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Spécificités cliniques de l’anorexie masculine

Rezvani Alexandre

Interne 2ème semestre

DES Psychiatrie – CHU Nantes service de pédopsychiatrie

Séminaire de bibliographie Septembre 2009

Historique

1ère description d’anorexiques: (R. Morton 1689)

- 2 cas: 1 féminin, 1 masculin

Absence de la littérature jusqu’à la deuxième moitié du 20ème siècle

- Notion d’anorexie hystérique (Lasègue, 1873)- Origine organique (hypothalamus): l’aménorrhée

est le symptôme central- Pathologie associée à la crainte du désir de

grossesse

Historique

2ème partie du 20ème siècle:

- Anorexie masculine associée à un processus psychotique sous jacent. (« pseudo anorexie »)

- Puis anorexie masculine en tant qu’entité à part Gravité clinique L’insuffisance testiculaire remplace l’aménorrhée?

Critères CIM-10: « … aménorrhée chez la femme, perte d’intérêt sexuel et

impuissance chez l’homme… »

Critère DSM IV: Note préalable: « 10% des sujets atteints sont des hommes »

Tableau Clinique

• Caractéristiques pré morbides:

- Obésité pré morbide chez 30% des sujets.- Atcd familiaux de TCA, d’obesité- Enfant perfectionniste, hyper conformiste, sage- Adolescent avec traits de personnalité dépendant et

évitant, - Faible estime de soi, tendance à l’anxiété, faible

intégration sociale- Pratique intensive d’un sport individuel (athlétisme,

natation, danse, boxe…): performance, résultat mesurable, logique esthétique ou culte de la force.

Tableau clinique

Age de début: au cours de l’adolescence (15 ans) comme chez la fille.

Conduites/comportements initiaux:- éviter les moqueries (obésité pré morbide)

- améliorer les performances sportives- éviter les complications du surpoids (parents

obèses…)

Obtenir une maîtrise sur un corps idéal

Tableau clinique

Le comportement alimentaire: - Importance des épisodes boulimiques- Moins de consommations de laxatifs et

d’anorexigènes - Perte de poids plus importante que chez la fille

Obésité pré morbide, diagnostic plus difficile (mauvaise reconnaissance, déni du patient et de la famille…)

Un équivalent de l’aménorrhée?

Chez la fille:- Pas seulement un trouble endocrinien primaire ou

secondaire à la dénutrition (hypogonadisme central)

- Peut précéder l’amaigrissement ou persister après la restauration pondérale

- Pose la question de la féminité, de la maternité, et de la castration…

Un équivalent de l’aménorrhée?

Chez l’homme: Baisse de la libido- Pauvreté de l’activité sexuelle: relations,

masturbation, absence d’érections…- Anxiété par rapport à la sexualité Désintérêt, Dégoût Répression contre le désir sexuel Pauvreté fantasmatique

- Variation du taux de testostérone selon facteurs psychologiques

Se normalise tardivement après normalisation pondérale Facteurs psychologiques

L’image du corps

Forme du corps plus que recherche de minceur (perdre de la graisse pour devenir musclé)

- surestimation du volume du corps- peur du mou, du ventre rond, apologie du «dur»Trouble de l’image corporelle

- musculature abdominale ++- épaule large- taille et hanche fine « Idéal » masculin (en V)

Complications

Ostéopénie et complications cardiovasculaire ++- % masse grasse plus faible que chez la fille, donc

perte osseuse et musculaire plus importante (pour une perte de poids égale chez la fille)

• Perte de poids plus importante, car diagnostic plus difficile, et plus tardif:

- déni (patient, famille)- pathologie considérée comme féminine

Épidémiologie

Classiquement dans les livres: 1 garçon pour 10 filles.

Mais, augmentation du nombre de cas pris en charge depuis années 90 (phénomène retrouvé entre les années 60 et 80 chez la fille)

- meilleur reconnaissance et diagnostic, (donc pas forcement en augmentation dans la population générale)

- causes sociologiques: pressions médiatiques (sportifs, culte du corps…)

Évolution

Critères: Reprise pondérale et de l’activité sexuelle Objectivité par rapport à la reprise des règles chez

les filles?• Idem que chez la fille sur le plan pondéral.• Persistance d’activité physique importante• Fonctionnement social reste laborieux

(autonomisation, statut de père)

• Moins d’épisodes dépressifs que chez la fille• Conduites toxicomaniaque (OH)

Éléments de psychopathologie

Problématique de l’adolescence (séparation-individuation)

Intensité de la relation mère/fils (oedipification, mère hyper protectrice, autoritaire et intrusive)

Fragilité de la figure paternelle comme modèle identificatoire (père indulgent et lointain)

Identité sexuelle ? Tendance homosexuelle? Difficilement interprétable du fait d’orientations non stables, males définies à l’adolescence.

Conclusion

« il faut se nourrir des autres pour devenir soi-même »

P. Jeammet

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