llah représente la constellation Pisces à partir de la conception de
l'astronome Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), dont les études de Ptolé-
mée sont la base des connaissances actuelles dans ce domaine.
“Walk on the sky -Pisces”. 2009
La pièce fait usage de l’étoile polygonale, un symbole classique de l' art
et l'architecture arabe à travers les âges. L’espace se referme avec un sol
composé de miroir: le même que la reine de Saba traversa lors de sa
rencontre avec le Roi Salomon qui souhaitait satisfaire sa curiosité, incré-
dule, face à la rumeur des chevilles velues de la Reine. Cette référence,
présente dans la Bible et le Coran, et la contribution d'al-Sufi à la connais-
sance de l'homme, reflète le dialogue entre les cultures présentes dans le
travail de l'artiste.
Avec ces œuvres, l'artiste assure ne pas rechercher la subversion, même
si elle reconnaît que "la transgression est une composante essentielle de
la modernité, qui nous permet de s'écarter des sentiers battus, modifier
les codes et regarder au-delà". Cependant, le travail de Bouabdellah se
veut subtil et nous offre une vision positive du conflit sous-jacent.
Sélection d’oeuvres.
“Love - Yellow to blue”. 2009
“Love - Red to blue”. 2009
“Love - Yellow to blue”. 2009
“Love - Red to blue”. 2009
“Le Rouge et noir”. 2008
“Silence bleu”. 2009
En quelques mois, l'histoire a changé de camp. Elle s'écrit désormais au
sud, de l'autre côté de la Méditerranée où, après les révolutions tunisienne
et égyptienne, la guerre civile en Libye et en Syrie, la contagion révolution-
naire gagne désormais jusqu'au Bahreïn et au Yémen. Et tandis qu’au
Maroc, le pays s'engage dans une réforme politique qui se veut inédite,
l'Algérie promet de son côté le renforcement du processus démocratique.
Qu'adviendra-t-il de tout cela ? Nul ne peut le dire avec certitude, dit
l’artiste. Restent, comme toujours dans une révolution, les images élevées
au rang d’icônes. Bouabdellah a trouvé la sienne: ": cette photographie
d'un mirage des forces de Khadafi. Touché de plein fouet, il pique du nez
vers le sol libyen. Le crash n'est pas encore visible mais il est déjà signifié
et signifiant : le dictateur n'est plus invincible», conclut Zoulikha.
Cette image, choisie pour la série Mirage (I, II, III, IV et V) et pour le tripty-
que "Is your love darling just a mirage? (zellige)", "nous renvoie en outre
Zoulikha Bouabdellah est française et algérienne, bien qu’elle ne soit née
ni en France ni en Algérie mais à Moscou où ses parents étudiaient. Son
histoire personnelle et son travail se développent entre différentes cultu-
res juxtaposées, croisées et confrontées dans le temps: Zoulikha et sa
famille émigrent en France, en provenance d'Algérie, au début des
années 90. A cette époque, l'Algérie est dans une période de guerre
civile.
Mais avant cette confrontation, le jeune Zoulikha vit ces contradictions au
quotidien. Le monde de femmes voilées dans lequel elle grandit se con-
vertit chaque soir en une galerie de tableaux orientalistes sexy et de
sculptures classiques représentant des femmes nues. Cette collection
cachée au public appartient au fonds du Musée des Beaux Arts d'Alger et
l'artiste, fille de la directrice, traverse ses galeries tous les jours, pour
rejoindre son domicile situé dans le musée même.
Le contraste et la synthèse impossible entre un monde extérieur puritain
et répressif, où les représentations iconiques sont interdites, et cet autre
monde dans lequel Zoulikha découvre une liberté esthétique et sexuelle
au travers de formes artistiques , constituent un des éléments fondamen-
taux de son langage, une incessante recherche de liberté qui transcende
les obstacles religieux, politiques, moraux ou formels.
Zoulikha Bouabdellah explore constamment les interstices entre «eux et
nous», entre le Nord et le Sud, l'Europe et l'Afrique, le christianisme et
l'islam et fondamentalement l'écart entre les hommes et les femmes,
l’abîme entre le visible et le non-dit, la fracture entre le plaisir et la douleur.
L'artiste se concentre souvent sur les contributions arabes et islamiques
à l'astrologie, les mathématiques, la religion et l'esthétique, avec une
capacité à forger de nouvelles définitions; Les expressions et motifs se
Sabrina Amrani est à l’origine de ce nouvel espace d'art contemporain à
Madrid. Cette Française, d'origine algérienne et de formation sociologue,
propose une galerie marquée par un mot: le dialogue, voir et écouter les
autres. Par conséquent, la galerie Sabrina Amrani se démarque par des
propositions qui invitent à la réflexion sur l’individu, les sociétés et
l'espace. "Réflexions politiques ou sociales toujours individuelle: celle
l'artiste même», déclare Amrani.
La galerie représente José Luis Bongore, Elvire Bonduelle ou Zoulikha
Bouabdellah, entre autres. Se croiseront dans cette espace des artistes
consolidés et émergents, de différentes nationalités, car selon la galeris-
te, «ni l'art, et encore moins le dialogue, n’ont de frontières".
Toutefois, Sabrina Amrani reconnaît que le projet accordera une attention
particulière aux nouvelles voix qui émergent de la scène artistique
d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
À propos de la galerieSabrina Amrani.
répètent, se lient, se superposent afin de nous révéler de nouvelles signi-
fications, nous suggérant ainsi l'interaction de deux cultures. Avec la série
"Two Lovers" le mot amour, si souvent employé dans l'art arabe, prend la
forme de deux amants s’essayant au Kamasutra.
C’est avec Walk on the sky - Pisces, que Zoulikha a remporté le prix Art
Dubai Abraaj Capital Prize en 2009, la plus haute distinction artistique du
Moyen Orient. Avec ce travail ambitieux, en trois dimensions, Bouabde-
llah représente la constellation Pisces à partir de la conception de
l'astronome Abd al-Rahman al-Sufi (903-986), dont les études de Ptolé-
mée sont la base des connaissances actuelles dans ce domaine.
La pièce fait usage de l’étoile polygonale, un symbole classique de l' art
et l'architecture arabe à travers les âges. L’espace se referme avec un sol
composé de miroir: le même que la reine de Saba traversa lors de sa
rencontre avec le Roi Salomon qui souhaitait satisfaire sa curiosité, incré-
dule, face à la rumeur des chevilles velues de la Reine. Cette référence,
présente dans la Bible et le Coran, et la contribution d'al-Sufi à la connais-
sance de l'homme, reflète le dialogue entre les cultures présentes dans le
travail de l'artiste.
Avec ces œuvres, l'artiste assure ne pas rechercher la subversion, même
si elle reconnaît que "la transgression est une composante essentielle de
la modernité, qui nous permet de s'écarter des sentiers battus, modifier
les codes et regarder au-delà". Cependant, le travail de Bouabdellah se
veut subtil et nous offre une vision positive du conflit sous-jacent.
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